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You got to let me know if you give a damn about me
✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
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Jeu 23 Mar - 19:35
Le temps était passé lentement depuis la prise d'otages du Pégasus. La vie avait reprit son cours normal ou presque puisque les souvenirs, vivants, frais, douloureux restaient. Combien de temps ? Deux ou trois mois mais les séquelles de ce jour sombre marquaient les esprits. Comment ne pas être touché, après tout ? Des otages avaient été blessés, torturés, détruits, probablement. Des protecteurs de l'ordre et de la population aussi avaient été blessé et tués. Quant à Hydra... Certains s'en étaient sortis. Le pire dans tout ça... C'est que rien... Absolument rien ne laissait croire que ce jour là aurait pu être aussi... Eh bien... Difficile à vivre. Un émergent avait laissé éclater ses facultés, en résulta alors de multiples explosions, des blessés graves... Puis de là... Tout partait en cacahuète. Des agents du Shield ou de la Garde se retournaient contre leur camp, les otages se sacrifiaient presque pour sauver le groupuscule...

Et puis il y avait eu Gillian. De sa vie, Gavin ne pensait pas avoir déjà connu autant de détresse. Il se souvenait de ce passage si parfaitement que lorsqu'il regardait la blonde qui partageait sa vie, il revoyait ce moment où la fin les avait frôlé. Lui aussi avait souffert de cette intervention dans le café. Un couteau enfoncé dans la cuisse gauche, une balle dans la droite et il se trouvait estropié pendant un temps. A cet instant, l'homme avait eu une double peur. La première, celle de perdre sa compagne, la seconde, peur panique de perdre ses jambes, sans aucune raison apparente. Pourquoi aurait-il eu peur de cela ? L'armée, le Shield et maintenant la Garde, il savait parfaitement qu'un accident pouvait arriver vite alors... Paniquer semblait totalement bête. Mais voilà... Le couple avait partagé un séjour pas folichon à l'hôpital. Comme voyage en amoureux, ce n'était clairement pas le top.

Cette pensée fit doucement sourire le blond bien qu'il n'y ait pas vraiment de truc marrant. Il avait du renoncer à travailler le temps de guérir et de faire de la rééducation et elle... La styliste aussi devait apprendre à vivre avec son accident... En y repensant... Si lui se sentait bizarre, alors qu'est-ce que ça devait être pour ceux bloqués dans l'Alpha House ? Scott, Jean, Carol et tout les autres, même le gamin qui lui avait tiré dessus. Comment se sentaient ceux-là ? Perdus, potentiellement désespérés. Probablement qu'ils se demandaient combien de temps encore ils seraient paumés et enfermés.

Pourtant, étrangement, ce jour là, l'homme se fichait bien d'avoir la réponse à sa question. Allongeant les jambes, s'accoudant à la table alors qu'il s'affaissait dans sa chaise, il se mit à observer le décor pour enfin fixer tranquillement la femme dans son champ de vision. Si elle avait dit quelque chose, il n'avait pas entendu puisqu'en dehors de tout le malheur du monde, autre chose préoccupait son esprit. D'un geste presque instinctif, le garde frotta de sa main libre la petite bosse couverte par le tissu de son jean. Quelqu'un de normal ne la sentirait probablement pas mais lui... Lui la sentait, la voyait, cette cicatrice sur sa peau, qui laissait sa marque dans sa chair, qui lui rappelait tout et rien à la fois. Un nouveau tic - ou appelait-on ça un toc ? - dont il faudrait se défaire rapidement. A peine eut-il penser à cela qu'il oubliait déjà pour se recentrer sur la célébrité qui faisait battre son cœur. Le décor calme et l'ambiance doux de l'appartement rendait le mastodonte si calme qu'il aurait pu s'endormir. Encore une fois, la pensée s'enfuit et lui se leva.

- Gillian ?

L'intonation de sa voix le surpris. Il ne s'attendait pas à donner autant de sérieux à son interpellation. Si le regard azur de la blonde terminait de faire fondre le cœur du soldat, il donnait à la détermination de l'agent une nouvelle ampleur. Il avait eu une idée. Elle le travaillait dès lors qu'il s'était retrouvé à veiller sur sa moitié quand elle occupait le lit d'hôpital. Aujourd'hui, entre les murs qui avaient vu naître s'épanouir les sentiments qu'il éprouvait pour la belle, Gavin souhaitait donner un autre tournant à leur relation et ne tarderait pas à en faire par à la demoiselle.

- J'ai quelque chose à te dire.

Il avait chuchoté, intimidé par sa propre voix. Une nouvelle fois, il laissa ses doigts caresser une de ces cicatrices pour finalement se lever et rompre la distance entre eux. Délicat comme toujours, il vint glisser le bout de ses doigts contre la joue de velours de son aimée, déglutissant aussi discrètement que possible en ordonnant à son courage de ne pas lui faire faux-bond.
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Jeu 23 Mar - 20:33
Gillian avait bien cru qu'elle ne sortirait jamais de l'hopital. Considérablement affaiblie par les événements, elle avait mis des jours à reprendre vraiment conscience de ce qu'il lui était arrivé. La prise d'otage lui avait laissé de vilaines sequelles, une cicatrice affreuse qu'elle n'osait pas regarder, juste sous sa poitrine, entre deux côtes fragilisées par l'intervention sur le tas, des os cassés qui l'avaient empêché de prendre pleinement son souffle après ça. Sa taille s'était marbrée de bleus durant des semaines avant que finalement ils ne disparaissent. Mais Gillian les voyait toujours, comme s'ils allaient toujours venir se rappeler à elle, avec cette douleur lancinante....

Il n'y avait eu que la présence de Gavin à ses côtés pour ne pas la rendre totalement folle. Entre quatre murs blancs, trop blancs, sur un lit devenu inconfortable à force, la blonde avait eu du mal à supporter son hospitalisation. L'idée d'être à la merci des autres, diminuée physiquement, lui était insupportable et à plusieurs reprises elle avait frôlé la crise d'angoisse et les palpitations. Dans son état, ça n'avait pas arrangé les choses. Mais depuis ça allait mieux. Depuis qu'elle avait pu regagner son appartement, retrouver Gavin dans un environnement qu'elle maîtrisait, ça allait mieux.

Elle avait peiné à vraiment bien se remettre, mais Gillian avait finalement pu retrouver des habitudes qui lui semblaient tellement douce. Néanmoins, ressortir et reparticiper à des soirées lui étaient encore difficiles. Elle déclinait, ou ne restait pas. Ou alors, elle demandait à Gavin de venir avec elle. Lorsqu'ils y étaient, elle voulait repartir aussi tôt, comme opressée par la crainte que tout ça recommence. Être enfermée dans une pièce aussi lui était compliquée. Elle ne dormait plus que la porte ouverte, la fenêtre aussi, comme pour être sûre de pouvoir s'échapper pour de vrai.

Alors oui, cette prise d'otage avait eu de sacrées conséquences sur elle. Plus que ça, c'était comme si ça lui avait rappelé de vieux souvenirs qu'elle n'avait jamais vécu, mais qui semblait lui appartenir quand même. Une même bouffée d'angoisse, de terreur pure, de dégoût profond et intime, de honte,... Et Gillian faisait tout son possible pour ne plus y penser. Pour oublier ces impressions qui la bouffaient de l'intérieur. Elle ne parvenait pas à en parler. Même pas à Gavin, en qui elle avait pourtant toute confiance, et qu'elle aimait le plus sincèrement du monde. Au fond, c'était surtout parce qu'elle avait peur de le perdre. Qu'il parte en se rendant compte à quel point elle était folle.

Peut-être faisait-elle encore illusion. Ça la soulageait, ça. Qu'il soit encore là, malgré le fait qu'elle était en vrac depuis des semaines, avec l'impression de perdre totalement le contrôle sur son existence. Terminant sa lecture pour ses affaires, Gillian ne cacha pas sa surprise en entendant l'intonation de voix de Gavin. Elle écarquilla les yeux, un doute la prit même soudainement quand ses peurs la reprirent. « Oui ? Qu'est-ce qu'il y a ? » S'inquiéta-t-elle aussitôt en se relevant avec lui, alors qu'il s'approchait d'elle. Elle pouvait sentir son cœur s'embaler de plus belle, et la caresse sur sa joue la calma sensiblement.

Quelque chose à lui dire, donc ? Sa tendresse laissait entendre que ça ne serait pas des reproches, mais Gillian ne pouvait pas s'empêcher de craindre le pire. « Dis moi. » Lui fit-elle d'une voix presque suppliante, à travers un murmure timide. Elle n'avait pas osé. Elle avait accordé son timbre à celui de son amant, comme pour être sûre de ne rien brusquer, mais de quand même signifier qu'elle avait envie de savoir. Pire... elle en avait besoin. Pendue à ses lèvres, à ses mots, elle attendit jusqu'il se décide. Et un baiser sur ses lèvres, timide, vint l'encourager encore plus.
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Ven 31 Mar - 0:45
Envolée. Envolée sa détermination. Il avait suffit d'un chuchotement de la part de Gillian, un regard inquiet, un tout petit baiser, pour que la jolie motivation du colosse disparaisse. Pouf ! Tel un magicien qui enfonçait un lapin dans son chapeau ou même l'envol d'une colombe après être apparue d'un mouchoir. Dans l'esprit du soldat, c'était pire que la prise d'otages. Toutes ses pensées partaient de part et d'autre de son crâne, ses réflexions se mélangeaient à n'en plus finir, tant et si bien que plus rien ne semblait cohérent. Les mots même devenaient un puzzle géant qu'il fallait reconstituer dans le noir, yeux bandés, la main prédominante dans le dos. Bref, un bordel sans nom. Le problème dudit bordel restait le suivant: Et s'il se trompait ?

Il avait fallut du temps, beaucoup de temps, de discussions, de sorties et de réflexion pour en venir à la situation du jour. Entre ses bras, la blonde patientait et restait accrochée à lui alors que Gavin se battait avec ses propres peurs. Elle était pendue à ses lèvres qui restaient désespéramment scellées. Faisait-il vraiment le bon choix ? Est-ce que lui, soldat courageux, n'en venait pas à vouloir fuir la scène actuelle ? Pourtant il l'avait imaginé des centaines de fois, pendant des heures. Il avait aussi dérangés ses plus proches amis. Carol, malgré la quarantaine, qu'il avait pu contacter parfois pour lui faire part de ses craintes, de ses envies, de tout ce qu'il envisageait. Retrouver l'agent contaminé faisait toujours énormément de peine au colosse car elle s'apparentait grandement à une meilleure amie, une confidente alors de ne pas pouvoir partager une boisson, quelques rires, ça lui manquait. D'ailleurs, Scott et Jean aussi se trouvaient derrière les cloisons de l'Alpha House et ce n'était pas pour plaire au garde. Dans tous les cas, la pilote avait encouragé le timide agent de protection, le sommant de foncer et de suivre son envie. Longtemps il avait remit en cause l'avis de la jeune femme puis s'était tourné vers Lukas, l'éditeur de renom. Les deux hommes en avaient parlé, longuement, sans s'enivrer pour avoir plus de facilité à discuter sans perdre le fil. Mais même là, on rabâchait la même chose au militaire. Foncer ! Mine de rien, c'était aussi grâce à ces deux personnes que le gallois se sentait de faire des choses, de bouger plus que jamais la situation. Remarque, ils avaient eu, tout deux, une technique différente. Carol incitait à y aller franco quand Lukas jouait surtout sur les encouragements... Quelque part Gavin pensait à les faire se rencontrer. Ils s'aimeraient probablement bien, les deux énergumènes.

Un sourire rêveur naquit sur les lèvres du géant puis il se reprit. Dans sa poitrine tambourinait son palpitant au bord du désespoir. Partagé entre passion et raison, l'homme se contenta de plonger un instant son regard azuré dans celui de sa moitié. Sa moitié... Ces mots le laissaient songeur. Après quelques mois de relation, la sonorité de cette appellation lui offrait encore et toujours un délicieux frisson le long de sa nuque, une douce dose d'adrénaline, un sentiment profond de bien être qui l'empêchait d'être un homme de combat et qui lui rappelait qu'il restait tout de même un simple humain. Avec sa délicatesse habituel, l'homme vint caresser la joue de sa belle du revers des doigts, les glissant par la suite sous son menton pour lui soulever légèrement le visage afin de l'embrasser amoureusement, comme il l'avait toujours fait jusque là.

- Il faut vraiment que je te dise quelque chose d'important...

Le ton du blond s'était adouci même si ses paroles se perdirent contre les lèvres de son aimée en un souffle, entre deux échanges. Bon sang, qu'il donnerait tout pour retrouver son courage et balancer ce qu'il avait sur le cœur ! Pourtant, quitter l'étreinte de Gillian s'avéra plus compliqué que prévu, quand, en se passant une main sur les poches, l'imbécile se souvint que la partie la plus importante de sa décision résidait dans sa veste depuis trois jours. Il s'était écarté de trois pas, lentement, pour ne pas brusquer les choses, avait offert un sourire rassurant à la styliste puis avait rejoint l'entrée pour fouiller ses poches. L'objet récupéré et placé dans sa poche, il revint tranquillement dans la salle pour faire face à la demoiselle. Un pas léger, une respiration longue et profonde, le palpitant probablement hors de sa cage thoracique, Gavin avançait vers ce qu'il pensait être son destin. Elle était son destin, ce n'était pas possible autrement.

Les paluches du protecteur vinrent se poser sur les épaules de sa compagne, l'incitant à reculer pour s'asseoir. Toujours avec une douceur qu'il ne se connaissant qu'en la présence de la célébrité, il prit ses mains entre les siennes alors qu'il posait les deux genoux à terre, enfouissant son visage entre les doigts fins de l'américaine. Pouvait-elle sentir le sang battre dans ses tempes, sentir la peur panique qui commençait à l'envahir ? Yeux clos, Gavin priait tous les saints du monde qu'on lui rende sa détermination perdue. Il repensait à ses deux coachs qui l'avaient poussé jusque là. D'ailleurs, il aurait voulu se défiler. Pourquoi pas, après tout, ce ne serait pas la première fois, même si les précédentes tentatives n'avaient pas menés jusque là. Serrant la mâchoire, l'homme expira lentement, embrassa les paumes féminines puis releva le visage pour croiser les pupilles de la blonde.

- Gillian... Au Pégasus, j'ai faillis te perdre. Je crois que je n'ai jamais eu autant peur de ma vie. Le monde extérieur n'existait plus pour moi. Il n'y a que toi qui comptait. Tellement que j'ai fais de graves erreurs professionnelles que je ne regrette pas. Parce que tu avais besoin de moi et tu sais quoi ? J'ai besoin de toi. Besoin de toi pour avancer, respirer, vivre. Depuis que tu es dans ma vie... Je vis. Tu es ma rédemption. Et...

Un instant, le visage du mastodonte se baissa comme pour cacher sa nouvelle prise de courage. La pause n'avait duré qu'une demi seconde, assez de temps pour récupérer la petite boîte dans sa poche et la garder serrée au creux de sa main. Pas tout de suite.

- Et... Je crois que je m'en serai voulu toute ma vie, si je t'avais perdu. Parce que je n'aurai pas pu te protéger. Parce que je n'aurai pas empêcher ta peur, ta douleur ou même essuyer tes larmes. Je sais que je te dis souvent à quel point je t'aime, à quel point tu fais de moi un homme meilleur et... Tu vois, je voudrai...

Allez, un peu de courage.

- Je voudrai te donner tout ce qu'il y a de bon en moi. Pour toujours.

Le genou du trentenaire se releva alors que sa main s'ouvrait pour laisser apparaître le petit écrin foncé tant que l'autre dégageait le haut pour montrer un anneau en or blanc serti d'un joyau bleu. Voilà qu'en plus son coeur ratait des battements à cause de l'adrénaline qui coulait désormais à flot dans ses veines. Lentement et délicatement, le blond prit la petite bague entre ses doigts et la présenta à la femme qu'il aimait à en perdre la tête.

- Gillian Hammond, cette fois ce n'est pas une plaisanterie. Je suis complètement fou amoureux de toi, tu ne sais pas à quel point. Voudrais-tu devenir ma femme ? Voudrais-tu partager ma vie ? Voudrais-tu devenir madame Parson ? Je sais qu'on a dit qu'on laisserait nos mères s'appeler pour s'occuper de ça mais... Je préfère te le demander. Mon amour, veux-tu m'épouser ?

Étrangement et contrairement à ce qu'il pensait, l'agent rouge resta droit, regard fixe, mains sereines. Même son coeur avait un rythme normal et sa respiration ne trahissait pas sa crainte de se faire repousser. Son corps entier obéissait au strict désir de l'homme désormais, offrir le présent à la célébrité tout en priant que la réponse serait positive. D'ailleurs, une petite voix mettait un mémo sur le fait que si la bague plaisait à la potentielle fiancée, il faudrait retourner à l'Alpha House pour remercier la blonde confidente de son aide pour la sélection du bijou. Enfin, cette idée restait secondaire alors que cette fois, c'était Gavin qui restait pendu aux lèvres de la star. Purée et on ne comprenait pas pourquoi c'était compliquer de faire ce genre de demande alors qu'il semblait clair que c'était un moment de stress intense. Se faire éconduire ou être accepter, telle était la question.
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Sam 1 Avr - 20:51


« Gavin ? » L'appela-t-elle en douceur, comme ayant peur de le brusquer. Sa voix n'avait réussi à cacher le souci qu'il y avait à l'intérieur, de le voir figer devant elle incapable de lui parler.

Gillian commençait à ressentir comme un poids sur son ventre. Comme si celui-ci était brutalement en train de se creuser. Comme si un doute était en train de la saisir violemment, et qu'elle ne savait plus comment arrêter. C'était douloureux, mais elle soutint le regard en faisant mine de rien, alors que son homme semblait toujours hésiter à lui parler. Elle était là, pendue à ses lèvres, incapable de deviner de quoi il était question, de ce qu'elle pouvait bien dire pour le motiver à se confier à elle. Et surtout, elle avait peur.
Peur que soudainement, il ne réalise à quel point tout ce qu'il y avait entre eux était une erreur. A quel point tout ça n'avait aucun sens, ni aucun intérêt. Ou que finalement, il réalise qu'il s'était emballé, pour rien, que son cœur battait ailleurs. Des craintes que beaucoup pouvaient comprendre car quand on aimait, on se souciait de perdre la personne à qui on tenait, ou que celle-ci n'éprouve pas les mêmes choses. Gillian n'aurait pour autant réussi à mettre les mots également dessus, prise au piège dans le regard azuré de son amant.

Elle pinça les lèvres, et elle crut voir dans ses pupilles une pointe de renoncement qui l'effraya d'autant plus. Appuyant son étreinte comme un réflexe, pour ne pas le laisser s'enfuir trop loin d'elle, elle ne put retenir le petit « Tu m'inquiètes... » dit sur le même ton qu'avant, dans un murmure étouffé par le baiser amoureux qu'il lui offrit. Il devait lui dire quelque chose d'important, et à chacun de ses mots, elle avait envie de lui répéter qu'elle n'attendait que ça. Oui, clairement. Ses mouvements dépendaient désormais de ce que pourrait lui confier son homme, ses pensées étaient figées sur l'instant présent, attendant avec lui. Le temps s'était comme arrêté pour les regarder tous les deux, et les battements de son cœur, eux, s'étaient faits plus silencieux encore pour être sûrs qu'elle ne rate rien.

Lorsqu'il s'écarta, Gillian croisa les bras comme pour palier son absence. Il revint rapidement vers elle, mais pas assez à son goût alors qu'elle ne le quittait pas des yeux. Pas un instant. Elle ne comprenait pas vraiment le manège. Prise entre une pointe d'impatience, la douleur à son flanc, sa respiration lente et contrôlée pour ne pas se mettre à rire nerveusement ou à lui hurler de lui dire, là, maintenant, tout de suite, ce qu'il voulait parce qu'elle n'y pouvait plus attendre... Doucement assise, son homme pile devant elle, à genoux pour être à son niveau, Gillian se tut pour l'écouter.

Elle prêta l'oreille en pinçant les lèvres, alors qu'il lui parlait du Pegasus et du fait qu'elle avait failli y mourir. Rien que d'y penser, se le remémorer, la blonde baissa doucement les yeux en esquissant un sourire triste. Difficile de savoir où Gavin voulait en venir avec tout ça, mais elle préféra le laisser poursuivre pour ne pas l'interrompre inutilement, et le décourager finalement. Il avait eu peur. Et elle ne pouvait que dire la même chose : elle aussi. Elle avait été térrifié à l'idée de mourir et de ne plus jamais pouvoir le voir. Elle avait attendu sa présence, son sauvetage, avec une impatience certaine, et au bord de l'asphyxie, il l'avait enfin retrouvé. Gillian ne pouvait qu'être désolée de lui avoir infliger ça. D'avoir laisser croire qu'elle pourrait mourir sans son autorisation. Elle ne voulait plus que ça se reproduise, plus jamais. Mais ça, elle ne le contrôlait pas.

Et il avait besoin d'elle. Maintenant qu'elle était rentrée dans sa vie, et lui dans la sienne, ils avaient besoin l'un de l'autre. C'était plus que ça. Ils étaient comme les deux faces d'une même pièce, un tout, une complémentarité qui ne pouvait plus être dissociée. Les habitudes qu'ils avaient pris l'un avec l'autre lui semblaient tellement naturelles, comme des évidences indissociables de son existence désormais, qu'elle ne pouvait plus imaginer sa vie sans lui. Lorsqu'elle fermait les yeux et qu'elle songeait à son avenir, Gavin y était. Forcément. Dans cet appartement, ou dans un autre qu'ils prendraient pour eux. A son chevet, à chaque fois qu'elle serait souffrante. A ses côtés, lorsqu'ils repeindraient une chambre aux couleurs qui leur plairaient. Près d'elle, lorsqu'elle lui donnerait son premier enfant - probablement un garçon, pensa-t-elle sur le moment.

Et Gavin bougea. Son genou se releva, sa main lui présenta un petit écrin qu'il ouvrit pour lui montrer ce qu'il contenait. Et tout l'univers de Gillian se figea soudainement alors que ses yeux passèrent sur le bijou. Un saphir, portée par un anneau en or blanc. Une bague magnifique qu'elle n'osa pas toucher de peur de faire quelque chose de mal. Et en même temps que ses pupilles bleues remontaient jusqu'à celle de son compagnon, elle l'écouta sans réussir à dire quoi que ce soit. Ça n'était pas une plaisanterie. Il était en train de la demander en mariage, en tentant de ne pas laisser la nervosité et la peur l'envahir totalement.

Et ce fut à elle de dire. « Tu... » Bafouilla-t-elle en réalisant. « Tu es sûr ? » La première fois qu'ils s'étaient rencontrés tous les deux, ils en avaient parlé pour connaître leur situation respective. Gavin n'envisageait pas vraiment la vie de couple, ayant essuyé un échec qui avait fini de le refroidir à ce sujet. De son côté, Gillian était plus pragmatique, elle n'attendait pas après l'amour comme toutes ces petites filles qu'on berçait de contes de fées. D'ailleurs, d'aussi loin que remontaient ses souvenir, elle n'avait jamais cru au prince charmant. Elle s'en méfiait surtout. Gavin, lui, était au-dessus de tout ça. Il n'était pas un prince.

Il était un roi.
Son roi.

« C'est vraiment ce que tu veux ? » Demanda-t-elle pour qu'il lui confirme. Pour être sûre qu'il ne faisait pas ça sous l'effet de la peur, d'un coup de tête qu'il pourrait regretter plus tard. « Parce que j'accepte. » Elle avait été si sérieuse en disant ça. « J'accepte ! » Répéta-t-elle. « Evidemment que j'accepte ! » Et sur le coup, elle éclata de rire, avant de sentir les larmes lui monter aux yeux alors qu'elle riait toujours. « Je vais vraiment t'épouser Gavin, je ne plaisante pas ! » Fit-elle comme si c'était une menace qu'elle allait mettre à exécution. Et sur ces mots, elle fondit dans les bras de son homme pour venir l'étreinte avec force, et l'embrasser avec tout autant de ferveur.

Quand elle se sépara à peine de lui, ce fut pour lui laisser lui passer sa bague de fiançaille au doigt. Et il eut un peu de mal parce que, toute excitée qu'elle était de cette déclaration et de cette proposition, elle en tremblait de bonheur. « La bague est... Elle est... » Un rire clair lui échappa. « Magnifique. Tu l'as bien choisi. »
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Sam 15 Avr - 19:29
Le temps avait cessé de s'écouler et la femme réagissait à la demande de son compagnon.

Un battement de cœur.

Première question de la part de Gillian.

Nouveau battement de cœur de Gavin.

Deuxième question de Gillian.

Encore un battement.

Était-ce de l'hésitation ou de l'inquiétude dans ses premières tentatives de réponses ? L'homme n'en savait rien et refusait de répondre aux questions de sa compagne, trop nerveux du futur proche. Alors il était là, genou à terre, doigts resserrant le précieux bijou, à dépendre de la demoiselle, retenant au mieux les tremblement de ses mains, ne voulant pas trahir une seule fois son état de panique. Il le savait, qu'elle penserait à leur première rencontre, quand ils s'étaient confiés sur les idées qu'ils avaient d'une relation amoureuse. Il savait qu'elle se souviendrait de ce moment où il avouait ne pas vouloir s'engager sentimentalement parlant car il aurait trop peur de faire du mal à la personne qui partagerait sa vie, trop peur de laisser une sensation d'abandon et un cœur brisé, si jamais il devait lui arriver malheur. Alors certes, il n'avait pas forcément une vision joyeuse d'une vie à deux mais il ne pouvait, à ce moment là, s'empêcher d'être réaliste, du fait de son métier. Il n'était pas souvent à la maison, il faisait un travail dangereux...

Pourtant, dans l'immédiat, cette vision qu'il avait d'une vie de couple s'effaçait à mesure que Gillian donnait sa réponse, en plus d'affirmer et confirmer sa décision. La première fois, le soldat se figea, n'étant pas tout a fait sûr d'avoir compris, la seconde fois il haussa les sourcils, réalisant enfin que celle qu'il aimait disait "oui" et enfin, il se laissa aller à sourire comme un idiot, totalement aux anges, la troisième fois qu'elle utilisait le mot "accepter". La voix chaleureuse de la styliste, son sourire, ses rires alors qu'elle annonçait une fois de plus qu'elle l'épouserait rendirent Gavin tremblant de bonheur. Cette fois, il libérait la pression, soupirant de soulagement alors que sa future femme venait passer ses bras autour de lui pour le serrer fortement, tout en l'embrassant. De son côté, le gallois ne se défit pas de l'emprise de son aimée, se laissant aller à tout l'amour qu'ils s'échangeaient, la tenant fermement contre sa poitrine où battait son palpitant.

Et puis ils se séparèrent, histoire de reprendre leur souffle, histoire de pouvoir savourer cette nouvelle étape de leur vie commune. Dans un geste délicat, l'agent tentait vainement de mettre son anneau à l'américaine, qui ne parvenait pas à calmer sa main. L'homme ricana doucement, comprenant parfaitement la galère que c'était de ne pas être en mesure de maîtriser son excès d'émotion. Pour preuve, il compliquait deux fois plus la tâche parce que ses propres mains ne lui obéissaient pas totalement. La bague passée, le garde s'écarta à peine de sa moitié pour s'asseoir sur le sol, attirant par la suite la blonde afin qu'elle prenne place sur lui tandis qu'elle parlait en admirant l'offrande.

- Je te mentirai si je disais que je l'avais choisi tout seul. On m'a aidé. Beaucoup aidé mais je trouve qu'elle ne rend pas justice à ta beauté.

Une pensée à Carol pour cette aide si précieuse. Là, elle méritait tout ce qu'elle voulait. Tout ou presque, dans la limite du raisonnable, en tout cas. Le mémo de reconnaissance s'effaça bien vite de l'esprit du protecteur alors qu'il se reconcentrait sur sa belle. Doucement, il avait posé ses mains sur ses hanches, collé le front à celui de la célébrité.

- Tu sais...

Lentement, les mains du colosse remontèrent sur le dos de sa douce, alors qu'il fermait les yeux pour profiter amplement du souffle chaud de sa compagne, de sa présence. S'humectant les lèvres, il vint par la suite poser ses pupilles bleues sur le visage parfait de sa fiancée.

- On va se marier...  Et...

Les doigts de Gavin remontèrent un peu plus pour s'arrêter sur les omoplates de son amante. Avec douceur, il ramena ses paluches sur la nuque féminine alors que ses pouces vinrent se poser sur le bas de sa mâchoire. Il lui offrit un sourire heureux, totalement comblé par la situation.

- Et je me dis qu'il est temps qu'on fasse les choses bien. Je veux dire... On pourrait commencer à organiser quelque chose avec nos parents, pour commencer. Au passage, on en profitera pour annoncer nos fiançailles.

Fiançailles. Ce mot aussi laissait l'homme rêveur, complètement dépassé par la situation et même carrément ravis de l'être. Il venait d'arracher au Ciel tout le bonheur du monde. Comme quoi, l'amour donnait des ailes, tout du moins, donnait surtout un regain de confiance. Doucement, le géant vint coller ses lèvres sur celle de la star, s'amusant à alterner courts et longs baisers, les uns toujours plus tendres que les autres. En même temps qu'il prouvait encore et encore son attachement sentimental à la belle blonde, il tentait, au mieux de noter tout ce qu'impliquait cette demande en mariage. Déjà, l'étape des familles s'imposait comme une évidence. Même si les Parson savaient que leur fils unique fréquentait une des femmes les plus célèbres de l'île, ils n'avaient jamais eu l'occasion de la rencontrer en personne, faute de temps de la part de leur garçon et pas souvent compatible avec les horaires de mademoiselle Hammond. Et puis, l'inverse était aussi vrai. Il n'avait pas souvenir d'avoir rencontré la famille de l'élue de son cœur. Partant de là, pour tout deux, ce serait l'aventure.

- Du coup... En fait... En y réfléchissant bien... Je ne m'y connais pas en mariage. Je ne sais pas trop ce qu'il se passe entre l'étape demande et le "Oui je le veux".

En disant cela, le gallois se mit à rire doucement, comme pour ne pas brusquer la douce tranquillité de leur bulle d'amour et de joie. Il poursuivait les caresses en se demandant réellement ce qu'il arrivait entre les deux étapes mais se contenta simplement de venir cueillir, encore une fois, les lèvres de la créatrice en ayant l'impression que ses baisers possédaient un nouveau gout, un de ceux qu'il ne connaissait pas et dont on devenait vite accro. Oui, voilà, c'était ça ! Il était accro à Gillian et avec elle, oubliait les inquiétudes qu'il avait eu par le passé. A la place, venaient des certitudes fortement ancrées dans son âme. C'était elle qu'il voulait, pour la vie, il n'y avait pas de doute là-dessus. Oui, c'était obligé. Elle était son âme-sœur.
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Dim 16 Avr - 15:21
Elle allait se marier.

Cette idée tournait en boucle dans sa tête. Jamais elle n'avait été si proche de franchir le pas et à la fois si confiante. C'était une évidence : elle devait épouser Gavin, qu'importait la durée de cette relation encore toute fraîche. Elle l'aimait sincèrement, elle n'avait aucun doute sur ce fait. Et cet amour devait se célébrer de la plus belle des manières, par une union féerique entre eux. Elle s'imaginait quelque chose de grand, qui leur ressemblait. Avec toutes les personnes qu'ils aimaient. Leurs amis, leurs familles, leurs collègues. Des gens contents du bonheur qu'ils éprouvaient l'un avec l'autre.

Il n'eut même pas besoin de confirmer. Chacun des baisers qu'il lui offrit en retour fut assez satisfaisant pour suffir à la blonde. Les mots auraient été de trop pour confirmer qu'il n'hésita pas sur cette question. Sa présence suffisait à confirmer qu'il le voulait, tout simplement parce que c'était elle, et que la relation qu'ils avaient était à ce point unique. Ils avaient assez d'expérience pour savoir qu'ils ne se changeraient pas l'un l'autre, et qu'ils devaient s'aimer comme ils étaient. Gillian l'avait compris. Et elle avait rarement vu une personne aussi superbe que lui.

« Tu exagères. » Rigola-t-elle à la remarque de Gavin, toujours en train de trop en faire pour rentrer dans ses bonnes grâces.

Mais elle ne pouvait cacher que ses compliments à lui avaient plus de poids dans la balance que toutes les critiques qu'on avait pu lui faire jusqu'ici dans sa vie. Si elle s'était montrée sensible à l'avis de bien des professionnels et photographes qui avaient fait aussi sa célébrité, la blonde sentait son cœur battre de bonheur lorsqu'il lui disait qu'elle était belle. C'était lui qui la rendait ainsi. Grâce à lui, elle était solaire, rayonnante, souriante. Enfin entière. Elle avait trouvé cette partie d'elle-même sur laquelle elle ne parvenait pas à mettre la main. Gavin la faisait se sentir finalement complète.

Et toutes les remarques de l'homme trouvèrent leur cible sur la suite des événements. Ça n'était pas la première fois pour sa part qu'on la demandait en mariage, mais c'était la première fois qu'elle acceptait. Et si elle parvenait à faire des robes de mariées, ça ne voulait pas dire qu'elle savait comment s'organisait vraiment un mariage. Bon sang ! Tout de suite, tout lui parut bien plus compliqué. N'était-ce pas plus simple d'en rester là ? Ou de se marier à la sauvage, en prenant un vol pour Las Vegas et en profitant d'un weekend tranquille pour s'unir ?

Elle aurait limité aimé, si elle n'avait pas eu conscience que sa mère lui en aurait voulu pour toute sa vie : « C'est pas faux. Les rencontrer serait un bon début. » Lança-t-elle à son amant en esquissant une petite moue : « Si tu me fais confiance, je peux les faire tous venir pour un weekend. » Proposa-t-elle ensuite.

Chef de l'organisation brillante en urgence, Gillian avait bien des talents en la matière qu'elle n'avait pas encore montré à Gavin. Et s'il trouvait ça effrayant, ça aurait au moins le mérite de presser cette rencontre qui urgeait un peu.

« ça te permettra probablement de regretter plus tôt que prévu de te marier. » Ria-t-elle contre les lèvres de l'homme, avant de l'embrasser doucement. Et il confirma ensuite qu'il ne s'y connaissait pas en mariage, passée l'étape de l'acceptation en tout cas. « Tu sais, ça me rassure que tu ne t'y connaisses pas si bien. » Elle lui fit un sourire : « Mais t'en fais pas... On va s'en sortir tous les deux. Comme des chefs ! »

Elle fixa son futur mari avec l'air confiant. Bien sûr qu'ils allaient s'en sortir. Ça ne pouvait pas en être autrement entre eux.

Et ensuite ?
Advienne que pourra.

fin
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You got to let me know if you give a damn about me
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