Behind a box of reasons why {Jeli}

Behind a box of reasons why

After all the lights go down, I’m just the words, you are the sound. A strange type of chemistry, how you’ve become a part of me and when I sit alone at night, your thoughts burn through me like a fire. You’re the only one who knows who I really am. We all wanna be somebody, we just need a taste of who we are

En faisant les cent pas pour la millionième fois dans son salon depuis sa mise à pied, Jess se disait qu’elle avait dépassé les bornes. Avant de revenir sur son sentiment premier, à savoir : elle avait eu raison. Enfin… Peut-être pas. C’était tout le problème avec elle. Son impulsivité guidait ses gestes et elle se confortait dans son droit avant de se dire que peut-être, elle n’aurait pas dû. Foutre une droite à l’un des gardes qui avait tabassé et envoyé ses amis à l’hôpital, ce n’était pas sage mais bon sang que ça lui avait fait du bien. Il avait fallu qu’on la sépare de son collègue et qu’elle termine dans le bureau de Logan à devoir justifier son comportement médiocre. Elle allait s’excuser avant de se souvenir que les gardes prenaient leurs ordres de Logan. Et que donc, c’était Logan qui avait ordonné cette rafle. Il n’avait donc fallu que quelques secondes avant que ses cris ne s’entendent jusqu’à l’autre bout du complexe que formait le QG et qu’un bon nombre de curieux s’amassent à la porte pour l’entendre incendier son patron à grand coup de malédiction. Elle aurait pu honnêtement lui arracher les yeux hors de la tête si Cindy et Shaw n’avaient pas fait irruption dans le bureau pour l’en empêcher et la sortir de là. Et le pitoyable spectacle qu’offrait Jessica en train de virer hystérique rameuta Carol qui prit la relève et l’accompagna jusqu’à son casier en l’engueulant à moitié. Forcément, ces éclats de voix entrainèrent une mise à pied immédiate de Jessica qui prit ses affaires et claqua la porte du QG. Deux heures après, elle avait contacté Carol pour s’excuser de son comportement et avait pu discuter de cette affaire avec sa meilleure amie dans le plus grand des calmes. Loin des oreilles indiscrètes. Elle se doutait qu’elle allait être le sujet de conversation des prochains jours. Et elle s’en fichait. Enfin, elle ne se fichait pas de ce que Leo avait du en penser en l’apprenant et s’était préparé à recevoir un coup de fil bien senti de sa part pour qu’il lui fasse savoir ce qu’il pensait de son comportement si jamais il en avait l’occasion avec le boulot qu’il avait.

La seule chose qui l’embêtait à présent, quelques jours après l’incident, c’était que sa rage n’était toujours pas descendue d’un cran. Elle s’était même amplifiée quand elle s’était mise en tête de profiter de sa mise à pied pour faire des travaux dans la maison familiale dont elle avait hérité à sa majorité. Ce n’était pas non plus un manoir mais elle est ridiculement grande pour quelqu’un qui ne faisait que passer pour y dormir et manger. Les seuls changements que Jessica y avait apporté était son ancienne chambre d’enfant reconvertie en salle de sport à domicile pour se défouler pendant son temps libre. Mis à part ça, elle n’avait touché à rien. Elle avait commencé par le salon, dès le lendemain de sa dispute avec Logan. Elle avait redonné une seconde jeunesse à ses murs en le repeignant d’une couleur vive. Ça l’avait apaisé un peu, mais pour un temps seulement. Elle s’était ensuite attaquée au couloir, le jour d’après. Déplacer des meubles, remplacer le papier en écoutant de la musique. Ça l’avait occupé un peu, mais encore une fois, cela n’avait pas suffi à la calmer. Le troisième jour, elle avait voulu repeindre la cuisine et s’était heurté à un obstacle de taille. L’évier n’allait pas avec la peinture qu’elle avait choisi. Après un aller-retour au magasin de bricolage le plus proche, elle avait voulu changer les tuyaux mais étant une novice en matière de tuyauterie, elle avait sous-estimé l’ampleur de la tâche. Et le fait qu’il y avait un truc récurrent qui se produisait. Les pièces n’étaient pas à la bonne taille. Après deux crises de nerfs et une bonne dizaine de cent pas plus tard, Jessica se rendit à l’évidence. Dans son état actuel, elle ne réussirait à rien. Le mieux était d’attendre. Mais l’ennui était qu’elle ne pouvait pas laisser sa cuisine dans cet état.

Après mûres réflexions, elle avait saisi son téléphone portable pour éplucher sa liste de contact. Il y avait bien une personne qu’elle pouvait appeler mais elle ne savait pas s’il était libre et surtout, elle avait un peu honte du tableau qu’elle avait donné quelques jours plus tôt. Il l’avait vu se faire escorter à son casier par une Carol qui la réprimandait. Et il l’avait sans doute vu abattre son poing dans le nez d’un collègue pour venger Connor et Gavin. Mais qui pouvait-elle appeler d’autre ? Elle avait trop honte d’elle pour contacter les quelques alliés qu’il lui restait à la garde. Il n’y avait que lui. Au bout d’une minute à peser le pour et contre, Jess appuya sur le bouton d’appel alors qu’elle se trouvait assise en tailleur sur son plan de travail, au milieu des débris qui jonchaient le sol de sa cuisine. Une sonnerie, puis deux. Jessica se répéta que c’était une mauvaise idée. Puis elle entendit le déclic annonçant que son interlocuteur avait décroché et comprit que c’était trop tard pour reculer. « Elijah ? C’est Jessica, je ne te dérange pas ? » C’était quoi la suite ? Il valait mieux lui demander comment il allait, non ? Laisse tomber, Jess, ça fait pas naturel avec toi. « Hum, je suis embêtée, j’aurais un énorme service à te demander. Tu t’y connais un peu en tuyauterie ? J’ai commencé des travaux dans ma cuisine et j’ai un peu de mal. » Une main tenant son téléphone, l’autre se grattant la tête, elle fixa les dégâts et se mordit la lèvre. Comment elle avait fait son affaire, c’était un grand mystère. Au mieux, il lui rirait au nez. Au pire, il l’enverrait paitre. Et elle ne lui en voudrait pas. Enfin, sur le coup, si mais une fois qu’elle aurait pesté dans le vide, elle ne lui en voudrait plus. Même pour elle, elle était beaucoup trop lunatique.

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Jessica D.
&
Elijah

Elijah aurait pu craquer et retomber dans son trou noir. Tous les éléments avaient été là. Jake, Jean et Raven faisaient partis des « onze » recherchés et ennemis publics numéro un du pays. Il détestait être éloigné de son frère, ne pas savoir comment il allait et où il se trouvait. Eli s’inquiétait pour eux et il détestait qu’ils se retrouvent tous dans cette position. Il les connaissait bien, il savait qu’ils n’étaient pas dangereux. C’étaient de bonnes personnes, mais les preuves étaient contre lui. Ils avaient tous des pouvoirs et il se doutait que cela pouvait faire flipper. Il flippait lui-même. Les rumeurs n’étaient pas seulement vraies, elles touchaient aussi trois personnes chères à son cœur. C’était difficile à intégrer dans sa tête. Il ne savait pas quand il les reverrait ou quand il aurait des nouvelles. Les seules qu’il avait étaient par l’intermédiaire Whisperer et chaque fois, il s’attendait au pire. Il vivait dans une bulle de nervosité intense. Puis, on ne pouvait pas dire que l’ambiance était à la fête au quartier général de la garde-rouge. Deux clans bien distincts s’étaient formés. Ceux de la rafle et les autres. L’atmosphère était lourde et électrique. Les piques, les commentaires de mauvais goûts et les crasses étaient choses courantes entre les deux groupes. Ceux de la rafle étaient sans pitié, mais la plupart des autres ne se laissaient pas faire. Au contraire d’Eli qui encaissait les coups. Murray, Bolton et Jokinen l’avaient pris en grippe et ils n’hésitaient pas à se venger des coups que l’ainé des Fraser leur avait donné. Tous les jours, l’un d’eux le frappait sans ménagement et le mot « traitre » sortait à profusion. Parfois, Eli se défendait et frappait à son tour, mais généralement, il réagissait à peine. Ils voulaient tout faire pour les faire démissionner, Eli et les autres, mais le grand brun n’avait pas l’intention de leur donner ce plaisir. Il savait qu’il n’avait plus la confiance de personne et que c’était probablement du suicide d’y rester, mais il le devait. Il ne détestait pas son boulot et quelque part, il savait que certains émergés mal intentionnés pouvaient se servir de leurs dons à mauvais escient. C’étaient eux qu’ils devaient maîtriser et il voulait être là pour le faire. Finalement, Mai. Sa sœur chérie était enfermée à l’asile psychiatrique. Elle avait pété un plomb et son ancien petit-ami avait pris la dure décision de la mettre entres bonnes mains. Elijah n’avait tout simplement pas pu. C’était au-delà de ses forces, même s’il savait qu’un truc clochait chez Mai. Il aurait tant voulu la protéger et l’aider, comme elle l’avait fait pour lui. Il aurait voulu être celui qui lui redonne la raison. Il s’y rendait tous les jours, mais Mai avait disparu. Elle était là physiquement, mais mentalement, c’était différent. Les êtres qui le et qu’il connaissaient le mieux étaient intouchables. C’était difficile. Eli sentait son petit monde s’écrouler. Pour la deuxième fois. Seulement, s’il tombait, il n’y avait plus personne pour le remonter. Mais, il s’accrochait. Il voulait être là pour les deux plus jeunes et leurs parents. Il voulait montrer qu’il était fort, même si tous les soirs, le goût de sombrer de nouveau était tentant.

Pour contrer les mauvaises idées, il s’occupait. Il s’était lancé dans un « project car » et passait tous ses moments libres sous le capot de sa vieille bagnole achetée à prix ridicule sur Internet. Il était en train jouer dans le moteur lorsque la sonnerie de son cellulaire retentit. Il avait juré ne voulant pas être dérangé, mais il ne pouvait pas ignorer l’appel d’un coup que ce soit Amy ou Wes, ou même Jake ou Mai. Il s’essuya rapidement les mains sur un chiffon huileux et décrocha à la deuxième sonnerie sans voir qui était son interlocuteur. "Jess?" Il avait aussitôt reconnu Jessica et il ne pouvait pas trop cacher sa surprise. "Non, non tu me déranges pas. Tout va bien?"Il essuya son front tandis qu’elle lui racontait son problème. Un mince sourire amusé s’était affiché sur le visage du garçon. Il avait bien du mal à imaginer sa collègue entreprendre des travaux de rénovation. Elle ne lui avait jamais semblé de type manuel. "Eh oui, ouais. Je me débrouille pas mal en plomberie. Tu….veux que je passe?" Bien sûr qu’elle voulait qu’il passe, elle ne lui aurait pas téléphoner juste pour parler de la pluie et du beau temps. C’était Jessica Drew tout de même. "Donnes-moi vingt minutes, okay? Okay. À tout de suite. " Il raccrocha et regarda la voiture. Il était un peu déçu de devoir la laisser, alors qu’il était en bonne voie de réparer un truc du moteur, mais il ne pouvait pas laisser Jess dans la mouise. Il rangea ses outils dans son coffre qu’il déposa dans sa voiture. Il alla ensuite changer de t-shirt et se nettoyer un peu le visage. Lorsqu’il passa l’eau froide sur sa plaie à la joue, il tressaillit légèrement. Encore une blessure gracieuseté de Murray qui lui avait donné un coup de poing au visage, la veille. En se regardant dans le miroir, Eli pouvait avouer qu’il avait une sale tête. Il soupira avant de quitter l’appartement qui était devenu le sien après la fuite de Jake.

Il savait où habitait la belle brune pour l’avoir déposé à quelques reprises après un quart de travail. Il se stationna dans l’entrée de la grande maison de la jeune femme. Il s’empara de son coffre et se dirigea à la porte d’entrée. Il toqua trois coups francs et un large sourire apparu sur ses lèvres lorsque la brune lui ouvrit. Elle aussi avait une sale tête. Elle ne pu s’empêcher de pouffer de rire en l’apercevant. "Vous avez appelez pour un plombier m’dame?" Il leva son coffre pour lui montrer qu’il avait ses outils avec lui et qu'il était prêt à réparer les pots cassés. "Alors? Où sont les dégâts?"

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Elle ne s’attendait pas à une réponse positive de la part d’Elijah. Et pourtant, un fin sourire se dessina sur son visage quand elle comprit qu’il allait venir pour lui filer un coup de main. Un sourire qu’elle effaça quand elle se rendit compte de ce qu’elle était en train de faire. « Merci Eli.» dit-elle avant de raccrocher. Était-elle vraiment en train de sourire ? Oui, elle l’était. Elle descendit de son perchoir et déposa son téléphone sur le plan de travail. Elle était un peu nerveuse. Elijah savait où elle vivait mais il ne s’était jamais vraiment aventuré chez elle. Ce privilège appartenait à quelques rares chanceux comme Carol qui possédait carrément un double des clés. Un regard vers l’état lamentable de sa cuisine manqua de la faire soupirer de dépit. Super façon de recevoir Elijah. Elle passa une main dans ses cheveux sombres et baissa cette fois-ci la tête vers sa tenue. La poussière qui avait flotté dans l’air après qu’elle ait arraché l’évier du mur en s’acharnant dessus avait déposé une fine couche blanche sur ses vêtements. Et on pouvait apercevoir ça et là, quelques tâches de peintures. Autrement dit, ce n’était pas la tenue adéquate pour accueillir quelqu’un chez soi. Elle ravala un juron et souleva ce tee-shirt trop ample qu’elle ne mettait que pour ce genre d’occasion alors qu’elle grimpait les escaliers menant au premier étage quatre à quatre. Elle jeta ce tee-shirt sur son lit et s’empressa de fouiner au fond de son armoire quelque chose de plus décent et de plus approprié. Un simple débardeur gris ferait l’affaire. Elle en profita pour s’attarder devant le miroir et réassembler ses cheveux noirs en une queue de cheval correcte. Mécaniquement. Tellement mécaniquement qu’elle ne s’aperçut qu’au dernier moment qu’elle avait une trace de peinture blanche en plein milieu de sa joue gauche.

Elle jura encore et frotta du bout des doigts pour essayer de l’enlever. Elle tenta pendant une minute avant de lâcher l’affaire et de pousser un grognement rageur. Bordel. Elle ne savait même pas pourquoi elle faisait ces efforts. Elijah l’avait déjà vue avec une énorme cocard sur la tronche en rentrant de mission. Ou avec sa tenue de travail dans un état atroce. Elle laissa sa main retomber et surveilla l’heure en se maudissant. Pas besoin de s’affoler. Elijah était un ami et un collègue de travail. C’était peut-être le fait qu’il franchisse le seuil de la maison qui le rendait ainsi. Elle ne recevait pas énormément de visite dans son antre et quand c’était le cas, à part Carol, elle avait tendance à stresser. C’était stupide, elle le savait. Ces derniers temps, elle était vraiment sur les nerfs. Elle ressentait cette immense rage qui ne la quittait pas depuis qu’elle avait appris ce qu’il s’était passé au festival. Et ce qui lui faisait peur, c’était qu’elle n’arrivait plus à la contrôler. Avec le recul, aller confronter Logan dans son bureau n’était pas la meilleure des idées. Elle regrettait un peu, même si ça lui coutait de l’avouer. Sa fierté avait toujours été très mal placée. Jessica l’orgueilleuse n’irait pas s’excuser car elle estimait que c’était Logan qui devait des excuses. Autant dire tout de suite que la situation allait durer un petit moment.

Dans ce qu’il restait de sa cuisine, elle mit en marche la machine à café. Ça aussi, c’était nouveau. Jessica avait banni le thé et l’avait remplacé par de la caféine. Elle ne mangeait plus aussi sainement qu’avant et avait même laissé tomber le sport après le travail. Enfin, elle l’avait laissé tombé parce que déjà, elle avait dû arrêter d’en faire à cause du Pegasus. Mais avec le temps, ça ne lui manquait plus autant. Peut-être était-ce la raison pour laquelle elle était constamment sur les nerfs, ces temps-ci ? N’ayant plus de quoi se défouler sous la main ? Elle n’avait pas le courage de s’y remettre après sept mois d’inactivité. Elle préférait taper sur des imbéciles au travail, ça la calmait. Mais avec ces conneries, elle risquait ne plus pouvoir s’approcher du terrain avant un moment. Elle qui venait juste d’y retourner… Elle redressa la tête quand trois coups la sortirent de ses pensées. Un regard vers le micro-onde pour y lire l’heure lui fit comprendre que Elijah était arrivé. Elle se dirigea vers la porte d’entrée et l’ouvrit sans plus attendre. Il avait fait le trajet jusqu’ici pour l’aider, ça se faisait vraiment pas de le laisser poireauter plus longtemps.

Un rire s’échappa de sa gorge en le voyant avec sa boite à outil et en l’entendant. Elle faillit s’arrêter en découvrant le visage tuméfié d’Elijah. Hum. Elle savait qu’il en prenait plein la tête à cause du festival et de Jake, Jean et Raven. Elle ne savait pas en revanche qui était responsable de l’hématome qu’il avait sur le visage. Et il valait mieux pour le responsable qu’elle ne le sache pas. Elijah était son ami et elle n’aimait qu’on s’en prenne à ses amis. Elle n’afficha rien, cependant, préférant faire comme si de rien n’était en riant à ses blagues. Les bras croisés, elle s’écarta pour le laisser entrer. « Oy. Je suis presque sûre qu’un film pornographique des années 80 commence comme ça. » Le temps qu’elle percute l’immense connerie qu’elle venait de dire, c’était trop tard. Bravo, Jess. Bravo. Elle se racla la gorge « La cuisine est par là. » Elle ferma la porte derrière lui, levant les yeux au ciel pendant qu’il ne la voyait pas parce qu’elle était définitivement trop stupide pour fréquenter d’autres êtres humains et se tourna vers lui en souriant. « Promets-moi de ne pas faire de crise cardiaque en voyant les dégâts, d’accord ? » D’un geste rapide et maladroit, elle replaça une mèche derrière son oreille et guida Elijah vers la cuisine pour qu’il voit le carnage. Elle croisa les bras sur sa poitrine en se mordillant l’ongle du pouce, gênée par la situation. « Je… J’ai voulu faire des travaux et l’évier était pas de la bonne couleur. Du coup, je suis allée en chercher un autre mais j’avais pas les bonnes pièces… Et je me suis énervée…Bref, tu veux un café, avant de commencer ? » Habile changement de sujet. Elle se dirigea d’elle-même vers la machine en la pointant du doigt pour attirer l’attention d’Elijah ailleurs.

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Jessica D.
&
Elijah

C’était bizarre de se retrouver chez Jessica. Même si elle était une bonne amie et qu’elle était en partie responsable de sa remise en forme. Ils avaient toujours tenu une relation amicale et basique qui n’impliquait pas des soirées chez l’autre. Ils s’entendaient bien, mais ne se voyaient pas vraiment en dehors du boulot. Elijah lui devait beaucoup. Alors qu’il se retrouvait au plus bas et qu’il ne lui avait rien demandé, la jeune femme s’était présentée chez lui et lui avait dit ses quatre vérités. La soirée s’était mal terminée, mais elle avait réussi à le remettre en question. Elle avait réussi là où sa famille avait échoué. Elle avait réussi à lui faire comprendre qu’il était temps qu’il se bouge le cul et qu’il redevienne le Elijah qu’elle connaissait. Il ne savait pas pourquoi les paroles de la belle avaient fait plus d’effet que celles de tous les autres, mais elles l’avaient réveillé. Elle avait été d’un grand soutien lors du retour du garçon et à présent, ils riaient de bon cœur de ce coup de poing qu’elle lui avait donné au visage. Mais, il ressentait toujours une petite nervosité qu’il n’arrivait pas à expliquer lorsqu’il se retrouvait seul avec elle. Peut-être parce qu’elle l’avait vu dans un état lamentable et qu’elle avait assisté à des crises de colère dont il avait honte. Il avait toujours peur qu’elle l’identifie à cet épisode, alors qu’il n’avait rien à voir avec le type furieux qu’elle avait vu. Jessica était aussi difficile à cerner. Il ne savait pas toujours sur quel pied danser en sa compagnie. Il arrivait à avoir des bonnes discussions avec elle et parfois, il lui soutirait des sourires et des remarques rigolotes, mais il avait toujours peur de dire quelque chose qui ne lui plairait pas. C’était une femme forte avec un gros caractère qui ne se permettait pas beaucoup de folie. Elle était loin de toutes les femmes qu’il côtoyait. Ça le déstabilisait puisqu’il ne suffisait pas d’un compliment ou d’un sourire charmant pour réussir à l’amadouer. Elle était intriguante et Eli voulait toujours en savoir plus sur elle, même si ce n’était pas chose facile.

Il se trouvait donc là, coffre à outils à la main, devant elle un sourire niais accroché au visage. Dernièrement, il avait toujours les lèvres qui s’étiraient d’elles-mêmes quand il croisait la brune. Elle réussissait toujours à lui faire oublier les merdes qui le frappaient chaque jour. Il avait vu le visage de la brune se renfrogner à la vue des hématomes sur lui et il lui en était reconnaissant de ne pas faire de commentaires. Il ne voulait tout simplement pas en parler. C’était entre eux et lui. Eli ne voulait pas que personne d’autres y soient mêlés. Lorsqu’elle fit la mention de début d’un film porno, il ne put s’empêcher de froncer les sourcils avant de pouffer de rire. Cette fille était incroyable et elle le surprenait tous les jours. Elle semblait différente en dehors du QG. Plus détendue. Elle restait fière et forte, mais elle s’en permettait plus, comme des petites vannes du genre qui plaisaient au grand brun. "Quoi? C’est vraiment pour un problème de plomberie que tu m’as appelé? On ferait mieux d’annuler l’équipe de tournage alors!" Il lui sourit, non sans que ses joues prennent un peu de couleur. Il n’avait vraiment pas l’habitude de dire ce genre de conneries avec elle, mais elle le faisait se sentir bien. Elle, Carol, Connor, Cindy et Xander étaient la raison pour laquelle il n’était pas totalement écœuré et dégouté de se lever le matin. "Ça fait peur ton truc. " Dit-il alors qu’elle tentait de lui faire promettre de ne pas rire en voyant l’état des lieux. Il s’attendait franchement au pire puisqu’elle avait pris la peine de lui téléphoner et de lui demander son aide. Cela signifiait qu’elle était vraiment dans la merde. Orgueilleuse comme elle était, elle avait dû tout essayer, et donc tout empirer, avant de laisser tomber. "Ouah!" La réaction avait été immédiate en apercevant le bordel de la cuisine. Il avait légèrement reculé la tête de surprise. Il ne voulait pas se foutre de la gueule de Jessica, même si c’était tentant. "T’avais pas dit qu’un ouragan était passé!" Très tentant en fin de compte. Il n’avait pas pu s’en empêcher. "J’espère que t’avais pas l’intention de te recycler dans la rénovation après…. Ouais, je prendrais bien un café!" Il ne voulait pas aller sur ce terrain-là. Si elle voulait lui en parler elle-même, il se ferait un plaisir de l’écouter, mais Eli ne voulait pas aborder le sujet de la crise de folie. "Non, sérieusement. Ça a l’air pire que c’est. Je pense que je vais pouvoir t’aider." Il déposa ses outils sur le sol et s’approcha du trou pour mieux voir le problème. Il tapota sur un tuyau et déplaça un conduit. "Ça devrait pas être compliqué. Mais c’est une vieille maison, ça joue des tours!" Il fouilla dans son coffre et s’empara de ce qu’il avait besoin pour réparer les dégâts. Il se coucha au sol, la tête sous l’évier et s’attela à sa tâche. "Ça va sinon?"

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Les joues de Jess étaient en train de virer au rouge pivoine après l’énormité qui était sortie de sa bouche. Elle avait envie de se frapper le front avec sa paume. C’était tout à fait le genre de connerie qu’elle pourrait sortir avec Carol sans sentir le rouge lui monter aux joues. Heureusement que c’était Elijah et non pas quelqu’un d’autre. Il rebondit sur la blague et elle se sentit un peu mieux, riant de bon cœur. Elle n’était pas fière d’elle pour autant. Elle lui indiqua la direction de la cuisine, non sans le prévenir de ce qu’il risquait d’y trouver. Et devant sa réaction, Jessica se dissimula le visage dans une main, morte de honte. Tellement morte de honte qu’elle ne put s’empêcher de se justifier en lui expliquant et en lui proposant directement un café. Rester inactive ne lui réussissait absolument pas. La preuve, elle avait complètement massacré sa cuisine. « J’ai…euh… Hem. » Elle se sentait complètement idiote, là tout de suite. Elijah avait tous les droits du monde de se foutre de sa gueule parce qu’honnêtement ? Il y avait de quoi. Elle jeta un regard agacé vers l’immense merdier qu’elle avait foutu. Note pour plus tard, ne pas entamer de travaux dans sa maison quand elle était énervée. Seconde note, ne pas sortir la première bêtise qui lui passe par la tête en ouvrant la porte. Et troisième note… Faire ce maudit café.

Ça, c’était facile. Appuyer sur un bouton, mettre la dosette pendant que l’eau chauffait et attendre que ce soit bon pour appuyer à nouveau. Elle profita de tourner le dos à Elijah pour se mordre la lèvre inférieure en fermant les yeux. Un jour, elle se comporterait normalement. Un jour. Mais pas aujourd’hui. Elle prêta une oreille à ce qu’il disait alors qu’elle l’entendait déposer ses outils et saisit la tasse qui venait de se remplir pour la déposer un peu plus loin. « Oui, c’est la maison de mes parents. J’en ai hérité et j’ai jamais vraiment songé à la remettre aux normes. » Elle attrapa une autre tasse. « Tu prends du sucre dans ton café ? » demanda-t-elle avant de répéter l’opération avec la machine. Elle tourna la tête vers Elijah qui était déjà en train de s’allonger au sol. Elle suivit son geste des yeux, s’attardant sur la surface de peau qui se retrouva exposée quand son tee-shirt remonta légèrement. Elle pencha la tête sur le côté pour admirer la vue avant de se redresser et de se retourner vers la machine à café.

Sérieusement, c’était quoi son problème ? Elle se mettrait bien des baffes, là maintenant. Elle était en train de s’extasier sur un nombril. Un nombril, quoi ! Il y avait définitivement quelque chose qui ne tournait pas rond dans tête. Elle mit un instant à percuter qu’il lui demandait si ça allait et elle bafouilla, craignant qu’il ne parle de sa petite séance de voyeurisme. « Hein ?! Euh… Oui ! » Elle comprit qu’il lui demandait si ça allait dans sa vie en général et là encore, elle eut envie de se frapper le front avec sa paume jusqu’à ce que mort s’ensuive. Elle soupira, en secouant la tête, faisant les gros yeux pour elle-même. « Oui, ça va. A part de ce petit contretemps avec l’évier. C’est plutôt… calme. » Elle attrapa enfin les deux tasses et avança jusqu’à Elijah qui était toujours allongé, se forçant à regarder le café et non autre chose. Elle se positionna à côté de lui pour s’asseoir en déposant les deux tasses et ramener ses jambes contre elle. « Et toi ? » C’était un peu la question piège. Elle savait très bien que ça ne pouvait qu’aller bien dans la vie d’Elijah ces temps-ci, avec Jake qui venait d’être déclaré ennemi public et qui avait tout Genosha à sa recherche. Elle baissa la tête. « T’es pas obligé de répondre à ça. Ou alors, tu n’as qu’à dire quelque chose qui n’a rien à voir. Comme… » Elle haussa les épaules. « Chihuahua. » Pourquoi ce mot là en particulier ? Aucune idée. Elle avait pensé à un truc positif et les chiens étaient quelque chose de positif en général. Elle aimerait bien savoir ce qui lui prenait aujourd’hui, parce qu’elle avait vraiment l’impression d’être stupide. « Ou pizza. » Elle tourna la tête vers le torse d’Elijah puisque sa tête avait disparu sous l’évier. « Une pizza pour payer le dépannage, ça te dit ? » Mon dieu, mais allait-elle se taire un jour ? Pourquoi cette soudaine éloquence ? Oy, elle ne savait plus où se mettre.

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Jessica D.
&
Elijah

Elijah ne voulait pas trop juger Jessica, mais entreprendre des travaux de plomberie alors qu’on n’avait aucune expérience ou connaissance était assez risqué. Ce n’était pas juste de défaire des tuyaux et de les remettre en place. Les conduits n’avaient pas tous la même fonction et les matériaux étaient différents. Le métier de plombier pouvait sembler facile, mais ce n’était pas du tout le cas et il y avait un tas de normes à respecter. Une personne naturellement manuelle pouvait très bien se débrouiller comme c’était son cas à lui, mais il n’était pas certain que Jess était très apte à entreprendre des travaux de cette ampleur. Il savait qu’elle était très débrouillarde, qu’elle n’avait pas peur d’avoir les mains sales et de travailler fort. Peut-être qu’elle avait déjà fait de la rénovation, seulement cette fois-ci, elle avait sans doute vu trop grand. Ceci dit, cela lui faisait plaisir de venir lui prêter main forte et de réparer les gaffes de la brune. Eli adorait réparer les choses, travailler de ses mains et surtout rendre service. S’il n’avait pas été dans les forces de l’ordre, il aurait très certainement choisi un métier manuel et technique. Il en avait plutôt fait ses passe-temps et ça l’amusait beaucoup.

Après avoir constaté les dégâts et fait quelques petits commentaires pour taquiner son amie, il avait déposé son coffre à outil au sol et l’avait ouvert pour s’emparer de son matériel. "Ça ne fera pas de mal de faire un peu de ménage là-dessous. C’est un vrai fouillis. " C’était souvent le cas dans les vieilles maisons. Dans le temps, il n’y avait pas ou très peu de règles à suivre et c’était fait un peu n’importe comment. Puis, le métier avait avancé avec des nouvelles technologies et des normes plus strictes concernant les matériaux utilisés et la façon de faire. Avec sa tentative de rénovation, la brune avait un peu aggravé la situation, mais rien de bien important qu’il ne pourrait pas arranger comme il venait de le signaler. Il poussa quelques objets de son chemin puis se pencha sous le l’évier pour voir de plus près. Il accepta volontiers le café proposé par Jess et commença sa besogne sans se soucier de son chandail qui s’était relevé laissant apparaitre ses abdominaux difficilement retrouvés après sa période noire. "Hen quoi?" Il savait que Jess lui avait posé une question, mais il n’avait pas très bien entendu ayant la tête dans l’armoire. Il releva la tête et supposa que ça concernait ce qu’il mettait dans son café lorsqu’il aperçut une tasse dans les mains de la femme. "Du sucre et un peu de lait, si tu en as." Il lui adressa un sourire avant de disparaitre à nouveau sous l’évier.

Pendant qu’il tapait, desserrait et vérifiait les tuyaux, il crut bon de lui demander si elle allait bien. Il savait que Jess s’était toujours donnée à fond dans le boulot et que sa crise de colère n’était pas infondée. Tous les gardes censés avaient été estomaqués et choqués par cette rafle surprise dont ils n’avaient pas été prévenus. Certains, comme lui, avaient fait profil bas même s’il était complètement contre cette attaque, tandis que d’autres ne s’étaient pas gênés pour dire leur façon de penser à leur supérieur qui n’avait eu d’autres choix que de les suspendre. Il était cent pour cent du côté de Jessica pour le coup et il ne savait pas pourquoi il ne s’était pas rebellé à son tour, surtout avec les coups qu’il se prenait tous les jours. Il savait qu’il devait rester à la garde. C’était là qu’il pouvait être le plus utile. Il se doutait donc que la belle brune pouvait être un peu chamboulée par ce congé forcé. Elle lui semblait même un peu bizarre, voir pas du tout dans son état normal. Eli ne l’avait pas souvent côtoyé en dehors du quartier général ou dans le cadre du travail, mais elle avait toujours été sérieuse et réfléchie. Là, elle semblait embarrassée et pas dans son assiette. Elle déblatérait sur le mot chihuahua. Non, elle n’allait pas bien, mais il ne voulait pas trop insister. Si elle voulait discuter, il serait là. Il releva à nouveau la tête pour voir le visage de la brune et haussa un sourcil. "Chihuahua? Vraiment?" Il éclata de rire, même s’il devait avouer que cette Jessica lui faisait un peu peur. Il n’avait pas l’habitude qu’elle divague et qu’elle hésite de la sorte. Dès qu’il était entré dans sa maison, elle lui avait paru bizarre. À commencer par cette histoire de film porno. Il était toutefois encore plus intrigué et il aimait découvrir une autre facette de la personnalité de celle que certains avaient surnommé « le robot » à la garde. Il aimait bien cette jeune femme décontractée et « normale ». "Je vais bien, je t’assure. Et une pizza serait parfait!" Il savait qu’elle n’était pas dupe. Juste à avec les ecchymoses sur son visage, on pouvait voir qu’il n’allait pas bien. Sans parler de son frère qui devait se cacher ou de sa sœur qui avait été enfermée. Il lui offrit un sourire las avant de se reconcentrer sur les tuyaux.

Après une petite analyse des dégâts, Elijah avait une bonne idée de ce qui l’attendait. Ça ne semblait pas très difficile, mais ça pouvait prendre un certain temps à tout remettre en ordre. Il chercha à tâtons son coffre qu’il rapprocha en le glissant vers lui. Il plongea sa main à l’intérieur et après quelque seconde à fouiller à l’aveuglette, il sorti l’outil qu’il cherchait. "Je pense que j’ai trouvé comment arrangé le carnage. Je vais en avoir pour quelques heures. Si tu pensais être vite débarrassé de moi, c’est foutu." Il lui envoya un clin d’œil plus coquin que prévu et il s’empressa de se cacher dans son placard. Cela faisait quelques minutes qu’il travaillait lorsqu’un bruit sourd et suspect retentit. Il cessa tout mouvement pour tendre l’oreille. C’était pas du tout normal. Le son était creux et résonnant. Il n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit ou de sortir de son trou que le tuyau situé au-dessus de lui se rompit déversant un liquide brunâtre sur lui. "What the fuck! C’est quoi ça?!" Il glissa pour sortir de là, mais le mal était fait. Il était trempé et ça continuait de pisser du liquide inconnu. Il devait absolument colmater la fuite avant de faire encore plus de gâchis dans la cuisine. Il fouilla dans son coffre et sorti un petit rouleau de ruban qu’il décolla et entoura autour du conduit défectueux. Il en remit trois couches pour être certain que ça tienne. Un autre problème venait de s’ajouter à la liste. "Putain de vieille maison!" Lâcha-t-il en soupirant. Heureusement, le liquide douteux n’avait pas d’odeur si ce n’était que celle de la rouille. Il s’essuya le visage du revers de la main et la sentit au passage pour être certain. "Ça aurait pu être pire." Ses épaules s’affaissèrent en constatant qu’il avait aggravé la situation. "Merde. Je suis désolé. C’était pas du tout prévu. " Il soupira de nouveau en passant une main sur son front trempé, tout comme ses vêtements.

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After all the lights go down, I’m just the words, you are the sound. A strange type of chemistry, how you’ve become a part of me and when I sit alone at night, your thoughts burn through me like a fire. You’re the only one who knows who I really am. We all wanna be somebody, we just need a taste of who we are

Jessica n’a pas l’habitude de se retrouver gênée à ce point dès qu’elle ouvre la bouche. Elle a l’impression d’être une lycéenne écervelée. Et elle n’aime pas ça. Elle sent le rouge lui monter aux joues, comme si elle était une gamine. Si Elijah ne la prend pas pour une folledingue, là, il n’aura plus le moindre doute. Jess se sent incroyablement stupide et n’assume pas les mots qui sortent de sa bouche. Elle se cache derrière les mèches de cheveux qui dépassent de sa queue de cheval et son mug de café pour dissimuler sa honte. Elle doit être rouge comme une écrevisse. Et retient un grognement quand Elijah rebondit sur le mot «chihuahua». Bravo, Jess. T’as perdu une bonne occasion de se taire. Elle roule des yeux et trouve soudain le sol jonché de débris particulièrement intéressant. Pas autant que le torse d’Elijah. Elle a envie de se mettre une tarte dans la tête pour avoir pensé ça. Mince, quoi. Ça ne lui ressemble pas d’être comme ça. De laisser parler ses hormones en présence d’un membre du sexe masculin comme une adolescente en rut. Elle a bien besoin d’une douche froide, oui. Au moins, Elijah préfère s’amuser de la situation et rebondit sur la pizza en disant qu’il va bien. Elle ne le regarde pas, cachée derrière son café parce qu’elle est morte de honte, mais elle sent au son de sa voix qu’il est honnête pour un truc. La pizza. Pour le reste, il préfère ne pas en parler et fidèle à sa parole, Jess n’insiste pas.

Il retourne sur les travaux et Jess décide de se lever pour s’emparer de son téléphone. Elle note ce qu’il dit et lâche un faux soupir en ajoutant, le sourire aux lèvres. « Ben mince alors ! Je vais devoir te supporter quelques heures de plus…» Elle sait qu’il peut percevoir la plaisanterie dans ses paroles et les yeux rivés sur son téléphone, elle ricane du clin d’oeil qu’il lui a adressé. Elle n’est pas mécontente de passer un peu de temps avec lui. Sa colère est retombée maintenant qu’elle se trouve en présence d’un visage amical. Elle cherche le numéro de la pizzeria la plus proche pour l’enregistrer sur son téléphone portable. Elle ne commande pas aussi souvent que Cindy qui pourrait réciter les numéros des pizzerias de tête. Même si au cours des derniers mois, elle a franchement abusé sur la malbouffe. La Jess qui mettait un point d’honneur à manger équilibré est bien loin. Elle s’en fiche carrément, maintenant. Elle se retourne vers Elijah et en tenant son téléphone, elle commence à lui demander « Dis, tu prends quoi comme pizz..» avant d’être interrompue par un grand bruit. Le cri d’Elijah la fit sursauter et lâcher son téléphone des yeux. Elle resta idiote quelques secondes avant de se précipiter pour l’aider.

Elle savait que cette maison avait besoin de travaux mais pas à ce point. Voilà ce qui arrive quand on passe plus de temps au boulot que chez soi, tiens. Voyant qu’Elijah gère la situation, elle s’écarte et se dirige vers le coin de la cuisine qui a échappé au carnage pour y attraper quelques torchons. Elle se sent un peu coupable pour ça, vu qu’il ne se serait jamais fait asperger la tronche si elle ne lui avait pas demandé de l’aide. Quand il s’extirpe de là et qu’il a enfin colmaté la fuite, elle lui tend les tissus avec une grimace. « Désolée…» Elle voit son air penaud et là, elle ne tient plus. Elle se met à rire. Rire de la situation improbable dans laquelle ils se trouvent, avec un Elijah trempé au milieu de sa cuisine, cuisine qui a plus de dégâts que prévu et son sauveur qui s’en veut d’avoir aggravé le tout. Elle met un instant avant de retrouver son sérieux et elle soupire. « C’est pas grave, Elijah.» Son regard s’attarde sur le tee-shirt qui lui colle maintenant à la peau. Ouais, c’est pas grave du tout, même. Elle en décolle avec la plus grand difficulté du monde, parce que la vue n’est pas des plus désagréables. Oh ça, oui. Elle secoue la tête en sentant une vague de chaleur la submerger. « Tu devrais peut-être…» Peut-être quoi ? Rester comme ça ? Oui, reste comme ça, s’il te plait. Jess s’assène une nouvelle baffe mentale et poursuit. «… prendre une douche.» Elle passe une main derrière sa nuque en baissant les yeux, se mordant la lève pour ne pas rire à nouveau et pour ne pas sortir une nouvelle connerie. « Sauf si tu veux prétendre au concours Mister Tee-Shirt Mouillé. » Raté. Il a fallu qu’elle ouvre sa bouche. Encore. Elle secoue la tête et poursuit avant qu’Elijah ne se foute vraiment de sa tronche vu qu’elle enquille maladresse sur maladresse. « La salle de bains est la première porte à l’étage. J’ai peut-être des vêtements de rechange, je vais regarder. Et…» Elle désigne la cuisine qui ne ressemble plus du tout à une cuisine. « On s’occupera de ça plus tard.»

Elle aussi, elle aurait bien besoin d’une douche froide, là tout de suite. Elle songe à la réaction de Carol et de Leo s’ils voyaient sa tronche, là, tout de suite. Ils se ficheraient d’elle comme jamais. Xander aussi. Et Connor, même s’il ne le montrerait pas. Enfin tous ses amis se ficheraient de sa tronche, vu qu’elle a la réputation de ne pas afficher ses émotions et encore moins quand elle est gênée par sa propre bêtise.

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Jessica D.
&
Elijah

Même si Jessica ne semblait pas dans son état normal, ce qui était loin de lui déplaire, Eli appréciait qu’elle n’insiste pas sur ses blessures au visage. Elle savait ce qui se passait et peut-être aurait-elle voulu avoir la confirmation, mais le brun n’avait pas envie d’en parler. Il était tellement en colère contre ces crétins qu’il risquait de devenir de mauvaise humeur et de gâcher la journée de son amie. Il préférait garder ça pour lui. Il n’était pas du genre à se plaindre et préférait largement prendre sur lui. Il ne voulait pas mêler Jess à tout ça, elle qui avait démissionné pour s’éloigner des conneries de la garde. Il ne voulait pas la déranger avec ça. Et puis, il ne voulait pas qu’elle lui fasse la morale. Il savait qu’il était un peu stupide de rester dans l’organisation alors que clairement, il n’était pas le bienvenu et qu’il se faisait chier tous les jours, mais il devait y rester pour ramasser le plus d’informations possibles. N’importe quoi qui pourrait aider son frère et ses camarades chassés injustement de la civilisation. Il préfère donc éviter le sujet pour ne pas les énerver tous les deux.

Elle lui proposa une pizza qu’il accepta avec grand plaisir parce qu’on ne disait jamais non quand on vous invitait pour une pizza et puis avec l’état de la cuisine, faire à manger ne serait pas trop tentant et pas question d’aller au resto alors qu’il était tâché d’huile et qu’il était en train de jouer les plombiers. La livraison semblait la meilleure option. Il lui signala finalement qu’il pensait avoir trouvé le problème, mais que ça allait prendre un certain temps et qu’elle ne serait pas débarrassée de lui de sitôt, mais cela ne semblait pas trop déranger la jeune femme. Il était lui aussi plutôt heureux de passer un peu de temps avec elle. Jessica avait été là pour lui alors qu’il était au plus mal. C’était elle qui lui avait donné le déclic nécessaire pour se reprendre en main et il voulait lui redonner la pareille. L’aider à se changer les idées ou pour ses petits soucis de rénovation. Ils s’échangèrent des drôles de regards qui donna une sensation bizarre dans l’estomac du Fraser. Une sensation qu’il n’avait pas ressentie depuis…depuis, il préférait ne pas y penser et retourner à sa besogne.

Un bruit sourd et creux vint ralentir ses travaux. Un conduit éclata directement par-dessus sa tête, déversant tout son vieux liquide rouillé sur son visage sans qu’il n’ait le temps de s’enlever de là. Il réussit finalement à colmater la fuite temporairement, non sans avoir avalé plusieurs litres d’eau dégueulasse, s’être cogné durement la tête à cause de la surprise et s’être coupé la main, il ne savait trop comment. Il était sorti de là, l’air penaud et il attrapa les torchons que lui tendait la maitresse des lieux. Il les plaça un peu partout où il y avait de l’eau. Il s’en voulait d’avoir causé un autre problème et d’avoir aggravé la situation, alors qu’il avait promis à son amie qu’il s’en occuperait. Il regardait les dégâts, une main sur le front et en soupirant. En trois minutes, il avait ajouté plusieurs heures d’ouvrage et il n’était pas certain qu’il avait les morceaux pour tout bien réparer. "Fuck." Laissa-t-il échapper. C’était le genre de truc qui le mettait hors de lui et pourtant, il ne savait que trop bien que dans des travaux de rénovation, on n’échappait pas aux imprévus. Il y avait toujours un truc pour venir embêter et compliquer les choses. Ça ne pouvait jamais aller parfaitement. Il s’excusa à la brune qui éclata de rire pour toute réaction. "Je viens d’aggraver ta cuisine et tout ce que tu trouves à faire, c’est de rire?" Alors il rit à son tour, parce qu’au final, c’était vrai que c’était plutôt risible. Jess avait vu tout ça de haut et de loin, ça avait dû être assez marrant de le voir s’étouffer avec de l’eau sale et l’entendre jurer pendant qu’il essayait de mettre du ruban. "Je suis quand même désolé. Je vais tout réparer, t’inquiète. " Il secoua la tête en riant. Il regarda ses vêtements complètement trempés, ce qui était très inconfortable. Toujours un sourire, qui le faisait craquer, elle lui suggéra d’aller prendre une douche. C’était vrai que lui ferait du bien. L’eau qui l’avait éclaboussée n’était pas très propre et il y avait une drôle d’odeur qui émanait de lui. Il se sentait dégueulasse. "Mister Tee-shirt mouillé et puant, tu veux dire." Il rigola. "Pas dans mes intentions. Je crois que je vais accepter ta proposition si ça te dérange pas. Sinon, les vêtements, juste mettre mon chandail au sèche-linge. Les jeans je peux les supporter et ils ne sont pas si mouillés. " Il retira son tee-shirt qu’il tendit à Jess dans un geste maladroit. "Merci. Je ne devrais pas être long." Il lui sourit, un peu mal à l’aise et suivit les directions données par la brune.

Dans la salle de bains, il regarda sa tronche et grogna en apercevant la petite bosse qui s’était formée au-dessus de son front à la lisière du cuir chevelu. Il soupira et se dirigea vers la douche. Il ouvrit les robinets, actionna le système et laissa l’eau couler pendant qu’il enlevait son pantalon, ses caleçons, ses bas et ses chaussures. Il entra dans l’énorme cabine et laissa l’eau s’écouler doucement sur lui. Au bout de quelques secondes, il se mit à rigoler tout seul de la situation. Il trouvait toujours ça un peu bizarre de prendre une douche, ailleurs que chez lui. Il se sentait dans l’intimité de l’autre personne. Cette autre personne était certes une amie devenue importante au fil des derniers mois, mais il n’était pas aussi proche d’elle que pouvait l’être Xander, Leo ou même Gavin. Même s’il avait commencé à la regarder d’un autre œil depuis quelque temps. Il secoua la tête et s’empara de la bouteille de shampooing. Il enleva le bouchon et sentit l’odeur du produit. Aussitôt, il reconnut les effluves floraux et sucrées qui se dégageaient des cheveux de la belle. Il avait toujours trouvé qu’elle sentait bon. Il prit un peu du produit et se frotta les cheveux avec. Il se savonna rapidement, se rinça puis ferma les robinets. Ça avait effectivement fait du bien et il se sentait frais et dispo pour se remettre au boulot. Il tendit sa main pour attraper une serviette, mais elle se ferma dans le vide. Il regarda autour de lui mais rien n’était accroché à la porte ou au mur. Il ouvrit la petite penderie, mais elle était complètement vide. Il n’y avait même pas la simple petite débarbouillette qui trainait. "Bon…" Il pensa à prendre le tapis de douche, mais se ravisa. Il n’avait pas le choix de demander à Jessica. Il ouvrit légèrement la porte et resta caché derrière cette dernière. "Ahum. Jess?" Il attendit quelques secondes avant de redemander. "JeeEEessss?" Il ouvrit un peu plus la porte pour laisser passer sa tête. "Jess? T’aurais une serviette? Il y a plus rien ici."

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Elle guette les pas d’Elijah dans l’escalier, puis le moment où il ferme la porte de la salle de bains. Seulement à ce moment-là, elle laisse échapper un énorme soupir en secouant la tête. Elle doit se reprendre. Elle s’appuie sur le seul meuble encore debout dans cette cuisine en se mordant la lèvre. Elle en serre les rebords à s’en faire blanchir les jointures. Son souffle se calme et son coeur reprend un rythme normal. C’est précisément pour ça qu’elle n’aime pas avoir du temps libre. Elle n’arrive pas à réfléchir clairement et surtout pas en présence d’Elijah qui est vraiment… sexy aujourd’hui. Vraiment, vraiment sexy. Pour s’occuper l’esprit, elle part à la recherche d’une serpillière pour éponger le sol. Elle s’en occupe doucement, mettant toute son énergie à faire disparaitre cette flaque pour ne pas avoir à penser à Elijah, dans sa salle de bain en train de…Merde. Elle délaisse la serpillière dans un coin de la pièce et ramasse quelques débris. Elle ne peut pas se permettre d’avoir de telles pensées. Et pourtant, son imagination fébrile se met en marche sans qu’elle ne puisse faire quoi que ce soit pour la stopper. Son souffle s’accélère de nouveau en même temps que le rouge lui monte aux joues. Elle réprime ses pulsions parce qu’elle se sait incontrôlable. La voix d’Elijah résonne dans la maison et Jess lève la tête en l’entendant. Il a fini ? Mince, elle ne lui a pas cherché ses vêtements, encore ! Et il n’a plus de serviette. Oh pétard. Ça veut dire qu’il est… nu. Dans sa salle de bains. Elle secoue la tête et hausse la voix. « J’arrive ! » Son ton est bien plus aigue que d’habitude, mêlant la gêne et l’envie de fuir de cette maison avant de faire quelque chose d’embarrassant. Il va la prendre pour une folle.

Elle monte les marches de l’escalier avec une agitation inhabituelle. Les serviettes et les vêtements de rechange se trouvent dans la chambre d’ami. Elle cherche, jetant presque ce qui ne convient pas au sol. Elle n’est plus à un bordel près, ça, oui. Ça fera l’affaire, pense-t-elle après avoir mis la main sur ce tee-shirt et sur cette serviette de bain qu’elle va devoir apporter à Elijah. Elle s’arrête devant la porte en hésitant longuement. Uh. Quand il faut y aller, faut y aller. Elle lève le poing et frappe quelques coups. « C’est moi.» Oui, jusque là ça parait logique vu qu’ils ne sont que deux dans cette maison. Elle se racle la gorge et enchaîne. « J’ai ce que tu m’as demandé.» Pitié, ne me demande pas d’entrer. La porte s’entrouvre et elle voit le visage d’Elijah. Elle a un long moment de flottement où elle reste la bouche entrouverte, se demandant qui est ce bel Apollon dans sa salle de bain. Elle commence à lui tendre la serviette et le tee-shirt d’une poignée malhabile. Elle est tant perturbée qu’elle laisse s’échapper sa prise qui finit au sol. Elle se baisse aussitôt pour les ramasser en pestant contre elle-même. Elle se fige, quand elle lève les yeux vers lui et quand elle percute que la porte s’est ouverte parce qu’Elijah dans un élan d’altruisme, a voulu l’aider à réparer ses conneries. Fuuuuuuuuuck. Elle bugue a nouveau. Ecran bleu dans son cerveau. Il est… bien foutu. Incroyablement bien foutu. Elle se remet lentement debout en serrant les affaires contre elle. « Pardon, je… Je…» Elle peine à trouver ses mots, balbutiant comme une gamine.

Sauf qu’elle est une adulte. Une adulte avec des désirs. Et des pulsions. Elle soupire et lâche un « Oh puis merde !» Jess laisse tout tomber pour entourer fougueusement Elijah de ses bras en posant ses lèvres contre les siennes. Il termine plaqué contre le carrelage qui recouvre le mur de sa salle de bain, juste à côté de la porte, avec une Jessica sauvage contre lui. Sa raison ne réagit plus. Les gestes parlent d’eux-même. Elijah est ruisselant et elle sent l’eau qui le recouvrait imprégner le tee-shirt qu’elle porte. Elle n’en a cure, car son appétit ne fait que redoubler. Elle le veut pour elle rien qu’un instant. Cessant de lutter contre ses plus bas instincts le temps d’un battement de cil. Cette pensée ne l’a pas quitté depuis qu’elle l’a vu, allongé sous son évier, avec la peau apparente. Elle s’est intensifiée à la vue de son tee-shirt trempé, dévoilant les abdos d’Elijah. Et maintenant, elle est hors de contrôle, poussant Jess à se jeter sur lui comme une furie. Elle ne s’écarte de lui que pour reprendre sa respiration. Et alors qu’elle a le souffle court, elle n’a qu’une chose en tête. Elle en veut plus.

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Jessica D.
&
Elijah

Eli n’avait même pensé à remettre son jean alors qu’il attendait que Jessica lui ramène une serviette et un tee-shirt. Il était resté près de la porte à observer la pièce, encore humide et nu comme un ver attendant sa venue. Il avait dû l’appeler à l’aide ne trouvant rien pour se sécher et se couvrir dans la salle de bains. Il se sentait un peu débile de se retrouver dans cette position alors qu’il n’était pas chez lui, mais chez Jessica. Déjà qu’il avait été légèrement mal à l’aise de devoir utiliser sa douche après sa fausse manœuvre dans les tuyaux de la cuisine. C’était le bouquet. Un petit courant frais traversa une fenêtre et il ressentit un frisson le parcourir. Il croisa les bras en soupirant. Il espérait tout de même que la brune ne prenne pas trop de temps. Il savait qu’elle était à l’étage dans une pièce pas très loin. Il pouvait entendre les craquements du plancher de bois sous ses pas. D’autres sons venaient s’y mélanger comme des tiroirs qu’on tirait un à la suite de l’autre, des vêtements qu’on laissait tomber sur le sol, des portes de garde-robe qu’on ouvrait et des cintres qu’on glissait sur la pôle. Les murs des vieilles maisons étant mal insonorisés, il pouvait aisément imaginer Jessica entrain de fouiller à la va-vite dans tous les meubles de la chambre à la recherche des vêtements. Tout en rageant un peu de ne pas trouver ce qui conviendrait. Un fin sourire s’était dessiné sur le visage du brun à cette pensée. Il ne savait pas si c’était sa démission au sein de la garde qui la rendait plus dégourdie, mais il ne détestait pas ça du tout. Elle ne ressemblait pas à la garde sérieuse et pince sans rire qu’il avait côtoyé cette dernière année. Celle-ci semblait plus accessible. Il ne se rappelait même pas s’il l’avait déjà vu rire avant aujourd’hui alors qu’elle s’était foutue de sa tronche après l’incident. C’était probablement l’un des plus beaux sons qu’il avait entendu dans sa vie et il se promit de tout faire pour le réentendre. Il sursauta en lâchant un "Oui!" lorsque son hôte frappa à la porte.

Elijah ouvrit doucement la porte de façon à ce que seulement sa tête ne puisse passer. Gêné, il lui sourit d’un air désolé pour ce petit contre-temps. Il remarqua qu’elle semblait tout aussi perturbée que lui par la situation et il avait bien hâte de pouvoir enfiler les vêtements pour faire disparaitre ce petit malaise inconfortable. Il étira les bras pour attraper les vêtements et la serviette que lui tendait Jessica, mais avant qu’il ne puisse les attraper, ces derniers tombèrent sur le plancher. Par pur réflexe, Elijah s’était penché pour les ramasser. Dans son geste hâtif, la porte s’était ouverte entièrement, le laissant dans une bien drôle de position. Il s’était immédiatement rendu compte de sa bourde, mais c’était trop tard. Le mal avait été fait. Il était complètement à découvert devant la belle brune qui avait les yeux tout ronds de surprise. Il ne savait pas du tout comment réagir. Il avait machinalement placé ses mains devant ses parties intimes, mais c’était totalement inutile dans les circonstances. "Ehh…oui. Voilà…je.." Il était figé et ne pensa même pas à ramasser au plus vite la serviette pour se couvrir. Il se sentait comme un petit gamin prit les culottes baissées qui ne savait plus où se mettre. C’était très embarrassant. Il s’attendait à ce que Jessica éclate de rire d’une minute à l’autre pour alléger l’atmosphère. Ils pourraient ensuite en discuter en rigolant et tout redeviendrait normal.

Mais, elle ne pouffa jamais de rire. Elle ne se ficha pas non plus de sa gueule. Non. Sa réaction fût tout autre et Elijah n’était pas du tout prêt pour ça. Dans un mouvement vaincu, elle laissa tomber les vêtements au sol et fonça droit sur lui avec un air de furie qu’il ne lui connaissait pas. Sans avertissement, elle l’embrassa fougueusement en le poussant contre le mur pour mieux emprisonner sa proie. Bien que surpris, le grand brun ne la repoussa pas. Au contraire, il l’embrassa à son tour avec la même ferveur. C’était la première fois qu’il embrassait une femme depuis Sara et bon sang que ça faisait du bien. Et quelle femme! Elle reléguait son ancienne fiancée aux oubliettes. Il se sentait revivre. Tout son corps s’était réveillé d’un seul coup. Au fond de lui, il avait toujours ressenti cette attirance pour elle et maintenant qu’il pouvait enfin y goûter, il était en extase. Lorsqu’elle se détacha de lui, il en profita pour reprendre son souffle. Pendant une fraction de seconde, il pensa qu’elle regrettait son geste, mais tous les traits de son visage disaient le contraire et Eli prit les devants. Il enleva le t-shirt déjà bien trempé qui laissait entrevoir la forme bien définie de ses seins. Il passa sa langue sur ses lèvres, affamé. Dieu qu’elle était sexy. Il entreprit de déboutonner son pantalon et il fût surpris de n’avoir rien perdu de sa touche. Il aida la femme à les enlever et une fois fait, il la souleva par les fesses comme si elle pesait une plume. Il l’embrassa à nouveau avec fougue et insistance. La gêne était disparue comme par magie. Il était en pleine possession de ses moyens. Il ressentait des tas d’émotions trop rapidement oubliées. Tous ses sens étaient bien éveillés. Il ne pouvait s’empêcher de toucher et de caresser, de sentir, de goûter et de regarder. Un sourire malicieux était accroché à ses lèvres et ça faisait une éternité qu’il ne s’était pas senti aussi heureux. Il ne pensait plus à rien d’autre qu’à la magnifique femme qui était accrochée à lui. La garde rouge, son frère, sa sœur, la cuisine étaient bien loin dans ses pensées. Toujours dans ses bras, alors que les jambes musclées de la belle était enroulée autour de sa taille, il les mena jusqu’à la douche. D’une main et sans quitter les lèvres de Jess, il ouvrit les jets et laissa l’eau couler sur eux sans interrompre leurs ébats.

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Jess ne se connait pas comme ça. Oh certes, elle a bien eu quelques aventures. Sa relation la plus stable, ce sont ces quelques mois où elle formait un semblant de couple avec Connor. Mais jamais elle n’a sauté sur un représentant du sexe masculin de cette manière. Elle garde toujours une certaine réserve, un semblant de contrôle pour éviter de déraper. Si bien qu’on peut parfois se demander s’il lui arrive d’avoir des besoins. Mais avec lui, ce n’est pas la même chose. Il éveille en Jess des émotions qu’elle n’a pas ressenti depuis bien longtemps. Elle se jette sur lui comme un animal sauvage et s’en fiche bien de ce qui se passer. Une fois, rien qu’une fois, elle n’écoute plus sa tête. Elle laisse ses gestes parler pour elle. Elle se colle à Elijah en capturant ses lèvres dans les siennes, s’attendant presque à ce qu’il la repousse. Cette action de sa part est tellement soudaine qu’il serait logique qu’Elijah mette de la distance entre eux. Et pourtant, il n’en est rien. Il répond à cette fièvre qui s’empare de la brune, répond à ce baiser qui n’a rien de doux mais qui au contraire est des plus sauvages.

Elle s’accroche à lui, le griffe peut-être sans s’en apercevoir. A quoi ça pouvait bien servir de lutter ? Elle a baissé les armes. Elle n’écoute que ce désir brûlant qui la dévore. Elle reprend son souffle et détache même une main du corps d’Elijah pour lui venir en aide. Elle retire ce tee-shirt mouillé et le laisse s’échouer quelque part dans la salle de bains. Elle se débarrasse du reste de ces vêtements de la même manière. Avec des gestes fébriles qui trahissent son impatience, tout en se mordant la lèvre. Une fois libérée de tout ce tissu superflu, elle prend le visage d’Elijah à deux mains pour l’embrasser à nouveau. Elle les passe derrière sa nuque et s’accroche de nouveau à lui quand elle sent le bel Apollon la soulever.

Elle ne se contrôle plus et elle n’en a pas besoin. Elijah et elle sont sur la même longueur d’ondes pour ce qui va suivre. Ils sont tous les deux consumés par ce désir dévorant. Les barrières que Jessica mettait entre eux ont volé en éclat à l’instant même où elle l’avait vu avec ce haut qui lui collait à la peau. D’un habile mouvement de jambes, elle raffermit sa prise sur lui. Elle ne prête plus attention au reste. Elle écarte sa bouche de la sienne que lorsqu’elle sent l’eau qui s’échappe du jet sur sa peau. Et ça ne freine en rien son envie. Elle se contente de lui lancer un nouveau regard suggestif avant de l’embrasser, encore une fois. Qui aurait pu s’imaginer que ça terminerait ainsi ? Pas elle, en tout cas. Elle se perd en lui et se laisse absorber par ses envies. Son souffle est court, son cœur tambourine contre sa poitrine et ses sens sont exacerbés. Elle se laisse guider par ce que veut son corps, sans réfléchir aux potentielles conséquences. Ses ongles s’enfoncent dans la peau d’Elijah, peau qu’elle sent contre la sienne. Ces bras fermes et musclés qui la tiennent, c’est bien plus qu’elle en attendait.

Elle n’a pas pour habitude de fumer mais là, elle s’en grillerait bien une. Il y a bien longtemps qu’on ne l’a pas touché de cette façon. Et qu’elle n’a touché personne comme ça. Ses cheveux ont fini par sécher. Ils commencent à former un semblant de boucles qui disparaitra dès qu’elle aura glissé ses doigts entre ses mèches. Elle est toujours aux anges, après leurs ébats. Jess tourne doucement la tête vers lui, alors qu’il est étendu sur le ventre et qu’elle a une vue imprenable sur la peau de son dos. Elle se mordille la lèvre en souriant. Cet instant de symbiose était parfait. Elle n’en regrette pas la moindre seconde. Quelque part, au rez-de-chaussée, une cuisine attend d’être refaite à neuf. Mais ils ne sont pas pressés. Elle n’est pas pressée du tout. Elle a envie de s’allonger à côté de lui, de caresser la peau de son dos du bout des doigts en le regardant dormir. Mais ça deviendrait un brin bizarre et flippant. A la place, elle se contente de rester assise en le regardant par-dessus son épaule. Ils devront peut-être parler à son réveil. Ou ils n’en parleront pas. A voir. Elle n’a pas envie que ce moment arrive car ça reviendrait à briser cet instant parfait. Cette bulle de calme et sérénité. Pour la première fois depuis quelques semaines, Jessica ne sent plus en colère. Il ne lui reste qu’une chose à faire, en fait. S’allonger à côté de cet homme bien trop beau pour sa propre santé, se laisser aller et ne plus penser à rien jusqu’à ce qu’ils se réveillent. Ce qu’elle fait sans tarder.

FIN

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