Les moteurs incessant vibrent doucement pour permettre à l'équipage de survivre une nuit de plus. Le son est constant mais léger, car unique dans la stratosphère. Lorsque l'on travail à la station spatiale, on ne se lance pas dans de longues discussions nocturnes qui troubleraient le calme mécanique. On préfère se coucher rapidement est être bercé par les vrombissements en attendant le lever du jour métaphorique. Pas d'atmosphère, pas de ciel bleu, juste le réveil désagréable qui apporte soudainement le son dans l'environnement silencieux. Sur Terre patienter avant le sommeil est bien plus bruyant. Après une mission dans l'espace, il faut à Tara plusieurs jours pour se réhabituer. Elle est allongée dans son lit, parfaitement confortable, mais ne peut s'empêcher de remarquer les bruits de voiture à l'extérieur, le frigo qui fait un boucan du diable et le quelconque voisin qui regarde un film d'action. L'astronaute reste donc à contempler son plafond, se forçant à imaginer le calme extrême de sa vie en l'air. Et échouant. Alors elle passe une bonne partie de la nuit à patienter, en espérant que le sommeil vaudra au moins le coup. C'est jamais le cas, il est rempli d'étranges images cosmiques incompréhensibles et d'une impression désagréable d'avoir oublié quelque chose. Et de clowns, ça l'a toujours faite flipper, les clowns.
Pour toutes ces raisons, qu'elles soient mondaines ou propres à sa situation professionnelle, la déesse était fatiguée. Assise dans un large fauteuil déplacé dans la cuisine, qui servait de salle d'attente, elle attendait avec ennui. Placée dans cet énervant état où l'on a envie de dormir quatre jours, sans pour autant réussir à fermer l’œil. Un état auquel la cosmonaute était habituée évidemment, comme précisé elle le retrouvait à chacun de ses retours sur la terre ferme. Un état désagréable tout de même. Elle décida soudainement, pour se changer les esprits et oublier la fatigue déplacée, de se concentrer sur sa tache du jour. Écouter les indications et prendre des poses antinaturelles, principalement.
Un photoshoot, voilà où se trouvait l'asgardienne. Dans un appartement luxueux en centre-ville, de ce qu'elle avait compris servant à accueillir les célébrités invitées par le journal. Le Daily Bugle, faisant un article spécial dédié aux "Femmes de Genosha ayant réussi". Un nom relativement vague pour décrire des individus à la carrière brillante. Outre la légère fatigue, le principe ne dérangeait absolument pas notre protagoniste. Au contraire, ça l'amusait de faire la star devant les appareils photos et elle profitait du moment pour prendre toutes les poses les plus clichées. Généralement quand on lui demande un portrait, c'est pour une affiche beaucoup trop sérieuse, invitant les jeunes étudiants en science à considérer une carrière chez Stark Industries. Au moins pour le Bugle, y'a plus de fantaisie. Et un buffet, installé lui aussi dans la cuisine, faute de place. L'appartement luxueux servait d'environnement réaliste, histoire de bien mettre en valeur le succès évident des modèles. Il n'était cependant pas approprié pour accueillir une équipe de photographes, des journalistes et les trois femmes sujets.
Nous retrouvons donc Tara, quittant la cuisine pour laisser s'asseoir une camarade, en route pour une nouvelle séance de flashs. Pour la journée on lui avait choisi une tenue à mi-chemin entre le sexy -les astronautes c'est glamour- et le sobre -certainement pour rappeler qu'elle travail principalement avec des nerds en blouses blanches-. Imaginez ça selon vos goûts personnels. Ainsi fringuée Olson souriait fièrement face à la bande de photographes prêts à capter chacun de ses profils. Et toutes les autres directions. La déesse cosmique prenait ce moment pour observer ses alentours. Elle reconnaissait quelques journalistes, ce n'était pas le premier article qu'on écrivait à son sujet. Parmi elles justement, les sujets, se trouvait une première femme, ayant la cinquantaine, que Thor Girl ne connaissait que de nom. Une femme d'affaire. Plus intéressante, la troisième individu à succès. Une ballerine rousse sur laquelle l'astronaute possédait plus d'information. Pour avoir vu une de ses performances déjà, Tara admira le temps d'une soirée la souplesse de la danseuse. Elle fut impressionnée, même sans gravité notre héroïne aurait été incapable d'imiter les gestes. Puis les chemins des deux célébrités se croisèrent plusieurs fois. Généralement à des soirées mondaines, où la cosmonaute finissait légèrement pompette, avant de discuter rapidement en souriant un peu bêtement avec la rousse.
Si Thor ne connaissait pas particulièrement bien l'intéressée, c'était agréable de passer le photoshoot avec quelqu'un dans une situation similaire. Lorsque ce fut le tour de la cinquantenaire de passer aux photos, notre extraterrestre s'approcha de l'espionne.
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Salut Natasha. Tu vas bien ? Déterminant qu'une telle banalité ne suffisait pas, elle ajouta
Je crois que c'est la première fois qu'on se croise sans qu'on m'ai collé un verre de champagne dans les mains. Si je dis des idioties ce sera purement de ma faute et plus celle de l'alcool.Code by Silver Lungs