✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
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Mar 19 Juil - 16:37
I’m here for you
Remy & Jean
Tu tournais littéralement en rond. Tu avais déjà plusieurs heures à te décider à venir et maintenant tu passais et repassais à travers le couloir. Il était plutôt contrarié la veille mais tu lui avais bien dit que tu reviendrais, non? L’hôpital était moins bondé qu’hier, enfin du moins l’agitation s’était calmée. Toutes les familles devaient certainement être au courant et les blessés et autres victimes devaient être - tu l’espérais - tous identifiés. Le visage des gens autour de toi était différent. Ce n’est plus la panique et la précipitation qui dominait mais bien l’incompréhension, la douleur et la colère. Pourquoi ? Comment et dans quel but ? Tout le monde se posait les mêmes questions et les informations diffusaient en boucle des images en direct du centre commercial détruit où une foule s’était rassemblé déposant des fleures et différents hommages. Après le choc venait les questions, forcément. Une chose était sûre, Remy allait s’en remettre prochainement et la surprise de le savoir parmi les victimes était passée. Tu avais dormi de longues heures te remettant toi même de toutes tes émotions. Maintenant tu étais plus qu'accapare par les évènements préoccupant de l’attentat. Tu te demandais si le QG en savait plus que le laissaient croire les médias et quelles en seraient les répercussions dans ton travail. Secouant la tête tu chassas toutes ces pensées loin. Tu étais en arrêt, tu ne devais pas avoir la tête au boulot.
En repensant pour la 5 ou 6ème fois devant la porte de la chambre de ton voisin tu te forças à t’approcher et toquas légèrement. Comme la dernière fois, tu ouvris doucement la porte qui te révéla le lit sur lequel Remy se tenait toujours. Après tout avec une jambe en morceaux où serait-il allé ? Tu hésitas ne sachant pas si l’ouragan d’hier était passé. Rien dans ces traits en tout cas n’indiquait une forme de colère, ce qui te rassuras un peu. Quand il porta son regard sur toi, tu ne pus t’empêcher de souffler un timide « Salut. » Tu t’avanças doucement dans la pièce et tes yeux se posèrent sur la chaise qu’occupait hier Scott. Son absence sonnait bizarre. Tu n’avais pas eu de nouvelle de sa part et tu te demandait comment lui gérait la situation. Reportant ton attention au malade, tu continuas d’avancer tranquillement jusqu’à ce qu’une distance inférieure à un mètre vous sépare. « Comment tu te sens aujourd’hui ? ». Tu farfouillas rapidement dans ton sac et sortis une poignée de caramels recouverts d’un emballage transparent. « J’ai tes caramels » un faible sourire élimina ton visage. Tu t’étais rappelée ce qu’il t’avais dit la veille alors tu étais passé exprès en acheter, espérant l’amadouer un peu. Tu déposas la dizaine que tu avais en main sur les draps blancs qui le recouvrait. L’après-midi était bien entamée mais il n’y avait pas vraiment d’heure pour grignoter des sucreries. D’un coup tu hésitas : « Enfin, j’espère que t’as le droit d’en manger, je ne veux pas devenir une criminelle ». Tu tentais un peu d’humour, cherchant à tâter la température et à savoir si tu étais ou non la bienvenue. « Ah, puis, je sais pas si t’as vu un médecin entre-temps… Je pense. En tout cas j’ai rien pu savoir. Tu sais, le truc comme quoique il n’y a que la famille qui peut avoir ce genre de renseignements… » Tu levas les yeux au ciel exagérant ton geste avant de lui sourire à nouveau.
Jean : #F19E34
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Mar 19 Juil - 18:25
❝I’m here for you❞ Jean Grey & Remy LeBeau
Remy aurait presque cru que ne pas avoir de téléphone, dans un cas comme celui-là, aurait pu être pire que de se faire amputer d’un membre. En réalité, il était bien content de ne pas en avoir. Sa messagerie devait être saturée de voix inquiètes qui lui demandaient comment il allait, maintenant que son nom apparaissait sur la liste des blessés. La stupeur de l’attentat était un peu passée ; le traumatisme, lui, ne s’effacerait pas comme ça. Il avait mal dormi. On lui avait redonné quelques cachets en soirée, mais la douleur dans sa jambe l’avait réveillé vers trois heures du matin, et il avait serré les dents jusqu’à l’arrivée de l’infirmière pour son petit-déjeuner. Et quand il avait voulu faire une sieste, c’était tout le clan LeBeau qui avait débarqué à l’hôpital : son père, sa mère, Henri et Mercy – qui étaient venus sans leur adorable fille, pour ne pas la choquer. Scott avait bien prévenu Henri, comme il l’avait promis. Remy avait essayé de rassurer tout le monde. Oui, oui, il allait bien. Oui, oui, il s’en remettrait. Oui, oui, il les appellerait en cas de besoin. Puis le médecin était passé. Le verdict avait été bien moins rassurant que son discours pour ses proches. Sa jambe était en puzzle. Il avait presque plus de métal que d’os à l’intérieur ; il fallait s’attendre à faire sonner tous les portiques de sécurité à partir de maintenant. Mais surtout, il lui faudrait cinq mois de convalescence avant d’espérer marcher à nouveau normalement. Cinq mois… Bien sûr, son assurance prendrait en charge toutes ses dépenses de santé, mais pour le reste, il devrait composer avec les quelques économies qu’il avait. Heureusement que ses dernières affaires s’étaient avérées rentables : la généreuse prime de Mrs Van Kuffeler servirait au moins à quelque chose. La famille partie déjeuner, le médecin retourné à ses occupations, à nouveau sous l’effet des antalgiques, Remy était resté seul avec son plateau repas, auquel il n’avait pas touché. Il avait demandé le journal pour jeter un coup d’œil à la liste des victimes, et avait constaté, non sans soulagement, que le fringuant Pietro Lehnsherr avait survécu. De la jeune fille, en revanche, il ne savait rien. Comment deviner un nom parmi les centaines de personnes présentes au centre commercial au moment de l’attentat ? Il y avait cependant déniché d’autres noms qui l’avaient glacé d’horreur : Loki, Sigyn, Wade, Crystalia… Plus que des connaissances : des amis. Et pas de téléphone pour prendre de leurs nouvelles – et là, c’était terrible. Il fallait bien se résoudre à patienter. Il ne sortirait pas de l’hôpital avant plusieurs jours, le temps qu’une psychologue passe dans les chambres des victimes. Remy savait qu’il aurait besoin d’en parler. Il aurait juste préféré le faire avec quelqu’un qu’il connaissait, qui ne le jugerait pas, et qui ne se formaliserait pas non plus de ses réactions. Il rêvassait, à moitié endormi, le visage tourné vers la fenêtre, quand on frappa à la porte. Il ne répondit pas. Quelqu’un entra. Remy mit quelques secondes avant de tourner son visage vers l’entrée de sa chambre, et son cœur se serra.
« Salut », souffla Jean.
Elle semblait aller mieux que la veille. Ses yeux n’étaient plus rouges et elle se déplaçait un peu plus normalement. Lentement, elle s’approcha de lui, et Remy ne la quitta pas des yeux. C’était le moment de décider s’il comptait oui ou non occulter son appartenance à la Garde Rouge.
« Comment tu te sens aujourd’hui ? demanda-t-elle. – Super bien, ils viennent de me refiler des médicaments. »
Ça sonnait presque comme une plaisanterie. Bien. Il aurait l’air un peu moins crispé. En tout cas, il se sentait de meilleure humeur : c’était plus facile quand on n’avait pas la sensation d’avoir la jambe en petits morceaux. Jean plongea la main dans son sac et en sortit une poignée de petits bonbons qu’elle déposa sur le drap. Cette fois, Remy ne put s’empêcher de sourire. D’accord, elle marquait un point. Il ne pouvait pas résister aux caramels.
« C’est gentil, concéda-t-il, avant d’en ouvrir un. Si j’meurs, tant pis. J’aurais au moins eu un truc positif avant. »
Il déplia le papier d’emballage de sa première victime et la glissa dans sa bouche. Le goût du sucre valait mieux que la mixture que servait la cantine de l’hôpital. Jean évoqua les médecins, et Remy hocha lentement la tête. Le caramel l’empêchait de répondre tout de suite, ce qui lui permettait de réfléchir à ce qu’il allait dire. Il n’allait pas lui avouer que ce serait difficile et douloureux pendant plusieurs semaines. Elle s’inquiéterait à coup sûr, et Remy préférait éviter ça.
« J’ai vu un docteur ce matin. Il a dit que j’allais me rétablir. »
Voilà, ce n’était pas tout à fait un mensonge, ni tout à fait la vérité. Juste une réponse mesurée. Remy hésita un instant, reprit un deuxième caramel pour se laisser un peu de temps. Il avait renvoyé Jean et Scott sans ménagement, hier. La révélation de son meilleur ami lui laissait toujours un trou béant dans le ventre, comme si on lui avait arraché quelque chose. Il mourait d’envie de savoir si Jean lui avait parlé, la veille, en sortant de sa chambre, et quelle avait été la réaction de Scott, mais il ne voulait pas le demander. La colère et la déception bouillonnaient encore en lui. Il ne se sentait pas capable de pardonner. Pas encore. Préférant occulter ce sujet pour le moment, il se tourna à nouveau vers Jean. Il se souvenait à présent de la façon dont il s’était comporté la veille. Il avait à peine écouté tandis qu’elle parlait de ce qu’elle avait vécu – on pouvait peut-être lui trouver des circonstances atténuantes, cependant, même s’il en éprouvait maintenant un certain sentiment de culpabilité. Jean avait pleuré, et ni lui ni Scott n’avaient pris le temps de la réconforter. C’était un de ces jours où tout le monde se réveille groggy, après des événements terribles, et où il faut le temps d’appréhender ses propres problèmes avant de s’inquiéter des autres. Remy se trouvait plutôt minable, sur ce coup. Il leva la main et la tendit vers Jean. Ses doigts effleurèrent sa hanche, là où elle se tenait la veille. Elle avait souffert, elle aussi.
Pas de hurlements, pas de cris et pas de rejet aujourd’hui. Du moins pour l’instant. Il semblait être encore groggy comme la veille mais pas tout à fait. Peut être était-il un peu dans les vapes mais moins sous le choc de ce qui lui était arrivé. Il semblait en tout cas plus calme que quand tu l’avais laissé hier et ça te soulageait. Un sourire discret apparut sur tes lèvres quand il parla de ses médicaments. Tu n’étais pas certaine que ce soit vraiment une blague mais en tout cas tu étais rassurée sur un point : il ne souffrait pas. Du moins pas physiquement. Cela semblait également le calmer, ce qui serait une bonne chose pour toi. Les caramels semblèrent lui faire plaisir. Un sourire lui échappa ce qui te fit réjouis toi aussi. L’emballage du bonbon qu’il avait prit se froissa et il le goba aussi vite qu’il l’avait attrapé. La bouche pleine tu lui laissas le temps de pouvoir te répondre, attendant patiemment sa réponse. « J’ai vu un docteur ce matin. Il a dit que j’allais me rétablir. » Hum. Tu secouas légèrement la tête pas vraiment certaine que cette réponse te conviendrait. Se rétablir, oui, c’était une bonne chose. Mais dans combien de temps ? Combien de temps sa jambe prendrait pour guérir ? Pourrait-il remarcher ou même courir un jour ? Tu n’osas pas poser la question. C’était trop personnel et tu ne le connaissais finalement pas assez pour lui demander cela.
Il attrapa un second caramel. Tu souris sans t’en rendre compte tout de suite. Tu en avais encore tout un paquet dans ton sac et tu te promis de le laisser là en partant. À côté du lit se dressait une petite table sur roulettes qui servait comme support. Dessus trônait son plateau repas presque intact. Il n’y avait presque pas touché. Tu fronças les sourcils. Était-ce par manque d'appétit ou simplement car le service ne lui convenait pas ? Cela t'inquiéta légèrement. Tu savais bien que pour guérir il avait besoin de force et donc de s’alimenter correctement. Ce qu’apparemment il ne faisait pas en se gavant de sucrerie. Tu t'apprêtais à lui faire une réflexion sur ça quand tu sentis ses doigts sur ta hanche. Tu sursautas à peine à son contact ne t’attendant pas du tout à ce genre de geste de sa part. « Et toi, comment ça va ? » Tu repensas immédiatement à ta plaie qui t’avais bien fait souffrir la veille. Grâce aux antidouleurs tu avais réussi à dormir correctement et tu te sentais beaucoup moins stressée. L’agitation de l’hôpital t’avait bien oppressée mais seule chez toi tu avais pu te relaxer. Tu agitas la main dans l’air cherchant à faire comprendre que ce n’était rien. « Oui, oui ça va. » Tu souris pour appuyer tes propos. Après tout tu n’étais pas la plus à plaindre. « Je gère. C’est toi qui m’inquiètes le plus tout de même. Je ne vais pas t’apporter d’autres caramels si tu ne manges pas correctement. » Du doigt tu désignas son plateau sur le côté. Eh oui, tu t’en étais rendu compte. Tu ne voulais pas lui faire la morale mais tu ajoutas quand même : « Tu sais que tu dois manger… » Tu reportas tes yeux sur son assiette. L’ensemble ne semblait pas très appétissant certes... mais il y avait un fruit et un yaourt ainsi qu’un bout de fromage. « Si tu veux je te ramènerais des plats fait maison plutôt que … c’est de la vraie nourriture ça? » Tu montras une sorte de légume difforme qui occupait un tiers de son assiette avec un éclat de rire pour ponctuer ta phrase.
Tu attrapas la chaise que tu avais utilisé la veille. Tu jetas un bref regard vers ton voisin avant de préciser : « Tu me permets de rester un petit peu ? » Même s’il ne t’avait pas encore foutu dehors il aurait très bien pu le faire maintenant. Cependant tu étais déterminée à ne pas faire mention de son meilleur ami et encore moins de la garde. Ce genre de conversation pouvait bien attendre. L’important c’était qu’il se remette de son choc et de tous les différents hématomes qu’il avait. Sa jambe et son traumatise seraient le plus long à guérir mais tu espérais pouvoir être là pour être sur qu’il se remette complètement de toute cette épreuve. Tu t’assis un peu plus près de lui, de façon à ce que tu n’es pas à te pencher en avant pour pouvoir être proche de lui. « Tu as pu prévenir tes proches ? Tu as besoin d’informations quelconques ? » Après tout coincé ici, tu ne savais pas s’il disposait des mêmes nouvelles qui circulaient à l’extérieur de ces murs. Tu te sentis bête de ne pas avoir pensé à lui rapporter un journal ou quelque chose dans le genre pour qu’il puisse en apprendre plus sur ce qui s’était passé.
Jean : #F19E34
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Mer 20 Juil - 17:29
❝I’m here for you❞ Jean Grey & Remy LeBeau
Elle avait l’air d’aller bien, oui. En tout cas, sa façon de se tenir et son visage reposé le disaient pour elle. Remy hocha la tête. Tant mieux. Presque aussitôt, Jean désigna le plateau repas qu’il avait abandonné sur la tablette, et le détective fit la grimace. Il n’avait ni faim, ni envie de se forcer pour ces choses qu’ils lui donnaient à manger. Ceux qui préparaient les repas des malades se souciaient uniquement de l’apport calorique et protéinique de leurs plats, sûrement pas du palais de leurs pensionnaires. Le goût pouvait bien être infect, tant que le menu respectait les recommandations nutritionnelles, tout le monde s’en moquait. De toute façon, Remy n’avait pas d’appétit. Il lui suffisait de repenser à l’explosion du centre commercial et aux corps sous les décombres pour avoir la nausée. C’était un coupe-faim pratique quand on était contraint de manger ça.
« J’ai goûté, m’man, mais c’est pas bon. »
C’était un odieux mensonge : il n’avait même pas trempé sa fourchette dans l’assiette. D’ailleurs, elle était aussi propre que lorsqu’on la lui avait apportée. Remy soupira et haussa les épaules.
« J’ai pas vraiment faim pour le moment. Mais, bon, si tu m’apportes du poulet aux épices… j’ferais un effort. »
Ou comment lui demander implicitement de revenir le voir. Pourquoi, avec Jean, pouvait-il accepter qu’elle appartienne à la Garde Rouge ? Pourquoi s’insurgeait-il quand il s’agissait de Scott ? Certes, dans les premiers temps, il s’était montré dur avec elle à cause de ça, mais il tolérait désormais ce métier qu’il abhorrait pourtant. En serait-il de même avec son meilleur ami, quand il aurait digéré la nouvelle ? Difficile à dire. Il ne cessait de s’interroger à ce sujet, et c’était peut-être ça qui lui coupait l’appétit, encore plus que les images de l’attentat. Adossé à son oreiller, le lit à moitié relevé pour ne pas forcer sur sa jambe toujours suspendue en l’air, Remy ferma un instant les yeux. Les médicaments lui faisaient un bien fou. S’il n’avait pas été gêné par la douleur au moment où Scott lui avait appris la nouvelle, comment aurait-il réagi ? Il soupira. Décidément, tout en revenait toujours à Summers. Jean approcha une chaise du lit, prête à s’installer à ses côtés. Remy la regarda à nouveau. Au fond, il devait bien admettre que la présence de la jeune femme lui faisait plaisir. Au moins, elle ne gesticulait pas dans tous les sens en braillant des mots en français, si vite que même lui n’arrivait pas à les comprendre.
« Tu me permets de rester un petit peu ? demanda-t-elle tout de même, par acquit de conscience. – Bien sûr. C’est pas aussi confortable que chez moi, mais bon… »
Il esquissa un nouveau sourire, essayant d’y placer la même gouaillerie qu’à l’ordinaire, mais les anti-douleurs le rendaient toujours un peu rêveur.
« Tu as pu prévenir tes proches ? Tu as besoin d’informations quelconques ? – J’crois que Scott… » Il s’interrompit une minute, passa sa langue sur ses lèvres, puis reprit : « Mes parents sont venus ce matin, avec mon frère et ma belle-sœur. T’aurais dû voir ça… Les infirmières ont failli appeler la sécurité. »
Ça avait été plutôt drôle, quand on y repensait. En tout cas, ça l’avait distrait deux bonnes heures – de quoi lui faire passer l’envie d’allumer la télévision. Sa mère avait tapé son oreiller, l’avait installé comme il fallait, son père lui avait serré l’épaule sans rien dire, avec dans le regard ce quelque chose qui devait signifier « Mon fils, je suis fier que tu aies survécu » – comme s’il avait eu le choix ! Henri, lui, l’avait maudit pour leur avoir fait si peur, avant de le serrer dans ses bras, comme Mercy juste après lui. Ça lui avait fait du bien, au final. Ils étaient bruyants et envahissants, mais c’était une bonne famille. Le cœur un peu réchauffé par ces souvenirs et par le caramel, Remy secoua la tête en signe de dénégation. Les infirmières qui s’étaient occupées de lui ce matin-là lui avaient gentiment apporté le journal. Il avait suffi d’un regard et les deux avaient été aux petits soins pour lui. Des fois, quand même, Remy trouvait ça un peu étrange.
« J’ai lu le journal ce matin. Y’a eu plein de blessés. Des gens que j’connais… J’espère qu’ils vont bien. »
Il observa Jean un instant, scruta son visage. Sa blessure lui avait-elle valu quelques jours d’arrêt ? Peut-être, si elle avait du mal à se déplacer. Tant mieux. Elle avait besoin de repos, de ce qu’il avait pu en juger.
« J’suppose que ça doit être la folie, dehors. Tout le monde doit être sur le pied de guerre. Vous aussi, non ? »
Scott se trouvait-il en mission, lui aussi ? Avait-on demandé à la Garde Rouge d’enquêter ? Remy grimaça : il devait vraiment arrêter de ramener ses pensées sur Scott en permanence. Il y avait une fille ravissante dans sa chambre : pourquoi diable se torturait-il l’esprit avec un menteur ? Résolu à oublier son ami pour un temps, il tendit la main vers Jean, attendant qu’elle y pose la sienne. C’était vrai, après tout. Il avait l’opportunité de se faire choyer un peu, pourquoi s’entêter à penser à autre chose ? Dire qu’ils avaient été interrompus au moment où ça devenait vraiment intéressant. Jean et lui avaient échangé un baiser passionné, profond. S’ils n’avaient pas été une nouvelle fois dérangés par la Garde Rouge, nul doute que les choses auraient évolué à un stade encore plus fascinant. Dommage… Avec sa jambe dans le plâtre, il allait falloir un peu de patience avant de songer aux jeux sensuels qu’il avait imaginés. Une raison en plus de maudire le poseur de bombe. Le visage de la femme sous les décombres lui revint en mémoire. 2:00. Il frissonna. Elle avait semblé regretter ce qu’elle avait fait. Comment s’appelait l’ami qu’elle cherchait, déjà ? Vane ? Vale ? 1:57. Remy secoua légèrement la tête pour chasser ces réminiscences et vrilla son regard dans celui de Jean. Il avait une chose à laquelle se raccrocher.
« Est-ce qu’on en sait plus sur ce qui s’est passé ? demanda-t-il. Qu’est-ce qu’ils disent ? Ils savent que c’est un attentat, au moins ? J’espère qu’ils osent pas parler d’accident, genre une explosion de gaz ou j’sais pas quoi. Est-ce que t’as… eu des infos ? Par ton travail, peut-être ? »
Une preuve qu’il se remettrait sans doute du choc : son instinct de détective reprenait déjà du poil de la bête. C’était bon signe.
La grimace qu’il t’adressa en disait long sur son envie de casser la croûte. Faisait-il le difficile ou n’avait-il vraiment pas faim ? Il plaisanta, comme un enfant. Tu ne pus t’empêcher de te demander si tu devais mettre ses actions sur le compte des médicaments ou non. Tu jugeas rapidement que ce n’était pas le cas. Il plaisantait réellement ce qui te soulageait : vos échanges redevenaient normaux. Il avait l’air détendu. Tu n’allais pas t’en plaindre, ça arrangeait tes affaires. Tu préférais avoir en face de toi un Remy plaisantin et agréable. Tu n’avais aucune envie de retrouver le volcan sur le point d’exploser qui vous avez mis dehors hier Scott et toi. « J’ai pas vraiment faim pour le moment. Mais, bon, si tu m’apportes du poulet aux épices… j’ferais un effort. » Tu souris en coin et tu te détendis instantanément. Sa réplique impliquait que tu étais autorisée à repasser le voir ce qui te réjouissait. Tu ne devrais pas subir son courroux aujourd'hui, du moins si tu arrives à tenir éloigné les sujets qui fâchent… c’est à dire la garde rouge et Scott Summers. Il ferma les yeux une seconde et tu hésitais à rester. Tu te demandas s’il n’était pas trop fatigué pour des visites et si ta présence ne le dérangeait pas d’une quelconque manière. Après tout avec ce qu’il avait vécu c’était tout à fait légitime qu’il souhaite être seul pour réfléchir, se reposer… avait-il vu un médecin, enfin un psychologue ? Avait-il pu se confier à quelqu’un sur ce qu’il avait vu ? Qu’avait-il vu d’ailleurs.. tu l’ignorais et la vieille quand tu lui avais posé des questions ça l’avait affecté. Tu l’avais vu dans ses yeux. Tu ne voulais pas t’y risquer à nouveau mais tu avais compris que quelque chose s’était passé dans ce centre commercial. Avait-il vu des gens mourir ? Certainement…. Cette pensée t’attristait.
Nouvelle plaisanterie, nouveau sourire. Décidément son humeur était vraiment meilleure. Il fit mention de Scott et tu baissas les yeux gardant le silence. Tu n’osas rien ajouter craignant ce que tu avais cherché à éviter. Sa colère envers son meilleur ami n’était toujours pas passée. Tu pouvais le comprendre, dans un sens, il lui avait menti apparemment. Longtemps. De l’autre… tu ne comprenais pas pourquoi cela le révoltait de la sorte. Scott était quelqu’un d’honnête. Il ne profitait jamais des autres quand il le pouvait et se souciait toujours de son prochain. Si tu avais pu t’en rendre compte toi même, comment Remy ne pouvait-il pas le faire ? Puis à toi, il te parlait, alors que tu ne le connaissais que très peu… Pourquoi refuser d’écouter un ami de toujours ? Il reprit la parole te ramenant à la réalité. « Mes parents sont venus ce matin, avec mon frère et ma belle-sœur. T’aurais dû voir ça… » Un rire franchit tes lèvres déjà élargies par un sourire. Tu n’avais jamais pensé à la famille que ton voisin pouvait avoir. C’était un mauvais réflexe. Tu savais que si la situation était inversée, aucune famille ne viendrait te rendre visite. « Tu as un frère ? » Tu étais contente d’apprendre des choses sur sa vie. La curiosité te piquait et tu te demandas immédiatement si les deux LeBeau se ressemblaient où pas du tout. « Vous vous ressemblez ? ». Une foule de questions te brûlaient les lèvres sur sa famille et sur son enfance. Tu avais envie d’apprendre des tas de choses mais ce n’était peut être pas le meilleur lieu pour le faire. « Les infirmières ont failli appeler la sécurité. » « Les pauvres infirmières. Ça a dû te faire du bien de voir ta famille. »
Le journal… cette bonne vieille source d’information. Tu tiquas sur la fin de sa phrase. « Tu n’as pas moyen de les contacter ? Tu veux que je t’aide à le faire ? » Tu parcourus la chambre des yeux et tu trouvas le vieux téléphone blanc dont toutes les chambres disposent. Seulement, il lui fallait le numéro de ses amis pour pouvoir les contacter… Tu ne trouvas pas la trace de son portable dans la pièce. En voilà peut être la raison. « J’suppose que ça doit être la folie, dehors. Tout le monde doit être sur le pied de guerre. Vous aussi, non ? » Tu baissas les yeux. Oui c’était la folie comme à chaque fois qu’un évènement de la sorte se produisait. Tu avais rapidement entendu dire que les policiers et l’armée avaient été réquisitionnés pour les besoins d’une enquête mais la Garde, y jouait-elle un rôle aussi ? Tu n’avais aucune nouvelle et la télévision n’allait certainement pas en parler. Avec ton arrêt tu restais dans le flou total. « La folie.. c’est le bon mot mais j’en sais pas plus. » Il tendit la main vers toi et instinctivement tu posas la tienne dedans. Son contact était comme d’habitude, chaud et agréable. Tu laissas tes doigts parcourir sa peau, lui caressant la paume de la main doucement. Tu te serrais bien approchée mais sa jambe en morceaux t’en dissuada. Un moment d’égarement tu compris que ton voisin n’était plus vraiment là. Un frisson. Tu serras un peu plus fort sa main. Il secoua brièvement la tête avant de reposer ses yeux dans les tiens.
« Non, non il parle d’attentat. Après j’en sais pas plus que ce qu’ils disent dans les médias. Ils font une enquête. Il cherche des indices, tout ce qui pourrait leurs donner des informations supplémentaires sur qui a fait ça, comment et pourquoi. » Tout le monde se posait les mêmes questions. Qui restaient évidemment sans réponses pour le moment. « Je.. Je suis pas encore retournée au travail. J’suis en arrêt. » Tu lui adressas un faible sourire. « C’est à cause de ça. » Tu désignas ta hanche. Tu ne savais pas trop si tu pouvais en dire plus. Tu n’avais encore parler à personne de ce qui s’était passé. Tu avais bien eu des nouvelles de Gamora.. mais tu n’arrivais pas à lui dire ce que tu ressentais vraiment. C’était trop tôt. Tu la voyais encore te viser de son arme et c’était au-dessus de tes forces de lui parler. Ce n’était pas sa faute, tu en avais bien conscience mais c’était son visage qui te hantait. Le sien et celui de la gamine qui vous avait agressé. « C’était une bonne journée de merde hier apparemment. » Qui aurait pu mal finir pour vous deux. Même si ta blessure n’était pratiquement que superficielle. « Je t’ai déjà que j’étais contente que tu t’en sois tiré? » Tu serras sa main un peu plus fort avant de l’attraper avec ton autre main. Tu l’approchas de toi et la collas à ta joue. Appréciant sa chaleur. « J’peux pas rêver mieux comme voisin… surtout quand il m’invite à boire des verres en pleine journée. » Tu esquissas un sourire, te remémorant ce court instant où vous aviez bu un verre. Tout allait presque bien à cette époque là. Presque.
Jean : #F19E34
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Dim 24 Juil - 18:13
❝I’m here for you❞ Jean Grey & Remy LeBeau
Si Henri lui ressemblait ? Pas vraiment… Remy sourit, amusé. Henri était aussi différent de lui qu’un chien d’un chat.
« Non, on se ressemble pas du tout. Même pas physiquement. »
Henri ressemblait à leur père, Jean-Luc LeBeau. Remy, lui, avait tout hérité de sa mère. Mais en dehors de leurs visages si dissemblables, les deux frères avaient aussi deux caractères très différents. Henri avait toujours eu besoin d’une famille : une charmante épouse pour prendre soin de lui, des enfants galopant autour d’eux dans le jardin, un chien et deux ou trois perruches… Remy avait toujours été solitaire, lui. Il aimait la compagnie des femmes, certes, mais pas celles qui s’installent chez vous avec armes et bagages et vous obligent à repenser votre mode de vie. Henri ne cessait de lui dire qu’il finirait vieux garçon, à continuer ainsi. Le détective répondait qu’il avait sans doute connu plus de femmes que lui durant toute leur vie, et que ça continuerait encore, mais son frère semblait tenir à ce qu’il passe la bague au doigt de quelqu’un. Remy n’était pas du tout pressé d’en arriver là. Enfin, évidemment, il ne pouvait pas confier tout ça à Jean…
«Tu n’as pas moyen de les contacter ? Tu veux que je t’aide à le faire ? – Mon portable était dans ma poche au moment où… » Il tapota sa jambe plâtrée du plat de la main. « Donc il a fini en petits morceaux. J’ai pu récupérer les cartes SIM, alors si tu pouvais me trouver un vieux téléphone, un truc basique… »
Il avait encore un vieux Nokia chez lui, mais il ne pouvait pas demander à Jean d’aller le chercher pour lui, même s’ils étaient voisins. Elle pourrait peut-être lui dénicher un mobile tout simple dans le premier bureau de tabac venu. Oui, sauf qu’il devrait la rembourser après, et qu’il n’avait plus les moyens de se permettre la moindre dépense superflue. Il soupira. Il devait absolument savoir si Loki, Sigyn et les autres allaient bien, mais il ne pouvait à cause d’un problème d’argent. La vie était d’une ironie absolue.
« Enfin, non… Je vais attendre d’être sorti d’ici, ne t’embête pas pour ça. »
Il essaya de remuer un peu. Rester assis dans la même position lui faisait un mal de chien ; le matelas devait s’être creusé sous ses fesses, à force d’appuyer toujours au même endroit. Par chance, les médicaments rendaient sa jambe totalement insensible. Jean évoqua brièvement sa blessure. Elle n’avait pas réellement parlé de ce qui s’était passé. Dans ses souvenirs, rendus un peu confus par les antalgiques et l’annonce coup de tonnerre de Scott, il s’agissait d’une mission qui avait mal tourné. Jean avait dit qu’elle avait failli se prendre une balle dans la tête, mais n’avait pas expliqué comment elle avait reçu cette blessure-là. Remy n’était pas certain de vouloir le savoir… Certes, il appréciait la jeune femme, et l’idée d’aller voir lui-même sous les pansements l’inspirait, mais il ne voulait rien connaître de la Garde Rouge. Surtout pas leurs missions et les circonstances dans lesquelles ils mettaient des gens aux fers.
« Je comprends », se contenta-t-il de répondre.
C’était sans doute trop peu, il en était conscient, mais il y avait des choses qu’il pouvait tolérer, d’autres non. Parler ouvertement de la Garde Rouge, lui demander comment s’était déroulée la mission, recevoir ses confidences, auraient été comme acquiescer à leurs actions et à leurs projets. Il ne pouvait pas renier ce qu’il avait toujours défendu, même si le charme de Jean exerçait sur lui un attrait indéniable.
« Une bonne journée de merde, oui, confirma-t-il. L’avantage, c’est que ça peut pas être pire, tu crois pas ? – Je t’ai déjà que j’étais contente que tu t’en sois tiré ? – Ouais. Mais t’as l’droit de le redire. »
Du bout des doigts, il caressa la joue de Jean, avant de poser sa paume tout contre sa peau. Il ne se montrait pas aussi familier, d’ordinaire. Les femmes qui croisaient sa route ne le faisaient que brièvement, le temps d’une soirée, d’un verre échangé et d’une étreinte passionnée. Hormis Ororo, aucune ne l’avait jamais vu dans un tel état de faiblesse. Pourquoi laissait-il Jean l’approcher de cette façon, elle, une garde ?
« J’peux pas rêver mieux comme voisin… surtout quand il m’invite à boire des verres en pleine journée. – J’ai pas fini la bouteille, d’ailleurs. »
Encore une invitation. Encore une offre. Après tout, pourquoi se questionner ainsi ? Ça ne lui ressemblait pas. Remy LeBeau ne s’inquiétait pas de savoir de quoi le lendemain serait fait : il vivait, comme bon lui semblait, et peu importe ce qu’on pouvait en penser. Avec les femmes, c’était pareil. Ses doigts s’égarèrent dans les cheveux de Jean. Maintenant qu’il y songeait, Scott avait fait une drôle de tête en les voyant si proches. Sans doute ne s’attendait-il pas à ce que son meilleur ami puisse sortir avec sa collègue de travail. À moins qu’il n’eût lui aussi un faible pour la jolie Jean ? Elle et Scott… Un étrange sentiment saisit Remy, qui n’avait rien à voir avec une quelconque jalousie. Au contraire, penser à Jean et à Scott, ensemble, paraissait plutôt… normal. Comme si les choses devaient être à leur place, de cette façon. Comme si elles avaient toujours été ainsi. Et lui, où était-il, dans tout ça ? La sensation se dissipa cependant, aussi soudainement qu’elle l’avait envahi, le privant de la réponse, et Remy fronça les sourcils un bref instant. C’était ridicule. Il y avait Emma – la glaciale Emma – et Scott entendait bien l’épouser. Jean n’avait rien à voir là-dedans. Chassant résolument ces questions hors de son esprit, Remy passa sa main sur la nuque de la jeune femme, se redressa autant qu’il le pouvait et l’attira vers lui. Ses lèvres cherchèrent celles de Jean et il l’embrassa longuement, avant que le tiraillement dans son dos ne lui rappelle dans quelle position inconfortable il se trouvait.
« Et moi, je t’ai dit que j’étais content de te voir ? souffla-t-il, souriant. Tu sais quoi ? Je rêve d’aller faire un tour, de sortir de cette chambre. Si tu trouves un fauteuil, on pourrait peut-être aller se balader ? J’étouffe, ici. »
Tu enregistres tous les détails qu’il te donne sur son frère. Tu es contente de les apprendre et serais même enclin à en entendre plus, mais tu ne cherches pas à lui poser d’autres questions sur sa famille pour le moment. Tu fronces les sourcils quand il t’apprend que son portable a fini en miettes, à l’image de sa jambe. Ça devait être bien compliqué de prendre des nouvelles sans ce petit appareil qui ne nous quittait jamais. Tu hoches la tête, bien sûre que tu pourrais lui trouver un téléphone. Tu pouvais même lui donner le tien immédiatement, ça ne te dérangerait pas. Tu avais ton ancien qui traînait dans un tiroir chez toi. L’écran était fissuré mais tu pouvais bien l’utiliser le temps d’une soirée. Tu reviendrais chercher le tien le lendemain, un moyen de passé le voir et lui apporter de la nourriture un peu plus décente. « Enfin, non… Je vais attendre d’être sorti d’ici, ne t’embête pas pour ça. » Tu fronces encore les sourcils sans comprendre ce changement. Ça ne te dérangeait pas de l’aider, sinon tu ne l’aurais pas proposé. « Non, mais ça me dérange pas. J’peux te trouver un vieux portable à moi » Tu lui souris, cherchant à le rassurer. Puis finalement décidée, tu sors carrément ton téléphone de ton sac et en ôtes la puce SIM. Tu poses l’appareil sur la table de nuit de l’hôpital. « Voilà, comme ça on en parle plus. J’prendrais un ancien à moi et je viendrais récupérer celui-là demain. Je t’apporterais un chargeur aussi. » Tu souris avant d’ajouter : « D’ailleurs, ça serait pas mal qu’on échange enfin nos numéros de téléphone. J’pourrais te prévenir de mes visites. » Il s’agita, certainement mal installé dans la position qu’il occupait déjà depuis la veille. Tu hésites à lui proposer de l’aider, pour remettre en place son oreiller, tirer les draps, ou n’importe quoi mais tu le regardes faire sans rien dire.
« L’avantage, c’est que ça peut pas être pire, tu crois pas ? » Tu rigoles et fait glisser ton regard vers sa jambe plâtrée. « Oui, enfin surtout pour toi. » Tu rigoles à sa blague et laisses ses doigts sur ta joue. Tu ne savais pas ce qui se passait dans ta tête, ni dans ton coeur ces derniers temps… mais cela te consola. Tu te sentais bien avec lui et tu ne voulais pas chercher plus loin. Tu voulais juste te laisser aller par le courant, suivre le train en marche et ne pas trop réfléchir à ce que cela impliquerait. « J’ai pas fini la bouteille, d’ailleurs. » Tu poses sur lui un regard malicieux avant d’ajouter d’un air de défi : « Ils faudrait qu’on s’occupe de cette bouteille alors. ». Il passe ses doigts dans tes cheveux et tu fermes les yeux, te laissant faire sous son toucher. Ses caresses sont douces et apaisantes et tu ne veux pas qu’il s’arrête. Doucement sa main se poste sur ta nuque et tu sens la pression qu’il exerce pour te rapprocher de lui. Tu l’entends se redresser et tu tends le visage jusqu’à ce que vos lèvres se retrouvent. Il t’embrasse et tu lui rends son baiser aussi longtemps que sa position le lui permet. Au bout d’un moment il s’écarte de toi et se replace sur son lit. « Et moi, je t’ai dit que j’étais content de te voir ? », te confit-il un sourire candide aux lèvres. La chaleur envahit tes joues et tu sais que celles-ci se sont teintées d’un rouge clair. Un sourire enjôleur aux lèvres, tu le taquines «Non. J’suis pas sûre d'avoir bien compris... ».
Tu rigoles en t’affalant dans la chaise jusqu’à ce qu’il ajoute : « Si tu trouves un fauteuil, on pourrait peut-être aller se balader ? » Immédiatement tu te redresses hochant la tête. C’est vrai qu’il n’avait pas dû voir grand chose depuis son arrivée ici, et que sortir un peu de ces quatre murs lui ferait du bien. « Je m’en charge. » Tu avanças d’un pas vers la sortie avant de faire demi-tour et de te pencher à nouveau vers lui. Tu déposes un délicat baiser sur sa joue avant de vraiment sortir de la pièce. Dans le couloir, tu ne sais pas trop où aller ou quoi faire. Tu te diriges vers les premiers bureaux d’infirmières que tu trouves, te persuadant que c’était là qu’il fallait s’adresser pour la moindre demande. Une dame assez âgée se tient sur son siège, en train d’écrire sur une feuille. Tu toques quelques coups sur la porte qui est laissée ouverte et tu ajoutes : « Bonjour, excusez moi de vous déranger. Je viens de la part de Remy LeBeau, chambre numéros 254. La jambe cassée. Serait-il possible d’avoir un fauteuil roulant ? » Tu songes à sa jambe suspendue et à son poids… et surtout à comment il va s'asseoir dedans. « Et d’aide pour l’y mettre, je sais pas trop comment ça se passe. Faut signer des papiers, quelque chose dans le genre ? »
Plus d’un quart d’heure plus tard, à force de sourires forcés et de formule de politesse, ton voisin est installé dans son magnifique fauteuil roulant que les infirmières ont bien voulu vous prêter. Tu es restée à l’extérieur de sa chambre le temps qu’elles s’occupent de lui. Tu ne voulais pas vraiment t'immiscer dans sa vie privée. Tu avais attendu sagement que les infirmières sorte pour le rejoindre. À présent, tu le pousses à travers les couloirs vitrés du service pour rejoindre les ascenseurs, sa jambe cassée bien parallèle au sol. Il y a un petit parc au centre de l’hôpital. La journée est assez belle et chaude pour pouvoir l’y amener. « J’suis trop jalouse. T’as un super modèle, on devrait faire la course.» Tu plaisantes, tu cherches à lui faire oublier que c’est vraiment la merde d’être coincé dans un plâtre. Tu n’imagines même pas l’état dans lequel il doit être. Personnellement tu aurais certainement déjà pété les plombs. Tu ne pouvais pas t’imaginer rester inactive pendant plusieurs mois pour guérir d’une fracture. Par chance tu n’en avais jamais eu et tu espérais bien que cela allait continuer comme ça. Pourtant ton métier augmentait les risques que cela se produise. « Tu sais que j’pourrais venir tous les jours pour te faire sortir de ce maudit endroit. Aller prendre l’air, sortir... »
Une fois sortit du bâtiment, tu prends le petit chemin qui mène à une sorte de petit parc privé, réservée aux patients de l’hôpital d’Hammer Bay. Même si un bon nombre d’entre eux profitaient du soleil, tu n’eus aucun aucun mal à dénicher un banc à l’ombre. À la lumière du jour et non plus de l’éclairage des chambres, Remy avait le teint un peu pâle, mais bien moins que le jour précédent. Tu t’assois sur le banc, en face de lui avant d’engager à nouveau la conversation. « Alors, à part ta famille, t’as eu des visites ? » Tu te demandais si ses amis avaient eux aussi apprit la nouvelle via les médias, étant donné qu’il était injoignable. « Enfin, si tu veux qu’on parle d’autre chose, ça me va. » Tu t’empresses d’ajouter, même si tu ne savais pas trop quoi lui dire. Lui parler du temps ? Super, il ne pourrait pas en profiter et encore moins allé à la plage. Mentionner son meilleur ami, ou bien ton métier ? Hors de question. Tu préférais rester prudente avec les sujets que tu abordais, le laissant décider de ce qu’il voulait te raconter. Tu lui attrapes la main, caressant doucement sa peau, prenant soin d’éviter la perfusion qui était toujours sur son bras. Tu n’as jamais été du genre audacieuse dans ta vie privée, ayant toujours peur des refus, mais ce qui s’était passé plus tôt t’avait rassurée et réconfortée. Tu t’avances à nouveau et trouves ses lèvres. Son contact t’apaise, te réveille. Ses baisers te réconfortent. Tu aimerais te blottir contre lui, mais son état t’en empêche. « Maudit plâtre. », tu pestes entre tes lèvres.
Jean : #F19E34
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Mar 2 Aoû - 21:37
❝I’m here for you❞ Jean Grey & Remy LeBeau
Jean était décidément beaucoup trop gentille. Sans même y réfléchir, elle démonta son téléphone pour en retirer la carte SIM, avant de tendre l’appareil à Remy. Il inséra sa propre carte à l'intérieur et découvrit les multiples messages reçus depuis l’attentat, du « T’es où ? » mesuré de Henri au « Réponds tout de suite ou je te déshérite ! » de son père. Il s’excusa auprès de la jeune femme : il avait quelques messages à envoyer avant de pouvoir reprendre leur conversation et, surtout, sortir enfin d’ici. De l’air ! Remy avait besoin d’un grand bol d'oxygène. Deux jours enfermé dans un hôpital et le cajun se sentait comme une sardine en boîte, plus encore avec ce plâtre qui lui interdisait tout mouvement. Jean parut comprendre son impérieux besoin de sortir, car elle se plia de bonne grâce à la recherche d’un fauteuil roulant. Au bout de quelques minutes d'attente, à se dandiner sur son lit pour trouver une position plus confortable, Remy vit entrer deux infirmières poussant son carrosse vers la liberté.
« Vous n’avez encore rien mangé, Mr LeBeau, remarqua la plus âgée des deux, avec l’air de vouloir le gronder pour son impertinence. – J’ai mangé, répondit-il aussitôt. J’ai pas aimé le menu. – Je me demande si je devrais vraiment vous laisser sortir… – Oh ! s’il vous plaît… »
Le cajun lui servit son regard le plus suppliant, innocent et charmeur possible. La plus jeune des infirmières gloussa, et la seconde lui retourna un sourire amusé – et presque séduit.
« Ça ira pour cette fois, concéda-t-elle. – Vous êtes de vraies perles ! – Mais la prochaine fois, il faudra manger. – Alors il faudra prévoir des frites à la carte. »
Nouveau regard sceptique, contré par un sourire angélique. Remy avait une drôle d’impression, comme s’il abusait de quelque chose – ou quelqu’un, en l’occurrence – mais l’infirmière fléchit encore.
« Je verrai ce que je peux faire », lui glissa-t-elle, bougeant sa jambe avec précautions.
Remy lui adressa un clin d’œil complice, puis tâcha de s’installer dans le fauteuil. Convaincre les autres, en particulier les femmes, lui avait toujours été si facile. Il mettait toujours cela sur le compte de son charme cajun. Il se savait bel homme, sans fausse modestie. Bien sûr, ça ne fonctionnait pas toujours, mais il détenait là un véritable don, dont il usait chaque fois qu’il en avait l’occasion. Une fois encore, l’aisance avec laquelle il venait de soutirer une sortie dehors et une assiette de frites le réjouit, sans véritablement le surprendre. Jean l’attendait hors de la chambre. Pourvu d’un gilet fourni par l’hôpital et d’une couverture sur ses jambes, Remy lui adressa un sourire enchanté tout en dirigeant son engin.
« Admire mon nouveau bolide ! C’est pas une moto, mais ça en jette quand même, non ? »
Les deux infirmières repartirent avec un sourire en cadeau, puis le détective se tourna vers Jean. L’air frais, quand ils atteignirent enfin l’extérieur de l’hôpital, lui fit l’effet d’une gifle. Il inspira à pleins poumons, et il lui sembla que disparaissaient les cendres dont le goût lui emplissait la bouche depuis la veille. Le parc de l’établissement était minuscule, quelques mètres carrés à peine où s’ébattaient un femme enceinte et une vieille dame sur un déambulateur, mais cela suffit à lui rendre le sourire. Même si sa jambe était en miettes, les médecins ne le garderaient pas encore longtemps : ils finiraient par le renvoyer chez lui avec des béquilles, et il retrouverait enfin sa liberté chérie. Il n’avait pas immédiatement répondu à la remarque de Jean. C’était une offre sans le moindre sous-entendu, cette fois. Elle avait envie de le voir plus ; et lui, que souhaitait-il ? La revoir, oui, assurément… et après ? Sans qu’il sût trop pourquoi, il repensa à Scott, et l’idée que celui-ci lui en voudrait pour ça revint le titiller. Tant mieux. Bizarrement – sans doute à cause de la révélation qu’il venait de lui jeter en plein visage – Remy en tira une sorte de satisfaction narquoise.
« Ils me laisseront bientôt quitter l’hôpital, mais si tu veux venir me tenir un peu compagnie, j’dis pas non », finit-il par dire.
Après tout, il n’allait quand même pas refuser les visites d’une jolie femme.
« Je n’ai vu que ma famille pour l’instant. Et puis toi, bien sûr. Et Scott. »
Encore une fois, ses pensées revenaient sur son meilleur ami. Jean s’était assise sur un banc en face de lui ; elle vint chercher ses lèvres à nouveau. Remy ferma les yeux, oubliant ses pensées moroses dans cette caresse. Il aurait aimé beaucoup plus que ce chaste baiser – à ce niveau, son corps fonctionnait encore parfaitement, à ce qu’il semblait. Il ne pourrait pas profiter de plus avant longtemps. Saurait-il résister à la tentation avec sa jambe inutile, ou braverait-il les interdits imposés par le plâtre ? Il n’avait pas l’habitude de patienter. D’ordinaire, il séduisait les femmes, les attirait dans son lit, et d’un commun accord, ne s’abandonnait avec elles qu’une nuit seulement. Et avec Jean, combien de temps cela durerait-il ? Doucement, Remy glissa ses doigts sur la nuque de la jeune femme, faisant glisser ses longs cheveux d’un roux flamboyant sur sa paume. Jean était plus jolie que belle. Il était coutumier des grandes brunes sauvages, des blondes sophistiqués : des femmes élégantes, tirées à quatre épingles, classes jusqu’au bout des ongles. Jean, elle, possédait une autre sorte de charme.
« Et toi, ta famille ? s’enquit-il. Elle a pris de tes nouvelles, ou tu leur as parlé de ce qui s’est passé ? Elle sait ce que tu fais ? »
Sans doute pas. Il fit la grimace, sans trop savoir ce qu’il pensait réellement de tout ça. Les déconvenues s’amoncelaient, ces derniers temps. À moins qu’il ne pût obtenir enfin les réponses dont il avait tant besoin.
« Pourquoi... Pourquoi t’as choisi la Garde Rouge ? Qu’est-ce qui te plaît dans ce job ? »
Peut-être qu’il finirait par comprendre. Peut-être qu’il pourrait même accepter les explications. Peut-être qu’il trouverait alors des excuses à Scott... Remy saisit la main de Jean, pressa ses doigts entre les siens. Il leva les yeux vers le ciel limpide et inspira à pleins poumons.
« Qu’est-ce que vous faites, exactement ? Je sais que tu veux pas en parler, que c’est top secret ou j’sais pas quoi. Mais j’ai besoin de comprendre. Et j’peux demander à personne d’autre. »
Il reporta son attention sur elle et vrilla son regard dans le sien. S’il y avait bien un moment où le charme cajun pouvait se manifester, c’était maintenant. Il ne répéta pas sa question. Ses yeux ne quittèrent pas ceux de Jean, sa main resta pressée sur ses doigts. Il voulait ces réponses.
Il n’y avait pas de doute. Le sortir de cette chambre était certainement la meilleure chose à faire. Il semblait immédiatement regagner quelques couleurs et surtout se sentir bien mieux. Resté confiné dans une chambre d’hôpital pouvait vous rendre fou, surtout immobile et incapable de se lever seul… Tu étais la mieux placée pour comprendre : tu ne supportais pas être coincé quelque part sans rien faire. Même en arrêt, comme tu l’étais actuellement, tu comptais les heures avant ton retour. Tu avais pris l’habitude de te défouler et à beaucoup t’entraîner. Perdre ces habitudes te rendait cinglée. « Ils me laisseront bientôt quitter l’hôpital, mais si tu veux venir me tenir un peu compagnie, j’dis pas non » Tu souris. Dans ta tête il était évident que tu passerais le voir autant de fois qu’il te le permettrait. Ne serait-ce que pour l’aider pour les petits tracas quotidiens. « C’est si gentiment dit. Je viendrais à chaque fois que tu voudras de moi. » Tu étais sincère et tu voulais simplement rendre service et surtout passé un peu de temps avec ton voisin. Ce que cela pouvait impliquer importait peu à ce moment : ce n’était pas ce qui te préoccupait. Immédiatement après avoir posé la question, tu te rendis compte de la bêtise de celle-ci. Il n’avait plus de téléphone pour communiquer, donc forcément, il n’avait pas pu avoir beaucoup de visite. Tu avais eu de la chance d’avoir jeté un coup d’oeil sur la liste des victimes dans le hall, sinon l’aurais-tu su ? Quand il mentionna Scott, tu te demandas immédiatement comment lui l’avait appris. Tu ne voulais pas penser à lui, surtout pas en présence de Remy. Ton esprit était confus quand il s'agissait de ton collègue et tu voulais chasser toutes ces pensées de ton esprit.
La main de ton voisin se baladait sur ta nuque, dans tes cheveux. C’était un contact agréable, tu l’aurais laissé faire toute la journée si tu avais pu. Tes cheveux glissaient entre sa main. Tes lèvres s’étirèrent. Tu savais que la couleur de tes cheveux en avait fasciné plus d’un. Sa question te dérouta, te ramena à la réalité. Ta famille ? « Elle a pris de tes nouvelles, ou tu leur as parlé de ce qui s’est passé ? Elle sait ce que tu fais ? » Un peu déboussolée tu te redresses. Tu ne sait pas trop comment le dire. Tu n’as jamais eu de difficulté pour parler de ce genre de chose. « Je.. Je n’ai pas vraiment ce problème. La question se pose pas. Il n’y a que moi. » Même si tu ne ressentais aucune honte, tu baisses les yeux. Tu n’aime pas vraiment voir la réaction des gens après ce genre d’aveu. Généralement c’est de la pitié qui s’installe dans leurs yeux et tu ne supportes plus ça. Tu n’as pas eu une vie malheureuse car tu n’avais pas tes parents. Certaines choses t’ont peut être manqué à un moment, mais à présent tu étais bien. Tu étais surtout en paix avec toi-même et ton passé. Et tu avais Gamora. Un léger frisson te parcourut en repensant à la brune. La mission était encore trop fraîche dans ta tête pour que tu puisses penser à elle sans son arme à feu braqué sur toi. « Qu’est-ce qui te plaît dans ce job ? ». Tu n’avais pas encore envie de te lancer dans ce débat, mais tu te dis que vous deviez certainement repasser par là. Cela lui permettrait peut être de passé au-dessus de ça. Pour toi et aussi pour Scott. Peut être. « On choisit pas la Garde, c’est eux qui nous choisissent. On est recruté et quand c’est le cas, tu ne dis pas non. C’est le Graal pour tout agent du SHIELD. » La garde rouge était le summum à atteindre. Jamais tu ne t’étais imaginé pouvoir l’intégrer mais quand ça avait été le cas tu n’avais pas hésité une seconde. Tu voulais ce poste. Tu savais que tu ferais certaines choses difficiles, mais que c’était pour le bien de tous. « Je me sens utile à la population. Tu ne sais pas tout ce qui se trame sur l’île… »
Tu avais peur que la conversation reparte sur une confrontation. Tu ne voulais pas de ça, et encore moins énervé Remy. D’un geste, il te rassure, t’attrape la main et vos doigts s'emmêlent. Tu lâches un petit soupir, sans t’être rendu compte tu avais retenu ton souffle. Il enchaîne. Cette conversation ne prendra jamais fin…. tu voulais qu’il arrête de te poser ses questions… Ou qu’il aille directement les poser à son grand copain. « Et j’peux demander à personne d’autre. » Tu relèves les yeux vers lui. Bien sûre qu’il pouvait le demander à quelqu’un d’autre, c’était simplement plus facile à ce moment là qu’il te les pose à toi. Son regard se pose dans le tien et son intensité te trouble. Incapable de détourner les yeux, sentant toujours sa main chaude dans la tienne tu commences : « Ça dépend. On agit surtout quand la sécurité de la population est en jeu, sinon c’est des trucs de routines, des patrouilles, de la surveillance. » Tes mots sortaient facilement, ce qui te déconcerte. Tu ne veux pas lâcher une phrase de trop mais quelque chose te pousses à te confier à lui. « Je sais qu’on a mauvaise réputation et qu’on est parfois - même souvent - pas très tendre, mais c’est surtout pour instaurer une certaine crainte envers nous. » Tu fronces les sourcils. Tu ne comprends toujours pas ce qui te pousse à continuer à parler. « C’est comme ce môme qu’on a embarqué chez nous la dernière fois. Il était dangereux. Certes, c’était un enfant mais incontrôlable. Il a blessé deux agents, il aurait très bien pu tuer sa mère d’une colère, sa famille ou même être un danger pour sa propre vie ! Ces gens sont incontrôlables et imprévisibles. Ils sont dangereux et il faut les arrêter. » Qu’est-ce qui t’arrive ? Pourquoi tu parles comme ça, pourquoi tu n’arrives pas à te taire.
Tu te sens impuissante et ça ta fait paniquer. Tu as l’impression de revivre les évènements de la veille. Ton coeur s’emballe instantanément. Tu passes une main devant ta bouche comme pour t’empêcher d’en dire plus. Le mot émergent ne doit absolument pas sortir de ta bouche. Tu t’écartes brusquement, effrayé de ce qui est en train de se passer, rompant le contact que tu avais avec le détective. Tu n’aimes pas perdre le contrôle, c’est même ce qui t’effraie le plus. Et là, tu sembles bien sujette à quelque chose qui te pousse à te confier. D’où cela pouvait bien venir. D’un geste rapide tu balayes les environs des yeux, cherchant une explication. Tout te semble normal mais tu sais bien que ce n’est pas le cas. Tu restes sur le qui vives, posant ton regard sur le moindre mouvement que tu vois. Tu redoutes une image précise mais ça ne peut pas être vrai. Elle n’est plus là. Cette fillette qui s’est servi de toi comme d'une marionnette. Elle n’est plus là. Ton coeur bat toujours la chamade et tu n’arrives pas à te calmer. Tu t’attrapes la tête avec tes mains. Elle n’est plus là. Tu cesses de te le répéter dans l’espoir que cette pensée soit chassée de ton esprit. Tu veux oublier le moment où tu n’étais plus maître de ton propre corps. Tu as l’impression de devenir démente. Pourquoi ça arrivait maintenant. Tu savais très bien qu’il t’observait. Tu avais l’air d’une aliénée. Devenais-tu vraiment folle ? Tu devais te ressaisir et vite.
Jean : #F19E34
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Sam 10 Sep - 23:58
❝I’m here for you❞ Jean Grey & Remy LeBeau
Aucune famille ? Remy ne pouvait rien comprendre à ça. Il avait toujours vécu entouré, choyé : un père, une mère, un frère aîné, puis une belle-sœur et une nièce. La famille, chez les LeBeau, c’était sacré, comme les réunions du dimanche midi ou les Noël en grand comité. Jean-Luc LeBeau aimait garder sa tribu autour de lui : ses enfants représentaient tout à ses yeux. Il leur avait certes dispensé une éducation stricte, mais l’amour paternel restait indiscutable. Aucune famille, pour Remy, c’était presque de la science-fiction.
« J’suis désolé. J’savais pas. »
Les mots semblaient dérisoires, vides de sens. Il éprouvait une certaine gêne à avoir ainsi mis les pieds dans le plat, mais il s’inquiétait un peu pour Jean. Avec qui discutait-elle de tout ça, si elle n’avait personne, à l’extérieur ? Ses collègues ? Sa vie tournait-elle seulement autour de la Garde Rouge ? Remy réprima un soupir. Comment Jean pouvait-elle espérer trouver un équilibre si toute son existence se résumait à cette seule organisation ? Avait-elle des amis en dehors ? À bien y réfléchir, il n’était pas sûr d’avoir vu des gens défiler dans l’appartement de la jeune femme. Il n’épiait pas ses faits et gestes, mais il était presque certain de n’avoir, en tout cas, jamais surpris un homme franchissant la porte de sa voisine. À entendre Jean parler, oui, la Garde Rouge représentait tout. Pas seulement un métier ! Un sacerdoce, une façon de vivre, un but... une raison d’être. Des sauveurs, à ses yeux ! L’élite ! Tu ne sais pas tout ce qui se trame sur l’île... Il aurait donné un rein pour le savoir. Depuis son séjour dans les geôles de ce Graal proclamé, il n’avait qu’une envie : savoir ce qui se cachait derrière cette façade rutilante, et surtout au fond de ces couloirs glacés. Il était prêt à mener l’enquête, voire à risquer tout ce qu’il possédait, juste pour savoir. Mais pas la vision d’adoration de Jean : Remy voulait la vérité crue, la réalité. Il sentait cependant la soudaine tension qui s’était de nouveau immiscée entre eux, en quelques instants. À mesure qu’elle parlait, Jean se braquait sur la question. Elle ressemblait presque à une victime prête à défendre son agresseur bec et ongles, une femme mariée protégeant son mari violent. La Garde Rouge faisait du mal, mais c’était pour le bien de tous. Jean, néanmoins, en disait bien plus qu’elle ne le voulait sans doute. Remy se mordit la lèvre. S’il pouvait seulement pousser un peu, un tout petit peu, peut-être lui confierait-elle ce qu’il désirait tant connaître. Il en avait les capacités. Inciter les gens à se confier, c’était de la psychologie, non ? De l’empathie. Avec une dose de charme... voire d’hypnotisme. Il fallait simplement savoir s’y prendre, n’est-ce pas ? Voilà qu’elle évoquait le danger que représentait ces personnes arrêtées par les gardes. Quel danger ? Celui de fumer un petit joint de temps en temps ?
« Tuer sa mère ? répéta-t-il, la voix radoucie pour l’inciter à poursuivre sur le chemin des confidences. Mais pourquoi aurait-il fait une chose pareille ? Comment ? Ces blessures, d’ailleurs, c’était quoi ? »
Mais Jean se leva tout à coup, s’arrachant à sa main. Remy tenait quelque chose, il le sentait. La jeune femme était sur le point de lâcher prise : soit elle lui confierait ce qui la tourmentait tant, soit elle fuirait, mais le détective était presque sûr qu’elle resterait. Elle serait déjà partie. Elle ne serait pas revenue, pas après tout ce qui s’était passé. Il aurait aimé pouvoir se lever, lui offrir l’appui de ses bras, lui souffler ces mots au creux de l’oreille. L’inviter à poser sa joue contre son épaule. La bercer, peut-être. Mais était-ce juste pour avoir des réponses ou souhaitait-il être présent, comme il le disait ? Pourquoi, à nouveau, se sentait-il si troublé, là où tout aurait dû être simple ? Un verre, un flirt, une nuit, comme d’habitude. Pourquoi pas cette fois ? Tiraillé entre son désir de réponses et celui, sincère, d’offrir son soutien à Jean, Remy resta immobile, scrutant le visage de bête traquée qu’elle affichait à cet instant. Finalement, il poussa un long soupir et rapprocha son fauteuil d’elle. Il était décidément bien trop faible face à une femme. Encore plus si elle manifestait sa détresse avec tant d’évidence.
« Hé. Tout va bien, la rassura-t-il. J’suis là, moi. T’as pas de famille, t’as peut-être personne à qui en parler, mais... j’suis là. T’as raison, j’sais pas ce qui se passe à Genosha. Les petits secrets de la Garde Rouge, j’les connais pas. »
Il aurait voulu que Jean le regarde, qu’elle baisse les yeux vers lui. Qu’elle se repose sur lui, qu’elle lui accorde sa confiance. Tellement de gens semblaient accepter ce qu’il disait. Tellement consentaient à répondre à ses questions, à se fier à lui, que c’en était devenu une espèce d’habitude. Il les fixait, parlait, se faisait compréhensif, caressant. Et, parfois, finissait par obtenir ce qu’il désirait.
« Regarde-moi. J’sais pas ce que tu traverses, c’est vrai, mais j’veux t’aider. J’suis de ton côté, ok ? Pas celui de la Garde Rouge : celui de Jean Grey. Tout ça, c’est pas mes oignons, ça me regarde pas, c’est pas de mon niveau, j’ai pas l’accréditation ou j’sais pas quoi... Peut-être. Mais j’suis un type bien. Tu peux me faire confiance... ou en tout cas, tu peux me parler, même par métaphores. D’accord ? »
Et en plus, ça lui éviterait de trop cogiter sur les bombes, les femmes à moitié broyées sous des plaques de béton, et des chiffres en leds rouges étincelantes. 2:00... 1:59...