35 ans (en apparence)Aldrif Odinsdottir
Vice-présidente d'Heven CorporationLeaders
Homosexuelle & Célibataire Asgardienne

Observant son reflet dans le miroir, Angela finit d'essuyer le sang qui coulait de son nez, avant de cracher un mélange de salive et de sang dans la vasque du lavabo. Elles ne l'avaient pas loupée cette fois. Pas plus que les fois d'avant en fait. Ça n'était pas la première correction qu'elle recevait, et ça ne serait sûrement pas la dernière. C'était comme ça que ça fonctionnait chez les Anges. Depuis la nuit des temps, c'était comme ça qu'Heven fonctionnait. Soit on était forte, soit on était morte. Il n'y avait pas de place pour la pitié ou la compassion. L'honneur, le devoir, la loyauté, toutes ces notions étaient des foutaises bonnes à raconter à Asgard. Heven ne fonctionnait pas ainsi. La seule loyauté que les Anges toléraient étaient envers leur souveraine et le reste de Heven. Tout le reste n'était qu'un ramassis d'absurdités que se racontaient ceux qui n'avaient pas les tripes nécessaires pour faire ce qui devait être fait, quand ça devait être fait. C'était pour ça qu'Odin avait banni le Dixième Royaume quelques siècles plus tôt, parce qu'il n'avait jamais rien vu d'autre chez les Anges que des êtres cupides qui n'avaient ni honneur ni respect. Il n'avait pas totalement tort, puisque les Anges vivaient selon le principe que tout avait un prix. La vie comme la mort. Un principe qu'Odin tenait en horreur, et qui avait poussé Asgard et Heven sur le sentier de la guerre. Angela ne connaissait que trop bien cette histoire. L'histoire du vieux fou borgne plus soucieux de garder son pouvoir et son trône que de sauver la vie de sa fille Aldrif. Son premier enfant, sacrifiée dans une guerre qu'il aurait pu achever rapidement et sans pertes inutiles si cet imbécile n'avait pas été obnubilé par son putain d'honneur. Il avait laissé les Anges tuer sa fille pour garder son précieux royaume, et les avait ensuite condamnés à l'exil, bannis là ou personne ne pourrait jamais les trouver pour qu'il y meurent.
Sauf qu'ils n'étaient pas morts. Sa malédiction alimentait Heven depuis des siècles, lui donnant la force de perdurer et de préparer sa vengeance. Chaque Ange s'y préparait, et ils attendraient toute leur vie si nécessaire. Un jour ou l'autre, ils trouveraient un moyen de s'échapper de ce trou puant ou Odin les avait envoyés, et ils se vengeraient. Angela se préparait à ce jour depuis qu'elle était en âge de marcher, apprenant à se battre comme tous les Anges malgré sa... difformité. Elle était la Sans-Ailes et même si ça ne l'empêchait pas de voler, elle savait que les regards se tournaient vers elle parce qu'elle était différente. On la rabaissait, on lui rappelait constamment qui elle était, ce qu'elle était. Les plus brutales... les plus brutales étaient la raison pour laquelle elle était dans cet état. Mais elle s'en moquait bien. Elle avait beau être différente, elle n'en était pas meilleure. Elle était meilleure qu'elles, et ça les rendait malades. Elle était plus rapide, plus forte, plus impitoyable que les autres. Sa mère l'avait élevée pour qu'elle soit ainsi. Pour qu'elle devienne la meilleure. Et pour qu'un jour ou l'autre, elle apprenne à Asgard que les Anges règlent toujours leurs dettes. Et que cette dette-là se payerait avec un bain de sang asgardien.


Se baissant pour esquiver, Angela sentit la queue du monstre passer très près du sommet de son crâne. Peut-être même trop près. Sans attendre, l'Ange frappa avec Xiphos, tailladant profondément la chair du monstre, qui poussa un hurlement de rage et de douleur. Ce qui arracha un sourire satisfait à la rousse, qui s'élança aussitôt en avant. Un monstre de plus. Une abomination de plus à son tableau de chasse. Il n'était pas le premier, et il ne serait pas le dernier. Angela était une tueuse depuis longtemps, elle savait mieux que personne donner la mort. Elle était devenue la meilleure guerrière de tout Heven, la Leader de la Chasse. L'Ange la plus crainte de tout Heven après la Reine. Il y avait évidemment eu des mauvaises langues. Celles qui avaient martyrisé Angela dans sa jeunesse n'avaient pas vraiment vu ça d'un bon œil, et certaines d'entre elles avaient même fomenté une rébellion. Une rébellion qui s'était achevée aussi vite qu'elle avait commencée, dans le sang et la mort. Angela n'avait pas eu le moindre remords à tuer d'autres Anges, et le fait que le premier être vivant qu'elle ait envoyé dans l'au-delà soit un Ange ne lui avait fait ni chaud ni froid. Même si il n'y avait pas d'au-delà pour les Anges. Pas de Valhalla, pas d'Helheim, pas de repos éternel. Quand un Ange mourrait, il mourrait. Point final. C'était ce qui arrivait quand on avait pas d'âme. C'était pour ça qu'il y avait le Temple. Pour prier pour les Anges tombées au combat. Un temple qui était actuellement attaqué.
Bondissant en arrière, elle esquiva sans mal un coup de gueule du monstre, et un de ses rubans claqua comme un fouet, atteignant le monstre au niveau du cou « Dégagez! » S'écria-t-elle en se tournant vers les Anchorites derrière elle, qui étaient pour la plupart tétanisés par la peur. Sur Heven, il n'y avait presque pas de mâles. Un garçon naissait pour cent filles. Pendant que les femmes se battaient, les hommes priaient. Ils n'étaient pas des combattants, ils ne savaient que prier. Angela ne risquait pas de recevoir de l'aide de ce côté-là. Mais elle n'avait pas besoin d'aide. Elle était parfaitement capable de se défendre toute seule, et d’anéantir cette créature comme une vulgaire poupée de chiffon. Depuis qu'elle savait tenir une arme, elle avait toujours été la meilleure. Et elle ne comptait plus le nombre de créatures, intelligentes ou non, qui étaient passées au fil de son épée. Odin avait beau les avoir exilés aux confins de l'univers, les Anges n'étaient pas non plus totalement seuls. Des monstres, des parias, des barbares, largement de quoi se faire la main et continuer de perpétuer les traditions des Anges. Cette bête-là ne serait qu'une victime de plus pour la Sans-Ailes.
Alors que le monstre s’apprêtait à bondir pour l'attaquer, il fut stoppé dans son élan quand quelqu'un se dressa devant lui « Qu'est-ce que... » Un Anchorite courageux? C'était une première. En tout cas, l'acte héroïquement suicidaire de l'Anchorite semblait avoir frappé de stupeur le monstre, et Angela profita de son bref moment de désarroi pour bondir dans les airs, sa lame en avant. Et quand elle la gravité reprit ses droits sur la rousse, le monstre poussa un râle d'agonie alors que l'acier de Xiphos séparait sa tête du reste de sa carcasse. Se relevant, Angela fouetta l'air de son épée pour la débarrasser du sang qui la maculait, avant de se tournée vers son allié inattendu. Et l'Ange ne put masquer sa surprise lorsqu'elle réalisa sans mal que son allié était en réalité une alliée « Merci. Qui es-tu, et qu'est-ce que tu fiche ici? » Demanda la rousse de but en blanc « Je suis Sera... et je n'ai pas ma place ici. S'il te plait... emmène-moi. » Rengainant Xiphos, Angela laissa son regard glisser sur la femme, pesant le pour et le contre de sa demande. Elle ne savait pas ce que cette Sera faisait avec les Anchorites, mais si elle était là, il devait y avoir un bonne raison. Mais en même temps, cette femme l'avait aidée. Elle avait une dette envers la brune, et elle comptait bien s'en acquitter au plus tôt.


Angela regardait les étoiles, assise sur la balustrade de l'un des balcons du palais royal. Elle le sentait du plus profond de son être. Bientôt, Heven sortirait du trou obscur ou Odin l'avait envoyé, et les Anges prendraient leur revanche sur Asgard. Des milliers d'années qu'elles attendaient ce jour, qu'elle se préparaient à une guerre que ce vieux borgne stupide pensait avoir gagnée il y a bien longtemps. C'était là la plus grande faiblesse d'Asgard. Leur orgueil démesuré, et leur foi aveugle dans leur prétendu Père de Toutes Choses. Oh, il ne manquait pas de puissance, mais il n'était qu'un vieux fou fatigué, qui pensait que rien ne pouvait arriver tant qu'Asgard gouvernerait les Royaumes. Il se mettait le doigt dans son seul œil valide si jamais il pensait que tout ne serait que paix et prospérité sous son règne. Après tout, il n'était guère plus qu'un tyran comme un autre, qui se berçait d'illusions pour rendre moins amère la vérité. Tous devaient obéir ou être écrasés sous sa botte. Asgard régnait, et les autres Royaumes devaient obéir ou payer le prix de leur rébellion. Il se montrait clément avec ses ennemis simplement pour entretenir l'illusion de sa pseudo-bienveillance et avoir des peuples à dominer.
« Tu le sens toi aussi? Le moment que nous attendons depuis si longtemps approche. » Angela se retourna, et vit la Reine approcher d'elle d'un pas tranquille, le regard rivé sur les étoiles. Heven attendait ce moment depuis le jour ou il avait été banni par Odin. Chaque combattante du Paradis était prête à fondre sur Asgard, et à faire payer à ces couards le prix de leur perfidie. Avec de la chance, ils pourraient compter sur l'appui de Jothuneim dans leur guerre contre Asgard. Après tout, les géants des glaces avaient toujours été en conflit avec les asgardiens, que ce conflit soit ouvert ou non. Ranger les autres Royaumes de leur côté serait bien plus délicat, puisqu'ils devaient sûrement vivre dans la peur constante de finir comme Heven, bannis à tout jamais. Mais ils verraient que même le Père de Toutes Choses n'était pas assez puissant pour les retenir éternellement loin d'Yggdrasil. Jour après jour, les Anges puisaient dans le pouvoir qu'Odin avait utilisé pour les exiler afin d'alimenter la fournaise qui alimentait. Jour après jour, la malédiction s'affaiblissait. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'Heven soit à nouveau libre. Et ce jour-là, l'univers verrait la fin de la domination d'Asgard « Odin n'a jamais compris que sa malédiction serait l'instrument de notre survie, et de notre retour. Si cet imbécile s'était douté qu'ils nous donnerait une force capable de faire vivre Heven pendant si longtemps, il se serait contenté de tous nous exterminer. Mais cet imbécile n'aurait jamais fait quelque-chose d'aussi... déshonorant. » La Reine avait craché ce dernier mot comme une insulte. Oui, il aurait mieux fait de tous les massacrer, plutôt que leur laisser la chance de se regrouper et se préparer pour une inévitable guerre. Angela savait que c'était ce que la Reine aurait fait si les rôles avaient étés inversés. Les Anges ignoraient tout de la pitié. Et ils ignoraient tout de la loyauté. Tout avait un prix dans l'univers, et Heven ne le savait que trop bien. C'était un fait qui dictait leur vie et leur façon de penser à chaque instant, et qui s'était inscrit dans leurs gênes depuis l'aube de leur existence. Les Anges étaient des mercenaires, et un contrat n'avait de valeur que tant qu'ils ne considéraient pas la dette payée. Un fait qu'Asgard ne comprenait pas, ou ne voulait pas comprendre « Ce vieux fou regrettera son erreur, le jour ou Asgard ne sera plus qu'une ruine fumante. » Cracha Angela en affichant un sourire carnassier. On lui avait appris à haïr Asgard de toutes les fibres de son être, et c'était un jeu auquel elle excellait. Heven avait la rancune particulièrement tenace, et Angela savait que ses sœurs de bataille exerceraient leur terrible vengeance dès qu'on leur en donnerait l'occasion. Le sourire d'Angela s'élargit, alors qu'elle se plaisait à imaginer l'horreur qui se peindrait sur le visage d'Odin le jour ou il réaliserait que qu'il n'avait fait que retarder l'inévitable.


La mâchoire serrée, Angela regardait l'horizon, son regard perdu dans l'immensité de l'espace. Elle aurait voulu que rien de tout ça n'arrive jamais. Qu'Odin les extermine tous jusqu'au dernier, qui la perte de sa fille déclenche une telle fureur qu'il aurait balayé de l'existence tout Heven, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus que des particules subatomiques qui se seraient dispersées aux quatre coins de l'univers. Plutôt que de les condamner à pourrir dans cet enfer, à s'éteindre vie après vie, jusqu'à ce que cet endroit tombe en ruine faute d'énergie pour l'alimenter et d'occupants pour l'entretenir. Jusqu'à ce que toutes traces de l'existence des Anges soit effacée à jamais des mémoires. Elle aurait préféré qu'un de ces bâtards d'Asgard lui enfonce un poignard dans le cœur plutôt que d'être obligée d'endurer une journée de plus le chagrin qui l'affligeait.
Sera était partie. Sa meilleure amie, son seul amour, n'était plus. Et quand un Ange mourrait, c'était pour de bon. Pas de Paradis, pas d'Enfer, juste le néant. Angela avait remué ciel et terre pour essayer de trouver un moyen de ramener sa Sera. Elle avait prié, marchandé, supplié pour qu'on lui ramène la femme chère à son cœur. Elle aurait été prête à renoncer à ses biens, à son titre, à sa vengeance pour que le trou béant dans sa poitrine se ferme. Mais c'était impossible. Sera était morte, et elle ne pouvait pas changer ça. Elle ne pouvait rien faire, à part souffrir. Elle avait perdu sa mère une éternité plus tôt, et maintenant Sera. Et rien ne pourrait jamais les remplacer. Tous ses proches, toutes les personnes à qui elle tenaient allaient finir par disparaitre tôt ou tard, aux confins de l'univers, sans espoir de pouvoir un jour rentrer chez eux. Elle aurait préféré qu'Asgard ait aussi peu d'honneur et de pitié que les Anges, plutôt que de voir son peuple s'éteindre à petit feu. Écrasant la larme qui coulait sur sa joue, la rousse se détourna de l'horizon, retournant dans le bureau du manoir qu'elle occupait depuis le jour ou elle était devenue Leader de la Chasse. Et alors qu'elle passait à côté de son bureau, son regard accrocha un objet posé sur le meuble. Une flûte, ou plutôt ce qu'il en restait, vu qu'Angela l'avait brisée dans un accès de rage quelques temps plus tôt. La flûte que Sera avait faite pour elle. La flûte qu'elle n'avait jamais remboursée. La flûte qu'elle ne pourrait plus jamais rembourser.
Aussitôt, le chagrin laissa place à la fureur. Violente, implacable, aveugle. Elle renversa les meubles, envoya les chaises s'écraser contre les murs, envoya les livres et les parchemins voler à travers la pièce. Elle laissait libre cours à sa rage, sans le moindre discernement, la laissant simplement sortir parce qu'il fallait qu'elle sorte. Et lorsqu'elle n'eut plus rien à détruire, à renverser ou à envoyer valdinguer, elle leva la tête, avant de hurler « Tout ça c'est ta faute! » Elle se moquait que le Père de Toutes Choses soit à l'autre bout de l'univers, ça n'allait clairement pas l'empêcher de déverser sa haine sur lui « Je te tuerais, tu m'entends le Borgne? Peu importe le temps que ça prendra, je vais te tuer! J'ai perdu tout ceux auxquels je tenais par ta faute! Alors maintenant, c'est donnant donnant. Je tuerais toute ta famille, un par un, et tu va me regarder les tuer! Je ne connaitrais pas de répit tant qu'Asgard ne sera pas repeinte avec le sang pourri qui coule dans leurs veines! Et je vais prendre un immense plaisir à m'assurer que cette dette soit pleinement remboursée. » Oh ça oui, elle allait prendre un grand plaisir à tous les tuer. Peu importe le nombre de braillards qu'il avait pu engendrer, elle les passerait tous par le fil de l'épée. Hommes ou femmes, elle n'en avait rien à faire. Qu'ils soient des guerriers ou partisans de la paix, ça ne la concernait nullement. Peu importait leurs titres, leurs pouvoirs ou leur maudites valeurs asgardiennes, ils connaitraient tous le même destin funeste. Elle avait perdue sa Sera, Odin allait perdre sa famille.

« Alors comme ça, t'as été adoptée? » « Ouaip. » Grommela Angela en repliant la lettre qu'elle tenait dans les mains. Elle l'avait relue encore et encore, tellement de fois que chaque mot que sa mère avait couché sur le papier était gravé dans son esprit « Et tu prends ça comment? » « Je sais pas trop. » Elle était en colère. Mais pas contre sa mère. D'accord, elle avait eu du mal à digérer le fait que sa mère ait pu lui cacher ça aussi longtemps, mais la rousse n'était pas en colère contre elle. Non, elle était en colère contre ses géniteurs. Apparemment, ils l'avaient laissée à la porte d'un orphelinat alors qu'elle n'avait pas plus de quelques mois, sans un mot et sans un regard en arrière. Elle n'arrivait pas à comprendre qu'on puisse faire ça à un pauvre bébé sans défense. Elle n'arrêtait pas de se demander ce qui avait pu les pousser à la laisser comme une vieille chaussette dont on avait plus l'utilité « Tu va essayer de les retrouver? » « Pour faire quoi après? Leur dire « Hey salut, je suis la fille que vous avez laissée tomber comme une merde, comment ça va la vie? »? Nan, j'crois qu'ils ont très bien montré le peu d'intérêt qu'ils avaient pour moi en me laissant sur le pas d'une porte. Je vais pas leur faire le plaisir de reprendre contact. » Lança la jeune femme en se levant de son lit d'un bond. Elle se dirigea vers la malle posée devant, avant de l'ouvrir du bout de sa rangers. S'accroupissant devant, elle replia soigneusement la lettre, la rangea à nouveau dans l'enveloppe qui la contenait, avant de la laisser tomber dans la malle. Fouillant dans ses affaires, la rousse en sortit un paquet de cigarettes neuf, en sortit une cigarette, avant de balancer le paquet sur son lit.
Se dirigeant vers la fenêtre, elle s'accouda à cette dernière, avant porter sa clope à sa bouche. Sortant son zippo de la poche de son pantalon, Angela l'alluma, avant de tirer une bouffée « Et puis tu veux que je fasse quoi alors que je suis à l'autre bout de la planète? » Difficile d'aller frapper à la porte d'une famille qu'elle ne connaissait pas quand on était occupée à faire la guerre dans un autre pays. Angela avait profité du fait que sa mère avait le bras particulièrement long pour intégrer une académie militaire sitôt ses études dans le secondaire terminées. Et bon, dire qu'elle s'était bien débrouillée était un énorme euphémisme. Elle était faite pour être dans l'armée. Elle savait obéir au moins aussi bien qu'elle savait donner des ordres, elle ne rechignait pas un seul instant quand il s'agissait de faire des efforts, elle était brillante et savait se servir de sa tête aussi bien que de ses muscles. Et maintenant, alors qu'elle avait à peine dépassé les vingt-et-un ans, elle était déjà sous-lieutenant, et était partie pour aller faire la guerre dans un autre pays « Bah j'sais pas, tu pourrais piquer un coucou, rentrer à la maison et aller leur foutre un coup de rangers dans la tronche? Ça te ressemblerait bien. » « Et te laisser récolter tous les honneurs? Si je faisais une connerie pareille, ma mère me tuerait avant que j'ai le temps de passer en cour martiale. » Répliqua Angela en laissant échapper un bref rire. Non, elle n'allait pas gâcher son temps et ses efforts à essayer de retrouver sa famille biologique. Ils avaient tirés un trait sur elle à sa naissance, elle n'allait pas leur faire le plaisir d'essayer de renouer contact.


Angela ouvrit la porte de son casier d'un geste sec, avant d'attraper des vêtements propres « J'arrive pas à croire que ce type m'ait... bah, rien que d'y repenser ça me donne la gerbe à moi aussi. » « Ça aurait pu être pire, au moins il s'est juste contenté de ton pantalon et de tes pompes. » « Ouais, et je crois que je vais les balancer dans le premier incinérateur que je trouve. Avec mes cheveux au passage. » Grommela la rousse en retirant avec précaution ses chaussures et son pantalon constellé de tâches de... vomi. L'espèce de branquignole qu'ils avaient arrêté avait oublié de leur dire qu'il était malade en voiture, et il ne s'était pas fait prier pour rendre tout le contenu de son estomac sur sa voisine, à savoir Angela. Qui avait eu recours à tout son self-control pour ne pas le balancer de la bagnole en train de rouler « Hé ben Angie, je croyais que t'avais fait l'armée. Me dit pas que t'as peur d'être un peu sale? » « Si j'avais su ce qu'entrer dans la Garde ça impliquait de se faire attaquer par des mecs pas foutu de savoir garder leur déjeuner dans leur estomac, j'aurais rempilé dans l'armée. » Répliqua la jeune femme en passant un pantalon propre. Elle avait passé cinq ans dans l'armée, soit la durée du contrat qu'elle devait obligatoirement remplir puisqu'elle sortait de l'académie. À la fin de son contrat elle avait bien évidemment voulu rempiler, mais des types en costume étaient venus la voir pour lui proposer un boulot. À la fameuse Garde Rouge. L'élite du SHIELD, les chouchous de Magnus. Elle avait longuement hésité sur ce qu'elle comptait faire, mais elle avait finit par accepter leur proposition. L'avantage, c'est qu'elle ne passait plus son temps à l'autre bout du globe, à se battre dans des bourbiers sans noms et à voir ses hommes y passer les uns après les autres. Elle n'avait rien contre l'armée, bien au contraire, mais c'était juste... que Genosha lui manquait. Elle avait le mal du pays, et la Garde lui permettait au moins d'être à la maison. Même si elle passait parfois pour la méchante de service, pour une espèce de membre de la Gestapo des temps modernes. Mais tout ça, ça ne lui faisait ni chaud ni froid. Elle avait eu l'habitude à l'armée d'être perçue par les locaux comme le Grand Méchant Loup, d'être celle qui venait s'en prendre à eux alors qu'ils n'avaient rien demandé. Elle faisait son boulot, point barre et le reste elle s'en foutait.
Attrapant une bouteille d'eau dans son casier, elle en but une gorgée, avant de la reposer « Tu viens avec nous ce soir? On va faire un tour en ville pour fêter l'arrivée des recrues. » « J'aurais bien voulu, mais j'peux pas. J'ai déjà un truc de prévu. » « Un truc de prévu hein? Et il est mignon? » Demanda sa collègue en s'appuyant sur les casiers à côté de celui d'Angela « Oui, sauf que il a une jolie paire de nibards et un cul d'enfer. » Répondit Angela en retirant sa veste d'uniforme, qu'elle rangea dans son casier. Décrochant son manteau du cintre ou elle l'avait posé ce matin en arrivant au boulot, elle le posa sur le banc derrière elle, avant de refermer son casier « Je savais pas que t'étais de l'autre bord. » « On fait équipe depuis six mois et pourtant t'ignore encore un paquet de trucs sur moi. Par exemple... je sais faire des pancakes au sirop d'érable à tomber. » Lança la rousse avant de se mettre à rire, rapidement suivie par sa collègue. C'était l'autre avantage de la Garde à ses yeux. Ses collègues n'étaient pas vraiment des collègues. Elle ne faisait pas que bosser avec eux, elle vivait aussi avec eux. Même si elle ne pouvait pas s'entendre avec tout le monde, une certaine proximité s'était créée avec ceux et celle qu'elle appréciait. Tout ça lui rappelait l'armée, ou les membres de son unité étaient bien plus que des soldats, ils étaient des frères d'armes. Ils seraient morts pour elle, pas seulement parce qu'elle avait un grade plus élevé, mais parce que c'était leur devoir de veiller les uns sur les autres. Et à la Garde c'était la même chose.
Enfilant son manteau, elle se dirigea vers la sortie des vestiaires, sa partenaire sur les talons. Arrivées au bout du couloir, elles s'arrêtèrent, avant de se regarder quelques instants « Évite de trop t'amuser avec ton rencard, on commence tôt demain. » « Et toi évite de trop picoler, tu passe ton temps à râler quand t'as la gueule de bois. » Lança Angela alors qu'elles se séparaient.


Campée devant une grande baie vitrée, un verre de scotch à la main, Angela regardait l'horizon et le toit des nombreux buildings alentours. Elle aimait cette vue. Elle aurait pu rester des heures comme ça sans se lasser. Ça l'aidait à se calmer, et à réfléchir. L'avantage d'avoir un bureau d'angle, c'est qu'elle n'avait pas le moindre problèmes pour regarder l'horizon. Et c'était tant mieux, parce qu'elle avait bien besoin de réfléchir ces derniers temps. Elle avait une tonne de dossiers en attente sur son bureau, et avec tous les évènements qui arrivaient ces derniers temps sur l'île, elle avait encore plus de boulot que d'habitude. Surtout que la vie d'employée de bureau, ça n'était pas vraiment son truc. Mais elle ne regrettait pas sa décision, surtout qu'elle était l'une des femmes les plus puissantes de l'île, qui était la numéro deux de la principale entreprise de sécurité privée de Genosha.
Elle avait finit par quitter la Garde, quand sa mère adoptive lui avait proposé un poste dans l'entreprise ou elle travaillait. Heven Corporation, la plus grosse, pour ne pas dire la seule société militaire privée de l'île. Sécurité privée, contrats avec l'armée, ce genre de trucs. Les détracteurs de ce genre d'entreprises les qualifiaient de mercenaires sans scrupules et pour être honnête... ils n'avaient pas vraiment tort. Ils intervenaient là ou le gouvernement n'avait pas vraiment le droit d'intervenir, et n'hésitaient pas à faire la sale besogne et à se salir les mains si nécessaire. Angela n'avait guère hésité avant d'accepter l'offre de sa mère, quittant la Garde pour bosser dans le privé après seulement trois ans. Non pas qu'elle n'avait pas aimé bosser à la Garde Rouge, mais elle devait tout à sa mère. Si cette dernière ne l'avait pas recueillie tout bébé... Dieu seul savait ou elle serait aujourd'hui. C'était grâce à sa mère et à son éducation qu'elle était devenue championne de boxe au lycée, grâce à elle qu'elle était entrée à l'académie militaire, grâce à elle qu'elle était dans ce bureau. Elle devait tout à sa mère, et elle ne pourrait jamais s’acquitter de la dette qu'elle avait envers elle. Et puis bosser dans le privé, ça avait ses avantages. Un bien meilleur salaire pour commencer, même si Angela se foutait bien de l'argent. Elle ne faisait pas ça pour le fric, elle faisait ça parce que ça lui plaisait. La rousse s'était retrouvée comme un poisson dans l'eau à Heven, et quand sa mère avait finit par prendre une retraite amplement méritée, c'était tout naturellement vers elle que sa patronne s'était tournée pour prendre sa place. À tout juste trente-quatre ans, elle était devenue la vice-présidente d'une énorme entreprise, et surtout le visage de cette dernière, vu que sa patronne avait tendance à se faire très discrète et à fuir autant que possible les demandes d'interviews et toutes les mondanités qui incombaient par conséquent à Angela. Angela qui n'était pas si mécontente que ça d'avoir quitté la Garde vu ce qu'il se passait ces derniers temps, et le fait que tous ceux qui se trimballaient avec un uniforme rouge avaient une cible peinte dans le dos.
Le téléphone posé sur son bureau se mit à sonner, et elle se dirigea vers ce dernier décrochant rapidement le combiné. Elle écouta la personne à l'autre bout du fil avant de répondre rapidement « Fais-la entrer. » Se dirigeant vers la porte, elle vit cette dernière s'ouvrir pour laisser entrer son rendez-vous « Madame Helswath, Christine Everhart, Daily Buggle. Merci de m'accorder cette interview. » « Tout le plaisir est pour moi. Et c'est mademoiselle, pas madame. » Fermant la porte, Angela invita la journaliste à s'asseoir sur le canapé près de la baie vitrée, avant de s'asseoir sur celui juste en face.

Tu as officiellement perdu tes souvenirs et tu es maintenant un habitant de l’île paradisiaque de Genosha!

Maintenant que tu es validé, que tu as ton groupe et ta couleur, il est maintenant le temps de t’amuser avec nous! Mais avant tout pense à passer dans ce sujet pour recenser ton pouvoir et/ou ton métier et/ou ta ville de résidence. Ensuite, va poster ta fiche de liens et de rps pour qu’on puisse venir t’harceler! Essaie de faire un petit résumé de ton personnage dans la partie prévue à cet effet pour faciliter l'échange d'idées. Si tu es un peu perdu n'hésite pas à faire un tour dans la partie I need a hero. Si tu souhaites t'inscrire au loto du RP, tu n'as qu'à t'inscrire! Un partenaire et un sujet te seront donnés! Tu peux aussi créer un scénario. Surtout, n’hésites pas à passer sur la CB, dans les jeux et le flood pour du fun fou!

J’espère de tout mon cœur que tu te plairas sur House of M!

Il ne me reste qu’à te dire : BON JEU!