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▒ jean & scott → i see you
✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
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Ven 27 Mai - 22:41


I See You
Jean & Scott
║ music theme

“ Anyone who says he can see through women is missing a lot. „

Le silence régnait dans le vestiaire tandis que tu réussis à trouver le tee-shirt propre qu’il y avait dans ton sac. Tes cheveux étaient encore humides de la douche que tu venais prendre après ton entraînement, faisant des petites tâches plus foncées lorsqu’ils se trouvèrent en contact avec le tissu. Ta journée avait été plus légère aujourd’hui que les précédents jours de la semaine. En fin d’après-midi tu avais donc décidé de profiter de cet emploi du temps plus léger pour aller te dépenser. Ton esprit était légèrement préoccupé ces temps-ci et avoir la chance de te débarrasser de tes tensions dans un punching-ball était un remède naturel que tu trouvais efficace et gratifiant. Le temps que tu passais à frapper dans le sac était un temps dont tu te servais pour réfléchir. Après une séance dont tu avais arrêté de compter les minutes, tu étais ressorti de là en nage mais satisfait. Finissant de t’habiller, tu te dirigeais ensuite vers la salle de repos de la Garde. Ta journée était finie mais tu avais encore quelques affaires à récupérer. Saluant un collègue en entrant dans la pièce, tu commençais à échanger quelques formalités et quelques informations sans réelles importance. Refermant ton casier, tes yeux croisèrent le nom de Jean Grey sur la porte en fer un peu plus loin. Cela faisait la troisième en cinq jours que ton cerveau te piéger comme ça. Tu oubliais presque instantanément que tu faisais la conversation, tes pensées vagabondant vers ta collègue dont la présence s’était faite très minimale ces derniers jours.

Votre garde de nuit remontait à bientôt une quinzaine de jour. Depuis, il y avait eu des gestes de politesse comme un bonjour ou un merci mais vous n’aviez pas eu plus d’interactions. Quand tu la croisais, elle était souvent accompagnée de Gamora qui te lançait un regard noir. Clairement, lui parler durant ces moments-là n’était pas possible. Il était clair que Jean gardait ses distances, tâchait de rester froide et professionnelle. Les premiers jours tu t’étais dit que ça lui passerait. Au bout d’une semaine, tu devais avouer que tu étais déçu de voir que tu perdais sans doute quelqu’un avec qui tu avais apprécié partager du temps. Vous étiez peut-être soldat mais vous n’aviez pas besoin de perdre votre sens social et votre bonne humeur dans le processus, tu avais appris ça il y a longtemps. Entendant le mec derrière toi qui appelait ton nom, tu sortis de ta rêverie. Finissant votre conversation rapidement, tu te dirigeais vers le parking de devant où t’attendais ta voiture. Déposant ton sac sur les sièges de derrière, tu passais devant, t’assurant que tu avais une vision claire sur la porte de sortie du bâtiment. Tu avais une idée en tête, tu espérais qu’elle allait fonctionner. Normalement Jean ne devait pas avoir encore fini mais elle ne devrait pas tarder… Allumant la radio, tu laissais la musique remplir la voiture.

Quand tu vis enfin la silhouette familière se dessiner, tu mis le contact et d’un geste habile, tu te mis à sa distance. Baissant la vitre, tu la regardais. Comme si rien ne s’était jamais passé, tu la saluais avec ton sourire habituel. « Avant que tu demandes, oui, en effet j’ai attendu que tu sortes pour venir te soudoyer… Je réponds à ton autre question, non ce n’est pas bizarre, promis, aucune mauvaise intention… ». Tu avançais la voiture sur quelques mètres, la suivant dans sa marche. Tu remarquais qu’elle portait une sorte de carton. Tu étais peut-être curieux mais pour l’instant autre chose t’importait. « Plus sérieusement, j’aimerais qu’on parle. On s’est pas vu depuis maintenant trop longtemps et je pense que tu mérites au moins pour une soirée, loin de la Garde, de lâcher cette attitude de soldat. Les regards neutres et les bonjours froids, ça ne te va pas… » Tu avais envie d’ajouter quelque chose mais tu hésitais. « Allez viens, juste une balade… » Tu ne voulais pas qu’elle ait la chance de s’éclipser alors tu insistais. « Pas de « mais », on va juste se balader, viens. Ca va te faire du bien ! »

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Dim 29 Mai - 21:50



I see you

Scott & Jean

La journée semblait interminable. Comme depuis plusieurs jours. Tout était calme et tu avais beaucoup de paperasse à faire : tu détestais ça. Encore 20 minutes et tu pourrais enfin sortir de ce maudit bureau. Tu avais hâte. Tes plans pour ta fin d’après-midi te réjouissaient et tu n’arrivais plus à contenir ton excitation. 18 minutes. Pourquoi les aiguilles de cette horloge semblaient aller de plus en plus lentement. Tu étais incapable de te concentrer et il te fallut relire au moins trois fois une phrase pour réaliser que tu n’en avais pas compris le sens. Tu devais te calmer. Et finir cette dernière tâche. Tu repris ton sérieux et arrivas finalement à bout du paragraphe que tu étais en train de consulter. Apposant tes initiales tu reposas la feuille dans son dossier et le même dossier à son emplacement initial : dans l'armoire de la pièce. Tes yeux se portèrent encore vers l’horloge. Un large sourire illumina ton visage quand tu constatas que tes obligations pour la journée venaient de prendre fin. Tu claquas la porte et te dirigeas à grande hâte à ton casier. Déverrouillant habilement le cadenas, tu attrapas ton sac, et un carton que tu avais apporté ce matin avec toi. Saluant plusieurs collègues au passage tu te dirigeas vers la sortie arrière du bâtiment. Poussant le battant de la porte avec ta hanche, tu finis par l’ouvrir en grand avec ton épaule.

Le temps était plutôt clément ce qui te réjoui. Les journées commençaient à s’allonger et le temps à s’améliorer, ce qui présageait de belle sortie en perspective. Tu longeas tranquillement la route quand tu entendis un bruit de moteur et aperçue une carrosserie rouge s'avancer jusqu’à ta hauteur. Tu ne put t’empêcher de lever les yeux aux ciels, sachant très bien de qui il s’agissait. Le bourdonnement mécanique d’une vitre qu’on abaisse retentit et quand tu tournas finalement la tête tu constatant sans trop de surprise qu’il s’agissait de Summers. Il arborait le sourire qu’il avait toujours au bout des lèvres et cette image te réjouis. Affichant à ton tour un sourire tu l’écoutas parler. Tu continuas cependant à avancer, ne voulant pas perdre une seconde de ton temps. Une drôle de sensation, proche de l’excitation te parcourut quand il avoua qu’il t’avait attendue. « Je t’ai manqué tant que ça ? » Ta réflexion était une blague, ça t’amusait beaucoup qu’il soit obligé de faire ce genre de chose pour t’approcher. Tu avais repris ton attitude professionnelle envers lui mais tu voyais bien qu’il cherchait toujours à t’approcher. Malheureusement pour lui, Gamora était toujours dans les parages et ses regards furieux l’avait sûrement refroidi.

Tu continuas ta lente avancée, t’amusant de voir qu’il te suivait avec sa voiture. Sa proposition t’égayait. Tu avais eu des petits problèmes dans tes émotions, certainement un problème hormonal ou un truc du genre, en tout cas tout ce qui t’avait effrayé n’était plus qu’un lointain souvenir. Tu n’avais plus peur de l’approcher mais tu avais gardé cette distance par pur réflexe. Il fallait avouer qu’à cet instant tu avais vraiment envie de passer du temps avec lui. Tu ne lui aurais jamais avoué mais bizarrement tu aimais bien sa présence, elle t’apaisait. Comme si au fond de toi tu savais que tu pouvais compter sur lui, quoi qu’il arrive. Une balade, ce n’était rien qu’une balade après tout. Posant ton regard sur ce que tu avais en main tu te rappelas immédiatement que ta présence était requise ailleurs, et hors de question de te défiler. « Ça aurait été avec plaisir mais... » tu n'avais pas le temps de terminer ta phrase qu’il te coupa : « Pas de « mais », on va juste se balader, viens. Ca va te faire du bien ! »

Tu t’apprêtais à refuser quand une idée germa dans ton esprit. Tu t’arrêtas immédiatement, songeant à ce que tu t'apprêtais à faire. Après tout, pourquoi pas ? « Je dis pas non, mais je dois me rendre quelque part... » Tu relevas un peu le carton dans tes mains pour lui faire comprendre de quoi tu parlais. « C’est plutôt urgent et je peux vraiment pas me défiler. » Tu hésitas. Tu allais vraiment faire ça ? « Alors, si tu m’accompagnes... à mon truc, je t’invite à manger après. Comme ça tu aurais tout le temps de parler en chemin et je rembourserais ma dette ». Un petit rire t’échappa tandis que tu contournais sa voiture. Tu déposas ton fameux paquet sur la banquette arrière, juste à côté de ses affaires. Puis tu t’installas à l’avant avec lui. C’était la première fois que ton montait dans sa voiture et tu trouvais cette perspective plutôt drôle. Les sièges étaient confortables et tu savais bien que le capot cachait de nombreux chevaux. « Chouette voiture ! Tu vas pouvoir me montrer ce qu’elle a sous le capot. Prends la direction de l’Ouest. La D45 pour sortir de la ville. Je te guiderais après. »




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Lun 30 Mai - 11:00


I See You
Jean & Scott
║ music theme

“ Anyone who says he can see through women is missing a lot. „

Tu avais peur qu’elle refuse. Les soirées en dehors de la garde étaient limitées mais tu espérais qu’elle pouvait au moins en passer une en ta présence. Ton ton insistant sembla la faire hésiter mais tu ne crias pas victoire tout de suite. Il y avait quelque chose chez Jean qui t’indiquait qu’elle n’était pas aussi froide et distante qu’elle avait pu l’être. Tu reconnaissais son sourire et son tact habituel lorsqu’il s’agissait de te répondre d'une manière habile. Malgré le fait que tu allais sans doute devoir insister pour la convaincre complètement, tu étais agréablement surpris de voir qu’elle ne cherchait pas à fuir ou à se défiler. Ou peut-être que si, peut-être tu avais pensé trop vite … « Je dis pas non, mais je dois me rendre quelque part... » Tes yeux suivirent les siens et se posèrent sur le carton qu’elle tenait dans les mains. « D'ailleurs, tu as besoin d’aide avec ça ? » Elle ne semblait pas avoir de mal à le soulever mais c’était plutôt l’histoire d’être poli. « C’est plutôt urgent et je peux vraiment pas me défiler. » La voiture continuait d’avancer lentement pour être au rythme de Jean. Tu comprenais si elle avait quelque chose à faire mais tu étais certain qu'il existait un moyen afin de la mettre d'accord. « Allez, Jean… Tu vas pas me laisser en plan comme ça… » Tu voyais qu’elle réfléchissait : soit il s’agissait d’un possible compromis, soit c'était plutôt la manière de te dire non sans que ça ne te blesse trop… Tu espérais vraiment qu'il s'agissait du premier. « Alors, si tu m’accompagnes... à mon truc, je t’invite à manger après. » Tu hochais la tête, ravi de cette manière de régler le problème. Si tu pouvais l’aider en prime en lui épargnant trop de chemin, c’était encore mieux. « Comme ça tu aurais tout le temps de parler en chemin et je rembourserais ma dette. » Tu souris. Ah ! La fameuse dette, elle y comptait toujours… « Ça marche ! Allez, grimpe ! », tu lui dis en indiquant l’autre côté de la voiture. Tu entendis qu’elle ouvrait la porte de derrière pour déposer son chargement avant de venir te rejoindre sur la place passager de devant. « Chouette voiture ! Tu vas pouvoir me montrer ce qu’elle a sous le capot. » Tu rigolais. Si elle savait… Ce n’était pas comme si tu devais te faire prier pour aller vite. Tu commençais à sortir des alentours de la Garde, passant le portail de sortie. « Je vais où ? » « Prends la direction de l’Ouest. La D45 pour sortir de la ville. Je te guiderais après. » Tu hochais de la tête à ta copilote, tournant le volant vers la direction qu'elle t'avait indiqué.

Tu n’avais pas tenté de te retourner pour voir ce qu’il y avait dans son carton mais tu avais de plus en plus envie de savoir ce qu’il contenait. « Tu ne vas pas me dire ce que c’est, n’est-ce pas ? » Tu lui souris, reconnaissant bien là le côté un peu joueur de ta collègue. Bien que la conversation t'intéressait, tu gardais toute ta concentration sur la route. La voie étant libre pour traverser le carrefour, tu accélérais. « Et si je parviens à deviner ? » Alors tu commençais à réfléchir, passant en revue dans ta tête tous les scénarios qui auraient pu la pousser à avoir un carton sous le bras. « Tu prépares une fête surprise pour quelqu’un ? Tu déménages ? Ménage de printemps, tu débarrasses ton bureau ? Ne me dis pas que c’est une portée de chaton que tu dois donner… » Les propositions allaient devenir de plus en plus bizarres si tu continuais à parler. De toute manière, tu ne faisais qu’enchaîner les mauvaises réponses... Haussant finalement les épaules, tu te résignais. « J’imagine que je vais juste devoir faire preuve d’un peu de patience, c’est ça ? » La D45 n’était plus très loin. Toujours attentif à la route, tu accélérais une fois que la voie fut libre. La ville était désormais derrière vous, les quartiers plus résidentiels n’étaient pas loin. « J’ai entendu dire que tu avais été en mission cette semaine. Ça s’est bien passé ? » Il y avait toujours les topos classiques de Logan à la suite de chacune d’entre elle mais tu préférais avoir les perspectives de ton amie. Il y avait quelque chose de plus précis, de plus personnelle. Personne n'avait été blessé et cela t'avait soulagé.

Tu tournais à droite à la direction que te donnais Jean. Ralentissant à sa demande, tu commençais à regarder autour de toi. Qui est-ce qu’elle pouvait bien rejoindre ici ? « Je me gare ici ? » Cherchant une place, tu regardais Jean qui semblait observer quelque chose par la fenêtre. Une place se libéra et d’un mouvement habile, tu parquais la voiture. Le contact s’éteignit, amenant un semblant de silence dans la cabine. Jean descendit de la voiture et tu l’imitais. « Toujours pas d’indices ? Je suis un peu perdu là… »

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Lun 30 Mai - 23:26



I see you

Scott & Jean

Tu étais un peu étonné qu’il souhaite passer son temps libre avec toi, tu t’étais imaginé qu’il aurait préféré le mettre à profit pour… autre chose. Cependant le fait qu’il t’ait spécialement attendue t’amusait beaucoup. Tu comptais bien le taquiner un peu. Chasser le naturel, il revient au galop. Tes tentatives de mettre des distances semblaient bien inutiles à présent. Surtout si tu grimpais dans sa voiture à la moindre occasion. Après tout, à présent, tu ne ressentais plus cette drôle d’inquiétude qui t’avait rongé le reste de ta garde de nuit. C’était certainement dû au stress, ou autre chose. Peu importe. Tu étais à présent installé confortablement sur les sièges de la voiture de Scott. L’envie de rire te saisis immédiatement et tu te demandais ce que dirait ta meilleure amie si elle te voyait à ce moment. Tu avais l’impression de faire le mur, ou quelque chose de la sorte : ça t’amusait beaucoup.  Il emprunta rapidement la route, s’éloignant de plus en plus du QG.  « Tu ne vas pas me dire ce que c’est, n’est-ce pas ? » Tu répondis à son sourire. Tu avais volontairement passé sous silence le contenu, cherchant à garder du suspense. Et comme tu t’y étais attendue, il était bien trop curieux pour ne pas poser la question. Cependant, tu n’allais certainement pas lui dire, il le découvrirait bien assez tôt. « Non, certainement pas. »

Il y avait peu de circulation, ce qui lui permit d'accélérer. Deviner, il pouvait toujours essayer mais s’il trouvait… « Bon courage. » Après tout, s’il en avait envie de chercher. « Tu prépares une fête surprise pour quelqu’un ? » Haha. « Non ! Pas du tout » « Tu déménages ? » « Euh, non. Mon appart’ me convient bien. » Il n’était pas très grand, mais tu l’aimais bien. C’était ton chez toi et tu en changerais pour rien au monde. « Ménage de printemps, tu débarrasses ton bureau ? » Oh la. Faire les corvées de ménages au QG était bien suffisant pour toi, pour que tu ne veuilles pas envisager de faire un peu de tri dans ton propre bureau. « Non ! » Il garda un peu le silence certainement pour chercher une autre proposition farfelue. Et celle-là finit par arriver : « Ne me dis pas que c’est une portée de chaton que tu dois donner… » Que quoi ? « Que je dois quoi ? Tu me prends pour une psychopathe tueuse de chats ou bien ? ». Un petit rire t’échappas et tu ne savais pas si c’était de l’humour ou de l’agacement. Oui. Il ferait mieux d’attendre. Tu confirmas sa dernière question avant de te concentrer sur la route; Il ne fallait pas que vous vous perdiez.

Il engagea la conversation sur autre chose. Le silence le dérangeait ? Tu répondis vaguement : « Ouais pas trop de problèmes. Comme d’hab’ » Tu commençais à devenir agité et tu n’étais plus vraiment certaine de vouloir qu’il t’accompagne. Tu commenças à triturer tes doigts nerveusement en approchant de votre destination. « Au feu, tu prendras à droite. » Tu attendis qu’il fasse ce que tu venais de lui indiquer et arrivant enfin sur la route familière tu ajoutas : « Gare toi dans le coin ». Tu regardas distraitement par la fenêtre cherchant à calmer ton état de nerf. Ton coeur s’était emballé et tu n’étais plus certaine de vouloir partager cette partie de ta vie. La question que tu te posais et à laquelle tu n’avais pas trop de réponse était : pourquoi lui ? Gamora connaissait cette partie de toi, mais peu d’autre à la garde ou parmi tes amis étaient au courant. Tu n’en avais pas honte, loin de là, mais cet aspect de toi changeait le regard des autres et tu détestais ça. Tu réalisas que vous étiez garer au moment où il coupa le moteur. Tu laissas le silence s’installer, cherchant à te calmer. Finalement tu sortis de la voiture espérant qu’être debout calmerait ton anxiété.  « Toujours pas d’indices ? Je suis un peu perdu là… » Tu lui adressas un faible sourire : « Tu vas vite comprendre. »

Ayant récupéré le carton sur la banquette arrière de sa voiture, tu t’avanças le long de la route, Scott à tes côtés. Arrivant devant le portail familier, tu ouvris la grille et entras, t’assurant qu’il te suives. Tu t’avanças dans l’allée et contemplas une fois encore l’immense bâtisse qui se dressait devant toi. C’était là que tu avais grandi, là que tu avais la plupart de tes souvenirs d’enfance, c’était ta maison, ton foyer. La maison semblait un peu vieille de l’extérieur mais tu savais que l’intérieur était agréable. La peinture était légèrement défraîchie par endroits et la pelouse partait dans tous les sens. Des plantes grimpantes habillaient la façade, cachant la misère des murs. Arrivée à la porte tu pris soin d’éviter le regard de Summers et tu la franchis, ainsi que la plaque dorée sur laquelle était inscrit : “Orphelina d’Hammer Bay - Au rayon de soleil”. Tu arrivas dans l’entrée et commenças à t’avancer vers le couloir qui se trouvait enfance de toi. Tu connaissais bien trop le lieu pour avoir à chercher ton chemin. Au passage tu croisas une femme blonde d’une quarantaine d’année. « Camille ! Désolé de pas être venue plus tôt, mais je ne viens pas les mains vides. » Tu désignas le carton que tu avais toujours en main. « Je ne suis pas venue seule, j’espère ça dérange pas. » Tu jetas un regard à Scott, trop bref pour pouvoir déchiffrer son expression. Tu ne savais pas s’il avait vraiment compris ce que ce lieu représentait pour toi.

Délaissant la blonde, tu t’avanças avec ton collègue vers la salle de jeu. Celle-ci était reconnaissable aux bruits qui s’en échappaient : des rires, des éclats de voix et un remu ménage infernal. Tu poussas le pas de la porte avant d’entrée d’un bond. « Surprise ! » Ta petite farce eut son effet et tu entendis les cris de joie des gamins présents dans la pièce. Tu posas ton carton sur une table avant de prendre dans tes bras Kara, une petite fille de 6 ans que tu appréciais particulièrement. « Ma petite puce ! » Tu lui fis un câlin avant de la reposer par terre. « J’espère que tu as été sage » L’enfant hocha la tête, un large sourire sur les lèvres. « Y’a des nouveaux jouets pour toi dans le carton. Fais vite avant qu’on te le pique ! » Pour dire vrai il y avait tout un tas de chose dans ce carton, comme des livres, des jouets, des dvd… Tout ce que tu avais pu récolter aux diverses associations caritatives de la ville. La petite resta cependant en plan et ses yeux se posèrent sur l’homme à côté de toi. Elle sembla hésiter, te regarda avant de repasser à Scott « C’est ton amoureux ? » Elle semblait toute contente de sa petite remarque et tu te redressas abasourdie. Ah bah celle là tu l’avais pas vu venir. Tu te tournas et interrogea Scott du regard, un sourire aux lèvres.




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Mar 31 Mai - 14:18


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Jean & Scott
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“ Anyone who says he can see through women is missing a lot. „

Le soleil n’était pas encore couché te permettant de rapidement repérer les éléments de la rue dans laquelle vous vous étiez arrêtés. Elle n’était pas très passante, bordée par des arbres et quelques voitures. Le coin avait l’air paisible, calme et ayant peu de circulation. Jean t’assura que la réponse à tes questions viendrait rapidement et tu lui faisais confiance. Tu la laissais récupérer le carton qu’elle avait précédemment dans les bras avant de fermer la portière derrière elle. Tu la suivis le long du trottoir tandis qu’elle s’orientait vers une destination que visiblement elle connaissait par cœur. Ce petit jeu des devinettes et des mystères non révélés te plaisait. Il te plaisait parce qu’il t’intriguait, qu’il te donnait envie d’en savoir plus sur elle. Et pourtant, elle te faisait attendre… Finalement ses pas s’arrêtèrent devant une grande grille. Elle la poussa sans aucune gêne, comme si elle avait déjà fait ça des dizaines de fois. Elle savait où elle allait et tu voyais bien que ses gestes étaient réglées comme d’anciennes habitudes. Tu la suivis en silence, admirant le lieu. Il s’agissait d’une grande bâtisse, un peu vieillie par le temps et les éléments naturels dans son aspect extérieur. Les espaces verts autour méritaient un coup de tondeuse afin d’en donner un aspect plus charmant mais le tout restait agréable à regarder. Du coin de l’œil tu remarquais une petite aire de jeu avec une balançoire. Elle ne paraissait pas neuve de par ses tâches de rouilles et son bois décoloré mais tu ne la trouvais pas abandonnée non plus. Regardant un peu plus en haut vers les fenêtres aux volets décolorés, tu remarquais un petit visage qui t’observait. Dès que tes yeux croisèrent ceux de la personne, elle disparut.

Jean restait silencieuse, le regard fixé sur la porte de devant que vous alliez sans doute franchir. Jusque-là les indices commençaient à se rassembler dans ton esprit et ils t’avaient donné une certaine idée du lieu dans lequel tu étais arrivé. Cependant, tu ne voulais pas tirer des conclusions trop vite, sans être certain de la nature de l’endroit. Tes yeux croisèrent finalement la plaque sur le mur à côté de la porte. “Orphelinat d’Hammer Bay - Au rayon de soleil”. Tu cherchais des yeux le regard de Jean mais elle s’arrangeait comme une pro pour l’éviter. A la place, elle poussa la porte et vous vous trouvèrent dans l’entrée. « Jean… », tu chuchotas mais elle ne sembla pas réagir. Elle t’avait devancé de quelques pas et tu la rattrapais, ne souhaitant pas trop te perdre dans l’immensité du bâtiment. Jean salua alors une femme qui passait par là. Tu regardais toujours autour de toi avant de serrer la main de la jeune femme blonde quand Jean partagea ta présence. « Bonjour, enchanté. » Elle vous salua avant de continuer son chemin. Ton amie reprit sa marche à travers les couloirs. Tu tentais de l’appeler une seconde fois pour que vous puissiez parler de tout ça - tu avais quelques questions - mais elle continuait. Au moment où tu lui attrapais le coude pour enfin avoir le droit à son attention, tu entendis du raffut de l’autre côté de la porte. « Oh nooon… Ne me dis pas que… ». Tu n’étais absolument pas préparé pour ce qui se trouvait derrière cette porte. Malgré tout, tu ne pouvais enlever le sourire sur ton visage, à la fois étonné et terriblement amusé. Tu étais prêt à faire face à des trucs bizarres à la Garde mais une bande d’enfants, hin-hin, c’était trop imprévisible pour toi. C’est alors que Jean se tourna, ouvrit la porte et s’exclama « Suprise ! »

Il y eut un cri général dans la salle avec des rires et des sourires. Tous semblaient reconnaître Jean. Ils devaient être une dizaine, peut-être même une quinzaine, tous assez jeunes. Une petite fille courut immédiatement dans les bras de Jean dès qu’elle se fut débarrassée de son carton. Tu souris, très touché par la joie qui se dégageait de la petite. Tu sentis quelques paires d’yeux se poser sur toi et tu ne sus quoi trop faire. « J’espère que tu as été sage. », avertit gentiment Jean. La jeune fille la regarda avec un grand sourire, ses yeux clairs qui pétillaient comme si elle attendait un cadeau du Père Noël. Bien que Jean autorisa la petite à se servir dans le carton, elle n’en fit rien. Elle semblait obnubiler par toi. D’un geste un peu hésitant, tu lui fis un petit coucou. Quoi ? Elle te regarda, regarda Jean, te lança un nouveau regard avant de dire à Jean sur un ton totalement innocent : « C’est ton amoureux ? ». Tu souris, manquant d’éclater de rire au regard que te lança Jean. « Jean et moi on est amis. ». Tu t’étais baissé pour être à la hauteur de la petite. « Si elle veut pas être ton amoureuse, je peux être ton amoureuse, moi ». Jetant un regard à Jean, la petite s’approcha de toi, te tendis un gâteau à moitié mangé et te fit un bref câlin avant d’aller chercher quelque chose dans le carton. Tu te relevais pour regarder Jean. « Tu as cette capacité à me surprendre mais je dois t’avouer que je ne trouve pas si étonnant que ça que tu fasses du bénévolat ici. Tu en fais depuis combien de temps ? » Tu jetais un coup d’œil dans la salle. Tu imaginais bien qu’ici se trouvait les plus jeunes. Il devait peut-être y avoir d’autres enfants plus âgés dans les chambres au-dessus. Tu te demandais combien est-ce qu’ils étaient en tout. Quelles responsabilités ça devait être ! Tu avais du mal à savoir si tu devais te sentir désolé pour eux, content qu’ils aient une maison et un toit sur la tête… « Elle s’appelle comment ? » tu lui demandais en désignant la petite qui était venu voir Jean. Elle sortit de la boîte une peluche : c’était un ours en peluche blanc avec des ailes. Ses yeux s’écarquillèrent et elle étouffa un petit cri contre les poils synthétiques de l’animal. Elle s’approcha. « Jean ! Jean ! Viens vite ! Il faut que j’aille présenter Céleste aux autres !!! » Sur ce, elle attrapa Jean par la main, l’entraînant plus loin vers de nouvelles portes ayant des étiquettes de prénoms décorées sur chacune.  

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Mar 31 Mai - 18:43



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Scott & Jean

L’endroit n’avait pas changé. Après tout tu y retournais assez souvent pour constater que les changements restaient minimes. Tu n’arrivais pas à te détacher du lieu. Pourtant tu avais été tellement contente de pouvoir enfin t’en échapper à ta majorité… Comme quoi tu étais plus attaché à cette vieille bicoque que tu ne l’avais cru. En franchissant le jardin, où quelques fleurs commençaient à pointer le bout de leurs nez, ton coeur se serra, redoutant la réaction de Scott. Tu ignorais s’il avait déjà compris ce qu’était ce lieu mais en tout cas tu te sentais bizarrement anxieuse à partager cette partie de ta vie avec lui. Il n’était pas du genre à te juger tu l’avais bien compris et c’est d’ailleurs pour ça qu’il était juste derrière toi à ce moment. Quand le battant de la lourde porte d’entrée claqua, tu entendis ton prénom mais bien trop stressée tu préféras garder le silence, attendant d’être complètement arrivé là où tu voulais aller. Ayant un bref échange avec Camille, la dame qui gérait l’endroit, tu continuas ta route. Elle te connaissait assez pour savoir que tu n’amènerais personne de mal intentionné envers des enfants. Arrivant juste à côté de la porte de la salle de jeu, tu sentis une pression sur ton coude et entendis une nouvelle fois les paroles de Summers : « Oh nooon… Ne me dis pas que… » Tu ne savais pas comment interpréter ce qu’il venait de dire. Redoutait-il les enfants ? Tu ne le savais pas mais tu ne tarderais pas à le découvrir. Cette idée te sembla bien étrange car tu imaginais bien ton collègue en tant que père, il avait la tête de l’emploi.

Entrant en un éclair dans la pièce, les cris qui résonnèrent t’annonçaient la réussite de ta petite blague. Les enfants présents étaient généralement jeunes, ne dépassant pas les 11 ans pour la plupart. Les grands restaient dans leurs chambres à l’étage ou - ce que tu avais pris l’habitude de faire aussi - désertaient la maison jusqu’au couvre feu imposé par la directrice. Tu te débarrassas du carton sur l’une des petites tables présente dans la salle juste à temps. Sans trop de surprise une petite tête aux longs cheveux bruns accourut jusqu’à toi. C’était Kara. Tu l’attrapas rapidement sous les bras avant de la soulever et de la serrer brièvement dans tes bras. La petite avait développé une forte adoration envers toi et tu l’appréciais tout autant. Tu ne comprenais pas pourquoi celle-ci n’avait pas trouvé un foyer pour l’accueillir… La reposant sur ses pieds tu la regardas te fixer tour à tour avec Scott. Tu étais étonné qu’elle n’aille pas directement se servir dans le carton comme le faisaient les autres enfants autour de vous. Tu vis ses yeux briller quand elle te posa sa question. Bien que surprise tu avais affiché un grand sourire attendant qu’il se charge de répondre à sa question. Tout en s’adressant à elle il se pencha en avant, étant à présent à la hauteur de l’enfant. « Jean et moi on est amis. ». Ah bon? Première nouvelle. Tu te retins de faire la remarque. Enfin. Il avait peut être raison, vous étiez sûrement ami à présent. Du moins vous le deveniez, dévoilant des parts de la vie de l’autre.

Il était à l’aise avec Kara, même quand celle-ci lui demande : « Si elle veut pas être ton amoureuse, je peux être ton amoureuse, moi ». Un rire franc t’échappa et elle te jeta un regard intrigué. Tu le connaissais très bien, c’était une chipie. D’un geste discret tu approuvas, lui indiquant qu’elle ne risquait rien et qu’elle avait le droit de poser cette question. Elle lui tendit sa main, pleine d’un goûter pas tout à fait fini avant de lui faire un câlin. Rapidement elle réalisa qu’elle délaissait le carton plein de nouveaux trésors que tu avais apportés. Lâchant ton collègue, elle se précipita sur la boîte à présent presque vidée de son contenu. Il se releva et se tourna vers toi. Tu n’étais plus aussi stressée qu’avant et tu lui adressas un petit sourire. Tu baissas les yeux, un peu surprise et gênée quand il avoua que tu arrivais à le surprendre. Du bénévolat ? « Tu en fais depuis combien de temps ? ». Là c’est lui qui venait de te surprendre.  « Euh, je…  Depuis toujours. » Tu n’avais même pas osé lui avouer que si tu venais ici, c’était surtout car tu y avais grandi. Il inspecta rapidement la pièce, les murs couvert de bibliothèque, des bacs remplient de jouets de toutes sortes ainsi que des tables et chaises à tailles miniatures. Finalement il se tourna à nouveau vers toi avant d’ajouter : « Elle s’appelle comment ? » Des yeux tu suivis son regard qui se posa sur Kara, les mains dans le carton. Elle dénicha une immonde peluche blanche, qui ressemblait à un mélange entre un ours et un papillon.  « Kara. Elle s’appelle Kara. » Elle serra fort contre elle sa trouvaille et ses yeux clairs étincelaient tellement qu’un autre rire t’échappait.

Elle te fascinait d’une certainement manière. Tu te revoyais à son âge, ici, ravi lorsqu’un nouveau jouet vous était apporté. Se tournant vers toi elle t’appelait plusieurs fois, te pressant en tirant ta main « Il faut que j’aille présenter Céleste aux autres !!! ». Tu la suivis, quittant la pièce. tu t’assuras rapidement que Scott te suivait avant de t’avancer dans le couloir qui menait à la chambre de la petite. Tu connaissais là aussi le chemin par coeur, ne comptant plus le nombre interminable de fois où Kara t’y avait trainé. Tu connaissais toutes ses peluches et autres jouets ainsi que leurs noms. Arrivant au bout d’un autre couloir, tu distinguas enfin le nom de Kara sur la porte. Son prénom était encadré de fleurs et de papillons. Elle avait la chance de pouvoir avoir une chambre pour elle toute seule, à ton époque certains pensionnaires n’avait pas le choix que de devoir partager leurs chambres. Tu pénétras finalement son petit coin à elle, lâcha sa main et ouvrant la porte. « Est-ce que mon “ami“ Scott a le droit de venir aussi ? » Tu avais volontairement insisté sur le terme ami, juste pour l’embêter. La fillette hésita, un doigt posé sur son menton, avant d’ajouter : « Mmmh. D’accord ! » Tu attendis à l’intérieur de sa chambre qu’il vous rejoigne. L’endroit était décoré d’une multitude d’objets, de bibelot et de jouets qu’elle n’avait d’ailleurs certainement pas le droit de garder dans sa chambre. C’était une chipie, tu l’avais toujours su.

Au bout d’une bonne demi-heure à faire la conversation à la moitié de ses peluches, tu commençais à en avoir marre. C’était sûrement aussi le cas de Summers. Tu adorais passer du temps ici, mais jouer avec des peluches n’était pas ton occupation favorite. Tu préférais largement profiter du jardin avec ces bouts de chou qu’être enfermé là. Décidant qu’il était peut être temps pour vous de vous éclipser, tu raccompagnas la petite Kara à la salle de jeu sous la surveillance d’une autre personne, lui faisant un autre câlin en guise d'au revoir. Tu avais raison de décider de partir, ça serait bientôt l’heure du repas pour les plus jeunes. Reprenant le couloir que tu avais emprunté en entrant tu arrivas à nouveau dans l’entrée. Tu distinguas l’escalier qui montait aux différents étages de la bâtisse. Camille se trouvait derrière son bureau, les yeux fixés sur son écran d’ordinateur. Tu t’arrêtas net, te faisant légèrement bousculer par Scott. « Oh, pardon. Ça te dérange pas si je te montre encore un truc ? » Te tournant vers la blonde tu ajoutas : « La D48 est libre ? ». Elle acquiesça avec un sourire. Elle connaissait bien ce que cette chambre signifiait pour toi. D’un geste naturel tu attrapas le poignet de ton collègue avant de le tirer jusqu’aux escaliers. Te rendant compte de ton geste tu le lâchas. « Tu voulais mieux me connaître ? » Tu montas les marches avec lui. « Et puis on est ami non ? » Tu lui adressas un clin d’oeil même si tu sentais une légère appréhension naître dans ton ventre.

Arriver devant la porte de la chambre tu actionnas la poignée et entras. L’endroit n’avait pas bougé d’un pouce. Il y avait toujours le vieux bureau en bois près de la fenêtre, le lit simple contre le mur et la petite armoire situé en face de celui-ci. Un sourire s’afficha sur tes lèvres malgré toi. Ça faisait longtemps que tu n’avais pas franchi le pas de cette chambre, de ton ancienne chambre. Ça te réconforta de voir que pas grand chose avait changé, cela te rassura, comme ci tes origines étaient réelles, existantes. Te mettant face à Scott, tu te décidas à éclaircir son esprit : « Tu m’as demandé depuis quand j’étais ici ? Depuis toujours. Et pas qu’en tant que bénévole. » Tu détournas les yeux, soudainement trop gêné pour observer la moindre réaction. « C’était ma chambre. » Tu fis quelques pas, te dirigeant vers la fenêtre et le bureau. Tu parcourus le bois du bout de tes doigts avant de reposer les yeux sur lui. « C’est de là que je viens. Je suis née ici. C’est ma maison. » Tu lui adressas un sourire, finalement contente d’avoir partagé cette partie de ta vie avec lui.




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Mar 31 Mai - 23:41


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Jean & Scott
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La petite était décidemment très attachée à Jean, tu voyais ça dans ses gestes, dans son sourire, dans ses rires. Un seul regard vers ton ami et tu comprenais que c’était réciproque. Les raisons pour lesquelles Jean ferait du bénévolat dans cet orphelinat étaient multiples : elle était une personne aimante et généreuse certes, mais savoir que ses actions pouvaient rendre heureux une partie de la population devait sans doute la soulager également. Après tout, c’était pour cela que vous aviez rejoint la Garde non ? Aider son prochain, assurer son bien-être, sa sécurité… La manière d’agir était juste différente. « Euh, je… Depuis toujours. » Il y eut comme un déclic dans ta tête. Tu regardais autour de toi et c’est alors que tu commençais à comprendre. Tu comprenais pourquoi elle évitait ton regard, tu comprenais pourquoi elle connaissait aussi bien la maison, tu comprenais pourquoi il y avait sur son visage cette compréhension quand elle croisait le regard des enfants. L’affirmation restait vague mais tu commençais à saisir.

La compagnie autour de vous n’était pas le bon public pour toutes les questions qui commençaient à s’amonceler dans ton esprit. Tu décidais de changer de sujet, t’intéressant à la petite qui vous aviez abordé. Kara. Joli nom, tu te dis. Elle entraîna Jean hors de la salle de jeux et tu ne pus t’empêcher de sourire face à cette ténacité et à cette joie. Elle tenait la peluche entre ses doigts comme si elle allait lui révéler des secrets, comme si elle était sa nouvelle meilleure amie. Personne n’aurait pu lui prendre des mains et elle était convaincue que ses autres peluches devaient connaitre l’importance de cette nouvelle trouvaille. Jean suivait la petite, jetant quelques regards en arrière pour voir si tu suivais toujours. Tu traînais un peu, regardant chacune des étiquettes, les décorations les prénoms. Alix, Kevin, Fanny, Tyler, Jade… Tu avais l’impression que la liste n’en finissait plus, que le couloir ne s’arrêterait jamais. Tu vis Jean disparaître dans l’une des chambres un peu plus loin dans le couloir. Bien que tu percevais encore les bruits et les rires des enfants, le hall était vide. Tu te retournais, saisit par une horrible impression de déjà-vu. Un couloir long, des portes, des portes, toujours des portes. Il y avait des cris de garçons, des moqueries… Et puis ton esprit revint à la réalité, face à face avec Jean qui t’avait attendu, voulant sûrement s’assurer que tu n’allais pas te perdre à travers les chambres. « Est-ce que mon “ami“ Scott a le droit de venir aussi ? » Elle n’avait pas laissé le mot « ami » passer inaperçu. Tu levais les yeux au ciel. Quoi ? Qu’est-ce que tu avais encore dit ? Qu’est-ce qui n’allait pas ? C’était ce que tu souhaitais : tu souhaitais que vous soyez amis. Et si elle ne se considérait pas encore comme telle, eh bien soit… Vous avanciez cependant dans cette direction. Le fait qu’elle ait accepté de t’avoir emmené ici, dans ce lieu qui lui était sans doute très personnel montrait bien qu’elle souhaitait partager ce côté-là de son passé. Et pour toi, c’était une preuve d’amitié.

Le dilemme de la jeune Kara semblait très sérieux. Elle prit un petit air que tu trouvais adorable : le geste qu’elle tenait n’était pas naturel pour une petite de quoi… 6 ans ? mais elle l’avait sans doute piqué à ce qu’elle avait vu d’un adulte. « Mmmh. D’accord ! » Tu pris un air flatté avant d’entrer dans le petit espace. La chambre n’était pas bien grande et tu ne vis qu’un lit. Elle devait être une courageuse petite à dormir ici toute seule. Ce n’était pas comme si elle avait un adulte pour venir la border ou la consoler si elle faisait un cauchemar la nuit. Pas même un frère ou une sœur. Sa chambre était remplit de breloques et de jouets, tu ne savais pas trop où te mettre. Tout te paraissait si petit et si fragile. Kara t’apporta une à une ses peluche, te la présenta avant de repartir la remettre avec les autres. Vint ensuite une autre peluche, puis une autre… Le défilé dura comme ça de longues minutes. Tu ne voulais pas gâcher la joie et la concentration qu’il y avait dans ce que faisait la petite mais tu devais avouer que tu te demandais quand est-ce que cela prendrait fin. Jean s’apprêtait à raccompagner la petite là où elle était au départ mais finalement une nouvelle dame passa la tête par la porte. Vous commençâtes à quitter la chambre mais pas sans un câlin entre Jean et la petite aux yeux clairs. Tu restais un peu en retrait mais fut touché quand la petite vint tout de même te faire un bisou avant de partir en courant.

Une fois de nouveau tous les deux dans le couloir, tu commençais à former dans ta tête les premières questions. « Alors comme ça tu as passé ton enfance ici… » Tu ne savais trop comment prendre la chose. Tu n’avais pas de pitié pour elle parce que tu savais qui elle était devenue. Tu te sentais juste désolé qu’elle n’ait pas connu le même amour que tu avais reçu de la part de tes parents ou même de ton frère. Reconnaissant la route que vous aviez prise pour venir, tu compris que vous partiez. Il y avait encore cependant quelque chose que tu étais curieux de voir. Tu t’apprêtais à lui demander quand elle s’arrêta net. Surpris, tu n’eus pas le temps de t’arrêter. « Oh, pardon. » « Il y a pas de mal. Dis Jean, je voulais savoir… » « Ça te dérange pas si je te montre encore un truc ? » Tu avais arrêté ta phrase, un peu intrigué par ce qu’elle avait en tête. Jean se tourna vers la femme que vous aviez vu précédemment. « La D48 est libre ? » Il y eut un petit hochement de tête positif de la part de la secrétaire dont tu avais oublié le prénom. Jean se retourna, te contourna et te pris le poignet pour t’entraîner avec elle à travers un autre chemin de la maison. Une fois en train de monter les marches d’un escalier, tu te rendis compte que Jean te tenait toujours. Tu la regardais et elle lâcha ton poignet. Il n’y avait rien de gênant dans son geste mais bizarrement tu regrettas l’absence de contact presque aussitôt. Cependant la phrase qui s’enchaina te rassura : vous ne perdiez pas votre proximité pour autant. « Tu voulais mieux me connaître ? » « J’ai en effet pas mal de question à ton sujet. Mais cet endroit explique un peu ton côté mystérieux. » A l’unisson, vos pas continuèrent de monter quelques marches. « Et puis on est ami non ? » « C’est ce que j’aimerais qu’on soit. » Tu avais le mérite d’être clair sur ce point.

Tu continuais de suivre Jean. Il y eu d’autres portes closes et puis finalement la chevelure rousse s’arrêta devant un panneau de bois. Il y eut un moment de suspension comme si Jean hésitait. Tu avais réussi à deviner mais le poids que tout cela représentait pour elle était sûrement quelque chose que tu ne parvenais pas à t’imaginer. Il y avait là les années, les souvenirs, les âges… La porte s’ouvrit, découvrant la pièce. Tu la laissais entrer, redécouvrir l’endroit où tout était en ordre. Pour toi il n’y avait là pas grand-chose, juste le strict nécessaire mais tu voyais bien dans les yeux de Jean que le bureau était plus qu’un simple bureau, que l’armoire était plus qu’une simple armoire et que ce lit n’était pas un lit ordinaire. Tu n’osais pas trop t’approcher, sachant pertinemment que cet endroit lui était privé et personnel. Finalement les yeux verts de ta partenaire quittèrent les meubles de la pièce et vinrent se poser contre les tiens. « Tu m’as demandé depuis quand j’étais ici ? Depuis toujours. Et pas qu’en tant que bénévole. » Tu ne savais pas trop quoi répondre à tout cela. Elle venait de confirmer ce que tu avais deviné. « C’était ici que mini Jean faisait ses devoirs et jouait à la poupée, hein ? » Tu avais peur de perdre son regard mais tu comprenais que c’était sans doute pesant de révéler un aussi lourd morceau de son histoire. « C’était ma chambre. ». La pièce que tu avais eue envie de voir depuis qu’elle t’avait mis la puce à l’oreille… Tu souris malgré toi, tentant d’imaginer une petite fille rousse habitant cette pièce, ces murs, ces couloirs. « C’est de là que je viens. » « Et tu es arrivée quand ? » « Je suis née ici. C’est ma maison. »

Et c’est là que ton cœur fit un bond : tu la vis sourire et tu te rendis compte de l’importance de ce qu’elle venait de te révéler. « Laisse-moi deviner, t’étais du genre à faire les 400 coups non ? A faire le mur ? A te balader dans les couloirs pendant que les autres dormaient ? » Tu souris. Tu baladais tes doigts contre des petits trous dans le bois du bureau et de l’armoire, sûrement fait au ciseau. Tu découvris quelques inscriptions faîtes au marqueur sur la plateforme du bureau et tu tentais de déchiffrer ce qu’il y avait de marqué. « C’était comment la vie ici ? Vraiment différente de ce qu’ils vivent, tu crois ? », tu dis en désignant les jeunes qui continuaient de vivre entre ces murs. Tu finis par t’assoir sur le lit, regardant Jean. « Tu as déjà emmené quelqu’un d’autre avant moi ici ? » Tu te doutais que le nombre de personne à qui Jean avait révélé tout cela était limité, il s’agissait de quelque chose de personnel. Puis finalement tu te levais. Regardant une dernière fois autour de vous, tu dis finalement à Jean. « La prochaine fois que tu comptes venir rendre visite aux enfants ici, tu me le diras n’est-ce pas ? Je t’accompagnerais. » Puis finalement, tendant la main vers celle de Jean, tu ajoutais avec un nouveau sourire et un ton de voix plus espiègle. « Prête à dire un nouveau au revoir à ta chambre ? Cette odeur de poulet grillé m’a donné faim ! »

By Phantasmagoria
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Mer 1 Juin - 14:22



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Scott & Jean

Il semblait être sur la voie commençant finalement à comprendre tes origines.  Tu entendis ses mots mais tu préféras d’abord lui montrer ton ancienne chambre avant d’engager la conversion plus en avant. T’assurant qu’elle n’était pas habitée par un enfant, tu traînas Scott à travers les escaliers, le tirant par le bras. Ah bon, mon côté mystérieux ? Tu n’avais pas l’impression d’avoir caché quoique ce soi de toi. Tu ne racontais pas ta vie, ni ton passé c’était la différence. Tu connaissais globalement la vie de tes collègues –enfin presque- mais les discussions ne débordaient jamais sur leur passé. C’était quelque chose que tu considérais comme privé et tu n’aurais jamais fait ta curieuse avec eux, tu les laissaient t’en parler si l’envie les prenait. Actuellement, l’envie de partager un bout du tien avec lui te démangeait, alors c’est ce que tu allais faire.  Devant la porte, tes souvenirs te submergeaient. Tu te souvenais de toutes les fois où tu étais rentrée ici – beaucoup trop à ton goût. Cela représentait toute ton enfance, tous tes souvenirs, bons ou mauvais, venait de ce lieu et particulièrement de cette chambre.  Ouvrant la porte tu retrouvas les meubles en bois que tu avais utilisé à ton époque. Ils n’avaient pas bougé et semblaient bien usés. Après avoir fait face à tes fantômes du passé, tu te tournas vers Scott, t’adressant à lui. « C’était ici que mini Jean faisait ses devoirs et jouait à la poupée, hein ? » D’un sourire tu hochas la tête confirmant ce qu’il venait de te dire.

Reportant à nouveau tes yeux sur le bureau tu traças du doigt toutes les rayures, tâches et autres accros qui s’y trouvaient. Certains dont tu étais la responsable tu fis encore sourire. Tu n’étais pas toujours très calme et tu t’en prenais facilement au mobilier. « Laisse-moi deviner, t’étais du genre à faire les 400 coups non ? » Tu te replongeas dans tes souvenirs. Certains trop anciens pour que tu puisses y répondre vraiment. Toute jeune enfant tu avais été plutôt calme. Tu ne posais pas trop de problèmes. Tu avais commencé à être turbulente bien plus tard, pendant la -crise d’ado- comme on disait. Tu hochas vaguement la tête. « A faire le mur ? » Ton sourire s’agrandit. Oui, ça c’était sur. « Faire le mur en était à l’étage... c’est un exploit croit moi. Tout le monde était jaloux de ma performance. » Une autre vague de souvenirs te submergea et tu te perdis en eux. Tes yeux fixant distraitement le sol, tu souris à nouveau. « A te balader dans les couloirs pendant que les autres dormaient ? » Reportant à nouveau ton attention vers lui tu précisas : « Rarement, tout de même. » Tu n’étais pas bien méchante et quand tu faisais ça, ce n’était jamais dans un but malsain. C’est aussi pour ça que tu n’avais pas trop de problèmes avec les responsables. Tu ne fumais pas, ne volais pas, ne buvais presque pas non plus. Voilà. Rien de bien méchant.

Imitant ton geste il joua avec les nombreux trous et autres rayures sur le bois du bureau et de l’armoire. Tu évitas de lui dire que tu en avait faire certain d’eux. Sur le bureau il distingua les nombreuses inscriptions dessus, celle-ci tu en étais l’entière responsable. Tu avais aimé inscrire des phrases qui t’avaient marqué. Ta préférée était : “La vie est un mystère qu'il faut vivre, et non un problème à résoudre.“ Il ne fit aucun commentaire dessus, peut-être l’encre trop abîmée était-elle illisible à présent. « C’était comment la vie ici ? ». Tu haussas un sourcil et ajoutas ironiquement : « C’est l’éclate. » Il poursuivit : « Vraiment différente de ce qu’ils vivent, tu crois ? ». Très bonne question. « J’en sais rien. Ça dépend de l’enfant et des circonstances pour lesquels il est là. Certains ont des parents violents ou alcooliques. À mon sens ils sont bien mieux ici, avec des gens qui s’occupent d’eux. » Tu soupiras, triturant un morceau de bois cassé sur le bureau.  « Même si à cet âge tu t’en rends pas vraiment compte. ». Te relevant du bureau tu t’approchas de lui lentement. Tu ne savais pas pourquoi tu avais quitté le bureau mais tu t’assis à côté de lui sur ton ancien lit, ne craignant plus sa réaction. Il ne semblait pas trop choqué ou alors il le gardait pour lui.

Il te regardait toujours quand il te demanda : « Tu as déjà emmené quelqu’un d’autre avant moi ici ? ». La question était normale pourtant tu te sentais bizarre de devoir y répondre, comme si tu étais en train d’avoué qu’il avait -en quelque sorte- un statut particulier. Statut dont tu ne savais pas trop ce qu’il en était. Ami? Ami. « Oui. Une personne. » Une seule et unique personne. Tu avais dû la traîner de force car les enfants et elle… ça faisait plus que 2. Malgré tout tu savais qu’elle avait apprécié que tu partages ça avec elle. Tu avais senti dans son regard de la douceur et qu’elle avait compris l’amour que tu lui portais. « Gamora. » Tu lui adressas une grimace. Tu savais que la relation entre les deux ne s'améliorait pas. Elle était tellement rancunière qu’elle pourrait lui en vouloir pour le cocard pendant des mois. « Ce n’est pas juste ma meilleure amie. La garde est devenu mon foyer… mais la garde est éphémère. C’est elle ma vraie famille. » Tu ne savais pas pourquoi tu te confiais de la sorte et avouais le lien qui t’unissait à elle. Ce n’était vraiment pas ton genre. Les gens savaient que vous étiez proche mais peu se rendaient compte de l’importance que ça pourrait avoir pour toi. Au-delà de l'amitié, elle était comme ton propre sang.

Se relevant il balaya l’endroit des yeux une nouvelle fois avant de croiser à nouveau ton regard il ajouta : « La prochaine fois que tu comptes venir rendre visite aux enfants ici, tu me le diras n’est-ce pas ? » « Pourquoi ? » « Je t’accompagnerais.» Tu restas sur le cul. Une douce sensation envahit ton coeur et tu ne savais pas comment réagir, tu le fixas en silence. Tu te sentis légèrement honteuse de toi pour avoir autant douté de lui au début. C’était un gars bien, tu l’avais su depuis le début mais là il venait de te le prouver. Tu étais restée figée sur place, bouche bée, toujours assise sur le lit n’ajoutant pas le moindre mot. Tu croisas ses yeux bleus et continuas à le fixer en silence jusqu’à ce qu’il tende une main vers toi. « Prête à dire un nouveau au revoir à ta chambre ? Cette odeur de poulet grillé m’a donné faim ! ». Tu attrapas sa main, te relevant alors du lit, lui faisant face. La proximité avec lui te poussas à passer tes bras autour de son buste pour lui faire un câlin. Ça ne te semblait pas si bizarre que ça même si tu ne t’attardas pas longtemps dans ses bras. C’était une façon de lui montrer que tu étais émue par ce qu’il venait de te dire, rien de plus. Tu savais qu’il comprendrait ce geste ainsi. Enfin, tu l'espérais. Récupérant de l’espace entre vous, tu ajoutas : « Merci, c’est vraiment sympa ce que tu fais. »

Tu lui souris encore, te balançant légèrement d’avant en arrière. « Tu as raison, allons manger, j’ai faim moi aussi ! » Tu le poussas gentiment en dehors de la chambre laissant toutes les dernières traces de ton enfance derrière vous. Tu te retournas, juste le temps d’avoir un dernier coup d’oeil vers la chambre et tu refermas la porte. De nouveau côte à côte vous vous dirigiez vers la sortie de la maison. « Alors, tu ne t’attendais pas à ça me concernant ? » Tu descendis les marches, le pas bien plus léger que tu les avais monté. « Ça fait quoi d’avoir des parents ? Ça doit être chiant ! » Tu rigolas un peu, cherchant à faire de l’humour. Tu n’étais pas malheureuse de ta situation et il semblait ne pas porter un regard différent sur toi ce qui te soulageais. Approchant du bas de l’escalier tu franchis les trois dernières marches d’un bond. C’était un réflexe que tu avais eu gamine et qui semblait être ressortis de lui-même. Un dernier signe à la blonde derrière son bureau et tu quittas l’orphelinat, ayant l’impression de revivre tes 18 ans. Marchant le long du chemin qui traversait le jardin, tu t’adressas à Scott même si tes yeux regardaient l’espace dans lequel tu courrais et jouant plus petite. « C’est moi qui t'invite, c’est ça ? Tu as une idée d’où allez. Je te laisse choisir, tout me va. » Tu n’étais pas difficile. Tu voulais juste t’éloigner d’ici, ressentant un peu trop les souvenirs de ton passé venir te hanter.




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Jeu 2 Juin - 14:34


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Le moment était précieux. Il l’était certainement pour toi mais tu ne pouvais imaginer ce que Jean devait ressentir en ce moment. Tout cela devait avoir un certain poids à porter et même si au fil des années, on s’habituait toujours, cela ne devait pas être facile pour elle de dévoiler autant, surtout à quelqu’un qui semblait lui avoir causé plus d’ennuis qu’autre chose au début, même si le sourire qu’elle t’avait montré te rassurait et te montrait à quel point tout cela était cadeau. Passant tes mains sur les murs, tu t’arrêtais observant la vue à travers la fenêtre qu’elle avait sur l’entrée. Dans un coin de ton esprit, tu ne pouvais t’arrêter d’imaginer une jeune fille rousse apprenant la vie à travers ces murs. Elle avait grandi ici, fêté ses anniversaires, ses Noëls… Elle s’était sans doute fait des amis, les avait quitté dès qu’elle avait pu, en avait peut-être vu certains partir sans jamais qu’elle, ne quitte ces murs. Tu ne pouvais te rendre compte à quel point le temps avait dû être long. « Faire le mur en étant à l’étage... c’est un exploit, crois-moi. Tout le monde était jaloux de ma performance. » Tu rigolais. Il n’y avait rien qui pouvait l’arrêter, hein. « J’aurais aimé voir ça mais je ne vais pas te tenter. Tu serais capable de me montrer » Tu rigolais. Elle continua à te raconter un peu ce qu’elle avait fait durant ses années ici alors que tu continuais ton observation des lieux. Tes yeux se posèrent sur les marques d’enfance, les traits de couleurs sur le bureau, les phrases écrites qui avait pu compter pour Jean durant des moments plus difficiles.

Tu te demandais si ce qu’avait vécu Jean étaient semblables à ce que devait vivre les petits en bas. Elle répondit d’abord avec une touche d’ironie que tu lui reconnaissais bien. Elle avoua ensuite, « J’en sais rien. Ça dépend de l’enfant et des circonstances pour lesquels il est là. Certains ont des parents violents ou alcooliques. À mon sens ils sont bien mieux ici, avec des gens qui s’occupent d’eux. » Tu avais envie de lui demander quelles étaient justement ces circonstances pour elle mais tu te rendis compte que toutes ces révélations étaient peut-être assez pour aujourd’hui. Si l’occasion se représentait, tu n’hésiterais pas à lui demander.
Aussi, tu ne pouvais pas être en désaccord avec elle. Il était clair que même si il manquait à ces enfants deux parents aimants et n’ayant d’yeux que pour eux, ils avaient un environnement qui ne pouvait que chercher à les aider. Peut-être qu’avec du temps et du soutien, quelques-uns en bas deviendraient d’aussi belles réussites que Jean. Celle-ci t’assura tout de même que l’âge de certains ne leur permettaient pas de comprendre l’étendu de leur situation. Tu imaginais bien Kara grandir dans cet univers, ayant davantage conscience du nombre de peluches qu’elle avait que du sort que lui avait réservé ses parents. Pourtant en grandissant elle apprendrait que sa situation ici n’était pas ce que tous les autres enfants vivaient et tu essayais d’imaginer à quel point il serait dur pour elle d’encaisser le fait qu’elle était née et que, innocente et joyeuse comme elle était, elle avait pourtant commencé par être rejetée. Ou protégée, tout dépendait du point de vue et de l’histoire.

Tu continuais de réfléchir à quoi pouvait ressembler la vie ici et tu ne remarquais pas tout de suite que ton amie était venue se poser à côté de toi sur le matelas. Elle eut un petit mouvement de surprise à ta nouvelle question. Tu étais juste curieux de savoir à que point tu étais chanceux de partager ce secret, à quel point cet endroit lui était personnel. « Oui. Une personne ». Tu eus un petit sourire et un hochement de tête. Tu réfléchis rapidement et anticipais presque la réponse qu’elle te donna. « Gamora ». La réponse ne te choqua pas, tu comprenais davantage et davantage encore à quel point leur lien était étroit. Gamora ne te portait pas dans son cœur, ce n’était pas compliqué à deviner. Et si tu n’oserais jamais lui dire en face, tu étais content que Jean ait une amie si proche comme elle, sur qui elle pouvait compter. Tu eus un petit sourire. « Pourquoi est-ce que cette réponse ne me surprend pas ? » « Ce n’est pas juste ma meilleure amie. » Tu tournais la tête pour regarder Jean qui tentait de te faire passer un message que tu devinais important. Tes yeux se posèrent sur les siens et ne les lâchèrent pas. Elle continua ses explications. « La garde est devenue mon foyer… mais la garde est éphémère. » Tu hochais la tête, comprenant un peu ce qu’elle voulait dire par là. « C’est elle ma vraie famille. » C’était un gros aveu de sa part, une confession importante qui résumait toute l’ampleur de leur relation. Tu parvenais à coller les morceaux entre ceux qu’elle t’avait déjà donnés et ceux qu’elle t’avait dit ici. Elles s’étaient sans doute beaucoup entraidées dans n’importe quelles situations, afin de parvenir au top.

Tu voyais également ce qu’elle voulait dire à propos de l’ambiance à la Garde. La Garde, c’était comme un toit, une assurance que, ce qu’elle faisait lui permettait de se rendre utile, d’être vivante pour d’autres, d’assurer la sécurité et la protection de personnes qui ne se doutaient pas des dangers. Même si vous étiez censés tous bien vous entendre et passer le plus de temps possible entre vous pour tisser des liens, la vérité était bien plus compliqué que ça. Faire preuve de confiance avec des hot head comme ça, ce n’était pas facile tous les jours. La Garde assurait un travail, une position et parfois, un gite. Etant de l’intérieur, on voyait bien que le reste restait compliqué. Les relations n’étaient pas les plus faciles. Il manquait les fondations à ce toit. « Je comprends ce que tu veux dire par là. Vous avez de la chance de pouvoir compter l’une sur l’autre comme ça ! »

Tu proposas ton aide pour venir l’aider de temps en temps à l’Orphelinat avant de détourner le visage lentement. Tu jetas un dernier coup d’œil dans la chambre mais tu pouvais sentir le regard fixe de Jean sur toi. Tu fronçais légèrement les sourcils, te demandant ce que tu avais dit. Tu ajoutais un regard en coin à ton petit sourire inquisiteur. Finalement, tu te levais, tendant la main vers elle pour qu’elle suive ton mouvement. Ses doigts entrèrent en contact avec les tiens et tu serrais délicatement l’étreinte pour pouvoir l’aider à se mettre debout. Tu ne t’attendais cependant pas au geste qui suivit. Elle glissa ses bras autour de toi pour t’enlacer brièvement. L’impulsion te surpris tout d’abord mais tu souris, retournant le geste. Il y avait de la reconnaissance et beaucoup d’émotions dans son étreinte. Elle te relâcha finalement et continuas « Merci, c’est vraiment sympa ce que tu fais. » Tu eus un petit haussement d’épaule avant de sortir sur le ton de la plaisanterie. « Que veux-tu j’ai tapé dans l’œil d’une fille de 6 ans… Faut pas la décevoir… » Tu souris à Jean avant de dire plus sérieusement. « Ça se voit que ça leur fait plaisir de voir que des gens leur rende visite. »

Tu lui fis en suite part de ton estomac et elle te répondit en souriant et te poussant gentiment vers la porte. « Tu as raison, allons manger, j’ai faim moi aussi ! » L’attendant dans le couloir, tu eus le même pressentiment que tu avais eu quelques minutes plus tôt. Tes oreilles sifflèrent de bruits de moqueries, de rires méchants et de pas lourds. Tu avais l’impression de reconnaître un endroit similaire. Mais tu ne pouvais pas éprouver un sentiment de déjà-vu puisqu’il s’agissait de la première fois que tu mettais les pieds ici. Secouant la tête et te frottant les yeux brièvement, tu laissais tomber, ravi d’être distrait de nouveau par la présence de Jean à tes côtés. Tu la suivis à travers les couloirs que tu commençais à reconnaître, sachant pertinemment que vous vous dirigiez vers la sortie. « Alors, tu ne t’attendais pas à ça me concernant ? » Tu secouais la tête avant d’admettre : « Ça, tu l’as dit ! Vous êtes pleine de surprises Miss Grey ! ». La regardant finalement du coin de l’œil, tu avouais « Mais je suis touché que t’ais partagé ça avec moi. »

Elle te posa finalement une question qui te fit réfléchir. « Ça fait quoi d’avoir des parents ? Ça doit être chiant ! ». Tu rigolais, surpris par la seconde exclamation. « Ah ! Ce n’est pas facile tous les jours c’est vrai ! Et encore, on n’a pas encore évoqué le sujet des frères et sœurs ! Ce sont les pires, crois-moi ! » Tu rigolais, ne pensant évidemment pas un mot de ce que tu venais de dire. Tu adorais ton frère et malgré vos petites compétitions, il restait un être cher. Tu devais reconnaître quand même que ta visite ici t’avais un peu ouvert les yeux. Ton ton se fit plus sérieux, « mais c’est en voyant des enfants comme ça qu’on se rend compte qu’on est chanceux. »  Tu regardais un peu ahuri la façon dont Jean sauta d’un bond les trois dernières marches. Cela t’arracha un petit rire. D’un geste rapide, elle salua la secrétaire blonde. Tu ne pus t’empêcher de lâcher un petit « Merci de veiller sur eux ! » et de lui dire au revoir poliment avant de pousser la porte de dehors.

Une fois à l’extérieur, tu te rendis compte que l’air s’était un peu rafraichi et que la lumière était moins vives que quand vous étiez entrés. «  C’est moi qui t'invite, c’est ça ? » « C’est ce qu’on avait convenu, il me semble. » « Tu as une idée d’où allez ? Je te laisse choisir, tout me va. » Tu réfléchis rapidement, te demandant si il n’y avait pas quelque chose dans le coin qui pourrait être sympa. Vous n’étiez pas très loin du centre-ville de Hammer Bay, endroit que tu connaissais bien. Tu n’avais pas particulièrement envie de retourner tout de suite dans les coins trop dynamiques de la ville, étant certain d’avoir croisé quelques coins sympas en arrivant. Une idée te vint soudain à l’esprit. « Je crois que je sais. J’espère que ça te plaira ! » Ouvrant la voiture, Jean et toi vous vous installèrent sur les sièges avants, et tu fis tourner la clé de contact, allumant le moteur. Jetant un dernier regard à l’immense bâtisse que t’avais paru si invisible au début, tu quittais ta place de parking, reprenant la route que vous aviez pris à l’aller. « Je voulais savoir, tu commençais, toujours regardant attentivement la route et les voitures qui venaient de derrière, est-ce que certains repartaient, étaient adoptés ? » Ca devait être dur de se faire des amis et puis de les voir s’en aller comme ça parce qu’ils étaient choisis et toi non. Tu savais que Jean ne voulait sans doute pas s’étendre trop sur le sujet après ce qu’elle t’avait déjà montré mais tu espérais que continuer à en parler ne la gênerait pas et qu’elle comprendrait que tu pouvais aussi avoir des questions. Mettant ton clignotant, tu tournais délicatement dans une nouvelle rue.

Quelque part par-là, tu savais que tu trouverais l’endroit que tu cherchais. « Tu as gardé contact avec eux ? » Tu la laissais répondre tandis que tu cherchais une place pour te garer une seconde fois. Une fois le moteur coupé, tu prévins Jean « On a juste à contourner ce pâté de maison et normalement, on devrait y être. » Fermant ta porte d’un geste, tu rejoignis Jean sur le trottoir avant de lui emboiter le pas. « J’ai trouvé cet endroit en me baladant et j’ai toujours voulu m’y arrêter. Il me manquait juste une occasion… » Ca se voyait sans doute sur ton visage que tu étais assez satisfait de l’idée que tu avais eu, tu espérais juste qu’elle apprécie également. Tournant finalement au coin de la rue, vous marchèrent encore quelques mètres avant de déboucher sur une petite place. Elle était rectangulaire et pas des plus grandes mais elle avait cette allure sympathique qui assurait que la soirée ne pouvait que bien se passer. Elle était longée par des petits restaurants multiples et sympathiques qui profitaient de l’espace pour mettre des tables en terrasse. Il y avait là l’embarras du choix dans les cuisines. Puisqu’elle t’avait demandé de choisir, tu lui proposais « Italien ? ». Tu désignais un petit restaurant aux stores rouges et verts qui avait l’air bien. Tu t’approchais vers un serveur qui vous désigna une table dehors. Laissant à Jean la place qui pouvait lui permettre d’observer les activités sur la place, tu t’assis en face d’elle, remerciant le jeune homme qui vous apporta vos cartes.

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Sam 4 Juin - 11:04



I see you

Scott & Jean

Si tu t’étais imaginé te retrouver là, à ce moment avec Summers… tu ne l’aurais pas cru. Comme quoi les choses peuvent bien changer le temps de quelques heures. Ce matin tu étais encore prête à mettre de la distance avec lui, même si son attitude joueuse t’avait manqué, et voilà qu’à présent tu avais l’impression d’avoir fait un pas de géant dans votre amitié. Tu ne t’étais pas imaginé lui en parler un jour. Tu avais des amis, bien plus ancien et que tu connaissais bien mieux qui ne savaient rien de ton passé. La raison pour laquelle tu avais décidé de l’amener ici t’était encore inconnu mais tu étais ravie de voir que c’était une bonne décision. Il te proposait à présent de t'accompagner dans le futur, chose que Gamora ne se sentait pas de faire. Elle et les enfants… Cela te prouvait à quel point tu pouvais lui faire confiance, non plus de façon professionnelle, mais aussi d’un point de vue personnel. Il s’était bien rendu compte que les enfants se réjouissaient quand on leur rendait visite. Hélas tu n’avais pas assez de temps pour pouvoir t’y rendre régulièrement, mais dès que tu avais l'occasion d’y venir tu ne la ratais jamais. Après tout, c’était tes origines et d’une certaine façon tu n’avais finalement pas réussi à te détacher de ce lieu.

Cherchant à retourner un peu la situation, tu plaisantas quant à son statut de famille. Tu avais un peu peur que la plaisanterie de votre conversation ne se perde au fur et à mesure que vous avanciez. Il devait avoir beaucoup de questions à te poser à présent et tu t’y préparais. Il répondit en plaisantant sur les frères et les soeurs. Il avait un frère, ça tu le savais car il faisait également parti de la garde. Mais en avait-il d’autre ? Des soeurs ? Une image traversa rapidement tes yeux, s’emparant pour une microseconde de tes pensées. Tu distinguais une petite fille aux cheveux blonds comme le blé, les yeux bleus, une poupée dans la main. Elle jouait avec toi, rigolant de vos respectives poupées. Retrouvant le sol en bois du couloir, tu fronças les sourcils, pas tout à fait sûre de ce que tu venais de voir. C’était certainement un souvenir d’enfance, certainement imaginaire. Tu ne te souvenais pas d’une telle fillette ici et encore moins d’avoir eu des poupées si belles. L’imagination d’un enfant en mal de compagnie est une chose très puissante apparemment, ce souvenir te semblait si réel. Reportant ton attention sur ton collègue quand il parla de chance d’avoir ses deux parents. Tu ne pensais pas tout à fait comme ça, mais tu ne voulus pas le contredire.

Ton ventre commençait à crier famine et tu étais sur le point de le presser de se décider quand finalement il ajouta : « Je crois que je sais. J’espère que ça te plaira ! » C’était ton tour d’être dans le flou total. Tu te demandais ce qui avait bien pu lui traverser l’esprit et vers où vous alliez vous diriger. Il déverrouilla sa voiture et tu compris qu’un trajet supplémentaire était nécessaire. Tu montas à l’intérieur et te réinstallas dans les confortables sièges de sa berline. Le moteur réagit immédiatement quand il tourna les clés dans le contact et démarra. Sentant la puissance de sa voiture, l’envie irrésistible de la conduire te saisit, mais tu restas sagement assise sans rien dire, du moins jusqu’à ce qu’il s’adresse de nouveau à toi : « Je voulais savoir » Ah voilà que les questions allaient arriver. Tu les attendais celle-ci. Bien qu’il te parlât ses yeux restaient concentrer sur la route et sur les rétros, faisait bien attention aux voitures qui circulaient autour de vous « est-ce que certains repartaient, étaient adoptés ? ». « Toujours. » Tu te rappellerais toujours de ces moments. Tu les détestais. Quand tu étais devenue assez grande tu faisais en sorte de fuir la maison, décider à ne plus observer ce genre de scène. Évidemment, tu étais ravie pour ceux qui avaient la chance de connaître ça. Après tout c’était le mieux qui pouvaient leur arriver. Malgré tout il y avait toujours une jalousie, incontrôlable au fond de soi, ne comprenant pourquoi nous on restait dans ce lieu maudit. Aujourd’hui tu comprenais et n’étais pas autant en colère, mais à l’époque ça te passait complètement au-dessus et tu laissais la rage l’emporter sur la raison. Tu ne supportais plus tes amis quand ce genre de chose leur arrivait. Ils devenaient hautains, comme si tu étais devenue inférieur à eux à partir du jour où ils trouvaient un foyer.

Tu avais bien conscience que ta réponse était un peu vague alors tu ajoutas : « Ça arrivait de temps en temps. » « Tu as gardé contact avec eux ? » Un rire, ironique t’échappa. « Oh non. J’suis pas méchante à dire ça. Mais c’était plus pareil. Ils changeaient et surtout ils te regardaient différemment. » Tu constatas qu’il était à la recherche d’une place. Tu observas rapidement le quartier. Il semblait être plutôt calme, loin de l’agitation du centre ville. « C’était la meilleure chose qui pouvait leur arriver. Ce n’est pas de la chance d’avoir une famille. » Tu le fixas même s’il était occupé à rendre son créneau le plus parfait possible. « C’est l’ordre des choses. C’est comme ça doit se passer. » C'était vous, les orphelins, l'anomalie.

D’un geste habile il coupa le moteur de sa voiture, t’indiquant qu’il vous faudrait faire une petite marche avant d’atteindre le lieu qu’il avait choisi. Tu sortis de la voiture et attendis sagement qu’il te rejoigne, t’indiquant le chemin à prendre. « Ah, bah voilà. Je suis ton occasion. » Tu lui adressas un petit sourire avant de le suivre jusqu’à son lieu mystère. Tu ne connaissais pas le quartier et ça serait donc une bonne découverte pour toi aussi. On contourna rapidement des maisons pas très récentes pour finalement déboucher dans une sorte de cour intérieure, un peu cachée de la rue principale, bien trop bruyante. Il y avait là plusieurs restaurants, offrant un choix varier de cuisine. Chacun avait sa propre terrasse qui s’étalait devant son bâtiment. Ça rendait l’endroit encore plus chaleureux qu’il ne l’était déjà. Tu étais toujours dans ton observation quand il finit par ajouter : « Italien ? » Il t’indiqua un restaurant, pas très grand mais qui semblait fort sympathique. Il avait quelques tables en terrasses, des bacs de fleurs au alentours et de magnifique stores rouge et verts. « Parfait. » Tu laissas Scott s’avancer vers un serveur qui vous installa à l’extérieur. Tu t’assis, dos au restaurant, face à la place et aux différentes activités du soir qu’elle permettait. Recevant rapidement la carte, tu l’ouvris, parcourant rapidement les différents menus.

Il y avait trop de choix et tu hésitais avec beaucoup trop de plats en même temps. Te souvenant alors de la fois où vous aviez déjeuné ensemble tu t’adressas à lui, un sourire joueur aux lèvres. « Je te laisse choisir mon plat. Je suis bien trop indécise. » C’était plus marrant comme ça. De ne pas savoir ce qu’on allait manger. De toute façon quoi qu’il décide, tu savais que ça serait bon alors tu ne risquais pas grand-chose. Pendant qu’il continuait de parcourir la carte, tu observas la place des yeux. Quelques personnes commençaient à s’y engouffrer, cherchant eux aussi un endroit où pouvoir manger un petit quelque chose. « Je choisis la boisson, si tu veux. » Attrapant rapidement la carte des vins poser sur la table entre vous deux, tu laissas tes yeux glisser sur les différentes bouteilles proposées par l’établissement. Trouvant enfin ton bonheur tu appelas rapidement le serveur. « On prendra deux Martini blanc avec une tranche de citron, et avec le repas deux verres de châteauneuf-du-pape, cuvé 2012. » Tu remercias le jeune garçon, le regardant s’éloigner vers l’intérieur du restaurant. Te tournant à nouveau face à Scott, tu ajoutas :  « J’ai faim. » Tu rigolas face à ton impatience, sachant qu’il n’avait toujours pas l’air d’avoir trouvé quoi te donner. « Quand tu te serras enfin décider… » Tu levas les yeux au ciel d’un geste faussement exaspéré « Tu auras le droit de me poser les questions que tu veux. À condition que tu répondes à celles que je te poserais à mon tour. » Tu savais qu’il en aurait, même s’il était trop poli pour te le poser à ce moment. Autant crever l'abcès tout de suite. Tu voulais classer ce dossier, pouvant définitivement le mettre de côté.



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Mar 7 Juin - 18:36


I See You
Jean & Scott
║ music theme

“ Anyone who says he can see through women is missing a lot. „

Tu te laissais absorber par la beauté et l’ambiance calme et rassurante de la place. Les lumières étaient légères, presque timides ; elles permettaient pourtant de compenser le manque de luminosité qui arriverait avec la nuit. Le tout avait un rendu discret, naturel et n’éblouissait pas les yeux. Quelques personnes curieuses regardaient, comme vous, les terrasses et restaurant que la place pouvait cacher. Apparemment, la proposition que tu avais faîtes à Jean lui convenait et vous vous dirigiez tous les deux vers le petit restaurant italien. Une odeur épicée se dégageait de l’endroit, tu rappelant à quel point tu commençais à avoir faim. Une fois tous les deux installés, tu souris. Tu ne savais pas trop ce que c’était ce qui se passait dans ta tête mais tu te sentais heureux. Jean avait partagé un morceau de sa vie qui était précieux et secret et tu te plaisais à découvrir ces côtés-là de ton ami. Tu avais l’impression de mieux la comprendre, de mieux la saisir. Malgré tout, comme tu lui avais dit, tu appréciais le fait qu’elle continuait de te surprendre, qu’elle ait des choses à te raconter. Tu aimais ça chez elle. Tu cessais ta contemplation dans le vide pour jeter un coup d’œil vers ce que le restaurant proposait.

Tu parcourrais rapidement les choix de la carte, repérant quelques plats qui te disait plus que d’autres. Au regard que te jetais Jean, tu imaginais qu’elle était dans une situation similaire. Et c’est là que la surprise revint au galop. « Je te laisse choisir mon plat. Je suis bien trop indécise. » Tu souris, un peu perplexe par sa réaction. Jean faisait une fois de plus appel à votre esprit joueur. « On va voir si je fais mieux que des pancakes aux myrtilles », tu lui dis d’une voix espiègle, te rappelant que la fois précédente, elle avait décidé pour vous. C’était maintenant à ton tour de chercher un plat qui vous rassasierez tous les deux. « Je choisis la boisson, si tu veux. ». Tu rigolais, éloignant légèrement la carte des boissons et des vins de sa portée. « Ça serait de la triche, non ? » Tu fis une pause, laissant s’écouler quelques secondes avant de reprendre. « Ou alors tu essayes de me compliquer la tâche ? » Un regard audacieux sur le visage, tu haussais finalement les épaules en ajoutant sur le ton de la plaisanterie. « Surprends-moi ! » Tu lui tendis finalement ce qu’elle avait voulu obtenir. Elle regarda rapidement dedans, tandis que tu épiais d’une façon un peu distraite ton propre menu. Elle héla finalement le serveur qui s’approcha rapidement. Il n’eut pas besoin de sortir son petit calepin, prêt à écouter ce que Jean avait à demander. « On prendra deux Martini blanc avec une tranche de citron, et avec le repas deux verres de Châteauneuf-du-Pape, cuvée 2012. » Elle finit par un poli merci et le jeune homme tourna les talons pour se rendre à l’intérieur du bâtiment.

D’un regard malicieux, tu commençais à réfléchir ce qui pourrait bien accompagner ce qu’elle avait choisi. Tu rigolais avec Jean à son petit cri de famine avant de la rassurer. « J’ai ce qu’il faut pour ça. » « Quand tu te serras enfin décider… » Tu répondis à ses paroles désespérées en fermant la carte d’un geste prompt et décidé. Un sourire inquisiteur se dessinait sur tes lèvres tandis qu’elle continuait. « Tu auras le droit de me poser les questions que tu veux. » Tu te réjouis de cette proposition mais tu sentais une suite arriver.  « À condition que tu répondes à celles que je te poserais à mon tour. » Hochant la tête pour accepter les termes de votre conversation, tu reculais dans ton siège pour réfléchir à ce que tu pourrais lui poser comme question. Le serveur arriva avec vos Martini. Il en déposa un en face de Jean puis devant toi. Tu le remerciais et en retour, il vous demandait si vous aviez fait vos choix. En lui tendant les cartes, tu lui dis avec un accent italien à couper au couteau « Deux Taglierini al Profumo… » « … di Tartufo in Camicia di Prosciutto. », finit le serveur sans doute un peu blessé par ta prononciation. « C’est ça ! Merci ! » Il approuva d’un geste de la tête avant de repartir en cuisine.

Rapportant ton attention sur Jean, tu retrouvais rapidement la question que tu avais eu envie de lui poser. Tu la trouvais un peu délicate, un peu trop directe mais si Jean t’assurait que tu pouvais lui demander, alors tu n’avais pas envie de t’autocensurer. C’était une question naturelle, légitime… « Pourquoi est-ce que tes parents t’ont laissé à l’orphelinat après ta naissance ? » Avoir une famille était peut-être la chose normale dans ce monde, certes. Cependant, après avoir rendu une visite à l’orphelinat, après ce que te racontais parfois Emma en rentrant du boulot, tu ne pouvais pas t’empêcher de penser que cela restait aussi une chance malgré tout. Enfant, malgré quelques attentes de ton père pour l’excellence, tu avais eu la possibilité de faire ce que tu voulais. Jean y était sans doute arrivé mais les conditions de tes études avaient sans doute étaient plus faciles, plus abordables. Et tu y voyais là ta chance. Les soirs que tu avais passé à sortir et à profiter de la joie d’être étudiant, elle avait dû les passer à s’entraîner pour compenser ce que toi tu n’avais pas eu de mal à obtenir. Sortant de ta contemplation, tu lui dis finalement : « A ton tour. Une question ? »

Soudain votre conversation fut interrompue par une voix dans ton dos. « Bonsoir ! Désolé de vous déranger… » Tu te retournais pour voir qu’il s’agissait d’un jeune homme qui devait être peut-être, à peine plus jeune que toi. Il était habillé en noir et blanc. Il continua. « Je suis un magicien de rue et j’aurais besoin de l’aide de votre jolie copine pour mon prochain tour. » Il regardait Jean avec intensité. Amusé par la situation, tu te tournais vers Jean. Tu te demandais si elle allait accepter ou renvoyer balader le jeune homme. Ce n’était pas vraiment à toi qu’il devait demander la permission mais tu ne pouvais t’empêcher de la mettre gentiment au défi. « Je suis sûr qu’elle apprécierait de vous aider… »  

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Jeu 9 Juin - 18:41



I see you

Scott & Jean

Tu voyais bien que le choix de ton repas serait un peu plus difficile pour lui à choisir que des pancakes. Voulant rééquilibrer la balance, tu proposas de choisir vos boissons pour la soirée. Cependant, il posa la main sur la carte des vins qui était sur la table, l’éloignant légèrement de toi. Tu avais déjà tendu ta main, mais à présent la carte était trop loin pour que tu l’atteignes. Déposant délicatement tes doigts sur la table, tu l’observas, plissant les yeux au moment où il parla de triche, un air de défi sur le visage. Tes doigts pianotaient sur le bois tandis que ton regard jonglait entre lui et le précieux sésame entre vous.  « Ou alors tu essayes de me compliquer la tâche ? » Un rire t’échappait, brisant ta mimique de confrontation avec lui. « Non, bien au contraire ! » tu t’exprimas. Finalement, laissant tomber il te donna accès à ce que tu voulais, repoussant la carte vers toi. Ayant rapidement fait ton choix tu en informas le serveur et l’observas s’éloigner en silence. Tu reportas alors ton attention sur ton collègue, le nez toujours plongé dans le menu. Tu le taquinas, exprimant une faim pas aussi grande que tu le prétendais. Tu voulais juste l’embêter un peu, tant qu’il n’avait pas l’air décidé. Finalement, il referma d’un geste vif la carte qu’il tenait en main. Sa détermination t’amusait et à présent tu avais hâte de découvrir ce qu’il avait choisi pour toi.

Sorti de nul par le serveur apparut à vos côtés, un plateau à la main sur lequel se dressaient deux verres de Martini. Il les déposa, l’un après l’autre, commençant par toi. Tu le remercias rapidement, avant d’écouter attentivement l’annonce de Scott. Trois mots avaient suffi à agacer le serveur de leur mauvaise prononciation et il termina la phrase de ton collègue. Tu étouffas un rire, ne cherchant pas à le vexer davantage. Confirmant son choix, il fit un signe de tête au serveur avant que celui-ci ne s'éclipse à nouveau. Se tournant vers toi il ne perdit pas de temps et te posa une question, certainement une qui lui trottait en tête depuis l’orphelinat. « Pourquoi est-ce que tes parents t’ont laissé à l’orphelinat après ta naissance ? » Même si tu t’étais préparée à toutes les éventualités, sa question te troublas. Tu cherchas tes mots quelques instants, laissant le silence et le sérieux reprendre le dessus. « Ils ne m’ont pas vraiment laissé à l’orphelinat… » Tu baissas les yeux, évitant une fois de plus son regard. « Enfin j’en sais rien. Je ne sais pas qui sont mes parents. » Tu gardas le silence à nouveau avant d’ajouter : « Je ne connais même pas leurs noms. J’ai été trouvé, abandonné peu après ma naissance. Âgée de quelques jours à peine. » Tu savais ça car c’était écrit dans ton dossier. Tu l’avais demandé cherchant des réponses aux nombreuses questions que tu t’étais posé étant adolescente. Seulement, tu n’y avais trouvé aucune réponse. Uniquement d’autres questions qui resteraient sans réponses elles aussi.

Tu étais resté dans le silence, te remémorant ce moment où tu avais tenu ton dossier dans tes mains. « A ton tour. Une question ? » Sa voix te sortit de ta rêverie, comme bien souvent. Tu relevas les yeux vers lui mais c’est tout autre chose qui attira ton regard. Derrière lui se dressait un jeune homme, tout de noir et blanc vêtue, s’approchant de vous. Sa voix s'éleva dans le dos de ton collègue : « Bonsoir ! Désolé de vous déranger… Je suis un magicien de rue et j’aurais besoin de l’aide de votre jolie copine pour mon prochain tour.  » Un sourire se dessina malgré toi sur tes lèvres au compliment qu’il venait de te faire. Même s’il était venu vous interrompre dans votre conversation, tu étais plutôt curieuse et tu retournas la contemplation qu’il faisait de toi, en le fixant à ton tour. Son regard était un peu troublant, surtout dans une telle situation. Cependant tu ne détournas pas des yeux, même quand tu vis Scott se tourner vers toi, enfin, jusqu’à ce qu’il ouvre la bouche. Te détachant des yeux marron qui te fixaient tu regardas ton collègue et son air confirma le ton de défi qu’il avait eu dans ses paroles.

Te tournant à nouveau vers le jeune homme tu acceptas sa proposition : « Tant que vous ne me coupez pas en deux ». Il te tendit alors une main que tu saisis et il te tira légèrement en avant, t’aidant à te lever. Une fois sur tes pieds, il te lâcha et vous vous écartèrent de quelques mètres pour éviter les tables de la terrasse. Tu n’étais pas très loin de ta place cependant, juste deux enjambés.  Bizarrement tu te sentant un peu nerveuse de ce qui allait suivre, surtout qu’il continuait à te fixer de façon assez bizarre. « N’ayez pas peur, il ne vous arrivera rien. Après tout, je ne suis que magicien. » Il t’adressa un clin d’oeil au moment où un rire franchit tes lèvres. Il sortit de sa poche un jeu de cartes qui semblait avoir bien servi. Il te le tendit en te proposant d’inspecter les cartes, ce que tu fis, méticuleusement. Tu ne comprenais jamais comment les magiciens arrivaient à faire des tours avec de simple cartes. Tu tournas et retournas plusieurs fois le paquet dans tes mains, ne détectant aucune anomalie. Satisfaite de ton inspection, tu lui rendis son paquet. Après que ses mains est mélangées le paquet après ton observation, il te proposa les cartes en éventail te permettant d’en choisir une. Le trois de pique. tu reposas la carte au pif dans le paquet et tu tâchas de bien regarder les gestes qu’il effectuait. Rien à faire, tu fus tout de même surprise lorsqu’il dénicha ta carte après des tours et détours du paquet entre ses doigts agiles.

Tu applaudis à chacun de ces jeux de cartes. Il t’en effectua plusieurs et tu fus surprise à chacun d’eux. Rangeant rapidement son jeu de cartes il s’approcha de toi, te chuchotant « Votre ami ne sera pas vexé si je vous touche ? J’ai un dernier tour à vous montrer, si vous êtes d’accord. » Jetant un rapide coup d’oeil à ton collègue, il observait la scène tranquillement, le visage neutre. « Allez-y, vous m'intrigué. » Un large sourire se dessina sur le visage du magicien avant qu’il n’ajoute : « Je vais tenter de vous hypnotiser et de lire vos pensées mais ça ne marche pas sur tout le monde. » Un sourire confiant se dessina sur tes lèvres. Tu étais presque sûre qu’il échouerait, après tout tu n’étais pas dans la garde rouge pour rien. « J’attends de voir. » Tu levas les deux mains, paumes vers le ciel en signe de défi. « C’est parti ! » Il tapa dans ses mains avant de s’approcher de toi. Il attrapa tes poignets et plaça tes bras le long de ton corps. Puis il posa une main derrière ta hanche, t’obligeant à bouger légèrement et à te redresser. « N’ayez pas peur, et au moindre problème vous me faite signe et j’arrête. » Tu hochas lentement la tête plus très sûre de toi. Il plaça une main sur ton épaule, effectuant une faible pression. Ensuite il plaça son autre main face à toi, à quelques centimètres de ton visage. Il se mit à faire un décompte : « 5… 4… » et à chaque chiffre qu’il donnait, l’un de ses doigts disparaissait.

Bizarrement tu te sentais fatiguée à force que le chiffre 1 se rapprochait. Tu ne savais pas trop ce qui se passait mais tu tentas de lutter - en vain- contre ce poids qui grandissait en toi et t'engourdissant totalement. Arrivé à la fin de son décompte, il claqua des doigts et ta tête s'effondra en avant. Tu réalisas à peine que c’était sa main qui avait soutenu ton front. Tu n’arrivais plus vraiment à distinguer la réalité, comme prisonnière entre rêve et éveille. Malgré tout, tu arrivais à distinguer l’écho de sa voix. « Je vais vous énoncer des faits, et dès que je me tromperais, vous sortirez de votre somnolence. » Incapable de parler ou d’agir, tu te contentas d’attendre la suite. Tu distinguais ces mots dans le brouillard où tu te situais : « Enfant unique »« Adolescence difficile »« Travail exigeant »« Je vois, beaucoup de jeunes enfants seuls » … Tandis que son flot de paroles continuait, tu te perdis dans une vision d’une maison. Tu observas les barrières blanches qui la bordait et les deux personnes, d’une quarantaine d’année debout sur le porche. Leurs visages étaient flous mais tu te sentais heureuse de marcher dans leur direction. Arrivée à quelques pas d’eux, la femme s’adressa à toi : « Ma petite Jean » Cette vision s’envola aussi rapidement qu’elle était apparu et tu entendis le magicien ajouter : « Deux parents aimants ». Reprenant un peu de contrôle sur toi, tu reculas, relevant la tête : « Stop ! » Il te lâcha aussitôt, les mains en l’air. « C’est fini, c’est bon. » Tu étais un peu perturbé par ce qui venait de se produire et tu ne savais, ni ce que tu venais de voir, ni comment ce type pouvait l’avoir vu lui aussi.

Tu respiras un grand coup, avant de retourner complètement à la réalité. Tout allait bien, ce n’était qu’un stupide tour de magie. « Vous vous êtes planté mon cher, mais c’était pas loin. » Tu repris le ton amical du début. Tu ne voulais pas que lui, ou Scott s’aperçoive que tu étais plus troublée que prévu. « Je ferais mieux la prochaine fois. » Un second rire t’échappait : « La prochaine fois ? ». Un sourire aux lèvres il sortit de sa poche un téléphone. Tu fronças les sourcils quand tu reconnus l’objet. Dans un geste de pur réflexe, tu plaquas ta main sur ta poche : vide. « Mon numéro y est inscrit sous le nom de “Magicien canon”. » Sur ces paroles il te rendit ton téléphone, son sourire toujours figé sur ses lèvres. Se tournant rapidement vers Scott et les quelques personnes qui observaient discrètement de loin il effectua un salut avant de rebrousser chemin et de s’en aller. Toujours sur le coup de la surprise tu t’assis à nouveau à ta place. Étonnante technique de drague... Tu parcourus rapidement ton téléphone et constatas qu’il n’avait pas menti : tu avais un nouveau contact dans ta liste. Rangeant l’appareil, tu regardas ton ami avant d’ajouter : « Son hypnose s’était troublant… Vraiment. » tu fronças les souricls. C’était un peu louche son histoire. Il avait réussi à voir l'hallucination que tu avais eue… « C’était carrément anormale. J’ai cru qu’il était dans ma tête. » Tu passerais peut être pour une folle mais tu avais besoin que ces mots sortent de ta bouche.



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Lun 13 Juin - 1:37


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Maintenant que le serveur était reparti en cuisine et que Jean t’avait assuré que lui poser des questions ne la dérangerait pas, tu ne voyais plus rien qui pourrait t’empêcher d’exercer un peu de ta curiosité. Il y avait bien une question particulière qui t’intriguait et à laquelle tu aurais aimé une réponse. Cependant, le visage détendu et ravi de Jean s’assombrit un peu à ta demande. Elle te regarda d’abord d’un air un peu troublé comme si elle voulait que tu reformules la question ou mieux, que tu en poses une autre. Tu hésitais un peu à faire cela, ne voulant spolier l’ambiance de cette complicité. Elle ne dit rien pendant quelques secondes et tu craignais qu’elle n’aborde finalement pas une réponse. Finalement, elle sembla se tirer de son silence et entrepris une réponse. ❛ Ils ne m’ont pas vraiment laissé à l’orphelinat… ❜ Son regard t’échappa et sembla se perdre dans la contemplation de la nappe. Tu étais cependant rassuré qu’elle ait commencé à répondre, que ta question ne consistait en rien un total blocage de sa part. Tu la laissais formuler ses phrases, prenant son temps pour obtenir un réponse qui vous satisferait tous les deux. ❛ Enfin j’en sais rien. Je ne sais pas qui sont mes parents. ❜ Tu devinais que ton regard laissait entrevoir un peu de peine pour ce qu’elle venait de te révéler. En y réfléchissant, tu trouvais que c’était peut-être un des meilleurs scénarios pour quelqu’un ayant grandi dans un orphelinat. Certes l’envie de savoir d’où l’on vient, de qui l’on vient devait être grande mais quelque part, elle évitait les histoires de parents alcooliques et violents que rencontraient parfois les enfants dans ces cas de figure. ❛ Je ne connais même pas leurs noms. J’ai été trouvée, abandonnée peu après ma naissance. Âgée de quelques jours à peine. ❜ Tu ne dis rien, laissant un silence s’établir le temps que tu prennes une première gorgée de ce que Jean vous avez commandé. N’ayant pas plus de questions pour le moment, tu lui retournas l’autorisation de demander quelque chose sur toi, curieux de ce qu’elle pourrait avoir envie de savoir. Si le regard de Jean se releva pour croiser le tien, il ne s’y arrêta pas.

A la place, il se posa sur un jeune homme qui avait approché et se disait magicien. Tu souris, rigola un peu dans ta barbe à sa présentation. Il semblait très intéressé à Jean.  Celle-ci semblait amusée aussi par cette intervention que vous n’aviez pas prévue et tu essayais de la pousser un peu plus vers ce qu’il lui demandait de faire. ❛ Tant que vous ne me coupez pas en deux ❜. Tu souris à son petit sarcasme. Elle attrapa la main du jeune homme habillé en noir et blanc qui l’entraîna sur quelques mètres. Les suivant de près, tu te plaçais dans ce qui aurait pu s’appeler un public. Il n’y avait pas grand monde mais tu distinguais quelques paires d’yeux qui faisaient mine d’être intéressés de loin. Un regard amusé, tu ne quittais pas Jean des yeux. Apparemment tu n’étais pas le seul : le jeune homme qui avait toujours la main de Jean dans la sienne faisait de même. Croisant les bras sur ton torse, tu attendis, attentif à ce qui allait se passer. Malgré ta proximité, tu n’entendis pas ce qu’il lui disait mais tu parvins à voir le sourire de Jean qui se dessinait sur ses lèvres.

Tu devinais que le spectacle allait reprendre au moment où le magicien sortit un paquet de cartes de sa poche. Il le présenta au public avant de le tendre à sa nouvelle assistante, partenaire, collaboratrice de jeu. Jean regarda les cartes brièvement. Assurant qu’il n’y avait rien de suspect avec le paquet qu’il lui avait tendu, elle les lui rendit. Tu regardais le magicien mélanger les cartes avec des gestes habiles. Il ne quittait pas Jean du regard. Finalement, il lui proposa le paquet et elle tira une carte dans le tas et la montra brièvement à la foule avant de la remettre avec les autres. Regardant autour de vous, tu voyais bien qu’une légère foule s’était approchée. Quelques clients d’autres restaurant regardaient dans votre direction, curieux de voir comment le tour allait se finir. Bien que tu finissais souvent par être impressionné par leurs capacités à retrouver des cartes dans des decks, tu t’étais toujours un peu méfié des magiciens. Depuis que tes parents t’avaient expliqué que la magie n’existait pas et que tout cela n’était que des tours de passe-passe, tu avais développé un désintérêt certain pour tout cela. Les applaudissements autour de toi te sortirent de tes pensées et tu te demandais ce que tu avais raté.

Ton attention fut immédiatement consacrée à Jean et son nouvel ami. Tu fronçais les sourcils, te demandant pourquoi est-ce qu’il avait besoin de toujours lui parler tout bas. Après tout le public avait le droit d’être dans la confidence également. Le regard de Jean croisa soudainement à nouveau le tien. Un fin sourire d’encouragement apparut sur le coin de tes lèvres alors que ton regard était interrogateur. Parvenant finalement à lire la courte phrase sur les lèvres de Jean, tu compris : ❛ Allez-y, vous m’intriguez  ❜. Le visage du magicien s’illumina d’un grand sourire. De ton côté, tu commençais à remettre en question si avoir mis Jean au défi de faire cela avait été vraiment la plus intelligente de tes idées. Qu’est-ce qu’il avait encore en réserve pour elle ? ❛ Je vais tenter de vous hypnotiser et de lire vos pensées mais ça ne marche pas sur tout le monde. ❜ Là ça commençait à devenir intéressant. Ne lâchant pas Jean des yeux, tu continuais de scruter ses expressions. Le magicien tapa dans ses mains, prêt à exécuter son prochain tour et un nouveau tour d’applaudissement retentit autour de vous. Ton visage s’assombrit quand il commença à lui attraper les poignets et à correctement la placer. ❛ N’ayez pas peur, et au moindre problème vous me faite signe et j’arrête. ❜ Bizarrement, voir Jean se laisser guider et manipuler par un étranger qui venait de lui assurer qu’il allait essayer de lui lire ses pensées n’était pas une vision qui te rassurait. Etant prêt à intervenir en cas de … A vrai dire, tu ne savais pas trop ce qui pourrait arriver de dangereux mais tu n’étais pourtant pas très confiant avec tout ça.

L’homme près de Jean commença à décompter à partir de 5 et à chaque nombre en moins, tu voyais les yeux de Jean qui se fermaient de plus en plus. Arrivant à zéro, la tête de Jean bascula vers l’avant, ses cheveux roux lui tombant autour du visage. Tu patientais un peu nerveusement jusqu’à ce qu’il reprenne ses explications. ❛ Je vais vous énoncer des faits, et dès que je me tromperais, vous sortirez de votre somnolence. ❜ S’il pouvait la sortir de sa somnolence tout de suite, cela pourrait t’épargner quelques secondes de stress en moins. Tu commençais à réfléchir à des excuses pour lesquelles ton intervention pendant ce tour serait acceptable. Et si il découvrait qu’elle était une Garde Rouge ? Et si il découvrait l’emplacement du QG ? Que faire si il commençait à s’en prendre à elle ? Finalement, tu vis le magicien ouvrir la bouche mais tu n’entendis rien de ce qu’il disait… C’était à croire qu’il chuchotait d’avantages de mots à Jean. La tête de Jean eut un petit mouvement, un genre de sursaut avant de se calmer de nouveau. Les paroles chuchotées continuèrent…

❛ Ne vous en faîtes pas pour elle, j’ai vu ce qu’il avait fait hier à une jeune fille de 7 ans, c’était incroyable ❜. Tu te retournais. C’était une femme d’une soixantaine d’année qui venait de t’adresser la parole. Tu le savais parce que tu avais senti un regard posé sur toi depuis quelques minutes. Elle continua à raconter. ❛ Apparemment la petite a même réussi à voir le fantôme de son chien. Je ne vous dis pas le sourire avec… ❜ La dame s’apprêtait à continuer son histoire mais la voix de Jean te fit immédiatement réagir. T’approchant d’un pas, prêt à aller t’assurer que ton amie allait bien, tu finis par t’arrêter dans ton mouvement. Les yeux verts de Jean avait perdu un peu de leur éclat mais elle ne semblait pas plus perturbée. Tu la vis prendre une grande respiration avant de se tourner vers le magicien et d’un air espiègle, elle lui dit. ❛ Vous vous êtes planté mon cher, mais c’était pas loin. ❜ ❛ Je ferais mieux la prochaine fois. ❜ ❛ La prochaine fois ? ❜. Tu t’étais suffisamment approché pour comprendre toute l’étendue de la conversation. Jean tâtonnait ses poches avant de récupérer le téléphone qu’il lui tendit. ❛ Mon numéro y est inscrit sous le nom de “Magicien canon”. ❜ Tu haussais un sourcil avant d’esquisser un petit sourire moqueur en coin. Il finit son petit spectacle avec un petit salut et quelques personnes applaudirent dont la vieille dame qui t’avais parlé un peu plus tôt. Puis, aussi rapidement qu’il était arrivé, il s’éclipsa.

Suivant Jean aux places que vous aviez abandonné quelques minutes auparavant, tu la laissais s’assoir. Alors qu’elle parcourrait les contacts de son téléphone tu lui demandais ❛ Alors ? C’était comment ? ❜ Elle finit par poser son téléphone et le ranger.  ❛ Son hypnose, c’était troublant… Vraiment. ❜ Tu pris une gorgée de Martini, faisant toutefois attention à ta consommation d’alcool. C’était toi qui conduisais et tu ne voulais pas te retrouver chez les flics. Reposant ton verre, tu la laissais continuer, captivé par l’explication qu’elle tentait de te donner. ❛ C’était carrément anormale. J’ai cru qu’il était dans ma tête. ❜ ❛ Et alors, tu crois qu’il a réussi à lire tes pensées ? Peut-être qu’il devrait juste s’en tenir aux tours de cartes… ❜ C’était d’ailleurs la seule chose qu’il avait réussi à faire correctement et effectivement pendant cette soirée. A vrai dire, il avait également réussi à kidnapper le téléphone de Jean le temps de s’assurer un possible deuxième tête à tête.❛ J’espère que cette histoire d’hypnose ne va pas te déclencher des rêves étranges. D’après ce qu’on m’a raconté, ce n’est pas la première fois que ton nouvel ami est dans le coin pour faire ses tours bizarres… ❜ C’est à ce moment-là que le serveur arriva avec vos assiettes et vos deux verres de vin. Il les posa devant vous avant de vous souhaiter un bon appétit. L’assiette comprenait des pâtes épaisses, de la viande italienne et une sauce qui t’était inconnu ; tu reconnaissais des champignons ici et là ; le tout était élégamment présenté.  ❛ Au moins avec tout ça, tu as gagné un nouvel admirateur. ❜, tu dis en plaisantant. Piquant une pâte avec ta fourchette, tu la menais à ta bouche. Tu souris, satisfait d’avoir enfin quelque chose à manger et quelque chose qui, de plus, était un plaisir pour les papilles. ❛ C’est bizarre je trouve. Lors des missions qu’on fait, on voit des choses ━━ anormales, comme tu le dis si bien. Personne n’en parle à la Garde, on n’en parle pas non plus en dehors… ❜ Les prisonniers que vous gardiez au QG n’étaient pas un sujet de discussion que vous abordiez souvent. Il était dangereux de se lancer sur ça : la moindre remarque, le moindre désaccord avec ce que vous faisiez pourrait vous faire suspecter de lâcheté ou pire, de traîtrise. ❛ Mais t’imagines si, en mission, on tombe face à quelqu’un qui peut réellement faire ça, lire dans les pensées…   ❜ Il y avait des choses qui se passait à l’extérieur et même si votre mission était de protéger les civils, tu ne pouvais t’empêcher de te demander ce qui était en train de se passer… Secouant la tête pour éloigner ce genre de pensées un peu barbante loin de votre soirée détente, tu préférais changer de sujet et revenir là où vous en étiez, ❛ Je crois qu’avant d’être interrompus, on jouait au jeu des questions : t’en as une pour moi ? ❜

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Jeu 16 Juin - 11:39



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Scott & Jean

Il était resté plutôt silencieux tandis que tu l’éclairais sur ton enfance, ou plutôt les raisons pour lesquelles tu avais passé toutes ces années à l’orphelinat. Tu n’était pas en colère contre tes parents, après tout, qu’importe qui ils étaient, tu étais là grâce à eux. Certes tu te posais beaucoup de questions sur le manque d’informations que tu possédais mais avec le temps ça ne te touchait plus autant qu’avant. Tu t’étais encore laissé emporter par tes souvenirs et quand tu revint à la réalité tu n’eus pas le temps de répondre à Scott. Un inconnu s’était approché de vous et te prit comme assistance pour ses différents tours de magie. Entre jeux de cartes et hypnoses, tu avais préféré les cartes. Ce n’était peut être pas une bonne idée qu’il farfouille dans ta tête mais tu n’y croyais tellement pas que tu l’avais laissé faire. Cependant, le bougre semblait réussir à capter des brides de tes pensées, et comme celles-ci étaient à présent tournée vers ton enfance, ce fut sans trop de surprise qu’il commença à énumérer des faits qui se révélaient vrais à propos d’elle. Du moins, presque. Une vision étrange te traversait et ce qui était d’autant plus troublant c’est qu’il sembla la voir lui aussi. Était-il vraiment capable de voir, ou de ressentir ce qui venait de se passer dans ta tête. Reprenant tes esprits tu échangeas encore quelques phrases avec le jeune homme avant qu’il ne file à travers la foule.

Récupérant ta place sur la chaise avec Scott, tu vérifias rapidement le contenu de ton téléphone avant de te tourner à nouveau vers lui. « Je sais pas. Ça devrait être suspect si je te disais qu’il avait vraiment lu mes pensées, non ? » Tes yeux se posèrent rapidement sur le Martini que tu n’avais même pas touché. Tu l’attrapas et bu une petite gorgée du liquide presque transparent. Cela t’apaisa un peu et tu pris une seconde gorgée avant de reposer le verre sur la table. « J’espère que cette histoire d’hypnose ne va pas te déclencher des rêves étranges. » Un sourire t’échappait. « J’ai pas besoin de lui pour faire des rêves étranges, la garde offre tout un répertoire de bizarreries. » Un autre sourire élargit tes lèvres. Il poursuivit : « D’après ce qu’on m’a raconté, ce n’est pas la première fois que ton nouvel ami est dans le coin pour faire ses tours bizarres… » Il fut coupé dans son élan et tu n’eus pas le loisir d’ajouter le moindre mot car vos plats arrivèrent. Tu t’amusas du terme qu’il utilisa pour décrire le jeune magicien. “Nouvel ami”. Tu sentis une pointe d'agacement, sans trop que tu ne sache qu’elle en était la vraie raison. Tu observas ton plat et ton vin qui venait d’être déposé sous ton nom. Les deux dégageaient un fumet qui te donnait l’eau à la bouche. Dans l’assiette en porcelaine en face de toi tu arrivas à distinguer des pâtes, de la viande et une sauce qui les accompagnait, par contre, tu n’en connaissant absolument pas le goût. Scott semblait faire la même inspection que toi de vos assiettes. « Au moins avec tout ça, tu as gagné un nouvel admirateur. » Tu souris à cette nouvelle remarque envers cet inconnu qui t’avait offert son numéro de téléphone.

Imitant ton collègue, tu commenças à grignoter ton plat : c’était un vrai délice. Tu pris une bouchée de plus, puis un autre, te régalant du choix qu’il avait fait. Tu mastiquais ta dernière bouchée quand il reprit la parole. Cette fois tu t’arrêtas pour le regarder. Il avait raison, ce qu’on voyait lors des missions dépassait les limites de la normalité. Cependant, on n’en parlait pas, comme si c’était un tabou. C’était quelque chose qu’on voyait au quotidien mais sur lequel on passait sous silence une fois rentré. Tu sentis qu’il y avait quelque chose qui le dérangeait ou lui pesait ? Tu n’arrivais pas vraiment à faire la distinction. « Mais t’imagine si, en mission, on tombe face à quelqu’un qui peut réellement faire ça, lire dans les pensées… » Tu t’étais figée sur place, écoutant attentivement ce qu’il disait. Bien sure que tu l’imaginais. Ce serait quelque chose d’assez stressant. Ça rajouterait du danger et ça vous mettrait tous en position de faiblesse. Tu ne préférais pas vraiment l’imaginer en fait. « Je...euh » Tu ne savais même pas quoi lui répondre. D’une certaine façon, oui tu comprenais ce qu’il venait de te dire et tu avais les mêmes préoccupations. De l’autre, tu étais l’agent de la garde qui savait que tout ceci n’était pas vraiment bon, ni a pensé, ni à en parler. Cependant, tu le jugeais pas. Il y a quelques jours tu te posais encore beaucoup de questions quant au sens de votre métier. Du moins, principalement sur le sort des gens qui finissaient au fond des cellules de la garde rouge.

D’un geste bref il secoua sa tête comme s’il chassait toutes ces pensées dans un coin de sa tête, reprenant le cours de votre discussion première. Les questions. Prenant une autre bouchée de ton plat tu hochas rapidement la tête, lui faisant signe des mains d’attendre que tu vides ta bouche. « Hum, ouais. Je crois que ça fait longtemps que t’es dans la garde non ? » Tu attrapas ton verre de vin et déposas à peine tes lèvres sur les bords du verre. Tu n’avais finalement plus trop l’envie d’en boire. « C’était quoi ton ambition première ? Je veux dire, on se fait tous recruter pour notre talent, mais à la base, tu voulais faire quoi dans la vie. » Tu continuas à manger ton plat qui commençait à se vider à une vitesse folle : Il avait vraiment bien choisi. « On dirait bien que la garde va devenir une entreprise familiale. » Un léger rire t’échappait. « Je veux dire, entre les Summers et les Darkhölme on est plutôt mal barré, nous autres. » Évidemment tu rigolais. Tu appréciais les membres de la famille Darkhölme même si tu les connaissaient un peu moins et tu adorais son frère Alex. S’en était même étrange que tu sois devenu ami avec lui mais pas avec Scott. Enfin, maintenant vous l’étiez, mais pas au cours de ces dernières années. « Ça doit être compliqué d’avoir son frère dans la garde. J’suis déjà inquiète pour Gamora, alors j’imagine pas ce que c’est pour toi ».



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Mar 21 Juin - 22:42


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Le silence retomba lorsque le serveur quitta votre table pour repartir en cuisine. Les saveurs du plat étaient délicieuses et chaque bouchée commençait à calmer les ardeurs de ton estomac. Tu ne te rappelais plus la dernière chose que tu avais mangé avant de venir ici et rien que l’odeur alléchante qui s’émanait des assiettes aurait pu te combler. Vous étiez tous les deux détendus, appréciant le repas et la convivialité de la place mais lorsque tu amenais les choses étranges qui vous voyiez à la Garde lors des missions, soudainement, Jean se figea. Tu savais qu’il s’agissait d’un sujet sensible que peu de soldats de la Garde souhaitaient aborder mais au bout de 7 ans de service, ne jamais parler de ce que tu faisais 24/24h avec quelqu’un qui aurait pu un tant soit peu comprendre, ça allait te rendre fou. Tu avais essayé d’en parler avec Alex mais il n’en était pas encore au stade de se poser des questions sur ce qu’on lui demandait de faire. Alors si tu ne pouvais pas en parler avec Jean, alors qui ?

Elle ouvrit la bouche pour tenter de répondre à ce que tu avais dit mais ne sembla pas trouver de réponse appropriée. Tu hésitais : est-ce que te lancer la dessus était trop tôt, trop tabou ? Un peu frustré, tu fis mine de secouer la tête pour passer à autre chose. Si la conversation devait venir dans le futur, elle viendrait. Changeant rapidement de sujet, tu préférais attirer l’attention sur une possible question qu’elle pouvait avoir pour moi. Elle réfléchit un instant puis finit sa bouche avant de te demander. ❛ Hum, ouais. Je crois que ça fait longtemps que t’es dans la garde non ? ❜ Tu acquiesçais. Après tes études, la Garde avait été la seule chose que tu avais fait de ta vie et les années étaient vite passées. Elle porta son verre à ses lèvres et tu te demandais si elle voulait une réponse à ça. Etait-ce là sa question ? ❛ C’était quoi ton ambition première ? Je veux dire, on se fait tous recruter pour notre talent, mais à la base, tu voulais faire quoi dans la vie. ❜ Tu souris, ravi de devoir chercher un peu dans tes souvenirs pour trouver la réponse à sa question. ? ❛ Quand j’étais petit, je voulais être pilote. Ou bien chevalier. Ou astronaute. ❜ En effet, tout cela avait été des rêves d’enfants. Mais si il y avait bien une chose que tu avais voulu devenir c’était : ❛ Surtout pilote ; pour faire comme mon père. Il nous emmenait souvent, Alex et moi. C’est avec lui surtout que j’ai appris ce qu’il y avait à savoir. ❜ Tu reposais ta fourchette sur un coin de ton assiette et haussais simplement les épaules à l’adresse de Jean. Saisissant ton verre, tu pris une rapide gorgée d’eau. ❛ Résultat, ce n’est peut-être pas mon activité principale à la Garde mais si Logan a besoin de mes services, il sait où me trouver. Ou Alex, d’ailleurs. ❜

Il y eu une courte pause le temps afin que vous preniez tous les deux davantage de nourriture de vos assiettes. Tu relevais la tête quand elle finit par faire une remarque qui, avant même qu’elle ne soit prononcée, avait l’air de l’amuser. ❛ On dirait bien que la garde va devenir une entreprise familiale. ❜ Les sourcils froncés, tu n’étais pas sûr de comprendre tout de suite. Tu souris juste en voyant que ça la faisait rire. La voir joyeuse te suffisait pour être joyeux. ❛ Comment ça ? ❜, tu demandais tout de même, amusé. ❛ Je veux dire, entre les Summers et les Darkhölme on est plutôt mal barré, nous autres. ❜ Cette fois ci, tu laissais éclater un petit rire franc. En effet, la Garde n’allait pas tarder à voir des dossiers familiaux ressortir en guise de blackmail en cas de conflits. Tu ne savais entre Alex et toi, lequel était le plus capable de faire une chose pareil. ❛ Ça doit être compliqué d’avoir son frère dans la garde. J’suis déjà inquiète pour Gamora, alors j’imagine pas ce que c’est pour toi. ❜ Là encore il y eut un nouvel haussement d’épaule. ❛ C’est sûr que la pression n’est pas la même lorsqu’on est au courant que l’un de nous part en mission sans l’autre mais je crois que je me dis qu’il sait ce qu’il fait… ❜ Tu savais que si Alex avait rejoint la Garde Rouge, c’était parce qu’il en avait eu envie et qu’il en avait les capacités. Ce n’était pas comme si tu allais t’y opposer alors que quelques années plutôt, tu avais été à sa place. ❛ Et puis j’ai l’impression qu’Alex est du genre à toujours être dans les bonnes combines. Il s’en sort bien peu importe la situation. ❜ Même si il t’arrivait naturellement de t’inquiéter pour ton frère, tu t’étais fait à l’idée qu’il était à la Garde, qu’il y resterait et que sang d’encre ou pas, tu ne pouvais pas lui tenir la main dans tout ce qu’il faisait. Il était peut-être ton petit frère mais le petit blondinet gringalet avait grandi. ❛ Je sais qu’Alex adore bavarder. Qu’est-ce qu’il t’a raconté comme bêtises ? Quelques histoires drôles de notre enfance peut-être ? ❜ Alors de toute façon, vous êtiez tous souvent confrontés aux autres. Tu savais donc qu’Alex avait sans doute déjà eu son petit effet « je suis sociable et je parle avec tout le monde et le monde m’adore » avec Jean. Pas que cela t’étonnait.

Le serveur réapparut et dans un geste poli, il embarqua vos assiettes vides et vos couverts, vous proposant un possible dessert. Pour ta part, tu déclinais, ajoutant en tout honnêteté que le plat avait était excellent. Il s’éloigna tandis que tu montrais ton verre encore à moitié plein à Jean. ❛ Si je finis tout, on va devoir rentrer en marchant… ❜ tu souris, émis un petit rire et fit mine de prendre ton verre. ❛ Est-ce que tu te sens prête à me supporter encore sur 6km ? ❜ Ce n’était certes pas très long en courant mais en marchant… D’un air de défi, tu laissais le temps à Jean d’intervenir. Finalement, tu reposais le verre. ❛ Non, en vrai, c’est pas sérieux. Entraînement demain matin à 5h30 avec Logan – bon sang, mais il dort jamais hein - et faudrait pas être en retard. ❜

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Jeu 23 Juin - 20:12



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Scott & Jean

Ton repas était tellement bon que tu ne pouvais pas t’arrêter de te resservir à chaque bouché. Tu n’avais jamais mangé ça, et à présent tu savais que tu reviendrais souvent ici, surtout que c’était pas très loin de l’orphelinat. Tu pris tout de même le temps d’adresser cette fameuse question que tu gardais dans le coin de ta tête. Il t’avait révélé qu’il avait étudié à l’Institut Xavier mais tu n’en savais pas forcément plus sur son parcours. Tu étais curieuse de savoir ce qui l’avait mené jusqu’à sa place actuelle dans la garde rouge. Tu rigolas quand il te répondit. « Chevalier ? Ce n’est pas très original ». Le ton était léger et tu le taquinais. Après tout quel petit garçon n’avait pas souhaité devenir chevalier, comme les petites filles rêvaient d’être une princesse ? Tu le laissas terminer sa phrase. Tu ne savais pas que son père était pilote. Même Alex ne te l’avait jamais dit. Bon, il n’était pas du genre à s’étaler sur sa vie privée après tout. « Résultat, ce n’est peut-être pas mon activité principale à la Garde mais si Logan a besoin de mes services, il sait où me trouver. Ou Alex, d’ailleurs ». Cette fois tu posas ta fourchette. « Ouah. Je savais pas ça. »

Tu n’ajoutas rien, restant sur ce qu’il venait de te dire. C’était con mais dans ta tête tu l’imaginais à présent portant le blouson de cuir marron et les lunettes d’aviateur… Et cette image te plaisait bien. Un peu trop même. Tu récupéras les dernières bouchées qui se dressaient dans ton assiette, t’assurant de finir ton plat avant qu’il refroidisse. Scott Summers, pilote dans la garde. Cette idée t’amusait. Et Alex, savait-il piloter aussi ? Scott et Alex Summers, grand pilote. Summers et Summers. Ça en faisait beaucoup.. et pourtant il y avait trois Darkhölme aussi ! Vous étiez envahi. Il sourit même si ces yeux ne semblaient pas comprendre tes propos et encore moins ton amusement. Enfin, le son que tu attendais franchit ses lèvres et tu l’accompagnas dans un véritable éclat de rire. « Oui, j’imagine bien. » Quand Gamora partait sans toi tu étais “sous-tension” comme on disait. Et cela ne s’arrêtait qu’au moment où tu étais sûre qu’elle allait bien. « Et puis j’ai l’impression qu’Alex est du genre à toujours être dans les bonnes combines. Il s’en sort bien peu importe la situation. » Un second rire t’échappait. « On est d’accord sur ça ! C’est pour ça j’aime bien être avec lui en mission, ou de garde. Il ne se passe jamais rien de grave » Tu lui adressas un petit regard en coin et pris le dernier reste de ton repas dans ton assiette.

Tu souris à sa remarque suivante. « Eh bien détrompez-vous, Summers senior ». Tu rigolas une fraction de seconde toute seule de ta blague avant de poursuivre :. « Il ne m’a rien raconté sur les bêtises que tu faisais enfant.. Et pourtant je suis sûre qu’elles sont nombreuses ! » Tu attrapas ton verre de Martini sur la table et le délestas d’une petite gorgée. « Ton frère est peut être bavard mais pas quand il s’agit de vos vies privées. Et puis, on ne parle pas de toi. » Un petit clin d’oeil pour accompagner ton petit pique, ça suffirait pour l’intriguer. Sans t’en rendre compte le serveur était déjà à vos côtés, débarrassant les plats. Un dessert ? Tu déclinas d’un signe de tête, approuvant ton collègue et partageas son avis quant à la saveur du plat englouti. Ton regard suivit sa main quand il désigna son verre de vin « Si je finis tout, on va devoir rentrer en marchant…» Un sourire étira ses lèvres et les tiennes, puis son rire résonna entre vous. Tu le défias du regard. « Vas-y » Ce n’est pas comme si les longues marches te dérangeaient. Avec tout le sport que vous pratiquiez, tu n’étais plus à 6km près. « Pas sûre que j’arrive à te supporter tout ce temps par contre... » Évidemment tu rigolais, mais tu aimais bien les taquineries que vous vous lanciez dès que vous en aviez l’occasion.

C’est avec regret qu’il reposa son verre. Tu n’allais pas l’avouer mais tu étais un peu déçu. Passer plus de temps avec lui ne t’aurait pas dérangé. Tu avais détourné les yeux et tu haussas brièvement les sourcils en entendant parler de Logan. « C’est clair. Jamais fatigué le patron… » Tu tripotas distraitement ta serviette. « Un entraînement à 5h30… ça serait une bonne raison de boire non? » Cette fois c’est ton rire qui franchit l’espace entre vous. Tu reposas tes yeux sur lui, pas certaine de pouvoir ajouter ce que tu avais en tête. « J’ai pas toucher à mes verres » Tu le lâchas du regarde le temps d’une seconde, que ce soit le Martini ou le vin, les deux n’étaient même pas à moitié vides. « -Oui,  j’ai honte - Mais du coup, si tu veux finir les tiens, vas-y. Ça me dérange pas. Et ta voiture, je pourrais la conduire, sauf si tu as peur que je l’abîme. » Ton sourire malicieux réapparut aussitôt. Tu allais continuer quand le serveur passa à côté de vous. Tu le hélas rapidement pour lui demander l’addition. Quand il repartit tu laissas Summers faire se qu’il avait envie de faire. S’il ne voulait pas boire, après tout tu n’allais pas le forcer. Cependant tu retenterais ta chance pour la conduite de sa voiture. Tu avais bien senti qu’elle cachait un moteur puissant et l’envie d’appuyer sur l’accélérateur te démangeait quelque peu.

De retour en moins d’une minute, tu glissas deux billets au serveur, lui indiquant de garder le reste comme pourboire. Tu fis encore face à ton ami avant d’ajouter : « On y va ? ». Pour illustrer tes paroles tu te levas, imiter par Scott. C’est côte à côte que vous repartiez vers l’endroit ou sa berline rouge était garée. « Bon, alors, j’aurais le droit de la conduire un jour ta voiture ? » Tu ne savais pas comment il était avec ses affaires, en particulier une voiture puissante. Était-il du genre à ne laisser personne la conduire ou alors ça ne lui posait aucun problème ? Tu allais très vite le découvrir en tout cas. « En échange tu pourras rouler la mienne quand tu veux. Elle a aussi pas mal de chevaux sous le capot… » Tu lui adressas un large sourire, l’imagine derrière le volant de ta voiture.



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Ven 24 Juin - 0:45


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Jean & Scott
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Cette soirée touchait à sa fin et tu aurais sincèrement apprécié qu’elle continue encore quelques heures. Les rétorquations de Jean amenaient toujours un sourire à tes lèvres et tu étais toi-même surpris de cette étrange sensation familière qui semblait t’animer. ❛ Eh bien détrompez-vous, Summers senior ❜. Tu rigolais à ton surnom, grimaçant à la fois. ❛ Oh mon dieu. Summers Senior, t’es sérieuse ? On dirait mon père. ❜ Tu rigolais de plus bel avant de te calmer pour écouter la suite sur Jean et ton frère. A ton plus grand bonheur, rien n’avait été révélé pour l’instant. Tu espérais que ça reste toujours ainsi. ❛ Et pourtant je suis sûre qu’elles sont nombreuses ! ❜ Tu fis mine de réfléchir un coup avant d’approuver d’un signe de tête. ❛ Nombreuses et riches en émotion ! ❜ ❛ Ton frère est peut être bavard mais pas quand il s’agit de vos vies privées. ❜ Ouais la vie privée n’était pas quelque chose qu’on abordait facilement surtout étant à la Garde. On passait déjà tellement de temps avec les autres, on avait pas besoin de leur déballer nos vies sur les personnes qui comptaient sur nous en dehors du QG. ❛ Et puis, on ne parle pas de toi. ❜ ❛ Et de quoi pouvez-vous bien parler… ❜ tu dis, attrapant la perche qu’elle t’avait lancé. Tu laisses cela en suspens, n’attendant pas de réponse particulière tandis que le serveur, à vos côtés, commence à débarrasser votre vaisselle vide.

Le fait que ton verre de vin n’est pas encore vide et ne le sera peut-être pas ne t’inquiète pas vraiment. Si vous deviez tous les deux rentrer à pied et bien soit, cela t’allait très bien. Plus de temps en sa compagnie, à t’amuser de ses expressions, à profiter de cette facilité qu’elle avait à comprendre et à apprécier le fait de partager quelque chose avec elle que tu n’avais pas l’impression d’avoir déjà rencontré quelque part. Elle te défia du regard, te tentant à finir ton verre malgré tes menaces de rentrer à pied. ❛ Pas sûre que j’arrive à te supporter tout ce temps par contre... ❜ Tu pris un air vexé, sachant pourtant pertinemment qu’elle plaisantait. Tu reposais ton verra. ❛ Peut-être que finalement, je devrais rentrer en voiture et te laisser marcher… ❜ On aurait dit des gosses. C’était à peine si l’un de vous deux n’allait pas réagir en tirant la langue à l’autre. Finalement, tu repris un poil de sérieux évoquant votre devoir en tant que soldat qui était de vous garder en forme. Logan notamment était là pour vous le rappeler. ❛ Un entraînement à 5h30… ça serait une bonne raison de boire non? ❜ Tu accompagnais Jean dans son rire. Tu croisais son regard et il y eut un bref moment où tu t’y perdis. Ce fut Jean qui coupa court à cet échange avec une simple remarque. ❛ J’ai pas touché à mes verres ❜. En effet, ses deux verres étaient encore bien pleins par rapport aux tiens. ❛ Oui, j’ai honte - mais du coup, si tu veux finir les tiens, vas-y. Ça me dérange pas. Et ta voiture, je pourrais la conduire. Sauf si tu as peur que je l’abîme. ❜ Nouveau défi, nouveau regard joueur, nouveau sourire qui en disait long sur ce qu’elle avait sûrement en tête. Tu lâchais un petit rire mais tu voyais bien qu’elle était sérieuse dans sa proposition. Intrigué, tu étais soudain curieux de voir ce qu’elle proposait. ❛ Tu crois vraiment que tu arriverais à la conduire ? ❜ Quand elle fut certain que le serveur était en route pour aller chercher l’addition, elle se reconcentra sur toi. Tu laissas ton verre devant toi, suivant Jean quand elle insinua que vous étiez prêts à partir. Tu te levais, vérifiant une dernière fois derrière vous que vous n’aviez rien laissé avant de rejoindre les côtés de Jean. Un dernier coup d’œil à cette petite place et vous reprirent la route vers ta voiture. ❛ Bon, alors, j’aurais le droit de la conduire un jour ta voiture ? ❜ Tu réfléchis, hésitant entre cette envie curieuse de voir Jean au volant et entre le fait que bon… c’était ta voiture quand même. C’était pas comme si elle voulait t’emprunter un bouquin ou ton CD préféré… Et si il y avait bien deux choses que tu avais du mal à céder dans ta vie, c’était ton arme à feu et ta voiture. Et pourtant…

Attrapant la main de Jean, tu lui déposais tes clés dans sa paume avant de lui lancer un regard. ❛ Je te la confie ── à une condition… ❜ Tu laisses un temps s’écouler, continuant de fixer Jean, avant de finalement sortir. ❛ … Que le premier arrêt soit chez toi. ❜ Finalement c’est Jean qui semble fixer les termes de votre contrat. ❛ En échange tu pourras rouler la mienne quand tu veux. ❜ Tu souris, intrigué par le type de voiture que Jean pourrait posséder. C’est à ce moment-là que tu te rends compte que tu n’y as jamais vraiment prêté attention. ❛ Elle a aussi pas mal de chevaux sous le capot… ❜ Tu souris à nouveau. De la puissance, c’était tout ce que vous, gardes, vous auriez pu demander.
Laissant Jean déverrouiller la voiture, tu te glisses sur le siège passager, te demandant d’abord tu n’aurais pas dû taire cette curiosité et prendre le volant. T’assoir de ce côté-là de la cabine a quelque chose d’étranger. Mais quand le moteur démarre, tu te jures que tu ne diras rien de la conduite de Jean SAUF si elle te mettait en danger – chose qui te semblait impossible, tu lui faisais confiance. Tu savais à quel point cela pouvait être agaçant d’avoir quelqu’un jugeant et argumentant les actions de quelqu’un d’autre au volant.

Quittant la place de parking, tu lui donnais juste quelques directions pour rejoindre le centre-ville à partir de votre position actuelle. Puis, une fois sur le bonne route, tu repris votre jeu des questions, jugeant qu’il était désormais ton tour pour lui en poser une. ❛ Question plus difficile, t'as le droit de ne pas y répondre... Jusqu’à ce soir, sur le parking, il était clair que tu as montré des capacités étonnantes pour parvenir à m’éviter. Quel est ton secret ? ❜ Tu lui demandais d’un air que même toi tu ignorais si il s’agissait de l’amusement ou du sérieux. Si elle ne voulait pas répondre, tu ne lui en voudrais pas, tu espérais juste une réponse à ta prochaine question. ❛ Tu comptes continuer ? ❜ Tu savais que le ton de conversation était peut-être plus sérieux qu’il ne l’avait été précédemment mais tu avais besoin de savoir que vous étiez en de bons termes parce que… parce que étrangement, tu espérais qu’il y aurait d’autres soirées comme celle-ci à l’avenir. Quand la voiture commenca à ralentir, tu te permis de la complimenter. ❛ ─ Okay, je me suis posé des questions au début mais je dois reconnaître que j’aime ta façon de conduire ! Vite et bien : j’adhère. ❜ Tu lui dis en lui pressant l’épaule droite d’un mouvement affectif. Puis regardant par la fenêtre tu lui demandais : ❛ Arrivés à destination ? ❜.

By Phantasmagoria
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Sam 25 Juin - 0:23



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Scott & Jean

Il continua le jeu des taquineries qui c’était mis en place de lui-même. Ça commençait finalement à être une habitude entre vous et ça ne te déplaisait guère. Tu aimais beaucoup ça, et tu cherchais même les limites de ce petit jeu. Tu penchas la tête avec une expression blasée sur le visage. Comme si tu ne savais pas conduire. Puis avec la garde tu avais appris à t’adapter à toutes sortes de véhicules alors une simple voiture ne serait certainement pas un problème. Tu compris rapidement que son véhicule n’était pas quelque chose qu’il laissait à n’importe qui. Tu pouvais le deviner à sa tête mais surtout à cause du dilemme qu’il était en train de résoudre dans sa tête et qui se reflétait dans ses yeux. Ça t’amusait un peu. Tu te demandas s’il te céderait de peur que tu ne l’évite à nouveau. Bien sûr tu n’étais pas comme ça, et s’il n'accédait pas à ta requête, tu le comprendrais très bien. Vous étiez toujours en train de marcher et la couleur rouge de sa voiture était à présent en vue. A moins d’une dizaine de mètres de celle-ci, tu sentis des doigts s’enrouler autour de ta main. Tu te laissas faire, tout en glissant ton regard sur lui, ne comprenant pas immédiatement son geste. L’air du soir avait rafraîchi tes doigts qui semblaient glacés comparer aux siens. Ils étaient tièdes ce qui laissait une agréable sensation se propager sur ta peau. Il déposa délicatement les clés de sa voiture dans ta paume et un sourire fendit ton visage. Un rire cristallin franchit tes lèvres quand tu compris ce que cela signifiait. « Je te la confie ── à une condition… » A cet instant tu étais prête à dire oui à tout. Surtout qu’il te fixait droit dans les yeux laissant les secondes s’écouler. Il n’ajouta pas le moindre mot et ton coeur eut un raté dans ta poitrine. Ses yeux bleus continuaient de te scruter quand il ajouta finalement : « … Que le premier arrêt soit chez toi.  » Chez moi ? Une légère sensation s’installa au creux de ton ventre, comme une sorte d’appréhension. Tu ne sus pas quoi répondre alors tu enchaînas sur autre chose lui promettant que le volant de ton bébé serait bientôt entre ses mains à lui aussi.

C’est en trottinant que tu contournes la voiture, très heureuse du nouveau joujou dont il t’a fait cadeau. Appuyant sur les clés tu pris soin de déverrouiller le bolide avant d’ouvrir la portière et de t’installer sur le siège conducteur. Évidemment, celui-ci n’était pas régler pour toi. Tu tends les jambes en rigolant, montrant à ton collègue que l’espace entre les pétales et tes jambes est trop important. Tu n’es pas petite mais tu n’aimes pas rouler avec les jambes tendues. Tu t’occupas aussi des rétros et tout ce qui pouvait te gêner en cours de conduite. Ce n’était pas très important mais vu la valeur de ce qu’on venait de te confier tu ne voulais prendre aucun risque. « Je t’ai tout déréglé ». Entre ça et la tête qu’il faisait tu ne pouvais pas te retenir et tu explosas de rire. Tournant la clé, un sourire satisfait s’afficha sur tes lèvres, ravie du bruit qui gronda sous tes mains. Un regard aux rétros, le clignotant et tu démarras. Tu y allas en douceur, ne connaissant pas la voiture. Même si l’envie d’écraser la pédale au plancher était tentante, tu préférais d’abord avoir en main cette voiture inconnue. Il ne manquait plus que tu l’abîmes. Tu ne savais pas si elle braquait bien, et les distances n’étaient pas les mêmes qu’avec la tienne. Sillonnant quelques routes, ton coéquipier t’indiqua celles à prendre pour rejoindre le centre ville. « Merci copilote ! » Tu lui tiras distraitement la langue, les yeux rivés sur la route.

La voiture filait sur le bitume, toi concentrée sur les alentours et ce qui se passait à côté de vous : surtout ne pas avoir d’accident. Tu pris soudainement plus attention à ce qu’il te racontait quand il te donna la permission de ne pas répondre à l’une de ces questions. Après celle sur tes parents tu ne voyais pas ce qui pourrait être pire mais tu acquiesças rapidement, l’encourageant à poursuivre. « A t’éviter ? Moi ? » Tu avais exagéré tes mots volontairement et un petit ricanement t’échappa. Tu doublas une voiture et retournas à ta place sur la file de droite. « Je t’ai pas vraiment évité. Après j’ai pas cherché à te voir non plus… ». Tes yeux se posèrent sur le rétro central, vérifiant les voitures qui te suivaient. Arrivé à un feu tu t’arrêtas le voyant passer à l’orange. « Tu comptes continuer ? » Tes yeux se portèrent une fraction de seconde sur lui, puis le feu vert te força à redémarrer. Tu restas silencieuse cherchant tes mots et surtout à clarifier ton cerveau. Pour toi c’était du passé. Tu avais réagi de façon très conne et tu ne voulais plus le faire et encore moins en parler.

Remarquant des places de libres sur les bords de la route tu ralentis progressivement. Constatant que tu étais sur le point de t’arrêter, il t’avoua son soulagement quant à ta conduite. « T’as douté de moi ? J’suis vexée. » Finalement tu immobilisas la voiture sur le côté et tiras d'un coup sec sur le frein à main. « Arrivés ? Pas vraiment, j'avais surtout besoin de te regarder pour ce que j'ai à te dire. » Tu ne savais pas comment t’expliquer car les mots dans ta tête avaient un drôle de sens et tu ne voulais pas le mettre mal à l'aise. « J’ai envie d’oublier toute cette histoire. J'avais passé une mauvaise semaine personnellement et professionnellement et je me posais beaucoup de questions... » Tu tripotas nerveusement le volant avec le bout de tes doigts. « Les mêmes questions qui, apparemment te trottent dans la tête. Ça me dérange pas d'en parler mais pas tout de suite… » Tu levas les yeux vers lui. « Alors non. Je ne vais et ne veux plus être à distance de toi. » Tu t’égaras dans ses yeux bleus, oubliant toute notion du temps. Tu avais dû mal à t’expliquer ce qui se passait dans ta tête à cet instant, ni pourquoi l’envie de te blottir contre lui t’effleura, comme si c’était un acte habituel et réconfortant.

Une voiture accéléra sur la route et passa à toute vitesse juste à côté de vous ce qui te fit sursauter. Tu reposas tes yeux vers la route devant vous. Tu te sentais un peu confuse après ce qui venait de se passer. Tu l’avais vraiment fixé longtemps et maintenant tu n’osais pas reposer un oeil sur lui. « Hop, j’vais repartir. Maintenant que t’as confiance, j’peux y aller plus franchement ? » Tu glissas à peine les yeux sur lui pour t’assurer que c’était ok pour lui. Tu montas discrètement le volume de la musique qui passait - Tu adorais cette chanson.* Après avoir vérifié tous les rétros tu t’engageas à nouveau sur les routes d’Hammer Bay. Repérant la sortie que tu cherchais, tu t’engageas sur la voie d'insertion de l’autoroute. C’est lentement que tu t’avanças, cherchant d’abord à t’assurer que personne ne te gênerait dans ta manoeuvre. Champ libre. Un autre sourire satisfait atteignit tes lèvres. Main sur la boîte de vitesse tu rétrogradas en troisième et appuyas sur la pédale d'accélérateur. Le véhicule bondit en avant dans un bourdonnement plus que plaisant. La puissance de l'accélération te plaqua au siège et tu rigolas sans t’en rendre compte. Quatrième, nouveau coup d’accélérateur. Tu guettais avec plaisir le conteur, prenant tout de même soin de ne pas dépasser les 200 km/h. « Ah j’adore ça ! »

Progressivement tu laissas la vitesse se perdre et retomber dans les limites légales. Tu ne voulais pas que la belle voiture de Summers se fasse confisquer et surtout tu ne voulais pas abuser non plus : après tout ce n’était pas ta voiture. Il fallait rester sage. Reprenant la sortie pour faire le chemin inverse tu précisas à ton copilote : « Bon, direction chez moi c’est ça ? » Tu baissas à nouveau le volume de la radio, cherchant à remettre en place le jeu des questions. « J’ai une question moi aussi. » Tu jetas un bref regard vers lui. « Ça te dérange vraiment que je puisse t’éviter ? » Tu n’avais pas voulu poser cette question mais les mots avaient franchi tes lèvres tous seuls. Une voix dans ta tête n’arrêtait pas de se demander “pourquoi?” et tu voulais une réponse franche. Tu empruntas la sortie qui ramenait vers le centre de la ville et donc vers chez toi quand ta sonnerie de téléphone sonna. « Oh non merde ». Effectivement tu avais reconnu la sonnerie spéciale Logan et tu savais donc qu’il essayait de te joindre. D’une main habile tu attrapas ton téléphone dans ta poche. « C’est le patron. Tu m’aides pour le volant ? ». Tu n’avais pas la place de te garer et manquer cet appel... Nope. Celui-ci ne dura pas longtemps et tu raccrochas, balançant ton téléphone sur les genoux de Scott. « Désolé je le rangerais dans ma poche plus tard. Le devoir m'appelle. Désolé. » Tu grimaças tout en lui jetant un coup d’œil. Tu tournas à gauche au prochain feu, prenant la direction non pas de ton foyer mais de la garde rouge.



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Sam 25 Juin - 16:29


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La vue de Jean au volant de ta voiture te plaisait étrangement. Tu ne te rappelais pas avoir laissé quiconque d’autre le faire avant elle. Jean avait commencé par te montrer votre différence de taille qui ne lui permettait pas d’atteindre confortablement les pédales. Quand elle avait entreprit de tout ajuster à sa conduite, tu avais fait mine de prendre un regard outré, ce qu’elle avait répondu presque instantanément par un de ses rires francs et puissants. Incapable de résister, tu avais souris, la laissant se mettre à son aise. Observateur, tu avais aussitôt remarqué l’étincelle dans ses yeux une fois le contact mis. Et c’est plus tard, quand les roues avaient réellement commencé à tourner, que tu avais commencé à aborder le point qui, jusqu’à ce soir, t’avait agacé toute la semaine. Tu l’avais presque oublié après la soirée que vous aviez passé mais, en pensant au lendemain à la garde, tu t’étais souvenu que jusqu’à présent, les intentions de Jean envers toi t’avait conduit à l’incompréhension. Qui devais-tu croire ? Les sourires chauds et les éclats de rire ou alors la distance et les expressions neutres ?

Tu espérais fortement que le contexte de la Garde n’était pas ce qui la rebutait. Tu savais très bien qu’elle ou toi étiez tout à fait capable de rester amis tout en maintenant votre sérieux et vos attitudes professionnelles. Il n’y avait pas d’inquiétudes pour ça. Après tout, elle y arrivait bien avec Gamora. Pourquoi serais-tu différent ? « A t’éviter ? Moi ? » Elle semblait prendre ça à la rigolade et tentait de te le montrer à travers un petit rire sarcastique. Cette fois-ci, tu ne l’accompagnais pas, gardant ton sérieux sur ce point. Si depuis que vous aviez repris la voiture, tu alternais ton regard entre la route et Jean, cette fois-ci, tu ne la lâchais pas des yeux voulant être certain de ne pas manquer une seule de ses expressions. « Je t’ai pas vraiment évité. Après j’ai pas cherché à te voir non plus… ». Tu savais que tout cela était passé et que ces mots n’auraient pas dû t’affecter et pourtant... Tu n’avais rien à lui reprocher : elle t’avait prévenu. Tu ne répondis rien, gardant ton visage composé d’expressions contrôlées. Ralentissant au feu, la voiture s’immobilisa.

Le silence resta de plomb suivant ta seconde question. Pas ce que tu avais espéré. Un peu déçu, tu tentais de voir les bons côtés : elle n’avait pas dit qu’elle continuerait à t’éviter. La voiture ralentit de nouveau mais une fois à l’arrêt, elle ne coupa pas le moteur. « Arrivés ? Pas vraiment, j'avais surtout besoin de te regarder pour ce que j'ai à te dire. » Tu fronçais les sourcils, totalement intrigué par ce qu’elle comptait te révéler. Tu ne savais pas trop si tu devais laisser la peur prendre le dessus : tu craignais une mauvaise nouvelle, n’importe laquelle. C’était vraiment le genre de phrase qui faisait vite devenir parano quelqu’un de tout à fait sain d’esprit. Tu ne dis rien cependant, te contentant de lui faire face afin de bien voir ses yeux malgré l’obscurité de la cabine. « J’ai envie d’oublier toute cette histoire. J'avais passé une mauvaise semaine personnellement et professionnellement et je me posais beaucoup de questions... » Tu l’écoutais attentivement, sentant qu’elle pesait chacun de ses mots avec beaucoup d’attention. Elle semblait y avoir mûrement réfléchi et être sans retour sur ce qu’elle était en train de te dire.

Continuant de la regarder intensément, tu la laissais continuer. « Les mêmes questions qui, apparemment te trottent dans la tête. Ça me dérange pas d'en parler mais pas tout de suite… » Si ses yeux avaient jusqu’à maintenant hésité à regarder les tiens, cette fois-ci elle ne les quitta pas. Tu sentais dans son regard l’importance de ce qu’elle t’avait dit et ce qu’elle te dirait encore. « Alors non. Je ne vais et ne veux plus être à distance de toi. » Continuant de la fixer, tu ne te rendis même pas compte du fin sourire qui se dessina sur tes lèvres, réagissant tout à fait naturellement à ses mots. L’inquiétude qui t’avait pris les minutes précédentes venait de s’évaporer et tu te trouvais comme soigné, apaisé par ses paroles.
Capturant son regard du tien, tu ressentis le besoin de ne jamais le laisser s’échapper. Le silence était retombé dans la voiture et vos regards étaient perdus dans celui de l’autre. Tu avais l’impression qu’un million de conversations n’aurait pas pu amener le degré de compréhension qu’il existait entre vous deux. Inconsciemment, tu te mordis la lèvre, serrant le poing le long de ton corps luttant contre l’envie d’effleurer son visage.

Le temps semblait s'être arrêté jusqu’à ce qu’un bruit extérieur vous ramena tous les deux au présent. La tension sembla redescendre et laissant retomber ton dos contre le siège passager, tu te rendis compte que tu retenais ton souffle. « Merci d’être honnête avec moi ». Cela comptait beaucoup pour toi, peut-être autant que sa confiance. Tu pouvais comprendre qu’elle ne veuille pas parler de tel ou tel sujet avec toi pour l’instant, tu t’en moquais bien, vous trouverez sans mal un autre sujet de conversation. Mais qu’elle te le dise franchement sans passer par quatre chemins, c’était important pour toi. Ce qui devait être dit avait été dit et tout à coup, l’air dans la voiture sembla s’alléger. Jean regarda en face et dans ses rétros avant de te prévenir qu’elle comptait redémarrer. « Maintenant que t’as confiance, j’peux y aller plus franchement ? » Ce n’était pas comme si tu pouvais l’arrêter. Levant les paumes devant toi comme si tu te rendais, tu lui dis : « Fais toi plaisir. Ma vie entre tes mains. »

Elle monta le volume de la radio et la musique remplit toute la voiture. Tu souris quand, après avoir vérifié que la voie était libre, tu sentis la voiture reprendre du mouvement. Une fois l’autoroute quasi vide devant elle, Jean changea de vitesse et appuya sur l’accélérateur. Tes yeux gardaient le même parcours : ils allaient du chemin devant vous jusqu’au visage enchanté mais concentré de Jean. Tu t’y attardais quelques secondes de trop, puis la puissance grimpante de ta voiture te força à te caler confortablement dans ton siège tandis que tu éclatais de rire, savourant cette sensation de vitesse. « C’est tout ce que t’as ? » tu lui lançais, jouant à repousser ses limites. Elle changea alors pour la vitesse supérieure et appuya une énième fois sur l’accélérateur, propulsant la voiture en avant dans un bruit sourd. Regardant par la fenêtre, tu ne distinguais plus les lumières : elles s’étaient transformées en simple flashs. Dans un rire que tu devinais être du bonheur, Jean te lança finalement : « Ah j’adore ça ! » « Ça se voit ! », tu lui dis hésitant à lâcher la route des yeux. « Et moi qui pensait que t’étais une fille sage... », ajoutas-tu, assumant complètement ton regard inquisiteur.

Tu vis cependant que l’aiguille du compteur commençait à lentement retomber dans des vitesses rapides mais quelques peu raisonnables. Le cœur battant encore rapidement à cette rapide montée d’adrénaline, tu ne pouvais pas t’arrêter de sourire. Les mains de Jean au volant s’inclinèrent légèrement afin de prendre la première sortie pour faire demi-tour et retourner dans le centre-ville d’Hammer Bay. « Bon, direction chez moi c’est ça ? » Tu hochais la tête. « C’était ce qu’on avait convenu. » Une fois sur la bonne route, Jean su comment attirer de nouveau ton attention. « J’ai une question moi aussi. » Tu la regardais, montrant que tu étais pendu à ses lèvres. « Ça te dérange vraiment que je puisse t’éviter ? » Ton cerveau sembla se figer tout à coup. Tu n’avais jamais réfléchi à ça, préférant éviter toute forme de réponse. Oui, évidemment que ça te dérangeait mais les raisons t’étaient encore obscurs et flous. Tu tentais d’imaginer une sorte de pirouette, un machin drôle à dire pour contourner la question mais tu ne trouvais pas l’envie de laisser échapper ces mots là de ta bouche. Tu avais envie de lui dire ce que tu pensais être une raison valable. « Évidemment... … hum... » Tu cherchais les mots justes, les mots qui pourraient respecter fidèlement ce « vous » que vous étiez. Confus, tu avais envie de te taper la tête contre un mur, te sentant incapable de formuler une phrase correct.

Laissant tomber l’hésitation, tu décidais de dire les choses telles qu’elles étaient. Tu gèrerais les conséquences dans un second temps s’il le fallait. « C'est juste que… les journée semblent meilleures quand on a la chance de se voir et d’échanger quelques mots. Tu m'avais prévenu que tu comptais prendre tes distances mais ... je ne sais pas... ne pas te voir ça a été... dur. ». Ok, c’était sans doute l’excuse la plus faible et la plus minable qu’elle avait jamais entendu. Tu tentais d’ajouter quelques mots supplémentaires pour élever le niveau : « Tu es quelqu’un qui... » Tu n’eus pas la chance de finir ta phrase. Le téléphone de Jean sonna. « Oh non merde ». De ton côté tu poussas un petit soupir. « C’est le patron. Tu m’aides pour le volant ? » D’un regard confiant, tu lui assurais que oui tandis qu’elle décrochait, faisant cesser la sonnerie. Elle amena le téléphone à son oreille et commença un court échange avec Logan. Qu’est-ce qu’il lui voulait ?

L’appel prit fin après quelques formules de politesses. Le téléphone de Jean atterrit sur tes genoux après un court vol plané et tu le retins entre tes doigts afin de ne pas le laisser tomber. « Désolé je le rangerais dans ma poche plus tard. » « Qu’est-ce qu’il voulait ? » « Le devoir m'appelle. Désolé. » « Maintenant ? Mais je croyais qu’il t’avait donné cette soirée de libre ! » Tu retombais lourdement dans ton siège, maudissant Logan et ses appels sans horaires fixes. Le téléphone de Jean dans les mains, tu baissais la tête, reconnaissant ce qui devait être le journal des appels et des messages. Soudain, tu souris amusé. « ”Summers” ? Tu as quelque chose contre mon prénom, ”Grey” ? », tu lui sortis en plaisantant sur le trop plein de formalité qu’il y avait dans son portable pour ton numéro. Tu lui montrais l’écran pour la mettre à la page de ce à quoi tu faisais référence.

Quand le bâtiment commença à se rapprocher dans votre champ de vision, tu sentis la voiture qui commençait à ralentir. Jean ne prit pas la peine de se garer, amenant la voiture juste devant la porte d’entrée. Le moteur se coupa et tu imitais Jean qui sortait du véhicule. « Merci pour cette soirée. Rappelle à Logan de ma part ce que le mot « repos » signifie. Quoi que tout espoir de compréhension de cette définition est sans doute déjà perdu... » Tu lui fis un petit clin d’œil amical avant d’ajouter. « Si à un moment sa compagnie devient trop lourde, tu sais comment me joindre ». Sur ce, tu lui tendis son téléphone afin qu’elle le récupère. En échange elle te rendit tes clés de voiture. Le contact entre vos doigts s'attarda de quelques secondes. Ton regard s’adoucit mais tu continuais sur un ton tout aussi encourageant bien que déçu « Bon courage et on se voit demain ! ». Tu accompagnais la parole d’une pression amicale sur l’épaule avant de faire le tour de ta voiture et d’attendre qu’elle soit à l’intérieur du bâtiment pour te glisser sur le siège où elle se trouvait précédemment Jean. Le silence t’assaillit après les éclats de rires et les dialogues enflammés que vous aviez eu. Amer que cette soirée se termine si vite et si promptement, tu tournais la clé et d’un geste lent tu sortis de l’enceinte appartenant à la Garde Rouge, prenant le chemin pour rentrer chez toi. Tu savais cependant qu’il serait moins difficile de te rendre au travail demain, sachant pertinemment que tu reverrais celle avec qui tout te semblait plus facile.

By Phantasmagoria
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Sam 25 Juin - 23:16



I see you

Scott & Jean

Tu arrivais facilement à comprendre qu’il n’appréciait pas du tout que tu ait “décidé” de l’éviter ces derniers jours, semaines ? Il avait gardé le silence tandis que toi ça t’amusait et d’un côté tu t’en voulais car ce n’était pas ce que tu voulais déclencher chez lui. Alors que tu t’étais arrêté sur le côté pour pouvoir parler avec plus de liberté, enfin surtout pour le regarder lui, il se contentait simplement de t’écouter. Cela t'arrangeait, tu pourrais déballer tout ce que tu avais sur le coeur sans qu’il ne te coupe ou ne te fasse perdre tes mots. Enfin ça c’était ce que tu croyais. Tu avais voulu dire d’autre chose mais finalement tu partis directement au principal, troublée par les yeux bleus qui te regardaient en retour. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres et tes yeux se posèrent vaguement sur ces dernières. Retournant à son regard tu lisais sans difficulté le soulagement qui devait à présent l’envahir. Rien ne venait perturber votre échange et tu sentis ton coeur battre un peu plus vite. Tu ne savais pas trop ce qui t’arrivait mais une chose était sûre, tu ne voulais pas détacher tes iris des siens. La morsure de ses lèvres attira distraitement ton attention mais le rugissement d’une voiture tout près coupa net toutes tes pensées.

Les idées plus claires, tu retournas sur la conduite, un peu gêné de ce qui s’était passé. Tu t’étais légèrement rapproché de lui sans t’en être rendu compte et tu ne savais pas comment interpréter cela. Il te remercia pour ton honnêteté et tu lui répondis par un sourire, gardant les yeux en face de toi néanmoins. Tu n’étais pas du genre à tourner autour du pot. Enfin, sauf pour embêter. Sinon tu étais plutôt franche et à expliquer clairement ce que tu pensais où ressentait. C’était sûrement pour ça que tu t’entendais bien avec Gamora, elle était du même genre. « Ma vie entre tes mains. » Tu rigolas à peine, réalisant ce qu’il voulait dire. Tu avais confiance en toi, sinon tu ne te permettrais pas de faire ce qui allait suivre. Cette phrase, d’une manière bien étrange, te réchauffa le coeur. Tu avais l’impression qu’il venait de t'avouer qu’il te faisait clairement assez confiance pour te laisser sa vie au bout des doigts : tu aimais beaucoup ça.

Filant à une allure plus que déraisonnable, tu laissais la ville s’éloigner derrière vous et le paysage défiler beaucoup trop vite pour pouvoir distinguer quoi que ce soit. La musique était à fond, les phares éclairaient la route dessert et toi et Scott vous riez à coeur joie. Que demander de plus ? « Et moi qui pensait que t’étais une fille sage… ». Un autre rire franchit tes lèvres. Tu ne pouvais pas quitter la route des yeux étant donnés la vitesse mais tu répondis tout de même : « Une fille sage ? Moi ? Tu ne me connais pas encore ! » Tu aurais voulu que ce moment ne s’arrête jamais, hélas, il ne fallait pas jouer avec le feu… Tu lâchas progressivement la pédale, laissant la voiture perdre de son élan et donc de sa vitesse. Il fallait aussi retourner vers la ville, et ce n’était pas le cas. Tu pris la première sortie que tu vis et t’inséras à nouveau sur l’autoroute dans l’autre sens. Le trajet serait un peu plus long par contre… à rouler à 130 km/h c’est beaucoup moins fun. Tu en profitas pour lui poser la question qui te trottait dans la tête depuis avant, mais que tu n’avais pas vraiment osé poser. Il resta de marbre un instant, balbutiant deux mots. Sa confusion ne faisait qu’empirer la tienne. Ne voulait-il pas te donner la raison ou juste n’en avait-il pas vraiment une. Devoir te concentrer sur la route était devenu difficile avec le silence qui occupait l'habitacle de sa voiture. Tu n’avais qu’une envie poser tes yeux dans les siens pour découvrir ce qui s’y déroulait.

Ne pouvant plus tenir, tu lui jetas des brefs coups d’oeil. Son visage semblait neutre puis d’un coup il commença : « C'est juste que… les journée semblent meilleures quand on a la chance de se voir et d’échanger quelques mots. Tu m'avais prévenu que tu comptais prendre tes distances mais ... je ne sais pas... ne pas te voir ça a été... dur. » L’envie de le regarder était encore plus forte à présent. Une nouvelle boule se formant dans ton ventre et ton coeur battait à un rythme irrégulier. Tu ressentais à peu près la même chose même si tu ne pouvais l’expliquer et que ça t’effrayait énormément. Tu ne comprenais pas comment, en se connaissant à peine, ton humeur s’améliorait avec lui dans les parages. Pourquoi tu riais sans cesse avec lui et pourquoi ton coeur s’emballait quand il te fixait trop longtemps. Il s’apprêtait à continuer quand ton téléphone sonna… et ce n’est pas n’importe quelle mélodie qui retentit. Pestant tous les dieux tu attrapas ton téléphone, échangent que de brèves paroles avec Logan et raccrochant rapidement. « Maintenant ? Mais je croyais qu’il t’avait donné cette soirée de libre ! » « Soirée de libre ? Ça veut dire quoi ? Tu connais Logan…  » Ton collègue s’écrasa brutalement dans son siège, marmonnant quelques paroles. Il te donna l’image d’un enfant boudeur et tu rigolas silencieusement. « Toutes les urgences de nuit sont pour moi ces derniers temps.. Il doit encore m’en vouloir. »

Tu pris la route du QG, une vitesse bien réduite pour grappiller le plus de temps avec Scott. « ”Summers” ? Tu as quelque chose contre mon prénom, ”Grey” ? » Tu tournas immédiatement la tête vers lui et il te désignait l’écran de ton portable. « Hé! Mais arrête de fouiller dans mon téléphone, “Summers” !  » Tu appuyas spécialement sur son nom, le taquinant toujours plus. Au loin tu commenças à distinguer le bâtiment de la garde et l’envie de soupirer t’envahit. Tu ne t’engageas même pas sur le parking sachant qu’il allait certainement rentrer chez lui directement après. Tu coupas le moteur après avoir tirer le frein à main et sortis directement dehors. Tu t’avanças vers le devant de la voiture où Scott te rejoignit. « Oula, je vais rien lui dire, ça sera pire après. ». Tu rigolas à son clin d’oeil et écoutas la suite. « Je prends note, je ne manquerais pas de t’harceler jusqu’au bout de la nuit. ». Par la suite il te tendit ton téléphone et tu en fis de même avec les clés de sa voiture. À nouveau vos doigts se frôlèrent et tu tentas de faire durer ce contact mais il fallait bien qu’il s’arrête à un moment. Tu laissas retomber tes bras le long du corps, ton portable dans la main. «  Bon courage et on se voit demain ! » Il pressa doucement ton épaule, geste qu’il avait l’habitude de faire, sauf qu’à ce moment là, après ce que vous vous étiez confié, tu n’avais qu’une envie : l’enlacer à nouveau. Tu restas à ta place pourtant ajoutant un simple : « Merci, à demain. » Tu tournas les talons et te dirigeas vers l’intérieur du bâtiment. Tu n’entendis pas le moteur rugir tout de suite et tu compris sans te retourner qu’il attendait que tu sois rentré. Les portes claquèrent derrière toi et tu parcourus les couloirs, songeant à ce qui aurait bien pu se passer s’il avait franchi la porte de chez toi.



Jean : #F19E34

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