Tu crois qu'il est mort ?clickAaron & Ernessa xxxBecome the beast. We don’t have to hide.S'il lui arrivait de temps à autre d'avoir du bon vin ou du rosé de qualité, Aaron restait un type plutôt alcoolique qu'élégant. Du coup, il s’assommait face à la vie à coup de litres de bières ou d'alcools forts comme le whisky, la téquila, le rhum ou la vodka. Pourtant, à bien regarder les prix, il ferait peut-être des économies en se penchant plus sur le cidre que sur la gnôle. Mais bon, on ne se refaisait pas. Et puis, depuis le temps qu'il éclusait ainsi - même en prison on pouvait toujours profiter des trafics en tout genre - il lui fallait au moins ça pour s'anesthésier. Ce n'était pas comme s'il appréciait sa vie. Il chercher toujours son frangin mais, en dépit de ses efforts, impossible de remettre la main dessus. Il fallait laisser ça à son jumeau, il était doué pour se planquer. En plus, Génosha était plutôt une grande île et les cachettes ne manquaient donc pas. Aaron ne perdait pas espoir pour autant. Mais en attendant, cette jeune et étonnante jeune femme pleine de vie et de caractère lui ferait penser à autre chose qu'à sa misérable situation. Car qu'était sa vie sans son autre lui ? Un trou béant duquel il n'y avait rien à en tirer, et qu'on ne pouvait pas reboucher non plus. Au mieux, rien ne se passerait. Au pire, les ténèbres en sortiraient pour se muer en fléau. Sans Nicholas pour le compléter, il n'était qu'une ombre meurtrière et sans morale. « On attaque la vodka, tout comme les russes. » Aaron hocha la tête et sortit les verres de shots pour aller avec. Il posa tout cela sur la table basse et s'installa sur un coussin à même le sol, avant que sa camarade du presque crime n'en fasse de même. Ainsi assis l'un en face de l'autre, Aaron lui proposa de commencer, même si dans sa bouche ça pouvait ressembler à un ordre. Après tout, Ernessa avait lancé l'idée, autant qu'elle aille jusqu'au bout de son idée. Le jeu débuta.
L'observant sans rien dire et d'un air neutre, l'ex-agent d'Hydra attendait patiemment qu'elle lui pose sa question. A quoi pouvait-elle bien pensé ? Il finit par le savoir, et sa demande lui fit hausser un sourcil. Elle était sérieuse ? « T'as une copine ? » Aaron mit quelques secondes avant de hocher négativement la tête, appuyé d'un non et d'un sourire en coin. Il ne pouvait s'empêcher de s'interroger sur le pourquoi de sa question. Il doutait de paraitre plus jeune que son âge, et encore plus d'afficher la tête du parfait petit-ami. Que cherchait-elle à savoir ? Dans tous les cas, ce fut à elle de boire, sous l’œil amusé du mécanicien. Puis ce fut le tour de la seconde posée. En faite, ça n'aurait pas dérangé Aaron qu'il n'y ait qu'elle qui pose les questions. Il était si peu doué avec le monde et ne s'y intéressait tellement pas qu'il n'avait jamais d'idée sur quoi demander pour lancer ou entretenir une conversation. Vint ensuite la seconde question. « Tu as une famille ? » Cette fois-ci, ce fut à lui de boire cul sec. Même si... il ignorait ce qu'était advenu son jumeau. Mais il refusait de croire que ce dernier soit mort. Ils avaient appris la survie depuis trop longtemps, et Aaron était persuadé qu'avec leur lien indéfectible, il l'aurait senti s'il était arrivé malheur à son frère. Puis ce fut à son tour de poser une question. Observant la miss, il tenta de faire le bon choix pour ne pas avoir à boire à nouveau. Vu ce qu'il avait déjà dans le sang, il serait sûrement dans le coma s'il ne tenait pas aussi bien l'alcool. D'ailleurs, est-ce que la mignonne devant lui le tenait bien ? Il avait tendance à en douter, peut-être une tendance au machisme ? Doucement, Aaron se mettait à comprendre qu'il s'était piégé tout seul. Comment allait-il mettre gentiment la demoiselle dehors pour qu'elle rentre chez elle si elle tenait plus debout, ou pire, qu'elle plongeait dans le coma ? Il avisera en temps voulu, pas le choix ! « Tu as déjà voyagé ? » tenta-t-il, la voyant plutôt bien dans le genre baroudeuse. Hélas pour lui, ce fut négatif, et donc à lui de boire. Encore. Pas sûr qu'il tienne encore longtemps à ce rythme. Il ne comptait même plus ce qu'il s'était déjà enfilé. « Mmm... tu travailles ? » Deuxième tentative, de laquelle il espérait un retournement de situation. Sinon il allait pas tarder à s'allonger de tout son long sur la table basse. Aaron sentait l'alcool commencer à agir sur sa perception des choses et dans la lourdeur de ses muscles. Heureusement, victoire ! Ernessa travaillait et dut boire son verre. Le beau blond ne put s'empêcher de sourire, désormais curieux de savoir dans quel domaine elle gagnait sa vie. Peut-être que finalement, elle était plus âgée que ce qu'elle paraissait ? Pour ça qu'elle lui avait demandé de but en blanc s'il avait une copine ? A moins que ce ne soit pour payer ses études et dans ce cas-là, elle était réellement bien plus jeune que lui. Le jeu continua ainsi pendant encore une bonne demi-heure, jusqu'à que la vodka et les réponses négatives du mécanicien n'aient raison d'elle. La pauvre s'endormit tandis qu'elle tentait de formuler une énième question. Et Aaron dut improviser. Bon, déjà, il n'allait pas la jeter sur son paillasson et encore moins la violer. Il n'allait pas non plus la laisser par terre. Se relevant du mieux qu'il put, l'ex-taulard attrapa Ernessa dans ses bras dans l'intention de la faire dormir - ou plutôt dégriser - dans son lit. Elle serait tranquille et lui, ce ne serait pas la première fois qu'il roupille sur son canapé, à moitié fin rond. Sauf qu'en la levant, il tomba à la renverse sur son fameux canapé, Ernessa allongée de tout son long sur lui. Au moins, il put constater qu'elle respirait toujours... et qu'elle était vraiment magnifique. Cette nana avait une vraie tête de poupée, avec un tempérament de feu. Elle lui plaisait bien. Mais son jeune âge faisait qu'il s'intéressait plus à elle comme à une protégée que comme autre chose. Pour le moment. Reprenant de l'élan, Aaron finit par arriver, en tanguant certes, et en manquant de trébucher à plusieurs reprises, à poser la jeune femme sur son lit. Il sortit ensuite de la chambre avant que sa volonté ne tombe elle-aussi ivre morte au pied du matelas et qu'il ne s'effondre sur Ernessa. De retour dans le salon et avant même que sa tête n'approche du coussin, le mécanicien dormait déjà à poings fermés.