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Rome Wasn't Built in a Day
✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
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Mar 22 Nov - 21:30

Rome Wasn't Built In A Day
La pluie. Une goutte après l’autre, elle tombe inlassablement sur le sol, sur tout ce qui s’y trouve. Elle touche les êtres vivants, et la planète entière. Son départ ? Les nuages. Son arrivée ? Ce monde, sur les pauvres humains, passant et continuant leurs chemins sur les rues des villes sans âmes et dont l’architecture résiste tant à cette larme d’eau qui continue à tomber depuis la nuit des temps, régulièrement. Son chemin ? Le Destin. Oui, le destin, avec un « D » majuscule, une entité qui conduit le monde et qui le fera jusqu’à la fin. Pas seulement un hasard quelconque que définissent les hommes, pas le fait d’être né sous la bonne étoile. Non. Le Destin, en bonne et due forme, qui forge le quotidien plus ou moins incroyable des hommes selon leurs choix.

Une boucle, oui, un cercle infini qui se calme une fois, puis redémarre, s’épuise et s’éteint à nouveau, avant de repartir, encore et encore… L’eau passe d’un état à l’autre pour enfin finir Pluie. Pluie, qui tombe : sur les champs, sur les mers, sur l’herbe, sur les forêts, et, sur les hommes. Un temps où le monde devient monotone, fade et puérile, où le climat n’est pas clément et décide de châtier les hommes, et de leur mettre des bâtons dans les roues, pour leurs actes.

Ironiquement, c’est souvent sous un jour de pluie que les mauvaises nouvelles arrivent. La mort d’un être proche, notamment. Les gouttes célestes se mêlent alors à celles humaines pour ne finir que dans une cascade uni de tristesse. C’est sous un jour de pluie que l’on pleure les hommes.

Blasé, accablé, le nez collé à la fenêtre, les enfants et les adultes – donc les hommes en général – regardent la rue qui passe à travers les espaces mouillés du carreau, par les larmes des nuages. Inutile de sortir par ce temps aussi vil et sans intérêt, on y risquerait de se mouiller les plumes.

Les plumes. C’est étrange. Moi, je compare ces pluies à une tombée de plumes. L’eau se fait plus tranchante et sec, mais son mouvement est décidément bien comparable. Les oiseaux sont alors des nuages, et eux – mêmes poussent des croissements ou des sifflements en voguant au gré du vent. Intrépide, ils n’abandonnent jamais et continuent leurs routes.

Souvent, une averse commence doucement, avant de grimper en tons tous plus puissants les uns que les autres. C’est un crescendo ascendant qui ne cesse de monter, jusqu’à un moment où il atteint sa limite. Limite constante qui ne baisse pas d’un pouce. Et la terre se teint en marron sous l’effet de la boue, et les humains subissent une douche sous leur jogging désespéré, et les terrains se couvrent d’un désastre visqueux, transformant le monde en un vaste champ de bataille… à l’échelle locale. Et, comme le mouvement incessant de la mer, et comme la neige qui tombe, elle se retire, satisfait de son acte, déchirant le sol et fendant le ciel en deux.

Pour beaucoup d’esprit, désolation représente le déchaînement des nuages. C’est cliché. C’est purement injuste, et totalement immoral. Dès lors qu’on entend aux informations un drame, qu’on observe une série abrutissante, ça y est. Catalogué directement, sans comprendre les bourdonnements arrière, les bruits de fonds, qui forment pourtant le charme et le charisme de tous les éléments. La vérité est cachée par un mur troué, et pourtant, on ne s’engouffre pas dans le passage. On observe l’arbre, mais pas la forêt. On pleure les morts chez les humains. Tristesse, désespoir, honte, amour, paix et haine, tout cela est balayé par un ménage. Juste pour nous, pour nous exposer la fatalité. Aucunes raisons, que des actions. La boucle doit être bouclée, et, une fois ceci fait, le balayeur s’en va, la face neutre, et passe à son prochain travail. C’est ainsi qu’est la vie.

La pluie, ainsi, évoque le sentiment d’un travail inachevé qu’il faut terminer et qui balaye l’esprit des hommes et de la Terre. Essence de la Terre, sentiment des Cieux, elle devient alors la liaison entre le sol et l’espace, jusqu’à la fin des temps.

Ma tête appuyée contre la fenêtre, je ne peux défaire mon regard de ce triste spectacle, de cette désolation humide qui s'abat à torrent sur la ville. J'ai une heure d'avance avant l'arrivée de Matthew, alors je me suis posée dans un café pour étudier les dossiers de l'affaire une nouvelle fois. Une célébrité locale porte plainte contre son manager pour harcèlement, ils vont jusqu'aux tribunaux... Pff. Rien de bien vraiment intéressant. Mais bon je ne peux pas me permettre de refuser lorsque l'on me propose du boulot, et surtout lorsque celui-ci m'est proposé par quelqu'un qui s'avère être une très bonne source d'informations.  

C'est uniquement lorsque le serveur m'apporte mon thé à la menthe que je suis ramenée à la réalité. Il est temps de bosser.




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Mar 22 Nov - 22:54
Matthew hocha une dernière fois la tête quand la jeune femme qu'il représentait affirma qu'elle avait fort à faire présentement, mais qu'elle repasserait probablement plus tard pour lui poser d'autres questions et lui dire ce dont elle avait besoin pour le procès. L'homme avait gardé le sourire tout du long, pour ne pas que son visage ne témoigne de l'agacement qu'il éprouvait présentement, ou encore du fait que ses oreilles commençaient à siffler tellement il en avait assez d'entendre sa voix criarde. Quand Foggy lui avait demandé un service en lui donnant cette affaire, Matt ne s'était clairement pas attendu à ça.

Clairement pas. Il le ferait payer à un moment où à un autre à son associé et meilleur ami, mais pour l'instant, l'avocat était en retard et plutôt furieux contre lui-même de ne pas avoir su arrêter l'entrevue au bon moment. Attrapant ses affaires, il s'en voulut d'autant plus d'oublier son parapluie à son bureau, surtout lorsqu'il remarqua qu'il pleuvait averse. Se pinçant les lèvres, un tic nerveux vint lui prendre la joue et transformer son pincement en un petit rictus agacé. Il allait finir par étrangler quelqu'un, c'était sûr.

L'homme pressa le pas, du mieux qu'il le put, en tentant par la même d'esquiver les goûtes. Mais rien à faire. Il arriva sur le lieu de rendez-vous totalement trempé, avant de se rendre compte qu'en plus de ça, ce dernier n'était pas là. Christie n'était pas devant le palais de justice, comme prévu. Et vu la météo plutôt triste, il ne mit pas longtemps à comprendre qu'elle avait probablement trouvé un abri quelque part. Faisant un tour rapide du bâtiment, il en sortit aussitôt quand il se dit que pour l'attendre, un lieu moins austère correspondrait mieux à la jeune femme.

Le café le plus proche fut donc sa cible, et il passa les portes trempées jusqu'aux os, en regardant autour de lui pour finalement apercevoir la petite tête brune de Christie. Cette journaliste, il la connaissait depuis quelques mois maintenant. Ils s'étaient tous deux croisés sur une affaire ou elle avait voulu une interview et des photos. L'homme avait refusé, parce que ça n'était pas son genre d'user de ces moyens là. Mais ils avaient sympathisé, trouvant chez l'autre un reflet agréable de leurs personnalités respectives. Christie était une personne qu'il appréciait, oui. Mais plus que ça, qu'il trouvait intéressante.

Il s'approcha d'un pas rapide jusqu'à la table où elle se tenait, et commença à s'excuser avant toute chose : « Désolé du retard, vraiment... » Fit-il en tirant la chaise en face d'elle, faisant un signe vers la serveuse pour lui commander un café. Il retira sa veste trempée, ses lunettes de soleil qui ne servaient absolument à rien, mais qu'il portait toujours, qu'il vente, qu'il pleuve, qu'il neige, avant de se justifier auprès de la photographe : « Ma cliente est... un petit peu envahissante par moment. »

L'avocat eut un petit rire crispé, terminant d'évacuer le stress qu'il éprouvait sur le moment. L'affaire se présentait bien, mais la compagnie de cette femme mettait ses nerfs à rudes épreuves. Si c'était un exercice que Foggy lui imposait, c'était carrément une forme de torture. « Je te préviens, parce que tu pourras lui parler directement, et crois moi que quand je dis « parler », je veux surtout dire que tu vas l'écouter monologuer un long moment. » Il n'aimait pas dire du mal des gens, mais était-ce mal lorsque c'était juste... vrai ?

Se raclant la gorge, il ne répondit pas à sa propre question. Cette femme avait bien des qualités, et par-dessus tout, elle était talentueuse. On avait atteint à sa vie privée, et à son droit d'en posséder une. Son agent était plutôt un sale type, profiteur, qui avait usé de sa position pour lui causer du tort. Autant dire qu'avec une affaire gratinée comme celle-ci, il n'était pas si bien venu de râler. Et de surcroît, d'entamer la conversation sans s'attarder sur la femme qui daignait lui accorder de son temps : « Pardon. Tu vas bien ? »
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Mer 23 Nov - 0:37

Rome Wasn't Built In A Day
Si il y a une chose que j'adore faire plus que tout, c'est bien la relecture de dossier. Du bonheur à l’état pur, brut, natif, volcanique, quel pied ! C’était mieux que tout, mieux que la drogue, mieux que l’héro, mieux que la dope, coke, crack, fitj, joint, shit, shoot, snif, pét’, ganja, marie-jeanne, cannabis, beuh, péyotl, buvard, acide, LSD, extasy. Mieux que le sexe, mieux que la fellation, soixante-neuf, partouze, masturbation, tantrisme, kama-sutra, brouette thaïlandaise. Mieux que le Nutella au beurre de cacahuète et le milk-shake banane. Mieux que toutes les trilogies de George Lucas, l’intégrale des muppets-show, la fin de 2001. Mieux que le déhanché d’Emma Peel, Marilyn, la schtroumpfette, Lara Croft, Naomi Campbell et le grain de beauté de Cindy Crawford. Mieux que la face B d’Abbey Road, les CD d’Hendrix, qu’le p’tit pas de Neil Armstrong sur la lune. Le Space-Mountain, la ronde du Père-Noël, la fortune de Bill Gates, les transes du Dalaï-Lama, les NDE, la résurrection de Lazare, toutes les piquouzes de testostérone de Schwarzy, le collagène dans les lèvres de Pamela Anderson. Mieux que Woodstock et les rave-party les plus orgasmiques. Mieux que la défonce de Sade, Rimbaud, Morisson et Castaneda. Mieux que la liberté. Mieux que la vie... Non je déconne, c'est tout le contraire. Barbant.

Je me permets une petite minute de pause, me libérant de ma lecture pour jeter un œil tout autour de moi. Je suis toujours seule, accompagnée de ma quatrième tasse de thé - à ce rythme c'est carrément la boîte de sachet qu'il faudra m'apporter. Mon téléphone demeure silencieux, aucun appel manqué, ni même de SMS, rien. Murdock tarde un peu, et ça, ça ne lui ressemble pas. Mais à bien y réfléchir, c'est sûrement sa cliente qui doit le retenir aussi longtemps. J'imagine qu'elle doit être assez pointilleuse sur les détails, c'est du moins une partie du profil que j'ai pu dresser d'elle par rapport aux éléments qu'on a pu me fournir. Ou alors il a été tellement découragé par cette pluie qu'il s'est accordé un jour de repos, et qu'il doit être à l'heure actuelle en train de se prélasser sur son canapé, sous une couverture, tout en savourant un bon chocolat chaud à la guimauve devant la télé. Mouais, définitivement non... ça, ça ressemble plus à ce que moi je ferais.

C'est au bout de vingt minutes après l'heure fixée que l'homme se pointe enfin. Impossible de le rater, avec la traînée humide qu'il laisse derrière lui, et le grincement de la chaise sur le parquet en bois lorsque celui-ci la tire vers lui pour s'installer. Je lui adresse un petit sourire en guise de réponse à ses excuses, lui signifiant que je ne tiendrais pas rigueur de son retard. Par la suite, il me fournit ses explications, ne faisant que confirmer ce à quoi je m'attendais déjà : le boulot. Moi qui ai fortement insisté pour avoir une entrevue avec sa cliente, on dirait bien que je risque d'avoir du pain sur la planche. Sa mise en garde provoque chez moi une petite grimace, comme pour montrer à quel point je pouvais être compatissante quant à la situation qu'il a du vivre quelques longues heures auparavant. Je me sens même désolée pour lui. Ça ne doit pas être forcément très agréable de se retrouver dans cette position, à être obligé d'entendre, à longueur de journée bien sûr, des gens parler, parler et parler encore.

« Ça va pour moi » lui lançais-je accompagné d'un nouveau petit sourire. « Je ne te retourne pas la question, hein. » Entre Matthew et moi, le contact devient de plus en plus familier, le côté professionnel qui s'éloigne peu à peu de notre relation. Ça ne veut pas pour autant dire qu'on en oublie le business - on est plus ou moins complémentaires à ce niveau là - c'est juste qu'on devient de bons amis quoi. Je l'apprécie plutôt bien, sa compagnie ne m'insupporte pas contrairement à la plupart des autres gens. « J'ai quelques projets aussi, sur quoi je travaillerais dès que j'en aurais terminé avec cette histoire d'harcèlement concernant ta cliente. »

Je choppe le regard de mon interlocuteur, me penchant légèrement en avant, de sorte à ce que seul lui puisse entendre le son de ma voix. « Ça n'a rien à voir... mais juste comme ça. Que peux-tu me dire de la Garde Rouge ? ». Une question, qui, lancée comme ça sans aucun contexte, peut vraiment surprendre. Mais bon... je n'avancerais jamais si je ne lance aucune investigation.








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Mer 23 Nov - 16:40
Matthew eut un rire passablement nerveux à la remarque de Christie. Elle n'allait pas lui retourner la question, et il valait mieux pas en effet. Il aurait été capable, autrement, de lui ressortir un monologue sur le si oui ou non il allait bien. Il n'en était pas sûr lui-même, vu les derniers temps. Entre ses déboires avec Elektra, ses affaires à traiter et ses clients pressants, le souci qu'il pouvait se faire parfois pour rien... Ouais, Matthew était plutôt un homme occupé, sous pression, ayant beaucoup de mal à supporter tout ça sur le long terme. Il avait besoin d'évacuer, et pour ça, rien de mieux que de retourner voir son père pour une petite séance de boxe.

Au moins avait-il de quoi évacuer. Il savait que nombreux étaient ses collègues à ne pas s'en sortir, et à plonger dans l'alcoolisme entre autre. Si Matthew ne disait jamais non à un verre quand on lui en proposait, ça n'était pas pour autant qu'il se laissait trop aller à la boisson lorsqu'il était seul. Dans tous les cas, il savait que bien des choses le guettaient, et plus il vieillirait dans le milieu, plus ça serait dangereux pour lui. Son équilibre mental était en jeu. Néanmoins, il valait mieux passer à autre chose, ne pas y penser, au risque de se miner inutilement le moral.

Il se reconcentra sur sa vis-à-vis, qui ajouta qu'elle avait quelques projets sur lesquels travailler dès qu'elle aurait terminé son boulot sur l'affaire qu'il lui proposait. « Des projets ? Comme quoi ? » Lui demanda-t-il avec un sourire en coin, alors que son café arrivait à côté et qu'il remerciait la serveuse avec un sourire aimable. Il s'attendait que la brune lui raconte bien des choses sur son métier, ses dernières affaires, tente même de lui tirer des informations sur des dossiers que son cabinet aurait pu traiter, mais non.

La question qui suivit ne fut pas en rapport avec le reste, et arracha à Matthew un froncement de sourcil étonné. Il contempla Christie un long moment en l'interrogeant du regard, pour essayer de percer sa carapace, comprendre où elle voulait en venir, mais surtout pourquoi. Sauf que cette femme était insondable dans le genre, d'un physique impassible, constant, sans se défaire d'une certaine douceur dans son air innocent. C'était sans doute ainsi qu'elle réussissait à obtenir tout ce qu'elle voulait, la rendant incroyablement dangereuse dans le genre.

L'homme esquissa un maigre sourire, avant de se passer la main dans les cheveux. « La garde... » Répéta-t-il en se redressant, poussant un long soupir. Ses doigts vinrent tapoter sur la surface lisse de la table, alors qu'il écartait son café et son dossier de son autre main. « Je peux te dire plein de trucs. » Lui annonça-t-il simplement sans aller plus en profondeur dans ses déclarations. Car ça serait trop simple. Ils se connaissaient assez, l'un l'autre, pour savoir qu'on avait rien sans rien, et qu'il faudrait que ça soit donnant donnant entre eux.

Parce que, bon, Matthew savait des trucs sur la garde, il savait également que ses connaissances n'étaient que la partie visible de l'iceberg, qu'il y avait bien des sujets où il n'avait rien du tout. Son instinct lui signifiait juste pour l'instant que cette organisation couvrait un secret plus gros encore que ce qu'il imaginait, que ces rafles n'étaient pas anodines, ou un simple désir d'oppression, et que ça avait un lien qu'il ne comprenait pas avec ces histoires de pouvoirs qui arrivaient sur l'île par moment...

« Mais avant ça, pourquoi ça t'intéresse ? » Lui demanda-t-il simplement avec un sourire en coin. Portant son café à ses lèvres, il ne la quitta pas des yeux. La porte derrière s'ouvrit, et il ressentit un léger courant d'air venir tendre le tissu de sa chemise trempée contre sa peau. Un frisson plus tard, Matthew fit abstraction de ça. Il avait envie de rentrer chez lui, plonger dans une douche bouillante, y passer des heures, et aller se coucher. Pourvu que cette journée se termine.
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Mer 23 Nov - 22:31

Rome Wasn't Built In A Day
Il y a des choses qui ne tournent pas rond dans la tête de certaines personnes. Et ça a l'air d'être encore plus vrai lorsqu'il s'agit de ces illuminés de la Garde Rouge. Je n'ai absolument rien sur eux, je l'admets, hormis les rumeurs de quartiers qui circulent et qui se font de plus en plus nombreuses. Ces rafles, sous le prétexte du contrôle de la population, ça ne tient pas debout. Ce n'est que la face cachée de la lune, et je suis persuadée qu'il se trame quelque chose de bien plus important derrière. Peut-être bien même que ça pourrait être plus ou moins lié à ces récentes histoires - des conneries imaginées par des cinglés si vous voulez mon avis - de personnes à pouvoirs. Et pourquoi pas des aliens aussi tiens ? Alors effectivement je suis du genre à croire que ces types nous cachent quelque chose, mais je ne suis pas du genre à croire à des théories débiles. Après, la possibilité qu'il s'agisse d'un coup de pub, "Genosha et sa Zone 51" par exemple, n'est pas à exclure. Je compte bien résoudre tous les mystères sur cette affaire.

En tout cas, j'ai l'air d'avoir attiré l'attention de Murdock en lui parlant de mes projets, et encore plus lorsque j'ai évoqué la Garde. Son attitude change soudainement, et je sens qu'il est en train d'essayer de sonder ce qu'il se passe dans ma tête. Ce n'est pas la première fois qu'il le fait, et je ne peux pas lui en vouloir, c'est son métier d'avocat qui veut ça. Savoir déchiffrer l'autre, c'est une qualité qu'il vaut mieux savoir maîtriser pour s'en sortir dans ce milieu. Et je le regarde droit dans les yeux, l'air de dire : "Vas-y je t'en prie, fais toi plaisir". Ça m'amuse, parce que j'ai cette impression qu'il a une certaine difficulté à lire en moi. Après, c'est plutôt vrai que j'ai tendance à ne jamais laisser transparaître quoi que ce soit, restant impassible dans quasiment chacune des situations qui se présentent à moi. Tout en gardant un air parfaitement décontracté, avec cette petite pointe d'innocence, il me suffit de laisser le charme opérer pour troubler presque n'importe qui. C'es donc un petit jeu du chat et de la souris qui commence, dont le dénouement de l'histoire ne dépendra que de la manière dont l'un réussira à déstabiliser l'autre. En général, il s'agit d'un match nul, ni lui ni moi ne tirons un avantage sur l'autre. C'est du cinquante-cinquante, donnant donnant. Pour l'instant, je sais pertinemment que je n'obtiendrais rien dans l'immédiat.

« Ah... juste avant que j'oublie. Concernant ta cliente, quand est-ce que je pourrais la voir ? » lançais-je l'air de rien. Je change volontairement de sujet, revenant sur l'affaire dont on est censé s'occuper avant toutes autres choses. Par ce stratagème, je veux simplement me rendre compte de l'impact de ma soudaine curiosité vis à vis de la Garde Rouge sur Matthew. Va-t-il chercher à en savoir plus ? En creusant un peu plus, il sera sans doute susceptible de laisser échapper quelques informations supplémentaires. J'y reviendrais plus tard. « Et qu'en est-il du manager ? Comment se présente le procès ? » Il me semble même que ce pervers est défendu par un avocat plutôt doué, et sans nul doute qu'il saura ériger une défense en béton armé pour se défaire des accusations qui accablent son client. Un cas peut être habituel pour le cabinet Nelson And Murdock, mais on ne peut pas être à l'abri d'une surprise. Il vaut mieux être prudent, et c'est bien ce que j'essaye de rappeler au trentenaire. « J'imagine qu'il refuse toujours de négocier... » Putain de tête de mule.

Je me passe une main dans les cheveux, retirant l'élastique qui les retient prisonnier, les laissant retomber jusque sur mes épaules. Mon regard se pose à nouveau sur l'extérieur, la pluie battante continuant à oppresser l'Homme en s'abattant à torrent sur sa tête. A priori, c'est bien parti pour que le déluge dure une partie de la journée, ce qui signifie que Matthew et moi sommes bloqués là pendant un petit moment encore. « Je peux faire quelque chose pour toi sinon ? » Si je peux me rendre utile en quoi que ce soit, c'est avec plaisir que je suis prête à lui donner un coup de main.







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Mer 23 Nov - 23:19
« Si tu es dispo dans une ou deux heures... » Lui répondit-il en laissant sa phrase en suspend, esquissant un sourire en coin, venant tremper ses lèvres dans son café. Après tout, si elle voulait éviter la discussion comme il la voyait faire, il ne pourrait pas la contrarier. Christie était du genre à ne faire que ce qu'elle voulait de toute façon, et elle ne se forçait jamais à rien. Il aimait bien ça, chez elle. Sous ses airs incroyablement calmes, le fait qu'il y avait une force cachée, brutale presque. « Elle pourra répondre à tes questions. » Termina-t-il avant de préciser : « En ma présence, toujours. »

Il lui fit un sourire qui se voulait rassurant, terminant rapidement son café. Court et serré, qui ne tarderait pas à lui monter au crâne et à l'énervait probablement un peu. Il fit fi de tout ça, se concentrant sur les questions que la brune lui posait. Actuellement décidée à ne surtout pas revenir sur le sujet de la garde. Sauf qu'elle avait piqué salement sa curiosité, et qu'il ne la laisserait pas filer comme ça. Elle pouvait en être sûre. Pour l'instant, il jouait son jeu en répondant à ses interrogations, enfilant le costume de l'avocat impeccable :

« Le procès se présente bien. Je suis confiant. Ma cliente certifie qu'il était le seul à avoir ces photos et à pouvoir les publier, à part s'il apporte la preuve qu'il a été volé et qu'on ne lui a pris que ces clichés, on devrait obtenir gain de cause. De toute façon, il était de sa responsabilité de garder ces photos cachées, il est responsable quoiqu'il arrive. » Il repoussa sa tasse du bout des doigts. Matthew avait confiance en lui, et en ce qu'il allait dire. Il avait préparé l'ouverture, la fermeture, avait même pris le temps de répéter devant Jennifer, chose qu'il ne faisait jamais d'ordinaire. Mais là, il était donné la peine pour l'occasion : « Et puis, ça nous permettra au passage de sortir ma cliente de son contrat. »

Son sourire s'agrandit et se fit un peu bête. Pourquoi ? Parce qu'il songeait à sa répétition justement, et à l'air super concentré de son associée en reprenant certain de ses mots ou de ses tournures, pour que ça soit à la fois percutant et clair. Elle avait, avec brio, pris la place de Foggy sur l'instant, qui avait fort à faire ailleurs. Comme dormir, vu que Matthew avait été obligé de travailler durant la nuit et que Jennifer était encore présente au bureau à ce moment-là.

La dernière question de Christie lui arracha un petit rire. Si elle pouvait quelque chose pour lui ? C'était donc le moment de la jouer franchement, n'est-ce pas... Il ne prit pas de gant quand il lui répondit en la regardant droit dans les yeux : « Me dire pourquoi la garde t'intéresse ? » Et avant qu'elle ne commence à chercher une quelconque esquive, Matthew préféra lui couper l'herbe sous le pied. Ils n'avaient pas besoin de ça en ce moment. Et si elle voulait des réponses à ses questions, il était tout disposé à lui donner, pour autant qu'elle en fasse autant avec lui. Jouer n'était pas en option : c'était trop sérieux à ses yeux.

« Allons, Christie... » Souffla-t-il en s'adossant à sa chaise, le buste droit et faisant face à la journaliste : « C'est une affaire encore plus importante pour moi, mais j'en suis qu'au début. C'est un gros truc, plus gros que tu ne peux l'imaginer. » Lui signifia-t-il avec le plus d'aplomb possible. Il ne plaisantait pas, pas avec ça. Pas avec les libertés de ses clients, pas avec leurs vies, mais quand l'enjeu était aussi grand que celui-ci. « Jouer au chat et à la souris dans ces moments-là n'est pas si utile. Surtout si on est dans la même équipe. »

Tout du moins... Il espérait qu'ils soient dans la même équipe.
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Jeu 24 Nov - 11:29

Rome Wasn't Built In A Day
Ce n'est pas trop difficile à comprendre, Matthew et moi on joue au même jeu. En fait, on a jamais vraiment arrêté de jouer, il ne s'agit que de continuer la partie que l'on a commencé lors de notre première rencontre. Ce qu'il faut nous faut déterminer dès à présent, c'est de savoir sur quel pied on est censé danser. Pour l'instant, on se laisse un round d'observation afin de régler tous les petits détails qui nous empêchent d'être pleinement focalisé sur ce qui nous intéresse vraiment. Parce que oui, le simple fait d'évoquer la Garde Rouge ça a complètement changé nos priorités. J'ai un peu l'impression d'avoir réveillé l'océan endormi, observant chez l'avocat une certaine lueur dans ses yeux, comme une flamme ardente alimentée par le désir d'en savoir plus. Bref... j’acquiesce d'un signe de tête, signifiant mon accord, sur les procédures à suivre quant à la rencontre avec notre célébrité locale. Jusque là, on est sur la même longueur d'onde, je me doutais bien que l'entrevue se réaliserait en sa présence, alors ce n'est pas vraiment une surprise. « Très bien. J'ai ma journée, ça ne devrait poser aucun problèmes. » C'est plutôt vrai qu'en ce moment je n'ai pas grand chose à faire, entre me tourner les pouces ou faire face à un cruel manque d'inspiration, j'ai l'impression que l'ennui me consume de l'intérieur. Pour en revenir au procès, l'homme à l'air d'avoir déjà tout préparé, il semble confiant. Moi aussi d'ailleurs, je ne pense pas qu'il puisse perdre cette affaire, il y a bien trop de preuves contre l'accusé.

Lorsqu'il termine son discours d'avocat exemplaire, plein d'assurance, Matthew rebondit immédiatement sur la porte que je lui laisse ouverte pour rebrousser chemin et revenir sur la conversation de la Garde Rouge. Comme je le pensais, il n'a pas perdu le nord. Et de surcroît, il n'y va pas avec des pincettes, sa question est claire, nette et précise. Son regard vient croiser le miens avec insistance, me faisant comprendre que cette fois il ne me laissera pas m'esquiver. Je laisse échapper un sourire, à la fois un mélange d'excitation et de nervosité. C'est bien la première fois que j'ose m'attaquer à un truc de cette ampleur là, peut-être bien que je tiens le scoop qui fera décoller ma carrière à son apogée, ou peut être bien que je risque de la perdre d'une façon totalement brusque. « La Garde hein... » Je marque une légère pause, le temps de faire signe à la serveuse pour lui commander un café - pour alourdir un peu plus ma note aussi.  « Longue histoire. »

Je farfouille dans mon sac à main pour y sortir un dossier que je tends à l'avocat. « Jette un œil là dessus. » A l'intérieur, j'y ai rassemblé tout ce que j'ai pu trouver sur la Garde Rouge, articles de journaux, témoignages, photos... Bon, il n'y a rien de très transcendant pour l'instant, ce n'est que le début de mes recherches. « Je les sens pas ces types. J'ai comme ce sentiment qu'ils nous cachent quelque chose. » En général, quand j'ai ce genre d'intuition, je ne me suis jamais trompée. « Puis y'a ces histoires là... de pouvoirs ou j'sais pas quoi. De la connerie, mais je voudrais en savoir plus. Ces rafles commencent à rendre tout le monde parano. » Il y a bien trop de points obscurs, et les habitants de Genosha ont le droit d'avoir des explications. « Pour tout te dire, j'envisage un article à leur sujet. Et ça ne sera très certainement pas pour en dresser une éloge, crois-moi. En fait je... »

Je m'interromps une petite minute, la dernière remarque de mon vis-à-vis me gelant presque sur place. Et si... « T'es pas avec eux quand même ?! » m'offusquais-je prenant un air un peu plus grave. « Et puis, de quelle affaire tu parles ? »









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Jeu 24 Nov - 13:45
« Je t'écoute. » Souffla-t-il simplement pour la mettre en confiance, attendant qu'elle déballe ce qu'elle avait. Christie lui présenta un dossier, qu'elle fit glisser vers lui. L'homme s'en saisit et l'ouvrit pour voir les différents articles découpés, et les quelques notes que la brune avait pris pour l'occasion. Il s'y attarda un long moment, écoutant néanmoins la journaliste lui expliquer qu'elle n'avait pas confiance en la garde, que c'était forcément quelque chose de bizarre, qu'ils cachaient quelque chose. Matthew ne pouvait pas être plus d'accord sur le moment, sans pour autant pouvoir s'avancer. Ce n'était qu'une intuition qu'ils partageaient. « Tu as fait du bon travail. » La complimenta-t-elle en refermant le dossier.

L'avocat était content de trouver une alliée. Même si sur le coup, la dernière question de la jeune femme le fit éclater de rire. Elle était sérieuse ? Songeait-elle vraiment qu'il soit une sorte d'infiltrée, prêt à tout pour glaner des informations. « Avec eux ? » Lui demanda-t-il en fronçant les sourcils, avant de lui souffler avec un sourire moqueur : « Quoi, tu m'as pas vu dans mon super costume de la garde moulant mon corps d'athlète, courir après des gens dans la rue en hurlant des « mécréants ! » à pleine voix pour les traîner par les cheveux jusqu'à mon camion? » Il était persuadé que l'image lui ferait plaisir : « Sérieusement, Christie... »

Son cabinet était tout à fait au fait quand à sa position envers la Garde Rouge. Il la trouvait anti constitutionnelle, elle n'avait donc rien à faire dans leur société. Et ses actions étaient, et de loin, parfaitement répréhensibles. Rien que les infos qu'il avait, et qu'il avait mis des mois à glaner, lui faisait voir rouge. Puis, surtout : Comment se faisait-il qu'aucun juge, aucun magistrat, aucun sénateur, n'aient pris la peine de se pencher sur la question pour l'interdire ? C'était quoi ces délires de contrôle de la population ? Où se trouvaient-ils ? En Corée du nord ou à Genosha ?

« Ces histoires de pouvoir... Tu ferais le lien avec la garde, toi ? » Lui demanda-t-il, un peu curieux. Bon, il se rendait compte qu'elle avait suffisamment parlé, et qu'elle attendrait de sa part qu'il fasse un pas dans sa direction. Pour l'instant, Matthew se sentait vraiment intéressé par l'avis de Christie, qu'il estimait comme éclairé et pertinent. Peut-être arriverait-elle à le conforter dans son opinion, ou à lui montrer une version qui serait plus le moins tout autant pertinente à ses yeux. « Tu en penses quoi ? » Lui demanda-t-il avec un petit sourire.

Il était temps de toute façon de revenir un peu plus sur le sujet, et de partager ce qu'il savait avec la journaliste : « Ton article, le sors pas tout de suite. » Lui déclara-t-il avec sérieux et douceur, repoussant son dossier vers elle pour qu'elle puisse le ranger. Le laisser aux yeux de tous n'étaient pas une si bonne idée. « C'est trop léger. » Rajouta-t-il ensuite, sur le ton de l'avocat extrêmement professionnel : « Ils vont venir te démonter pièce par pièce, et apparemment... Ce n'est pas forcément des tendres. » Tout du moins, Matthew tenait ça des mots d'Elektra, sans savoir si on parlait de violence ou simplement d'un renvoi.

« Je travaille dessus, oui. Plusieurs personnes sont venues voir mon cabinet pour parler des rafles, mais ça n'était que des témoignages diffus. J'ai tenté de comprendre pourquoi il y avait ces rafles, mais la garde n'a pas souhaité s'expliquer là-dessus. » Il eut un petit sourire, nerveux, agacé. Ces derniers temps, il avait l'impression que toutes ses conversations tournaient autour de ça, ce qui l'engageait dans une voie certaine. « De ce que je sais, ils enferment des gens qui seraient... malades, un truc du genre. Mais là encore, c'est à prendre avec des pincettes, je n'ai aucune certitude quand aux causes... » Se passant une main sur la joue, et constatant que sa barbe recommençait déjà à pousser, il reprit : « Et tu imagines bien qu'obtenir un rendez-vous avec les responsables n'est pas si simple... »
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Ven 25 Nov - 11:45

Rome Wasn't Built In A Day
Bon d'accord, c'était peut être un petit peu exagéré de penser que Matthew aurait pu être des leurs, je me suis laissée envahir par un petit instant de panique. Mais... je dois avouer qu'un tel costume lui irait à merveille. En l'espace d'un instant, c'est comme un film que je me passe dans ma tête, jouant la scène au ralenti, le regardant courir, poursuivre de pauvres citoyens en hurlant. « Tu ferais fureur, c'est vrai », lui lançais-je en me prêtant au jeu de la plaisanterie avec lui. « Désolée, j'ai juste... paniqué. » Ouais, ça m'arrive par moment, de laisser tomber la carapace de la nana qui paraît sûre d'elle, pour laisser vivre cette partie de moi un petit peu plus fragile et innocente. « Ça fait un moment que je suis dessus. J'attendais juste le bon moment pour agir. » Et je crois l'avoir trouvé, je me sens même soulagée que l'avocat n'ai pas trouvé ma théorie complètement stupide et infondée. Puis il a l'air de penser comme moi, ce qui veut dire que je ne suis pas encore devenue dingue. « Se pourrait-il que nous soyons officiellement associés monsieur Murdock ? » dis-je avec un petit sourire en coin.

Plus sérieusement, il est temps d'en revenir à nos moutons. La Garde Rouge. Il y a un truc qui cloche avec leurs histoires d'enlèvement. Je ne peux pas me résigner à croire que des types - les hauts placés de la société - aient laissé passer ce genre d'initiatives foireuses. Pourquoi leur laisse-t-on le champ libre de la sorte ? Le contrôle de la population... j'veux bien croire que notre pays est en pleine lutte contre le terrorisme, mais voilà quoi, on en est plus à combattre Saddam Hussein : inutile d'avoir recours à des mesures aussi extrêmes. « Les gens sont prêts à croire n'importe quoi lorsqu'ils ne se sentent pas rassurés. » Et plus la menace semble grave - même si cela paraît totalement absurde - et plus ils sont susceptibles de tomber dans le panneau. « Si tu veux mon avis, ils ont du trouver la première excuse qui leur est tombé sous la main pour justifier leurs actes. Ces rumeurs sont forcément liées. » Après, peut-être bien que j'ai l'esprit trop rationnel pour croire à ces histoires sorties directement d'un roman de science fiction. « Il fallait trouver quelque chose de plus pertinent que l'invasion des aliens je suppose », ajoutais-je dans un soupir las. « Mais je suis d'accord, il y a quelque chose derrière de plus grand que ce qu'on pourrait le croire. »

L'homme me conforte dans mon idée que ce n'est pas encore le moment opportun de publier mon article. « Ouais je sais, je comptais pas le faire. Pour l'instant on a juste rien contre eux. » Et j'insiste bien sur le mot rien. Je préfère monter quelque chose de solide avant de m'en prendre à eux, puisque je me doute bien que ces gars ne font pas dans la dentelle. Si confrontation il doit y avoir, je cherche à les mettre K.O au premier round... pire, dès le premier coup. Il y a un élément qui m'intrigue dans les explications que me fourni mon collègue, là dessus, il semble avoir un peu d'avance. « Tu as déjà été confronté à la Garde ? » Mon regard se fait un peu plus insistant, il vient de capter toute mon attention. Récupérant le dossier qu'il me retourne, je le range discrètement dans mon sac.

« J'ai peut-être une idée... »








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Ven 25 Nov - 15:43
Christie n'était apparemment pas la seule à l'imaginer dans une tenue moulante courir après des gens. Matthew eut un petit rire amusé : il avait du succès en costard cravate, avec ses points de droits et son air sérieux, mais il songea sérieusement en se procurer un intégral en cuir proche du corps, juste pour satisfaire une partie de la gente féminine qui rêvait apparemment de le voir ainsi. Faire fureur ? Oh non. Il provoquerait très probablement un mouvement de panique hystérique, vu les retours qu'il avait déjà eu à ce propos. Car oui, Matthew avait du coup plutôt conscience de l'effet qu'il pouvait faire à une femme avec son charme innocent.

« J'aime bien l'idée. » Répondit-il à la brune quand elle lui demanda s'ils étaient officiellement associés. L'un comme l'autre avaient besoin d'alliés dans cette lutte. Si on pouvait appeler ça ainsi. L'avocat avait un peu l'impression que c'était du David contre Goliath, mais pour la liberté, les droits des Hommes, ça ne lui faisait pas peur de se lancer dans un combat où on le disait perdu d'avance. N'était-il pas un Murdock ? Il savait encaisser les coups, mieux que personne, et il laisserait ses adversaires se casser les mains contre lui, comme son père avant lui.

Un sourire satisfait prit place sur son visage, notamment parce que la journée prenait un tournant bien plus appréciable en l'état. Et discuter de tout ça avec Christie, qu'il estimait pour son intelligence et sa perspicacité, c'était d'autant plus plaisant : « C'est juste de la manipulation de bases des masses, rien de plus simple. » Lui répondit-il. « Nous avancer pour l'instant à faire un article ne serait pas très productif : soit il tomberait dans l'oubli, soit il déclencherait une vague de panique. Et nous ne voulons pas ça, il faut que ça soit faire dans les règles, qu'il n'y ait pas de débordement. »

Fervent idéaliste, Matthew croyait en ses lois et sa Justice. Celle-ci était aveugle, donc impartiale. C'était les hommes qui la pervertissaient, et l'utilisaient à mauvais escient. Il luttait évidemment contre ça, mais il avait aussi conscience qu'il pouvait en user à son avantage, pour renverser la tendance. « Tu veux un dossier complet à publier, je veux que Justice soit faite et que les droits des gens ici soient respectés. » Fit Matthew en regardant Christie droit dans les yeux. « Nous ne serons peut-être pas toujours d'accord sur la marche à suivre, mais un allié n'est jamais de trop contre un ennemi qu'on ne définit pas si bien. »

Au moins, l'avocat était conscient des risques de cette collaboration, et du fait que ça pourrait mal tourner. Il n'y avait bien qu'avec Foggy qu'il arrivait autant à trouver une complémentarité. Il acceptait le caractère un peu retord de son ami. Ceci étant dit, ils étaient justement meilleurs amis, ça aidait à garder un équilibre entre leur travail d'avocat et la relation fraternelle qui les liait tous les deux. Soupirant, il fronça les sourcils quand elle lui demanda s'il avait déjà été confronté à la garde. Malheureusement, ou heureusement, il ne savait pas.

« Oui. C'est de cette personne que je tiens mes réponses, mais comme tu peux le voir, c'est assez maigre, rien de concret, et elle ne témoignerait pas contre son travail parce qu'elle y tient. Il y a un long travail de déconstruction et d'enquête à mener avant toute chose, et ça peut nous prendre énormément de temps, à toi comme à moi. » Répondit Matthew en se sentant un peu piteux de ne pas pouvoir être plus concret dans sa réponse. Puis de toute façon, repenser à Elektra ne l'enchantait pas tellement. Surtout vu comment les choses s'étaient terminées entre eux deux.

« Une idée, donc ? » Commença-t-il, surtout que Christie venait de capter sa curiosité avec brio. Il avait plutôt envie de savoir de quoi il en retournait, et ce qu'elle comptait faire maintenant qu'elle avait trouvé une personne avec qui en parler.
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Ven 25 Nov - 23:58

Rome Wasn't Built In A Day
Je suis plutôt contente d'avoir trouvé un allié dans toute cette histoire. De plus, Matthew et moi semblons être sur la même longueur d'onde. Ça me facilite les choses - c'est un gain de temps considérable aussi - ce qui m'évite d'avoir à trop me torturer l'esprit pour élaborer la stratégie à adopter afin de mettre le projet en route. J'ai comme l'impression de m'être libérée d'un poids qui commençait à peser depuis plusieurs semaines déjà. Je retrouve même le sourire - que je ne cache pas du tout - ravie d'avoir retrouvé une affaire intéressante. Si à cet instant je devais me regarder dans le miroir, je pourrais presque y percevoir comme une lueur, d'impatience et d'excitation. Pas trop tout de même, car je suis bien consciente que je suis en train de m'embarquer dans quelque chose qui peut s'avérer devenir très dangereux. Je suis peut être quelqu'un qui aime être dans le feu de l'action, aventurière dans l'âme, je sais tout aussi bien où sont mes limites et je sais rester prudente. Avec l'aide de l'avocat, je me sens pour l'instant en confiance. Il ne reste plus qu'à savoir à quel point nous sommes capables d'aller à deux.

« Oui. » Une idée, complexe, audacieuse, qui pourrait nous coûter la vie, mais qui - je le pense - en vaut la peine. Ça serait un sacré coup de poker si elle venait à fonctionner. « Tu vas me prendre pour une tarée. » Si ce n'est pas déjà le cas. Déjà que je m'étonne moi même d'en être arriver à imaginer un tel truc... alors pour quelqu'un qui n'a pas l'habitude de me côtoyer au quotidien - qui a plutôt tendance à me voir calme et réfléchie - ça risque d'être légèrement choquant. « On les infiltre. » Puisque ça a l'air si difficile d'aller vers la Garde, pourquoi ne pas tout simplement la faire venir à nous ? J'ai déjà tout prévu, de A à Z. Mon regard choppe celui de mon partenaire, je cherche à m'assurer que j'ai bien toute son attention, parce que c'est là qu'on en vient à la partie la plus délicate, les explications. « Il suffit de jouer à leur jeu, ils ont déjà établi les règles. Par nos métiers respectifs, c'est plutôt facile de véhiculer une rumeur. » Je pense que l'homme peut facilement commencer à voir où je veux en venir. Je marque une petite pause, terminant mon café d'une traite avant de reprendre. « L'un de nous balance l'autre à la Garde. Ils sont tellement à cheval sur leur sécurité qu'ils vont forcément réagir et embarquer le suspect tout désigné. » Maintenant, il suffit d'être un petit peu créatif. « T'en penses quoi ? Vision laser ? Nan, c'est trop cliché. Force surhumaine ? Non plus, ça colle pas à nos profils. » J'en revient vraiment pas d'avoir un sujet de discussion pareil, c'est tellement... je trouve même pas les mots pour décrire la situation.

« Je peux me porter volontaire. Si il m'arrive quoi que ce soit, je sais que je pourrais compter sur Nelson & Murdock pour me sauver la mise, n'est-ce pas ? » lançais-je avec un petit sourire en coin. Je leur fais pleinement confiance à ces deux là. « Ou alors, je peux me servir de mon lien avec la presse pour tenter de faire ami-ami avec eux. » Quoi qu'il en soit, si l'un de nous peut aller jeter un œil à ce qu'il se passe de l'intérieur, ça pourra répondre à beaucoup de questions, qui pour l'instant demeurent sans réponses. « Je sais bien que ça a l'air complètement fou... » Dingue ouais ! Mais ce n'est pas pour autant irréalisable. « Mais je pense qu'on a nos chances. » Testons dès à présent les paroles de Murdock... allons nous commencer avec un accord sur la marche à suivre ?








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Sam 26 Nov - 11:49
Christie mit un certain temps à afficher son plan, sans doute un petit peu gênée par ce qu'elle avait eu comme idée. Matthew fit son maximum pour l'encourager à le lui dire, alors qu'elle rangeait son dossier en restant un peu hésitante. Et puis finalement, elle commença, entamant le déroulé par une remarque qui lui arracha un sourire. Il allait la prendre pour une tarée. Peut-être, peut-être pas, l'avocat était pour l'instant particulièrement curieux de savoir ce que tout ça pourrait sincèrement donner. Et il n'en fut pas déçu lorsqu'elle énonça son idée de but en blanc, comme un magnifique crochet du doigt en plein dans une mâchoire.

L'homme fronça les sourcils, un peu circonspect sur le moment. Les infiltrer ? Ça semblait un peu fou en effet, mais il préféra ne pas y penser tout de suite, et ne pas s'arrêter à l'évidence, surtout. Elle poursuivit son explication avec des arguments pertinents, disant que finalement, ça pourrait ne pas être si compliquée d'y rentrer et d'observer tout ça, avant même de venir lui proposer les fameux « pouvoirs » qu'ils pourraient avoir pour l'occasion. Matthew lui fit un signe de la main, lui demandant de ralentir la cadence. Christie était une véritable locomotive sur le coup, il ne pouvait pas réfléchir aussi vite et aussi loin.

Pour lui, d'autres décisions étaient à prendre pour l'instant. Il fallait voir si le plan en soi n'était pas trop casse gueule. Mais bon... « C'est... Une bonne idée. » Admit-il en toute sincérité, jetant un regard à Christie pour la rassurer sur le moment. Mais lui pensait un peu plus loin que seulement à réussir à y rentrer. Il voyait pour l'instant un tissu de probabilité pour que ça échoue, et ensuite tous les problèmes qui pourraient malheureusement surgir soudainement autour de cette entrée en matière. Il craignait bien des choses, et il avait ses raisons...

« Je suis loin de trouvé ça bête. Fou, oui, mais bête, pas du tout. » Fit-il avec un sourire avant de reprendre : « Je peux pas te dire qu'on va se lancer tout de suite, il faut que j'en parle à mes collègues avant. » Annonça-t-il avant de se rendre compte que Christie n'avait probablement pas envie que ses collègues soit au courant. Fonctionner en binome c'était une chose, plus compliqué en couple semblait-il. Il préféra la rassurer immédiatement, et aussi lui couper toute envie d'y redire quelque chose : « Ils sont de confiance. » Précisa-t-il fermement. « Tu pourras venir leur en parler toi même à l'occasion. »

Soupirant, il se pinça l'arête du nez durant sa réflexion. Il voyait d'ici les têtes offusquées de Jennifer et Foggy, lui disant que c'était parfaitement de la folie. Et qu'ils risquaient aussi de se mettre en danger inutilement, ou de saboter leur affaire même. « Il faut d'abord trouver ce qu'ils cherchent, le pourquoi de ces rafles. Tu vois ? Si on affirme que l'un de nous a un truc et que c'est pas ce qu'ils veulent, on va griller nos chances. » Evidence énoncé, il poursuivit sa réflexion : « Et puis, ce qui m'inquiète, c'est si on réussit à rentrer, super. Mais si on réussit pas à ressortir ? »

Embêtant, non. Vu comment la conversation avec Elektra avait été compliqué, inutile de dire que ça n'allait pas se passer finger in the nose pour un infiltré. Les autres y trouveraient forcément des points pour se plaindre, et la garde de leur rendrait pas leur agent improvisé aussi facilement. « On bataille déjà comme des diables juste pour les quelques uns qu'ils ont rafler, et ça fait des mois qu'on avance pas d'un cheveu. » Fit Matthew en soupirant, venant secouer la tête de désarroi : « Les chances sont grandes, mais les risques encore plus... » Et par la même, il avouait sa faiblesse et son impuissance.
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Sam 26 Nov - 22:24

Rome Wasn't Built In A Day
Notre peur la plus profonde n’est pas d’être inapte, notre peur la plus profonde est d’avoir un pouvoir extrêmement puissant. C’est notre propre lumière et non notre noirceur qui nous effraie le plus. Nous déprécier ne servira jamais le monde et ce n’est pas une attitude éclairé de se faire plus petit qu’on est en espérant rassurer les gens qui nous entourent. Nous sommes tous conçus pour briller comme les enfants. Cette gloire n’est pas dans quelque uns, elle est en nous et si nous laissons notre lumière briller nous donnons inconsciemment aux autres la permission que leurs lumières brillent. Si nous sommes libérés de notre propre peur, notre présence suffit alors à libérer les autres. C'est en rassemblant les forces de chacun que l'on est susceptible de sortir du lot. J'ai foi en notre nouvelle alliance, et je crois que nous sommes capables d'aller très loin dans ce qu'on s'apprête à entreprendre. Et bien que le plan n'est pas sans danger, je sais que nous allons tout mettre en oeuvre pour minimiser tous les risques possibles. Parce qu'une fois là bas, à l'intérieur des locaux de la Garde - en admettant qu'ils enferment leurs prisonniers quelque part - peu importe lequel de nous deux qui se portera volontaire pour les infiltrer, il sera livré à lui-même. Il va falloir résoudre au mieux l'inconnue "x" avant de se lancer dans quoi que ce soit.

J'en profite pour reprendre mon souffle lorsque Matthew m'arrête, me faisant comprendre de ralentir un peu le débit de paroles. C'est vrai que je me suis lancée dans une tirade presque infinie, tel le monologue d'une journaliste télé. Prenant une petite pause, je permets donc à l'avocat d'en placer une et de me donner son avis sur la question. J'arque un sourcil, étonnée par ce qu'il me réponds. Clairement, je m'étais attendu à ce qu'il me prenne pour une tarée, dingue et suicidaire, mais c'est tout le contraire. Il n'a pas l'air d'être en désaccord, ce qui est plutôt positif. J'ai un petit mouvement de recul lorsqu'il m'annonce devoir en faire part à ses collègues, de devoir les mettre dans la confidence pour bénéficier de leurs avis. Il ne me laisse pas le temps de répliquer, il cerne bien vite ce à quoi je pense et me rassure immédiatement quant à leur fiabilité. Hésitante, je le fusille du regard, mais visiblement il ne me laisse pas trop le choix. « D'accord. Si tu leur fais confiance, je ne vois pas pourquoi je ne le ferais pas. » Après, j'ai prit de gros risques rien qu'en me confiant à l'homme, alors un peu plus ou un peu moins... Je pense qu'il a suffisamment la tête sur les épaules pour savoir avec qui il a envie de s'embarquer là dedans. « Franklin Nelson j'imagine. Qui d'autre ? » lui demandais-je tout de même un peu curieuse.

Et pour ce qui est de trouver ce que la Garde recherche vraiment, je suis sur le coup. L'investigation c'est mon domaine. Enfin... je n'égale pas un détective privé, très loin de là, ce que je veux dire c'est que quand il s'agit de fouiner, c'est mon domaine. « Oui, on a besoin d'un peu plus d'informations, et je sais déjà où en trouver. » Y'a ce type là, que j'ai du voir à la télé, parler de son boulot à la Garde - forcément dans le but de faire un peu plus de zèle - pas très discret dans le genre, je suis sûre que je pourrais lui délier un peu la langue. Après un petit sourire, quelques verres, et un peu de rentre dedans... ça ne doit pas être si compliqué. Jackson O'Connell si ma mémoire est bonne. « Je connais un gars de la Garde que je pourrais tenter d'approcher. » Je ne suis pas certaine que ça peut donner quelque chose, mais ça reste tout de même une piste à exploiter. Qui ne tente rien n'a rien comme on dit. « Je saurais rester prudente. »








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Sam 26 Nov - 23:24
« Tu les rencontreras pour te faire un avis sur eux. » Assura Matthew avec un sourire en coin, pour que Christie sache qu'il ne lui montait pas un bateau. Elle n'avait pas forcément l'air de bien vivre son annonce, qui était pour le moins catégorique. Et même si elle lui céda un peu de terrain, il sentait qu'elle avait encore des réticences. Au moins avait-elle compris qu'un de ses associés était Franklin Nelson. En même temps, « Nelson & Murdock », ça n'était pas pour du vent. Et évidemment qu'elle avait fait ses recherches sur lui et son entourage avant qu'ils ne se connaissent un peu mieux. Matthew n'était pas sûr qu'elle l'ait déjà croisé, cependant il hocha la tête : « Foggy, évidemment. Jennifer Walters aussi. »

Si elle avait fait ses recherches, Christie devait avoir eu quelques histoires avec ses associés. Des affaires réussies, entre autre. Ou des coups d'éclats ayant faits parlé d'eux. Foggy était de loin le meilleur pour ce genre de ressorts dramatiques envoyant un dossier dans une toute autre direction : « Foggy est un très bon avocat, subtile et drôle dans son genre. Il a souvent de bonnes sources, et un charisme inimitable. C'est l'un des plus brillants du pays. » Assura-t-il à la jeune femme. Bon, bien sûr, Foggy était aussi son meilleur ami, alors peut-être n'était-il pas complètement objectif sur son cas...

Un peu comme avec Jennifer, qu'il estimait tout particulièrement. Lorsqu'il fut temps de passer à elle, Matthew eut un sourire un peu plus idiot, un air plus détendu, comme si prononcer son nom lui faisait plaisir : « Jennifer, elle, c'est une force de la nature, et elle est têtue comme jamais tu as vu ça dans ta vie. Elle se fixe des objectifs et les atteint toujours. Depuis qu'elle travaille avec nous, elle n'a jamais perdu une seule affaire. » Fit l'homme en gardant sa mine réjouie, certain d'avoir rassuré sa vis-à-vis à ce sujet. « Ces deux-là, si tu arrives à les convaincre, ils ne te lâcheront jamais et feront toujours ce qui est juste pour l'affaire. » Termina-t-il.

Il se détendit un peu, faisant craquer ses phalanges en reprenant la parole : « Je leur fais pleinement confiance. Et puis... Jennifer est déjà au courant de ce que je t'ai expliqué. Elle a quelques contacts dans la garde aussi. » Il hocha la tête pour appuyer ce point : « Foggy est mon ami, avant d'être mon associé. » ça faisait trop longtemps qu'ils se connaissaient tous les deux. Et jamais ils ne s'étaient entendus aussi bien que depuis que le cabinet était bien lancé. Foggy le gérait la majorité du temps, bien meilleur que lui dans les chiffres et l'administratif. « Je ne travaille qu'avec des gens en qui je peux avoir confiance les yeux fermés. »

Et s'il avait été aveugle, il aurait aimé n'être entouré que d'eux. Foggy, Karen, Jennifer. Et même Gabriel. Il perdit néanmoins son sourire lorsqu'elle lui souffla qu'elle avait besoin de plus d'informations et qu'elle comptait aller en chercher à la source. Auprès d'un garde. L'homme déglutit péniblement, il se raidit même en imaginant le risque que c'était. Ceci étant dit, sans risques, ils avaient peu de chance de récoltés des pistes. Néanmoins... ça ne l'enchantait pas qu'elle se mette déjà en danger, on n'était jamais sûr de qui on avait en face.

« Sois prudente, vraiment... » Lui demanda-t-il comme pour qu'elle lui en fasse la promesse. Christie était une personne qu'il appréciait, presque une amie à ses yeux. Il n'avait aucune envie qu'elle se retrouve dans une situation désespérée par sa faute. « Si tu sens que ça peut mal tourner, tu m'envoies un sms et je serais là le plus vite possible... » Assura-t-il. « Je voudrais pas qu'il t'arrive quelque chose, et j'ai pas vraiment confiance en la mentalité de ces gens. » Son avis semblait un peu tranché, alors il s'expliqua : « Je sais bien qu'il y a des exceptions partout, mais pour l'instant, je préfère mettre tout le monde dans le même sac tant que ça n'est pas plus clair. »
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Lun 28 Nov - 23:25

Rome Wasn't Built In A Day
J'écoute attentivement Matthew me parler de ses collègues, Jennifer Walters et Franklin "Foggy" Nelson, il dresse un portrait d'eux presque idyllique, un peu trop beau pour en être vrai. C'est comme si on pouvait déceler en eux une véritable connexion - solide et indestructible - un lien très fort mais inexplicable tant il semble naturel. « J'aimerais pouvoir faire confiance à quelqu'un de la même façon que tu peux leur faire confiance », lui confiais-je en détournant légèrement mon regard afin d'éviter une nouvelle tentative de questionnement visuel. « A t'entendre, on dirait bien que tu as trouvé l'équipe idéale », continuais-je en affichant un petit sourire au coin des lèvres. « C'est donc ça le secret du cabinet Nelson & Murdock pas vrai ? Les power rangers des temps modernes. Plus unis que jamais. » Je ne peux m'empêcher de laisser échapper un petit rire suite à ma comparaison, l'image leur colle tellement bien - d'autant plus qu'on peut tout aussi bien parler de costume moulant près du corps dans cette même situation. Pour être honnête, je suis un peu envieuse, c'est un peu ce qui manque à ma vie, d'avoir des gens sur qui je peux réellement compter - en dehors de ma famille bien sûr - à qui je peux vouer cette confiance totalement aveugle. Si on oublie le fait que je n'ai jamais été très douée dans les relations humaines, que j'ai toujours été plutôt de nature solitaire - ce qui n'aide pas bien évidemment - il y a le fait que j'ai toujours été confrontée à un domaine où il n'y a pas de place  pour les états d'âme. L'art... la photographie en particulier, c'est une voie où c'est chacun pour soi, et ça je l'ai apprit dès le début de mes études. Alors forcément, on apprends à ne compter que sur soi-même, et à se méfier de tous les autres. « Les méchants n'ont qu'à bien se tenir. » lançais-je histoire de détendre un peu l'atmosphère qui commence à devenir un peu plus pesante au fur et à mesure qu'on parle de la Garde.

En parlant de méchant, l'avocat recentre la conversation sur notre affaire actuelle. Il me fait part de ses inquiétudes quant au fait que je puisse chercher les informations dont on à besoin directement à la source. Moi-même je ne suis pas sûre de ce que je fais, parce que je vais devoir totalement improviser une fois que je serais devant ce type, mais ma décision est prise, je ne reculerais pas.

D’accord, c’est vrai. Parfois même les meilleurs d’entre nous prennent des décisions irréfléchies. De mauvaises décisions. Des décisions que nous savons déjà que nous allons regretter sur le moment, à la minute, ou plus précisément le matin qui va suivre. Je veux dire peut-être pas regretter, regretter parce qu’au moins on aura été capable de prendre un risque. Mais quand même... quelque chose au fond de nous décide de faire une folie. Une chose dont on sait qu’elle va forcément se retourner contre nous. On le sait, mais on le fait quand même. La vie est faite de choix : Oui ou non. Continuer ou abandonner. Se relever ou rester à terre. Certains choix comptent plus que d’autres : aimer ou haïr. Être un héros ou un lâche. Se battre ou se rendre. Vivre ou mourir. Je vais le répéter une dernière fois, pour ceux qui en douteraient encore... La vie est faite de choix. Vivre ou mourir, le choix le plus important, mais la décision nous appartient rarement.

« Je ferais gaffe. » De toute manière, j'ai toujours été très prudente dans ce que j'entreprends. Quoi qu'il en soi, on ne risque pas d'avancer très loin si on ne se mets pas un minimum en danger. Je suis tout à fait prête à mettre ma vie en jeu, surtout si il s'agit de défendre des valeurs humaines qui me sont importantes. « Au moindre problème, je te contacterais. » Pour terminer, je fais un signe à la serveuse, lui signifiant que nous en avons terminé avec les consommations. « La note est pour moi » lançais-je avant que Matthew ne prenne lui-même les devants.







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Mar 29 Nov - 22:51
Matthew ne se rendait pas toujours compte de la chance qu'il pouvait avoir d'être si bien entouré. Oui, il faisait une confiance aveugle en chaque personne qui bossait dans son cabinet, sans faire de différences. Il y avait évidemment des relations plus jeunes que d'autres. Pouvait-il croire en tant en Foggy qu'en Gabriel par exemple ? Il avait l'intime conviction que oui, c'était possible. Il prenait ce risque fou de tenter l'expérience, peut-être avec naïveté, vu qu'il n'avait jamais été trahi depuis tout ce temps. Il savait qui il y avait à ses côtés. Tout du moins, il en avait l'impression. Ça faisait trop longtemps qu'il faisait route avec son meilleur ami, puis Karen, puis finalement Jennifer et son assistant Gabriel...

Il ne savait pas vraiment d'où pouvait venir cette facilité qu'il avait à croire en ces personnes. Outre Foggy, s'entendait. Karen avait appris à gagner sa foi par sa douceur et son caractère fort, Gabriel parce que son travail était toujours impeccable, et Jennifer... Il ne savait pas pour Jennifer. C'était un peu venu tout seul, et ils y travaillaient ensemble dernièrement, ne voyant aucune ombre se mettre au tableau. Mais la bonne volonté qu'y mettait son associée aidait à se montrer convaincue vis-à-vis d'elle. Autant dire qu'il se sentait en sécurité avec eux, tout simplement. Comme chez lui.

L'homme ne put s'empêcher de rire à l'allusion des power rangers et ne manqua pas de rajouter : « J'espère que je pourrais réserver la couleur rouge, pas envie que Foggy me la pique. » comme pointe d'humour pour venir la soutenir. Il aimait bien l'idée, effectivement. Il ne manquerait pas d'en parler à ses collègues, et d'organiser une soirée où ils pourraient se déguiser ainsi pour accueillir leurs invités ! L'idée lui plaisait trop pour ne pas être un jour appliquée ! Oh, ils allaient probablement passer pour des clowns, mais tout ce qui comptait, c'était qu'à la barre, personne ne riait d'eux.

De toute façon, l'entrevue vint se conclure assez naturellement, et quand Christie lui promit qu'elle ferait attention dans sa quête d'information, Matthew esquissa un petit sourire qui se voulait rassuré. Il ne l'était peut-être pas totalement, mais il essayait d'y croire. La pensée positive amenait des choses positives, n'est-ce pas ? Il fallait seulement espérer que tout se passerait à merveilles, et que rien de grave n'arriverait à la brune en face de lui. Il se releva de concert avec elle, la remerciant d'un signe de tête lorsqu'elle lui souffla que la note était pour elle. Il ne manquerait pas de lui rendre la pareille.

« Prépare toi pour l'interview. » Lui fit-il alors qu'ils gagnaient l'extérieur. Matthew avait pris soin de ne pas remettre sa veste, la gardant à portée de main. Puis, il vint simplement la dresser au-dessus de la tête de Christie, puis de la sienne, pour qu'elle les abrite de la pluie le temps d'aller au lieu de rendez-vous, où elle pourrait rencontrer sa cliente. Galant ? Oui. Ses parents l'avaient bien éduqué, et il tenait à ce genre de petits détails qui le rendaient un peu différent des autres. « Ca risque d'être long. » Lui souffla-t-il enfin avec un sourire amusé.

Il faudrait qu'elle s'accroche.

FIN
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Rome Wasn't Built in a Day
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