♠ ♣ You spend your life in a dream that you can't escape. 'Cause you live your life in a coma, you're never awake. If you'd open your eyes then maybe you'd see what's at stake. ♥ ♦
L'encre coulait sur la feuille, liquide noir de jais ancré sur la couleur crème du papier. Elle glissait entre les crevasses alors que tu écrivais, que tu noircissais les pages au fur et à mesure, de ces arabesques si caractéristiques. Tu prenais soin de ne pas faire de rature, de ne pas faire baver l'encre et d'écrire bien droit pour ne pas gâcher le document. Apposant un point à la fin de la page, tu attendis quelque instants avant de la retourner, passant à la suivante. Alors que tu regardais rapidement un fichier récapitulatif sur l'ordinateur, tu entendis le téléphone sonner. Sans décrocher les yeux de ton écran, tu plissais les yeux, entrouvrant les lèvres. TELEPHOOOOOOOONE ! Sans plus de cérémonie, tu déportais ton regard pour le tourner vers ton document papier, recommençant à écrire alors qu'une de tes collègues décrochait finalement le combiné. Tu soupirais doucement, avant d'arrêter d'écrire pendant un instant, une idée fugace traversant ton esprit. Un sourire étira tes lèvres alors que tu te levais rapidement pour aller chercher ta paire d'écouteurs dans ton casier, une affaire de quelques minutes. Fouillant dans ton sac, tu trouvas rapidement ton bonheur avant de tout refermer derrière toi et de retourner sur ta chaise. Branchant les écouteurs sur l'ordinateur, tu pris le temps d'ouvrir une page internet sécurisée avec navigation privée, avant de filer sur Youtube. Tu tapais sur le clavier, distraitement, et tu cliquais sur le premier lien pour mettre un album d'un groupe que tu aimais très particulièrement. Enfonçant tes écouteurs dans tes oreilles, tu laissais la mélodie caresser tes tympans. Un sourire étira tes lèvres et tu t'abaissas à nouveau sur le document, continuant de le remplir minutieusement, emporté par les informations visuelles et auditives.
Au bout de plusieurs minutes, une douleur musculaire tirailla tes épaules et tu te redressas pour secouer un peu tes bras. Espérant pouvoir faire passer l'inconfort, tu levais même le visage vers le plafond, les yeux un peu défoncés à cause de la luminosité de l'écran. Tu restais ainsi quelques secondes, avant de te frotter les yeux et de t'y remettre. Croisant les chevilles, tu t'installais le plus confortablement possible, te plongeant de plus en plus dans ce document. Un rapport scientifique, auquel tu ne comprenais strictement rien. Mais à force de persévérer, de chercher des informations dans la base de données du S.H.I.E.L.D. et de regarder sur le net la définition de certains composés chimiques, tu avais fini par trouver cela passionnant. Du moins, dix secondes à tout casser, et après tu avais à nouveau regardé les papiers en levant les sourcils, alternant entre un 'quoi' et un 'hein' parce que tu étais largué une fois de plus. La science c'était pas fait pour toi poto. Au bout d'un moment tu avais décidé de ne plus trop y prêter attention, notant juste les informations nécessaires en soupirant. C'était compliqué quand tu ne connaissais pas le sujet, et là tu étais bien parti pour retaper tes examens de fin d'études si ta prof de sciences t'avait calé à l'instant même. Enfin, tu préférais ne pas y penser. Après tout, tu étais plus un homme de lettres que de sciences. Et tu en étais ravi.
Lorsque tu apposas le dernier point sur le rapport, tu soupiras longuement, posant le stylo de côté, avant de te vautrer dans le fond de la chaise, complètement avachi tel le plus gracieux des cachalot sur une plage. Ta main te tiraillait et tu la sentais trembler subrepticement, alors que tu la bougeais doucement pour tenter de retirer la sensation de picotement. C'était désagréable et tu étais bien content d'avoir fini le rapport. Le document était presque terminé à présent. Mais il te restait encore une chose à faire avant de pouvoir le clôturer. Il te fallait la signature d'une des scientifiques, plus particulièrement d'une biochimiste, pour compléter le dossier. Attrapant les papiers du bout des doigts, tu les rangeais correctement dans une fiche cartonnée. Coupant la musique et débranchant tes écouteurs, tu finissais par les ranger dans la poche de ton jean, avant de te lever rapidement. Empruntant le chemin vers les labos, tu marchais d'un pas déterminé, rapide, la respiration légèrement hachurée. Il te fallu bien trois à quatre minutes pour arriver, saluant l'équipe de scientifiques. Tu demandais d'ailleurs à l'un d'entre eux où se trouvait Jemma Simmons, la jeune femme dont la signature était nécessaire à la clôture du dossier. Remerciant l'un de ses collègues, avec un hochement de tête, tu pris la direction indiquée, te frayant un chemin un peu plus loin dans les labos. Un sourire apparu sur ton visage, alors que tu la voyais noter des choses sur un petit carnet. Elle était concentrée sur son microscope et elle semblait à peine remarquer le monde autour d'elle. C'était assez beau dans un sens, de s'émerveiller des petites choses devant soi plutôt que de regarder le gros bordel qu'on laissait derrière.
Tu t'avançais doucement vers elle, et la jeune femme te remarqua finalement. Avant même que tu n'aies pu la saluer, elle se mit à te parler de trucs incompréhensibles, et tu fronçais les sourcils, évitant de justesse de lâcher une exclamation sonore pour montrer ton incompréhension. Tu appréciais beaucoup la scientifique, mais tu devais avouer qu'elle te faisait un peu peur des fois. Avec tout son savoir, tu te sentais petit à côté et tu avais envie de te terrer dans un coin dès parce que tu te sentais de trop en général. Mais là, tu avais vraiment besoin de sa signature, et puis, quelques mots avaient tout de même retenu ton attention. Puisque tu les avais lu juste avant en complétant le rapport grâce aux notes laissées par l'équipe. Ton regard s'illumina, et tu haussais les sourcils, relevant le coin de tes lèvres en un petit sourire complice. Oh oui, j'ai dû lire ça juste avant ! Tu la regardais en bougeant l'une de tes mains pour étayer ton propos. Mais je crains que je ne sois pas assez calé en la matière, désolé docteur Simmons. Tu ricanais doucement, avant de lui montrer les papiers. Tenez, ce sont les documents du dernier rapport concernant votre projet. J'ai dû les refaire parce que c'était complètement illisible. Sans vouloir vous offenser... Un petit sourire lancé en sa direction et tu posais le fichier directement sur la table, avant de fourrer tes mains dans tes poches. Il ne manque plus que votre signature. Haussant les épaules, tu lançais un regard sur son microscope, fronçant les sourcils et pinçant les lèvres. Même si tu n'y connaissais fichtrement rien, tu étais quand même bien curieux, et c'était sûrement l'un de tes pires défauts. Ou l'un des meilleurs. Après tout, cela dépendait de la vision globale de la situation. De toute façon, tu avais toujours été comme ça, et tu ne pouvais rien y changer. Les passions des autres t'intriguaient et tu pouvais presque ressentir leur euphorie quand ils se laissaient entraîner, transcender. Ainsi, tu te raclais la gorge avant de pointer le microscope d'un geste du menton, te balançant sur tes pieds. Du coup, vous regardez quoi ? C'est en rapport avec le projet ? Ou c'est totalement autre chose ?
♠ ♣ You spend your life in a dream that you can't escape. 'Cause you live your life in a coma, you're never awake. If you'd open your eyes then maybe you'd see what's at stake. ♥ ♦
L'anglaise grognait et tu pouvais l'entendre aisément, même sans être exactement à porté. Tu étais un peu triste pour elle dans un sens. Elle avait passé du temps sur son rapport et tu avais dû le recopier parce que tes collègues l'avaient jugé illisible. Enfin, incompréhensible plutôt. En y jetant un œil, tu avais rapidement compris pourquoi. Et tu avais effacé ce qu'elle avait préparé, pour le réécrire plus proprement et cela te dérangeait légèrement. Jemma était tout de même connue pour sa perspicacité, son intellect et sa droiture. En retapant son rapport, tu l'avais quand même détruit, malgré la bonne volonté dont tu avais fait preuve. De toute manière, son travail restera inchangé, elle pourra garder une copie de son rapport, et celui que tu avais arrangé ira directement aux archives. C'était juste pour filer un coup de main à l'archiviste qui était déjà bien retardée par toute la paperasse qui trônait sur son bureau. Avec une petite grimace, tu t'excusais tout de même devant la scientifique alors qu'elle marmonnait que tout était clair. Désolé docteur Simmons. C'était juste pour que l'archiviste en ait une copie plus propre et synthétisée. Tordant tes doigts entre eux, tu pinçais les lèvres, comme gêné de ta conduite. Ce n'était pas vraiment ce que tu avais espéré en arrivant dans les laboratoires. Tu avais juste besoin de sa signature, pas d'une leçon de morale ou de biochimie. Mais la scientifique semblait reprendre son sérieux et totalement oublier l'affront que tu lui avais fait, en corrigeant certains passages avec son stylo bille. C'était amusant de la voir ainsi penchée dans son travail, et cela te tira un léger sourire.
Elle finit par te demander d'approcher et tu n'avais pas vraiment le cœur de lui refuser. Alors tu t'avançais, croisant les mains dans ton dos, en te penchant vers le rapport, scrutant les mots qu'elle pointait avec son stylo bille. Jemma partait dans des explications très complexes, que tu avais du mal à suivre, bien que tu y mettais du tiens et que tu faisais de ton mieux. Tu n'avais jamais vraiment été doué pour les matières scientifiques. Ton truc à toi, c'était plutôt la pensée abstraite, l'imagination, les sentiments. Tout ce qui était inexplicable par les sciences dures. Tu aimais cette idée de te perdre dans ces choses sans savoir ce qu'il pouvait arriver, sans accroche, sans filet. Tu te laissais complètement aller dans la littérature, dans l'art et le théâtre, quitte à t'oublier toi-même. Cela te permettait de parfois quitter cette réalité qui t'oppressait, qui te rappelait que tu étais seul et que tout finirait par s'en aller un jour. Alors tu compensais avec ta passion, et parfois ton travail, te perdant dans cet abîme, ce vide qui s'engouffrait en toi. Ce n'était pas vraiment sain mais tu t'en fichais. C'était ta manière de faire, et tant pis pour les conséquences. Tu finissais toujours par être ramené à la réalité, parfois sans le vouloir. En l’occurrence, Jemma continuait d'écrire sur le rapport, en expliquant diverses choses que tu comprenais à peine. Sortant de ta transe, tu hochais cependant la tête, comprenant qu'elle ne voulait pas signer un rapport incomplet ou pas assez détaillé. Elle était perdue dans son monde, et à cet instant, tu comprenais à quel point elle te ressemblait dans un sens. Elle aussi se laissait parfois emporter par l'instant.
Avec un sourire, tu lui répondais de temps à autre, ta voix n'étant qu'un murmure à peine audible. Tu n'osais pas vraiment l'interrompre, bien que ces explications avaient soulevé des questionnements en ton for intérieur. Cependant, la jeune scientifique avait relevé le visage vers toi, et tu faisais de même, voyant bien le petit air gêné sur ses traits. Elle s'excusa pour avoir détruit ton rapport, et tu secouais les mains devant toi, les yeux écarquillés. Oh non, c'est moi Docteur Simmons. Je m'excuse pour avoir réécrit votre rapport sans vous consulter. Après tout, vous vous y connaissez bien mieux que moi. Je voulais seulement le rendre plus facile à lire pour l'archiviste. Relâchant tes mains, elles tombaient mollement en frôlant tes flancs, mais tu lui offris tout de même un sourire pour lui dire que tout allait bien. Et que tu étais tout de même content de ses petits mots positifs à ton égard. Tu te débrouillais bien, selon ses dires, et cela te faisait plaisir de le savoir, bien que tu pensais être à côté de la plaque la plupart du temps. Jemma reprit alors la parole, te confiant que tout cela était comme sa langue maternelle, et la métaphore te fit sourire. Tu comprenais ce qu'elle voulait dire, bien que ta langue maternelle n'était aucunement reliée à la sienne. Oh ça oui. Je vous avoue que j'ai décroché plus d'une fois quand j'étais encore au lycée. C'est juste trop compliqué à saisir pour moi. Enfin.. Tu soupirais, croisant les bras sur ton torse, en prenant appuie sur la table avec ta hanche. Disons que je ne suis pas vraiment quelqu'un de logique. Tu ricanais doucement, baissant la tête en claquant la langue contre ton palais. J'ai plus d'affinité avec ce qui est aléatoire, ce qui est incertain. Tu relevais le visage en t'extasiant presque, comme l'avait fait la scientifique juste avant. Je trouve ça tellement plus passionnant que la logique, qui semble si prévisible parfois. Un soupir et tu la regardais droit dans les yeux, avant de te détourner, gêné. Ce que vous faites est quand même génial, je ne vais pas cracher dessus. Ce n'est juste pas fait pour moi, c'est tout. Tu lui offris un petit sourire avant de reposer ton regard sur le rapport, qu'elle examinait toujours de temps à autre. En tout cas, merci de m'avoir expliqué quelques notions. Je ne dirai pas que je vais les retenir, mais je peux toujours essayer, aha. Le silence remplissait petit à petit le laboratoire, et tu mordillais tes lèvres, attendant que la scientifique termine de relire le rapport. Lançant un petit regard vers son carnet, tu lui reposais alors ta question de tout à l'heure. Ton menton dirigé vers les écrans, et ton regard parcourant un peu tout ce qui se trouvait sur son bureau. Du nouveau concernant vos recherches?
Ayaraven
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