♠ ♣ You gave me hope and it's deep in my soul but I've got to let go. We wrote our story, we sang our songs and we hung our pictures on the wall. Now those precious moments, that we carved in stone, are all the memories after all. ♥ ♦
La semaine était devenue un enfer. Les jours défilaient sans que tu n'y prêtais vraiment attention. Les silhouettes de tes collègues, floues sous tes yeux d'habitude si brillants. Ils n'étaient que de passage et toi-même tu avais du mal à te diriger, à te constituer dans cet espace qui te devenait étranger. Tu étais en mode automatique, tapais sur le clavier de l'ordinateur comme si tu étais à l'agonie, replissant les rapports sans grande conviction. Il était difficile pour toi de te concentrer sur autre chose que ce souvenir. Les images défilaient toujours dans ton esprit, vrillant contre les parois de ton crâne, et dévastant ton âme. A la dérive, tu te laissais échouer sur ton lit le soir, quand tu rentrais à la maison. Tu n'osais même plus bouger, et c'était à peine si tu appréciais les saveurs sur ta langue quand tu mangeais. Sous l'eau de la douche, tu pouvais rester des heures, ton esprit s'épanchant en continue. Le temps ne semblait plus avoir d'emprise sur son âme tant elle était déchirée. Ta voix était brisée, ton cœur saignait et les perles salées s'écoulaient silencieusement sur tes joues. Tu n'osais même plus déranger tes amis, ceux que tu considérais comme ton autre famille, par message. Tu pouvais en voir de Jin, de Kurt, et même de Damian. Un fin sourire dénué de vie étirait tes lèvres quand tu voyais son nom apparaître, et tu survolais tous les message sans prendre la peine de leur répondre. Tu n'étais plus qu'une coquille vide, et l'écho du souvenir pulsait bien trop en toi pour te laisser respirer. Tu étouffais dans ton propre corps, et même t’époumoner à la fenêtre ouverte ne te faisait pas plus de bien.
Quand tu te couchais, pour t'endormir, tu attendais dans le noir pendant plusieurs heures jusqu'à ce que Morphée vienne te chercher. Tu espérais entendre la serrure de la porte d'entrée et tes parents rentrer pour t'expliquer toute l'histoire. Mais jamais tu ne les revoyais dans leur propre maison. Leurs pas n'étaient plus que des fantômes du passé, et parfois tu les revoyais, des formes blanches, des filaments opaques qui faisaient comme si tout était comme d'habitude. Et quand cela arrivait, tu raclais la chaise contre le carrelage et t'enfuyais de la pièce, le cœur au bord des lèvres. Tu sortais de la maison et filais au boulot, ou en ville, tout mais pas ici. Il t'arrivait de sortir en pleine nuit et de faire le tour du quartier pour te changer les idées. Lorsque tu rentrais, tu étais si éreinté que tu t'endormais, d'un sommeil sans rêve. Parfois tu étais moins chanceux, et tu revoyais ce dossier, cette photo, ces anecdotes, la fameuse date, ce prénom dans le monde onirique. Et tu te réveillais, en sueur, complètement déphasé, meurtri. Tu murmurais son prénom, comme une litanie. Laureline... Ta petite sœur, perdue dans un hôpital spécialisé. Placée là-bas dès son plus jeune âge parce que tes parents n'avaient pas eu le cœur de la garder auprès d'eux. De lui donner l'amour qu'elle méritait, et dont toi tu manquais cruellement. Ils avaient peut-être eu raison de la déposer au final, dans un lieu qui serait à ses petits soins. Mais toi, tu ne pouvais pas oublier cette histoire. Tu ne pouvais oublier cette image, son visage, les circonstances, le fait qu'on t'ait caché ça, plus que tout le reste. Tu aurais voulu le savoir bien avant, et tu aurais aimé aller la retrouver, nouer avec elle. Avoir une sœur, et qu'elle vive de moments inoubliables à tes côtés. Et tes parents t'avaient retiré ce bonheur, cette étincelle qui aurait pu guider ta vie. Laureline, cette douce lumière qui t'aveuglait déjà, alors que tu ne l'avais jamais vue. Tu avais envie de tout foutre en l'air et d'aller la retrouver. De l'emmener avec toi loin d'ici, mais tout t'en empêchais.
Ta vie entière se trouvait là, tes amis, ton boulot, tes proches. Tu te sentais lié à cet endroit, bien qu'il te paraissait étranger à chaque fois que tu y repensais. Tu ne savais pas quoi faire. Même la perspective d'aller seulement la voir t'effrayais quelque peu. Tu ne voulais pas la brusquer, et encore moins qu'elle panique en te voyant débouler comme un déjanté. En vérité, tu stressais de fou quand tu visualisais la scène, alors tu secouais la tête et continuais d'arpenter la journée tel un dépravé. Déambulant comme un zombi dans les locaux du S.H.I.E.L.D., prenant ton temps au niveau des casiers, t'installant lentement devant ton ordinateur. Les tâches du jour affichées sur l'écran, tu n'arrivais même plus à en faire la moitié, et cela était plus que contraignant pour les autres standardistes. Tu t'excusais car tu voyais bien dans leur regard qu'ils te jugeaient. En d'autres circonstances tu t'en battais clairement la race, mais là, avec la pression et le stress, tu ne pouvais pas passer outre. Alors tu courbais l'échine et chuchotais des excuses piteuses, la gorge nouée. Et ainsi ta semaine défilait, et tu n'avais toujours aucune idée de la meilleure approche à envisager. C'était presque un coup du destin, une main tendue vers toi, que Jin se pointait à l'accueil, avec un sourire contrit. Il avait dû remarquer que tu n'étais pas vraiment toi-même ces derniers temps. Et c'était ton frère de cœur, alors forcément qu'il captait ce genre de choses. Tu levais un regard terne vers lui, mais lui offris un petit sourire timide malgré tout, le saluant d'un signe de la tête. Salut. Te raclant la gorge, tu terminais rapidement d'écrire ta ligne sur l'ordinateur avant de sauvegarder le fichier et de retourner ton attention vers lui. Tu préférais éviter de t'épancher sur tes états-d'âmes, ô combien tu appréciais ton frère de cœur, et lui demandais plutôt s'il avait besoin de quelque chose. T'as besoin de quoi aujourd'hui ? Ils sont en plein ménage dans les archives du coup il faudra attendre si c'est pour ça. Tu reniflais après ta tirade, et passais la manche de ton pull sur ton nez, plus par réflexe qu'autre chose. Tu espérais qu'il n'allait pas te demander des explications, là, à même l'accueil. Tu avais envie de lui en parler, bien sûr, il pouvait très certainement te dire quoi faire. Mais tu ne pouvais pas. Juste pas ici. Pas maintenant.
Ayaraven
Tao Hwang
Mutant
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Pouvoirs :
Métamorphose : Tao a la faculté de prendre l'apparence d'un autre à condition de l'avoir touché au moins une fois (Par accident ou intentionnellement) Il peut donc changer de "peau" à sa guise sous certaines conditions. En effet, s'il reste sous une apparence volée pendant trop longtemps, il peut s'affaiblir, voir se mettre en danger de mort.
Emergence :
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Messages : 1316
DCs : Keith - Malik - Kwan - Artémia - Jay - Taïs - Junno - Alaric - Simon - Kelsey - Russel - Lauren - Yong-Sun - Sin - Mok
Pseudo : Awen
Dim 11 Fév - 16:09
Val
ft. Jin
Never will I ever let you go
Bon. J'avouais. Ces dernières semaines étaient particulièrement compliqué. Entre le boulot et mes recherches personnelles, je faisais pas mal allers-retours. Je vaquais de droite à gauche et bordel, mon cerveau vrillait de tout côté. J'arrêtais pas de penser. A tout et n'importe quoi en fait. A ma peur soudaine de perdre Gavin et Josh à l'hôpital. Au fait que j'avais larguer ce dernier parce que j'avais trop flippé pour poursuivre notre relation. Comme un gros lâche. Aux avertissements de Kurt quand j'étais allé le voir pour qu'on s'explique. A la date d'anniversaire de la mort de ma famille. Et enfin, à Clay. Clay qui avait réussi à me faire rire, sourire.
Tout en marchant dans les couloirs, je poussais un soupir. Ma main s'amarrait à ma nuque et je la frottais nerveusement, les joues rougies. Non parce que bon. Soyons honnête. Je l'aimais bien quoi. Genre, beaucoup même. On se connaissait depuis quoi, quelques semaines? Pourtant... je sais pas, je me sentais à l'aise avec lui. Je l'appréciais de plus en plus et bordel, il me laissait pas indifférent en fait. Je le trouvais mignon, sympa, drôle. Bref. Ouai, j'étais de nouveau confronté à des sentiments qui me dépassaient et je ne savais pas trop comment m'y prendre. Encore une fois.
Alors oui. Grâce à Cameron et Josh, j'avais appris à. Disons. Accepter ma bisexualité. J'avais appris, avec beaucoup de retard, que ouai c'était comme ça et pas autrement. Mais merde. Merde quoi. Je ne pouvais pas m'empêcher de me prendre le chou et rah. Non, vraiment, je me soulais moi-même. Me pinçant l'arrête du nez, je me donnais une claque mentale, désireux soudain de penser à autre chose. - Allez pour une fois dans ta vie, arrête de te torturer l'esprit bordel.
Je me redressais, poussais un long soupir et secouais la tête pour me concentrer. Puis bon. Il y avait autre chose qui me tracassais en fait. Et pas qu'un peu. Ça faisait une semaine que je l'avais remarqué et ouai, je ne pouvais plus fermer les yeux. Au départ, je sais pas. J'avais juste cru qu'il avait passé une mauvaise nuit. Qu'il était de mauvaise humeur ou peut-être, qu'il était triste concernant l'absence répété de ses parents. Mais là.... Non, vraiment, je sentais qu'il y avait autre chose. Et je voulais savoir le fin fond d'histoire.
Car je n'aimais pas le voir comme ça. Je n'aimais pas voir Val dans cet état. C'est pourquoi, je me décidais de me pointer à l'accueil, juste pour m'assurer qu'il allait bien. - Salut ! lançais-je en retour dans un sourire tandis que ce dernier me saluait d'un signe de tête.
Ok. Non. Ça n'allait pas. Je le voyais à ses yeux ternes, fatigués, lassés. Je le sentais à sa manière presque timide de me saluer. Comme s'il faisait semblant. Comme s'il se forçait. Je n'étais pas fou. Je n'étais pas paranoïaque pour une fois et ouai, je ne comptais pas le laisser comme ça. Valerian était pour moi comme un petit frère. Un petit frère que je n'avais plus. Je sentais comme un besoin de le protéger. Je sentais comme un besoin de lui faire savoir que j'étais là, à n'importe quel moment. Même si ces jours-ci, j'avouais, j'avais un peu l'impression d'être moins là pour lui...
Mettant mes propres soucis et ma propre culpabilité de côté, je m'accoudais donc au comptoir et le regardais, en fronçant légèrement les sourcils. - Non t'inquiète. J'étais juste passé te faire un coucou, répondis-je alors lorsque ce dernier, pensant que j'avais besoin de quelque chose, m'informa que les archives étaient en plein ménage.
Je marquais un silence. Je réfléchissais à comment aborder le sujet. Je passais pour la unième fois une main derrière ma nuque et poursuivais enfin, en prenant cette fois un sourire encourageant. - Dis. Je vais faire une petite pause là. Ça te dis de m'accompagner? T'as pas trop l'air d'avoir la forme en ce moment. Je suis sûr que décrocher deux secondes te ferait du bien.
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Un silence s'installa entre vous, si bien que tu détournas le regard, légèrement gêné. Tu pouvais sentir quelque chose de tendu dans l'air, mais dont personne n'osait parler. Personne n'osait pointer cette chose du doigt, alors qu'elle te tiraillait, picotait ta peau jusqu'à la moelle. C'était là ton lot quotidien depuis la découverte de ce passé caché. Subir, tête baissée, sans oser affronter les regards des autres. Pas même celui de tes plus proches amis. Jin se tenait là, accoudé au rebord rehaussé du bureau à l'accueil, et tu ne pouvais pas le regarder en face. Lui aussi avait eu ses problèmes, son lot en tous genres. Tu t'étais senti misérable quand tu l'avais appris, de par les échos qui se répercutaient encore maintenant au sein de l'agence. Tu avais remarqué son air hanté, ce voile traumatique, mais tu n'avais jamais osé aborder ce sujet avec lui. Et maintenant, tu te sentais encore plus à la ramasse, d'être là, avec ton problème qui ne te semblait pas aussi important que celui d'un autre. Et malgré ton ressentis, tu n'arrivais pas à te mettre en premier plan dans l'histoire. Les autres passaient toujours avant toi, c'était ta règle d'or. Tu pouvais très bien être étalé au sol, baignant dans ton propre sang, tu aurais quand même pensé aux autres avant de te dire que c'était peut-être la fin pour toi. Tu secouais doucement la tête en te mordillant les lèvres, le regard toujours fuyant. Cependant, Jin parla à nouveau et cela attira ton attention, inconsciemment. Tes iris se posaient timidement sur lui, et tu relâchais tes lèvres, mordant plutôt l'intérieur de tes joues avec appréhension. Tes mains moites posées sur tes genoux se mirent à serrer la texture de ton jean.
Il te proposa de venir faire une pose avec lui. De l'accompagner, sans doute à la machine à café ou au distributeur de cochonneries. Sa main reposait sur sa nuque, comme quand il était gêné, et cela te fit tiquer. Penchant la tête sur le côté, tu entrouvris les lèvres, surpris, ne sachant que dire. Son sourire était pourtant encourageant, et lorsque tu l'aperçus du coin de l’œil, ta bouche s'étira enfin. Légèrement, certes, mais au moins un semblant de sourire décorait à présent ton visage dévasté. Un éclat pétilla dans ton regard terne, maquillant presque les cernes qui ornaient le dessous de tes paupières. Tes iris reprenaient doucement leur couleurs, tandis que tu te redressais sur ta chaise. L'intérêt qu'il portait en cet instant te réchauffa le cœur, et tu pouvais sentir dans sa voix qu'il s'inquiétait pour toi. C'était vraiment adorable, sa réaction et cette attention. Ce n'était pas pour rien que tu le considérais comme ton grand frère après tout. Il était tout le temps là pour toi en général, et se comportait vraiment comme si tu étais un de ses frangins. Cela te faisait énormément plaisir dans le fond, et tu appréciais beaucoup ce sentiment. Depuis que tes parents n'étaient plus là, qu'ils partaient toujours en mission pendant des mois, tu avais appris à compter sur d'autres personnes. Et surtout, à te sentir chez toi, ailleurs que dans ta propre maison. Ici, à l'agence, tu te sentais comme dans une deuxième maison. Entouré par ta deuxième famille. Ceux qui étaient là pour toi, contrairement à tes propres parents. Et cela t'avait fait beaucoup de bien, d'apprendre que tu pouvais te reposer sur certaines épaules, quand tu sentais ton monde s'écrouler. Pourtant, tu n'en avais encore jamais vraiment profité. Défaut de fabrication, sans doute. Ou bien parce que même en cet instant précis, tu pensais quand même à Jin avant de penser à ton malheur. Malgré le fait qu'il te faisait remarquer que tu n'avais pas la forme, et qu'une pause te ferait du bien.
Tu hochais doucement la tête, et essayais d'articuler, malgré ta langue beaucoup trop lourde dans ta bouche. Hem... ouais, je... tu soufflais, passant une main dans tes cheveux alors que l'autre enserrait ton genou. Je pourrais bien faire une pause oui. Un fin sourire étira tes lèvres tandis que tu fermais tes paupières, savourant ce doux instant qui ne durait jamais assez longtemps. Rouvrant les yeux, te décidas à te relever, mettant l'ordinateur en veille juste avant d'attraper ton portable et quelques pièces dans tes affaires. Contournant le bureau de l'accueil, tu rejoignis rapidement Jin et lui fis un signe de tête pour qu'il ouvre la marche. Enfonçant les mains dans les poches, tu le suivis, tête légèrement baissée. Aucuns mots ne furent échangés pendant le chemin, ce qui n'était pas non plus une mauvaise chose. Un peu de silence dans ta vie était parfois bénéfique. Et puis, la présence de Jin te suffisait pour l'instant. Cette image te tira un fin sourire, quoiqu'un peu nostalgique, alors que vous arriviez dans la salle de repos. Les machines à cafés s'alignaient au centimètre près, accolées, pour certaines, aux distributeurs de sucreries. Pinçant les lèvres, tu lançais un vague regard en leur direction, ne sachant vraiment quoi prendre. Jin t'emporta avec lui vers les machines et tu te décidas à prendre un café noir, sans sucre. T'en avais besoin pour te réveiller de ta léthargie. La machine ronronna et s'ébranla, alors que tu frottais une main contre ta joue, massant la peau tiraillée. Retirant le gobelet une fois que la boisson était prête, tu t'installas à une table, avant d'aller te prendre une petite sucrerie. Des bâtonnets chocolatés et énergisants, rien de mieux pour retrouver la forme. Ou pas. Une fois le paquet en main, tu retournas t'asseoir, un soupire franchissant la barrière de tes lèvres. Jin venait de ramener des touillettes pour le café, et tu en attrapais une pour jouer avec distraitement. Ton regard se posa sur les barres de chocolat tandis que tu glissais la touillette entre tes dents pour la mâchouiller. Attrapant le paquet, tu l'ouvris d'un geste rapide, grimaçant au crissement sonore qui retentissait. Reposant les sucreries entre vous, tu les désignais d'un geste vague de la main, encourageant Jin à en prendre une. Tu peux en prendre une si tu veux. Suivit d'un sourire quelque peu déformé à cause de la touillette que tu serrais entre tes lèvres. Tes mains vinrent attraper le gobelet de café, alors que ton regard se perdait dans le breuvage. Finalement, ta voix résonna une fois de plus dans le silence confortable de la salle de repos. Ça va toi ? Un souffle glissa d'entre tes lèvres tandis que tu te raclais la gorge, curieux mais aussi inquiet. T'arrives à te remettre de tout ce qui est arrivé ?
Ayaraven
Tao Hwang
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Pseudo : Awen
Mar 13 Fév - 10:29
Val
ft. Jin
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Je gardais un sourire encourageant. J'essayais de capter son regard même si ce dernier semblait le fuir plus qu'autre chose. Je me faisais vraiment du soucis pour lui là. Et franchement, je mettais un point d'honneur à l'aider du mieux que je pouvais. Alors ouai, je ne savais pas encore comment. Je me posais surtout des tas de questions mais oui, je voulais l'aider. Je voulais lui tendre la main, à commencer par lui proposer une petite pause histoire qu'il puisse souffler un peu.
Puis bon. Peut-être qu'en étant seul, tout les deux, il arriverait à se confier. Plus facilement du moins. Je l'espérais. Bon ok. J'étais pas du genre à être le meilleur des confidents. Qu'on se le dise. J'avais parfois du mal à me gérer moi-même et bref, peut-être qu'il y avait mieux comme grand frère en fin de compte mais Val... C'était Val quoi. Dès notre première rencontre, je sais pas. Il m'avait fait penser à mon petit frère. J'avais tout de suite eut envie de le protéger et bref, ouai. Je voulais comprendre ce qui lui arrivait.
Mon frère de cœur acquiesça faiblement. Un fin sourire étira même ses lèvres et je hochais la tête, content qu'il accepte. Je me redressais alors et lançais un : - Cool !
Avant de l'inviter dans un mouvement de menton à me suivre jusqu'aux machines à cafés. Le chemin fut assez silencieux. Je veux dire. Personne ne parlait. Je sentais que Val me suivait derrière mais il ne disait strictement rien. Il était comme plongé dans ses pensées. Par moment, je tournais la tête vers lui et lui adressais un sourire mais ouai... il semblait tellement fatigué. Bordel, ça m'inquiétais de plus en plus et je me mordis les lèvres, l'air soucieux. J'essayais cependant de prendre sur moi. De ne pas le forcer à se confier et de simplement lui montrer que j'étais là, par ma seule présence ou autre.
Quand enfin, nous arrivons à la salle de repos, je me dirigeais vers une machine et prenais un café corsé avec deux sucres dedans comme j'avais pris l'habitude de prendre. Puis, sans jeter par moment des regards discrets à mon petit frère, je m'installais sur le tabouret, touillant ma boisson à plusieurs reprise tandis que ma main venait par moment frotter ma nuque, dans un geste presque devenu habituel.
Val rompit le silence en premier et je secouais gentiment la tête, quand il me proposa une sucrerie qu'il avait posé sur la table. - Merci, c'est gentil. Mais ça va aller.
Je n'avais pas très faim de toute façon. Un bon café me convenait très bien et je préférais laisser les barres chocolatées à mon collègue. Il en avait plus besoin que moi. Je plongeais alors mes lèvres dans le breuvage et haussais légèrement les sourcils lorsque ce dernier me demanda finalement si ça allait. Si j'arrivais à me remettre de tout ce qui s'était passé.
Val... Il ne pouvait décidément pas s'empêcher de penser aux autres avant lui. Les joues rougies, voilà que je me remettais à frotter ma nuque d'un geste nerveux et je poussais un soupir, suivit d'un sourire assez léger. Genre celui que tu prend pour rassurer quelqu'un quoi. Parce que bon. C'était lui qui m'inquiétais, non l'inverse. Je n'avait pas envie qu'il s'en fasse pour moi et clairement, je n'avais même pas envie de l'embêter avec toutes mes histoires. - Ça va, t'inquiète. J'ai connu pire.
Bon ok. J'ai largement connu mieux aussi. Mais ça. Je préférais garder ça pour moi. Je préférais garder mes états d'âmes, mes questions, ma tristesse aussi. Je préférais ne pas lui dire que par moment, ouai c'était difficile. Que la date d'anniversaire de la mort de ma famille approchait et que ça me pesait sur le cœur. Dans un sens. Je ne préférais pas lui dire non plus que j'avais enfin trouvé d'autres informations sur le meurtrier de ma famille et que bref, je comptais repartir bientôt dans ma vendetta. Non. Je ne voulais pas qu'il le sache. Je ne voulais pas qu'il s'inquiète. Je voulais le protéger de tout ça. Comme je voulais protéger Gavin, Kurt, Clay... tout mes proches restants quoi.
C'est pourquoi, je me contentais de me masser la nuque, replongeant mes lèvres dans mon breuvage tandis que je tournais plutôt la conversation sur lui. - Et toi surtout? T'es sûr que tout va bien? Parce que je sais pas... tu as l'air pensif depuis un moment. Si quelque chose te tracasse, tu peux m'en parler tu sais.
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Son sourire était quelque peu gêné, et ton grand frère de cœur se grattait également l'arrière de la tête. Chose habituelle quand il n'était pas à son aise et qu'il ne savait pas comment réagir dans une situation donnée. Tu le connaissais, tu savais quand quelque chose n'allait pas. Et pourtant, dernièrement, tu t'étais senti comme une merde, à ne pas avoir interprété les signes. A ne pas t'être interposé quand il fallait. C'était dingue à quel point le monde devenait fou autour de toi, à commencer par toi-même. Jin était parti plus d'une fois, prêt à se jeter dans la gueule du loup, et toi tu étais resté là, sans rien faire. Par peur ou peut-être à cause d'autre chose, tu ne saurais le dire. Mais maintenant, il était là, en face de toi. Et tu aurais vraiment voulu agir plus tôt, comme tu aurais aimé qu'on soit là pour toi en cet instant. Alors tu saisissais l'occasion, questionnant Jin sur son état, sans trop pousser. Il n'avait pas besoin d'être brusqué après tout. Même si tu avais envie de tout savoir, les rumeurs avaient finies par te mettre la puce à l'oreille et tu avais compris la majeure partie du problème. Tu te sentais vraiment mis à part pour le coup, mais tu étais malgré tout heureux de revoir Jin en vie après tout ce bordel sans nom. Il avait fait ce qu'il fallait, et peut-être que tu devrais le faire toi aussi. Prendre les devants, les choses en mains et affronter le problème qui te tracassait depuis le début de la semaine. Tu aimerais, vraiment. Mais tu n'osais pas te dresser seul face à la situation. Tu pourrais lui demander conseil, savoir comment il s'y était pris. Comment il avait trouvé le courage au fond de lui pour se lancer. Mais c'était au dessus de tes forces. Tu n'arrivais pas à parler de ton soucis, alors qu'il était juste là, à tes côtés. Alors que tu profitais de sa présence, d'un soutien que tu n'avais plus eu depuis bien longtemps.
Sa présence te rassurait, et ses paroles également. Il te disait de ne pas t'inquiéter, qu'il avait connu pire. Malheureusement, tu ne pouvais pas passer un jour sans te faire du soucis pour lui. Sans t'inquiéter de son état, alors même qu'il pouvait te répéter toute la journée que ça irait pour lui. C'était ainsi. Tu avais appris à prendre soin des tiens, et encore plus de tes amis quand tu n'avais pas de soutien à la maison. Tu cherchais l'affection ailleurs, et tu l'avais trouvée ici, en la personne de Jin. Mais aussi chez Kurt, chez Clary, chez Josh, a présent parti au loin, et dernièrement chez Damian. Ils étaient là pour toi et tu étais là pour eux. Mais là, tu ne te sentais juste pas de venir les embêter avec tes problèmes, alors qu'ils affrontaient sans doute pire chaque jour qui passait. Tes mains tremblaient subrepticement, sans prévenir. D'un coup, ta vision se brouilla et tu clignas plusieurs fois des paupières pour chasser ces perles salées qui voilaient tes iris et obstruaient ton regard. Passant doucement tes paumes sur tes yeux, tu reniflas silencieusement, essayant de reprendre contenance devant ton grand frère de cœur. Il n'avait pas besoin de te voir comme cela, tu te donnais déjà assez en spectacle auprès de tes collègues. Pas la peine que tes proches subissent cette vision également. Un soupir franchissait la barrière de tes lèvres tandis que tu rouvrais les yeux, plongeant ton regard fade sur le café noir dans le gobelet. Tes paumes vinrent enserrer le récipient, la chaleur telle une douce caresse à l'âme, te faisait un bien fou. Apportant le gobelet à tes lèvres, tu laissais le liquide brûlant glisser sur ta langue et réchauffer ton corps, ainsi que ton cœur en proie au froid glacial du doute. Tu reposais le gobelet, jouant avec lorsque la voix de Jin résonna à tes oreilles. Il semblait s'inquiéter pour toi avec ses questions bien trop personnelles. Il te voyait dans la lune, pensif et à l'ouest depuis quelques jours. Ce qui était normal vu que tu n'avais pas réussi à retrouver un semblant de normalité depuis que tu avais découvert pour ta sœur. Tu n'avais même pas montrer tes talents de comédien en jouant un rôle devant eux. Tu n'étais pas assez fort pour surmonter cela tout seul, et tu le savais. Surtout depuis que tes parents n'étaient plus présents, et que tu savais qu'ils t'avaient caché ce secret. C'était quelque chose d'énorme pour toi. Placer dans l'ombre, l'histoire de toute une vie, sans en parler à quiconque. C'était bien trop important pour que tu passes outre ou que tu n'oses seulement oublier. Non, il fallait que tu découvres le fin mot de l'histoire. Coûte que coûte.
Tu avais déjà récolté des informations, mais tu n'avais juste pas eu les couilles de te lancer. De sortir d'ici, d'affronter tes peurs et de filer en direction de l'endroit où elle se trouvait. Ça, pour l'instant, c'était encore impossible pour toi. T'avais juste besoin d'un bon coup de pied au cul pour te bouger, et ça, ça n'allait pas tarder à venir. Et enfin, tu allais lever tes miches et voir celle qu'il manquait à ta vie pour la rendre plus complète. Laureline n'allait pas te filer entre les doigts. Jin te confia alors que si tu avais quelque chose qui pesait sur ton âme, tu pouvais lui en faire part. Reposer un peu de ce poids sur ses épaules, t'épancher sur lui afin d'alléger ta conscience. Tu te mordillais les lèvres, souhaitant juste lui rendre la pareille pour le coup. Lui aussi pouvait compter sur toi. Tes mains s'enserraient de plus belle contre le gobelet, et tu l'entendis craquer légèrement. Cela te ramena à la réalité et tu desserrais légèrement ta prise, reprenant ta respiration. Tu n'avais pas eu conscience de l'avoir bloquée à même ta gorge, tes poumons te brûlant encore. Je... Je sais, Jin. Un murmure qui s'échappait d'entre tes lèvres, une voix fébrile qui s'envolait dans les airs. Toi aussi, tu peux venir me parler quand ça ne va pas. Un sourire timide, et emprunt de tristesse. Je suis là pour toi. Ton regard fuyant, se posant sur le gobelet, avant de s'ancrer plus loin, au bout de la table. Ta gorge était nouée, et ton cœur s'enserrait, les souvenirs remontant à ton esprit. Tu n'allais pas tenir bien longtemps ainsi. Tu avais besoin qu'on te change les idées, que Jin te dise quelque chose pour oublier ce sentiment oppressant. Ta respiration était saccadée, ton corps tendu comme jamais. Tu fermais les yeux, paupières plissées fermement. Tu te mordais la mâchoire, serrant les dents le plus fortement possible. Non, il ne fallait pas que tu craques. Surtout pas. Tu avais l'impression que tu allais imploser. Toute cette accumulation en toi, prête à s'épancher, à découler à tout moment. En un instant, tu pouvais sombrer, et tout déballer. Tu pouvais briser ta coquille et tomber au sol en un millier de morceaux. Les tessons de ton être éparpillés en masse, échoués comme l'écume sur du sable. Tu pouvais tout faire basculer, et c'est ce que tu fis. Je crois que.. que j'ai une sœur. La chaleur embrasait tes entrailles depuis bien trop longtemps et tu n'arrivais plus à tenir. Quelque part, dans un genre d'hôpital. Tu ne pouvais plus supporter le doute, le froid glacial qui malmenait ton cœur. J'en savais rien, et mes parents m'ont caché ça... Les échos virulents des battements au creux de ta poitrine, raté et parfois bien trop puissants pour ton propre bien. Toute ma vie, ils m'ont cachés que j'avais une sœur, et... Alors tu sombrais, tu t'épanchais sur lui. J'en... J'en peux plus Jin... L'éclat de ta voix brisée résonnant faiblement dans la pièce. Tes paroles étouffées entre tes sanglots alors que tu ravalais tes larmes. Je sais pas quoi faire... Tu laissais tout couler, tout dévaler hors de toi comme une purge. Tu en avais besoin.
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Mer 21 Fév - 11:18
Val
ft. Jin
Never will I ever let you go
Les doigts posés sur mon gobelet, je regardais Val. Je voulais vraiment savoir ce qui n'allait pas. Je voulais lui donner mon soutien, lui faire comprendre que ouai, s'il avait besoin d'en parler, je suis là. Et bref. Qu'il pouvait compter sur moi quoi. Car je n'aimais pas le voir dans cet état. Genre, vraiment pas. Je voyais que quelques chose le tourmentait et bordel, ça me pinçais le cœur. Alors oui, je ne savais pas trop comment m'y prendre. Je ne savais pas trop quoi dire ou faire pour qu'il se confie à moi mais je tâtais du mieux que je pouvais. Je posais mes yeux sur lui. J'essayais de le pousser à parler, sans trop forcer non plus. Parce que bon... Je ne voulais pas non plus qu'il se braque quoi. Je lui adressais même un sourire et bref, je jouais enfin au grand frère. Après ces derniers mois à ne pas tellement me montrer à la hauteur de la tâche.
D'ailleurs, à cet instant, je m'en voulais carrément pour ça. Je m'en voulais de ne pas avoir été là pour lui. Je m'en voulais de plein de chose en fait et putain. J'aurai du aller le voir plus tôt, en début de semaine quand les premiers signes étaient apparu.
Mais il était trop tard pour revenir en arrière. Alors je me rattrapais ici et maintenant. Ses mains se crispaient. Ses yeux s'embuaient et bordel. Comment je commençais sérieusement à m'inquiéter là. Qu'es-ce qui se passait pour qu'il soit aussi triste? Aussi démuni, abattu? Qu'es-ce qui avait bien pu lui arriver pour qu'il soit aussi apeuré, recroquevillé sur lui-même?
Dans un sens, ça me rappelait quelque chose. Ce visage. Cet air perdu et désorienté. Quand... Quand les ambulanciers étaient entré dans la maison, après les avoir appelé dans un moment de lucidité, j'avais eu à peu près la même expression. A quelques détails près. Moi aussi, j'avais eu envie de pleurer, de faire sortir toute la douleur que j'avais dans le corps. Moi aussi, je m'étais crispé. J'avais lutté pour rester digne, maitre de la situation alors quand vérité, je n'avais qu'une seule envie : hurler, déverser ma souffrance et appeler à l'aide. Sauf que je ne l'ai pas fais. Je ne l'ai jamais fais enfin de compte. Et peut-être que j'en payais encore le prix à l'heure actuelle.
Val ne devait pas faire la même erreur que moi. Non. Tandis qu'il se mettait doucement à parler, je plissais des paupières. Je me mordais la lèvre et me massais la nuque cependant quand ce dernier me retourna le conseil. Parce que bon. Ouai, je n'étais pas non plus trop du genre à me confier. Même si j'avais confiance en mes proches hein. Là, n'était pas la question. Mais bref. La dernière fois que j'en avais parlé à quelqu'un, ça c'était terminé avec une balle dans la cuisse et ouai, pour le coup je ne voulais pas refaire deux fois la même erreur. Couillon? Buté? Carrément mais bon. Difficile de changer un caractère de merde hein.
Gêné, je baissais les yeux mais les relevais presque aussitôt lorsque que mon petit frère de cœur murmura qu'il était là pour moi. Touché, un sourire étira alors mes lèvres et je hochais la tête, murmurant à mon tour: - Je sais et je serai toujours là pour toi aussi p'tit frère.
Surtout maintenant. Son regard me fuyait de nouveau et bordel, j'avais l'impression qu'il tremblait. Les traits tirés, les yeux plissés, je me redressais et me pris même à vouloir le prendre dans mes bras. Sauf que je restais immobile, comme un idiot, à hésiter sur la manière de faire. Je me contentais de rester silencieux, dressé en face de lui alors qu'il lâchait enfin ce qui le tracassait. Et bordel. Je m'attendais pas vraiment à entendre ça.
Une sœur.... Surpris, j'écarquillais les yeux et entrouvris mes lèvres, laissant même échapper un : - Oh ?
Avant de déglutir et de baisser le menton, légèrement, attristé par toute la souffrance que j'entendais dans la voix de Val. Ok. Je comprenais mieux à présent. Je comprenais son désarroi. Ça devait être horrible d'apprendre qu'on avait une sœur, comme ça, sans le savoir auparavant. Et puis... Hôpital. Ça ne présageait rien de bon. Ma main vint à nouveau frotter ma nuque et je relevais la tête, ancrant mes iris dans ceux de mon petit frère qui craquait littéralement.
Putain. Je détestais ça. Clairement. Mon cœur se serrait et bordel, il fallait que je fasse ou dise quelque chose. Pour lui. Pour l'alléger. Mais quoi? Poussant un soupir, je me rapprochais alors de la table et posais une main sur la sienne. - Hey. Ça va aller ok? Ça va aller Val. Je suis là, d'accord? Es-ce que....
Je marquais un silence. Une courte pause. J'essayais de réfléchir tout en même temps mais une idée me parvint et je poursuivis, cherchant désormais à capter son regard : - Es-que tu sais où elle est exactement? Il n'est peut-être pas encore trop tard pour la rencontrer, tu ne crois pas? Je peux venir avec toi si tu veux. On va trouver une solution, je te le promets. Si tu estime que c'est mieux pour toi. Si tu le veux vraiment, alors on trouvera le moyen. Je te donne ma parole d'honneur.
♠ ♣ You gave me hope and it's deep in my soul but I've got to let go. We wrote our story, we sang our songs and we hung our pictures on the wall. Now those precious moments, that we carved in stone, are all the memories after all. ♥ ♦
Le réconfort apporté par ses paroles se dissipa presque aussitôt que tu repensais à ce qui te tracassait. Il te confia être là pour toi, et qu'il comptait le rester jusqu'au bout. Cela avait fait relever les coins de ta bouche, un léger sourire étirant tes lèvres. Mais l'éclat de joie n'atteignit jamais ton regard déjà embué. Tu le fuyais carrément, regardant partout sauf en sa direction. Ton grand frère de cœur. Tu n'osais poser ton regard démuni sur lui, ni même le déranger avec tes problèmes, et pourtant, tu savais qu'il ferait presque tout pour toi. Tout comme tu réaliserais l'impossible pour lui. Il avait vécu l'enfer sur Terre, il était passé par pire que toi, et tu te mis à culpabiliser de te sentir aussi triste et désemparé pour une raison qui n'avait pas l'air aussi légitime et authentique que la sienne. Du moins, à ton sens. Tu l'entendis racler la chaise en se relevant, et à cet instant, tout ton être s'était mis à trembler. Transcendé par ton chagrin, tu n'arrivais plus à contrôler ton corps, et encore moins ton cœur qui saignait. Tes larmes brouillaient à présent ta vision, et tu serrais les mâchoires pour te contenir. Mais rien n'y faisait. A force de tout prendre sur toi, de tout enfermer à l'intérieur, la pression n'avait cessé d'augmenter. La douleur avait passé le seuil maximum, et tous tes sentiments se mélangeaient, tes émotions bouillonnant ton âme à vif. Et tu avais explosé. Tes membres se contractaient, et tu ne cessais de trembler comme une feuille en déversant tes ressentiments, parlant parlant parlant jusqu'à ce que ta gorge s'assèche, que ta langue ne devienne lourde et que ton palais te tiraille. Tu n'arrivais même plus à avaler ta salive tant tu déversais ce trop plein d'émotions. Tes poumons te brûlaient et ta respiration était hachurée, extatique, fébrile, tout autant que ta voix brisée. La vérité venait d'être exposée au grand jour, sous la lumière de la réalité tangible qui t'entourait. Et peut-être, juste peut-être, que tu pouvais enfin délaisser cette souffrance, cette douleur qui empoignait ton cœur. Le poids sur tes épaules se faisait déjà moins lourd, moins oppressant. Peut-être que tu allais enfin pouvoir respirer après tout, reprendre une goulée d'air et retrouver tes repères. Retrouver ton sourire et ta joie de vivre.
La pente allait être longue à remonter, mais rien que d'avoir confié tes doutes, ton chagrin à Jin, tu te sentais déjà un peu mieux. Quelque part, tu avais toujours cette impression de l'avoir embêté pour rien avec tes conneries, mais de l'autre, tu te sentais tellement plus léger. Ces poids que tu t'étais attachés aux chevilles pour t'entraîner dans le fond s'étaient envolés, ces chaînes enserrant ton cœur malmené s'étaient desserrées. Tu te sentais bien plus libre, mais tu avais tout de même certaines réserves. Maintenant que tu avais confié tout ceci à Jin, tu craignais quelque peu sa réaction. Dans un sens, tu te doutais qu'il n'allait pas juste partir en claquant la porte ou te hurler dessus. Non, tu savais qu'il allait comprendre, et qu'il ferait quelque chose. Tu ne savais juste pas quoi, et cela te stressais un peu. Sa situation était presque similaire à la tienne, et cela te faisait serrer les poings en imaginant à quel point ça pourrait lui faire mal d'entendre ça. Tu es trop con... Tu te sermonnais, honteux et en colère envers toi-même, de devoir faire subir cela à celui que tu considérais comme ton grand frère. Il n'avait pas à composer avec tes conneries et tes problèmes, et toi.. Toi ! Tu lui ramenais tout ça en plein dans la gueule, alors qu'il venait juste de retourner de sa quête vengeresse. Putain... Tu étais le pire des petits frères au monde. Et aussi le pire des grand frère quand tu y réfléchissais. Serrant les dents, tu fermais les yeux, paumes sur la table. Tes doigts se pliaient et se dépliaient à chaque secondes, et tu ne savais pas comment réagir à présent. Tout était en suspend. Le temps se figeait alentours. Mais une paume se posa doucement sur ton poing, et tu rouvris les paupières, cessant instantanément de trembler. Le temps se remit en route. Ton regard accrocha cette main, contact chaud contre ta peau, qui tentait de te réconforter. La voix de ton ami résonna par la suite, tintant à tes tympans. Ses paroles résonnaient en toi, vrillant tes entrailles pour une raison inconnue. Un frisson glacé te parcouru l'échine, et tu déglutissais avec difficulté.
Regard voilé par la brume résiduelle, tu relevais enfin tes iris embués vers son visage, t'ancrant aux siens. Tu ne savais que répondre. Lèvres entrouvertes, ton souffle glissait sur ta langue par à coups, ton esprit vidé de tout. Tu n'arrivais plus à réfléchir correctement, à penser à quoique ce soit. Il te disait que tout irait bien, et tu voulais le croire. Vraiment. Mais tu savais au fond de toi que le point de non retour t'attendait au détour d'une pensée. Contradiction qui t'enserrait le crâne, mais aussi le cœur. Secouant la tête, tu ravalas ta salive avant de soupirer doucement. Toute cette histoire te dépassais et tu avais juste envie d'arrêter le temps et te rouler en boule sous la couette. Ne plus y penser l'histoire de quelques instants, de quelques précieuses minutes silencieuses, avant de prendre une décision, une fois pour toute. Tu avais le choix. Rester et oublier. Courir et chérir. Jin semblait avoir eu le même dilemme auparavant, et regarde où ça l'a mené. Peut-être qu'en te bougeant le cul tu allais enfin pouvoir avancer et passer à autre chose. Le silence qui vous entourait était presque salvateur s'il n'avait pas été aussi tendu. Quelque part, tu savais que la suite allait être déterminante de ton avenir, de son avenir à elle, et aussi de celui de Jin. Et cela te rendait nerveux au possible. Ton grand frère reprit la parole, te demandant si tu savais où se trouvait ta sœur. L'espoir transparaissait dans sa voix, mais aussi un peu de chagrin. Tu savais que s'il avait eu le choix, lui, il aurait saisi sa chance. Pas comme toi qui te figeais sur place. Détournant le regard, tu te mordillais les lèvres, anxieux. Tes poings se serraient une fois de plus, et tu clignais des paupières pour chasser le voile qui menaçait de se reformer. Tu te sentais entouré par le réconfort qu'il t'offrait, par sa gentillesse, son affection. Tu ne te sentais pas digne de les ressentir, mais tu l'acceptais malgré tout, soulagé qu'il t'apporte son soutien. Il te proposa même de venir avec toi si tu comptais aller la voir. Cela te faisait sourire légèrement, et tu reportas ton regard sur lui, tes iris cherchant les siens. Quelque chose brillait au fond de tes yeux, quelque chose qui n'était pas là auparavant. Une once d'espoir, et un éclat plus pétillant qui illuminait ton regard, ainsi que ton visage.
Tu lâchais une petite exclamation étouffée, apportant ta paume à tes yeux pour les frotter. Tu reniflais d'une manière pas du tout élégante avant de faire claquer ta langue contre palais, ta main se reposant à nouveau contre la table. Tu inspirais longuement, prenant une pause, le silence devenant plus accueillant qu'oppressant. Puis tu hochais la tête, doucement. Je sais où elle est oui. J'ai l'adresse sur mon téléphone. Ta langue passa rapidement sur tes lèvres alors que tu réfléchissais à comment lui expliquer ton ressentis. Jin, je... Tu soupirais. J'aimerai vraiment aller la voir mais... Tu détournais la tête, timide, gêné, honteux. Je ne sais pas si c'est une bonne idée. Tes épaules s'affaissèrent. Peut-être qu'elle veut être tranquille et oublier tout ce bordel et ne plus être rattachée à notre famille, après ce que nos parents lui ont fait... Ta voix se mit à trembler quelque peu alors que tu exposais tes pensées. Peut-être qu'elle va être en colère si je débarque comme une fleur dans sa chambre, et... Je ne veux pas la contrarier. Une autre exclamation s'échappa d'entre tes lèvres alors que tu glissais ta main hors de la prise de Jin, la passant sur ton visage en grimaçant. J'aurai tellement aimé que mes parents ne me cachent pas son existence. Tu soufflais bruyamment. Peut-être qu'on aurait pu apprendre à se connaître, et qu'elle aurait été heureuse. Ou peut-être pas. Mais tu te retenais de l'ajouter, rabaissant tes bras, ton regard quelque peu vidé d'énergie, perdu sur un point quelque part au loin. Une unique larme roula sur ta joue, et ta gorge s'enserra alors qu'une expiration tremblante s'échappa d'entre tes lèvres entrouvertes et meurtries. Tu étais dans l'indécision complète, ne sachant où donner de la tête tant les possibilités étaient infinies. Tu savais que tu avais le choix entre deux choses bien distinctes, mais les conséquences pouvaient être fatales. D'un côté comme de l'autre, tu savais que tu n'en sortirais pas indemne, et que cela allait impacter le restant de ton existence. Alors tu confiais à Jin, ta plus grande peur en cet instant, et l'implorait silencieusement, mentalement, de prendre cette décision à ta place. Car tu n'en avais plus la force, et parce tu n'en étais pas capable. J'ai peur de ne pas prendre la bonne décision et de le regretter toute ma vie.
Ayaraven
Tao Hwang
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Métamorphose : Tao a la faculté de prendre l'apparence d'un autre à condition de l'avoir touché au moins une fois (Par accident ou intentionnellement) Il peut donc changer de "peau" à sa guise sous certaines conditions. En effet, s'il reste sous une apparence volée pendant trop longtemps, il peut s'affaiblir, voir se mettre en danger de mort.
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Pseudo : Awen
Ven 2 Mar - 14:25
Val
ft. Jin
Never will I ever let you go
Son regard voilé. La tristesse oppressante qui luisait toujours plus dans ses iris. Bordel. Oui, je n'aimais pas ça. Bordel. Oui, j'étais inquiet. Je détestais le voir dans cet état et je voulais vraiment faire quelque chose pour lui. Parce que ouai, je comprenais ce qu'il ressentait. Quand il me parla de sa soeur, mon cœur se serra et je me rapprochais de la table, en posant délicatement une main sur la sienne.
Ouai, je comprenais. Je veux dire. Ça devait être horrible, atroce d'apprendre qu'on avait une sœur, quelque part, sans avoir eu la chance, le loisir de partager des moments avec elle. Ça devait être horrible d'apprendre en plus qu'elle se trouvait à l'hôpital, entre la vie et la mort peut-être, sans savoir comment réagir ni sans savoir quoi faire.
Alors je lui demandais s'il savait où elle était exactement. S'il avait encore le moyen de la rencontrer. Je lui proposais même de venir avec lui parce que ouai, hors de question de le laisser tout seul. Je voulais l'accompagner dans cette épreuve, rester à ses côtés et endosser enfin le rôle de grand frère. Car il en avait besoin. Je le savais. Je le sentais à sa manière de fuir mon regard. Il était tellement... démuni, triste, apeuré. Bref. Ça me fendais le cœur et franchement, si je pouvais, là tout de suite, le prendre dans mes bras et lui murmurer que tout allait bien se passer, je le ferai, sans hésitation, aucune. Sauf que. Sauf que je n'osais pas. Tout simplement. Parce que je n'étais plus habitué à ça. Je n'étais plus habitué à consoler un proche. Pas de cette manière là en tout cas.
Je me contentais donc de rester là, le front plissé, les yeux brillants d'inquiétude, à essayer de capturer son regard. Un fin sourire étira ses lèvres et je le lui rendais, me muant en silence lorsque que Val sécha brièvement ses larmes avant d'inspirer longuement. Profondément, le laissant aller à son propre rythme.
Le dos à moitié vouté, les traits tirés, je l'écoutais ensuite me répondre alors qu'il me disait que oui. Il savait où elle était et qu'il avait même l'adresse sur son téléphone. Cela me soulagea. D'une certaine manière. Je ne savais pas trop pourquoi mais ouai. J'étais rassuré. Je hochais lentement la tête mais alors que je m'apprêtais à dire quelque chose, Val soupira, détourna le menton et me fit part de ses ressentis. De ses sentiments, ce qui me toucha de plus belle. Il m'avoua qu'il aimerait aller la voir mais qu'il ne savait pas vraiment si c'était une bonne idée. Il déversa ses peurs, ses doutes et je l'écoutais parler, toujours plus, en hochant la tête de temps à autre sans pour autant le couper. - Ouai, je comprends, soufflais-je enfin d'une voix basse, à peine audible tandis qu'une tristesse profonde m'accaparait tout en même temps, me forçant à baisser les yeux. Un court instant du moins.
Je me mordais les lèvres et bordel, voilà que mes mains commençaient à trembler, légèrement. J'essayais de réfléchir à ce que je pouvais lui dire, lui conseiller. Je voyais où il voulait en venir et inconsciemment, je voulais le protéger de tout ça. Mais... en même temps. J'ai peur de ne pas prendre la bonne décision et de le regretter toute ma vie. Doucement, un soupir s'échappa de ma gorge et je déglutis, ancrant de nouveau mes iris aux siens. - Je comprends ton dilemme. Vraiment mais...
Marquant une couse pause, je me redressais et prenais mon courage à deux mains. Ouai, je comprenais. Je comprenais ses peurs, ses doutes mais une part de moi refusait qu'il le regrette toute sa vie justement. Je veux dire... S'il n'allait pas la voir, j'étais presque convaincu que mon petit frère de cœur allait le regretter, toute sa vie. Et je ne voulais pas ça. Oh non. Putain, je ne voulais pas. Je ne voulais pas qu'il regrette de ne pas être allé la voir au moins une fois. Je ne voulais pas que la culpabilité le suive, le tiraille, le ronge et bordel. Voilà que je me frottais la nuque d'un air nerveux. Parce que, inconsciemment, je repensais à ma petite sœur. Je revoyais son visage souriant, innocent. J'entendais encore son rire résonner dans la maison même si bon, les années finissaient peu à peu par obscurcir ma mémoire. Je la revoyais entrer dans ma chambre sans autorisation. Je me voyais encore râler sur elle quand elle s’affalait sur mon lit en riant et merde... ma gorge se noua sous ce souvenir heureux. Parce que... parce qu'elle me manquait en fait. Reportant mon attention sur Val, je secouais la tête, voulant soudain chasser ces images de mon esprit. - Peut-être qu'elle sera, au contraire, heureuse de te rencontrer. Val. Tu as besoin d'aller le voir. Ça se voit. Je sais que je ne suis pas très doué pour conseiller. Je sais aussi que la décision t'appartiens et que c'est à toi seul de juger mais.
De nouveau, un soupir m'échappa et je me mordais les lèvres. Putain. Je n'aimais pas parler de ça. Je ne voulais pas étaler mes déboires devant lui pour l'unique raison que je ne voulais pas l'embêter avec ça. Je voulais le protéger surtout et ouai... Bref. C'était compliqué en fait. C'était compliqué de repenser à tout ça, parce que ça faisais mal quoi. Mais je voulais qu'il comprenne, qu'il sache que s'il avait l'unique chance de rencontrer sa sœur alors ouai, il devait la saisir. Coûte que coûte. Pour éviter justement de s'en mordre les doigts après. - Tu sais. Si on m'avait donné une chance, ne serais-ce qu'une petite chance de revoir ma sœur et mon frère un jour, je la saisirai. Ne serais-ce que pour passer encore quelques instants avec eux. Ne laisse pas tes peurs, tes appréhensions prendre le dessus sur tout le reste au risque de le regretter plus tard. Écoute seulement ce que te dicte ton cœur. Qu'es-ce que tu veux vraiment au fond de toi? Là, tout de suite? Dis-moi.
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Jin comprenait. Il le laissait sous-entendre au travers de ses mimiques, de son air confus et tu pouvais sentir d'ici que quelque chose en lui le tracassait également. Révéler cette peur, cette crainte qui pulsait en toi, c'était comme ouvrir ton cœur à l'inconnu, au premier passant, et le laisser décider de la suite de ton avenir sans avoir ton mot à dire. Tu redoutais encore plus cela, et pourtant tu avais confiance en Jin. Mais cela n'avait rien à voir avec lui, cette boule qui enserrait ta gorge, qui comprimait tes poumons, l'angoisse qui te rongeait. Non, c'était de ton propre ressort, et tu avais entraîné Jin là dedans sans y réfléchir. Tu t'étais laissé submerger par tes émotions, tu avais plongé en fermant les yeux dans cet abîme destructeur sans penser aux conséquences sur ton entourage. Et rien qu'en lançant un coup d’œil à ton grand frère de cœur, tu avais envie de tout effacer. De tout oublier et de partir d'ici comme si tout cela n'était jamais arrivé. Tu avais rouvert des plaies, à vif sur la réalité tangible. Et tu le regrettais déjà amèrement. Pour alléger ta conscience, tu avais déversé ce poids sur quelqu'un d'autre, qui ne méritait pas de souffrir autant. Tu l'avais entraîné avec toi, dans ta propre chute, et tu t'en voulais à un tel point que tu fermais les yeux en serrant les dents. La mâchoire crispée, tu sentais ton sang bouillonner au creux de tes veines, pulser frénétiquement à tes tempes comme pour t'assommer, te sermonner de ta bêtise. C'était la ta punition pour avoir tenter de purger ta peine. Et tu trouvais cela ironique, puisqu'à présent, elle s'était amplifiée, crépitant en tes entrailles, enserrant ton cœur dans une poigne ferme. Tu avais du mal à respirer, ta gorge et tes poumons brûlaient, l'air qui essayait de s'échapper vrillait ta langue, sifflait sur tes lèvres. Une plainte glissa hors de tes lèvres et tes oreilles bourdonnaient, et, après un manque d'air assez conséquent, tu rouvris les yeux, inspirant un grand coup. Enfin, tu respirais à nouveau, comme en suspend, le temps de reprendre tes esprits.
Jin ancrait son regard au tien, et tu t'y raccrochais. Tu voulais t'en sortir, et en cet instant précis il t'offrait une chance, une opportunité. Il te tendait la main, dans toute la pénombre qui entourait ton avenir et embrumait ton esprit. Il apportait un peu de sa lumière dans ton monde, et cela enserra ton cœur de plus belle, tant tu te retrouvais ému par son geste. Un petit rien qui signifiait beaucoup. Il te rassurait ensuite, sa voix douce et emplie d'une émotion que tu avais du mal à cerner. Il te disait qu'elle serait peut-être heureuse que tu viennes la voir, que tu la rencontres enfin. Peut-être même qu'elle verra enfin un visage familier pour l'apaiser. Avec sa maladie, un peu de réconfort devrait lui faire du bien, et tu le savais. Même si tu doutais de toi, tu savais que c'était là la meilleure chose à faire. Si tu avais été à sa place, c'est ce que tu aurais voulu. Que tes proches viennent te voir, avant ton dernier souffle. Alors tu n'avais plus de temps à perdre, d'autant plus que Jin pouvait voir sur ton visage que tu en avais besoin. Ainsi que dans ton cœur. Comme s'il avait pu lire au travers de ton âme pour savoir ce que tu avais le plus envie de faire. Mais la décision, l'ultime choix, t'était réservé. Il était de ton ressort de trouver la motivation, le déclencheur pour te faire bouger et y aller pour de bon, oublier ton passé et reconstruire ton avenir en commençant par changer le présent. Ses mots résonnaient dans ton crâne, cognant contre les parois, s'épanchant dans ton esprit. Tu avais besoin d'aller la voir. C'était inscrit sous tes paupières quand tu fermais les yeux, son visage hantait ton esprit, seule photo que tu avais trouvé sur ce dossier. Une tête de gamine, d'un bébé de deux ou trois ans. Rien de plus. Et son prénom, qui résonnait en boucle dans ta tête, qui t'incitait à aller la retrouver, qui t'appelait. Comme une voix qui t'aidait à te faire remonter, quand tu te laissais couler dans les eaux profondes.
La langue lourde, et les paupières qui te picotaient, tu te sentais déphasé avec la réalité. Déconnecté de l'impact que tout cela pouvait avoir. Tu te laissais aller, tu te perdais dans tes pensées, à nouveau. Mais la voix de Jin résonnait doucement à tes oreilles, t'appelant à le suivre, à l'écouter. Il t'aidait à te raccrocher à cette réalité oppressante, à t'ouvrir les yeux. En commençant par les ouvrir lui-même. Et cela te fit un choc. Ton cœur rata un battement alors que tu entendais ses propos, ses confessions. Il dévoilait à toi, ce qu'il avait gardé enfermé dans son cœur. Depuis presque toujours. Ta respiration se faisait erratique, et tu avais presque le souffle coupé. Lèvres entrouvertes, yeux écarquillés, tu laissais tes iris s'ancrer sur son visage démuni. Et tu comprenais vraiment ce qu'il voulait dire. Tu pouvais le lire sur ses traits, dans son regard, qu'il ne mentait pas. Et votre proximité jouant pour beaucoup, tu arrivais à cerner ce qu'il voulait dire. Ce qu'il essayait de te faire partager au travers de quelques mots. S'il avait été à ta place, il y serait allé. Mais il n'est pas à ta place, et votre parcours est différent. Et malgré cela, tu avais envie de croire. De croire en lui, en toi, en ta sœur. De croire que tu pouvais surmonter cette épreuve, et d'y aller sans te retourner. Tâtonner dans l'ombre, courir dans l'obscurité pour la retrouver. Mais seul, tu n'y arriveras jamais. Ton cœur palpitait au creux de ta cage thoracique quand il t'expliquait de ne pas laisser tes peurs prendre le dessus, que tu pouvais le regretter. Tu le savais pertinemment, mais l'entendre de sa bouche, cela t'avait foutu une claque dans la gueule, clairement. Le souffle hachuré, tu écoutais les battements précaires de ton organe vital, cogner contre tes côtes, pulser dans tes veines. Tu écoutais, et tu entendais. Tu entendais cette réponse que tu avais déjà choisi dès le début, mais que tu avais eu peur de dévoiler. Peur de t'ouvrir pour te blesser. Mais là, tout de suite ? Tu avais envie de le hurler, sous le coup de l'impulsivité, de ces émotions qui te tiraillaient, tourbillonnaient en toi. Ta voix était faible, fébrile quand tu te remis à parler, et elle craqua sous le poids de tes aveux. Je... Je veux... Tu avalas difficilement ta salive. Je veux la voir. Hochant la tête, incrédule de ton audace, tu relevais le regard sur lui. Je veux la voir, Jin. Un silence, alors que tu t'inscrivais dans cette réalité que tu avais choisi de créer, sur ce chemin que tu avais choisi d'emprunter. Maintenant. Tu te redressais, a chaise raclant sur le sol, alors que tu vidais ton café d'une traite. Reposant le gobelet, laissant l'inconnu prendre le dessus, tes envies ressortir, et ta crainte étouffer. Si tu y repensais, tu allais sombrer à nouveau et te renfermer pour toujours. Alors tu te laissais guider par ton instinct, par ton cœur qui battait de plus en plus fort, par cette adrénaline. Par ces émotions tout autant dévastatrices que salvatrices. Tu en avais besoin, plus que jamais. Tu veux venir avec moi ? Le regard brillant, tu savourais pour la première fois depuis des jours, le goût du bonheur, qui glissait sur ta langue. On peut prendre ta voiture ?
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Pseudo : Awen
Lun 12 Mar - 13:54
Val
ft. Jin
Never will I ever let you go
Mon coeur se serrait contre ma poitrine. Ma gorge se nouait au fur et à mesure que je repensais à tout ça. A la possibilité que je n'aurai jamais de revoir ma sœur et mon frère vivants. Aux souvenirs des jours heureux qui me semblaient si loin à présent.
De voir Val dans cet état me bouleversait et bordel... je n'aimais pas ressentir cette douleur, cette souffrance après toutes ces années à essayer de l'enfouir profondément. Je n'aimais pas revenir dans le passé et pourtant. N'étais-ce pas ce que je faisais en fin de compte, en cherchant toujours plus à les venger?
Ouai. C'était compliqué. Pour moi comme pour lui. Je voulais l'aider, lui tendre la main et bordel. Clair que je ne voulais pas le laisser seul dans cette épreuve. Alors ouai, inconsciemment, son histoire me ramenait à la mienne. Inconsciemment, sa propre tristesse, ses propres doutes, ses propres larmes me ramenait à ce jour maudit où... Bref. Où tout avait basculé Mais, hors de question de le laisser tomber. Hors de question de jouer la politique de l'autruche cette fois et de lui tourner le dos alors que ses yeux me hurlaient de l'aider.
Sauf que la décision ne m'appartenait pas. C'était à lui de décidé. A lui de voir ce qu'il voulait faire vraiment. C'est pourquoi, je lui donnais seulement mon avis, en confiant plus ou moins ce que j'aurai souhaité de mon côté. Je voulais lui faire comprendre que si une telle opportunité m'aurait été donné, je l'aurai pris, sans aucune hésitation. Car ouai. Putain, ouai, qu'es-ce que j'aurai aimé pouvoir reprendre ma petite sœur dans mes bras. Une dernière fois. Lui dire à quel point j'étais désolé et bordel. Essayer de passer plus de temps avec elle quoi. Je ne voulais pas que Val vive avec le poids d'une culpabilité quelconque sur les épaules. Je ne voulais pas qu'il traine un boulet derrière lui sans pouvoir sans dépêtrer. Je ne voulais pas qu'il souffre. Je ne voulais pas qu'il regrette. Et bref. Non. Je voulais vraiment le protéger de tout ça même si la balle était dans son camp désormais.
Pendant tout ce temps, mes yeux restaient ancré dans les siens. Ma voix était rauque, calme mais ma main restait obstinément près de celle de mon petit frère au cas où il aurait besoin de la prendre. Sait-on jamais. Je n'étais pas du genre à câliner. Qu'on se le dise. J'étais plutôt du genre solitaire à fuir tout contact humain. Mais là. Là, bref. C'était un cas d'urgence. Une situation douloureuse qui, dans un sens, nous rapprochait. Plus qu'il n'y paraissait.
Un sourire étira mes lèvres et je restais muet, attendant patiemment que Val réfléchisse à tout ça et prenne sa décision. Celle que lui dictait son cœur et non la peur. Je voyais bien que divers sentiments le traversaient, là tout de suite. Mon cœur battait avec force contre ma poitrine. Par moment, je me pinçais les lèvres et bordel. J'espérais quand même de ne pas trop l'avoir secouer. Parce que bon... ce n'était pas le but non plus.
C'est alors que la voix de mon petit frère claqua dans le silence et me fit hausser les sourcils. Ça y est. Il l'avait prise : cette décision qu'il avait eu tant de mal à prendre. De nouveau, un sourire étira mes lèvres et je hochais la tête, m'adossant contre le dossier de ma chaise. - Alors fonce petit frère, murmurais-je avec une certaine fierté dans la voix tandis que je le voyais se redresser en vidant son café d'une traitre.
Ouai. Là, j'étais fier. Fier de le voir aussi résolu à y aller, à prendre les choses en main. Tout en portant mon gobelet à ma bouche, je vidais aussi mon café d'une traite puis je me levais, sans savoir néanmoins que Val me demanderait de l'accompagner. - Tu en es sûr? Je veux dire... Bien sûr que je viendrai avec toi. Je t'ai promis d'être là Val et je compte bien t’escorter jusqu'au bout. Allez viens. On a quelqu'un a voir non?
Tout en disant ces mots, je me rapprochais de lui et me permettais de lui donner une petite tape sur l'épaule. Ouai, on avait quelqu'un à voir et c'est pour cette raison qu'on quitta même le boulot un peu plus tôt ce jour là.
Durant le trajet, je dois dire que c'était plutôt calme. Chacun était plongé dans ses pensées à se faire milles scénarios à la fois. J'avais bien noté l'adresse que mon ami m'avait donné et nous voilà, quelques minutes après sur le parking de l'hôpital. En vrai, j'étais aussi stressé que lui maintenant. J'essayais de ne pas le montrer à Val mais bordel. Tout cette histoire me bouleversait, me retournait et j'espérais vraiment que tout allait bien se passer pour lui. Pour eux quoi. Car bon. Ça me ferait doublement chier qu'il ressort de là, plus triste qu'avant en fait. Je voulais qu'il soit soulager. Et bref, j'inspirais un bon coup avant de couper le contact, me retournant vers lui. - Tu es prêts? Es-ce que tu veux que je t'attende ici? Ou tu préfères que je t'accompagne? C'est comme tu sens surtout.
♠ ♣ You gave me hope and it's deep in my soul but I've got to let go. We wrote our story, we sang our songs and we hung our pictures on the wall. Now those precious moments, that we carved in stone, are all the memories after all. ♥ ♦
Tu attendais, impatient. Ton regard se portant sur Jin, qui souriait déjà pleinement, un éclat de fierté brillant dans ses iris. Sa voix résonnait à tes oreilles, caressant tes tympans, alors qu'il te disait de foncer, de filer la retrouver. Tu avais choisi ta voie, pris ta décision, et peu importait les conséquences à présent. Tout au fond de toi, tu savais que c'était le bon choix, la meilleure décision de toute ta vie. Tout s'écroulait autour de toi, et plutôt que de rester écrasé au sol, tu t'étais relevé. Ton esprit plus bouillonnant que jamais, ta peau à vif. Tes muscles se crispaient, tandis que tu attendais sa réponse, son approbation. Tu avais besoin de lui, malgré tout ce que tu venais de traverser. Tu étais resté seul depuis bien trop longtemps, et la perspective de confronter ton avenir aussi brusquement sans quelqu'un qui représentait un pilier dans ta vie, te semblait bien trop dangereux. Bien trop effrayant et imposant. L'inconnu te tendait les bras et tu voulais y foncer tête baissée, sans regarder en arrière. Sauf que tu étais bien plus réfléchi que cela, et ainsi, demander à Jin de t'accompagner t'avait semblé être une excellente solution. Tu l'avais déjà entraîné là-dedans malgré toi, malgré lui, et tu avais presque eu envie de le laisser souffler. Presque. Avant de te dire fuck it. Et de lui avoir proposé de te rejoindre, afin qu'il puisse, dans un sens, faire la paix lui aussi, avec son passé tumultueux. Tu savais que c'est un sujet encore douloureux pour lui, vu les échos que tu avais perçu au sein de l'organisation. Tu te doutais qu'il ferait tout pour eux, pour ceux qui n'étaient malheureusement plus vivants. Pour ces défunts qui pesaient lourdement sur sa conscience, qui entraînaient son âme vers le fond. Alors tu avais voulu l'aider, lui faire remonter la pente, en lui permettant de t'aider. C'était une pensée quelque peu égoïste, tu le concevais, mais à présent que ton esprit s'était fait une raison concernant la marche à suivre, tu n'avais plus aucun scrupule, ni remords.
Jin se relevait enfin, descendant en quelques goulées son café. Sa voix semblait bien plus incertaine lorsqu'il repris la parole. Comme s'il n'était pas à l'aise, ou sûr de lui. Mais tu hochais vigoureusement la tête, souriant de toutes tes dents. Ton souffle glissa sur tes lèvres entrouvertes, tandis que tu clignais des paupières. Merci. Il enchaîna, t'entraînant presque à sa suite, en te disant que vous aviez quelqu'un à aller voir. Ton cœur éclata au creux de ta cage thoracique, tandis que tu t'épanchais, heureux comme jamais. Ton sourire s'élargissait de plus belle, une douce chaleur se répandant en tes entrailles. Tu lançais un regard à Jin, transmettant tous tes remerciements, ainsi que ton affection envers lui à cet instant. Oui, allons retrouver ma sœur. Il s'approcha de toi, tapotant ton épaule alors que tu ricanais légèrement. Conforté dans ton élan, tu te laissais aller, ta bonne humeur retrouvée. Tu semblais rayonner, alors que tu déambulais dans les couloirs, Jin à ta suite. Vous avez décider de vous tirer du boulot plus tôt que prévu pour vous rendre à l'hôpital. Mais pour cela, vous deviez mentir à tes collègues de l'accueil, et leur faire croire que tu n'étais vraiment pas bien. Jin avait proposé de te raccompagner, et ils n'y avaient pas vraiment vu d'objection, étant donné qu'ils se souvenaient très bien de l'état dans lequel tu avais quitté ton poste pour prendre ta pause. Autant dire qu'en moins de dix minutes, tu avais récupéré tes affaires, Jin également, et à présent, tu te retrouvais dans sa voiture. A peine avais-tu claquer la portière, qu'il mit le moteur en marche. Tu lui indiquais l'adresse, en fouillant dans ton téléphone, et t'installa le plus confortablement possible. Malgré ton cœur qui s'emballait, tu pouvais toujours sentir tes muscles se tendre, tes phalanges se crisper sur tes genoux. Ta gorge, enserrée, te brûlait, et ta respiration se faisait extatique, alors que la voiture s'élançait sur les routes d'Emmann.
Tu ne pipais mot pendant le trajet, trop occupé à sentir ton corps trembler. Ton esprit bouillonnait, ton âme vrillant ton être tout entier. Tu ne tenais plus en place, vérifiant l'heure sur ton portable toutes les minutes. A chaque fois, tu craignais d'arriver trop tard, qu'on te dise qu'elle n'était plus là. Qu'elle était partie, dans un autre hôpital ou dans un autre monde. Ton souffle mourut à même ta gorge, et tu t'étrangla presque en fermant les yeux. Serrant les dents, ainsi que les poings, tu attendis quelques secondes avant d'inspirer longuement, pour reprendre contenance. Au bout de plusieurs minutes silencieuses, l'hôpital apparu dans ton champ de vision, les contours s'inscrivant à l'arrière de tes paupières dès que tu clignais des yeux. Tant le paysage tranchait avec ce décor. Jin arrêta la voiture, le vrombissement réconfortant s'étouffant dans l'atmosphère. Tu restais là, béa, sans pouvoir bouger. Quelque chose te retenait, étrangement. Peut-être que tu ne voulais pas rentrer finalement, ou bien peut-être que c'était trop pour toi. Mais tu n'imaginais pas ce que cela pouvait représenter pour ta sœur. Tu te devais d'être fort. Pour elle avant tout, mais aussi pour toi. Car après tous ces mensonges, tu ne voulais plus de secrets. Tu ne voulais plus rester dans l'ombre. Tu voulais être baigné de lumière, rester dans cet éclairci, et découvrir la vérité. Alors tu soufflas, bruyamment, au même instant où Jin se tourna vers toi. Il te demanda si tu étais prêt, si tu voulais qu'il reste dans la voiture. Non, tu voulais qu'il vienne avec toi. Tu voulais qu'il soit présent, à tes côtés si les choses tournaient mal. Ton ventre se tordit à cette pensée. Malgré le fait que tu aies pris ton courage à deux mains, tu ne pouvais pas t'enlever de l'esprit que la fatalité pouvait s'abattre à tout moment sur vous. Tu étais terrifié à cette idée, que ta sœur pouvait se trouver dans un état pire que tu n'avais pu l'imaginer. Qu'elle puisse être au bord de la mort et que tu n'arrives trop tard dans sa vie pour y changer quoique ce soit. Tes lèvres tremblaient lorsque tu y pensais, mais Jin continua, s'inquiétant, demandant si tu préférais qu'il vienne avec toi. C'était ton choix, à la base. A toi de voir si tu voulais qu'il sacrifie de son temps pour ta personne. La gorge nouée, la voix brisée, tu n'osais lui répondre oralement. A la place, tu hochais la tête, attrapant son poignet en plongeant ton regard dans le sien. Un voile opaque obstruait quelque peu ta vision, et tu le chassais bien vite en clignant des paupières. Bougeant les lèvres, sans que ton souffle ne puisse glisser sur ta langue, tu lui intimais de te suivre.S'il te plaît. Lisible partout sur ton visage, cette envie te trahissait. Et il compris. Il compris et tu le remerciais intérieurement, soufflant en fermant les yeux, relâchant ta prise sur son poignet.
Sortant de la voiture, tu te rendis compte que tu tremblais encore, transcendé par des tiraillements. Pliant et dépliant les doigts, tu étirais les phalanges, dans l'espoir de faire partir ce picotement désagréable. Peine perdue pour l'instant. Tu soupiras, secouant les mains avant de frotter tes paumes moites contre ton jean. Une boule remonta à ta gorge, tandis que ton regard se perdait sur cet hôpital imposant. Centre spécialisé pour les enfants malades, dans tous les types de secteurs. Tu craignais le pire, mais la présence de ton frère de cœur était une ancre à laquelle tu t'accrochais. Une bouée qui t'aidait à maintenir la tête hors de l'eau. Tu aurais pu n'en parler à personne et y aller tout seul, ou demander à n'importe qui d'autre. Mais c'était lui que tu avais choisi, bien malgré toi, et en réalité, tu ne regrettais pas ce choix. Jin t'apportait tellement, même quand il n'était pas présent. Et maintenant il était là, et c'était tout ce qui comptait. Il venait avec toi, dans ce putain d'hôpital, pour que tu puisses rencontrer ta frangine. Alors que lui n'avait même pas pu dire au revoir à la sienne. L'image te tira une grimace désolée, tandis que tu te sentais navré pour lui. Une sorte d'angoisse se creusant au fond de toi. Mais tu avançais toujours, par la force des choses et de ton instinct. Sans presser le pas, tu mis bien quelques longues secondes à franchir les portes de l'hôpital. Repérer l'accueil était très facile pour toi, si bien qu'en un coup d’œil, tu l'avais dans ton champ de vision. Arrêté devant les portes, tu te tournas une dernière fois, pour lancer un regard à ton grand frère de cœur. Il ne semblait pas à l'aise, mais tu savais qu'il évitait de montrer ses propres états d'âmes. A la place, il t'invita à avancer, et tu te laissais faire, l'écho de tes pas résonnant contre le linoléum.
Te raclant la gorge d'une manière peu élégante, tu laissais ta voix quelque peu fébrile résonner, afin d'interpeller l'hôtesse. Ex-E...excusez-moi ? Elle releva la tête vers toi, t'offrant un léger sourire, demandant ce qu'elle pouvait faire pour t'aider. Fronçant les sourcils, tu commenças à te triturer les doigts, te penchant quelque peu en avant pour qu'elle puisse t'entendre. Je viens voir quelqu'un... de ma famille. Déglutissant avec difficulté, tu écoutais l'hôtesse te parler, te dire qu'elle pouvait te trouver la chambre si tu lui donnais un nom. Un nom. Tu secouais distraitement la tête, perturbé. Désolé, c'est juste que... C'est la première fois que je viens ici... Elle ria doucement, te lançant un sourire, te disant que ce n'est pas grave, qu'il vaut mieux tard que jamais. Tu ricanais, jaune, ne sachant que répondre d'autre. Elle te redemanda un nom, et tu t'excusa une fois de plus. Oui, pardon... Elle s'appelle Laureline. Xenders. Tu marquais un silence, te pinçant les lèvres. C'est ma petite sœur... L'hôtesse tapa sur son clavier, appuyant sur les touches en scrutant l'écran avec attention. Son air enjoué se fana bien vite, et tu sentis tes entrailles se tordre, ton corps se tendre, sur le qui-vive. Elle cligna des paupières, penchant la tête sur le côté, lèvres pincées, avant de se retourner vers toi, confuse. L'hôtesse te demanda si tu étais bien sûr qu'il s'agissait d'elle, si tu ne t'étais pas trompé. Fronçant les sourcils, tu commençais à prendre peur, ta peau brûlante de par ton impatience. Non, c'est bien elle. Mais... Te mordillant les lèvres, tu décidas en cet instant de lui dire la vérité, en espérant qu'elle comprenne et qu'elle puisse t'aiguiller, et non pas te donner de faux espoirs. Attrapant ton portable, tu cherchas la photo que tu avais pris du dossier de ta sœur, et lui montra l'image en question. Elle est arrivé quand elle était toute jeune, c'est bien ça ? Oui, c'est ça, bien sûr que c'est ça... L'hôtesse répondit par l'affirmative, et secoua la tête en vérifiant une fois de plus son écran. Lorsqu'elle reporta son attention sur toi, elle t'indiqua que cette personne était dans une aile de soins spécialisés, réservée à des cas extrêmes. Et que c'était pour cette raison qu'elle t'avait demandé si tu ne t'étais pas trompé quelque part. Une vague glaciale déferla en tes entrailles, nouant ta gorge, brouillant ta vision. La colère ressentie envers tes parents s'intensifia, mais la douleur, la peine de savoir ta sœur ici recouvrit toute cette rancœur. Serrant les poings, tu inspirais un grand coup, avant de chercher également ta carte d'identité. Tu lui tendais ton papier officiel, les mains tremblantes, en entamant ta tirade. Mes parents l'ont déposée là il y a des années de cela. Peut-être qu'ils ont donné un faux nom, ou qu'elle en a un autre en ces lieux. A moins qu'ils aient imposé des restrictions... Un soupir. Je ne sais pas, je n'en sais rien... De toute façon, ils ne m'en ont jamais parlé. Pas une seule fois. Silence. Je... Je n'ai appris son existence qu'il y a peu de temps. Ravalant ta salive, tu osas rencontrer son regard, une larme roulant sur ta joue, tandis que tes iris se couvraient d'un voile opaque et que ton cœur s'enserrait de chaînes invisibles. S'il vous plaît... Si elle est vraiment en mauvaise passe... Laissez-moi la voir, je vous en prie...
Ayaraven
Tao Hwang
Mutant
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Métamorphose : Tao a la faculté de prendre l'apparence d'un autre à condition de l'avoir touché au moins une fois (Par accident ou intentionnellement) Il peut donc changer de "peau" à sa guise sous certaines conditions. En effet, s'il reste sous une apparence volée pendant trop longtemps, il peut s'affaiblir, voir se mettre en danger de mort.
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DCs : Keith - Malik - Kwan - Artémia - Jay - Taïs - Junno - Alaric - Simon - Kelsey - Russel - Lauren - Yong-Sun - Sin - Mok
Pseudo : Awen
Ven 16 Mar - 9:22
Val
ft. Jin
Never will I ever let you go
Mes yeux restaient ancré dans ceux de Val. Une main sur le volant, je le regardais et bordel, son expression me foudroya en plein coeur. Il ne disait rien. Il ne répondait pas mais putain, il n'y avait pas besoin de mot pour comprendre ce qu'il ressentait, ce qu'il voulait à cet instant précis. Son regard me hurlait de rester. Je sentis même sa main agripper mon poignet et bordel, tout ce que je voulais, là, c'était de le rassurer et de lui dire que tout allait bien se passer. Qu'il pouvait compter sur moi. Quoi qu'il arrive. Car il était hors de question de l'abandonner. Il était hors de question de fuir cette fois-ci. Je m'étais promis de veiller sur lui. Je m'étais promis de le soutenir dans cette épreuve et je le ferai, même si toute cette histoire ravivait mes propres blessures, ma propre tristesse, ma propre culpabilité. Je hochais alors la tête et un léger sourire étira mes lèvres tandis que je murmurais d'une voix rauque : - Ok. Je viens.
Pas besoin d'en dire plus. Nos regards, nos gestes parlaient pour nous-même. Nous voilà donc dehors et je fermais la voiture, sans un mot, le suivant de près jusqu'à cet hôpital qui, rien qu'en le regardant, donnait de sacré frisson.
Un courant électrique me parcourut l'échine. Mon cœur tambourinait avec force ma poitrine et bordel, voilà que j'avais les mains moites désormais, la gorge sèche, le ventre noué. Personne n'aimait ce genre d'endroit cela dit. Stressé, nerveux, j'emboitais le pas de mon petit frère, enfouissant mes mains dans mes poches tout en baissant la tête. Puis, je me mordais la lèvre. Quand tout à coup, je sentis les prunelles de Val se poser sur moi. Reprenant constance, je me redressais et lui adressais un nouveau sourire, suivi d'un léger hochement de menton.
Plusieurs questions trottaient dans ma tête. Ça en devenait épuisant. J'essayais de les canaliser le plus possible mais bordel, c'était loin d'être facile quoi. Mon cerveau partait encore de tout côté et des images défilaient sous mes yeux sans que je n'arrive vraiment à les arrêter. J'avais tellement l'impression d'être propulsé en arrière, à revivre encore une fois le drame sans que je n'arrive cette fois à l'enfouir, à ne rien montrer. Je ne savais pas comment l'expliquer. C'était... Chelou. Comme si. Comme si l'histoire, la détresse de Val, sa situation actuelle, le fait que... que sa sœur se trouvait dans cet hôpital, dans un état inquiétant, alarmant, me ramenait à mes propres émotions. A mes propres sensations, à mes propres cicatrices que j'avais enfoui depuis trop longtemps.
Bwah. J'étais déstabilisé en fait. Le pire dans tout ça, c'est que je m'inquiétais vraiment pour mon petit frère. Je voulais tellement le protéger de tout ça. De cette tristesse oppressante. De cette phase de doute, de peine, de remord, de rancœur.
Et si... Et si on arrivait trop tard hein? Et si. Il voyait sa sœur dans un état critique? Plus que critique même. Comment il allait réagir? J'étais fier de lui hein. Oh oui, j'étais fier. Fier qu'il est prit cette décision pour éviter de le regretter plus tard et c'était ce que je voulais pour lui mais bordel, ouai. J'étais quand même inquiet. J'avais l'impression qu'on s’engouffrait dans l'inconnu et voilà que mon côté pessimiste prenait le dessus.
Tandis que Val s'approchait du secrétariat pour se présenter, je restais en retrait. Je le laissais faire. J'écoutais sans intervenir mais je ne perdais pas une miette de la conversation entre la secrétaire et mon petit frère de cœur. Par moment, mes sourcils se fronçaient. Je me mordais à plusieurs reprises l'intérieure de ma joue et je m'étais même crispé, au point de serrer les poings dans mes poches. Parce que je voyais bien que ça n'allait pas être facile quoi. Je veux dire. La femme avait l'air d'être soudain embêté. Dès que Val lui avait dit son nom, elle avait prit une expression désolé et ne semblait plus aussi certaine tant qu'à la démarche à suivre.
Je voyais que mon collègue commençait à perdre son sang froid. Il commençait à bafouiller, à se laisser envahir par un trop plein de sentiments simultanés. Quand la secrétaire lui informa qu'elle se trouvait dans une aile de soin spécialisé, réservé à des cas extrêmes, mon cœur se serra de plus belle. Et putain, mes traits se tirèrent au point de faire naitre un pli sur mon front. Merde... tout mais pas ça. C'était surement plus grave qu'on ne le pensait. Bien décidé à lui prêter main forte, je quittais enfin mon immobilité pour me poster près de Val, un sourire avenant au coin des lèvres. - Bonjour. Je m'appelle Jin Parson. C'est moi qui l'accompagne. Écoutez. C'est vraiment important pour lui. Es-ce que ça serait possible de faire une exception? Je veux dire. Comment vous aurez réagi, vous. Si vous aviez appris que vous avez une sœur ou un frère, ici, à se battre entre la vie et la mort sans pouvoir lui parler? S'il vous plait. Ayez un peu de compassion. Tout ce qu'il vous demande, c'est pouvoir au moins la voir une fois.
Tout en disant ces mots, ma main vint discrètement prendre celle de mon petit frère. Dans un geste fraternel, je liais mes doigts au sien et la serrais, doucement comme pour l'inviter à se calmer. Puis, je prenais une grande inspiration. Sans quitter la secrétaire des yeux, je me rapprochais et rajoutais dans une voix rauque, presque suppliante : - Donnez leur cette chance. Nous en serions vraiment reconnaissant.
La femme sembla hésiter. Elle marmonna des mots incompréhensible avant de laisser un soupir s'échapper d'entre ses lèvres, ce qui me soulagea aussitôt. "Bon d'accord. Mais c'est bien à titre exceptionnel. Laureline a besoin de se reposer et tout choc émotionnelle pourrait la perturber et la fragiliser encore plus. Je vous demanderai donc de ne pas rester trop longtemps. D'accord? Suivez-moi"
Alors que nous marchions dans les couloirs de l'hôpital, je restais près de Val. Je gardais un œil sur lui. Malgré toute la nervosité qui m'accaparais, je restais droit et bordel, je restais particulièrement vigilant au cas où il aurait besoin d'un appui pour continuer. Quand enfin, nous arrivons près de la porte de sa chambre, ma main vint doucement se poser sur son épaule et je lui murmurais, dans un ton que j'espérais rassurant. - Prends ton temps ok? Tout va bien se passer. Je suis derrière toi.
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Le cœur lourd, tu regardais l'hôtesse d'accueil avec un air attristé, tes iris embués par un voile opaque. La perle salée roulait déjà sur ta joue, s'écrasant sur le dos de ta main qui reposait sur le comptoir. Les lèvres tremblantes, tu laissais ton souffle glisser sur la langue, la gorge enserrée par les émotions qui t'assaillaient. Tu ne cherchais pas à jouer la comédie devant elle. Ce n'était pas un rôle que tu présentais, mais bien tes sentiments à vif, exposés là, dans le hall de l'hôpital. Étouffés par le brouhaha alentours, par l'écho qui pulsait au creux de ta cage thoracique. Tu suffoquais, replongeant dans l'étreinte désagréable de la douleur, du manque, du désespoir. Le chagrin s'écrasant contre toi telle une vague déchaînée. Acharnées, les émotions qui te vrillaient les entrailles. A la dérive, tu serrais les poings, tes doigts tentant de s'ancrer au comptoir pour ne pas flancher. Les jointures en devenaient blanches, alors que cette femme te regardait comme si elle ne savait plus quoi faire. Elle ne pouvait pas accéder à ta requête, et au travers de la buée tu avais du mal à cerner son expression. Tu t'en fichais à vrai dire, trop occupé à crouler sous le poids qui t'attirait dans le fond de ton être même. Qui te donnait envie de disparaître, de te terrer dans un coin et ne plus te relever. Tu étais plus bas que terre, à la ramasse, désabusé. Détruit, par cette décision que tu avais prise, et par la réalité que te frappait en plein dans la gueule. Comme pour te rappeler que c'était une mauvaise idée, que tu étais arrivé trop tard. Que tu avais mis trop de temps à te décider, et que le karma se chargeait à présent de ton cas. Ravalant difficilement la salive, tu sentis pourtant Jin s'avancer à tes côtés, au même instant où tes bras retombaient le long de ton corps. Ressentant sa présence, tu relevais le regard vers lui, clignant des paupières pour chasser ce voile opaque. Sa voix résonna alors à tes oreilles, caressant tes tympans. Quelque part, son timbre était réconfortant, familier, et t'apaisait. Tu t'accrochais à ses paroles, sentant sa main enlacer la tienne et ses doigts se glisser entre les tiens, tandis que tu enserrais ta prise, prenant appui sur ton frère de cœur, ton ami le plus cher en cet instant.
Ce contact et sa présence, des piliers qui te maintenant pour ne pas sombrer une fois de plus. Ravalant tes larmes, te raclant la gorge, tu vins relever tes iris pétillants vers la secrétaire. Empli d'espoir, tu osais murmurer, entre tes lèvres tremblantes. S'il vous plaît... Un simple souffle qui s'échappa de ta gorge, glissa sur ta langue. Elle hésitait, incertaine, peu sûre de la marche à suivre. Sa voix indissociable lorsqu'elle marmonna. Tu craignais qu'elle refuse toujours, qu'elle te renvoie d'où tu venais. Alors que tu avais fait un long chemin, et bravé cette épreuve difficile et insurmontable à tes yeux. Bien que tu imaginais que le calvaire vécu par ta sœur avait été bien pire, plus douloureux, plus désagréable. Tu espérais juste qu'elle puisse trouver un semblant de paix le temps d'un instant. Que ce soit en ta présence ou non. Un soupir s'échappa de ses lèvres, et tu trembla d'impatience, comprenant que ce moment allait tout déterminer. Elle accepta, enfin. A titre exceptionnel. Tu hochais la tête, les joues rougies, le regard déterminé. Rassuré, heureux, le cœur battant à cent à l'heure. L'écho de l'organe faisant pulser le dessous de tes côtes, et l'adrénaline soudaine gonflant tes veines qui cognaient à tes tempes. D'accord. Tu acceptas de ne pas rester l'embêter trop longtemps, même si tu avais envie de passer ta soirée avec elle. De rester jusqu'à ce qu'elle soit enfin cette sœur que tu aurais dû avoir. Jusqu'à ce qu'elle te considère comme de sa famille, et que vous rattrapiez le temps perdu. Que vous puissiez reconstruire ce qui avait été brisé, ce qui n'avait jamais pu être, à cause d'une décision à laquelle vous n'aviez pas eu votre mot à dire. Tu le souhaitais vraiment, nouer avec elle, et pouvoir apprendre à connaître cette personne que tu considérais déjà comme ta sœur. Tu voulais qu'elle fasse partie de ta vie, après cette absence forcée et après tout ce temps passé loin d'elle.
Lançant un regard à Jin, tu esquissas un sourire à son attention, le remercia silencieusement une fois de plus. Délaissant sa main, tu suivis alors la secrétaire, les échos de vos pas résonnant dans les couloirs. Jin se tenait derrière toi, tu pouvais le sentir non loin, et sa présence te rassurait. Tu pouvais bien essayer d'imaginer son état d'esprit, après tout tu avais entendu les histoires concernant sa famille. Mais là, le vivre en même temps que lui, alors qu'il t'apportait ce soutien indéfectible, tu ne pouvais t'empêcher de te sentir comme un moins que rien. De l'avoir entraîné là-dedans. De l'avoir presque forcé. De l'avoir emporté dans ton sillage. Inspirant un grand coup, tu soufflas bruyamment, espérant que ton expiration entraîne avec elle ta nervosité. Sensation qui te rongeait les entrailles, remontant lentement jusqu'à ta cage thoracique. Ne laissant sur son passage que cet acide qui brûlait ton être. Ta gorge, toujours enserrée, était sèche, et tu essayais tant bien que mal d'avaler ta salive pour apaiser les sensations désagréables. Tes muscles se crispaient dès l'instant où vous arriviez près de sa chambre. Tu avais senti l'atmosphère s'alourdir, la tension s'étendre alentours. Une aura étrange englobait le lieu, et peut-être que ton appréhension jouait de cela, tant elle picorait ta peau à vif. Jin s'arrêta à tes côtés, posant sa main sur ton épaule. Tu lui lançais un regard quelque peu perdu, moins assuré. Tu avais peur, tu pouvais sentir la crainte ronger ton âme. Tu n'avais pas idée de ce qui t'attendait, de l'état de ta sœur en cet instant. Tu espérais vraiment pouvoir lui apporter quelque chose, lui laisser un souvenir avant de repartir. Apposer une marque sur son esprit, tout comme elle en avait laissée une lorsque tu avais découvert son dossier. La paume de ton ami, chaude contre ton épaule, te réconfortait quelque peu, t'aidait à maintenir la tête hors de l'eau. Sombrer, couler sous le poids de tes émotions, tu avais déjà assez donné. Maintenant, il était temps que tu affronte ton destin. Ton avenir allait se jouer d'ici peu, et le pilier le plus important de ta vie serait là tout du long. Alors tu ne pouvais plus faire machine arrière. Plus reculer, plus abandonner. Pas question de tout laisser tomber et de délaisser ta sœur, comme tes parents l'avaient fait. C'était de ta vie qu'il s'agissait, et de celle de ta frangine. Alors maintenant tu allais tout faire pour qu'elle puisse en avoir une meilleure. Quitte à devoir sacrifier un peu de la tienne au passage, et de te perdre en chemin.
Inspirant longuement, tu poussais la porte déjà entrouverte par la secrétaire. Elle alla voir Laureline, lui disant qu'elle avait de la visite. Une visite inattendue et qu'elle devait faire attention, l'appeler au moindre problème. La secrétaire se retira ensuite, vous laissant passer. Elle vous intima de ne pas faire trop de bruit et de ne pas lui causer de soucis. Elle s'en alla par la suite, tandis que tu passais l'encadrement de la porte. Tu pouvais déjà entendre quelques bruits, des bips sonores, des froissements de draps, et quelqu'un tousser. Fronçant les sourcils, tu t'avançais, incertain, ressentant toujours la présence réconfortante de Jin à tes côtés. L'atmosphère alourdie semblait crépiter contre ta peau tendue, à vif, à mesure que tu avançais. La toux s'intensifia, dès lors que le lit se retrouva dans ton champ de vision. Le tableau dépeint s'inscrivant sur ta rétine, l'image s'ancrant sous tes paupières, dès que tu clignais les yeux. Une silhouette, frêle, au teint blafard, qui s'arquait. Une chevelure ternie, aucun éclat flamboyant ne glissant sur ses mèches. Des tubes reliés aux machines, aux perfusions, et des aiguilles qui perçaient sa peau. Le regard vide, les yeux rougis, les lèvres craquelées. Plus aucune vie, ni aucune couleur ne daignant bercer ce visage à la limite de la transparence. En dehors du rouge. Le sang. Son sang. Elle venait de cracher ce liquide vermeil, qui colorait déjà ses mains. Seule barrière qu'elle avait trouvé pour le retenir. Et toi, tu te figeais sur place, ébranlé par cette silhouette aux contours tranchants. Un écho manqué résonna au creux de ta cage thoracique, un frisson glacial enserrant tes entrailles. Ton souffle se perdit dans les airs, ta respiration, bloquée à même tes poumons, te brûlait la gorge. Tu n'osais pas parler, de peur de la perturber. Tu n'arrivais pas à décrocher ton regard de ta sœur. Une vague de tristesse, d'angoisse empoignant ton cœur. Tu te sentais si mal pour elle. Sa carcasse charnelle, un rappel de ce qu'elle semblait avoir vécu tout le long de sa vie. Un tableau marqué par les épreuves, les horreurs ayant suivies. Une exclamation étouffée s'échappa de ta gorge, tandis qu'elle relevait le regard vers toi. Tes iris plongeaient dans les siens, et malgré son état, sa maladie qui la rongeait, l'emportait un peu plus au bout du chemin à chaque seconde qui passait, tu ne pouvais t'empêcher de la trouver belle. Parfaite.
Une perle salée roula sur ta joue, suivie d'une autre, alors que tes lèvres tremblaient. Tu élanças ta jambe, ton corps alourdi par ce poids que tu ressentais en ta poitrine. Par ces sentiments et ces émotions qui s'épanchaient en toi. Tu t'approchais, doucement, bien qu'avec une démarche précaire, fébrile. Ta respiration, tendue, hachurée, alors que tu ne la quittais pas des yeux. Pas une seconde tu ne voulais perdre son attention. Tu voulais la contempler, encore et encore, observer sa force, sa beauté, au détriment de ton cœur qui s'empoignait de plus belle sous tes côtes. Le tableau qui se peignait sous ton regard la mettait en valeur dans ton esprit. Elle était au plus mal, mais tu avais encore de l'espoir. Une lueur qui brillait au fond de toi, qui t'intimait que tout irait bien. Que tu la voyais enfin. Et que c'était là le plus important. Laureline tourna la tête vers toi, tandis que tu te maintenais à côté de son lit, sans oser trop approcher. Afin de ne pas la brusquer, tu évitais de combler la distance. Tu te retenais de la prendre dans tes bras et d'embrasser son front, le haut de son crâne, ses cheveux. Son regard fatigué se posa sur toi, et tu pouvais entendre sa respiration sifflante s'échapper d'entre ses lèvres. Entrouvrant les tiennes, tu sentis ton souffle s'échapper, avant d'être étouffé par l'ambiance quelque peu tendue, austère. Avec lenteur, tu penchais la tête sur le côté, esquissant un léger sourire, empreint d'émotions. Dirigé tout droit vers elle. Rien que pour elle. Ta voix, quelque peu tremblante, résonna dans la chambre. Laureline... T étais complètement chamboulé, à deux doigts de craquer, mais tu devais tenir bon. Pour elle. Tu devais être fort, pour ta sœur, qui combattait sa maladie chaque jour qui passait. Tu te sentais si minuscule face à elle. Face à tout ce qu'elle avait déjà accompli. Sa voix à elle, résonna à tes oreilles, si faiblement, la fatigue transparaissant à chaque soupir. Qui.... es.... tu... ? Clignant des paupières, une nouvelle perle salée s'échappa d'entre tes cils, caressant ta joue. Valerian. Empoigné par les émotions, tu laissas échapper une exclamation étouffée, avant de te mordre les lèvres. Tu tremblais, serrant les poings jusqu'à en faire blanchir tes phalanges. Fermant les yeux, tu tentais de te calmer, inspirant et expirant bruyamment. L'écho des battements de ton cœur, la seule mélodie qui résonnait. Le sang cognant à tes tempes tandis que tes oreilles bourdonnaient. L'amertume glissa sur ta langue, à l'instant où tu rouvris les paupières. Tes iris, voilés par la brume, brillants entre les larmes, cherchaient son regard. Avec lenteur, et douceur, tu avançais jusqu'à buter contre le bord du lit, levant tendrement ta main pour la poser avec délicatesse sur le matelas. Proche de sa main tâchée de sang, la frôlant presque du bout des doigts. La pulpe crépitant d'anticipation. Ta voix, brisée, s'éleva une fois de plus, tranchant l'instant, apportant la fatalité de ce moment d'instabilité précaire. Valerian Xenders. Un silence, entrecoupé par ton souffle hachuré. Perturbé par ces émotions qui t'assaillaient, par tes propres sentiments qui t'empoignaient, tu laissais enfin échapper ce qui te rongeait. Je suis ton frère...
Ayaraven
Tao Hwang
Mutant
More about you :
Pouvoirs :
Métamorphose : Tao a la faculté de prendre l'apparence d'un autre à condition de l'avoir touché au moins une fois (Par accident ou intentionnellement) Il peut donc changer de "peau" à sa guise sous certaines conditions. En effet, s'il reste sous une apparence volée pendant trop longtemps, il peut s'affaiblir, voir se mettre en danger de mort.
Emergence :
Maitrise :
Messages : 1316
DCs : Keith - Malik - Kwan - Artémia - Jay - Taïs - Junno - Alaric - Simon - Kelsey - Russel - Lauren - Yong-Sun - Sin - Mok
Pseudo : Awen
Lun 19 Mar - 13:59
Val
ft. Jin
Never will I ever let you go
Mon cœur continuait de battre avec force contre ma poitrine. Ma respiration était saccadée et bordel, j'essayais de rester digne, droit, fort pour Val. Pour mon petit frère de cœur qui en avait le plus besoin en cet instant.
Doucement, j'avais posé une main sur son épaule, lui murmurant de prendre son temps. J'essayais de le rassurer le plus possible et de lui faire savoir que j'étais là, tout près de lui et que je ne le lâcherai sous aucun prétexte. Je gardais ma peine, mon angoisse, mes propres souvenirs pour moi et je me focalisais uniquement sur lui.
Je voyais bien à son regard qu'il était perdu, apeuré. Je sentais à ses expressions que la crainte le tiraillait et bordel. Je détestais ça au point de maudire ses parents pour lui infliger une souffrance pareille. Je voulais tellement le protéger de ça bordel. Je voulais tellement qu'il n'est pas à subir la perte d'un être cher. Je voulais tellement qu'il ne ressente pas cette douleur, cette angoisse oppressante face à la maladie ou à la mort. Mais je ne pouvais rien faire de plus que lui assurer que j'étais là. Sans avoir le pouvoir de tout effacer et de l'englober dans une bulle protectrice. Alors, je me contentais de rester silencieux. Immobile. Je me contentais de garder ma main sur son épaule. Puis, dans un hochement de menton, je l'invitais à prendre son rythme sans rien dire de plus.
Au bout d'un court instant, Valerian prit une grande inspiration et poussa la porte, entrant dans la chambre de Laureline. L'odeur me tirailla les narines. C'était... une odeur forte, désagréable. Celle de tout service hospitalier. Celle d'un matériel médical. Voilà que de nouveau, un souvenir me submergea comme une vague emportant tout sur son passage.
Parce que je m'étais déjà trouvé dans ce genre d'endroit. Je veux dire. Pas dans une chambre spécialisé hein. Mais dans une chambre d’hôpital, à subir quelques tests pour état de choc. Après que les ambulanciers sont intervenu pour le crime de ma famille, ils m'avaient emmené là-bas, parce que j'étais tellement perturbé, choqué, brisé que j'étais entré dans une sorte de léthargie. Je ne parlais plus. J'avais les yeux écarquillés et bordel, on avait beau essayé de me questionner, je restais muet comme une tombe, à fixer le mur sans le voir.
J'étais paumé quoi. Mon esprit s'était comme, protégé de lui-même en se mettant sur pause. Et ouai... putain, c'est fou de voir à quel point, là, tout de suite, mon cerveau faisait des siennes. Tout me revenait en pleine face, sans que je ne puisse rien faire pour l'en empêcher. C'était déstabilisant bordel. C'était déstabilisant et je ne voulais pas m'effondrer alors que j'étais ici pour Val quoi.
Alors je continuais à le suivre. Je continuais à l'épauler. Certes, je restais muet. Car de toute façon, ma gorge s'était noué. Mon corps s'était crispé. Mais je restais derrière lui, calmement. Je ne m'attendais pas tellement à voir cette jeune fille en si mauvais état physique. Plein de tuyaux étaient accroché à elle de partout et bordel, mon cœur fit un bond dans ma poitrine tellement je fus frappé par sa détresse.
Elle était si pâle, si faible. Du sang se trouvait sur ses mains si squelettiques et bordel. Bordel. Voilà que j'avais l'image de mon frère maintenant à l'esprit. Voilà que je le voyais, à demi-inconscient dans mes bras, à chercher de l'air sans en trouver. Voilà que je le voyais chercher à parler en ne réussissant qu'à formuler des gargouillis. Voilà que je me revoyais, tremblant, agenouillé près de lui en le prenant délicatement dans mes bras comme pour le rassurer. "T'inquiète petit-frère, ça va aller...."
Je l'avais accompagné dans ses dernières secondes, son dernier souffle. Mes propres mots résonnaient dans ma tête. Je déglutis et baissais le menton, incapable de supporter plus longtemps cette vision cauchemardesque. Là, j'étais pas fort putain. Je ne pouvais plus faire semblant. Faire semblant d'être costaud et présent alors que toute cette douleur, tout ce drame chamboulait mes propres souvenirs. Pourtant, j'avais envie. J'avais envie de rester là, près de mon petit frère de cœur tandis que celui-ci s'était approché de sa sœur, se présentant à elle avec courage. Avec émotion mais dignité. Mes yeux se fermèrent, mes poings se crispèrent et bordel, un sifflement strident fit vriller mon crâne, m'emportant dans un micro malaise. - Je...
Me mordant les lèvres, je déglutis à nouveau. Mes paroles restèrent coincé dans ma gorge et je dus avaler plusieurs fois ma salive avant de balbutier avec le plus de fierté possible. Pour ne pas que Val s'inquiète. - Je vais vous laisser seul quelques instants. Ravi de te rencontrer Laureline.
Puis, je m'inclinais, légèrement, essayant de ne pas croiser le regard de mon petit frère pour qu'il se doute de quelque chose. La minute après j'étais dehors, à posé mes mains sur le mur en essayant de reprendre mon souffle. Ma poitrine se soulevait à un rythme effréné, irrégulier. Je sentais toujours plus battre mon cœur contre ma poitrine et je subissais. Oui, je subissais un torrent d'émotion en tout genre qui ne s'étaient jamais autant manifesté jusque là.
La douleur. La colère. La culpabilité. La douleur de repenser à mon frère, à ma sœur, à mes parents. La colère de n'avoir jamais pu leur dire au revoir. De n'avoir pas su les protéger. La culpabilité de n'avoir rien pu faire pour les aider. La culpabilité aussi de laisser Val seul avec sa propre sœur sans que je ne sois à ses côtés.
Tant d'émotion. Trop d'émotion peut-être. Mon corps tremblait mais aucune larme n'arrivait encore à percer mes prunelles. Je restais simplement là, poings serrés, adossé à ce mur en finissant par poser mon front dessus. - Merde...
Il fallait que je me reprenne bordel. Il fallait que je canalise tout ce qui se passait à l'intérieur de moi, comme un volcan qui venait de se réveillé. Il fallait que je souffle un bon coup. Il fallait... oui. Il fallait que je reprenne mon calme avant de retourner dans cette chambre, pour être de nouveau apte et en alerte à soutenir Valerian. C'est pourquoi, je décidais de rester là, encore un peu, les yeux fermés en espérant de tout cœur que tout se passait bien à l'intérieur.
♠ ♣ You gave me hope and it's deep in my soul but I've got to let go. We wrote our story, we sang our songs and we hung our pictures on the wall. Now those precious moments, that we carved in stone, are all the memories after all. ♥ ♦
Tu ne pouvais détacher ton regard de sa silhouette squelettique, t'accrochant à ses iris voilés, comme hantés par le temps et la vie difficile et injuste qu'elle avait vécu. C'était un supplice que de subir ce qui avait été son quotidien, et tu ne pouvais qu'imaginer la peine qui la rongeait. La douleur qui s'épanchait en elle. Ton souffle te manquait à mesure que tu la scrutais, que tu contemplais les épreuves qui marquaient sa peau, son derme. Inscrites en elle, à cause de ce choix. De ce mauvais choix, que tes parents avaient pris d'eux-mêmes, sans te consulter. Sans prendre la peine de laisser une chance à ta sœur de grandir dans l'amour et l'affection. Elle était passé à côté d'un grand frère aimant, et tu avais raté ta sœur si adorable, par leur faute. Tu aurais aimé pouvoir changer le passé. Pouvoir voir grandir Laureline, et lui sourire, chaque jour qui passait. Tu aurais voulu la serrer dans tes bras, la nuit, lorsqu'elle n'arrivait pas à dormir. Caresser ses cheveux et lui murmurer que tout irait bien. Que tu serais là pour la protéger de ceux qui lui voulaient du mal. La tenir à distance de ses démons, tout en te laissant étouffer par les tiens. Tu aurais tellement voulu, que tout soit différent. Mais tu ne pouvais pas revenir en arrière. Tu ne pouvais pas affronter tes parents et leur hurler de la laisser vivre parmi vous. C'était impossible, et pourtant, c'était tout ce qui t'importait à cet instant précis. Sa présence, son esprit, son âme. Elle, toute entière. Auprès de toi. Arrachée à cause de cette décision. Décision qui te rongeait l'être, grignotait tes entrailles par vagues glaciales. Un froid mordant qui s'épanchait en toi, une boule de stress qui enserrait ta gorge, t'empêchant de respirer calmement. Figé, à même ton corps, la chair de poule qui décimait ton épiderme. La peine, le chagrin, empoignant ton cœur, qui pulsait au creux de ta cage thoracique. Tu étais au bord de la perdition, ébranlé dans tes convictions. A l'agonie, tu regardais ta sœur souffrir. Mourir à petit feu, dévorée par la maladie, rongée par ce monstre qui lui volait son temps de vie. Tremblant, tu ne pouvais rien faire, si ce n'était qu'assister à l'avenir incertain, qui se jouait sous tes yeux, et qui devenait de plus en plus réel. De plus en plus douloureux à supporter.
Plongé dans tes pensées, ton regard perdu sur les contours de la silhouette de ta sœur, tu entendis à peine le souffle de ton grand frère de cœur. Jin, qui t'avait accompagné jusqu'ici, et qui était à présent confronté à la réalité. Au même titre que toi, bien qu'il l'avait déjà vécu une fois. Une souffrance pareille, tu ne pouvais jamais t'en remettre. Et voilà que tu comprenais à présent, ce qu'il avait ressenti. Ce qu'il avait vu, et pensé. La douleur qui l'avait transcendé, le malheur qui l'avait hanté. Durant de longues années. Tu ne pouvais qu'imaginer ce que cela lui faisait, de revoir l'horreur reprendre le contrôle et le harceler. L'achever, une fois de plus. Une voix quelque peu brisée caressa tes tympans, t'arrachant de ta torpeur. Lançant un regard vers ton ami, tu le vis s'incliner. Il s'excusa, voulant vous laisser seuls un instant, mais salua tout de même ta sœur, étendue sur ce lit, à l'agonie. Clignant des paupières, tu sentis tes muscles se crisper, un frisson glacé déferler en tes entrailles, tandis que l'écho des battements de ton cœur se perdait à même ta gorge. Le sang pulsait à tes tempes, cognait à tes tympans, martelait tes côtes. Un souffle glissa sur tes lèvres tremblantes, alors que tu reportais ton attention sur Laureline. Elle arborait un petit sourire, bien que son regard était dépourvu d'éclat. Comme éteint, la flamme de la vie quasiment étouffée. Sa voix, faible, résonna alentours, alors qu'elle commença à lever la main pour attraper un mouchoir. Va-Valerian... Elle essuya les tâches de sang qui ornaient sa peau pâle, et enserra le mouchoir dans l'une de ses paumes. L'autre, s'étendant déjà vers tes doigts. Sa petite main frôla la tienne, et un sourire timide étira tes lèvres. Sa paume passa sur le dos de ta main, tandis qu'elle tournait ton poignet, afin de glisser ses phalanges entre les tiennes. Je... Tu déglutissais, ravalant difficilement ta salive, n'osant parler. Tu la regardais, seulement, captivé par le moindre de ses gestes. Elle arborait un petit sourire, son regard plongé dans tes iris brillants et voilés par les perles salées. Son contact était glacial contre ta peau, mais tu n'osais, ni ne voulais retirer ta main, préférant subir le picotement incessant, plutôt que de la quitter. J'ai... toujours... su... Elle avala sa salive, se coupant elle-même dans ses paroles. Que... j'avais... un fr-frère... Elle renifla, et tu élevas ta main pour essuyer une perle salée qui avait roulé sur ta joue, n'osant troubler ses efforts, ni le silence qui entourait parfois sa voix. On m'a... donné des... informations... sur ma... famille... et... elle toussa encore une fois, et tu sursautas, prêt à lui refiler un autre mouchoir. Elle cracha dans sa main qui tenait encore le chiffon tâché. Tu sentais ses doigts raffermir leur prise sur les tiens, et tu enserrais en retour, lui témoignant un soutien indéfectible.
Elle se calma au bout de quelques secondes, et se tourna vers toi. Un filet de sang décorait le coin de sa bouche. Et j'espérais... que tu... viendrais... un jour... Laureline mordilla ses lèvres, son regard se voilant quelque peu. Elle était donc au courant. Elle savait, elle aussi, qu'elle avait eue une famille. Et que ses parents l'avaient abandonnée. Comme des lâches, des moins que rien. Cela te mis en colère, mais de la voir aussi apaisée, aussi immuable, tu n'arrivais plus à ressentir de la haine. Seul le chagrin te transcendait, vrillant ton esprit, dévorant ton cœur. Laureline... Elle secoua doucement la tête, son sourire s'élargissant quelque peu. Chuuuuut... Je suis... contente... de te voir... Elle renifla, tandis que tu essayais de ravaler la boule dans ta gorge. Ta respiration devenant erratique, ta langue, lourde contre ton palais. Et que... tu ne sois... pas venu... seul... Avalant sa salive, elle détourna quelque peu le regard, sa main tremblante dans la tienne. Moi aussi... Elle sembla rire, un souffle glissant sur ses lèvres gercées et pâles. C'est... ton ami ? Tu hochais la tête, te mordillant les lèvres, enserrant sa paume et ses doigts dans une poigne plus ferme. Oui, c'est... mon plus proche ami. Comme un frère. Tu reniflais, te sentant idiot pour l'ajout de cette information. Mais cela fit sourire ta sœur, qui caressait ta paume de son pouce. J'ai... un autre... frère... alors ? Une larme t'échappa, alors qu'un rire amer glissa sur ta langue. Ton cœur tremblait au creux de ta poitrine. Tu étais si ému par ses paroles, si triste de son état. Tous les ressentis, toutes les émotions, toutes les sensations. Tout en même temps, s'abattait sur toi, te déchirant de l'intérieur. Hochant la tête, tu t'approchais d'elle, doucement, ne voulant pas la presser. Il s'appelle Jin. Il a... perdu sa famille, lui aussi... Elle semblait comprendre ce que tu voulais dire, et hochait alors la tête en pinçant les lèvres. Inspirant un bon coup, tu te penchais en avant, emportant son bras, le plaquant contre ton torse tandis que tu amenait sa paume à ton visage. Son poing contre tes lèvres, tu le frôlais presque, ton regard embué cherchant ses iris voilés. Je suis tellement désolé, Laureline... Tellement... désolé...
Les larmes s'écoulèrent, alors que tu t'épanchais. Succombant à la souffrance, à la rancœur. A ce chagrin qui consumait tes entrailles et vrillait ton âme. Ton corps tremblait, ton esprit était à la dérive, et ton seul point d'ancrage résidait en la personne qui était étendue sur ce lit. A l'agonie, elle arrivait tout de même à te rattraper. A entourer son bras autour de ta nuque pour t'approcher, et t'offrir le réconfort salvateur. Ta main libre agrippa son épaule, alors que tu fermais les paupières, enserrant ta sœur dans une embrassade précaire, mais réparatrice. Tu laissais les émotions filtrer au travers de ton esprit, les vannes se dessécher, le temps s'écouler. Jusqu'à ce qu'un semblant de léthargie t'assaille, et que l'accalmie se répande en ton être. Laureline souffla doucement, sa voix glissant entre tes cheveux. Ce n'est... pas de... ta faute... Tu te redressais, lentement, les yeux rougis. Essuyant tes larmes, tu ne lâchais pourtant pas sa main. T'accrochant à elle pour ne plus replonger, ne plus succomber. Ne plus retrouver l'épave que tu étais. Je m'en veux quand même... J'aurai pu venir te voir plus tôt... j'aurai pu les convaincre de te garder, j'aurai... Elle te stoppa dans ton élan, posant son doigts pâle et frêle sur tes lèvres entrouvertes. Tu es... là main-maintenant... et c'est... tout ce... qui compte... Rabaissant sa main, tu en profitais pour te mordre les lèvres, soulagé mais si attristé. De la situation, des événements, de tout. Mais elle avait raison. Tu étais là, à présent, et tu pouvais profiter de cet instant perdu dans le temps pour rattraper les moments perdus. Pour retrouver ta sœur, et vivre à ses côtés, sans te préoccuper du reste. Demande... à ton ami... de revenir... Elle souriait, tendrement. Ça me... ferait... plaisir... de le... rencontrer... Tu esquissas un sourire, te rappelant soudainement de Jin qui était sorti en trombe de la pièce. Tu t'étais inquiété pour lui, bien sûr. Tu avais voulu le rattraper, mais tu savais ce que c'était que d'étouffer. Il avait eu besoin de souffler, et à présent, tu étais là pour lui, comme tu l'étais pour ta sœur. Alors c'était à ton tour, d'être le pilier, le soutien de Jin. T'excusant rapidement, tu desserras ta prise sur elle, reniflant un bon coup avant de sortir de la chambre. Tu retrouvais Jin, dans le couloir, adossé au mur. Il avait relevé la tête en entendant la porte s'ouvrir, et tu lui offris un léger sourire, t'arrêtant près de lui. Ton épaule contre le mur, tu penchais la tête, cherchant son regard. Hey... Tu fronçais légèrement les sourcils, inquiet. Ça va aller, Jin ? Levant ta main, tu déposais ta paume sur son épaule, scrutant ses iris. Le temps sembla se figer, alors que tu attendais sa réponse, que tu laissais l'instant s'imprégner autour de vous. Déglutissant difficilement, ta langue claqua contre ton palais, alors que ta voix résonnait doucement dans le couloir. Tu veux... revenir à l'intérieur ? Un fin sourire étira tes lèvres, ton regard brillant plus ardemment. Elle aimerait bien te voir.
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Pseudo : Awen
Lun 9 Avr - 19:15
Val
ft. Jin
Never will I ever let you go
Tandis que je restais immobile, le front et les poings posés sur le mur, je sentais toujours plus les battements de mon cœur s'accélérer. Je n'arrivais pas franchement à les calmer. Trop d'émotion, de sentiment m'envahissaient et bordel, je n'arrivais plus très bien à les canaliser. Non. En vérité, je n'arrivais plus à les maitriser. J'avais mal. J'avais envie de pleurer mais putain. Putain. Mes yeux restaient obstinément sec, fixé sur ce mur en attendant. En attendant quoi déjà ? Bref. Aucune larme ne venait. Ma gorge s'était noué et bref. Mon corps tremblait, mes épaules tressautaient, ma respiration était saccadée sans que je parvienne à apaiser le tout.
J'avais mal quoi. J'arrêtais pas de penser à ma famille et je culpabilisais. Ouai. Je culpabilisais pour beaucoup de chose en fait. Je culpabilisais de n'avoir pas su les protéger. Je culpabilisais d'être encore en vie alors que eux, non. Je culpabilisais pour Val aussi. Pour Laureline qui était cloué sur ce lit d'hôpital. Je culpabilisais de ne pouvoir rien faire non plus pour les aider. Je culpabilisais d'être sortit de la pièce et de me montrer aussi faible alors que mon petit frère de cœur avait besoin de moi. Puis je culpabilisais sur plein d'autre truc en fait. Je culpabilisais de n'avoir pas été au festival. De ne pas avoir été au côté de Gavin et de Josh quand.... quand ces gardes leur ont tiré dessus. Je culpabilisais de ne pas être un bon fils. Ni pour mes parents, ni pour Gavin alors que je faisais connerie sur connerie. Je culpabilisais d'avoir menti à Kurt. A tout le monde en fait alors que je comptais toujours venger le meurtre de ma famille.
Ouai. Là. J'étais faible. Je me sentais désarmé, impuissant et trop de chose tournait en boucle dans ma tête. Un grognement s'échappa d'entre mes lèvres quand je finissais enfin par me redresser, collant cette fois mon dos puis l'arrière de mon crâne sur ce même mur qui m'aidait un temps soit peu à ne pas flancher.
Je n'entendais même pas les aller-venus à côtés de moi. Je ne jetais pas de regard sur ces infirmières, sur ces médecins qui, le nez plongé dans leurs dossiers, ne me voyaient pas non plus. Parfait. J'étais seul avec moi-même. Je fermais alors les yeux et essayais de reprendre une respiration normale, non entrecoupée par une douleur, une souffrance de plus en plus oppressante. J'essayais de penser à Clay. Ouai. J'essayais de penser à lui, à ses blagues, à son sourire et sa gentillesse pour me redonner confiance. Pour enlever tout ces souvenirs, toutes ces images violentes et négatives qui m'empoisonnaient l'esprit. Pour me redonner du baume au cœur aussi. Parce que bon. Même si on se connaissait que depuis très peu de temps, ce dernier avait su me redonner le sourire, me redonner la force de me battre. Et bref... Ouai. Là, j'avais un peu besoin de ça pour rester digne et ne pas hurler quoi.
Un nouveau soupir traversa ma bouche et je laissais lentement tomber mes bras le long de mon corps. Les traits tirés, les yeux fermés, je calais mon pied sur le mur et je me laissais maintenant bercer par ce silence. Mon cœur devint plus régulier, moins frénétique. Mes poings se serrèrent à nouveau puis se décrispèrent pour pendre mollement de chaque côté de mes hanches. Je déglutis, une fois de plus. Mais quand je m'apprêtais enfin à me bouger les fesses pour prendre mon courage à deux mains et revenir dans la chambre, la porte, doucement, s'ouvrit, laissant le visage de Val apparaitre. Un léger sourire, emprunt de tristesse, étira mes lèvres et je portais mon regard sur lui, essayant de le rassurer presque aussitôt. Parce que bon. Je ne voulais toujours pas lui imposer mes démons. Pas maintenant. Pas aujourd'hui alors qu'il traversait aussi une sacré épreuve. Alors je prenais sur moi. J'essayais de rester digne et je passais une main fébrile sur ma nuque puis dans mes cheveux en hochant légèrement le menton. - Ouai... t'inquiète, ça va aller. T'en fais pas pour moi. Pardon pour. Enfin, pour être partit. J'avais juste besoin de prendre un peu l'air.
Je sentis sa main se poser sur mon épaule et je lui répondis en posant la mienne sur la sienne dans un mouvement fraternel. Ouai. Ce n'était pas le moment de l'inquiéter. Il avait aussi sa peine à gérer, pas la peine de lui infliger la mienne sur ses épaules. Alors quand il me proposa de revenir à l'intérieur, je hochais la tête. Lentement. Doucement. Je laissais un bref silence s'installer et je haussais même les sourcils, surpris, lorsqu'il ajouta que sa sœur voulait me voir. - Ah bon? Euh.. et bien. Ouai, bien sûr. J'arrive. Et toi? Comment ça va surtout? Tu tiens le coup? Comment te sens-tu face à tout ça? Es-ce....
Hésitant, je marquais de nouveau une pause puis je rajoutais, passant de plus belle une main fébrile sur ma nuque. - Comment elle a réagit par rapport à ça?
♠ ♣ You gave me hope and it's deep in my soul but I've got to let go. We wrote our story, we sang our songs and we hung our pictures on the wall. Now those precious moments, that we carved in stone, are all the memories after all. ♥ ♦
Le souffle court, tu soutenais son regard, ancrant tes iris sur son visage. Il avait la mine sombre, et tu déglutissais en le voyant ainsi. Il n'était pas vraiment bien, et tu comprenais ce qu'il traversait. Enfin, tu imaginais. Tu ne pouvais pas prétendre vivre la même chose que lui, mais quelque part, tu estimais que son combat était tout aussi important et authentique que le tiens. Alors tu restais là, à le regarder, à apporter ce soutien indéfectible. Ta paume sur son épaule, un ancrage le rappelant à la réalité. Ton sourire timide, une image à laquelle il pouvait penser, et se raccrocher au besoin. Il t'avait accompagné ici, malgré l'horreur que lui-même avait vécu. Et tu lui devais beaucoup pour le fait qu'il t'ait suivi en ces lieux hantés. Beaucoup trop de souvenirs allaient vous hanter, mais en cet instant précis, tu n'en avais cure. Tout ce qui importait, c'était Jin, qui avait besoin de toi, et Laureline, qui vous attendait. Rien d'autre ne comptait, en dehors de cette bulle précaire qui vous entourait. Tu te fichais bien des conséquences, tu voulais juste être là. Présent en cet instant précis, et profiter de ce laps de temps qu'il te restait auprès de tes proches. Il n'y avait que ces deux personnes qui comptaient le plus pour toi. Même si tu avais gardé cet espace au creux de ta cage thoracique, pour tes autres amis. Pour Kurt, et pour Damian. Et tu t'en serais voulu si tu avais essayé de leur en parler. C'était bien trop personnel, bien trop poignant pour que tu oses t'exposer ainsi. Tu leur faisais confiance, mais cette épreuve, tu aurais dû l'affronter tout seul. Et tu n'avais pas pu t'y résoudre. C'était ton frère de cœur qui avait dû te forcer à t'ouvrir, pour que tu prennes les devant et que tu t'élances. Enfin, tu avais pris ta décision. Tu avais choisi le chemin que tu allais emprunter, et décidé de ton avenir. Ton futur, au creux de tes mains, tandis que tu avais desserré tes poings, pour le libérer et le laisser exister. Enfin, tu pouvais respirer, et te complaire dans cette nouvelle réalité. Où tu découvrais cette vie qui t'avait été cachée. Qui t'avait été retirée. Les souvenirs que tu aurais pu te créer, et te rappeler des années après, laissant un goût amer sur ta langue. Tout cela ne sera jamais. Mais tu avais pu avoir la chance de changer le cours des choses. De venir confronter ton destin de toi-même, de te soulever face à ce pan secret de la vie de tes parents. Et tu avais réussi. Tu avais réussi, Valerian. Tu pouvais être fier de toi. Même si tu n'y étais pas parvenu tout seul, tu y étais arrivé tout de même. Grâce à Jin, tu avais ouvert les yeux et embrassé le mystère entourant ta sœur. Tu l'avais retrouvée, et écarté ces zones d'ombres qui planaient alentour. Faisant enfin la lumière sur les ténèbres qui embrumaient votre passé.
Un poids au fond de ta gorge, t'enserra alors que Jin se passait une main sur la nuque. Ses paroles déversèrent une vague de chaleur qui glissa en tes entrailles. Il te disait de ne pas t'inquiéter, mais en le voyant ainsi, tu ne pouvais pas fermer les yeux. En avait senti sa détresse, tu n'avais pas pu l'évincer ni calfeutrer tes propres sentiments. Tu t'en voulais de ne pas l'avoir suivi, mais dans un sens, tu comprenais qu'il avait eu besoin de sortir prendre l'air. De se changer les idées devant le tableau peignant les derniers fragments de vie de Laureline. C'était inédit, autant pour lui que pour toi, de découvrir une personne puiser ses dernières forces. De la voir à l'agonie, en proie à la douleur et au malheur. Au désespoir, qui empoignait vos cœurs. Tu te sentais mal pour elle, tellement mal. De ne pas avoir bougé plus tôt pour aller la retrouver. De ne pas avoir vu les indices avant qu'il ne soit trop tard. Tu étais le pire grand frère qui soit, alors que tu t'étais simplement découvert cette facette il y a peu. Tu te maudissais, en ravalant ta salive, avec difficulté. Ton souffle fébrile ébranla l'atmosphère, tandis que tu expirais, ne détournant pas le regard de Jin. Tu continuais de l'observer, de scruter les contours de sa silhouette. L'inquiétude se peignant sur tes iris. Tu lui offris un léger sourire, fine ligne étirant tes lèvres. T'as pas à t'excuser Jin... Ta poigne s'enserrait sur son épaule, le temps que tu marques tes propos. Que tu les pensais vraiment, et qu'il n'avait pas à s'en faire pour avoir détalé hors de la pièce. Laissant tes paroles s'imprégner dans l'instant, avec authenticité, réalisme, tandis qu'il posait sa main sur la tienne. Cherchant ce contact, ce réconfort que tu lui offrais sans réfléchir, sans te retenir. Vous n'étiez pas du genre à apprécier les contacts en général, mais là, c'était ce dont vous aviez besoin. Plus que tout au monde. Ton sourire se fana par la suite, et tu fis glisser ta main de son épaule, quittant la chaleur de ses doigts. Elle retomba contre tes flancs, pendant mollement, alors que tu te maintenais toujours contre le mur. Tu lui proposas alors de retourner à l'intérieur, qu'il te rejoigne afin qu'il puisse voir ta sœur. Qui se faisait déjà une joie de le rencontrer. Le souvenir de sa voix tremblante t'arracha un sourire tendre, mais voila tes iris de brume opaque. Elle puisait ses dernières forces, les restes de son énergie pour toi, pour vous. Et ça te faisait saigner à l'intérieur, de la voir ainsi. Prête à sacrifier ces instants ultimes juste pour vous parler. Vous connaître, comme elle aurait pu le faire depuis des années. Comme tu aurais dû le faire toi, depuis tout ce temps. Au lieu de te voiler la face et de te morfondre dans ce chagrin, cette peine, qui ne représentait rien à côté de ce qu'avait vécu Laureline. Elle avait subi tellement plus que toi. Souffert énormément, durant son enfance, si bien que ça en était devenu son quotidien. Elle avait grandi seule, sans famille, entourée par le personnel médical. Elle avait toujours su, avait espéré jusqu'au bout que quelqu'un viendrait la retrouver. Que tu viendrais la retrouver. Et il avait fallu attendre qu'elle soit aux portes de la mort pour que cela se réalise. Et que tu comprennes.
Mordillant ta langue en fermant les yeux, tu sentis ces émotions s'épancher en ton être. Glissant sous ta peau, contre l'épiderme. Ce tourbillon qui prenait place en toi, qui te détruisait de l'intérieur, mêlant tes propres sentiments à cette réalité précaire qui se jouait non loin. Juste à côté de toi, dans l'autre pièce. Dans cette chambre qui finirait par être une hantise. Un fantôme auquel tu ne voudras plus repenser. Si ce n'était pour cet esprit qui y vivait, enchaîné à la vie par ce corps fragile et ébranlé. Ravalant ta salive, tu laissas échapper une exclamation avant de rouvrir tes paupières. Tes iris pétillants se posant sur Jin, qui finissait par enfin te répondre. Qu'il voulait bien revenir avec toi à l'intérieur. Tu hochais la tête, soupirant doucement. Mais détournas le regard, le cœur au bord des lèvres, et le corps tremblant lorsqu'il te demanda comment toi tu allais. Tu ne pouvais pas lui mentir mais tu ne voulais pas non plus lui dire la vérité. Tu ne te sentais pas de lui exposer ce qui se jouait en toi, de le mêler à cette bataille qui faisait rage et qui t'empoignait douloureusement. C'était bien trop difficile à porter seul, mais tu ne pouvais pas lui apposer ce poids sur ses épaules, juste parce que tu avais des remords. Non. Tu devais faire la paix avec toi-même, seul. Et ça, tu savais qu'il pouvait le comprendre. Et qu'il n'allait pas te forcer à t'ouvrir si tu voulais garder ça pour toi. Alors, tu soufflais juste, un semblant de réponse, au travers d'une expiration extatique. Ça pourrait aller mieux... Te raclant la gorge, tu passas à ton tour une main sur ta nuque, laissant tes doigts se perdre dans tes cheveux, ta paume glissant entre les mèches. Un soupir glissa d'entre tes lèvres, tandis que ta langue claquait contre ton palais. Tu reprenais peu à peu une respiration plus contrôlée, te forçant à souffler pour évacuer l'angoisse qui t'empoignait. Et le stress qui te rongeait, dévorait tes entrailles. Tu avais besoin d'air toi aussi, mais tu ne pouvais décemment pas laisser ta sœur toute seule, après tant d'absence. Après tant de temps passé loin d'elle, séparé de sa présence. Tu ressentais ce besoin d'y retourner, de combler la distance et de réparer l'erreur passée. En apprenant à la connaître, en la découvrant, comme tu aurais dû il y avait bien des années. Tu avais enfin la possibilité de faire partie de la vie de quelqu'un, d'une personne proche. Très proche, bien trop proche. Et maintenant que tu étais là, tu allais saisir cette chance. Et ne plus regarder en arrière.
Jin marqua une pause dans son flot de questions, et demanda finalement comment ta sœur se sentait vis-à-vis de tout cela. Comment elle avait réagit. Un léger sourire étira tes lèvres, tandis que tu te décalais du mur. Le visage imprégné par un semblant de joie, tu lui lançais un petit regard, entre tes paupières légèrement plissées. Plutôt bien je dirai. Ton sourire se fit plus franc, plus vivifiant. Elle a l'air heureuse... Ton regard se voila un court instant, alors que tu te rappelais de son expression. Ça te semblait étrange, qu'elle puisse se sentir aussi bien, alors qu'elle était plongée dans le malheur depuis des années. Tu savais pourtant, qu'un peu de lumière pouvait parfois éclairer le ciel et chasser les nuages sombres. En l'occurrence, tu étais sa lumière, et elle était la tienne. Et tu avais encore besoin de cette source d'énergie qu'elle pouvait dégager, pour te sentir complet. Tu relevais les yeux, ton regard se portant sur ton ami. Je crois qu'elle est contente que je ne sois pas venu seul. Tu soufflas distraitement en enfonçant tes mains dans tes poches. Elle semble t'apprécier et ça fait plaisir à voir. Tes lèvres s'étiraient de plus belle, alors que tu fermais les paupières. Savourant l'instant, le bonheur qui te caressait doucement la peau. Tu laissais ce moment s'imprégner dans la réalité, profitant du silence confortable qui s'installait. Tu savais qu'il n'allait pas durer, que cette bulle allait éclater dès lors que vous rentreriez à nouveau dans la chambre. Mais tu avais besoin de ça, de cet instant hors du temps, à juste souffler. A respirer, autre chose que cette odeur étouffante qui marquait le quotidien de ta sœur. Passant ta langue sur tes lèvres, tu rouvris les paupières, cherchant le regard de Jin. On ferait bien d'y retourner. Tu lui souris doucement, et commenças à avancer vers la porte. L'attendant sagement, le temps qu'il prenne sur lui, et qu'il te suive enfin à l'intérieur. En ouvrant la porte, tu esquissais un sourire en t'élançant à l'intérieur, cherchant déjà la silhouette de ta frangine du regard. Un bruit étouffé parvint à tes oreilles, tandis que tu clignais des yeux, accrochant les contours de son être. Laureline toussait encore, à s'en arracher les poumons, les paumes enserrées autour de ses lèvres. Laureline ! Tu accourais vers elle, lui sortant un nouveau mouchoir pour le lui tendre. Ça va aller, respire. Attrapant ses poignets pour placer le tissu sur sa bouche, ton pouce caressant doucement sa peau. Tout va bien Lui montrant que tu étais là, que tu serais toujours là. Je suis là. On est là. La crise finit par se calmer, s'estomper, la laissant enfin respirer. Tu tremblais, contre elle, alors que ton bras passa derrière sa nuque pour la soutenir. L'aider à se remettre confortablement sur le lit. Elle te remercia, t'offrant un petit sourire épuisé, avant que son regard ne se porte sur ton ami. Tu dois... être Jin.... C'est bien ça ? Tu suivis ses iris, plongeant les tiens sur ton frère de cœur, lui offrant un sourire timide. Mais confiant, l'intimant de s'approcher, de venir la rencontrer. De partager avec toi, ce moment qui te tenait à cœur. Et qui resterait à jamais gravé en ta mémoire.
Ayaraven
Tao Hwang
Mutant
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Métamorphose : Tao a la faculté de prendre l'apparence d'un autre à condition de l'avoir touché au moins une fois (Par accident ou intentionnellement) Il peut donc changer de "peau" à sa guise sous certaines conditions. En effet, s'il reste sous une apparence volée pendant trop longtemps, il peut s'affaiblir, voir se mettre en danger de mort.
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Pseudo : Awen
Lun 14 Mai - 10:06
Val
ft. Jin
Never will I ever let you go
"T'as pas à t'excuser Jin..." A ces mots, ma gorge se serrait. Parce que bon... je me sentais quand même coupable. Coupable de m'être laissé envahir par mes sentiments. Coupable de n'avoir pas pu taire mes émotions, mes souvenirs et bref. Ouai, je me sentais coupable d'être partis en courant alors que Val avait besoin de mon soutien quoi. Puis. Je ne voulais pas qu'il s'inquiète pour moi. Genre, vraiment pas. Je ne voulais pas lui infliger ça et bordel. J'aurai tellement voulu qu'il n'est pas à subir tout ça en fait. Sa sœur, sa maladie, ce fil fragile qui peux se briser à chaque instant. Si seulement je pouvais protéger mon petit frère de cœur de cette douleur perçante. De cette souffrance permanente qui ouai, pouvait briser n'importe qui. Si seulement...
Bordel. Tout en posant ma main sur la sienne, je me secouais intérieurement. Je prenais une grande inspiration et je focalisais toute mon attention sur lui en essayant de rester digne. Parce que putain, je voulais être là pour lui quitte à me faire du mal moi-même. Je voulais le soutenir jusqu'à la dernière minute. Jusqu'à la dernière seconde. Et bref. C'est pourquoi, je lui demandais si ça allait, en focalisant toute mon attention sur lui. Il me répondit d'ailleurs que ça pourrait aller mieux mais je sentais qu'il restait vague. Qu'il ne cherchait pas à aller plus loin dans ses explications. Je comprenais pourquoi et je ne cherchais absolument pas à le forcer parce que je savais que certaine chose ne pouvait pas être dite. Qu'il avait besoin de garder certains trucs pour lui et bref. Ouai. Je comprenais parfaitement les raisons qui le poussait à ne pas trop en dire.
Alors je me contentais de hocher la tête, lentement. Je fis en sorte de ne pas insister. Mon coude vint se poser sur le mur et, prenant une grande inspiration, je passais une main sur ma nuque tendue avant de prendre des nouvelles de sa sœur. Le sourire de Val devint plus franc, plus large. Cela me donna du baume au cœur et mes épaules se détendirent, s'affaissèrent légèrement tandis que les battement de mon cœur devinrent plus réguliers, moins effrénés. Cela me rassura un peu de la savoir heureuse. Heureuse malgré cette foutue maladie qui la tiraillait de part et d'autre. C'était mieux pour mon petit frère. Mieux pour elle, pour eux alors qu'ils avaient enfin cette chance de se rencontrer. Même si c'était juste un jour, quelques heures. Quelques minutes précieuses et inoubliables. - C'est plutôt une bonne nouvelle ça. Ça a du te rassurer un peu.
Mes joues se mirent à rougir néanmoins lorsque Val m'informa qu'elle était contente qu'il ne soit pas venu seul ici et qu'elle semblait m'apprécier. - Ah ouai? Enfin... J'allais pas te laisser traverser cette épreuve tout seul de toute façon. C'était juste impossible.
Parce que je l'aurai suivi, qu'il le veuille ou non. J'aurai insisté pour savoir ce qui le traversait et franchement, j'aurai cherché à connaitre le fin mot de l'histoire s'il avait vraiment refusé de m'en parler. Déjà que je me sentais toujours coupable de l'avoir laissé tomber pendant un temps. De n'avoir pas su voir les signes plus tôt et d'avoir été trop focalisé sur mes propres problèmes pour prendre le temps de discuter avec lui. Mais j'étais là désormais. Je voulais rectifier le tir et bref, voilà que mon côté protecteur prenait le dessus sur ma propre peur, sur ma propre souffrance interne ce qui me fit me redresser. Me faire reprendre quelque peu du poil de la bête. - Tu as raison. Allons la retrouver.
Tout en disant ces mots, je me détachais du mur. Je prenais de plus belle une longue et profonde inspiration puis je posais une main sur l'épaule de Val alors que je dépassais ma propre peur afin d'y retourner en toute confiance. Cette fois, je n'allais pas fuir. Non. Cette fois, j'allais rester. Pour Laureline, pour mon petit frère de cœur qui avait besoin de moi. Coûte que coûte.
Tandis que mon cœur pulsait dans ma poitrine, je le suivais d'un pas plus déterminé. Ouai, j'essayais de dépasser mes peurs. J'essayais de ne plus penser à mes propres blessures, à ma propre famille et bref. J'essayais d'afficher un air plus serein alors qu'on pénétrait à nouveau dans la chambre. Malheureusement, quand on la retrouva, elle toussa de plus belle. On aurait dit qu'elle... souffrait tellement que mon cœur se serra. Mon corps se crispa et merde. Voilà que j'affichais un air profondément inquiet. Immobile, je regardais Val s'élancer. Je l'observais fondre sur sa sœur pour la rassurer, la soutenir et des larmes me montèrent à moitié aux yeux tellement la scène était poignante, déchirante. Touchante à la fois.
Je ne savais pas très bien comment réagir face à tout ça. J'essayais cependant de faire des efforts. De ne pas fuir à nouveau et c'est pour cette raison que je me pinçais les lèvres, pour taire cette sensation désagréable et foudroyante qui me tordait les tripes comme jamais.
La crise finit peu à peu par passer et un soupir de soulagement s'échappa de ma gorge. Bon dieu. Que c'était difficile. Je n'imaginais pas à quel point cela devait être d'autant plus affreux pour mon petit frère de cœur qui pourtant, gardait la tête droite, haute comme un homme fier et courageux.
Tandis que Laureline s'adressait à moi, je me redressais. Les joues rougies, je me grattais la nuque puis passais mes doigts fébriles dans mes cheveux, tout penaud et réservé que j'étais devant elle. - Oui. C'est ça. Et toi, tu es Laureline. Val m'a beaucoup parlé de toi. Je suis content de te rencontré.
Même si j'aurai aimé que ce soit dans d'autres circonstances. Même si j'aurai préféré la rencontrer au shield ou ailleurs aux côtés de Val qui, tout sourire, nous aurait présenté des étincelles plein dans les eux. D'ailleurs, mon petit frère de cœur m'invita silencieusement à m'avancer, ce que je fis, doucement, allant à tendre ma main vers elle pour créer un premier contact. - Désolé pour... Enfin... Pour tout à l'heure.
♠ ♣ You gave me hope and it's deep in my soul but I've got to let go. We wrote our story, we sang our songs and we hung our pictures on the wall. Now those precious moments, that we carved in stone, are all the memories after all. ♥ ♦
Laureline souriait doucement au travers de sa douleur. Ses traits étirés et creusés à même sa peau se dessinant plus nettement à chaque souffle qu'elle se forçait à prendre. Cette vision te crevait le cœur, t'enserrait la gorge au point d'en étouffer. Mais tu ne pouvais rien faire d'autre que de te tenir près d'elle, d'agripper fermement sa main dans la tienne. Caresser son épiderme glacé avec ton pouce dans un espoir vain de la réchauffer un peu. Tu pouvais sentir ses doigts trembler subrepticement sous les tiens, sa respiration devenir plus difficile de secondes en secondes. Tu t'immobilisais à chaque fois qu'elle toussait, qu'une vague de liquide carmine s'échappait d'entre ses lèvres bien trop pâles. Un amas condensé et opaque, visqueux qui tâchait ces mouchoirs ne cessant de s’amonceler sur sa table de chevet. Qui marquait sa peau d'un éclat rouge pâle en contraste avec la blancheur de ses lèvres. Elle était si faible, là, dans ce lit bien trop grand pour elle. Si frêle alors que son corps menaçait de convulser et de se déchirer à chaque mouvement trop important. Et seulement imaginer ce qui pouvait arriver lorsque tu ne seras plus là, quand tu seras rentré chez toi, te rendait fébrile. Tu avais trop peur qu'il lui arrive quelque chose durant ton absence. Tu avais été loin d'elle pendant trop longtemps, trop d'années écoulées sans l'avoir à tes côtés. Sans être à ses côtés. Elle avait eu besoin de toi durant tout ce temps, et toi, tu n'avais jamais réalisé. Tu n'avais jamais su qu'elle existait. Tout ça à cause de ces secrets qui vous rongeaient, toi et tes parents. Et tu ne pouvais plus tolérer cela. Imaginer un seul instant sans elle te semblait déjà impossible, inimaginable. Et l'idée même de la perdre alors que tu venais de la retrouver était juste intolérable. Impensable. Tu ne voulais garder cette pensée à ton esprit, même si la fatalité se jouait de toi et pouvait décider de son destin en un clignement de cil ou un claquement de doigts.
Et tu le savais. Tu le savais que son temps était compté. Que les jours raccourcissaient pour elle. Que ses derniers instants pouvaient n'être que des secondes à son compteur. Qu'un de ses souffles pouvaient être le dernier, l'ultime soupir qu'elle allait pousser. Tes yeux brûlaient de par ces larmes qui menaçaient de s'échapper à cette pensée. Tu crevais d'envie de la serrer contre toi et de l'emmener loin d'ici. De la voir sourire encore et encore, de la faire revivre au travers d'un idéal où vous auriez été que tous les deux. Tu le voulais tellement, tu voudrais lui offrir une seconde chance à la vie, alors qu'elle l'avait quasiment abandonnée. Dans ses paroles difficiles et hachurées, tu l'avais bien compris, que Laureline attendait simplement que le moment fatidique passe. Et c'était si douloureux de sentir sa détresse et sa résignation. Sa peur, sa peine. Tout ce qu'elle gardait en son cœur, toujours jalousement et secrètement au fond d'elle, et qui pourtant pouvait se sentir dans l'atmosphère alourdie. Tout cela, qui pesait sur ses épaules affaissées, sur les tiennes abaissées. Elle voulait tant tout te raconter, et toi, tu voulais tellement tout lui dire. Mais le temps, cet ennemi invisible et insidieux ne pouvait vous laisser réaliser cette volonté. Il ne vous léguait qu'un ultime instant dans votre vie, dans cette trop courte vie qui vous avait séparés depuis des années. Et maintenant que vous vous retrouviez, la pression ne cessait de crépiter sur ta peau, de pulser en tes veines alors que ton sang cognait à tes tempes. Tout allait beaucoup trop vite et le temps glissait entre tes doigts comme de la fumée. Mais tout allait si lentement également. Ses gestes, ses paroles, ses souffles. Et toi qui suivait comme tu pouvais alors que tu savais qu'à tout instant, tout pouvait s'arrêter. Et c'était atroce, que de ressentir ce vide creusé en toi depuis si longtemps, se refermer de par la présence de Laureline, mais continuer de s’ébrécher également à cause de sa maladie et de ce qu'elle impliquait. La déchirure qui cicatrisait tout en s'étendant de plus belle. Comme un poison sur une plaie, un corrosif qui rongeait ton cœur alors qu'il se remettait lentement à palpiter à nouveau. L'horreur absolue qui te consumait, tel un brasier ardent qui s'épanchait en tes entrailles qui se tordaient. Tu voyais l'heure avancer, et tu craignais toujours de voir tout cela reculer. Jusqu'au moment où le pire était arrivé.
Une toux plus violente, une respiration plus erratique, un souffle plus hachuré, des tremblements plus importants, une voix plus faible. L'éclat fade dans ses yeux ne recouvrant plus ses iris devenus pâles et vitreux. Son regard voilé, assombri, alors qu'elle se recroquevillait sur elle-même, peinant à respirer, à se contenir. Elle convulsait presque dans tes bras alors que tu t'étais redressé, pour la soutenir. Tu l'enserrais sans jamais t'arrêter, fermant les yeux et murmurant quelques paroles qui se voulaient rassurantes. Mais ta voix ne suivait pas, ton ton n'y était pas. Tu laissais les perles salées rouler sur tes joues, te brûler la rétine sans t'en rendre compte. Tu tremblais tout autant qu'elle, tes soubresauts tout aussi violents que les siens. Les sons stridents perçaient tes tympans alors que des cris hurlaient à même tes oreilles que c'était déjà fini. Tu n'entendais pourtant plus que ta propre douleur et sa peine à elle, alors que tu t'accrochais sans la lâcher. Sans vouloir t'éloigner ou t'écarter. Elle était tout ce qu'il te restait et tu avais mis tellement de temps à ne serait-ce qu'accepter d'aller la voir malgré tes craintes. Et maintenant tu te rendais compte de ce temps que tu avais perdu. De tout ce que tu avais perdu. A cause de toi, elle n'avait pas pu connaître son frère. A cause de toi, tu n'avais pas pu connaître ta sœur. Tu avais rompu ce lien avant même qu'il ne se créer. Tu avais trop longtemps douté, et tu en payais les frais. Elle s'éteignait, là, devant toi. Sa lueur si faible s'amenuisant plus encore. S'étouffant dans cette chambre trop petite pour elle. La lumière qui l'étreignait s'estompant de plus en plus, emportée par les ténèbres grandissantes qui s'insinuaient sous sa peau. Qui entravaient son âme alors qu'elle s'échappait de son corps frêle et fragile. Tu sentais à peine cette paume sur ton épaule, qui te tirait en arrière. Ces bras qui t'enlaçaient alors que d'autres t'écartaient de ta sœur. De ce corps sans vie qui lui avait appartenu. De cette silhouette désincarnée, évidée, et à la vue de laquelle tu ne cessais de pleurer. Ne pouvant t'empêcher de revoir ce sourire si fin étirer ses lèvres, alors qu'à présent, elles étaient simplement entrouvertes, les restes de son dernier souffle glissant encore infimement sur elles. Tu voyais presque son fantôme du coin de l’œil s'élever dans les airs, te regarder une ultime fois avec affection avant de partir pour de bon.
Tu hurlais, tes mains tremblantes glissant d'entre celles de ta sœur, comme au ralenti, avant d'accrocher ces bras qui t'entouraient, se crispant à n'en plus finir alors que tu sombrais. Les perles salées dévalant en cascade le long de tes joues échauffées, tes iris rougis se perdaient dans le vide tandis que ton esprit se fracturait. Tes plaintes s'étouffaient dans l'atmosphère à l'instant même où tes genoux lâchaient et que tes jambes flanchaient. T'écrasant sous ton propre poids, si tu n'avais pas été retenu par Jin, qui te serrait contre lui. Il était ton seul repère, ton seul ancrage en ce moment présent. Et tu n'arrivais pas à le voir, à le réaliser, alors qu'une autre personne hantait tes pensées. Au travers du voile brumeux qui ornait tes yeux, tu percevais ces silhouettes floues s'affairer autour du corps de ta sœur. S'exclamer haut et fort, alors que tu n'entendais plus rien. Ne percevais plus que ces ombres qui prenaient vie devant toi. Comme si la mort de ta sœur les avaient ramenés eux, à la vie. Ironie. Ils bougeaient sans que tu ne les voyais, sans que tu ne leur prêtais attention. Trop perdu dans tes pensées sombres et angoissantes, alors que tes poumons brûlaient et que ta gorge s'enserrait. Ces souvenirs étouffants embrumant ton esprit à mesure que tu déchantais dans les bras de ton frère de cœur. Et il ne te lâchait pas. Jamais. Même lorsque tu t'étais retourné et que tu t'étais jeté contre lui. Lorsque tes mains avaient agrippées le tissu de son haut, et que tu avais enfoui ton visage dans son épaule. Pour y déverser ton chagrin, ta peine, si forte, si insidieuse. Si douloureuse, et qui martyrisait ton cœur meurtri et endolori. Tu pleurais, et le sang s'écoulait alors que tu te mordais la lèvre inférieure, tentant de contenir tes pleurs. Mais c'était trop tard. Bien trop tard. Tu chouinais à n'en plus finir, son prénom effleurant tes lèvres plusieurs fois alors que tu te perdais dans la souffrance et le chagrin. Sa perte s'inscrivant en toi, se gravant à ton esprit alors que ton âme s'effritait. Tu avais l'impression de tomber sans jamais t'arrêter. De plonger dans un gouffre infini, qui t'oppressait et te malmenait. Et la réalité était bien trop dure à supporter. Elle était partie, et le pire, c'est qu'elle laissait derrière elle tout ce que tu aurais voulu éviter. Une coquille vide, alourdie. Ta carcasse traînante qui ne pouvait que pleurer l'atrocité. Tous tes doutes, toutes tes craintes s'ancrant à jamais en toi, te punissant de part cette douleur qui t'empoignait. Tu étais le seul fautif dans l'histoire, et ça, ça faisait mal. Toute l'horreur vécue, tout ça, à cause de toi. Et il n'y avait plus rien que tu puisses faire, si ce n'était contempler l'absence qu'elle avait causé. Le vide qu'elle laissait derrière elle. Le creux qui s'évidait de plus en plus en ton être, à chaque seconde passée. Elle te manquait déjà. Et elle te manquera encore. Et pour toujours.
Ayaraven
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Never will I ever let you go | Jin
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