We can smile, if we’re together Ft. Mercy & Amadeus
Genosha était une de ces villes recelant de lieux cachés, voire abandonnés. Les gens avaient toujours tendance à se regrouper aux mêmes endroits – probablement à cause d’une information ancrée dans leur ADN, rendant l’Homme sédentaire plutôt que nomade. Le centre-ville était comme le point de départ, appelant à la consommation en groupe ou à la rencontre. Les rues adjacentes donnaient ensuite sur des lieux plus éloignés mais toujours peuplés, bien souvent de familles avec leurs enfants. Et plus on s’éloignait du centre, plus les belles couleurs de Genosha semblaient s’affadir. Comme désaturée, la ville se teintait de nuances de gris béton, de marron terne et de câbles électriques noirs bien souvent installés à la va-vite mais jamais réellement dissimulés comme on le faisait souvent au cœur de la cité pour des raisons esthétiques. Les voitures se faisaient aussi plus rares, remplacées par des engins de chantier dont la peinture sur la carrosserie s’écaillait peu à peu, preuve du temps écoulé depuis leur première acquisition. Les jantes s’étaient couvertes de sable et de terre au cours des ans, un peu comme ces murs dont la date de démolition restait encore incertaine pour le propriétaire. Les bâtiments se tenaient simplement là tels des squelettes, des restes de leur grandeur d’autrefois. Les vitres avaient été brisées, les toits étaient écroulés, rendant ce lieu semblable à un labyrinthe funèbre digne d’un jeu vidéo avec en prime cette étrange odeur de lierre en décomposition et d’essence. Rien de mieux pour un jeune en pleine exploration !
Vêtu de son éternelle veste noire à capuche, Amadeus avançait tranquillement dans ce lieu qu’il avait déjà un peu commencé à visiter seul, sans réellement aller plus loin dans ses recherches. Sa main gauche rougissait doucement sous le poids imposé par l’anse du sac en papier qu’il transportait. Un paquet précieux comportant un peu de tout et dégageant de délicieuses fragrances de junk-food, d’épices et de poulet frit. Pas étonnant que les quelques animaux farfouillant çà-et-là le suivent discrètement, tel le joueur de flûte accompagné de ses rats.
Silencieux, il continuait d’avancer en ignorant volontairement ces opportunistes miniatures, bien trop petits pour oser s’attaquer à un jeune homme de sa taille. Les écouteurs plantés dans les oreilles, il semblait perdu dans ses pensées, le visage impassible, ne trahissant aucune émotion. Une absence totale d’expression qui signifiait tout simplement que son cerveau fonctionnait encore une fois à cent à l’heure malgré lui. Il réfléchissait. Comment aurait-il pu faire autrement de toute façon avec ce silence ? Oh ça oui, il pensait… à sa vie actuelle, aux doutes qui s’installaient puis disparaissaient avant de revenir dans sa vie avec violence. Il songeait à sa vie en collocation avec celle qu’il considérait comme sa sœur, tout en se rappelant qu’il était le dernier représentant de sa famille. Il avait tout perdu, puis avait gagné tant. Perdu entre cette notion d’obscurité et de clarté, il ne savait plus réellement sur quel pied danser. Attrapant son portable dans sa poche à l’aide de sa main libre, il tapa rapidement un SMS et l’envoya aussitôt :
De : "Prof Amachou" « Je t’envoie ma localisation exacte pour qu’on se retrouve facilement. Si tu galères, appelle-moi et j’arrive direct en mode super-héros… mais sans le slip sur le pantalon hein. » ♠ Envoyé à Mercyménan.
L’américano-coréen garda son portable à la main après avoir vérifié qu’il était en mode ‘sonnerie’ et ne put retenir le sourire niais qui apparaissait désormais sur son visage. Les deux jeunes gens ne s’étaient pas revus depuis leur entrevue au parc qui avait pris une tournure… intéressante. Incapables de rester silencieux, ils avaient échangé de multiples SMS en attendant de se décider sur leur prochaine rencontre. En y réfléchissant, Amadeus se rendit d’ailleurs compte que c’était bel et bien la première fois qu’il verrait la belle Mercy en dehors de leurs cours particuliers. Ils allaient enfin se voir comme n’importe quels jeunes, encore perturbés par leurs sentiments l’un envers l’autre mais tout aussi curieux de savoir où tout ceci allait les mener.
Amadeus avait beau sembler serein, il ne cessait de se rappeler inconsciemment qu’il devait se contrôler et laisser Mercy décider de la suite de leur relation. Ils devaient se montrer matures, réfléchis et ne pas être esclaves de leurs hormones. Il était l’aîné de leur duo, celui qui avait un cerveau digne d’un super-ordinateur… et pourtant, l’idée de revoir Mercy le rendait tout simplement bête et heureux. Une bêtise que chaque amoureux avait probablement connu à un moment de sa vie. Impossible de contrôler les sourires naissants en pensant à elle. Impossible aussi de contrôler la chaleur montant à ses joues lorsqu’il visualisait son visage angélique et la moue qu’elle faisait quand elle réfléchissait ou était agacée par quelque chose. Impossible de retenir le frisson dans son dos en se disant qu’elle serait bientôt là, devant lui, avec aucun enfant agaçant pour les déranger.
Regardant autour de lui, Amadeus trouva un groupe de bidons vides rouillés par le temps et s’installa sur l’un d’eux afin d’attendre Mercy qui ne tarderait probablement pas. Enlevant un écouteur de ses oreilles, il posa l’imposant sac de nourriture sur ses genoux – s’en servant de reposer menton – et commençant à scroller sur son portable en attendant son élève qui venait aujourd’hui en tant qu’amie. Au loin, on entendait le vent souffler dans les vieux bâtiments et entre les fondements des grues demeurant ici depuis bien trop longtemps pour être utiles. Des craquements raisonnaient dans les imposants tuyaux déposés au sol, originalement prévus pour l’écoulement des eaux ou peut-être l’installation de câbles souterrains. A cette idée, Amadeus ouvrit son application où il gardait des notes incompréhensibles et y inscrit « voirie » comme rappel de futures recherches à faire sur le sujet. Toujours apprendre, toujours comprendre plus. Il ne pouvait décidément pas s’en empêcher et se mit même à faire des recherches sur le sujet sur Google en attendant d’être rejoint par Mercy. Après tout, il n’allait pas attendre sans rien faire, hein ? Rapidement, il se perdit dans les méandres d’Internet, emmagasinant chaque information passant sous ses yeux, un flot intarissable de données qu’il avait appris à filtrer intelligemment avec le temps.
Si Mercy ne se dépêchait pas, Amadeus finirait-il peut-être par tout apprendre sur la création d’un bâtiment et se reconvertirait dans la construction. Allez savoir.
We can smile, if we’re togetherJ’étais officiellement devenue nunuche. Vraiment. Depuis que j’avais reçu cette armée de sms de la part d’Amadeus. Ces sms qui m’avaient avoués qu’il avait vraiment une attirance pour moi et qu’il ne regrettait pas qu’on se soit embrassé dans le parc. Mon coeur se serra en me rappelant de cette scène enflammée dans le parc. J’avais encore la sensation de ses mains sur ma taille. Je sentis une chaleur monter jusque dans mes joues. Bordel. J’étais vraiment débile. Terriblement et stupidement débile. J’enfouis mes mains dans mon visage alors que je commençai à ronchonner et émettre des bruits qui ressemblaient à ceux d’un animal. Pourquoi il avait fallu que les choses se passent comme ça ? Pourquoi il avait fallu que …. notre relation devienne autre chose. Certes, on s’était promis d’être raisonnables, mais le fait était qu’on s’était embrassé et qu’on se plaisait mutuellement. Et putain de cul. Je ne pouvais pas m’empêcher d’imaginer… plus. Genre une vraie relation quoi. AAAAH ! Mais je savais que ce n’était pas bien. Les choses étaient plus simple quand on n’était qu’amis. Mais resté amis avec tout ce que j’avais en tête, c’était possible ? J’entendais de là Maddie me faire la leçon de morale…. on shiper à mort. Je n’en savais trop rien. Je n’avais pas vraiment envie de savoir. Et pourtant j’avais envie d’appeler mon amie pour faire une réunion de crise. Mais elle avait peut-être d’autre choses à penser. Et moi j’avais ce…. rendez-vous avec mon AMI. Ami bouche contre bouche hein tu vois ce que je veux dire ! Je sursautai alors puis me tournai vers l’endroit de la voix. Ce gobelin me fixait dans son coin. sa peau était sombre et sa peau était partiellement décharnée. Je fermais les yeux fort. Va t’en, va t’en, va t’en. Je répétais une dizaine de fois tout bas cette phrase comme un mantra. Ma voix était tremblante, mais je savais que cette chose n'existait pas. C’était dans ma tête et je refusais de suivre la même voie que ma mère. En ouvrant les yeux il avait disparu. Je pris une longue inspiration pour me calmer. Je commençai à voir un peu trop cet être et j’avouais que ça me faisait un peu flipper. Tant que je maîtrisais la situation, c’était le plus important. Tant que je gardais à l’esprit qu’il n’existait pas. Ce n’était qu’une petite voix dans ma tête. Je collais mes bonnes claque mentale avant de reprendre là où j’en étais. Ah oui. La tenue. J’étais en train de râler parce que c’était bien la première fois de ma vie que je prenais un soin tout particulier à choisir ma tenue. Je favorisais toujours les tenues confortables, je n’avais jamais vraiment cherché les tenues provocantes ou aguicheuses. Je n’avais jamais cherché à avoir ce genre d’effet en fait, ça ne m’avait jamais vraiment intéressé, surtout. Je mettais ce qui me plaisais. Je pris une petite robe noire et je l’enfilai rapidement. La matière en coton était agréable, légère, à l’aise Avec une paire de converse, ça ne ferait pas trop habillé. Une robe ? Ce n’était pas … un peu trop ? AAAH, je ne devais pas perdre de vue que c’était juste une sortie entre amis. Pas un rencard Mercy. La robe c’était pour appâter le poisson… enfin j’en savais trop rien moi. Je ne savais pas dans quel état d’esprit je devais aller là-bas… alors choisir une tenue, c’était encore plus complexe. Je grimaçai avant de retirer ma robe. Non, définitivement, non. La robe c’était une très mauvaise idée. Je la balançai sur mon lit en boule avant de retourner dans mon armoire. Je finis par en sortir un simple short en jean et une tunique longue sans manche. Ok ! Je validais. Il faisais plutôt chaud aujourd’hui, l’été avançait à grand pas, cela suffirait. Au pire j'emprunterai la veste de mon ami ! Je laissais ma longue chevelure détachée et pris quand même le soin de mettre un trait très discret de khôl brun et un coup de baume à lèvre rosé qui avait un petit goût de cerise. Bon, je ne devais pas en faire trop des caisses, parce que sinon Marc et Mai allaient poser encore trop de questions. Surtout Mai en fait. Je pris une besace dans laquelle je pris soin de mettre des soda sucrés que j’avais demandé Mar et Mai. C’était pour “amener chez une copine”. Oui, Ama était devenu une copine entre temps. Il fallait que je n’avais pas vraiment très envie de dire à Marc et Mai que j’allais voir mon prof particulier majeur pour faire une bouffe qu’on s’était embrassés mais qu’on restait juste amis. NON. MAUVAIS PLAN DU CUL.
We can smile, if we’re together Ft. Mercy & Amadeus
La voix de la jeune femme le sortit de sa réflexion intense sur la construction de la ville et son histoire. Véritablement passionnant surtout lorsque l’on n’avait pas à relire six fois la même chose pour la comprendre et l’assimiler. Malgré son intérêt certain pour sa recherche saugrenue, Amadeus n’hésita pas à un instant avant de lever le nez de son portable et de lancer à son tour un joli sourire à Mercy. Sans attendre, cette dernière venait de poser ses lèvres sur les siennes. Un délicieux goût de cerise s’échappa doucement, se mêlant aux divers effluves agréables se dégageant de son amie. Amie. Oui visiblement ils étaient officiellement passé à l’étape suivante. Reprenons : sa « petite amie ». A cette simple idée, l’américano-coréen ne put retenir ce large sourire qui lui faisait froncer le nez et le faisait ressembler à un lapin adorable… Un lapin d’un mètre soixante-dix-huit, une espèce très rare et qui mangeait visiblement beaucoup. Une légère teinte rose s’installa sur ses joues, tandis que son sourire s’élargissait et que son cœur se mettait déjà à battre la chamade. Non pas qu’il soit stressé, c’était bien là tout le contraire. Il était désormais complètement serein… et tellement heureux. Ce genre de sentiment qu’on enviait aux jeunes amoureux, inconscients des choses en dehors de leur bulle, contents sans raison apparente, heureux d’être simplement là avec leur moitié et de pouvoir partager leur affection avec quelqu’un qui appréciait leur présence et la réclamait. De plus, qui aurait pu résister à la demoiselle avec cette tenue légère sans être vulgaire. Des vêtements d’été mettant en valeur ces belles et longues jambes ainsi que sa taille. Ah, j’ai dû sauver des chatons d’un incendie dans une autre vie, songea-t-il en se considérant le plus chanceux des hommes. Et j’ai sûrement empêcher plusieurs guerres. commenta-t-il mentalement tout en écoutant la voix douce de Mercy qui s’installait à côté de lui avec grâce.
Silencieux jusqu’à présent – difficile de communiquer quand on souriait autant et que votre cerveau ne vous envoyait qu’une information : love, love, love – Amadeus fourra son portable dans sa veste et souleva le lourd sac d’une main pour le poser au sol et ainsi se mouvoir à sa guise. Désormais libre de ses mouvements, et un peu plus de ses pensées, il répondit à Mercy, « Oh tu sais, révisions, sport, faire les courses tout ça tout ça. Rien de bien intéressant — » Le professeur très particulier posa délicatement ses mains sur les joues de son petit padawan, « —jusqu’à maintenant. » précisa-t-il sans même vouloir en faire des tonnes. Mais comment aurait pu-t-il ne pas sembler niais quand tout son corps lui rappelait qu’il était réellement amoureux… et qu’elle l’aimait aussi ?! COMMENT ?! Rapprochant à son tour son visage du sien, il déposa un baiser qui se voulait d’abord tendre mais qu’il ne put s’empêcher d’intensifier tant le sang battait dans ses tempes, comme demandant à s’échapper.
Serein et sachant qu’ils avaient tout le temps nécessaire pour se découvrir l’un l’autre, il cessa de l’embrasser, caressa sa joue douce à souhait puis lui sourit gaiment avant de se lever. « J’ai pensé qu’on aurait besoin de vivres avant et après notre escapade. » dit-il sur un ton mystérieux en posant son front sur celui de Mercy. S’éloignant ensuite pour faire quelques pas, il invita Mercy à regarder autour d’elle les multiples bâtiments à l’abandon qui s’offraient à eux. Un calme qui aurait généralement été glauque mais qui aujourd’hui appelait à la découverte. « Je viens ici quand j’ai besoin d’être au calme et de me défouler mais y’a plein d’endroits que j’ai pas encore checké. J’ai pensé que ça te plairait qu’on fouine un peu… si t’as pas peur d’escalader, ramper et aller vers l’inconnu. » ajouta-t-il sur un ton plein de défi et un regard malicieux.
A son tour, il s’approcha de la sacoche de la demoiselle et lui demanda d’un regard s’il pouvait regarder ce qu’elle avait amené. Après tout, on ne fouillait pas dans le sac de quelqu’un sans lui en demander la permission juste pour y chercher des boissons. Quoi que. En observant ce qu’elle avait choisi il continua, « J’ai fait comme on avait dit du coup : j’ai pris un peu de tout et j’ai protégé au max les plats chauds comme ça même si on mange plus tard, ça sera pas en mode poulet qui sort tout droit de la chambre froide. » Il rit à l’idée d’un poulet vivant sortant de son propre chef d’un frigo et se reprit en ajoutant, « oh et j’ai préparé des kimbap avec la recette que m’avait apprise ma mère. Tu me dirais ce que t’en penses. »
Cela faisait quelques années qu’il avait perdu ses parents dans cet horrible incendie qui lui déclenchait encore des cauchemars, mais Amadeus persistait à conserver certaines habitudes prises de leur vivant. Il continuait de cuisiner des plats coréens dont sa mère lui avait passé les recettes familiales. Il parlait un mélange de coréen et d’anglais quand il était seul et réfléchissait. Il s’assurait également d’en savoir toujours plus sur ses origines et prévoyait de se rendre en Corée du Sud dans les années à venir sans réellement savoir si son cœur accepterait de se rendre sur la terre de ses ancêtres, sans la présence de sa famille. Aussi, il lui était toujours agréable de pouvoir partager un peu de cette culture qui parsemait sa vie à Genosha. Et quoi de mieux que la nourriture pour découvrir une culture ? Ou plutôt, ‘quoi de mieux que la nourriture ?’. Point final.
Quoi qu’il en soit, les deux amoureux étaient réellement tombés sur la journée parfaite pour une exploration plus ou moins légale des lieux. La température avait monté ces derniers jours sans pour autant devenir suffocante. Les nuages passaient de temps en temps devant le soleil sans pour autant être source de pluies intenses. Certes, il arrivait qu’une petite averse s’abatte sur Genosha mais ce n’était que l’affaire de quelques minutes et l’absence de vent froid rendait cela tout à fait supportable.
Il n’y avait désormais plus qu’à se lancer et à décider de l’endroit à visiter en premier. De toute manière, avec tous ces restes de vieux bâtiments, il était aisé de passer d’un lieu à un autre si l’on était prêt à bondir et à escalader. Le fait que certains arbres et du lierre aient poussé un peu partout aidait d’ailleurs dans cette exploration sauvage et il était aisé de découvrir des endroits secrets, un peu comme un gosse jouant dans un jardin d’enfants et s’inventant des histoires de super-héros, d’aventuriers archéologues ou de princes et princesses aux pouvoirs magiques. Amadeus et Mercy avaient une quête qui les attendait sur une map encore jamais visitée et il n’avait pour équipement qu’un gros sac de nourriture et une besace de boissons. Ça nous fait au moins +10 de stamina chacun, un malus de -1 en déplacement et +5 de mental ! songea-t-il en s’imaginant partir à l’aventure dans les méandres de ce lieu abandonné, calme mais aux multiples mystères encore inconnus d’eux. Comme on le disait souvent dans les jeux vidéo qu’il chérissait tant : Aventure Awaits !
We can smile, if we’re togetherOK. C’était vraiment moi qui avait fait ça ? Genre vraiment ? Vraiment de vrai ? Je venais vraiment d’embrasser directement Amadeus sur la bouche pour le saluer ? Sans m’en rendre compte ? Il semblait bien que la réponse était oui. Il me semblait qu’en quelques minutes j’avais une réponse sur la nature de notre relation. On venait clairement de balancer à l’arrière la notion de simple amitié. C’était plus que ça. C’était… mon petit-ami. Cette appellation ridicule me donnait envie de sourire comme une imbécile. C’était mon Amadeus, MON petit-ami. Ok c’était stupide de réagir comme ça, mais j’adorais, je devais avouer. C’était un peu grisant. Et je voyais vraiment d’ici Maddie se moquer de moi quand elle apprendrait ça. Elle qui m’avait toujours dit qu’il y avait plus entre nous… elle avait raison depuis le début. Ma rousse préférée serait fière de savoir ça. J’imaginais son sourire d’avance. Je ne pus m’empêcher de sourire alors que je m'installais à ses côtés. Je me penchai par curiosité pour regarder le contenu de son sac alors que je lui demandais comment s’était passé la semaine pour lui. La routine visiblement. Puis il posa ses mains sur mes joues avec beaucoup de douceur, ce qui ne manqua pas de me faire monter le rouge dans mes pommettes. "Jusqu’à maintenant." Je restais muette. Intense cette réponse. Je souris niaisement, je lui avais manqué. je lui avais vraiment manqué. PUTAIN. A son tour, il se rapprocha pour poser ses lèvres sur les miennes. Mon cœur se serra dans ma poitrine, attrapé par une main invisible, compressé à limite de l'explosion. J’étais pas prête pour ça, vraiment. Rapidement plus intense. Intense. Je frissonnais et j’avais chaud en même temps. La fièvre, décidément. Puis ses lèvres légèrement humide, doucement tiède. C’était bon, si bon. Je n’arrivais pas à regretter d’être en train de jeter mes principes à la poubelle, vraiment. Puis tout me semblait si… naturel. Comme si toutes les cellules de mon corps étaient en train de crier “ENFIN”. Je ne m’étais pas rendu compte que j’avais développé au fur et à mesure un peu plus que de l’amitié pour lui. Oh, no shit Sherlock ! Je préférais ignorer, ce n’était pas le moment d’entendre la voix dans ma tête. Je me concentrais sur Deus, sur la sensation de sa main sur ma joue alors qu’il se levait. J’étais hypnotisée par ses mouvements.
Front contre front, je levais les sourcils. Ok. Il venait d’éveiller ma curiosité là. Un sourire taquin se posa au coin de mes lèvres. Notre… escapade ? Tu veux dire comme Indiana Jones ? Je ris amusée alors que je me levai à mon tour pour le suivre. Un entrepôt abandonné. OH. C’est un peu…. ton repère secret ? Ta batcave ? Je devais avouer que ça ne me laissait pas indifférente qu’il m’emmène dans son petit coin à lui. C’était comme s’il m’invitait à faire partie intégrante de son monde. J'avais envie de faire partie du petit univers d’Amadeus. Et j’avais envie qu’il fasse partie du mien. Hey je suis une warrior moi. J’suis pas une chochotte ! Je fis genre de contracter mes muscles de mes biceps pour lui montrer toute ma force herculéenne avant de rire. Je me sentais trop bien. Cela faisait un moment que je n’avais pas autant rit de bon cœur. Il fallait dire que mon déménagement chez Mai et Marc y était pour beaucoup, je n’avais plus ma mère à m’occuper. Mon esprit était clair, plus préoccupé et… il fallait dire j’avais de la chance. Même si Marc était Marc… mais Mai était géniale et sa famille aussi. J’avais rencontré Amy et vraiment… j’avais l’impression de gagner une nouvelle famille. C’était agréable. Bien sûr, Amadeus était franchement responsable de mon état psychologique.
Oh vas-y tu peux regarder, j’espère que ça te plaira, j’ai pris différent trucs. Comme je te connais, je me suis dit qu’une bonne dose de sucre nous apporterai un max d’énergie. Je l’écoutais alors qu’il me parlait de ses provisions. Bon sang, je n’avais pas l'habitude de beaucoup manger, mais j'avouais que la simple idée du repas à deux m’ouvrait clairement l’appétit. Ça aurait pu être pire, imagine une glace au poulet. Je souris alors qu’il me parla de sa cuisine. Une recette que lui faisait sa mère. Quand j’y pense, Amadeus ne m’avait jamais parlé de ses parents. Et je ne lui avais jamais posé de questions. C’était bien la première fois qu’il évoquait sa génitrice. Par politesse je préférais ne pas demander, il m’en parlerai le temps venu, c’était le mieux. Parce que dans le fond, je n’avais jamais parlé de mes parents moi non plus, sauf de Marc… quand j’avais confié à Deus que j’avais déménagé chez lui… et que ma famille, c’était une histoire compliquée. Amadeus Cho, le cordon bleu, tu ne m’avais jamais dit que tu cuisinais. Je souris amusée et surprise à la fois. Tu es plein de surprises mon cher. J’ai hâte d’y goûter.
We can smile, if we’re together Ft. Mercy & Amadeus
Mercy semblait aux anges, tout à fait détendue et heureuse d’être avec lui… rien qu’avec lui. Il n’était pas aisé de se retrouver réellement seuls dans un lieu comme Genosha. Il y avait en permanence des passants et un bruit de fond qui pouvait se révéler désagréable si on venait à le détecter – à la manière des rires préenregistrés des sitcoms qui, une fois qu’on les remarquait, devenaient insupportables. Le lieu n’était peut-être pas des plus romantiques, comparé à un restaurant branché ou un coffeeshop, mais il leur permettait d’être coupés du monde. Les autres n’étaient que des formes floues dans l’esprit d’Amadeus. Seule l’image de la belle jeune femme occupait ses pensées et c’était bien assez pour le combler. Une véritable guimauve, mais qu’est-ce que ça fait du bien. pensa-t-il en se confrontant à ses propres pensées naïves et dignes d’un véritable bisounours. Son cerveau était comme apaisé en sa présence, se mettant dans une sorte de veille douce et agréable. Un sentiment de calme qu’il n’avait pas ressenti depuis bien longtemps.
Il ne put s’empêcher d’échapper un rire alors qu’elle parlait d’Indiana Jones et leur escapade imminente. « Il manque juste le chapeau et on pourra chercher l’arche perdue ! » commenta-t-il en riant à son tour. La demoiselle se vantait désormais d’être une warrior et contractait les muscles adorables que comportait son bras mince. Ah, elle est tellement chou ! « Une véritable montagne de muscles en effet ! On voit que tu pousses à la salle tous les jours. » répondit-il en lui lançant un regard amusé qui en disait long. Mieux valait ne pas lui montrer sa propre musculature où elle finirait par le frapper de jalousie.
Mercy avait vu juste en amenant des boissons sucrées afin de leur assurer une source réelle d’énergie. Vu ce qui les attendait, faire une hypoglycémie aurait été un réel problème et aurait concrètement tout gâché. « Une glace au poulet ? Oh faudrait trop tester en fait ! Genre goût ‘poulet frit’ ! » Ça y est, il avait l’eau à la bouche et ne tarderait pas à crever de faim. Un véritable ventre sur pattes ! « Je sais que je mange souvent des trucs tout prêts mais j’aime vraiment cuisiner, ça me détend parce que j’arrête de penser quand je prépare les ingrédients. C’est un peu comme faire du tri dans ma tête, sauf qu’en plus après ça remplit l’estomac. » Amadeus rit doucement avant de se retrouver transformer en monture pour adolescente. Entravé, ou plutôt tendrement enlacé, par sa petite-amie il posa ses mains sous les jambes de Mercy pour l’empêcher de tomber et s’assurer qu’elle était bien installée sur son dos tel un petit koala à qui on offrirait le monde… et de l’eucalyptus. Cette dernière déposait désormais de doux baisers sur sa nuque, le forçant à rester concentré pour ne pas défaillir. Cette fille me tuera avec sa douceur. songea-t-il en souriant malgré lui. Ses doigts caressait doucement les cuisses de la jeune femme qu'il aurait bien embrassé à nouveau si elle n'avait pas été derrière lui.
« Oh, le Chewbacca dans ton ventre réclame sa pitance apparemment. » lança-t-il en explosant de rire quand le ventre de Mercy gargouilla. « C’est pas faute de te répéter que tu dois manger régulièrement et que tu dois pas sauter les repas hein. » ajouta-t-il en faisant mine d’être déçu. La laissant descendre de son perchoir, il la regarda sautiller telle une petite elfe sylvestre prête à danser sous la lune. Amadeus ne savait pas si elle s’en rendait réellement compte, mais le fait qu’elle s’intéresse à ses hobbies le soulageait. Elle aurait très bien se moquer de lui, à l’idée qu’il sache cuisiner alors qu’il passait son temps à ingurgiter des nouilles instantanées et des burgers. Elle aurait tout aussi bien pu penser qu’il ne savait pas cuisiner et aurait pu refuser de goûter ce qu’il avait passé du temps à préparer avant de venir. Au lieu de ça, Mercy restait une personne ouverte d’esprit, curieuse et rassurante. Un véritable poids qui s’enlevait de ses épaules et faisait battre la chamade à son petit cœur d’étudiant. La rejoignant autour des sacs de vivres, il chercha de quoi faire une table et trouva rapidement une lourde boîte de chantiers qu’il amena en la traînant dû au poids conséquent de l’objet verrouillé d’un gros cadenas couvert de rouille. Une fois la table de fortune installée, il déposa les diverses boites qu’il sortait une à une du sac. Du poulet frit, des wraps, des sandwichs, des burgers encore tièdes grâce à un emballage conçu par ses soins, et les fameux kimbaps. Ajoutant des couverts et des serviettes en papier sur la table, il attrapa des baguettes plates faites de métal et les plaça habilement entre ses doigts, se préparant à saisir les aliments. « Quand j’étais petit, ma mère avait l’habitude de me faire des kimbaps dans une boite pour que je les mange au goûter à l’école. Elle se levait toujours en avance pour être sûre qu’ils soient faits le matin même. » Il attrapa une tranche de ce qui était souvent considéré comme un gros maki à la garniture variée et continua, « En gros, dedans y’a des légumes, carottes, radis blanc, concombre, du kimchi aussi, le tout avec du riz et de l’algue séchée pour tenir le tout. » Il invita la demoiselle à ouvrir grand la bouche pour la nourrir telle une enfant, la main posée à quelques centimètres sous le menton de sa petite amie pour éviter d’en mettre partout.
La laissant mâcher tranquillement, il enfourna à son tour une rondelle de kimbap et ferma les yeux pour mieux apprécier ce mets simple qu’il aimait tant et qui lui rappelait son enfance, sa mère, sa famille.
We can smile, if we’re togetherJe ne pu m’empêcher de rire quand mon petit-ami me parla de la glace au poulet frit. Je pouvais sentir toute l’envie dans l'intonation de sa voix. Décidément c’était un véritable ventre avec des jambes mon Deus. J’avouais que ça m’avait toujours fait rire. Maintenant je trouvais cela juste exceptionnellement mignon. Sans compter qu’il ajouta à cela sa confession sur le fait qu’il ‘avait cuisiné lui-même. Il avait fait la cuisine…. pour moi ? Je trouvais d’une vraiment adorable… vu que personne n’avait eu de tel attention pour moi. Et de deux, ça me permettait d’en apprendre un peu plus sur mon brun. Je ne manquais pas de lui faire remarquer qu’il était plein de surprises. Je me demandais ce que j’allais continuer à découvrir sur ce personnage qui commençait à peine à faire partie de mon monde, mais je savais qu’il allait rapidement devenir mon univers. En tout cas, je savais que j’avais très envie de goûter à son plat coréen. Parce que j’avais envie de découvrir la cuisine de Deus et ce plat au nom étrange. Quand j’y pense j’allais peut-être devoir feuilleter quelques trucs sur la Corée, juste pour connaître un peu les traditions qui faisaient la moitié des origines de ma moitié. En tout cas je me savais intriguée et curieuse. j’avais envie de tout savoir de lui et je savais à cet instant que j’étais un peu trop surexcitée de toute cette histoire. Il fallait dire que tout ça, c'était nouveau pour moi. Je n’avais jamais ressenti de tels sentiments, de tout ma vie. Forcément, j’étais excitée comme une puce par tant de nouveauté. Tellement surexcitée que j’étais grimpée sur le dos de l’étudiant comme s'il avait été un cheval. Je m’exclamais le poing levé tout en me tenant à ses hanches, bien que les mains d’Amadeus s’étaient posé sur mes jambes pour me donner… un coup de main justement. Ce qui signifiait que sa peau était directement au contact de la mienne. Ok. Zen Mercy. ZEN. Je ne me privais pas de poser quelques baisers légers sur la nuque de mon petit-ami, par tendresse et…. peut-être pour le titiller un peu. Juste un peu. Mais surtout parce que j’aimais l’embrasser… Plus que de raison. Je sentis ses doigts sur mes cuisses bouger lentement, doucement. Je reçu comme un décharge électrique dans la colonne vertébrale. Jusqu’à ce moment d’un grand charme où mon ventre fit le bruit le moins féminin du monde. En temps normal, j’en aurais eu rien à faire, mais c’était mon tout premier vrai rencard. J’avais envie… de bien paraître… sinon je n’aurais pas choisi ma tenue et je ne me serai pas maquillée. Je rougis en avouant que j’avais sauté le repas du matin. Maiiiis je voulais me réserver pour tout ce que tu allais amener, dis-je avec un grand sourire. Je me contentais de sautiller joyeusement vers le sac de réserve alimentaire. J’allais enfin goûter aux fameux kimbaps qui m’intriguaient tant.
Je sursautai quand j’entendis un grincement. Je me tournai pour voir Amadeus tirer sur une grosse caisse de chantier. Je restais sans voix. Je n’eus même pas la force de faire un commentaire. La chose qui me vint à l’esprit c’était qu’il avait sacrément de la force alors que Deus m’avait semblé tout fin. Enfin quand j’y pensais, c’était vrai qui avait des épaules bien taillées. Je me demandais ce qui pouvait se cacher en dessous. Cette idée me fit monter le rouge aux joues. Ok, c’était stupide là vraiment. Je me donnais une bonne clasque mentalement pour faire fuire ses pensées de corps dénudés, parce que ce n’était pas le moment, vraiment. De toute façon avec mon ventre qui gargouillait, c’était impossible de rester concentrée une minute. Je devait avouer qu’en plus, il faisait très faim dans ma panse. J’observais mon petit-ami sortir tout ce qu’il avait prévu et… oui il y avait des quoi tenir un sièges ! Je ne pus m’empêcher de sourire quand il sortit des couverts et des serviettes. Il avait même pensé à ça. c’était vraiment la touche qui juste trop chou. Pendant qu’il installait tout cela, mon regard se perdit sur son visage. La seule pensée que j’arrivais vraiment à formuler, c’était “WOW”. C’était vraiment moi qui sortait avec lui ? Je m’approchai, attirée comme un aimant par Amadeus. Il commençait à me parler un peu de sa mère. Je restais attentive, buvant ses paroles. Je souris, il devait avoir une mère vraiment formidable. J’étais heureuse qu’il ait eu une mère normale, qui lui faisait à manger. Je suis souris tendrement, alors alors qu’il m’expliquait le contenue du met qu’il avait préparé. Eh beh ça avait l’air tout un programme. Ca ressemblait à rien que je ne connaissais en tout cas. Il me tendit la bouchée de ses baguettes. Bon ben c’était la première aventure de la journée je supposais, l’aventure culinaire. J’ouvris grand la bouche pour tout attraper d’un coup le fameux kimbap. Je machais doucement les yeux fermés pour mieux analyser les saveurs. Oula ça piquait sarace ! mais c’était bon. Hummm. J’avalais. Ouah, par chance, j’étais une adepte de tabasco, mais j’avouais que j’aimais bien les choses épicées. Je me penchais pour sortir deux bouteilles de soda et boire un coup d’un cola à la cerise. C’est trop bon. Je vais te demander de me faire la cuisine plus souvent mon chéri. What? Eh… MERDE. Bon okay, ça m’avait échappé. Je me contentais de lui faire une clin d’oeil et de faire comme si tout était normal. Tout était normal, et il ne s’était rien passé. Bon par contre je vais utiliser la fourchette, parce que tu vas te moquer de moi si tu me vois utiliser des baguettes. Et il est probable que je t’éborgne par accident. Je ris légèrement alors que je piquais une nouvelle fois dans un des kimbap. Humph, j’adore vraiment ça, je pourrai en manger genre, tous les jours. Je souris avant d’en piquer un autre. En tout cas merci à ta maman pour la recette. Je finis par me reporter sur des ailes de poulet qui avaient l’air bien dégoulinantes de gras. Si j’avais su, je t’aurais emmené tes cookies préférés ! Je souris taquine. La dernière fois qu’il avait mangé mes fameux cookies c’était cette fois-ci au parc. Je finis par m’approcher de lui pour poser ma tête contre son épaule. Merci pour ce repas, c’est vraiment génial et tu t’es donné du mal en plus. Je t….
We can smile, if we’re together Ft. Mercy & Amadeus
Mercy se laissa nourrir gentiment comme un enfant à qui on donnerait la béquée et ferma les yeux. Visiblement concentrée sur ce gout qu’elle découvrait, elle n’arriva pas à cacher complètement ce petit froncement de nez en découvrant le côté fort du kimchi qui devait probablement lui monter au nez. De son côté, Amadeus la regardait avec tendresse et une légère anticipation mêlée de stress puisqu’il ne savait pas encore si sa petite-amie aimait ce qu’il avait préparé lui-même. Découvrir une gastronomie, complètement différente de ce que l’on pouvait avoir dans sa propre culture, avait toujours quelque chose de surprenant. Les papilles et le cerveau tentaient de classer ce nouveau goût en essayant de le comparer à ce que la personne avait pu goûter dans sa vie. Mais certaines cultures culinaires ne pouvaient tout simplement pas se comparer. Aussi, il fallait un petit temps d’adaptation avant de pouvoir donner son verdict. Amadeus avait lui-même du s’y mettre à trois fois avant de pouvoir se prononcer sur le fromage français. Un goût bien trop étrange pour le comparer à la nourriture américaine qu’il avait toujours connue mais qui, au final, lui avait vraiment plu.
Il la laissa déglutir et posa son pouce au coin de la bouche de Mercy pour essuyer le peu de kimchi s’étant logé à ses commissures. Le regard plein de douceur, il porta instinctivement son pouce à sa bouche pour ôter la matière rougeâtre et lui lança un large sourire lorsqu’elle lui donnait son verdict. A l’énonciation du « mon chéri », il sentit ses oreilles chauffer et virer au rouge tandis que son cœur manquait un battement. T’es son chéri, rien qu’à elle. Elle l’a dit. Adjugé, vendu. Ah putain ouais. se dit-il en feignant ne pas avoir remarqué ou tout simplement de ne pas être surpris par ce soudain petit surnom. Fais genre ça te fait rien et que tu t’attendais à ce qu’elle t’appelle par un p’tit nom. Montre pas que t’aimes ça. se conseilla-t-il intérieurement.
Le jeune cuisinier du Dimanche rit gentiment en lui passant une fourchette, « Je t’apprendrais tu verras. Bientôt tu pourras attraper un petit pois avec des baguettes. Il parait que je suis un bon prof t’sais. » Tandis qu’elle enfournait une nouvelle part de kimbap, il posa sa tête sur son poing, le regard focalisé sur le visage sans défaut de sa belle. Même en mangeant, cette dernière arrivait à rester magnifique. Etait-ce les hormones qui lui faisaient tout voir comme des choses parfaites chez elle ou était-elle réellement l’épitome même de la beauté ? Sorti de sa rêverie par la référence à sa mère, il ne répondit pas, préférant éviter le sujet sans que cela ne se remarque et laissa Mercy continuer dans sa lancée.
Son estomac avait fini de gronder tel une corne de brume annonçant l’arrivée du Titanic et elle ne semblait pas prête de s’arrêter en si bon chemin, reportant son attention vers les ailes de poulet recouvertes de sauce diverses. Faisant mine d’être complètement choqué et vexé, la main sur la poitrine, Amadeus lui lança, « Moi qui pensais qu’on avait quelque chose entre nous. Et toi tu ne m’apportes pas de cookies, ça me blesse. Vraiment. » Prenant une expression bien connue des cinéphiles il ajouta en imitant de son mieux l’accent sicilien, « Tu rentres chez moi et tu m’offres même pas des cookies. T’as pas le sens de la famille. »
La petite mangeuse posa sa tête sur l’épaule d’Amadeus qui avait lui aussi mangé quelques morceaux de plus de kimbap et avait attaqué les ailes de poulet parfumées aux herbes. Inutile de se remplir le ventre jusqu’à ne plus pouvoir marcher… il fallait qu’ils gardent en tête qu’une excursion les attendait juste après et qu’il fallait donc avoir l’estomac léger. Léger mais pas vide. Un juste milieu facile à atteindre avec un peu de logique.
« Merci pour ce repas, c’est vraiment génial et tu t’es donné du mal en plus. Je t…. » Amadeus ne la laissa pas finir sa phrase et, profitant de leur proximité, déposa un baiser brûlant sur ses lèvres. Sa main gauche se posa presque automatiquement au creux des reins de sa petite amie pour la rapprocher de lui. Impossible de se contenir plus longtemps, il l’embrassait désormais avec ferveur, mordillant sa lèvre inférieure pour l’inviter à ouvrir un peu plus sa bouche et y insérer une langue coquine. « My love. » dit-il entre deux inspirations, « My babe. » Son autre main se posta derrière la nuque de Mercy, se glissant sous ses longs cheveux à la douceur presque irréelle. Finalement, cela valait visiblement le coup de prendre des cours particuliers si cela finissait toujours par tourner ainsi non ? Le concept même d’élève et professeur s’était évaporé pour laisser place à une explosion d’hormones retenues jusqu’ici. L’un comme l’autre n’avait visiblement pas l’intention de se cacher plus longtemps et Ama, qui lâchait prise pour la première fois, ne semblait pas près de cesser cette cession léchage d’amygdales. Chaque baiser se faisant plus intense, il posta ses deux mains sous Mercy et la souleva aisément pour l’installer sur lui et reprendre de plus belle. La visite de cet endroit pouvait bien attendre quelques minutes non ? De toute manière, la foudre aurait pu tomber à quelques centimètres et Amadeus n’aurait probablement pas remarqué grand-chose, totalement envoûté par les courbes de sa belle installée sur lui.
We can smile, if we’re togetherJe n’avais jamais vraiment eu de vision du rendez-vous parfait. Il fallait dire que pendant longtemps que de manière générale, ce n’était une chose pour moi. Parce que qui disait rencard disait aussi tout l’attachement amoureux qui allait avec. Et avec ma mère, cela avait toujours été une option peu envisageable. Non parce que si j’avais amené un gars ou une nana dans mon ancienne maison, il aurait été fort probable qu’elle tente de virer la personne à grand coup de mieux sans une parole ou pire, qu’elle essaye de le poignarder. Et c’était sans compter toute la responsabilité de la maison que j’avais régulièrement porté sur mes petites épaules d’adolescente. Non parce qu’entre ma vie scolaire et tout ce que ma mère n’avait jamais fait… ouais autant dire que j’avais eu très peu de temps pour moi… pour ne dire jamais. Forcément, je ne devais plus m’occuper de tout cela, j’étais… libérée. J’envisageais les choses d’un point de vu tout nouveau. Craintive, je ne connaissais rien à ces sentiments. Mais j’avais envie de découvrir. Surtout avec Amadeus. Je savais que pouvais lui faire confiance. C’était une bonne personne. Je m’en rendais bien compte. Je voyais tout le mal qu’il s’était donné pour faire de ce rendez-vous un moment extrêmement mignon. J'avouais que j’étais touché par tant d’attentions, même par les plus petites qui avaient une importance à ne pas négliger. Je finis par poser ma tête sur son épaule pour garder un contact charnel avec lui. J’en avais besoin, pire qu’une drogue. Je commençais à le remercier pour ce qu’il avait fait pour… nous. Puis je commençais à dire les fameux mots. Ceux que je n’avais jamais dit à quelqu’un d’autre que ma génitrice. Mais je n’eus pas le temps de dire ouf et de terminer ma phrase que mon petit ami plaqua ses lèvres sur les miennes. Je fermais les yeux le laissant m’attire contre lui. Il fallait dire que j’étais pas du tout opposée à cette idée. J’avouais que ces lèvres m’avaient manqué pendant ce laps de temps. Ces lèvres étaient plus chaudes, le baiser plus assuré. Il était clair que le petit baiser du début, c’était de la pisse de chat face à ça. Je ne manquais pas de sourire quand je sentis ses dents glisser sur ma lèvre inférieure. Je ne savais pas qu’Amadeus pouvait être aussi… intense. Je ne sentais plus que mon sang pulser dans mes tempes et dans ma nuque. Les biaser devint plus entreprenant. J'étais électrisée, de la tête aux pieds. Comme si on m’envoyait des infimes déchargée de partout dans le corps. Entre deux respirations, il me parlait. J’avais agrippé mes main au niveau de ses omoplates, agrippant le tissu de son hoodie. C’était vraiment… émoustillant. Je commençais à avoir le souffle très court, comme si j’étais en train de courir.
J’émis un petit cri de surprise quand mon américano-coréen me souleva comme si j’avais été une plume. WOW. Genre vraiment WOW. Par réflexe j’avais noué mes jambes autour de ses hanches. Les baisers reprirent de plus belle. Finalement notre petite balade pouvait attendre non ? Puis en plus, j’avais vu des nuages commencer à couvrir le ciel. Non ? Moi j’en étais sûre. Je glissais une de mes mains dans les cheveux de mon petit ami, alors que l’autre avait pris place dans son dos. A… attends, arrivai-je à prononcer non sans difficultés. Non parce qu’avec le souffle court, c’était dur de causer. Je restais tout de même le front posé contre celui de Deus avec un grand sourire fixé aux lèvres. Les hormones, l’euphorie tout ça tout ça. E... es... essouflée. mes iris étaient plantées dans celles de mon petit ami alors que mes mains se glissaient au niveau de son torse, puis sous sa veste. Je finis par la faire glisser le long des bras du brun. Le vêtement finit sa course au sol dans un pouf qui résonna dans tout l'entrepôt. Mes doigts passèrent sur la peau douce des biceps d’Amdeus. EH BEH. Y’avait du muscle. Vraiment. Je me mordis la lèvre inférieure. Je me penchais jusqu’à ce ma bouche soit au niveau de l’oreille du jeune étudiant. Tu va me rendre folle je crois, soufflais-je tout bas. Je souris alors ma bouche alla s’égarer dans la nuque de mon petit ami. Les choses allaient vite, tellement. je ne savais plus du tout ce que j’étais en train de faire. Je perdais l’esprit à cause d’Amadeus. Je sombrais dans la folie la plus profonde. Mais sa peau que j’embrassais était si bonne. Je finis par mordiller tendrement la peau de sa nuque. Tu crois pas qu’on… va trop vite? Je n’en savais trop rien. Je voulais poser des arguments logiques. Il y en avait, je le savais bien. Mais à cet instant je n’arrivais juste plus à penser. J’étais prise dans un tourbillon d’hormones et de sensations.
We can smile, if we’re together Ft. Mercy & Amadeus
Mercy aurait pu le repousser, lui demander de se calmer. Au lieu de cela, elle s’agrippait à lui comme si sa vie en dépendait, sa respiration devenant de plus en saccadée. Amadeus ne réfléchissait plus, perdu dans cette sensation de chaleur et de leurs corps si proches… tellement proches. L’embrassant avec toujours plus de ferveur il sourit en entendant le petit cri qu’elle émit alors qu’il la soulevait, ses mains agrippant parfaitement ses cuisses à la peau nue. Aussitôt installée, la demoiselle avait resserré son étreinte autour de lui, comme une cage de plaisir dont il ne pouvait s’échapper. Pourquoi aurait-il voulu en sortir de toute façon ? Qu’il était bon d’être enfermé ! Continuant de s’embrasser intensément, il entendit tout juste les paroles haletantes de Mercy qui manquait d’air. Front contre front, le coréen souriait malgré lui, sa poitrine se soulevant alors qu’il tentait lui aussi de récupérer une respiration normale, ses mains toujours posées sous Mercy, caressant ses cuisses avec tendresse. Silencieux – chose assez rare pour le souligner – il déposa un baiser sur le front brûlant de la lycéenne, son cerveau toujours perdu au loin dans un flot de pensées floues.
Cette dernière le regardait désormais intensément, son regard semblant traverser son âme pour en découvrir les moindres parcelles, couleurs et formes. Comme hypnotisé, il la laissa descendre ses mains jusque sous sa veste et l’aida même à l’enlever. Le vêtement finit rapidement au sol, rejoignant poussière et débris mais l’étudiant ne s’en préoccupait guère, toujours les yeux rivés sur Mercy qui découvrait sa musculature avec surprise. Un frisson descendit le long de son bas ventre le forçant à rester concentré pour garder le contrôle. La bouche de la demoiselle embrassait désormais son cou laissé visible maintenant qu’il ne portait qu’un simple t-shirt. Elle le mordillait, tel un chaton jouant avec un jouet, le chatouillant autant qu’elle l’excitait. « Tu crois pas qu’on… va trop vite? » demanda-t-elle enfin, poussant Amadeus à se ressaisir.
Déplaçant ses mains jusqu’au visage de sa petite amie, il l’invita à lui faire face à nouveau et lui sourit avec une tendresse intense tout en lui répondant calmement, « On ne fait que s’embrasser, t’inquiète pas. Je voudrais pas qu’on saute des étapes non plus. » Il déposa un doux baiser sur son front, et ajouta, « Puis tu sais – », sa bouche se déplaça sur la joue bouillante de sa chérie, « – je trouve qu’on est bien là. » , puis sur son menton, « Juste tous les deux. » , son nez adorable, « On n’a pas besoin de chercher à avoir plus pour l’instant. Tu crois pas ? » conclut-il en reposant à nouveau ses lèvres sur celles de Mercy qui avait probablement récupéré son souffle. Son baiser se fit beaucoup plus doux, mais pas moins intense pour autant, comme s’il cherchait à ne faire qu’un avec elle et à lui montrer qu’il était son rempart. Ses mains soutenaient désormais le dos de Mercy, plongeant peu à peu dans sa longue chevelure et ses baisers se déplaçaient doucement dans le cou de la concernée qui semblait frissonner à chaque action. Restant tendre et doux, il ne chercha pas à lui enlever ses vêtements, se contentant tout simplement du moment présent et de cette odeur de coco qui le rendait toujours aussi fou. « Puis tu sais, on a encore une escapade à lancer il parait. » rappela-t-il en l’embrassant dans le cou, déposant une langue malicieuse sur sa peau en souriant, « Mais après si tu veux plus y aller, je comprendrais. J’ai tout mon temps. »
L’enlaçant désormais il enfouit son visage dans les cheveux de Mercy et la câlina en la berçant doucement, « Je dois t’avouer un truc par contre… » Amadeus déposa un énième baiser dans son cou, ressemblant plus à gros poutou qu’autre chose pour la taquiner, « Je suis juste trop heureux là. » Le professeur particulier souleva avec aisance la demoiselle toujours enlacée autour de lui et se leva tranquillement pour se diriger vers les bidons où ils s’étaient précédemment assis. La déposant doucement sur l’un d’eux, il plaça sa main sur le sommet du crâne de Mercy et fit mine de lui ébouriffer les cheveux en riant gaiment. Le jeune homme s’étira lentement, ses abdominaux apparaissant un court instant sous son t-shirt qui suivait le mouvement de ses bras et de son torse étirés vers le haut. Une journée parfaite en tout point. pensa-t-il avant de proposer sur un ton plein d’énergie et d’un grain de folie, « Prête à partir à l’aventure Captain Mercy ?! Parée à lever l’ancre et à découvrir un monde mystérieux plein de secrets et d’embûches ?! »
L’Amadeus que beaucoup connaissaient était officiellement de retour, le visage souriant et le corps démontrant une énergie débordante animée par une âme d’enfant. Il en venait presque à sautiller sur place, excité à l’idée de pouvoir découvrir ce lieu avec sa petite-amie et de se créer ainsi tout un tas de souvenirs dont ils parleraient probablement pendant encore un long moment.
We can smile, if we’re togetherC’était à proximativement à ce moment que j’avais perdu le contrôle, totalement. Il fallait dire que sentir les mains d’Amadeus sur mes cuisses n’aidaient pas vraiment à ce que je reste zen. Ses doigts qui glissaient le long de mon épiderme, sans pour autant être outrageux, juste le contact de sa peau sur la mienne suffisait à m’électriser. C’était peut-être pour ça que j’avais glissé mes mains sous sa veste pour la faire glisser le long de son corps. Ce qui eu pour effet de me stimuler encore plus. Il fallait dire que je n’avais jamais vu mon prof particulier les bras nus. Il fallait dire qu’il portait toujours ses habituels hoodies larges, et ça ne permettait pas de voir grand chose. Puis il fallait dire aussi que je n’avais jamais cherché à le déshabiller par le passé. Donc forcément. Et bon sang, je pouvais sentir les muscles de ses bras. Il cachait bien son jeu l’air de rien. Sous ses airs de petit génie long et fin, il cachait un corps bien développé. J’avouais que j’avais envie d’en découvrir plus, voir ce qu’il pouvait se cacher sous ce tee-shirt, par exemple. Cette idée était pour le moins plaisante, je devais l’avouer. Doucement j’allais m’attaquer la peau tendre de la nuque de mon petit ami. Je sentais bien que si ça continuait, les choses iraient trop loin. Et qu’il n’y aurait plus de marche arrière. En temps normal, je me serai posé un tas de questions. Étais-je prête pour ça ? Est-ce que j’avais envie de le faire ? Mais à l’instant t, mes hormones m’empêchaient de vraiment penser. Pourtant la question traversa mes lèvres. Deus me prit le visage entre ses mains. Je respirais toujours un peu difficilement. Il souriait et j’avais envie de sourire moi aussi. Que s’embrasser. Que s’mebrasser, pris-je le temps de répéter plusieurs fois dans ma tête. Il fallait dire qu’il était tellement intense à cet instant. Je ris légèrement quand il m’embrassa de partout sur le visage en disant que nous n’avions pas besoin de plus pour le moment. Je me mordis la lèvre inférieure. Je n’ai besoin que de toi. Se lèvres vinrent sur les miennes. Bon sang, comment il faisait pour être aussi intense, doux et mignon à la fois ? Il me rendait folle avec ses lèvres. J’avoue que je me sentais vraiment bien à cet instant. Sur un petit nuage. Je savais que je pouvais complètement vivre maintenant. Je pouvais envisager ma vie plus normalement, sans avoir à tout mettre entre parenthèses pour m’occuper de ma mère. Je pouvais envisager cette relation sereinement. Je crois qu’on s'est un peu égarés, confessai-je avec un rire léger. A peine ! Je sentis ses lèvres dans mon cou, provoquant un frissonnant quand sa langue entrer en contact avec mon épiderme.
Si je veux toujours y aller. Au moins j’éviterai de penser au fait de déshabiller mon petit ami et plus si affinité. Je laissais une main calée dans les cheveux de Deus quand il me serra contre lui. Je posai ma tête contre la sienne. Je levai les sourcils. Un aveux ? Je suis trop heureuse aussi Amadeus. Je posais mes lèvres dans ses cheveux pour l’embrasser. Ça faisait du bien de se sentir aimer et d’aimer en retour. Ça donnait des ailes. Ah nouveau mon petit copain me souleva, sauf que cette fois-ci j’étais beaucoup moins surprise. Il me déposa sur un bidon du début je libérai la taille du brun, non sans regrets. Il fit mine de me décoiffer, je répondis en lui tirant la langue avant de rire à mon tour. Quand il s’étira, je vis ses abdo qui montrèrent le bout de leur pendant une demie-seconde. Juste assez pour que j’y vois et que mon cerveau soit mis complètement en alerte. Je l’observais s’étirer, entre bloquée. C’était vrai ce que j’avais vu ? Ou mon esprit avait halluciné ? Je me levais du bidon. J’allais récupérer la veste de mon petit ami je tapotais dessus pour enlever la poussière qui s’était accumulée dessus. Avant de l’enfiler fièrement. Eh beh, elle me semblait large sur Amadeus, mais sur mon c’était pire encore. Pourtant, j’étais à peine moins grande que le coréen. Pourtant les manche étaient trop longue et la veste arrivait sous mes fesses. Je suis presque prête ! M’exclamai-je en secouant les manches pour montrer quel point je nageais. Je fis un ourlet rapidement histoire de ne pas être handicapée. Je finis par me rapprocher d’Amadeus. Et sans crier gare je soulevais sous tee-shirt pour voir son ventre. Putain ! J’ouvris grand la bouche en voyant ces… muscles qui pouvaient avoir des muscles aussi. J’avais pas rêvé ! Tu m’avais pas dit que... Je restais la bouche ouverte sans savoir trop quoi dire. Tu m’avais pas dis que t’étais un apollon sous tes fringues. Pas que j’aime pas. J’aime beaucoup. Et… tu sais que je ne m’intéresse pas qu’à ça et… et... Je commençais à bégayer je ne voulais pas qu’il crois que j’étais contre les mucles ou que je ne cherchais que la beauté physique. T’es vraiment plein de surprises Amdeus. Jetaime. Je rougis d’un coup avant de fourrer mon visage dans mes mains. Je me sentais ridicule.
Je finis par me coller mes deux mains sur mes joues pour me redonner du courage. Je regardais mon brun avant de sourire. Si tu es sage, je te dévoilerai quelques mystères sur moi, mais seulement si t’es sage. Je souris avec tendresse avant de rajouter. Faut pas que nous nous égarions à nouveau, je te laisse me guider, c’est toi le maître des lieux.
We can smile, if we’re together Ft. Mercy & Amadeus
Maintenant que la situation était on ne peut plus claire vis à vis de leur relation et que les excès d’affection s’étaient fait savoir, il était désormais possible pour les deux jeunes gens de se détendre et de profiter de ce moment tout en conservant cette relation amicale qui les animait depuis le début. Certes, on ne roulait pas de galoches à ses amis – quoi que, certaines auraient eu à redire sur ce point-là – mais être officiellement en couple ne les empêchait pas de rester deux boules de bonne humeur et espiègles à souhait. Les joies des premiers amours, des premiers rendez-vous. La découverte de l’autre, mais aussi de soi lorsque l’on devait finalement reconnaître et comprendre les multiples émotions et sensations passant à travers nous, parfois de façon violente.
Amadeus s’était étiré pour se remettre les idées en place, tentant de rassembler ses esprits après cet échange d’affection aussi bref que puissant. Ne remarquant pas le petit bug que sa petite amie eut en découvrant brièvement ses abdominaux bien dessinés, il s’était contenté de continuer à parler et la regarda s’éloigner alors qu’elle récupérait sa veste. Mercy épousseta celle-ci avant de l’enfiler comme si de rien n’était. Dans cette tenue, la jeune femme ressemblait à une enfant prétendant être une adulte. Elle qui était déjà adorable venait donc de multiplier son charme par dix, déclenchant un large sourire sur le visage de l’américano-coréen qui ne pouvait décidément pas résister à son côté mignon. « Ah trop chou ! » s’était-il acclamé en riant gentiment alors qu’elle ajustait la veste pour pouvoir réellement se mouvoir aisément avec. Mercy était clairement le genre de fille qui pouvait enfiler le plus laid des vêtements et le rendre à la mode. Son corps était tout simplement parfait et Amadeus ne pouvait pas s’empêcher de reporter de temps à autres son regard vers les jambes nues de sa copine. Trop sexy surtout. songea-t-il sans vouloir l’énoncer pour ne pas paraître trop direct.
Mercy quant à elle ne semblait pas prête à prendre des pincettes en ce qui concernait le corps de son compagnon et venait de soulever son t-shirt, la bouche grande ouverte de surprise. Se mettant même à bégayer face à ces abdominaux qu’elle semblait apprécier plus que de raison, elle alla même jusqu’à lui dire qu’elle l’aimait. Le visage de la lycéenne venait de tourner au rouge, ne manqua pas de faire rire de plus belle le jeune homme qui tentait de redescendre son t-shirt comme pour cacher son ventre. Amadeus n’était cependant pas pudique. Tant de compliments sur son physique le décontenançaient cependant quelque peu. Certes, il ne lui avait pas dit qu’il était « un apollon sous ses fringues », comme elle l’avait expliqué plus tôt. « J’ai pas vraiment eu l’occasion de le dire ou de les montrer aussi. » renchérit-il en riant, « C’est pas vraiment le genre de trucs que tu montres pendant un cours particulier… ou alors c’est vraiment un cours trèèès particulier. » rajouta-t-il en riant de ses propres idées salaces qui lui venaient soudain en tête.
Mercy tentait de changer de sujet en revenant sur leur escapade en ce lieu mais Amadeus, toujours en train de rire malicieusement, venait de se poster devant elle et sans crier gare – à l’instar de Mercy quelques minutes plus tôt – souleva soudain son t-shirt devant elle pour dévoiler ses abdominaux bien dessinés grâce aux sports qu’il pratiquait régulièrement. Le torse ainsi dévoilé, il était impossible que la jeune femme ne voit pas ses muscles qu’il s’était amusé à contracter pour les rendre encore plus visibles. « … et si je suis pas sage ? » s’était-il amusé à dire avant de rebaisser son t-shirt et de s’éloigner en trottinant, les bras tendus en arrière tel Naruto, fier de sa bêtise, « Allez, dépêche-toi babe, l’aventure nous attend ! »
Le terme babe était sorti tout seul au point que le jeune homme ne remarque pas son utilisation. Trop occupé à taquiner Mercy, il continua donc de trottiner, ralentissant un peu pour qu’elle revienne à sa hauteur. Une fois celle-ci à ses côtés, Amadeus se posta derrière elle et l’entoura de ses bras, déposant un bisou sur sa joue. « J’ai failli attendre. » plaisanta-t-il avant de lui prendre la main pour la diriger vers un des fameux bâtiments désaffectés qu’il n’avait pas encore eu la possibilité de visiter en entier. Passant par ce qui devait être autrefois une porte en métal désormais dévoré par la rouille et laissant un espace béant, le surdoué entra le premier, profitant du soleil encore haut dans le soleil pour pouvoir y voir clairement dans l’entrepôt. Une odeur de poussière leur monta rapidement au nez. Visiblement cela faisait bien longtemps que personne n’avait mis les pieds ici. Les dates indiquées sur les divers bidons et autres contenants abandonnés ne faisaient que corroborer cette idée, tout comme le lierre s’étant largement installé sur le mur gauche de l’édifice.
Les larges chaussures du jeune homme soulevèrent cette large couche de poussière, créant un léger écran derrière eux. Ah, l’odeur de l’aventure ! Traversant doucement le large entrepôt en observant autour d’eux, Amadeus cherchait déjà à dénicher un quelconque moyen de descendre dans les sous-sols. « D’après ce que j’ai pu voir avec les autres bâtiments, y’a une sorte de réseau souterrain qui les relie plus ou moins entre eux, surtout pour les fondations et parfois pour entreposer des matériaux loin du soleil et de la chaleur. Mais je pense que ça va plus loin et, vu la taille de ce bâtiment, ça m’étonnerait pas qu’on trouve vite de quoi nous balader. » expliqua-t-il à Mercy en l’invitant à chercher elle aussi un moyen de descendre. Il devait bien y avoir une échelle ou une trappe quelconque dans les parages… encore fallait-il pouvoir la trouver.
We can smile, if we’re togetherAlors sérieusement. Pourquoi diable avait-il fallu que je sois curieuse ? Non parce que tout le monde le savait, la curiosité, c’était un vilain défaut. Mais il fallait croire que ma passion c’était faire tout le contraire de ce qui était logique et agir contre toute notion de bienséance. Non parce qu’on se le dise, lever le tee-shirt de quelqu’un ce n’était pas franchement un comportement particulièrement normal. Mais ma curiosité avait pris le pas, juste pour savoir si j'avais rêvé ou pas. Et le physique d’Amadeus me fit littéralement perdre mes moyens. Intelligent, drôle et sportif ? Ils étaient où les défauts de mon petit copain ? Je me mordis la lèvre inférieure. Décidément, je savais très peu de choses sur lui. Je perdis complètement le fil de mes paroles, devenant rouge comme une tomate par la même occasion. Je restais la bouche quand il dit qu’il n’avait pas vraiment eu l’occasion de le faire. Logique. Il fallait dire qu’on montrait ses abdominaux lors d’un cours particulier…. ou un cours très particulier. Alors je suis presque sûre que si tu m’avais montré ça, dis-je en montrant du doigts le ventre de Deus j’aurais eu des A+ dans toutes les matières ! J’aurais pu rire mais je me sentais encore plus bête alors je tentais par tous les moyens de changer de sujet. Ma moitié était plus occupée à toujours rire. Il vint se poster devant moi pour soulever à nouveau son tee-shirt et pas qu’un peu, m’offrant une vue des plus délicieuses. Je me figeais d’un coup pour me rincer l’œil. Oh. PUTAIN ! Même moi je trouve ça sexy. Et j’suis pas gay. Merci pour le soutien. En tout cas, pas sage, pas sage. Il était complètement démoniaque en faisant cela. Je me contentais de fourrer mon visage dans mes mains qui étaient couvertes par les manches de la veste de mon petit ami. Et ce troll des montagnes était déjà parti en plus. Ouais ben on se calme parce que moi aussi je sais faire ça hein. J’avais répliqué en sortant mon visage de sa cachette. J’attrapais le bas de la veste et de ma tunique pour les soulever sur mon ventre et agiter les hanches pendant quelques secondes. Je baissais le tout aussi rapidement que je l’avais monté pour tirer la langue à mon coréen.
Je trottinais pour rejoindre le brun qui commençait à me donner des surnoms trop mignons. J’avouais que c’était plaisant. A sa hauteur, je souris en sentant ses bras m’entourer, je me sentais protégée, comme dans un cocon. J’aime me faire désirer, surtout par toi. Double sens ? Okay carrément. Je finis par rire légèrement avant de suivre mon guide dans notre exploration. Ma main resta ancrée dans la sienne quand nous sortîmes du premier entrepôt. Je regardais tout de moi, mes yeux passant sur décors qui semblaient parfois sortir de scène post-apocalyptique. Un peu et mon pouvait voir la nature reprendre sur certaines zones qui laissaient apprendre des pointes de végétation. A d’autres endroit on pouvait carrément voir le lierre grouiller sur des murs complet, on aurait une scène de film avec des zombies ou des merdes comme ça. Nous arrivions dans un nouveau bâtiment. Ma main se resserra sur celle d’Amadeus, comme si la lâcher signifiait que j’allais me perdre. L’intérieur était lumineux et chaque particule de poussière était visiblement par les rayons du soleil, créant un jeu visuel sympathique. Je glissais les doigts de ma main libre sur ses rayons invisibles, il y avait un petit air hypnotique à tout ça. Sans m’en rendre compte j’avais lâché la main de mon petit ami pour continuer de regarder autour de nos. Je manquais sursauter quand il se mit à parler, trop absorbée dans mes pensées. Je penchais la tête sur le côté attentive à ce qu’il disait. Un réseau souterrain, ça semblait intéressant, surtout si personne n’était venu depuis un moment. Il devait y avoir des choses à découvrir. J'acquiesçai souriante. On trouvera peut-être un trésor abandonné ! Je levais les bras en l’air enjouée. On ira plus vite en séparant. Je n’étais pas franchement rassurée par le fait de m’éloigner de mon petit ami. Il restait dans le coin si jamais, il n’était pas loin. Pas loin. pas de raison de flipper Mercy. C’était pas le moment de passer pour une chochotte. Je pris une grande inspiration avant de partir de mon côté. Bon. Si j’étais un accès à un souterrain, où est-ce que je me cacherai ? Une trappe dérobée ? Un escalier ? Des trucs qui allaient vers le bas quoi. Mes yeux couraient sur tout le décor. Mes converses ne produisaient pas le moindre bruit à cause de la poussière, on aurait presque dit une grosse couche de neige.
Je m’étais éloignée plus que je ne pensais, en me retournant je ne voyais déjà plus Amadeus. Il fallait dire qu’avec la poussière et la lumière formaient aussi un écran quais opaque. Puis un bruit métallique se fit entendre. Je me stoppais net, je venais de marcher sur un truc en métal. Je baissais les yeux et levais le pied pour regarder sur ce que je venais de marcher. Mais avec la poussière, c’était compliqué. Je m'agenouillais sur le sol et remontais les manches de la veste d’Amadeus - parce que je n'allais pas la dégueulasse quand même ! - et commença à dégager la poussière avec mes petites mains. La trappe commença à apparaître. Un grand sourire se traça sur mes lèvres alors que le seconde d'après j'éternuai à cause du surplus de poussière. AMADEUS ! J’AI UN TRUC ! Avais-je crié pour signaler ma découverte. D’une de mes mains, j’attrapai un arceau qui servir pour ouvrir, mais s’était coincé. Merde ! Je tentais de forcer, mais avec mes petits bras, c’était bien inutile. Ça semblait coincé, ou fermé, ou scellé. Je souris quand je sentis un poids sur mon dos, mon petit ami avait fait très vite dis donc ! Tu devrais… L’utiliser. Je me figeais. Ce n’était pas Amadeus. C’était ça, ce truc. Je sentais son souffle chaud et moite sur mon oreille. Je grimaçai de dégoût. Laisse moi tranquille, va t’en, marmonnai-je tout bas, de peur que mon petit ami me prenne pour une folle. Tu comptes te débarrasser de moi comme ça ? Je serai toujours derrière toi. Je serrai mes poings, crispée, figée par la peur. Tu me veux quoi au juste ? Utilise LE, tu l’as déjà fait, on le sait très bien toi et moi. Je… j’peux pas. TU PEUX ! Concentre toi. Je tremblotais, je sentais ses doigts griffus et décharnés sur la peau de ma nuque. Je flippais tellement. Respire. Je fixais la trappe. La zone était reculée de la pièce, un peu plus sombre, juste assez pour… ça. Je me concentre, dis-je tout bas en m’adressant à la créature sur mon dos. La trappe semblait être rouillé, au niveau des charnières. Les ombres, je tentais de le visualiser comme un poing, comme un bras, comme une matière solide qui fondait sur la trappe. Comme un coup de poing dans un punching ball. Frappant, encore et encore. Le métal commença à plier, une fois, deux fois, trois fois et SCHKLONG. Je criais la trappe venait de céder et tomber en contre bas dans un PAN sonore. Je venais vraiment de faire ça ? Ou bien s’était une coïncidence. J’y ...suis... arrivée Je perdis un peu l’équilibre, ok. Ça m’avait un peu demandé de l’énergie, et j’avouais que je ne m’étais pas attendu à… vraiment y arriver. C'était surréaliste ! Cette bestiole avait raison. Je ne m’étais même pas rendu compte que le poids sur mon dos avait disparu. Je me tournais et… il était là, Amadeus. Je restais sans voix. Il avait vu quoi au juste ? Est-ce qu’il m’avait entendu parlé à cet être que j’étais la seule à voir ? Donc à parler seule ? Est-ce qu’il m’avait vu exploser une trappe rouillée avec des pouvoirs dont j’avais du mal à admettre l'existence moi-même ? MERDE double merde. C’est pas ce que tu... …. ce que tu crois ? Ben si justement en fait. Je tentais de me lever pendant que je parlais, mais je n’eus pas le temps de terminer la phrase, ni de rien du tout que je fus prise d’un autre vertige qui me cloua les fesses à terre.
We can smile, if we’re together Ft. Mercy & Amadeus
« J’aime me faire désirer, surtout par toi. » avait lancé la jeune femme, titillant la curiosité du surdoué qui se demandait si elle faisait volontairement des sous-entendus. Il n’en avait pas fallu plus pour le refaire sourire et qu’il maintienne sa douce étreinte autour d’elle en déposant un baiser sur ses belles joues rosées de pudeur. Amadeus avait beau être un homme, cela ne l’empêchait pas de rester étonnement maître de ses envies et de ses actes. Réfléchissant à cent à l’heure et sur-analysant un peu tout, il avait ainsi tendance à refouler ses instincts. Aussi, double-sens ou pas, Amadeus se contentait de rester tendre avec sa petite-amie, sans chercher à visualiser des idées qui se seraient trouvées bien trop salaces et peu adaptées à leur rendez-vous plein de légèreté. Au lieu d’être passionné et déplacé, le jeune couple se contentait de se tenir la main en rêvant d’aventures et de découverte. Les doigts fins de la lycéenne semblaient si petits dans sa large pomme qu’il craignait de la blesser s’il venait à trop resserrer sa poigne. Ce fut finalement Mercy qui serra sa main autour de la sienne, tandis qu’il continuait de caresser sa peau douce à l’aide de son pouce.
Elle parlait de trésors à découvrir et semblait partante pour trouver un moyen de descendre, proposant d’elle-même de se séparer. Le lieu étant plutôt sûr, il n’était donc pas nécessaire de rester côte à côte en permanence. Amadeus s’éloigna donc de son côté, sans manquer de se retourner pour voir la silhouette de sa copine qui disparaissait peu à peu derrière cet écran de poussière et de lumière. Un véritable ange dont il pouvait presque toucher les ailes et quérir des baisers.
Amadeus se dirigea vers un coin de la pièce où étaient rassemblés divers sacs de matériaux à la composante intéressante. Incapable de se retenir, l’étudiant commença à lire les informations quelques peu effacées sur les contenants, retenant par la même occasion de quoi ceux-ci étaient composés. Des informations inutiles vu le but de leur escapade mais tout savoir était bon à avoir après tout. Des bidons, toujours plus de bidons vides et rouillés de fond en comble. Le sigle situé sur l’une de leur face indiquait clairement le danger des produits autrefois contenus à l’intérieur. Allez savoir pourquoi ils avaient bien pu en avoir besoin. Encore un chantier de construction qui était loin d’être aux normes. Penchant la tête sur le côté alors qu’il réfléchissait, Amadeus sursauta alors qu’il entendait Mercy à l’autre bout qui l’appelait. « J’arrive ! » répondit-il sans pour autant trop hausser la voix. L’avait-elle entendu ? Pas sûr.
Quittant sa contemplation des contenants de produits chimiques, Amadeus fut soudain prit d’un vertige créant un violent voile blanc devant ses yeux. Le temps d’un instant, peut-être même un quart de seconde – il n’aurait su l’expliquer – il lui sembla apercevoir une énorme silhouette à travers le brouillard formé par la poussière. Pris de panique, Amadeus se rua vers cette forme qui semblait le dépasser de plusieurs têtes mais qui avait une stature dès plus inquiétantes. A peine quelques pas effectués et la forme inconnue avait disparu comme si elle n’avait jamais été. « Un jeu de lumières, et je me suis fait avoir comme un débutant. » se morigéna-t-il à voix basse. Se dirigeant plus calmement vers Mercy, l’apparition du colosse s’effaça peu à peu de son esprit, tel un mauvais rêve dont il oubliait l’existence. Son esprit avait comme occulté l’évènement et se concentrait désormais sur la recherche de la lycéenne qui avait apparemment trouvé quelque chose. Au bout de quelques mètres parcourus, Amadeus sembla l’entendre parler à quelqu’un. Elle se concentrait ? Sur quoi ? Ne la voyant toujours pas, il continua en suivant sa voix qui démontrait un certain stress. Peut-être réfléchissait-elle tout simplement à haute voix.
Le hurlement de Mercy suivi du vacarme métallique manquèrent de lui faire sauter un battement de cœur. Se précipitant vers l’origine de ces bruits, il la retrouva près d’un trou désormais béant dont seules quelques charnières rouillées par le temps persistaient. L’américano-coréen allait lui demander si tout allait bien mais elle le devança en énonçant une phrase dont il comprit les mots sans pour autant saisir la raison. Pas ce que je crois ? réfléchit-il en l’observant qui tentait de se lever avant de retomber sur le sol, soulevant dans sa chute un nuage de poussière.
S’agenouillant aussitôt à ses côtés, une main posée sur l’un des genoux de Mercy, l’autre sur sa joue, il remarqua l’air perdu – à moins que cela n’ait été de la terreur – sur son visage généralement enjoué. « Eh, eh, eh, Mercy, c’est moi. Calme-toi. » lui dit-il sur un ton rassurant tout en caressant ses cheveux. « Je t’ai entendu hurler, j’croyais que t’étais en danger. Je voulais pas te faire peur. » continua-t-il en s’installant à côté d’elle, plaçant son bras autour de ses épaules pour l’attirer contre lui. « Je sais que je suis un homme effrayant, plein de charisme, de muscle, de talents, mais faut pas hurler à chaque fois que tu me vois. » la taquina-t-il pour l’aider à reprendre ses esprits.
Observant le trou où se trouvait précédemment la trappe, il ajouta gaiement : « Je vois que t’as trouvé assez vite de quoi passer au niveau suivant de notre aventure. Mercy and Amadeus, Level 2 : Deep down the rabbit hole. » énonça-t-il sur un ton digne d’une voix-off de jeux vidéo. Posant un baiser sur la joue de Mercy, il se releva et l’invita à faire de même en lui tendant sa main, ignorant complètement la scène qui avait pu se passer précédemment.
Amadeus se pencha au-dessus du trou, tentant d’en évaluer la profondeur. Mouais, trop profond pour sauter directement sans se casser une jambe. Puis on sait même pas de quoi est fait le sol, pensa-t-il en se mettant à scanner les alentours avant de tomber sur une échelle métallique apposée contre un mur. L’observant sous toutes les coutures pour juger de sa solidité, il conclut finalement qu’elle ferait parfaitement l’affaire pour descendre dans ces sous-sols. Plaçant celle-ci afin qu’elle soit bien stable, il s’installa le premier et fit un sourire charmeur à sa belle avant de lui dire, « On se retrouve en bas. Je passe le premier au cas où y’aurait un croquemitaine. » Et le voilà qui riait tout en descendant cette échelle. Une bien belle journée que voilà.
We can smile, if we’re togetherJ’avais du mal à croire que j’étais la première à trouver la trape. je n’avais jamais fait ce genre de trucs avant, alors forcément, ça m’étonnait de me découvrir un talent pour la chasse au trésor. Enfin, c’était surtout la chance la débutante. Je m’étais agenouillée dans la poussière pour dégager la trappe et observer si je pouvais l’ouvrir. J’étais excitée de savoir ce qu’il pouvait se cacher là-dessous, de savoir ce qu’on trouverait avec mon petit-ami. Mon palpitant battait plus vite que la norme. Mais au moment d’essayer d’ouvrir la trappe, je sentis une résistance. Et merde. Les choses n’auraient pas pu être plus simple ? Cette saloperie devait forcément être bloquée. Puis s’était à ce moment que la bestiole fit son apparition. Cette chose que me faisait plus flipper qu’autre chose. Cet animal qui apparaissait de plus en plus dans mon champs de vivions ces derniers temps. Je n’étais pas couarde et chochote, mais lui, il me faisait. Entre sa voix nasillarde, des griffes, sa peau partiellement décharnée. Et surtout le fait que je semblais être la seule à le voir et l’entendre. Pourtant il existait, je savais que ce n’était pas mon esprit qui l’avait créé. je savais que je n’étais pas folle. il avait une existence physique, je ne sentais bien par son poids sur mon dos, la sensation de ses griffes crochues sur la peau de ma nuque. Il me poussait à l’utiliser, mon… pouvoir. Ce don que je n’étais arrivé que quelques fois et sans le vouloir en plus. La première fois je n’y avais pas cru. Et j’avais encore du mal à croire que j’étais vraiment capable de ça, manipuler les ombres. Ca semblait tout droit sorti d’un manga avec des ninjas ou une merde du cul comme ça. Il était derrière moi, sur mon dos, me forçant à utiliser ce truc irréaliste alors que mon petit copain était juste à côté. Alors que se passerait-il s’il me voyait l’utiliser ? Déjà que tous mes camarades au lycée m’avaient surnommé “Monstre de foire” à cause de ma mère… j’aurais mal supporté qu’Amadeus me voit aussi de cette manière. Les autres je m’en foutais, ils ne comptaient pas pour moi. La plupart des élèves du lycée étaient bien souvent des personnes sous-évolués avec une intelligence particulièrement limitée. Amadeus…. avait toujours été différent. Il était important pour moi. Notre relation prenait pour moi une place de plus en plus énorme, je m’en rendais compte. Je devenais complètement accro à mon coréen.
Je m’étais pas vraiment attendu à littéralement explosé cette trappe. Je l’avais faite pliée par plusieurs fois avant que les charnières ne cèdent à cause de la rouille. Ma propre surprise me fit crier, ça, sans compter le bruit que le bordel avait fait. Autant dire que la discrétion était au rendez-vous. T’as compris l’ironie. J’avais réussi quand même et j’étais la première surprise. Mais l’action m’avait quand même pris de l’énergie, je sentais avoir un bon gros vertige des familles. Puis mon regard tomba sur Amadeus. Je restai figée. J’imaginais mon petit ami me rejeter après ce qu’il avait vu, me traiter de monstre. Je me précipitai pour tenter de me justifier en essayant de me lever, mais pour finir directement au sol. Amadeus cependant s’agenouilla à mes côtés. je me mordis la lèvre inférieure, gênée, comment j’allais pouvoir justifier tout ça ? Je ne pus m’empêcher de frissonner quand sa main entra en contact en douceur avec la peau de ma joue. Je voulais sourire, je voulais faire comme si de rien n’était, mais c’était juste impossible. Je savais que mon visage devait juste être horrible à voir. Je penchais ma tête sur le côté pour amplifier le contact avec la paume de la main de mon petit ami. Je restais conne. Il n’avait rien vu, rien entendu. Je ne répondis rien, je préférais me laisser aller quelques secondes dans ses bras rassurant. Je ne suis plus en danger comme ça. Certes, dans les bras d’Amadeus, je me sentais en sécurité, protégée. Et surtout la bestiole avait disparue de mon champs de vision, même si elle me l’avait dit, elle était toujours derrière moi. ce qui était foutrement flippant. je souris légèrement quand il me fit sa blague, il n’y avait que lui pour me faire reprendre ma bonne humeur aussi rapidement, c’était quand même assez dingue. Ta perfection m’éblouit à chaque fois, je ne pouvais pas me retenir.
J’avouais avoir un peu de fierté quand il remarqua la trappe. Bon certes, on n’allait pas dire que je l’avais défoncée avec mes pouvoirs magiques du cul, mais voilà, c’était ma découverte à moi. Un coup de chance, dis-je avec une sourire qui s'agrandit quand les lèvres d’Amadeus se posèrent sur ma joue. J’en profitais pour voler juste après un baiser sur les lèvres de ce dernier, parce que bordel, j’avais besoin de courage pour continuer. Il fallait dire que j’étais contente d’avoir mangé juste avant, sinon il aurait été probable que je tombe dans les pommes après avoir utilisé mon… pouvoir. Il me tendit la main après s’être relevé, et je ne me priais pas pour l’attraper pour me relever à mon tour. je me sentais un peu mieux. Puis le fait qu’Amadeus n’ait rien vu de tout ce qu’il venait de se passer m’avait enlevé un énorme poids des épaules. je ne serai pas cataloguée au rang de monstre ou des trucs anormal. C’était le moment d’aviser comment descendre dans la trappe, je laissais mon coréen s’en occuper, il avait plus la fibre analytique que moi. Puis quand il se penchait, j’avais une vue parfaite sur son derrière, alors j’allais pas m’en priver. Oh putain ! C’était pas le moment de penser au cul d’Amadeus, pas le moment ! Il dégota une échelle et la plaça avant de descendre en premier Comme tu es brave mon chevalier en armure étincelante, répondis-je en lui faisant un clin d'oeil à peine exagéré. Je me penchai sur la trappe pour le voir descendre tout en tenant l’échelle des mains, pure sécurité… il fallait dire que si le tout basculait, c’était pas avec ma force d’avorton que j’allais faire quoique se soit. J’attendis un peu avant de demander. T’es arrivé en bas ? J’attendais la confirmation avant de me lancer à mon tour. Je n’étais pas franchement rassurée, mais je savais qu’Amadeus était en bas. j’espérais juste qu’il me rattraperait si je venais à tomber comme une grosse merde du cul. J’y allais doucement par sécurité. Il ne fallait pas confondre vitesse et précipitation après tout ! J’arrivai plus rapidement en bas que prévu, même avec ma vitesse de tortue. Je descendis en faisant très attention. Le peu de rayon du soleil arrivaient à nous parvenir jusqu’ici. C’était suffisant pour montrer l’état de la trappe, qui avait l’air s’être faite défoncée par un énorme poing. Elle était complètement déformée. Je me mordis la lèvre inférieure et me contentais de faire comme si je n’avais rien vu. D’ailleurs je ne comptais pas lui laisser voir ça, parce qu’il allait se poser des questions. J’attrapais tout de suite la main de mon petit ami pour le tirer dans le long couloir qui s’offrait à nous. Je sortis mon téléphone pour éclairer le couloir avec la torche de ce dernier. Il y avait… encore plus de poussière. Ma main se resserra autour de la sienne. Tu ne t’éloignes pas hein ? Surtout après ce qu’il s’était passé, je ne voulais pas que mon brun s’éloigne trop de moi. J’avais peur de ce qui aurait pu se passer.
We can smile, if we’re together Ft. Mercy & Amadeus
Descendant doucement l’échelle, Amadeus semblait ne pas s’inquiéter pour un sou, trop occupé à imaginer ce qui pouvait se trouver en dessous de cette fameuse trappe. Curieux comme un gosse, il se contentait de poser ses pieds sur les barreaux métalliques d’un rythme lent mais néanmoins assuré. Ce n’était pas le moment de faire une chute en marchant sur un barreau rouillé qui se casserait sous son poids. Un chevalier en armure étincelante – comme le disait si bien Mercy – se devait d’être courageux mais aussi capable d’anticiper les dangers. Arrivant rapidement en bas, le jeune homme posa ses deux mains sur l’échelle afin que sa belle puisse descendre sans craindre qu’elle ne bouge trop. « C’est bon, tu peux descendre sans souci ! Je t’attends en bas ! » lui confirma-t-il. Descendant à allure de tortue, il ne put s’empêcher d’en profiter pour apprécier la belle vue sur son postérieur qui se rapprochait doucement de son visage. Ça en était presque envoûtant… Secouant sa tête pour revenir à la réalité et surtout éviter des réactions inopportunes de son corps, Amadeus se concentra sur le fait de tenir fermement l’échelle et commenta, d’un air rassurant, « T’y es presque babe. » La jeune lycéenne arriva aux dernières marches sans encombre. « Plus que quelques marches et c’est bon. » l’encouragea-t-il avant de se reculer pour la laisser toucher terre.
Enfin tous les deux dans ce niveau inférieur, Amadeus observa une dernière fois la lumière qui passait à travers le trou de la trappe déchue. Tout semblait si irréel avec ce jeu de lumières et les ombres qu’ils pouvaient toujours percevoir au-dessus de leurs têtes. Bien que le soleil brille encore grandement à l’extérieur, peu de rayons arrivaient à parvenir dans ce sous-sol empli de poussière et de toiles d’araignées. Cette trappe devait se trouver là depuis un sacré moment vu l’épaisseur de poussière qui s’était amoncelé ici, faisant passer le rez-de-chaussée pour un endroit propre. La relativité des choses. Ici-bas, la température était également un peu plus basse. Aussi, l’américano-coréen ne manqua pas de sourire à l’idée que sa petite amie n’aurait pas froid ainsi vêtue de sa veste fétiche. Ce n’était pas le moment de lui faire attraper un rhume ou autre coup de froid. De son côté, la température semblait lui convenir puisqu’il n’était pas vraiment du genre frileux.
Regardant autour de lui, Amadeus se rendit vite compte de l’obscurité qui les entourait. Sentant la main de Mercy se plaça dans la sienne, il resserra doucement sa poigne pour la rassurer. Il l’observa en silence alors qu’elle utilisait son téléphone comme d’une lampe torche, lui rappelant que le sien était encore dans la poche de sa veste. « Je reste là t’inquiète pas. Je prends juste ça… » il lâcha sa main, attrapa rapidement le portable qu’il fourra dans la poche arrière de son jean, et la replaça aussitôt autour de la main de Mercy, bien décidé à ne pas la lâcher pendant leur excursion. Son pouce commençait déjà, comme à chaque fois, à dessiner de petits cercles sur la peau douce de la demoiselle sans même qu’il ne s’en rende réellement compte. Déposant un baiser furtif sur sa joue pour lui indiquer qu’il était prêt, Amadeus commença à marcher vers la partie la plus sombre de ce sous-sol poussiéreux.
Des barres métalliques de dimensions diverses et variées se trouvaient çà-et-là, recouvertes de poussière mais aussi d’autres objets. C’était à croire que les ouvriers avaient utilisé cet endroit comme débarras… ou plutôt comme déchetterie. Du plastique, des restes de papier à moitié dévorés par le temps, du bois grignoté par les insectes, il y avait vraiment de tout… ce qui ne rendait pas leur avancée des plus aisées puisqu’ils devaient donc enjamber tout un tas d’obstacles, parfois dissimulés sous un tas de poussière déconcertant. Cependant, il semblait que cet amoncellement ne se trouvait qu’en dessous de la trappe, donnant à penser que tout ceci avait tout bonnement était jeté depuis l’étage supérieur. Les gens venaient-ils parfois en bas ou restaient-ils constamment à l’étage ? Rien n’était moins sûr vu l’état de cette « entrée » aux allures de poubelle à matériaux. Plus il analysait ce lieu, et plus Amadeus commençait à penser que toute la construction de ce lieu était une vaste farce. Pas étonnant que le chantier ait été abandonné si ils étaient aussi travailleurs et organisés que propres et écolos... songeait-il en essayant de ne pas trébucher ou de ne pas marcher sur un quelconque objet pointu. Pas question de chopper le tétanos à cause d’une simple balade !
Méticuleux et patient, Amadeus s’assurait également de la sécurité de Mercy, préférant se poster un peu devant elle pour tâter le terrain avant qu’elle n’y pose ses fines chevilles. A la lueur du téléphone de la jeune femme, ils avancèrent à tâtons, doucement mais sûrement, s’entraînant doucement dans les ténèbres, bien loin de cette échelle indiquant leur seule sortie. Le sol se retrouva rapidement dégagé de toutes ferrailles et autres encombrants, confirmant l’hypothèse selon laquelle les gens balançaient tout simplement leurs déchets depuis la trappe. La lampe du téléphone n’étant pas bien puissante comparée à une vraie lampe torche, il restait compliqué de bien visualiser où ils se trouvaient et quelle taille avait réellement ce couloir. A leur droite, un simple mur bétonné leur assurait de marcher droit sans crainte de tourner en rond. L’effleurant de sa main libre, Amadeus tentait ainsi de mémoriser plus ou moins le chemin qu’ils parcouraient, essayant par la même occasion de visualiser sous quelle partie du chantier ils pouvaient se balader actuellement. « Si je me trompe pas, on doit être prêt des bidons là. Mais j’suis pas sûr. » expliqua-t-il, s’assurant que le silence ne s’installe pas trop et évitant ainsi un stress inutile à Mercy. Le mur disparut sous ses doigts, lui indiquant qu’ils arrivaient à un embranchement. « C’est le moment de bien mémoriser où on se trouve. Tu peux éclairer en hauteur s’t’eu plaît ? » demanda-t-il à Mercy avant d’attraper son propre portable pour éclairer un peu plus le lieu où ils avaient atterri. Balayant le lieu avec leurs doubles torches, il leur était désormais aisé de voir les détails de ce qui se trouvait en face d’eux. « … what the… » commença-t-il à articuler.
Un matelas et quelques fauteuils complètement bouffés par le temps se trouvaient là, disposés à la manière d’un petit salon improvisé. « Je rêve où y’a vraiment un salon disposé à l’arrache ? » A y regarder de plus près, Amadeus remarqua également comment le sol changeait quelque peu de couleurs. La poussière semblait bien moins dense autour de ce cercle de fauteuils et le béton sous leurs pieds portait les signes que quelqu’un avait commencé à en taguer quelques dalles comme pour en faire un tapis bariolé sans matière. Des cadavres de bouteilles demeuraient aux pieds des sofas et du matelas, à l’instar de ces quelques bombes de peinture et markers indélébiles qui jonchaient le sol. Pas si abandonné que ça ce lieu finalement. conclut-il en proposant à Mercy de se rapprocher de tout ceci pour mieux voir ce qu’il en était.
Sur le matelas, un papier quelque peu plié portait le semblant d’une esquisse. Une sorte de dessin abstrait aux allures de symbole tribal mais à la stylistique différente, le tout signé d’un S.B. Pas vraiment calé en arts plastique, Amadeus n’y prêta pas réellement attention et se contenta de noter que le papier était encore en bon état et donc qu’il avait été déposé ici cette année. « Okay, on a trouvé un squat au milieu de nulle part. »
We can smile, if we’re togetherShow must go on. Il ne fallait pas s’arrêter. Je devais continuer malgré tout. Même si j’entendais toujours dans ma tête la phrase de la bestiole qui me disait qu’elle serait toujours derrière moi. Je me devais de faire comme si de rien n’était. Il fallait que j’avance et que j’oublie ce qu’il s’était passé. Ma démonstration de pouvoirs, je devais la laisser derrière. Je m’étais faite flipper en imaginant qu’Amadeus avait pu être témoin de ça. Malgré son cerveau particulièrement développé, il n’avait pas remarqué que quelque chose clochait, ou peut-être que sa logique avait été dépassée et qu’il avait buggé ? Aller savoir. Je devais avouer que je m’en fichais un peu et qu’au contraire ça m’arrangeait particulièrement. Au moins je n’aurais pas à affronter son regard quand il me traiterait de monstre. Plus longtemps ça resterait caché, mieux c’était. J'étais toujours arrivé largement à maîtriser tout ça, histoire que ça n'apparaisse pas en cours ou pendant un moment particulièrement gênant. Je tentais de maîtriser, mais je n’étais pas enchantée pour finir comme rat de laboratoire. J’avais finalement repris mes esprits et j’avais suivi mon petit ami dans la trappe qui menait à un sous-sol tout aussi poussiéreux que l'entrepôt d’avant. J’avais descendu le long de l’échelle pour atterrir en bas. Par chance, Amadeus ne sembla pas voir l’état dans lequel était la trappe. Et c’était tant mieux, sinon il se serait posé moult questions. Décidément, la chance était de mon côté aujourd’hui. Ma main alla se placer automatiquement dans la mienne pour la serrer l’attirer avec moi dans le long couloir poussiéreux. J’avais pris mon téléphone pour m’éclairer. Mon coeur manqua un battement quand Amadeus lâcha pendant moins d’une minute. Mais rapidement calmé quand sa main reprit sa place initiale. J’étais rassurée de sentir son pouce dessiner des petits cercles sur mon épiderme. J’arrivais même à sourire quand je sentis sa bouche sur ma joue. J’en oubliais tout ce qu’il s’était passé avant.
Mais la réciproque n’était pas vraie. Mes démons n’allaient pas me laisser oublier. Alors que j’avançais avec Amadeus dans le long couloir sombre, la voix se fit à nouveau entendre. Tu sais que ton chéri, il t’a maté le cul ? J’ai tout vu. Je du me faire violence pour ne pas réagir. Faire comme s’il n’existait pas. Si j’avais la moindre réaction, Amadeus m’aurait repéré. C’est quand même un sacré petit cochon l’air de rien. Il m’avait regardé les fesses ? D’un côté, c’était flatteur, il appréciait ce qu’il voyait. Je me mordillais la lèvre inférieure. C’était pas forcément le moment le plus opportun pour ce genre de choses. Puis rapidement je sentis à nouveau de poids de la bête sur mon dos. Et merde putain de merde merde merde. il abusait là. Comment j’étais censée marcher normalement avec ce gros tas sur mon dos ? Déjà que j’étais pas bien épaisse, mais en plus, il me faisait chier à ce que je doive le porter. Je ne suis pas gros ! Ouais ben, c’est pas faute si tu pèses toi poids ! Le silence s’était installé alors que je regardais de droite à gauche avec la lumière de la lampe de mon téléphone. Malgré moi mon rythme avait légèrement diminué à cause de la créature. J’avais cependant du mal à vraiment observer parce que mon esprit était occupé à occulter toutes mes réactions. Cacher que j’étais dégoûtée en sentant la respiration dans du gobelin à quelques centimètres de mon oreille, à sentir ses doigts moites dans ma nuque, sa voix insupportable, on encore ses griffes qui commençaient à entamer mon épiderme à l’arrière de ma nuque. Je ne devais pas parler. Je ne devais pas parler. Je ne devais rien montrer, rien exprimer. Mais je suis toujours lààààà. Mercy ? Putain sa mère la pute. Il le faisait exprès ou bien ? C’était quoi son délire ? Tu vas continuer à ignorer ton vieux pote Shades ? Shades ? C’était donc ça son nom ? Il fallait dire que pour moi, c’était juste le monstre invisible pour tous qui me poursuivait. Un putain de cauchemar éveillé.
Je ne faisais plus attention à rien autour de moi, mon corps se contentait de suivre le mouvement d’Amadeus, simple mimétisme. Ainsi quand il parla, je sursautai légèrement. Je me contrôlais pour ne pas laisser toute la peur s’exprimer sur mon visage. Je...ok. Je tâchais de me concentrer sur les lèvres d’Amadeus. Sur son visage rassurant. Me replonger dans notre bulle à nous. Je souris comme une imbécile heureuse en l’observant. Il était si beau et si mignon. Puis sexy aussi. Putain comment un type comme lui pouvait supporter une patate comme moi ? Prenez un putain d'hôtel ! Je levais un peu plus la torche quand il me demanda le faire. J’ouvris grand les yeux en même temps que mon petit ami s’étonna à haute voix. Je restais sans mots. Je regardais étonnée le petit salon qui était devant nous. Y’a VRAIMENT un salon disposé à l’arrache. Incroyable du cul. Je m’approchais doucement d’Amadeus tout en regardant fixement le matelas. Pourquoi… pourquoi j’avais l’impression ? Que j’avais déjà vécu dans un endroit pareil. Pourtant non. J’eus pendant quelques secondes un flash. J’étais assise sur le matelas et Shades était en face de moi à me parler. Je secouai la tête alors que l’image s’effaçait doucement de ma rétine. Je me penchai pour admirer avec Amadeus. En tout cas, ça n’avait pas l’air abandonné que ça au vu de l’état des lieux. Je grimaçais, c’était peut-être pas une bonne chose rester là. Mais alors que j’allais ouvrir la bouche pour le faire remarquer à son petit ami, je me redressais d’un coup et me figea. Mon esprit s’était fichu en veille automatique. Mon corps commençait à bouger tout seul, assuré de ce qu’il était en train de faire. Je m’approchais d’un mur qui semblait pourtant être banal. Je le fixais intensément. Amadeus devait me parler, me questionner, mais je ne l’entendais pas. J’étais bien loin de mon corps. Engourdie et inconsciente, regard fixe comme un zombie, obéissant comme un pantin tiré par des fils invisibles ou écoutant des ordres divins. Ma main se dirigeait à ma bouche et sans crier gare, je mordis mon propre pouce de bon coeur. Mes canines percèrent profondément ma peau, laissant le carmin s’échapper de mon épiderme à flot important. Le sang avait commencé à glisser le long de long de mon menton et de ma main. Je levais le bras et dessinais une rune sur le mur. Une lumière faible s’échappa de rune avant de laisser une ouverture apparaître. Je plongeais mes mains dans la cachette pour en sortir un épais grimoire.
La douleur me réveilla. Je secouais la tête. Je regardais simultanément le bouquin, mon pouce et Amadeus. Quand la douleur arriva à mon cerveau je lâchais le livre par terre et gémis de douleur. Que qu’est...qu’est-ce qu’il s’est passé ? Je tremblais légèrement à cause de la douleur et de tout ce putain de sang. C’était à moi tout ça ? Je finis par récupérer le livre et l’ouvrir pour voir le nom de : Meryl Leroy, inscrit dedans, ma mère. J’ouvris grand les yeux. Ce….c’est pas possible. Comment ma mère aurait pu venir ici ? Non, c’était juste pas possible. C’est… le nom de ma mère. Mais c’est pas possible elle… elle peut pas. Je ne faisais plus attention au sang, ni-même à la douleur, ni même à Shades ou à Amadeus. C’est impossible. Elle est loin d’ici. C’EST PAS POSSIBLE ! Je commençais à ouvrir les pages pour voir… des formules magiques, des indications pour des rituels. C’est… une putain de blague ?!
We can smile, if we’re together Ft. Mercy & Amadeus
C’était tout de même incroyable cette capacité qu’avait le cerveau à occulter des choses se passant sous votre nez. Amadeus n’avait aucune idée de ce qui avait pu arriver à la trappe que Mercy avait réussi à défoncer à l’aide de son étrange pouvoir dont il ignorait l’existence. De même, il ne se rendait pas du tout compte de l’air demi-absent qu’elle avait alors que cette étrange créature Shades – qu’il ne pouvait ni voir, ni entendre, ni même ressentir – parlait à l’oreille de sa petite amie en lui susurrant d’étranges propos. Comment aurait-il pu réagir de toute façon en voyant cet immonde gobelin aux griffes crochues, bien souvent installé sur les épaules de Mercy ? Probablement avec une bonne dose de stress. Mais la question ne se posait finalement pas puisque Shades était le seul à décider de se montrer ou non, demeurant ainsi complétement inexistant pour l’étudiant qui restait concentré sur son excursion dans ce sous-sol poussiéreux.
En voyant Mercy et sa silhouette avantageuse, son visage doux et souriant, ses longs cheveux aux odeurs de coco, on peinait à imaginer qu’elle pouvait posséder des capacités liées aux ombres et autres forces ésotériques. A la limite, il aurait été plus aisé de l’imaginer se transformer en chaton aux crocs aiguisés, ou à maîtriser les pensées des gens pour les faire tomber sous son charme… mais le contrôle des ombres. Non, jamais Amadeus n’aurait relié les deux entre eux. L’idée ne lui passait même pas par la tête à vrai dire. De plus, cette simple histoire d’émergence de pouvoirs le laissait perplexe et il persistait à penser que tout ceci n’était qu’un délire collectif à la manière des sorcières de Salem dansant sous psychotropes. On se voile la face comme on peut.
Avançant main dans la main, les deux jeunes se retrouvèrent face à cet étrange assemblage de canapés défoncés de part et d’autre et de ce matelas qui avait visiblement bien vécu. Suite à l’exclamation d’Amadeus, Mercy resta quant à elle bouche bée avant de finalement lâcher son petit commentaire à son tour, sans manquer de faire rire son petit ami. « Incroyable du cul. », il n’y avait vraiment qu’elle pour sortir une expression pareil tout en portant l’expression d’une enfant de cinq ans sur le visage. Faisant quelques pas, elle s’était doucement rapprochée pour observer le salon improvisé par ces squatteurs heureusement absents. « Je pensais pas tomber sur ce genre de trucs sous un chantier je t’avoue.» commença-t-il à expliquer sans noter le voile qui se déposait sur le regard de la lycéenne. « Ils se sont pas fait chier en plus, ils ont tout ce qu’il faut pour être calés et—Mercy ? » demanda-t-il en remarquant qu’elle ne l’écoutait pas du tout et fixait un mur avec intensité, créant un grand paradoxe puisque son regard semblait complètement vide. Se demandant ce qu’il lui prenait soudain, il n’énonça aucun mot et l’observa en silence avant d’échapper un hoquet de surprise alors qu’elle se mordait la main, se faisant abondamment saigner – le tout sans même sourciller comme si tout ceci était une chose habituelle pour elle. « Wo-wo-wooo Mercy, eh ! Tu fais quoi là ?! » lui cria-t-il sans pourtant être capable d’avancer d’un seul pas, trop surpris pour bouger ses jambes. Et ce n’était que le début puisque la jeune femme commençait désormais à dessiner sur ce mur ancien à l’aide de son propre sang. Son propre sang bordel !! Esquissant un air de dégoût mêlé de crainte, Amadeus n’en croyait tout simplement pas ses yeux. Qu’est-ce qui pouvait bien lui prendre soudain pour qu’elle passe en mode l’Exorciste ?! A quand la tête qui tournait à cent quatre-vingt degrés et les phrases à l’envers ?
Amadeus n’avait jamais cru aux esprits, fantômes, à la sorcellerie ou autres choses obscures. Son amour pour la science et les choses logiques n’était tout bonnement pas compatible avec ce genre de croyances absurdes. Et pourtant, face à cette situation surprenante et extrêmement inattendue, il se sentit douter. L’étrange dessin – qu’il identifia bien vite comme une rune – se mit à luire faiblement, juste assez pour éclairer un peu plus la pièce et montrer le visage de Mercy dont la partie inférieure ruisselait de sang, son sang. Derrière la rune, le mur s’était comme modifié et la belle possédée en sortit un épais livre comme si tout ceci était tout à fait normal. ’Oui bonjour c’est pour un retrait. Je vais prendre « Faire Flipper Son Petit Ami », édition Pour les Nuls. J’ai ma carte de bibliothèque oui.’
Toujours immobile, trop occupé à observer l’impensable qui se déroulait sous ses yeux, Amadeus remarqua le changement soudain sur le visage de Mercy qui reprenait soudain ses esprits. Le livre tomba lourdement sur le sol, rejoignant la poussière et les quelques insectes attirés plus tôt par la lumière de la rune. Son gémissement de douleur rappela à son corps qu’il était temps de la rejoindre et c’est en courant qu’il se rapprocha d’elle, complètement paniqué. Ignorant complètement ce qu’elle racontait à propos du livre, il balança l’ouvrage – qu’elle avait déjà tenté de feuilleter avec panique - sur le mur avec violence, posant ses larges mains autour de la paume ensanglantée de Mercy. « Tu m’as fouttu la trouille bordel !!! C’était quoi ça ??!! ça t’arrive souvent ? Tu fais un AVC, une crise d’épilepsie ?!! On doit aller à l’hôpital !! J’appelle les secours. Merde on capte pas dans ce trou à rats de merde. » Complètement chamboulé, pâle comme un linge et incapable de comprendre tout ce qu’il avait vu, Amadeus tentait de réfléchir de façon rationnelle. Se rappelant comment elle avait hurlé à l’étage, avant de tomber soudainement comme prise de vertige, Amadeus imaginait déjà une condition médicale grave… avant de se rappeler l’existence de ce glyphe et de ce livre. Passant sa main sur son visage et ses cheveux, ignorant le sang de Mercy qui s’y étalait, il soupira longuement. « C’est impossible. Elle est loin d’ici. C’EST PAS POSSIBLE ! » répétait la lycéenne, le rassurant quelque peu mine de rien. Au moins, elle était aussi choquée que lui. Tentant de rationaliser pour éviter qu’ils ne finissent tous les deux à l’asile, il se laissa glisser le long du mur pour finir assis, ignorant les cadavres de bouteilles de bières et les mégots de cigarette autour de lui. « Y’a forcément une explication logique. On doit avoir une hallucination collective, c’est obligé. » A nouveau, une silhouette immense se dessina au loin, massive, musclée, effrayante mais étonnamment familière, lui faisant presque lâcher un hurlement avant que celle-ci ne disparaisse de son esprit comme elle était venue. « C’est quoi ce lieu de merde !! Faut qu’on sorte et vite !! Doit y’avoir un truc dans l’air. » Il ne lui avait pas laissé le choix et avait saisi sa main libre pour la tirer en direction de la sortie, utilisant son téléphone portable pour se guider loin de ce salon qui chamboulait tout ce en quoi il croyait. La magie, ça n’existe pas. Les pouvoirs, ça n’existe pas. Tout ça, ça n’existe pas !
We can smile, if we’re togetherLa douleur se diffusa dans mon corps comme un éclair. Bref, intense, mais je sentais la chaleur résiduelle après. Pas si résiduelle que ça, vu qu’elle sembla persister. Je gémissais pour exprimer cette douleur. J’avais perdu conscience pendant l’espace de quelques minutes et le réveil était des plus agréables. J’avais changé d’endroit, mon pouce était ouvert et pissait le sang. Je sentais une sensation désagréable au niveau de mon menton. J’avais fait une crise somnambulisme ou un truc de ce goût là ? Mon attention se reporta sur le bouquin. Quand je vis le nom de ma mère inscrit dedans, je commençais doucement à péter un câble. C’était pas possible qu’elle ait pu amener un livre dans un squat. Elle n’était jamais venu ici. Non. C’était juste impossible. Improbable. Pourtant ce bouquin était là. Et son contenu était des plus étranges. C’était juste fou. Pour moi c’était forcément une mauvaise blague. Pourtant tout en moi criait que ce n’était pas le livre de ma mère, mais que c’était le mien. Le mien à moi. Je me revoyais en train de tourner les pages, exécuter des sortilèges. Non, c’était impossible. C’était juste carrément impossible. Alors que je commençais à paniquer, le livre me dégagea des mains, je vis alors les mains d’Amadeus. Je sentis sa main m’effleurer la joue. Il me parlait alors que j’étais enfermée dans ma réflexion. Tout était impossible. C’était putain de pas possible. Je me le répétais ça en boucle. Mon visage se tourna doucement vers lui, montrant mes yeux au bord des larmes. Je… j’sais pas. Je… désolée. Je regardais Amadeus s’éloigner, parler de ce qui était logique. Mais rien de tout cela n’était logique. Tout ça, c'était la putain de quatrième dimension. J’étais la première à être complètement perdue avec ce qu’il se passait. Il m’arrivait des trucs, mais je n’y comprenais rien. Déjà il y avait les pouvoirs, ensuite ces absences. Il y avait Shades que personne ne semble voir. Puis ces impressions étranges que je ne comprenais pas. J’étais censée faire quoi avec tout ça moi ? Ma vie était entrain de partir en couille et je ne savais pas comment j’étais censée reprendre le contrôle de tout ce joyeux petit merdier.
Je finis par regarder mon petit ami qui s’était éloigné et qui était par terre. De ma main libre j’attrapais l’épais grimoire et je m’approchai rapidement de lui. Il avait l’air en état de choc. De ma main blessée, je caressais doucement la joue de mon coréen, du bout des doigts. Chéri, ça va ? T’as l’air d’avoir vu un monstre. Sachant que j’en avais un qui squattait régulièrement mon dos, j’arrivais presque à croire que les monstres étaient réels que peut-être d’autres personnes que moi en voyaient. Je manquais sursauter quand il parla à nouveau avec une voix vive et décidée. On devait sortir, c’était un truc dans l’air qui nous faisait délirer. Amadeus attrapa ma main de libre et me tira pour rebrousser chemin. Je serrai contre ma poitrine le livre de toutes mes forces. J’ignorais pourquoi, mais je refusais de le lâcher. Je le tenais comme si toute ma vie en dépendait. Je suivais Amadeus tant bien que mal. Parfois, je trébuchais à cause des émotions. Tout ça c’était trop pour moi, pour nous. Nous n’étions pas prêts à vivre ça. Tout allait bien trop vite. Je ne comprenais plus rien. Je tentais de me concentrer pour ne pas tomber comme une grosse merde, faisant tout pour suivre les pas de mon amoureux. Nous arrivions très rapidement au niveau de l’échelle. Étrangement la remontée fut beaucoup plus rapide que la descente, même si je n’avais qu’une main de libre pour s'agripper aux barreaux. La douleur était presque complètement envolée. Une fois remontée, je fus prise d’une fatigue violente. J’eus un vertige et je tombais les fesses les premières. Je commençais à respirer un peu trop fort. Malgré moi, je passais la manche de la veste d’Amadeus sur mon visage, avant de me rendre compte que je l’avais pourri avec le sang. Sans comprendre pourquoi mes larmes commencèrent à rouler le long de mes joues. Je ...suis... désolée, arrivais-je à prononcer entre deux sanglots. Pourquoi je pleurais d’ailleurs ? Je n’en avais foutrement pas la moindre idée. Je passais une nouvelle fois la manche sur mes yeux pour essuyer les larmes de mon visage. Ma main libre serrait toujours le grimoire fort contre mon cœur. Si, je savais pourquoi je pleurais. Je savais que je ne pouvais plus échapper à la vérité. Je devais lui dire ce qu’il se passait. Je devais être franche avec lui et lui dire la vérité, toute la vérité sur la personne que j’étais. J’étais un monstre. Un monstre avec des pouvoirs et mon petit ami devait le savoir. Parce que je ne pouvais plus le dissimuler encore longtemps. Je reniflais un grand coup avant de poser mes yeux sur Amadeus. Je dois te dire un truc Amadeus. Sayé, j’étais lancée, rien ne pouvait m’arrêter. Je prenais le risque de passer pour un monstre auprès de la seule personne que j’aimais et de me faire rejeter. Dans le fond, c’était peut-être tout ce que je méritais pour avoir abandonné ma mère. J’étais monstrueuse pour bien des choses au final. Je tremblais légèrement alors que je serrai un peu plus ma poigne sur l’épais livre de… magie. Juste… ne flippe pas ok ? Je tentais de respirer normalement. Mais c’était compliqué à l’instant. Je comptais dire un truc énorme, ce que personne ne savait, pas même Maddie, pas même mon père, personne. Un secret qui aurait pu changer drastiquement ma relation avec mon petit ami. Je ne voulais pas le perdre. Je ne voulais pas. Je suis… différente. J’ai… comme des pouvoirs. Je sais que c’est dingue, mais c’est vrai. Je suis pas folle. Je jetai un coup d’œil sur la trappe. Je l’ai ouverte avec mon … pouvoir. J’aurais pas pu l’ouvrir à main nues. Je... Je baissais le regard. Je ne savais pas quoi dire. J’avais l’impression d’avoir tout foutu en l’air. D’avoir tout gâché. Je serrai un peu plus de livre. Je tendis ma main devant moi. Encore un peu de force, juste encore un peu. Je me concentrais. Mais j’étais dans un état tel que je ne contrôlais juste rien du tout. L’ombre devant moi commençait à prendre vie, enfla , puis se solidifia. Mais rapidement, la surface devint instable. Je commençai à paniquer. Non, je devais maîtriser. Je devais… l’ombre éclata comme une bulle de savon, laissant échapper de l’air qui souleva la poussière autour de nous. Je voulais regarder Amadeus, mais ma vision se troubla. Je sentais le sol tourner autour de moi. Ma conscience finit complètement par me quitter avant de me retrouver face contre terre dans un état entre l’évanouissement et le sommeil.
We can smile, if we’re together Ft. Mercy & Amadeus
Sur une échelle de 1 à 10, comment noteriez-vous votre journée ? - Oh je dirais 9/10 pour son début et après c’est parti vers du bordelcestquoicetrucfautquonsebarre sur 10. A peu près quoi.
Amadeus n’avait désormais qu’une idée en tête, les sortir tous les deux de cet endroit au plus vite. Ce genre d’histoires lui avait déjà été racontée par des connaissances à l’université : des gens qui respiraient des spores hallucinogènes et finissaient par se blesser eux-mêmes, persuadés d’être attaqués par des fantômes, des créatures et autres bêtes imaginaires. Le cerveau avait des capacités étonnantes mais savait vraisemblablement se montrer également complètement stupide et inutile dans ce genre de situations. A quoi bon avoir des neurones et de quoi stocker les informations si tout ce que l’on recevait comme messages n’était qu’un ramassis de bêtises et de choses insensées ? Des glyphes, des silhouettes menaçantes, un livre sorti de nulle part… et puis quoi après ? Une licorne qui débarque en tenue de majorette et qui danse sur du Beyonce ?!! A ce stade, Amadeus n’était même plus en train de paniquer, non il était tout simple énervé… plein de rage contre leurs cerveaux qui leur jouaient des tours et manquaient de les rendre fous alors que tout avait si bien commencé. Il était le plus âgé de leur duo et se sentait soudain entièrement responsable de leur sécurité, ne laissant même pas à Mercy l’occasion de répondre quoi que ce soit. Sa main dans la sienne, ils les guidaient dans la pénombre, la retenant à chaque fois qu’elle manquait de trébucher et l’aidait à grimper à cette échelle qu’ils atteignirent extrêmement rapidement. La soulevant presque pour qu’elle atteigne le rez-de-chaussée au plus vite, il la suivit de très près et rejoignit à son tour le niveau zéro.
Tandis que Mercy se laissait tomber en arrière, retombant sur ses fesses, Amadeus se contenta de rouler sur le sol en haletant, tenter de reprendre son souffle et ses esprits. Au moins, ici, l’air était bien meilleur et leurs esprits pourraient revenir à un niveau normal, libérés de toutes hallucinations. Tout n’était qu’une illusion, une simple illusion. Se mettant en position assise en face de Mercy, il l’observa alors qu’elle tentait d’essuyer le sang et les larmes de son visage. L’état de sa veste lui important autant que celle des implants de son banquier, il ignora totalement le fait qu’elle salissait la manche de celle-ci. Il avait bien d’autres choses auxquelles penser. « T’inquiète pas babe, on est sortis, c’est l’essentiel. T’en fais pas. » tenta-t-il de la rassurer en caressant doucement la joue de sa petite amie tout en lui adressant un sourire tendre. L’étudiant se demanda cependant pourquoi elle s’accrochait ainsi à ce livre qui lui rappelait ce mauvais moment passé juste en-dessous. Mais la lycéenne le devança, lui annonçant qu’elle avait quelque chose à lui dire. Oula ça sent pas bon du tout ça. C’est jamais de bonne augure cette phrase. Amadeus avait beau réfléchir, il ne voyait pas de quelle chose elle allait bien pouvoir lui parler. Ses parents étaient peut-être des agents secrets et elle devait vivre dans l'anonymat ? Ou avait-elle une sœur jumelle répondant au nom de Griselda ? Ou encore, peut-être avait-elle une passion à la limite du fétichisme pour les poupées de cire ? Elle lui demandait de ne pas flipper. Okay, une bonne raison de commencer à flipper du coup. Il se contenta cependant d’hocher doucement la tête, ne la lâchant pas du regard.
La nouvelle tomba sans attendre. Mercy révélait son statut d’émergeante, parlant de pouvoirs... ? Amadeus resta perplexe, se demandant si elle se moquait de lui, avait perdu la tête ou si elle faisait finalement référence à cette histoire d’émergence dont les gens parlaient de temps en temps à voix basse. Silencieux, il serra inconsciemment la mâchoire et pencha la tête sur le côté tandis qu’il la laissait expliquer ce qui était réellement arrivé à la trappe. Tentant de visualiser ce qu’elle lui expliquait, il se dit qu’elle parlait de capacités comme une super-forge ou contrôle du métal – comme on le voyait souvent dans les romans et les comics. Mais il était bien loin d’imaginer ce qu’elle allait lui montrer juste après. Tellement loin…
La jeune femme, toujours accrochée à son livre comme si sa vie en dépendait, tendit le bras et commença à froncer les sourcils. Pas très convaincu par son histoire, il lui laissa cependant le bénéfice du doute afin de voir si elle délirait réellement ou s’il était réellement sur le point de découvrir quelque chose d’inconcevable pour son intellect. Après tout, ce que l’on ne comprend pas aujourd’hui sera peut-être expliqué demain. C’était bien ainsi que la médecine avait commencé, d’abord considérée comme un savoir de sorcières et de possédés par le démon, elle était désormais devenue un savoir essentielle à la société et avait permis de mieux comprendre le fonctionnement du corps humain puis de chaque être vivant sur cette planète. La science avait une capacité quasi sans limite d’expliquer l’inexplicable. Aussi, en bon scientifique qu’il fut, Amadeus garda l’esprit ouvert… se disant bien évidemment qu’il y avait peu de chance que cette histoire de pouvoirs soit réelle.
Contre toute attente, quelque chose se passa. Incapable de le voir au début tant l’ombre était faiblarde, Amadeus finit par visualiser ce qui se créait devant eux, bougeant sous les doigts agiles de la jeune femme qui semblait lutter pour rester concentrée. La silhouette sombre perdit de sa transparence pour finalement devenir solide et éclata soudainement, déplaçant par la même occasion un certain amas de poussière. Le jeune homme n’eut pas le temps de réagir. Et pourtant il en aurait eu des choses à dire, OH QUE OUI ! Avant de pouvoir énoncer un seul mot, l’étudiant remarqua le regard changeant de sa petite amie qui finit par rouler des yeux, et tomba en avant alors qu’elle perdait connaissance. La rattrapant avant qu’elle ne touche le sol et ne se blesse, Amadeus fut pris d’une crise de panique et s’apprêta à l’allonger sur le sol… avant de se raviser. La soulevant aisément tel un chevalier portant sa promise à l’autel, il se dépêcha de quitter les lieux, non sans oublier de récupérer le livre auquel elle semblait farouchement attachée. Amadeus se dépêcha de revenir à leur point de départ, près de ses bidons et de leurs sacs où ils avaient rangé la nourriture restante, évitant ainsi qu’elle ne soit attaquée par des nuisibles. Installant Mercy contre l’un des bidons afin qu’elle reste en position assise, il ne cessait de lui parler tendrement, « ça va aller Mercy, je suis là. T’inquiète pas. » A moitié dans les vapes, il ne savait pas vraiment si elle pouvait l’entendre. Prenant son pouls et vérifiant sa température en posant sa main sur son front, il hésita à appeler les secours. Pour leur dire quoi ? Qu’elle s’est évanouie après avoir créé une ombre qui a explosé ? Soit on passe pour des fous, soit elle finit en bête de foire. « T’as besoin d’un peu de repos. Mais faut pas que tu t’endormes. Je sais que c’est compliqué vu ton état actuel, mais c’est pour ton bien. » Sa main toujours posée dans le dos de Mercy pour s’assurer qu’elle ne tombe pas, il se contorsionna quelque peu pour attendre la bouteille d’eau et les serviettes en papier qu’il avait laissées dans son sac. « J’vais te raffraîchir un peu hein. Puis, je veux pas dire mais le rouge, ça ne te va pas du tout. » la taquina-t-il en espérant la tenir ainsi éveillée et pour la rassurer.
La lâchant un instant, il humidia doucement les serviettes en papier et commença à nettoyer le visage de Mercy, essuyant peu à peu le sang qui avait déjà commencé à se solidifier sur sa peau de porcelaine, se mêlant à la poussière de cet endroit maudit. Pourquoi l’avait-il amené ici ? C’était sa faute, c’était son idée. Il se morigéna, tentant de ne rien laisser paraître. S’occupant ainsi de Mercy, il réfléchit également à ce qu’elle avait décidé de lui dévoiler. Vu les évènements, il ne pouvait nier que ce qu’il avait vu était réel. Une part de lui persistait et lui criait que ce n’était pas possible mais au fond de lui il voyait bien que tout ceci était loin d’être une illusion. Au lieu de penser à la bizarrerie de son don, il se focalisa sur le fait qu’elle avait décidé de lui faire confiance. Une confiance qui lui avait coûté énormément d’énergie et une bonne dose de stress probablement. Elle avait eu assez confiance en lui pour dévoiler ce qui devait être son plus lourd secret. Sans vraiment savoir pourquoi cela ne l’effrayait pas, il lui était tout simplement reconnaissant. Déposant un doux baiser sur son front désormais propre et quelque peu humide, il murmura, « Tu m’expliqueras tout ça quand tu seras en forme. En attendant il faut que tu reprennes des forces… et ça tombe bien, on a des rations pour tenir un siège. » lui lança-t-il gaiment avant de se placer en face d’elle pour lui donner la béquée comme à une enfant. « Fais aaaah. »
We can smile, if we’re togetherJe ne maitrisais pas mon pouvoir, je ne l’avais jamais maîtrisé. Le fait était que c’était lui qui faisait ce qu’il voulait de ma vie et moi je tentais tant bien que mal de le dissimuler. Mais la manipulation des ombres n’était pas tout ce que je pouvais faire. Je pouvais aussi voir cet être qui se nommait Shades. Cet être que personne ne voyait mise à part moi. Au début, j’étais persuadée d’être folle, persuadée de devenir le sosie parfait de ma mère. Puis les premières marques étaient apparues. Les traces de griffes sur ma peau, le poids que je pouvais sentir sans mon dos, la capacité qu’avait la bête d'interagir avec l’environnement. Donc ouais, je m’étais douté à un moment que je n’étais pas si fiolle que ça, juste un peu déséquilibrée. mais le fait était que la partie de la manipulation des ombres était compliquée pour moi. J’avais essayé de comprendre, d’expérimenter un peu, mais une fois sur dix, ça fonctionnait et c’était souvent du à un état psychologique particulier. Souvent la peur, le stress intense, ou alors il me fallait me concentrer particulier, ce qui était coûteux en énergie. Dans la liste des idées particulièrement connes que j’avais eu dans ma vie, dire à Amadeus que j’avais des pouvoirs se plaçait en deuxième position directement. Lui montrer ce pouvoir prenait carrément la tête du classement. Ainsi pendant la même journée j’étais arrivé à enchaîner les pires conneries de ma courte vie. Bravo le veau, veautez !
Le peu de force qu’il me restaient venaient d’être complètement consommées. Ainsi après avoir faire une démonstration toute naze, qui - en plus - était partie en eau de boudin, je finis par rejoindre le sol juste après. Enfin le sol, quelques chose de moins dur que le sol vu qu’Amadeus avait eu le réflexe de m’attraper dans ses bras dès que je commençais à tourner de l’oeil. Je passais dans un état assez étrange que je n’aurais pu définir, un mélange entre de l’extrême fatigue et un sommeil profond. Je sentis les bras rassurants de mon petit ami autour de mes épaules. Je pus aussi sentir qu’on me soulevait pour me porter alors que j’étais comme une poupée de chiffon complètement désarticulée. La seule chose qui me faisait penser que j’étais encore un minimum consciente, c’était les mains d’Amadeus, jes les sentais sur mon corps, en train de me porter. C’était mon point d’ancrage, le point que me reliait à la réalité. Il n’empêchait pas cependant que tout le reste de mon corps était complètement engourdi, j’avais l’impression de flotter, que tout mon corps était à la fois extrêmement lourd et léger à la fois. Pendant que mon coréen me portait. Je revoyais simultanément les images que j’avais vu dans le squat du sous-sol. Sauf que cette vois je les vivais clairement. ce n’était plus une image tatouée à l’encre éphémère sur ma rétine, non. J’étais incluse dans ces flash.
Mon regard parcourait les lignes des différents sortilèges, j’entendais Shades me répéter que je ne devais pas retrouver Marc, que Marc n’était qu’un connard et une enflure. mais je n’écoutais pas, je cherchais la formule pour le tracer magiquement. Je ne pouvais plus vivre ici, je voulais retrouver mon père, même s’il était la pire des enflures dans le monde. J’avais trop de questions et pas assez de réponses. Je sentais le sol sous mes fesses. Une voix se fit entendre, je la reconnaissais. Amadeus. Il était toujours là. Mais ses paroles se mêlaient à mon pseudo-rêve psychédélique. Non les choses n’iraient pas, les choses n’iront jamais bien. Je me recroquevillais sur moi-même alors que j’étais projetée dans une chambre, je me sentais seule. Seule avec mes pouvoirs, ma mère hurlait à l’autre bout de la maison. Elle hurlait que j’étais bien comme mon connard de père, que je lui ressemblais. Elle continuait de vociférer alors que j’avais mis mes mains sur mes oreilles pour ne plus rien attendre. Je voulais que ça cesse. Je voulais courir et ne plus jamais me retourner. Je n’étais pas Marc, je n’étais pas mon père. Mon père en avait rien à foutre de moi, il m’avait abandonné. Je voulais juste m’enfuir de cette maison de fou. Je finis par prendre mon sac et par sortir par la fenêtre. Elle finirait par boire, gerber dans les chiottes et ne même pas remarqué que j’étais partie. Le rouge ne m’allait pas du tout. Je sentis une vive douleur s’éveiller dans mon épaule. Je portais ma main dessus avant la regarder, elle était rouge. Je saignais, j’avais mal, mal à en crever. Je me laissais tomber sur le sol. Elle avait cherché à me tuer. Ma mère voulait que je meurs. Les voix s'embrouillèrent dans ma tête. Putain, tout tournait autour de moi, l'entrepôt, la chambre, Shades. Plus rien n’avait de sens. Je portais mes mains à mes tempes. Puis cette sensation de frais du mon visage, rassurante, dans un geste empli de douceur et d’amour. Amadeus. Oui, il était toujours là, il n'avait pas fuit à cause de mon pouvoir. La lumière au bout du tunnel. Sauve moi Amadeus. Sauve moi mon amour. Sauve moi Amadeus, arrivais-je à prononcer tout bas. Je tremblais mais à la fois je sentais le corps de mon coréen contre le mien. Les doutes étaient balayés, les images de mon pseudo rêve aussi. J’étais là, j’étais avec Amadeus. Il voulait que j’explique, logique. Je commençais doucement à émerger, je reprenais le contrôle de mon corps. Obéissant aux ordres simple, j’ouvris la bouche. Recevant une dose de nourriture comme une enfant qui se faisait donner la becquée par sa babysitter. Ma conscience commençait à revenir, même si je restais fatiguée. Je mâchais doucement tout en regardant autour de moi, mais ma capacité visuelle était encore très restreinte et ça me donnait mal à la tête de forcer sur mes yeux. je me contentais de fixer Amadeus. qui était en train de préparer la seconde bouchée. Tu sais que… tu es adorable Amadeus ? Je clignais plusieurs fois des yeux avant de pencher la tête de sourire. J’étais fatiguée mais j’étais surtout heureuse qu’il soit resté auprès de moi. Désolée.. j’crois que j’ai tout gâché. J’ouvris la bouche pour prendre une autre bouchée de nourriture. J’avouais qu’il faisait faim. J’avais vraiment besoin de recharger mon estomac urgemment. Je me laissais Amadeus me nourrir tout en le regardant. Pourquoi il était si parfait au juste ? Il avait l’air d’un ange, mignon, attention, beau, il avait l’air surréaliste. Et moi à côté j’étais une patate, un vilain monstre sorti d’un cauchemar. Mais en attendant, je devais reprendre des forces. Alors que je mangeais, je me posais une question assez naturelle. Pourquoi tu n’es pas … parti ? Pourtant… j’suis un monstre. Je baissais encore le regard, je m’accablais continuellement. j’avais gâché notre sortie et en plus Amadeus avait dû se faire du soucis… en plus d’avoir eu peur à cause de moi. Bref j’étais la petite amie de l’année, c’était validée tous les jours putain. Je me mordillais la lèvre inférieure, gardant les yeux baissés, j’avais honte d’être moi. je voulais me cacher dans un trou de souris.
We can smile, if we’re together Ft. Mercy & Amadeus
Pour un premier rendez-vous, c’était quand même une sacrée expérience, il fallait bien l’avouer ! Qui aurait pu se vanter d’avoir visité un tel lieu, avoir vécu une expérience quasi-surnaturelle pour finalement découvrir que sa copine possédait des capacités hors du commun… avant que celle-ci tourne finalement de l’œil ? Pas grand monde. Malgré toute cette histoire, Amadeus restait étonnemment calme et réfléchi. Il avait réussi à conserver ses esprits, cherchant à mettre sa petite amie à l’abri plutôt que de fuir à toutes jambes ou d’appeler quelqu’un. Oui, son cerveau sur-stimulé de différents messages électriques contradictoires avaient décidé de le rendre maître de lui-même afin de protéger celle qui comptait pour lui. Il en oubliait presque sa propre existence, trop focalisé sur la santé de Mercy qui peinait à rester éveillée et semblait parler même si aucun son ne sortait de sa bouche qu’il aurait tant aimée embrasser. Mais l’heure n’était pas aux baisers et Amadeus s’affairait pour calmer la lycéenne de son mieux. Attentionné et patient, il continuait de la rassurer de quelques mots, posant des gestes doux sur son visage exténué et tordu par un délire dans lequel elle semblait enfermée. « Sauve moi Amadeus. » réussit-elle à finalement articuler, faisant rater un battement à son cœur et augmentant le stress déjà présent dans son esprit. La sauver, mais de quoi, de qui ? Les tremblements de la belle se calmaient doucement mais l’américano-coréen restait inquiet et alerte. Comment ne pas l’être quand une personne auss frêle et douce s’était évanouie dans vos bras et commençait à parler tout seule ?
Au bout de quelques minutes interminables, la belle finit par enfin revenir à elle et ouvrit la bouche, obéissant à la demande d’Amadeus qui commença à la nourrir doucement, gardant un rythme lent et vérifiant qu’elle mâche assez la nourriture qu’il lui donnait. Ce n’était pas le moment qu’elle s’étouffe. « Good girl. » énonça-t-il à voix basse tout en essuyant le coin de ses lèvres avec son pouce, d’un geste toujours aussi doux. Il l’observait, cherchant un quelconque signe de séquelles ou de problèmes imminents mais il semblait que Mercy reprenait déjà un peu des couleurs. Alors qu’elle posait ses yeux sur lui, il ne put s’empêcher de lui sourire de cette façon si adorable qui lui était propre et lui répondit, « Adorable ? Ouais j’ai ma petite amie qui aime bien me le rappeler. Tu devrais la rencontrer, elle est belle comme tout et badass comme une guerrière, genre Athéna. » Mercy ressemblait à un petit chiot perdu, penchant la tête sur le côté pour tenter de mieux comprendre ce qu’il se passait. Elle s’excusait désormais. Mais de quoi ? Amadeus leva un sourcil tout en lui donnant une seconde bouchée et rétorqua calmement, « D’après ce que j’ai cru comprendre, c’était pas du tout quelque chose venant de ta propre volonté – » Il marqua une légère pause et enchaîna avec un sourire en coin, « -- donc c’est pas ta faute. T’as rien gâché du tout. »
Continuant de jouer les nourrices, Amadeus s’arrêta net lorsqu’elle lui demanda pourquoi il n’était pas parti, se qualifiant elle-même de monstre. Le jeune homme déposa la cuillère sur leur table de fortune et soupira longuement, fermant les paupières et fronçant les sourcils. « Mercy. » Son ton se révéla plus net et autoritaire que tout ce qu’il avait pu dire auparavant. Ouvrant les yeux pour la fixer, il s’avança quelque peu et attrapa le menton de la sorcière entre ses doigts pour la forcer à lever la tête et le regarder. La dépassant d’au moins une tête, même ainsi agenouillé, il semblait soudain plus sûr de lui et décidé. Son regard, sérieux et déterminé, ne semblait pas vouloir la lâcher, « Moi aussi j’ai des questions tu vois. Premièrement, c’est qui la personne qui dit que tu es un monstre ? Toi ou juste quelqu’un d’autre ? » Amadeus semblait presque en colère mais il ne faisait aucun doute que sa colère était dirigée vers les responsables de cette situation, ceux qui avaient pu faire croire à une si belle jeune femme qu’elle n’était pas parfaite. Il ne lui laissa même pas le temps de répondre à sa question, qui se révélait plus rhétorique qu’autre chose, « Ensuite, tu crois vraiment que je vais m’enfuir alors que je découvre que ma copine est encore plus badass que je ne le croyais ? Franchement ? » Le menton de Mercy toujours piégé entre ses doigts, il avança son visage de celle-ci et déposa un baiser brûlant sur ses lèvres, déplaçant doucement sa main dans le creux de la nuque de Mercy, traversant ses longs cheveux, s’accrochant à sa peau qui frissonnait. Un baiser fougueux qu’il ne cherchait même pas à contrôler et qui le rendait encore plus addict à sa petite amie. Il ne souhaitait que son bonheur, mais il souhaitait également lui montrer qu’il était bien là, prêt à la protéger de tout… même de choses qu’il ne pouvait lui-même pas comprendre pour le moment. Cessant de l’embrasser, il se jeta presque sur elle pour l’enlacer en plongeant son visage dans le cou de Mercy, respirant longuement son parfum. « Le prochain qui te nomme monstre au lieu de te dire ô combien tu es unique et parfaite, je lui démonte la mâchoire et je lui pète les genoux et—» Amadeus ne put retenir un rire en s’entendant énoncer ces mots, « -- pardon, ça fait un peu petit copain beauf ça non ? Mais sérieusement, » Il marqua une pause, posant son front contre celui de Mercy, « Tu n’es pas un monstre. Tu as des capacités, comme beaucoup de monde sur Terre probablement, et c’est une chose po-si-ti-ve. Vaut mieux être différent qu’être comme monsieur-tout-le-monde. Sinon, autant créer les gens dans des moules avec un logiciel préconçu hein. »
Amadeus se laissa doucement tomber en arrière pour se rasseoir en face d’elle et lui lança un clin d’œil doublé d’un sourire charmant. Récupérant la cuillère, il la remplit et reprit son rôle de nourrice en lui demandant de faire « ah ». « Récupère des forces princesse. Être extraordinaire, ça creuse l’appétit. »
We can smile, if we’re togetherJ’avais rêvé, de choses horribles, mais je saurais plus dire quoi. Mais dans tous les cas, la seule chose qui restait à cet instant, c’était le fait d’être contre Amadeus. Tout était balayé par sa présence, mon mal-être suite à mes rêves, les souvenirs que j’en avais. Tout. Il ne restait plus que la sensation de ses bras autour de moi, de la douce chaleur que son corps dégageait. Je me sentais juste bien… et c’était comique après tout ce qu’il s’était passé. Il était juste adorable, oui vraiment. Je devais avoir été quelqu’un de vraiment très bien dans une autre vie pour mériter un tel ange. je fronçais du nez alors qu’elle me parla de sa petite amie qui aimait lui rappeler qu’il était adorable et que je devais la rencontrer avant de rajouter des compliments derrière. Saleté, il savait y faire quand même. Comme Athéna ? Eh beh, tu te fais pas chier tu sors avec une déesse grecque. Je penchai la tête sur le côté avant de sourire légèrement. J’étais encore légèrement prise dans mon état de fatigue, je ne me sentais clairement pas vaillante. Je me laissais complètement aller dans les bras de mon petit ami, encore engourdie. Je finis par m’excuser. Il s’était donné tellement de mal pour ce rendez-vous vous… et mes pouvoirs avaient décidé de montrer le bout de leur nez et j’avais décidé de jouer à la l’apprentie sorcière du cul. Ce qui avait été une très mauvaise idée. En compter qu’il y avait eu ce bouquin et ce passage de vide pendant lequel je m’étais faite pisser le sang… joie et petits poneys quoi. Je me mordis la lèvre inférieure, de ma propre volonté…. oui et non. Une grimace finit par étirer mes lèvres J’ai du mal à contrôler… tout ça. Tout ça oui, mes pouvoirs, la fatigue ça impliquait, quand il se montraient, comment ça se déclenchait, Shades, même lui il semblait plus faire sa vie tranquille. D’ailleurs cette pustule vivante semblait ne plus montrer le bout de son pour le moment, pour mon plus grand bonheur.
Je finis par lui poser la question en baissant le regard. Pourquoi il n’était pas parti ? Il était resté avec moi. Il avait pris soin de moi malgré tous les trucs chelou qui s’étaient produits. N’importe qui aurait flippé, n’importe qui aurait crié à l’émmergé et appelé les forces de l’ordre parce que j’étais un danger public. A cet instant, j’avais ce don unique mettre tout sur mon don, de m’accabler en boucle sans vraiment me dire que tout ça n’était pas ma faute. Pour moi, tout était de ma faute et je ne méritais pas d’être avec Amadeus qui semblait accepter tout cela, à même me donner à manger pour m’aider. Mais encore une fois sa réaction me surprit. Il prononça mon nom de manière autoritaire, ce qui ne manqua pas de faire des frissons au creu de mes reins. Il m’attrapa le menton pour relever mon visage. Damn, il le faisait exprès d’être aussi… intense ? Je passais ma langue sur mes lèvres avant de déglutir difficilement, ouais… intense. Il avait presque l’air énervé. Depuis que je connaissais mon coréen, je ne l’avais jamais vu énervé, c’était … presque une première. Moi ou les autres ? Si je devais commencer à compter les gens qui m’avaient traité de monstre au moins une fois dans leur vie, ça aurait fait pas mal de monde. En fait la quasi intégralité du lycée, en y pensant bien, vu que je faisais partie de cette tranche de lycée - avec Maddie et d’autres - qui étaient la moins populaire et qui ne cadrait pas dans ce petit moule prédéfini. C’était sans compter sur ma mère folle et l’absence de mon père qui n’avaient rien arrangé… qui s'était au final empiré avec l’internement de ma mère et asil psychiatrique. Moi… et beaucoup de monde, avais-je fini par souffler presque honteuse. Je ne suis pas vraiment du type populaire au lycée. Ouais, clairement. Je ne voulais pas m’étaler sur les raisons. Je voulais pas lui dire que ma mère était folle, ou que je l’avais volontairement abandonné, pas maintenant. Ce n’était pas le moment… ça ne serait jamais le moment. Mon coeur se serra dans ma poitrine quand il me dit qu’il n’allait pas s’enfuir alors qu’il apprenait que j’étais encore plus badass que ce qu’il pensait. Moi ? Badass ? Je me surpris à sourire comme une imbécile à ses propos. Il me trouvait badass ? Lui qui était probablement un des types les plus intelligents qu’il m’avait été donné de connaître ? Lui qui me disait que j’étais badass. Putain du cul. Il finit par poser ses lèvres sur les miennes.Je fermais mes yeux pour savourer ce contact si doux et brûlant à la fois. Le temps m’avait semblé long depuis la dernière fois qu’il m’avait embrassé. J’avais simplement posé ma main sur la joue de mon petit ami, laissant mes doigts glisser le long de sa pommette. Quand le contact cessa, il plongea sur moi presque comme un chien fou qui me faisait la fête. Je souris tendrement. Mes bras se renfermèrent sur lui, alors que je sentais sous visage dans mon coup. Je posais une bise sur crâne de Deus alors qu’il commença à dire qu’il comptait casser la gueule à tous ceux qui diraient que j’étais un monstre. Son excessivité de manqua pas de me faire rire avec lui et d’un côté, damn c’était sexy quand il faisait ça. C’était loin de faire beauf… personne n’avait jamais fait ça pour moi. Personne n’avait jamais cherché à me défendre de la sorte. Généralement, c’était à moi d’être forte. C’était toujours moi qui avait défendu Maddie de tous ces connards arrogants en me montrant plus fine et sarcastique qu’eux. Je devais avouer que de sentir les rôles s’inverser, c’était franchement appréciable. Quand il posa son front contre le mien, mon palpitant s’emballa. Il me rassura et son discours était empli de sagesse. Putain comment il faisait pour être si parfait hein ? Je crois que personne ne m’a jamais protégé comme toi… ou nourri… ou rassuré. Ca… je... Je me stoppais quelques instants comme pour sélectionner les mots le plus impactants que pouvais trouver. Tu es la meilleure personne qui est arrivée dans mon monde Amadeus. Et je t’aime tellement.
Il finit par se rassoir en face de moi alors qu’il me lança un clin d’oeil torride et mignon et un grand sourire. Je me contentais de lui tirer la langue taquine. Alors qu’il remplissait à nouveau sa cuillière. Princesse ? Oh merde. Personne ne m’avait appelé princesse… enfin si, mais pas comme ça et pas sans que j’ai eu envie de baffer la personne en retour pu envie de le surnommer “grenouille” en retour. J’ouvris sagement la bouche pour qu’il puisse jouer son rôle de nourrice. Je mâchais doucement avant d’avaler, ouais je devais avouer que bordel, j’avais faim. Alors que j’avais avalé ma bouchée je dis avec un sourire taquin. Alors c’est pour ça que tu manges tant, c’est parce que toi tu es genre l’homme le plus extraordinaire du monde. Ca veut dire qu’on est le couple parfait, Mr et Mme Extraordinaire. Je ris légèrement, mais j’avouais que l’idée me plaisait. Puis dans le fond, c’était vrai, Amadeus était un type extraordinaire, tout ce qui faisait qu’il était lui était parfait, plus j’en découvrais, plus je tombais amoureuse profondément. Puis alors un sourire taquin naquit sur mes lèvres, je me redressais et me rapprocha de mon petit ami doucement, je me penchais pour poser mes mains sur le sol. Je continuais de m’approcher basiquement à quatre pattes comme un bambin qui apprenait à marcher. Je posais mes mains de chaque côté de ses jambes et approcha mon visage du sien, très proche. Je souris légèrement avant de murmurer tout bas. J’ai particulièrement aimé ça, quand tu t’es énervé, c’était sexy. Je finis m'asseoir sur ses genoux comme un bébé. Je le regardai et ouvris la bouche, non sans avoir un rictus amusé… ok, je le cherchais un peu j’avouais. Mais j’aimais bien ça et j’avouais que… en plus d’être complètement amoureuse et accro à mon petit ami, il me faisait clairement m’affoler mes hormones.
We can smile, if we’re together Ft. Mercy & Amadeus
Mercy était devenue bien plus loquace que ces quelques minutes passées. Les mots semblaient lui venir plus naturellement malgré une certaine hésitation lorsqu’elle tentait de répondre aux questions du jeune étudiant qui semblait prêt à en découdre avec quiconque toucherait à sa petite amie. Amadeus n’était pas une brute –il était même plutôt du genre à prôner la non-violence– mais à situation exceptionnelle, réaction exceptionnelle. Réfléchissant aux mots de Mercy, il comprit qu’elle devait probablement être l’objet de bizutage au lycée. P’tain à chaque fois je manque d’oublier quel est encore au lycée, se morigéna-t-il sans rien laisser paraître. Mais comment aurait-il pu rester de marbre face à une jeune femme aussi étonnante que Mercy. Sa logique semblait tout simplement s’être fait la malle aux Bahamas, ne laissant qu’une guerre des hormones au creux de sa poitrine et de son bas ventre. Mec, calme-toi. Caaaalme-toi. se répétait-il tout en continuant de l’écouter et de la nourrir. Il se contentait de profiter de ce moment de calme, comme suspendu dans le temps, en ce lieu étrange qui leur avait pourtant permis de se rapprocher bien plus vite qu’il ne l’aurait jamais imaginé. La lycéenne ne mettait clairement plus de barrières à ses propos et faisait désormais preuve d’une réelle honnêteté quant à ses sentiments envers lui. Elle l’aimait et le répétait sans gêne, allant même jusqu’à dire qu’il était la meilleure personne qu’elle ait rencontrée. Amadeus lui avait alors souri, sentant ses oreilles chauffer alors qu’il entendait cette phrase résonner dans sa tête. Elle est tellement adorable. pensa-t-il en continuant de l’observer avec amour. Et tellement belle.
Leur embrassade avait été brève mais avait fait quelque peu baisser cette tension affective entre eux, permettant à Amadeus d’exprimer ses sentiments autrement qu’avec des mots. Ils n’étaient désormais que deux jeunes partageant un pique-nique, entourés d’entrepôts et de matériaux. Une scène en apparence banale mais qui pourtant se trouvait être le résultat de bien des évènements atypiques. Et s’ils n’avaient jamais décidé de se voir ici ? Et s’ils n’avaient pas pénétré dans cet entrepôt mais dans un autre ? Et si tout ceci s’était tout bonnement passé autrement ? Auraient-ils fini par se retrouver dans cette même situation, partagés entre sourires adorables et gestes dirigés par les hormones de leur jeune âge ?
Lui donnant une énième béquée, Amadeus ne put retenir un rire cristallin alors qu’elle les appelait ‘Monsieur et Madame Extraordinaire’. « Monsieur Extraordinaire et Wonderful Girl, plutôt. Ça sonne comme des noms de super-héros ! » la corrigea-t-il en continuant de rire et finit par ajouter en lui souriant, la tête penchée sur le côté, « Un couple parfait ? Tu le penses vraiment ? » Le rire léger de sa petite amie le faisait défaillir, faisant s’envoler tout raisonnement logique qui pouvait naître dans son esprit pourtant des plus rapides et efficaces. Mais elle ne semblait pas prête de s’arrêter en si bon chemin, se rapprochant de lui à quatre pattes, s’asseyant sur lui en prononçant ces quelques mots qui eurent un effet direct. Se mordillant la lèvre, il fut bien obligé de préciser, « Hum, euh babe, je suis désolé mais là même avec tout le contrôle du monde je peux pas… ah… pas… » Songeant inutile de finir sa phrase, il avait embrassé fiévreusement la concernée, une main dans ses cheveux, l’autre plus coquine attrapant la cuisse de la jeune femme, remontant rapidement sur sa fesse arrondie à souhait. La tenant immobile, dominateur il déposa des baisers dans son cou, tentant de lutter contre l’appel de son entrejambe qui ne demandait qu’à faire savoir sa présence. Trop tard. Avec Mercy ainsi entre ses mains, le chevauchant presque, il lui était désormais complètement impossible de combattre sa masculinité que la belle ne devait probablement pas ignorer vu sa position. « Je sais pas si tu te rends compte du contrôle de soi qu’il faut avoir avec Athéna qui te chevauche…uh nan, nan, arrête de bouger ça va tout empirer. » demandait-il, telle une prière dans le cou de Mercy, ses deux mains désormais farouchement attachées à son postérieur galbé à souhait.
Allez Ama, c’est le moment de montrer que t’es le plus âgé des deux, que t’es pas l’esclave de tes hormones. Elle a un daddy kink ou quoi ? Vraiment ? Oh nice. Nan, nan, on se concentre. Concentre-toi prouve que tu sais penser avec ta tête et pas avec ton entrejambe. s’ordonna-t-il mentalement en rassemblant toute sa force mentale pour reprendre ses esprits et finalement soulever la belle mutante pour renverser la situation et la plaquer au sol. On réfléchit, on a un cerveau pour ça. On se contrôle mec. continuait-il de penser tout en fixant Mercy qui portait toujours sa veste, désormais couverte de sang et de poussière. Le temps d’un instant, il se demanda s’il n’était pas en train d’avoir le début d’un rêve érotique au contexte étrange. Le parfum de Mercy le ramenait pourtant inlassablement à la réalité, lui confirmant que tout ceci était bien loin d’être fictif et qu’il partageait bel et bien ce moment avec la lycéenne. La lycéenne… Fermant les yeux de façon plus forcée que d’habitude, les sourcils froncés dus à une concentration certaine, il articula, « Mercy, faudrait peut-être qu’on ralentisse un peu hein. » Ouais et les mains toujours accrochées à ses cuisses, on pouvait en parler ou … ? Il se força cependant à se lever d’un bond, s’éloignant de quelques pas, prenant soin de tirer son t-shirt vers le bas pour cacher la forme qui se dessinait sous son jean malgré lui.
Riant comme un enfant pris en flagrant délit de vidage de Chocossuisses, Amadeus tournait le dos à la belle, agité par le rire qui soulevait ses épaules et manquait de lui faire perdre pied. « … C’est gênant. » commenta-t-il tout de même en passant ses mains sur son visage, riant contre ses paumes et cachant son visage empourpré à la fois de gêne et de désir encore présent. Mercy avait beau être jeune elle semblait visiblement comment perturber un étudiant et chambouler toutes ses barrières. Mercy, petite chipie.
We can smile, if we’re togetherAlors ça faisait un vie normale ? Enfin normale… en vrai ma vie était devenue encore plus anormale qu’avant mais dans ma tête elle ressemblait à quelque chose de plus… normal. J’avais un petit ami, un petit ami que j’aimais, un père qui était… ce qu’il était et substitut de mère qui se comportait plus comme un mère que ma mère ne l’avait jamais fait. Je ris légèrement que je nous qualifiais de Mr et Mme Extraordinaire, le couple parfait. Clairement, nous étions un couple parfaits et des genre de super-héros. Lui il était super intelligent et moi j’avais mes pouvoirs. Et pour une fois, j’avouais que mes dons improbables et inexplicables ne me semblaient pas… monstrueux. J’avais conscience que c’était le discours d’Amadeus qui m’avait donné un point de vue tout neuf et plus positif. Je n’étais pas un monstre au regard de mon petit ami, j’étais unique et fantastique. Et je voulais être cette qui serait unique et fantastique pour mon coréen. Puis doucement, avec un sourire mutin, je m'approchais à quatre de lui pour m’installer sur lui. Je ne pus m’empêcher de lui avouer que je l’avais trouvé terriblement sexy quand il s’était énervé. A cet instant, je me foutais complètement des conséquences de mes actes, j’étais simplement emportée dans un torrent émotionnel et hormonal que je semblais aussi bien maîtriser que mes pouvoirs. Il fallait dire que je n’avais jamais vécu tout cela, je n’avais jamais eu de petit ami, je n’avais jamais eu de relation sexuel et clairement, ce n’était pas en m'occupant de ma mère que j’avais vraiment appris à découvrir le désir en général. Je n’avais jamais été… excitée réellement. Et c’était franchement chelou de se dire ça. Je ne bougeais pas quand Deus commença à s’excuser, à parler de contrôle et avant même de finir sa phrase… il fallait dire que les choses avaient été assez claires.
Ses lèvres se posèrent sur les miennes, mais pas comme les autres fois, il y a plus de sauvagerie dans ses gestes, c’était plus… chaud, animal. J’étais envoûtée, complètement, je me laissais complètement embarquée par le mouvement. Mon coeur s’emballa immédiatement, tous mes capteurs étaient en alerte et mon cerveau avait complètement cessé de fonctionner. Mon corps semblait réagir par réactions automatique répondant à des simples désirs primaux. Sans m’en rendre compte, j’avais presque immédiatement chercher à me coller un peu plus contre mon petit ami, comme si je cherchais à me fondre en lui. Mon sourire s'agrandit quand je sentis une de ses mains se poser sur mes fesses. Sa prise était ferme et dominatrice. J’eus un frisson quand ses lèvres se posèrent sur ma nuque. Son emprise sur moi m'empêchait complètement de bouger, je ne pouvais que subir l’assaut continue de se lèvres sur ma peau. Ma seule option était de subir, encore et encore, subir l’afflux des signaux électriques qui affolaient tout mon corps et mes sens. Malgré moi, ma bouche s'entrouvrit pour laisser un léger gémissement. Non, je n’avais pas mal, loin de là, c’était sexy et c’était bon. Mon corps avait commencé à réagir seul, mes hanches semblaient absolument chercher le contact avec les siennes, dansant à un petit mouvement doux et régulier. Ma respiration s’était fait courte. J’ai p’t’etre pas envie que tu te contrôles justement. Je souris quand il me demanda de ne pas bouger. Oh, alors c’était ça… cette sensation. Je me mordis la lèvre inférieure, il me désirait autant que je pouvais le désirer à cet instant. Cette sensation était tellement nouvelle pour moi, j’avais chaud, absolument de partout, ma peau était devenue incroyablement sensible et les mains d’Amadeus sur mes fesses me rendaient juste complètement folle. A… Amadeus, avais-je prononcé en un gémissement bien plus distinct.
Rapidement les situations s’inversèrent, je sentis mon coréen me soulever et sans vraiment comprendre, mon dos avait rencontré le sol. J’étais plaquée à terre comme une chose fragile. Il semblait que la situation était légèrement en train de déraper… Ahaha, ouais légèrement. Non parce que clairement les mains d’Amadeus sur mes cuisses, c’était légèrement en train de déraper, très légèrement. Mais clairement, je faisais un gros doigt d’honneur à toutes ces notions, je m’en foutais de déraper. Je… j’avais envie de lui. Je voulais sauter le pas avec lui et personne d’autres. Je voulais que mon Monsieur Extraordinaire soit ma première fois. Ralentir ? Non, je voulais tout sauf ralentir. OH DAAAAAMN ! Qu’est-ce que vous foutez ? EH MERDE, pas lui. Je n’eus pas le temps de réagir qu’Amadeus s'était déjà levé en un bond. Je me passais une main sur mon visage. J’avais chaud, je me sentais fiévreuse et approximativement chaque parcelle de mon corps était proche de la combustion spontanée. Une étincelle aurait suffit pour me faire prendre feu. Mes cuisses se resserrèrent. Hum, cette sensation moite était… assez honteuse il fallait avouer, complètement même, mais à la fois elle me semblait si douce et agréable. Non, j’en voulais plus, j’en voulais encore plus. Confiante je me relevais pour me diriger vers Amadeus qui était en train de rire à cause de sa gêne. Eh beh, c’est qu’il est en forme ton p’tit copain. Il cache bien son jeu hein, c’est petit cochon en fait. Je continuais de m’approcher pour passer devant Amadeus. Je le fixais avant de me mordre la lèvre inférieure. Putain, j’étais en train de faire quoi moi ? J’allais faire quoi pour lui faire comprendre que… j’en avais envie, vraiment. Sans vraiment réfléchir, je fis la première chose qui me vint à l’esprit. Une de mes mains s’appliqua à dézipper la veste de mon petit ami que je portais depuis un petit moment. Avec lenteur, la veste alla rejoindre le sol. Mais je ne comptais pas m’arrêter, j’attrapais le bas de ma tunique et la fit passer dessus ma tête. Le vêtement subit le même sort que la veste et alla rencontrer le sol. Oh ! Ok, j’me casse. Amusez vous bien les jeunes ! Je n’étais plus qu’en soutien gorge en dentelle noir et short en jean devant Amadeus. Je me continuais de le fixer intensément. J’osais espérer… que je lui plaisais. Je … je veux pas ralentir Amadeus. Mon corps se rapprocha à nouveau du sien et se colla contre lui. Cette fois, c’était moi qui décidais. Je posais mes lèvres sur les siennes avec autant de fièvre que lui. Je le voulais, je le désirais et je voulais lui montrer. Un de mes mains alla se glisser sous le tee-shirt de mon petit ami pour lui caresser directement la peau du dos. Mes doigts glissaient le long de son épiderme, découvrant les muscles bien dessinés du dos d’Amadeus. Je voulais l’entendre gémir lui aussi, je voulais le faire craquer lui aussi. Je voulais sentir qu’il me désirait lui aussi. Ma seconde main se poser sans la moindre honte sur les fesses du coréen. Putain, un corps d'Apollon, c’était inhumain d’être aussi bien fait. Puis taquine, la main se glissa une couche plus bas sous le jean pour palper le fessier du jeune étudiant à travers son boxer. Je craquais, je perdais complètement pied. J’étais en train de m’enfoncer profondément dans mon propre désir et je répondais à toutes mes pulsions comme une mère répondant aux caprices d’une gosse. Mais c’était si fort. Je ne pouvais pas m’arrêter, je ne voulais pas m’arrêter.
We can smile, if we’re together Ft. Mercy & Amadeus
Que fallait-il faire, que faire, que faire ?! Devait-il écouter sa tête qui lui criait que leur relation allait à l’encontre de certaines lois et qui auraient pu faire passer tout ceci pour du détournement de mineure ? Devait-il effectivement user de sa cervelle et calmer le jeu dès cet instant pour éviter une situation délicate mais s’attirer les foudres de Mercy ? Ou devait-il au contraire se laisser aller à toutes ses pulsions, crevant d’envie de toucher les formes de sa belle, la posséder, la marquer comme sienne et lui montrer ce qu’il ressentait pour elle, même si tout ceci n’était pas réellement très avisé ? Amadeus ne savait plus où donner de la tête. Son corps tout entier réagissait, se plaçant aux antipodes de sa conscience qui ne pouvait s’empêcher de penser aux répercussions de leurs actes et surtout de ses actions envers Mercy qui était encore jeune et pouvait être aisément manipulée – du moins selon la loi qui aurait pu le voir comme un prédateur sexuel jouant avec le mental d’une jeune femme instable. Le simple son de sa voix, entrecoupée de gémissement, était une réelle torture pour l’étudiant qui tentait de rassembler ses esprits et de ne pas sombrer dans ses désirs primaires. T’es pas un animal. Contrôle-toi. se répétait-il mentalement alors qu’il s’était éloigné dans l’espoir de se calmer. Mais ses pensées divaguaient encore et toujours, ses mains se rappelant de leur emprise sur le fessier rebondi de la lycéenne, la manière qu’elle avait de se coller à lui due à toute cette excitation, la façon dont leurs corps s’étaient automatiquement rapprochés comme pour ne faire qu’un malgré leurs vêtements. Concentre-toi. Contrôle-toi Plus facile à dire qu’à faire car, comme le savait bien Amadeus, même le plus intelligent des hommes ne pouvait entraver ses pulsions, rappelant à l’être humain qu’il restait un animal malgré toute la technologie qui pouvait l’entourer jour après jour. Certains disaient que l’Homme était un animal social, et en cet instant, Amadeus se surprit à penser qu’il aurait aimé n’être qu’un animal plutôt que d’avoir à se soucier des conséquences sociales de leur relation qui était encore à son tout début.
Un début des plus chaotiques quand on y pensait. Les deux jeunes s’étaient presque sautés dessus alors qu’ils n’étaient finalement qu’élève et professeur quelque jours plus tôt. Fallait-il mettre tout cela sur le coup des hormones ? C’était finalement dur à dire mais il ne faisait aucun doute que le binôme s’était bien trouvé. Leur différence d’âge n’étant pas énorme – car oui, ils n’avaient finalement que quatre ans de différence, l’un ressemblant à un bambin, l’autre à une top-model – Amadeus et Mercy partageaient bien des choses dont un sens de l’humour similaire, un humour pour la nourriture et une envie certaine de ne pas décevoir les autres. Bien qu’il ignorât la situation réelle de la jeune sorcière, l’américano-coréen comprenait qu’elle n’avait pas eu une vie des plus faciles. Le peu d’indices qu’elle avait pu lâcher durant leurs conversations pendant les cours particuliers, doublés de ce qu’elle avait avoué ce jour-là, avaient suffi à prouver qu’elle était loin d’avoir eu une vie simple. Et malgré lui, sans l’avoir concrètement formulé dans son esprit, Amadeus avait décidé de la protéger et d’être son ancre, celui qui la maintiendrait en ce monde, heureuse, sereine, en sécurité. Son simple sourire, tantôt enfantin, tantôt taquin, suffisait à réchauffer le cœur du jeune homme qui n’avait plus de famille sur qui compter. Il serait là pour elle, la rassurerait de son mieux et la couvrirait de baisers pour lui montrer qu’il l’aimait. Des moments de tendresse qui bien évidemment s’opposaient clairement à leurs échanges impulsifs et brûlants de cette belle journée.
Perdu dans ses pensées, le visage enfoui dans ses mains pour dissimuler son rire nerveux, il ne sentit pas Mercy arriver et se placer devant lui. Aussi, alors qu’il levait finalement les yeux, son regard se confronta à sa belle qui se mordait la lèvre inférieure de façon séductrice avant qu’elle ne commence à enlever sa veste, doucement, aguicheuse. Le cœur d’Amadeus s’emballa à nouveau, lui faisant oublier toutes notions de bien et de mal. Trop absorbé par les mouvements quasi-hypnotiques de sa petite-amie, il ne prononça pas un seul mot et l’observa alors qu’elle s’affairait désormais à enlever sa tunique, dévoilant un ventre plat et une poitrine généreuse cachée sous une dentelle sombre. Les yeux de la lycéenne ne quittaient pas le regard du jeune professeur, comme cherchant à capturer son âme. Ce fut finalement la voix de celle-ci qui lui rappela qu’il n’avait toujours pas réagi à part sa bouche béate et ses yeux rivés sur le corps de Mercy.
Elle ne voulait pas ralentir, et soudain lui non plus. Envolées les pensées logiques et la bienséance. Le corps chaud de Mercy collé contre le sien lui rappela qu’elle n’était qu’à lui. Le baiser qu’elle lui donna ne fit qu’augmenter la fièvre qui s’emparait de lui, à l’instar de ses mains agiles qui se déplaçaient sur son dos musclé avant de finalement choisir un emplacement de choix : ses fesses. Encore un point commun pour le couple Amarcy : les deux semblaient visiblement apprécier le postérieur de leur moitié plus que de raison. Souriant à la sensation de ces mains douces qui s’immisçaient malicieusement sous son jean, accrochant leur dû, Amadeus rendit son baiser intense à sa petite amie. Toujours plus intense, insérant sa langue pour caresser celle de Mercy tandis que ses mains s’agrippaient elles-aussi aux fessiers de Mercy… incapable de réfléchir rationnellement, il n’agissait finalement plus que par instinct. Comme à l’accoutumée, il la souleva avec aisance et la plaqua sauvagement contre le mur de l’un des entrepôts sans cesser de l’embrasser avidement. Tandis que l’une de mains la soutenait encore en l’air contre ce mur, fermement accrochée à sa fesse, l’autre glissait déjà vers l’avant de son short pour en défaire la pression.
Haletant d’excitation, Amadeus ne manqua pas de mordre la lèvre inférieure de Mercy tel un loup cherchant à marquer son territoire, sa propriété et la posa finalement au sol avant de s’éloigner de quelques pas. L’air joueur, arrogant à souhait, le jeune homme prit une inspiration croisant ses deux bras et accrochant le bas de son t-shirt pour l’ôter doucement… tout doucement. « Alors ne ralentissons pas. » commenta-t-il, taquin et le regard presque lubrique, jetant le vêtement prêt du reste de leurs affaires, laissant le plaisir à Mercy d’observer sa musculature taillée par des heures de musculation, un métabolisme rapide et des cours de danse hip-hop auxquels il s’adonnait depuis longtemps. Pas question qu’il soit le seule à baver et à presque saigner du nez devant le corps de Mercy ! Se collant à nouveau contre elle, il entreprit de lui mordiller le cou, y laissant un suçon tout en laissant ses mains retrouver les cuisses galbées de la jeune femme pour la coller au mur, « Alors comme ça on aime quand je m’énerve ? » demanda-t-il pour la taquiner, la bouche parcourant toujours son cou, et ses mains remontant le long de ses cuisses pour s’accrocher fermement à ses fesses, « Vilaine fille. » ajouta-t-il malgré lui, totalement sous l’emprise des hormones qui envahissaient son esprit et ne lui indiquaient qu’une chose : il désirait Mercy, là, maintenant.