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Dreadful bore |Ethan&Albert
✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
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Lun 14 Nov - 11:33


❝Dreadful bore❞
Albert & Ethan

Les journées étaient longues. Trop longues pour le joueur de football qu’il était. Et il avait beau avoir de la visite, ce n’était pas pour cela qu’il ne s’emmerdait pas ferme entre deux de ses amis. Parce que bon, il fallait l’avouer, Ethan avait beau être un étudiant en médecine appliqué et apprécié, il n’était pas vraiment le meilleur des patients. Surtout quand on savait qu’il avait déjà fait un séjour à l’hôpital quelques temps plus tôt. Parce que oui, le karma n’avait pas été très bon avec Ethan ces dernières temps… Déjà, il se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment et se faisait engloutir par un centre commercial en miette… Et ensuite, il se retrouvait de nouveau au mauvais endroit au mauvais moment et se faisait écrasé par un morceau de métal, lui éclatant la rate au passage et lui endommageant aussi un peu le foie et ce qui se trouvait à l’intérieur de son abdomen. Une bonne grosse hémorragie interne des familles quoi. Le genre de truc qui demandait quelques jours d’hospitalisation et plusieurs jours de repos après ça. Et l’ainé des Ezel était toujours à la première étape de sa convalescence. Ce qui lui cassait les pieds et il commençait même à faire n’importe quoi, se levant alors qu’il ne devrait pas, mangeant des trucs qu’il ne devrait pas et emmerdant les infirmières alors qu’il ferait mieux de ne pas le faire s’il voulait survivre à son externat.

Mais Ethan s’ennuyait vraiment ferme au fond de son lit d’hôpital et les séries qui passaient à la télévision l’après-midi n’aidaient pas beaucoup. L’ainé n’avait qu’une envie : sortir pour rentrer chez lui. Ses parents étaient passés le voir plusieurs fois, lui ordonnant de rentrer à la maison familiale pour la fin de sa convalescence mais Ethan avait refusé de rentrer à Emmann. Son appartement et la majorité de ses amis habitaient à Hammer Bay et il n’était pas question qu’il aille s’enfermé chez ses parents comme un enfant de 6 ans. Il l’avait fait quand le centre commercial s’était effondré sur sa jambe et cela avait été un carnage. Parce qu’en plus de ne pas savoir s’il allait pouvoir rejouer au foot, Ethan devait supporter à la surprotection de sa mère et le fait qu’il dépendait totalement de tout le monde pour tout. Avoir une jambe immobilisée ne permettait pas de faire grand-chose. Mais les choses s’étaient arrangées et Ethan avait pu reprendre le sport. Pas au top niveau mais il y travaillait. Enfin, ça c’était avant que la grande roue ne lui tombe dessus et ne lui explose la moitié de l’abdomen…

Un soupir passa ses lèvres alors qu’il zappait pour la énième fois depuis ce début d’après-midi. Rien ne semblait lui convenir et les séries que ses frangins avaient téléchargées pour lui étaient terminées depuis belle lurette. Il était donc cantonné aux feux de l’amour après le repas de midi et aux talkshows de de milieu d’après-midi…. En voyant le programme, Ethan s’était rabattu sur son téléphone et les sms qu’il pouvait envoyer à ses amis. Stephen et Adam en faisaient les frais de bon cœur, ainsi que Kitty qui passait le voir aussi souvent que le lui permettait son emploi du temps. Et ce genre de visite était grandement appréciée de la part du jeune homme. Mais ses deux meilleurs amis et sa petite amie n’étaient pas les seuls qu’Ethan harcelait de message. Albert en faisait également partie et pas qu’un peu. Si Adam et Stephen recevait des tonnes de messages, Albert n’était pas loin de remonter dans le classement.



Alby
Albert ?



Albeeeeeert



Je suis ton pèèèèère



Putain, me faire écraser par une grande roue m'a filé de dons pour les rimes !



Répond moi Alby



Je m'ennnnuie



Y a Miranda qui va pécho Brandon dans les feux de l'amour, c'est passionnant.



Fait quelque chose, je vais mourir...



Tu veux pas venir sauver ton pote d'une mort certaine ?


Décès du patient Ethan Ezel à 16h45. Cause du décès: Ennuie profond et totale du au manque d'implication d'Albert Moon.


© didoum


Et ça avait duré toute l’après-midi. Il ne savait absolument pas ce que pouvait faire Albert et espérait vraiment qu’il ait mis son téléphone en vibreur ou en silencieux si le cours qu’il suivait était important. Ethan savait aussi que lorsqu’Albert mettrait les pieds dans sa chambre, il se prendrait sûrement un coup pour l’avoir emmerdé comme il l’avait fait aujourd’hui. Mais qui aime bien châtie bien n’est-ce pas ? Il avait réussir à somnoler, le téléphone sur l’adaptable devant lui quand on toqua à la porte. Il mit quelques secondes à réagir avant de dire plus ou moins clairement « Entrez » espérant que ce soit de la visite et non l’infirmière venant prendre sa tension ou lui filer un cacheton.



© Pando
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Mer 16 Nov - 19:05

Ethan & Albert

Dreadful bore


Je vais le tuer. Ce fut la première pensée qui me traversa l’esprit en lisant la montagne de message envoyé par Ethan. Mon téléphone avait vibré durant la totalité d’un cours où le professeur allait tellement vite qu’il était impossible de baisser les yeux trente secondes pour voir qui m’envoyait autant de SMS et reprendre tout au passage sans avoir l’impression d’avoir manqué dix saisons d’une série. J’avais d’ailleurs commencé à stresser, parce que pour qu’on m’envoie autant de message en si peu de temps, c’était parce que c’était sûrement important. J’avais donc profité de la pause pour vérifier… et je n’avais pas répondu en voyant que c’était Ethan. Mal m’en pris parce qu’il continua durant les deux heures qui me restaient. J’avais juste envie de le massacrer mais tout allait bien. J’avais aussi bien envie de ne pas lui rendre visite, pour lui faire payer son harcèlement sur ma personne. Mais j’étais quelqu’un de très sympa, pas vrai ? Donc, directement après les cours, la première chose que je fis fut de m’arrêter dans la première supérette qui passait, attraper quelques cochonneries à manger pour Ethan et de sauter dans le premier bus qui m’emmènerait à Hammer Bay. Il venait de se faire écraser par une grande roue quand même, je pouvais me montrer sympa avec lui. Même s’il m’avait passablement énervé à me harceler, là.
Je n’aimais pas les hôpitaux. Qui aime les hôpitaux ? Personne. C’était un endroit peu agréable. Plein de gens malades et qui sentait la solution hydroalcoolique, une odeur qui me prenait aux narines et que me donnait envie de m’enfuir à toutes jambes, pour une raison inconnue. Mais maintenant que j’étais là, avec un sac rempli de trucs bourré de sucre et d’autres composants qui feraient bondir de leur siège les gens de l’OMS, je ne pouvais pas me défiler. Ethan était mon ami quand même. Je pouvais au moins faire ça pour lui. En plus, je lui avais même ramené deux ou trois magasines, histoire qu’il s’ennuie un peu moins. Ouais, j’étais trop sympa. Prix Nobel 2016 de La Gentillesse. Alors, hein.

Il me fallut un bon moment pour trouver sa chambre. Je m’étais carrément planté d’aile et je m’étonnais de ne pas trouver le bon numéro. Du coup, en me dirigeant vers le bon endroit, j’avais pu récupérer quelques cafés pour Ethan et moi. En prenant garde à ne pas tout renverser, je trouvai enfin la bonne chambre. Je frappai trois coups, tenant les deux gobelet d’une seule main et le sac de provision au niveau du coude. Au bout de quelques secondes, j’entendis la voix d’Ethan. En poussant la porte, je le vis, allongé dans ce lit. Ce n’était pas la première fois que je venais voir à l’hopital, vu que juste avant, il avait eu le malheur de se prendre le toit du centre commercial en pleine gueule. A croire que l’univers voulait sa mort. Je me sentais légèrement coupable de ne pas être venu plus tôt depuis sa mésaventure avec la grande roue, mais comme je le disais, je n’avais jamais réellement les hôpitaux. Je lâchai donc un sifflement en lançant “Mec, sans vouloir te vexer… T’as une sale tronche.Bonjour, Ethan, comment tu vas depuis la dernière fois ? Al, l'ami de l'année. Je fis quelques pas, me débarrassant de tout ce que j’avais amené sur l’adaptable. “J’espère qu’ils t’ont pas interdit de manger du sucre.” Je défis le sac devant lui, pour lui montrer ce que je lui avais ramené. La nourriture, les magasines, les boissons. De quoi survivre. Quand j’eus terminé, je m’écartai pour rapprocher le siège de son lit. Avec un air un peu plus sérieux sur le visage, je l’observai et lui demandai “Comment tu te sens ?
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Ven 18 Nov - 19:08


❝Dreadful bore❞
Albert & Ethan

Faire deux séjours aussi rapprochés à l’hôpital avait achevé Ethan. Son premier séjour avait été plutôt tranquille par rapport à celui-là. Il n’avait pas passé beaucoup de temps à l’hôpital puisque la blessure qu’il avait eu à la cuisse n’avait pas fait l’objet d’une grosse opération chirurgicale. De la reconstruction, du repos et de la rééducation. Cela lui avait pris quelques semaines mais Ethan avait remarché normalement et allait d’ailleurs recommencer doucement le sport quand il avait pris la décision d’aller à la fête foraine avec Kitty. Ce séjour-là avait été un peu plus chaud. Déjà parce qu’il avait un droit à un éclatement d’organe mais aussi parce que les médecins et les infirmières avaient été sur son dos depuis son retour de bloc. « Ne faite pas ci », « Ne faites pas ça », « Il ne faut pas manger ça » … Bref, tout un tas de truc qu’Ethan avait écouté d’une oreille distraite parce qu’il n’était pas vraiment en état d’écouter les choses. S’il n’était pas arrivé à l’hôpital avec un pronostic vitale engagé, les blessures avec lesquelles il était arrivé étaient quand même assez graves. Il avait passé plusieurs heures sur la table d’opération et était ressorti de là avec une cicatrice de 20 centimètres à l’horizontale sur le ventre. Et c’était ça qui lui faisait actuellement un mal de chien. Parce qu’il ne respectait qu’à moitié les consignes -qu’il connaissait pour les avoir vu à la fac et qu’il n’était pas le meilleur des patients. Et c’était tout à son déshonneur. Avec les règles qu’il ne respectait pas, Ethan avait des soucis avec la cicatrice. Qui s’était déjà rouverte une fois depuis son opération, quatre jours plus tôt. Et il avait perdu un peu plus de sang quand cela était arrivé. D’où la tête de cadavre qu’il arborait maintenant.

Tête qu’Albert avait tout de suite aperçu quand il était entré dans la chambre les bras chargés d’une tonne de truc qui viendrait remplir leurs estomacs. A la vue de son ami, Ethan s’était redressé dans son lit, un sourire assez large – et fatigué- aux lèvres. Il ne l’avait pas vu depuis un moment et avec son hospitalisation, Ethan ne pensait pas le voir. C’est aussi principalement pour cela qu’il lui avait envoyé des messages. Rester en contact même sans le voir. Il se souvenait avec eu une conversation avec le jeune homme qui lui avait avoué qu’il n’aimait pas les hôpitaux. Et c’était compréhensible. Personne n’aimait les hôpitaux et Ethan, même s’il voulait y travailler, commençait clairement à ne plus les aimer non plus… Un petit rire s’échappa de ses lèvres alors qu’il ouvrait la bouche pour répondre.

- Merci Albert, moi aussi je t’aime, rétorqua-t-il doucement avec humour avant de continuer. Je sais que j’ai une sale tronche, Max et Spencer n’ont pas arrêté de me le répété quand on s’est vu hier.

Ses frères et sœurs, aussi passé par la case hôpital après l’événement, été passé le voir et ils avaient tous comparés leur tête de cadavre. Cela avait d’ailleurs été assez drôle de leur point de vue et un peu moins du point de vue de leur parent. Mais il était tous en vie et c’était le principal. C’était le point à retenir de cette histoire. La famille Ezel était entière et en bonne santé – du moins pour la plupart de ses membres.

Ethan posa ensuite les yeux sur ce que venait de poser le jeune sur l’adaptable qui se trouvait en travers du lit et il se redressa un peu plus, redressant la tête de lit pour plus de confort.

- Putain, t’es mon sauveur, déclara-t-il en attrapant un des paquets qui se trouvait dans le sac, un paquet de viande séchée qu’il aimait bien. T’es finalement venu sauvé ton pote d’une mort certaine ? continua-t-il avec un petit sourire en faisant référence aux messages qu’il lui avait envoyé un peu plus tôt dans l’après-midi.

Il ouvrit le petit sachet de nourriture avant d’en prendre dans sa bouche avec un soupir de bien-être. Même s’il n’avait pas vraiment le droit de manger ce genre de chose, Ethan en avait besoin. Les repas à l’hôpital avaient beau être pas mauvais, ce n’était pas quelque chose que l’étudiant en médecine aimait bien. Il releva les yeux du sachet quand Albert lui posa la question qu’il avait entendu un milliard de fois les derniers jours. Mais il y répondit quand même de bonne grâce.

- Ça pourrait aller mieux mais on peut dire que ça va. Ça irait mieux si ma cicatrice ne s’était pas rouverte mais c’est de ma faute alors j’me tais, plaisanta-t-il doucement. Et toi ? Comment ça va ?

Le fait qu’il était à l’hôpital ne lui donnait pas le monopole des inquiétudes et ne lui donnait pas le droit de ne pas demander comme les autres allaient.


© Pando
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Lun 21 Nov - 23:03

Ethan & Albert

Dreadful bore


Voir le visage reconnaissant d’Ethan devant le tas de cochonneries que je lui apportais n’avait pas de prix. Venir à l’hopital pour lui rendre visite me demandait un énorme effort. Mais pour des amis, j’étais prêt à prendre sur moi et à souffrir en silence. Puis le pauvre Ethan, quoi.  Deux séjours à l’hôpital, à croire qu’il avait un abonnement. Je me sentais désolé pour lui. Il n’avait vraiment pas de chance, le pauvre. Avoir la poisse à ce point…Ce n’était pas humain. La petite remarque que j’avais lancé sur sa tronche servit à détendre un peu l’atmosphère et il m’avait répondu sur le même ton. C’était plutôt bon signe, donc.
Je lâchai à un grognement à sa remarque sur les messages. Il faisait bien de remettre le sujet sur le tapis parce que j’avais bien l’intention de l’engueuler sur le sujet. “Ouais, alors. Puisque t’en parles, t’as de la chance d’être dans un sale état parce que j’avais sérieusement envie de te tuer. Ce qui te sauve, c’est que t’es déjà dans un lit d’hopital.” Ouais, je sais. Venant de ma bouche, ça ne sonnait absolument pas crédible. Forcément, j’étais un grand pacifique et tout le monde le savait. Quand on ne sait pas se battre, il faut parfois faire un choix. Et ce choix, je l’ai fait. Enfin… Je n’y étais pour rien si j’avais l’air d’être un lionceau quand je me mettais à grogner. J’étais aussi crédible que Simba face aux hyènes pour la première fois. Si je voulais rugir, ça ressemblerait davantage au miaulement d’un chaton. Ma menace à l’encontre d’Ethan n’était pas crédible, d’autant plus que je lui adressai un petit sourire au lieu du regard noir que je m’étais promis de lui envoyer.
En rapprochant ma chaise, je me permis de lui demander comment il allait. Après tout, je ne venais pas pour l’engueuler à cause des messages. Ni pour augmenter ses risques d’avoir du cholestérol. Même si je ne regrettais pas de lui avoir amené ça le voyant se jeter dessus et soupirer comme si je venais de lui offrir un Kinder Bueno après un régime forcé. La bouffe de cet hôpital devait vraiment être dégueulasse pour qu’il soit si heureux de se rabattre sur un sachet de viande séchée. J’arquai un sourcil en souriant doucement. Il était comme un gosse.

Au bout d’un moment, il répondit à ma question sur son état. Là par contre, je n’avais plus envie de sourire. Je n’étais pas amusé du tout. Je fronçais un sourcil accusateur en l’entendant parler de sa cicatrice. Il était sérieux, là ? Il était vraiment sérieux ? Je secouai la tête. “T’as rouvert ta plaie ? Tu sais que les conseils des médecins, c’est pas pour faire joli ?” lâchai-je sur le ton du sermon, qui une fois de plus, soyons honnêtes, n’était pas crédible. J’y pouvais rien, si j’étais pas menaçant, moi. “Moi, ça va. La routine. Les cours, les sorties, tout ça. Mais reparlons de ta cicatrice, tu veux ?” S’il croyait que j’allais laisser passer ça, il se mettait le doigt dans l’oeil. “Déconne pas, Ezel. C’est une blessure sérieuse que t’as eu, là. Quand on te dit de rester tranquille, c’est pour que tu reste tranquille.” Je lâchai un petit sifflement de dépit. J'appelais rarement les gens par leur nom de famille, sauf quand il s'agissait de les engueuler. Ouais, bon. Il m’arrivait parfois de devoir sortir les griffes quand ça concernait mes amis, surtout quand ils faisaient n’importe quoi avec leur santé. Merde, quoi. Ethan s’était fait écraser par une grande roue, ce n’était pas rien. Alors je voulais bien que ce soit chiant d’être en convalescence. Je n’étais pas le meilleur patient non plus quand on me disait ce que je devais faire. Mais mon cas n’était pas comparable à celui d’Ethan. Je me forçais à changer de sujet parce que sinon, j’allais passer une bonne heure à le sermonner. “Bref. Sinon, les filles vont bien. La coloc te soutient moralement et te fait des bisous, même si je pense que tu as vu Kitty avant moi et qu’elle te l’a sans doute déjà dit.” Je ponctuai ma phrase pour un autre petit sourire.
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Mer 7 Déc - 21:39


❝Dreadful bore❞
Albert & Ethan

Avoir de la visite était un petit bol d’air pour Ethan. Vraiment, passer ses journées enfermées dans une chambre de 3 mètres sur 4 était une torture pour l’étudiant qu’il était. Il avait besoin de bouger, de faire quelque chose et à l’heure actuelle des choses, il ne pouvait clairement pas le faire. Il avait essayé de bouger, de sortir de sa chambre pour se promener dans le couloir mais cela avait eu pour effet de faire de nouveau un trou dans son abdomen. Donc il n’avait plus le droit de sortir et le seul trajet qu’il pouvait faire était celui de son lit à la salle de bain. Et les infirmières qui logeaient au bout du couloir prenait bien soin de le lui rappeler à chaque fois qu’elles mettaient un pied dans la chambre. Il leva les yeux vers Albert, mettant un bout de viande dans sa bouche, alors que son ami proférait des menaces de mort avec sa tête de bisounours. Un rire s’échappa de sa bouche avant qu’il ne prenne la parole à son tour.

- Que des mots d’amour sortant de ta bouche Al’, se moqua-t-il doucement. Avoue, je suis certain que tu es ravi de savoir que Miranda à pécho Brandon. Franchement mec, t’aurais dû voir ça, c’était chaud, termina-t-il avec un sourire sur les lèvres alors que le ton de sa voix se faisait sarcastique. Ca a animé ton cours de l’après-midi !

Passer son temps devant la télé à regarder des conneries n’avait pas aidé Ethan. Vraiment pas. Les programmes de l’après-midi étaient tous plus nuls les uns que les autres et commençaient vraiment à le rendre dingue. Il ne savait pas comment les gens faisaient pour arriver à regarder ce genre de chose tous les jours. Parfois, il avait du mal à comprendre le monde. Une grimace vint prendre place sur son visage alors qu’il reportait son attention sur le paquet qu’il avait dans les mains. Si Albert était un bisounours dans l’âme, Ethan savait que le ton du reproche était quand même là pour être écouté. Et il l’avait entendu et il le savait. La douleur qui avait pris domicile dans son abdomen était un pense bête assez efficace. La petite diversion qu’il avait fait pour savoir comment allait son ami n’avait pas marché et Albert avait l’air un peu énervé. Et l’utilisation de son nom de famille était un bon indicateur pour le savoir. Une autre grimace prit place sur ses lèvres alors qu’il reposait le petit sachet sur l’adaptable et de poser les yeux sur son ami.

- Je sais, dit-il alors doucement. Je sais hein, j’suis pas bête. J’ai cru que j’allais y rester pour la deuxième fois ce jour-là, soupira-t-il avant de retrouver un petit sourire. Mais là, franchement, j’veux plus faire quoi que ce soit, ça fait vraiment mal…

Des mots pour rassurer son ami. Les mêmes qu’il avait eu pour ses frangins et pour ses parents quand ils étaient venus la veille. Et puis ce n’était pas faux. S’il en avait marre de passer son temps entre quatre murs, le fait d’avoir rouvert sa plaie l’avait fait réfléchir. Il connaissait d’ailleurs les risques, il n’était pas bête et il ne faisait pas des études de médecines pour des prunes. Alors oui, il allait peut-être essayer d’arrêter les conneries. Et de toute façon, s’il le faisait, il pourrait sortir dans quelques temps. Temps qu’il espérait court. Mais il ne se faisait pas d’illusions.

Il attrapa ensuite un des cafés qu’Albert avait apporté avec lui et le porta à ses lèvres avec un soupir de bien-être. Parce que même les cafés qu’on servait à l’hôpital n’était pas terrible. Et quand on savait qu’Ethan tournait principalement au café depuis qu’il était entré à la fac. A la mention de Kitty un sourire s’était installé sur ses lèvres comme à chaque fois qu’on mentionnait sa petite amie.

- Ouai. Elle est passé m’apporter une part de ses divines lasagnes l’autre jour. Tu noteras par contre que je n’ai pas pu y gouter puisque je me suis fait piquer ma part par les infirmières. « Vous n’avait pas le droit à ça. Je suis désolée », mima-t-il alors avec une mimique drôle sur les lèvres. J’suis certain qu’elle voulait juste les garder pour elle, rigola-t-il doucement, portant la main à son ventre. Ces lasagnes sont tellement bonnes que ce n’est pas humain, ajouta-t-il alors avant de lui présenter le paquet de gâteau qu’il venait d’ouvrir.


© Pando
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Mer 21 Déc - 21:45

Ethan & Albert

Dreadful bore


Ethan avait cette manie plus qu’agaçante de me faire oublier que j’étais censé être énervé contre lui. Les messages avec lesquels il m’avait harcelé toute l’après-midi et qui m’avaient donné envie de le tuer ? J’arrivais à oublier que ça m’avait passablement énervé en le voyant me décrire à quel point cette scène dans les Feux de L’Amour était torride.  Ça avait animé mon cours, oui. Avec tous les regards mauvais des autres élèves tournés vers moi à chaque fois ça vibrait.  Et sa blessure qu’il avait rouvert comme un idiot ? Pareil.  Et comme j’étais sacrément mauvais joueur et que je n’arrivais pas  à bouder plus de cinq secondes, je lui lançais un regard mauvais en marmonnant un « Tu m’énerves » dans ma barbe. Ouais, parce qu’il était sacrément énervant quand il s’y mettait. Surtout que maintenant, j’étais en train de culpabiliser de l’avoir à moitié engueulé en l’entendant m’expliquer combien ça lui avait fait mal. J’aurais pu lui asséner des « Bien fait ! » parce que c’était un peu de sa faute aussi. Mais je comprenais. Je comprenais son envie de vouloir bouger, sa lassitude concernant sa convalescence. Et son ras-le-bol. Deux fois qu’il manquait d’y passer. Deux fois qu’il se retrouvait dans un sale état. Dans le genre « scoumoune » Ethan se plaçait loin. Mais ce n’était pas une raison pour ne pas écouter les recommandations des médecins et j’étais en train de lui faire la morale sur le sujet, même si je savais que je ne serais pas mieux que lui à sa place. Enfin quand même, il y avait des limites. J’étais pas super crédible en casse-bonbon moralisateur mais bon, ça valait le coup de tenter.

Le sourire d’Ethan à la mention de Kitty ne m’échappa pas. En temps normal, enfin, quand Ethan n’était pas à l’hôpital à cause d’une vilaine blessure, je le charriais. Et c’était la même chose pour Kitty quand on était à l’appartement, en pleine soirée film. Je finissais généralement par me manger un coussin en pleine tête pendant que Kitty trouvait un intérêt particulier à ce qu’on regardait, même si c’était le pire des navets. Ils étaient trop mignons, tous les deux. Le petit couple mignon par excellence. Les charrier était une de mes activités préférées.
Et comme on ne pouvait pas parler de Kitty sans parler des meilleures lasagnes de l’univers, j’apprenais sans surprise qu’elle lui en avait apporté. Ethan fit une drôle de tête en m’avouant que les infirmières lui avaient pris sa part m’arracha un rire. « C’était pour ton bien, Ethan. » N’empêche que ça devait être sacrément horrible de ne pas pouvoir y toucher. Savoir qu’on avait une part rien que pour nous et puis soudain, cette part nous filait sous le nez. C’était comme si on m’amenait une pizza et que quelqu’un me disait que ce n’était pas bon pour ce que j’avais en l’embarquant. La torture ultime. Je me retrouvais maintenant à compatir pour Ethan. Et à acquiescer sur le fait que les lasagnes de Kitty étaient tellement délicieuses que c’était un crime de ne pas laisser les gens en profiter.

« Je sais pas quel est son secret. Mais ouais. » Rien d’y penser, ça me mettait l’eau à la bouche. L’estomac sur patte que j’étais fut ravi qu’Ethan me tende des gâteaux. Parce que rien que le fait de parler des lasagnes de Kitty me collait une dalle phénoménale. Avec tout ce que je m’enfilais, on pouvait se demandait comment je faisais pour ne pas devenir obèse. J’avais un bon métabolisme, apparemment. Je faisais partie de ces personnes énervantes qui pouvaient se gaver sans prendre le moindre gramme. « T’en as pour combien de temps, encore ? Ils te l’ont dit ? » Je faisais référence à sa convalescence mais dit comme ça, ce n’était peut-être pas forcément très clair. « Avant de sortir d’ici. » ajoutai-je donc, au coup où il n’avait pas compris où je voulais en venir. Parce qu’on ne savait jamais.

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Mer 4 Jan - 18:19


❝Dreadful bore❞
Albert & Ethan

Etre passé à quelques centimètres de la mort deux fois avait quelque peu ébranlé Ethan. S’il ne l’avouait pas à voix haute, on pourrait clairement dire qu’il y pensait souvent. Peut-être un peu trop souvent d’ailleurs. Tout un tas de scénarios s’étaient formés dans sa tête et la plupart d’entre eux finissaient entre quatre planches de bois et six pieds sous terre. Ajouter à cela le fait de faire des rêves complétements chelous et vous obtenez un Ethan pas vraiment dans ses baskets. Mais l’étudiant en médecine était un assez bon acteur pour cacher tous ses doutes et ses craintes sous un sourire aussi large que le Texas et des blagues toujours aussi nulles. Il n’y avait qu’à se référer aux messages qu’il avait envoyé à son ami cette après-midi pour se rendre compte que son humour n’avait pas survécu à ses deux accidents. Et vraiment, parfois, il plaignait ses amis. Devoir supporter toutes les blagues pourries qu’il pouvait sortir était un exploit. Exploit qu’il récompenserait peut-être un jour d’une médaille. En chocolat la médaille. Pour rester dans le thème… Un ricanement sortit de ses lèvres, le ramenant plus ou moins à la réalité alors qu’Albert marmonnait dans sa barbe. C’était toujours amusant de le voir essayer de s’énerver et même s’il n’avait pas l’air menaçant, Ethan savait qu’il était inquiet pour lui. Il le côtoyait depuis assez longtemps pour savoir décrypter le langage Albert Moon. Du moins pour en décrypter une petite partie…

Ethan avait fini par cacher le sourire qu’il avait sur les lèvres dans le gobelet de café qu’il avait dans la main et en mangeant des petits gâteaux. S’il était content d’avoir vraiment à manger et pas les trucs diététiques que lui servait l’hôpital, une petite partie de son esprit savait qu’il faudrait qu’il évite de tout manger en une seule fois. Pas pour sa ligne -parce qu’il la gardait naturellement- mais plus pour les conséquences que cela pouvait engendrait mécaniquement sur son organisme. Ses organes abdominaux étaient encore faibles et il fallait éviter de les faire travailler. Même si quelques petits gâteaux, un café et de la viande séchée ne tueraient personne. Comme les lasagnes de Kitty ne l’aurait pas tué l’autre jour… Il était certain que l’infirmière avait cédé à la tentation et avait mangé sa part. Et franchement, il lui en voulait vraiment beaucoup de lui avoir retiré.

- Si cela avait été pour mon bien, elle me les aurait laissées, répondit-il avec un sourire. Je suis certain que ces lasagnes peuvent guérir en une bouchée. Mais je suppose qu’on ne le saura jamais puisqu’elles ont terminé dans l’estomac de Miss Nurse…, grimaça-t-il, grognant à moitié comme le gamin de cinq ans qu’il pouvait être.

Une grimace qui disparut bien rapidement pour laisser apparaître un autre sourire. Il était assez content de voir son ami assis dans le fauteuil à côté du lit. Il était content de le voir dans l’enceinte de l’hôpital malgré son aversion pour le système hospitalier et il était aussi très content d’avoir un peu de distraction. Un haussement d’épaule répondit en premier lieu à la première question d’Albert. Cette dernière n’était pas très clair et peut-être mal formulée aux vues des circonstances mais Ethan avait compris l’essentiel. Et ce qui l’énervait le plus c’était qu’il n’avait pas la moindre idée de la répondre. Il pouvait se baser sur ce qu’il avait entendu, sur ce que le chirurgien lui avait dit mais il n’avait rien d’officiel. Et c’était ce qui le chagrinait le plus. Plus vite il sortirait d’ici et plus les choses iraient mieux. Dans sa tête, comme physiquement.

- Ils ne m’ont rien dit les fourbes, dit-il alors à haute voix en prenant une nouvelle gorgée de la boisson chaude qu’il avait dans les mains. D’après ce que dit le chirurgien, le fait que j’ai rouvert ma plaie ne retardera pas la guérison interne. Il y aura juste des problèmes avec la cicatrice pour plus tard. Elle mettra un peu plus de temps à se stabiliser et je ne serais pas autorisé à faire du sport avant un moment. Ce qui est clairement une torture de plus. Parce que qu’est-ce que je vais faire moi, sans le foot, tu m’expliques ? demanda-t-il plus pour la rhétorique qu’autre chose. Mais normalement, d’après ce que j’ai pu comprendre, je serais quitte la semaine prochaine. J’pense qu’ils veulent être sûr même si c’est à peine justifié, soupira-t-il en passant une main dans ses cheveux et en posant le gobelet à moitié vide sur l’adaptable.

Il parlait peut-être un peu plus qu’il en avait l’habitude et Albert s’en rendrait peut-être compte s’il restait un peu plus longtemps à ses côtés… Un soupir passa la barrière de ses lèvres et il bougea pour se lever de son lit. Ses gestes étaient plus lents maintenant mais il ne se débrouillait pas trop mal… Si on oubliait la démarche de grand-père penché en avant qu’il avait.

- J’ai quelque chose pour toi d’ailleurs, lança-t-il en fouillant dans son sac. Vu que je suis pas prêt d’aller en chercher avant un moment, j’pense que je peux te filer mes réductions pour la pizza gratuite du vendredi près de chez moi. Je sais que t’es un adorateur de ce truc et si t’es prêt à te déplacer jusque chez moi, t’aura le droit d’en manger une gratos…, continua-t-il alors qu’il revenait prêt du lit en tendant un petit papier à Albert. Enfin, si t’en veux, sinon, j’pense que je peux la filer à Kitty, elles en feront un bon usage à la colloc…, termina-t-il avec un sourire en coin.




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Sam 14 Jan - 0:32

Ethan & Albert

Dreadful bore


Ouais. Les lasagnes de Kitty. Le meilleur plat de l’univers entier. On ne pouvait pas ne pas les aimer. Je ne savais pas comment elle se débrouillait mais c’était magique. Elle devait avoir une recette spéciale ou un truc du genre. Le genre de recette qui se transmet de mère en fille et dont le secret est si farouchement gardé qu’il faut faire partie de la famille pour la connaître. Ou quelque chose du même type. Il n’y avait même pas assez de mot pour décrire à quel point ce plat était bon. Il n’y avait qu’à me voir en train de saliver rien qu’en en parlant ou voir Ethan qui allait en voulait à vie à l’infirmière qui lui avait peut-être mangé sa part. A l’entendre, il ne s’en remettrait jamais. Ce n’était pas très gentil de ma part de se foutre de lui alors qu’il était dans un lit d’hopital, mais c’était plus fort que moi. Son expression chagriné et sa façon de parler de l’infirmière qui l’avait empêché de se régaler avec ces délicieuses lasagnes lui donnait l’air d’un gamin et manqua de me faire hurler de rire à de nombreuses reprises. Je gardais mon sérieux avec difficulté en baissant les yeux quelques secondes avant de demander à Ethan combien de temps il lui restait à tirer ici.

J’eus pour réponse un haussement d’épaule. J’arquai de nouveau un sourcil. C’était mauvais ? Je laissai à Ethan le temps de répondre à ça, le laissant m’expliquer qu’on ne lui avait rien dit. Puis il continue et j’écoute avec attention. Je ne pouvais m’empêcher d’être désolé pour lui quand il m’annonce qu’il ne pourra pas reprendre le sport tout de suite. Ethan, le grand sportif, obligé de rester sur la touche à cause d’un malheureux accident. Il allait péter un câble, tel que je le connaissais. « Tu peux toujours jouer au foot… mais sur ta console. » Quoi ? C’était mieux que rien. Les jeux vidéos, ça servait à ça, aussi. « Je me dévoue pour faire des matchs avec toi. » Je posai la mains sur mon coeur en prenant un air faussement héroïque. « C’est pour moi, je ne peux pas laisser un ami dans le besoin. » Bon, je me moquais de lui, gentiment. J’espérais que ça allait le faire rire et qu’il oublierait momentanément ses problèmes. J’hochai la tête en l’entendant parler de la semaine d’après. Ce n’était donc plus qu’une question de temps. C’était évident qu’ils voulaient être sûrs de ce qu’ils faisaient en le laissant partir. Deux séjours rapprochés à l’hôpital, forcément, ils voulaient être certain qu’il y en aurait pas un troisième. « Au moins, c’est bientôt fini. Et tu pourras remanger toutes les lasagnes que tu veux. Je suis certain que Kitty va t’en faire à gaver juste pour tes beaux yeux. »

Je gardais mes remarques pour moi en le voyant se lever. Je ne savais pas si c’était bien prudent, surtout vu la démarche qu’il avait. Mais c’était Ethan. En supposant que je lui fasse une réflexion, il trouverait le moyen de faire comme il l’avait décidé. Et puis… Je n’étais pas son père non plus. J’oubliais que je n’étais pas censé rester là sans rien dire quand il me dit qu’il avait quelque chose pour moi. « Hein ? » lâchai-je en levant les yeux vers lui. Un truc pour moi ? Qu’est-ce que c’était ? Je me levai de mon fauteuil pour éviter à Ethan d’avoir à faire le tour du lit. Des pizzas. Pas n’importe quelle pizza. LA pizza. La pizza gratuite. C’était toujours meilleur quand c’était gratuit. Me déplacer ? Aha, ce n’était pas un problème, ça. Pour des pizzas, j’étais prêt à le faire. « Tu me vois vraiment cracher sur une occasion pareille ? » Un sourire se dessina sur mes lèvres. J’ajoutai : « Même si tu la files à Kitty, j’en profiterais quand même. Je suis le colocataire non-officiel. » Je ne faisais que citer Kitty, c’était elle qui m’avait appelé comme ça en premier. « Merci, Ethan.» Je regagnai le fauteuil pour reprendre ma place. C’était sympa de sa part d’avoir pensé à moi. Enfin, mon amour pour la pizza n’était un secret pour personne. Finalement, je ne regrettais pas d’être passé voir Ethan. J’étais mal à l’aise dans les hôpitaux et je les fuyais comme la peste quand j’en avais l’occasion. Mais maintenant que j’étais là et que je discutais avec lui, non, je ne regrettais pas. D’ailleurs, il me semblait que j’avais des excuses à présenter sur le sujet. Et comme les excuses, ce n’était pas spécialement mon fort, je ne savais pas trop comment m’y prendre. Bon. J’allais me lancer, peut-être qu’il fallait juste ça. « J’aurais dû passer te voir plus tôt. » Je passai une main dans mes cheveux avec un petit rire nerveux. « Je suis désolé, de me défiler à chaque fois, comme ça. J’aime pas les hôpitaux mais c’est pas une excuse. » Connaissant Ethan, il n’allait pas m’en vouloir au point de plus vouloir me parler, la preuve, il m’avait harcelé pour que je ramène mes fesses dans sa chambre. Mais quand même. J’aurais pu faire un effort. Et je m’en voulais pour ça.

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Mer 1 Fév - 15:53


❝Dreadful bore❞
Albert & Ethan

Un regard en coin répondit à la première intervention d’Albert sur sa pratique du sport. Parce qu’un Ethan sans sport n’était pas vraiment un Ethan. Il avait toujours fait une activité sportive et du plus loin qu’il s’en souvenait, il avait toujours adoré ça. Il s’était tourné vers le football américain assez jeune et n’en avait pas décollé depuis. Il avait fait partie de beaucoup d’équipes, au collègue, au lycée et il avait même réussit à décrocher une bourse pour faire ses études et jouer dans l’équipe de football de l’université de Genosha. Ce qui était une sacrée chance puisqu’il ne savait pas vraiment s’il aurait pu aller à l’université sans cette bourse. Mais il était content de la tournure des choses. Enfin, pas vraiment au moment même mais dans l’ensemble. Il adorait ce qu’il pouvait faire à la fac, en stage et avec l’équipe de foot. On pouvait dire qu’il était fier de la vie qu’il avait reussit à construire depuis sa sortie du lycée. Trois ans maintenant, bientôt quatre et il ne se voyait pas du tout retourner chez ses parents. Même pour une courte période. Et ça, même si les jumeaux lui manquaient. Sa petite vie lui plaisait trop. Et ne plus être à proximité de ses amis lui poserait quand même soucis. Amis qui apparemment, se foutaient royalement de sa tronche face au désespoir qu’il avait formulé…

- Ouai, Albert Moon, héros dans l’âme, railla-t-il avec un sourire sur les lèvres. Le même héros qui n’a pas répondu à mes messages et qui m’a laissé mourir d’ennui… Le héros de mes rêves.

Un sourire plus carnacier prit place sur les lèvres de l’étudiant à la mention de la dernière phrase et il secoua la tête. Il savait très bien que les messages qu’il avait envoyé à son ami un peu plus tôt dans l’après-midi l’avaient plus ou moins énervé. Il ne savait pas pourquoi parce qu’il était quand même drôle mais il pouvait encaisser. Et puis bon, Albert et la colère n’était pas vraiment bons amis et Ethan n’avait pas dû le voir en colère plus de 5 minutes d’affilées. Mais c’est ce qu’il appréciait chez Al, son coté bisounours épineux. Et son côté un peu mordant aussi quand il le voulait. Un sourire plus doux s’installa sur ses lèvres à la nouvelle mention de Kitty et une pensée s’imposa dans son esprit au même moment. « Mec faut que t’arrête, tu ressembles à une guimauve quand on parle de Kitty. T’es ridicule. » Cette pensée lui traversait d’ailleurs souvent l’esprit mais il avait du mal à ne pas en sourire. Vraiment, Kitty avait une influence sur lui et il ne pouvait rien n’y faire. Et se faire charrier par ses amis était de bonne guerre puisqu’il ne se privait pas de le faire de son côté aussi.

Quand Albert était passé de l’autre côté du lit pour récupérer le bon qu’il avait sorti de son sac, Ethan s’assit de nouveau sur le lit. Il avait beau en faire à sa tête, avoir réouvert sa plaie, il essayait de ne plus trop forcer. Histoire de pouvoir faire en sorte de sortir la semaine prochaine. Il ne voulait pas recommencer les bêtises et vu que tout le monde lui répétait qu’il devait se tenir tranquille, Ethan rongeait son frein en attendant le papier tant attendu du chirurgien. Mais pour l’instant, le patient qu’il était essayait tant bien que mal de respecter les consignes. Et rester debout après avoir passé la matinée et une partie de son après-midi dans son lit était un effort presque surhumain pour l’étudiant. Une main sur le ventre et une grimace qu’il essayait de cacher sur le visage, s’installa en tailleur sur le matelas, un sourire sur les lèvres.


- Mec, j’aurais donné mes ordres. Interdiction de toucher à cette pizza, lança-t-il avec un regard rieur avant d’hocher la tête aux remerciements. Autant qu’elle finisse dans l’estomac de quelqu’un qui saura l’apprécier !

Ethan avait l’impression que le sourire qu’il avait sur les lèvres ne l’avait pas quitté depuis que son ami était entré dans la chambre. Avoir quelqu’un à qui parler en face à face était appréciable et encore plus quand on parlait d’Albert. Ils avaient beau ne pas se côtoyer depuis longtemps, la relation qu’ils avaient tous les deux était vite passé de connaissance à amis. Et le voir surmonter sa peur des hôpitaux pour lui rendre visite faisait chaud au cœur. Un sourcil se haussa alors sur son front alors qu’Albert s’excusait apparement pour ne pas être passé plus tôt et Ethan secoua la tête de gauche à droite, comme pour lui signifier d’arrêter de parler. Il attrapa le mug de café qu’il avait abandonné sur l’adaptable et repris la parole après avoir pris une gorgée du liquide chaud.

- T’excuse pas pour ça Alby, j’comprends tout à fait hein. J’suis pas un monstre et je ne vais pas t’en vouloir pour une truc comme ça. Tout le monde est pas aussi à l’aise que moi entre les murs d’un hôpital, plaisanta-t-il avant de se pencher pour mettre un petit coup de poings dans l’épaule de son pote. Ne te bile pas pour ça, t’es pardonné. Le café, les gâteaux y sont pour beaucoup.

Un sourire assez large avait illustré les dernières paroles du jeune homme et Ethan l’avait plus ou moins caché dans le mu qu’il avait dans la main, prenant une autre gorgée de café.


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Jeu 9 Fév - 15:24

Ethan & Albert

Dreadful bore


Okay, la remarque sur les messages sans réponses, je ne l’avais pas volée. Sauf que, j’avais une excuse. J’étais en cours. Voilà. C’était ça, mon excuse. Après, il était vrai que j’aurais pu profiter de la pause pour lui répondre. Non, j’avais pas d’excuses et Ethan venait de marquer un point. Voire deux. « Les héros arrivent quand on les attend pas. C’est tout. » Allez, creuse encore Al, je suis sûr que tu peux trouver du pétrole, à force. Un point pour Ezel. Vraiment. Cette remarque était méritée. Et je devais reconnaître ma défaite pour garder un peu de dignité. Et même que si j’étais mauvais, je pourrais me foutre de sa tronche en voyant le petit sourire qui s’afficha une fois de plus à la mention de Kitty. Ça se crevait les yeux qu’il en était raide dingue, d’elle. Et qu’elle, elle était raide dingue de lui. Le même sourire s’affichait sur le visage de Kitty quand on mentionnait Ethan. Ah, l’amour. C’était tellement mignon.

Je pris une expression offusquée quand Ethan déclara qu’il aurait pu dire aux filles de ne pas me laisser toucher à une pizza. Non mais… Dans quel monde ? Cruelle déception. Il ne fallait pas me faire ça. C’était aussi douloureux que de se faire chourer ses lasagnes sous le nez avant même d’avoir pu en manger un morceau alors que ça faisait un moment que l’idée de les déguster était imprimée dans la tête et avait macérée jusqu’à donner l’eau à la bouche. « Genre. Tu me ferais ça, toi ? Tu m’empêcherais de manger une pizza ? Le type qui veut m’empêcher de manger une pizza a intérêt à se lever tôt, je te le dis. » Non mais. Puis quoi encore. Jamais de la vie. « Et puis, je suis capable d’apprécier une pizza, wow. Je suis pas le dernier des goinfres, non plus ! » Ma réputation jouait contre moi et Ethan le savait. La bouffe, c’était mon point faible. On me demandait souvent comment je faisais pour m’empiffrer autant sans jamais prendre un gramme. Un bon métabolisme, ça aide. Et je dépassais aisément les vingt minutes de marche conseillées par jour, en allant à la fac pour la journée. Et j’étais encore en train de m’écarter du sujet. Comme d’habitude. Revenant sur Ethan, je m’excusais de ne pas être venu plus tôt. Parce que là, vraiment, je n’avais pas d’excuses. Ma peur des hôpitaux ne devrait pas m’empêcher de voir un de mes amis. Mais comme à son habitude, Ethan ne m’en tenait pas rigueur. Pour se mettre Ethan à dos, fallait y aller. Et je n’étais pas pressé de voir ce jour arriver. Ethan était en quelque sorte trop pur pour ce monde. On parlait de moi en tant que bisounours, mais il n’était pas mieux. Ou alors je n’avais droit qu’à son côté fluffy, justement. Ce qui était également fort possible. Je n’avais rien fait pour qu’il m’en veuille à mort, donc c’était une sacrée possibilité. Et j’espérais que ça allait rester ainsi.

Je pourrais insister sur le fait que j’aurais quand même pu venir plus tôt mais il aurait à nouveau insisté sur le fait que ce n’était pas grave et on y passerait largement la journée. Jusqu’à ce que l’un de nous s’énerve. Donc au final, je me contentais de ce que j’avais et je la fermais. J’apprenais à me taire, en ce moment. Et c’était pas plus mal. J’hochais donc la tête et lui offrais un sourire en me massant doucement l’épaule. Un café, de la bouffe et c’était pardonné. Si tous les conflits pouvaient se résoudre comme ça, la vie serait tellement plus facile. Résoudre le conflit israélo-palestinien à coup de café et nourriture. Je tenais un concept, là. « Je t’en paierais un autre à ta sortie. On ira fêter ça. En plus, le Pegasus va bientôt rouvrir. Ma soeur connaît les nouvelles propriétaires et j’ai droit à certaines pâtisseries en avant-première. Je peux t’assurer que ça va être génial, cet endroit.»
A force de discuter avec Ethan, j’avais complètement oublié l’heure. Et ce n’était pas que j’avais des trucs urgents à faire, mais si. Le travail universitaire, en somme. Ces fichues dissertations pour laquelle je me prenais toujours la veille pour le lendemain, même avec la plus grande volonté du monde. Ce fut un rapide regard vers mon téléphone que je m’aperçus qu’il était bien plus tard que je ne le pensais. « J’vais devoir y aller, j’ai un truc à rendre demain. Si j’peux éviter de me taper une sale note, faut que je m’y mette. Mais je repasserais te voir demain. Avec du café. Et des gâteaux. » Je me redressai en affichant un sourire. « Tu me raconteras où en sont Brandon et Miranda. » J’avais presque pitié de lui, sur l’instant. Presque. Je n’aurais pas échangé sa place pour quoique ce soit. Les Feux de l’Amour, quand même. Fallait pas pousser.
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Dim 26 Fév - 0:04


❝Dreadful bore❞
Albert & Ethan

Un ricanement avait répondu à la remarque du héros. « Mais bien sûr, Albert, on y croit tous à celle-là » semblait vouloir dire ce ricanement. Mais il ne rajouta rien, préférant se taire et simplement faire passer tout cela par le mouvement de ses sourcils. Sourcils qui fonctionnaient bien comme manière de communiquer. Un petit haussement par-là, puis un froncement par-ci et le tour était joué. Du moins dans sa tête. Parce que dans la réalité, les choses étaient quand même moins faciles. Communiquer avec les autres n’étaient pas évident. Enfin, pour certains d’entre eux. Ethan n’avait jamais vraiment eu de problème avec ça. Toujours assez sociable et sympathique, l’étudiant était toujours arrivé à se faire des amis assez rapidement. Il n’avait bien évidement pas que ça mais il était assez sympathique pour limiter les relations de haine.

Ce qu’il avait du mal à limiter par contre, c’était son estomac quand il voyait quelque chose de bon devant lui. Avec ces séjours répétés à l’hôpital, Ethan avait pu longuement expérimenter la nourriture de l’hosto. Et il devait avouer que cela ressemblait beaucoup à ce qu’il avait entendu. C’est-à-dire immangeable ou alors pas bon. Franchement, il avait hâte de sortir de là pour pouvoir remanger un repas complet sans avoir à se demander de quoi était composé le plat. Parce que parfois, au vu de la bouillie qu’on lui posait devant lui, Ethan avait des doutes sur la composition du truc. Il n’avait, par contre, pas de doutes sur le fait que personne ne soit encore né pour empêcher Albert de manger une pizza. Un sourire s’était d’ailleurs inscrit sur son visage quand il avait entendu la phrase.

- Je suis trop gentil pour t’enlever le pain de la bouche. Et il est hors de question que je me mette entre toi et une pizza Albert. Je viens de faire deux séjours à l’hosto, je n’ai pas envie d’en faire un troisième, se moqua-t-il doucement tout en levant un sourcil à la phrase du goinfre.

Si Ethan pouvait manger énormément, il avait l’impression qu’il ne pourrait pas rivaliser avec Albert. Mais alors vraiment pas. Et puis il allait peut-être passer pour une fille, mais le bonhomme ne faisait rien pour ne pas grossir. Lui, il allait s’entraîné pour le foot, courait un peu partout quand il en avait l’occasion mais Albert… Albert l’énervait. Mais il ne dirait pas cela à voix haute parce qu’il ressemblait tellement à une fille quand il disait cela que c’était effrayant. Alors motus et bouche cousue. Il avait même repris un peu de petits gâteaux pour avoir encore plus de travail quand il pourrait refaire du sport. Histoire de recommencer l’entraînement pour quelque chose qui valait le coup. S’il avait perdu quelques kilos entre l’opération et la réouverture de sa cicatrice, le temps qu’il allait passer chez lui en convalescence allait grandement changer les choses. Et apparemment, Albert n’allait pas non plus arranger les choses puisqu’il comptait l’emmener au Pegasus à sa sortie de l’hôpital. Il n’allait pas dire non à quelque chose comme ça de toute façon et puis sortir un peu ne lui ferait pas de mal. Même s’il allait forcément appréhender les choses. Quand il sortait comme ça, Ethan finissait toujours à l’hôpital donc bon, il se méfiait quand même un peu.

- Je te crois, lança-t-il en réponse avec un sourire sur les lèvres. Surtout si on parle de pâtisseries.  Et je note cette sortie dans un coin de ma tête, au cas où tu oublierais ta promesse de café à ma sortie de l’hôpital.

La dernière phrase avait été illustrée par une dernière gorgée de café, vidant ainsi le gobelet que lui avait emmené son ami. Franchement, il était content qu’Albert soit passé. Parce qu’en dehors de s’ennuyer ferme dans cette chambre, son estomac malmené par la grande roue, commençait à crier famine.  Et Ethan savait qu’on pouvait compter sur Albert dans ce genre de situation. Son attention se reporta sur son ami qui lui annonçait maintenant qu’il allait devoir partir et une grimace triste prit place sur son visage. Le genre d’expression que le chat dans Shrek pouvait faire pour obtenir ce qu’il voulait. Expression qui disparut bien rapidement au profit d’un éclat de rire à la mention de Miranda et Brandon.

- Compte sur moi pour te faire un rapport à la minute où l’épisode commence demain Albert Moon, déclara-t-il alors avec un petit sourire en coin, prévenant le jeune homme de l’avalanche de message texte qu’il allait recevoir. Et bon courage pour ton truc. Rends moi fier et ramène une bonne note à la maison !

Okay… Donc Ethan avait fini par perdre la tête. Il était sérieusement temps qu’il sorte de l’hôpital et qu’il rentre chez lui….



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