C'est peut-être la fatigue qui l'emporte sur moi ? Mais à quoi bon lutter quand il n'y a rien à gagner ? La liberté ... Je reverrais sans doute jamais celle-ci, puis même quand j'étais "libre", j'étais en quelque sorte prisonnier dans une société d'hypocrisie ou seul l'argent était maître de notre destin. Je ne comprendrais sans doute jamais ce monde, je n'allais pas chercher des réponses maintenant, j'étais épuisé, je voulais juste qu'on me laisse en paix et cette femme était d'une extrême douceur. Piège ou pas j'étais fatigué, alors j'acceptais de ne plus lui demander de mettre fin à mes jours ... Parler avait été comme une lutte avec moi-même, en même temps je n'avais plus vraiment l'habitude de parler, c'était davantage des grognements que des mots ... Je pouvais voir les larmes roulaient le long des joues de Jaimie, j'étais intrigué, je ne comprenais ...
-Pourquoi êtes vous aussi triste ?
Je voulais parler avec cette infirmière, en apprendre davantage sur elle, mais parler allait rester encore une grosse épreuve, ou plutôt un apprentissage, bien sur je connaissais le langage des signes suite à l'accident de voiture que j'avais eu à l'adolescence. Disons que je m'exprimais mieux avec mon jumeau, un regard, un geste ... Ont pouvaient parfaitement se comprendre ... J'étais parti ... Lui aussi devait être un homme à présent, heureux ? Avec une famille ? J'espérais que c'était le cas. Puis je repensais au passé, je ne suis pas qu'un numéro, je suis une personne, il est vrai qu'à force d'être ici il m'arrivait de l'oublier, alors je fini par me présenter à la jeune femme. C'était il y a longtemps ... Tellement longtemps que j'en avais même peur de me tromper, seulement la voix de mon frère résonné encore en moi. Alors que Jaimie repris la parole, je me mordis la lèvre hésitant ... Question sociabilité je n'y connaissais rien du tout ... Alors que dire ?
-Je ne l'ai plus entendu depuis longtemps
Puis lorsque l'infirmière me demanda si je me rappelais de comment elle s'appelait, cette fois-ci un léger sourire s'afficha sur mes lèvres.
-Jaimie ... C'est le plus beau des mots ou prénom que j'ai entendu depuis que je suis ici, je ne pouvais pas l'oublier
C'est doux, féminin, je n'avais pas peur de son prénom il était magnifique à prononcer.
It seems like every day's the same and I'm left to discover on my own. It seems like everything is gray and there's no color to behold...
Nicholas ✧ Jaimie
Pourquoi les choses devaient-elles être ainsi? Pourquoi se trouvait-il ici et pourquoi avait-elle accepté de travailler pour ces gens-là? Si c'était pour voir des gens se faire torturer...Non merci.
-Pourquoi êtes vous aussi triste ? Lui demanda son patient.
Jaimie mit un petit moment avant de répondre.
-C'est...A cause de tout ça. De là où nous sommes. Je suis infirmière et je me retrouve à bosser dans une prison. Et vous, je ne sais pas ce que vous avez fait pour vous retrouver là. Mais de sûr, personne mis à part les violeurs et ceux qui sont la cause de tout cela ne méritent de subir ce qu'ils vous font subir ici. Je ne vous connais pas, je ne sais pas ce que vous avez fait avant d'être ici...Ni même pour être ici. Mais je suis certaine que vous ne méritez pas ce qui vous arrive.
Tout cela combiné la rendait vraiment malheureuse.
-Et si on ajoute à cela le fait que l'on me demande la mort alors que j'ai déjà perdu quelqu'un de cher il y a peu...Comment ne pas se sentir triste au point de craquer?
Sa mère...Elle y pensait sans arrêt. Depuis qu'elle avait disparu, Jaimie avait l'impression que la vie n'avait plus aucun sens. Et si elle tenait le coup, elle se demandait bien pourquoi.
Finalement, l'homme lui donna son nom, qu'elle répéta en promettant que jamais plus il n'entendrait les mots "sujet 33" dans sa bouche.
-Je ne l'ai plus entendu depuis longtemps.Dit alors Nicholas.
-Au moins une chose qui s'améliore, répondit Jaimie avec un petit sourire. Un pas après l'autre, on peut faire changer les chose. Jusque où, je ne sais pas...Mais dans un monde tel que le nôtre, on peut croire à tout.
Dans un monde où certaines personnes avaient des pouvoirs...Dans le monde dans lequel ils vivaient donc.
Jaimie lui demanda alors si il se souvenait de son nom. Ce qui était le cas.
-Jaimie...C'est le plus beau des mots ou prénom que j'ai entendu depuis que je suis ici, je ne pouvais pas l'oublier. Répondit Nicholas.
Jaimie ne s'attendait pas à une telle réponse. Elle sentit le sang lui monter aux joues et un nouveau petit sourire se former sur ses lèvres involontairement. Et sa main se serra légèrement plus sur celle de Nicholas. Sans lui faire mal.
-Merci de dire ça, lui dit-elle. C'est gentil. Et surtout, c'est la première fois qu'on me le dit.
J'écoutais attentivement l'infirmière répondre à ma question, je ne pouvais m'empêcher de pencher légèrement la tête sur le côté, j'étais ... Tout étonné, c'était le cas de le dire, je ne m'attendais pas à une telle réponse. Elle était infirmière et voilà que celle-ci venait à se retrouver dans une prison ... Certes elle n'était pas "prisonnière", seulement ce n'était pas en elle de soigner pour de nouveau retrouver le patient dans le même état, de mon côté j'avais parfaitement l'habitude, c'était même devenu de la logique, voilà pourquoi je lui avais demandé pourquoi elle était triste. Je repensais alors à mon père ... Aurait-il mérité de finir ici après tout ce qu'il avait fait subir à mon frère, ma mère et moi ? Non, je trouvais que c'était ... Absurde, que ce genre d'endroit ne devrait pas exister, voilà tout. Elle ne me connaissait pas, mais pour la jeune femme une chose était sur, je ne méritais pas d'être ici ... Que pouvais-je répondre ? J'avais fini ici lors de mon adolescence, d'ailleurs c'était encore assez flou, j'avais pas mal été drogué cette nuit la ... Sinon quel mal avais-je fait ? Laisser mon frère seul avec notre famille d'accueil ? Ce besoin d'être libre ? Je ne savais pas trop. Je ne dis rien en connaissant déjà très peu sur ma propre vie, puis la jeune femme ajouta qu'elle avait perdu une personne proche il y a peu de temps. Baissant les yeux je repris d'une voix légère.
-Je suis ... Désolé pour ce qui vous arrive ... Et ... Hum ... C'est juste que j'ai oublié ... Enfin j'ai oublié
Je ne savais quoi dire d'autre, je pouvais très bien dire : j'ai oublié ce que c'était de ressentir quelque chose, seulement je trouvais cet excuse complètement débile (même si elle était véridique). J'étais un mort vivant, une âme qui erre ... Puis j'eu un léger sourire à l'entente de mon prénom, par contre croire à tout ... Je restais pessimiste et mon regard se fit à nouveau vide, heureusement Jaimie repris bien vite la parole me demandant si je me rappelais son prénom, c'est assez victorieux que je lui annonçais que c'était le cas. Encore une fois je fus étonné par ce qu'elle me dit.
-Vraiment ? Qu'est ce qu'il faut dire alors pour trouver quelque chose de plus beau ? Faudrait vraiment être compliqué
It seems like every day's the same and I'm left to discover on my own. It seems like everything is gray and there's no color to behold...
Nicholas ✧ Jaimie
Nicholas avait l'air étonné qu'elle ait décidé de se confier ainsi à lui...Elle-même cela l'étonnait. Elle n'avait jamais parlé de cela à personne, elle ne faisait confiance à personne ici...Et voilà qu'elle révélait certains de ses secrets...Elle devait devenir folle.
Son récit ne laissa apparemment pas Nicholas insensible.
-Je suis...Désolé pour ce qui vous arrive...Lui dit-il. Et...Hum...C'est juste que j'ai oublié...Enfin j'ai oublié.
Il ne savait donc plus pourquoi il était ici? Comment était-ce possible? Tout ce qu'il avait subi lui avait-il fait perdre la mémoire? Pour Jaimie qui se rappelait de chaque détail de sa vie, c'était inconcevable. Et sa haine pour ceux avec lesquelles elle travaillait n'en était que plus grande. Mais il n'y avait pas que son passé qu'il semblait avoir oublié.
-Qu'avez-vous oublié? Lui demanda-t-elle, ne sachant pas de quoi il s'agissait en vérité.
Quand Nicholas la complimenta sur son prénom, Jaimie s'était sentie touchée. Même si elle n'y avait été pour rien dans ce choix. Elle trouvait ce qu'il lui avait dit touchant. Et très gentil. Et c'était vrai, personne ne l'avait jamais complimentée sur son prénom. C'était la première fois.
-Vraiment ? Dit-il encore. Qu'est ce qu'il faut dire alors pour trouver quelque chose de plus beau ? Faudrait vraiment être compliqué.
Il était vraiment gentil de dire cela...Mais aurait-il dit la même chose si la situation n'avait pas été la même? S'ils avaient été deux personnes normales dans une situation normale? Enfin, peu importait en vérité. Car c'était ainsi que les choses se passaient. Ils étaient là, et pas ailleurs. Ils n'avaient pas pu en décider. C'était ainsi qu'était écrite l'histoire.
-Il est pourtant simple, répondit-elle avec modestie. Vous dites cela juste parce que vous n'en avez pas connu d'autre pendant des années...Vous n'avez jamais connu le nom des personnes que vous avez vu durant toutes ces années? Si c'était le cas, ces noms seraient pour vous les plus exécrables du monde.
Je restais inerte, un regard vide, cherchant ce que j'avais oublié à propos de la vie. Pour moi c'était comme ci je n'avais jamais eu de vie, comme ci j'étais né ici et que j'avais toujours été toujours le sujet trente-trois. J'ai oublié ... Deux mots, j'avais seulement oublié ... Je ne savais pas quoi dire d'autre. Finalement la jeune femme me demanda ce que j'avais oublié, je clignais des yeux comme pour reprendre conscience à cet instant présent, puis je détournais la tête vers Jaimie. Qu'est-ce que j'avais oublié ? C'était tellement difficile à expliquer ... Je réfléchissais à ce que j'allais dire, je continué de chercher mes mots, comment pourrais-je m'exprimer ? Je me mordis légèrement les lèvres avant de finalement reprendre du voix lointaine.
-J'ai oublié ... Hum ... J'ai oublié comme on peut ressentir quelque chose, est-ce que j'ai déjà été heureux ? ... Si c'était le cas comment on fait ?
Je fis une pause, fronçant légèrement des sourcils alors que je repensais à mon frère, j'en avais les larmes aux yeux, seulement pourquoi avais-je les larmes aux yeux ? J'étais triste ? Pourtant penser à mon frère n'a rien de méchant ... Surtout que c'était mon jumeau, que je l'adorais plus que tout ...
-Je n'ai plus rien ... C'est comme ... Un grand vide, je ne ressens rien ... Je ... C'est tellement difficile à dire
Finis-je en soupirant. J'étais surtout épuisé, je voulais que tout cesse, seulement j'avais fait une promesse et je me devais de la tenir, pourquoi ? C'était en moi, c'était plus fort que moi. Finalement changeant de sujet je dis à l'infirmière que son prénom était magnifique, la plus chose que je n'avais jamais entendu, sa réponse me fit de nouveau pencher la tête sur le côté ... Je tentais de comprendre ... J'avais vraiment l'impression d'être un petit enfant devant Jaimie.
-Qu'est ce qui ... Enfin comment on trouve quelque chose de beau ? .... En faite ... Je crois que j'ai oublié la vie
Dis-je à nouveau mon regard se perdant dans le vide.
It seems like every day's the same and I'm left to discover on my own. It seems like everything is gray and there's no color to behold...
Nicholas ✧ Jaimie
Oublier...Comment pouvait-on oublier? Surtout quand cela nous faisait souffrir? Jaimie, elle, ne pouvait rien oublier. Elle n'avait pas oublié le jour où son père les avait abandonnés sa mère et elle, et elle n'avait pas oublié le jour où elle s'était retrouvée seule au monde...Et elle n'oubliait pas tout ce qu'elle se trouvait obligée de faire ici contre son gré. Ce qu'elle faisait dans la nuit rééquilibrait quelque peu la balance, mais pas suffisamment selon elle. Le bien qu'elle avait perdu ne pourrait réapparaître, et ce, quoi qu'elle puisse faire. De plus, si elle faisait des choses que l'on pouvait difficilement appeler légales, c'était approuvé par le sens moral de la population. Antigone contre Créon. La morale contre la loi. Les dieux contre les hommes. Si beaucoup de lois étaient justes, certaines n'existaient que pour éviter de confronter les hommes à leurs responsabilités. Combien de sales types relâchés pur vice de procédure avait-elle dû geler sur place pour les empêcher de récidiver? Alors justement qu'ils s'apprêtaient à récidiver? Elle ne les comptait plus. Elle en avait tué. C'était la première fois le plus dur. Après, on s'y habituait. Et le nombre de "victimes" que l'on faisait, ça, on finissait par l'oublier.
Nicholas répondit à sa question à ce propos.
-J'ai oublié...Hum...J'ai oublié comme on peut ressentir quelque chose, est-ce que j'ai déjà été heureux ?...Si c'était le cas comment on fait ?
Jaimie lui répondit avec un faible sourire.
-Je n'en ai aucune idée, dit-elle. Pas la moindre. Je crois que moi aussi, j'ai fini par l'oublier.
C'était vrai. Depuis la disparition de sa mère, les sentiments positifs étaient de l'histoire ancienne. Même leur souvenir était flou...
-Je n'ai plus rien...Ajouta le patient. C'est comme...Un grand vide, je ne ressens rien...Je...C'est tellement difficile à dire.
-Certaines choses n'ont pas besoin de mots. Si certaines langues ont des centaines de mots pour décrire la neige, d'autres n'ont aucun équivalent. Et pourtant, cela n'empêche pas que la chose existe dans le même monde...Et c'est quelque chose qui n'est pas si difficile à comprendre...Pas pour moi, en tout cas.
Puis il lui avait dit qu'il lui trouvait un très joli nom. Ce qui l'avait étonnée, car elle avait toujours trouvé son nom ordinaire. C'était un simple nom. Et pourtant...
-Qu'est ce qui...Enfin comment on trouve quelque chose de beau ?...En fait...Je crois que j'ai oublié la vie.
Elle lâcha alors sa main afin de la lui coller sur le front. Il était un peu chaud, dû à l'activité de son corps qui tentait autant que possible de le réparer. Enfin, elle savait quoi faire. Très légèrement, elle activa son pouvoir afin qu'un peu de fraîcheur puisse venir lui rafraîchir le front.
-La vie ne s'oublie pas, répondit-elle. Jamais. Tout ce qu'il faut, c'est apprendre à respirer comme il faut.
Allais-je finir par tout oublier ? Je ne sais même plus ce que c'est de ressentir du bonheur, de la joie, d'avoir cette envie de vivre ... J'étais juste vide, une âme déjà morte qui attendait juste son heure. Qu'est ce que je pouvais me rappeler ? Mon enfance, l'odeur de l'alcool et de la cigarette qui venait envahir la maison. Un père violent et une mère dépressive ... Un accident de voiture, me réveiller dans une chambre ou je ne pouvais trouver mon frère, heureusement celui-ci allait bien, de mon côté j'étais juste en salle de surveillance j'avais été opéré de toute urgence. Maintenant j'aurais une oreille dont mon ouïe serait plus faible et j'aurais une cicatrice à l'oeil, qu'importe, mon frère était vivant mais pour notre mère ... Que devais-je ressentir exactement ? Pourquoi avait-elle voulut partir de cet enfer aussi tard ? Qu'avait dit notre paternel pour que notre mère se décide enfin à plier bagages ? Tout cela allait resté un grand mystère, les médecins avaient compris pour mon frère et moi, seulement ont ne voulaient pas en parler, donc une fois rétablis se fut le foyer d'accueil ... J'ai pris la fuite, ne supportant pas les règles et les regards des autres, puis ma vie a pris un autre tournant et maintenant c'était le vide complet. Alors qu'est ce que le bonheur ? Qu'est-ce que la joie ? Je voyais parfois des gardiens sourire alors qu'ils me regardaient mais pourquoi ? Puis finalement Jaimie fini par me dire qu'elle aussi avait oublier la joie ... En même temps, en ces lieux, il est difficile d'imaginer le soleil. Je tentais de m'expliquer auprès de la jeune femme, heureusement celle-ci me facilita la tâche. Je n'avais plus l'habitude de parler, ni même de m'exprimer ... Enfant c'était déjà difficile, alors maintenant ... Alors que je trouvais enfin le bon mot : que j'avais oublié la vie, celle-ci me lâcha la main et se rapprocha de moi, de suite je tentais de me reculer puis elle posa sa main sur mon front ... Je pus ressentir une douce fraîcheur m'envahir, je fermais les yeux ayant oublier ce que c'était que ressentir de la douceur. Puis finalement je rouvris les yeux.
-Je ne comprends toujours pas pourquoi je suis la ... J'ai arrêté de me poser la question mais elle revient, je suis juste épuisé ... J'aimerais revoir le soleil
Puis je déglutis
-Désolé c'est ridicule de parler ainsi, mais je voudrais tellement retrouver cet espoir ... Quand je serais de nouveau en cellule tout va recommencer et je ne sais même pas pourquoi ...
Puis j'entendis des bruits de pas, de suite je me reculais encore plus dans mon lit et je reconnus des gardes, je baissé la tête incapable de les regarder, je savais que l'heure de mon retour allait arriver ... Personne ne pouvait rien y faire, c'était ainsi ... Encore et toujours ...
It seems like every day's the same and I'm left to discover on my own. It seems like everything is gray and there's no color to behold...
Nicholas ✧ Jaimie
Tout ce que disait Jaimie n'étaient que des paroles, au fond. Elle parlait, elle conseillait...Mais qu'en était-il de la vie réelle? Parler n'avait jamais permis d'ouvrir des portes sur des murs de brique, alors sur des murs de béton armé résistant probablement à toute forme d’agression de l'extérieur comme de l'intérieur... Pourtant, qu'elle aurait voulu réduire tout cela en cendres...Mais comme son pouvoir était de contrôler la glace, même si elle le voulait, elle ne le pourrait pas. Ne pouvait-elle vraiment rien faire? Cela faisait des mois qu'elle se posait la question...Et elle n'en faisait rien.
-Je ne comprends toujours pas pourquoi je suis la...Fit Nicholas. J'ai arrêté de me poser la question mais elle revient, je suis juste épuisé...J'aimerais revoir le soleil...Désolé c'est ridicule de parler ainsi, mais je voudrais tellement retrouver cet espoir...Quand je serais de nouveau en cellule tout va recommencer et je ne sais même pas pourquoi...
-Ne vous en faites pas, répondit l'infirmière. Sans avoir vécu la même chose que vous, je peux le comprendre. Cela doit être horrible d'être enfermé et torturé au point de ne presque plus se souvenir de qui l'on est. Ne plus revoir le jour, respirer un air confiné...
Elle n'acheva pas sa phrase. Les bruits de pas caractéristiques des gardes se rapprochèrent. Elle ôta alors sa main du front de Nicholas et se redressa.
-Pour l'instant, nous n'avons pas d'autre option, s'excusa-t-elle. Les choses vont malheureusement continuer...Mais je viendrai vous voir souvent. Je vais y penser, je vais essayer de trouver le moyen de...
Les bruits se rapprochant, Jaimie se tut. Un rideau glissa derrière elle et elle demeura droit sur ses pieds.
Ils lui dirent de partir, le patient ne requérant plus son attention. Ce qu'elle fit avec réticence, mais qu'elle fit tout de même. Elle ne pouvait rien faire. Elle était là, au milieu de ces types...Si elle essayait de les geler sur place, elle n'aurait aucune chance. Ils étaient trop près, ils étaient armés, et surtout, ils la voyaient.
Ce sentiment d'impuissance la faisait toujours enrager. Elle se le jurait: un jour, ils le payeraient tous, et de sa main.