28 ans mais 98 ans réellementCaptain America
LIEUTENANT AU S.H.I.E.L.D. NIV IIS.H.I.E.L.D
Hétéro et célibataireHumain modifié

C’est en 1917 que Steve Rogers naquit à New-York dans le Lower East Side de Manhattan. Famille irlandaise, ils vivaient dans la modestie sans oublier un sens accru de justice. Avec son physique plutôt frêle, le jeune homme était souvent martyrisé par les autres enfants, ces derniers avaient choisi la bonne cible, une cible faible et vulnérable. Finalement idéale car il était incapable de se défendre. Néanmoins, malgré son physique plus que faible, il n’en n’était rien de ses idées largement héritées de son grand-père : la compassion, l’altruisme et la justice. Traîné dans la boue, le visage en sang, il se relevait toujours et avec une sorte de désinvolture laissait ses quelques mots « Je peux faire ça toute la journée ». Une volonté à toute épreuve que ne manqua pas de remarquer ses adversaires alors arrêtés par l’intervention de James Buchanan Barnes. Leur rencontre scella le début d’une amitié forte qui traversera le temps et l’espace. Les deux gamins de Brooklyn ne se quittaient presque jamais. Le père de Steve rendit son dernier souffle, l’alcool ayant eu raison de son organisme. A peine diplômé, sa mère décéda également suite à une pneumonie. Une perte qui lui brisa le cœur, fort heureusement la présence de son meilleur ami Bucky lui permit de tenir bon et ainsi de garder la tête hors de l’eau. Un soutien de poids qu’il n’oubliera jamais.
La guerre éclata, et le jeune homme alors dans une carrière artistique se tourna vers l’armée. Il souhaitait mettre fin aux atrocités, aux boucheries héroïques. Tout ce sang qui coulait pour la folie d’un seul homme. Malheureusement, sa fragilité physique l’empêcha de réussir les tests. Il fut donc reclassé et refusé en tant que soldat. Ses tentatives se succédèrent ainsi que des techniques ingénieuses pour tenter de passer à travers, en vain. Il avait beau changer de nom, d’endroit, rien n’y faisait et la réalité le rattrapait bien vite. Cette persévérance attira l’attention du Docteur Eskrine qui décida de l’incorporer dans le projet « Super Soldat ». Il fut donc recruté au sein de la SSR (Section scientifique de Réserve), un programme visant à créer des super-soldats. Son courage et dévouement allaient de suite plaire au docteur alors responsable de ce projet. Son choix se porta donc sur Steve Rogers dont les qualités correspondaient à ses desseins. Si de nombreux camarades étaient assez réticents, le soldat démontra cela en interceptant une grenade à blanc sans le savoir. Il risqua sa vie alors que les autres s’étaient contentés de fuir. Ce geste de bravoure conforta Eskrine dans son choix. Stessé, angoissé à l'idée de recevoir ce traitement, Steve dormit très peu la veille, s'imaginant tous les scénarios possibles, et dans ces moments de doute, les mots du docteur lui revennaient. « The serum amplifies everything that is inside, so good becomes great; bad becomes worse. This is why you were chosen. Because the strong man who has known power all his life, may lose respect for that power, but a weak man knows the value of strength and knows… compassion.. »

Dans la machine, le gamin de Brooklyn ressentit une intense douleur irradiant tous ses muscles. Une douleur presque insoutenable qu’il ne pouvait contenir des gémissements de douleur. Une souffrance que personne ne pouvait comprendre mais qui vaudra bien tous les sacrifices. Les résultats furent étonnants et loin de ses réelles attentes. Un corps plus impressionnant, imposant, et une force décuplée, il ouvrit les yeux pour se découvrir. Steve était habitué à faire un mètre de moins, à ne pas avoir autant de force qu’il peinait à maîtriser. Un sourire aux lèvres, le souffle haletant, ce sourire s’évapora lorsque le docteur tomba, inerte à ses pieds. Ce dernier fut assassiné par un agent nazi. Erskrine emporta avec lui le secret du sérum, et par conséquent, le gouvernement mit un terme à ce projet. A côté de ça, ils optèrent pour des techniques semblables à de la torture, et loin d’être inquiétés, ces recherches continuèrent. Steve était à présent le seul bénéficiaire du génie du docteur Erkrine.
Le projet abandonné, Steve reçut la mission de servir de héros américain symbolique afin de faire la propagande de la guerre. Poupée désarticulée, lui ne désirait qu’une chose : aller au front et cesser cette mascarade. Captain America naquit durant cette triste période. Les spectacles s’enchaînèrent et ce fut pendant l’un d’eux qu’il apprit que l’unité de son meilleur ami Bucky a été capturée par Schmidt. La forteresse infiltrée, il libéra donc Barnes et les autres soldats de son régiment. L’étonnement se lisait largement sur le visage de son ami qui avait encore en tête l’apparence frêle de Steve, désormais super-soldat et mesurant deux têtes de plus. Ils se retrouvèrent et affrontèrent les nazis ensembles, fiers de partager les mêmes valeurs. Toujours empreint de protection envers Steve, Bucky le suivait dans la lutte, tout simplement parce qu’il ne pouvait se résigner à le laisser seul face au danger. Les deux acolytes formaient un duo efficient mais surtout une complicité largement utile sur les champs de bataille. Se faire une confiance aveugle permettait d’agir avec plus de facilité et sans aucune crainte. Tout se déroulait à merveille, ils affrontaient les menaces main dans la main jusqu’à ce que Zemo apparaisse ne causant que désastre et chaos. Steve perdit tout. Bucky, Peggy, toute son existence prisonnière de ce monstre de glace et, ce, pendant 70 ans. De longues années durant lesquelles le monde évolua et que la vie continuait malgré tout. Oublié par la population et les autorités, il fut déclaré mort, étant introuvable. Captain America n’était plus que le vestige d’une époque.

Il ouvrit les paupières sur un nouveau monde loin de celui qu’il connaissait. . Dans un état de congélation, il n’avait cependant pas pris une ride. Contacté par Nick Fury pour intégrer les Avengers, il prit part à cette organisation de super-héros. Encore une fois, Steve faisait face à une nouvelle guerre, peut-être différente mais dont les rouages ne lui étaient pas méconnus. Le gamin de Brooklyn n’avait cependant pas oublié Peggy Carter, qu’il retrouva dans une chambre d’hôpital, vieillissante. La réalité frappa le blond, elle était même saisissante. C’était la gorge serrée qu’il se rendait compte de ce qu’il avait perdu, ce qu’il avait loupé et que sa vie ne serait plus jamais la même. Sa main dans celle de Peggy, il esquissait un sourire triste, alors que le regard de la vieille femme s’animait subitement d’un éclat de vie. « Je suis enfin revenu. » Déclara-t-il tandis que son étreinte sur sa main se resserrait un peu plus. Tant d’échecs impossibles à réparer. Tant d’échecs impossibles à réparer, et tant à venir qu’il ne soupçonnait absolument pas. Dont la folie de Wanda dans laquelle elle persistait. Une folie qui emporta avec elle tous ses souvenirs, son existence toute entière réduite à néant.

L’homme aux cheveux blonds maltraite la sonnette de la porte avec nervosité. C’est une voix féminine sortant de l’interphone qui le fait sursauter. Celle-ci le somme de finalement entrer, montant les escaliers, son état de stress ne fait que s’accentuer à mesure qu’il se rapproche du bureau de sa psychologue. S’asseyant sur le fauteuil en face de cet imposant bureau ne chêne, Steve avale sa salive tandis que ses prunelles claires détaillent la pièce. Une décoration minimaliste, des murs blancs, une ambiance assez glaciale. « Steve ? Pour notre première séance, j’aimerai que vous parliez de vous, en détails et sincèrement. » Il reprend ses esprits, glissant ses mains sur ses genoux, le gamin n’apprécie guère parler de lui, ça lui coûte vraiment d’être ici, les mots viennent maladroitement. « Joli bureau. hum. Que dire ? Mon père était un alcoolique, il est mort à cause de ça, j’ai jamais été trop proche de lui, et j’avais tendance à lui tenir tête lorsqu’il manquait de respect à ma mère. Je déteste l’injustice et la violence, mais parfois ça m’arrivait de me prendre des coups. Enfin bref, j’avoue que je l’ai détesté mais à sa mort, j’ai quand même pleuré. Ensuite, on s’est retrouvés seuls ma mère et moi, j’ai dû me débrouiller et l’aider au mieux car je savais qu’elle était fragile psychologiquement. Elle venait de perdre son mari, l'homme qu'elle aime, quoi de plus normal ? » Triturant ses mains, il marque une pause, affichant une grimace, il reprend, il reprend, loin d’apprécier se dévoiler de la sorte, mais ça peut l’aider, il le sait. « J’ai donc commencé à travailler assez tôt parce que ma mère commençait à sombrer aussi dans l’alcool, et en fait, j’ai eu de la chance de connaître Bucky qui a été un vrai soutien. Sans lui, je ne sais pas comment j’aurai géré tout ça. Enfin bref, ma mère a été emportée par un cancer, me retrouvant orphelin. » L’émotion est palpable, sa voix frêle à cause de sa gorge serrée. « Ma mère partie, j’ai décidé de prendre ma vie en main, d’œuvrer pour le bien, comme je l’ai toujours voulu. Je ne sais pas d’où peut venir ça, mais c’est une évidence d’intégrer le SHIELD. Mon entraînement se passe bien, je suis étonnement à l’aise avec les armes, et tout ce qui se rapproche à la guerre. J’ai été nommé lieutenant pour travailler aux côtés de l’argent Carter. Tout se passait plutôt bien, jusqu’au jour où une mission a mal tourné et que Bucky a été blessé. J’aurai dû le protéger, l’empêcher d’y aller pour qu’il ne perde pas son bras. La culpabilité ne me quitte jamais. » Elle tique et réagit. « Parfois, nous ne pouvons sauver tout le monde Steve. » L’agent du SHIELD baisse la tête face à de telles paroles. En son for intérieur, il aimerait être capable de protéger ses proches. « Je sais… » Ses opales se posent sur la fenêtre, pour constater que le soleil a laissé place à de menaçants nuages annonçant une averse voire un orage. Le visage fermé, il aimerait parler des flashs qui hantent ses nuits, mais comment savoir si cette femme ne le dénoncera pas ? Les rafles de la garde rouge sont encore d’actualité et présentes dans l’esprit du jeune homme. Les cris des parents tentant de courir pour récupérer les enfants entraînés par ces soldats. Plusieurs fois, Steve a voulu intervenir. D’un bond, il se lève, lassé. « Merci. » Il dépose les billets sur la table basse et quitte les lieux, tout simplement parce cette séance ne sert à rien. Peut-être a-t-il le cœur plus léger, mais sa culpabilité quant à elle affaisse encore ses épaules.


Le corps plus frêle, une apparence fragile et le visage en sang, Steve se bat avec des caïds mesurant deux têtes de plus. Mis à terre par ces derniers, il se relève toujours, malgré la douleur irradiant tous ses muscles, il n’abandonne pas. Un violent coup de poing le tire de son sommeil, mettant fin à ce rêve qui paraissait terriblement réel. Le souffle court, le cœur battant, il s’extirpe de ses draps pour se rendre dans la salle de bain afin de faire baisser la tension. Face au miroir, ses yeux écarquillés scrutent son visage. Dans ce flash, celui-ci était plus fin, plus maigre. Pourquoi cette apparence ? Pourquoi son imagination lui fait vivre des rêves aussi vivaces ? Habituellement, il ne ressent pas autant la douleur. La situation le dépasse, il ne comprend pas et s’évertue à trouver les réponses à ses questions. Son esprit ne peut avoir inventé ça, pas avec une telle précision.