Needed me

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Cette fois-ci, c’était à mon tour de sortir Kit de l’hôpital. Les rôles s’étaient inversés en si peu de temps. Il y avait à peine quelques semaines de cela, Kit m’avait sauvé la mise suite à une grosse migraine et m’avait sortie de l’hôpital et pris soin de moi. Je n’avais pas vraiment compris la réelle cause de l’entrée de Kit à l’hôpital, ni même comment il avait réussi à se mettre dans cet état.
Ses explications n’avaient été qu’un ramas d’histoire mélangée les unes aux autres, explication troublée du sûrement à un fort traumatisme crânien.

J’en étais venu à pensée que la personne qui avait réussi à mettre Christopher dans cet état de santé, souffrait d’un sérieux trouble mental. Qui était donc ce genre de personne qui avait une telle rage en elle et surtout qui n’avait aucune pitié pour en arriver là. J’aimerais que Christopher m’en parle, mais allait-il réussir à ce souvenir de ce qu’il s’était passé ?

J’avais bien essayé de réorganiser le domicile de Kit, afin qu’il puisse avoir accès à tout avec un seul bras. Et, je comptais bien m’incruster encore un peu chez lui afin de pouvoir lui apporter mon aide, mais l’heure était passé tellement vite que j’en avais presque oublié l’heure de rendez-vous. J’avais réussi à récupérer la plupart de mes affaires sans croiser Scott, je n’avais toujours pas eu d’explication avec lui et pour l’instant, je n’en étais pas vraiment prête. Je ne savais pas comment lui faire face, cela ne serait tardé. Grace à Kit, j’avais réussi à avoir plus confiance en moi.

Enfilant rapidement une petite robe blanche, j’arrive rapidement à l’hôpital. Malgré cette boule au ventre que je n’arrivais pas à contrôler, j’entre rapidement plein de mauvais souvenirs en tête. Mais ce n’est pas ce traumatisme qui allait m’empêcher d’aider un ami. Après tout, je lui devais bien ça, j’arrive à l’accueil et attrape la première infirmière qui passait par là « Bonjour, je viens chercher un ami à moi. Christopher Marlowe » En chemin jusqu’à la chambre, je m’arrête brusquement. « Excuser moi, mais j’aurais voulu en savoir d’avantage sur les circonstances de l’état de santé de Christopher ? » Je lance un regard en direction de la chambre de Kit et lui adresse un petit signe, portant maintenant toute mon intention sur la blouse blanche « Je suis désolée, mais je ne peux divulguer ses informations uniquement à la famille »

Je ne savais pas à quoi je m’attendais ces réponses, le secret professionnel. J’entre doucement dans la pièce, une main dans le dos qui tenait un petit ours blanc. À défaut de ne pas savoir quoi apporter à mon arrivée, la boutique au rez-de-chaussée était une vraie cabane à trésor. « SURPRISE » J’arrive rapidement à ses côtés et l’embrasse sur la joue en lui posant le petit ours blanc sur les genoux. « Bon, il nous faut partir, je ne me sens pas très bien dans ce genre d’endroit. Je ressens plein de choses bizarre et ça me donne des frissons » Et en effet, je ne sais pas pourquoi. Mais lorsque j’entrais dans ce hôpital, j’avais une angoisse qui me prenait, rien avoir avec mon accident. Mais, c’était peut-être fou. J’avais l’impression de ressentir la peine et la douleur de toutes les personnes hospitaliser ici. Prise de frisson, je sors d’un petit sac une nouvelle veste que j’avais achetée il y a quelques jours à Kit. Rien de bien classiques, c’était même un style assez décontracté. « Je ne sais pas si je t’ai posé la question… Mais tu vas bien ? Enfin. Mieux ? » J’avance très rapidement en direction de la porte afin d’en sortir un petit fauteuil roulant « Je ne savais pas si tu pouvais marcher, alors j’en suis demandé un. » Une petite marche rapide à nouveau en direction du lit de Christopher « Tu vas devoir m’expliquer ce qu’il s’est passé, mais tu as le temps pour cela. Il va d’abord falloir rentrer, tu verras, j’ai tout changé chez toi pour que tu puisses t’y sentir à l’aise avec tout cela »

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Je serais perdu sans toiL'hôpital est un lieu que je commence à bien connaitre. J'y vais tout le temps. La case hôpital ne s'est pas encore transformée ne prison. Parce que j'ai de l'argent. Et que je peux éviter de me retrouver inculpé de possession de drogues. Même quand Emma fait une overdose chez moi...Ce qui est plus surprenant en revanche...C'est que je ne sois jamais passé par la case désintox. Thomas aimerait bien. Peut-être Emma aussi. Mes parents surement. Mais jamais ça a été le cas. C'est pas dans mes projets immédiats. Je ne sais pas ce que sont mes projets immédiats. Je n'ai jamais rien prévu à l'avance. Je suis quelqu'un qui fait au feeling comme on dit. Un jeune crétin d'après beaucoup. Même pire que ça en fait. C'est pour ça que je connais si bien l'hôpital. Si j'étais un peu plus mature ou un peu plus intelligent...Mais ce n'est pas le cas. Je mérite peut-être ma place attitrée aux urgences.

Au moins ce coup-ci aucune infirmière m'a proposé d'aller en désintox. Je pense que ça tient à la raison de ma vue. Cette fois ce n'est pas pour une overdose. Là je suis blessé. Gravement ? Je ne sais pas. Au bout d'un moment t'as même plus mal. Au bout d'un moment tu sens plus rien. Et c'est le cas là. Je suis resté une petite journée à l'hôpital. Je crois que c'est Emma qui m'y a amené. Je ne sais plus réellement. Le médecin a dit que j'avais un taux d'alcoolémie sept fois supérieur à la limite autorisée. Je suis pas étonné. Je sais pourquoi j'ai bu. Je m'en rappelle. J'ai encore eu une dispute avec Thomas. L'appart a été retourné encore une fois. Je ne sais pas ce qu'il a fait lui. Je ne sais même pas si il est venu ou pas. Peut-être pendant que j'étais inconscient à cause des anti-douleurs. Je ne vais pas l'appeler. Il ne va pas s'excuser de toute façon. Alors je l'emmerde. On est pas prêt de se réconcilier. C'est une évidence. Il ne veut pas que je vois Emma. Je suis pas d'accord avec ça. Même si c'est mon ami depuis des années...Nan il vaut pas que j'abandonne Emma. On laisse pas tomber l'amour comme ça.

Je suis dans un sale état en me réveillant. Bras cassé, côtes fêlées et cassées, des bleus dans tous les sens, le visage complètement tuméfié à cause de mon nez explosé...Il me faut quelques heures pour que mes souvenirs reviennent. La brume qui les entourait était épaisse. Mais elle finit par se dégager. Et je me rappelle de ma soirée. Bon sang...Je suis tombé sur un malade. Le temps passe. On me dit que je vais pouvoir sortir si quelqu'un vient me prendre. J'hésite. Mais je n'ai pas besoin d'hésiter très longtemps. Emma finit par débarquer. Elle entre dans la chambre. Et je peux pas m'empêcher de sourire. Ce qui me fait mal. Je suis encore sous anti-douleur...Mais avec mes antécédents, ce sont des trucs pas forts. Bon dieu c'est dur. A la maison je prendrai une dose plus forte...

Elle m'a pris un petit ours blanc. Qui doit venir du magasin de souvenirs d'en bas. C'est mignon. " Je suis content que tu sois là. Il est mignon c't'ours c'est cool, merci. " La présence d'Emma me fait du bien. J'ai l'impression que je ne saurais pas quoi faire sans elle. Je ne peux définitivement pas abandonner Emma. Quoi que Thomas en dise. Je suis amoureux d'elle comme jamais. Et j'ai l'impression que c'est rare. Tout au fond de moi une voix me murmure "ne la laisse pas s'en aller". Mais comment je dois faire ça ? Je suis pas un type bien. J'ai brisé son couple. Elle a fait une overdose chez moi. Et en plus j'ai profité du fait qu'elle soit droguée. Je voudrais être bien. Je voudrais être quelqu'un pour elle. Mais ce ne sera jamais le cas...Elle m'aide à sortir du lit et à me poser dans un fauteuil roulant. Je suis pas vraiment handicapé mais bon. J'apprécie. Alors j'accepte volontiers. Et puis là elle me dit qu'elle a changé des trucs chez moi. Alors ça part d'une bonne intention. Et c'est gentil. Mais nom de dieu...Faut qu'elle arrête de faire ça. On dirait une grand-mère qui range rien à la bonne place. Après je passe un mois à tout remettre comme c'était. " Heu merci...Ben rentrons alors, si tu te sens mal ici. Je te raconterai tout et...J'ai autre chose à te dire mais...Peut-être que ça peut attendre un peu... "

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Je ne savais pas vraiment comment prendre, ni même comment toucher Kit. Il était tellement marqué par sa soirée qu’il devait souffrir de chaque contact, je devais essayer d’être le plus doux possible. Je l’aide au plus possible sans trop le toucher, la simple vu de son visage me fait hésiter à chacun de mes gestes. Posant délicatement la veste sur les épaules de Kit, je fronce légèrement le regard « Tu t’es pris un coup de voiture ? Renverser par un camion ? Vu l’état de ton visage… »

Heureusement qu’il avait encore de la force dans les jambes pour marcher, car rien que le fait de le pousser dans ce fauteuil avait été un effort ultime pour moi. Même si Christopher était aussi épais qu’un cure-dent, il était lourd. Une fois installer dans la voiture, je porte mon regard sur Kit et soupire" Tu as eu une dispute avec quelqu’un chez toi ? Une ex-copine ? C’est à cause de ma présence ? » J’étais obligé de penser à ces suppositions, tellement de questions me passaient par la tête que je ne savais par ou commencer « Enfin, j’en suis arrivé à cette supposition, car vu l’état dans lequel était ton appartement… »

Je me souviens encore à quel point tout était sans dessus dessous, le sofa entièrement retourné. De la vaisselle brisée dans tout le sol de la cuisine, des livres dans toutes les pièces. Je ne savais pas si c’était Christopher qui était responsable de ce bazar ou bien une étrangère, mais je sais que le rangement m’avait pris une journée entière. Je ne savais pas si cette nouvelle organisation allait plaire à Kit, même si j’en doute. « Alors je t’écoute ? Je veux tout savoir ! Et par tout, j’entends, la cause de la dispute. Car je ressens qu’il s’agit d’une dispute. » C’est une chose que j’arrivais à sentir s’en vraiment pouvoir l’expliquer « Autre chose ? Comme quoi ? Ne me dis pas que tu vas avoir un enfant ? »

J’attrape le petit sac de Kit, sac ou se trouvait les traitements et certain pansement qu’il fallait refaire « Tu as choisi de prendre une infirmière à domicile, ou tu comptes te débrouiller seul pour ce qui est du médical » Je secoue rapidement le sac pour lui faire comprendre et croise les bras « Tu sais dans combien de temps, tu serras… À nouveau sur pied ? Bien que j’ai tout mon temps pour t’aider, mais pour le travail ? Tu ne comptes pas y aller ? De toute façon, je compte bien t’enfermer ici ! Sans visite sans rien, juste un peu de yoga et de bien-être pour reprendre des forces »

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Je serais perdu sans toiJ'ai beaucoup d'affection pour Emma. Vraiment. Et il y a des tas de choses que je regrette d'avoir fait quand je pense à elle. Ou que je m'imagine ce qu'elle peut penser de moi. Alors il y a des choses que je dois dire. Peut-être pas maintenant. Mais comme je lui en ai parlé...Elle ne lâchera pas l'affaire avant. Et bon sang, elle n'arrête pas de parler. Je me sens vaseux. J'ai mal. C'est comme si ma tête était passée dans un mixeur. Et elle n'arrête pas de parler. Je soupire un peu en la laissant me conduire vers la sortie. Je peux marcher. Je le sais. Mais...Je crois pas qu'elle me laissera pas me lever et marcher. Alors autant la laisser faire. J'évite les soucis. Même si je vais en avoir plein si elle fait ce dont elle parle. M'enfermer chez moi. Non mais Emma...Ce n'est pas possible ça. Et je ne parle même pas du yoga. Un truc idiot. Comment vais-je échapper à ça ? Je ne sais même pas si c'est possible. Bon dieu de merde.

" Je vais me débrouiller et hors de question que tu m'enfermes. J'ai un travail, je compte y aller quand j'irai mieux, mais nan, le yoga et ces conneries là tu peux toujours rêver Emma... " Nan mais vraiment...Elle s'attendait vraiment à ce que je sois un gentil gars qui se laisse faire ? Nan vraiment...Je veux bien me laisser faire un peu là. Mais faut pas déconner. Et à propos de la dispute...Ah ouais faut que je lui en parle. Mais bon c'est pas un truc auquel j'ai envie de penser. Le reste après non plus. Je soupire longuement. " Je me suis disputé avec Thomas. On s'est lancé des trucs dessus. A cause de toi ouais. Parce qu'il est jaloux. C'est complètement con hein ? Alors je suis allé me saouler pour faire passer ça. Je voulais pas te déranger. " On finit par sortir de l'hôpital. Je ne sais pas si elle est venue en voiture. Un taxi serait peut-être mieux pour rentrer chez moi. J'espère vraiment qu'elle ne va pas me considérer comme un bébé. Je suis pas un gosse quand même.

Je repense un peu à ma soirée. Je crois qu'il vaut mieux lui en parler. Je la regarde d'en-dessous, levant la tête. " J'ai...fait une petite connerie. Dans une église. Et heu...Le prêtre du coin m'est tombé dessus. Enfin je suppose que c'était le prêtre. Je ne l'ai pas vu. Enfin pas son visage quoi. Il m'a pété la gueule comme jamais. Sans déconner personne m'a niqué à ce point-là de ma vie, c'était violent. Et tu vois bien dans quel état je suis...Enfin ça va aller, je suis résistant. " Je souris un peu. C'est con comme situation. Se faire péter le bras (et des tas d'autres trucs !) parce que j'ai pissé dans une église...En fait...C'est presque drôle comme situation. Je pense que ça fera rire que moi. Ni Emma ni Thomas ne vont rire à ça. Personne d'autre ne rirait je pense en fait...Peu importe, c'est pas grave. Pour le reste...Je verrai. C'est pas encore le moment de parler de ça à Emma...

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Plus je regardais le visage de Kit, plus je me sentais coupable d’une chose que je n’avais pas faite. Pourquoi je me sentais si mal à l’aise ? Pourquoi je pensais que tout était de ma faute ? Ce sentiment était sûrement dû que je n’étais pas présente lors de cette dispute, moi qui étais pourtant collé à Christopher depuis ses derniers temps. Voilà qu’il avait fallu d’une demi-journée pour qu’il réussisse à me faire culpabiliser pour un bon moment.
J’avais déjà programmé tout un planning dans ma tête pour accorder mon emploi du temps qui était plus que saturée ses derniers temps avec celui de Christopher qui depuis son accident, je pense doit avoir moins de rendez-vous. Et puis, même s’il comptait en avoir, je compte bien l’empêcher de sortir de la maison. « Je t’enferme si l’envie me vient, je m’en veux déjà assez. Je ne compte pas laisser cette erreur se produire une nouvelle fois » S’il pensait avoir le dessus sur moi, c’est loupé, le travail allait venir à domicile. « En parlant de ton travail, tu as à tes côtés ta nouvelle secrétaire. J’ai refait la déco de ton bureau et… Tu n’auras pas besoin de sortir pour le travail. Je vais m’occuper de tout » J’avais bien sûr fait exprès de ne pas répondre pour le yoga. Je savais à l’avance qu’il allait refuser mon offre.

Arrivé dans le taxi, j’essaie de me concentrer sur les explications de Kit. Je savais qu’il s’agissait de Kit, mais à mon sujet… Je le savais aussi… Même si j’avais secrètement espéré qu’il m’annonce que cette dispute était due au travail ou… à une autre personne. « Je… Je suis désolée.. » Voilà que maintenant, je me sens encore plus mal qu’en début de journée, si je n’avais pas été aussi présente dans la vie de Kit rien de tout cela ne serait arrivé… Je savais que tout était de ma faute, mais comment ne pas s’en vouloir en voyant son état général « Je prendrais mes affaires ce soir, j’irais à l’hôtel. » Je ne voulais pas qu’une nouvelle dispute éclate entre ce Thomas et lui, Thomas que je compte bien trouver pour lui dire le fond de ma pensée.

Et c’est à ce moment précis que Kit avait dépassé les limites à ne pas franchir, enfin… Il n’avait donc aucune limite ? Je savais qu’il était capable de beaucoup de choses, surtout lorsqu’il avait bu. Mais de là à uriné contre une église non.. « MAIS KIT ! C’est un lieu saint. » Je me passe rapidement une main dans les cheveux perplexe, comment pouvait-il réussir à garder son calme dans ce genre de situation « J’irais voir ce prêtre.. C’était quelle église ? Pour présenter des excuses et quant à toi, tu n’iras nul par maintenant lorsque tu auras bu » Je fronce légèrement le regard même si je pense bien que mon avertissement ne lui fasse aucun effet. « C’est tout ce que tu as à me dire avant de rentrer ? Car je t’ai réservé une journée bien chargée » J’attrape mon agenda et secoue la tête « Tu viendras avec moi voir se prêtre ! Et je veux voir ce Thomas » Le regard tourner sur la page de mon agenda, je penche la tête sur le côté « Alors je n’ai plus aucun entretien pendant trois jours pour prendre soin de toi et, en arrivant, je t’offre un petit massage. »

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Je serais perdu sans toiJe vais pas supporter l'enfermement. Oh ça non. Je n'ai jamais aimé rester coincé quelque part. C'est pas un truc cool. C'est pour ça que les désintox j'aime pas ça. J'ai jamais pu supporter l'idée de rester là-bas plus d'une semaine. Alors rester enfermé chez moi...Je crois que c'est encore pire. Et avec Emma en plus. Dans d'autres circonstances pourquoi pas. Mais là non. Je suis pas un gosse. Et c'est pas ma mère. Ou ma femme. Après tout...Elle m'a envoyé sur les roses quand je lui ai dit que je l'aimais...Elle peut pas agir comme une petite amie d'un côté et m'envoyer chier de l'autre. C'est interdit de se comporter comme ça. Et j'ai pas besoin d'elle comme secrétaire. Merci bien...

Je soupire. D'un coup Thomas me manque. Lui aurait le droit de s'occuper de moi comme ça. Si il n'avait pas défoncé l'appart avec mon aide. Je ne sais pas si je veux l'écouter. Lieu saint mon cul ! Dieu n'existe pas. Si elle y croit c'est...C'est débile voilà ! Personne peut croire ça sérieusement. Dieu c'est des conneries putain. Si ça l'était pas il m'aurait foudroyé sur place dans l'église. Et c'est pas un prêtre qui m'aurait défoncé la gueule. Hors de question de retourner là-bas en plus...Il va me tuer si je me repointe. Je le sais. Elle comprendra que dalle. Elle se prendra pour ma mère. Et m'emmènera là-bas. Et elle se prendra pour la mère du prêtre. Et bien sûr il lui défoncera la gueule aussi...C'est une tête de mûle. Quoi que je dise elle cherchera cette église. Et elle voudra appeler Thomas si on va pas le voir. Qu'elle se mêle de ses affaires. C'est pas à elle de s'occuper de ça. Entre Thomas et moi c'est spécial. Et ça a toujours été comme ça. J'ai pas besoin d'elle pour venir m'emmerder avec ça. Et il sera exactement de mon avis. De toute façon il peut pas l'encaisser sans même la connaitre. Alors il l'enverra chier. Le taxi roule toujours. On sera bientôt chez moi. Et j'ai pas envie de la supporter cette nuit. Ni les autres jours après.

" On n'ira pas à cette église, on n'ira pas chez Thomas et on ne restera pas enfermés dans mon appartement des jours durant. Si tu veux te comporter en petite amie possessive, alors faudrait que tu sois ma petite amie. Mais c'est pas le cas. Tu m'as mis le plus gros rateau de ma vie, je te le rappelle. " Je fais une petite pause pour la regarder, toujours aussi sérieusement. " C'est gentil d'être venu me chercher. Mais je n'ai pas besoin d'une nounou, je n'ai pas cinq ans. Oublie l'idée de me garder enfermer et de jouer à la "secrétaire". Tu ne sais même pas ce que je fais vraiment comme job, t'as pas la moindre idée de ce que j'attends d'une secrétaire, professionnellement parlant. Et arrête de croire que tu peux ranger ou réarranger MON appartement comme tu veux, t'es pas chez toi. T'as pas voulu de mes sentiments quand je t'ai parlé, alors ne joue pas à le petite copine maniaque, t'en as pas le droit. "

Ouais, c'est peut-être un peu dur. Et croyez bien que ça me plait pas vraiment. Mais dans le fond c'est vrai. Je suis blessé qu'elle se comporte comme ça en ignorant mes sentiments. Et encore...J'aurais pu être plus vache. Je pourrais lui parler de la nuit où elle a fait une putain d'OD chez moi. La nuit où j'ai passé des heures au poste pour pas dire qu'elle avait confondu des putains d'aspirines avec de l'ecstasy. Quel genre d'idiote fait ça hein ? Alors ouais j'en ai profité. C'est pas bien. Mais putain elle m'a renvoyé mes sentiments en pleine gueule et elle me chauffe sous prétexte qu'elle est défoncée. Et en plus elle squatte chez moi parce que son fiancé l'a flanquée à la porte. Personne fait ça. Personne envoie chier un amoureux pour vivre chez lui le jour d'après. Personne est assez cruel pour ça. Sauf Emma Frost. Personne porte aussi bien son nom qu'elle. Et puis merde. Je vais lui dire.

" Oh et tant que j'y suis...Tu veux que je te raconte ce qui s'est passé la nuit où t'as fini à l'hosto avec ton petit Scotty pour te faire la morale ? La petite sainte-nitouche d'Emma Frost a pris de l'ecstasy à la place de l'aspirine. Genre t'es médecin t'en es certaine ? T'étais défoncée, tu m'as chauffé comme c'est pas permis alors on a couché ensemble. Et t'as fait une overdose et tu t'en souviens plus. C'est quand même facile...Et moi j'ai passé la nuit au poste pendant ce temps-là, pour pas dire aux flics que la petite psychologue avait pris de la drogue. Mais je parie que tu vas me dire que c'est entièrement ma faute hein ? "

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Si j’avais imaginé une seule minute que la conversation aurait prise ce tournant, je pense que j’aurais essayé d’organiser la journée autrement. Enfin, je n’avais rien fait de mal. De mon point de vue, car je n’avais pas imaginé une seule seconde que Kit arriverait à me reprocher tout ce que j’avais fait pour lui. Quelle est la fille qui aurait tenu le coup face au caprice de Kit ? N’import quelle fille aurait baisser les bras, n’import quelle fille lui aurait tourner le dos à la première fausse note qu’il pourrait faire. J’avais réussi à tout lui pardonner, j’étais peu être trop gentille. Je n’avais pas à avoir de doute, oui, j’étais trop gentille pour lui. Personne n’aurait supporté de passer derrière un homme aussi bordélique que Christopher, depuis que je logeais chez lui. Il fallait passer derrière lui chaque jour, vaisselle, vêtement qui traine sur le sol et ne parlons pas des cadavres qu’il laisse derrière lui.

Les reproches avaient commencé par le fait que j’essayais de régler ses soucis, mais comment faisait-il pour avoir encore de l’énergie ? Surtout dans son état actuel ? Enfin, il fallait qu’il comprenne que si j’avais fait ça, c’était pour sa sécurité. Si je voulais rencontrer ce prêtre et ce Thomas ce n’était pas pour jouer les mères suprêmes, mais bien au contraire pour essayer de régler ses soucis. Je savais pertinemment qu’il en était incapable lui-même. « Comment oses-tu me reprocher d’avoir refusé de toi ? Je viens de me séparer de mon fiancé ? Tu penses que j’allais me jeter dans les bras du premier arrivé ? Surtout que… Ce n’est pas comme ça que tu y arriveras ! » Comment osais-t'il me reprocher le fait d’avoir refusé de me mettre ave lui, surtout avec un ex aussi collant dans les pattes. « Si je fais tout cela c’est pour bien pas autre chose. »

Je baisse rapidement le regard tout en essayant de baisser le volume de ma voix, j’en avais presque oublié que nous étions dans un taxi. Je pouvais apercevoir le regard du conducteur sur nous et, je ne m'étais pas trompé puisqu’en regardant. Ce pervers de conducteur nous observait par le rétroviseur. « Kit .. Pas ici .. » Et bien si pour lui, pour lui, c’était maintenant tout de suite et sans aucune retenue. Je ne savais plus où regarder, je ne voulais pas fuir son regard. Je voulais essayer de lui faire face, mais je n’en avais pas la force. Je ne voulais pas encore une fois me mettre une personne qui m’était chère a dos « Je suis désolée, je pensais bien faire… »

Et voilà que s’en vraiment comprendre pourquoi, j’avais les larmes aux yeux. Une peine mélangée a une rage s’emparait de moi, mais je n’étais pas au bout de mes surprises. Je pense que jamais je n’aurais pu penser que Kit parte aussi loin dans sa folie. Le regard légèrement froncé, je commence à l’écouter. « … » J’avais perdu ma langue, je ne savais plus où était le vrai du faux de la provocation. Non, c’était impossible, Kit ne pouvait pas être si méchant. Même la plus grande des crapules ne ferait pas ça. Je secoue la tête comme pour essayer de me sortir cette idée de la tête, je me sentais Sali et insulter par Christopher « Et après, c’est moi qui est joué avec toi ? Tu as profité de moi… ? Bien sûr que c’est de ta faute ! »

Je ne pouvais plus retenir ma peine et tous mes sentiments, j’éclate en sanglot « Arrêté la voiture ! TOUT DE SUITE » Essayant de cacher mes larmes face à Kit « cette fois, tu es allé trop loin » Et en une fraction de seconde, la paume de ma main ne faisait plus qu’un avec son visage.

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Je serais perdu sans toiPeut-être que balancer tout ça...C'est pas judicieux. Peut-être que c'est pas sympa. Peut-être que je suis qu'un monstre. Mais...Je me sens mieux. Je porte plus ce secret. J'ai dit ce que je pensais. C'est libérateur. Vraiment on sent léger. Plus que léger même. C'est vraiment bien. Cruel. Méchant. Tout ce que vous voulez. Mais ça fait du bien. Et je sais que n'importe qui entendant ça me prendrait pour le roi des connards. Au fond je m'en fous. Elle va me détester. Et ça c'est un peu plus problématique. Je vais devoir regagner son estime. Si je le peux encore. Et si je peux plus...Ben j'ai toujours la drogue. C'est le genre d'ami qui vous lâchera jamais. C'est déjà ça. Enfin je suppose.

Je la regarde pas. Je regarde par terre. Pas par manque de fierté. Je pourrais la regarder en face. Mais je veux pas la voir triste. C'est toujours pareil avec les filles. Elles font des trucs qu'on leur demande pas. Elles se plaignent quand on leur dit qu'on a pas besoin de ça. Elles font quand même les choses. Et elles veulent toujours la vérité aussi. Au moindre petit mensonge on a le droit à une crise. Faut voir ça hein. On leur dit la vérité alors. Parce que sinon on se fait engueuler. Et elles se mettent à chialer. Nan j'ai pas besoin qu'elle se mêle de mes affaires. Non j'ai pas besoin qu'elle passe derrière moi. Non j'ai pas besoin qu'elle règle mes soucis. Non j'ai pas besoin qu'on me traite comme un gosse. Avec les gonzesses le pire c'est qu'elles entravent que dalle. On a beau leur dire une fois. Deux fois. Cent fois. Elles continuent de croire qu'elles ont raison. Et que nous les mecs on sais pas ce qui est bien pour nous. Moi aussi moins je confonds pas de l'aspirine avec de la drogue. Moi au moins je vais pas dormir chez un parfait inconnu après avoir rompu avec mon fiancé. Et puis merde là.

" Et toi non, tu vas jamais trop loin. Continue de jouer à la parfaite petite psy qui occulte ses propres problèmes si tu veux. Moi j'en ai marre de tomber sur des maniaques du contrôle. Si tu deviens raisonnable, sonne moi. " J'ouvre la porte de la voiture. Pour en sortir bien entendu. Vu que le pauvre taxi s'est arrêté sur le côté de la rue. J'attrape mes affaires. Et me voilà sur le trottoir. Je soupire un coup. Je peux marcher. Même si j'ai mal. On est plus très loin de chez moi. Alors je serai rentré bientôt. Elle a qu'à me courir après si elle veut. Elle le fera pas. Je suis pas stupide. Je l'ai vexée bien comme il faut. Je suis un peu triste. Parce que je reste amoureux d'elle. Quoi qu'il arrive ce sera le cas. Elle veut pas le comprendre. Elle veut pas comprendre qu'elle a pas à faire tout ce qu'elle fait. Les amis ça fait pas ça. Je sais pas si on est amis. Peut-être pas en fait...