✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
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Mer 15 Fév - 12:17
Je sors de l’église en remontant boutonnant mon veston noir et en remettant en place mon col romain. C’était intéressant, cette messe. Je ne pensais pas accepter l’invitation d’un de mes collègues à Hammer Bay, mais après réflexion, je me suis dis qu’il serait peut-être bon de voir les méthodes de ceux qui ne font pas parti de mon entourage direct. J’ai été un peu déçu, cela dit. Il n’a pas la foi. Pas la même que la mienne. Mais c’était tout de même instructif. Il m’a notamment conseillé certains cantiques qui ne me seraient pas venus à l’esprit pour mon propre lieu de culte mais que je pense utiliser dans les semaines à venir. Mes sermons seront portés, plus encore, par la grâce de notre Seigneur. C’est en souriant que je me dirige vers l’endroit où j’ai garé ma moto, quelques rues plus loin. J’évite les rues bondées. Je n’aime pas trop cette ville. La vie en métropole est sujette aux vices et à la souillure du mal. Il me tarde de m’en aller et de retrouver la campagne. Mon église est située un peu à l’écart d’Emmann. Mais ici… Je ne me sens pas bien. En arrivant, j’ai croisé des femmes de petites vertues, vêtues avec des oripeaux bien trop courts… Et pourtant, nous sommes en hiver. A croire que Satan n’a aucune idée de la puissance des éléments sur le corps humain et qu’il ne craint pas de perdre des séides pour cause de maladies diverses et variées. Ca ne m’étonnerait pas que toutes ces succubes à moitié nue attrapent une pneumonie dans les plus brefs délais. Enfin… Pour revenir à ma moto, je préfère passer dans les ruelles, afin de subir une tentation moindre quant à mon corps parfois sujet, malheureusement, à l'avilissement de la race humaine par les malversations du Malin.
Alors que la nuit commence peu à peu à tomber sur la ville, je me redresse soudain lorsque trois silhouettes sortent des ombres. Automatiquement, mon corps se tend. Je me méfie. Ce sont trois hommes plutôt jeunes qui viennent dans ma direction et semblent s’écarter légèrement les uns des autres, comme pour me barrer le passage. Fronçant les sourcils, je sors les mains de mes poches et les place en avant, comme en protection, mais aussi en signe d’apaisement. L’un des trois malotrus prend finalement la parole.
“- Alors le prêtre… Tu t’attendais pas à ça, hein ? - Mes enfants… Calmons-nous, voulez-vous ? Je ne cherche qu’à rentrer chez m… - Mes enfants, qu’il dit ! Ils éclatent de rire après m’avoir interrompu. Hm. Quelle impolitesse. Je m’attendais bien à subir les assauts des créatures de Lucifer, je me suis préparé à ça toute ma vie, mais ce félon pourrait leur apprendre les formalités d’usage, tout de même. Loué soit notre Seigneur qui fait suivre à ses bergers la voie des sages. Et nous on veut ton fric. - Malheureusement, je n’ai pas le moindre pécule sur moi. Je ne suis ici qu’en visiteur. Et il me faut repartir dans ma paroisse et y revenir avant l’aube. - Pas de fric ? Putain… Les mecs, on se le fait, j’ai jamais aimé ces connards de prêtres, de toute façon ! - Mes enfants, vous êtes sous l’influence du Malin. Apaisez vos coeurs et tournez-vous vers la lumière. Le Seigneur a bien plus à offrir que Satan, croyez-moi. Vous pourriez obtenir une richesse intérieure immense si vous pouviez libérer votre âme et purifier la souillure qui vous rong… - Ta gueule. ”
Il m’interrompt encore. Ils sont terriblement atteint, il va être difficile de les raisonner, mais je ne cesserai pas d’essayer. Après tout, ce n’est pas leur faute s’ils n’ont pas été guidé correctement. Je m’approche d’eux, en signe de paix. Mais au moment où je vais prononcer un mot de plus, celui de droite se jette sur moi et m’assène un coup de poing qui m’atteint au visage. Je suis repoussé contre le mur et je grogne de douleur alors qu’un deuxième coup me percute au niveau de l’abdomen. Je me plie un peu en deux et me redresse, les mains toujours devant moi.
“- Vous avez vu, il se défend même pas le curton. - Dieu nous apprend à tendre l’autre joue. Il n’a aucune intention belliqueuse. Et je ne suis pas curé, mais prêtre, il y a une diff… ”
Finalement, le deuxième me fait taire par un coup de coude dans le visage, de l’autre côté cette fois. Je sens ma pommette douloureusement touchée, mais je ne sens aucune plaie. Merci, Seigneur, de protéger ma peau et de les empêcher de faire couler mon sang. Je n’ai pas le temps de reprendre mes esprits qu’ils commencent à me marteler de tout côté sans que je ne me défende. Je suis le Champion du Divin, il ne serait pas envisageable que je me batte contre ces jeunes gamins. J’aurais aimé les convaincre, mais je sais que c’est une épreuve que m’envoie notre Père et que pour gagner, il me faut supporter la souffrance et l’accepter. Ce n’est qu’ainsi que je me montrerais digne de la tâche qui m’a été confié. Mais je ne peux m’empêcher de lâcher des cris de douleur et surtout un plus fort que les autres quand je perçois le froid d’une lame me percer le corps à la hanche. Sous le choc, je tombe à genoux, puis finalement à terre.
La souffrance est intense et les larmes me viennent aux yeux. Il m’a poignardé. Le vilain ! L’infâme hérétique ! Infidèle suppôt de Satan ! Je… Il faut que je me relève, mais ils sont à trois au-dessus de moi, à me rouer de coups de pied violents. Je crache du sang, plusieurs fois, et j’ai l’impression de perdre pied peu à peu. Seigneur, accordez-moi votre bénédiction et sauvez-moi. J’ai réussi l’épreuve. Je n’ai pas répliqué, j’ai tenté de les raisonner… Je crois que je mérite que vous baissiez les paumes divines de vos mains évanescentes sur le monde pour ne pas laisser mourir votre Champion… J’adresse une longue prière silencieuse à travers mes grognements de douleur à chaque coup reçu…
Et ma prière est finalement entendu. Juste avant de sombrer dans le néant, j’entends une cavalcade. Puis, mes yeux se ferment et je remercie le Divin d’être intervenu pour me sauver d’une mort certaine, en m’accordant en plus le droit de m’évanouir et ainsi d’échapper à la douleur...
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Ven 24 Fév - 13:13
Un prêtre à l'épreuve des femmes
You don’t know a thing about this life
La nuit tombait doucement sur l'Île, rafraîchissant sensiblement l'atmosphère. La belle brune resserra son manteau un peu plus fermement contre elle et continua à arpenter les ruelles illuminées d'Hammer Bay. Il faisait bon vivre ici, et cette soirée lui faisait énormément de bien. Elle s'arrêta quelques instants, fermant les yeux et humant l'air qui chatouillait ses narines. Les odeurs de stands de bouffe attisaient son appétit, et elle se rendit devant l'un d'eux pour se prendre une crêpe au sucre, l'eau à la bouche. Ses yeux brillants se posaient sur la nourriture et elle tendit quelques pièces au cuistot improvisé avant de le remercier et de s'en aller se poser sur un banc. Croquant dans la crêpe chaude, le sucre fondit sur ses lèvres et dans sa bouche. Son palais explosant en un millier de saveurs. Elle ferma les yeux et apprécia l'instant, les goûts, les couleurs, tout ce qui l'entourait. Le réverbère au dessus d'elle clignota et le tableau devint un peu étrange, mais la brune continuait de manger tranquillement, tout en repensant à sa soirée. Elisabeth se renfonça un peu plus sur le banc, ses pensées filant à toute vitesse dans son esprit. Elle était venue passer une petite soirée avec une ancienne amie à Hammer Bay, et ne voulait pas rentrer tout de suite. Ainsi, elle s'était retrouvée à arpenter les rues de la métropole, alors que son amie était rentrée chez elle. La soirée s'était si bien passée pour l'écourter de la sorte. Alors Betsy en profitait encore, tant qu'elle le pouvait. Il n'était pas excessivement tard non plus et la brune comptait rester le plus longtemps possible. Après tout, elle n'avait de comptes à rendre à personne. Surtout pas à ses frangins. Reprenant conscience de la réalité, l'anglaise passa son doigt plein de sucre sur ses lèvres, recueillant la douceur du bout de sa langue rose. Finissant sa crêpe, elle resta un petit moment sur le banc, observant les passants qui circulaient dans l'obscurité. La nuit rendait les lieux quelque peu mystérieux et l'anglaise trouvait les paysages bien plus beaux dans le noir. Un fin sourire étira ses lèvres, et illumina son visage qui rayonna faiblement dans la nuit. Elle se redressa en s'époussetant, allant mettre sa plaquette en carton et sa serviette à la poubelle, puis continua son chemin. Ses pieds foulant les pavés de la ville, sans but précis. Le vent fouettait son visage doux et la brunette souriait tout le long, savourant la paisible soirée qui s'offrait à elle.
Cependant, cela fût de courte durée. À peine empruntait-elle une ruelle mal cotée, qu'elle rencontra plusieurs individus aux mauvaises intentions. Elle n'était qu'au bout de la rue, mais l'anglaise percevait quand même la scène qui se jouait sous ses yeux. Trois jeunes malfamés qui agressaient un pauvre adulte sans défense. Sans réfléchir, elle fonça en leur direction, courant vers eux avec agilité tout en criant à leur encontre. Elle mémorisa les visages de ces individus alors qu'elle arrivait à leur hauteur. L'un d'entre eux tenait un couteau et son regard glissa sur la lame brillante qui fendit l'air. Ces trois connards ne cherchaient même pas à raisonner, et l'anglaise se baissa juste à temps pour éviter l'assaut. Elle en profita pour tourner sur elle-même en tendant la jambe, pour faire tomber l'individu au couteau. Celui-ci trébucha et tomba à la renverse. La brune bondit sur lui, lui arrachant le couteau des mains et lui envoya un coup de poing en pleine tronche. Le nez craqua sous l'assaut et du sang coula du nez du malfaiteur. Betsy se releva et rangea l'arme dans sa poche, les poings serrés et en avant. Un air froid et plein de remontrance empreint sur son visage. Les deux autres la regardaient d'un air malveillant, prêts à répondre face à ces coups.
« Vous avez pas honte de maltraiter un adulte ? A votre âge ? C'est dépassé la mode des connards égocentriques sans cerveaux, vous savez... »
N'appréciant guère de se faire ainsi traiter, les deux autres enfoirés sautèrent sur la brune en même temps. Avec un sourire narquois aux lèvres, elle répondit sauvagement à leurs attaques, parant leurs coups et frappant avec rage dans la mâchoire de l'un deux. Celle-ci craqua sous l'assaut et le malotru port ses mains à son visage. Elisabeth en profita pour se tourner vers l'autre et lui régler son compte à coups de pieds et de mains bien placés. Avec un petit coup de boule en prime, pour la forme et surtout parce que ça lui faisait du bien. L'autre tomba inconscient au sol, et l'anglaise se charge de celui qui se tenait la mâchoire en le faisant plier. Sa main sur son épaule, et un coup dans les genoux, le voilà par terre en train de gémir. Sortant son téléphone, elle composa le numéro des ambulances tout en se dirigeant vers la victime de l'agression. Se mettant à son niveau et vérifiant son pouls, elle donna les indications qu'elle pouvait à l'autre bout du téléphone, répondant aux questions de manière méthodique. Elle raccrocha bien vite et composa le numéro de la police par la suite. Au bout de quelques instants, alors qu'elle avait stabilisée la victime en compressant un tissu contre sa plaie ouverte gorgée de sang, les policiers débarquaient et emmenaient les malfaiteurs au poste. Elisabeth répondit à leurs questions lorsque l'ambulance arriva et se dépêcha de grimper à l'arrière du camion avec le blessé, le suivant jusqu'à l'hôpital. Au moins la soirée n'avait pas été trop gâchée. Elle avait sauvé une personne, même si son état n'était pas encore tout à fait stable. Et avec tout cela, elle ne rentrerait pas de sitôt. Alors qu'elle dardait un regard inquiet sur la victime, les portes de l'ambulance se refermaient sur l'anglaise. Les sirènes perçaient le silence de la ville, et le camion fonça en direction de l'hôpital, les lumières brillantes des phares perforant l'opacité de la nuit.
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Mar 7 Mar - 23:38
Harlan & Betsy & Elisa
Un prêtre à l’épreuve des femmes.
Encore une soirée de terminer, oserais-je dire enfin ? Oui, j’ose complètement, pourquoi ? Tout simplement parce que ça fait très exactement douze heures que je suis en service et je n’en peux plus. Je me dirige vers les vestiaires en saluant certains collègues qui arrivent en service pour nous remplacer. Une des infirmières me présente un interne qui fait son premier jour parmi nous. Je lui tapote le dos même s’il me dépasse clairement d’une tête en lui souhaitant bonne chance pour sa première nuit. La nuit, les urgences prennent une tournure assez étrange, les causes des blessures et les blessures ne sont définitivement pas les mêmes que la journée. Mes premières nuit en tant qu'interne étaient un vrai cauchemar, j’ai dû me retenir de vomir plus d’une fois, entre les sans-abris alcoolisé qui se fracasse le crâne intentionnellement pour dormir au chaud, les sorties de bar qui dégénère et les pires de toutes les mères de famille qui ramène leurs nouveaux née ou enfant en urgence parce qu’ils font une poussée de fièvre. Je pouvais tout gérer sauf elles, elles avaient tendance à titiller mes nerfs. Elles se croyaient bien plus compétente que moi quand je leur assurer que ce n’était rien, elles me mettaient une pression incroyable en grimaçant et soupirant à chaque fois que leur enfant faisait le moindre bruit indiquant son inconfort. Je sais que l’anxiété de voir son enfant malade est difficilement contrôlable, je parle en ayant de l’expérience, mais il faut savoir se mettre à la place des autres parfois.
Je m’excuse poliment face à mes interlocuteurs, pressée de me doucher et de rentrer récupérer mon fils qui doit très probablement dormir. Je laisse un soupir m’échapper alors que je sens l’eau chaude couler le long de mon dos et me détendre. Je fais attention à ne pas me mouiller les cheveux pour ne pas tomber malade en sortant. Je ne m’attarde pourtant pas et sors me séchant rapidement. Une fois mes vêtements de ville enfilés, c’est-à-dire un jean et un débardeur avec un petit gilet, je fais mon sac et m’apprête à sortir quand la porte s’ouvre brusquement sur mon chef de service. Je lui souris, mais perds rapidement mon sourire quand je vois que c’est à moi qu’il veut parler, et je sais malheureusement ce qu’il veut.
- Je suis content que tu ne sois pas encore partie. Tu as rencontré notre nouvel interne ?
- Oui il a l’air sympa… S’il te plaît ne me dis pas qu…
- Je t’en supplie … je ne peux pas le laisser seul mais...ma femme à besoin de moi..
Je passe une main dans mes cheveux en fermant les yeux et hoche la tête. Comment lui refuser d’aller passer la soirée avec sa femme, elle est enceinte de 8 mois et elle panique rapidement. Il me fait un rapide câlin en me disant qu’il me revaudra ça et s’enfuit à vive allure ce qui me fait rire malgré moi. Je jette mon sac dans mon casier après en avoir sorti mon téléphone portable. Je compose le numéro de mon père pour prévenir qu’ils doivent garder Will jusqu’à demain matin. Mon père me dit qu’il me le ramènera lui même vers les coups de midi pour que j’aie le temps de dormir un peu. Je le remercie et repose mon portable alors qu’une infirmière vient me chercher toute paniquée. Je jette mon gilet dans mon casier et cours derrière elle pour voir ce qui se passe. Je vois une ambulance arriver à la porte et l’interne taper du pied. Je pose ma main sur son épaule en souriant pour le rassurer et demande à l’infirmière d’aller me chercher une blouse. Que la nuit commence.
Les ambulanciers ouvrent la porte en vitesse et me tendent la fiche de soin qu’ils me récapitulent tout de même à l’oral parce que je la donne à l’interne pour qu’il l’étudie.
- Homme d’une trentaine d’années, une agression dans la rue avec agression à l’arme blanche au niveau de la hanche
Je soupire et me mets près du brancard une fois qu’il est dans un petit espace approprié, prenant la petite lampe dans le chariot qu’une des infirmières à dû me ramener. J’ouvre ses paupières moi-même voyant bien qu’il ait perdu connaissance, afin de tester la réactivité de ses pupilles. Je range la lampe et demande à l’interne de le lui administrer pendant que je vais chercher le matériel pour le suturer. Je demande à une infirmière de couper le pantalon du patient qui est rempli de sang ainsi que sa chemise et sa veste lui enfilant à la place une blouse. Du coin de l’oeil, j'aperçois une jolie jeune femme sans doute sa compagne. Je lui souris et lui propose de l’attendre en salle d’attente qui est juste en face. Je concentre de nouveau mon attention sur mon patient en mettant mes gants et désinfecte sa blessure remarquant bien évidemment les multiples contusions qui recouvrent son corps. Une fois la plaie nettoyée je dis à mon interne de se tenir près de moi et je commence à la suturer doucement pour ne pas faire une cicatrice grosse et moche. Il a eu de la chance il n’y a que 4 points.
Je fais confiance à mon interne pour nettoyer ses autres blessures et me dirige en salle d’attente pour chercher la jeune femme lui indiquant qu’elle peut revenir. Une des infirmières me donne un petit coup de coude pour que je regarde mon interne qui tremble un peu ce qui me fait rouler les yeux. Je l’envoie en pause pour qu’il se calme et continue de panser moi-même le patient.
- Il ne risque rien, la blessure n’était pas profonde, il va par contre falloir que vous attendiez la police pour donner votre témoignage sur l’agression.
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Jeu 9 Mar - 18:06
Je suis dans le noir complet. Aucune conscience de ce qui m’entoure. Je ne sens plus rien. Est-ce que c’est vraiment ça qui arrive, quand la mort vient nous prendre ? Quand Satan nous attire dans le Royaume des Enfers pour nous dominer et aspirer notre âme ?... Non ! Je ne suis pas mort ! Dieu a entendu mes prières, j’en suis certain ! Il ne laisserait pas son Champion mourir comme ça ! Si j’étais mort, je verrai la lumière divine baigner mon âme et mon corps et j’atteindrai l’absolution, mais le moment n’est pas encore venu ! J’ai encore une mission à remplir sur Terre. J’entends des voix indistinctes. La voix de notre Père ? La voix des Anges ? Je ne le sais pas encore, mais je n’arrive pas à bouger, pas à ouvrir les yeux. Je suis allongé, ça, je le sais. Et je sens un contact au niveau de ma peau. Quelqu’un me soigne. Non… Non… Cette voix n’est pas celle d’un homme…
J’ouvre soudainement le regard pour croiser celui d’une… NON ! C’est une femme qui me touche ! Je me redresse soudainement, je remarque sa blouse blanche. Une femme… Médecin ?! Hérésie ! NON ! Ce n’est pas possible ! Suis-je vraiment en Enfer ?!
“- Ne me touchez pas ! ”
J’ai un mouvement de recul en agrippant le drap sur le matelas de l’hôpital. Et je tombe au sol, dans un grognement de douleur. Une autre femme se trouve ici. Elles sont… Rah, Satan m’a envoyé ses succubes ! Elles m’ont touché, elles m’ont amené ici… Mais dans quel but ?... Le Malin veut-il me convertir à sa cause ? Pervertir mon âme pieuse et m’obliger à rejoindre ses rangs, à trahir la lumière ? Je me mets debout tant bien que mal, la douleur vrillant mon corps. Je titube en arrière et recule le plus loin possible de l’infirmière et de l’autre jeune femme. Elles sont magnifiques. Satan sait choisir les femmes les plus attirantes pour ses sombres desseins. Mon dos tape contre le mur derrière moi et j’ai un air paniqué sur le visage. Je les fixe l’une après l’autre.
“- Ne vous approchez pas de moi, je vous en supplie. Où sont mes vêtements ? ”
Je sue, la douleur est toujours là, elle me maintient éveillée mais je souffre atrocement. Mais ce n’est rien à côté du mal insidieux qui s’insinue en moi alors que je contemple sans le vouloir les courbes des succubes du Mal. Elles sont diaboliquement tentatrices. Leurs visages si parfaits, leurs traits merveilleux. C’est un supplice que je me dois de surmonter, pour l’amour de notre Seigneur. Satan n’aura pas mon âme et ma pureté. Je suis dans l’antre du Mal… Je dois sortir.
“- Je dois sortir d’ici… Laissez-moi passer, s’il-vous-plaît… ”
Ma voix est faible et saccadée. Mes blessures ne sont pas graves, mais le choc et la peur agissent sur mon esprit et lui font perdre un peu de son assurance. Je tiens le drap contre mon torse pour cacher mon corps, même si je porte une blouse d’hôpital. J’écarquille les yeux quand je comprends ce que ça signifie. Elle m’a déshabillé pour la mettre. Elle m’a vu nu… NON ! Une succube a posé ses yeux emplis de vilenie sur mon corps dénudé. Ce n’est pas possible. Ô Seigneur, pourquoi m’infliger ce tourment ? Je suis maintenant aux prises avec les femelles démoniaques du Malin. Je dois me sauver d’ici, je dois… fuir cet endroit où les miasmes des ténèbres se répandent sans que je ne puisse rien y faire. Je fais le tour de la pièce, dos au mur, observant les deux femmes avant de trébucher à cause de la douleur. Je fais tomber un plateau avec divers instruments chirurgicaux dans ma chute et grogne quand je touche le sol. Mais la douleur n’est rien comparée à ce que pourrait subir mon âme si la corruption du Mal s’en empare. Je dois rester fort pour servir la lumière encore et encore. Je lève la tête en direction de l’infirmière et de l’autre jeune femme, et recule contre le mur, les genoux repliés, en position défensive.
“- Ne vous approchez pas ! Laissez-moi partir, créatures de Satan ! ”
Je voulais attraper un scalpel pour me défendre, mais je n’en fais rien. Ce n’est pas leur faute, si elles ont été corrompues par le Mal. Lucifer les possède, j’en suis certain, et je me dois d’être fidèle à la lumière et à la paix. Je ne peux pas les agresser. Je dois juste lutter pour ne pas succomber à la tentation. Et pourtant… C’est si difficile. Elles sont magnifiques. Le Malin a déguisé ses sbires en créatures de rêve, avec des courbes parfaites. Je comprends pourquoi les hommes se laissent attraper… Mais ce n’est pas mon cas. Satan ne m’aura pas, et je réussirai à purifier ces âmes perdues, j’en suis certain.
C’est ma mission et rien ne m’en détournera. Ni les coups, ni ma blessure, ni mon âme et mon esprit qui s’agitent au regard du spectacle indécent de cette femme médecin et de son amie qui m’observent avec des yeux ronds... Je sens mon pendentif toujours autour de mon coup et ma main vient le saisir. C'est un crucifix, et j'espère qu'il me protégera des séides de l'Abomination des Enfers...
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Mar 14 Mar - 14:48
Un prêtre à l'épreuve des femmes
We will wear our masks again out after dark
Le trajet se passa rapidement, les sirènes perçaient le silence oppressant de la nuit et Betsy cligna plusieurs fois les yeux, sous le coup de la fatigue. L'adrénaline qui l'avait parcourue auparavant venait subitement de la lâcher, et elle ne tenait que parce qu'elle était inquiète pour cet individu. La fatigue l'assaillait depuis quelques minutes et ses paupières se fermaient doucement alors qu'elle luttait pour garder les yeux ouverts. Mais l'hôpital finit par arriver dans son champ de vision et l'ambulance s'arrêta subitement. L'anglaise sortit de l'arrière en claquant le sol de ses pieds, ses pas suivant rapidement les ambulanciers et urgentistes qui s'affairaient à l'emmener au bloc tout en l'analysant. Finalement, Betsy s'arrêta en plein milieu du couloir, observant le brancard s'en aller derrière les portes du bloc. Accès interdit pour elle, bien évidemment, et elle soupira enfin, relâchant toute la tension qui avait étreint son corps depuis l'agression. Enfin elle allait pouvoir souffler un peu, et pour le moment l'individu était entre de bonnes mains. Une infirmière finit par lui sourire, et les lèvres de l'anglaise se plissèrent pour offrir un petit sourire également, malgré la tension qui flottait encore alentours. Elle lui proposa d'attendre dans la salle d'attente et la belle ricana délicatement en hochant la tête, se dirigeant vers la pièce chaleureuse et accueillante qui embaumait le café presque autant que l'antiseptique. La belle s’asseya tranquillement sur une chaise sensiblement confortable et soupira d'aise en tendant ses jambes droit devant elle, la tête rejetée en arrière. Enfin elle allait pouvoir se reposer un peu. Elle qui n'avait pas voulu que la soirée se termine, la voilà à demi assommée, enviant le moelleux et la douceur de son matelas plutôt que le bois dur de cette chaise d'hôpital. Mais elle avait réalisé une bonne action aujourd'hui, et même si dans le fond, cela lui importait peu d'avoir sauvé telle ou telle personne, elle sentait tout de même une pointe de fierté. L'appel de son travail la tiraillant tous les jours et même la nuit quand elle n'était pas en service. Fermant les yeux, elle laissa s'échapper un autre soupir, lâchant son sac par terre et écartant les bras avec la grâce d'un félin agile et à la prestance imposante et impétueuse. Les bruits alentours n'aidaient guère à apaiser la jeune femme qui avait tendance à s'intéresser à tous les sons présents, et fermer les yeux ne faisait que les accentuer. Ainsi, la belle souffla une dernière fois avant de fouiller dans son sac à la recherche de piécettes pour se prendre un café. La machine gronda et perturba cette sonorité en fond, déversant le liquide vivifiant dans un gobelet plastique beige. La brune récupéra le récipient et touilla tranquillement en retournant s'asseoir. Attrapant son téléphone, elle envoya un message à Cameron pour lui expliquer rapidement les faits et lui dire de ne pas s'inquiéter si elle ne la voyait pas directement au boulot le lendemain. Pour patienter, l'anglaise ouvrit un jeu quelconque sur son téléphone, appuyant ça et là pour faire sauter une petite bille. C'était pas la meilleure solution, mais elle savait par expérience que recoudre une personne prendrait un petit moment. Sans compter l'anesthésie et le temps passé en salle de réveil, alors elle savait que cela durerait un petit moment. Soufflant sur son café, la belle perdit son regard à travers la fumée qui embrumait sa vision. Les volutes s'élevaient délicatement dans les airs, en des arabesques fugaces tandis que la nuit passait tranquillement et que les gens passaient autour d'elle, autant des patients que des infirmiers. Le temps sembla se figer autour d'elle au bout d'un moment alors que tous les autres filaient à une vitesse ahurissante. Ses yeux se fermaient doucement, l'emportant presque dans ses songes, mais la vision d'une blouse attira son regard à la dernière seconde. Betsy ouvrit ses yeux en grand, buvant un peu de son café avant de porter son regard sur l'infirmière qui lui avait parlé auparavant. Elle lui faisait signe de venir, et la brune se redressa en attrapant son sac, terminant son café en jetant ensuite le gobelet dans la poubelle la plus proche avant d'accourir derrière l'autre femme. Elle lui lança un petit regard après avoir envoyé un de ses collègues en pause.
« Il ne risque rien, la blessure n’était pas profonde, il va par contre falloir que vous attendiez la police pour donner votre témoignage sur l’agression. - Super alors, souffla Elisabeth en serrant ses mains entre elles. J'ai déjà un peu expliqué à la police ce qu'il c'est passé, mais de toute façon je pense bien qu'ils reviendront pour un témoignage a enregistrer. La belle croise ensuite ses bras contre sa poitrine, pinçant les lèvres. C'est quand même moche ce qui est arrivé, mais je vous remercie pour votre bon boulot. Tant qu'il s'en sort c'est le principal. »
Les deux femmes discutaient encore un petit peu, avant que l'infirmière ne se rapproche du blessé. Betsy s'approcha doucement, essayant de trouver son nom sur les papiers accrochés au bout du lit, mais elle n'eut pas le temps Un cri étranglé retentissait soudainement, la tirant de ses pensées et elle scruta l'individu. Il venait de se réveiller, ses yeux brillants d'une lueur de panique alors qu'il agrippait le drap pour se couvrir. Il se redresse brusquement et Betsy craignit soudainement pour ses points de suture alors qu'il ne cessait de les scruter de son regard inquiet. Sa supplique de ne pas le toucher, cela perturba énormément la brune, qui plissa les yeux en reculant d'un pas. Pourquoi ne voulait-il pas qu'on le touche ? Était-il malade ? Du genre un truc transmissible par la peau ? Il ne semblait guère atteint mais après tout, la brune ne savait rien sur lui, pas même son prénom alors elle était bien embêtée pour le coup. Et puis sa voix... La brune sentit comme un cratère dans son ventre en entendant une telle supplique. Cette demande indicible au fond de lui qui semblait le rendre encore plus faible. La brune s'éprit d'empathie pour lui, ses mains se serraient alors qu'elle imaginait déjà le pire. Peut-être qu'il était très malade ou peut-être avait-il blessé auparavant et qu'il ne souhaitait recommencer. Peut-être même était-il un émergent qui ne souhaitait faire de mal à personne. Toutes ces hypothèses fusaient dans l'esprit de la brune qui sentir un nœud se former dans sa gorge. Ses yeux brillants se posèrent sur lui, toujours caché sous son drap blanc. L'individu faisait le tour de la pièce, trébuchant et emportant dans sa chutes divers instruments alentours. La brune s'avança comme pour aller l'aider, mais il se colla encore plus contre le carrelage froid et le mur épais, se repliant sur lui-même. La belle voulait le rassurer, lui dire que tout allait bien, qu'il s'en sortirait mais les mots restaient bloqués dans sa gorge lorsqu'elle l'entendit répliquer.
« Ne vous approchez pas ! Laissez-moi partir, créatures de Satan ! »
Ses yeux s'écarquillaient d'horreur en l'entendant ainsi cracher ces mots hargneux, cette insulte à sa nature même. La brune osa un regard vers l'infirmière qui elle aussi s'était avancée et sa respiration se bloqua à même sa poitrine. Sa bouche s'ouvrit mais aucun son ne sortit alors que ses yeux ne cessaient de briller sous le coup de la surprise. Ses yeux se posaient sur un objet brillant accroché autour du coup du patient, et soudainement, la réalisation frappa la brune de plein fouet. Une chaîne en argent arborant une croix fièrement suspendue... Il était croyant. Cela expliquait l'utilisation du terme satanique, mais aucunement ces abjections crachées à leur figures. Aucune reconnaissance ne semblait parvenir du fond de son être, et toutes ses suppliques précédentes ne leur avait pas été destinées à elles, mais à lui. Pour éviter que les femmes ne le touchent et ne l'abîme ou pour une autre raison qui semblait saugrenue à la brunette. Elle ferma les yeux un court instant puis les rouvrit brusquement, un air amer fiché sur son visage d'ange.
« Reprenez-vous, enfin, monsieur, cracha-t-elle, sa langue claquant à son palais. Cette femme vient de vous sauver la vie en refermant votre blessure, ne lui crachez pas votre haine à la figure alors qu'elle vous a guéri. En plus à gesticuler ainsi vous allez rouvrir votre plaie et ce qu'elle aura fait n'aura servi à rien... »
Ses traits tirés et fatigués rendait son visage très peu avenant, et la colère s'emparait doucement d'elle alors que ses poings se serraient brusquement. Ce genre de comportement l'agaçait au plus haut poing et s'il était un fervent croyant qui oserait lui dire comment elle devait vivre, elle se ferait un plaisir de lui faire comprendre la vie en lui collant quelques poings. Blessé ou pas.
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Un prêtre à l'épreuve des femmes
✦ There's no crying wolves now 'Cause the truth has settled in ✦