✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
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Dim 14 Jan - 18:42
How to disappear completely
That there, that's not me. I go where I please. I walk through walls. I float down the Liffey. I'm not here. This isn't happening. I'm not here, I'm not here. In a little while, I'll be gone. The moment's already passed. Yeah, it's gone.
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Dans le noir de la nuit, tout lui semble être un brouillard sans nom. Tout est irréel. Tout est hors du temps, hors du monde. C’est impossible. Il ne sait même plus comment ça s’est passé exactement, mais c’est impossible. Il ne sait même plus comment il en est revenu là, au point de départ, chez lui, mais c’est irréel. Il tourne la clé dans la serrure de la porte d’entrée machinalement, par habitude, et le cliquetis ne tarde pas à se faire entendre. La porte s’ouvre et la villa qu’il hante depuis des mois est toute à lui, encore, toujours. Il en a passé du temps à errer dans ces couloirs, à flotter dans ces pièces, à se souvenir d’elle, encore et toujours, au point de se perdre lui. Mais ce jour-là, il est loin le souvenir de Dylan et du bonheur perdu. Aujourd’hui, il se fait dévorer par la Mélancolie et ça a quelque chose d’irréel, de flou, d’insurmontable.
Ezra reste sur le pas de la porte et lève les yeux droit devant lui. Il est encore sous le choc. Tout n’est que brouillard, sauf une chose. La peine qui lui serre le cœur est vive à l’en étouffer. Il revient de l’hôpital où il a identifié le corps de son petit frère. Quand il a reçu le coup de fil du médecin légiste, il ne l’a pas cru, pas le moins du monde. Certes il n’avait pas eu de nouvelles d’Archer depuis longtemps, mais son cadet a toujours été particulier. Ezra a mis longtemps à l’accepter mais Archer ne voulait pas d’eux, ou plutôt pas de lui, ni de son aide. L’ainé de la fratrie avait fini par laisser tomber, parce qu’il n’avait pas la force de s’occuper de ça en plus du désastre qu’était devenu son couple. Ezra avait baissé les bras, avait abandonné Archer à lui-même, par facilité. Par pur égoïsme. Après avoir raccroché d’avec le médecin, il était parti à Hammer Bay, laissant son pinceau séché dans ces pigments jaune qui venant égayer le tableau en cours. L’urgence qu’il avait ressenti contraste maintenant affreusement avec le calme apparent qui le prend. Ses mains tremblent. L’image du corps sans vie de son petit frère reste imprégnée sur ses rétines.
Il a besoin d’une cigarette. Il a besoin d’un peu de whisky et d’une cigarette, voilà, un bon commencement. Il avance et oublie même de refermer la porte derrière lui. La clé est même restée sur la serrure, mais il l’a déjà oubliée. Ezra fouille dans ses poches et en ressort un paquet de cigarette dont l’une vient rapidement rejoindre ses lèvres avant qu’il n’y mette le feu. Il inspire grandement et la nicotine s’engouffre dans ses poumons. Ca ne suffit pas à apaiser son mal, pas du tout même. Il se dirige vers le bar de la pièce à vivre et sort une bouteille de whisky ainsi qu’un verre qu’il remplit à moitié avant de le boire coup sec. Il n’arrive pas à y croire. Son petit frère est mort, Ezra ne sait même pas comment d’ailleurs. Le médecin légiste, lui a dit qu’il avait reçu plusieurs balles et qu’il avait été retrouvé au fond d’une ruelle d’un quartier peu recommandé de la capitale. Ca voulait dire quoi ? Une enquête avait été ouverte mais qu’est-ce que ca pouvait bien lui faire au fond de savoir ? Son petit frère est mort là, seul, alors qu’Ezra était trop occupé à se morfondre pour prendre soin de lui. A cette pensée, il se sert un nouveau verre qu’il boit aussi d’une seule traite. Mais son corps est déjà engourdi par le brouillard qui l’entoure depuis qu’il a vu Archer étendu sur un lit métallique dans la morgue. Ils avaient dû le garder un peu à l’hôpital car il s’était senti mal. Ils lui avaient donné des calmants, puis l’avaient relâché au bout de quelques heures. Quand il est sorti, il a vu le soleil se coucher et a trouvé ça beau avant de se souvenir. Son petit frère est mort. Ezra porte à nouveau la cigarette à sa bouche. La fumée envahit les airs. Au moins, ce brouillard-là est vrai.
Il finit par abandonner le verre là, et prend la bouteille avec lui. Ses pas le mènent dans les hauteurs, dans cet atelier où il trouve refuge. C’est devenu son univers, fait de peinture, de weird folk et de montagne de livres. Les cendres de sa cigarette tombent au sol, mais il s’en fiche bien. Il en allume une autre, boit directement au goulot de cette bouteille et continue ainsi, encore et encore, restant là, debout au milieu de la pièce. Il ne sait même pas durant combien de temps il joue à ce petit jeu.
Les minutes passent et le choc laisse place à tout autre chose. La Mélancolie grandit en lui, alimentée par tellement de petits riens, la Colère aussi, en profite pour prendre le dessus. Il s’en veut. Ezra n’aurait surement pas pu empêcher la Fatalité de prendre Archer dans ses bras mais il a le sentiment de l’avoir abandonné à leur malédiction, totalement. C’est irrémédiable. Il est mort et bientôt il sera enterré, à côté de leur père peut être, ou plutôt loin de lui, Ezra ne sait pas. Il n’a pas su recoller les morceaux, il n’a pas su l’aider, il n’a rien fait. Il est resté là dans ce monde de peinture où les toiles s’entassent à chaque recoin, là où les livres recouvrent les murs, là où la musique vient apaiser la dureté de la vie. Le silence le submerge ce jour-là. Les toiles ne sont que pigments, les livres ne sont que des pages barrées de traits incompréhensibles. Il se déteste pour avoir eu la faiblesse de s’y perdre alors que son frère, lui, mourrait dans une impasse dégueulasse, derrière poubelle.
Cela fait des mois qu’il est comme un fantôme, qu’il reste là, à vivoter, ne sortant que pour donner quelques signes de vie à Gabriel ou à Maggie qui est enfin revenu de Grèce. Mais tout cela ne veut subitement plus rien dire. Archer est mort. On lui l’a enlevé lui aussi. Jamais ça ne s’arrêtera. Même si il reste là, coupé du monde, le peu qu’il lui reste est voué à lui être retiré. Il s’en veut mais il en veut aussi au monde entier. Le brouillard se lève pour ne laisser qu’une peine dévorante qui éclate de la seule manière qu’il connaisse réellement. Un éclat de colère. Les livres finissent à terre. Les toiles sont éventrées. Ca semble durer une éternité, et pourtant, bien qu’il en finisse essoufflé, ca n’a en rien apaisé sa tristesse. Il finit par s’asseoir au milieu de désordre ambiant et se rend compte qu’il s’y sent mieux que dans cette vie si rangée qu’il s’est efforcé de vivre pendant toutes ces années. Sa vie est comme ça en vrai, et lui aussi au fond. En vrac. Il a juste mis du temps à vraiment le comprendre. Ezra finit la bouteille de whisky. Sa tête est baissée et son esprit embrumé vagabonde. Il s’allume une nouvelle cigarette en regarde le bout se consumer. Il repense alors à cette nuit, celle où il a perdu un peu de lui-même dans le seul but de protéger Archer. Une idée folle lui passe par la tête et, bizarrement, cela sonne infiniment juste. Il ne réfléchit pas plus que ça et relève la tête avant d’envoyer sa cigarette dans la montagne de toile et de livres. Une épaisse fumée envahit rapidement la pièce. Elle est colorée d’orange. Les flammes se lèvent. Oui, ca sonne infiniment juste.
CODAGE PAR AMATIS
Gabriel J. Hobbs
Mutant
More about you :
Gabriel possède tous les souvenirs de son ancienne vie, à son plus grand désarroi • S'il est avocat sur Genosha, il est sans cesse tiraillé entre son passé et son présent • Même s'il tente de faire amende honorable, ce n'est pas si facile car les mauvaises habitudes ont la vie dure. • Il tente de rester à l'écart du conflit entre pro & anti-émergé pour ne pas faire se faire remarquer.
Codename : Lighter
Pouvoirs : Pyrokinésie ► Gabriel a la faculté de créer du feu, par la pensée. Il doit cependant garder un contrôle constant sur sa "création" s'il ne veut perdre le contrôle.
Et parce que l'inverse serait sacrément ironique, il est insensible au feu et à la chaleur.
Emergence :
Maitrise :
Messages : 1388
DCs : Marc, Sean, Lorna, Lucy, Jess, Scylla, Kurt & Ben
Pseudo : Slythbitch.
Sam 20 Jan - 22:26
How to disappear completely
That there, that's not me. I go where I please. I walk through walls. I float down the Liffey. I'm not here. This isn't happening. I'm not here, I'm not here. In a little while, I'll be gone. The moment's already passed. Yeah, it's gone.
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Il y a de ces jours où on se réveille avec un noeud dans l'estomac. Cette sensation désagréable qui vous tord les tripes une à une, sans qu'on ne sache d'où ça vient. Pour la première fois depuis longtemps, Gabriel a fait une nuit complète. Une nuit complète à dormir. Le sommeil ne s'est pas porté aux abonnés absents cette fois-ci. Si bien qu'il ne comprend pas tout de suite le malaise qui l'habite, trop hébété par huit heures de sommeil d'affilée. Mais alors qu'il arrive enfin à émerger, il le sent. Ce noeud. Il n'y prête pas attention au début, continuant sa routine journalière. Café, travail à la maison, café. Rien de bien affolant, c'est souvent qu'il passe ses jours de congé à travailler parce qu'il est accro à son boulot. Pourtant, c'est bien la première fois qu'une quelconque sensation de malaise l'empêche de faire ce qu'il a à faire. La sensation que c'est vain. Que ce n'est pas vrai. D'ordinaire, il sait mettre ses doutes de côté pour se concentrer. Mais pas cette fois. Cette fois, il y a quelque chose qui cloche, qui l'oblige à lever le nez de son ordinaire pour fixer le mur en se demandant ce qui n'est pas normal. Quelque chose qui lui fait à peine lâcher quelques mots pour Cindy qui part travailler après avoir passé la nuit ici. Qui le fait répondre mécaniquement au téléphone quand Maritza veut planifier un repas de famille. Il aimerait bien qu'un jour, ça s'arrête. Ce ne sera pas aujourd'hui. Il prend une nouvelle gorgée de café, soupire et se remet au travail. Et ça marche. Car quand il lève enfin les yeux de son ordinateur, plusieurs heures sont passées. Il est rappelé à l'ordre par son estomac. L'idée de sauter un repas lui traverse la tête puis il se souvient du savon carabiné qu'on risque de lui passer s'il ne mange pas quelque chose. Alors encore une fois, il se force. Il mange, en espérant que ça fasse passer le malaise et le noeud qui lui tord les tripes. Rien ne change. Il retourne devant son ordinateur, pas pour travailler cette fois, mais pour faire passer le temps. Puis ça l'agace alors il retourne sur le dossier afin de prendre de l'avance. A croire qu'il n'y a que le boulot qui marche parce qu'encore une fois, il ne voit pas passer le temps. Il aurait pu continuer longtemps comme ça si la sonnerie de son téléphone ne l'avait pas déconcentré assez pour qu'il lâche son écran des yeux. En s'allumant une cigarette, il regarde. Deux messages. Cindy, pour la routine. Et Ezra. Gabriel lit celui de Cindy, y répond avec un sourire aux lèvres avant de passer à celui de son meilleur ami et de sentir son coeur se serrer. Archer est mort. Trois mots. Il reste figé pour intégrer l'information. Archer n'est pas le Andrew avec lequel il a le plus de lien. Il le connait, bien sûr. Depuis qu'il est gosse, même. Etant donné qu'Ezra et Gabriel sont amis depuis l'enfance, il est logique qu'il connaisse le frère de son meilleur ami. Mais quelque chose n'a jamais vraiment marché entre eux. Ce n'est pas le lien presque fraternel qui l'unit à Ezra. Ni celui de Maggie, qu'il a toujours considéré comme sa petite soeur. Non, avec Archer, c'était plus distant, plus froid, même. Il a fini par le perdre de vue et ne pas chercher à le recontacter de lui-même parce que... On ne peut pas dire qu'Archer soit au final quelqu'un de sympathique et de fréquentable. Mais entre perdre quelqu'un de vue et apprendre sa mort, c'est différent. Il ressent une certaine tristesse. Pas pour Archer, non. Pour Ezra. Ezra qui prend tant son rôle de grand frère à coeur, qui est prêt à tout pour Archer et Maggie.
Gabriel ne sait pas quoi répondre à ce message. Il peut toujours lui dire qu'il passera ce soir pour lui remonter le moral, lui demander si ça va - même s'il se doute qu'Ezra risque à 99% de lui répondre par l'affirmative - lui demander s'il a besoin de quelque chose... Il se retient de l'appeler, parce qu'il sait qu'il a besoin de temps pour digérer l'info. Il repose le téléphone, sans grande conviction. S'allume une autre cigarette alors qu'il vient juste de finir la précedente. Hésite à appeler Maggie aussi. La nouvelle lui a chassé ce stupide noeud pour le remplacer par quelque chose qu'il connait bien. L'inquiétude. Ezra a toujours fait passer Maggie et Archer au premier plan. Il prend son rôle tellement à coeur qu'il reproduit ce comportement avec Gabriel par moment. Et aujourd'hui, il vient de se prendre en pleine gueule la mort de son plus jeune frère. S'il était Ezra, que ferait Gabriel ? Ce n'est pas pour le rassurer, bien au contraire. Il se lève sa place pour attraper ses clés de bagnoles et sa veste deux secondes après. Direction Prenova. Il s'alarme peut-être pour rien, mais c'est toujours mieux d'aller vérifier sur place que tout se passe bien. Il ne compte pas laisser Ezra affronter ça tout seul. Peut-être qu'il devrait s'arrêter en route pour prendre de quoi manger et à boire. Non, quel idiot. Ce n'est pas une rupture qu'est en train de vivre Ezra. Mais un deuil. Il se maudit d'être aussi bête et continue de rouler jusqu'à Prenova. Il pourrait s'y rendre les yeux fermés, pour avoir fait ce trajet tant de fois qu'il le connait comme sa poche. Il s'arrête enfin devant la maison. L'inquiètude grandit en lui en voyant la plupart des lumières éteintes. Il se répête qu'il panique peut-être pour rien. Pour rien, tu parles. C'est pas normal. Ce message, les lumières éteintes. Il hésite quand même à y aller parce qu'il se doute qu'Ezra a besoin d'un peu de solitude. Il décide de lui envoyer un message pour lui dire qu'il est là.
Et pile à l'instant où il s'apprête à appuyer sur envoi, une sonnerie stridente lui scie les oreilles. Il sursaute en portant une main sur le côté de sa tête. Pour avoir fait cramer la bouffe plus d'une fois chez lui, il connaît cette sonnerie. C'est une alarme. Quand il arrive à mettre un nom sur le son, il est au bord de la crise de nerf. C'est l'alarme incendie. La putain d'alarme incendie. Il s'extirpe de la voiture. Tant pis pour le respect de la distance et du deuil, hein. Il rentre direct dans la maison, sans chercher à comprendre plus loin. « Ezra ? Dylan ? »Il les appelle plus d'une fois, tout en cherchant la source de fumée. C'est quand il monte à l'étage que ça lui prend à la gorge. Et Ezra qui ne répond pas. La fumée semble s'échapper de la porte qui mène à l'atelier. Il est en pleine panique. Il ne trouve personne et on ne lui répond pas. Pourtant, Ezra est là, Gabriel a vu sa voiture en arrivant. Il se sent sur le point d'exploser. Gabriel n'a jamais vraiment été très doué en ce qui concerne garder le contrôle de ses émotions. Ses nerfs sont mis à vif et la sonnerie stridente de l’alarme ne fait rien pour arranger les choses. Si Ezra est là-dedans, il doit faire vite. L'alarme vient de retentir, c'est que le feu est récent. Il se protège le visage pour ne pas être intoxiqué par la fumée et pousse la porte, en priant pour qu'elle ne soit pas fermée. A aucun moment, sortir pour appeler les secours ne lui traverse l'esprit. Il se contente de foncer, motivé seulement par la panique qui lui noue les entrailles à l'idée d'arriver trop tard. Lui qui d’ordinaire a plus tendance à paniquer à côté qu’à jouer aux héros, c’est vraiment une première.
Ezra est là, comme il le craignait. Il est immobile, alors que son atelier est en train de brûler. Il a encore juste assez de temps pour le faire sortir de là. Il s'avance à grand pas, sans réfléchir davantage. Il pose la main sur l'épaule de son meilleur ami pour le secouer. « Ezra ! » Gabriel l'agrippe sans ménagement pour qu'il se ressaisisse. Mais qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez lui ? Il ne voit pas que tout est en train de brûler ? Peut-être que si. Et ça, c'est pire que tout. L'absence de réponse, sa passivité ? C'est tellement évident à présent. Seulement, Gabriel, lui, ne peut pas rester passif. Et il n'a pas forcément envie de se faire avoir par les flammes. Elles n'ont pas l'air si brûlante que ça, parce que Gabriel s'attendait à une fournaise en rentrant. Il ne sait pas si c’est l’adrénaline ou le fait qu’il soit tant concentré sur Ezra mais il ne sent aucune chaleur. Cependant, il n'a pas envie d'aller vérifier et tire Ezra vers la sortie de l'atelier. Ils doivent passer à proximité des flammes et Gabriel craint qu'ils ne finissent par crâmer comme des débiles. S'ils ne meurent pas étouffé à cause de la fumée et des émanations toxiques venant de la peinture. Sa gorge brûle et ses yeux sont au bord des larmes à cause de tout ça. Et alors que son regard passe justement sur les flammes qui vont les empêcher de passer, il se sent étrangement calme. Comme s'il n'était pas dans une pièce en feu avec son meilleur ami. Sans s'en rendre compte, il lève le bras qui ne sert pas à tirer Ezra en direction des flammes. Elles perdent en intensité instantanément, jusqu'à presque s'éteindre, libérant le passage. Reprenant ses esprits une seconde après, il extirpe Ezra de là, pour la simple et bonne raison que si ces flammes là se sont éteintes, ce n'est pas le cas du reste de l'atelier qui est en train de se transformer en cendre. Un Andrews est mort aujourd’hui et pas question d’en laisser partir un deuxième. Mais alors qu’il s’apprête à se barrer de cet endroit une bonne fois pour toute, il s’arrête net. Dylan. Il doit trouver Dylan. Il lâche Ezra. « Je vais chercher Dylan, sors de là ! »
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Lun 12 Fév - 22:35
How to disappear completely
That there, that's not me. I go where I please. I walk through walls. I float down the Liffey. I'm not here. This isn't happening. I'm not here, I'm not here. In a little while, I'll be gone. The moment's already passed. Yeah, it's gone.
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Tous ces livres dont il a aimé parcourir les pages, toutes ces toiles qu’il a créées de ces mains, toutes ces photos qui traduisent des instants précieux à ses yeux. Cette montagne faite de ces petites choses qui le définissent se rétracte et se noircit sous l'effet du feu. C'est son burning man à lui, des œuvres qui ne furent qu'éphémères, le travail de plusieurs années qui n'a, au final, aucune valeur. Peu importe la beauté des mots, des huiles et du papier glacé, ça n'aura compte que pour lui, Ezra Andrews, une œuvre éphémère sans valeur, un burning man qui disparait aujourd'hui dans les flammes. Bientôt ce sont des colonnes orangées qui dansent devant lui de la plus légère des façons. C’est pour ça que ca lui parait bizarre mais l'air se fait plus lourd, de par la chaleur du feu qui grandit mais aussi à cause de la fumée qui vient s'immiscer da s ses poumons, le faisant toussoter à intervalle régulier. C'est peut être ça le pire, la sensation de manquer d'air. Mais est-ce que ce n'est pas ce qu'il vit depuis tout ce temps ? Est-ce que ceci n'est pas, au final, une parfaite fin pour lui ? Brûlé comme il les a brûlé, disparaître et redevenir poussière. C'est une douce idée que de savoir que, d'ici peu, plus rien ne le rattachera à tout ça. La peine, le deuil, la tristesse, la souffrance. Il ne sera plus, tout simplement. Envolé. Il n'est pas fait pour la vie et est prêt à l'admettre enfin. Son amie la mort à ses côtés, il est prêt à faire le grand voyage. Il croit. Peut-être. Peut-être pas. Il ne sait plus.
Il réalise alors l'irrémédiable de cette idée et ses mains se mettent à trembler. Il repense à Maggie, à Gabriel et au doux visage de Dylan lorsqu'elle souriait encore. Ezra se demande ce qu'il est en train de faire et pourquoi exactement. Il sait qu’il peut encore fuir, s'en sortir, vivre. Mais à quoi bon ? Pour qui ? Pour quoi ? Le peut-il seulement encore ? Il est brisé parce que la vie ne lui a pas laissé le choix, parce qu'il a trop perdu. Une nouvelle quinte de toux le prend. Il meurt de chaud mais son corps se met à trembler à son tour. Les flammes s'estompent, la chaleur se transforme en froid austère d'une maison terne et sans vie. Lui est encore bel et bien dans cet atelier en feu, mais son esprit est ailleurs. Dans un autre monde, une autre vie qu’il voit pourtant avec son propre regard. Il le revoit tel qu'il était, avant, son petit frère si calme, par la force des choses, parce qu'ils doivent l'être s’ils ne veulent pas subir les coups de ce père sans pitié. Il n'est plus à Genosha et d'ailleurs il ne sait pas où ils sont. Il ne sait rien, ni sur le monde extérieur ni sur la vie. Tout ce qu'il sait c'est qu'il y a Maggie, Archer et lui. Ils sont son monde, son univers, son bien le plus précieux. Dans ce monde fait de rien tout est plus exacerbé. Le besoin de prendre soin d'eux devient vital, la peur, elle, devient viscérale, surtout quand il entend cette voix d’outre-tombe, celle de son père qui vient chercher Archer, le traînant par le col de sa chemise alors qu'il hurle des supplications qui le transpercent. Son cœur s’emballe, la peur le tenaille. Il doit le protéger. Pas lui. Archer est si gentil. Prends-moi à sa place. Il ne mérite pas ça. Laisse-le. Il est si innocent. Ezra préfère subir mille morts plutôt que de les savoir entre ses mains. Peu importe ce qu'il lui arrive. Tout mais pas eux. « Ezra ? Dylan ? » La voix de Gabriel lui paraît si lointaine. Ou alors c'est lui qui est parti dans une autre dimension. C'est une expérience si particulière qu'il ne pourrait la décrire. Il sait juste ce qu'il ressent. L'instinct de protection, la peur suivie de la souffrance. Ça en élude tout, depuis son meilleur ami à ses flammes qui se rapprochent dangereusement de lui, venant lui lécher la peau. La fumée, elle, l'oppresse mais Ezra, en pleine crise, est tétanisé.
Il ne voit même pas Gabriel entrer et braver le brasier pour venir à son aide. Ce n'est que lorsqu'il l'appelle qu'Ezra comprend que rien de ce qu'il vient de vivre n'était vraiment réel. Ça y ressemblait pourtant cruellement. C’était incroyablement vrai. « Ezra ! » Il ne comprend pas ce que son ami fait ici et a la plus stupide des réactions. « Gabriel ? » À croire que dans cette vie-là, l'univers est bien plus grand, juste pour la présence de ce meilleur ami indéfectible. Gabriel le hisse sur ses deux jambes sans ménagement et Ezra se redresse non sans être pris d'une nouvelle quinte de toux. Il se sent faible du au feu à la fumée et à l’alcool qui le rend mal et lui fait tourner la tête. Sa gorge et ses poumons sont en feu sûrement dû à tout ce qu'il vient de respirer. La fumée et la chaleur le font pleurer, ou alors c'est tout autre chose, ou un mélange de tout à la fois, lui-même ne saurait pas dire et, à ce stade, il s’en fiche. Le blond, lui, s'est protégé avec ses vêtements mais ça ne suffit pas. Les flammes forment maintenant une barrière devant eux, de ces barrières qu'on ne peut pas franchir. Ezra ne comprend rien à ce qu'il se passe ensuite. Gabriel semble presque détendu alors qu’il dresse une main vers les flammes sous le regard perplexe du Andrews.
Les colonnes de flammes qui s'amusaient à leur couper le chemin semblent comme apprivoisées et se réduisent pour leur laisser le passage libre. Certes Ezra est clairement dans le mal le plus absolu mais ça ne l'empêche pas d'avoir deux neurones connectés si bien qu'entre deux quintes de toux, il arrive à articuler un : « Qu'est ce que ?... » Sauf que, déjà, Gabriel le sort de là sans qu'Ezra puisse pousser sa réflexion plus loin. Il faut avouer qu'il n'est pas mécontent de trouver le couloir où le feu commence seulement à grignoter les murs. L'air y est plus respirable bien que l’épaisseur de la fumée ait aussi envahie les lieux. Ezra respire à plein poumons et bientôt, Gabriel le lâche et s'exclame, pris par l'urgence du moment. « Je vais chercher Dylan, sors de là ! » Gabriel commence déjà à partir mais Ezra le retient aussitôt. Il tient trop à son meilleur pour le laisser risquer sa vie pour rien. Il faut qu'il comprenne qu'il n'y a rien à sauver ici. Rien du tout. « Elle est partie. » Ezra s'adosse au mur, pour ne pas tomber peut-être ou simplement parce qu'il est fatigué. En toute honnêteté, ça fait longtemps qu'il l'est. Il a toujours été de nature mélancolique et, s’il a lutté contre cet aspect-là de sa personnalité, c'était seulement pour eux. La vérité est qu'il n'a plus la force de subir tout cela. L’alcool semble plus éclaircir les idées et lui donner un courage qu’il a toujours peiné à trouver. « Ils partent tous. » Il dit ça avec un profond désespoir, parce que c'est vrai. Cette idée lui est venue il y a des mois de cela et elle a grandi en lui, répandant ses racines dans chacune de ses veines, trouvant un terreau fertile dans chaque parcelle de son être. Tout autour de lui est condamné à la peine, la souffrance ou la mort. Cette idée le ronge, elle le dévore, elle se nourrit de son être. « Laisse-moi Gab... » Son dos glisse lentement contre le mur alors que ses jambes flanchent. Il tremble à nouveau, non pas à cause d'une nouvelle hallucination prête à l'amener dans une autre vie encore plus obscure que celle-ci, mais parce qu'il cède entièrement à cette idée qui l'obsède. Ils partiront tous, à cause de lui. « Je peux plus supporter tout ça. » Il prend sa tête entre ses mains et les larmes coulent à nouveau sur ses joues. Son petit frère est mort aujourd'hui. Il était particulier, horrible, mais c'était son frère. Et quand il pense à lui, il le revoit avec cet air calme et innocent, celui de ces songes, ce jeune homme que leur père a brisé et à qui ce dernier n'a laissé aucune chance. Il le voit comme une partie de son univers. « C'est ma faute. » Les flammes gagnent du terrain et la chaleur commence peu à peu à redevenir insoutenable, pourtant il croise les bras et se tient comme si il grelottait de froid. Il est sous le choc, il est saoul, complétement, et semble presque loin lorsqu'il répète. « Laisse-moi, c'est mieux comme ça. » Son visage se baisse alors qu'il se recroqueville là. Il est fatigué. Tout ce qu'il veut c'est que tout ça s'arrête.
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Gabriel J. Hobbs
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Gabriel possède tous les souvenirs de son ancienne vie, à son plus grand désarroi • S'il est avocat sur Genosha, il est sans cesse tiraillé entre son passé et son présent • Même s'il tente de faire amende honorable, ce n'est pas si facile car les mauvaises habitudes ont la vie dure. • Il tente de rester à l'écart du conflit entre pro & anti-émergé pour ne pas faire se faire remarquer.
Codename : Lighter
Pouvoirs : Pyrokinésie ► Gabriel a la faculté de créer du feu, par la pensée. Il doit cependant garder un contrôle constant sur sa "création" s'il ne veut perdre le contrôle.
Et parce que l'inverse serait sacrément ironique, il est insensible au feu et à la chaleur.
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Il entend un nom, dans sa tête. Lighter. Il ne sait pas ce que ça représente, mais il sait qu’il l’a déjà entendu. Ce jour-là, à la prison. Le détenu a lâché ce nom avec un sourire, comme s’il était censé savoir ce que ça voulait dire. Lighter. Briquet. Quelque chose en rapport avec le feu, comme les visions tordues qui surviennent dans son crâne. Le feu, toujours le feu. Pourquoi ? Pour quelle raison ? Quand il repense à ce nom, il a une sorte de nœud au creux de l’estomac car il sait que c’est quelque chose d’énorme. Quelque chose que le concerne, lui. Gabriel. Il n’a pas vraiment le temps de s’attarder sur ce qui vient de se passer. Son geste en direction des flammes, la sensation familière qui s’est emparée de lui quand il les a vu baisser en intensité, ce calme olympien qui l’a envahit quelques secondes… Il n’a pas le temps d’y penser car toute son énergie est mobilisée vers la fuite. Il n’a même pas remarqué le sang qui a commencé à couler de son nez ni l’espèce de fatigue qu’il ignore totalement. Il ne pense qu’à Ezra et Dylan. Il ne pense qu’au feu qui ronge l’atelier et qui va tout réduire en cendre, eux compris s’ils ne bougent pas d’ici. Étrangement, Gabriel n’est pas très enjoué à l’idée de finir en barbecue. Parce que c’est pas la saison, déjà. Et puis aussi parce qu’il n’a pas envie de mourir. Ezra est ivre. Il le voit dans ses mouvements, dans le regard perdu qu’il lui lance et la façon dont il a réagi quand il l’a vu. Et Gabriel n’a pas besoin d’un Ezra ivre, là maintenant. Il a besoin de son meilleur ami, celui qui trouve toujours des solutions quand il le faut. Il le pousse à s’enfuir pendant qu’il commence à partir à la recherche de Dylan. Il ne l’a pas vu et elle n’a pas répondu à ses appels désespérés. Ça l’inquiète. Mais alors qu’il fait un pas pour revenir en arrière, il sent la main d’Ezra sur son bras. Il pivote légèrement pour le regarder. Les mots mettent un moment à se frayer un chemin dans son cerveau dépassé par les évènements.
Dylan est partie. Ezra le lâche et s’adosse au mur. Gabriel fronce les sourcils devant cette phrase. Partie genre… partie en ville ? Ou genre partie pour ne plus revenir ? Il secoue la tête. On s’occupera de ça plus tard. Elle n’est pas là et elle ne risque rien, c’est tout ce qui compte. Eux, en revanche, s’ils restent là, ils vont y rester. La fumée commence déjà brouiller le champ de vision de Gabriel tandis que cette sonnerie insupportable lui vrille la tête. Il se rend compte qu’il est également en train de trembler. Ils partent tous. « Mais qu’est-ce que tu racontes ? » lui demande le blond en le regardant se laisser glisser. Non. Ezra. Ce n’est pas le moment. Pas alors que les flammes sont en train de tout dévorer dans l’atelier. Pas alors qu’elles se rapprochent dangereusement et que la fumée commence à les étouffer tous les deux. Ezra veut qu’il le laisse là ? Et puis quoi encore ? Il écoute chacun des mots qui sortent de la bouche de son meilleur ami. Laisse-moi, Gab… Je peux plus supporter tout ça. Abasourdi, Gabriel le voit porter sa tête entre ses mains, recroquevillé sur lui-même. Il reconnaît les signes. Il les reconnaît mieux que personne. L’ivresse d’Ezra n’aide en rien son état émotionnel fragilisé par la perte d’Archer. Il serre les poings, ferme les yeux et secoue la tête. C’est ma faute. Vient alors la réalisation brutale. Celle qui le frappe de plein fouet. Le laisse sans voix et perplexe. Le feu n’est peut-être pas un hasard. Les choses s’emboîtent. La passivité. Le silence d’Ezra. Son regard perdu et à présent, ces mots qui sortent de sa bouche mais qui ne lui ressemblent pas. La dure vérité que Gabriel a sous les yeux. Il a laissé tomber. Il a laissé tomber et il demande à Gabriel de laisser tomber également. Ça le laisse immobile, dans une posture digne d’une statue de cire. Il réalise que son meilleur ami veut mourir. Abandonner cette vie et partir. Ezra veut mourir.
Et ça, ça le met en colère. Il serre les poings à nouveau. Insensible au feu qui menace à l’extérieur, il sent celui qu’il a l’intérieur de lui redoubler de force et manquer de le consumer tout entier. Il ne contrôle pas son geste lorsqu’il se baisse à la hauteur d’Ezra et que son poing heurte ce visage qui représente tant pour lui. Il le déteste pour avoir songé un instant à partir comme ça. Il se déteste pour ne pas avoir vu venir le putain d’iceberg qu’il se prend en pleine gueule. Il déteste Genosha pour leur faire traverser ça. Il se déteste pour avoir frappé Ezra et il déteste Ezra pour sa passivité alors qu’ils vont tous les deux mourir. Il l’attrape par les épaules et le force à se redresser. Il le secoue presque. « T’AS PERDU LA TÊTE, PUTAIN ?! » Il se met à hurler comme jamais il n’a hurlé. Il n’hausse jamais la voix. Et le voilà en train de perdre l’once de sang-froid qu’il lui reste. Les émotions qui s’entremêlent, les idées qui se précipitent dans sa tête. L’ouragan de sentiment qui l’emporte et guide ses gestes. Il ne contrôle plus rien parce que l'idée d'un monde sans Ezra lui est tout bonnement insupportable. « Reprends-toi, bordel.» Ce n’est plus de la colère cette fois, mais presque une supplique. Il ne peut pas le laisser là. Il ne peut partir en sachant qu’Ezra est au milieu de ce brasier. Il ne veut pas mourir et il ne veut pas qu’Ezra meurt. « S’il te plait, Ezra… Viens avec moi… On peut s’en sortir. Ensemble. » Il se sent dépassé et désarmé. Dans un état émotionnel aussi stable qu’un réacteur nucléaire sur le point d’exploser. « J’ai besoin de toi.» Il sait que c’est ce qui motive Ezra plus que sa propre vie. Il sait que Ezra vit pour les autres plus que pour lui-même. Il tente de le raisonner en lui parlant une langue qu’il connaît. Sachant d’avance qu’il le sortira de là coûte que coûte. Le feu ? C’est rien comparé à l’idée de perdre l’une des personnes les plus importantes de sa vie. Même s’il doit assommer Ezra et le porter à l’extérieur, il le fera. Parce qu’il est comme un frère pour lui et qu’il ne peut pas le laisser là.
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Sam 28 Juil - 17:50
How to disappear completely
That there, that's not me. I go where I please. I walk through walls. I float down the Liffey. I'm not here. This isn't happening. I'm not here, I'm not here. In a little while, I'll be gone. The moment's already passed. Yeah, it's gone.
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Il ne voit pas Gabriel se baisser jusqu'à son niveau et il voit encore moins le poing qui lui tombe avec force en plein sur la pommette. La douleur résonne et Ezra a ce réflexe hérité de sa petite enfance faite de violence physique aussi bien que mentale, ses bras se lèvent en guise de protection alors qu'il tenterait presque de se fondre avec le mur pour éviter les prochains coups. Son corps se raidit tout en se contractant sur lui-même instinctivement en rappel de ces trop nombreuses fois où il a subi ce genre de chose. Il a beau avoir grandi depuis, le traumatisme, lui, est encore comme une seconde peau. Après tout, n'est-ce pas le pilier fondamental de son être ? Son instinct protecteur envers Maggie et Archer en découle directement. Son sens des responsabilités à leurs égard aussi parce que, à part lui, personne ne s'est jamais soucié d’eux alors qu’ils vivaient un véritable enfer, ni ce père qui les a détruits, ni cette mère qui les a abandonnés. Il n'en parle jamais pourtant il est le seul à se souvenir encore du visage de cette dernière. Il la revoit, belle, gentille, apeurée. Il aurait voulu la protéger elle aussi, de tout, parce qu’il était son petit chevalier comme elle le disait elle-même en souriant tendrement. Mais même dans ces moments-là, elle était triste. Tout le temps. Il tient ça d'elle peut être et, comme elle, il aurait voulu fuir pour qu'enfin s'arrête son supplice. Mais il y a Maggie. Mais il y avait Archer.
Gabriel le force à se relever et Ezra ne fait rien pour l'en empêcher. Au final, malgré les années, il reste cet être passif qui subit les coups mais aussi les cris. « T’AS PERDU LA TÊTE, PUTAIN ?! » Ca le fait presque sursauter. Jamais Gabriel ne lui a crié dessus. Jamais il ne l'a vu comme ça, pas avec lui en tous cas. Ça le choque plus que ça ne lui fait peur. Ralenti par l'alcool, il ne comprend pas pourquoi son meilleur ami s'en prend à lui comme ça. Ne comprend-t-il pas ? Si quelqu'un sur terre peut entendre sa peine c'est bien lui non ? Après tout n'est-il pas son meilleur ami ?
Il voudrait s'éloigner mais l'expression qu'arbore maintenant Gabriel le laisse immobile. Ce n'est plus de la colère, ou alors juste un soupçon, mais tout autre chose. Du tourment ? De la tristesse ? Une supplique ? Il ne sait pas lui-même quel mot apposé sur ce regard qui lui noue le ventre. Il se sent honteux d'en être la cause. Il s'en veut de lui imposer ça. Et pourtant... Il ne réalise pas lui-même ce qu'il vient de demander à Gabriel. Le laisser là alors que la maison se consume à une rapidité déconcertante, le laisser mourir pour que toute cette folie s'arrête enfin. Bien sûr qu'il ne l'aurait jamais laissé faire. C’est insensé. Mais Ezra a perdu la raison, tout simplement. L’alcool, la tristesse et la fatigue, ont ce mérite-là. Sauf que Gabriel, lui, fait l’effet inverse. C’est comme une douche froide. « Reprends-toi, bordel.» Gabriel n’a peut-être pas besoin de mots, son regard suffit amplement. Ezra n’arrive pas à le soutenir et il baisse la tête. Il n’a pas honte d’avoir demandé à Gabriel de le laisser ici, mais, comme toujours, il sait qu’il ne pourra pas faire selon son bon plaisir à lui. Ca n’a jamais été le cas, pourquoi ça le serait subitement ? Comme si être bourré et avoir mis le feu à son atelier pouvaient changer quoi que ce soit. Il reste Ezra Andrews et Gabriel sait très bien sur quoi appuyer pour l’obliger à le suivre. Man, il est donc si facile à manipuler ? Ca le rend malade. « S’il te plait, Ezra… Viens avec moi… On peut s’en sortir. Ensemble. » Ezra a beau regarder le sol pour ne pas voir le regard de chien battu de Gabriel, il a beau essayer de se rattacher à sa tristesse, il a beau être fatigué de la vie, il sait qu’il n’aura au final pas le choix. Il sait que Gabriel ne bougera pas de là tant qu’il n’aura pas accepté de le suivre. Il sait que tout ce que lui dit son meilleur ami est vrai ou, tout du moins, il veut y croire. « J’ai besoin de toi.» Ezra serre les dents, visiblement en proie au doute. Il ne veut toujours pas regarder Gabriel dans les yeux mais le feu qui avance vers eux, lui, attire son regard, tout comme la sortie. Il est comme entre deux chemins. La vie. La mort. Gabriel le suppliant au milieu. Ce dernier a visé juste, le Andrews doit juste se faire à l’idée. Celle de retourner dans la vraie vie, de l’affronter et ça aussi ça le rend malade. Il a peur que cette faiblesse ne coute au final plus que ce que Gabriel y gagne. L’idée est toujours là après tout, celle qu’il porte malheur. Il ne veut pas que ca retombe sur son ami, ni sur Maggie. Ca, il ne le supporterait pas. Mais peu importe surement, parce que Gabriel ne fuit toujours pas, parce que le feu se rapproche et parce que lui-même est faible. Il sait qu’il fait une erreur et pourtant, il hoche imperceptiblement de la tête et accepte finalement de suivre le blond hors des lieux.
Retrouver l’air libre, respirer à plein poumons, et tousser, parce que oui, il a vraiment respiré trop de fumée. Les deux meilleurs amis s’éloignent à bonne distance de la maison avant qu’Ezra ne s’écroule par terre. Assis là, il se tourne vers la maison depuis laquelle des énormes flammes s’échappent des fenêtres. Une épaisse fumée noire s’élève en panache au-dessus de ce qui était son chez lui. Et il s’en fout. Il s’en contre-fout parce que de toutes façons, vivre ici lui faisait mal à en crever. Partout, il y trouvait des souvenirs de Dylan et du bonheur perdu. Ici, seul, il est devenu fantôme, et voir tout ça griller, ca a quelque chose de libérateur. Un rire le prend, petit d’abord, mais, déjà, il a quelque chose de l’hystérie. « J'suis SDF. » Cette idée le fait rire encore un peu plus. Lui, multi-millionaire, il est maintenant SDF. De tout ce qui lui est arrivé cette dernière année, c’est bien la dernière des choses qu’il aurait imaginé. « Ça je l'ai pas vu venir. » Son rire se fait un peu plus hystérique mais quelque chose d’autre s’y mêle. Des sanglots peut-être. Parce que le constat lui scie le cœur. Il relève les genoux et pose ses coudes dessus, tout ca pour mieux prendre sa tête entre ses mains. « Je vois jamais rien venir en fait. » Malgré toute l’énergie qu’il déploie pour eux, au final, il est toujours pris de court par la vie.
Il ne sait pas pourquoi, mais son esprit déambule tout seul. Sa maison est en train de bruler sous ses yeux, anéantissant à jamais tout ce qu’il possède, tous les souvenirs qu’il a. Mais il s’en fout. Il le revoit, son petit frère, sur cette table en métal. Il comprend maintenant ce qui l’a le plus marqué en le voyant là, sans vie. Ce n’est pas la mort qui le chamboule le plus, mais tout autre chose. « Il avait l'air si paisible. Je l'avais jamais vu comme ça. » Cette simple pensée le ronge. Il a pris soin d’Archer pendant des années et pourtant il ne l’avait jamais vu comme ça. L’impression d’avoir échoué dans sa tâche, ca le rend malade aussi, ca lui donne envie de vomir. Il se sent mal. « Quelle sorte de frère je suis pour jamais l'avoir vu comme ça ? » Au final, malgré tous ses efforts, il n’a jamais été ni un bon frère, ni un bon tuteur. Il a une excuse surement, il était jeune à l’époque. Mais pour maintenant ? C’est quoi sa bonne excuse ? « Je savais même pas qu'il avait des soucis. » Il se passe une main lasse sur le visage et regarde à nouveau le feu manger sa maison. Oui, il s’en fout parce que, quelque part, il le mérite. « Je l'ai laissé tomber. » Tout simplement.
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Gabriel J. Hobbs
Mutant
More about you :
Gabriel possède tous les souvenirs de son ancienne vie, à son plus grand désarroi • S'il est avocat sur Genosha, il est sans cesse tiraillé entre son passé et son présent • Même s'il tente de faire amende honorable, ce n'est pas si facile car les mauvaises habitudes ont la vie dure. • Il tente de rester à l'écart du conflit entre pro & anti-émergé pour ne pas faire se faire remarquer.
Codename : Lighter
Pouvoirs : Pyrokinésie ► Gabriel a la faculté de créer du feu, par la pensée. Il doit cependant garder un contrôle constant sur sa "création" s'il ne veut perdre le contrôle.
Et parce que l'inverse serait sacrément ironique, il est insensible au feu et à la chaleur.
Emergence :
Maitrise :
Messages : 1388
DCs : Marc, Sean, Lorna, Lucy, Jess, Scylla, Kurt & Ben
Pseudo : Slythbitch.
Dim 19 Aoû - 20:41
How to disappear completely
That there, that's not me. I go where I please. I walk through walls. I float down the Liffey. I'm not here. This isn't happening. I'm not here, I'm not here. In a little while, I'll be gone. The moment's already passed. Yeah, it's gone.
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Jamais il n’aurait cru qu’il en viendrait à ça. Frapper Ezra. Lui hurler dessus avec force alors qu’il ne hurle presque jamais. Et dès que son geste retombe, il regrette instantanément ce qu’il vient de faire. La colère s’efface radicalement et elle quitte ses traits. S’il n’y avait pas cette menace imminente de se faire dévorer les flammes, il se serait sans doute mis à pleurer devant son accès de colère. Mais il ne peut pas se le permettre. Ezra sortira d’ici avec lui. S’il doit l’assommer et le traîner hors de cette maison, il le fera. Mais d’abord, il doit tenter de parler cette langue qu’Ezra comprend. Il est toujours le même au fond. Portant le sort des autres sur ses épaules. Maggie, Archer, même lui. Ezra se soucie des autres mais pas de lui. Et il se laisse abattre et se blâme dès que l’un de ses proches a des problèmes, comme s’il en était directement responsable. Et là, il a passé le niveau supérieur. Il ne comprend pas tout. Tout ça va bien trop vite pour lui et il y a urgence. Ils ne peuvent pas juste se poser et en discuter. Il est surtout question de sortir de là. Jouer avec le feu, ce n’est pas un truc que Gabriel aime prendre au sens littéral du terme. Mais il ne peut pas se résoudre à le laisser là. Il veut que Ezra sorte de lui-même avant qu’il n’ait pas d’autre choix que de le forcer. Mais Ezra fuit son regard. Il ne veut pas l’affronter et ça le rend dingue.
Il supplie, joue sur la corde sensible et se dégoutté lui-même pour ça. En l’espace de quelques instants, il a frappé, manipulé et engueulé son meilleur ami. La fin justifie les moyens sans doute, si c’est un moyen de le garder en vie. Il n’empêche qu’il n’aime pas ça. Mais pour sauver une vie, il faut parfois faire des choses qu’on n’aime pas. Ils ont tous à perdre si Ezra ne sort pas d’ici en vie. Un Andrews est mort aujourd’hui et il serait temps que le massacre s’arrête ici. Les secondes défilent, longues, tendues, douloureuses et surtout bien trop chaleureuses, même si Gabriel ne sent pas cette chaleur plus que ça. Il ne se laisse pas piéger, surveillant l’avancée des flammes du coin de l’oeil. Elles ont déjà commencées à ronger la porte de l’atelier et gagnent en rapidité. Il finit par croire qu’Ezra ne bougera pas et qu’il faudra qu’il le frappe une nouvelle fois pour le traîner hors de cet endroit. Mais finalement, il n’en a pas besoin. Ses mots touchent sa cible et enfin il voit Ezra hocher la tête. Enfin. Si ce n’est pas les flammes qui auront leur peau, c’est la fumée qu’ils sont en train de respirer. Il la sent lui torturer la gorge.
Ils sont enfin dehors et il a du mal à le réaliser. Il aide Ezra tout en tentant de retrouver son souffle et de s’éloigner le plus possible. Il n’arrive pas à croire qu’il vient de se passer… ça. Sortir d’une maison en flamme, avec son meilleur ami. C’est d’un irréel saisissant et pourtant. Une nouvelle quinte de toux le tourmente et lorsqu’il s’arrête, il est plié en deux, les mains sur les genoux, dos à la demeure en train de se consumer. Putain de merde. Le feu. Ezra a foutu le putain de feu. Il était prêt à se laisser mourir dévoré par les flammes dans la plus grand impassibilité. Il entend un rire. Un rire qui sort de la bouche d’Ezra. Tout en respirant de façon irrégulière, dans la même posture, Gabriel l’observe rire aux éclats. Ça y est, c’est officiel. C’est pas seulement la maison qui est en train de griller. Il y a le cerveau d’Ezra aussi. Les yeux de Gabriel prennent une teinte de colère. Il le foudroie du regard à sa remarque. Il est SDF. Et ça le fait rire. C’est mieux que de finir en barbecue, sans doute ? Sur l’instant, il a presque envie de lui en remettre une. C’est peut-être une réaction dû à son état de choc mais Gabriel n’a pas du tout envie de rire. La nouvelle vague de fureur que le submerge pendant quelques secondes lui donne une bonne raison de lui hurler dessus. Ils ont failli y passer, avec ses conneries. Se mettre en colère est plus facile, dans ce cas précis. Il se redresse enfin, quand il est certain qu’il ne va pas cracher ses poumons pour se poster à côté d’Ezra. Sa colère s’efface à nouveau rapidement quand il le voit dans cet état. Avachi. Abattu par les évènements. Disant qu’il ne voit jamais rien venir.
Les mots restent coincés dans la gorge de Gabriel qui se laisse tomber à côté d’Ezra sans dire un mot. Devant eux, la maison se fait entièrement ronger par les flammes et cette vision lui serre le coeur. Parce que Ezra aurait pu y rester. La voix de ce dernier l’oblige à s’arracher de ce spectacle pour tourner la tête vers lui. Il lui faut quelques secondes pour comprendre qu’Ezra parle d’Archer. Il se flagelle une fois de plus, pour quelque chose dont il n’est pas responsable. La mort d’Archer est un choc pour tout le monde. Mais rien n’aurait pu laisser entendre que ça se terminerait ainsi. Gabriel ne sait pas quoi dire, car il n’y a rien à dire dans une telle situation. Il baisse la tête à son tour. «On l’a tous laissé tomber, Ezra. Tu n’es pas responsable. Personne ne pouvait prévoir que ça arriverait.» En vérité, Gabriel s’en lave un peu les mains d’Archer. Ce n’est pas qu’il s’en fiche. Il est bien moins affecté qu’Ezra et à raison. Déjà, Archer n’est pas son frère. Et les contacts qu’il avait avec étaient suffisament limités pour qu’il ne se sente pas concerné. Mais il comprend la peine d’Ezra. Il le connaît assez pour savoir comment il peut se sentir. « Seulement…» Il déglutit, prend une inspiration et poursuit. « Se suicider n’est pas la solution. Et ça ne le ramènera pas. » Il a dit le terme qui fâche. Enfin.
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