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The ones we leave behind - Jenn
✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
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Dim 13 Nov - 15:58
Après le repas avec Elektra, et la discussion échaudée qui avait suivi, Matthew avait eu du mal à retrouver son calme. Il s'était enfermé dans son bureau, sans manquer d'envoyer bouler Karen au passage qui lui avait pourtant fait son plus beau et son plus grand sourire en lui demandant comment s'était passé son rendez-vous. Elle avait compris par le regard fermé de son supérieur que « mal » était le mot le plus approprié pour décrire l'instant. Il avait essayé pourtant de ne pas se montrer mal aimable envers la blonde, mais il y avait des fois des gens qui arrivaient à le mettre hors de lui, et le plus dur était souvent de retrouver sa sérénité.

Il était frustré, oui, pour plusieurs choses. Le plus gros du problème selon lui était la manière dont les gens étaient traités, comme si on utilisait des pions sur un échiquier. Matthew était peut-être avocat, mais il était avant tout humaniste et proche des gens. Il se voyait comme un protecteur de la population, arrivant avant que le pire ne soit fait. Et là... Là, il avait l'impression d'avoir mis les deux pieds dans un charnier et de ne pas réussir à comprendre pourquoi. Comme si on lui cachait un secret plus gros encore. C'était bien le problème en fin de compte : est-ce que faire des rafles et enfermer des gens arbitrairement, c'était pas en soi déjà très gros à avaler ?

Les gouvernements étaient finalement absolument tous les mêmes. On cachait, on mentait, on faisait du mal pour des prétextes fallacieux. Les plus riches s'en tiraient à bon compte. Les autres, c'était la croix et la bannière pour avoir ne serait-ce qu'un peu d'attention et de respect. Au bout de deux heures dans son bureau, assis sur son siège confortable, l'homme se redressa pour se rendre jusqu'à celui de Foggy. Sauf qu'il y trouva un endroit vide. Son ami était parti depuis bien longtemps pour aller bosser sur le terrain il semblait, et il ne l'avait pas vu passer. Ses pas le menèrent jusqu'à Jennifer, où il frappa à sa porte avant d'attendre la réponse de sa collègue :

« Tu aurais pas vu Foggy ? » Fut la première chose qu'il lui adressa. De la journée. Il ne l'avait pas croisé avant, n'avait eu de temps pour elle. Cette femme était une bosseuse, et il espérait qu'elle ne lui en voulait pas de ne pas être plus disponible pour être amical avec elle. Au moins, ils se tutoyaient ! Preuve étant qu'ils se sentaient assez proches pour être moins formels entre eux. Pour dire la vérité, Matthew se sentait en confiance avec cette femme. Il l'avait déjà vu plaider, et était bien content de voir qu'elle bossait avec lui et pas contre lui. Contre, elle aurait été capable de l'écharper rien qu'avec les mots. « Tu as cinq minutes ? »

Il s'était apprêté à partir, la laisser tranquille. Après tout, peut-être avait-elle du travail. Il ne souhaitait pas la déranger. Et puis... Il avait réfléchi un temps. Jennifer était aussi à même de le conseiller et de lui dire quoi faire. Si elle était avocate, ça voulait dire qu'elle savait un minimum écouter. D'ordinaire, il se tournait toujours vers Foggy dans ces moments là. Peut-être parce que son ami le connaissait par cœur, et même s'ils étaient parfois en désaccords, ils se respectaient assez pour faire fi de ça, et continuer à s'apprécier. Avec Jenn, c'était différent. Il n'était pas intime avec elle, ils n'allaient quasiment jamais boire des coups après le travail, car Matt n'avait jamais trouvé le bon moment pour le lui proposer.

Il fallait dire que Jennifer n'était pas vraiment engageante à ce propos. Très discrète sur sa vie, et plutôt réservée sur tout ça. « J'aurais besoin d'un avis objectif sur un sujet sensible, qui devra pas quitter ce bureau. » Déclara-t-il avant de lui sourire en douceur. Il n'attendait plus que son approbation pour venir lui expliquer son après midi tendue avec Elektra, et les problèmes qu'il voyait à l'existence même de la garde rouge.
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Lun 14 Nov - 19:27
The ones we leave behind


Armée de mon stabilo, j’ouvrais le dossier posé sur mon bureau pour marquer les zones importantes. J’ai déjà fait deux lectures de ce fameux dossier mais j’avais maintenant besoin de mettre de la couleur, différentes couleur même selon les informations, pour mieux identifier et ensuite relier les différents points de l’affaire. J’avais même demandé à Foggy si on pouvait pas se trouver un tableau pour faire un montage comme ceux qu’on voit les séries policières. Mais ça posait problème parce que tout le monde pouvait le voir une fois dans notre bureau. En même temps, vu qu’on était à trois sur le même dossier ça pourrait être utile d’avoir un truc commun plus facile à comprendre que des dossiers énormes avec des annotations partout. Bref, c’était un peu le bazar. Je repose mon stabilo la première page passée pour m’attacher les cheveux qui me gêne carrément pour lire. Je fais une rapide tresse avant de reprendre mon travail avec application. Est-ce que je pourrais pas refiler ça à Gabriel ? Nope, je ne pouvais pas. Parce qu’il ne pouvait pas savoir à ma place quels étaient les passages à mettre en évidence et ni le code couleur que j’utilisais. Quoique pour le code couleur à force, il devait bien avoir une petite idée mais ça ne change pas le reste du problème alors… J’étais absorbée dans mon travail quand j’entend des coups discrets à ma porte. Sûrement Gabriel qui a des nouvelles piles de papiers pour ce dossier à ma transmettre et qui ose pas trop depuis ma réaction lors du dernier arrive : “quoi encore ? mais ça finit jamais.”. Je souris en coin. Oui ? Je relève la tête pour Matt passer l’encadrement de la porte. Tiens, il était là ? Je savais qu’il était sorti y a pas longtemps. J’étais allée me chercher du café et Karen avait cru que je cherchais Matt. Il me demande si j’ai vu Foggy. Hum, ce matin en arrivant mais je crois qu’il était au tribunal aujourd’hui. Oui, c’était ça. Il était passé récupéré des dossiers pour sa plaidoirie. Ca va Matthew ? Je pouvais ignorer l’air préoccupé de son visage. Bien qu’on ne soit pas très proche, je le voyais assez souvent pour reconnaitre ce genre d’expression sur son visage. Du genre “je me prend la tête sur quelque chose”. Et mon instinct me disait que c’était sûrement pas sur la même chose que moi… Je fus surprise qu’il me demande si j’avais du temps. Comme j’avais dit, nous n’étions pas proche et généralement quand il avait l’air préoccupé comme ça, il allait voir Foggy. Sauf si c’était sur une affaire dont je m’occupais peut être ? Bien sur que j’ai cinq minutes Matthew.  Ca me sortirait un peu la tête du dossier sur lequel j’étais et je pourrais y voir plus clair quand je m’y remettrais. Et en plus, j’avais toujours cinq minutes ou même plus pour lui ou Foggy. Même pour Karen ou Gabriel s’ils avaient besoin de moi. Je souris quand il m’explique qu’il a besoin d’un avis sur un sujet sensible. Je suis avocate Matthew. Bien entendu que ça ne sortira pas de ce bureau. Une évidence à mes yeux mais il fait bien de me le dire aussi. Selon le sujet on ne fait pas toujours attention à ce que l’on dit. Et ça fait pas de mal de rappeler ce qui est confidentiel et ce qui ne l’est pas. Je referme mon  stabilo et mon dossier avant de lui faire signe de s’asseoir. Installe toi ! Tu veux quelque chose à boire ? Je me lève, remarquant alors que j’étais nue pied… tant pis, il avait du me voir encore moins présentable quand je passais la nuit au boulot. Je me dirigeais vers un petit secrétaire et nous servait tous les deux à boire. Je retournais ensuite m’asseoir dans mon fauteuil, mon verre d’eau à la main. Aller dis moi ce qui te contrarie.

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Lun 14 Nov - 20:15
« Hm, de l'eau s'il te plait. » Réussit-il à articuler en refermant derrière lui, alors que Jenn s'avançait vers son secrétaire pour lui servir un verre qu'il accueillit avec une certaine joie. Après tout ce temps à se prendre la tête, il venait tout juste de se rendre compte qu'il n'avait pas bu depuis son retour et qu'il était finalement assoiffé. En regardant dans le fond de son verre, l'homme se sentit soudainement assez con, pour tout dire. Il releva le nez vers Jenn, remarquant qu'elle était pieds-nus, et ne put cacher son sourire sur l'instant. « Merci. »

Il ne put la quitter des yeux sur le moment. Fallait dire que pour le coup, il se trouvait même plutôt attendri de ces petits détails qu'elle laissait échapper d'elle. Et il était même plutôt content qu'elle se sente assez comme chez elle au cabinet pour vouloir s'y promener pieds nus, par exemple. Il l'avait déjà vu resté jusqu'à plus tard que lui, arriver avant lui même. Et il se demandait à chaque fois si elle était vraiment heureuse ici, ou juste mordue de travail. A défaut d'avoir une réponse, l'homme avait au moins des espoirs. Il se disait que si ça n'était pas le cas, alors elle aurait déjà fait ses valises.

Et puis, il se rendit compte d'une chose : « Wah, c'était jamais arrivé avant, ça, n'est-ce pas ? » Il se passa la main dans les cheveux, avant de pouffer d'un rire un peu nerveux pour le coup. Matt était vraiment en train de se sentir bête. Et Jennifer avait lu en lui comme dans un livre grand ouvert. « Ouais, d'habitude je vais voir Foggy dans ce genre de moment. » Il trempa finalement ses lèvres dans son verre, se trouvant rapidement raffraichi par ce simple geste. Ça lui remettait partiellement les idées en place. En soi, c'était pas grand chose, mais après des heures à se prendre la tête, c'était juste énorme pour lui.

« Je sais pas si tu étais au courant que j'ai repris les affaires à propos des rafles de la garde rouge. » Fit-il en allant droit au but, se redressant sur son siège pour venir capter le regard de Jennifer. Elle avait forcément entendu parler de tout ça, Foggy et lui en avaient fait une réunion en huis-clos juste pour pouvoir en discuter. Ils avaient eu jusqu'ici trois plaignants, des affaires assez caduques il fallait l'admettre, mais Matt n'avait rien lâché parce qu'il trouvait, lui aussi, que ça sentait l'abus à plein nez. « J'ai été voir la... Représentante ? Ouais ça doit être ça – aujourd'hui. »

Elektra n'était pas vraiment porte parole de la garde, ça se sentait. Elle avait été brieffé sur ce qu'elle pouvait dire ou pas à Matthew, mais ça se sentait qu'elle était surtout là pour le détourner de sa tâche. Et elle avait partiellement réussi son coup, pendant les quelques semaines avant. Là... Là, elle n'avait pas réussi à l'en faire en démordre. Et pour le coup, il y était même allé un peu fort : « J'ai appris pas mal de trucs, mais apparemment pas tout. Et ce que j'ai pu apprendre m'a... Un peu... Agacé. » Admit-il en serrant les dents à moitié.

Parce que ça ne l'enchantait pas du tout d'avoir perdu contrôle de lui-même. Au tribunal, au bureau, avec Foggy, et même avec Jennifer, il n'avait jamais perdu son calme. Jamais. Là, c'était l'exception. Peut-être la lassitude d'être pris pour un abruti, ou pour un enfant, qui avait fini à éclater en plein visage de la grecque venue lui donner des réponses. Quoiqu'il en soit, ça avait compris le reste de l'affaire : « Pour résumé : De un, j'ai foiré toutes mes chances de ravoir une discussion avec elle, et de deux, je dois être maintenant black listé chez eux. De trois, ce qu'il se passe là-bas, ça pue. » Petit rire nerveux, il vint conclure : « Et je ne vois pas de moyen de rattraper ma connerie. »
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Mer 23 Nov - 22:54
The ones we leave behind


Matthew me dit que de l’eau ça lui ira et je me dis intérieurement que c’est tant mieux vu que je n’avais à peu près que de l’eau à lui proposer. J’avais fini mon thermos de café y a un moment et… ah mais si j’avais de quoi faire du thé. Je voyais bien Matthew boire un bon thé matcha le matin avant d’aller faire un jogging. Tiens, est-ce qu’il faisait du sport, style jogging ? Je ne savais même pas si Matthew faisait du sport… c’était un peu la honte d’en savoir si peu sur ses collègues parfois. Mais bon… il devait pas savoir si je faisais du sport non plus tiens. Je lui tendis son verre d’eau avec un sourire quand je le vis fixer avec une certaine intensité. On aurait dit un enfant à qui on présente quelque chose de nouveau ou d’étrange. Je me retiens bien entendu de lui faire cette remarque mais elle fait son bout de chemin jusqu’à ce que je retienne donc un rire. De rien. Je m’installe à ma place, me retenant de me poser en tailleur ou autre connerie du genre surtout que, comme quasi tout le temps au bureau, j’étais en jupe. Je lui dis de parler, me demandant s’il attendait pas une forme d’approbation de ma part. Je sentais qu’il était préoccupé alors ça servirait au moins à le rassurer sur le fait que j’étais bien attentive à ce qu’il disait. Et qu’il pouvait se confier à moi, tout dire même si je ne l’avais pas formulé comme cela. Mais j’avais espoir assez fort qu’il puisse le comprendre. On se connaissait pas encore à ce point mais assez pour régulièrement comprendre les sous-entendus de chacun. Je hochais la tête avec une certaine envie de rire quand il me demanda si c’était bien la première fois que l’on faisait « ça ». Je souris. A ma connaissance oui. Je lui souris pour essayer de nous détendre l’un et l’autre. Non parce que je sens bien que cette dernière phrase qu’il a dit à mis un certain malaise, notant que la situation n’était pas dans nos habitudes. Je savais pas pour Matthew mais j’étais tout à fait le genre de personne qui ne sortait pas de cette chose que l’on appelle « zone de confort ». Moi je dis pas ça hein, mais Peggy me le dit donc je suppose que ça doit peut-être être un peu vrai. Du coup, j’avoue que là de savoir qu’effectivement ça sortait de nos habitudes me mettaient peut être vaguement mal à l’aise. Je te comprends, j’irais probablement voir Foggy aussi. J’espère ne pas rougir parce que… je me rends compte qu’après coup que cela veut dire que je n’aurais pas le voir lui et que ça peut être vraiment mal pris par Matthew même si je doute qu’il m’en tienne rigueur. Je m’adosse un peu plus à mon siège, attendant qu’il finisse par se jeter à l’eau et me raconter ce qu’il ne va pas. Enfin pas se jeter à l’eau littéralement hein… parler quoi. Démarrer son explication en gros… ce qu’il finit par faire. Effectivement je n’étais pas au courant qu’il avait officiellement repris les affaires sur les rafles. J’étais déjà pas sure que ces rafles ne soient pas une invention du publique… Mais dans le cas où elles étaient réelles, je ne voyais pas meilleur avocat que Matthew pour s’en occuper. Je crois me souvenir avoir entendu une discussion à ce sujet mais je n’étais pas au courant qu’on avait de réelles affaires plus que des bruits de couloir. Mais je hoche la tête, pour lui dire de continuer. Je tique quand il me parle de représentante de la garde, notant l’information dans un coin. Si on voulait monter un dossier contre quelque chose que faisait la garde, il faudrait qu’on commence par bien se renseigner sur l’organisation de celle -ci et les postes de chacun. J’avais peut-être quelques idées sur comme avoir des informations. Je hausse en sourcils quand il dit que cela l’a agacé. Ca me parait être un mot un peu faible. Bien que ce ne soit pas une question, je donne un ton interrogatif à ma voix pour le pousser à continuer. J’étais curieuse de savoir ce qu’il avait pu apprendre et comprendre ce qu’il pouvait manquer comme information. Je grimace quand il m’explique qu’il a grillé ses chances d’avoir des informations auprès de cette garde là. Pas bon ça… Grillé chez eux ? Probablement. Ce qu’il s’y passe ? Le fait que l’on en sache rien me donne envie de lui donner raison mais justement, on ne sait pas et c’est peut-être bon. Je suis trop optimiste. On va trouver un moyen de rattraper ça. Je souris avec aplomb et attrape une boite sur mon bureau. Je fouille dedans avant d’en sortir une carte que je tends à Matthew. Cindy Moon, c’est une membre de la garde qui a témoignée dans une de mes affaires. Elle connait Gabriel je crois. On pourra eut être avoir des informations par elle plus que par la représentante que tu as vu. Solution de replis, je suis très douée à ce jeu. Après… On est une équipe non ? Si toi tu es grillé, il reste Foggy et moi pour rattraper le coup ! Surtout qu’on pourrait en profiter pour mettre en place la fameuse technique du « bon et méchant flic ». J’étais toujours surprise de l’efficacité de ce genre de méthode. Les gens se confier tellement plus simplement à vous une fois que vous venez dire que vous êtes d’accord avec eux et que votre collègue est « méchant ». Mais qu’est-ce qu’elle a pu te dire pour… t’agacer ? Matthew est quelqu’un de tellement calme habituellement que je suis surprise qu’une simple garde ait réussi à le mettre sur les nerfs. A moins que… Tu penses que les rafles sont réelles ? Ce n’est plus juste une rumeur c’est ça ? Il doit surement l’entendre au ton de ma question : j’ai bon espoir qu’il me réponde que je me trompe et que ces rafles ne sont que des chimères. Parce que j’ai pas envie de me battre contre la garde mais que je sais que ni lui, ni Foggy, ni moi ne seront en capacité de fermer les yeux sur quelque chose de genre.


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Jeu 24 Nov - 0:05
« Tu es parfaite, tu le sais ça ? » Souffla Matthew avec le regard brillant, alors qu'il tenait la petite carte entre ses doigts, qu'il la regardait comme si Jennifer venait de lui trouver le Saint Graal. Il eut un sourire bête en relevant les yeux vers elle, éclatant d'un rire soulagé d'avoir une solution de repli après son cafouillage monstrueux : « Je me rendais pas compte d'à quel point j'étais chanceux d'avoir une avocate comme toi dans mon cabinet ! » Oh, il se savait déjà chanceux, mais pas autant ! La brune était une femme de poigne, une travailleuse brillante, elle ne perdait que rarement, et que dans des situations très mal engagées à la base. Mais même là, elle était assez réaliste pour limiter les dégâts quand ça arrivait. « Pourquoi on ne t'a pas encore passé associée principale déjà ? »

La seule raison pour laquelle le cabinet ne s'appelait pas encore Walters, Nelson & Murdock, c'était parce qu'ils n'avaient pas encore les moyens de la promouvoir pour l'instant. Foggy et lui en avaient déjà discuté à plusieurs reprises, essayant de mettre de côté pour lui proposer ensuite. Même s'ils n'étaient pas sûrs que Jenn veuille rester parmi eux plus durablement... Peut-être avait-elle des envies ailleurs ! Quoiqu'il en fut, l'homme esquiva tout ça, et se recentra sur l'histoire qui l'avait amené ici. « Les rafles, oui. » Commença-t-il avant de se racler la gorge. Il sentait qu'il allait beaucoup parler pour expliquer les tenants et les aboutissants de ses connaissances. « Elles existent. » Trancha-t-il finalement, pour ne pas instaurer un faux suspense envers Jennifer.

Là, elle savait à quoi s'en tenir. Du coup, Matthew entama sa longue histoire :« Elle m'a dit, textuellement, qu'ils raflaient en effet des gens mais qu'une fois que la garde les avait, elle ne savait pas du tout ce qu'il advenait d'eux. » Il serra la mâchoire, sentant une pointe d'énervement le reprendre. Par sécurité, il posa son verre sur le bureau de Jennifer, pour ne pas le casser entre ses mains. Il en aurait été capable. « Elle pense qu'ils sont 'bien traités' mais ne peut pas me le certifier. » Poursuivit-il. « Et elle ne peut pas me dire pourquoi on les rafle. » Un petit grimace plus tard : « Apparemment, un virus, ou une maladie, les rendrait fou. Mais là encore, elle n'est pas sûre. » Rien qu'énoncer ça, et s'entendre le dire, lui tapait sérieusement sur le système.

Il fit de son mieux pour garder son calme, notamment parce qu'il approchait d'un autre sujet un peu plus sensible, et plus personnel aussi. Sujet qui pourrait lui faire perdre en crédibilité aux yeux de Jennifer, chose qui ne l'enchantait guère. « Elle ne peut pas m'en dire plus et puis... J'ai pas été super sympa avec elle. » Admit-il simplement en baissant la tête, un peu comme un gamin pris en faute. « Parce que bon, j'ai eu la vague impression qu'elle me prenait pour un idiot, et qu'on l'a choisi elle parce qu'elle était... a mon goût. » Et ça encore, il était bien obligé de l'avouer, que ça avait joué dans le fait qu'il avait autant traîné à en venir à la confrontation. « Alors, oui, j'veux bien admettre que les premières fois, je la trouvais vraiment... Vraiment jolie. Mais maintenant que je sais ce qu'elle fait, et comment ça a l'air de la laisser parfaitement indifférente alors qu'on parle d'humains... De vies... Je t'avoue que je suis sacrément refroidi. »

Jennifer avait ici toute l'occasion de sentir une certaine frustration dans son attitude, se mêlant a une forme de culpabilité. « Puis c'est la manière dont elle joue avec moi, comme si j'étais un gentil chiot qu'il faut juste occuper. » Murmura-t-il, avant de s'éclaircir la voix et se reprendre pour redevenir impassible : « Et elle, elle ne fait qu'obéir aux ordres. A croire qu'elle est un robot formaté pour n'en avoir rien à foutre. »ça ne fonctionnait pas si bien que ça. Il réalisa sa grossièreté, se sentant incroyablement stupide de s'être si facilement laissé aller. Il fallait dire que même sans rien dire, elle le mettait particulièrement en confiance. « Pardon... » Souffla-t-il en se passant la main dans les cheveux, nerveux.

« Désolé, je viens, je râle, je grogne, je m'énerve, je deviens même grossier. Si ma mère m'entendait, elle m'atomiserait probablement après m'avoir lavé les dents à l'eau bénite. » Plaisanta-t-il en voyant tout à fait la femme qui l'avait élevé le regarder avec de gros yeux si elle l'entendait parler ainsi. « Le pire, c'est que je viens pas avec des nouvelles réjouissantes. Ça me rend un peu... dingue d'être le seul à m'offusquer de ça. A me dire que c'est complètement anormal que, dans un pays comme le notre, avec des lois comme les nôtres, on en arrive là et que ça semble si normal pour ces gens. Je suis pas dingue, hein ? » S'inquiéta-t-il immédiatement après en relevant les yeux vers Jennifer. « J'en fais pas trop, pas vrai ? Ma colère est légitime ? »
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Dim 27 Nov - 0:31
The ones we leave behind


Je tends la carte de Cindy à Matthew et je vois bien dans ses yeux qu’il est tout à fait content d’avoir cette carte. Je suis contente de moi pour le coup aussi je l’avoue. J’avais gardé les coordonnées de Cindy en me disant que ça pourrait servir, j’avais bien fait. Mais j’étais surtout contente d’avoir quelque chose à proposer à Matthew, une solution un truc. J’aurais pas aimé le laisser dans le même état de frustration que quand il avait passé la porte de mon bureau. Par contre, je m’attendais pas à cette réaction exacte. Je peux m’empêcher de rougir quand il me dit que je suis parfaite, et ce même si c’est fait sur le ton de la rigolade. Je sais. On me le dit souvent. Je réponds en rigolant, mais ça m’empêche pas de rester toute rouge. Parce qu’on me le dit pas si souvent en dehors de la famille et quelques amis proches. Et que je suis de toute manière une fichue machine à rougir, que je passe mon temps à rougir sans arrêt. Bref, rouge c’est un peu comme ma couleur de peau naturelle. Je l’entend rire et je souris. Tant mieux. Surement parce que vous avez pas besoin de moi pour faire tout aussi bien. Bon, je peux pas cacher que je suis tout de même super contente qu’il me dise qu’ils avaient de la chance de m’avoir. Comme j’étais toujours contente quand lui ou Foggy me disait que j’avais fait du bon travail sur un dossier ou un autre. C’était humain non ? Puis bon, mon métier restait un des seuls sujets où je me sentais vraiment à l’aise. Je bug un peu sur la suite Pourquoi ? Moi ? Associée principale ? Mon dieu… ca serait génial mais bon, c’était pour moi pas quelque chose de réel, plus comme éventuellement une possibilité future, un truc un peu inavouable. Parce que vous avez jamais proposé… Je dis ça pas fort, essayant vraiment qu’il ne puisse pas le prendre comme un reproche. Parce que c’était pas le cas hein ! C’était juste… vrai ? Après tout, ils ne m’avaient jamais proposé et je n’étais vraiment pas le genre de personne à demander et surtout pas ce genre de chose. Mais heureusement pour la gênitude de la situation, Matthew n’insista par sur le sujet ce qui me soulagea grandement. Non, il préféra lancer l’équivalent d’une bombe. Parce que c’est trois petits mots c’est pire qu’une bombe. Les rafles, oui. Je cliques des yeux, exprimant par cette unique réaction ma surprise. Puis un son à mis chemin entre le gémissement et le cri de surprise s’échappe de mes lèvres. Non ce n’est pas possible. Ce n’est pas possible. Pas ici. Pas à Genosha. Elles existent… Il confirme, comme pour m’assurer qu’il venait bien de dire cela. Et moi je suis choquée. Sûrement que je suis qu’une petite fille naïve mais je n’y avais pas cru jusqu’à lors. J’avais pas voulu y croire. Je pensais que ce n’était que des rumeurs injustes. Que ce n’était que des histoires que l’on se racontait pour se faire peu, un peu comme le croquemitaine. Mais non ça existait vraiment. Je… je savais pas quoi dire. Je portais une main à mon visage, le cachant en partie pendant que je me remettais de la nouvelle et de tout ce que ça pouvait impliquer. Que notre propre gouvernement avait une milice qui opérait dans la plus grande illégalité. Matthew continue de parler pour m’expliquer. Trente seconde, elle qui ? Ah oui, la représentante. Fais un effort Jennifer, il faut que tu écoutes et intègres tout ce qu’il te dit. Ils raflent et s’en cachent pas, bravo. Et ils ne savaient même pas où ils envoient les gens qu’ils ont kidnappé, raflé, dites ce que vous voulez. Bien traités… A partir de moment où on est enfermé contre son grès et sans procès, c’est rarement qu’on est bien traité. Mais quelque chose dans les paroles de Matthew me fait relever ma tête légèrement baissée par la concentration, retirer ma main de mon visage. Une maladie ? Qui rend les gens fous ? Je hausse les sourcils mais il n’a pas l’air décidé à s’arrêter alors je continue d’écouter, cette fois ci en le regardant, en quêtant les réactions de son visage. Il baisse les yeux et je me demande ce qu’il a pu faire pour avoir un comportement qui pourrait passer pour le mien. Oh… il a pas été sympa. Pourquoi je suis qu’à moitié surprise ? Surement parce que je connaissais suffisamment Matthew pour avoir déchiffrer ce comportement. Erf, si elle l’avait pris pour un idiot et… oh. Je souris, légèrement moqueuse et déjà rougissante de ce que j’allais dire. Je serais curieuse de voir à quoi ressemble une femme qui est à ton goût. Il semble essayer de se sortir de la situation. Je comprends mieux pourquoi il aurait préféré en parler à Foggy. Ces deux-là sont amis comme pas possible, surement qu’ils avaient parlé plus d’une fois de ce qu’ils aimaient comme femme. Alors que j’avais jamais parlé de ce genre de chose avec eux. Je n’en parle pas avec grand monde en même temps. Jolie c’est pas une description de femme, Matthew. Mais je ne le relance pas sur le sujet, un peu gênée moi aussi. Puis après tout, j’écoute ce qu’il dit et je suis pas sure d’avoir envie d’en savoir beaucoup plus sur cette femme. Peut-être parce que je suis trop peu indifférente quand on parle d’être humain ? Je sais pas mais je suis un peu perturbée par ce qu’il décrit, ne reconnaissant pas du tout là les quelques personnes de la garde que j’ai rencontré. Après je sais que chaque personne est différente mais… Je souris à Matthew. T’excuse pas. Puis je me mis à rire quand il me dit que sa mère lui laverais la bouche à l’eau bénite. J’imagine bien Matthew, dans les bras d’une femme qui lui ressemble, se faire laver la bouche de force dans un bénitier. Mais le moment de rire est de courte durée quand il reprend son discours. Je fronce les sourcils, je suis perturbée par tout ce qu’il m’a dit. Je ne sais pas Matthew. Je… Tu n’es pas dingue, ça j’en suis sure. Que t’as colère est légitime ? Je sais pas… envers cette femme, oui. Envers le reste, j’en sais rien. Je… Je soupire et je me lève de mon siège pour aller me chercher un autre verre d’eau que je vide d’une traite. Je m’appuie contre mon petit meuble, pensante. Je… Je suis profondément choquée par ce que tu viens de me raconter. Pas toi hein mais… bordel des rafles Matthew ? J’ai les yeux grands ouverts encore sous le choc. Puis je peux m’empêcher de sourire. Ma mère me laverait probablement aussi la bouche à l’alcool. Je souris, essayant de détendre un peu l’atmosphère mais j’étais pas sure de réussir à me détendre tout court. Je retourne à mon siège, réfléchissant pour pas m’asseoir en tailleurs. Qu’on soit d’accord, je suis tout à fait d’accord sur le fait que tout cela soit inadmissible. S’ils arrêtent des gens, ces derniers ont le droit à des avocats et nous surtout on a le droit de le savoir. Mais… Je soupire, de peur que Matthew ne soit pas tout à fait d’accord avec ce que je vais dire. Tu as parlé de possible maladie qui rendrait les gens fous ? Donc éventuellement, cela relève de la santé publique ? Je soupire nouveau. Je sais que on risque pas être d’accord. Parce qu’en plus, j’ai pas vraiment envie d’être en désaccord avec Matthew. Surtout pas sur le travail. Dans ce cas, il est peut-être normal de ne pas en parler publique, pour empêcher la panique au sein de la population. Et ne rien te dire quand tu enquêtes pour éviter les fuites. Je… Bruce, mon cousin, est scientifique, radioactivité et tout. Et je sais que dans son métier, c’est courant de cacher ce genre d’informations. Je guète une réaction mais je préfère pas attendre avant de redire quelque chose. Parce que j’ai pas envie que Matthew se braque. C’est à prendre en compte même si je crois que… je suis autant survolté que toi. Peut être un peu plus choquée d’ailleurs. Et si, tu comptes faire quelque chose, j’en suis. A 100%. Je… tu le sais n’est-ce pas ? Je me détend un peu comme je vois qu’il a l’air d’avoir compris que non, je n’étais pas contre lui. Je sors d’un tiroir de mon bureau un carnet et je note quelques-unes des informations qu’il m’a donné. Tu serais le nom de la personne que tu as rencontré ? Histoire que j’en dise pas des saleté devant elle. Bon en fait, c’est plus dans le cas où moi j’irais à la garde, que je sache de qui me méfier. Parce que je pense qu’il vaudrait mieux que ce soit moins plutôt que lui qui y aille la prochaine fois. D’ailleurs à ce sujet. Il faudra qu’on en parle avec Foggy à son retour mais je pense que la prochaine fois, il serait bien que ce soit pas toi qui aille rencontrer quelqu’un de la garde. Tu dois déjà être grillé que moi… non. C’était aussi simple que cela. Je me retenais d’ajouter, moqueuse, que je me laisserais pas séduire par une psychopathe sans émotion mais je voudrais pas le vexer et en plus je crois que je serais beaucoup plus gênée que lui en vrai. Surement. Je suis trop vite gênée. Et puis… je venais de penser à un truc. Je crois que… y a eu… euh… y a eu quelques disparitions signalées dernièrement. J’ai entendu un truc à ce sujet. Tu crois que ça pourrait être lié aux rafles ? On pourrait alors contacter les proches des disparus non ? Ils doivent surement avoir des informations. Bon, faut-il encore savoir qui a été pris dans ces rafles. Je regarde Matthew en attendant une réaction de sa part. Ca me paraissait pas être une si mauvaise idée ça non ?

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Dim 27 Nov - 1:25
« On t'a pas encore proposé parce qu'on est deux abrutis qui savent pas compter leurs doigts. » Blagua-t-il avec un regard taquin vers Jennifer, qui elle rougissait toujours. « Dis comme ça, c'est pas engageant. Mais on va rattraper cette bêtise très vite, t'en fais pas. » Lui promit-il d'un ton léger, pour ne pas qu'elle ne se sente gênée à nouveau. Bien que la rougeur sur ses joues était particulièrement attendrissante, et qu'il se plaisait à la regarder virer au cramoisie pour si peu. Elle qui avait toujours été si sérieuse avec lui, Matthew s'en trouva bien surpris pour l'occasion. Et il ne manqua pas d'être à nouveau surpris quand elle voulut faire un trait d'humour en lui disant être curieuse de voir une femme à son goût. L'homme fronça même les sourcils tant la réaction était inattendue et tant elle réussissait à le désarçonner : « Tu es vraiment sûre de vouloir savoir ça ? » Lui demanda-t-il, un peu incrédule. « Normalement, les sociopathes, j'ai tendance à les éviter mais là... Elle m'a retourné le crâne. » Il secoua la tête : « J'aime pas trop quand on touche à ce qu'il y a là-dedans pour me la faire à l'envers. » Fit-il en se tapotant la tempe de l'index avec un sourire désolé.

En tout cas, Jennifer l'écouta vraiment avec beaucoup d'intérêt, sans manquer de réagir en direct lorsqu'il parlait. Que ça soit des petites remarques ou des soupirs, ou simplement deux gros yeux surpris et interloqués par ses propos. Il avait l'impression de lire en elle comme dans un livre ouvert, et bizarrement, ses réactions eurent le mérite de lui mettre du baume au cœur. Il n'était pas cinglé, il ne disait pas n'importe quoi, il n'était pas pris pour un fou aux yeux de Jennifer. Il était crédible. Et c'était déjà un grand pas en avant. Ça le rassura partiellement sur lui-même et sur son opinion, comme quoi il n'était pas complètement cinglé pour sa part, et les gardes n'auraient pas à débouler ici en trombe pour l'enfermer à cause d'une pseudo maladie. La brune en face de lui tenta de plaider plus ou moins cette cause par ailleurs, se faisant avocat du diable. C'était son rôle d'être critique envers les informations qu'elle obtenait, mais il ne pouvait s'empêcher de voir un peu de déni dans son regard, de celle qui ne pouvait pas croire que ces actes étaient gratuits. Ça n'était pas gratuit : il y avait un but derrière ça.

« Je sais, Jenn... Mais si c'était qu'une excuse ? S'il y avait pas de maladies ? Si c'était autre chose ? » fit-il à la jeune femme à travers un souffle, se penchant vers elle comme pour se rapprocher et créer une bulle d'intimité où il pourrait lui confier ce secret. « Puis si ces gens sont malades, pourquoi ne pas le dire aux familles ? Ou aux avocats, qui sont tenus au secret professionnel ! » Lui rétorqua-t-il ensuite. Pour lui, c'était juste impossible que la garde soit aussi mauvaise en communication. Ils devaient forcément avoir des conseils, des directives, des ordres. Ça voulait dire que les ordres impliquaient qu'ils ne parlent pas, et vu qu'Elektra lui avait confié que communiquer avec lui mettait son job en jeu, il ne doutait pas que la sanction soit appliquée si ça ne roulait pas comme il le voulait. « Ils suffiraient qu'ils communiquent pour répondre aux questions, et on en serait pas là ! Il n'y aura pas obligatoirement de panique ou de mouvement de foule, pour peu qu'on cadre, qu'on informe. Là, c'est quoi ? On est où, en fait ? Je ne savais pas qu'on avait Kim Jung Un à la tête de Genosha... » Soupira-t-il finalement en venant se pincer l'arête du nez.

Les coudes sur les genoux, un poil courbé, l'homme releva un regard doux vers Jennifer, qui lui assurait être de son côté, et le croire. Elle essayait de se faire comprendre de lui, et ce manque d'assurance soudain avait un côté assez touchant qui ne manqua pas de le faire sourire : « Je sais, ne t'en fais pas. » Lui souffla-t-il d'une voix rassurante en gardant son air tendre. « Tu as plus de recul que moi sur ça, même si ça te fait un choc. C'est dur de croire que c'est possible... Et je comprends. » Lui-même était tombé des nues lorsqu'Elektra lui avait confirmé ses craintes. Il avait encaissé la chose avec peine pourtant, ne réalisant pas tout à fait ce que ça impliquait. Et même dans son bureau, il peinait à croire que tout ça était possible, ici, à Genosha. Et pourtant... Il n'y avait pas de doutes possible dans les mots de la Grecque, et il n'avait pas de raisons de penser qu'elle lui mentait. D'ailleurs, elle lui avait dit ça comme si ce fait était acquis. « Ouais, c'est en train d'arriver. » Murmura-t-il sombrement.

« La personne que j'ai rencontré : Elektra Natchios. Elle est la fille d'un diplomate grecque, de ce que je sais. Brune aux yeux noirs, femme fatale. Et très directe dans sa manière de parler. » Décrivit Matthew pour que Jennifer prenne des notes et sache que si elle devait se rendre à la garde, il serait de bon ton de l'éviter. Mais si ça n'était pas possible de ne pas lui parler, alors autant qu'elle soit préparée à ça : « Tu ne te laisseras pas impressionnée par elle, je le sais. Moi, elle m'a eu une fois, ça serait con que j'y retourne en effet... » Plaisanta-t-il simplement pour détendre l'atmosphère, sans forcément y parvenir. Surtout que la dernière remarque de sa collègue lui colla une boule dans le ventre. Elle suggéra de jeter un coup d'oeil aux dernières disparitions, pour voir si certains noms pouvaient coller. L'homme se leva de son siège, un peu précipitamment :

« En plus des dossiers qu'on a déjà ? » Demanda-t-il avant de se reprendre : « Attend, je vais chercher ma liste de noms. » L'homme sortit de la pièce un peu en coup de vent, se rendant à son bureau pour attraper son calepin déposé là et revenir aussi vite auprès de Jennifer. Il dépassa quelques collègues, croisa le regard curieux de Karen, prête à lui demander comment s'était passé son déjeuner. Elle ne reçut qu'un énorme vent quand il referma la porte du bureau de Jennifer derrière lui, pour venir se mettre à côté d'elle. Là, il feuilleta ses notes, et tomba finalement sur sa propre liste où se trouvait une demi-douzaine de nom dessus. Des plaintes des familles n'ayant plus de nouvelles de proches : « Tu as les disparitions ? On pourra faire un recoupement entre ce qu'on a déjà, et ceux qui ont disparu et depuis quand. S'il y a d'autres noms avec un profil qui collerait, on pourra contacter l'entourage... » Fit-il en essayant de faire le tri entre tout ça. C'était curieux. Il était penché au-dessus de Jenn, et la regarda pianoter sur son poste pour aller vers les dernières nouvelles à ce propos.
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Lun 28 Nov - 22:52
The ones we leave behind


Je crois que j’aurais préféré que Matthew n’insiste pas tellement sur l’histoire d’associé. Mais visiblement ci. Alors au tant dire que je ne réponds plus de la couleur de ma peau. Je ne contrôle réellement pas ce truc déjà en temps normal alors quand Matthew, associé principale du super bureau d’avocat où j’ai eu la chance de trouver une place, me parle de devenir associée principale. Bah moi, je deviens encore plus rouge que le truc le plus rouge que vous devez connaitre. J’ai envie de rire mais je crois que je deviens bien trop gênée pour cela. Vous êtes tout sauf deux abrutis. Et je suis plus qu’heureuse d’être ici. Vous allez me supporter encore un moment. Je souris un coup avant de baisser les yeux un peu gênée. Parce que ça dépend pas que de moi, on sait jamais qu’ils me demandent de partir mais vu ce que vient de dire Matthew je suis plutôt rassurée sur le fait et du coup plus que heureuse. J’ai mal place ici, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux n’est-ce pas ? Comment ça pourrait seulement être mieux ? Je n’en sais rien. Mais je crois qu’il n’y a pas mal de choses que je ne sais pas. Comme le genre de femmes qui plait à Matthew. Pas que ce soit un détail totalement indispensable mais… n’est-ce pas étrange de bosser pour eux depuis si longtemps et de toujours pas savoir ce genre de chose ? Et puis, ça me donne l’occasion de blaguer légèrement et donc de me détendre légèrement ce qui n’est pas mal venu au vu de la couleur de mon visage. Il semble surpris et là du coup je me sens un peu gênée. Pourquoi a-t-il l’air si étonnée ? Je suis surprise qu’il soit si surpris que je puisse poser ce genre de question. Ou alors c’est la couleur de mes joues qui le renseigne sur le niveau de surprise qu’il doit avoir. Pourquoi est-ce que je voudrais pas en savoir plus sur toi ? On est collègue. Et un jour amis, j’espère. Etrangement pour une fois je ne rougissais pas. Parce que j’avais sincèrement espoir de devenir un jour, dans un futur pas trop lointain j’espère, amie avec Matthew. C’était quelqu’un d’adorable et je ne voyais pas de raison de ne pas vouloir être son amie. Et j’espérais qu’il avait à peu près le même discours à mon égard, quant à devenir amis. J’aurais aimé pouvoir dire que c’était déjà le cas mais je me rendais compte que finalement, je savais trop peu de choses sur lui ou sur Foggy pour que le terme convienne et cela me chagriner un peu. Je hausse les épaules quand il me dit que normalement il évite ce genre de personne, qu’il s’est fait retourner le crâne. Malheureusement, les attirances et autres sentiments ne sont pas des choses que l’on maitrise alors. Ce n’est pas sa faute. Surtout s’ils ont joué à la garde sur le fait qu’elle pourrait lui plaire pour l’envoyer elle. Je souris à Matthew quand il dit qu’il aime pas qu’on utilise son cerveau pour la lui faire à l’envers. C’est pas ta faute. On serait surement tous tombé dans le piège. Peut-être même que la même nana aurait pu me faire tomber dans le même piège. Après tout, elle devait avoir un certain pouvoir de séduction. A moins que Matthew s’intéresse à tout ce qui a une poitrine mais ça ne me semblait pas tellement être son style. Du coup je me disais que je serais probablement tombée dans le même piège. Ensuite, il me raconte plus en détail ce qu’elle lui a dit. J’ai le visage caché par ma main mais je crois que ça ne suffit pas à dissimuler le choc qui se peint petit à petit sur mon visage. Des rafles bordel de merde. Des rafles… je n’en reviens pas. Mais dans quel monde on vit ? Clairement, je me suis pas engagé dans cette profession pour voir ce genre de chose se passait sous mon nez sans rien faire. Je me suis pas engagée dans un cabinet comme celui-ci pour ça non plus. Mais heureusement, je comprends très vite que Matthew n’est pas non plus avocat pour fermer les yeux là-dessus. Alors j’essaye de procéder les informations et je réfléchis. Enfin d’abord je lui dis que non, il n’est pas fou. Que non il n’est pas le seul choqué. Que non, on ne fera pas rien. Mais je peux m’empêcher de noter cette histoire de maladie. Parce que… et si c’était vraiment cela ? Et si il y avait réellement un risque sanitaire ? J’étais profondément humaniste alors j’avais pas envie de prendre de risque de ce côté-ci. J’avais envie de prendre mon téléphone et d’appeler tout de suite Bruce ou Peggy pour avoir leur avis là-dessus. Sauf que je ne pouvais pas trop. Déjà parce qu’il y avait Matt dans le bureau et ensuite parce que si ces histoires de rafles étaient vraies, et Matt disait que oui donc ça devait l’être, j’allais pas simplement leur lâcher ça de but en blanc. Est-ce que Peggy savait ? Non Peggy ne devait pas savoir, elle ne laisserait pas faire si non. C’est surement qu’une excuse et tu as parfaitement raison mais… on en peut et ne doit pas oublier que c’est peut-être vrai. Parce que si on l’oubliait et que c’était vrai… et que nous faisions un truc qui faisait empirer la situation. Je ne me le pardonnerais jamais. Je souris en le voyant s’indigner. Tu sais ce qui parle plus que des familles ? parce que je cherche toujours. Mais pour les avocats tu as parfaitement raison. Et ça ne fait que prouver que ces histoires de rafles ne sont pas spécialement liées seulement à une maladie et qu’il y a surement quelque chose de louche derrière.

Mais je n’ai pas le temps de lui dire cela qu’il recommence, enflammé par ses propos ce qui me fait sourire de tendresse à son égard. Il est passionné par son travail, je n’en ai jamais douté mais j’apprécie de le voir. Parce que c’est une des raisons qui fait que c’est ici que je travaille quand j’aurais pu choisir ailleurs. Je peux m’empêcher de glousser quand il compare notre roi à Kim Jung. Mais mon rire meurt dans ma gorge assez rapidement. Pietro… est-ce que Pietro sait ? Non, je sais que Pietro ne sait pas. Mais au tant l’image de mon amant avec la coupe de Kim Jung me ferait bien rire, au tant la possibilité que peut-être il soit au courant me donne plutôt envie de vomir. Mais je vais éviter de vomir tout de suite. Parce que je connais assez Pietro pour être sure qu’il ne sait rien ou que alors, les rafles ont une réelles justification. Enfin j’espère. Je préfère ne pas y penser et assurer à Matthew que je suis de son côté et prête à le suivre dans cette affaire un peu sordide sur les bords. Il me dit qu’il le sait et je ne peux m’empêcher de sourire pleinement et sincèrement. Merci. De m’avoir cru du premier coup. Comme moi je le croyais du premier coup quand il me disait que les rafles étaient vraies en même temps… J’ai tellement du mal à croire que l’on vive dans un pays où ce genre de chose peuvent se passer. Et… J’inspire un grand coup, tentant de mettre mes idées en place. Ca me fait peur. J’ai peur pour mes proches. J’ai peur pour toi, Foggy, Karen et Gabriel si on se lance dans cette affaire. Non je ne suis pas une trouillarde. Mais si la garde faisait vraiment des rafles, pourquoi on serait lus à l’abri que d’autres personnes ? Surtout si on s’en prenait à eux… Mais je n’avais pas vraiment envie de penser à ça en fait. J’avais pas du tout envie de simplement envisager la possibilité qu’il leur arrive quelque chose. Je préférais tout à fait me trouver autre chose pour m’occuper l’esprit comme récapituler rapidement sur le papier toutes les informations que venaient de me donner Matthew. Je lui demande le nom de la femme qu’il a rencontré à la garde. Elektra Natchios. Je dois me retenir de glousser alors que mon ventre se rappelle à moi. Grecque. Fille de diplomate. Fille de diplomate tu dis ? Je devrais donc pouvoir trouver des trucs sur elle. Je souris gentiment quand il me dit que je me laisserais pas impressionnée. C’est gentil de sa part d’avoir tellement confiance en moi. Mais ça montre qu’il ne m’a réellement jamais vu en dehors du bureau ou d’une cours de justice. Et que mon comportement a du plus le marquer dans une cour de justice. T’envoyer serait stupide. Mais je doute que m’envoyer soit particulièrement mieux. J’ai de l’aplomb qu’au barreau. Tu crois que Foggy tient face à ce genre de femme ? Je connaissais déjà la réponse : non. Mais on pouvait encore y croire, n’est-ce pas ? Au pire, je me désignerais mais je me connaissais. Je ne serais pas capable de l’envoyer chier si elle me cherchait de la merde et je me ferais marcher sur les pieds. J’irais. Il me restait plus qu’à demander à Peggy des cours pour avoir confiance en soi. Je me mordis la lèvre C’était pas gagné d’avance. Mais bon… on fera avec ! En attendant, je proposais à Matthew de croiser les disparitions récentes avec les dossiers qu’on avait des rafles et diverses rumeurs. Je n’eus pas le temps d’en dire plus, entre autre qu’on avait aucune idée e qui avait pu être rafler, que Matthew était déjà levé et parti du bureau. Café ? Mais je connaissais bien Matthew et je savais qu’il allait juste récupérer en vitesse la liste des disparitions qu’il avait sous la main.

Profitant de son absence, j’ouvrais mon ordinateur. J’étais entrain de pianoter sur mon clavier quand je sentis, plus que je vis vu que je regardais le clavier, Matthew s’asseoir à côté de moi. Raaah, espace vital ? Quoi ? Je vais encore rougir quoi. Je l’entends feuilleté ses feuilles pendant que je chercher la liste des disparus officielle de la police de Genosha. Je l’affiche sur un coin de l’écran pendant que dans l’autre, je lance une recherche assez large. Parce que je sais que pas toutes les disparitions ont été signalées à la police. Je hausse la tête. Oui on peut recouper. Mais je pense qu’il faudrait qu’on regarde surtout pour quelles disparitions y a des rumeurs de rafles. Selon l’adage : pas de fumée sans feu. Quoi de mieux pour ce genre de chose que les réseaux sociaux. Je pointais du doigt mon écran et récupérer la liste de Matthew. Je notais que les dossiers dont on était déjà chargé était surligné. Je regarde que pour ceux dont on s’occupe pas encore. Rapidement je commence à croiser les données avec mes yeux. J’attrape un crayon que je coince entre mes lèvres pendant que je pianote avant d’entourer des noms sur la liste de Matthew. Entourant un dernier nom, je me redresse et… Oh merde, désolé Matthew. Bon ça va, j’aurais pu lui coller un coup de tête et j’ai juste taper dans son épaule mais j’y suis allée un peu fort vu que je n’avais pas le moins du monde vu qu’il était toujours pensé en train de regarder ce que je faisais. Je devais être toute rouge là. Je ne t’ai pas fait mal au moins ? Bon, ok. J’étais beaucoup moins solide que Matthew, je doutais que je lui ai fait mal. Mais ça m’empêchait pas de rougir à nouveau comme pas deux. Ca va t’es sur hein ? Euh… j’en étais où ? Il m’attrape la feuille des mains et ça me rappelle ce que j’étais entrain de faire. Ah oui ! Alors, les disparitions dont on a déjà le dossier, je pense que je vais te demander de me dire si certaines sont liées à la garde ou pas. Il avait plutôt intérêt d’ailleurs. Déjà que je ne savais pas pourquoi j’étais pas déjà au courant. Mais les autres noms que j’ai entouré, c’est étrange ? Certaines, y a carrément des accusations contre la garde de les avoir rafler. Et le dernier, y a rien depuis sa disparition mais… j’ai lu dans le journal son nom et il détestait la garde. Il tentait de me refiler son flyer comparant les gardes aux extraterrestres d’un film d’horreur. M’adossant à mon siège, je vérifiais au passage que je ne risquais pas de donner un autre coup à Matthew, histoire de pas décéder de honte avant la fin de l’enquête. En attendant, je voulais bien l’avis de Matthew dessus moi.

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Mer 30 Nov - 0:15
C'était vrai. Pour qu'ils deviennent amis un jour, il fallait qu'ils apprennent à se connaître. Mais Matthew n'imaginait pas que ça puisse vraiment l'intéressait. Jusqu'ici, Jennifer n'avait pas vraiment montré d'intérêt à ce sujet, se montrant par contre très secrète sur sa vie privée, entre autre. Il n'avait jamais songé qu'elle puisse un jour vouloir dépasser cette limite qu'elle avait fixé en s'affichant comme une personne pudique. Et pourtant... C'était la suite logique. Et l'homme ne pouvait s'empêcher d'accueillir la nouvelle avec un sourire en coin, un peu gêné de ne pas avoir envisagé cette idée plus tôt, mais à la fois content qu'elle l'assume aussi facilement. Il fut d'autant plus amusé et un peu rassuré par la réponse de Jennifer qui lui assura qu'ils seraient probablement tous tombés dans le piège. Elle, peut-être pas. Karen non plus. Mais assurément que Foggy et lui étaient des cas perdus d'avances, et que Gabriel ne devait pas être très loin devant. Il ne pouvait s'empêcher de se sentir crétin pour le coup : par sa faute, il avait fait traîner ça un peu trop longtemps, en jouant un jeu qui ne faisait que gagner plus de temps pour noyer le poisson. Autant dire qu'il avait perdu de vue l'essentiel en tentant une approche qui n'aurait probablement rien donné de toute façon. Il se passa la main dans la nuque, soucieux de l'impact que ça aurait.

Son égoïsme en aurait sûrement de toute façon, et il avait vraiment envie de s'insulter. Surtout pour ce qu'il y avait gagné finalement : une entrevue avec Elektra. La prochaine fois, il passerait son tour, bien plus au fait de ce que ça impliquait. Juste apprendre des choses déplaisantes. En plus de pouvoir admirer avec ça une indifférence crasse qui le révulsait toujours. A côté, celle de Jennifer, encore un peu dans le déni mais tout à fait logique vu l'annonce qu'il venait de lui faire, était tout de suite plus agréable. Il se confrontait à une consoeur essayant de comprendre ce que ça impliquait, réfléchissant bien plus vite que lui à ce sujet. « C'est une réaction saine, Jennifer. » La rassura-t-il avec un sourire en coin, la couvant d'un regard tendre pour ne pas qu'elle pense être folle. Il le faisait naturellement, parce qu'il aurait aimé qu'on agisse ainsi avec lui. Qu'Elektra le rassure, entre autre, au lieu de lui balancer tout ça pour ensuite tirer la couverture à elle et s'offusquer de son comportement. Bon, peut-être n'était-il pas totalement objectif vis-à-vis de tout ça... Mais c'était pas bien grave. Il l'était avec Jenn, ça, ça comptait. « Sois contente de l'avoir, nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne à ce propos. » Fit-il. « La personne que j'ai rencontré ne s'est pas offusqué de ça. »

On devait probablement sentir l'aigreur de ses propos. Il avait vraiment du mal à prendre du recul là-dessus bizarrement. « Elle suit les ordres... Et ça a l'air d'être une excuse qui lui convient. » Termina-t-il en haussant les épaules, avant de revenir vers quelque chose de bien plus rassurant sur la suite. Jennifer n'avait pas besoin de le voir s'énerver sur le comportement sociopathe d'une femme sur qui il avait eu un crush. Elle méritait mieux de lui, de sa part, de sa conversation. Ce n'était pas la bonne image qu'il lui donnait, et il arrivait très bien à voir le regard sévère de sa mère lui brûlant le dos s'il ne se reprenait pas immédiatement. « Il ne nous arrivera rien tant qu'on sera ensemble. Tu verras... » Rajouta-t-il en douceur, adressant à la brune un vrai sourire. Et sachant que c'était une complicité comme une confession inédite qu'il y avait là, il rajouta ensuite : « Puis, je surveillerais que tu viennes bien travailler tous les matins. Je te préviens si tu as une demi-heure de retard, je retourne toute l'île juste pour te retrouver ! » la blague passa toute seule, permettant à Jennifer de ne pas s'empourprer un peu plus avec ses petites bêtises à moitié sérieuses. Si elle disparaissait, il le remarquerait certainement désormais.

En tout cas, ça lui laissa le temps de faire son allé retour et de venir se planter derrière l'avocate pour travailler pour de vrai. Et de fuir au passage le fait que le renvoyer au QG de la garde serait d'une grande stupidité, à l'évidence. « On a qu'à voir les disparitions par rapport à la dernière fois où a vu ces gens. Si c'est proche des lieux de rafles, et les dates où ça s'est produit selon les rumeurs ? » Répondit Matthew à sa remarque sur les recoupements. Suite à quoi, il la laissa faire ses notes, regardant par-dessus son épaule en tentant d'être à la fois au centre de l'action et de lui laisser de la place. Ce qui était, en soi, parfaitement impossible. Et ça, il n'eut aucun mal à le comprendre quand Jennifer se redressa et vint heurter son épaule. Il sursauta de surprise, laissant échapper un « Oh » qui le trahissait parfaitement. « Non, désolé, c'est moi ! » Ne put-il s'empêcher de lui répondre, lui coupant un petit peu la parole il fallait le dire. Ils se retrouvaient bêtement à parler en même temps, et à passer pour deux adolescents. Comme si c'était le premier contact qu'ils pouvaient avoir eu tous les deux. En dehors des mains serrées ? Peut-être. En tout cas, la pauvre avocate semblait se sentir coupable, et ça, c'était hors de question pour Matthew : « T'en fais pas, tu as du plus te faire mal. » Lui fit-il. « Ça va ? » S'enquit-il ensuite avec un sourire doux.

Il se sentait un petit peu gêné aussi pour tout dire, mais préféra se reprendre immédiatement pour ne pas se perdre inutilement. Il ne voulait pas incommodé la brune avec ses bêtises, aussi quand elle se retourna pour vérifier les résultats et fit une autre remarque à propos du croisement des données qu'ils avaient, Matthew hocha la tête en se penchant par-dessus elle, venant poser sa main contre le plat de son bureau pour prendre appuie. « Tu penses que le dernier, on a tenté de l'enfermer pour le faire taire ? Si c'était juste un illuminé, c'est se donner beaucoup de mal pour rien, no- » Il voulut se redresser, mais sentit une résistance, et en même temps Jennifer se raidir sensiblement. « Merde ! » Lâcha-t-elle en comprenant ce qu'il se passait. « Attend, attend, ma- ma broche est accrochée à tes cheveux. » Etait-il gauche ? Et depuis quand ? L'homme n'en revenait pas ! Il ne s'était jamais senti aussi maladroit de sa vie, mais là, il perdait littéralement tous ses moyens. Matthew tenta un moment de défaire sa broche des cheveux coincés de son associée... « C'est emmêlé, bouge pas, je risque de te faire mal. » Lui demanda-t-il sans y parvenir pour autant.

Renonçant, il eut l'impression de faire plus de nœuds que d'en défaire, sans se sentir plus à l'aise. De surcroit, Jennifer était en train de rougir à vue d'oeil par sa faute. Matthew se racla la gorge : « Je vais enlever ma cravate... » Annonça-t-elle en se baissant pour éviter de faire boucher la broche. Il eut un peu de mal à défaire le nœud de sa cravate, mais réussit tout de même à la faire glisser de son cou, comme on retire un collier fermé. Là, il fut plus à l'aise pour se mettre à niveau, et voir ce que c'était que tout se désordre. La pauvre Jennifer était toujours sequestrée par sa terrible cravate, et en bon chevalier servant, l'homme fit son possible pour défaire les mèches qui s'étaient jurées de la retenir. « Voilà, là... C'est bon. » Souffla-t-il doucement, alors qu'il s'éloignait de l'oreille de sa partenaire, retirant sa broche qu'il fourra dans sa poche, et roulant la cravate autour de sa main. « Tu es libre. » Blagua-t-il avant de se reculer d'un pas. « Je devrais te laisser de l'espace, ça va mal finir cette histoire. »
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Mer 7 Déc - 16:55
The ones we leave behind


Une réaction saine… je me concentre sur la voix de Matthew qui tente de me rassurer, capte son regard posé, calme, compatissant. Concentres toi Jennifer… Mais c’est compliqué. Je suis tellement choquée. J’avais beau avoir fait quelques blagues, avoir essayé de raisonner tout cela, je suis juste choquée. Et je sens un truc bizarre dans mon estomac à l’idée que notre gouvernement kidnappe des personnes, les enferme sans même que l’on puisse savoir pourquoi, dans quel but, quelles raisons valables ils avaient. Et parce que j’étais avocate, je savais que quand ils ne disent rien c’est généralement qu’il n’y a pas de raison valable aux yeux de la loi. Et je… je voulais pas vivre dans un pays comme ça. Je voulais pas croire que ça pouvait arriver. Moi qui avait toujours pris Erik Lehnsherr pour une homme censé. Il me rassure en me disant qu’il trouvait qu’il était mieux de s’offusquer comme moi que de ne pas s’offusquer comme l’autre. Je tente de rire un peu mais je suis trop perturbée pour que ce soit un véritable rire, plus une sorte de pouffement. Vu ce que tu as dit d’elle, j’espère bien qu’on est pas pareille ! J’aimerais vraiment pas que Matthew me penne pour une sociopathe ou ce genre de chose voyez-vous. C’était que j’apprécierais vraiment pas être prise pour une sociopathe. Et puis, j’avais pas vraiment envie que Matt est une si base estime de moi non plus. Mon orgueil mal placé surement. Je grimace. Suivre les ordres… bon ok, finalement, selon les points de vue je devais le faire assez souvent. Je faisais ce que Foggy et Mat me disaient. Je suivais la loi et je la suivais à la lettre. J’avais toujours obéi à ma mère. Mais en dehors de ça, moi et les ordres.. pff. J’étais du genre à penser que j’étais la seule à décider pour moi-même. Et même si ma discrétion faisait qu’on le remarquait pas, je faisais que très rarement des choses dont je ne voulais pas. Je soupirais, faisant part à Matthew de mon inquiétude bien qu’elle me faisait me sentir un peu stupide. Mais… comment ne pas avoir peur pour nos proches quand on se lançait dans cette folle aventure qui était de s’en prendre à un gouvernement qui ferait des abus ? Mais ils oseraient pas s’en prendre à nous n’est-ce pas ? Ou alors sous la forme d’un accident. Mon dieu, Jennifer arrête de penser à ça t’arranges pas du tout ton niveau d’inquiétude là. J’avais déjà la main portée à ma bouche sous le choc de mes propres pensées. Je fixe le sourire de Matthew, incapable de lui rendre en retour. Il a raison, il leur arrivera rien. Il se passera rien. Rien de chez rien. Je sens une moue se dessiner sur mon visage devant son ton blagueur. Je sens aussi le rouge me monter aux joues à nouveau et je me demande s’il en fait pas exprès. J’arrive toujours avant toi. Le temps que tu te rende compte que je ne suis pas là, vous retrouverez un cadavre. Je rigole pas vraiment mais j’espère qu’il ne s’en rendra pas compte. Parce que je veux pas l’accuser. Même si c’est vrai que j’arrive toujours avant. Et que ma nature discrète fait que je suis persuadée que le jour où je disparaitrais on ne remarquerait pas mon absence avant un moment. Matthew pas plus qu’un autre. C’était presque triste dis donc…

Je réclamais vaguement un café mais il ne m’entendit pas tellement il partit et revient en coup de vent. Je commence tout de suite à faire des recoupements entre la liste qu’il me donne, celles que j’ai à dispositions et toutes les informations que je peux trouver. En même temps, je lui commente ce que je fais, lui disant ce que je compte faire pour être sur qu’il ne s’attende pas à autre chose. Je souris en comprenant qu’il est sur la même longueur d’onde que moi, qu’il formule l’idée qui était entrain de prendre forme dans ma tête. Tout de suite. Je récupère quelques flux d’informations et je lance une compilation pour extraire tout ce qui pourrait servir. Je vous ai déjà dit à quel point j’étais heureuse que Bruce ait pris le temps de tout m’explique sur ce genre de petites technologies ou méthodes qui rendaient mon travail d’investigation des affaires beaucoup plus facile ? Ca avait du lui paraitre assez long à Bruce, surtout qu’au début je comprenais pas tout même si j’avais grandit avec l’informatique. Mais maintenant, je m’en sortais plutôt pas trop mal. Ce qui ne m’empêchait pas d’être une adepte de l’ancienne méthode qui consistait à parcourir soit même les flux d’informations à la recherche des informations dont on avait besoin comme je le faisais en parallèle. Parce qu’un ordinateur n’était jamais aussi performant, surtout sur les détails de la linguistique, qu’un être humain. Je savais que j’étais à fond dans ce que je faisais quand en me redressant pour donner la feuille à Matthew je le cogne dans l’épaule. J’avais bien remarqué qu’il s’était penché par-dessus moi pour voir ce que je faisais mais ça m’était totalement sorti de la tête. Je repends la couleur rouge qui avait quitté mes joues quand j’étais concentrée sur mon travail et m’excuse. Il dit que c’est lui mais je grimace. C’était tout de même moi qui m’était relevée sans regarder. Je souris quand il me dit que j’ai du plus me faire mal que je lui ai fait mal. Ca va. J’ai l’habitude de me cogner. Quand je suis partie dans mes pensées ou mon travail, j’ai tendance à oublier le monde au tour. Alors ça m’arrive pas si souvent mais je me comptais plus les fois où je m’étais cognée contre le coin du bureau en voulant prendre quelque chose poser dessus. Je fais un sourire gêné à Matthew avant de reprendre ce que l’on était en train de faire comme si rien ne s’était passé. Je lui parlais des quelques cas que je venais de trouver et plus précisément d’un en particulier. Un jeune homme qui avait disparu depuis quelques temps, un jeune homme qui accusait publiquement la garde de faire des rafles et d’autres choses peut être encore pire moralement. Il me demande si je crois qu’on l’a enfermé pour le faire taire et je hausse les mains pour signifier que je n’en sais rien. Après tout, j’aurais pas parier sur les rafles donc je n’étais pas bien sure de mon évaluation de la situation. J’allais couper Matthew pour lui dire que je n’en savais rien mis que non pour moi le jeune homme n’avait pas l’air d’un illuminé quand je sentis ma tête attirée à l’arrière et une violente douleur à la base de mes cheveux. Je retiens pas un léger gémissement de surprise pendant que Matthew jure. Oui c’est… accrochée. Je ferme les yeux pendant qu’il me dit de pas bouger, pas spécialement rassurée, particulièrement mal à l’aise, encore plus que depuis le début de cette conversation. Ca faisait mal. Et mince, il était vraiment suffisamment prêt pour que la broche de sa cravate soit coincée dans mes cheveux. Je me demandais même pas de quelle couleur était mon visage, je connaissais la réponse. Il se racle la gorge et je me dis que pour une fois je ne dois pas être la seule personne mal à l’aise au moins. Je sens la tension sur mes cheveux diminuer et que je comprends qu’il a réussi à retirer sa cravate. Je me mords la lèvre pendant qu’il finit de retirer les nœuds que tout ça a créé. Merci. Je parle tout bas, trop gênée pour parler plus fort. Je masse vaguement mon crâne pendant qu’il se recule, me permettant de respirer plus correctement. Je souris, mal à l’aise quand il dit qu’il devrait me laisser de l’espace. Ca me gêne un peu que Matthew soit si près mais pas plus que je suis naturellement gênée de façon générale. C’est juste que là oui, j’aurais bien aimé qu’il maintienne un peu de distance avant de martyrisée mes cheveux. C’est rien Matt. Je dois avoir l’air super crédible avec mes joues rouges, mes yeux brillants et maintenant mes cheveux un peu en bataille. Je défais la tresse que j’ai fait avant l’arrivée de Matt et tente de faire ressembler mes cheveux à quelque chose mais je doute que ça marche vraiment. Tant pis… au moins, il sait que c’est pas tellement une négligence de ma part que d’être si mal coiffée. Toujours rouge écarlate, je me lève pour aller nous reservir de l’eau. Je tends d’une main pas très assurée le sien à Matthew. C’est vrai qu’on ressemble un peu à deux catastrophes ambulantes aujourd’hui. … Pas que je dise que tu sois une catastrophe mais juste… tu… j… rah. Je baisse les yeux vers mon verre que je décide de vider pour me remettre les idées en place. L’eau me fait du bien, je sens les battements de mon cœur ralentir de rythme. C’est sur que vu comme ça tu peux en douter, mais je t’assure que j’ai plus d’assurance que je fais une plaidoirie. Je souris, espérant qu’il trouve ça un minimum drôle pour diminuer un peu la tension. Je voulais juste dire que comme ça, on est pas très… doué ? Ca doit pas être notre jour. Mais c’est pas grave. Mes cheveux ressemblaient déjà à rien. J’inspire un grand coup et adresse un sourire sincère à Matthew, consciente que je dois toujours être rouge et donc avoir l’air gênée. Pour en revenir à ce qu’on disait, le dernier, celui qui parlait des rafles. De ce que j’en ai vu quand il m’a parlé et ce que j’en vois sur internet, ça avait l’air d’être un jeune équilibré, pas du genre à crier au complot pour rien. Du coup… sachant qu’il y a réellement des rafles, oui je me dis qu’il a peut être disparu parce qu’il était dérangeant. Après… si ça se trouve, on va le retrouver je sais pas… alcoolisé et drogué ? dans quelques jours. Mais ça me parait étrange. Tu serais d’accord pour que j’aille poser des questions ? Je connais quelques jeunes de ce quartier là, je pense qu’ils me répondront honnêtement ? Non, je ne débitais pas ce flot de parole pour cacher le fait que j’étais parfaitement mal à l’aise. Pas mon style. Mais ça n’en restait pas moins vrai et le sujet d’origine alors… Au tant en profiter.


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Jeu 8 Déc - 16:22
Quand Jennifer s'emmêlait avec elle-même, c'était quelque chose. A peine eut-il retrouvé l'autre côté du bureau, pour laisser à la brune son espace de survie, il put admirer à quel point elle pouvait ne pas être à l'aise. Avec lui. Ou avec les autres. Pourtant, il avait toujours eu cette image d'elle, forte, décidée, assurée, quand elle se retrouvait devant un juré pour le convaincre de suivre ce qu'elle disait. L'audace des aventurières, une voix ferme et décidée, presque terrifiante tant elle avait l'air assurée et de ce fait, absolument magnifique. Il n'y avait pas à dire, en la voyant la première fois plaider, Matthew avait flashé sur elle et son talent. Et il ne fut pas le seul, vu comment Foggy fit des pieds et des mains juste pour la recruter dans le cabinet.

Mais parfois, Jennifer n'était pas cette guerrière au mordant sans pareil. Parfois, elle était cette jeune femme un peu fragile, handicapée des relations sociales, qui sélectionnait les gens dans son cercle d'amis. En soi, rien d'anormal, tous faisaient attention à qui ils fréquentaient. Mais chez elle, ça semblait plus dur encore de s'ouvrir, d'avoir confiance, ou de ne pas se sentir simplement intimidé. Sur le coup, en contemplant la rougeur de ses joues et en l'entendant bafouiller comme une adolescente, Matt se demanda si c'était de sa faute. Etait-il trop impressionnant ? Avait-il une réputation qui le précédait, et qui la mettait mal à l'aise ? Il préféra la laisser parler, ne pas intervenir.

Ça aurait été parfaitement inutile, et comme avec une personne qui bégayait, la reprendre aurait été contre productif. Elle n'avait pas besoin de lui pour savoir quoi penser. Jenn était une femme qui n'avait besoin de personne pour vivre sa vie, et cette indépendance était tout à fait appréciable chez elle. De toute façon, c'était lui qui était venu la solliciter pour une discussion, lui qui avait demandé après son avis et son attention. Quand ils seraient plus proches, elle apprendrait qu'avec lui, il n'y avait aucune gêne ni aucune honte à avoir. Il était un ami fidèle, qui ne jugeait pas les siens. Et qui les aimait, comme ils étaient.

« C'est juste la fatigue. » Plaisanta l'homme avec un petit rire une fois qu'elle eut fini de s'embrouiller avec elle-même. « Je t'ai déjà vu plaider, et une chose est sûre, j'aimerais pas être un jour ton ennemi quand tu es au tribunal. » Il lui fit un grand sourire, après cette petite flatterie. Revenir sur un terrain plus professionnel lui ferait probablement du bien, elle y trouverait plus ses marques. Il pouvait comprendre qu'elle n'était pas prête à être trop amicale avec lui, après tout, il était toujours son supérieur pour l'instant, et si ce n'était qu'une question de temps avant qu'il n'aille retourner le bureau de Foggy pour faire d'elle associée principale, ça n'était pas encore le cas.

« Je les trouve très bien, tes cheveux. » L'interrompit-il quand elle signifia que sa tignasse ne ressemblait à rien. Bon, il n'était pas très bon juge, ni coiffeur d'ailleurs pour avoir un avis éclairé sur la question, mais... Il en avait eu des exs qui se plaignaient de leurs coiffures en disant que leurs cheveux n'étaient pas assez ceci ou cela. Autant il y avait des fois où il était d'accord, autant là... Là, Jenn avait une chevelure de rêves. D'un noir profond, intense, d'une longueur des plus enviables. Brillants, légèrement ondulés. Il se surprit à les connaître si bien, n'ayant jamais eu l'impression de trop les contempler. Mais quand il imaginait Jenn dans sa tête, il était sûr de pouvoir la reconnaître grâce à ses cheveux. Si elle avait été de loin et de dos dans la rue, il aurait su que c'était elle.

Alors, cette pensée lui arracha un sourire un peu gamin. C'était agréable de se sentir proche d'une collègue de cette façon. Sans arrière pensée, sans amalgame, sans... il ne savait pas sans quoi. Mais Jenn, il la respectait énormément, et plus encore, il ressentait de la tendresse en la voyant reprendre tout son sérieux. Elle revint sur le sujet des rafles et du jeune homme qu'elle avait croisé et qui faisait bien des choses contre la garde rouge. « Tu as toujours ce qu'il distribuait ? Ou un site sur lequel il parlait ? » Demanda Matthew par curiosité, ayant envie de voir de quoi il en retournait.

« Fais comme tu le sens. Mais... Sois vigilante. » fit-il ensuite lorsqu'elle lui demanda si elle pouvait aller poser des questions à des jeunes dans la rue. Elle en connaissait plusieurs, apparemment. Il haussa les épaules suite à ça, remettant sa cravate en place sans qu'elle ne soit droite après qu'il ait resserré le nœud. « Je ne voudrais pas que tu te retrouves embarquée par une autre rafle parce que tu aurais posé trop de questions à des gens qu'il fallait pas... Ou je ne sais pas... Enfin... » Il soupira simplement. « Sois juste prudente à propos de ça. » Lui-même ne savait pas vraiment jusqu'où ça pouvait aller...

Dans tous les cas, un petit silence se posa dans la pièce où ils étaient, et Matthew se sentit un peu de trop. Ils avaient peut-être fait le tour de ce qu'ils avaient à se dire jusqu'ici. Peut-être. Il ne voyait pas quoi rajouter pour sa part, et excepté quand il en aurait touché deux mots à Foggy, il était peut-être temps de changer de sujet pour lui. Et de se changer les idées surtout. « Bon... » Il se releva, un petit sourire aux lèvres. Venant se passer la main à l'arrière du crâne, il esquissa une risette avant de rajouter : « Je vais te laisser tranquille. Merci pour... Ton aide. Merci beaucoup. » Fit-il. « Si tu as besoin de quoique ce soit, tu peux venir me voir, je t'aiderais comme tu l'as fait pour moi. » Promit Matt en douceur.
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Sam 10 Déc - 19:21
The ones we leave behind


Je m’embrouille, vaguement totalement mal à l’aise pour changer. Je finis par essayer de me remettre les idées à l’endroit et lâche une phrase qui se veut rassurante pour Matt : j’étais pas comme ça dans une cours de justice. J’avais beau perdre mes mots là tout de suite, dire des phrases qui ne sonnaient définitivement pas comme je voulais et assez maladroites, je n’étais pas comme ça une fois dans l’exercice de ma profession. Un contraste qui avait tendance à déconcentrer les gens, leur faire à peu près autant perdre leurs moyens que je pouvais les perdre tout de suite. J’ai une légère envie de rire quand Matthew me dit que c’est la fatigue. Je sais que c’est pas du tout la fatigue, ni même le pseudo état de choc qu’avait créer ce que Matt m’avait appris qui était à l’origine de mes propos flous et tenant du n’importe quoi. Je savais que malheureusement je n’avais pas besoin d’excuses pour être comme ça même si ce n’était pas forcément difficile d’en improviser quand je voulais pas simplement avouer que c’était mon état naturel. Alors je le laisse croire. On se connait pas encore assez pour que je m’impose la gêne de lui dire que c’était normal comme réaction. Puis s’il mettait ça sur le dos de la fatigue, il ne devait pas croire que c’était lui qui me mettait dans cet état là ce qui était tant mieux. Pas que ce soit le cas, enfin si surement un peu. Mais le fait qu’il croit ça n’aurait rien arrangé. Je peux m’empêcher de sourire et rougir, parfaitement de plaisir quand il m’annonce qu’il m’a vu plaider et ne voudrait pas se retrouver dans la partie adverse. Aucun compliment n’aurait pu plus me plaire ou me toucher. Rien ne me faisait plus plaisir que de savoir que Matthew Murdock reconnaissait mon travail et l’estimait. Je n’avais pas choisi de travailler ici sans avoir une certaine admiration pour les deux fondateurs de mon cabinet. Et j’avais depuis appris à apprécier qu’encore plus leur travail et leur talent manifeste pour cela. Alors ce compliment… Merci. Je ressentais une gêne toutefois. Bien moins forte que d’habitude et surement en partir due à ce qui venait de se passer. Mais c’était une gêne plaisante pour une fois. Que je dissimulais toutefois en continuant de parler, lui expliquant plus clairement ce que j’avais voulu dire, voulant balayer tout quiproquo possible. Je finissais en rigolant par dire que de toute façon, mes cheveux ressemblaient à rien avant ça, dans l’espoir que cette forme d’humour  dissipe un peu la tension de la situation. J’entendis ce second compliment, qui me gêna beaucoup plus que le précédent tout en m’émouvant beaucoup moins. J’accordais bien moins d’importance à mes cheveux qu’à mon travail. Mais c’était.. bref, un compliment sur mon physique avait toujours ce genre d’effets sur moi de toute manière. J’en profitais donc pour changer de sujet et je me sentis tout de suite beaucoup plus détendue en parlant de notre travail. Je reprenais sur le jeune que je croisais de temps en temps, avant qu’il ne disparaisse. Ce jeune que j’avais un peu de mal à prendre pour un dégénéré. Il ne donnait pas l’impression d’être une de ses personnes qui hurlaient toujours au complot, pensait qu’on avait été envahi pour les aliens et que les illuminatis contrôlaient le monde. Il semblait assez sain. Et c’était ce qui rendait son espèce de guerre contre la garde rouge si… marquante ? prenante ? Je ne savais pas le terme. Il faisait preuve de beaucoup de conviction et en l’entendant je m’étais plusieurs fois posé des questions, ayant envie de le croire tant son discours semblait le porter. Mais j’étais quelqu’un de trop rationnelle pour croire à ce genre de chose, surtout quand je les tiens d’un jeune homme dans la rue. Je n’y aurais pas cru si Matthew n’était pas venu m’en parler aujourd’hui. Matthew me demande si j’ai toujours un des papiers qu’il m’a donné. Bien sur. J’ai pas voulu le jeter. On mettra ça sur l’instinct. Tout en disant cela, je contourne mon bureau et ouvre un tiroir. Je fouille un peu. Je dois en avoir un exemplaire ici et sinon, pour sur, il m’en reste à la maison. Je le voyais quasiment tous les jours… enfin quand je dors pas ici. Je souris à ma propre bêtises avant d’extirper un de ces flyers d’un carnet de notes. Je le donne à Matthew avant de lui parler de mon envie d’aller dans la rue pour poser quelques questions. Je me savais capable sans trop de mal de trouver des amis de ce garçon et de glaner éventuellement des informations qui pourraient nous être utiles. Et qui dans tous les cas m’aiderait à y voir plus clair. Peut être même à savoir si finalement ce n’était pas moi qui m’était trompé et que ce jeune était fou. Je souris. Son « fait comme tu le veux » n’était pas très percutant on va dire. Il avait l’air de s’inquiéter pour moi, ce qui était assez plaisant bien qu’encore une fois un peu gênant. Tout est gênant, établissons ce fait maintenant. Je tente de le rassurer avec un sourire doux et en posant ma main sur son avant bras alors qu’il renoue sa cravate avec maladresse. Je serais prudente, c’est promis. Vous avez pas à vous en faire. Je dis vous parce que étrangement, je suis à peu près sure que Gabriel ou Foggy ou Karen n’approuveraient pas non plus. Un petit silence se pose et Matthew a l’air perdu dans ses pensées. J’en profite pour observer discrètement son visage. Je garde mon sourire, en voyant un se poser sur ses lèvres alors qu’il se passe la main derrière la tête. Il a l’air de pas trop savoir quoi dire. On dirait moi et c’était assez drôle. Et mignon. De rien Matt. C’est normal. Il me dit que si j’avais besoin, je pouvais aller le voir. Qu’il m’aiderait comme je venais de le faire. Je le ferais. Un demi mensonge parce que j’étais pas vraiment le genre de personne qui demande de l’aide. Mais je savais qu’au besoin, je pourrais me tourner vers lui et c’était sympathique de le savoir. Rassurant je dirais même. Encore une fois, je ne regrettais pas d’avoir choisi de venir travailler ici. Une impression de toujours qui devenait de plus en plus forte. Je le suis pendant qu’il s’apprête à sortir de mon bureau, me regardant avec un air d’interrogation. J’ai besoin d’un café. Histoire de me remettre les idées en place après ça. Tu en veux un ? On avait parlé de se lier d’amitié, alors ça pouvait passer par là n’est-ce pas ?



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