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You shall respect me | Jax
✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
Ann Pembroke

Ann Pembroke
Mutant
More about you : You shall respect me | Jax Tumblr_pyrc79iDEj1ys2ezuo1_400

Codename : The Headless Queen
Pouvoirs : Dôtée d'un pouvoir de régénération lui permettant de guérir de toute blessure, Ann est également immortelle.
Emergence :
You shall respect me | Jax Fonddr115 / 55 / 5You shall respect me | Jax Fonddr11
Maitrise :
You shall respect me | Jax Fonddr115 / 55 / 5You shall respect me | Jax Fonddr11
Messages : 394
DCs : April . Harry . Gemma . Samira . Noah . Abigail . Nebula . Jodie
Pseudo : lothlorien

https://houseofm.forumactif.org/t1191-ann-pembroke-by-daily-proof-you-shall-me-find-to-be-to-you-both-loving-and-kind https://houseofm.forumactif.org/t1172-the-headless-queen

Sam 12 Nov - 22:19


"You shall respect me"

You can try and take away my crown but I will never let my kingdom down


Comment en était-elle arrivée là? Cette question ne cessait de la hanter depuis le jour où elle avait été faussement accusée. De reine, elle était passée au statut de moins que rien. Jamais elle n'avait connue un statut plus bas. Et dire qu'elle avait été la reine consort d'Angleterre. Seule, elle avait réussi à s'accrocher à l'homme qu'elle aimait, refusant de n'être qu'une simple maîtresse. Seule, elle l'avait convaincue d'obtenir un divorce. Il avait changé le pays pour elle et seulement pour elle. Et à présent, le voila marié à cette Jane Seymour qui ne savait écrire que son propre nom. Si seulement Anne avait su tenir la promesse qu'elle avait longtemps faite à Henry. Lui donner un fils. C'était tout ce qu'il avait toujours désiré. Un héritier pour le trône. Un successeur. Mais Anne lui avait donné Elizabeth. Sa chère petite fille qu'elle avait malgré tout aimé passionnément. Sa petite fille qu'elle ne pourrait plus jamais voir. Qu'allait-il lui arrivée à présent? Sa fille était considérée comme une bâtarde. Comme la fille de la putain Anne Boleyn. Cette dernière ferma les yeux, la douleur la terrassant de l'intérieur. Elle retint ses larmes du mieux qu'elle put, alors qu'elle s'inquiétait pour son avenir mais aussi et surtout, pour celui de sa fille.

Elle rouvrit les yeux lorsqu'elle entendit Appius entrer dans la pièce. Il la sortit de sa torpeur et la replongea dans l'affreux présent. Pour la énième fois, Anne observa ce qui l'entourait. Une chambre d'auberge. Une petite auberge miteuse dans laquelle elle était contrainte de dormir pour la nuit. On était bien loin du confort et de la propreté qu'elle avait toujours connue. Ce lieu n'était pas fait pour elle. Il était indigne d'elle. Jamais elle n'aurait posé un pied dans la demeure si elle était toujours reine. Et ses vêtements, elle ne voulait plus les voir. Ses vêtements de style français lui manquaient. Si seulement elle avait pu garder une ou deux robes. A présent, elle était hideuse dans ces nouveaux vêtements que jamais elle n'avait envié aux plus défavorisés.

Elle lança un regard à Appius. Heureusement qu'il avait été là pour l'aider. Qui sait ce qui lui serait arrivé s'il ne l'avait pas déterré. Néanmoins, la cohabitation n'était pas des plus joyeuses. Le mode de vie du combattant increvable ne convenait pas à Anne qui le suivait depuis plusieurs semaines. La tension montait de plus en plus chaque jour. Mais au moins avait-elle quelqu'un à qui parler.

- La cour me manque. Tout n'était qu'apparence mais c'est à ce monde que j'appartiens. Pas ça. dit-elle en accentuant le dernier mot, une mine dégoûtée sur le visage. Néanmoins, j'ai entendu dire que la cour avait perdu de son charme depuis que cette Jane Seymour avait pris ma place. Cette femme n'a jamais eu ni personnalité, ni style.

On pouvait clairement entendre son mépris dans la voix. Elle n'avait pas une haute opinion de la nouvelle reine. D'ailleurs, elle ne la considérait pas comme telle. Cette putain avait eu l'audace de séduire le Roi alors même qu'Anne était encore l'épouse de ce dernier. D'autres lui diraient que le même schéma se répétait mais Anne ne voulait rien entendre. Certes, elle avait un jour séduit le Roi alors qu'il était marié à Catherine d'Aragon mais leur amour était réel. A présent, elle était convaincue qu'Henry appréciait cette Jane dans l'espoir qu'elle lui donne un héritier mais surtout parce qu'elle lui était obéissante. Le Roi pouvait bien en faire ce qu'il voulait.

- Si elle lui donnait un héritier, le statut d'Elizabeth serait plus compromettant que jamais. Ma pauvre fille... Comment va-t-elle grandir sans sa mère? Elle a besoin de moi.

Anne laissa passer quelques secondes de silence avant de se tourner subitement vers Appius.

- Je dois retourner en Angleterre. Je dois parler à Henry. Je ne peux rester ici, dans cette misérable auberge, sans rien faire! Peut-être pourrais-je trouver de quoi prouver mon innocence! Henry pourrait me pardonner, rejeter cette sale Seymour et me reprendre pour épouse. Avec ces mystérieux pouvoirs que je possède, nous procréerons autant d'enfants qu'il le faudra pour avoir un fils! Et Elizabeth ne serait plus considérée comme une bâtarde!

Anne était animée par un feu ardent. Soudainement, elle était convaincue que son ancienne vie pouvait lui revenir. Qu'elle pouvait reconquérir celui qui lui avait brisé le cœur, retrouver sa couronne et surtout, retrouver sa fille Elizabeth.  

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Lun 21 Nov - 2:16



"You Shall Respect Me"


Anne & Richard








Appius porta bien des noms durant toute son existence, bien des titres, bien des surnoms et bien des visages. Chaque vie se devait d'être différente, un nouveau métier, une nouvelle origine, un nouveau passé. Il fut bien compliqué pour notre homme de pas s'emmêler dans ses débuts mais, avec l'expérience de la chose, changer de vie était devenu aussi simple que changer de chemise, ou du moins, quand la chemise fut inventée, cela va de soit. Être immortel ne fut jamais de tout repos et, bien que ne pouvant mourir sous les coups de ses persécuteurs, passer quatre-vingt-dix ans en cellule était tout de même long, tout comme les coups restaient douloureux. Changer de vie était parfois simple pour lui, comprenant que l'attachement était une bien mauvaise chose pour quelqu'un comme lui, capable de traverser les ères et les âges pratiquement sans prendre une ride. Malheureusement, il lui arriva bien des fois de s'attacher un peu trop, de fonder une famille, de se faire des amis fidèles, ou encore d'avoir une vraie loyauté envers un quelconque monarque ou un quelconque seigneur de guerre. Ceci dit, cette loyauté et cet attachement finit par lui apporter quelqu'un comme lui, quelqu'un d'unique et d'égaré. Cette histoire se place durant le seizième siècles, quand il portait le nom de Richard, général sous les ordres du roi Henry VIII. À cette époque, l'officier s'était rapproché de la reine, Anne Boleyn, mais pas d'une façon irrespectueux, cela va de soit. C'était une femme élégante, d'une grande beauté, qui s'était toujours montré agréable et respectueux envers cet homme qui semblait être sorti de nulle part pour gagner des batailles que l'ont pensait perdues d'avance pour ce nouveau roi. Il y avait un certain respect pour ses faits d'armes et, peut-être même une admiration quelconque pour cela.

Dans tous les cas, l'homme s'était relativement approché de la famille royale et était dans ses bons papiers. Plus que son joli minois, il y avait un petit quelque chose de très particulier qui avait attiré l’œil de l'infatigable, une propension à la guérison miraculeuse. Des maladies qui auraient pu et, qui auraient du la terrasser n'avaient pas raison d'elle, tout comme des fausses-couches. Avec le temps, le soldat s'était mis à penser, à espérer même, que cette femme soit comme lui. Un désir grandement égoïste, il fallait bien l'avouer, afin de ne plus être seul dans cette errance sans fin, même s'il connaissait la douleur d'un tel sort. La suite de l'histoire, vous la connaissez sans doutes tous et toutes, la décapitation, l'enterrement des plus étranges et, plus jamais on ne parla de cette femme au destin tragique. Pour en avoir le cœur net, l'homme la sortit de ce cercueil qui n'en était pas un et, comme il l'avait imaginé, la belle était tout comme lui, incapable de répondre à l'ultime question, de la vie après la mort. Pour son bien, tout deux fuirent l'Angleterre pour trouver refuge en France, le temps de se reposer et de trouver un plan pour la suite. Durant ce début d'épopée, le dernier centurion lui expliqua ce qu'il y avait à savoir sur son sort, sur sa nouvelle vie, ce qu'elle devait faire et ne pas faire pour ne pas être dans la merde jusqu'au cou. Bien entendu, tout cela ne lui plut pas vraiment.

Les auberges que fréquentaient les deux fuyards n’étaient pas vraiment au goût de l'ancienne reine, bien trop habituée à l'abondance de richesses, les dorures, les draps hors de prix et surtout à ce qu'on la serve. Ceci dit, Richard avait opté pour les rades, afin de ne pas attirer l'attention, mais aussi, pour ne pas épuiser ses économies. Dans la précipitations, notre ami n'avait apporté qu'un coffret pour ce long voyage, tant les choses s'étaient précipités. Ce jour-là, comme tous les matins, l'immortel s'était levé tôt pour essayer de trouver un quelconque travail journalier, ne serait-ce que pour économiser quelques jours d'auberge, tout en glanant quelques informations à droite et à gauche sur tout ce qui pouvait bien se passer dans les alentours. Quand il rentra enfin, bredouille, de son expédition, l'ancienne reine semblait tout juste se réveiller et, sans même le saluer, se mit à se plaindre, de son ancienne vie, tout en se montrant relativement méprisante envers la nouvelle épouse du roi d'Angleterre, ce qui amusa l'homme. Ceci dit, plutôt que de se moquer ou encore de la piquer, il préféra avoir des mots qui, il l'espérait, pouvait lui remonter un peu le moral. « Notre bon roi a effectivement perdu au change. La nouvelle reine ne vous égale en rien, j'ignore même pourquoi il a fait ce choix. J'ai toujours su qu'il appréciait les belles femmes, comme nous tous, je gage, pourtant, je n'ai jamais trouvé cette femme particulièrement agréable à l’œil, surtout en comparaison à notre ancienne reine. » Richard eut un léger rire, amusé, avant de reprendre avec douceur. « Je suis désolé de ces endroits dans lesquels je vous loge, malheureusement, il vous faudra vous y faire, pour un moment. Lorsque nous serons installés, loin d'ici, je nous obtiendrais une maison confortable. Cela n'égalera pas un château, mais cela sera bien plus agréable pour vous. »

Rapidement, la conversation en arriva à sa chère fille, très jeune encore à l'époque, pensant qu'elle ne s'en sortirait pas sans elle, que sa place auprès de son père était compromise, avant de s'enflammer auprès d'un possible retour en Angleterre, espérant récupérer son époux, sa place et surtout évincer Jeanne Seymour, espérant que son retour soit bien vu qu'on la pardonne et qu'elle puisse avoir une longue descendance. L'immortel ne put que longuement soupirer face à cet énième crise. Alors, avec un air autoritaire, il prit la parole, tranchant. « Nous n'irons pas en Angleterre, non. Nous allons continuer notre route vers l'Est. La Transylvanie, ou la Moldavie peut-être. Ce sont de magnifiques contrées, je gage que celles-ci vous séduiront. » Qu'il ponctua par un doux sourire. Oh, l'idée ne lui plairait pas, mais c'est ce qu'ils devaient faire, il fallait cependant lui être bien plus convainquant que cela. « Ne vous inquiétez pas pour votre fille. N'avez-vous jamais vu ce regard qu'Henry portait sur sa fille ? Son regard s'illuminait quand il l'apercevait, il fera un bon père et puis … Il me semble qu'il y a bien pire situation que d'être princesse d'Angleterre, ne pensez-vous pas. Quant à votre retour … Il me semble que c'est là une des pires idées que vous ayez pu avoir durant votre existence, ma chère. Tout le monde a vu ce qu'il s'est passé. Tout le monde le sait, pas une personne ne saurait ignorer le sort d'Anne Boleyn dans tout le Royaume. Que pensez-vous qu'il se passera lorsqu'on vous reverra. Pensez-vous vraiment que l'on vous accueillera les bras ouverts ? Non, loin de là, bien loin de là. L'on vous accusera de sorcellerie, ou d'avoir pactisé avec le démon. Que pensez-vous que l'on fera à vos proches avec ce genre d'accusations ? On vous brûlera, en premier lieu. Vous avez beau être incapable de mourir, la douleur, vous la ressentirez et, je peux vous assurer qu'il n'y a rien de pire que de sentir sa chair brûler et fondre, en boucle durant d’innombrables heures. » Richard se tut un instant, regardant avec une certaine douleur son bras droit, une mimique de dégoût s'affichant sur son visage, mélangée à une pointe de douleur, se remémorant un passage sur un bûcher, quelques siècles auparavant, un des pires moment de sa longue vie, à n'en point douter. « Quant à votre fille, votre sœur, votre père et votre mère, ils connaîtront un châtiment identique. Peut-être même seront-ils torturés un long moment avant cela. Pensez-vous toujours que cela soit une bonne idée ? Certainement pas. Votre fille, vous pourrez la revoir, d'ici trente ans, peut-être, lorsque tout le monde vous aura oublié. Une dernière chose, ne vous méprenez pas. La vie éternelle n'a rien d'un don, c'est la pire malédiction que l'on puisse imaginer, rappelez vous-en. »

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Ann Pembroke

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Ven 30 Déc - 21:51


"You shall respect me"

You can try and take away my crown but I will never let my kingdom down


A quoi bon être immortelle si vous étiez rabaissé au rang de moins que rien? Ce don était un vrai cadeau du ciel. Du moins, c'est ce qu'elle avait cru lorsqu'Appius l'avait déterré. Elle qui pensait sa vie être terminée à un si jeune âge avait survécu à une décapitation et apprenait que jamais elle ne pourrait mourir. Elle avait alors pensé que Dieu avait été clément avec elle. Mais à présent qu'il lui était interdit de reprendre sa vie là ou elle avait été si subitement arrêtée, Anne se demandait si ce n'était pas là un cadeau empoisonné du diable plutôt. Qu'avait-elle fait pour mériter cela? Déjà innocente des charges qui avaient été tenu contre elle, voila qu'elle était punie une nouvelle fois en ne pouvant plus revoir ceux qu'elle aimait. Réduite à savoir l'amour de sa vie dans les bras d'une autre, à vivre alors que son frère n'était plus et à avancer sans pouvoir épauler sa petite fille pour les prochaines années à venir. Au moins était-elle réconfortée par les paroles d'Appius, son sauveur, qui partageait son point de vue quant à la nouvelle reine et qui lui montrait le respect qu'elle avait mérité après être montée sur le trône aux côtés d'Henry. Pour sûre cet homme savait y faire pour flatter son ego. Des siècles d'expérience. Avec un léger sourire satisfait au coin des lèvres, Anne écouta son désormais compagnon de voyage lui assurait qu'il lui trouverait une maison confortable dans laquelle s'installer. Heureusement qu'elle l'avait à ses côtés. Il était au petit soin avec elle et elle en avait désespérément besoin maintenant qu'elle n'avait plus personne d'autre. Seule, elle ignorait ce qui aurait pu lui arriver. Se serait-elle débrouillé pour trouver de quoi se nourrir en ayant plus aucune richesse, toit sous lequel loger et famille pour l'aider? Anne, qui avait toujours voulu l'indépendance des hommes de sa famille dans sa vie, se rendait compte que si elle s'était retrouvée seule, leur aide aurait été des plus bienvenues. Néanmoins, et malgré la bonne volonté d'Appius, Anne n'était pas satisfaite. Une simple maison alors qu'elle avait été habituée aux châteaux du Roi Henry VIII, ce n'était pas acceptable. Si son rang n'avait pas été si élevé, elle s'en serait contentée. Mais elle avait été reine. Elle devait retrouver son statut au sein de la cour.

Cependant, Appius campait toujours sur la même position. Malgré sa détermination à rentrer en Angleterre, son compagnon refusait et insistait pour continuer leur route vers l'est. Le sourire d'Ann disparut et un air contrarié et colérique apparut sur son visage.

- Croyez vous que j'en ai quelque chose à faire de la Transylvanie, ou de la Moldavie? Je suis anglaise et de ce fait, c'est à l'Angleterre que j'appartiens! Et n'osez plus soupirer avec une telle suffisance. Dois-je vous rappeler à qui vous vous adresser?

Au grand jamais on aurait osé soupirer à ses dires quelques semaines plutôt. C'était un réel affront qui aurait valu à quiconque de lourdes représailles au sein de la cour. D'accord, elle n'était plus la reine consort de l'Angleterre mais c'était tout comme! Elle avait été reine et de ce fait, Appius lui devait du respect.

- Vous croyez connaître Henry n'est-ce pas? Ce regard attendrie et bienveillant qu'il portait à Elizabeth ne sera plus, je vous le garantis. Il pense être la risée de l'Angleterre car il croit que son ancienne femme, celle pour qui il a tant sacrifié, l'a trompé avec multiples hommes dont son propre frère! Lorsqu'il regardera Elizabeth à présent, il verra mon visage et ressentira la haine qu'il a fini par me porter. Et vous devriez savoir qu'il lui a déjà retiré le titre de princesse!

Cela lui faisait tellement de mal de le déclarer à voix haute. Oui, l'homme qu'elle aimait la haïssait à présent et était bien heureux de l'avoir faite décapité. Elizabeth, leur fille? Elle avait tout perdue à cause de ceux qui avaient accusés Anne des pires atrocités. Sa pauvre fille... La détresse que ressentait l'ancienne reine consort d'Angleterre était si intense qu'elle était plus convaincue que jamais qu'elle devait retrouver sa fille pour la protéger. Peut-être pourrait-elle l'emmener avec elle? Non... Elle serait retrouvée et de toute manière, elle ne lui souhaitait pas cette vie minable à dormir dans des auberges miteuses.

- Comment osez vous?! s'insurgea-t-elle à nouveau lorsqu'il déclara que retourner en Angleterre était une des pires idées qu'elle avait eu dans son existence. Henry m'aimait et je sais que je peux le conquérir à nouveau! Et une fois que cela sera fait et que je serais à nouveau la reine, plus personne n'aura le droit de dire du mal à mon sujet!

Elle était si enragée qu'elle ne voulait pas admettre qu'Appius avait raison. Bien sur qu'il avait raison. Si on la croyait être une sorcière, c'en serait définitivement fini pour elle. Ils trouveraient le moyen pour qu'elle ne revienne plus jamais à la vie. Sa réputation serait encore plus basse qu'elle ne l'était déjà. Ce serait la fin de toute sa famille, de sa lignée. Elizabeth n'aurait plus jamais aucun espoir de monter sur le trône d'Angleterre. Elle ne pouvait se permettre d'effacer ce mince espoir. Mais bien entendu, elle était trop hors d'elle pour l'admettre et le comprendre sur le moment.

- Attendre une autre vie pour voir ma fille? Que pensera-t-elle de moi alors?! Elle n'a pas même quatre ans. Ses souvenirs seront depuis longtemps effacés de sa mémoire! Et rassurez vous, j'ai très vite compris que ce n'était pas un don mais une malédiction si la condition était de vivre comme vous, cracha-t-elle.
 

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Mar 21 Fév - 21:14



"You Shall Respect Me"


Anne & Richard








Avec l'interminable vie qu'avait mené Appius, des forts caractères il en avait connu. Des rois et reines imbus de leur personnes, qui se croyaient tout permis, qui pensaient que tout leur était dû, il en avait vu passer un ombre incalculable. Des Généraux, des seigneurs de guerre, des conquérants qui se pensaient au-dessus des hommes, l'Histoire en avait retenu des milliers et des milliers de noms. Peut-être était-ce par chance, peut-être était-ce par malchance, mais notre homme en avait côtoyé de nombreux et de grandement connus, Cesar, Cléopatre, Constantin, Tokugawa, ou encore Vlad l'empaleur. Tous s'étaient crus supérieurs, tous pensaient n'avoir besoin de personne pour réfléchir, penser et agir. Le pouvoir, l'ambition, la richesse et leur renommée avait fini par leur monter à la tête, les transformant petit à petit en être stupides pour la grande majorité. Mais de tous, cette Ann Boleyn se démarquait particulièrement. Oh, elle avait eu une vie remplie de richesses et de pouvoir, mariée à l'un des hommes les plus puissants d'Europe et peut-être même du monde. Pourtant, son destin fut tragique et, de grande reine, cette femme ne devint plus qu'une moins que rien. Personne ne la savait en vie si ce n'était son interlocuteur, de fait, tout le luxe qu'elle avait pu connaître de part le passé lui fut retiré à jamais. Pourtant, la présumée morte ne semblait guère avoir conscience de ça, se donnant de grands airs de reines. Certainement que Richard n'aurait pas dû rire. Sans aucun doutes, qu'il aurait dû se retenir mais … Du temps où cette jeune femme était bel et bien reine, il n'aurait rien pu dire, mais là … Peut-être était-ce le bon moment pour la remettre à sa place, lui faire comprendre ce qu'advenait de sa vie. « Ah ? Dites-moi, qui êtes-vous ? Mieux, qu'êtes-vous ? Une mendiante ? Si vous donnez votre nom dans la rue, on vous prendra au mieux pour une folle, ou une folle. Vous n'existez plus dans ce monde. Je vous traite avec respect, mais ne me poussez pas à bout. Dois-je vous rappeler où vous seriez sans moi ? Dois-je vous expliquer l'horreur de l'existence que vous mèneriez sans moi ? Pouvez-vous ne serait-ce qu'imaginer ce que vous auriez pu vivre si je ne vous avais pas déterrée ? Passer votre vie entre quatre planches, sans avoir la possibilité de mourir, ni de sortir. Vous devriez me montrer bien plus de respect, votre majesté. » Sur ses mots, notre homme eut un léger sourire en coin, moqueur. « Mais, peut-être devrais-je vous laisser ici seule, sans argent, en territoire franc, je suis certain qu'ils sauront comment s'occuper d'une femme qui se prétend issue de la noblesse anglaise. Vous ne savez rien de la vie, vous n'avez vécu que dans le luxe et l'abondance, vous ignorez tout de la réalité. Soit vous m'écoutez et me suivez, soit vous tentez votre chance seule et sans le sous ici. Par chance, vous êtes plutôt belle femme. Je suis certain que vous trouverez un moyen de vous débrouiller. » Oui, le message était plutôt sec et froid, mais dans l'esprit de l'immortel c'était peut-être le seul moyen de lui faire comprendre les choses. Encore que, la belle avait un caractère particulièrement difficile et, lui faire entendre raison tenait probablement du miracle. En vérité, il se voyait beaucoup en elle, lorsqu'il était jeune, très jeune. Imbu de lui-même, certain d'être au-dessus des autres, pour finalement se rendre compte qu'il n'était rien, qu'il n'avait personne. Cela entraîna bien entendu une grande dépression, de nombreuses tentatives pour mettre fin à son interminable existence, malheureusement en vain. Même si s'occuper d'une personne si … Enquiquinante l'exaspérait, il était le mieux placé pour l'aider. Non, il était peut-être le seul en mesure de le faire.

Rapidement, la conversation s'envenima presque et l'ancienne reine sembla énervée des propos de son bienfaiteur. Il était question du roi Henry, d'amour, de trahison, de pardon, de leur fille qu'elle semblait pouvoir retrouver comme par magie. Ann semblait comme nager en pleine féerie. Elle semblait certaine que tout allait rentrer dans l'ordre, que tout allait redevenir comme avant, que son mari le reprendrait comme épouse et qu'elle retrouverait sa fille, comme si de rien n'était. Attendre des années pour revoir sa fille lui semblait impossible et irréalisable. Alors, une nouvelle fois, Richard dut se montrer ferme et froid. « Tout ce que je vois, c'est une femme égocentrique et irresponsable. On s'en fout de ce que vous pensez, ou de ce que vous ressentez. La seule chose importante en ce monde, c'est votre fille. Rien d'autre ne doit compter que sa vie et son bonheur. » Soupirant longuement, notre homme finit par reprendre, avec un peu plus de douceur. « Il faut que vous compreniez une chose. Ann Boleyn est morte aux yeux du monde. Le roi ne reniera pas sa fille. Cependant, après avoir eu la tête coupée, si vous réapparaissez, que pensez-vous qu'il adviendra de votre fille, après qu'on vous ait mis sur le bûcher ? Ils lui feront subir le même sort. Vous voyez, la douleur physique ... » En disant ses mots, l'homme remonta une de ses manches, dégaina un poignard qu'il vint enfoncer dans son avant-bras, sans la moindre hésitation. Il y eut du sang, un léger grognement, mais, le couteau retiré, la plaie commençait déjà à se reformer. « L'on peut s'y accommoder avec le temps. Elle sera toujours présente, mais vous finirez par vous y faire, comme une simple piqûre. Cependant, voir vos enfants mourir devant vos yeux, cela vous hantera toute votre existence et, si par malheur leur mort est de votre faute, vous n'en dormirez pas, durant des siècles. Croyez-moi, je sais de quoi je parle. Tôt ou tard, vous devrez m'écouter, me faire confiance et surtout, vous dire que je sais ce que je fais. J'approche les deux mille ans, ne pensez-vous pas que qu'il faille écouter ce que j'ai à vous transmettre ? Je sais à quel point il est douloureux de vous détacher de votre enfant, le visage de ma fille … Ma première fille, est encore gravé dans ma mémoire, je le vois toutes les nuits en songe. Je ne peux que partager votre peine mais … Pensez à sa sécurité avant d'écouter votre cœur chagriné, retourner la voir maintenant serait trop dangereux. Si … Si cela peut vous rassurer, les années, les décénies, puis les siècles, cela finira par vous paraître de plus en plus rapide, à tel point que vous ne verrez plus le temps passer. Alors s'il vous plaît, ma Dame, écoutez-moi. »

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Sam 11 Mar - 18:59


"You shall respect me"

You can try and take away my crown but I will never let my kingdom down


Appius n'était nullement impressionné par l'ancienne reine et cette dernière s'en offusquait de seconde en seconde. Quelques jours plus tôt, il aurait été emprisonné pour le quart de ce qu'il avait osé lui dire. Elle, qui avait été reine.

Mais c'était hélas bien la vérité. Elle n'était plus reine et bien qu'elle avait été la femme la plus puissante d'Angleterre un jour, Anne Boleyn n'était plus cette femme. Ainsi, elle écoutait son sauveur et admettait avec grande peine que ce qu'il disait était la vérité. Oui, que serait-elle devenue sans lui? Combien de temps aurait-elle été coincé dans une boîte s'il n'était pas intervenu? Des mois? Des années? Des siècles? Elle ne voulait pas y penser. Et pourtant, l'échappatoire qu'on lui offrait n'était pas suffisant à ses yeux. Comment le serait-ce un jour alors qu'elle n'avait connu que richesse toute sa vie?

Lorsqu'il menaça de la laisser seule, Anne commença à reprendre lentement conscience de la réalité. Elle avait envie de croire qu'elle s'en sortirait parfaitement sans lui mais elle savait que ce serait bien trop dangereux. Oui, elle ne connaissait pas le monde réel. Comment s'en sortir sans le moindre argent et sans même quelqu'un sur qui compter? Même si elle ne l'admettrait probablement jamais à haute voix, l'immortelle avait encore besoin de cet homme qui lui avait évité de grandes souffrances. Cependant, son coup ne se fit pas attendre lorsqu'il osa insinuer que ses charmes pourraient l'aider à survivre. La gifle avait raisonné dans leur minuscule chambre avant qu'Anne ne décide de reprendre la parole.

- Je ne suis peut-être plus rien à vos yeux et ceux du reste du monde, mais je refuse que vous me traitiez ainsi. Oui, vous m'avez sauvé et oui, je vous en suis reconnaissante. Mais j'ai encore du respect pour moi-même et je ne vous laisserais pas me parler ainsi.

Qui aurait du respect pour elle sinon elle-même? Elle avait tout perdu mais elle refusait qu'on lui enlève la dernière chose à laquelle elle pouvait continuer de s'accrocher. Sa confiance en soi, que cette dernière soit fragilisée ou non.

Les derniers mots qu'Appius lui asséna firent retomber l'enthousiasme qu'Anne avait eu quelques secondes plus tôt. Une nouvelle fois, il lui rappelait la réalité de ce qu'il adviendrait si elle tentait de retrouver son ancienne vie auprès du roi. Sa pauvre Elizabeth, dont le sort était déjà si incertain, serait alors en grand danger. Elle ne pouvait le permettre. Pour sa sécurité, pour permettre à sa fille de vivre et d'espérer pouvoir monter un jour sur le trône d'Angleterre, Anne devait se résoudre à rester hors de sa vie. Contrainte à vivre une vie qui n'était pas pour elle et ce pour l'éternité.

Ses mains se mirent à trembler et, sentant les larmes venir, Anne regretta de ne pas avoir d'alcool dans lequel se noyer. N'arrivant pas à contrôler ses émotions, l'immortelle sentit l'air lui manquer petit à petit. Son monde s'écroulait, tout comme elle. Elle se tourna face au mur, pour cacher son visage, puis, soudainement, donna plusieurs coups contre le bois. La douleur lui arracha un cri mais lui donnait également un sentiment de délivrance. Elle observa alors les coupures et hématomes s'effacer de sa peau comme si de rien n'était. Puis, elle recommença. Encore et encore, oubliant tout autour d'elle. Elle voulait se faire mal, elle voulait défier ce satané pouvoir qui la guérissait et atténuait sa douleur dans les secondes qui suivaient les coups. Elle voulait briser cette main comme sa vie avait été brisée.

Mais elle sentit les mains d'Appius se poser fermement sur ses épaules et l'éloigner du mur. Elle tenta de se défendre mais le combattant était bien trop fort pour elle et c'est sans ménagement qu'il la poussa sur le lit miteux sur lequel elle atterrit lourdement, coupant court à sa propre séance de torture. Ne se sentant pas la force de se relever, Appius l'en aurait empêché de toute manière, Anne ramena ses jambes contre son torse et sentit ses larmes couler de manière incontrôlable sur ses joues. Elle se sentait misérable. Elle était misérable.

- Pourquoi dois-je vivre? Pourquoi? laissa-t-elle échapper dans une plainte.


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Dim 19 Mar - 23:47



"You Shall Respect Me"


Anne & Richard








Une gifle. Combien d'années cela faisait-il qu'Appius n'en avait pas reçu ? Des années, des décennies sûrement, peut-être même un siècle, ou deux. Durant de longs moments, notre homme n'eut guère le temps de se poser, de souffler, de fonder une famille, ou encore ne serait-ce que de se rapprocher d'une femme. En prendre une, ainsi, sans réellement s'y attendre, lui fit étrangement du bien, lui rappelant même quelques lointains souvenirs qui ne purent qu'animer son cœur. Ce coup le fit sourire et même rire et ce, malgré le choc qui retentit dans la pièce, ainsi que la chaleur sur cette joue qui avait accompagné ce bruit. Cette réaction lui avait fait plaisir, sans nul doutes, comme s'il était sur la bonne voie. Une reine ne serait jamais une élève facile, ni une compagne de route des plus apaisantes, dès le moment où l'immortel la prit sous son aile, il savait que le chemin serait long et difficile, mais ça, c'était la preuve d'un joli pas en avant. « Enfin une réaction sensée. Madame. » Riant un peu plus, le dernier centurion se caressa la joue de son index, avant de reprendre d'un ton plus calme et joyeux. « Vous vous méprenez sur mon compte. Si vous n'étiez rien à mes yeux, pensez-vous que je me serais encombré en vous amenant avec moi ? Vous avez été une reine que j'ai apprécié et je ne souhaite pas que vous affrontiez ce monde, sans guide, sans aide, sans rien. Tout ce que je souhaite c'est vous faire ouvrir les yeux, que vous compreniez à quel point le monde des gens d'en-bas est bien différent de celui dans lequel vous avez vécu toute votre vie. Tout ce que je veux vous dire c'est que … Sans argent, sans savoir sur ce monde, les choix qui s'offriront à vous ne pourront être que limités et … Rassurez-vous, je ne vous laisserez pas ... » D'une moue gênée et presque triste, Richard pointa du doigt la robe de son ancienne reine en faisant des zig-zag de son index. « Faire ça. Je ne suis peut-être pas respectable à vos yeux, je ne suis peut-être pas d'ailleurs la personne avec qui vous voudriez passer votre immortalité, mais j'ai été chevalier. Plusieurs fois. J'ai même fait parti des premiers chevaliers de vos contrées en séjournant à la Table Ronde, j'ai … Quelques restes de bon sens et de valeur. Et … S'il vous plaît, cessez de vous rabaisser en disant que vous n'êtes rien. Penser ce genre de sottises finira par vous détruire et … Vagabonder à travers les âges en n'étant plus que l'ombre de soi-même est un fardeau des plus horribles, croyez-moi. »

Durant sa longue vie, Appius ne fut jamais un grand orateur, on le reconnut de nombreuses fois comme un grand chef de guerre, un combattant hors pair, un conseiller même parfois, mais lorsqu'il s'agissait de devoir trouver les mots, notre homme avait toujours eu quelques petits soucis. Bien trop franc et direct, bien trop peu dans la douceur et les sous-entendu, cela lui valut bien souvent du tort. Il aurait tant voulu lui expliquer les choses d'une meilleure manière mais, les mots qu'il avait employé pour lui parler de sa fille et de sa nouvelle vie finirent par faire lâcher les nerfs d'Anne. Des larmes finirent par couler le long de ses joues et, sûrement pour se cacher, par fierté ou autre, la belle se retournât vers le mur, avant de ruer de coups celui-ci, ce qui lui arracha quelques cris de douleur et de hargne. Lassé par tout cela, notre homme s'approcha d'elle, l’attrapa avec fermeté par les épaules et, malgré qu'elle tentait de se débattre, il l'envoya sur son lit où, étrangement, elle se montra un peu plus calme et docile, se contentant de ramener ses jambes contre son torse, tandis que ses larmes continuaient de couleur, enfin, une plainte désespérée s'échappa de ses lèvres sur la raison de son existence. Appius en eut le cœur noué. Alors, avec douceur, l'immortel s'assit face à elle en lui tendant un tissus, espérant qu'elle puisse sécher ses larmes avec ou au moins se calmer ne serait-ce qu'un peu. Rapidement, il se pencha vers sa besace pour y sortir une outre remplie de vin français qu'il lui tendit, peut-être cela pourrait l'aider. « Je n'ai malheureusement pas la réponse à cela. Vous êtes née ainsi, peut-être êtes-vous une élue quelconque d'un quelconque dieu ? Peut-être êtes-vous amenée à faire de grandes choses ? Je ne saurais vous le dire. Je suis né simple humain, mais ma fierté et mon orgueil m'ont fait attiser la colère d'une sorcière qui m'a ainsi maudit. Je n'ai jamais pu que m'en prendre à moi même et malheureusement, pour cela, je ne saurai vous aider. Cependant, ce que je peux vous dire, c'est que si vous donnez un but à votre existence, les années à traverser vous seront plus facile. Ou du moins … Moins pénibles et douloureuses. Errer sans but durant des siècles pourrait vous détruire, encore et encore. J'ai vécu ça, pendant je ne sais combien de temps et, je peux vous assurer que c'est la pire des choses à faire. Vous poser des questions sur la raison ne vous mènera jamais nulle part, je peux vous l'assurer. »

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Ann Pembroke

Ann Pembroke
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Codename : The Headless Queen
Pouvoirs : Dôtée d'un pouvoir de régénération lui permettant de guérir de toute blessure, Ann est également immortelle.
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Maitrise :
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Dim 2 Avr - 10:45


"You shall respect me"

You can try and take away my crown but I will never let my kingdom down


Appius ne s'offusqua pas de la gifle qu'elle lui avait donné. Au contraire, et à l'étonnement d'Anne, l'homme se mit à rire. Ce n'était pas la réaction qu'elle s'attendait à recevoir, ou qu'elle désirait voir. En effet, une part d'elle voulait énerver l'homme. Inconsciemment, l'ancienne reine voulait sortir le guerrier de ses gonds, venger son injustice en causant du tort à une autre personne. A celle qui l'avait sauvé. Et alors qu'elle écoutait le monologue de son sauveur, qui se montrait d'une honnêteté touchante, Anne prit conscience plus encore de toutes ces mauvaises émotions qu'elle ressentait.

Son cœur se serra alors qu'elle prenait lentement conscience de ce que serait son futur. Inutile de chercher à l'éviter. Elle vivrait. Elle vivrait une vie qui ne lui avait pas été destinée. Une vie à laquelle on ne l'avait pas préparé comme celle qu'elle avait vécu jusqu'alors. Son quotidien changerait et ce ne serait pas tout. Elle aussi changerait. Qu'elle le veule ou non. Heureusement pour elle, elle pourrait compter sur Appius qui l'avait déjà sauvé d'un grand malheur. Est-ce qu'elle arriverait un jour à se faire à cette nouvelle vie? Cela lui semblait impossible à l'instant présent. Elle n'arrivait pas à imaginer un avenir dans lequel elle serait heureuse. Elle ne voyait que malheur. Mais elle était contrainte à vivre cette vie. Peut-être alors trouverait-elle des raisons auxquelles s'accrocher pour ressentir de la joie à nouveau.

Lorsqu'elle avait pleinement réalisé que son ancienne vie était derrière elle, sans jamais qu'elle ne puisse la retrouver un jour, Anne avait perdu le contrôle d'elle-même. Elle avait alors tenté de se faire du mal mais, les étranges facultés qu'elle avait et qui l'empêchaient de mettre un terme à sa vie, effaçaient toute douleur au bout de quelques secondes. Il n'y avait plus que la douleur émotionnelle pour l'achever. Une douleur bien plus insoutenable que n'importe laquelle.

Laissant ses larmes couler, presque honteusement, Anne prit faiblement en main le tissu que lui tendait son sauveur. Si quelques minutes auparavant elle avait désiré de l'alcool pour faire passer sa douleur, l'ancienne reine refusa l'outre de vin qu'on lui tendait. Autant s'habituer à cette douleur qui la consumait. Peut-être le méritait-elle, après tout. Appius argumenta que peut-être elle était  une élue quelconque d'un quelconque dieu. De son côté, elle pensait plutôt avoir été maudit comme lui-même l'avait été autrefois. Après tout, ne l'avait-t-on pas traiter de tous les noms possibles et accusé de telles trahisons qu'elles étaient punissables par Dieu? Dieu... L'avait-Il abandonné? L'avait-Il puni?

Elle n'eut pas la force de répondre à Appius. Toujours allongé, elle se tourna face au mur, cachant son visage. Elle resta dans cette position de nombreuses heures sans dire le moindre mot, plongée dans ses pensées, plongée dans sa détresse. Ses yeux s'étaient à de nombreuses reprises posés sur sa main qui avait frappé le mur avec une grande violence plus tôt dans la journée. Elle était intacte, la peau n'était pas abîmée. Une main parfaite qui pourtant aurait du être dans un mauvais état. Que pouvait-il bien lui être arrivé? Ainsi, de nombreuses heures elle se répéta toutes les questions qui lui tourmentaient l'esprit, cherchant encore et toujours des réponses.

Lorsqu'enfin elle abdiqua, comprenant qu'elle ne trouverait pas de réponses à ses questions, et que ses émotions s'étaient calmées, Anne se redressa et s'assit. Le dos droit et la tête haute, comme on lui avait toujours appris, elle planta son regard dans celui de son sauveur. Elle prit une voix assurée, se voulant destructrice de la détresse qui l'avait consumé.

- Vous avez donc connu La Table Ronde? Dites m'en plus à ce sujet je vous prie.

Jusqu'alors, elle ne s'était que vaguement intéressé au passé d'Appius. Se contentant d'en apprendre les grandes lignes, insouciante aux nombreuses aventures qu'il avait vécu. Elle avait la chance d'en apprendre plus sur le monde, elle ne pouvait laisser cette opportunité lui filer sous les doigts.


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