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Misfortune - Aaron.
✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
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Lun 19 Sep - 14:13
Mes paumes commencent à me faire mal, comme mes doigts, crispés autour du volant de ma voiture. Je m'y accroche si fort que pour m'en faire décrocher, il faudrait m'en casser les os. Et il n'y a rien pour calmer la fureur que je ressens, une rage qui me donne l'impression d'avoir un morceau de charbon ardent dans la bouche. Je n'éprouve même plus la douleur de mes membres, mes phalanges qui ont comme du plomb autour du cuir que j'entoure. Je vais finir par l'arracher, ce volant, violemment, et aller le fourrer dans la gueule de ce... J'ai pas les mots. Je prends une profonde inspiration pour essayer de me calmer. Essayer seulement, car j'ai le palpitant sur le point de sauter sur mon pare-choc d'ici peu. Il s'emballe pour se calmer, et dès que je repense à ce qu'on m'a confié la veille, c'est comme si tout ça ne servait à rien. J'ai passé ma nuit entre un silence pesant et des larmes de fureur sans pareilles.

Je ne comprends pas pourquoi ça m'arrive à moi. Je ne comprends pas, et ça me décide à bouger sur l'instant... Mue par une volonté toute neuve, une haine profonde, je finis par sortir de ma voiture et à refermer la portière violemment. Il ne me faut pas longtemps pour atteindre l'entrée du QG d'Hydra, où j'ai mes laissés-passés et aucun problème pour y accéder. Je ne dis bonjour à personne, ne regarde personne non plus, je n'ai qu'une seule idée en tête pour l'instant, c'est éclater la tête d'Aaron entre deux parpaings. Je le connais depuis des années, je le connais depuis mes premiers pas dans l'organisation, et j'en ai fait des missions avec lui. Je lui faisais confiance, je le respectais, je l'estimais assez pour le considérer comme un ami...

Tout ça pour apprendre CA ? Pour apprendre que c'est lui qui a tué Milo ?! Rien que d'y repenser, je sens mes yeux s'embuer de larmes à nouveau. Je ne dois pas penser à Milo. Même si ma main se porte instinctivement au collier à mon cou, où son alliance se trouve. Je l'enfile, pour essayer de retrouver un petit peu de sérénité. Il n'y a que comme ça que j'y parviens normalement. Mais là, ça ne sert à rien. J'attends juste d'atteindre l'étage où je sais qu'il se trouve, en train de donner un cours de corps à corps, ou dieu sait quoi. Évoluant dans des couloirs qui se ressemblent tous, je sais tout à fait où me rendre pour me retrouver devant une baie vitrée ou je le vois et où je le fixe en sentant mes organes se liquéfier totalement.

Mes poings se serrent, si fort que je m'en écorche la paume avec mes ongles. Si je reviens de deux semaines loin du terrain, le temps de me remettre de ma dernière mission, je peux assurer que maintenant, je suis assez remontée pour tuer quelqu'un. Et ce quelqu'un, c'est le grand brun qui porte un air aimable sur son visage, la tête du type en qui tu peux avoir confiance, qui t'assure que la loyauté est ce qu'il y a de plus précieux pour lui. Une personne que je pensais être au moins un ami, même si je suis pas trop du genre à en avoir. Depuis la mort de Milo, en tout cas, c'est pas aussi simple que ça pour moi de me lier. Et j'ai laissé ce sale type m'approcher, sans me soucier des secrets qu'il cache. Je reste planté là un long moment avant que sa salle de classe s'évacue des élèves, et des possibles dommages collatéraux qu'il pourrait y avoir.

On me tient la porte, je m'y engouffre sans un mot avant de m'approcher de lui d'un pas décidé. Et quand je suis à son nouveau et qu'il m'accueille avec un petit air surpris mais plutôt content de me voir, c'est mon poing qui part tout seul et qui s'écrase pile sur son nez. Je ne le retiens pas, je ne cherche pas à me restreindre, ni à contrôler ma force. C'est tout ce que j'ai que je donne sur l'instant, en lui plantant mes phalanges sur le visage, et en ressentant un soulagement aussi soudain qu'évident : je dois lui faire la peau. Ça me fera du bien. Ça fera passer le chagrin et la colère. Et s'il ne comprend pas dans l'immédiat pourquoi ça lui arrive, mes yeux embués de larmes et ma mâchoire serrée devraient probablement lui rafraîchir la mémoire.

« Demande moi pourquoi. »
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Lun 19 Sep - 16:21
Debout au milieu de son salon, Aaron s'occupait de ranger son appartement. Oui, ce n'est pas parce qu'il était célibataire qu'il se permettait d'avoir un désordre sans nom chez lui. Les entraînements n'étaient pas avant deux bonnes heures. Accompagné d'une chanson du groupe Ghost Town qui laissait les vitres presque tremblante dû au son pratiquement intolérable aux oreilles normales, l'assassin s'occupait comme il le pouvait. Récupérant vêtement, vaisselles, choses éparpillés sur le sol pour tout remettre à sa place, il ne cessait de jeter des coups d'oeil à sa montre. Aaron avait toujours détesté être en retard. C'était un signe d'irresponsabilité pour lui.
Sans ménage finit rapidement et il éteignit rapidement la chaîne stéréo avant de se changer, remettre les vêtements adéquats pour entrer dans le QG Hydra. Attrapant laissés-passés, clé et tout ce qui lui était nécessaire, Aaron quitta son appartement, ne prenant pas la peine de s'excuser face à sa voisine qui hurlait déjà à cause du bruit.
Aucun cauchemars n'avait troublé son sommeil. Aussi, il se sentait plutôt bien et pensait que la journée allait se dérouler aussi bien qu'elle avait commencé. Grossière erreur.
Prenant sa voiture pour aller jusqu'au QG, il ne lui fallut que quelques minutes pour pouvoir le rejoindre, en comptant tout les feux tricolores virant au rouge à son passage. Un peu comme si tout voulait le ralentir. Mais ça, il s'en fichait. Après tout, il n'était pas encore en retard. Dans trente minutes, il le sera sûrement.
Après s'être garé, avoir salué plusieurs personnes alors que quelqu'un vérifiait une énième fois ses laissés-passés, il s'était rendu dans la salle d'entraînement.
Et c'était déjà parti pour deux heures d'entraînements avec l'un des nouveaux. L'entraînement fut bien musclé. Autant du coté d'Aaron que du nouveau jouet Hydrien.

Après une heure, l'entraînement fut, toutefois , interrompu. La porte avait claqué et Aaron avait eu uniquement le temps de se retourner qu'un poing en plein dans le nez fut la façon dont l'intru le salua. Il ne l'avait clairement pas vu arriver. La surprise, la force et le non réflexe le fit s'écraser  sur le sol. Portant sa paume au niveau de son nez, l'assassin détaillant la jeune femme qui venait de lui en mettre une bonne.  Neena, l'une des mercenaires présente chez Hydra depuis pas mal de temps. Une amie. Amie à qui il avait causé énormément de peine dans le passé. Non pas qu'elle le sache. Toutefois, la colère, les larmes inscrit sur le visage laisse une petite idée sur l'origine de ce coup de poing.

« Demande moi pourquoi. »

Aaron cligne plusieurs fois des yeux alors qu'il savait pertinemment ce qu'il se passe à présent. Quelqu'un lui a avouer ce qu'il lui cachait depuis tout ce temps. Cette mission qu'il avait du effectuer malgré le fait qu'il n'en soit pas réellement d'accord. Tuer le mari de Neena n'avait pas été une partie de plaisir. Et la culpabilité n'avait cessé de monté une fois qu'il était devenu de plus en plus amis avec la jeune femme. Une chose qu'il n'aurait pas du faire. Mais refuser une mission n'était pas dans ses capacités. Hydra n'était pas souple, n'était pas le genre d'organisation qui propose une mission à une personne parce que l'autre à refusé. S'il ne l'avait pas accepté, il aurait été lui-même balancé au cimetière. Toutefois, il comprenait la réaction de Neena et il méritait tout ce qu'elle allait lui lancer au visage.

- Dylan, l'entraînement est fini. On remettra ça demain.

La recrue n'avait pas bougé, comme figé par le coup porté contre Aaron. L'assassin se redressait sur ses pieds puis ne parlait pas. Il attendait patiemment que le dénommé Dylan ne sorte et ne ferme la porte. Que pouvait-il dire à Neena ? S'excuser ? Non, ça n'effaçait ni la mort ni la trahison qu'il lui avait mis en plein visage.

- Je n'ai pas besoin de te demander pourquoi puisque je connais la raison d'une telle réaction.

Bien sûr, il ne pouvait pas faire grand chose. Il ne pouvait ni revenir en arrière, ni réparer la peine qu'elle ressentait face à cette perte ni la haine qu'il pouvait sentir à son égard. Il ne pouvait qu'esquiver les coups qu'elle allaient lui donner et se défendre.
Après dix ans, Aaron avait bêtement pensé que ça n'aurait pas le même impact que si elle avait apprit sa responsabilité le jour même. Mais il se trompait lourdement, une telle peine ne pouvait pas guérir et même avec autant d'année passé.

- Je ne te frapperais pas alors vas-y.

Et pour la seule et unique raison qu'elle n'était pas en tord. Il comptait contrer, se protéger mais il ne pouvait décemment par rendre les coups. Aaron se mettait déjà en position, les yeux concentrés sur la jeune femme.
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Lun 19 Sep - 16:54
Aaron par terre, moi au-dessus, je le fixe avec tout le mépris que j'éprouve pour lui sur l'instant. Il reste bien un élève dans la salle, que je ne connais pas, et que je ne prends pas la peine de considérer. S'il faut lui faire sauter le crâne, à lui aussi, peu me chaut. J'en suis à un point où, aveuglé par ma colère, une victime collatérale ne me fait absolument pas peur. Je suis fondamentalement une personne violente, parce que je suis capable de faire ce travail. Mais jamais les choses ont été, à un seul moment de ma carrière, personnelles. Jamais je n'ai été violente parce que j'étais en colère, ou triste, ou enragée,... J'ai usé de mes capacités pour faire un contrat, il n'y a aucun engagement là-dedans.

Mais là. Là, je serais tout à fait capable de le tuer sur place. D'ailleurs, si mes yeux avaient été des mitraillettes, Aaron serait probablement liquide. Il a le bon réflexe de faire sortir le garçon de la pièce, qui hésite avant de se barrer en katimini. Et sa déclaration m'arrache un rire nerveux. Non, évidemment que non. Il n'a pas besoin de me demander pourquoi, parce qu'il sait pourquoi. Il m'a reconnu depuis longtemps, apparemment. Il sait que je suis la femme d'un homme qu'il a fait tué, en faisant passer ça pour un accident de voiture tout ce qu'il y a de plus atrocement banal. Je rêve de lui arracher les dents une par une et de m'en faire un collier !

« Tu comptais me le dire un jour, peut-être ? Que je lui lance froidement alors qu'il ose affirmer qu'il ne frapperait pas en retour, que je n'ai qu'à me faire plaisir. »

Je crois que j'en suis à un point où la moindre pensé pourrait mettre le feu au poudre. Et si là je suis immobile et incapable de bouger, de réfléchir convenablement, même si ma tête est dans un brouillard épais, je ne sais pas où je serais dans deux minutes. Si je me serais jetée sur lui toutes griffes dehors pour lui échapper le visage avec, où j'aurais mis la main sur le pistolet à ma cheville pour régler cette histoire au plus vite. Et en y pensant, j'ai un sourire crispé, ne pouvant m'empêcher de lâcher : « Tu m'as reconnu, donc. Quand je suis arrivée, quand tu m'as rencontré pour la première fois, TU SAVAIS ce que tu m'avais fait. » Et je m'approche de lui, d'un pas à nouveau, un pas qui avale rapidement la distance qui nous sépare. Assez pour me permettre de la saisir par le col de sa chemise et de le foudroyer des yeux en l'assassinant avec des mots : « Tu m'as laissé dix ans penser que j'étais responsable, laisser les gens dire que j'avais fait ça ! » Je grogne avant de le repousser.

Le plus sinistre dans tout ça, c'est que s'il m'avait laissé Milo, j'en serais pas là aujourd'hui. Je serais probablement pas cette personne solitaire, incapable de se faire des relations. Sur les milliards de personnes vivants sur cette planète, il n'y en a qu'un qui me connaît intimement, et un autre qui saurait comment me maîtriser. Mais Aaron ne fait pas partie de ce duo, et si nous sommes « amis » comme il me l'a laissé croire, il ne peut pas affirmer vraiment me connaître. Le truc, c'est que je ne le connais pas non plus. Ce Aaron, devant moi, est un inconnu. Et cet inconnu a fait de moi ce que je suis, aujourd'hui. C'est à vouloir s'en arracher le crâne.

Alors raide sur mes appuies, je me baisse pour tirer mon arme de son rangement, sous son nez, et pour lui répondre sur une tonalité de voix dénuée de tout sentiment, je lui demande : « Tu penses vraiment que j'ai juste envie de te frapper, Aaron ? » La sécurité est retirée, et j'ai le doigt sur la gâchette quand je redresse mon arme. Oh, oui, il est capable de prendre mon pistolet sans que j'ai le temps de le voir venir. Mais j'espère d'abord pouvoir vider mon chargeur sur lui.
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Lun 19 Sep - 17:38
Rien n'allait changer le problème. Aaron avait beau le tourner et retourner dans tout les sens, il ne pouvait pas se sentir blessé par un tel élan de colère. En réalité, il se mettait très facilement à sa place. Trop empathique cet assassin. Il s'imaginait perdre une femme qu'il aimait et s'en trouver facilement anéanti. Et rien ne changerait la douleur que lui pourrait éprouver. Aussi, il était loin d'être en colère envers elle. Certes, il souffrait des coups mais ça n'allait être que temporaire. Et s'il n'avait pas été assez intelligent pour dire plus tôt qu'il était responsable de la mort de son mari.. C'était tout simplement parce qu'il était tenu au secret chez HYDRA et il ne se voyait pas aller la voir, lui dire ouvertement qu'il avait gâché sa vie, réduit à néant tout ses espoirs.

Dire qu'il n'avait jamais eu l'envie de le lui dire serait un pur mensonge. Mais plus les jours, semaines, mois passaient et plus l'envie de lui avouer s'amenuisait encore et encore jusqu'à ce que la culpabilité ne le bouffe et qu'il ne souhaite que tout ça soit derrière lui. Maintenant, elle le savait et Aaron voyait un poids s’ôter de ses épaules.

« Tu m'as reconnu, donc. Quand je suis arrivée, quand tu m'as rencontré pour la première fois, TU SAVAIS ce que tu m'avais fait. Tu m'as laissé dix ans penser que j'étais responsable, laisser les gens dire que j'avais fait ça ! »

Bien sûr qu'il l'avait reconnu. Aaron n'avait pas essayé de tuer Milo sans avoir faire de recherche au préalable. Il avait enquêté. Sur lui, sur elle, sur tout son entourage avant de trouver la manière dont il allait pouvoir le réduire au silence. Alors oui, bien sûr qu'il l'avait reconnu à la seconde où il l'avait vu. Et c'était d'ailleurs la raison pour laquelle il avait été aussi bizarre dès la première rencontre.
Neena avait agrippé son col, approché leurs visages alors que toutes les émotions que les mots laissaient déjà passé se transmettait facilement dans son regard.

- Qu'est ce que j'aurai pu faire ? Aller te voir, t'avouer que j'étais responsable de tout tes problèmes émotionnelles ? C'était lui ou moi. Crois moi, après ton arrivé, j'ai regretté plus d'une fois mon geste. Mais te dire tout ça ne changerait rien. Ca ne changerait pas ta peine, pas ma culpabilité, pas ta haine.

Hydra n'avait jamais été une partie de plaisir. Elle devrait le savoir qu'une mission n'est pratiquement jamais à décliner. Si ça n'avait pas  été Aaron, ça aurait été quelqu'un d'autres et la chose aurait été la même. Absolument la même. Il serait mort, elle aurait souffert. Elle le lâche finalement alors qu'Aaron n'a toujours pas bougé. Pas une jambe, pas un bras, rien. Il était demeuré debout, droit devant elle alors que déjà elle sortait l'arme et lui pointait au visage.
Les yeux d'Aaron ne regardait même pas le canon mais se focalisait sur Neena. Il savait qu'il pouvait récupérer l'arme, la retourner contre elle en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.

« Tu penses vraiment que j'ai juste envie de te frapper, Aaron ? »

Non, il était conscient qu'elle aimerait le torturer à petit feu, lui faire subir chaque douleur le plus lentement possible. Une balle après l'autre et le laisser agoniser dans la pièce. Aaron attrape le poignet, le poussant vers le haut alors que déjà un coup de feu retentit. Avec rapidité, il frappe son poignet et récupère l'arme. Vidant le chargeur, il garde l'arme en main avant de glisser celle-ci dans le creux de ses reins.

- Non. Tu as envie de me donner des coups, de me brûler le corps à l'acide, de me faire souffrir pour les dix ans que j'ai causé pour toi. Et me mettre une balle dans la tête est bien trop rapide.

Sa voix est calme, comme s'il avait une conversation d'une banalité sans nom. Non pas que ça ne l'affectait pas mais il ne voyait pas le but de s'énerver. Neena prenait déjà pour deux, après tout.
Aaron recula, gardant la jeune femme dans son champ de vision avant de lancer le chargeur à l'autre bout de la pièce.

- Qu'est ce que ça aurait changé si j'avais avoué, Neena ? Est-ce que tu aurais supporter le fait de me croiser tout le temps, jour après jour après tout ça ? Tu n'as pas tout les détails justifiant cette mission.

C'était bien beau de lui lancer la pierre mais s'il avait eu ce type d'ordre, c'est que Milo était une menace. Positive ou négative envers Hydra, ça, il n'en avait aucune idée. Mais ça renforçait les doutes qui habitait l'assassin depuis quelques mois. Ce qu'il faisait était-il justifiable ? Toutes ses personnes assassinés devaient réellement mourir ou non ?
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Lun 19 Sep - 18:12
Non, ça n'a pas de sens. Il a raison et ça me crève le cœur de devoir l'admettre. Objectivement, je devrais lui céder ça, lui dire qu'il valait mieux pas qu'il me l'annonce comme ça, sur le ton de la conversation, comme si tout ça n'était jamais arrivé. Comme s'il n'avait pas décidé à ma place de ce que j'allais faire de ma vie. Je sais même pas ce qui me rend le plus folle là-dedans... Je sais même pas pourquoi je lui en veux à ce point. Mais j'ai l'impression qu'on vient de me taillader une cicatrice qui a mis tellement de temps à se remettre, tellement d'années à guérir. Et qui m'a fait souffrir tout ce temps, sans que jamais j'ai pu y faire quoi que ce soit pour aller mieux. Cette blessure là m'a gravé durablement, j'ai l'impression d'avoir continué en manquant de me casser la gueule à chaque étape. Je peux pas dire non plus que j'ai réussi, quand on voit mon domaine d'expertise.

Mais il a raison. Ça n'aurait rien changé. Ça n'aurait pas changé ma peine, l'absence de Milo, notre vie ensemble qui n'a jamais été. Ça l'aurait pas fait revenir. Et « mes problèmes émotionnels » comme il le dit si bien. Mais quand il me parle de sa culpabilité, j'ai envie d'éclater de rire. Qu'est-ce que je peux en avoir à foutre de sa culpabilité, au juste ? Est-ce qu'il se rend compte que ça m'inspire rien du tout ? Est-ce qu'il pense vraiment que j'en ai un truc à faire de ce qu'il peut ressentir ? Il va me faire croire quoi, bientôt, qu'il est victime de lui-même ?

« Ta culpabilité ?! que je hoquette en le regardant avec de gros yeux. Ta CULPABILITE ?! Tu vas me faire croire que tu t'en veux ! Mais t'es un putain de sociopathe, Aaron ! »

Je me retrouve rapidement désarmée, j'aurais du m'y attendre. Mon doigt a eu le temps de presser sur la détente une fois pour que la balle se fiche dans le plafond de la salle. Le bruit de la détonation a comme figé le temps, et un silence de plomb est tombé dans la pièce. J'aurais du m'en douter. Je le savais déjà qu'il le ferait de toute façon. Encore une fois, il a raison : une balle dans la tête, c'est un soulagement pour lui. Pas pour moi. Je n'ai pas tous les détails justifiant la mission, mais je m'en carre totalement. Je me contente d'un regard triste, qui ne comprend même pas pourquoi il parle encore, alors qu'il ferait mieux d'accepter de se faire vider un chargeur dans le ventre pour que ça aille plus vite.

« Comment tu fais pour te regarder dans la glace, le matin, explique-moi. »

La demande sort toute seule, mais la suite également. Aaron est un homme bien bâti, qui a de l’entraînement, des réflexes a en fait pâlir bien des gens. Je ne suis pas en reste, et mue par l'adrénaline, je lui plante une bonne droite dans le diaphragme, pour lui faire recracher toute son air et l'handicaper un petit moment. Il doit ressentir ce que ça fait quand on perd un membre, quand on sent qu'un organe est sur le point de défaillir. Quand on a l'impression qu'on manque tellement d'air qu'on est sur le point d'en crever.

« Tu aurais du me tuer avec lui, que je lui souffle doucement. »

Peut-être que pour lui, comme pour moi, tout ça aurait été vraiment plus simple. On en serait pas là. J'aurais pas eu à souffrir de son absence. Et on pourra remettre ça sur le dos de ma chance extraordinaire dans tous les domaines, je suis pas venue pour jouer les trèfles à quatre feuilles avec lui. Je vais le broyer, lentement, et quand il sera détruit, là nous serons quitte. Mais pas avant.
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Lun 19 Sep - 20:02
Contrairement à ce que le commun des mortels pourrait penser, Aaron éprouve effectivement de la culpabilité. Et Milo n'est pas la seule personne pour qui il éprouve un sentiment coupable. Il reste humain, possède les mêmes émotions qu'elle même si son métier le fait ressembler à un connard ambulant. Et d'ailleurs, Neena se fiche bien de lui quand il ose évoquer un sentiment aussi normal que la culpabilité. Aaron fronçait lentement les sourcils. Sociopathe ? Il en était loin du compte. S'il l'était réellement, il se foutrait de tout, n'aurais aucune pitié, aucune sensibilité et trouverait ses actes tout à fait normal. Hors, ça faisait longtemps que ce n'était plus le cas.
Aaron avait eu la facilité déconcertante de ne plus avoir l'arme sur le front. Neena connaissait ses capacités et, même si la bataille n'était pas peine perdu, Aaron avait plus d'entraînement, plus d'années derrière lui. De quoi lui laisser un net avantage dans leurs combats.

« Comment tu fais pour te regarder dans la glace, le matin, explique-moi. »

S'imaginer à la place du mort aide pas mal. Plus sérieusement, ça faisait quelques temps qu'il plaçait ses doutes dans un tiroir dans son esprit et tenait le tout fermé à clé. C'était toujours mieux que de poser les vraies questions et se prendre une balle entre les deux yeux. Disons que le choix est rapidement fait.
Aaron n'a pas le temps de répondre que Neena frappe son diaphragme, coupant sa respiration durant plusieurs secondes. L'assassin se penche l'espace de quelques secondes, tentant de remplir ses poumons d'air. Le processus est d'ailleurs très douloureux. La paume posé sur la cuisse, Aaron réfléchit. Il ne sortira simplement pas normalement de la pièce sans qu'elle n'ait passer ses nerfs ni qu'elle l'ait endommagé une bonne fois pour toute. Après de longues secondes, l'assassin reprend l'air dont ses poumons ont cruellement besoin. Il n'est pas du genre à se laisser abattre, pas à se laisser faire mais ce qu'il hait par dessus tout, c'est le manque d'air. Autant, se prendre une balle ou des coups de couteau, coup de poing, il avait plus ou moins l'habitude ou les évitaient pas mais de le manque d'air: Juste insoutenable pour lui.

- C'est vrai que tu peux parler toi. Je ne me regarde pas dans la glace, c'est plus rapide.

D'ailleurs, elle aurait préféré mourir avec lui. Non, ça aurait été trop simple dans ce cas. Il devait mourir, pas elle. Aaron évitait généralement les dommages collatéraux. Neena en faisait parti. Pourquoi tuer quand la personne n'est simplement pas concerné. Aaron commençait à perdre patience. Sans répondre plus que ça, il envoi son pied s'écrase contre le genou de Neena pour la déséquilibrer le temps de quelques secondes. Il attrape son poignet gauche et tord celui-ci puis fait rejoindre la paume de la jeune femme dans son dos, entre ses omoplates et maintiens le membre en place.
Il donne un dernier coup, faisant glisser son pied au niveau des siens pour qu'elle s'écrase sur le ventre. Son genou vient ensuite se poser fermement au milieu de son dos.

- Je n'avais as l'intention de te tuer toi. Tu ne devais pas mourir, fait toi une raison. Il n'y a rien que je puisse dire ou faire qui changera la chose.  

Maintenant son genoux et sa paume en place, Aaron réfléchissait. Il ne savait plus quoi dire. Il n'était pas capable de réduire la douleur de Neena et, même s'il s'était senti coupable, il avait réellement considéré Neena comme une collègue proche. Pas ami dans le sens où ils se parlaient tout le temps mais le peu de conversation était réellement intéressant.

- Je ne suis pas devenu ton ami pour te trahir par la suite. Si tu penses ça, c'est que t'es bien plus aveuglé par la haine qu'autre chose. J'ai voulu te le dire au départ mais toutes les occasions n'ont pas été prise ! La vérité, c'est que je préférais fermer ma gueule et être sûr que la culpabilité pour Milo et les autres m'écrasent ! C'est plus simple que de changer de métier.

Son monologue passer, Aaron se redresse et libère la jeune femme. Il reprend sa position initial. Il avait tenter de la frapper le moins possible, de ne pas lui faire de mal parce qu'il ne le jugeait pas nécessaire. Même l'arme qu'il possédait n'avait pas été pointé sur elle.

- Alors gueule ! Mais me buter le fera pas revenir ! Même me torturer ne t'apportera rien.
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Lun 19 Sep - 21:58
C'est humiliant ! Humiliant d'être aveuglée par des sentiments, humiliant de se retrouver immobilisé à terre sans pouvoir rien faire. Humiliant de regretter de ne pas avoir cogné plus fort les deux premières fois ou j'ai vu des ouvertures. Humiliant de ne pas avoir la force de lutter, de sentir son bras se tordre, de se savoir si sensible et donc en proie à des faiblesses qu'on aurait aimé enfouir plus profondément. Je tente de maîtriser ma respiration, et ma colère tout autant. Mais quand je retire la rage qui m'anime, c'est pour qu'elle laisse place à une vraie chagrin, que je pensais avoir réussi à enterrer. Mais ça marche pas. Ça marche jamais. On peut pas faire taire des sentiments qui font mal en leur demandant d'arrêter. C'est un cadavre qu'on range dans un placard, on n'oubliera jamais où il est, et viendra un moment où il commencera à sentir. L'odeur se dissipera après être devenu insupportable. Mais le souvenir, lui, il s'efface pas.

Alors je peux parler, oui. Je peux parler du fait que ça doit bien faire dix ans que je ne me suis pas regardée dans un miroir, et que j'évite mon reflet. Que je ne regarde qu'un masque, superficiel, de moi-même, sans m'y attarder plus de quelques minutes. Avec l'impression que si je me mettais à chercher des choses, plus enfouies encore, ça pourrait faire remonter des horreurs. Alors il n'en est pas question, je peux pas me le permettre. J'ai pas la volonté pour plonger dans des années noires, à me demander le sens de tout ça. Pas envie de voir ce regard fou que porte ma mère dans certains de mes rêves. Ou pour fixer le plafond de cette pièce si blanche qu'elle m'en perce les yeux.

J'ai un rire, un peu mauvais, quand il m'annonce qu'il ne voulait pas me tuer. Que je ne devais pas mourir, que je dois me faire une raison. J'ai un temps, un temps où je profite du silence, avant de le sentir me relacher. Le reste, je ne l'ai pas vraiment écouté. « La vérité, c'est qu'finalement t'as tué tout ce que j'aurais pu être avec mon mari. » Je marque une pause. « T'as fait de moi ce que je suis. » Je pousse un soupir de soulagement en sentant mon bras, et mon épaule surtout, et en plantant mes paumes dans le sol pour me redresser en une fois. « J'espère que t'es fier de ton œuvre. » Je me tourne vers lui, une froideur toute neuve dans le regard, plantant ma main sur ma poitrine pour en rechercher l'alliance de mon époux, que je ressors de ma chemise.

Qu'il ne la manque pas. Il dit se sentir si coupable, alors je vais pas me gêner pour le lui rappeler. Je remets mes cheveux en arrière, en me retournant vers lui à peine de nouveau sur mes jambes. Ma respiration s'apaise à peine quand je le regarde, et la haine qui brûle est pas prête de se tasser. C'est pas un incendie, c'est un brasier qui me ronge. Et je secoue la tête en le regardant de haut en bas :

« Faut être un sacré tordu pour arriver à regarder une personne que t'as anéanti dans les yeux, et lui sourire, et faire comme s'il ne s'était rien passé. J'esquisse même un maigre sourire, avant de froncer un sourcil : J'suis pas blanche neige, mais j'suis jamais aller voir la veuve d'une de mes cibles pour lui tenir la main et prétendre que tout est normal... Du coup, je peux parler. Mais t'as raison. Te tuer le fera pas revenir, j'admets. Je peux pas faire autre chose. Te torturer m'apportera rien. A part peut-être le soulagement de savoir que tu peux avoir mal, comme j'ai eu mal. »

Nouvelle moue, c'est comme si j'étais en train de lui annoncer que j'avais plus de lait à la maison et qu'il faudrait penser à en racheter. Le ton monocorde, l'air incroyablement calme alors que j'ai toujours envie de lui remonter les couilles dans la gorge...

« Je peux pas te pardonner. Je peux pas t'excuser. Je peux pas faire semblant, j'suis pas comme toi, que je ponctue en haussant les épaules. T'as tué la seule personne que j'ai vraiment aimé, alors je veux pas que tu meurs. Je veux que tu souffres, et quand t'en seras au même point, là nous serons quittes. »
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Mar 20 Sep - 10:25
Aaron avait décidé de la relâcher, de ne pas appuyer d'autant plus la domination qu'il exerçait sur elle à ce moment précis. Il n'avait pas été difficile de la maîtriser sans trop de force mais il ne voulait pas tirer parti de ses capacités. Sauf pour l'immobiliser un temps et sauver sa respiration où  tout autre parti du corps. Et ce qu'elle réplique, il le sait déjà. Comme toute mort exécuté, il n'avait pas juste prit une vie mais ruiné l'entourage, la famille. Pour Milo, c'était elle qu'il avait tué à petit feu, assénant des coups d'une précision remarquable, causant toujours plus de douleur et ça, même après des années. En revanche, il était bien loin d'être fier.
Aaron croisait les bras sur son torse alors que Neena se relevait, déversant à nouveau sa colère sur lui. Les yeux bleus de l'assassin glisse sur la chaîne, l'alliance y est toujours et y à toujours été aussi longtemps qu'il s'en souvienne.
Malgré tout, les deux camps ont leurs doses de vérités. De son coté, Aaron ne pouvait rien faire de plus, quelqu'un donc l'aurait tué si ça n'avait pas été lui. Du coté de Neena, elle avait raison sur toute la ligne, en particulier sur la façon dont il avait jouer les amis avec elle. C'était d'une hypocrisie sans nom et il le savait très bien.

- Je te défend. Je ne suis pas aller te voir. Tu ne serais pas venu à Hydra que jamais je ne t'aurai vu. Je veux bien être tordu mais sur ce coup, je suis pas venu chez toi pour faire ami-ami.

Aaron était d'accord pour porter la faute. Mais uniquement sur ce qu'il avait réellement fait. Tuer son mari, jouer les amis chez Hydra mais lui reprocher d'être aller la voir. Non. La vérité, c'est qu'il ignorait pourquoi il avait jouer comme ça. Il aurait très bien pu la laisser dans son coin mais il avait décidé de faire comme tout le monde, lui parler. Et ça, même en sachant la responsabilité.
La moue inscrite sur le visage de Neena laisse Aaron lever les yeux au ciel. Comment pouvait-elle jouer les fausses touchés comme ça. Il n'en avait pas la moindre idée mais préférait ne pas s'y attarder.

- Toutes les tortures que tu pourrais m'infliger ne seront pas aussi douloureuse. Mais fait, pourri moi la vie.

La situation pouvait être assez bizarre venant d'un œil extérieur, la mercenaire et l'assassin face à l'un et l'autre. L'une à hurler alors que l'autre parle calmement et ne fait que riposter au coup qu'elle pourrait lui porter.

- Hey, je t'ai jamais demandé de me pardonner, de m'excuser. Je te donne les faits. Je suis encore assez grand pour assumer mes responsabilités.

C'était vrai et faux dans un sens. Si réellement il pouvait les assumer, il aurait été lui dire directement et ne se serait pas simplement caché dans un masque. Aussi amical soit-il. Aaron glissait sa paume au niveau de sa mâchoire, frottant légèrement la barbe présente avant de relever les yeux vers elle. Que dire de plus maintenant ?

- Ecoute, je suis bien d'accord pour que tu me pourrisses la vie, que tu me tortures et tout le blabla mais j'ai du boulot. Je vais pas rester devant toi pendant deux heures en attendant que tu me donnes un coup. Alors où tu commences ta torture maintenant ou tu me laisses finir l'entraînement.
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Mar 20 Sep - 11:48
Ça explique quand même bien des choses. Pourquoi les premières fois, il était si bizarre. Pourquoi les fois suivantes aussi. Et pourquoi ensuite, on avait l'impression qu'il se retirait un immense manche à balai du rectum en ma compagnie. M'en souvenir m'arrache à la fois un rictus méprisant et un rire nerveux, comme si tout ça était totalement ironique. C'est le sarcasme de la vie, probablement. Ce qui fait que tout à l'air aussi irréel. On vous donne des amis que vous haïssez ensuite, de toutes vos forces. On vous donne un homme qu'on vous arrache d'un seul coup. On vous donne une réalité qui n'a aucun sens. Mais ça... ça, c'est sûrement encore une autre histoire.

C'est à me demander si j'étais pas mieux sans savoir finalement. Si vivre après m'être fait une raison, après avoir porté mon propre poids toutes ces années, le poids de ma culpabilité et de ma solitude, c'était pas mieux que de ressentir toute cette colère en une seule fois. J'ai l'impression d'être un récipient qui déborde de tous les côtés. Les fêlures n'arrivent plus à contenir cette rage, tout s'y déverse, elles sont les plaies que la vie m'a laissé. On m'a dit que les relations, le contact au monde, ça aide à continuer, ça soulage même parfois. Mais tout ce que je vois, désormais, c'est que ça fait toujours plus de mal que de bien. Aaron en est le parfait exemple.

C'est peut-être pas seulement une amitié somme toute hypocrite qui se brise, quelque chose qui, avec le recul, n'a pas tant de valeur que ça visiblement. C'est la confiance qu'on se permet d'accorder aux autres. Tous les autres. J'ai appliqué le dicton, celui qui dit qu'on doit garder nos amis près de nous, et nos ennemis encore plus. Ma bête noire, elle est en face de moi, et je viens de lui promettre de lui pourrir la vie. A voir où sa patience ira. A voir s'il en aura vraiment autant qu'il semble le prétendre.

« Tu me donnes rien du tout. C'est dingue ! Tu ne m'accordes même pas la vérité ! Faut que ça soit un autre qui me l'apprenne. Alors assumer quoi, hein? »

Porte tes responsabilités, sois un homme pour une fois dans ta vie ! Que j'ai envie de lui hurler à la figure. Mais j'ai la gorge nouée, et ses mots à lui sont pire de toute façon. Assez grand pour assumer ses responsabilités, rien du tout. D'accord pour que je lui pourrisse la vie. J'ai envie de rire ! Parce que j'ai besoin de son autorisation ? C'est lui qui faute, et c'est moi qui demande permission ? Non mais, on est où là, putain ? Et encore, faudrait que je passe plus vite que ça autre chose, des fois qu'il ait quelque chose à faire, un emploi du temps à tenir ! Alors de tel jour à tel jour, c'est d'accord pour que je lui casse la gueule, mais pas le weekend parce qu'il voudrait se reposer ?

Non. Quand ça va lui tomber sur le coin de la figure, il le verra pas venir, il saura pas pourquoi c'est si injuste, et il devra encaisser.

Allons bon. Il veut poursuivre son entraînement, ou se faire casser la figure, mais c'est maintenant ou jamais. Je me contrôle, prends une profonde inspiration pour ne pas me mettre à hurler. J'ai la colère froide d'habitude, mais là... Là. C'est juste pas possible. C'est même plus du manque de respect, il me cracherait à la gueule que ça irait plus vite pour comprendre ce qu'il pense. Tu parles de culpabilité, je suis pas persuadée qu'il en connaisse le goût. Je tourne les talons, et reprends la porte comme la première fois.

Plus un mot à lui adresser, les lèvres closes, la gorge nouée. Je le laisse derrière moi comme j'aurais du le faire depuis le début. Ma route aurait pas du croiser une seconde fois la sienne, les fois suivantes n'auraient jamais du être. J'aurais préféré que tout ça ne soit qu'un accident. Je n'aurais eu qu'à me détester moi-même d'être en vie, pas me forcer à poursuivre quand tout ça avait perdu du sens. Et puis aujourd'hui, j'en serais pas à chercher la cohérence dans mon existence. Ouais. Il aurait du me faire mourir avec Milo. Ça aurait été bien plus simple pour moi ensuite, et j'aurais plus mal aujourd'hui.

Le pire dans tout ça, c'est que maintenant, j'ai une bouée qui me maintient hors de l'eau. Je peux pas jeter l'éponge, et tout ça sur le bas côté de la route, en espérant me construire quelque chose ailleurs. Y'a pas de retour à zéro. Il y a juste l'aigreur des sentiments.
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Misfortune - Aaron.
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