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Ma-ma-ma...Madness
✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
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Dim 23 Oct - 18:16
Madness
Melia Nealer & Seth Koffi


Contrairement à ce que l’on pourrait penser, je ne suis pas médecin. Loin de là. Rien que parce qu’un médecin a fait de longues études et qu’il est bien payé. Voire juste payé. Moi, comme tout véritable sauveur de l’humanité, je suis bénévole. Et ça fait bien chier quand il faut payer le loyer et les factures. Surtout que même si je bosse dans la journée, je ne dors pas de la nuit à force de courir partout pour aider des SDF ou fuir des pseudos-vampires psychopathes. Résultat, je suis crevé, je perds mon taff et je me retrouve à la soupe populaire avec des mecs que j’ai soignés mais qui ne s’en souviennent pas. VDM puissance 10 000. Enfin bref, je ne vais pas me plaindre, ça ne sert à rien, ça ennuie les autres et ça empêche d’avancer. Donc, reprenons.

Pour ceux qui ne le sauraient pas, ça fait plusieurs années maintenant que je me suis barré de chez moi histoire de vivre une vie moins étouffante et plus anonyme et j’avoue que ce dernier point commence à me gêner un peu vu que je passe mon temps à réparer les bêtises des super-héros. Parce que, c’est bien joli d’exhiber son justaucorps avec logo ou son armure brillante au soleil, de déglinguer quelques méchants et beaucoup de bâtiments avant de se barrer en saluant la foule (les survivants) comme la reine d’Angleterre. Mais ça ne reste jamais pour aider les gens à se reconstruire, dans tous les sens du terme. Alors moi, je passe soigner ceux qui peuvent encore avoir une longue vie, voire apaiser les souffrances de ceux qui sont foutus. Je ne me considère pas comme un saint, loin de là. Je me sens juste obligé d’employer mes dons le mieux possible. Comme mon truc, c’est de guérir, j’avais le choix entre soigner les gens ou participer à des matchs de boxe clandestins mais je n’ai jamais aimé me battre alors… Comme je le disais, ça me pèse d’être anonyme, probablement parce que j’ai passé toute mon enfance en chouchou.

C’est donc aujourd’hui  la tête pleine de ronchonneries que j’arpente les rues en shootant dans une canette vide trouvée sur un trottoir il y a environ un bon quart d’heure. Le bruit métallique m’amuse et je prends un plaisir d’enfant à faire rebondir l’objet sur le sol, contre ma chaussure et sur les murs. Il y a environ une semaine, je suis tombé sur un mec complètement fou (et sale) qui courait partout en criant qu’il était la réincarnation de Godzilla et qu’il allait tous nous écrabouiller. Un vrai cinglé. Je l’ai regardé passer avec une pointe d’amertume, s’il y a bien un point que mon don ne peut pas changer, c’est ce qui a trait à la santé mentale. Ce n’est pas mon domaine. Et puis environ deux heures plus tard, c’est un Jésus version tatoué mais tout aussi débraillé et braillard qui est venu se coller à moi en me proposant un baptême à la bière. Du grand n’importe quoi. Toujours est-il que je ne suis pas le seul à avoir remarqué cette vague de folie qui touche les sans-abris et les paumés de la ville. Là où je bois mon café du matin, deux serveuses étaient en train d’en parler tout à l’heure, disant qu’un groupe bizarre se donnait rendez-vous dans un vieil immeuble. Encore un nid à pouilleux comme disent certains. Et même si j’ai déjà vécu pas mal d’expériences galères en fourrant mon nez dans des histoires louches, je décide d’aller jeter un coup d’œil à ce fameux immeuble. Peut-être que je vais y trouver une fontaine à coke, ce qui expliquerait beaucoup de choses.

Le soleil est en train de doucement décliner derrière les plus hauts gratte-ciels, reflétant ses rayons de feu sur les vitres au loin. Là où je me rends, les bâtiments sont sales, laissés à l’abandon, un vrai petit coin de paradis pour les paumés et les clodos. Trouver l’immeuble que je cherche n’est pas si compliqué, il suffit de suivre le bruit éraillé d’un vieux poivrot qui chante, déguisé en Dalida. Poivrot qui me regarde fixement depuis une fenêtre sans vitre, au 2eme étage. Mais je ne m’arrête pas au dit-étage, mon instinct me souffle de continuer à monter. Une atmosphère étrange commence à régner tandis que le silence se fait, j’ai l’impression d’être seul dans une grotte. Genre le mec qui va pas tarder à se faire bouffer dans les films d’horreur. Quand j’arrive au dernier étage de l’immeuble, je remarque tout de suite qu’une partie du toit est partie en poussière, ce qui laisse un rayon de lumière. Tout pour rendre une atmosphère bizarre à souhait. Pourtant, il n’y a rien ici, rien que de la poussière, des gravats et une jeune femme dans un coin.

Salut….

Ouais, pas top comme entrée en matière, comment faire pour l’aborder sachant que je viens pour comprendre pourquoi tous les SDF du coin ont l’air barjos. Enfin, plus que d’hab.

Toi aussi, t’es folle ou bien… ?

Ou bien quoi ? Aucune idée de ce que je cherche à dire en vérité. On verra bien ce qui en ressort. Si elle se jette sur moi pour me bouffer la gorge, ça ne sera pas la première.

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Lun 31 Oct - 18:34




Madness

Mania et Seth


Quand la faim se fait plus discrète comme maintenant, il m’arrive de penser à mes origines. Je ne suis pas passée par ce que les humains appellent une naissance, j’ai simplement commencée à exister. Je n’ai pas non plus de parents comme les mortels, je ne suis que le fruit de pensées. Mais j’ai une famille, très grande d’ailleurs. Et parmi mes cousins, il y en a un que j’ai fréquenté plus que les autres parce qu’il me ressemblait et que je faisais partie de son royaume. On l’appelait Hadès. Les humains m’ont même identifiée à lui à une époque, je me souviens d’un temps ou mon sanctuaire à Rome était isolé parce qu’il représentait la mort. Parfois j’allais voir Hadès dans son royaume souterrain et il me montrait les régions qu’il gouvernait. Il y en avait une pour les humains qui n’avait rien fait de particulier de leur vivant, elle s’appelait « le champ d’asphodèle » ou « le purgatoire ». Ce n’est qu’aujourd’hui que peux comprendre ce qu’il y avait d’horrible dans cet endroit. C’était le Vide, le Néant. Quand j’ai faim je souffre. Quand je me suis en partie nourrie c’est le Rien. J’ai envie de manger pour arrêter de souffrir tout en sachant que je ne serais jamais rassasiée. Mon existence oscille entre souffrance et ennui et ennui et souffrance.
En ce moment c’est l’ennui. Je suis dans un coin ou il est facile de convaincre des victimes mais aucune n’est à la hauteur. Ils sont déjà tous un peu fous ici. Et je sais qu’un jour je devrais déménager, les victimes se raréfient. Les humains ne sont pas assez imprudents pour s’aventurer dans un endroit d’où ressortent régulièrement des clochards hurlant qu’ils sont le sauveur de l’humanité.
D’ailleurs existe-il réellement ce dieu qui a fait de moi ce que je suis aujourd’hui ? Le pire est d’imaginer qu’il n’est qu’une invention, parce qu’alors mon existence misérable n’aurait aucune raison si ce n’est l’absurdité humaine. J’ai horreur de l’inexplicable comme tous les dieux. Après tout nous existons pour expliquer l’impossible.
J’entends un mortel qui chante au loin. Certaines de mes victimes sont restées à mes côtés, comme mues par l’espoir inconscient que je leur rende leurs esprits. Ça arrivait souvent avec Kit, il s’amusait beaucoup de les voir vagabonder dans le château sans jamais vraiment me quitter. Quand je repense à cette période je ne peux pas m’empêcher d’être nostalgique. Ce genre de sentiment n’est pas très divin mais je ne peux que regretter la seule période de mon existence (si on ne compte pas le début, quand j’avais encore des fidèles) ou je n’avais jamais faim.
J’aime bien la chanson du fou. Encore un signe de faiblesse de ma part. Je suppose que si j’avais de l’énergie je pourrais le guérir. Je ne me suis jamais vraiment servie de mes pouvoirs pour guérir. Pourquoi l’aurais-je fait, ça ne me rapportait rien.
Il y a un rayon de soleil dans la pièce ou je me trouve. Il n’y avait pas de soleil dans mes sanctuaires, ça ne m’a jamais gênée. Mais maintenant je suis contente de voir un peu de lumière.
Je ferme les yeux un instant. Je ne crois pas que j’aurais besoin de déménager finalement. C’est la première fois que je suis aussi proche de la fin.

Des bruits de pas retentissent dans le bâtiment vide. Je suis étendue sur le sol. Est-ce que je me suis juste éteinte ? Ou alors ai-je dormi pour la première fois ? Quelqu’un monte vers moi. Peut-être est-ce mon repas de condamnée à mort. Il ou elle n’a pas le pas traînant et irrégulier des SDF dont j’ai déjà consommé l’esprit. La curiosité m’empêche de sombrer tout à fait, je me redresse presque.
Un jeune humain apparaît enfin sur le seuil de la pièce ou je me trouve. Ça me fait bizarre de voir un mortel aussi normal après tout ce temps. Il n’a pas l’air d’un SDF même s’il a une tête de drogué avec ses énormes yeux. Mais il ne l’est pas, je peux le sentir. Il regarde attentivement le reste de la pièce avant de me remarquer. Il doit être soit très curieux soit très idiot pour s’être aventuré jusqu’ici. En tout cas il est courageux, j’ai peut-être perdue la plupart de mes pouvoirs mais je dégage toujours une aura particulière qui repousse les mortels normalement. Au moins qu’elle aussi ait disparue.
-Salut…
Sa voix résonne dans la salle vide.
-Toi aussi, t’es folle ou bien… ?
Je me contente de le regarder. En 3000 ans d’existence c’est la première fois que quelqu’un me pose cette question. Elle est assez pertinente. Est-ce que moi, déesse de la Folie, suis folle ? Je n’y ai jamais réfléchi. Et étrangement ça… me fait rire. Je commence à pouffer doucement. Je suis en train de m’éteindre et le premier mortel sain que je vois depuis longtemps me demande si je suis folle. Au Japon ils ont des shinigamis, des sortes de dieux qui viennent te visiter avant ta mort pour te poser des questions existentielles et je ne peux pas m’empêcher de voir dans ce jeune garçon mon propre shinigami. Ce qui est plutôt étrange étant donné que j’étais moi-même une personnification de la mort avant.
Je n’ai plus le temps d’essayer de convertir un mortel alors je ne fais rien et ne me lève pas. Il ne peut pas me sauver, il faudrait un miracle maintenant. Je repose ma tête contre le mur derrière moi et lui dis :
-Je suis en train de mourir. En fait je ne sais pas si je peux vraiment mourir mais je ne vais pas bien. Vous ne pouvez rien y faire alors partez. S’il vous plait.
J’ai été polie uniquement pour qu’il lâche l’affaire. J’espère qu’il ne va pas appeler des médecins ou la police. Je m'en fiche un peu de disparaître mais j'aimerais bien être seule quand il sera temps.

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Lun 7 Nov - 9:26
Madness
Melia Nealer & Seth Koffi


On peut pas vraiment dire qu'elle ait l'air fêlée. Juste crevée ou en pleine descente. Le genre de fille qui a du se barrer du domicile familial pour montrer qu'elle était une rebelle et qui s'est vite faite emporté par la rue et ses galères (oh que je suis poète). En tout cas, elle semble plus mal en point que folle.
Quoique, vu la façon dont elle rigole à ma question -qui n'était pas une plaisanterie- je crois que je devrais réviser mon jugement. La fille n'esquisse pas un mouvement pour fuir ou se lever, reste adossée contre le mur comme une poupée de chiffon. Il y a quelque chose en elle qui me colle un nœud à l'estomac, comme si elle me jugeait de toute son expérience. Elle a des yeux de vieille. Pourtant, elle ne doit pas être plus âgée que moi, voire moins.

Je suis en train de mourir. En fait je ne sais pas si je peux vraiment mourir mais je ne vais pas bien. Vous ne pouvez rien y faire alors partez. S’il vous plait.

Ah....tout s'explique.
Quoique, non, rien ne s'explique là. Je ne sais pas si elle dramatise en parlant de sa mort prochaine ou si elle est vraiment mal. En même temps, elle n'a pas l'air d'être sûre elle-même et je pense que si je continue à décortiquer sa phrase, je vais avoir un bon mal de crâne en rentrant. Donc pas de décorticage.
Tout ce qu'il faut retenir de ça, c'est qu'en face de moi, il y a une jeune femme qui a besoin d'aide. Et qui semble trop faible pour essayer de m'arracher la jugulaire pour repeindre les murs en décomposition. Ca constitue un bon point.

Ma phrase va faire très cliché mais non, je ne vais pas partir. C'est pas un syndrome de chevalier servant, c'est juste que j'aime bien faire chier les gens. Donc, on va voir si vous....si tu vas vraiment mourir.

Bon, en vrai, c'est un peu de l'orgueil mal placé, j'adore voir les gens aller mieux grâce à moi. Même si j'attend toujours le jour où on me prendra pour une sorte de Jesus ou de divinité guérisseuse et où on me portera en triomphe. C'est pas dans un immeuble miteux avec une gamine mourante que ça va changer. Tant pis. Tant qu'elle me vomit pas dessus, ça devrait le faire. Vraiment. Faut pas qu'elle vomisse.
Je m'approche donc de cette femme si bizarre (et pourtant, j'en ai croisé des kassos) sans réussir à comprendre pourquoi une partie de mon corps a tiré le signal d'alarme. Elle va pas me manger.
Je m'accroupis à sa hauteur, la détaille un peu. C'est vrai qu'elle a une sale gueule l'air de ne pas aller bien. Ce qui est bizarre, c'est vraiment cet espèce de stoïcisme qu'elle affiche genre "je suis tellement vieux que je connais la Mort, je me suis réincarné 18 fois bitch please" .

T'as pris des trucs glauques genre drogue, piqures ou de la bouffe thaï ?  Pourquoi tu penses que tu vas mourir en fait ?


Je la regarde droit dans les yeux en essayant de ne pas trop frissonner (cette fille me fout les jetons en fait), on doit avoir l'air de deux allumés avec sa tête de zombie et mes yeux de crapaud. Si je veux la guérir, il faudrait que je sache par où commencer et pour ça, faut que je la palpe.
Euh....que je l'ausculte. Bref, je dois la toucher pour voir à peu près mais ça a rien de dégueulasse, arrêtez !
Ne sachant pas vraiment où mettre la main sans qu'elle m'en colle une (éternel dilemme du garçon qui veut peloter....même si je veux pas la peloter, juste la soigner. Nan, je veux pas jouer au docteur !), j'attrape son avant-bras histoire de sentir son pouls.
On dirait que j'ai une formation de secouriste ou un truc dans le genre mais pas du tout, j'invoque la toute puissance de Dr. House là. De toute façon, tant que ça marche...
Sauf que je me rend compte que ça doit faire bizarre, l'inconnu qui vient te faire chier dans ton agonie et qui balade ses mains froides sur ton bras. Pas cool. Mieux vaut que je lui explique comme ça, elle meurt, elle dit rien, elle vit, elle chante mes louanges. Bon plan.

Ecoute, je suis un mutant. Je peux guérir les gens. Donc si tu me dis ce qui t'arrive, je peux te soigner. Sauf si c'est une maladie vénérienne, bizarrement j'arrive pas encore à gérer ça. On va partir du principe que t'as pas choppé de MST. Dis-moi comment te faire aller mieux.

C'est marrant, j'ai l'étrange impression que je viens de m'engager dans quelque chose de gros. Et de pas forcément bon. Guérir quelqu'un n'a pas de séquelle sur moi (sauf si ça demande beaucoup de taff ou que la personne me frappe, auquel cas ça fatigue un peu) donc je ne risque rien. Et à part si je ne peux rien faire pour elle, la fille non plus risque pas grand chose à essayer. Alors pourquoi j'ai l'impression de faire une connerie monstre ?

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Dim 20 Nov - 12:21




Madness

Mania et Seth


Etant donné le temps passé à errer parmi les humains, la connaissance approfondie de leur langage m’est acquise depuis longtemps mais je reste toujours fascinée par l’imagination qu’ils possèdent en termes de vocabulaire ordurier. Pour la situation que je suis en train de vivre une réaction humaine typique serait de sortir un « bordel de merde » au jeune homme qui refuse de me laisser en paix par exemple. J’aime cette expression, elle évoque le chaos des matières fécales et est donc totalement hors de propos quand il ne s'agit pas d’un espace sanitaire ou régnerait le désordre. Mais les humains l’utilisent pour tout et n’importe quoi comme quand ils ne sont pas contents de leur nourriture. Bref j’ai toujours pensé que c’était en lien avec leur vision inconsciente de leur monde comme un dépotoir mal rangé.
Ouais… je n’ai vraiment rien d’autre à foutre que de sortir ce genre de truc en ce moment. Comme si philosopher pouvait me sauver. C’est bien un truc d’humain. Et comme je ne suis qu’une déesse au bord de la mort je me contente de penser très forts aux insultes qui me viennent à l’esprit en voyant le jeune mortel s’approcher de moi.
-Ma phrase va faire très cliché mais non, je ne vais pas partir. Ce n’est pas un syndrome de chevalier servant, c'est juste que j'aime bien faire chier les gens. Donc, on va voir si vous…si tu vas vraiment mourir.
Oh, un humain dont la morale ne consiste pas à persécuter d’autres humains, ça faisait longtemps… Efface de ton regard la déception jeune homme et je pourrais peut-être croire que ton aide est désintéressée. Je ne réponds rien et me contente de le regarder en espérant lui faire assez peur pour qu’il parte. Malheureusement il fait tout le contraire et vient s’accroupir devant moi. Il est tellement proche que je peux presque sentir son odeur. Je n’ai pas été près d’un humain à l’esprit aussi clair depuis longtemps. Bon il n’est pas le type le plus équilibré du monde mais au moins il n’a pas d’images de parties génitales constamment dans la tête comme mon dernier repas.
-T'as pris des trucs glauques genre drogue, piqûres ou de la bouffe thaï ? Pourquoi tu penses que tu vas mourir en fait ?
Je me raidie. Pas parce que je crois qu’il vient de faire de l’humour mais à cause de la mention de ce que les humains appellent drogue. Soit c’est une coïncidence, soit la personne qui est devant moi me connait très bien.
Il y a un mythe très connu des hommes qui parle d’une boite magique contenant tous les maux de l’humanité. Et bien ce mythe est un peu exagéré, cette boite ne contenait pas tous les maux. J’ai en quelque sorte inventé le mien. Pourtant au départ c’était censé être un vrai cadeau pas un poison. Mais nous les dieux ne pouvions pas faire ce genre d’offrandes aux humains parce que Zeus avait une peur horrible de leur puissance suite à l’incident du feu (et regardez aujourd’hui les humains vivent et Zeus est probablement planqué dans un manoir avec les fidèles qui lui restent puisque qu’il est l’un des rares à ne pas avoir été oublié). Bref mon cadeau devait avoir une sorte de limite pour éviter qu’il ne soit trop puissant. J’ai donc inventé des herbes médicinales qui rendaient fous à hautes doses. Mais comme elles étaient encore trop puissantes selon l’Olympe, j’ai en plus ajouté un caractère addictif à mes créations. Ainsi je dotais les humains d’une arme aussi efficace que moi pour engendrer la folie. Ce ne fut pas seulement un gâchis pour eux mais également pour ma propre personne puisqu’ils se mirent à penser qu’en consommer me nourrirait aussi surement qu’en se donnant à moi. Comme si ces plantes étaient mes enfants.
J’avais foi en la race humaine et en sa capacité de modération. LOL. J’aurais dû savoir que pour vénérer une déesse telle que moi ils étaient déjà perdus. Voilà pourquoi la question de ce jeune homme me remuait tellement.
Comme je continuais à le regarder je sentis à peine ses doigts se poser sur mon bras
-Ecoute, je suis un mutant. Je peux guérir les gens. Donc si tu me dis ce qui t'arrive, je peux te soigner. Sauf si c'est une maladie vénérienne, bizarrement j'arrive pas encore à gérer ça. On va partir du principe que t'as pas choppé de MST. Dis-moi comment te faire aller mieux.
-Et si je n’avais pas envie de guérir…
Surprise, je me rendis compte que je venais de prononcer ces paroles à haute voix. Qu'il soit un mutant ou non m'importait peu, c'était à cause d'eux que j'étais venue ici, pour qu'ils m'aident et aucun de ceux que j'avais rencontrés n'avaient réussis à faire disparaître la faim.
Et comme les humains sont tout aussi imaginatif pour mettre des mots sur les insultes que sur « l’insoutenable légèreté de l’être » je sentis soudain leur profonde mélancolie m’envahir… je n’avais à ce moment jamais été aussi proche d’eux. Toute la réalité de la situation m'envahissait. Peut-être son contact avait-il ramené un peu de chaleur en moi, peut être que son pouvoir marchait réellement car soudain mes bras se soulevèrent et l’enlacèrent.
-Ne t’inquiète pas, je ne suis pas en train de mourir de MST, je suis juste super fatiguée et je n’arrive pas à dormir.
Et puis, sans trop savoir pourquoi j’ajoutais aussi :
-Moi non plus je ne suis pas une humaine normale. Je ne sais pas si je suis vraiment ce que vous appelez un mutant. Je suis juste très vieille et j’ai super faim.
Je me mis à le serrer encore plus fort sans me soucier de son consentement. Je sentis que je ne devais pas le lâcher, comme s’il était ma bouée de sauvetage. Ou un ultime repas. Car alors que je le tenais dans mes bras, son odeur m’envahissait, l’odeur que son esprit dégageait et je sentais ma faim se réveiller et me donner ses dernières forces. La vérité c’est que je n’avais jamais goûté à la raison d’un mutant et que c’était aussi appétissant pour moi qu’un plat exotique dans le couloir de la mort. Avant, j’aurais séduit une telle proie. Aujourd’hui je ne pouvais que tenter de la retenir. C’est pourquoi dans un filet de voix je dis :
-S’il te plait, est-ce que tu peux me faire un câlin encore un peu ?
Mais qu’est-ce qu’il était en train de me faire ?


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Mar 29 Nov - 11:52
Madness
Melia Nealer & Seth Koffi


Sous mes doigts, je sens son pouls très faible mais régulier. C’est plus fort que moi, je n’arrête pas de le revérifier, comme si je doutais du caractère vivant de cette fille. Elle est tellement étrange avec ses yeux millénaires et sa façon de parler comme si elle était la Pythie. Sauf que ce n’est pas possible. Quoiqu’elle a bien une tête de shootée.
Je cherche à déterminer où ça cloche, envoyant mon don par vagues sans vraiment réussir à toucher du doigt le problème. J’ai l’impression de frapper dans le vide et ça ne me plaît pas du tout. Comment je vais faire pour qu’elle m’applaudisse et me nomme Sauveur si j’arrive pas à la guérir.
Si ça se trouve, elle a juste ses règles et elle le vit mal. Ça doit être ça. Quoique non, elle ne m’aurait pas dit qu’elle n’avait pas envie de guérir. Brusquement, je guette de longues cicatrices sur ses avant-bras, des fois qu’elle se scarifie. Mais non, rien non plus de ce côté-là. Cette fille est un vrai mystère.

Sa peau est très froide et je la sens trembler un peu quoique ça se calme depuis que j’ai commencé à user de mon don. Je n’ai toujours aucune idée de ce qui peut se tramer dans son corps, quoique ça pourrait très bien n’être que dans sa tête. Enfin, elle peut être aussi dérangée qu’elle veut dans sa caboche, tant qu’elle ne touche pas à la mienne, on pourra essayer d’être amis. Mais pourquoi je dis ça moi ?
Brusquement, voilà que la fille me prend dans ses bras pour me serrer. Et elle a de la force pour une mourante ! J’esquisse un mouvement de recul (instinct de survie oblige) puis me ravise, elle n’a pas l’air de vouloir me faire du mal, juste qu’elle a besoin d’un câlin. Ça, je peux faire.

Ne t’inquiète pas, je ne suis pas en train de mourir de MST, je suis juste super fatiguée et je n’arrive pas à dormir.

Ah…ouais, c’est un problème ça. Je m’attendais d’ailleurs pas du tout à une réponse aussi simple. Mais je m’attendais à quoi alors ? « Je suis enceinte d’un alien aux yeux bleus qui est en train de me grignoter la rate » ? Faut que j’arrête de regarder des films bizarres avant d’aller dormir. Toujours est-il que j’entrevois enfin une solution, si elle a juste besoin de dormir….euh je sais pas trop en fait. Mon domaine de compétence ne s’étend pas jusqu’au cerveau. Quoique je peux l’aider à se détendre. Mais pour ce qui est d’endormir quelqu’un, à part en l’assommant, je ne suis pas un expert.

Moi non plus je ne suis pas une humaine normale. Je ne sais pas si je suis vraiment ce que vous appelez un mutant. Je suis juste très vieille et j’ai super faim.

J’éclate de rire malgré moi, les bras de cette fille toujours enroulés autour de mon cou.

Ouais, la faim je connais. J’te comprends, c’est chiant. Mais quand tu auras dormi un peu, on pourra aller manger un morceau si tu veux.

Et oui, je viens de proposer à une parfaite inconnue doublée d’une zarbie d’aller manger avec moi. Je suis quelqu’un de très amical de toute façon. Et puis je commence à bien l’aimer. Elle est probablement complètement folle mais elle a besoin de moi et elle peut être plutôt drôle dans son genre.  J'oublie même de lui demander ce qu'elle est. Bah, on verra plus tard.
Je passe mes bras dans son dos, répondant à son câlin tout en adoptant une position plus confortable. La sensation bizarre de peur au creux de mon ventre s’estompe peu à peu même si elle reste présente. Mais qu’importe, c’est probablement un truc que j’ai mal digéré ou la peur inconsciente que cette fille me refile des microbes. Mais comme je peux guérir…
Faiblement, elle me demande si le câlin peut se poursuivre et je lui réponds par l’affirmative. Je commence d’ailleurs à y prendre goût à cette étreinte, comme quand on demande un câlin à un type célèbre. On est tout gêné et après, on ne veut plus le lâcher.
J’ai l’impression amusante de réconforter une petite fille, quoiqu’elle ait mon âge. Elle dégage une aura de fragilité qui contraste étrangement avec l’angoisse qu’elle m’avait d’abord inspirée. Comme quoi, la première impression n’est pas toujours la bonne.  Je murmure doucement, me sentant bien dans ce rôle de réconfort tout doux (me voilà devenu un ours en peluche).

Je peux faire autre chose pour toi ?


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Ven 9 Déc - 17:58




Madness

Mania et Seth



Je n’ai pas eu de famille à proprement parler mais il a bien fallu que quelqu’un m’élève et si je ne me rappelle pas de la majeure partie de mes origines je me souviens en revanche assez bien de mes « mères » Les Erinyes. Elles n’étaient pas du genre affectueux et je n’ai pas reçu beaucoup de câlins. Et maintenant que je découvre enfin ce que c’est, je me dis que c’est plutôt agréable. Au fur et à mesure de ma déchéance, je ne sais pas si j’en suis venue à regretter d’être un Dieu mais si j’ai compris une chose c’est que la faiblesse des humains n’est parfois qu’un faible prix à payer au vu des sentiments qu’ils ressentent. Parmi les dieux nous ne sommes pas tous identiques et jusqu’à maintenant je n’avais jamais jalousé les Douze d’être les seuls capable d’émotions. Mais après des siècles de faim et dans les bras d’un inconnu, je commence à me poser des questions. Pourquoi est-ce que l’idée d’être un enfant dans les bras de sa mère m’attire autant tout à coup ?
Les sentiments valent-ils la peine d’être découvert si on ne peut pas en profiter ?
J’ai un peu de mal à réfléchir mais je crois que les pouvoirs du garçon fonctionnent uniquement sur ma partie humaine. Pour survivre mon corps à dû se transformer en une forme moins consommatrice d’énergie. De ce point de vue nous les dieux somment comme des animaux pouvant s’adapter à la météo ou à leur environnement. Ou, pour être plus moderne, c’est un peu comme si mon corps était en mode basse consommation. Les corps mortels bougent beaucoup moins. Je ne suis pas transformée à 100% mais disons que la vague de chaleur qui se répand en moi couvre 30% de mon ADN. Normalement ce changement n’a lieu que physiquement mais aujourd’hui, je sens qu’il se passe quelque chose dans mon esprit comme si les pouvoirs de guérison du jeune mortel renforçaient ma partie humaine. Dans le même temps je sens qu’il se détend dans mes bras et je parviens même avec un peu d’effort à pénétrer une infime partie de son esprit.
Infime, mais suffisante pour que son identité me percute brutalement.
-Je peux faire autre chose pour toi ?
Je me dégage sans mouvement brusque de notre étreinte et regarde pour la première fois il me semble la personne qui me fait face. Il s’appelle Seth. Je pose ma main sur son visage pour l'étudier et je vois ce qui m’avait déjà sauté aux yeux, les cernes, les traits fins et la petite bouche. Jamais je n’avais imaginé la mort sous ces traits mais au final c’est bien elle qui est venue me chercher. Et je sens enfin ce qu’il est en train de me faire. Il me guérit, certes, mais surtout il donne de la puissance aux gênes étrangers qui me remplissent. Or il est impossible que mon esprit se transforme totalement et jamais il ne pourra survivre dans un corps humain. Je suis en train d’imploser lentement ,et paradoxalement je me sens de mieux en mieux. Tout ça sous l’impulsion d’un jeune homme qui me regarde avec confiance.
Je vais vraiment mourir. Et je ne sais pas combien de temps ça va prendre.
Mon ventre gargouille. Surprise je baisse la tête un instant. Je n’ai jamais eu faim de nourriture mortelle. C’est beaucoup moins gênant que d’avoir faim d’esprit. Et en plus je sens que ça peut s’arranger. Du coup je lève des yeux brillants vers Seth et lui souris :
-S’il te plait, on peut aller manger un truc ? J’ai toujours voulu tester ça !
Non. Non. Non. Non. Ce n’est pas moi.
-Au fait je suis Mania ! Contente de te rencontrer Seth ! Je t’imaginais plus avec une tête de chacal mais je reconnais bien là un visage égyptien ! Tu peux continuer à me tuer ce n’est pas grave je me sens mieux !
En fait je me sens exactement comme quelqu’un qui a souffert pendant longtemps et qui sent la souffrance disparaître ! C’est tellement agréable ! Je me sens euphorique comme mes victimes après un tour dans mon assiette !
Je ne veux pas finir comme une de mes victimes dans mon assiette.
Je me lève d’un coup, l’adrénaline me submerge. Puissance !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
-Allons manger des chimichangas je veux tester ça !!!
J’ai envie de hurler, de sauter, je me sens comme une pile électrique. Je sens que ma personnalité se délite et c’est vraiment GENIAL !!!!!!!!!!!!!!!!!!  WOOOOOOOOOUHOUUUUUUUUUUUUUUU J’AI PLUS MAAAAAAAAAAAAAALLLLLLLLLLLLLL. Je ne comprends pas les victimes qui hurlaient quand je consommais leurs esprits c’est tellement énorme !!! Les sentiments ça c’est vraiment une invention trop cool !!! Finalement ils valent la peine d’être découverts puisque je peux les ressentir maintenant ! Ou peut-être que c’est juste le vide qui s’installe dans mon esprit !!!! Je m’en fiche !!!!
Je ne m’en fiche pas, je suis en train de disparaître.
Finalement c’est plutôt une fin clémente, j’aurais pu me faire avoir par les Erinyes, à la place j’ai un dieu majeur du Nil ! Même si je ne l’avais jamais rencontré j’en avais pas mal entendu parler puisqu’à une époque c’était en quelque sorte un homologue. On se ressemble lui et moi. Les reclus dont on se protège et qu’on assimile à la mort. Et bien laissez-moi vous dire que c’est nous les plus marrants ! Ça me donne presque envie de chanter tiens ! Et de manger, j’ai vraiment faim !
Je lance mes dernières forces dans la bataille. Mes cheveux et mes yeux redeviennent blancs. Rien à faire.
JE VEUX MOURIR LAISSE MOI.
NON JE NE VEUX PAS.



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Mar 13 Déc - 14:07
Madness
Melia Nealer & Seth Koffi


Ma demande était absolument amicale, je tiens à le préciser pour ceux qui auraient des doutes. Parce que c’est vrai que ça peut porter à confusion, moi, beau gosse si parfait, tenant dans mes bras une jeune fille sans défense et me mettant à sa disposition….Mais non, je suis tout ce qu’il y a de plus honnête. Ma réputation de profiteur est totalement infondée. Encore une invention des chinois, comme le réchauffement climatique.

La blonde s’écarte un peu, me scrute et là ; j’espère que je n’ai pas un bouton ou de la salade entre les dents parce que ça ruinerait un peu mon image de sauveur.  Sa main se pose sur ma joue et là, je me dis que 1) elle a les mains froides 2) je lui fais plus d’effet que prévu. C’était inévitable, je suis si beau.  Totalement seul mais beau. Mais ça, c’est une autre histoire. Mon pouvoir doit parvenir à l’aider un petit peu parce qu’elle a les yeux qui brillent plus et les joues qui rosissent. Je suis trop fort. Dans un sens, tant mieux si elle guérit, j’aurais pas aimé avoir un cadavre sur les bras. Surtout qu’elle a l’air plutôt sympa.

-S’il te plait, on peut aller manger un truc ? J’ai toujours voulu tester ça !

Effectivement, elle se remet vite. Elle a même l’air moins crevée/défoncée qu’avant. Je n’ai toujours aucune idée de ce dont elle souffrait mais ça a l’air de lui avoir fait beaucoup de bien que je tombe sur elle. N’allez pas trouver un sens graveleux dans le fait que je lui fasse du bien. C’est strictement médical. Quoiqu’il en soit, la dame propose d’aller manger, ce n’est pas moi qui vais refuser une telle offre. La bouffe et moi, une grande histoire d’amour. Par contre, elle parle toujours de façon un peu bizarre. Tester quoi au juste ? Manger ? Genre jusque là, elle a toujours bu ses aliments ? Nan, ça doit pas être ça. Manger avec un mec ? Plus probable. De toute façon, qu’elle ait vécu chez les amateurs de smoothies ou dans la secte des fous de la soupe, c’est pas mon problème.

-Au fait je suis Mania ! Contente de te rencontrer Seth ! Je t’imaginais plus avec une tête de chacal mais je reconnais bien là un visage égyptien ! Tu peux continuer à me tuer ce n’est pas grave je me sens mieux !

Ok….j’ai compris la marche à suivre cette fois-ci. Quand j’étais au lycée, il y avait une fille dans certains de mes cours qui était complètement frappé. Le genre qui criait « vive les brocolis », dansait en plein cours ou avait une obsession glauque pour la poitrine de ses camarades de classe. Je pense que je vais faire comme avec cette fille, hocher la tête, rire et faire comme si de rien était. Mania donc. Ca ressemble à « Maniac », c’est marrant. J’ai pas vraiment à critiquer vu mon prénom, même si c’est le plus classe du monde.

Je me lève, la regarde sautiller, excitée comme une puce , moi-même gagné par sa bonne humeur. Elle est complètement allumée mais j’adore. Et puis les chimichangas, c’est plutôt une bonne idée. Bon, faudrait quand même que j’en sache un peu plus sur elle parce que je l’ai tout de même rencontré dans un immeuble en ruine avec que des fêlés autour.

Ok, va pour les chimichangas. Mais au fait Mania, tu viens d’où ? Tu as dit que tu étais pas humaine –et sincèrement ça m’étonne pas en te voyant- ça veut dire que t’es une mutante ?

Euh, attendez une minute....elle connaît mon prénom ?!
Bah...j'ai du lui dire à un moment donné. C'est la seule explication. Non ?


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Dim 18 Déc - 20:14




Madness

Mania et Seth

Sur le chemin qui nous amène vers l’endroit où nous pourrons déguster des chimichangas, je sens mon esprit se calmer. Mais pas de manière progressive, brutalement, comme si je n’étais plus la même personne. La voix qui résonnait auparavant dans ma tête s’estompe et une autre la remplace. C’est moi et en même temps ça ne l’est pas. Un grand frisson me parcourt et je me saisis de la main de Seth qui marche à côté de moi. Il est en parti sous l’emprise de mon charisme divin car sa guérison ramène en moi mes pouvoirs.
Aussi soudainement qu’une joie étrange m’avait assaillie quelques instants auparavant, mon esprit se remplit de colère envers moi-même. Je sers de plus en plus fort la main de mon bourreau. La voix en moi qui ne souhaite pas mourir n’est plus qu’un murmure ce qui me soulage un peu.
Je dois mourir. J’ai été injuste. J’ai été un monstre. Je ne mérite pas d’exister. Je ne suis qu’un dieu mineur et voleur, qu’une minable égoïste qui s’est servie des humains tout ce temps. C’est pour ça que Seth vient me tuer. La mort, la disparition totale de mon existence n’est qu’un juste châtiment.
Pourquoi est-ce que 3000 ans après les remords m’assaillent ?
Nous devons avoir l’air d’un étrange couple dans la rue.
« Un jour un mortel ennemi de la déesse aux cheveux blancs décida de se venger car sa sœur était devenue une prêtresse de la déesse contre son accord. Il se présenta dans le temple et, sans écouter les mises en garde et les menaces des fidèles il pénétra dans le grand sanctuaire. Mais devant pareille offense, la déesse ne prononça aucune parole et n'exprima d'abord nul courroux. Le mortel prononça ces mots devant elle :
-Mania aux cheveux blancs, je te dois le respect et comme tu le sais je t’ai déjà fait de nombreuses offrandes alors pourquoi prendre en plus ma chère sœur ? C’est un affront que tu me fais la alors que je ne l’ai jamais mérité !
La déesse répondit en ces termes :
-Mortel tu ne dis pas tout. Tu destinais ta sœur à ton voisin car il est riche. Tu ne me donnes que ce qui importe peu et jamais ne cède ce qui est important pour toi. J’ai pourtant été clémente avec ta famille en guérissant ta sœur de la maladie des tremblements. Je n’ai jamais été chez toi en réclamant plus de blé ou de tissu que tu ne m’avais donné. J’ai réclamé à la place ce qui t’était le plus précieux car je ne suis pas une personne que tu peux traiter comme tu traiterais ton ami ou un marchand à qui tu souhaites vendre un esclave. Je suis la Déesse aux cheveux blancs et ce que je souhaite avoir, je le prends.
Ainsi conclut la déesse et pour punir le mortel elle le regarda. Il fut saisi d’une grande frayeur qui lui fit perdre les sens et la ville sut alors ce que risquait un ennemi de la déesse. Mortel ne te laisse pas guider par ton hybris mais prends garde aux dieux. »

Sans que je puisse rien y faire, mes pouvoirs m’échappent petit à petit. Je tente de me faire toute petite quand je vois mes cheveux retrouver leur couleur blanche. Et par-dessus tout j’ai toujours aussi faim de chimichangas. J’ai à peine entendu Seth me demander qui j’étais tant ce qui se passe dans ma tête me déstabilise. Et puis d’ailleurs il le sait non ? Peut-être qu’il se contente de me tuer sans connaitre mon identité, après tout je n’ai jamais été très célèbre même du temps de mon apogée. De nouveau cette impression étrange de me détester. Je m’entends répondre avec plusieurs minutes de retard :
-Je ne suis pas une mutante je suis une petite déesse égoïste qui n’a plus aucun fidèle et qui mérite de mourir.
Etrange d’entendre une telle affirmation dans ma bouche. Mais elle est juste, je suis vraiment un être immonde. Qui étais-je pour prendre l’esprit de tant de personnes ? Qui suis-je pour réclamer ce qui ne m’appartient pas ?
Pour échapper à la colère absurde qui m’envahit je me concentre de plus en plus sur Seth.
-J’imagine que comme la plupart des Dieux, vous ne faites pas votre travail gratuitement. Du coup je vous dois quelque chose pour me tuer. Dans la mesure ou comme vous pouvez le voir mes pouvoirs sont en train de revenir, je peux vous offrir à peu près n’importe quoi. Alors qu’est-ce que vous voulez ?
Encore une fois quelque chose à parler à ma place. Pour ce que j’en ai à faire de toute façon je peux bien lui laisser ce qui me reste.




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Ven 23 Déc - 13:40
Madness
Melia Nealer & Seth Koffi


Pour quelqu’un qui semblait agonisante il y a seulement quelques minutes, cette jeune femme se remet plus vite, grâce à moi, j’en serais presque ému. La voir s’exciter et courir partout comme une enfant ou un chiot a le don de me faire sourire de fierté, je suis quand même trop fort. On ne croirait pas qu’elle gisait dans la poussière, molle comme une poupée de chiffon, quand je suis arrivé. Quelle chance qu’elle soit tombée sur moi. Non, je n’en fais pas des caisses, point du tout.  Quoiqu’il en soit, mes doutes se sont estompés au sujet de cette blondinette, même si subsiste malgré tout une tension dans mon abdomen, comme quand je suis blessé et que mon corps hésite à employer mon don. Mais aucune inquiétude, je mets ça sur le compte que l’excitation à l’idée d’aller manger des chimichangas. Il faut dire que Mania me fournit un alibi parfait. Je ne pars pas me remplir la panse mais rendre service à une nécessiteuse. Même si j’ai toutes les raisons du monde de me goinfrer, je comble un vide affectif et la friture remplace à merveille un jumeau disparu.

Sur le chemin vers la Terre promise, je sens Mania me prendre la main et la serrer. J’espère qu’elle ne se fait pas de fausses idées, elle n’est pas correctement appareillée pour me plaire. Et puis je vois notre relation naissante comme celle qui unit un médecin et son patient ou alors peut-être presque fraternelle. Qu’elle ne se berce pas d’illusions. En même temps, je ne peux pas vraiment lui en vouloir, je suis si attirant. Quoique je doute sincèrement qu’elle ait une idée derrière la tête, elle me presse les doigts avec trop de force pour que ce soit une manœuvre de séduction. Si ça te trouve, elle a mal quelque part. Mince…Dans le doute, je lui renvoie une petite salve, ça ne peut pas faire de mal (on dirait que je parle d’une voiture ou d’un truc nécessitant de l’électricité). L’air de rien, je cherche des yeux l’enseigne bénie, attendant que Mania réponde à ma question. Elle doit beaucoup réfléchir vu le temps qu’elle met avant d’ouvrir la bouche.

-Je ne suis pas une mutante je suis une petite déesse égoïste qui n’a plus aucun fidèle et qui mérite de mourir.

Encore son délire sur son caractère divin ? Ça ressemble à une véritable obsession. Elle doit souffrir d’un problème d’ego pour se prendre pour un dieu. Ou alors elle est vraiment frappée du bocal. Je me demande d’où ça lui vient, cette idée qu’elle n’est pas humaine. Quoique, ce ne serait pas la première personne avec des capacités hors normes qui aurait pris la grosse tête. Tant qu’elle n’annonce pas vouloir combattre le crime en tapant et en faisant du dégât, j’accepte d’aller manger avec elle. N’empêche, ça sonne un peu porno son truc « je suis une vilaine divinité qui a besoin d’être punie ».

-J’imagine que comme la plupart des Dieux, vous ne faites pas votre travail gratuitement. Du coup je vous dois quelque chose pour me tuer. Dans la mesure ou comme vous pouvez le voir mes pouvoirs sont en train de revenir, je peux vous offrir à peu près n’importe quoi. Alors qu’est-ce que vous voulez ?

Quoi ? Mais d’où elle sort que je veux la tuer ? Ça ne va pas, mais alors pas du tout du tout son histoire. Comment elle va chanter mes louanges si elle est convaincue que je veux sa peau ?! J’ai besoin d’elle pour faire comprendre au monde à quel point je suis génial !

Je ne veux pas te tuer voyons, juste te délester de tes souffrances. Je suis là pour te soulager et t’ouvrir les portes de la paix.

Oui, drôle de façon de parler mais elle me trouble avec son délire de divinité et son langage de Pythie shootée aux champignons.
Tiens, elle vient quand même de dire quelque chose d’intéressant la blondinette : récompense….Ca sent bon ça, très bon. Et puis je suis curieux de savoir quel genre de pouvoir Mania possède. Si ça se trouve, elle exauce les vœux comme un génie. Ça, ce serait le jackpot. De toute façon, il vaut mieux rentrer dans le délire de Mania, même si elle n’est pas le profil folle furieuse ou dangereuse, il est important de ne pas la blesser ou la déstabiliser face à sa névrose. J’ai lu ça dans un bouquin donc je dois prendre ça au sérieux. Dites-moi qu’elle exauce les vœux…

Oh tu sais, mis à part la reconnaissance et le pouvoir, je ne souhaite pas grand-chose. Je suis un dieu vivant mais je reste humble.

Je me tourne pour lui adresser un sourire et c’est là que je remarque sa position recroquevillée et surtout ses cheveux d’un blanc lunaire. Ca fait tout bizarre vu comme ça. J’écarquille les yeux de stupeur, la fameuse question me brûlant les lèvres sans vraiment vouloir sortir. Pourvu que ce soit l’expression de son don, peut-être que ça fait ça quand elle exauce des vœux. En tout cas, ça ne peut pas être de ma faute !  



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Ven 3 Fév - 21:48




Madness

Mania et Seth

Et soudain, ma colère s’évanouit. Je lâche la main de Seth et me concentre. J’ai crée une maladie semblable à ce que je ressens en ce moment. Les humains appellent ça la bipolarité et elle déclenche des phases d’envies suicidaires et de joie absolue. Mais je ne peux pas dire que je ressens une joie absolue ni que j’ai envie de me tuer, je suis plutôt… concentrée. Que faire pour ne pas mourir ? Est-ce que c’est même possible ? Qu’est ce qui me pousse à parlementer avec la mort quand je l’attendais avec tant d’envie il y a quelques instants ?
« Un autre jour un grand politicien de la cité voulut obtenir la faveur de la déesse car il désirait acquérir une haute place parmi les sénateurs. Il se présenta au temple avec 3 esclaves femelles, 2 coffres remplis de bijoux d’une grande finesse, un troupeau de 20 agneaux et son plus beau bœuf. Il fit de telle sorte que le forum qui accueillait le temple de la déesse aux cheveux blancs fut rempli de citoyens à son arrivée et il se présenta au centre pour dire ces mots :
-Déesse je ne suis pas digne de pénétrer ta demeure mais accepte ces offrandes de ma part. Tu le sais je suis un bon fidèle et souvent je t’ai prié sans rien réclamer. On dit aussi que parmi les citoyens, aucun ne te témoigne autant de respect que moi. Aujourd’hui je le proclame devant la cité, je te demande de m’accorder une bénédiction.
La déesse prit la parole à son tour :
-J’entends ta prière, citoyen.
A ces mots le citoyen fut joyeux car la déesse les avait prononcés de telle sorte que toute la cité les entendit. Mais elle dit aussi :
-Réponds simplement à cette question : Tu cherches ma bénédiction mais tu me m’offres que ce que tu possèdes en nombre. Ma faveur ne vaut-elle donc rien pour toi ?
A ces mots, le citoyen fut saisi de crainte et d’étonnement et sa bouche ne put plus prononcer un mot.
La déesse continua :
-Si un esclave se présentait devant moi et m’offrait un pain en cet instant, il obtiendrait plus facilement ma faveur que toi.  Cependant je vais t’offrir ce que tu demandes.
Le citoyen à ces mots fut empli d’orgueil et quitta le forum fort satisfait.
Quelques jours plus tard il devint haut magistrat car la nouvelle de sa bénédiction était entrée dans les demeures des sénateurs qui avaient pris peur. Mais au jour des Treizièmes saturnales de cette année, les stratèges commencèrent à ne plus écouter la parole du citoyen protégé de la Déesse car il perdait la raison tel qu’on pouvait l’observer habituellement chez les fidèles les plus proches de la déesse. Ainsi l’immortelle témoigna de sa reconnaissance. Mortel ne cherche pas la bénédiction de la déesse car sa faveur est ce qu’elle est. Et aussi bien que l’orage appelle la pluie, Mania appelle la Folie.»

Je crois que nous arrivons enfin à l’endroit où nous pourrons manger les fameux chimichangas. Je ne sais plus exactement pourquoi j’en avais envie mais peut être que manger comme les humains me donnera quelques minutes supplémentaires ? Les paroles de Seth me ramènent une fois de plus à la réalité :
-Je ne veux pas te tuer voyons, juste te délester de tes souffrances. Je suis là pour te soulager et t’ouvrir les portes de la paix.
Les portes de la paix c'est comme ça qu'il appelle les vagues froides qu’il envoie dans mon cœur alors ? Ça me rappelle l'époque ou j'avais fondé ma secte et que je présentais la Folie comme "un océan de plaisir" ou je ne sais quelle autre idiotie! A ma question sur sa récompense il me répond :
-Oh tu sais, mis à part la reconnaissance et le pouvoir, je ne souhaite pas grand-chose. Je suis un dieu vivant mais je reste humble.
Il plaisante ? Je n’ai jamais été douée pour déterminer le taux d’ironie exprimé par un mortel. Tel sera donc le dernier souhait que j’exaucerai en ce monde… ce sera une sorte de passation de pouvoir en fait. Ce n’est pas le genre de vœu que j’aurais pris en compte durant mon âge d’or mais étant donné que je vais mourir…
L’endroit où il m’a amené est… disons que ce n’est pas le lieu le plus accueillant du monde mais dans ma tête les chimichangas ne sont pas un plat de luxe. Autre problème, il y a beaucoup trop de monde. Ce n’est qu’une simple salle avec un comptoir et des tables en formica que je peux à peine distinguer étant donné qu’elles sont prises d’assaut par une foule de mortels. Je suppose qu’il va falloir que j’agisse si je ne veux pas mourir dans la queue. J’ai encore bien assez de puissance en moi pour ça. Et de toute façon mon agonie me transforme en tube de dentifrice en fin de vie : c’est au moment où on pense qu’il est vide qu’on découvre une réserve inespérée entre le tube roulé et le goulot. Cette image est de très mauvais gout.
Mes yeux deviennent plus blancs que jamais alors que je prends la parole d’une voix désincarnée :
-Partez Mortels.
Une vague de nostalgie m’envahit en reconnaissant le son de ma propre voix, une voix ancienne qui semble sortir de terre. Les humains se lèvent tous d’un coup et sortent dans la rue avant de s’éparpiller partout. A part les cuisiniers bien sûr, vers lesquels je m’avance.
-Je vais prendre ce qui vous reste.
Et dans mes mains je fais apparaître un tas d’or que je leur tends. Dans la salle on n’entend plus que le bruit des pépites qui tombent sur le sol. Dans un mouvement d’humeur je déverse mon tas sur le comptoir en constatant que les cuisiniers sont plus rapides à me dévisager qu’à satisfaire ma commande. Puis je me tourne vers Seth qui se contente de me regarder :
-J’espère que ce sera suffisant.
Et je vais m’asseoir.
-D’abord je mange puisque c’est ce que je veux, et ensuite je t’offre ce que tu souhaites. Oh, et tu peux arrêter de me tuer pendant que je mange s’il te plait ?
J’ai peur que le froid ne me fasse vomir. Je n’ai jamais vomi mais certains de mes fidèles vomissaient en mourant et ça n’avait pas l’air agréable. Un serveur commence à apporter les fameux chimichangas qu’il empile un peu partout devant moi et autour de moi. J’entasse une sorte de crème verte dessus ainsi que du fromage et du piment et je commence à manger. Franchement ça ne vaut pas un esprit et ça ne me rassasie pas du tout mais je suppose que c’est tout ce à quoi j’aurais droit comme dernier repas.




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Dim 12 Fév - 15:20
Madness
Melia Nealer & Seth Koffi


C'est bien ma veine, pour une fois que j'ai l'occasion de manger avec quelqu'un, il a fallu que je tombe sur une cinglée. Quoique non, je m'exprime mal : la plus cinglée de toutes les blondes flippantes de la création ! Je m'explique.

Nous patientons tranquillement dans la file d'attente (ma maman m'a toujours dit qu'il ne fallait pas dire queue, ça fait grossier "ouais, je suis coincé dans la grosse queue") et instinctivement, je me suis éloigné de la fille à côté de moi parce que depuis que ses cheveux et ses yeux ont viré au blanc, elle a l'air beaucoup moins cool qu'avant. Vraiment moins cool. Après, je ne suis pas une poule mouillée hein, elle me fait pas peur. Mais je me sens moins à l'aise. Beaucoup moins. Je commence d'ailleurs à demander si elle ne fait pas une réaction allergique à mon don de guérison. Genre intoxication alimentaire. Les chimichangas empêcheront au moins que je ne finisse dévoré. Juste au cas où.
La voix qui sort de sa bouche ferait pâlir d'envie la petite fille dans l'Exorciste. La vache ! Cette voix de basse ! Je serais presque admiratif si tous les autres clients du "restaurant" (on peut pas appeler ça un resto, franchement) ne venaient pas de se faire la malle sur l'ordre de la donzelle. Oui, vous m'avez bien compris lecteurs invisibles et inexistants, tout le monde vient de partir du même pas sur l'ordre de Mania. Et moi, je suis là, à côté d'elle à me demander ce qui va bien pouvoir m'arriver.
Quoique, pourquoi s'en faire ? Je me suis déjà sorti de situations bien plus périlleuses alors je n'ai pas vraiment à m'inquiéter. J'ai juste peut-être redonné des forces sans le vouloir à un monstre. Dangereuse ou pas, cette SDF me doit quelque chose et elle ne va probablement pas me faire de mal, je ne lui ai rien fait. En plus, elle a plutôt eu l'air de vouloir me récompenser alors tranquille.

Oh oui ! Je veux bien être récompensé par elle ! Si son don est d'avoir l'air flippante et de suer de l'or par les paumes, je suis preneur à fond ! Je regarde le tas s'écraser sous le nez des cuisiniers qui n'en mènent pas large. Me regardez pas comme ça messieurs, je ne suis pas plus avancé que vous sur ce coup-là.
Je suis Mania vers une table et ne peut m'empêcher de la contempler avec des yeux ronds comme des billes. C'est plus fort que moi, je me pose mille questions sur son compte.

D’abord je mange puisque c’est ce que je veux, et ensuite je t’offre ce que tu souhaites. Oh, et tu peux arrêter de me tuer pendant que je mange s’il te plait ?

Je hoche la tête en me mordant la lèvre pour ne pas rire, toute cette situation est tellement folle qu'elle me donne envie de rire. C'est nerveux. Je finis par craquer à moitié et part en fou-rire.

Bien sûr, je te laisse un sursis le temps d'avaler ton repas. De toute façon, je n'aime pas travailler pendant ma pause déjeuner.


Je mord dans mes chimichangas, toujours hilare malgré moi. C'est juste que c'est tellement absurde... Derrière Mania, les cuistots s'activent tout en ne cessant de jeter des coups d'œil à l'or sur le comptoir. Moi non à leur place, je n'y croirais pas à leur place.
Tout en mangeant, je contemple la jeune fille devant moi, les sourcils froncés après avoir eu les yeux comme des soucoupes même si j'essaie d'avoie l'air décontracté. Si je choppe pas la dysenterie à cause de cette bouffe, je suis vraiment chanceux.

Mais c'est quoi ta mutation au fait ? La production d'objets ? Tu m'intrigues.


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Dim 19 Fév - 22:32




Madness

Mania et Seth

Encore un truc que je n’ai jamais bien compris chez les humains (décidément) c’est leur rire… Exemple : Mon meurtrier est entrain de rire et je peux le savoir parce que je vois ses yeux mais s’il s’était pris la tête dans les mains j’aurais été incapable de dire ce qui lui arrivait étant donné que le son qu’il produit pourrait tout aussi bien être l’expression d’une souffrance. Et pourquoi il rit d’ailleurs ? J’ai du mal à comprendre cet homme, ses réactions sont inappropriées, comme s’il était tout le temps décalé par rapport à moi.
Je le vois s’assoir et se servir de chimichangas à son tour. Perso j’en ai déjà mangé 3 et je m’attaque au quatrième, ça s’avale vite ces trucs.
-Bien sûr, je te laisse un sursis le temps d'avaler ton repas. De toute façon, je n'aime pas travailler pendant ma pause déjeuner.
Même les assassins ont des pauses déjeuners, le travail a bien changé depuis le 20ième siècle. Les serveurs continuent d’apporter des plats remplis à ras bords. Au moins ils ont bien compris mes exigences. Du coup je mange. En un quart d’heure j’engloutis une vingtaine de ces sortes de sandwich. Mon compagnon lui me dévisage plus qu’il ne mange. Finalement il me pose une question :
-Mais c'est quoi ta mutation au fait ? La production d'objets ? Tu m'intrigues.
Ce n’est pas très prudent de vouloir me tuer s’il ne sait pas ce que je pourrais lui faire… même si pour le coup je ne suis plus assez puissante pour faire quoi que ce soit. En plus je lui ai déjà à peu près dit ce que j’étais. Mais je ne peux pas lui en vouloir, je sens moi aussi que mes souvenirs immédiats ont du mal à rester… c’est qui déjà ? Un dieu lui aussi ? Seth…
-Je suis comme vous. Je suis un dieu, c’est pour ça que je suis très vieille, parce que je suis née il y a tellement longtemps que même les souvenirs les plus importants je les ai perdus. Parfois je me rappelle de certaines choses. Vous parlez de mutation pour décrire ce que vous êtes et je ne comprends pas… c’est comme ça que naissent les dieux égyptiens ? Ils changent de mortels à dieux ? Et ma « mutation » n’est pas la production d’objets, ça c’est une capacité en plus… Je suis la déesse de la Folie.
Ça fait longtemps que je ne m’étais pas présentée comme ça. Comme un exemple vaut mieux qu’un long discours je me lève un chimichanga à la main et me tourne vers les serveurs qui ont tous un mouvement de recul instinctif. Comme c’est la dernière fois que je fais ça je me concentre. Et ça marche. Comme un seul homme les serveurs stoppent et commencent à ramasser fourchettes et couteaux. Dans la cuisine les autres se saisissent des poêles et des casseroles mais aussi des couteaux à viandes et des hachoirs. Ca me rappelle quelques chose... Et puis je me rassois au moment où la première petite cuillère vole au-dessus de ma tête pour venir rebondir sur le torse d’un des serveurs. Il ne peut retenir un rictus incontrôlé en constatant l’inutilité de la chose. Bien moins inutile est le hachoir qui vient se ficher dans son dos une seconde plus tard. J’ai tant contemplé ce genre de scène. Il y a une époque où elles commençaient à me faire rire. Au début c’était juste… mon travail. La Folie meurtrière a toujours été ma spécialité.
-En fait je suis moins la déesse de la Folie que la Folie elle-même, dis-je en reprenant un énième chimichanga (j’ai arrêté de compter après le 33ième). Je ne sais pas si c’est clair pour toi, nous n’avons pas l’air d’être les mêmes sortes de dieu à en juger par ta demande et ton pouvoir qui est comme tu l’as dit plus une mutation.  En tout cas donner la mort c’est… intéressant.
Comme pour appuyer mon propos un membre du personnel s’effondre derrière moi la gorge tranchée par un habile coup de la part d’un mortel tellement couvert de sang que je ne sais plus si c’est un serveur ou un cuisiner.
Je n’ai plus trop envie de manger. Je crois qu’il est temps.
-Bon mon cher, ravie de vous avoir rencontrer, tuez-moi maintenant et j’exaucerai votre vœu.
Un sourire se dessine enfin sur mes lèvres, peut être que ma fin ne sera pas triste finalement. Je suis entourée de cadavres et d’un dieu de la mort, comme durant les plus belles années de ma vie. Des lumières bleues et rouges apparaissent même dehors ainsi qu’un son de sirène, la scène est dramatique à souhait. Vivre parmi les humains m’a donné le gout du spectacle. A un moment mon truc c’était même de me débarrasser de mes vêtements pour accentuer le côté divin. Aujourd’hui je crois que je n’en aurais pas besoin, pour la dernière fois, je suis terrifiante. Je lui tends les bras :
-Je veux partir maintenant.




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Mer 22 Fév - 9:18
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Melia Nealer & Seth Koffi


La quantité hallucinante de nourriture que Mania arrive à manger en l’espace de quelques minutes est tout bonnement incroyable. On ose dire que je suis un gros mangeur, mais elle, ça tient carrément du gouffre, du trou noir ! Comment une si petite bouche peut avaler quelque chose de si gros ? Euh….je voulais pas le formuler comme ça. Le personnel du resto est toujours en train de s’affairer dans la pièce, ramenant encore et toujours de la nourriture que Mania engloutit d’une bouchée. On se croirait dans l’apprenti sorcier de Fantasia, quand les balais courent partout et aspergent la pièce d’eau et recommencent et recommencent et recommencent. L’appétit de cette blonde me donnerait presque le tournis si je n’étais pas concentré sur sa réponse.

-Je suis comme vous. Je suis un dieu, c’est pour ça que je suis très vieille, parce que je suis née il y a tellement longtemps que même les souvenirs les plus importants je les ai perdus. Parfois je me rappelle de certaines choses. Vous parlez de mutation pour décrire ce que vous êtes et je ne comprends pas… c’est comme ça que naissent les dieux égyptiens ? Ils changent de mortels à dieux ? Et ma « mutation » n’est pas la production d’objets, ça c’est une capacité en plus… Je suis la déesse de la Folie.  

Prenez-moi pour un idiot si vous voulez mais je commencerais presque à y croire à son histoire de divinité. Rien que parce qu’elle est à fond dans son truc, qu’elle a fait apparaître de l’or et qu’elle a l’air de débarquer d’une autre planète, le genre où tout le monde a le regard fixe et joue avec des surfaces rebondissantes. Genre obsession mammaire. Oui, ma définition de l’extraterrestre est particulière. Mais cette fille l’est tout autant voire plus. Son étonnement vis-à-vis du terme de mutation m’intrigue parce qu’aujourd’hui, tout le monde ou presque est au courant de l’existence des mutants et autres gugusses en collants et à l’égo surdimensionné. Tout le monde ne les aime pas mais faut être amish pour ne pas en avoir entendu parler.  Tout compte fait, c’est peut-être ça, elle vient peut-être d’une secte bizarre où les mutants sont vénérés comme des dieux. Ça expliquerait beaucoup de choses.

Mania se lève, un chimichanga toujours en main (je ne l’ai plus vu les mains vides depuis que nous sommes attablés) et s’avance vers le personnel qui comme un seul homme se recule de trouille. Je les comprends un peu, elle est tellement étrange cette fille. Même moi elle commence à me mettre mal à l’aise. Une mutante, c’est déjà gratinée mais si en plus elle se prend pour une déesse, ça devient touchy…Heureusement qu’elle croit que j’en suis un aussi, ça m’évitera des emmerdes. Je crois. Mais qu’est-ce qu’elle mijote encore ? Elle va leur demander un dessert ? Genre une tonne de pots de Ben and Jerry’s ? Cookie dough pour moi s’il vous plait madame la folle.

Apparemment non, elle a autre chose en tête que de manger (même son corps de folle a ses limites de gavage) puisque les serveurs et cuisiniers commencent à se mouvoir avec une légère raideur pour se saisir de tous les ustensiles qu’ils trouvent. Une petite musique rituelle avec des poêles ? Un désir de ranger la cuisine ? Mania, tu chantes « Siffler en travaillant » ?
Une cuillère vole à travers la pièce pour venir heurter un serveur dont le regard passe du couvert à son torse et retour à la cuillère avec un sourire narquois avant de se retourner vers nous pour débarrasser les quelques minces restes de nourriture. Avant de s’effondrer sur la table, la faisant basculer sous son poids, un hachoir fiché dans le dos.

Bordel de merde !

Je recule, me lève de ma chaise, les yeux écarquillés d’horreur et de stupeur avant de regarder Mania. Aucun doute, c’est elle qui leur demande de faire une chose pareille. Je ne m’interroge même plus sur le pourquoi, avec elle,  c’est bien inutile de chercher la logique. Toujours est-il qu’elle a lançé le personnel dans une guerre d’ustensiles tout sauf inoffensive. Je ne veux pas assister à un massacre moi !
Je me précipite sur le serveur, retire le hachoir (techniquement, faut pas, ne faites ça les enfants, Seth est un « professionnel ») et pose mes mains sur la plaie avant que celle-ci ne saigne, guérissant la blessure aussi vite que possible. Je regarde Mania, complètement choqué mais ne rencontre que de l’ennui dans ses yeux.

-En fait je suis moins la déesse de la Folie que la Folie elle-même. Je ne sais pas si c’est clair pour toi, nous n’avons pas l’air d’être les mêmes sortes de dieu à en juger par ta demande et ton pouvoir qui est comme tu l’as dit plus une mutation.  En tout cas donner la mort c’est… intéressant.


Intéressant ? C’est quoi ce discours de sociopathe de haut niveau ??? Je peux accepter beaucoup de choses, les fous, les orgueilleux, les gros mangeurs mais les sadiques, j’ai du mal. Comment peut-on rester impassible face à la souffrance de l’autre ? Ça me dépasse.
Comme pour accentuer le caractère dramatique de ses propos, un homme s’écroule près de Mania, la gorge sanglante et gargouinnante. Même s’il y a de fortes chances que celui-ci meurt dans les quelques secondes suivantes, je m’approche de lui et plaque mes mains sur sa plaie, baignant mes paumes du liquide rouge, chaud et collant. Les pulsations de mon don se mêlent à celles du sang qui jaillit, l’homme devant moi me fixe avec des yeux agrandis par la terreur. A ce moment-là, je sais que je ne vais pas pouvoir le sauver. Et merde !

MAIS TU ES UNE PUTAIN DE PSYCHO…
-Bon mon cher, ravie de vous avoir rencontré, tuez-moi maintenant et j’exaucerai votre vœu.

Comment elle vient de me couper dans mon élan ! Elle n’en a absolument rien à foutre, s’en est incroyable. Et je ne comprends rien à son délire de mort, comme quoi je la tuerais. Au point où j’en suis, je peux bien lui tordre le cou à cette horreur. Les sirènes de police retentissent près de nous, derrière les fenêtres peut-être. Comme se fait-il qu’ils soient au courant ? Bon, un problème à la fois. Je tue la folle et après on voit. Mais si je la tue, j’aurai son meurtre sur le dos en plus de ceux des mecs du personnel… Je suis dans une merde noire… Et Mania qui me tend les bras comme si j’allais déployer mes ailes et l’emmener dans les limbes. Je ne fais pas ça moi !
Attendez…peut-être que…elle a parlé de mort quand j’ai commencé à la soigner, peut-être que c’est ça. Sauf que je ne guéris pas la folie… Oh et puis merde, si sa folie vient d’un problème de prostate alors je peux y remédier, au point où j’en suis…

D’accord…je crois que ça vaut mieux pour tout le monde…

Je me lève, la fixe avec colère mais serre les lèvres et m’avance avant de lui empoigner le bras d’une main ferme, laissant mon pouvoir agir à fond, déjà échauffé par les deux blessés près de moi. Comment j’ai fait pour en arriver à user de mon don sur une SDF folle et sanguinaire  au milieu d’une mare de cadavre avec des sirènes en fond sonore ? Ça n’arrive qu’à moi ce genre de trucs.


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Mar 28 Fév - 18:06




Madness

Mania et Seth

C’est le moment. Quand je vois la personne en face de moi me regarder avec haine, j’ai l’impression de revenir à mes débuts. Parce que, voyons les choses en face, j’ai été détestée. Les gens n’avaient pas de mots pour décrire ce que j’étais avant, c’est ironique que ce ne soit qu’à la fin de ma vie que quelqu’un ait trouvé la notion qui me décrivait le mieux et que Seth me crache à la tête aujourd’hui. Si c’est ce que je suis, alors être un psychopathe est la plus belle chose du monde. Je ne regrette rien et surtout pas la haine dans les yeux des mortels. Il m’a fallu un humain qui buvait du sang pour le comprendre, je ne suis pas neutre, je ne l’ai jamais été, je suis une vraie méchante. J’aime voir les humains s’entre tuer, j’aime avaler leur raison, j’aime la souffrance dans leurs yeux, c’est ce que je suis et ça ne fait pas de moi un être anormal, j’ai vu les humains faire bien pire pendant des années. Je suis peut-être un monstre. C’est cool les monstres. Je souris, confiante, les yeux rivés dans ceux de Seth.
-D’accord…je crois que ça vaut mieux pour tout le monde…
Il se lève enfin et se dirige vers moi. Il n’hésite pas en m’empoignant les bras et quand je sens son pouvoir se répandre dans mes veines je comprends tout en un éclair.
Seth n’est pas un dieu et son pouvoir n’est pas la mort. Marrant que la mémoire me revienne au dernier moment. Je sais pourquoi je suis en Amérique, je connais les mutants, je suis venu pour qu’ils me guérissent. Et je ne sais pas pourquoi j’ai cru que Seth en était un, il a clairement tout d’un mortel. Quand il m’a vu dans mon trou, il pensait me guérir mais en ce qui me concerne le seul moyen de le faire était de retirer ce que son pouvoir considérait comme une maladie : La Folie. Sauf qu’en l’occurrence la Folie n’est pas une part de moi, c’est ce que je suis. Cet humain idiot est en train de me tuer sans le savoir !!! Quoique je le soupçonne d’avoir deviné maintenant. Je suis donc tranquillement en train de mourir à cause d’un mortel et en fait je ne suis pas d’accord. Ça m’a pris du temps pour m’en rendre compte. Je pense qu’il m’a affaiblie et que je n’avais plus suffisamment de mémoire pour me souvenir de qui j’étais.
Problème : je me donne 10 secondes avant de succomber. Je n’ai plus d’énergie étant donné que j’ai tout utilisé pour le carnage autour de moi, je ne peux plus convaincre le mortel de me donner son âme et même physiquement il m’est impossible de me dégager, il me tient fermement. 5 secondes pour trouver une bonne idée. Je sens un ruisseau de sang sous mes chaussures trouées et l’odeur envahie mes narines. Les sirènes et les gyrophares vrillent mes tympans et m’éblouissent. Il me reste un gout de chimichanga dans la bouche. 3 secondes… 2…1…

Sur l’air de « C’est la fête »:
Mon cher Seth,
C’est avec une profonde fierté,
Et un immense plaisir,
Que nous nous invitons ce soir,
Détends-toi
Ne pense plus à rien,
Reste sur place,
Et laisse s’immiscer la quintessence de la Folie…
…dans ton esprit…
Tu… es… fou, je suis folle
Oh, écoute, je rigole !
N’écoute plus les sirènes, concentre-toi, écoute moi
Rien que moi et ma voix, allez viens joindre mes pas
Ton esprit m’emporte au loin, ah non pardon maintenant c’est le mien
Je ne suis pas morte, je suis là, je ne m’y attendais pas
Maintenant va falloir t’habituer à moiiiiii
J’ai exaucé ton vœu, tu voulais être un dieu, si je suis toi et toi moi, c’est le cas…
Psychopathe, narcissique, guérisseur, meurtrière, je sais pas toi mais j’le sens bien
On sera le couple numéro 1 !
Tu étais seul et très fier, maintenant on est deux fois plus fiers !
J’ai des projets, de grands projets, Pour nous deux car nous sommes liés!
Je suis douée et méchante et toi ton ego enfle et enfle
Finis d’être un héros qui sauve tout le monde !!!
Ça sert à rien d’faire ça, si personne ne te voit
T’es un peu bête, mon cher Seth, la fortune ne vient pas comme ça,
Allez suis moi, ah c’est vrai ! T’as pas le choiiiix
Ma vie était nulle à chier sans un mortel pour me rassasier, j’avais faim et j’étais seule et c’était chiant…
Ta vie aussi était un peu pourrie… à guérir des clodos seul la nuit
1000 ans de vraie Galère, 1000 ans de faim à ne rien faire, 10 ans pour toi pour un mortel c’est déjà long
Et je ne trouve pas de bonne rime en on…
TARDIS BANG BANG DALEKS BOOM EXTERMINATE ALLONS-Y
Doux moi-même, qu’est-ce que je dis ? Moriarty, disney… OUI !
Et Serpentard et Black Butler et deux garçons dans un lit ??
Une vision de strip-tease, joli slip mon joli
Et Loki et Benedict et JJ et puis David
Des images, des répliques… allez maintenant ça suffit !
Réveille-toi la police est bientôt sur toiiiii
T’es dans la merde mon grand ou plutôt dans le sang
Ils sont sur toiiiii
REVEILLE TOI
REVEILLE TOI
Je suis fou, tu es folle, tes désirs sont mes requêtes
Après 10 de faux-semblants je viens bousculer ta retraite
Nous combler, mettre à l’aise, je voudrais que ça nous plaise
DANS LA LUMIERE DES AVENGERS TU SERA ENFIN CELEEBBRRREE
AVEC CLASSE ! AVEC STYLE ! ON EST LE PROCHAIN JOKER
T’as pas intérêt à te dresser contre moiiiiii
Maintenant on joue à deux, on fait tout comme je veux
Car je suis fooolllle, tu es fouuuu, on est dingue
WE’RE ALL MAD HEERRRREEEE

Vous avez déjà regardé une bibliothèque et lu tous les livres qu’il y avait dedans d’un coup ? J’imagine que non, c’est impossible ! Et pourtant c’est ce qui vient de m’arriver ! J’ai téléchargé la tête de quelqu’un dans la mienne en une seconde (ou le contraire ?). Mais vu qu’on à la même maintenant (je parle de la tête.. et pas que de la tête du coup !) ce n’est pas surprenant. Bon, je n’ai pas accès à tout, y’a une réserve et j’ai besoin de l’autorisation du bibliothécaire pour y entrer (genre comme dans Harry Potter). Et aussi je n’ai pas accès à la sortie ce qui va poser problème. Par contre une fenêtre me permet de voir que mon… hôte ? moyen de transport ? prison ? est salement dans la merde. Ou comme je l’ai chanté plus haut dans le sang. La police est à l’extérieur et autour de lui il n’y a que des cadavres (je crois ?) y compris le mien. Ça me rassure de me voir… malgré mes vêtements je suis restée magnifique jusqu’à la fin… Ce n’est pas moi qui ai réellement voulu ça. J’ai juste souhaité ne pas mourir et je crois que j’ai dû maudire Seth dans le tas. Finalement il m’est bien utile. Faut juste que je trouve son mode d’emploi. En attendant un micro pour lui parler me suffirait. Je n’entends pas ses pensées donc je suppose qu’il n’entend pas les miennes. Peut-être qu’il me suffit de parler à haute voix ?
-ALLO la Terre ici ta tête, bouge crétin, la police arrive !
Je crois que j’ai récupéré son vocabulaire aussi !




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Mar 7 Mar - 11:43
Madness
Melia Nealer & Seth Koffi



Ma main pressée sur le bras de cette folle, je croise les doigts intérieurement pour que mon hypothèse s’avère payante. Je n’ai pas la moindre idée de comment je vais me sortir de ce merdier mais j’ai bien l’intention de faire mon possible pour éviter qu’il y ait d’autres morts. Mon pied droit baigne dans le liquide chaud et visqueux qu’est le sang de l’un des cuistots et ça a le don de me mettre en fureur. Ça m’apprendra à être curieux, à vouloir aider les sans-abris ou du moins à chercher à découvrir d’où provenait ce vent de folie. Pour un vent d’Est, il est violent. Si la police tombe sur cette Mania avec sa tête de psychopathe bienheureuse, je suis sûr qu’ils ne chercheront pas plus loin. Alors autant la lâcher et m’enfuir au plus vite. Oui, c’est ce que je vais faire.

PLOUF

Avez-vous déjà passé une journée entière à ne regarder que du Tex Avery, encore du Tex Avery, toujours du Tex Avery ? On a brusquement l’impression que le cerveau se met à fondre puis à danser en rond avec les cadavres de vos capacités mentales. Vos yeux bougent très vite pour essayer de voir le Bip-Bip qui court dans votre salon et vos oreilles résonnent de bruits d’explosion. Le monde va alors à une vitesse absolument incroyable, le tout saupoudré de rires hystériques et de sadisme savamment dosé (on peut trouver la même chose dans Bob l’éponge). Figurez-vous ceci mais en le compilant pour que ça tienne en une fraction de seconde et vous n’approcherez même pas de ce que mon esprit vient de subir.

La voix de Mania résonne au milieu de ma tête avec la force d’un haut-parleur durant un concert de death métal, elle crie, hurle plus qu’elle ne chante ce qui ressemble à la version savant fou d’une chanson Disney. J’ai l’impression que sa voix a des doigts et qu’elle les enfonce au plus profond de ma cervelle pour mieux la partager en parts égales et la semer aux quatre vents. Des doigts longs et acérés qui ont eu même des doigts pour séparer en plus petits morceaux. Je suis une espèce de pizza au milieu d’une équipe de rugbymen affamés. Je tombe sur le sol en même temps que Mania sauf que elle, elle ne bouge plus, elle a un sourire tellement satisfait que j’ai envie de la réduire en cendres, ou de l’embrasser. Oh bordel, cette vague de narcissisme envers elle, ce n’est pas moi. C’est comme si moi, je voulais la frapper et qu’un autre moi voulait la féliciter. Devant son visage souriant et satisfait, je recule comme je peux, les mains crispées sur mes oreilles sans pour autant que ça fasse baisser la voix qui murmure et s’égosille au creux de mes tympans, tout en même temps et en alternance à tel point que ça me donne la nausée. Mes ongles s’enfoncent dans ma peau sans que j’y prête réellement attention, il faut que j’extirpe ce ver. Mais quel ver ? De quoi est-ce que je suis en train de parler ? Il n’y a pas de ver, les vers, ce sont des parasites, des choses vivantes qui entrent et sortent au gré des envies en pénétrant dans la chair, dans les trous, les plaies. Mais je n’ai pas de plaies, pas de trous, je vais bien, je ne suis pas vide, je suis plein, pas de creux de creux de creux BORDEL ! Je me répète comme un disque rayé et cette voix qui ne cesse de chanter en boucle…Le pire, c’est que le son est si fort que je n’en capte pas les paroles, si seulement je pouvais comprendre ce qu’elle dit, je ne suis pas sûr que ce soit de l’anglais. Non, c’est plus un bruit constant, pire que des ultrasons. C’est un bruit qui a une odeur, qui me laisse un goût ferreux dans la gorge et dans le nez à moins que ce ne soit le sang, le sang, il y a en a tellement. Mon dieu, ce n’est pas moi mais c’est de ma faute, enfin non, je ne savais pas. Tu es sûr que ce n’est pas du ketchup ? Ça pourrait être du ketchup, après tout tu es dans un restaurant, tu rêves peut-être, goute pour voir. Non, je ne veux pas, je sais que je vais être malade. Mais je dois déjà l’être pour être dans un état pareil, mais quel état et à qui tu parles ? A la chanteuse folle qui piétine ton cerveau comme des grains de raison pour en faire du vin ? Des grains de raison ? Raisin !!! Ah oui, c’est déjà plus clair. Je me disais aussi.
Mes yeux sont ouverts comme deux billes hallucinées (si tant est que des billes hallucinent. Ça doit être possible, genre quand une petite bille en rencontre une énorme et elle se dit « ouah, faut beaucoup manger pour avoir une taille pareille » ou alors si elles se droguent ? Ça sniffe une bille ? Genre de la colle. Ou de l’encre, il y a des stylos bille à encre. A méditer) , deux billes clairs qui menacent de s’échapper de mes orbites, poussées par cette voix qui prend de la place dans ma tête, j’ai l’impression qu’elle veut jeter tout ce qui occupe mon esprit pour faire de la place, comme si j’avais un bébé dans le crâne. Mais je ne veux pas qu’elle s’installe, ce n’est pas un studio mon cerveau, ne largue pas mes meubles, j’en ai besoin ! Et ça pousse, ça pousse, ça pousse, comme une pression contre mon front ou alors une plante qui grossit, grossit, grossit, grossit, grossit, grossit, grossit, grossit, grossit… Ça prend trop de place, j’étouffe ! Face à la douleur, j’ouvre la bouche pour hurler, n’expulse que de l’air. Il faut déjà que je respire, ce serait un bon début. Oui, il paraît que ça aide de respirer un coup. Une deux trois…et après c’est quoi ? Quatre, huit ou chaussure ? Chaussure ? WTF ? Difficile de se concentrer avec ce bruit non-stop, ma tête va exploser si elle continue.

Mania continue de sourire à la face du monde, à la face du ciel, à la face de je ne sais pas qui mais il doit se demander s’il n’a pas un bouton sur le nez tant le sourire de cette blonde est moqueur. Je n’ai aucune idée de ce qu’elle me fait mais je peux vous le dire dans un instant de lucidité, c’est la chose la plus violente que j’ai jamais ressenti de toute mon existence. Pire que la fois où un bulldozer de Sokovie m’est passé dessus alors que je dormais. Mille fois pire. Paralysé par la douleur, désorienté, la maigre partie de mon cerveau qui n’a pas été réduite en carpette style pain Pita par les lourds sabots de la voix tourne à plein régime pour trouver un moyen de me sortir de cette situation. Flics et voix tous ensemble. Parce que la coupable git à quelques mètres de moi et que j’ai les Chœurs de l’Armée Russe dans la boite crânienne, chanteurs et danseurs compris. Et surtout, surtout, cette impression de ne plus être tout seul, que la voix n’est que qu’un bruit, qu’elle a un corps et qu’elle vient de s’enraciner profondément dans mon pauvre cerveau déjà pas très en forme. Et elle amène son package émotionnel avec elle. Vous ne pouvez pas savoir ce que ça fait quand on ressent son corps comme à demi sien. Comme quand on met les deux jambes dans la même jambe de pantalon. Ou non, comme quand quelqu’un met sa jambe dans la même jambe de pantalon que vous. Ça fait beaucoup de jambes d’ailleurs, ça en fait combien, 6 ? Trop, faut couper. Avec des ciseaux, ou une scie, une scie avec des dents genre scie à os qui fait très peur dans les films d’horreur. Je n’aime pas trop ça d’ailleurs, le sang, les cris, les fous. Mais c’est bien les fous, c’est bon les fous, ça fait un moment que je n’en ai pas mangé. Manger ? Quoi ?! Ce n’est pas à moi ça, cet estomac ne m’appartient pas. Non ! Ne le jette pas, je tiens à cet organe ! Espèce de coloc de merde, elle essaie de virer, elle prend les commandes. Ah ça non ! J’ai passé plus de 20 ans avec ce corps, j’ai le permis, je conduis. Et ferme ta gueule ! Je me jette sur le volant, preums !

Et là, tout s’arrête. La chanson, la voix, mes pensées, tout. Genre pause totale. Je reste immobile, les yeux écarquillés et fixés sur les cadavres sans vraiment les voir, la bouche ouverte et le corps crispé. Lentement, trèèèès lentement, mon cerveau se remet en marche comme un ordinateur après un gros virus. C’est fini ? C’est fini….elle a dû utiliser je ne sais quel pouvoir sur moi et là, elle est morte. Bah merde…tant mieux dans un sens. Bordel, je me sens ravagé moi…je vais me faire une de ces siestes !

-ALLO la Terre ici ta tête, bouge crétin, la police arrive !

Oh non ! Oh non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non NON !!! Pas elle ! Pas encore ! J’ai déjà donné ! Je ne veux pas d’un autre tour de manège !

Je ne regarde même pas autour de moi, je sais bien d’où provient cette horrible voix et ça ne me plaît pas du tout. Exténué, désespéré et légèrement à bout, je me frappe la tête contre le mur, l’arrière de mon crâne heurtant la surface dure avec violence, rien à foutre, il faut que ça sorte, quitte à me faire exploser le crâne en mille morceaux s’il le faut.

Non ! Sors sors sors sors sors sors sors sors sors sors sors sors sors sors sors sors sors sors sors sors sors !!!!! Dégage de ma tête !

Qui de mes larmes de fatigue ou de mon sang coule le plus, je ne saurais le dire mais ça ne m’apaise pas pour autant. Je reprends néanmoins un peu de contrôle en captant les mots de Mania. Police…police. Oh merde ! Je suis assis dans une mare de sang, au milieu de cadavres parmi lesquels la fille qui a buté tous ces gens. Et mes empreintes sont partout !

Comme un automate, je me lève, réfléchit à toute vitesse avec ce qu’il me reste de cerveau après avoir été broyé, massacré et explosé contre un mur. Quelque part dans les cuisines, un feu se déclare (les cuistots étant massacrés, ils n’ont pas pu éteindre sous la casserole je suppose) ce qui m’arrange bien puisque le système anti-incendie se déclenche, rinçant à grandes eaux la mare de sang et mes empreintes. Je ne sais pas si ça suffira…Surtout que pendant que j’essayais de sortir un ver de ma tête de pauvre pomme, les flics ont trouvé le moyen de forcer la porte et ils m’ont vu, ils me pointent avec leurs armes. Qu’est-ce que je suis sensé faire ? Leur proposer une guérison gratuite ? Non, il faudrait que je puisse fuir sans qu’ils me suivent, qu’ils ne puissent pas donner ma description à leurs collègues.

J’aimerais pouvoir dire que c’est Mania qui m’a soufflé l’idée, qu’elle a pris le contrôle et que je n’ai été qu’un pantin. Mais ce serait mentir.

Je tends la main vers les policiers, me remet debout à grand peine, les fixe, cherchant les mots pour leur expliquer. Avant de souhaiter qu’ils ne meurent…Un simple vœu, une idée comme ça comme on en a tous. Sauf que j’ai découvert une nouvelle facette de mon don à ce moment-là, une facette que je me suis promis de ne plus utiliser. Jamais. Je suis un homme qui guérit, pas qui fait souffrir. Je suis peut-être pas le plus sympa des mecs mais je suis pas un trouduc. Faut croire que j’ai une part moins sympa profondément enfoui… Et une inventive en plus.

Les flics me regardent tous, leur arme pointée sur moi. Avant de s’effondrer tout en même temps, les uns directement morts, d’autres en train d’agoniser. A l’autopsie, on en trouvera des morts d’asphyxie, des dont la cage thoracique a explosé…bref, tout un tas de trucs chouettes qui remplissent des lignes dans les rapports de la morgue. Faut croire que j’ai de l’imagination.

Je me retrouve donc debout, n’ayant pas bougé d’un pouce tout du long, trempé par le sang et l’eau, les pieds dans une mare rose et une pile de cadavres sous le nez, encore plus grosse qu’avant. Alors je m’enfuis aussi loin que possible, vite vite vite, le cœur au bord des lèvres et la tête au ralenti. Dites-moi que cet enfer se termine maintenant…que j’ai trop mangé et que j’ai fait un cauchemar…Pitié.


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Mar 14 Mar - 21:13




Madness

Mania et Seth

J’ai mal… ma tête… me fait mal. Et j’ai mal au bide. J’ai déjà eu faim, jamais mal, c’est difficile de blesser un corps divin. Le problème c’est que mon corps n’est plus celui d’un dieu et que la personne à qui il appartient a décidé de s’autodétruire en se cognant la tête contre un mur. Bon, pas de panique je dois bien pouvoir faire quelque chose.
-Non ! Sors sors sors sors sors sors sors sors sors sors sors sors sors sors sors sors sors sors sors sors sors !!!!! Dégage de ma tête !
Merde merde merde merde. Je sens que quelque chose ne va pas du tout (sans blague !). Je ne peux pas le contrôler mais je sens que sa raison est entrain de lâcher… je n’ai pas eu le temps de réfléchir à ce que je faisais et comme c’est un mutant je pensais qu’il aurait plus de résistance à la possession mais la peur et le dégout sont en train de le ronger. Je suis comme un araignée dans son oreille, il sait que je suis là et il ne peut rien faire. Et moi non plus. Mais je ne peux absolument pas céder à la panique, sinon il va exploser !! Je sens des larmes couler le long de nos joues mais il va falloir qu’il résiste seul, tout ce que je peux faire c’est me recroqueviller loin de son esprit pour ne pas le traumatiser plus. Je ne peux même pas diriger notre regard, je suis enchainée devant une fenêtre. C’est pas le moment de mourir ou de se faire arrêter bordel ! J’aurais fait tout ça pour rien ??!!
Heureusement Seth se ressaisit et nous bougeons enfin. Je ne peux pas savoir ce qu’il prévoit mais quelque chose qui n’était pas dans son esprit avant est apparu. A vrai dire j’ai du mal à sentir si ce quelque chose était absent ou juste éteint… en tout cas c’est tout ce qui lui reste et il s’accroche, il est résistant. Nous tremblons en levant notre bras vers les policiers et soudain ils sont tous en train d’agoniser sur le sol.
Le choc me fige mentalement quelques secondes ; je m’attendais à tout sauf ça. Dans mon malheur je suis tombée sur un mortel plus puissant que ce que je croyais mais j’ai peur que son geste n’ait encore plus altéré son esprit. Je me remets bientôt de ma surprise en nous voyant décamper
Hey !!! Non !!!! Mon corps !!!! Mon magnifique corps !!!!! On peut encore le réparer !!!!! Espèce de débile si tu t’en vas sans lui je ne vais jamais te quitter !!!! Mais il est tellement choqué par ce qu’il vient de faire qu’il ne m’entend pas. Putain il vient d’abandonner le corps d’une déesse là. Mes cellules ne vieillissent pas et mon cœur n’a jamais battu, ils ne se dit pas que les mortels vont trouver ça louche ??!!!
Nous nous arrêtons enfin dans une ruelle, essoufflés (encore un truc nouveau). Seth est au plus mal mentalement parlant. La partie inconsciente de son cerveau a pris le contrôle comme s’il s’était endormi (pas besoin de vous expliquer que c’est pas normal) et là il se réveille et se rend compte qu’il avait pas mal d’araignées dans le placard. Et ouais mon vieux, va falloir apprendre à vivre avec. Si ça peut le rassurer je n’ai jamais rencontré un seul être humain sans pulsion meurtrières ! Et ne me dites pas « Roo mais les petits nenfants c’est innocent et pure gnagnagnagna » BULLSHIT !!! Les enfants sont les pires, c’est pour ça que je n’en consomme que rarement : leur raison n’est absolument pas développée, ils n’ont aucunes limites ! Les humains n’ont jamais compris que leur part de Folie n’était pas créé par la société, elle est simplement enfouie et aggravée par elle ! Tous les humains naissent fous ! Hum…Je divague.
Le temps de partir en cacahuètes, nous sommes maintenant prostrés contre un mur, tremblants. Je crois l’entendre marmonner des trucs comme « cauchemars… pitié » mais je ne saurais pas dire si c’est dans sa tête ou à haute voix. Je vais essayer de ne pas lui faire peur… Je m’éclaircis la gorge mentalement et tente un timide :
-Hello…. ?
Il ne réagit pas.
-Bon… c’est pas la joie, soit. C’est vrai, je suis dans ta tête, désolée…
Il ne réagit toujours pas mais je sens comme un frisson de dégout le parcourir (sympa) :
-Crois moi j’aimerais bien être ailleurs et je ne sais même pas comment j’ai atterri la… Bon après c’est un peu de ta faute ! Fallait pas me tuer !!
Woups, un peu de colère vient se rajouter au dégout, mauvais moove :
-Bon, non, c’est aussi de ma faute mais je te jure que je ne te veux pas de mal et que j’ai un moyen de me sortir de la !
Je crois que je vais laisser de côté le fait que techniquement je pourrais partir pour aller dans un autre corps en une seconde. J’ai plus de chance de m’en sortir avec un celui d’un mutant (surtout si j’arrive à le contrôler !) Et puis je reste Mania, déesse de la Folie, je ne peux pas squatter n’importe qui. Seth c’est un 3 étoiles, je ne vais pas le quitter pour un formule 1 !
-Ecoute, vois-moi comme un invité de passage ! Le plus tôt tu m’aides à retrouver mon corps et le plus tôt tu es débarrassé de moi ! Bon, petit problème, la mon corps est certainement aux mains de la police mais avec tes pouvoirs on le récupèrera en moins de deux ! Et je ne dis pas que c’est de ta faute si tu l’as abandonné tu vois, je suis sym-pa ! Et ne t’inquiète pas, tuer des gens c’est pas si grave, on s’y fait ! Qui sait, si ça se trouve tu vas finir par aimer ça ! La évidemment c’était plus comme une première cigarette, ça piquait et c’était pas bon ! Et puis si vraiment t’aimes pas, pas besoin de recommencer ! Sauf si t’en as besoin pour récupérer mon corps bien sûr !
Pour appuyer mes propos je tente d’atteindre son esprit en lui envoyant des ondes de calme. Comme Seth mes pouvoirs ont toujours marché dans les deux sens mais la guérison mentale ça n’a jamais été mon truc (à quoi ça sert d’aider les mortels ?)… Et comme je ne peux pas m’en empêcher je rajoute :
-Je ne comprends pas pourquoi tu rejette tes pouvoirs… ils sont très puissants. Tu as toujours voulu être dans la lumière non ? Au même titre que les « héros » … et bien il y avait un moyen plus évident que de soigner des clodos ! Regarde ou ça t’a amené ! Crois-moi mon vieux, les héros ne sont pas heureux ! Tu as préféré dédié ta vie à te défendre et à réparer quand tu pouvais attaquer et détruire ! Qui sont les plus satisfaits de leur sort selon toi : les « gentils » qui se défendent et qui passent leur vie à se battre contre quelque chose qu’ils ne peuvent pas arrêter ou les méchants qui ont décidés de l’être et qui ne dépendant que d’eux même ? Les uns souffrent pour rien, les autres cherchent le plaisir… en tout cas moi ça fait longtemps que j’ai choisi.
Seth, le côté obscure de la Force, plus fun est !
Lol.





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Mar 21 Mar - 13:24
Madness
Melia Nealer & Seth Koffi


Tout homme (ou femme) possède ce que l’on appelle un pilote automatique. Le truc qui fait que tu agis sans vraiment penser, comme quand tu prends les transports ou que tu beurres ta tartine. Pendant ce laps de temps, le corps bouge, agit tandis que l’esprit est à 15 000km de là, probablement encore sous la couette. Nous pouvons dire que j’ai enclenché le pilote automatique d’urgence, le vrai. Sauf qu’au lieu d’être sous la couette, mon esprit est en Enfer. Pas l’Enfer fun avec machines à fumée et danseuses en tenue légère avec queue fourchue et la langue avec. Non…plutôt celui où tu es attaché à une chaise électrique qui passe en boucle dans l’attraction Disneyland avec les poupées. Non stop. Je ferme toutes les écoutilles, mes oreilles, mes yeux, me déconnecte de tous mes sens, juste le temps d’encaisser, ça fait trop d’un coup. Mes pieds avancent lourdement dans les ruelles glauques, un pas à la fois, l’un après l’autre, encore, encore, encore, encore. Mes vêtements trempés me collent à la peau dans la touffeur de l’été, m’oppressent. Comme si je n’avais pas assez de poids dans la tête.  Ma démarche est lente, sourde, comme celle de n’importe quel mec crevé au beau milieu de la nuit. J’ai la tête vide et le corps pesant, c’est la meilleure façon de résumer les choses.

Quand je me reconnecte avec la triste réalité, j’ai l’impression d’avoir fait un coma et le réveil est rude. Ce que j’ai fait me frappe avec la violence d’une claque de géante. J’ai tué des hommes, de vrais êtres humains, des policiers qui faisaient juste leur travail. Je les ai massacrés de la façon….des façons les plus atroces qui soient. Comme ça, de sang-froid. Je n’avais rien en tête de précis à ce moment-là me semble. Rien si ce n’est le vœu idiot qu’ils me laissent tranquille. Impossible…je n’ai pas pu souhaiter leur mort. Pas consciemment. Ce n’est pas mon genre, je suis quelqu’un qui aide… Et pourtant, combien de fois est-ce que j’ai maudit des gens, des héros surtout ? Souvent. Et quand j’allais mal, que j’étais exténué par les insomnies, dégouté par la souffrance autour de moi, je leur ai souhaité tout le mal possible. Mais ce n’étaient que des paroles en l’air, nous en avons tous.  Je…je me suis toujours battu pour être celui qui sauve, qui vient en aide. Mon pouvoir permet de sauver des vies et voilà que ces mains qui ont guéri viennent de tuer… Je suis un meurtrier ?

Je m’adosse contre un mur tagué, fébrile et le cœur battant comme après un marathon. Trop de choses s’accumulent dans ma petite tête et si vite que je ne peux les analyser qu’au ralenti. Mania, la fille que j’ai voulu aider, s’est révélé être la déesse de la Folie. Et comble du troll, elle vient de décider d’habiter dans ma tête.

Sans oublier cette espèce de cauchemar qui a suivi avec bataille de cuisiniers et massacre de policiers sans aucune pitié.

Un soupir m’échappe, j’ai envie de vomir mais ce que je cherche à expulser ne partira pas si facilement, que ce soit la pétasse dans mon crâne ou ma honte. Si on peut parler de honte. Honte-remords-dégoût-trouille-colère serait un mot plus juste. Et encore.

-Hello…. ?
Tiens….quand on parle du loup… Je n’ai même pas envie d’esquisser un mouvement de peur, je crois que je suis trop crevé pour paniquer. Incroyable comme on peut s’habituer vite à une situation. Comme si c’était presque normal d’avoir quelqu’un dans la tête. Vous me direz, ça ne doit pas être si courant que ça…mas il y a des cas.
-Bon… c’est pas la joie, soit. C’est vrai, je suis dans ta tête, désolée…
Sans blague ! Si tu es si navrée, dégage, salope. Tiens…je ne pensais pas devenir si grossier… Il faut croire qu’avoir tuer des hommes change aussi le langage d’un homme. Du moins le mien. J’espère que ce n’est pas permanent.
-Crois moi j’aimerais bien être ailleurs et je ne sais même pas comment j’ai atterri la… Bon après c’est un peu de ta faute ! Fallait pas me tuer !!
Mais bien sûr ! De la mauvaise foi ! Comme si j’avais voulu ! Mon don n’est pas sensé tuer ! Au départ….initialement….il me semblait…Mais tout ça, c’est à cause d’elle ! De cette Mania ! J’espère que tu m’entends !
-Bon, non, c’est aussi de ma faute mais je te jure que je ne te veux pas de mal et que j’ai un moyen de me sortir de la !
Un moyen ? Explique toujours, ça m’intéresserait de savoir ce que tu as en tête, enfin, à l’esprit….bref, ce à quoi tu penses pour nous sortir de ce merdier.
-Ecoute, vois-moi comme un invité de passage ! Le plus tôt tu m’aides à retrouver mon corps et le plus tôt tu es débarrassé de moi ! Bon, petit problème, la mon corps est certainement aux mains de la police mais avec tes pouvoirs on le récupèrera en moins de deux !
Ah oui ! Parce qu’en plus il faudrait que je recommence mon petit numéro de tueur ?! Mais ça va pas ma pauvre fille, fais-toi soigner si c’est possible ou alors va parasiter quelqu’un d’autre ! Je ne tuerai plus. Mais en même temps…elle a dit qu’elle devait récupérer son corps pour me laisser tranquille. Récupérer un cadavre ne doit pas être si ardu que ça…Pas forcément besoin de tuer les policiers. J’espère…Mais qu’est-ce que je raconte ?! C’est carrément Mission Impossible !
Et je ne dis pas que c’est de ta faute si tu l’as abandonné tu vois, je suis sym-pa ! Et ne t’inquiète pas, tuer des gens c’est pas si grave, on s’y fait ! Qui sait, si ça se trouve tu vas finir par aimer ça ! La évidemment c’était plus comme une première cigarette, ça piquait et c’était pas bon ! Et puis si vraiment t’aimes pas, pas besoin de recommencer ! Sauf si t’en as besoin pour récupérer mon corps bien sûr !
Comme si j’allais recommencer de sitôt, jamais de la vie, hors de question. Je ne suis pas un tueur. Comparer ça à une stupide cigarette ! Cette fille ou déesse ou je ne sais quoi est vraiment une psychopathe finie. Evidemment que je ne vais pas recommencer !

Je me laisse glisser le long du mur pour être un peu mieux installé, les jambes tremblantes. Fatigue ou lassitude, mon énervement n’arrive pas à rester constant, c’est plus par jets d’acide en réaction aux paroles idiotes dans ma tête qu’un réel état d’esprit. Si on peut vraiment parler de l’état de mon esprit sans ironiser. Au point où j’en suis, je crois avoir totalement accepté l’idée qu’une déesse de la Folie à la noix se soit installée dans mon cerveau. Et qu’il faille que je retrouve son corps pour la déloger. En fait, une fois la partie téléchargement passée, ce n’est pas si affreux. Juste douloureux puis perturbant. Il va falloir que je réfléchisse à un plan pour trouver le corps de Mania. Histoire que tout ça se termine vite et bien.

J’aurais aimé pouvoir arrêter la conversation ici, juste pouvoir m’allonger entre deux poubelles (le temps m’a appris à ne pas faire mon difficile) et dormir un peu, le temps que mes vêtements sèchent, que j’ai les idées un peu plus claires mais apparemment Mania n’a pas envie de me tendre un peigne pour démêler mes pensées, au contraire. Elle est bavarde en fait. Ça va pas le faire. Le mieux, c’est sans doute de l’ignorer, de la laisser parler en un brouhaha de fond. Sauf que c’est comme essayé d’ignorer une chanson qui nous trotte dans la tête, plus on essaie, plus c’est chiant.

Je ne comprends pas pourquoi tu rejette tes pouvoirs…
Ça m’aurait étonné
ils sont très puissants.
Merci…C’est vrai qu’ils sont cools.
Tu as toujours voulu être dans la lumière non ?
Oui
Au même titre que les « héros » …
Non ! Pas comme cette bande de merdeux en collants !
et bien il y avait un moyen plus évident que de soigner des clodos ! Regarde ou ça t’a amené !
D’où tu te permets de juger espèce de parasite ?! J’ai rien demandé moi ! J’aime ma vie, aussi bancale soit-elle. Et puis…soigner les clodos, c’est déjà ça. Tous ne sont pas des déesses barjos. Il y en a que ça aide et j’aime bien me sentir utile. Menteur
Crois-moi mon vieux, les héros ne sont pas heureux ! Tu as préféré dédié ta vie à te défendre et à réparer quand tu pouvais attaquer et détruire !
Evidemment, je suis quelqu’un de bien moi ! Je suis bien trop manichéen, la vie n’est pas un Disney. Le gentil n’est pas récompensé pour sa bonté ici.
Qui sont les plus satisfaits de leur sort selon toi : les « gentils » qui se défendent et qui passent leur vie à se battre contre quelque chose qu’ils ne peuvent pas arrêter ou les méchants qui ont décidés de l’être et qui ne dépendant que d’eux même ?
Je ne sais pas…tu as une façon de présenter les choses ! En même temps, ce que je cherche, ce n’est pas tant moucher les clodos que la gloire et le fun.
Les uns souffrent pour rien, les autres cherchent le plaisir… en tout cas moi ça fait longtemps que j’ai choisi.
J’avoue que souffrir, ce n’est pas ma came. Je suis pas un saint moi. J’ai déjà assez donné dans le vide.

Je me lève lentement, pensif, alors, où peut bien se trouver la morgue ? Facile ! Il suffit de suivre le lot d'ambulances...


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