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Dude... Be my friend !
✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
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Sam 28 Jan - 4:55
S'éloigner du travail, quitter Hammer Bay, même juste un après midi, c'est tout ce que demandait Gavin. Il aurait été simple, pourtant, de trouver une activité quelconque à faire, à Fenyick. Le tourisme y était monnaie courante, les paysages de la ville faisaient rêver et les gens s'avéraient être charmants. Mais... Non. Le Garde avait pensé à passer un coup de téléphone à sa compagne pour lui demander si elle pouvait prendre une pause et qu'ils passent du temps en amoureux mais là encore, non. Il savait que Gillian avait un emploi du temps chargé et il ne voulait pas la déranger. Alors, au lieu de ça, il s'était contenté de lui envoyer un petit message mignon, comme il le faisait quand il y pensait. Un petit "Bon courage pour le boulot. N'oublie pas de bien battre tes serviteurs et fais en sorte que ta prochaine collection soit irréprochable." Le SMS avait fait l'affaire, il en disait long sur fait qu'il pensait à sa moitié, au point de se jurer qu'il passerait chez sa bien-aimée le soir même pour profiter des quelques heures de repos qu'elle possédait.

En tous les cas, l'agent rouge avait profité de son jour de repos. Qui lui en tiendrait rigueur, à lui, l'homme qui rentrait peu chez lui pour être d'attaque à chaque fois qu'on demandait une intervention ? Il mettait sa vie privée entre parenthèses bien souvent pour faire passer l'intérêt de l'île avant toute chose. Mais pas aujourd'hui. Non. Il fallait quelque chose de différent, qui... Qui brisait le quotidien en tout point. Quoi ? A vrai dire, le blond n'avait pas eu une idée et sur les conseils de Jake, il s'était trouvé une salle de sport civile. Quelque part, l'ancien agent du Shield devait avouer que le sport avait toujours été un de ses moyens de décompression, une façon de changer de monde, de retrouver son palais mental et de réfléchir à tout ce qui constituait son monde. Finalement, il reprenait le chemin de son train train habituel.

Au bout de quelques heures d'entraînement, Gavin s'arrêta, une douleur s'emparant de son mollet gauche. Une crampe venait briser son rythme de sportif aguerri. Qu'elle idée de s'arrêter d'un coup pour voir le message qu'avait envoyé mrs.Parson à son rejeton. Elle venait de trouver un article internet qui parlait de sa relation avec la célèbre styliste et ancienne actrice Gillian Hammond. Pour le moment, on ignorait encore tout de Gavin, chacun y allant de son hypothèse, de sa petite idée. Quelques photos de lui en civil était aussi apparu sur la toile. C'est avec un roulement d'yeux et une grimace de douleur que le mastodonte vont s'éloigner de son appareil sportif, tentant du mieux possible de faire disparaître la douleur sans y parvenir.

- Putain...

Dents serrées, le militaire ne parvenait plus à se débrouiller seul. S'obligeant donc à passer outre ses difficultés de sociabilité, il héla le premier passant, lui demandant donc de lui venir en aide. Bordel ! C'était bien la peine de venir faire du sport si c'était pour se claquer quelque chose. L'homme grommelait de désappréciation à la sensibilité de son muscle noué, enrageant intérieurement d'avoir été si négligeant. À la fin des soins rudimentaires, Gavin se leva avec un peu de difficulté et tapota l'épaule de son sauveur avec un soupire soulagé.

- Merci. Vraiment merci. J'ai cru y passer...

Bon, certes, pas terrible comme entrée en matière mais au moins, c'était déjà ça.
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Dim 29 Jan - 1:48

Gavin & Lukas

The day has just begun, it's another day of sun

C'est définitif. Je hais Fenyick. Je déteste ses allures de grotte en plein air, ses touristes à chaque coin de rue, ses cafés trop amer et ses auteurs en herbe qui se prennent pour le prochain Molière. Oui, ma haine est parfaitement injustifiée. Enfin, j'ai mes raison pour être de mauvais poil, mais techniquement, la ville n'y est pour rien, c'est surtout la faute de ce foutu auteur qui m'a fait faire le déplacement depuis Hammer Bay parce que soit disant il n'arrive pas à travailler autre part que depuis son stupide morceau de caillou qui lui sert de ville. Alors, je me suis bougé, parce que je sais quand même reconnaître un auteur de qualité quand j'en lis un. Et puis, de ce que m'avais dit son agent, je n'avais qu'à me présenter avec mon contrat, m'asseoir autour d'un café, bonjour, merci, au revoir, et le tour était joué. Facile. Très facile. Trop facile. Parce qu'évidemment, Monsieur Futur-Prix-Goncourt avait en fait changé d'avis, il ne... Comment est-ce qu'il m'a sorti ça déjà ? Ah, oui, "Je ne me sens pas encore prêt à exposer mon oeuvre !"... Sérieusement, celle-là on ne me l'avait jamais faite. En près de dix ans de carrière, je n'avais JAMAIS eu droit à ce genre d'excuse pathétique. Crois-moi, toi t'es pas prêt de publier ton oeuvre, je vais y veiller de très près, que ce soit chez Uchronia Print ou toute autre maison d'édition.

En attendant, je me retrouve seul en plein centre-ville de cette foutue ville, sans rien d'autre à faire que de ruminer, toujours assis à la terrasse du café où j'ai rencontré l'autre guignole. Si encore je savais où se trouver les choses intéressantes à faire ici, mais je ne sors pas beaucoup d'Hammer Bay, pas pour me divertir en tout cas. J'aurai mieux fais de me mettre une bonne murge au bar de l'hôtel hier soir plutôt que de revoir mon dossier d'édition, ça m'aurait au moins permis d'appréhender la situation avec un peu plus d'humour ! Là, tout ce que j'ai gagné à vouloir être sérieux, c'est une après-midi sans rien à faire et une furieuse envie de taper sur les gens. Et dans ces cas-là, il n'y a qu'une seule chose qui peut me calmer : une bonne séance de sport ! Je ne sais pas vraiment pourquoi, je ne suis pas versé plus que ça dans le sport et pourtant, en ce moment, j'ai de plus en plus besoin de me défouler. Et quand un espèce de dégénéré de la plume me chauffe avant, ce n'est même pas une envie, mais une nécessité.

Je décide donc de trouver la salle de sport la plus proche pour une petite séance de musculation. En plein milieu d'après-midi, la salle n'est pas trop remplie, juste assez pour ne pas que je ne sois pas seul avec moi-même mais que je puisse avoir accès aux équipements sans trop attendre. Je ne fais pas vraiment attention à ceux qui sont là, sauf pour leur jeter un regard occasionnel histoire de se donner du courage. Personne que je reconnais, évidemment. Sauf peut-être un type dans un coin de la salle qui semble se démener depuis des heures, mais très honnêtement, je n'ai pas vraiment envie de faire connaissance avec qui que ce soit pour l'instant. Je vaque à mes occupations, passant de machine en machine, et me retrouve sans y faire trop attention à proximité du fameux étranger.

Maintenant que je le vois de plus près, je suis absolument certain de l'avoir déjà croisé quelque part... Mais je n'arrive pas à remettre le doigt dessus, et ça me perturbe grandement. J'abandonne momentanément ma série de traction pour prétexter une pause et me concentrer un peu plus sur lui : bel homme, mais là n'est pas la question. Pas un visage connu, je m'en serais souvenu. Dans le milieu de l'édition ? Non plus, je connais tous les grands noms, et la probabilité de croiser un employé de Uchronia Print à Feynick en milieu de semaine est de toute façon trop faible. Mais je sais que je l'ai déjà vu quelq-

Mais... Il a l'air de galérer ou c'est moi ? Ouais, il a carrément l'air de galérer ! Une crampe, probablement. Je reprends mes tractions en faisant mine de n'avoir rien vu. Mais avec toute ma bonne volonté, je ne peux pas prétendre de ne pas l'entendre quand il m'appelle à l'aide. D'ordinaire, je n'aurai pas réagit, avec ma colère de la journée, c'est vraiment pas le jour pour venir me faire chier, mais je dois bien avouer que son identité me m'intrigue de plus en plus, alors je fais l'effort d'aller l'aider.

C'est un peu embarrassant, comme situation, d'une part parce que quand je me retrouve si proche d'un autre homme, ce n'est pas pour lui faire passer des sensations, mais plutôt l'inverse, mais surtout d'autre part parce que je ne peux m'empêcher de le dévisager de temps à autre, tentant désespérément de fixer un nom sur ce visage, sans y parvenir. Finalement, il me remercie en me tapotant l'épaule, et je ne peux retenir un rire amusé, sans doute la tension de la journée qui retombe.

"Pas de soucis, mais honnêtement, je ne pense pas que vous auriez passé l'arme à gauche sans moi, c'était pas si sérieux !" Petit moment de flottement, je ne sais trop quoi ajouter de plus sans paraître brusque. Oh et puis merde, au point ou on en est, je peux bien me le permettre. "Excusez-moi, mais, on se serait pas déjà croisés quelque part ? J'ai la vague impression de vous connaître mais je n-" GILLIAN HAMMOND ! Mais bien sûr ! Voilà d'où il sort ! Je l'ai vu dans un article pas plus tard que ce matin en attendant l'autre abruti au café ! Voilà ! Bon, du coup j'ai vraiment l'air bête, maintenant... "Enfin, c'est pas très important, on doit suffisamment vous embêter avec ça sans que j'y mette du mien... Je vais vous laisser reprendre vos exercices, et si jamais vous sentez encore la mort vous frôler, je suis pas loin !"

Je me suis permis de dire ça sur un ton léger, avec un petit clin d'oeil, avant de faire mine de m'éloigner. Pourtant, je suis toujours autant intéressé par sa personne, surtout maintenant que j'ai fait le lien, et je m'attarde sans trop de raison, espérant trouver un sujet de conversation plausible sans passer pour un détraqué...
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Dim 29 Jan - 3:27
- C'est vrai. Je n'aurais certainement pas rendu l'âme mais pour mon métier, ce genre de crampes n'est pas des plus agréables. Surtout si je dois être opérationnel à chaque heure du jour et de la nuit.

Gavin avait répondu le plus naturellement possible tout en grimaçant encore. Le muscle s'était dénoué grâce à l'inconnu mais le blond engageait un massage sur la partie douloureuse de sa jambe, serrant les dents lorsque ses doigts approchaient la zone sensible. Le Garde pestait intérieurement contre sa débilité profonde. Évidemment qu'il se tenait mal lorsqu'il s'était arrêté pour lire son sms, évidemment que son mollet n'allait pas apprécier et son corps non plus n'apprécierait pas si l'homme devait forcer comme un crétin fini. La crampe c'était une chose, le claquage musculaire, voire la déchirure, c'était une étape au dessus et il s'avérait être hors de questions que le jeune homme cesse de bosser, il deviendrait fou à être inactif. Bon, il aurait eu du temps pour Gillian, pour ses parents, pour avoir une vie normale le temps du rétablissement mais... Mais non en fait. Il n'était pas fait pour ne rien faire. Enfin, qu'importait finalement. La crampe passait, le corps du soldat se reposait et les battements de son palpitant décéléraient pour reprendre un rythme de croisière. Bien, terminé le sport pour le moment. Pourtant, toute cette belle réflexion n'avait prit que quelques secondes dans l'esprit de l'agent qui relevait son regard azuré sur son bienfaiteur. Les deux hommes se connaissaient-ils ? Le colosse laissait ses pupilles détailler le visage de son interlocuteur avant que sa  tête ne réponde par la négation. Non, Gavin n'avait jamais vu cet homme, il pouvait très clairement l'affirmer même si, il était vrai, qu'il ne se souvenait jamais des têtes de ceux qu'il ne fréquentait pas au quotidien. Ou alors ils s'étaient croisés ?... Non. Non. Le géant avait beau réfléchir, non, il ne voyait pas qui pouvait être l'autre. Cependant, sans pour autant avoir le temps de répondre, l'autre sportif répondit à sa place, faisant alors comprendre au militaire de quoi il retournait.

Forcément. Son visage traînait par moment sur le net, sinon personne n'aurait eu l'impression de le connaître. Gillian l'avait prévenu indirectement. A partir du moment où ils avaient posté la photo à la laverie, à partir du moment où ils décidaient d'être ensemble, chaque information sur lui ou sur leur couple serait divulgué au public intéressé par le quotidien d'être normaux ayant juste une réputation phénoménale. Du moins, pour la styliste, c'était le cas. Pour son compagnon qui préférait la discrétion, l'histoire était autre. Il se retrouvait plongé dans un univers différent du sien. Les projecteurs, bien que peu nombreux, les flash des appareils photos ou même l'approche des paparazzis à la recherche du scoop de l'année... Tout ça, il ne savait pas encore y faire. Alors oui, il ne répondait pas quand on l'abordait dans la rue, quand on lui demandait s'il aimait la célébrité, s'ils allaient se marier et fonder une famille. Il ne disait rien quand on lui demandait ce qu'il faisait dans la vie, retenant parfois difficilement un coup de poing quand certains insinuaient qu'il ne gagnait pas sa vie et profitait simplement de la gentillesse de l'américaine. Une fois même, il était arrivé qu'un fan de mademoiselle Hammond décide de menacer le protecteur, lui jurant de l'envoyer six pieds sous terre si jamais il venait à briser la belle blonde. Tout ça devant une dizaine de témoins, à la caisse d'un magasin alors que Gavin faisait ses courses. Bref, dans tous les cas, l'aide médical improvisé était du genre que le soldat appréciait. De ceux qui le reconnaissait et ne lui posait pas mille questions.

- Merci. Je tenterai de ne pas vous déranger plus que ça, si jamais je dois décéder.

Gavin avait rit un peu en réponse à la plaisanterie de l'inconnu. Détournant son regard de l'amical sportif, le blond vint récupérer son téléphone pour y marquer quelques mots à sa mère. Oui, quelqu'un avait pu les prendre en photo alors qu'ils se promenaient, main dans la main, en ville, dans l'espoir de trouver un petit endroit sympa où manger sans se faire dévisager plus de trois minutes. Surtout que c'était épuisant, à la longue, de ne pas pouvoir faire trois pas sans être suivis du regard. Le couple ne se voyait que rarement plus d'une ou deux heures, sauf quand ils avaient la possibilité de dormir ensemble, ce qui restait rare finalement. Au moins, leur relation fonctionnait malgré la courte distance entre eux et les incompatibilités d'horaires. Mais voilà, l'homme confirmait à sa petite mère qu'il filait encore la parfaite relation avec la styliste et qu'il faisait la gueule uniquement parce qu'à ce moment là, un type avait essayé de le dégager pour s'approcher de Gillian. Bref.

Le texto envoyé, le mastodonte releva le visage et croisa le regard de l'autre homme. N'avait-il pas préciser qu'il retournait de son côté de la salle ? Pourquoi restait-il donc planter non loin de lui ? Haussant un sourcil de questionnement, le garde rouge se la et réduisit la distance entre eux. Levant la main devant son camarade de salle, il agita les doigts, légèrement inquiet.

- Hey ? Vous vous sentez bien ? Vous faites un AVC ?

Question complètement con, en y réfléchissant mais pour le coup, c'était tout ce que voyait Gavin. Un truc qui ressemblait à une perte de certaines fonctionnalités ou alors une absence ? L'un dans l'autre, c'était étrange. Revint alors à sa mémoire la réflexion d'avant. Soupirant, le militaire se passa la main dans les cheveux avant de la tendre à son sauveur, sourire crispé aux lèvres. Il n'avait pas pour habitude de faire ça alors... Il se débrouillait comme il pouvait pour essayer de rendre ses fonctions cognitives à l'autre.

- Gavin. Je... Ouais, je suis bien le compagnon de Gillian Hammond.

Au moins, s'il l'inconnu faisait parti des fans de la petite blonde, il avait confirmation qu'il ne se trompait pas même s'il avait déjà comprit à qui il faisait face. Se grattant la barbe, désormais mal à l'aise, l'agent rouge glissa les mains dans les poches.

- Vous voulez un médecin ? Vraiment, vous avez pas l'air bien.

Ou alors la situation semblait suffisamment étrange pour perturber le brun. Remarque, en y réfléchissant, même Gavin trouvait cela étrange qu'il soit si avenant vis à vis d'un illustre inconnu et qu'en plus il lui fasse la conversation alors qu'habituellement, un merci suffisait avant de se retrouver seul... Est-ce qu'il ne valait mieux pas s'en aller maintenant pour... Briser le gêne ? L'élite aurait aimé le faire sauf que la douloureuse jambe refusait encore de laisser son maître pleinement chef de la situation. Dans quoi il venait de s'embarquer là ?...
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Lun 30 Jan - 10:40

Gavin & Lukas

The day has just begun, it's another day of sun

Je ne sais pas ce qui me surprend le plus : que l'homme s'approche de moi et gesticule sa main devant ma figure, ou s'il me demande si je fais un AVC. On en est donc là, je dois être carrément louche pour en vienne à se demander si mon cerveau n'est pas en train de griller... Dans une situation normale, j'aurais trouvé ça extrêmement touchant, car même si c'est un peu maladroit, il se fait du souci pour moi. Mais étant donné le comique de situation, la gêne plus qu'évidente entre nous et le fait que je lui ai massé le mollet il y a environs trois minutes, je ne peux pas m'empêcher d'arborer un énorme sourire, retenant mon hilarité en me mordant la lèvre inférieure aussi fort que possible. Non, vraiment Lukas, lui rire au nez n'est pas du tout la bonne chose à faire, déjà parce que s'il t'en décolle une, tu perds tes dents, et ensuite parce que ce n'est pas une façon très intelligente de se nouer avec quelqu'un.

Je n'ai pas le temps de répondre ou pour être plus précis, je mets trop longtemps à retrouver une contenance et il enchaîne, visiblement assez mal à l'aise. Pour le coup, je n'arrive pas à savoir si c'est à cause de mon attitude hautement gênante ou si c'est parce qu'il n'a pas l'habitude d'aller taper la discussion aux personnes qu'il rencontre à la salle de sport. Histoire de ne pas prendre de risque, je décide que c'est à cause de mon attitude et rectifie le tire en essayant de me relaxer, quand il me tend la main en se présentant : bon, visiblement ma petite indiscrétion de tout à l'heure n'est pas passée inaperçue, et c'est bien dommage. Honnêtement, je me fous totalement de la personne que fréquente Gillian Hammond, ou toute autre star de Genosha, je voulais juste savoir où je l'avais croisé, rien de plus, rien de moins. Je ne sais pas si je peux encore me rattraper, mais je lui serre tout de même la main avec un sourire qui se veut chaleureux.

"Lukas, enchanté ! Je suis désolé pour tout à l'heure, n'allez pas croire que je suis un fan hystérique qui stalk le copain de sa célébrité favorite pour je ne sais quelle raison complètement absurde, surtout ! C'est juste que je travaille dans l'édition, et je vois passer des magasines sur mon bureau toute la journée, et il m'arrive souvent de reconnaître des gens dans la rue sans savoir d'où exactement. En ce qui me concerne, Gillian Hammond peut bien fréquenter qui elle veut, ça ne m'empêchera pas de dormir la nuit !" Je marque une pause, réalisant que ce que je viens de dire manquait un peu de tact. Evidemment, c'est bien le moment pour mal s'exprimer, comme s'il n'y avait pas assez de malaise entre nous comme ça... "Non pas que je me foutes de vous ou quoi que ce soit, hein, c'est juste que je suis pas du genre à aborder les gens dans la rue pour un autographe ou ce genre de chose, et je ne me fous pas non plus de la vie de mademoiselle Hammond, bien sûr, d'ailleurs c'est peut-être ma boîte qui a publié un des articles sur votre couple, je ne sais plus et... Et je devrais juste me taire, en fait, ça devient gênant..."

Moi qui voulait à tout prix éviter le malaise, voilà ce qu'on appelle un échec cuisant : sur l'échelle de l'embarras, on est passé de un peu gênant avant que je commence à parler à carrément horrible maintenant que j'ai ouvert ma grande bouche... Je me balance d'un pied sur l'autre malgré moi, ne sachant plus où me mettre : donc je ne vais plus jamais de ma vie remettre les pieds à Fenyick, et encore moins dans cette salle de sport. Je ne veux plus jamais recroiser... Gavin, c'est ça ? Peu importe, je ne veux plus le revoir de toute ma vie non plus, c'est bien trop embarrassant, comme situation. Je ne comprends pas, ça ne m'arrive jamais, d'habitude, moi qui suit toujours si éloquent d'habitude... Le jeune homme se gratte la barbe et finit par mettre les mains dans les poches, signe évident de son malaise qui ne fait que renforcer le mien. Ca doit se voir comme le nez au milieu de la figure, parce qu'il me demande si j'ai besoin d'attention médicale.

Cette fois, impossible de me retenir : je ris aux larmes, mes nerfs ayant complètement lâchés. Dans mon hilarité, je pose une main sur l'épaule de Gavin, me tenant les côtes de l'autre. Non, franchement, c'est ridicule cette situation ! On dirait deux collégiens en proie à une crise de panique quand ils se retrouvent à parler pour la première fois devant toute la classe. Je ne sais pas si c'est l'air naïvement inquiet de mon interlocuteur qui me fait le plus rire, ou le ridicule général qui s'échappe de moi. Après m'être finalement calmé, je me redresse et croise le regard perdu de Gavin.

"Je suis vraiment désolé, je ne sais pas ce qui m'a prit, c'est vraiment débile, comme situation ! C'est la première fois que ça m'arrive, de me retrouver comme ça, l'air bête, sans trouver quoi dire qui ne soit pas ou totalement stupide ou complètement gênant..."Je sens mon éloquence revenir, la crise de rire m'ayant totalement désinhibé. Foutu pour foutu, autant y aller à fond. "Bon, je ne suis carrément plus d'humeur à m'entraîner, maintenant. Ca vous direz de m'accompagner prendre un verre ? C'est ma tournée, pour me faire pardonner de ce qui pro quo géant et pour repartir du bon pied, je ne tiens pas à ce que vous conserviez cette image de moi comme d'un mec gênant rencontré à la salle... Et puis, ce sera l'occasion de fêter le fait que vous ayez survécu à votre session d'entraînement !"

Je ne sais pas d'où c'est sorti, mais c'est sorti. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'impression qu'on pourrait bien s'entendre, lui et moi. Enfin, peut-être que je m'engage à une discussion toujours aussi gênante en tête à tête avec lui et qu'on ne va définitivement pas réussir à briser la glace, ou peut-être que je vais tout simplement essuyer un violent refus... Comme on dit, qui ne tente rien n'a rien. En revanche, je suis bien obligé d'admettre que cette ville a un drôle d'effet sur moi, et je n'ai pas encore décidé si j'aimais ça...
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Jeu 2 Fév - 4:48
Étrange. Particulièrement malaisant. Complètement déjantée. Voilà comment Gavin résumait la situation. En fait... C'était la première fois qu'il vivait ce genre de... Rencontre ? Et ça ressemblait fortement à une parodie de... De quoi d'ailleurs ? Même Molière, célèbre dramaturge Français, réputé pour ses pièces hilarantes, n'aurait pu faire mieux que l'acte premier qui se jouait sur les planches de cette salle de sport. Mains dans les poches, le regard azuré se posant sur son interlocuteur puis sur le reste de la salle, le soldat tentait de ne pas se balancer d'un pied à l'autre. Lukas ? Oui, Lukas avait tenté, probablement vainement, de se faire comprendre. Le blond avait écouté le sportif et s'était retenu de sourire, pas d'amusement mais probablement de crispation, un de ces sourires forcés qui veulent dire "Pourquoi est-ce que je suis encore là ?". Il aurait été tellement simple, pourtant, de faire quelques pas en arrière pendant que son vis-à-vis se fendait la poire pour aucune raison après s'être lamentablement raté dans la tentative d'explication totalement vaseuse. Remarque, à la place du second acteur, le Garde serait sans doute dans le même cas. Perdu, embourbé dans un flot de blabla incontrôlable et manifestement involontaire. Oui, il aurait parlé. Pour ne rien dire. Juste pour camoufler les petites gaffes par des plus grosses. En soi, c'était complètement con, comme choix mais bon... Quand on était un peu débile, ça arrivait forcément.

En tous les cas, Le fameux Lukas se retrouvait là, devant lui et le soldat ne faisait rien de plus que... Eh bien, regarder ailleurs. La proposition d'aller boire un coup tomba alors. Le regard fuyant du blond tomba sur l'homme et un haussement d'épaules répondit avant que les lèvres du militaire s'ouvrent.

- Pourquoi pas. Je suppose que c'est toujours mieux qu'être ici...

Et puis, quitter à boire, autant boire pour oublier le malaise des circonstances. Avec un peu de chances, l'alcool ferait en sorte que les sportifs finissent par s'entendre et ne se souviennent de leur rencontre qu'à partir de la gueule de bois. Ouais, fallait prier pour ça. Entre temps, l'agent rouge prit le chemin des vestiaires pour retrouver ses affaires de villes. Après une toilette rapide, il quitta les lieux, rendit la clé de son casier temporaire et quitta l'établissement, se retrouvant à profiter d'une brise légère à l'extérieur. Le barbu s'étira un coup, déliant au mieux son muscle encore douloureux par moment.

Gavin avait remit les mains dans ses poches quand son futur compagnon de beuverie le rejoignit face au bâtiment de mise en forme. En levant le nez vers le ciel, le mastodonte constata que le temps était bien passé. Combien d'heures avait-il passé dans le temple sportif ? Bonne question à la réponse peu importante. Dans tous les cas, un regard vers ce nouveau complice et le protecteur de l'île vint ouvrir la bouche, tentant de passer outre la gêne précédente.

- Il y a de bons bars à Fenyick ?

Autant entrer dans le vif du sujet. Plutôt maintenant que jamais, comme ça, au moins, c'était fait. Sans réellement attendre l'avale de son camarade du jour, Gavin se permit d'avancer sur un trottoir à pas lents, regardant parfois plus souvent le sol que les autres gens. Un jour il lui faudrait consulter pour ce problème. Après tout, ça ne l'aidait pas toujours, rien qu'à voir avec Jean qui lui avait fait un long discours sur le fait de devoir s'ouvrir un peu plus aux autres pour ne pas donner l'impression d'être un loup solitaire. Perdu dans ses réflexions, il ne vit pas tout de suite que quelqu'un venait de lui agripper le bras, l'arrêtant dans sa lancée.

- Hey, vous seriez pas une star ?

L'homme hausse un sourcil devant le trio de jeunes qui l'avait coupé dans son élan.

- Ah ! De sais qui vous êtes !

Le second adolescent s'était mis à claquer des doigts en cherchant une information enfouie dans son esprit tandis que le troisième fixait longuement le blond avant d'avoir le regard pétillant et un sourire allant d'une oreille à l'autre.

- Mais si ! On dit que vous êtes le copain de... Comment elle s'appelle l'actrice là ?... Euh... Gi... ?

- Gillian Hammond.

Gavin avait soupiré ce nom alors que les gamins s'extasiaient devant l'information, trop heureux d'avoir pu reconnaître quelqu'un de "célèbre" alors que ce n'était absolument pas le cas tout ne prétendant pouvoir affirmer qu'ils connaissaient désormais la vérité. Le géant adorait sa compagne, l'adorait à un point inimaginable, même pour lui mais les fans de l'actualité people lui demandaient trop d'efforts d'adaptation en trop peu de temps alors que l'information de leur liaison n'avaient pas été dévoilé depuis si longtemps, même si à ce stade, il s'agissait encore de suppositions puis que Gillian, elle-même, n'avait pas encore abordé le sujet avec la presse. Les gamins demandèrent au géant si une photo était possible, pour l'envoyer sur les réseaux sociaux. L'homme ne répondit pas tout de suite, préférant lancer un appel de détresse silencieux à Lukas, à côté. Fallait-il un panneau publicitaire disant "SOS" pour qu'on comprenne qu'il ne voulait absolument pas être paparazzié par des enfants, voire par personne d'ailleurs ? Lui, il était le genre de mec à vivre dans l'ombre de sa femme, fier de ces icônes féminines qui s'affirmaient devant le monde, il était de ces hommes qui encourageaient leur moitié à changer le monde à leur façon. Bref. Il n'aimait pas être devant les projecteurs, préférant largement être l'ombre protectrice. Au delà de ça, l'un des mioches se permettait de poser des questions, curieux de savoir comment le couple s'était rencontré, depuis quand ils étaient ensemble et ce que l'avenir promettait. Encore et toujours les mêmes questions, pour changer.

Le gong salvateur arriva quand le portable de Gavin sonna, l'obligeant à s'éloigner. Communication du boulot, un collègue demandant s'il était dispo pour inverser ses heures de garde avec lui car une urgence l'empêchait de faire ses propres horaires. En quelques minutes, le planning fut changé, les heures de jour du garde passaient à la nuit. En revenant vers son compagnon de sport, le motard eut l'agréable surprise de retrouver son espace vitale vidée de la présence des adolescents. Un regard vers l'autre suffit à comprendre qu'ils avaient mis les voiles sans demander leur reste. Haussant une nouvelle fois les épaules, le gallois ne chercha pas à comprendre et se remit en marche pour trouver un endroit où se poser et prendre une boisson alcoolisée. Au détour d'une ruelle, le duo tomba sur une allée où deux cafés faisaient face à trois bars. L'homme laissa échapper un sifflement.

- Eh beh. J'te fais pas imaginer la concurrence... On va où ?
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Lun 6 Fév - 0:33

Gavin & Lukas

The day has just begun, it's another day of sun

S'il n'a pas vraiment l'air très emballé par ma proposition, Gavin l'accepte tout de même, et je me permets un petit soupire de soulagement pour fêter ça : je n'ai pas l'habitude d'être tendu comme ça pendant si longtemps, alors qu'il fasse un pas vers moi me rassure un peu, moi qui commençait à me demander s'il ne valait pas mieux chercher un début d'amitié là où il n'y avait rien de plus qu'un embarras général. Je le laisse récupérer ses affaires et se préparer à partir tandis que je fais de même de mon côté avant de sortir dans la rue en attendant qu'il me rejoigne. L'air s'est refroidi, et je constate que la nuit commence à tomber : un coup d'oeil à ma montre me confirme que le début de soirée est déjà là. Finalement, je n'ai pas trop vu la journée passer et si on omet le malaise entre mon désormais nouveau partenaire de beuverie et moi-même, c'était plutôt plaisant. Après une matinée foireuse, ça contrebalance bien. Reste à savoir si la soirée va assumer la même direction ou si elle va au contraire finir de marquer cette journée comme pitoyable. L'un dans l'autre, j'aimerai autant continuer sur la lancée de cet après-midi et faire plus ample connaissance avec Gavin plutôt que de m'en faire sinon un ennemi du moins une connaissance que je mets mal à l'aise... Il me rejoint alors que je suis en train de me demander comment faire passer le malaise une bonne fois pour toutes.

Je ne sais absolument pas où nous devrions aller étant donné que je ne connais pas du tout Fenyick et je compte sur Gavin pour trouver un endroit sympa. J'attends qu'il se mette en route sans trop me poser de question, persuadé qu'il a une idée en tête, quand il me demande s'il y a des bars sympa dans le coin. Bon, il ne sait visiblement pas non plus où nous allons, au final et quelque chose me dit que ça fait cinq minutes que nous attendons comme deux idiots que l'autre se mette en marche, persuadés d'être en compagnie d'un bon guide. Je souris à cette ironie et m'autorise un léger soupir avant de répondre. "Je n'en sais absolument rien. Je ne suis pas du tout du coin, j'étais ici pour la journée afin de signer un contrat avec un client, et ça ne s'est pas passé comme je le pensais." Je suis Gavin machinalement lorsqu'il commence à avancer lentement vers une direction inconnue de lui comme de moi. Tant pis, on finira bien par tomber sur quelque chose par hasard, ça fait toujours partie de l'expérience de la boisson de toute façon. Voyant qu'il n'a toujours pas l'air très à l'aise, fixant ses pieds plus que le reste, je me permets de continuer ma tirade, histoire de partager avec quelqu'un mes mésaventures de la journée. "Du coup, mis à part une terrasse de café miteuse et la salle de sport, je n'ai pas vu grand-chose de Fenyick et je n'avais pas vraiment l'intention d'en voir plus. La ville ne m'inspire pas trop et ma journée biaise un peu mon jugement. Mais qui sait, peut-être que mon opinion va changer, tout dépend de comment se passe le reste de la soi-"

Je n'ai pas le temps d'achever ma phrase parce qu'un adolescent vient d'agripper Gavin d'une façon particulièrement impolie, se permettant de couper notre conversation – ou mon monologue, mais ce n'est pas la question – pour harceler le géant de questions un peu trop indiscrètes avec un spectaculaire manque de tact. Je n'ai pas l'habitude de ce genre d'intervention, ma célébrité n'étant reconnue que dans les hautes sphères. Je m'en plains souvent, d'ailleurs, à chaque fois que je vois les foules de badauds acclamer Anthony Stark, le playboy ultime, alors qu'un lambda ne me reconnaîtrait pas dans la rue même en connaissant mon existence. Pourtant, à voir l'attitude de ces jeunes sans gêne, je me demande si ce n'est pas mieux ainsi, parce que je ne pense pas que je pourrais supporter ce genre d'irruptions intempestives dans mon quotidien, à n'importe quelle heure de la journée et quelle que soit mon activité. Mon regard se pose sur Gavin, qui a l'air plus las qu'autre chose. Evidemment, ça ne doit pas être facile tous les jours comme situation, d'autant que dans son cas, il n'est même pas une vraie célébrité, mais plutôt la victime de celle qu'il fréquente. Pour quelqu'un qui a l'air assez posé comme lui, les feux des projecteurs ne doivent pas être de tout repos.

Il s'éloigne lorsque son portable sonne, me laissant seul avec le groupe de groupies, qui piaillent sans me prêter la moindre attention. De ce que je peux comprendre, les trois jeunes n'ont pas l'intention de laisser mon ami tranquille, l'excitation dans leur voix trahissant leur envie de le bombarder de questions. Je m'apprête à ouvrir la bouche lorsque l'un d'entre un dégaine l'arme favorite de notre ère : son téléphone portable. Il s'apprête à prendre une photo de Gavin, mais je m'empare de l'appareil sans prendre la peine d'être délicat. La photo a bien été prise, et je l'efface en deux clics, sous les protestations générale du groupe. Je dévisage l'adolescent à qui appartient le téléphone et prend un air grave : "Vous voulez un potin croustillant sur les stars ? Elles sont très bien protégées, physiquement et juridiquement. Alors si vous ne voulez pas que je passe un coup de fil à son avocat pour violation du droit à l'image, vous feriez mieux d'aller voir ailleurs. A moins que vous vouliez que j'exerce mes talents de garde du corps et que je vous dégage à coup de pied au cul, vous choisissez." Je bombe le torse et prend un air hostile, me retenant difficilement de sourire devant les mines effrayées des jeunes qui s'empressent de passer leur chemin sans se retourner. Gavin me rejoint et je me contente de lui sourire quand il me questionne du regard.

Nous reprenons notre marche et arrivons dans une ruelle qui correspond parfaitement à nos attentes : trois bars, deux cafés, ce que mon cerveau interprète comme de l'alcool à foison ! Je ris à la remarque du blond et remarque au passage son air plus familier : s'il se permet de me tutoyer et de se laisser aller un peu, c'est déjà un bon début. "Les cafés, j'ai eu ma dose aujourd'hui, alors je vise un bar au hasard, et si jamais ça nous plaît pas, on pourra toujours changer, on a l'embarras du choix. Viens !" Je prends les devants, instinctivement attirer par le bar du milieu. En poussant la porte, j'affiche un sourire satisfait, me sentant en terrain connu. Je me dirige vers le bar et m'assois sur un tabouret de libre, invitant mon camarade à me rejoindre. Alors que je fais signe au barman, mon téléphone sonne et le nom affiché n'est autre que Jensen, mon client de ce matin. Je roule les yeux et me tourne vers Gavin : "Je suis obligé de prendre l'appel, choisis ce que tu veux et prends moi la même chose, c'est ma tournée !" Je m'éloigne en décrochant. J'écoute d'une oreille distraite ce que me dit l'auteur en herbe. Apparemment, il a changé d'avis et veut maintenant à tout prix être publié par Uchronia Print. Quel hasard, il semblerait que Monsieur n'ait pas trouvé chaussure à son pied auprès des concurrents. Ou que personne n'ait voulu de lui, après le mémo que j'ai fait passer ce matin, ça ne m'étonnerait pas beaucoup. Je prends un malin plaisir à lui refuser une quelconque offre malgré ses suppliques, et le ton va même jusqu'à monter quand il s'insurge de mon changement d'attitude si rapide. Je hausse la voix, finissant par lui dire ses quatre vérités bien méritées, et lui raccroche au nez en regagnant ma place.

Je me racle la gorge et essaie de ne pas paraître trop énervé devant Gavin, il ne faudrait pas que le malaise revienne maintenant... "Désolé, le boulot, un client difficile, tout ça... Dès fois je te jure, y'en a qui se prendrait des baffes. Et dire que je pensais que travailler dans l'édition m'éviterait d'avoir affaire à des demeurés..." Je secoue la tête, réalisant que me plaindre n'est certainement pas la meilleure façon de gagner la sympathie de mon camarade. "Enfin, c'est pas vraiment intéressant. Par contre, je serais curieux de savoir ce que tu fais dans la vie ? A part être l'idole des foules d'adolescents en quête de sensation, je veux dire ?" Je glisse cette dernière remarque d'un ton léger, me permettant même un clin d'oeil. Si cette fois ça ne passe pas, soit j'ai perdu mon don naturel pour briser la glace, soit il y a un truc qui cloche chez lui. Et me connaissant, je vais probablement m'en tenir à la second option, pour une simple question d'ego...
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Jeu 9 Fév - 1:10
Devant l'amas de choix dans la ruelle, Gavin s'était simplement contenté d'écouter Lukas qui expliquait son raisonnement du jour. Une potentielle mésaventure qui avait fait qu'aujourd'hui, il n'arriverait plus à voir un café en peinture. Simple suiveur, l'homme se contente de suivre son comparse vers le bar élu, celui du milieu. N'étant pas quelqu'un de toujours décidé, s'il avait dû choisir, il était sans doute certain que le soldat aurait fait pareil, le milieu, la neutralité. Après, dans tous les cas, il le savait, qu'il ne serait pas à l'aise. Déjà qu'être avec un quasi total inconnu ne le faisait pas rêver mais en plus dans un lieu probablement blindé... Rien que cette idée faisait appréhender le moment de mettre les pieds dans ce fichu établissement, il en était même déjà crispé. Pourtant, ce genre de lieu ne lui laissait pas forcément un mauvais souvenir. La preuve en était par la rencontre avec sa célébrissime compagne. C'était dans un bar qu'il l'avait connu, fini la soirée dans l'eau, à la plage uniquement pour la faire râler et surtout, le meilleur moment de la soirée, l'instant où ils s'étaient embrassés avec une tendresse si infiniement prometteuse quant à la suite des événements. Alors, finalement, peut-être que cette soirée pourrait s'avérer agréable. Pas en imaginant qu'il aurait pu en rencontrer une autre, impossible puisqu'il n'avait d'yeux que pour sa belle blonde mais au moins pour se faire un ami en la personne de son bien-faiteur.

Parlant de ce dernier, il fut le premier installé mais aussi le premier à quitter le comptoir pour répondre à un appel, précisant au blond de choisir les commandes. Ah... Retour aux décisions. Pourquoi il faisait son métier déjà ? Ah oui ! Pour ne pas avoir à choisir pour tout le monde. Une solution de lâche ? Probablement mais dans ce cas, il était le genre de lâche à se sacrifier pour toute une nation, un peuple ou même pour une personne. C'était aussi ça, son métier. Mais sa fierté militaire ne se décidait pas réellement devant le vaste menu qu'on lui présentait. Tant et si bien que le barman pu servir un groupe arrivé après les sportifs. Finalement, le barbu se frotta le menton et soupira. Pourquoi ne pas faire dans les classiques ?

- Ce sera deux cognac, s'il vous plaît.


Gavin avait lancé sa commande d'une voix posée et d'un sourire assuré comme s'il avait toujours eu ce réflexe de demander cette boisson, un comportement qu'il se ne connaissait pas avant ce jour. En même temps qu'il avait prononcé ses mots, un flash vint danser devant ses yeux, montrant une barmaid qui lui tendait un sourire charmeur. Le tout n'avait duré qu'une demi seconde, suffisamment longtemps pour que le soldat se pose des questions. D'où cela provenait ? Pas vraiment le temps de chercher à en savoir plus que Lukas revenait prendre place, faisant oublier le questionnement au blond. Son compagnon d'aventure expliquait qu'il s'agissait d'un client de type imbécile fini à la pisse. Il fallait croire qu'aucun métier n'était épargné par ce genre d'énergumènes notoires. S'emparant de son verre d'alcool, Gavin vint trinquer délicatement avec l'éditeur, petit sourire aux lèvres à sa petite pique amicale. Le barbu prit une petite gorgée de liqueur avant de lever les yeux au ciel.

- Si tu savais comme c'est compliqué d'être l'idole de la nouvelle génération. Les photos, vidéos, interview de gosses indiscrets... Je ne m'en passerai jamais.

L'agent laissait son rire s'échapper de bon cœur puis il se passa une main dans ses cheveux tout en la laissant glisser sur sa nuque en soupirant, se détendant petit à petit alors que son regard azuré se posait paisiblement sur l'homme à ses côtés.

- Je... Je suis agent de protection. Ouais, ça a de la gueule comme ça. En fait, je suis juste un garde rouge.

Garde Rouge... Juste. Porteur de la tenue de l'élite de l'île, filiale du SHIELD, protecteurs du peuple genoshéen et tout le tralala qui allait avec. Bref, il bossait pour la couronne. Pas un emploi que tout le monde pouvait avoir puisqu'il s'agissait d'un tri sur le volet mais il n'empêchait que l'image que devait renvoyer la Garde c'était celle d'une armée dévouée à sa terre et sa population. Vidant son verre, l'homme repensait une nouvelle fois à ce qui avait fait qu'il se retrouvait loin de sa garnison, pour une fois. L'envie de ne pas être un garde, de savoir ce que ça faisait d'être normal et même de ne plus penser aux nombreuses missions et rafles qu'il avait dû accomplir depuis le début. C'était épuisant mentalement alors quitter tout ça, au moins une fois, c'est tout ce qu'il voulait et ce qu'il avait eu. Malheureusement, même minimaliser son rôle dans la vie quotidienne de l'île n'effacait pas sa forte implication dans son métier. Les cernes le prouvaient. Il se devouait bien trop souvent à son travail.

- Mais bon, ce n'est pas non plus le truc le plus prestigieux du monde. Et donc... L'édition hein. Petite ou grosse boîte ? J'aimerai bien savoir vers qui me tourner quand je déciderai de faire publier mes mémoires. Même si ça sert à rien et que ça ne sert qu'à moi.

Bon, il ne le ferait pas, clairement pas, même mais c'était avant tout pour changer de sujet et de centre de discussion. Le gallois fit signe au barman pour qu'il puisse verser à nouveau du cognac dans son verre, remercia l'employé et se mit à dévisager son nouvel ami avec un sourire en coin.

- T'as dû en lire des merdes, dans ta vie, non ? C'est quoi le pire que t'ai pu voir ?

Sujet banal mais sujet visant à faire connaissance. Le liquide brûlait le gosier du militaire et ce dernier se forçait à espacer les levés de coudes. L'alcool et lui s'évitaient généralement alors enchainer deux verres, c'était presque un exploit pour le gaillard. Il parlait déjà pour ne pas finir roulé en boule sous le bar.
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Dim 12 Fév - 13:06

Gavin & Lukas

The day has just begun, it's another day of sun

Par réflexe, je me saisis de mon verre en voyant Gavin faire de même, et viens trinquer avec lui sans savoir ce que je bois. Ce n'est que lorsque je reconnais le goût familier d'eau de vie que j'identifie le cognac. Je souris devant le choix de mon nouvel ami : il n'y a rien de plus parlant pour connaître quelqu'un que son choix de boisson. C'est ce qu'on m'a dit, en tout cas ! Ou peut-être que c'est moi qui l'ai dit... Si ça concernait l'alcool, je devais certainement être complètement saoul quand on me l'a dit. Ou que je l'ai dit. Peu importe, j'admire le choix de Gavin, c'est tout ce qui compte.

Mon sourire s'élargit un peu plus lorsque mon camarade de boisson rebondit sur ma remarque et s'autorise même un rire franc. Enfin, l'atmosphère se détend visiblement, et je me félicite d'avoir insisté pour sortir : mon instinct se trompe rarement lorsqu'il s'agit des affinités avec les gens, et j'ai tout de suite pensé que Gavin et moi allions nous entendre à merveille. Je me retiens de faire un commentaire moqueur sur la possible exagération du statut de superstar du blond, parce que je ne connais pas encore la limite de son humour alors mieux vaut faire attention, je ne voudrais pas gâcher la soirée en me sentant à l'aise un peu trop vite.

Un haussement de sourcil accueille les remarques de Gavin sur son métier. Un garde rouge, hein ? Je ne vois pas très bien pourquoi il ne considère pas ça comme prestigieux... Si je n'avais pas eu cette vocation pour l'édition, j'aurais sûrement été un garde rouge moi aussi. "Ne sois pas si modeste, je trouve que tu fais un des métiers les plus important de Genosha. Sans la Garde Rouge, ce serait très vite le chaos ici, surtout en ce moment. Non, franchement Gavin, chapeau bas." Je mime une pseudo-révérence, mais si ce n'est pas vraiment sérieux, je pense sincèrement ce que j'ai dit. Je sirote un peu plus mon cognac, vidant la moitié du verre d'une traite. Je ne sais pas pourquoi, j'ai l'impression que nous allons passer une très bonne soirée.

"Je ne suis pas du genre à me vanter, mais mon affaire marche plutôt bien. Première maison d'édition de Genosha, des millions de profit chaque mois, un succès sans précédent, pour tout dire, je suis la star des éditeurs ! Et j'exagère à peine !" J'éclate de rire, ébahi moi-même par la fausse arrogance de mes propos. Si quelqu'un m'entendais parler là maintenant, j'aurai probablement droit à un regard noir devant le stéréotype du jeune homme crâneur que je prends un malin plaisir à personnifier. Du moment que Gavin ne me prend pas au pied de la lettre, ça m'importe peu. Je m'hydrate avec une nouvelle gorgée de cognac, finissant au final mon verre, avant de reprendre : "Sinon, pour être un peu plus sérieux, le jour où tu décides de publier tes mémoires, fais moi signe, je serais absolument ravi de voir ce qu'un garde rouge engagé à l'une des plus célèbres femmes de cette île a à dire, je suis sûr que tu ferais un véritable tabac." Je regarde le barman venir remplir le verre de mon interlocuteur, et réalise que je suis à sec moi aussi. Je demande la même chose, et avant qu'il puisse repartir s'occuper d'autres clients, je lui glisse dans l'oreille de préparer deux Blue Lagoons, histoire de ne pas rester sur le cognac toute la soirée.

"Oh, tu ne peux même pas t'imaginer ce à quoi j'ai droit parfois. Il y a tout un tas de gens qui se réveille un matin, ennuyé à mourir par leur vie pathétique, leur boulot merdique et leur vie sexuelle aussi excitante qu'un jour de pluie et qui se disent 'Tiens, je vais devenir un auteur célèbre et me sortir de cette vie horrible'. Et tout ce que ces personnes trouvent comme sujet d'écriture, c'est la vie imaginaire de Bubbly, leur poisson rouge, qui se révèle être en fait un agent secret bloqué dans un gadget high-tech dont la mission consiste à récupérer une clé USB gardée par une sardine."
Je roule les yeux, en buvant mon verre cul sec pour me remonter le moral après cette tragédie littéraire, et pousse un soupir agacé. "Comment est-ce qu'une personne peut considérer ça comme un potentiel best seller, ça me dépasse complètement... Surtout en sachant que ce con avait déjà écrit une trilogie... Et puis, les sardines sont des poissons d'eau de mer et les poissons rouge vivent dans l'eau douce. Ce n'est physiquement PAS POSSIBLE !"

Je gesticule sur mon siège pour accentuer mon incompréhension, persuadé que ce dernier point, en plus d'être pertinent, est absolument crucial dans la conversation. Je sais que lorsque je commence à débiter ce genre de conneries, c'est parce que l'alcool fait effet. Pourtant, ça ne m'empêche pas d'hausser la tête en direction du barman, pour lui signifier qu'il est temps pour ces Blue Lagoons de nous rejoindre. Gavin a l'air de lutter pour finir son verre, et ça m'amuse un peu. Je le défie du regard, pour voir s'il va oser boire cul-sec avant l'arrivée des coktails.

"Je ne sais pas si tu as le droit d'en parler, mais j'imagine que vous devez aussi en voir des belles, à la Garde Rouge, je suis sûr que Genosha a son lot de tarés, du genre qui te dévisage dans la salle de sport après t'avoir massé le mollet !" Je ricane en repensant à l'embarras total de notre rencontre : finalement, c'était assez drôle, en plus je pense que personne sur Genosha ne s'est jamais rencontré comme ça, et maintenant, nous voilà à enfiler les verres en riant. Je l'aime bien, ce type, on se marre bien, et la soirée ne fait que commencer.
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Dim 12 Mar - 12:15
Pourquoi est-ce que la quantité de liquide dans son verre ne diminuait pas ? Gavin tentait au mieux de mettre fin a son calvaire, tentant de se dire qu'il n'irait pas au delà de cette dose. Vraiment. Comment assumerait-il les dernières gorgées ? Non mais vraiment... Il ne comprenait pas comment certains arrivaient à se mettre une race quand lui galérait sa vie au bout d'un verre et demi. UN VERRE ET DEMI ! En vérité... C'était un exploit que le soldat ait pu boire entièrement autre chose qu'une bière. Même avec Jake, son ami du Shield et gros fêtard, il ne consommait que peu d'alcool. Accoudé au comptoir, menton reposant dans la main, le gallois écoutait les réponses de Lukas avec un sourire aux lèvres.

- Hm... Non... Écrire mes mémoires... Bof, je ne pense pas qu'un sujet sur ma vie serait un exploit. La célébrité c'est Gillian, c'est à elle qu'il faut dire "ce serait intéressant de connaître la vie d'une des femmes les plus célèbres de l'île, engagée à un simple garde rouge". Attention !

Le blond prit une nouvelle gorgée de son verre, avalant difficilement la liqueur en grimaçant un peu.

- Attention, je ne dénigre pas mon boulot, j'adore mon job mais... C'est pas non plus ultra prestigieux. Nous sommes des forces de l'ordre, comme il y en a dans d'autres pays. Après j'ai bossé dans différents organismes qui ont le même but, protéger la population donc au final, ce n'est pas nouveau pour moi... Et puis... Je suis le genre d'homme à rester dans l'ombre de sa femme.

Un ricanement se fit entendre. Au moins il était honnête, il préférait rester dans l'anonymat le plus possible pendant que la blonde se couvrait de gloire. Il ne serait pas non plus le mec qui vivrait a ses crochets ou lui vouerait une jalousie cachée pour rester sur le testament. Puis un rire franc retentit dans leur alcôve d'intimité alors que l'éditeur parlait du pire qu'il aurait pu voir.

- Hey ! Si ça se trouve Bubbly aurait cartonné et si ça se trouve, tu as laissé passer une occasion qui valait des milliards !

Bon, en fait, l'agent rouge n'imaginait pas trop voir dans une librairie un bouquin ayant pour titre "Bubbly, le poisson rouge et La sardine rebelle. " ou une connerie du genre. Bon, en fait, à vrai dire, si un jour il voyait un livre du genre, il n'hésiterait pas à l'acheter pour pouvoir se marrer un bon coup. Parlant de coup... Le mastodonte observait son verre après avoir remarqué le cul sec de son camarade. Ce dernier lui offrait un regard plein de défi et Gavin se lança, gobant d'une traite le reste de son cognac, une grimace prouvant que le liquide venait de se frayer un chemin dans sa gorge pour rejoindre le reste des gorgées précédentes.

- Des tarés... J'en ai vu, pas forcément qu'à la Garde... Tiens, quand j'étais a l'armée ! En mission au Japon, un de mes collègues est tombé amoureux de la culture, les traditions et tout. Bah... Alors qu'on était en zone d'infiltration, en entraînement heureusement, il est venu déguisé en samouraï. J'te dis pas le bordel...

En y repensant... Le militaire aurait bien tirer sur son coéquipier. Il venait de foutre en l'air une mission, même fictive. Comment auraient-ils pu venir a bout de leur objectif si l'un d'entre eux pétait un câble ? Enfin, dans tous les cas, les soldats avaient bâillonner le réfractaire, enfermé dans sa chambre et le reste de la troupe menait à bien la quête. Bon, le mis-à-pied n'avait pas apprécié mais au moins, il n'avait rien fait foirer. Humiliation militaire ? Bon un peu mais il fallait faire un choix.

- Et sinon, il y a le genre de taré qui va suivre une femme dans les toilettes des hommes, la suivre ensuite dans une laverie et qui va finir par l'attraper pour l'emmener dans  l'eau.

Résumé comme ça, l'histoire de Gavin et Gillian ressemblait à du harcèlement. Heureusement que ça ne s'était pas passé comme ça.

- Je pense que j'en ai des tas, des histoires comme ça !

Les cocktails arrivèrent a ce même moment et le colosse observa un long moment son verre. Une troisième façon de se mettre minable ? Bon sang, dans quoi venait-il de se lancer ? Pourtant pas raisonnable, le blondinet prit son nouveau contenant pour tremper les lèvres dans le liquide bleuté. Il ne connaissait pas ce truc mais il appréciait déjà ce goût.
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Mar 4 Avr - 16:04

Gavin & Lukas

The day has just begun, it's another day of sun

Le moins que l'on puisse dire, c'est que je n'aurai pas froid en rentrant chez moi ce soir : je sens que mes joues sont en feu, signe évident que l'alcool remplit sa fonction chauffante. Ce ne serait pas gênant - ou drôle, pour les gens qui comme moi aiment la sensation - si cette chaleur ne s'accompagnait pas d'une perte totale des inhibitions. Pourtant, je sens déjà mon cerveau qui déraille et manque des bouts de conversations, alors que je me concentre pour garder ma langue dans ma poche pour ne pas dire de connerie, écoutant attentivement les réponses de Gavin.

Je hausse les épaules quand il écarte mon idée de mémoires, parce que malgré mon taux d'alcoolémie en hausse, je me rends parfaitement compte qu'il n'est pas vraiment du genre à se mettre en avant. Un homme tout ce qu'il y a d plus banal, qui aspire à une vie tout à fait normale. Ce n'est pas quelque chose que je comprends, mais au moins je le respecte. Je pense que je pourrais presque l'envier : vivre une vie rangée en se contentant de faire son travail et de mener son petit train train, c'est à l'opposée de ma vision des choses, toujours plus vite, toujours plus haut. Je suppose que se poser à ses avantages, mais très peu pour moi. "Je suis pas sûr qu'un Garde Rouge fréquentant l'une des plus grandes stars de Genosha puisse rester longtemps dans l'anonymat, sans vouloir te faire peur... Enfin, ça ne me regarde pas tellement, mais je pense que tu pourrais avoir quelques surprises si ça venait à s'ébruiter, ou si ta relation évolue..." Je glisse un regard discret à mon partenaire de beuverie en me mordant la joue : voilà un de ses moments où mon cerveau imbibé autorise ma langue à manquer de tact complètement. J'espère qu'il ne va pas s'offusquer ou prendre peur, déjà que je n'ai pas commencé en lui faisant une mauvaise impression, ce serait con d'en rajouter...

Le blond continue de me surprendre quand il parle de Bubbly : jamais je n'aurais imaginé qu'un type comme lui, à l'air si sérieux et posé, puisse être intérêt par une histoire aussi abracadabrante... Même si j'ai compris qu'il blaguait, bien sûr. Enfin je crois... Me serais-je trompé sur Bubbly, moi qui suis d'habitude si confiant dans mes décisions ? Je me fais une note mentale qui disparaîtra sûrement dans les limbes de la gueule de bois de reconsidérer ma décision, uniquement parce que Gavin fait ce commentaire. Cependant, cette note n'arrivera jamais à destination, parce que je suis distrait par la tête que tire mon camarade après son cul sec. Je laisse échapper un nouveau rire franc, en laissant tomber ma tête sur le comptoir. "T'es vraiment pas fait pour l'alcool, toi, on va se marrer !" Je marmonne ces paroles sans m'en rendre compte, empêchant quiconque à bar peut-être mon verre de les entendre, puis je tourne la tête vers mon interlocuteur sans pour autant la relever.

Mon sourire s'agrandit un peu plus à mesure qu'il me raconte son expérience avec le fana du Japon, et j'éclate d'un rire gras en imaginant vaguement la situation, avant de la transposer à la Garde Rouge. Gavin en samouraï serait fun. Et imposant. Et peut-être un peu ridicule, mais c'est pas ce qui compte. Je l'imagine pourchassant les malfrats un katana à la main et glousse, levant une main tenant un katana imaginaire avant de la laisser retomber mollement sans rien ajouter. Ah, ça y est, je crois que mon cerveau à aussi des ratés dans le domaine de l'expression, parce que je suis quasiment certain  que je voulais faire une remarque là dessus au moment où j'ai levé la main... Tant pis.

Je plisse les yeux et relève soudainement la tête à son allusion. Je ne suis pas certain de bien avoir compris, mais mon instinct me crie qu'une histoire particulièrement intéressante se cache là dessous ! Je réfléchis un moment, ouvrant plusieurs fois la bouche en tentant de sortir une phrase construite mais sans succès. Je finis par lâché un "Eh mais euh tu..." plus ou moins compréhensible avant de m'interrompre à l'arrivée de nos cocktails. Ah, voilà, rien de tel qu'un petit remontant pour repartir du bon pied ! Je bois la moitié de mon verre d'une traite, profitant du goût de curaçao : le barman a du comprendre qu'on était là pour se mettre bien, parce qu'il a mis la dose. Par-fait.

C'est à ma deuxième gorgée qu'une idée magnifique me vient qui me fait sauter sur ma chaise. Je m'empare de mon verre et de celui de Gavin, sans m'apercevoir qu'il était en train de boire, et me dirige à reculons verre la piste de danse, bousculant quelques personnes au passage. "Je sens que c'est une histoire que je - Pardon madame - une histoire que je veux entendre. Mais je sens aussi que t'es un super bon danseur alors -Eh, mais faîtes attention, vous voyez pas que j'essaie de faire du moonwalk vers la piste ? - Je disais quoi ?" Je jette un regard noir au jeune homme que je viens de bousculer mais qui est en tord selon ma logique alcoolisée inébranlable. Je suis confus et fais un tour sur moi-même, englobant le bar avant de repérer la piste de danse et de retrouver mon sourire et de prendre une nouvelle gorgée, possiblement dans le verre de mon ami. "Ah, ouais ! Viens danser, t'as des trucs à me raconter ! En plus elle déchire cette chanson !"

Parmi les gens sur la piste, je commence à me dandiner, avec un verre dans chaque main, en bon fêtard que je suis. Voilà, ça c'est le signe que la soirée continue sur un élan épique !
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Sam 15 Avr - 16:51
- Humhum. Ma relation avec Gillian n'est quasiment plus secrète, de toute façon, si on considère que certains paparazzis n'hésitent pas à filer des photos de nous. Ce n'est pas comme si on vivait cachés et pas non plus comme si on avait pas quelques preuves d'a... -ffection. C'est ça le mot ?

Gavin fronça les sourcils un instant dans l'espoir que son cerveau confirme le choix de mot. Ding ! Ding ! Au bout de quelques secondes, son esprit se souvint qu'affection est exactement ce qu'il devait utiliser pour décrire sa relation avec la célébrité. Enfin, exactement, il n'en était pas certain mais en tout cas, c'est ce qu'il fallait pour parler du début de leur romance. Alors oui, il arrivait au jeune couple de se tenir la main, d'avoir une caresse ou un regard emplit de tendresse pour l'autre même s'ils tentaient d'être aussi discret que possible pour pouvoir passer un peu de temps comme des gens normaux. La blonde aussi avait comprit que son compagnon n'avait rien d'un fana des gros plans et des projecteurs. Et puis, surtout, il était préférable de ne pas non plus trop s'exposer quand on avait un métier comme le sien, où une minute d'inattention pouvait changer une vie.

Peu habitué aux états seconds de l'alcool, l'homme se mit à se renfrogner en pensant à son boulot. C'est pour cela qu'il l'avait fuit, en cette journée. Il avait repensé à sa famille, il avait pensé à Gillian, pensé aux risques qu'il prenait à être aussi proche d'une personne à la renommée plutôt importante. Est-ce qu'il ne se devait pas de voir ses supérieurs pour les prévenir du potentiel dan... Instinctivement, le gallois prit son verre d'alcool et avala une ou deux gorgées qui le firent grimacer, allant jusqu'à lui tirer deux perles salées au coin des yeux. Rah ! Putain ! Il n'était vraiment pas habitué à ce genre de breuvage. Il fuyait même l'alcool généralement alors là, il dépassait ses propres limites... Est-ce que c'était pas qu'il voulait abandonné son quotidien, l'espace d'un instant ? Probablement puisqu'il venait reprendre la liqueur. Elle lui brûlait le gosier, chauffant sa gorge, ses poumons et ses côtes. Ou était-ce son estomac qui profitait de la chaleur? Il n'en savait foutrement rien et l'anatomie, sur le coup, l'importait peu, tant le verre lui fit du bien.

A côté, Lukas rigolait tranquillement et sur le moment, Gavin ne cherchait pas à comprendre. Il s'en fichait aussi, plutôt prit dans un début de fou rire, sans raison. Peut-être que son camarade de beuverie avait pour le rire contagieux. Enivré comme jamais, le garde vint poser poser son coude gauche contre le comptoir tandis que son front venait prendre appui contre ses doigts engourdis, qui ne percevait plus aucune sensation. Si l'éditeur n'avait pas parlé, sans doute que l'agent aurait fermé les yeux et ce serait endormi comme une merde, visage dans les bras, comme un bébé ou comme un soûlard de première catégorie. Dans tous les cas, les yeux clairs du soldat fixèrent l'ami, tout aussi cadavre que lui. Le type avait une sacrée descente et énormément d'énergie. Tant et si bien qu'il se leva pour rejoindre la piste de danse, embarquant au passage les verres tout juste arrivés. En réalité, ce n'était pas pour déplaire au colosse, que son pote vienne lui piquer sa boisson mais par simple défi, il se sentait déçu de ne pas avoir pu suivre le camarade dans la beuverie. Son verre à lui était resté plus remplit que celui de Lukas...

- N...

Non, il ne voulait pas parler de l'histoire, pas parler de Gill'. Il voulait juste récupérer son verre mais... Argh ! Qu'est-ce que c'était cette sensation de langue pâteuse dans la bouche ? L'homme, qui, jusque là, ne parlait plus trop, préférant se concentrer sur les verres ou même la compréhension des propos de son partenaire, découvrait les effets que le liquide fermenté avait sur son organisme. L'espace d'un instant, l'agent eu un peu de mal à maintenir ses yeux ouverts mais préféra se réveiller d'un grand coup, après un éclat de rire sincère bien que fort bruyant.

- Non, j'danse pas moi, désolé !

Et c'était vrai. Inhibé ou non, il ne quitterait pas son siège et se contenterait de regarder son partenaire particulier se déhancher avec deux verres à la main. Se retournant une nouvelle fois vers le barman, Gavin prit soin de commander une tournée de shooter de vodka. Il n'appréciait pas particulièrement cet alcool mais à petite dose, ça allait. Attrapant tant bien que mal d'un petit verre, il vint le vider d'un trait et secoua la tête en grognant pour faire passer la sensation de chaleur qui s'emparait à présent de son visage. Affalé dans son siège, le blond observait son camarade s'éclater sur la piste. Durant trois secondes, l'homme voulu rejoindre l'autre pour tenter de s'éclater autant que lui mais la faiblesse de ses jambes, comme si elles n'existaient plus, à la limite de l'anesthésie, lui fit comprendre qu'il avait prit la bonne décision, celle de ne jamais levé son séant.

- Luk' ! Lukas ! Dis "Bonjour" !

Tel un ado de la nouvelle génération, l'agent de protection venait de dégainer son téléphone pour filmer son nouveau pote qui prenait un grand plaisir à bousculer et s'emparer entièrement de la mini-scène. Entre deux fous rire, le mastodonte vint choper ses autres shooters, les vidant l'un après l'autre tout en gardant l'objectif fixé sur le brun. Ou alors il était roux ? Franchement, pour le coup, le blond ne savait plus discerner les couleurs de cheveux à ce niveau, le taux d'alcool bien trop élevé dans ses veines.

- Mec, j'vais balancer ça sur les réseaux sociaux, sache le !

Menace fantôme. Bien évidemment. Et puis, il ne se souviendrait même pas de l'existence de cette vidéo en se levant le lendemain... S'il parvenait à se lever un jour... En tout cas, chacun s'enjaillait dans son coin tout en faisant attention à ce que l'autre soit impliqué dans la sortie improvisée. Une voie dans l'esprit de Gavin soupirait et priait le ciel que ce genre de situation n'arrive pas tous les jours.
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Mar 13 Juin - 10:36

Gavin & Lukas

The day has just begun, it's another day of sun

Pendant un moment plus ou moins long, je continue de siroter tranquillement mes boissons - oui, j’ai officiellement deux boissons désormais, tant pis, pas assez rapide Gavin - tout en me dandinant au rythme de la musique. C’est probablement le moment que je préfère le plus dans une soirée bien arrosée : cette béatitude, à cheval entre la sobriété et l’ivresse totale. Pas assez saoul pour perdre totalement le contrôle, mais juste assez pour apprécier pleinement ce qui se passe autour de moi, le genre d’expérience et de détails qu’on ne remarque que lorsqu’on n’est pas en état de conduire mais capable de se tenir debout. Je profite donc du rythme de la musique, des vibrations des enceintes, de la chaleur qui se dégage des corps couverts de sueur tout autour de moi, du goût de mon cocktail qui coule dans ma gorge et du contact occasionnel avec un autre danseur. Ce n’est que lorsque je finis un de mes verres que je rouvre les yeux, perçant par la même occasion la bulle dans laquelle je m’étais enfermé.

La première chose que je constate, c’est qu’en effet, un de mes verres est bel et bien vide… Tristesse infinie… La seconde, c’est que Gavin ne m’a toujours pas rejoint sur la piste de danse. Les sourcils froncés, je me tourne dans la direction de nos siège pour m’apercevoir qu’il est toujours vissé sur le sien. La troisième, c’est que malgré ses réticences à boire, mon nouveau meilleur ami - du moins pour la soirée, on verra si je me souviens de son existence demain matin - a décidé tout seul comme un grand de commander des shots de ce que je juge être de la vodka. Bien, très bien même, il semblerait que je n’ai plus à le forcer à consommer quoi que ce soit, mission accomplie ! Maintenant, si je pouvais le forcer à me rejoindre sur la piste, ce serait encore mieux, définitivement le sacre de cette soirée !

Je m’apprête à le rejoindre et à entamer une supplique digne des plus grands dramaturges grecs quand le jeune homme dégaine son portable en souriant. Je ne comprends pas ce qu’il veut faire d’abord et c’est lorsqu’il reprend la parole que je vois où il veut en venir. Normalement, en tant que patron d’une grosse entreprise, je ne suis pas supposé finir sur les réseaux sociaux comme ça, sans consentement de ma part. Mais bien sur, je ne suis pas non plus supposé me retrouver complètement alcoolisé au milieu d’un bar en présence d’un parfait inconnu, alors au point où j’en suis, autant joué le jeu. Et puis, une part de mon instinct me souffle que le blond n’exécutera jamais sa menace de tout façon. Je continue donc de faire mon show en prenant bien soin d’être dans le champ de la caméra tout en prétendant ne pas me rendre compte de ce qui se passe.

Et soudain, une idée totalement débile me vient : si Gavin veut du spectacle, je vais lui en donner. Dans la foule, je repère un jeune homme plutôt beau garçon, de mon âge, et qui est manifestement tout aussi intéressé par moi que moi par lui. Je m’approche de lui pour un collé-serré assez torride pour être interdit au moins de seize ans et fini par l’embrasser langoureusement au beau milieu de la piste de danse. Il me faut toute la volonté du monde pour me rappeler que je ne suis pas venu ici seul et qu’il serait malvenu de repartir avec ce bel inconnu en laissant Gavin en plan (en plus je ne suis pas certain qu’il puisse retrouver le chemin de son hôtel seul…) A la fin de la chanson, j’échange un dernier baiser avec mon prince charmant du bar et rejoint Gavin en titubant, un sourire stupide aux lèvres.

“Là, t’as assez de matière pour te payer un énorme scoop dans n’importe quel journal people qui se respecte. Enfin, sachant que je possède la moitié d’entre eux, je suppose que tu finiras par me vendre mon propre scoop, ce qui en soi est quand même assez cool !” Je rigole de la situation fictive et réalise que j’ai toujours en main la moitié d’un cocktail. Je pousse le verre vers Gavin et lui pique un de ses shooters au passage. “Je t’ai piqué ça. Et tu me dois au moins mille shooter, parce que refuser de venir danser avec moi c’est un sacré affront, tu sais ?”
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Mar 29 Aoû - 16:46
S'il fallait résumer la journée avec un seul mot, Gavin choisirait certainement : Surprenante. En effet, tout avait été surprenant. D'abord, pour la première fois de sa vie, il avait détesté son boulot, il était épuisé de faire la police et de représenter l'ordre sur l'île alors qu'il vivait pour ça depuis ses dix-huit ans, pour servir la population. Puis il n'avait pas eu envie de voir Gillian. Pas qu'il voulait l'éviter mais il voulait la laisser tranquille. Et puis aussi, pour la première fois, il se faisait un claquage et pire ! Ou mieux... Il avait demandé l'air de quelqu'un d'autre alors que généralement, il préférait se débrouiller seul. Au-delà de ça, il avait fait un pas pour se sociabiliser alors qu'il n'aimait pas forcément le contact avec les gens, ce n'était pas lui, il avait du mal. Mais aujourd'hui, ça ne ressemblait pas aux autres jours. Il avait accepté d'aller au bar, de boire, de rire, de parler de lui. Lukas s'était avéré plus amical que toutes les personnes qu'il fréquentait jusqu'alors. Oui, il avait des collègues qui se rapprochaient d'amis mais il n'avait pas énormément d'amis en dehors du boulot. L'éditeur était particulier mais ça ne déplaisait pas au garde qui s'amusait de cette large différence avec tout ce qu'il connaissait. Une différence qu'il vivait, même, puisqu'ils ne se ressemblaient en rien.

Les deux hommes venaient de tisser un lien particulier. Sans doute que le lendemain, ils se demanderaient ce qu'ils avaient fais la veille, au moment où ils auraient tout deux mal aux cheveux mais au moins... Ils se seraient amusés un bon coup. Pour l'heure, ils s'enfilaient verre sur verre, prenaient photos et vidéos qui pourraient ruiner une carrière. Mais bon sang, que cela faisait du bien de ne pas être juste un agent rouge, pas juste reconnu comme monsieur le copain de la styliste. Que c'était bon d'être simplement lui, juste Gavin Parson, un enfant du pays qui s'amusait avec un "ami". L'espace d'un instant l'homme se demandait si vraiment avec l'homme d'affaire, il y aurait une complicité qui impliquerait une forte amitié. Allez savoir. Pourtant ça ne l'inquiétait pas. Lui qui avait rapidement renoncer aux plaisirs pour se consacrer entièrement à sa carrière militaire, se souvenir du bon temps où l'alcool coulait à flot redonnait à son existence un certain goût. Finalement, la journée était vraiment surprenante. Agréablement surprenante.

Si jamais Gavin avait espéré s'en aller tôt, après un seul et unique service, il en oublia sa volonté, laissant les différentes boissons s'accumuler sur le bar, décidant finalement de s'amuser au max et d'aller se déhancher sur la piste de danse. Lukas avait su être persuasif ou alors l'alcool l'avait énormément aidé. Le blond s'était amusé, jusqu'au bout de la nuit. Il se voyait déjà réclamer qu'on lui commande un taxi pour rentrer chez lui ou alors ramper pour essayer de trouver un hôtel pas loin qui accepterait de le prendre. Il voyait déjà le boulot le lendemain et la gueule de bois. Il voyait les messages de Gillian à qui il n'aurait pas donné de nouvelles de la journée. Il voyait déjà un tas de scénarios mais le seul qui lui plaisait, c'était de proposer à Lukas de se remettre une race le jour d'après et tout ceux qui suivraient, jusqu'à ce qu'ils fassent une crise de foie, au moins. Bon, le soldat n'en arriverait pas là mais au moins, il aurait le mérite d'apprendre à s'éclater.

Ce soir là, l'agent rouge ne parviendrait pas à retrouver le chemin jusqu'à chez lui, Lukas non plus mais naissait entre eux une amitié qui se renforcerait rapidement.
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