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Quand le stagiaire devient le maître de la séance feat MELIA NEALER
✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
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Ven 28 Oct - 11:57
“Nous avons terminé Mr Smith. Vous avez été très courageux. Merci de votre coopération. Je vais vous accompagner jusqu’à la porte et la secrétaire va vous indiquer où vous devez aller pour la prochaine étape.”


J’accompagnais le patient jusqu’à la porte, lui montrant la dame vers laquelle celui-ci devait se tourner et je lui souhaitais un bon au revoir. Il en avait bien besoin. Il était le dernier rendez-vous du matin. Cela reprendrait d’ici deux heures, mais avant de laisser ma jeune stagiaire aller manger j’avais encore certaines choses à lui faire découvrir. Et je revenais vers mes moutons, soit la jeune fille qui était à mes côtés. Je lui adressais un petit sourire accueillant.


“Alors assieds-toi, on va débriefer la séance sur ce qui vient de se passer.”


Je lui désignais une chaise, prenant le dossier avec moi, je m’asseyais de même près d’elle et ouvrait le dossier.


“Bien entendu, il faut que ça reste confidentiel. Tu ne devras pas dévoiler l’identité de ce monsieur dans ton rapport de stage. “


Bien qu’elle soit bien grande, je préfère rappeler ce point-là. Certains peuvent oublier. J’ouvrais le dossier où étaient notés tous les éléments en question. Avec en plus les informations personnelles sur le patient.


“Ici comme tu l’as vu cet homme a subit un accident de voiture. Mais le travail du médecin légiste est de déterminer les séquelles qu’a subit la victime en question, soit cet homme en l’examinant, en lui posant des questions.. Pour le petit rappel il y a quelques heures, celui-ci subissait un accident de voiture, soit cette nuit. C’est la raison pour laquelle on m’a demandé d’effectuer des tests pour déterminer d’éventuelles séquelles. Elles peuvent être d’ordre physique voir psychologique. Et lorsqu’on juge qu’elle sont d’ordre psychologique, dû à un traumatisme par exemple on les envoie chez un psychologue pour qu’ils ne refoulent pas tout cela. Pour ce cas-ci l’accident a été quelque peu brutal il faut l’avouer. Dans certains cas plus graves que celui-ci, quand par exemple un accident a été mortel il peut être perçu de façon très violente.”


Je lui désignais à l’aide de mon stylo les éléments du dossier dont je lui parlais afin qu’elle puisse au mieux suivre et comprendre.


“Et comme c’est marqué dans le dossier par ici…On peut alors demander comme je l’ais dit auparavant à ce qu’il soit suivi ou avoir un avis justement d’un spécialiste sur la question si l’on semble hésiter sur un cas. Ici je n’ais pas de grande hésitation. Il y eut plus de peur que de mal. Certes comme je l’ai spécifié dans le dossier il est surtout plus blessé au niveau corporel qu’au niveau psychique. C’est pourquoi je déconseille le fait qu’il puisse prendre le volant dans les jours prochains. Et après ça sera à lui de voir s’il voudra porter plainte ou non pour dommage corporels.”


Je la laissais souffler un peu pour prendre d’éventuelles notes sur ce que j’avais énoncé plus tôt. Il allait être temps de passer à la suite. J’espérais que ça allait lui plaire.


“Bon. Maintenant que nous avons vu des cas plus que négatifs c’est le temps de changer d’air et d’aller dans un terrain dans lequel où tu seras plus dans tes baskets. J’ai nommé, le cabinet du psy. Je crois que je n’ais pas encore parlé de ça. Mais en général le personnel médical peut faire un tour dans le cabinet de psychologue. Et il est fortement recommandé pour les légistes d’y faire un tour. Comme tu le vois, notre métier n’est pas de tout repos, on se doit d’affronter des situations qui peuvent nous remuer. Et on a des cas qui peuvent se révéler plus particulièrement difficiles que d’autres. C’est pourquoi, avec tous les cas que nous rencontrons nous allons voir le psy. C’est d’autant utile pour nous puisqu’il doit certainement permettre pour vous de voir si nous allons bien.”


Bien entendu, le service n’était pas situé au même niveau. Je lui faisais signe de me suivre.
Je lui présentais la salle. Pour l’instant, il n’y avait personne. Enfin, le psychologue en question n’était pas là pour l’instant.


“Malheureusement, je crains que les personnes du service soient très enclins, avec le fait de se confier sur leurs séances de psy ou en compagnie avec leur psy. De même avec les psy. Alors on va tenter une simulation, qu’est-ce que tu en dis? Cela te plairait d’essayer de mettre en pratique tes compétences?”


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Jeu 17 Nov - 22:06


Stephanie et Melia

Quand le stagiaire devient le maître de la séance


On pourrait m’accuser d’un manque d’empathie pour penser cela mais j’ai toujours trouvé les victimes de traumatismes fascinantes. En même temps un bon psy ne peut pas pleurer avec ses patients donc je n’ai pas vraiment honte de mon détachement. Et est-ce manquer de respect à une personne que de lui trouver un intérêt particulier ? Les victimes font partie des êtres humains ayant approché le plus près l’horreur et ils sont la seule possibilité pour les gens lambda comme moi d’approcher cet espèce de néant ou de chaos mystérieux sans y plonger soi même.
C’est pourquoi je passe une excellente semaine au département de médecine légale de l’hôpital de Hammer Bay même si ma bonne humeur ne se voit pas tellement extérieurement (je ne vais pas me mettre à siffloter alors que des personnes en face de moi viennent de perdre un proche !). En réalité je ne m’y attendais pas, tout simplement parce que je ne connaissais pas l’aspect psychologique du métier (même si quand j’y pense il est logique de trouver des psys là où il y a des morts !) En tout cas je me plais beaucoup plus ici qu’en psychologie pédiatrique ! Les enfants aussi peuvent vivre l’horreur mais ils ont une capacité de résistance beaucoup plus grande et je crois que je travaille mieux avec les cas désespérés ! Encore une fois je ne crois pas que ça fasse de moi une psychopathe étant donné que le but principal de mes études est quand même d’aider des gens ! J’ai aussi bien conscience que c’est un discours un brin paradoxal pour une fille aussi ennuyeuse que moi c’est juste que… peut être que je ressens le besoin inconscient de me nourrir du malheur des autres étant donné que je n’ai jamais vécu moi-même de situation traumatisante. A ma chargée de stage j’ai préféré dire que puisque ma vie était aussi calme je voulais en faire profiter les autres. Je ne suis tout de même pas assez folle pour faire part de mes intentions égoïstes aux gens qui vont me donner mon diplôme !
En parlant de ma chargée de stage je dois dire que je l’apprécie. Elle n’est pas condescendante et ne profite pas de sa situation pour me faire des leçons sur la moralité toutes les 5 minutes. Et elle me prend pour ce que je suis c’est-à-dire une étudiante déjà bien avancée dans ses études et pas une néophyte qui ne sais pas ce qui l’attend. A part ça elle ressemble vraiment à un médecin légiste de série ! Alors que je m’attendais quelqu’un d’au moins cinquante ans je me suis retrouvée devant Stephanie Clarke, une superbe jeune femme très élégante et très professionnelle ! Elle n’a pas l’air du tout de se laisser emporter par les sentiments sans non plus être un robot ! Bref je ne pouvais par rêver mieux pour un stage !
Aujourd'hui nous avons passé la matinée avec une victime d’un accident de voiture. Je ne me rappelle pas avoir pris autant de notes dans un seul de mes cours, et de ce que j’ai compris Stephanie (je ne me résous pas à l’appeler autrement que Stephanie dans ma tête, elle est tellement jeune !) veut maintenant me montrer le cabinet du psy, c’est-à-dire la ou je risque d’atterrir si je poursuis dans cette voix !
-… il est fortement recommandé pour les légistes d’y faire un tour. Comme tu le vois, notre métier n’est pas de tout repos, on se doit d’affronter des situations qui peuvent nous remuer. Et on a des cas qui peuvent se révéler plus particulièrement difficiles que d’autres. C’est pourquoi, avec tous les cas que nous rencontrons nous allons voir le psy. C’est d’autant utile pour nous puisqu’il doit certainement permettre pour vous de voir si nous allons bien.
Logique. Du coup nous nous dirigeons vers l’étage où se trouve le cabinet. Quand nous arrivons il n’y a personne mais Stephanie me fait signe de m’asseoir et prend elle-même une chaise en face de moi.
-Malheureusement, je crains que les personnes du service soient très enclins, avec le fait de se confier sur leurs séances de psy ou en compagnie avec leur psy. De même avec les psy. Alors on va tenter une simulation, qu’est-ce que tu en dis? Cela te plairait d’essayer de mettre en pratique tes compétences ?
Quand je disais qu’elle ne me traitait pas comme une étudiante de première année ! Aussitôt je lui réponds :
-Je suis partante ! C’est toujours une bonne chose de s’entrainer « sur le terrain » !
Je me concentre et tente de me remémorer mes rares mises en situation… Je n’ai pas en face de moi une victime directe, il ne s’agit pas de la mettre face à un traumatisme mais de déceler une possible fragilisation (suite à une affaire prise trop à cœur par exemple), même si ce n’est probablement pas le cas étant donné ce que j’ai déjà pu observer cette semaine. Tout l’enjeu est donc de me prendre au sérieux malgré le fait qu’il n’y a pas de but réel. Je décide de commencer par des questions d’ordre générale comme si j’étais encore une étudiante devant sa chargée de stage. Je sens qu’il serait étrange d’entrer sans préparation dans une séance en bonne et due forme.
Je m’éclaircis la gorge et commence :
-Pourrions-nous revenir sur la personne que nous avons vue ce matin ? J’imagine que ce genre de patient est assez courant étant donné le nombre d’accidents de la route. Est-ce qu’après avoir vu toutes ces vies détruites ça ne provoque pas une peur de la voiture ou des transports par exemple ? Je veux dire, comment fait-on pour ne pas devenir complètement paranoïaque ?

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Lun 19 Déc - 14:00
Un petit sourire parvient sur mon visage, ça me fait plaisir de voir cette jeune  femme autant énergique. Ce brin de femme semblait enjouée à faire cette séance. Je m’asseyais avec joie dans le fauteil en question. Pour cette fois, la stagiaire et moi allions échanger nos rôles. Et c’était avec plaisir que j’allais le faire. J’allais de ce pas voir comment elle allait travailler. Tout cela me faisait penser à une sorte de petit théâtre. Nous étions à la fois dans des rôles définis dans notre vie actuelle et maintenant nous échangions nos rôles. C’était assez comique mais ce serait certainement fort enrichissant. Et elle  enchaînait par quelques questions pour commencer notre fameuse séance. On commençait fort ! Je mis un instant pour réfléchir à la question et y répondre. C’était une question très intéressante à laquelle j’allais devoir répondre.


“C’est une très bonne question je dois vous dire. Il est vrai qu’on peut avoir une peur bleue de la voiture ou des transports en commun après avoir vu certaines blessures sur autrui. Il est vrai que certaines blessures peuvent être très effrayantes et nous donner envie d’arrêter de prendre la voiture. Il est vrai que quelquefois , nous, en tant que médecins légistes nous pouvons être assez déstabilisés par ce genre d’incident. Mais aujourd’hui, le patient que nous avions en face de nous n’était pas… Comment dire cela? Humm, disons que j’ai vu pire comme blessure. Comme je travaille depuis quelques années en tant que médecin légiste j’ai vu un panel de patients. Et il est loin d’être un de ceux qui… avaient des blessures terrifiantes à vie.”


Loin de moi l’idée de faire un classement des blessures les plus horribles, mais il fallait avouer que dans le métier on pouvait toujours voir pire. Cet homme pouvait encore marcher et il était reconnaissable. J’avais déjà vu des personnes défigurés, à peine leurs proches les avaient reconnus. La chute était plus dure pour la personne en question.


“Mais c’est aussi pour cela que les médecins légistes ont besoin de se détacher de leur métier. Auquel cas ils assimilent trop ce qui se passe ou du moins se voient à-travers de la personne en face d’eux. Et là c’est bloquant pour le médecin légiste et ses patients. Notre métier comme je l’ais dit est prenant. Et faire une assimilation de la victime est soi-même est mauvais.. J’ai d’ailleurs eu auparavant des sortes de blocages. Et c’était très déroutant car je n’arrivais pas vraiment à m’en détacher. Et pour le coup mon travail en pâtissait tout comme mon humeur.”


Il était vrai qu’il y a quelques années je me rappellais notamment d’une personne décédée, que j’avais eu à examiner et qui ressemblait fortement à ma soeur, ce qui m’avait mise très mal à l’aise. J’avais été très troublée de voir ces points communs qui me sautaient aux yeux. Comment ne pouvais-je pas assimiler cette personne à ma soeur ?


“Ah mais je n’ais exactement répondu à votre question. C’est compliqué d’y répondre je trouve. Je vais tenter d’être concise mais je ne vous promets rien.”


Je tapotais mon épaule, tentant de chercher une réponse à sa question qui était fort intéressante. C’est vrai, qu’est-ce qui faisait que je ne devenais pas paranoïaque? Je réfléchissais longuement à sa question . La paranoïa  c’était une sorte de peur permanente si je ne m’abusais pas. Dans tous les cas ce devait être une souffrance, on devait ressentir une sorte de menace de l’autre, sans raisons apparentes. Avais-je déjà pu ressentir ce genre de choses-là ? Non, pas vraiment. Peut-être un peu plus prudente dans la plupart de mes actions? Mais pas particulièrement. Je devais avoir fait ma vie comme d’habitude. Mais oui, certainement avec une plus grande prudence que ce soit en conduisant, en traversant un passage piéton ou autre.


“Dans mon cas, je pense que j’ai la tête sur les épaules. C’est ce qui doit me sauver en partie… Le fait aussi que cela fait quelques années que je pratique mon métier, que je travaille avec d’autres médecins légistes, le suivi psychologique aussi par la même occasion. Ce tout  nous aide en partie à ne pas plonger dans une possible paranoïa ou d’autres troubles qu’on pourrait avoir. Mais je pense qu’on doit avoir aussi une partie loisir, une partie où l’on sort un peu ou on s’aère l’esprit, on se change les idées. Pour ma part je pense que c’est comme dans tous les boulots, il ne faut pas qu’on soit focaliser que sur son travail. Il est vrai que notre travail est important, mais il  faut vraiment faire des pauses…. Oui c’est cela, il faut avoir un moment où on doit reposer notre esprit que ce soit au boulot avec une petite pause café où l’on raconte des bêtises, on prend des nouvelles d’intel, on discute comme n’importe quel être humain, où l’on parle des enfants, des anniversaires et j’en passe.  Pour répondre pleinement à votre question,  je ne suis pas devenue paranoïaque. En revanche plus prudente, certainement. Depuis longtemps, je sais que les patients que je reçois vivent des situations qui sont loin d’être faciles. On vit dans un monde qui est loin d’être utopique, et ça je le sais depuis bien longtemps. La plupart des médecins légistes ont déjà dû passer par un stade où l’on voyait déjà ces victimes. Dans un sens nous sommes habitués à voir cette violence. “


Je marquais une petite pause avant de reprendre.


“ En revanche, ce qui d’après moi, pourrait être dangereux pour nous, serait d’assimiler le patient, la victime avec un proche. Une partie des légistes vivent ça. Et je dois avouer que j’ai moi aussi vécu ça auparavant, ce qui était terriblement déstabilisant. “

Je la laissais analyser, prendre mes mots, les saisir dans ses mains. J’avais déjà répondu à ses questions, essayant de développer au mieux mes propos. l’expérience allait se révéler très alléchante...
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Ven 17 Fév - 22:39


Stephanie et Melia

Quand le stagiaire devient le maître de la séance

Stéphanie prend le temps de me répondre et développe bien son propos. Evidemment pour moi c’est la patiente idéale mais encore une fois, j’ai peu de chances de tomber sur quelqu’un comme elle lors d’un vrai rendez-vous ; les gens qui viennent uniquement par curiosité sont plutôt rares et de toute façon ce sont les psychanalystes qui les récupèrent ! Habituellement il faut une très bonne raison à un patient lambda pour pousser la porte d’un psy. Ça fait toujours un peu peur.
Pour résumer de ce que j’ai compris, le métier de médecin légiste nécessite pas mal d’expérience bien sûr mais aussi quelques prédispositions plus naturelles. Difficile de se construire une expérience si on ne tient pas le coup dès le début !
- […] ce qui d’après moi, pourrait être dangereux pour nous, serait d’assimiler le patient, la victime avec un proche. Une partie des légistes vivent ça. Et je dois avouer que j’ai moi aussi vécu ça auparavant, ce qui était terriblement déstabilisant.
Cette dernière réponse m’étonne le plus parce que je n’y avais pas pensé. Je me demande ce qu’on ressent devant un cadavre avec les mêmes traits qu’un proche. C’est déjà difficile de faire la part des choses avec les corps d’inconnus alors je ne peux pas imaginer ce que c’est avec un enfant ou quelqu’un qui ressemble à son père ou sa mère….
Même si elle me parle de prudence, je sens bien qu’elle n’est pas du genre paranoïaque… Je pense simplement que son métier l’a rendue plus réaliste. Oui, elle porte peut-être un regard moins optimiste que la plupart de gens sur le monde qui l’entoure mais en même temps contempler la violence humaine au quotidien lui permet de savourer avec sagesse la vie. Je note aussi que si elle se défend de classer les patients en fonction de leurs traumatismes son esprit pratique différencie la gravité des situations. Je suis entièrement d’accord avec ce point de vue : chaque personne à une manière différente de ressentir la souffrance et même s’il ne faut pas minimiser la douleur d’un patient parce que sa blessure n’est pas grave il est aussi important de ne pas se comporter avec chaque patient comme s’il était aux portes de la mort au risque de lui faire peur. A haute voix, je fais remarquer :
-Si j’ai bien compris, et même s’il faut toujours essayer de comprendre un patient individuellement, parfois il est utile aussi de le rassurer en lui montrant que sa blessure n’est pas si grave par rapport à d’autres pour lui montrer sa chance. Il ne faut pas faire de classement mais la relativisation n’est pas nécessairement à proscrire. Même si je suppose aussi que ça dépend des patients ; certains supporteront peut-être mal qu’on fasse des comparaisons. C’est à ce moment qu’on peut reconnaitre un psy avec plus ou moins d’expérience !
Je poursuis mes questions :
-Je vois que vous avez trouvé de nombreux moyens de mettre de la distance entre votre vie et votre métier. Mais est-ce que vous ne pensez pas que mettre trop de barrière entre ces deux parties peut amener à l’excès inverse d’un trop plein de sentiments ? Visiblement ce n’est pas votre cas mais avez-vous déjà rencontré un collègue se mettant à traiter les autres hommes comme il traitait ses cadavres en autopsie ? Je veux dire pour découper un corps il faut certainement parfois le considérer comme une sorte de morceau de viande si on ne veut pas se laisser emporter n’est-ce pas ? Et bien je me demande si une trop grande insensibilité peut mener à créer une personne ne considérant plus la vie humaine comme précieuse… un peu comme un soldat de retour de la guerre qui a vu tellement de cadavre que même en ne s’habituant pas à la mort elle devient normale.
Trop d’émotions mène, au même titre que pas assez à la Folie… Est-on condamné à la dépression ou à devenir un psychopathe si on ne parvient pas à rester au milieu ?

Code by Joy
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Mar 9 Mai - 17:40
"Oui tout à fait. Bon pas pour tous les cas parce qu’on peut avoir des accidentés avec d’énormes dégâts physiques. Comme par exemple la perte totale d’un membre que le médecin légiste doit vérifier. Le légiste doit s’adapter à son patient comme… Le psychologue avec son patient."

Ma psychologue du jour pose une très bonne remarque. J’argue un petit sourire tout en continuant. Elle est sur la bonne voie.

"C’est tout à fait ça, il faut que le légiste s’adapte au patient. C’est  comme… Bon ce n’est pas la même situation mais un employé d’une médiathèque se doit d’être accueillant envers un utilisateur. Le conseiller même, ou voir comment le mettre à l’aise tout en essayant de garder cette relation utilisateur et professionnel."

Ce petit entretien commence à bien me plaire. Elle suit la bonne voie. De plus, ça me plait. Elle peut se questionner à la fois sur mon métier et mon rapport avec mes patients et aussi se retourner les mêmes questions pour la relation psy et patients.

"Aha, très bonne question. Alors tout d’abord je ne pense pas avoir ouïe dire qu’un de mes collègues ait eu ce genre de choses.  Mais peut-être, je ne le nie pas. Cela peut exister. Je pense personnellement que ce n’est pas parce que je ne connais pas que ça n’existe pas."

Tout comme Dieu ou la 5ème dimension ou encore la vie après la mort ou encore les extraterrestres. Beaucoup de théories, certaines qui tenaient plus que d'autres. Et Beaucoup d'entre elles étaient ancrées depuis des siècles.

"Avec le début des séries télévisés incluant le médecin légiste, la thanatologie est réellement mis au centre. Cependant beaucoup de personnes oublient le côté humain. Nous n’avons pas que des cadavres à traiter dans notre métier. Comme vous l’avez vu, la victime de cet accident. Je ne sais pas si c’est bien mieux. Dans un sens, notre métier est plus reconnu. Mais de l’autre, certains oublient les autres côtés de notre métier et nous sommes indubitablement reliés au symbole de la mort. Alors que ce n’est qu’une facette parmi tant d’autres. Mais bon, je dois avouer que les autres cas que nous traitons ne sont pas des plus réjouissants."

Au final je ne répondais pas entièrement à sa question. Ce n’était pas compliqué. Et je n’ais pas de secrets. Enfin, je crois. De toute évidence, cela me questionnait sur mon métier en question.

"Mais pour répondre plus en profondeur à votre question, je dirais que nous avons une formation pour nous amener à adopter tel comportement. Comme par exemple un psy par rapport à un patient. On se doit d’être professionnel et ne pas outrepasser une certaine limite de la relation. On ne doit pas favoriser un patient à un autre. De plus la plupart des patients vivants passent par plusieurs professionnel. Par exemple les personnes qui ont été agressés, nous les prenons et les redirigeons vers un psychiatre."

Et pour d’autres c’était le psychologue.

"Il est vrai qu’au début de ma formation, j’avais peur de devenir stricte, ou plutôt une personne sans coeur, sans aucun sentiment. Un peu comme un personnage de roman qui a vu toutes les pires épreuves de la vie et qui en ressort bien vidé. Aujourd’hui je suis encore pleine de vie. Il faut avoir une certaine… Enfin un fort caractère. Pendant la formation on sait si on a les nerfs pour faire ce métier ou non. Si on a les tripes, comme diraient certains jeunes. Mais pour en revenir au sujet principal, je ne pense pas qu’il y ait déjà eu ce genre de choses dans notre service. Ou alors c’est très bien caché parce que je n’en ais pas entendu parler. Mais par ça, on peut dire que ça crée quelque chose. Par exemple, on tente de rechercher le contact avec d’autres personnes. Et en général, faut le dire, les personnes qui travaillent avec la mort tentent d’instaurer la bonne humeur. On tente de ne pas rester maraude. J’ai déjà eu des périodes où ça n’allait pas dans ma vie privée et le travail, bien qu’intéressant n’est pas forcément celui dans lequel j’irais me plonger. Mais avec les collègues à la machine à café, ça permet de bien décompresser. "

Et de raconter des blagues à tout va, de vérifier les derniers potins ou même les dernières bêtises de tel stagiaire. Ce contact permettait de changer d'atmosphère.

"En fait, ce travail bien qu’étant assez…négatif dirons-nous. Nous donne, à certains médecins, l’envie d’aller vers les autres de créer des liens. Mais plus avec des collègues ou en-dehors de notre lieu de travail. Je crois, que de cette façon, on arrive d’une certaine façon à outrepasser une barrière. A avoir une certaine relation avec l’extérieur. Puisque ici, on se doit de rester professionnel."

Et encore, le métier de médecin légiste était moins compliqué que celui d’urgentiste. Moins stressant peut-être. On avait pas une vie en jeu entre les mains. On avait pas le temps le jouait contre nous. Nous on avait un temps bien plus long. Et on n'avait pas de mort sur la conscience en tant que légiste.

"Je ne sais pas si vous arrivez pas me suivre mais effectivement la barrière est mince. A la fois on se doit d’être professionnel, d’adopter une certaine attitude mais ne pas être trop proche. Et à la fois on doit les considérer comme des patients. Mais comme on a l’extérieur, les collègues qui peuvent nous soutenir et même un psychologue je pense qu’on peut tenir. Cependant, je pense qu’on peut aussi aboutir à un  burn-out. Une mauvaise journée, une mauvaise passe dans la vie. Il suffit parfois d'un rien pour que tout bascule."

Je me paraphrase certainement de nombreuses fois, mais je tente au mieux de me faire comprendre par la psychologue et de montrer que l'humain n'est pas simple. Et ses pensées non plus. l'humain est très complexe et peut même être en lui-même un paradoxe incroyable.
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