19 ansAloe Vera
DanseuseThe Civilians
Hétéro & CélibataireMutante

Elle descend du bus sur la musique de Taylor Swift qui lui arrive droit dans les oreilles via ses écouteurs eux même branchés à son smartphone d'occasion. Une fois descendue, en toute galère parce qu'elle se trimballe un sac qui doit faire deux fois son poids, le bus repart comme il est arrivé, lourd et pouffant. La jeune femme regarde le quartier où elle a grandi et sourit malgré elle. Après une année passée à New York, pour tenter d'y lancer sa carrière de danseuse, Poppy apprécie la familiarité des lieux. Elle connaît tout le monde ici, et y a passé les meilleurs moments de sa vie. L'indépendance ne lui réussit pas vraiment et il y a quelque chose d'infiniment rassurant à revenir dans son chez soi. Elle voudrait ne jamais être parti et ne jamais en repartir et, à vrai dire, elle ne sait pas encore ce qu'elle va faire. Officiellement, elle revient pour des vacances bien méritée. Deux ou trois semaines tout au plus, juste pour profiter du retour de son frère aîné, soldat de son état et donc rarement à la maison. C'est l'excuse parfaite et, surtout, elle meurt d'envie de revoir Connor qui est surement la personne la plus importante de sa vie.

La danseuse marche en tout en pour tout deux minutes, trimballant son sac avec difficulté. Certains voisins lui disent bonjour et elle leur répond toujours avec le sourire. Elle finit son parcours du combattant devant une grande maison blanche, bien tenue, dont pas une seule herbe dépasse du jardin, tout aussi bien tenu. D'un côté elle est heureuse de revenir, surtout parce qu'elle a toujours eu une relation fusionnelle avec sa maman, mais de l'autre elle n'est pas pressée de revoir son beau-père. Ce n'est un secret pour personne : il la déteste et il lui a toujours mené la vie dure. Il n'a jamais levé la main sur elle, mais il a des mots qui blessent bien plus que des coups. Sa mère n'a jamais rien dit pour la protéger de ces insultes, menaces et humiliations quotidiennes. Qu'aurait-elle bien pu faire d'ailleurs ? Elle est celle qui a eu une relation extra conjugale et qui est tombée enceinte de son amant. Fautive en somme ce qui rend difficile d’en vouloir à son époux. Le seul à l'avoir toujours protégé est Connor, mais il avait fini par partir pour vivre sa propre vie, laissant Poppy toute seule dans la maison familiale et son ambiance glaciale. Poppy avait souvent tenté d'échapper à ce lieu, allant se réfugier chez ses copines, dont la meilleure vivait dans le même quartier. Quand elle eut fini le lycée, elle décida d'aller à New York où elle pensait pouvoir lancer sa carrière de danseuse professionnelle. Elle avait emménagé dans un studio miteux et pris un job de serveuse dans un café tout aussi miteux. Elle avait fini par se faire renvoyer, parce que les auditions étaient bien souvent pendant ses heures de shift et qu'elle s'absentait un peu trop aux yeux de son patron. Elle a fini par danser, oui, mais dans un strip club, sans trop savoir comment. Pas d'argent, galère de petites boulots concordant avec les auditions, menacé d'expulsion de son studio pourtant miteux. On pouvait pas dire que son rêve New Yorkais avait été à la hauteur.

Elle pousse la porte de l'entrée et a comme une boule qui se forme au creux de son estomac. Elle a peur de tomber sur son beau-père et ses remarques abaissantes et acerbes. La maison est presque calme. Rien ne bouge mais on entend de la musique sortir de la cuisine. C'est la radio qui chantonne comme elle le fait si souvent. Sa mère adore écouter des chansons à longueur de journée. Petite, Poppy dansait sur ces airs tandis que sa mère cuisinait tout en la regardant faire. C'était leur moment à elles. Poppy laisse son énorme sac dans un coin du couloir et elle est soulagée de ne plus avoir à traîner ce fardeau-là. La jeune femme avance alors jusqu'au cœur de la maison et elle sourit lorsqu’elle y découvre sa mère. Elle ne l'a pas vu depuis trop longtemps et ce n'est que maintenant qu'elle se rend compte à quel point sa maman lui a manqué. Elle est installée à la table, une tarte trône au centre de celle-ci, et sa mère passe le temps en lisant un magazine le tout en chantonnant. Poppy a presque l'impression que rien n'a changé en une année et ça fait un bien fou. « Bonjour maman ! » Sa mère lève la tête de sa lecture et, quand elle voit Poppy, un sourire qui ressemble comme deux gouttes d'eau à celui de la jeune femme, apparaît sur son visage. Elle lâche son magazine presqu'aussitôt et se lève pour aller serrer sa fille dans ses bras. « Oh Poppy, ma chérie ! Tu es là ! Tu as fait bonne route ? » Sa mère la prend dans ses bras et Poppy se raidit malgré elle.

C'est devenu un réflexe chez elle quand on la touche. Elle qui a toujours été très tactile supporte moins bien le contact humain depuis ce jour-là. Depuis que ce type l'avait agressé dans la ruelle arrière du club. Elle le connaissait bien, c'était un habitué des lieux. Quand Poppy l'avait vu la première fois, elle lui avait souri, parce qu'elle est naïve et que les airs gentillets de l’homme l'avait attendri. Elle aurait mieux fait d'écouter les conseils des autres filles plus expérimentées : ne pas interagir avec les clients en dehors de la scène. Sous ses airs sympathiques, le type était un peu dérangé et il avait pris ce sourire pour bien plus qu'il n'était. Ça avait commencé avec des fleurs. Puis il l'avait contacté sur les réseaux sociaux, lui avait parlé après son boulot, l'avait suivi jusqu’à chez elle. Puis le harcèlement avait fini en viol. Son patron lui avait donné beaucoup d'argent pour qu'elle ne contacte pas la police et, encore par naïveté, elle avait accepté. Depuis ce jour-là elle n'est plus vraiment la même, ne serait-ce que par cette réaction quand sa mère la prend dans ses bras. C'est de l'auto défense, ou peut être juste un signe post traumatique, mais elle n'y peut rien. Ça la rend triste d'un côté, parce que même en dansant avec d’autres elle n'arrive pas à échapper à ce réflexe. Si elle n'avait pas pris sur elle, si ça n'avait pas été sa mère, elle aurait même eu un mouvement de recul. Mais à la place Poppy se détend grâce à la chaleur maternelle de sa maman adorée. « Oui. Tu vas bien maman ? » Sa mère s'éloigne d'elle. Son visage a, comme souvent, quelque chose de bienveillant. Elle ne montre pas souvent les problèmes de sa vie et pourtant, son mariage bat de l'aile depuis des années et Poppy en est la preuve incarnée. Mais il n'y paraît rien, et Poppy a toujours été impressionné par ce côté-là de la personnalité de sa maman. Elle est solide comme un chêne. Poppy aurait aimé tenir d'elle. À la place, la jeune femme est de nature sensible et, contrairement à sa mère, elle est du genre fragile. Pourtant elle a ce même côté solaire. Poppy est toujours prête à aider les autres. Gentille et adorable mais naïve et vulnérable, c'est tout elle. Elles n'ont rien à voir, mais s'adorent tout de même. « Oui, oui très bien. Allez viens, j’ai fait de la limonade et il y a de la tarte rien que pour toi ma Poppy. » Poppy sourit à nouveau. Il n'y a rien de tel que la limonade de sa maman accompagné d'une bonne part de tarte.

Elles s'installent à la table de la cuisine et rapidement Poppy en arrive à parler de son frère. Ce n'est pas étonnant quand on sait à quel point ils sont proches même si ils ne se voient plus beaucoup à cause du travail de Connor. Elle a hâte de le voir et ne peut pas attendre avant de demander. « Et Connor, il est rentré ? » Elle sourit déjà en demandant cela, trépignant d'impatience devant son morceau de tarte à peine entamé. Le visage de sa mère se teinte d'une certaine gêne mêlé à un semblant de tristesse. Poppy en est interloquée. Elle comprend qu'elle a raté un truc, très certainement pas très positif, dans la vie de son grand frère. Elle s'inquiète déjà, mais sa mère lui explique rapidement de quoi il retourne. « Oui. Le pauvre, Inès est partie avec le petit. Ca doit pas être facile... » Poppy ne l'avait pas vu venir, genre pas du tout, et ça se voit à son air surpris et à sa bouche toute rose qui forme un o stupéfait. Connor et Inés ont fait un beau couple durant toutes ces années, même si ils s'étaient un peu ternis avec le temps, ce qui n'avait pas échappé à la jeune femme. Mais elle n'avait jamais pensé que ça se terminerait comme ça. « Oh... je savais pas. » Elle est sincèrement triste pour son frère qui doit se retrouver maintenant seul dans une maison désespérément vide. Il ne mérite vraiment pas ça et la jeune femme ne veut pas qu'il broie du noir tout seul. « Ca te dérange si je te laisse ? Je vais passer le voir. » Sa mère esquisse un fin sourire. Elles viennent à peine de se retrouver et Poppy s'en veut de ne pas passer un peu plus de temps avec elle avant de repartir. Il n'aurait pas s'agit de Connor, elle n'aurait jamais fait faux bond comme ça à sa maman adorée. Cette dernière semble pourtant comprendre. « Non vas-y, il sera content. Et tiens, apporte lui un morceau de tarte. » Poppy sourit et dépose aussitôt un bisous sur sa joue. Sa mère sourit à son tour et coupe une nouvelle part de sa délicieuse tarte. Une fois celle-ci emballée, sur une île perdue dans l'océan indien, une sorcière rouge décide de sauver sa peau en changeant leur monde et ce sur les bons conseils de son jumeau. C'est dommage, elle avait l'air si bonne cette tarte.

Elle attrape les tickets et les tend aux trois petits jeunes. C'est mercredi après-midi et les lycéens n'ont pas cours. Beaucoup en profitent pour faire un tour au cinéma, comme ces trois-là, histoire de voir le nouveau blockbuster à la mode. Poppy, bien planquée derrière sa caisse, les regarde partir en rigolant ce qui lui décroche un sourire. Ils sont les derniers de la très longue queue qui vient de défiler sous ses yeux. Une fois qu'ils ont disparu, elle se dépêche de baisser le regard jusqu'à son téléphone pour y voir l'heure. 15h03. Elle est pile poil dans les temps, il suffit qu'il n'y ait plus d'autres clients et elle pourra surement partir à l'audition la plus importante de sa vie. « So you think you can dance » serait un véritable tremplin pour sa carrière de danseuse, si seulement elle arrive à se démarquer des autres. La jeune femme s'entraîne d'arrache-pied depuis des semaines et c'est maintenant le grand jour pour elle. Elle est stressée, complètement, mais trépigne aussi d'impatience. Elle tient difficilement en place et ne peut pas s'empêcher de jeter des coups d'œil inquiets à l'entrée du cinéma. À chaque silhouette qui passe devant celui-ci, elle retient sa respiration, priant pour que personne ne rentre. Elle se fait quelques belles frayeurs du genre. Pourtant les secondes passent et elle ne reçoit toujours pas de retardataire et ce pour son plus grand bonheur.

Sa patronne sort enfin de la salle de projection depuis laquelle elle s'assurait que tout se passait bien pour le lancement de la séance de l'après-midi. C'est une nana sympa, très, qui a montré beaucoup de patience envers la brunette depuis maintenant un an que celle-ci travaille pour elle. Poppy a peut-être fini par prendre cette gentillesse pour acquis, et elle en abuse régulièrement. C'est encore le cas aujourd'hui quand la danseuse accourt auprès de la propriétaire pour lui demander un nouveau service, encore un. « Josiane ! Dites, j'ai une audition cette après-midi. Est-ce que je peux partir en avance ? » Elle est persuadée que la grande blonde va lui dire oui, après tout, elle l’a toujours fait même si elle n'a pas toujours l'air contente quand Poppy change son emploi du temps comme ça. Il faut dire que la jeune femme ne rate pas une seule opportunité de percer dans son domaine de prédilection. Elle a surement raison, parce que il n'y a qu'en faisant preuve d'acharnement qu'elle aura ce qu'elle a toujours rêvé : une place dans une compagnie de danse contemporaine. Alors elle auditionne encore et encore, faisant passer son emploi au second plan. C'est peut-être la fois de trop, parce que Josiane, ce jour-là, ne réagit pas comme d'habitude. Elle marche à une allure rapide en direction de la réserve et Poppy a du mal à suivre son rythme effréné. « Encore Poppy ?! Ça fait déjà trois fois cette semaine ! » Son ton est dur et la brunette ne s'y attendait pas.

Poppy est surprise mais ne se démonte pas. C'est avec son naturel doux qu'elle tente alors de s'expliquer, pensant être dans son bon droit. « Oui je sais mais c'est une audition importante et... » Josiane la coupe sans ménagement. Elle connait surement par cœur les arguments de la petite Poppy pour qui toutes les auditions sont toujours importantes. Ce n'est pourtant pas un argument bidon, mais ce n'est pas un argument tout court dans le fond. « Je m'en fiche que ce soit une audition importante, moi j’ai des salles à remplir ! » Poppy se fait toute petite, sentant qu'elle a poussé le bouchon trop loin cette fois ci. Pourtant, c'est « So you think you can dance » et elle aimerait tellement être l'un des candidats sélectionnés pour les live… D'une toute petite voix, la jeune femme tente tout de même. « Oui mais... » Mais elle n'arrive pas à s'imposer face à sa patronne qui continue sur sa lancée sans même avoir entendu la brunette. « Et je peux pas compter sur ma caissière. Je suis désolée Poppy, t'es gentille comme tout mais soit tu fais tes heures soit tu pars. » Poppy ne l'a pas vu venir et elle n'en revient pas. Sa bouche forme un joli rond avec ses lèvres, ce qui trahit sa surprise et, rapidement, son visage se peint d'une certaine tristesse. Elle est facile à lire et ne sait pas cacher ses émotions, c'est ce qui fait d'elle une bonne danseuse, mais aussi une fille un peu trop fragile peut-être.

C'est un dilemme que lui impose Josiane et Poppy le comprend rapidement. Elle lâche un « Oh » un peu déçu, même si elle n'a surement pas à l'être. Elle a devant elle un choix cornélien. D'un côté l'assurance de pouvoir payer son loyer, de l'autre le rêve de toute une vie, même si elle n'est pas du tout sûre de pouvoir l'atteindre ce jour-là. Toutes les autres auditions ont été des échecs, plus ou moins durs, mais peut être que celle-là sera différente des autres. Peut-être. Ça lui suffit pour faire son choix, même si il est totalement contraire à la raison. Poppy baisse la tête, triste de devoir tourner cette page-là de sa vie. Elle aimait bien travailler au cinéma et sait perdre un bon job vu ses ambitions. Plus que ça, Poppy est une fille qui s'attache rapidement et entièrement aux gens qu'elle côtoie. Josiane lui manquera assurément et pourtant elle lui fait faux bond. Elle s'en veut vraiment et se sent obligée de s'excuser. « Je suis désolée Josiane. » Et elle l'est, très sincèrement.

Poppy a pourtant fait le bon choix parce que quelques heures plus tard, après s'être donnée entièrement sur scène, elle décroche une place pour l'émission de télévision dédiée aux danseurs professionnels. Elle l'a enfin, sa chance de faire ses preuves et ce soir-là, il n'y a pas plus heureuse qu'elle sur toute l'île.

Tu as officiellement perdu tes souvenirs et tu es maintenant un habitant de l’île paradisiaque de Genosha!

Maintenant que tu es validé, que tu as ton groupe et ta couleur, il est maintenant le temps de t’amuser avec nous! Mais avant tout pense à passer dans ce sujet pour recenser ton pouvoir et/ou ton métier et/ou ta ville de résidence. Ensuite, va poster ta fiche de liens et de rps pour qu’on puisse venir t’harceler! Essaie de faire un petit résumé de ton personnage dans la partie prévue à cet effet pour faciliter l'échange d'idées. Si tu es un peu perdu n'hésite pas à faire un tour dans la partie I need a hero. Si tu souhaites t'inscrire au loto du RP, tu n'as qu'à t'inscrire! Un partenaire et un sujet te seront donnés! Tu peux aussi créer un scénario.  Surtout, n’hésites pas à passer sur la CB, dans les jeux et le flood pour du fun fou!

J’espère de tout mon cœur que tu te plairas sur House of M!

Il ne me reste qu’à te dire : BON JEU!