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True Detective - Francis
✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
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Ven 4 Nov - 23:29
« Je vais faire tout mon possible. » Assura Matthew à la mère de son client en l'attrapant par l'épaule, alors que celle-ci s'effondrait en larmes à côté de lui. Elle avait de quoi pleurer, évidemment. Son fils unique avait été réembarqué par les gardiens pour le ramener en prison. Et l'affaire ne s'annonçait clairement pas simple pour eux. Le garçon avait été surpris sur les lieux d'un crime, l'arme ayant servi au meurtre dans la main, et assurait pourtant être innocent de ce qu'il s'était passé. Tous les commis d'offices s'étaient cassés les dents dessus, refusant de prendre l'affaire. Il avait fallu que Madame Alvarez vienne le voir, lui, pour le supplier d'y jeter un œil. Il l'avait fait, peu convaincu...

Puis, il avait été voir l'accusé pour avoir sa version des faits, avant d'être saisi par une évidence terrible dans cette situation : son client était innocent. Il s'était juste retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Sauf qu'il n'y avait rien pour le prouver, et quand Matt prit l'affaire en main, la date pour fixer la caution, si caution il y avait, avait déjà été fixé pour le lendemain. Autant dire que l'homme avait consacré tout son temps à la tâche, sans pour autant parvenir à s'en tirer à bon compte. Sa plaidoirie n'avait convaincu personne, notamment parce que l'avocat se sentait totalement désarmé pour l'occasion. Son client ne mentait pas, mais il n'avait aucune arme pour le défendre...

Quittant la salle de justice, l'homme se plongea dans ses pensées en essayant de voir ce qu'il allait pouvoir faire. Un travail énorme s'annonçait, et il savait qu'il pouvait compter sur Foggy. Néanmoins, son meilleur ami n'allait pas manquer de lui mettre le nez dans son pétrin, en lui disant qu'il n'y avait aucune espèce de chance pour que son client en réchappe, et qu'il ferait mieux de négocier avec le procureur une peine allégée. Ça ne pouvait pas convenir. Il ne pouvait pas se contenter de ça. Matt avait pourtant expliqué à Foggy : Comment dormir en laissant un innocent croupir en prison ? Comment pourrait-il seulement se regarder en face après ça ?

Son ami comprenait son désarroi. Néanmoins, il avait argué que l'intuition de Matt n'était peut-être qu'une intuition fausse, et il devait aussi se fier à ça. On ne sauvait pas le monde sous une intuition. Sauf que l'avocat savait une chose : on ne lui avait pas menti. Le jeune Miguel Alvarez ne lui avait dit que la vérité. Un soupir lui échappa alors qu'il continuait à réfléchir, jusqu'à ce que- « Merde ! » Lâcha-t-il en sentant ses dossiers lui échapper. Il y eut une pluie de papier dans le hall du palais de justice, alors que Matthew venait de rentrer dans un homme. Se tournant en le cherchant des yeux, il chercha à se faire pardonner en même temps : « Excusez-moi je ne regardais pas où j'allais... »

Mais les yeux qu'il croisa sur l'instant, il les connaissait. La gêne fit place à un certain soulagement,alors qu'il reconnut immédiatement l'officier Francis Freeman, qui était un bon copain depuis un moment. En public, il n'était pas question de se montrer trop complice, mais l'avocat n'hésita pas à le saluer d'un « Inspecteur Freeman ! » qui trahissait sa satisfaction que ça soit lui et pas un autre. « J'aurais pu plus mal tomber je pense. Encore désolé, je... J'étais dans mes pensées, j'aurais du faire attention. » se justifia-t-il encore une fois avant de se baisser pour rassembler ses feuilles.

« Qu'est-ce qui vous amène ici ? Vous venez témoigner, assister à une affaire, ou  pour soutenir un collègue ? » Demanda Matthew par politesse, pour lui faire également la conversation. « Soutenir », oui. L'homme trouvait le mot plutôt juste dans ce genre de cas. La machine judiciaire était aveugle et particulièrement impressionnante. Tout le monde n'avait pas les épaules pour passer à la barre, et beaucoup pouvait sentir l'écrasante pression que cela pouvait représenter.
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Lun 7 Nov - 10:52





True Detective

Daredevil & Ajax


Lead me to a place to rest my head




Francis s'était réveillé de bonne heure ce jour-là, le réveil avait même sonné après qu'il se soit levé. Le blond l'avait éteint rapidement, d'un poing rageur. Non pas contre l'horaire indiqué, mais plutôt comme un rappel incessant qu'il détestait cet endroit. Son appartement délabré lui rendait l'image qu'il avait de lui-même. Une épave, une carcasse abandonnée à son triste sort et à laquelle personne ne prête attention. Des fois, il se demandait encore ce qu'il foutait ici, jusqu'à ce qu'il se rappelle son salaire de misère qui lui permettait tout juste de s'offrir le luxe d'avoir un toit sur la tête. Sa bonne conscience lui rejetait en pleine face sa dépendance à certaines drogues et il se fustigeait mentalement suite à ses propres sermons. S'il arrêtait de se payer tout un tas de saletés, il aurait de quoi se payer un appartement un peu plus décent, même en sous-location. Mais s'il devait être honnête avec lui-même, sa drogue était la seule chose qui lui permettait de rentrer dans ce taudis sans penser à se suicider au bout de trois secondes. Alors les sermons étaient vite écartés.

Le flic avait à peine passé plus de trois minutes dans la salle de bain, histoire de se débarbouiller un tant soit peu. Il avait enfilé son costard le plus beau, pour ne pas dire le moins sale, et ses chaussures, puis il était sorti de son appartement quelques minutes plus tard, une sacoche pleine de paperasses sous le bras. Il avait filé en vitesse se prendre un café et avait traîné au bureau un moment histoire de finir ses rapports quand l'heure fatidique arriva. Wade l'avait raccompagné à sa voiture en lui souhaitant bonne chance et était reparti aussi vite que Francis. Le blond roula tranquillement jusqu'au palais de justice, sa sacoche juste à côté de lui. Il avait travaillé toute la nuit sur un dossier et avait demandé l'aide de son collègue quelques fois, et à présent il devait reporter les nouveaux éléments qu'il avait pu dégager lors de son analyse. C'était tout bête, mais il préférait directement en parler aux référents du tribunal plutôt qu'un autre ne le fasse. Son patron, qui était déjà au courant, lui avait donné une autorisation et l'inspecteur était alors dans l'obligation de passer au palais de justice pour déposer ses documents.

Arrivé sur place, il entra dans les locaux et admira encore la beauté froide et stricte du lieu. Tout ici inspirait la droiture et Francis ne se sentait pas à sa place. Heureusement qu'il ne venait pas ici tous les jours... Il se présenta à l'accueil et contourna ensuite le hall, sachant directement où aller. Sur le chemin, il croisa quelques personnes, et au passage de l'une d'elle, il détourna les yeux, la suivant du regard lorsqu'il percuta un autre individu, faisant tomber sa sacoche.

« Merde !
- Oh bordel!
- Excusez-moi je ne regardais pas où j'allais... »

Francis s'était retourné à l'entente de l'injure. Il avait reconnu la voix de la personne avant même de se retourner, il la reconnaissait entre mille. Il se baissa pour reprendre sa sacoche et offrit son plus beau sourire quand l'autre le reconnu également, semblant soulagé de le voir.

« Inspecteur Freeman ! J'aurais pu plus mal tomber je pense. Encore désolé, je... J'étais dans mes pensées, j'aurais du faire attention, justifia l'avocat en face de lui, se baissant pour récupérer ses feuilles.
- Ce n'est rien Maître Murdock, je ne regardai pas non plus où j'allais... Il y a tellement de distractions humaines qui passent par là, exagéra-t-il en riant. Je m'excuse aussi, et puis ce n'est pas bien grave après tout. Enfin, j'espère, ce n'étaient pas des documents trop sensibles quand même ? Je m'en voudrai de les avoir heurtés. »

Il avait le ton léger malgré l'endroit où il se trouvait. Il connaissait bien Matthew, en dehors des affaires ils s'entendaient bien, mais quand ils travaillaient sur une même affaire, ils restaient strictement professionnels et s'appelaient par leurs titres. Cependant, Francis aimait beaucoup taquiner tout le monde, et il n'avait pas pu s'empêcher de plaisanter avec Matthew. Malgré tout, le professionnalisme revenait tout de même au galop.

« Qu'est-ce qui vous amène ici ? Vous venez témoigner, assister à une affaire, ou pour soutenir un collègue ?
- Oh, je suis juste venu déposer un dossier pour une enquête. On a eu de nouveaux indices au poste, du coup je viens juste faire la mise à jour personnellement, expliqua-t-il en tapotant sa sacoche. Je n'aime pas trop transférer les dossiers via internet, on ne sait jamais si quelqu'un d'autre arrive à y accéder. M'enfin, vous me direz que c'est pareil dans la salle des archives, si personne ne surveille, tout le monde peut y accéder... »

Sentant qu'il allait déblatérer encore un moment s'il ne s'arrêtait pas tout de suite, Francis se racla la gorge et secoua ses mains devant lui, comme pour stopper physiquement ses paroles d'attaquer l'avocat.

« Je ne disais pas cela pour vous offenser, si jamais vous y avez pensé, je m'en excuse, bredouilla-t-il. Et vous alors, vous travaillez ici, mais vous avez quelque chose de particulier en ce moment ? »

Cela faisait un moment qu'ils ne s'étaient plus vus, et Francis se disait que c'était toujours sympa de passer un peu de temps avec lui, même si les documents qu'il avait allaient se faire désirer et devoir attendre un peu avant d'être remis en mains propres. Au pire, je ne suis plus à ça près...




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Lun 7 Nov - 15:03
Matthew eut un rire amusé. Distractions humaines ? Il se retourna, et vit la silhouette d'une jeune femme s'éclipsant au bout du hall pour prendre les escaliers. Revenant vers Francis, il ne perdit pas son sourire : Oui, il comprenait. Les excuses tombèrent peu après, et l'avocat lui fit un geste de la main pour lui dire que ce n'était pas grave. Son dossier était en désordre complet, Karen allait probablement lui arracher la tête lorsqu'il reviendrait au cabinet avec les papiers dans le mauvais ordre et sens, mais ça n'importait que peu.

« Une affaire pénible. » lui déclara-t-il. Pénible pas parce qu'elle était ennuyeuse, mais parce qu'émotionnellement, c'était rude pour un homme de conviction et d'instinct comme Matthew. Il eut toutes les peines du monde à cacher la frustration qu'il ressentait. Il sortait à peine d'une séance musclée, qui avait mis ses nerfs à rudes épreuves. Pour un avocat comme lui, essuyer un échec comme celui-ci, c'était vraiment agaçant. Il prenait ça comme un uppercut en pleine mâchoire, le genre qui vous laisse KO à même le ring. « Mais j'en viendrais à bout. »

Il n'avait de toute façon pas le choix. Il n'entendait pas qu'il en soit autrement. Du fait qu'il soit têtu comme une mule, ça aidait pas mal. Francis le tira de ses pensées, et Matt éclata de rire. Non, il ne prenait pas mal son opinion à ce sujet, il était même plutôt du même avis. Il comprenait en tout cas ce qu'il disait. « Vous êtes un enquêteur, vous avez eu le temps de vous faire une idée de comment vous voulez que soit gérer vos affaires et vos indices. » chacun ses méthodes et ses préférences, il ne jugerait jamais ça, tant que le travail était bien fait.

Ceci étant dit, la curiosité de l'homme lui arracha un nouveau rire. Ce qui l'amenait ici ? Le travail. Mais plus encore, la question de Francis lui faisait entendre une chose, une évidence dont il se rendit compte sur l'instant : « Vous n'êtes jamais venus à notre cabinet, n'est-ce pas ? » Il eut un sourire en coin : « Parce que si c'était le cas, vous ne me demanderiez pas ça ! » Quelque chose de particulier, oui. « Nous sommes noyés sous les dossiers, et la plupart vienne de chez vous... »

De la police, en tout cas. Vu qu'ils étaient pas mal commis d'office, qu'ils défendaient autant des criminels que des petits délinquants, qu'ils prenaient le partie de coupable comme de victimes. Ceci étant dit, Matthew préférait toujours plaider pour les victimes, c'était plus simple de se montrer sensible à leurs causes. « Foggy me supplie d'arrêter d'en prendre, mon associé va finir fou je pense. » Ils ne partaient tous deux que très tard du cabinet, quand ils arrivaient à bout de la paperasse.

L'idée d'installer des canapés dans le cabinet leurs avait frôler l'esprit. Plus d'une fois. Et puis, ils s'étaient dit qu'il faudrait ensuite des douches, des dressings, éventuellement des consoles de jeux. Et ils n'en avaient pas les moyens, déjà que la machine à café avait coûté très cher. « Vous n'en avez pas pour longtemps. » Fit-il en montrant le dossier que Francis avait dans sa sacoche. C'était une affirmation comme une autre, en tout cas, celle d'un homme qui avait l'habitude. « Permettez moi de vous aider, ça ira même plus vite si je suis là. »

Et le sourire qui vit fut même assez univoque. Francis comprenait immédiatement où il voulait en venir. Au moins, l'avocat ne s'en cachait pas : Il aimait autant rendre service qu'en recevoir. « Allons prendre une bière ensuite, si ça vous dit et que vous n'avez rien d'autre à faire. » Puis, il présenta son propre dossier en désordre, avant de rajouter avec un air avenant : « J'aurais probablement besoin d'un avis éclairé sur... Mon affaire pénible, si vous êtes d'accord. »
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Ven 11 Nov - 11:42





True Detective

Daredevil & Ajax



I'm on the edge of reality



« Une affaire pénible, mais j'en viendrais à bout. »

Francis hocha la tête, certain que l'avocat saura faire le nécessaire. Il ne savait pas exactement comment travaillait Murdock, mais il était sûr que celui-ci savait s'y prendre, aux vues des résultats qu'il obtenait à la fin des verdicts établis par le juge. Au fond, il appréciait bien l'avocat et il ne pouvait qu'être satisfait si ce dernier parvenait à ses fins. Comme pour lui, lorsqu'il bossait sur une enquête, il avait son pattern et arrivait à faire son boulot malgré les embûches, alors après tout, ça devait être pareil pour tout le monde.

« Vous êtes un enquêteur, vous avez eu le temps de vous faire une idée de comment vous voulez gérer vos affaires et vos indices. »

Voilà, exactement ce à quoi Francis pensait. Murdock devenait un devin ou un liseur de pensées maintenant ? Il rigola à sa question stupide. Bien sûr que non il n'était pas devin. Sinon il serait vraiment dans la merde. Le blond hocha la tête encore une fois, montrant bien son accord à l'avocat sur son propos. En effet, chacun travaillait comme il le souhaitait, dans la mesure du légal bien évidemment, pour arriver à ses fins. Et ici, pour être honnête il ne savait pas comment fonctionnait la structure. En dehors des moments où il allait témoigner ou assister à un procès, il ne savait pas exactement comment tout se ficelait, il n'avait aucune idée de qui se trouvait entre ces murs, en dehors du juge, des jurés, et de quelques avocats. Bien sûr, il savait où trouver le bureau pour déposer les indices, mais après... Il se perdrait s'il était tout seul dans la grande bâtisse. Et à en juger par l'air amusé de Matthew, celui-ci avait très bien deviné l'état d'esprit du flic.

« Vous n'êtes jamais venus à notre cabinet, n'est-ce pas ? Pare que si c'était le cas, vous ne me demanderiez pas ça !
- Non.. Enfin si ! Juste pour déposer des dossiers. A vrai dire je ne connais que le système au poste de police, ici.. J'ai l'impression que ça fonctionne un peu différemment, du coup je dois dire que je suis perdu, confessa-t-il. »

Il se sentait un peu gêné d'avouer cela à l'avocat. C'était vrai qu'il n'avait aucune idée de tout ça, mais il aurait très bien pu le cacher si Matthew ne l'avait pas percé à jour. Et voilà qu'il confessait encore une faiblesse ; un manque de connaissance certain.

« Nous sommes noyés sous les dossiers, et la plupart vienne de chez vous... Foggy me supplie d'arrêter d'en prendre, mon associé va finir fou je pense.
- Avec tout les cas qu'on retrouve, je ne peux que croire votre associé, plaisanta tout de même l'inspecteur. »

Déjà que lui et Wade avaient des soucis avec leur rapports quotidiens.. Alors les dossiers il n'osait pas imaginer la quantité de feuilles et de paperasses que les deux associés devaient remplir à chaque enquête. Matthew le tira doucement de ses pensées en lui désignant sa sacoche et Francis posa son regard sur lui.

« Vous n'en avez pas pour longtemps.
- En effet.
- Permettez-moi de vous aider, ça ira même plus vite si je suis là.
- Oh, avec plaisir ! Je me perdrai tout seul ici, sourit le flic. »

Francis avança dans les couloirs du palais de justice, Matthew à ses côtés, son dossier rangé à la va-vite après sa chute. Ce dernier s'arrêta un instant et se tourna vers le flic qui l'observa. Il avait l'air d'avoir une idée derrière la tête.

«  Allons prendre une bière ensuite, si ça vous dit et que n'avez rien d'autre à faire.
- Ca me tente bien ! Je n'ai rien de particulier à faire aujourd'hui de toute façon.
- J'aurais probablement besoin d'un avis éclairé sur... Mon affaire pénible, si vous êtes d'accord.
- Il n'y a pas de problème. Vous m'accompagnez bien jusqu'à la salle des archives, alors je peux bien vous donner un coup de main. »

Il sourit en direction de l'avocat et déambula encore une fois dans les couloirs. Au bout d'un moment, ils finirent par arriver à la salle des archives et Francis salua la personne qui s'y trouvait. Matthew s'avança également et le flic ouvrit sa sacoche pour y prendre son dossier qu'il tendit à l'individu.

« Tenez, les nouvelles informations concernant le dossier de Mr Raddamck. Ce n'est pas grand chose, du coup le boss a souhaité que ça aille directement aux archives. De toute façon, celui qui s'occupe de lui sera tenu informé et pourra venir chercher le dossier, rassura Francis en signant l'avis de déposition. Bonne journée ! »

Et il s'écarta, invitant Matthew à se diriger vers la sortie, et il le suivit. Il jeta un coup d'oeil au dossier en vrac que l'avocat tenait et se sentit un peu mal de l'avoir bousculé. Il avait l'image d'un Matthew très organisé et très strict, et le voir avec ses papiers en désordre lui pinçait un peu le cœur. Chose très rare, mais aujourd'hui, Francis semblait plus sensible que d'habitude aux événements.

« Si vous voulez, je peux même vous ranger votre dossier, il me fait vraiment de la peine à voir, tout éparpillé comme ça. »




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Ven 11 Nov - 19:52
Retrouver la route jusqu'à la salle d'archive ne fut pas bien long pour Matthew. Il fallait dire qu'il connaissait l'endroit comme le fond de sa poche, vu comment il le fréquentait avec assiduité. Foggy et lui y passaient de longues périodes, partageant leurs temps entre le bureau, le palais de justice, et de temps à autre, leurs appartements. C'était sans parler de Jennifer, qui faisait à peu près la même chose qu'eux, sans jamais s'en plaindre. Rêvaient-ils d'une autre vie ? Pas Matt. Il était épanoui dans cette manière d'être, épanoui parce qu'il défendait des valeurs qui valaient le détour. Comme il l'avait dit à Elektra lors de leur déjeuner en tête à tête, il ne se voyait pas faire autre chose de ses dix doigts.

De toute façon, il n'était bon qu'à ça. Réfléchir, parler, défendre. Et boxer aussi, parfois. Esquissant un sourire, il laissa le policier déposer ses preuves comme convenu. Ce n'était qu'une histoire de minutes avant qu'il ne revienne vers lui. Matthew était resté en retrait, regardant d'un œil attentif que l'archiviste gère correctement la chose. De toute façon, Francis devait en avoir aussi l'habitude, il n'était plus un agent en formation, mais un enquêteur aguerri. Après que les signatures aient été faite, l'homme revint vers lui, et l'avocat le seconda à la sortie de la pièce, le talonnant de près.

Ses yeux se portèrent à son dossier qu'il avait toujours sous le bras, après la proposition de Francis de le ranger. Air sérieux, Matt rétorqua simplement : « Non... » Ils gagnèrent l'extérieur assez rapidement, le temps de perdre les politesses de vigueur dans un endroit comme celui-ci, et de rajouter sur le ton de la plaisanterie : « Par contre, si tu veux faire face à Karen pour essuyer la tempête à ma place, je suis pas contre ! » Il rigola de plus belle, sachant pertinemment que la petite blonde allait lui faire une scène mémorable à son retour. Il voyait parfaitement son petit air courroucé tenter de faire son office et les remarques qu'elle allait lui faire.

Quoi que sur l'instant, il se disait même que sa secrétaire n'oserait jamais passer ses nerfs sur Francis. Ils ne se connaissaient pas assez pour ça de toute façon, et d'autres parts, il était plus impressionnant que lui. Matt n'était pourtant pas en reste, mais il fallait dire que Karen avait l'habitude de son air de chiot battu, ou du fait qu'il ne s'énervait jamais contre elle, même lorsqu'elle s'emportait. L'avocat était d'une patience et d'un calme rare, nécessaire dans son métier. « Suis-moi, je vais te montrer notre QG avec Foggy. » fit-il en prenant les devants.

Ils arrivèrent rapidement au bar en question. A quelques rues du palais de justice, à l'angle d'un immeuble massif, le bar de Josie tenait place. Vitre un peu crasseuse, oui, l'endroit n'était pas des mieux fréquentés non plus. Mais Matt s'expliqua très vite : « Quand on a débuté, on a permis à Josie d'éviter des emmerdes avec des banques. Depuis, on boit à l'oeil ici. Par contre, ne prends pas d'eau. » L'avertit-il tout à fait fermement, avant de lui ouvrir la porte et de faire un grand sourire à la tenancière : « Josie ! » Elle ne manqua pas de lui esquisser pour sa part un sourire en coin, sur son visage un peu bouffi par l'alcool « Matt. Ça fait longtemps. » La voix de la femme était grave, un peu enrouée, signe que la cigarette était un de ses pêchés mignons.

« Comme d'habitude ? » Fit-elle en sortant de son bar une bouteille de liqueur pendant que Matt secouait la tête. « Peut-être pas tout de suite. On va commencer par une bière si tu veux bien. » Elle hocha la tête, alors que les hommes purent prendre place. Parquet au sol, murs recouverts de lambris et de cadres photos, Matt fit racler sa chaise sur le bois, venant se poser sur le petit coussin un peu poussiéreux en esquissant un sourire. Il mit le dossier à côté, tentant d'y remettre un peu d'ordre. Peine perdu. Karen allait lui arracher la tête de toute façon.
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Mar 15 Nov - 16:57






True Detective

Daredevil & Ajax



So many times my dream's collapse



La peine de Francis ne fût pas rassurée lorsque l'avocat lui affirma qu'il n'avait pas besoin de lui pour ranger son dossier. La réponse était un peu hésitante selon Francis, comme si la demande avait été complètement inattendue et la réponse tout autant. Mais cela n'aurait pas dérangé le flic, malgré ce qu'on pouvait penser, il aimait bien que tout soit bien rangé et rendre service. Cela dit, il allait en rendre un pas plus tard que tout à l'heure, alors autant ne pas trop forcer.

« Par contre, si tu veux faire face à Karen pour essuyer la tempête à ma place, je suis pas contre ! Avait rigolé l'avocat.»

Francis s'était alors retourné vers lui, complètement désabusé. Jusqu'à ce qu'il entende le bruit du vent et les talons claquer sur les pavés. Ils étaient dehors, ils avaient laissés la formalité au palais de justice. Ils n'étaient plus que deux camarades, plaisantant l'un et l'autre sur leurs situations. Francis posa son regard sur Matthew et lui sourit en lâchant un petit rire.

« Non merci, les colères je passe. J'en ai déjà bien assez au poste. »

Rien que l'idée de se faire passer un savon encore une fois par le chef de brigade donnait des frissons à Francis. Il n'aimait pas qu'on lui dise quoi faire ou qu'on lui rabâche ses erreurs en pleine face, mais au sein de la police, il n'y avait que ça. Même s'il avait sa propre méthode, il devait tout de même se plier à d'autres. C'était assez dur pour lui, mais au fond, tant qu'il pouvait laisser l'adrénaline couler en lui lors des courses poursuites avec les brigands, ça en valait la peine.

« Alors, tu voulais pas prendre un verre toi ? Demanda-t-il pour changer de sujet.
- Suis-moi, je vais te montrer notre QG avec Foggy. »

Matthew pris les devants et dirigea Francis dans les rues de la ville. Ils en avaient passées quelques une et en environ dix minutes, ils se trouvaient devant un bar aux vitres sales, sans doute pas très bien côté, ce qui intrigua légèrement le flic. S'il avait été seul, cela ne l'aurait pas perturbé, mais un homme de la tranche de Matthew devant cette enseigne était un tableau des plus déroutant. Ce dernier semblait avoir lu dans ses pensées, et s'était alors justifié à l'inspecteur.

« Quand on a débuté, on a permis à Josie d'éviter des emmerdes avec des banques. Depuis, on boit à l'oeil ici. Par contre, ne prends pas d'eau, lança-t-il fermement en ouvrant la porte.
- Tu devrais savoir qu'on ne commande jamais d'eau dans un bar, aussi malfamé soit-il. »

Francis commençait à comprendre. L'avocat avait rendu service et en gâche de remerciement et de dédommagement, la tenancière leur faisait des offres sur les boissons. C'était assez sympa quand même ! Francis hocha de la tête en se promettant de rendre service à un barman du coin pour avoir des bières gratos. Quelle idée de génie ! En rentrant dans le bar, Francis nota l'étrange décoration, mais tout à fait charmante, avec ces photos accrochées aux murs tandis que Matthew saluait la tenancière. Francis lui jeta un coup d'oeil afin de l'analyser et reporta ensuite son attention sur les lieux. Peu de gens dans la présente salle, malgré l'heure pourtant propice à l'exaltation des papilles. En explorant la salle, Francis n'entendait plus la conversation entre l'avocat et la tenancière, si bien que quand Matthew fit racler sa chaise sur le bois du parquet, le flic avait sursauté. Il lui avait ensuite fait un micro-sourire et l'avait rejoint à sa table. Un peu de poussière s'était échappée du coussin mais le blond n'en avait pas tenu rigueur, se concentrant d'avantage sur le dossier que Matthew tentait de trier. L'air dépité de l'avocat finit par avoir raison du flic.

« Tu es sûr que tu n'as pas besoin d'aide pour le ranger ? Tu m'as l'air vraiment à bout avec ce dossier. »

Les bières finirent par arriver à leur table et Francis remercia la tenancière d'un hochement de tête. Il pris la bouteille en verre dans sa main et trinqua avec l'avocat avant d'en prendre une gorgée, savourant la texture et la fraîcheur dans son palais.

« Alors, dis-moi en quoi je pourrai t'aider pour ton affaire, ça a l'air compliqué pour que tu sois dans cet état. »




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Mar 22 Nov - 11:55
« Sincèrement ? » Demanda-t-il en relevant les yeux vers Francis. Oui « dans cet état », c'était suffisamment vague et à la fois très juste le concernant. A chaque fois qu'il plongeait le nez dans ce dossier, même pour ranger les documents, Matthew avait l'impression de sentir ses poumons glisser dans sa cage thoracique et lui couper le souffle. Parce qu'il avait cette intime et profonde conviction que ça n'était pas ça, la vérité. Et parce qu'il n'arrivait pas à passer derrière les évidences pour trouver ce qui relevait de cette vérité. « Tiens, je te laisse voir. »

Il fit glisser le dossier jusqu'à lui, ouvert, pour qu'il puisse tout voir. Le rapport de police décrivant la scène : Monsieur Alvarez, les mains couvertes du sang de la victime, ses empreintes sur le couteau ayant servi à l'égorgé, présumé coupable de ce crime pour le moins ignoble. Le mobile ? Miguel travaillait pour la victime, qui était un patron arriviste et radin, ne déclarant pas ses employés en s'en mettant plein les poches au passage. L'argent serait le motif de ce meurtre, qu'on doublait avec un ego froissé.

C'était terriblement bête aux yeux de Matt. On ne tuait pas pour ça. Et Miguel avait été élevé de telle manière qu'il le savait : Quand quelqu'un ne nous respectait pas, on tirait sa révérence et on s'en allait pour trouver mieux ailleurs. C'était ce qu'il avait expliqué à son avocat avec des yeux rougis à la fois par la fatigue et la peur lors de leur première et seule entrevue. Le jeune homme était revenu ce soir-là seulement pour récupérer un manteau qu'il avait laissé à son ancien job pour ensuite partir définitivement. Et il avait trouvé le cadavre de son ex-employeur.

« Je suis convaincu, profondément convaincu, que mon client n'a rien fait. » précisa-t-il quand Francis était venu au bout de sa lecture en diagonale. Toutes les apparences étaient contre eux, mais aux yeux de Matthew, ce n'était que des apparences. Ça ne pouvait pas être si simple, si bête, parce que même si Miguel avait un tempérament assez chaud et un casier d'adolescent pour des petits vols, il tentait de se racheter une conduite : « Je ne dis pas que c'est un gentil garçon, un enfant de chœur, mais que là, pour le coup, c'est pas du tout son genre. »

Un soupir lui échappa alors qu'il récupérait sa bière, remerciant Josie d'un signe de la tête. Posant son poing contre sa tempe, il joua nerveusement avec sa bouteille en attendant le diagnostique de l'expert. Même s'il avait parfaitement conscience que la réponse serait probablement celle qu'il ne voulait pas entendre : ça n'allait pas être facile. « Alors bon, il a été pris sur le fait, sur les lieux, et tout porte à croire que c'est lui... » Râla Matthew en se renfrognant un peu, chose que Francis n'avait probablement du jamais voir, vu comment se tenait d'ordinaire l'avocat en public : « Je dois amener la preuve qu'il est innocent, mais je n'en ai aucune. »

ça l'embêtait d'être coincé. Foggy disait de lui qu'il était compétent. Pour être sortie premier de sa promo à l’université, il était plus que ça. Parfois, un peu virtuose. Et probablement assez fou pour accepter de se casser les dents là-dessus. « Je n'ai aucune piste pour le défendre, il n'y a même pas de doutes à avoir,... La seule solution que j'ai pour l'innocente, c'est de trouver le vrai coupable. » Souffla l'homme avant de prendre une gorgée de sa bière : « Mais je suis avocat, moi, pas enquêteur. » Rétorqua-t-il comme si ça n'était pas déjà assez évident.

« Je m'en voudrais affreusement d'envoyer quelqu'un qui n'a rien fait en prison et de ne rien pouvoir y faire. Même si je tente tout ce que j'ai à disposition... Mais j'ai l'air d'être le seul à croire mon client, à penser qu'il était au mauvais endroit au mauvais moment... » Répondit-il en attrapant une photo du bout des doigts, pour la regarder. Une photo de la scène de crime, avec la victime sur le sol, allongée et baignant encore dans son sang. « Avec sa mère, évidemment... » Oui parce que les mamans ne pouvaient pas croire qu'elles avaient enfanté un bébé capable de tuer étant adulte. Il soupira, et regarda sa bouteille en verre avant de rajouter : « Je crois qu'une seule bière ne suffira jamais. »
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Lun 28 Nov - 12:12





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I'm begging for the answers



« Sincèrement ? Tiens je te laisse voir.»

L'air un tant soit peu dépassé et dépité de son ami lui laissa un goût amer en bouche, si bien que quand Matthew lui tendit le dossier, Francis déglutit difficilement. Il doutait pouvoir faire quoique ce soit pour l'avocat, il n'était qu'un simple inspecteur, certes il enquêtait, mais si Matthew avait déjà tous les éléments, il ne pouvait pas trop faire quelque chose en plus. Mais en soi, ça n'empêchait pas qu'il pouvait tout de même jeter un coup d’œil au dossier. Si ça se trouve, quelque chose aurait échappé à des yeux entraînés, et pas à ceux d'un individu qui n'avait aucun rapport avec l'affaire. Francis regarda donc le dossier tendu, il le prit entre ses doigts, effleurant les quelques photos du bout de la pulpe. Il vit le rapport balistique de l'enquête, l'arme du crime ainsi que des empreintes du tueur. Ou supposé tueur. Tout semblait cohérent, du coup ce n'était pas un soucis sur l'élaboration du crime. Et si Matthew en était là, avec lui, ce n'était pas pour avoir son avis sur cet aspect. Il soupira légèrement et se concentra ensuite sur le rapport de police. Au fil de sa lecture, tout commençait à se mettre en place dans son esprit. L'homme semblait avoir tué son patron, pour une histoire d'argent. Bon, le patron pas très net et réglo, tout le monde connaissait ça, mais de là à le tuer... Cependant, chacun avait sa propre limite et beaucoup l'avaient déjà dépassée, cela n'aurait donc pas étonné Francis que l'homme ait réellement commis cet acte.

« Je suis convaincu, profondément convaincu, que mon client n'a rien fait. Je ne dis pas que c'est un gentil garçon, un enfant de chœur, mais que là, pour le coup, c'est pas du tout son genre.
- Pour l'instant toutes les preuves sont contre lui... Je me doute bien que ça ne doit pas être pour m'entendre dire cela que tu m'as proposé de venir, bredouilla Francis en levant les yeux du dossier.
- Alors bon, il a été pris sur le fait, sur les lieux, et tout porte à croire que c'est lui..., râla l'avocat.
- Pour le moment, mais ça ne veut pas forcément dire qu'il est fautif, lui souffla l'inspecteur.
- Je dois ramener la preuve qu'il est innocent, mais je n'en ai aucune. »

Une sorte de colère sourde bouillonnait au fond de Matthew et Francis pouvait la sentir. Déjà qu'il ne l'avait jamais entendu s'énerver, aujourd'hui était une nouvelle ! Au fond, le détective comprenait. Ce n'était pas facile quand on avait toutes les preuves contre soi, et même si d'habitude Francis faisait confiance aux rapports, il ne pouvait s'empêcher de croire Matthew. Ça semblait un peu trop facile à son goût, et Francis n'aimait pas quand il n'y avait pas un peu de difficulté.

« Tu n'as vraiment aucune preuve pour l'innocenter ?
- Je n'ai aucune piste pour le défendre, il n'y a même pas de doutes à avoir,.... La seule solution que j'ai pour l'innocenter, c'est de trouver le vrai coupable, souffla Matthew en prenant une gorgée de sa bière. Mais je suis avocat, moi, pas enquêteur.
- J'ai compris le message Matt', ricana Francis. Je dois pouvoir faire quelques recherches, mais ça va me prendre au moins la journée.
- Je m'en voudrais affreusement d'envoyer quelqu'un qui n'a rien fait en prison et de ne rien pouvoir y faire. Même si je tente tout ce que j'ai à disposition.... Mais j'ai l'air d'être le seul à croire mon client, à penser qu'il était au mauvais endroit au mauvais moment... Avec sa mère, évidemment... admit-il.
- Hm, c'est l'empathie des avocats ça ? M'enfin, je comprends, ça m'embête un peu quand j'envoie quelqu'un au trou alors qu'il n'a rien fait. Déjà, ça bafoue ton grade, et ensuite tu en prends pour ta pomme, déclara Francis en replongeant son regard dans le dossier, sirotant sa bière. »

L'inspecteur se concentra. Il relu le dossier, le rapport avec acharnement et regarda à nouveau les photos. C'était vraiment bien ficelé, même trop pour paraître normal. Il pinça ses lèvres et se gratta la tempe. Tout ceci pourrait sembler comme une mise en scène. Francis ne connaissait bien sûr pas tous les détails, mais il s'imaginait quelques trucs et commençait à comprendre que le suspect s'était fait entourloupé. Quelqu'un avait joué de lui, mais qui ?

« Ça ne va pas être aussi facile on dirait... admit-il.
- Je crois qu'une seule bière ne suffira jamais, soupira l'avocat.
- Ça, c'est sûr ! Il nous faudrait une thermos à ce train-là, rigola Francis. Ecoute, ce que je peux te proposer, c'est que je te fais quelques hypothèses là, à chaud, et quand on aura fini de parler, j'irai faire un tour au poste. J'imagine qu'une discussion avec celui qui a écrit le rapport ne ferait pas de mal. Et je pourrai aussi aller voir dans la salle des archives, regarder son casier et faire mes propres recherches. Et l'analyste pourrait sûrement m'en dire plus sur les empreintes. »

Il prit une gorgée de sa bière et regarda Matthew. Il ne savait pour quelles raisons l'avocat s'était mis en tête d'innocenter le suspect – à part pour l'argent, mais quand on connaissait la flamme qui animait l'avocat, on comprenait que ce n'était pas pour cette raison-, mais il avait confiance en lui. Maintenant, ils n'étaient pas ennemis ou adversaires sur une enquête. Ils étaient ensemble, ils étaient camarades, soudés, accoudés jusqu'au bout. Et cela remplissait de joie notre petit Francis.

« Je vais t'aider, d'accord ? Je suis avec toi sur ce coup-là. On va l'innocenter ton gars, je te le promets. »

Francis avait posé sa main sur le bras de l'avocat, pour le soutenir et lui montrer qu'il était là pour lui. Il était là pour son ami, il était là pour celui qui avait besoin de lui. Et il le serait toujours.




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Dim 4 Déc - 13:58
« Désolé Francis, je... » Matthew pouffa en essayant de se reprendre. Heureusement que son ami avait plus les pieds sur terre que lui à l'instant. Heureusement aussi qu'il ne le prenait pas personnellement. Il savait qu'une aigreur mal dirigée pouvait faire des dégâts dans une amitié, mais l'homme qu'il avait en face de lui était trop mature et trop professionnel pour ne pas le comprendre. Oui, Matthew était fatigué, en plus d'être agacé. Mais par-dessus tout, il n'aimait pas les injustices, et il ne trouverait certainement pas le sommeil s'il s'avérait que son client finisse les quinze années à venir derrière les barreaux d'une prison. « Je m'énerve pour rien, je devrais garder mon calme. » Ajouta-t-il en baissant la tête, se sentant comme un gosse pris sur le fait.

C'était peut-être un peu le cas, au fond. Son caractère ressortait au moment où il se sentait le plus faible. Et là... Là, c'était un peu le cas. Il avait l'impression d'être impuissant et désarmé, et il savait qu'il aurait beaucoup de mal à voir son procès se rendre droit dans un mur s'il n'avait pas donné le maximum pour aider son client. Alors certes, ce dernier n'était pas blanc comme neige, et il avait des antécédents de violence, notamment au sein de ce bar où il avait bousculé un client un peu trop audacieux avec une autre serveuse, et des erreurs de jeunesse avec un casier juvénile. Les erreurs arrivaient, mais elles étaient fatales lorsqu'on se créait une réputation qui un jour ou l'autre causerait forcément du tort...

« Si tu peux m'aider là-dessus, ça serait... Génial. » Souffla Matthew avec un sourire, remerciant Francis du regard. « Je te cache pas que ça m'aiderait à y voir plus clair. » Notamment sur sa proposition de lui donner des pistes à chaud. L'avocat sortit de sa veste un petit calepin, qu'il posa sur la table. Attrapant un stylo, elle appuya sur la pression pour en sortir la mine, se tenant prêt à écrire ce que son collègue enquêteur pourrait lui donner. Il savait qu'instiller un doute ne serait pas suffisant auprès du jury. Il allait devoir abattre un travail monstrueux juste pour cet homme.

Mais avant ça, quelque chose le tracassait. Matthew ne pouvait pas dire qu'il n'était pas content d'avoir le soutien de Francis, ça comptait pour lui. Par au-delà de ça, il ne voulait pas que son ami se mette dans une position fâcheuse vis à vis de sa hiérarchie, ou de ses collègues, pour lui venir en aide : « Tu sais, ça va être un travail d'enquête qui collera pas trop avec ton emploi du temps. Puis je suis pas persuadé que tes collègues soient très chauds pour que tu révises leurs boulots. » ça arrivait très souvent, il y avait déjà assisté. « Je veux pas que tu risques de te faire des ennemis au sein de ton propre boulot pour m'aider, hein. Ça serait un peu trop te demander. »

Esquissant un sourire désolé, il reprit aussitôt : « Si a un moment, tu ne veux plus, ou tu ne peux plus m'aider, je le comprendrais parfaitement. Et ça n'affectera pas nos relations. » Précisa-t-il. Car l'avocat pouvait bien être un homme borné, et plutôt têtu, il comprenait parfaitement les obligations que pouvaient avoir les autres. Tout ne pouvait pas tourner autour de lui, et ce n'était pas ce qu'il demandait de toute façon. Il se contenta d'un sourire, et vis-à-vis de la remarque sur le thermos de Francis, fit signe à Josie de leurs amener deux cafés également. Ils allaient en avoir besoin. « Je t'écoute, par contre. Si tu as des idées qui te viennent, je pourrais plancher dessus sans me faire prier. »

Parce que si l'idée du piège, ou du coup monté, lui semblait viable, il fallait encore le prouver. Pour l'instant, les éléments étaient contre son client, et tendaient à prouver qu'il avait bien commis le crime. La véritable investigation pouvait débuter, avec une question qui lui brûlait les lèvres, et qui n'avait pas encore trouvé de réponse : A qui profitait le crime ? Car celui qu'il représentait avait une raison de ne pas tuer : Mort, son patron, la victime, n'aurait jamais pu lui rembourser son du. C'était donc parfaitement contre productif, voire absurde, de le liquider pour si peu.
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Ven 9 Déc - 16:15





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« Désolé Francis, je... Je m'énerve pour rien, je devrais garder mon calme, souffla-t-il en baissant la tête.
- T'inquiètes pas va, je comprends. Faut bien que ça sorte à un moment, lui sourit Francis. »

De là où Francis se trouvait, et même s'il ne connaissait pas l'avocat au plus profond de son âme, il pouvait sentir les ressentis de son ami. Il comprenait l'empathie de Matthew et aussi, il pouvait complètement s'imaginer être dans la même situation à sa place. Enfin, pas tout à fait pareil, puisque lui était un flic et Matthew un avocat, mais quand même. Envoyer quelqu'un au trou quand on savait que ce n'était pas lui le fautif, c'était vraiment dérangeant comme sensation. Un truc qui collait à la peau et qui rappelait sans cesse les échecs commis. Au contraire des cicatrices qui rappelaient une bataille remportée, cette sensation ne rappelait que des mauvaises choses, et ne faisait ressurgir que les mauvais sentiments. Francis détestait ça à vrai dire. Il comprenait la justice, mais parfois, elle-même était corrompue, déjà par le simple fait qu'elle était malléable à chaque individu. Alors pourquoi cet homme innocent n'y avait pas droit, à la justice ? Une bonne justice ? Francis se retint de grincer les dents. Si lui se trouvait dans cet état actuellement, Matthew devait être encore pire que lui. Et l'inspecteur se doutait qu'il avait besoin de lui, sur l'affaire, mais aussi pour le calmer un tant soi peu en le rassurant et en l'aidant du mieux possible.

« Si tu peux m'aider là-dessus, ça serait... Génial, souffla Matthew avec un petit sourire. Je te cache pas que ça m'aiderait à y voir plus clair.
- Il faut bien l'avis de personnes externes parfois, lui proposa le blond, hochant la tête en le voyant sortir un calepin et un stylo. »

Francis s'éclaircit la gorge, prêt à lui présenter ces hypothèses, lorsqu'il fût coupé en pleine action. Matthew venait d'arborer un air inquiet sur le visage, soucieux.

« Tu sais, ça va être un travail d'enquête qui collera pas trop avec ton emploi du temps. Puis je suis pas persuadé que tes collègues soient très chauds pour que tu révises leurs boulots. Je veux pas que tu risques de te faire des ennemis au sein de ton propre boulot pour m'aider, hein. Ça serait un peu trop te demander, soupira-t-il. Si a un moment tu ne veux plus, ou tu ne peux plus m'aider, je le comprendrais parfaitement. Et ça n'affectera pas nos relations.
- Pour ta gouverne, tu as tes méthodes et j'ai les miennes. Les enquêtes c'est mon boulot H24. J'observe sans relâche, et j'analyse tout ce qu'il y a autour de moi. Bon, peut-être pas quand je suis bourré, mais ce n'est pas le cas maintenant, ricana-t-il. Il prit une gorgée de sa bière et reposa sa bouteille tranquillement, pinçant les lèvres. Ça arrive de revisiter le boulot des collègues, surtout lorsqu'une enquête est rouverte, c'est plus... C'est plus sûr qu'un autre flic travaille sur le cas que l'ancien qui a foiré. »

C'était tout à fait logique pour Francis, même lui filerait ses rapports à ses collègues s'ils ont besoin d'y jeter un coup d'oeil. Encore fallait-il le convaincre un tant soi peu, mais les faits étaient là. Les seuls documents qu'il ne partageait pas, c'était les dossiers confidentiels. Et encore, il n'y avait pas souvent accès.

« Et pour les ennemis, je pense que c'est un peu tard que tu t'en soucies seulement maintenant. Je dois figurer sur une putain de longue liste noire chez pas mal de gens, lança Francis, amer. Et les collègues ça se doit toujours un petit coup de pouce de temps en temps, malgré les différents. Le jour où j'arrêterai de te donner un coup de main, sera le jour où on m'enterrera, du coup y a encore le temps. »

Francis fût rassuré par les paroles de l'avocat. Dans un sens, il comprenait son inquiétude vis-à-vis de son boulot et de ses relations, mais Francis n'en tenait pas grande rigueur lui-même. Il savait à qui il pouvait faire confiance au poste, du coup, il n'avait pas à s'inquiéter. Il savait qui il voulait garder près de lui dans sa vie, pas besoin de s'encombrer de trop de ressentis. Il fit signe à Matthew d'écrire par un geste de la tête.

« Alors voilà mes propositions... De ce que je vois, ton gars était juste au mauvais endroit au mauvais moment, donc, on peut supposer qu'il est arrivé à éviter le tueur, alors qu'il était sur les lieux en même temps que lui, coïncidence ? Peu probable, ce serait plutôt un coup monté donc. Les hypothèses alors, il leva un doigt à chaque proposition. Un : c'est un piège tendu par une personne interne à l'organisation et qui n'était pas satisfait, genre la secrétaire mal payée. Deux : c'est un piège organisé par quelqu'un d'externe qui avait une vendetta avec le chef, genre une maîtresse frustrée, un frère renié, etc. et qui cherchait à se venger. Trois : le gars se serait suicidé mais ça semble très peu probable vu les circonstances. Quatre : le boss aurait été manipulé dans l'ombre pour mettre en scène un meurtre, pour maquiller ses affaires sur le marché noir, et du coup tout ceci est une mascarade. Cinq : Le flic qui a écrit le rapport, l'analyste scientifique et le médecin légiste mis sur l'affaire ont été corrompus par une tierce personne pour camoufler le vrai problème. Pour le moment c'est tout ce que j'ai, mais je pense que j'en saurai un peu plus après avoir fouillé au poste. »

Francis se frotta le menton, tandis que Matthew inscrivit les propositions sur son calepin. L'encre se déversant sur le papier ensorcela légèrement le policier. L'écriture était si fascinante, et dans une certaine mesure, pouvait révéler plein de choses sur son auteur. Francis cligna des yeux soudainement, pris par une pensée fugace. Et si... Mais oui ! Le rapport du flic, il allait pouvoir l'examiner, étudier sa calligraphie pour bien observer le moindre changement et ainsi déterminer s'il avait été corrompu ou non par la simple analyse de son écriture. La moindre tâche d'encre débordante sera ainsi une première preuve vers la liberté de cet Alvarez.



Spoiler:




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Jeu 15 Déc - 18:59
C'était rassurant de voir que Francis Freeman n'était ,pas le dernier des abrutis. Non pas qu'un jour Matt l'ait suspecté, mais il y avait des gens qui cachaient bien leur jeu. Francis était de ce genre à se montrer particulièrement amical et accessible, tout en étant droit dans ses bottes et sûr de lui. Il avait des compétences, il était persuadé de ces compétences, et n'en doutait jamais. Dans les faits, il connaissait son métier et savoir voir au-delà des évidences. C'était ce que Matthew attendait de lui présentement, sans pouvoir le nommer ainsi. Et Francis lui offrit plus encore : Il avait assez de recul sur son travail pour savoir quand ça pouvait aider, et quand ça avait ses limites.

Tomber sur lui aujourd'hui avait donc été une véritable bénédiction. Croyant, l'avocat était à deux doigts de parler de miracles, mais il n'était pas persuadé que le pragmatisme de son vis-à-vis encaisse ça si facilement. Quand le défilé des suppositions commença, Matthew les nota scrupuleusement. Au mauvais endroit au mauvais moment, un coup monté. Toutes les hypothèses qu'il lui donna ensuite tournait en ce sens, et même si l'avocat avait du mal à croire la dernière indiquant que les flics, les analystes et les gars de la morgue étaient tous corrompu, il coucha tout ça sur papier avec précaution.

« ça fait déjà pas mal de boulot pour élaguer tout ça. » Souffla Matthew en se passant la main dans les cheveux. Ça mettait en relief bien des points, et ça avait le mérite de lui donner pas mal de boulots. Il avait d'ailleurs très envie de commencer tout de suite ! Mais se rendit compte que vu l'heure, la plupart des témoins ne devait même pas être disponibles pour une discussion, et qu'il n'était donc pas question de faire n'importe quoi. Aller trop vite, c'était le meilleur moyen d'aller droit dans un mur. « Je m'y mettrais dès demain matin » promit Matt avec un sourire. « Là, j'aurais jamais les capacités intellectuelles de produire quelque chose de cohérent. »

Il plaisanta un temps avec son voisin. La preuve qu'il était encore capable d'avoir du recul vis-à-vis de tout ça. Autant dire que ça allait. Matt avait surtout retrouvé espoir, de pouvoir aider son client et faire quelque chose pour lui. De ne pas lui gâcher sa vie. C'était peut-être qu'une dure épreuve à passer, un test que sa foi lui imposait. Mais il allait vraiment tout donner juste pour ça.

*

« Vraiment... Désolé du retard ! Tu vas bien ? » Le commissariat était presque vidé de ses gens. La nuit était tombée depuis un moment. Et Matt avait l'impression d'avoir mis un temps incroyable juste à venir jusqu'ici. Il était souvent ponctuel pourtant, mais entre son travail, les affaires qu'il avait en cours, et cette collaboration avec Francis, l'avocat ne voyait plus le bout de ses journées. Et comme souvent lorsqu'il s'investissait dans quelque chose, il sacrifiait son sommeil pour en venir à bout. De toute façon, il ne se sentait pour l'instant pas assez méritant pour réussir à fermer l'oeil et obtenir le sommeil du juste.

S'installant au bureau de Francis, l'avocat jeta un coup d'oeil autour de lui. Il croisa quelques policiers en uniforme qu'il ne connaissait pas, probablement des nouveaux dans la brigade. Et le coéquipier de Francis n'était visiblement pas là. En tout cas, il était suffisamment tard pour que personne ne vienne les embêter, et ils seraient tranquille le temps de l'entrevue. En tout cas, l'homme avait bien des choses à confier à son coéquipier d'infortune. Il avait mené sa petite enquête, interroger les employés du lieu-dit en particulier.

« J'ai pu parler aux employés de la victime. C'était apparemment pas un enfant de choeurs, il trempait dans pas mal de trafic. Son club marchait trop bien selon eux pour que tout l'argent soit propre. » Confia-t-il. « Le problème, c'est que c'était pas une personne très appréciée, aucune des personnes a qui j'ai parlé ne le portait en haute estime... » Ce qui créditait le mobile de son client. En tout cas, il n'était pas encore question d'abandonner !
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Lun 19 Déc - 0:03





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There can be something from nothing



Après avoir scrupuleusement suivi des yeux le stylo de Matthew, Francis finit par lever les yeux vers lui, comme pour le rassurer et vérifier qu'il n'allait pas se suicider après avoir entendu ces élucubrations. Francis en avait vu des vertes et des pas mûres au poste, alors autant dire qu'il savait de quoi il parlait quand il faisait ces suppositions. Même si Matthew ne semblait pas y croire, puisqu'il suivait la justice, il ne pouvait pas comprendre toutes ces subtilités dans la corruption. Ça pouvait être une solution, même si au fond, Francis aussi y croyait moyennement, surtout si le patron était un sale type, les flics ne se feraient pas prier pour le lyncher ou dire que c'était bien fait pour sa gueule.

« Ça fait déjà pas mal de boulot pour élaguer tout ça, souffla l'avocat, se passant une main dans les cheveux. Je m'y mettrais dès demain matin. Là, j'aurais jamais les capacités intellectuelles de produire quelque chose de cohérent. »

Francis rigola et attrapa sa bière, prenant une gorgée tout en comprenant ce que son ami voulait dire. Ouais, s'ils picolaient trop, ils ne pourraient plus du tout être en état de faire leur boulot. Heureusement que Francis n'avait pas grand chose à faire aujourd'hui. Il haussa les sourcils en s'imaginant retourner au poste, complètement torché, et plancher sur une affaire alors qu'elle était déjà élucidée. Sans compter que si le boss le surprenait, il allait prendre cher. Il décida alors de commencer à mener l'enquête, ça pouvait donner des choses amusantes, qui sait.

« Je comprends ouais, c'est normal après tout ça, ricana-t-il en désignant les bouteilles d'alcool. Bon bah dans ce cas, on se retrouve demain. Rejoins-moi au poste dès que tu peux, je travaille jusque tard demain soir, de toute façon. »

Francis salua son ami et sorti du bar, non sans frissonner légèrement. La fraîcheur du vent avait eu raison de lui et il se mit à fermer sa veste pour tenter de se réchauffer. L'alcool aidant, il avait désormais un sourire un peu gauche sur le visage, malgré sa détermination. Marchant vers le poste, il tenta de paraître le plus normal possible devant tous ces collègues, même ceux à qui il ne parlait jamais d'habitude. Comme quoi, fallait faire gaffe à tout, même en étant un peu beurré. Francis se dirigea vers son bureau et fouilla dans ses documents s'il n'avait une quelconque trace de ce dénommé Alvarez. Hm, comme je le pensais. Rien pour l'instant, faudrait que je cherche dans la base de données. Il alluma son ordinateur et entra quelques coordonnées pour parvenir à ce qu'il cherchait. Ah bingo ! Du coup, c'est Jordan qui a effectué le rapport.. Et pour l'autopsie c'est bien le docteur Clemens. Il se nota quelques indications sur un calepin et éteignit son poste avant de prendre la direction de la morgue. Parvenant sans difficulté à entrer dans le laboratoire, il demanda quelques renseignements au nouveau venu dans l'équipe. Un petit jeune d'une vingtaine d'années et qui était rentré il y a quelques mois. Il ne pouvait pas être corrompu, du coup il allait pouvoir lui demander des informations fiables. Francis et lui échangèrent quelques mots et le flic apprit qu'il n'y avait rien de spécial concernant le corps en question. Un homme poignardé plusieurs fois, par une lame bien spécifique, selon le rapport de balistique. Tout ce qu'il avait appris par Matthew était donc vérifié, selon le rapport bien évidemment. Il demanda à jeter un coup d’œil et scruta attentivement l'écriture fine du dossier. Des traits hauts, bien appuyés, une écriture soignée et très carrée, stricte et professionnelle. Il attendit que le bleu se détourne quelques minutes avant de faire une petite photo sur son téléphone, histoire d'avoir une trace de l'écriture, puis rendit le dossier. Francis remercia le jeune homme et sortit de la morgue, non sans un haut le cœur. Il avait dû faire des efforts surhumains pour ne pas vomir dans cette pièce. Il avait vraiment du mal avec les cadavres et il n'en était pourtant pas à sa première fois.

Un peu plus tard, après avoir fait des recherches sur la structure de la calligraphie, il se rendit au bureau de son collègue Jordan, mais ne le trouva nul part. Francis tenta de calmer sa respiration, rendue un peu bruyante dû à l'alcool ingéré, et commença à fouiller dans les tiroirs de son collègue. Il n'avait pas beaucoup de temps et il devait faire vite. Après avoir fouillé quelques endroits, il trouva finalement le rapport de police sur l'ordinateur de son collègue. Ouais bon, fouiller l'ordi des autres, c'est mal, très mal, mais il s'en fichait. Il voulait juste aider son ami et pour ça, il allait bien devoir faire quelques sacrifices. Et puis, il n'aimait pas vraiment Jordan, alors s'il pouvait le coincer en prime, ce serait un peu comme Noël avant l'heure. Ah voilà ! Francis lu rapidement le rapport de police, et en prit également une photo. Jordan avait scanné son rapport écrit à la main et l'avait enregistré sur son poste, chose que Francis trouvait incroyable, vu les circonstances. Il se dépêcha de tout remettre en ordre, mettre l'ordi en veille et sorti du bureau, ni vu, ni connu. Enfin, ça il ne pouvait pas en être certain, mais bon. Il fila à son bureau à lui et compara les écritures. Elles se ressemblaient légèrement, comme si la même personne avait écrit le rapport de police et le dossier médical et post-mortem. Hum, c'est pas si concret que ça, mais c'est déjà une piste. Et faut quand même que je parle à Jordan.

Quelques heures plus tard, après avoir planché un moment sur les écritures, Francis avait fini par tomber sur Jordan, un peu par hasard, en allant se prendre un café. Il l'avait pris à part cinq minutes pour lui demander son rapport, lui prétextant qu'il avait juste besoin de jeter un coup d'oeil pour vérifier qu'une de ses affaires à lui n'était pas corrélée à celle de son coéquipier. Jordan, tout souriant, l'avait entraîné à son bureau et avait sorti un rapport papier qui était rangé dans un dossier sur son bureau. Mince alors, je l'avais pas vu lui. Le blond soupirait. Le rapport papier n'avait rien à voir avec le document numérisé. A croire que Jordan s'était foutu de lui. Ou bien quelqu'un avait piraté son ordinateur pour y implanter un rapport falsifié. Ces hypothèses tournaient en rond dans la tête de Francis tandis qu'il lisait le rapport. Il soupira pour lui-même, se rendant compte que ça allait sûrement être plus difficile que prévu.

. . .
Le lendemain, Francis avait planché toute la matinée chez lui, pour comprendre les relations entre Jordan et Clemens. Il avait bien quelques idées, mais il devait en parler à Matthew avant tout. Cette simple affaire allait virer au cauchemar s'il ne s'arrêtait pas assez vite. Il devait aussi arrêter de tout dramatiser et de voir des complots partout, mais ça, c'était une autre histoire. Il soupira et rangea ses dossiers avant de se rendre au poste, sans prendre la peine de manger un bout.

Des heures plus tard, alors que la nuit était déjà tombée et que Francis travaillait sur un autre dossier pour passer le temps, l'avocat arrivait au poste. Il débarqua directement devant le bureau de Francis et quasiment plus personne ne traînait dans les parages. Ils allaient pouvoir travailler tranquillement.

« Vraiment... Désolé du retard ! Tu vas bien ?
- T'inquiète pas pour ça va. Ça peut aller et toi ? »

Matthew s'installait tranquillement sur la chaise que Francis avait tirée pour lui et ce dernier se décala pour laisser un peu de place à l'avocat. Francis rangea son dossier qui était maintenant en stand-by et sorti les notes qui allaient les intéresser tous les deux.

« Tu as pu trouver quelque chose alors ? Demanda-t-il à son ami.
- J'ai pu parler aux employés de la victime. C'était apparemment pas un enfant de choeurs, il trempait dans pas mal de trafic. Son club marchait trop bien selon eux pour que tout l'argent soit propre. Le problème, c'est que c'était pas une personne très appréciée, aucune des personnes a qui j'ai parlé ne le portait en haute estime...
- Hm.. Si ça se trouve, celui qui l'a buté était un de ces concurrents dans une autre affaire. S'il avait de l'argent ailleurs, qui n'était pas du tout blanchit, il aurait très bien put gagner des sommes faramineuses et se faire détester par d'autres individus que ces employés seulement. »

Francis se pinça les lèvres et se mit à réfléchir, tentant de lier ces informations amenées par Matthew et celles qu'il avait pu trouver de lui-même.

« Ecoute ce que moi j'ai trouvé. J'ai rien appris de spécial concernant l'autopsie et le rapport de balistique, c'était cette arme-ci, apparemment, comme tu as déjà pu le voir dans ton dossier, expliqua-t-il en posant une photo devant Matthew. Et j'ai pu prendre une photo du rapport et analyser l'écriture. Tu ne devineras jamais... Elle est quasiment identique à celle du rapport de police effectué par Jordan, mon collègue en charge de l'affaire. Par contre, il y a un truc qui cloche là-dedans. Quand je lui ai demandé de me filer son rapport, il m'a sorti une feuille complètement différente de celle sur laquelle je suis tombé. »

Francis mentit à son ami, ne lui expliquant pas comment il avait pu trouver la feuille, et après tout, celui-ci n'avait pas à le savoir. Chacun ses méthodes.

« C'est comme si quelqu'un d'autre avait falsifié les rapports, via un ordinateur ou que sais-je. Et avec un peu de chance, ça pourrait être cet individu malsain qui a tué le boss de ton gars là. Imagine que ce soit le cas, ça expliquerait déjà pourquoi on était pas tombé sur lui avant, parce qu'il falsifie toutes les données qu'on puisse avoir. Et ça m'étonnerait pas qu'il paye des pots de vins aux autres keufs pour qu'ils se taisent... »




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Ven 23 Déc - 22:04
Il n'était visiblement pas le seul à avoir passer sa journée à travailler. En plus du boulot qu'ils avaient déjà à faire (et on pouvait dire qu'ils avaient déjà jusque par-dessus la tête), voilà qu'ils se rajoutaient ça en plus ! Matthew ne pouvait qu'être reconnaissant envers Francis pour l'aide qu'il lui offrait. Il savait que le métier de policier était déjà très chronophage, encore plus en tant qu'enquêteur ! Autant dire que c'était particulièrement courageux de s'investir ainsi, une abnégation telle que celle-ci ne pouvait qu'être applaudit. Et l'avocat était content de pouvoir en profiter. Il n'aurait su par où commencer son entreprise autrement.

Déjà, ses propres investigations avaient ouvert quelques possibilités. La date du procès était pour le mois prochain, autant dire qu'il avait plutôt intérêt à ne pas chômer. Les témoignages qu'il avait pu recueillir ouvraient la voix du trafic annexe, les activités à côté du club de la victime n'étaient visiblement pas très légales, et tous les employés étaient au courant de ce fait. Bizarre que la police n'ait pas pu mettre le nez plus tôt dans ce business en sous-main. Sans doute qu'ils auraient fait des prises intéressantes ! Et aussi qu'il n'y aurait pas eu de victimes collatérales. Parce que oui, Matthew avait foi en son système de Justice, mais encore plus en la police qui faisait son travail.

Francis était la preuve que cette foi n'était pas une chimère, une croyance folle ! Il avait raison d'espérer. Surtout que les informations que lui confia l'homme eurent vraiment de quoi l'interpeller. Il ne sut quoi dire sur le coup, se contentant d'écouter avec patience. Mais ce que son collègue soulevait le mettait assez mal à l'aise. Il parlait de la falsification de document officiel, et c'était franchement très troublant pour lui. Ça voulait dire que les preuves qui avaient été amené devant le juge n'était pas forcément les bonnes. L'arme était, certes, la bonne, mais s'il arrivait à prouver la malversation au dossier, Matthew aurait l'opportunité de le rendre totalement caduque.

C'était une chance. Mais une chance qui laissait sous entendre quelque chose qui ne lui plaisait absolument pas. « En gros, soit c'est quelqu'un de la maison... » Commença-t-elle en baissant la voix, comme pour être sûr que seulement Francis pourrait l'entendre : « Soit c'est quelqu'un qui paie, avec un complice dans la maison. » Et même avec cette option là, ça n'était pas très beau. Soudoyer un agent de la loi, c'était un crime qui ne payait que lorsqu'on se faisait pas prendre. Que ça soit pour le criminel, ou pour le policier. C'était confus pour lui, parce qu'il n'avait pas envie de croire qu'il était si facile d'acheter l'humanité.

« Franchement, je sais pas quoi en penser. » Ajouta Matthew en se rendant compte que son client était juste la bonne tête de turc dans l'histoire. Ça n'avait pas de quoi lui plaire, effectivement. Se passant la main dans sa barbe naissante, il soupira un long moment en réfléchissant, les yeux dans le vide. « Tu penses que ça pourrait être ton collègue Jordan ? » Demanda-t-il, comme pour savoir. Si ça avait un sens. « Ou est-ce qu'il n'a rien à voir là-dedans ? »

Dans tous les cas, il allait falloir ressortir le nom de tous les gens ayant pris par au dossier. L'ouvrant après l'avoir tiré de son barda, l'homme consulta les quelques fiches, et annota sur son carnet le nom des enquêteurs. Tous avaient une réputation. Vraie ou fausse, là n'était pas la question, tout ce qu'il fallait savoir, c'est si l'une de ses réputations pouvaient les orienter faire le falsificateur en herbe ou expert. Matthew avait très envie de lui mettre la main dessus pour lui demander de s'expliquer, encore plus de lui sonner les cloches. Mais pour ça, il devait être sûr que Francis le suivrait, et éventuellement, en informerait sa hiérarchie.

« J'sais que tu vas probablement te faire taper sur les doigts, mais faudra que t'en parle à ton chef. Si y'a de ça dans un des commissariats de Genosha, il aura envie de le savoir, je pense. » Et si ça se trouvait, pas du tout. Ça lui allait probablement bien de ne pas être au courant des malfaçons de son unité. Ou de celles de son voisin. La politique de l'autruche, un truc du genre. L'idée récurrente que si on fermait les yeux très très forts, il y avait une chance pour que le problème disparaisse comme un grand... Autant dire que ça ne marchait jamais.
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Sam 24 Déc - 18:36





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Daredevil & Ajax


Until my time comes to rest


Francis avait croisé ses bras derrière sa tête et s'était un peu étendu sur sa chaise de bureau. Il avait bossé toute la journée et planché sur des possibles scénarios, il pouvait bien soulager son dos un instant tout de même. Et puis, Matthew devait aussi comprendre que ce n'était pas de tout repos, il faisait un peu la même chose, en somme. Même si ce n'était pas totalement identique. Et puis, actuellement il devait plancher sur les nouvelles que Francis venait de lui donner, alors autant dire que le blond pouvait bien se reposer un petit moment. C'était pas vraiment les meilleurs nouvelles en cette période, mais si ça pouvait faire sortir du trou un innocent, alors Francis pouvait bien y mettre du sien. Il vit Matthew se pencher vers lui, et se replaça, les deux coudes sur son bureau, se penchant à son tour vers l'avocat.

« En gros, soit c'est quelqu'un de la maison... soit c'est quelqu'un qui paie, avec un complice dans la maison.
- Ça pourrait tout aussi bien être une tierce personne qui fait du chantage à l'un de mes collègues, va savoir... »

C'était sûrement la plus logique des propositions. Au fond, Francis pensait bien qu'il y avait de la corruption un peu partout. Cette saleté pouvait même se retrouver au sein du bureau. Mais au fond, il n'avait pas envie d'y croire. Il ne voulait tout simplement pas y croire, parce qu'il pensait que tous ceux qui s'étaient investis dans le poste avaient de bonnes raisons pour y rentrer. Sauver des vies chaque jours, aider les autres, faire la part des choses et constamment protéger la population. Oui, il y avait des valeurs au poste de police, et des valeurs auxquelles tenaient Francis, même si les autres ne les respectaient peut-être pas. Mais il croyait quand même en ses collègues, et leur confierait sa vie sans problème. Ils étaient un peu une famille. Et Matthew le savait très bien, rien qu'avec sa remarque sur le fait que la brigade soit une maison. Oui, c'était leur maison. Leur foyer aussi. Et leur lieu de travail bien sûr, mais au fond, c'était là que reposaient tous leurs espoirs. Et ceux de tous les individus qui peuplaient Genosha. C'était dur de se dire qu'il pouvait y avoir une taupe, puisque la confiance était un maître mot dans ces lieux. Bien que chacun ait ses raisons de ne pas croire en les autres, mais tout de même. Et puis, ils n'étaient peut-être pas tous innocents ici, des petits accidents arrivaient souvent durant leur jeunesse. Mais découvrir qu'il pouvait y avoir une taupe au sein même de la brigade, de leur maison... C'était une trahison si difficile à avaler. C'était comme si tout le monde vous plantait un couteau dans le dos et qu'il se mettait à déchirer tout sur son passage, répandant du sang partout. Putain... Francis ne supporterait pas de découvrir qu'il y avait un traître parmi eux. Il devait y avoir une autre explication.

« Franchement, je sais pas quoi en penser, souffla Matthew en se caressant la barbe.
- A vrai dire, moi non plus. Je suis complètement largué, soupira le blond.
- Tu penses que ça pourrait être ton collègue Jordan ? Ou est-ce qu'il n'a rien à voir là-dedans ?
- Honnêtement... Si je me laissais emporter par mes doutes, je te dirai qu'il pourrait être le coupable qu'on cherche. Mais, j'ai envie de croire en notre justice. Et je le connais, même si c'est un con de première, c'est un type de chez nous, et il ne ferait jamais ça, assura le blond. Par contre, il n'est pas improbable qu'il se fasse manipuler dans l'ombre, sinon pourquoi j'aurai retrouvé deux témoignages différents dans son bureau ? »

Francis soupira, encore une fois. Tout cela commençait à lui taper sur le système. Il voulait juste aller pioncer un bon coup et retourner bosser une fois qu'il aurait les idées un peu mieux placées. Là c'était pas trop le moment de le lancer sur ses enquêtes. Il était las, fatigué de ses recherches, et s'il s'avérait qu'une taupe se trouvait chez eux, cela finirait par l'achever. Matthew, après avoir inscrit toutes les informations sur son carnet, se retourna vers lui.

« J'sais que tu vas probablement te faire taper sur les doigts, mais faudra que t'en parle à ton chef. Si y'a de ça dans un des commissariats de Genosha, il aura envie de le savoir, je pense.
- Ce serait la meilleure chose à faire. Mais il nous faudrait des preuves concrètes. Enfin, pour l'instant, ce que j'ai c'est assez concret, mais il n'y en a pas assez. Je pourrai toujours lui en toucher un mot prochainement, mais je peux pas accuser comme cela sans avoir des preuves irréfutables et si ça se trouve, ce n'est même pas Jordan le coupable ou la marionnette. »

Francis se passa la main sur son crâne, caressant doucement ses cheveux, comme s'il allait s'aérer l'esprit . Bien évidemment, cela ne marchait pas de la sorte, mais il pouvait toujours essayer. Il lâcha un petit bâillement et lança un regard sur les dossiers qui ornaient son bureau.

« Tout ce que je peux te dire, c'est que ça me plombe vraiment cette histoire. J'ai besoin de réfléchir, et je suis fatigué. Va falloir que je planche là-dessus demain, et je ferai ma petite enquête au sein de la brigade, pour vérifier. »

Francis nota quelques petites informations sur un calepin qu'il venait de sortir de son tiroir, et continua tranquillement sa conversation avec Matthew. Plus ils avançaient, plus ça empirait. Autant dire qu'ils n'en avaient pas encore fini avec toute cette histoire.



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Lun 26 Déc - 13:05
« Tu voudras essayer de l'interroger sur ça discrètement ? » Demanda Matthew, en voyant lisiblement sur la tête de Francis qu'il n'était franchement pas enchanté par toutes ces découvertes. Et il pouvait comprendre. S'il apprenait demain que son meilleur ami Foggy acceptait des pots de vin pour faire traîner des recherches sur une enquête, ou couler un client, alors probablement deviendrait-il complètement fou de rage. Et meilleur ami ou non, trahir ses convictions et son travail, c'était une raison largement suffisante pour mettre fin à cette amitié et le mettre dehors pour de bon.

Mais pour l'instant, Francis s'accrochait à l'idée que ça n'était peut-être pas volontaire. Peut-être était-il forcé, ne faisait-il pas ça de gaiété de cœur, peut-être ne savait-il juste pas. Le déni avait une sacrée force de persuasion, se dit Matthew avec un sourire un peu triste sur le visage. Mais il se sentit un peu obligé de l'encourager là-dedans, ou à défaut de le rassurer : « S'il connait juste pas bien la procédure, c'est peut-être simplement une bêtise de sa part. P't'être qu'il est pas au courant, ou qu'on l'a trompé aussi. » Soutint-il. « Faudra voir si ça vient de lui, ou si c'est au-dessus que ça a merdé. »

Francis lui fit part de son exaspération, mais plus encore qu'il ne pouvait pas aller voir son supérieur avec seulement les remarques qu'il avait à faire. Des suspicions plus que des preuves. Quelque chose qui pouvait ne mener à rien, alors qu'il y avait beaucoup à faire. Se raclant la gorge, Matthew réfléchit. Coude posé sur le bureau, petit moue sur le visage, yeux dans le vide, il se passa la main dans les cheveux avant de souffler à son voisin : « Il y a un moyen simple de savoir. » Et comprenant qu'il venait de capter la curiosité de son compagnon d'infortune, l'homme prit le temps de la réflexion pour bien exposer son plan.

Simplement, ça ne servait à rien. Mieux valait aller directement au fait, dire les choses comme elles étaient : « Tu fais ta liste de suspects, et c'est moi qui vais leur demander. » Déclara-t-il simplement en haussant les épaules, comme si c'était évident. Comme ça, Francis ne se mouillait pas, et Matthew pouvait enregistrer les échanges. Au pire des cas, on lui demanderait des comptes sur la manière de faire, mais se faire un peu taper sur les doigts pour sortir un innocent de prison, ça ne lui en coutait pas tant que ça : « Je leurs proposerais un pot de vin, et s'ils acceptent, on pourra les interroger sur ça. Plus directement. »

Matthew pourrait se sentir plus à l'aise avec ça si le patron de Francis était dans la confidence. Mais un autre problème se posait à ses yeux : Est-ce qu'il allait approuver cette idée, ou au contraire les envoyer tous les deux se faire voir ? « C'est un piège un peu grossier, mais pour l'instant, ils se doutent pas qu'on a découvert un truc. Ça fera une preuve plus concrète à proposer à ton supérieur qu'un début de piste et aucun suspect. » Ou alors, la solution était d'y aller avec un dossier complet, irréfutable. Et de prendre le risque de ne pas le voir aboutir, par manque d'envie, de temps, d'abnégation,...

Il y avait tellement de raisons pour que tout ça traîne en longueur et ne donne rien du tout. Ça lui prenait la tête aussi pour tout dire, mais il n'en témoigna de rien. Francis proposa de faire son enquête, demandant un peu de temps. Fatigue, besoin de réflexion. « Ouais, je comprends. » Certifia Matthew. « Je vais te laisser, réfléchir. » Il se leva et attrapa ses affaire, prêt à partir de son côté. « Te prend pas trop la tête. Je sais que c'est plus facile à dire qu'à faire, mais on trouvera les réponses à ces questions, et on fera tout ce qu'on pourra pour régler le souci. »

En dépit de tous ce qu'ils avaient découvert aujourd'hui, l'avocat ne désirait qu'une chose : que Justice soit faite. C'était tout ce qui comptait. Pour repartir, tous, sur de très bonnes bases à l'avenir. Mais plus encore : « Passe une bonne soirée Francis. » C'était aussi une chose chère à son cœur. Que tout ça n'ait pas de répercussions sur l'inspecteur qui lui avait tendu la main, et qui se prenait tant la tête pour ses beaux yeux. « Et appelle moi quand tu veux. » Fit-il avant de s'esquiver tout simplement.
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