✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
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Lun 26 Sep - 20:46
Quand les vieux parlent, les jeunes écoutent... Ou se foutent de leurs gueules.
Tout dépend de l'éducation ! Georgia par exemple, elle ricanerait forcément avec un sourire compatissant qui fait croire à une attention appliquée. Bon, elle a appris ce qu'était le respect dû aux personnes âgées, mais à l'époque, elle n'avait qu'une envie : être libre.
Respirer l'air frais de la liberté, se réjouir de ne plus porter les menottes familiales administrées par ses parents. Il n'y avait que ça pour se sentir exister.
Et puis l'âge aidant, on finit par se rendre compte que l'insouciance de l'adolescence n'était peut-être pas si mal : pas de responsabilité autre que celle de ramener des bonnes notes, se contenter de vivre et de profiter de ces journées à glandouiller ou faire des coups en douce. La bonne époque...
Mais il ne fallait pas croire que cela lui manquait ! Loin de là ! George était ravie d'être adulte ! Elle ne rendait de compte qu'à sa mère quand elle prenait le temps de l'appeler, sinon c'était le pied intégral ! Et ça promettait de devenir encore plus intéressant après ce soir...
- Une margarita, s'il vous plaît.
Elle avait fait exprès de venir en avance. Et encore plus exprès de prévenir les copines séparément. George n'avait jamais fait dans la subtilité et souriait déjà de voir ses deux copines se radiner sans savoir que l'autre allait être là aussi. La jeune femme n'avait pas tant changé que ça finalement...
Sirotant sa boisson fraîchement servie, elle se délectait déjà de la rencontre à venir, heureuse quand même de revoir Lexie et Alison...
La vie était quand même une sacrée garce ! On se trouve des personnes avec qui on s'entend et du jour au lendemain... Pfffiout ! Les voilà dispersées aux quatre vents ! Tout ça parce que les gens réfléchissaient trop ! Ils ne prenaient jamais le temps de vivre et se tuaient au travail... Georgia préférait prendre des risques et picoler ! C'était bien plus amusant et vivant.
Et pour le moment, elle se contentait de fredonner le dernier tube à la mode qui résonnait dans les hauts-parleurs du cabaret, en zyeutant à droite et à gauche avec son instinct développé... Histoire de voir si elle ne manquait personne.
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Mar 27 Sep - 13:52
Les vieux de la vieille.
"We don’t care what people say, we know the truth. I’m a bitch, I’m a loser baby maybe I should quit. I’m a jerk, wish I had the money but I can’t find work. I’m a brat, I’m a selfish punk, I really should be smacked."
Lady Gaga - Bad Kids ▽ Une chose était vraiment sûre, c'était que lorsqu'on remet en branle une vieille machine elle peut vous donner le meilleur comme le pire : un doublon de claque made in Elyse et des regards assassins ou un rire tonitruant au téléphone et une promesse de retrouvailles de la part de Georgia. C'était fou comme Alison provoquait le pire ou le meilleur chez les autres, mais jamais la neutralité ou la banalité ; dans un sens, elle adorait ça mais ses joues se souvenaient encore du mécontentement de son ancienne meilleure amie d'enfance et de ses yeux pleins de colère. Surement ne suis-je plus aussi col et tu me déteste, avait pensé la blonde en se carapatant chez elle sans demander son reste. Les jours suivant avait été un enfer puisque les deux femmes, voisines d'en face, n'avaient cessé de se croiser inopinément. Alison, au contraire d'Elyse savait bien qu'il n'y avait aucun moyen de s'éviter, alors elle préférait attendre dans son coin que la brune cède un peu plus à la colère et revienne la voir. Elle se rendait bien compte qu'elle lui avait fait du mal mais... qu'y pouvait-elle, douze ans plus tard ? personne ne peut revenir dans le passé, à cette époque bénie où elles n'étaient qu'une bande d'abruties aux émotions à vif qui vivaient tout comme un drame ou un miracle.
Le miracle vint d'un passage chez les parents de Georgia qui lui donnèrent le numéro de téléphone de leur fille qu'Alison s'empressa d’appeler. A l'autre bout du fil, ce fut une voix amusée et chaleureuse qui l’accueillie au contraire de la froideur d'Elyse et la jeune femme soupira d'aise. Elles se parlèrent fort peu - chacune avait un emploi - mais Georgia lui donna rendez-vous... au cabaret d'Idunn. Alison n'eut qu'un rire mais ne dit rien ; un rendez-vous sur son lieu de travail avait quelque chose d'ironique mais cela lui allait pour faire son petit effet, à vrai dire. Un "lave-toi bien devant et derrière, Georgie" d'Alison clôt cette agréable conversation comme si les deux trentenaires ne s'étaient jamais quitté, plaisantant légèrement mais avec ce curieux humour à la fois très féminin et très sale qu'elles avaient toujours eu en commun et la blonde partit le soir-même pour aller chanter sur scène.
Elle avait dit à Georgia qu'elle aurait du retard mais pas qu'elle travaillait ici, comme l'attesta sa présence sur les planches avec n groupe rock improvisé que Loki avait pour l'aider à réunir, reprenant quelques titres populaires sans casser des briques. Alison avait pourtant une belle voix - elle avait toujours aimé chanter - et avait ce dynamisme qui ne la quittait presque jamais mais ce soir elle avait hâte d'en finir, pour une fois. Elle quitta la scène sans vraiment avoir reconnu Georgia - elle n'était pas vraiment physionomiste, même quand c'était évident - et prit le temps de se changer pour mettre une robe noire paradoxalement sobre mais un peu révélatrice. Elle-même avait changé : elle s'était teinte en blonde, était devenue bien plus grande et athlétique grâce à la danse. Pourtant les constantes restaient : une bouche un peu trop grande, une allure un peu superficielle et face à Georgia, des arguments féminins plutôt modestes. Mais Alison avait toujours composé sans souci avec son manque de poitrine. Cherchant son amie d'enfance au travers des table, elle la reconnu au détail le plus prosaïque de sa personne :
"Bon sang, ils sont encore plus gros que dans mes souvenirs !", interpella la blonde avec un large sourire, presque hilare en se penchant sur Georgia pour lui faire une chaleureuse bise, la main sur son épaule, "Georgie !", elle tira sur sa robe, "je ne pourrais jamais te concurrencer, ma chérie ! Ça me fait tellement plaisir de te revoir, comment tu vas ? Raconte-moi !"
Si elle ne parla ni de son emploi ni de sa performance scénique, Alison était une femme bavarde et pétillante, un peu tête de linotte. Elle prit deux minutes pour se décider où s’asseoir avant de se mettre en face de la brune, agitée comme une petite fille qu'on emmenait pour la première fois à Disneyland. Elle étudia les traits de son amie pour se les remémorer, superposant ses souvenirs à l'image présence. Se passant une main dans les cheveux et retouchant un peu son gloss, elle jeta joyeusement :
"Oh bon sang, je suis tellement excitée que mes nichons pourraient couper du verre."
Elle commanda un Cuba Libre dans la foulée, gesticulant sur sa chaise de manière presque incontrôlable.
Lexie avait hésité avant de décrocher quand son téléphone avait sonné, quelques jours auparavant. C'était Georgia. Georgia était une amie d'enfance, comme Alison et Elyse dont elle n'avait plus de nouvelle. Mais Georgia était aussi et surtout une ex. Les deux jeunes femmes étaient sorties ensemble lorsqu'elles étaient ado, rien de bien méchant, quelques baisers langoureux, des doigts qui s'entremêlent, quelques caresses un peu plus audacieuses. Ça n'avait pas duré longtemps, juste le temps, pour Lex en tout cas, d'expérimenter, d'apprendre, de découvrir. Elle n'avait que quatorze ans à l'époque et avait vécu peu d'autres aventures par la suite. Ce dont Lex se souvenait de Georgie surtout, c'était son humour décalé, sans pudeur, sans complexe et son sourire qui semblait éternel. La jeune femme lui avait inspiré bon nombre de personnages au cours des années où elles ne s'étaient presque plus revues.
Lex avait finalement décroché et répondu d'une voix qu'elle voulait détachée à son amie. Au début hésitante, elle ne sortait pas beaucoup depuis, elle avait finalement accepté l'invitation de Georgia. Le soir concerné venu, Lexie avait donc revêtu une robe longue de lin écru, cintrée à la taille par une ceinture de cuir longue, un gilet sans manche marron plus foncé par-dessus et une paire de mocassin en toile. La robe et les mocassins avaient été réalisés par ses dix doigts, tandis qu'elle avait chiné le reste dans une foire à tout local. Un sac besace sur l'épaule, elle ferma sa porte à double tour, descendue les deux étages de son immeuble et se rendit au cabaret à pieds.
Sur place, elle entendit la musique de l'extérieur et soupira, se demandant bien pourquoi elle avait accepté l'invitation. Qu'allaient-elles pouvoir se dire, après toutes ces années ? Pourquoi Georgia avait-elle absolument tenu à ce qu'elles se voient ce soir là, ici, sans aucune explication logique ?
Une fois à l'intérieur, il ne fallut pas longtemps à Lexie pour trouver Georgia. Mais celle-ci n'était pas seule. Une jeune femme blonde, élancée, portant une robe noire moulante, lui tenait compagnie en s'agitant tel un enfant hyperactif sur son fauteuil. Lex eut, pour une seconde, le réflexe de faire demi-tour. Mais elle sentit le regard de Georgia rivé sur elle et elle n'eut d'autre choix que d'avancer dans leur direction.
Elle fit la bise à Georgia et s'avança pour faire de même avec l'autre jeune femme quand elle la reconnut. Alison Blaire, leur amie d'enfance commune, disparue de la circulation depuis bientôt quinze ans. Sans pouvoir rien contrôler, elle sentit une vague d'émotion la submerger et elle ne put retenir ses larmes. Elle se jeta au cou d'Alison, l'enlaçant de toutes ses forces pour ne plus la laisser s'envoler cette fois et laissa ses larmes rouler sur ses joues sans pouvoir les retenir.
Elle ne se souvenait pas avoir ressentit quelque chose d'aussi fort, d'aussi loin qu'elle se souvienne...
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Mar 27 Sep - 20:58
Avec un sourire entendu, Georgia n'avait pas percuté tout de suite qu'Alison était la chanteuse qu'elle entendait depuis quelques minutes. Elle prit le temps de la chanson pour l'observer dans la lumière...
Al n'avait pas tant changé que ça en définitive. Bon, elle avait gagné en prestance, c'était peu dire, mais il y avait quelque chose de fragile en elle, comme un besoin de hurler à la face du monde qu'elle existait. C'était encore plus flagrant sous les spots du cabaret. Elle chantait avec ses tripes, ça ne faisait pas l'ombre d'un doute, elle était faite pour ça.
Bon, il allait falloir qu'elle se remplume un peu ! Si George insistait lourdement du regard, elle pourrait presque voir ses côtes ! Puis elle secoua la tête en se traitant mentalement de mère italo-juive. La brune but une gorgée de sa margarita et vit un homme quitter son groupe d'amis pour venir à sa rencontre. Encore un boulet...
- Te fatigue pas, junior. Je suis mariée, j'ai cinq enfants et des hémorroïdes. Retourne jouer aux billes avec tes copains, hein ?
Le jeune homme ouvrit grand les yeux et, sous le choc, s'en retourna sans demander son reste. George se tourna de l'autre côté et attendit son amie qui venait tout juste de quitter la scène pour les coulisses. D'ici quelques minutes, l'orgie de blagues sales et totalement irrévérencieuses allait pouvoir commencer !
Voyant Al s'approcher dans une robe noire de nonne, Georgia grimaça.
- Tu peux pas test, sœur Marie-Clarence ! Qu'est-ce que c'est que ce truc que tu portes ?
Bon, la brune n'était pas l'icône de la mode, mais elle aimait quand même les belles fringues et portait pour l'occasion un décolleté de couleur émeraude à manches mi-longues artistiquement trouées, ainsi qu'un pantalon cintré noir et des bottines noires. Un perfecto venait compléter le tout déjà bien harmonieux.
Et pour couronner le tout, elle s'était fait faire un lissage des cheveux et les avait laissé libres sur ses épaules, mis en valeur par un maquillage savant.
- On dirait que t'as acheté un sac noir pour l'enfiler directement ! Tu peux me demander des conseils, tu sais ?
Puis elle finit par se lever pour la bise, la joie prenant le pas sur le reste.
- Ça fait vraiment une trotte ! Qui aurait pu croire que la grande Al remettrait les pieds ici ? En tout cas, ça fait rudement plaisir, oui !
Puis elles s'assirent toutes les deux. Le sentiment de retrouver un brin de passé fit s'envoler son cœur pourtant rétif à toutes sortes d'émotion. Rien que le fait de l'entendre déblatérer une telle bêtise la fit rire.
- Ça aurait eu plus de poids si c'était sorti de la bouche du Dragqueen au coin de la rue !
Puis les deux amies se turent... Lexie venait d'arriver.
Georgia lui sourit naturellement, même si elle savait que la jeune femme était plus timorée. Lex avait été une relation importante pour elle, même si elles avaient fini par rompre. George s'était rendue compte qu'elle n'avait pas l'âme d'une femme rangée, qu'elle était inconstante, et elle ne voulait pas faire plus de mal à sa petite protégée qu'elle n'en avait déjà fait. Alors elle lui a laissé le temps de digérer...
- Salut Mignonne !
Mais avant même qu'elle ait pu rajouter quelque chose, George vit Lex se jeter carrément sur Al pour la serrer dans ses bras avec une émotion palpable...
Sa gorge se serra et un petit sourire naquit, rapidement effacé par une fausse grimace de dégoût.
- Arrêtez, j'vais vomir !
Ouais, c'était le destructeur d'ambiance. George avait la sale habitude de rompre toute situation un tant soit peu grave pour alléger tout ça, détestant ces moments solennels par dessus tout, même si c'était chou... Comme maintenant quoi.
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Les Vieux de la Vieille
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