Oh, you’re gonna lose your soul out here {Morgan&Marc}
✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
Marc Bowman
Sorcier
More about you :
Codename : Pride
Pouvoirs :
Manipulation des ténèbres ► Marc possède la capacité de manipuler à sa guise les ombres. Il faut cependant que ces dernières soient présentes. Dans une pièce intégralement noire, son pouvoir ne lui servira à rien.
En plus de les manipuler, il peut également s'en servir pour guérir certaines blessures et recharger son énergie. C'est une capacité passive et elle ne sera jamais aussi efficace qu'un vrai repos.
Magie ► Marc est un sorcier, ce qui le rend donc logiquement capable de maîtriser la magie. Il est capable de lancer certains sorts après les avoir appris - et non naturellement comme avec sa maîtrise des ombres. Il peut également détecter les autres sorciers et reconnaître une empreinte magique s'il y a déjà été confrontée.
Il a fait un certain nombre d’erreur dans sa vie. Un paquet, même. C’est presque plus fort que lui. Plus c’est dangereux et mieux c’est. Sauf que pour la première fois de sa vie, il regrette l’une de ces erreurs. Il fume sa clope, dans cette ruelle vide, les sens en alerte. La nuit est tombée depuis un moment et personne ne vient s’aventurer par ici parce qu’il n’y a que les cinglés et les désespérés qui traînent par là. Il n’a pas spécialement envie de savoir dans quelle catégorie il se situe. Il se contente de profiter des ténèbres environnantes pour ressourcer sa magie. Ça fonctionne comme de l’énergie solaire inversée. Il a besoin de dormir ou de se trouver dans l’obscurité. C’est aussi pour ça que ceux qui ont un compte à régler avec lui et qui l’attaquent dans l’obscurité ont rarement une chance contre lui. Et tant qu’ils ne le comprennent pas, c’est mieux ainsi. Il sent l’énergie magique contenue dans les ténèbres crépiter contre sa peau alors qu’il expulse la fumée de ses poumons en regardant son téléphone pour la énième fois, comme s’il allait recevoir enfin cette notification qu’il attend depuis des mois. Putain, Aidan…. T’es où, bordel… Oui, c’est la grande question. Celle à deux millions. Où est Aidan. Il ne sait pas et ça le tue de ne pas savoir. Il a cherché partout. Sur tous les plans où il a pu aller. Sacrifiant au passage quelques années de vie parce qu’on ne peut pas jouer avec la magie comme ça sans en payer le prix. Mais aucune trace de lui. C’est comme si son idiot de frère n’a jamais existé. Et ça l’énerve au plus haut point de se heurter à ce mur.
Il patiente encore, finissant par lâcher son téléphone des yeux et soupirer parce qu’il déteste attendre. Il est en train de s’énerver tout seul, avec sa clope, accolé à un mur et les sens en alerte. Il laisse ses pensées vadrouiller du côté des hypothèses qui ne le quittent pas et ne cessent de le harceler. C’est forcément de sa faute. Ça ne peut être qu’à cause de lui qu’Aidan a disparu. On ne cesse pas d’exister comme ça. Il reconnait la magie quand il la voit et ça, ça n’a rien de naturel. Marc a probablement énervé la mauvaise personne. Et comme il a bien fait en sorte que personne ne sache qu’il a un frère quelque part, on a forcément pris Aidan pour lui. Ils sont jumeaux, donc bien entendu, l’erreur est vite arrivée. C’est la pensée qui hante Marc depuis un moment, qui le tient éveillé au point qu’il en oublie parfois de dresser ses barrières magiques. Du coup, il est tellement désespéré qu’il a peut-être fait la plus grosse connerie de sa vie. Jouer avec la magie et explorer ses limites, c’est une chose. Invoquer Tenebris et passer un pacte avec, c’en est clairement une autre.
Maintenant qu’il poireaute dans cette ruelle dégueulasse, non loin d’un clodo qui ronfle sous un carton, il regrette ce choix. Sur le coup, ça lui avait semblé une bonne idée. Mais à ce moment-là, il avait pas franchement les idées claires. Maintenant, il regrette un peu. Il balance le mégot de sa cigarette dans le caniveau. Voilà jusqu’où il est capable d’aller pour son andouille de frérot. Il va jusqu’à passer un pacte avec le dieu des ténèbres, dans le plus grand des calmes. Qu’on ne vienne pas lui dire qu’il ne tient pas à Aidan, parce que là, ça va pas le faire. Il pense à Mai, de retour chez sa famille. Il lui a promis de retrouver ce crétin et de lui en coller une de sa part. Lui-même ne comprend pas ce qui a bien pu lui passer par la tête. C’est Aidan, le plus réfléchi, le plus sage. Abandonner sa femme, c’est digne de Marc, ça. Pas d’Aidan. Il ne comprend pas ce qui a pu se passer et comment il a pu disparaître ainsi sans laisser la moindre trace. Il a beau chercher, explorer les pistes, taper deux ou trois connards pour qu’ils parlent mais il ne trouve rien. Il pousse un soupir rageur. Puis il sent quelque chose de différent dans l’air. Quelque chose de sombre. Il le sent avant même qu’il apparaisse mais il est quand même surpris quand il se matérialise à côté de lui. Il sursaute, manquant de lâcher le sac qu’il tient et siffle entre ses dents. « Putain !» Il déteste quand il apparait de cette manière. Il lance un regard mauvais à Tenebris. « Tu pourrais arrêter de faire ça ? C’est chiant, bordel. » Ouais, Marc a sauté le cours concernant le respect envers les dieux. Il attend que son coeur retrouve un rythme normal et soupire. Il lui tend le sac en papier kraft qu’il tient depuis un moment. « Tiens, ce que tu m’as demandé.» Il attend que le dieu s’en empare et pose enfin la question qui lui brûle les lèvres. « T’as trouvé quelque chose ? » Il ne se fait plus d’illusion, mais il a encore un semblant d’espoir. C’est ce qui le maintient en vie et ce qui le pousse à continuer.
AVENGEDINCHAINS
Morgan Reed
Dieu
More about you : Ceos, Eosphoros, Hesperos
Codename : Tenebris
Pouvoirs : Changement de forme et de plan. Télépathie et emprise. Hallucinations et cauchemars. Création de matière spectrale et contrôle des ténèbres.
♠ ♣ Six deep we creep and to the streets we go. Cadillacs and chops so we're ready to roll. Just a couple of gangstas coming straight for your throat. Get back, when we enter the room 'cause we digging your tomb. What the fuck you gonna do when we're coming for you? ♥ ♦
Les échos se faisaient de plus en plus bruyants, plus persistants, à mesure que j'avançais. L'obscurité ambiante me camouflait parfaitement. A la fois des yeux curieux, mais aussi des pièges à démons. Ma forme spectrale vibrait sous la peau humaine à chaque fois que j'esquivais les sortilèges et peintures de sang dessinées sur les murs. Ces humains étaient tout de même ingénieux, et préparés vu le nombre d'inscriptions que je croisais. Lâchant un soupir, je déambulais dans l'ombre, silencieusement, attentif aux moindres bruits ambiants. M'approchant d'une porte à peine entrouverte, je pouvais discerner des silhouettes à l'intérieur de la pièce, en penchant la tête vers l'interstice. Les voix se faisaient plus précises et plus graves. Fronçant les sourcils, je passais ma main sur le métal avant de la retirer prestement. Un piège, pile de l'autre côté. Pinçant les lèvres en grommelant, je jetais un dernier coup d’œil critique à l'intérieur de la pièce, avant de me reculer. Fermant les yeux, je me dématérialisais, apparaissant dans le plan spectral, sous ma forme originelle. La téléportation ne dura qu'une seconde, le temps que j'arrive au point prédéfini dans l'autre pièce. Reprenant forme humaine, tout en réapparaissant dans le plan des mortels, je me fondais dans l'ombre, en hauteur. Tendant le cou, je regardais en contrebas, les silhouettes s'échanger quelques paroles. A cette distance, elles ressemblaient à des chuchotements imperceptibles. Pourtant, certains mots résonnaient plus clairement, me permettant de saisir le maximum d'informations.
J'écoutais d'une oreille distraite, les bras croisés sur mon torse, le regard embrasant les lieux. Plissant les paupières, je scrutais les inscriptions, me demandant pourquoi cet endroit était si bien protégé juste pour une réunion entre quatre pécores. Je me tenais le plus éloigné possible d'un piège, mais il me faisait vibrer malgré tout. Ma forme originelle tremblante sous ma peau. Je grimaçais en contenant un sifflement désapprobateur, préférant me concentrer sur la discussion qui avait lieu en contrebas. Hm... De prime abord, ils avaient l'air de relater leurs dernières trouvailles, parlant de recherches aux allures mystiques. Ce mot titilla d'ailleurs mon intérêt, et je tournais alors mon regard vers eux, sourcils froncés et lèvres pincées. Quelques chuchotements parvinrent à mes tympans, des mots qui, sortis du contexte, ne prenaient aucun sens. Un nom de code, une mention de représailles, le nom d'une autre entité. Du moins, une catégorie d'entités. J'avouais ne pas encore comprendre le lien entre toutes ces informations, mais il était fort probable que ça puisse concerner la cible que cet imbécile d'humain m'avait assignée la dernière fois. Un soupir s'échappa d'entre mes lèvres tandis que je levais les yeux au ciel en repensant à cette rencontre dont je me serais bien passée. C'était un sacré pétrin dans lequel il s'était fourré, et ce connard m'avait entraîné dans ce bordel sans nom pour que je plonge avec lui. Cupidité quand tu nous tiens. Cet enfoiré m'avait carrément invoqué afin que je plonge avec lui. Et bordel, si ça n'était pas un putain de caprice à la con. C'était pas ma guerre, mais au moins, ça avait le mérite de titiller mon intérêt.
Dans tous les cas, je risquais pas de m'ennuyer dans cette affaire. C'était bien l'une des premières fois où je passais un pacte avec un humain. Enfin, un sorcier, pour être plus exact. Dans tous les cas, ils étaient quand même si minuscules et modulables, si faciles à briser au travers de leurs rêves. Il m'était aisé de me faufiler dans leurs esprits et de les embrouiller, et cela faisait bien un bon bout de temps que je ne m'étais plus amusé de la sorte. Un sourire carnassier étira mes lèvres alors que je me surpris à vouloir recommencer. Patience, Tenebris. Ces péglands n'en valaient pas la peine. Ils jetaient d'ailleurs des coups d’œils alentours, suspicieux, avant de murmurer une suite de numéros. Une localisation sans doute. Prêtant un peu mieux l'oreille, je discernais effectivement des coordonnées. Tentant de les situer, je finissais par être interrompu par leurs voix bien plus fortes. Ils se séparaient. Enfin, la séance était terminée. Le tuyau qu'on m'avait filé n'était donc pas bidon. Même si ça ne menait certainement qu'à une impasse, au moins j'avais trouvé quelques informations. J'étais en retard mais je m'en foutais royalement. Le temps, c'était qu'un construit proportionné par les humains. Et ils étaient encore loin, très loin de tout comprendre des mystères de l'univers. Alors l'autre pouvait bien patienter trois heures dans une ruelle insalubre, je m'en cognais la rate. Avec un soupir, je me décollais du mur, et repassais dans le plan spectral, avant de me téléporter au lieu de rendez-vous. Matérialisé sur place, je passais directement au plan mortel sans modifier mon apparence. A vrai dire, il n'y avait aucun piège dans le coin, et cette prison de chair avait trop longtemps contenu ma forme originelle. J'avais besoin de me défouler, de pouvoir ressentir les ténèbres en moi et autour de moi picoter mon être tout entier. La pénombre de la ruelle m'accueillit en une douce torpeur, et je savourais l'instant ainsi que la texture légère qui me traversait.
Marc siffla à mes côtés alors que je posais mon intérêt sur lui. Clairement, il avait sauté quelques notions de bienséance, mais le voir ainsi m'avait bien amusé. Son sursaut, et son regard noir. Ah, l'impulsivité. Avec fluidité, je m'introduisis dans son esprit, lâchant un ricanement avant de lui souffler une réponse silencieuse qui résonnait pourtant en lui. Nope. Parle pour toi, moi ça m'amuse. Tout aussi rapidement, je quittais son esprit torturé et reprenais forme humain alors qu'il me tendait un sac en papier. Oh, ça c'était intéressant. Tout en hochant la tête dans un semblant de remerciement, j'attrapais la texture du bout des doigts. Ouvrant le sac, mes iris sombres, noirs, obsidiennes, se mirent à pétiller en voyant les sucettes aromatisées. J'en agrippais une et jouais avec, rangeant le reste dans le manteau qui couvrait ma forme humaine. L'empressement dans la voix de Marc me transcendait alors que je me figeais, stoppant le moindre de mes gestes. Ah ouais, il était sacrément direct lui. J'oubliais parfois à quel point les humains avaient si peu de temps devant eux. Avec un soupir, je reprenais contenance, retirant le papier de la sucette avant de la glisser entre mes lèvres. Mes iris d'onyx se posèrent sur sa silhouette, que je scrutais de bas en haut, jouant toujours avec le bâton de la friandise, le sucre rond entre les dents. Doucement, mes lèvres s'entrouvrirent et je retirais la sucette, la pointant en direction de Marc. Passant ma langue sur la peau pour récupérer le sucre, je la fis ensuite claquer contre mon palais. Ah la la, Marc. Mes traits s'étirèrent en une mine amusée. Tu es d'une patience. Un soupir s'échappa d'entre mes lèvres, caressant ma gorge, avant que je ne reprenne, sur un ton plus sérieux. Il y aurait une piste potentielle à suivre. Remettant la sucette en bouche, je regardais derrière lui, mâchouillant le bâton. En admettant que ton frangin s'appelle The Hellhound, et qu'il traficote avec d'autres déités, alors oui. J'ai trouvé quelque chose. Le papier de la sucette contre ma paume, je jouais distraitement avec, me remémorant la suite de chiffres. T'as un GPS ? Ou un sort de localisation par pur hasard ? Parce que sinon on ira pas bien loin.
Ayaraven
Marc Bowman
Sorcier
More about you :
Codename : Pride
Pouvoirs :
Manipulation des ténèbres ► Marc possède la capacité de manipuler à sa guise les ombres. Il faut cependant que ces dernières soient présentes. Dans une pièce intégralement noire, son pouvoir ne lui servira à rien.
En plus de les manipuler, il peut également s'en servir pour guérir certaines blessures et recharger son énergie. C'est une capacité passive et elle ne sera jamais aussi efficace qu'un vrai repos.
Magie ► Marc est un sorcier, ce qui le rend donc logiquement capable de maîtriser la magie. Il est capable de lancer certains sorts après les avoir appris - et non naturellement comme avec sa maîtrise des ombres. Il peut également détecter les autres sorciers et reconnaître une empreinte magique s'il y a déjà été confrontée.
Il entend sa voix dans sa tête et il n’aime pas ça. Il sent cette présence, tapie dans un coin de sa boite crânienne déjà bien mise à mal avec toutes ces années à vivre ainsi. Il a l’impression d’être une proie dans un jeu tordu. Cette invasion de son esprit le rend paranoïaque au possible et c’est presque sans réfléchir qu’il pense très fort « Casse-toi de là, putain…» Il n’a pas envie que Tenebris découvre les souvenirs qu’il veut garder enfouis dans un coin de son cerveau pour toujours. Surtout ceux de son enfance, qui ont aidé à façonner l’homme que Marc est aujourd’hui. Il ne veut pas donner davantage de pouvoir à Tenebris. Il a déjà la vie de son frère entre les mains. On le sent bien, le regret chez Bowman. On le sent même très bien. Encore une fois, alors que le dieu se retire et adopte une forme humaine, Marc se demande bien ce qui a pu lui passer par la tête. Merde quoi. T’as chié dans la colle, sur le coup. Au moins, il se sent libre, à nouveau maître de lui. Libéré de cette présence sombre. Aussitôt, Marc lève ses barrières magiques pour empêcher Tenebris d'envahir davantage sa tête. Il lui file le sac en papier qu’il lui a demandé, en songeant qu’il a de goût bien particulier pour un dieu. Vu le personnage, il s’attendait à autre chose que des Pierrot Gourmands. Genre, je sais pas moi. Des orteils ou des araignées. Tant qu’à rester dans le cliché. Il patiente pendant qu’il galère avec son emballage. Mais trop non plus. Il finit par aller au coeur du sujet. Parce qu’il a pas non plus fait ce pacte pour lui filer des sucettes.
Il croise les bras, regarde Tenebris se délecter de sa sucrerie avant de lui poser la question qu’il a sur le bout de la langue. L’autre finit par lui rétorquer que Marc est d’une patience infinie. Avec ironie bien entendu. « Ouais, parce que contrairement à toi, moi j’ai pas l’éternité devant moi, tu vois ? » Ne peut s’empêcher de répondre Bowman, bien que sachant que Tenebris ne l’écoute pas. C’est le côté pénible avec un dieu. Quand il apparaît pas n’importe quand sous forme spectrale, surtout dans certains moments gênants, il n’a pas ce concept de temps que les humains ont. Et en prime,il a un égo surdimensionné. Probablement parce que c’est un dieu et que tous les dieux sont ainsi. Ce sont les pires, Marc le sait maintenant. Mais il reste tout de même pendu à ses lèvres. Espérant en vain avoir cette réponse qu’il cherche depuis des mois. Son espoir, c’est comme ce ballon gonflé à l’hélium qu’on a laissé pendre trop longtemps dans la salle de fête. Il est tout déformé, à peine gonflé et il fait pitié. Pourtant, la réponse qu’on lui offre…Merde, c’est presque inesperé. Les traits de Marc se détende alors qu’il écarquille les yeux et que toute tension quitte son visage. Comment ça, une potentielle piste à suivre ? Vraiment ? Après tout ce temps, toutes ces heures à chercher en vain et à fouiner dans les différents plans, à espérer… Il a enfin quelque chose ? Il n'y croyait plus.
La suite lui fait l’effet d’une claque, en revanche. The Hellhound ? Marc bugue un instant. Qu’est-ce que c’est cette merde, encore ? Aidan ? S’appeler comme ça ? Non, c’est pas possible. Il s’apprête à dire non, signer et persister que Aidan n’aurait pas un pseudonyme pareil. C’est d’un cliché. C’est ridicule. Et puis… Sérieux, Aidan ? Le chien de l’enfer ? Puis quoi encore ? Il y a cependant cette petite voix sourde dans sa tête. La casse-couille que les gens appellent Raison. Aussi chiante que Modération. Bref, Raison qui lui souffle que même s’il adore son frère au point de passer un pacte auprès d’un dieu chelou dans le seul but de le retrouver, il ne le connait pas si bien que ça. Depuis combien de temps ne se sont-ils pas vu ? Combien de fois Marc s’est vraiment retrouvé avec lui sans avoir quelqu’un autour, comme Mai ou leurs parents adoptifs ? Il peut les compter sur les doigts d’une main. Pourtant, avoir un pseudonyme pareil, ça impliquerait de la magie, non ? Et Marc est le sorcier, des deux. A ce qu’il sache, Aidan n’est pas… Il est interrompu dans sa réflexion par Tenebris qui lui demande s’il n’a pas un GPS ou un sort de localisation. Il prend un moment pour se remettre les idées en place et redresse la tête. « GPS. Les sorts que je connais sont pas aussi précis. Ou du moins, pas comme on le voudrait. » Il sort son téléphone et le tend à Tenebris sans le regarder, encore plongé dans ses réflexions sur Aidan. Puis il capte ce qu’il est en train de faire, secoue la tête et soupire. « Je t’écoute. Vas-y, fais-moi rêver. » Il est tout ouïe, chassant ses questions dans un coin de son cerveau pour se concentrer sur l’objectif et la suite de chiffre qui sort de la bouche de Tenebris. Il lui tend l’écran sous les yeux pour lui montrer. « C’est pas la porte à côté, ton truc.» Forcément, si tous les connards se trouvaient au même endroit, ce serait bien moins fun, pas vrai ? Et Tenebris n’étant pas un taxi, il lui fait comprendre que Marc doit de se démerder pour y aller, le laissant là, comme un con, dans cette ruelle de merde. Marc reste figé un instant, enregistrant l’information. Okay, parfait. Il s'est juste barré en le laissant tomber comme une merde. Sympathique. « Connard. » grogne-t-il en faisant un doigt d’honneur au vide, sans se soucier du pauvre clodo en train de dormir non loin et qui est la seule personne avec lui, maintenant.
Il met des plombes à le rejoindre, parce que lui, il ne peut pas aller sur le plan spectral comme ça, en un claquement de doigt. Et encore moins s’en servir pour voyager comme un putain de mutant capable de se téléporter où bon lui semble. Il doit donc se servir de la bonne vieille méthode. Piquer une bagnole et se démerder pour y aller par ses propres moyens. Il retrouve enfin Tenebris quelques heures plus tard, pendant que Monsieur le Dieu semble s’amuser de le voir fulminer. S’il lui sort qu’il a failli attendre, il va… rien faire parce qu’il sait pas comment se débarasser d’un dieu qu’il a lui-même invoqué. A la place, il se contente de l’insulter dans sa tête en espérant que l’autre l’entende.
AVENGEDINCHAINS
Morgan Reed
Dieu
More about you : Ceos, Eosphoros, Hesperos
Codename : Tenebris
Pouvoirs : Changement de forme et de plan. Télépathie et emprise. Hallucinations et cauchemars. Création de matière spectrale et contrôle des ténèbres.
♠ ♣ Six deep we creep and to the streets we go. Cadillacs and chops so we're ready to roll. Just a couple of gangstas coming straight for your throat. Get back, when we enter the room 'cause we digging your tomb. What the fuck you gonna do when we're coming for you? ♥ ♦
Un ricanement s'échappa de la barrière de mes lèvres dès l'instant où son esprit répondit à ma pique. Glissant hors de son crâne, je pus enfin reprendre contact avec la réalité, retournant m'enfermer au sein de la prison charnelle. Ma forme originelle crépitait sous la peau, le temps qu'elle s'ajuste au corps humain et que je reprenne le contrôle. Marc me fila ensuite un sachet de sucettes que je pris rapidement, et il s'empressa de me poser la question qui lui brûlait les lèvres. C'était dingue à quel point les humains pouvaient être pressés. Je lui faisais d'ailleurs la remarque, sur un ton suintant le sarcasme et la condescendance. Le sorcier étala ensuite l'une de ses faiblesses, précisant qu'il n'avait pas l'éternité devant lui. Oh oui je vois très bien. Il n'avait pas une réelle utilité à confesser ses défauts de fabrication. Je savais bien de quoi il était capable et aussi, quelles choses pouvaient lui nuire. Ah les humains, toujours à râler pour un rien. J'sais bien que t'es mortel, Marc, hein. Un soupire franchissait la barrière de mes lèvres. T'es au courant que tu perds un temps considérable à me le rabâcher à la tronche à chaque putain de fois ? Au lieu d'utiliser ton temps judicieusement là. Sérieusement, ce type avait un problème avec le temps et la vie en elle-même, c'était pas possible autrement.
Secouant la tête, je lui expliquais que j'avais une piste à suivre. Une potentielle trouvaille pour remonter jusqu'à son frère. Ce n'était pas le même prénom que Marc avait maintes fois murmuré, non. Plutôt un pseudonyme. Et de ce que j'avais pu entendre, il trempait dans un trafic bien plus grand que lui. Et louche en plus de ça. Vraiment, ça ne m'étonnait pas tant que cela. Si déjà Bowman numéro un était prêt à faire un pacte avec moi, le deuxième devait bien être pareil dans le fond. Si cette piste était fondée, et qu'Aidan fourrait vraiment son nez dans des histoires de déités, ça risquait d'être marrant. Je trouvais l'idée assez comique en soi, que les deux frangins puissent se tourner vers les forces du mal, le côté obscur pour arriver à leurs fins. Jetant un coup d’œil au sorcier, je remarquais qu'il était en train de zoner. Il semblait être pris dans ses pensées, son visage figé en une expression durcie par la réalisation. Ce qui venait de lui tomber dessus devait lui faire un choc étant donné qu'il ne répondit pas pendant un moment. Retirant la sucette de ma bouche, je fis claquer ma langue contre mon palais, l'interpellant. Je lui demandais s'il n'avait pas un GPS, histoire de lui refiler les coordonnées. Le sorcier revint à lui, et sortit un appareil de sa poche. Un téléphone portable si je ne me trompais pas. Un dispositif très pratique, quand on voulait communiquer avec un être vivant qui ne se trouvait pas à portée. Décidément, ils pouvaient être impressionnants quand ils voulaient, ces êtres humains. Lançant un regard dédaigneux à l'appareil électronique, mes lèvres s'étirèrent en une grimace lorsqu'il ne bougea pas, tendant toujours son outil sous mes yeux. Son soupir me tira de la contemplation et je détournais le regard, coinçant à nouveau la sucette entre mes lèvres. Croisant les bras contre mon torse, je lui énonçais la suite de chiffres avec précision, attendant la suite.
Tandis que je réfléchissais à la position définie par les coordonnées, Marc me montra l'écran de son portable. Je pouvais voir un point rouge, un autre noir et un trait entre les deux. Plissant les paupières, je l'écoutais me dire que c'était pas à côté avant de ricaner. Encore une occasion pour râler. Au lieu d'être reconnaissant d'avoir une piste, monsieur le sorcier aux cheveux peroxydés préférait grogner. Je ne m'en lasserai jamais. Me raclant la gorge, j'entrepris d'attraper le bâtonnet de la sucrerie et fit sortir la sucette de ma bouche, le regard levé vers le ciel. J'y serai en quoi, peut-être trois secondes. Mais lui ? Nan, lui il ne pouvait pas se téléporter, du moins pas aussi facilement que moi. Malgré toutes ses habilités, il était tout de même pourvu d'incompétences. Pinçant les lèvres en une moue presque narquoise, je posais mon regard sombre sur lui, sourcils froncés. Ma voix résonna dans l'obscurité ambiante, grave et teintée par l'amusement provoqué par la situation. On parie ? En trois secondes j'y suis. Je souriais fièrement. Toi, par contre... Je soufflais, laissant traîner le doute dans ma voix qui s'estompait, finissant étouffée par l'atmosphère. Tu vas devoir te débrouiller tout seul. Tournant les talons, mon dos lui faisant face, je levais une main à hauteur de mon visage. Deux doigts contre la tempe avant de les faire s'éloigner vers l'extérieur, comme un salut. Un geste simple et compréhensible. Aller, salut ! L'instant d'après, je me dématérialisais, prenant place dans le plan spectral, sous ma forme originelle.
Les ténèbres me transcendaient, titillant mon être, crépitant comme les flammes qui dévoraient les bûches de bois. Le feu qui léchait la matière, ne laissant derrière lui que ruines, cendres et destruction. En me téléportant, je ne laissais derrière moi qu'une légère brise, les ténèbres se repliant sur eux-même. Une fois arrivé à destination, je me permettais de rester sous ma forme originelle, toujours dans le plan spectral. Marc n'arriverait pas avant un moment, alors je pouvais aisément faire le tour du quartier, vérifier qu'il n'y avait pas de pièges tendus et d'autres sorts prêts à nous exploser à la figure. Je ne mis pas énormément de temps à regarder alentours, toutes les fenêtres étaient teintées, et fermées. Les portes, verrouillées et solides, forgées dans un alliage spécial. Je n'avais aucune idée de comment Marc voulait rentrer à l'intérieur du bâtiment, mais en tous les cas, il allait devoir trouver une alternative. Ce n'était pas sûr que je puisse lui ouvrir depuis l'intérieur, étant donné que je ne pouvais pas sentir les pièges d'ici. Et j'étais quasiment certain qu'on trouverait des sorts de protections et compagnie une fois passées les portes. D'ailleurs, il devait y en avoir un autour du bâtiment, car je sentais quelque chose vibrer dans l'atmosphère. Une présence ondulait autour de la bâtisse, comme un voile transparent, et en me concentrant, je pouvais entendre une fréquence bien spécifique. Ça grésillait, un peu comme une ancienne radio qui cherchait à capter un signal. On allait devoir s'occuper de ça si on voulait rentrer à l'intérieur. Une exclamation amusée m'échappa, alors que je repris forme humaine, m'accolant au grillage qui surplombait le bâtiment. Je n'étais pas pressé et on avait encore le temps avant que Marc ne débarque. De toute façon, je n'allais pas lui mâcher le travail. Faire ça tout seul, même si ça pouvait être excitant, ne m’appâtait guère. C'était son bordel à lui, pas le mien. J'avais bien d'autres choses plus intéressantes à faire que de m'occuper de ses emmerdes.
Soupirant doucement, je fermais les yeux, laissant le vent me frôler sans me toucher. L'avantage de rester dans le plan spectral, c'était que personne pouvait venir me faire chier. A part l'esprit des morts qui hantaient la surface de la Terre. Franchement, j'avais du mal à les comprendre. Déjà que de leur vivants, ils étaient perdus, qu'est-ce qu'ils s'emmerdaient à rester enchaîner ici une fois morts. Comme si l'idée qu'ils leur restaient une tâche à faire, un but à accomplir allait les libérer et sauver leurs âmes. Je ricanais, maussade. Ils étaient piégés à tout jamais, les pauvres. Enfin, c'était pas mon problème. J'attendis patiemment dans le noir, que Marc se pointe. Au bout de quelques heures, et après plusieurs sucettes, un vrombissement me tira de mes pensées, et je vis les quatre pécores d'avant en sortir avec empressement. Tiens donc, ça m'aurait étonné qu'ils ne se pointent pas ceux-là. Plissant les paupières, je laissais mon regard les scruter intensément, notant la souplesse avec laquelle ils avaient levé le sort de protection, avant de le remettre en place juste après être passés. Hum. Je les vis entrer à l'intérieur, en chuchotant entre eux, des murmures inaudibles à cette distance. Ils ne fermèrent même pas derrière eux. Hunhun. Les bras croisés sur mon torse, je continuais à attendre que l'autre débarque, en silence. Il finit par pointer le bout de son nez plusieurs minutes après les autres. Je profitais qu'il sortait de sa bagnole pour réapparaître dans le plan des mortels, m'avançant quelques peu vers la lumière afin qu'il me remarque. Le sorcier sembla capter mon regard, et je pouvais le voir fulminer, la rage étirant ses traits. Son air renfrogné me tira un ricanement tandis que j'enfonçais les mains dans les poches, m'approchant de lui. Alors la route ? Pas trop de trafic ? Un sourire carnassier étira mes lèvres avant que je ne me mette à rire face à sa réaction. J'attendis un peu avant de lui indiquer la bâtisse d'un mouvement de la tête, reprenant mon sérieux. Il y a une sorte de barrière magique qui entoure le bâtiment. Et une seule porte d'ouverte. J'inspirais un bon coup avant de continuer. Quatre types sont passés par là avant que t'arrives. Et il doit y en avoir bien plus qui traînent à l'intérieur. Retournant mon visage vers lui, j'ancrais mon regard pétillant au sien. A toi l'honneur, sorcier. Les mortels d'abord.
Ayaraven
Marc Bowman
Sorcier
More about you :
Codename : Pride
Pouvoirs :
Manipulation des ténèbres ► Marc possède la capacité de manipuler à sa guise les ombres. Il faut cependant que ces dernières soient présentes. Dans une pièce intégralement noire, son pouvoir ne lui servira à rien.
En plus de les manipuler, il peut également s'en servir pour guérir certaines blessures et recharger son énergie. C'est une capacité passive et elle ne sera jamais aussi efficace qu'un vrai repos.
Magie ► Marc est un sorcier, ce qui le rend donc logiquement capable de maîtriser la magie. Il est capable de lancer certains sorts après les avoir appris - et non naturellement comme avec sa maîtrise des ombres. Il peut également détecter les autres sorciers et reconnaître une empreinte magique s'il y a déjà été confrontée.
Son majeur se dresse presque de lui-même à la petite remarque sarcastique de Tenebris. Il lui en foutrait du traffic. Marc fulmine, peste dans sa barbe et insulte longuement Tenebris dans tous les registres qui lui passent par le crâne. C’est facile de se la péter quand on peut se téléporter, hein. Il lui lance un regard noir et reporte son attention sur le bâtiment. Il suppose que l’autre a du explorer les lieux pendant qu’il ramait à venir ici par ses propres moyens. Il sonde les lieux. Il sent la magie dans l’air, elle crépite contre sa peau. C’est une sensation électrique. Ça sent le sort de protection. Pour maintenir les emmerdeurs à l’extérieur, il n’y a rien de mieux. Il se mord l’intérieur de la joue en baissant la tête tandis que la voix de Tenebris monte à ses oreilles. Ouais ouais, il a compris. Les mortels d’abord. Comme ça, si le mortel en question crame, le dieu est peinard. Marc maudit Aidan. Tout ce qu’il fait, c’est pour lui. Il se baisse, posant une main et un genou au sol. Il peut ressentir la magie au bout de ses doigts. Il n’a qu’à fermer les yeux pour la visualiser sans mal. Des années d’entraînement pour en arriver là. Tenebris n’a pas menti. La barrière est partout. Avec un peu de patience et de temps, Marc pourrait trouver le sort qui a été utilisé pour le dénouer. Mais du temps, ils n’en ont pas. Parce que les types en question peuvent ressortir à tout moment ou être rejoint par quelqu’un. Tant pis, il va devoir la jouer yolo. Il dévance Tenebris, enfouie les mains dans ses poches et fait bien en sorte de déclencher les potentielles alarmes magiques qui se trouvent partout. Il annonce sa présence et ne se dissimule pas. Il peut entendre les exclamations du dieu derrière lui. Il se retourne, continuant quand même de se diriger vers l’entrée et hausse les épaules avec un sourire. « Ben quoi ?» Il fait volte-face et s’immobilise devant la barrière. Il monte ses propres barrières à lui et ll la touche du bout des doigts. Il sent la décharge qui le repousse. Il voit maintenant de quel sort il s’agit et soupire. Ça lui aurait pris trois heures pour le défaire. Il se contente donc d’attendre, bien visible.
Une silhouette finit enfin par se pointer, dardant sur Marc un regard méfiant. Ce dernier l’accueille avec un visage détendu, un petit sourire en coin sur les lèvres. « Salut ! Il parait qu’il y a un fête ici ? » Il ne sait pas à quoi s’attendre, donc il reste méfiant au point d’être prêt à riposter si ça tourne mal. Il a différent plan dans sa tête. Si le nom que Tenebris a entendu est lié à Aidan, le fait que Marc lui ressemble comme deux gouttes d’eaux peut jouer en sa faveur. Il a juste à prendre un air plus sérieux et plus amical que celui qu’il arbore en permanence. « Qu’est-ce que…» Il recule légèrement, les mains bien en évidence pour montrer qu’il n’est pas armé. « Je suis venu en ami, mon pote. » Okay, il n’a pas l’air de le reconnaître. Il en déduit qu’ils n’ont jamais vu Aidan de leur yeux. Ou du moins, celui-là. La tension est palpable. « Et je suis seul.» ajoute-t-il après un regard alentours pour s’assurer que Tenebris n’est pas visible. De l’autre côté de la barrière, ce gus ne doit pas sentir la présence du dieu. Il est bien trop près du bouclier magique. Marc sent quelque chose changer dans l’air. Comme si cette barrière était soudainement moins forte. Il en conclut que l’autre vient d’ouvrir le passage. Pour sortir et venir à sa rencontre. C’est parfait. L’idée ne met que quelques instants à prendre forme dans son cerveau.
Il pense un instant à le tuer mais il a des scrupules. Ça l’emmerde de le tuer sans raison valable. Alors il se contente de le blesser assez pour le mettre dans les vapes. En se servant de la bonne vieille méthode. La projection. Il lève une main devant lui et l’autre se met à valdinguer pour attérir contre le mur avant qu’il ne songe à redresser la barrière. Il n'arrive pas à croire que son stratagème ait pu fonctionner. Surtout un truc vieux comme le monde. Il penche la tête sur le côté et observe la silhouette consciente qui se tient à ses pieds. « Quel crétin. » Marc se baisse à la hauteur du type et prend son pouls pour s’assurer qu’il est vivant. Voyant qu’il l’est, il lâche un soupir de soulagement. Il n’a pas de temps à perdre, à présent. Il doit rentrer à l’intérieur et trouver un endroit où se planquer en attendant car nul doute que les amis de cet abruti ne se rendre compte de son absence. Il prend une grande inspiration et pose la main sur la poignée de la porte. Il tourne la tête vers l’endroit où se trouvait Tenebris la dernière fois. « Tu comptes rester là ou quoi ? »
AVENGEDINCHAINS
Morgan Reed
Dieu
More about you : Ceos, Eosphoros, Hesperos
Codename : Tenebris
Pouvoirs : Changement de forme et de plan. Télépathie et emprise. Hallucinations et cauchemars. Création de matière spectrale et contrôle des ténèbres.
♠ ♣ Six deep we creep and to the streets we go. Cadillacs and chops so we're ready to roll. Just a couple of gangstas coming straight for your throat. Get back, when we enter the room 'cause we digging your tomb. What the fuck you gonna do when we're coming for you? ♥ ♦
Le doigt qu'il m'envoya en pleine tronche me faisait ricaner. C'était extrêmement drôle de voir ses réactions suite à quelques piques bien placées. Sérieusement, ça valait presque la peine de laisser mes plans de côté, juste pour le voir rager. Et son regard noir dirigé vers ma personne, où sa colère transparaissait. Damn, ça c'est jouissif. Décidément, il ne manquait pas de ressources en ce qui concernait les expressions. Croisant les bras contre mon torse, je l'observais analyser le coin, lui répliquant qu'il y avait un sort de protection. Lui racontant d'autres petites choses, histoire qu'il soit au courant de la situation. J'omettais cependant de lui parler des sorts et des pièges qu'on risquait de croiser, puisque je n'en avais pas croisé en faisant le tour. De toute façon, on allait bien voir une fois à l'intérieur du bâtiment. Un soupir franchissait la barrière de mes lèvres dès l'instant où Marc se mis à terre. Il devait certainement ressentir le sort de protection ainsi, et je le laissais alors vérifier par lui-même comment s'en débarrasser. Détournant le regard, je scrutais l'horizon à a recherche de potentiels indices. Le coin était assez délabré, et les lieux semblaient abandonnés. Comme beaucoup de bâtiments une fois la nuit tombée. Il y avait plusieurs voitures, dont certaines complètement amochées, détruites, cramées. Et une sorte d'antenne en hauteur, pour capter les signaux radio. Un autre petit bâtiment plus loin, comme un poste de sécurité. Peut-être qu'il y aurait quelque chose d'intéressant là-bas, non pas que ça puisse me concerner.
J'allais en faire la remarque au sorcier, lorsqu'il se releva subitement. Du coin de l’œil, je pouvais le voir s'avancer vers la barrière magique et... Quoi ? … et la frôler comme si de rien n'était. Ce trou du cul venait de foncer en plein dedans, déclenchant les alarmes au passage. Mais quel débile, c'était pas possible là. Bordel. Il était vraiment trop con. Paye ta discrétion. Mon souffle se bloqua à même ma gorge, alors que je le regardais, ahuri, pupilles dilatées et yeux écarquillés. Mais t'es pas sérieux là, Marc ?! Mes bras s'étaient même décroisés, et étaient à présent relevés devant moi, montrant mon incompréhension. Le sorcier se retourna, et souriait comme s'il était fier de sa connerie. Le ton qu'il pris juste après en témoignait, ainsi que ses gestes, son haussement d'épaules nonchalant. Cette vision me frappa de plein fouet, et je restais ainsi figé, lèvres entrouvertes. Mon souffle mourut sur ma langue, et ma voix finit étouffée par l'atmosphère. Putain de merde. Mes bras retombaient mollement contre mes flancs tandis que je récupérais un peu, reprenant contact avec la réalité. Marc s'enveloppa subitement d'une puissance magique et se mit à toucher la barrière, avant de rester bien en évidence. Sérieusement ? Il avait vraiment un problème. Grommelant, je passais rapidement dans le plan spectral afin de ne pas être détecté si jamais l'un des péglands venait à sortir de ce trou à rats. J’espérais qu'il avait un bon plan parce que sinon il allait être radié du plan physique en deux deux avec ces conneries. Restant bien à ma place, je regardais la scène se jouer au ralenti. Une ombre se mit à sortir, entrebâillant la porte, et l'individu scruta longuement Marc. Ce dernier lui répondit, avec une question quelque peu stupide à mon sens. L'autre semblait suspicieux, et avant même qu'il ne puisse terminer sa phrase, le sorcier se présenta à lui en ami.
Même d'ici je pouvais voir que l'échange était tendu et que l'air se durcissait autour d'eux. Je le ressentais dans ce corps, et ma forme originelle crépitait sous la peau par anticipation. Marc se tourna quelques secondes plus tard, spécifiant qu'il était seul. Bah voyons, encore un mensonge. Jamais deux sans trois. Mais il avait eu raison pour le coup. Ça m'aurait étonné que l'autre baltringue nous laisse rentrer s'il avait vu le dieu des ténèbres en personne. Cette pensée me faisait ricaner silencieusement, et je me mordillais les lèvres, contemplant toujours le spectacle. Au final, malgré un départ cafouilleux, ça avait l'air de prendre forme son plan. D'autant plus que la barrière magique se dissipait lentement. Je l'observais se relever, s'évaporer dans les airs. La tension quittait peu à peu les lieux, et le grésillement finissait par n'être plus qu'un écho lointain. Le gars qui venait d'ouvrir la voie s'approcha du sorcier, et se pris une putain de vague magique dans la gueule. Marc venait de le projeter au loin, contre le mur. Maintenant qu'il était assommé, je pouvais franchir la barrière abaissée, et me tenir non loin du sorcier. Il avait l'air de fouiller le gars, ou bien de vérifier qu'il n'était pas mort, avant de se relever et de se diriger vers la porte. Il posa sa main sur la poignée sans plus se consacrer à l'autre individu. Je soupirais. Dommage, ça aurait été plus marrant de jouer avec lui avant qu'on ne rentre au sein de la bâtisse. On aurait pu lui soutirer quelques informations, savoir où aller, si des pièges nous attendaient. Mais non, et maintenant c'était trop tard.
Relevant le visage vers Marc, me détournant du corps assommé, je le voyais tourner la tête dans ma direction. Enfin, pas loin, vu qu'il scrutait l'endroit où je me tenais juste avant. Sa remarque empressée me faisait ricaner doucement, alors que je décroisais les bras. Je m'avançais vers la porte, en fermant les yeux. L'instant d'après, paupières rouvertes, je me matérialisais dans le plan physique. L'air autour de moi vibrant intensément, quelques gerbes de ténèbres m'enveloppant délicatement. Une brise caressa mon visage, et quelques mèches de mes cheveux de jais se laissaient emporter par le souffle du vent, virevoltant à cause de mon apparition. Je pouvais entendre l'autre lâcher une exclamation étouffée, frappant presque la porte de son poing pour défouler sa colère. Je l'avais à nouveau effrayé, et il jurait une fois de plus. Me stoppant près de la porte, je m'accolais au mur, nonchalamment. Le regard tourné vers lui, j'esquissais un sourire en coin, ma voix teintée d'amusement. Ou quoi. Je pouvais lui poser la même question, vu qu'il n'avait toujours pas ouvert la porte. Mais il se reprenait bien vite et finit par la pousser, l'intérieur sombre se dévoilant sous nos yeux. Penchant le haut de mon corps vers l'ouverture, je pinçais les lèvres en hochant la tête. Y avait plus qu'à rentrer et fouiller maintenant. Je laissais Marc passer en premier avant d'y aller à sa suite, refermant au passage derrière moi. L'obscurité était plaisante, sereine, et je me sentais assez à l'aise pour ne pas être sur la défensive. Mais je sentais que quelque chose ne tournait pas rond dans le coin, et j'étais quasiment certain que Marc le pensait aussi. Il y avait une atmosphère, lourde, prenante, poignante. Ça sentait le souffre à plein nez au loin, et d'ici, l'odeur légère me brûlait malgré tout la gorge. Les ténèbres vibraient autour de moi, ma forme originelle se tendant subrepticement.
Un filet de lumière éclaira soudainement l'entrée. Fronçant les sourcils, je suivis la direction de l'éclat lumineux qui provenait de la main du sorcier. Du moins, de son appareil. Tiens donc,un gadget de plus à rajouter dans la boîte électronique. Marc éclaira donc les lieux, et mon regard accrocha une porte, à côté d'un escalier métallique. La disposition ressemblait étrangement à l'autre lieu que j'avais visité un peu plus tôt dans la soirée. A tous les coups, il y avait une salle centrale, qui était surplombée par des balcons ou un étage ouvert. Et des pièces tout autour, remplies d'objets insolites et de dossiers. M'approchant rapidement du mur qui nous faisait face, je posais ma paume par dessus, fermant les yeux. Le contact m'électrifia, brûlant jusqu'à ma forme originelle. Je grimaçais en la retirant vivement. Des pièges, de l'autre côté de la pièce. Ça n'allait pas être une partie de plaisir, vraiment. Sans tourner la tête vers Marc, je longeais le mur, le frôlant du bout des doigts. Les ténèbres crépitaient contre la pulpe, picotaient mes paumes. J'entendis ses pas derrière moi, et lui lançais alors, d'une voix assez basse. C'est blindé de pièges à l'intérieur. Fronçant les sourcils, je plissais les paupières, scrutant le béton contre lequel je passais ma main. Avec un soupir, je me détachais du mur, reculant jusqu'à me trouver aux côtés du sorcier. Tournant la tête vers lui, j'accrochais son regard durci, scrutant ses traits un instant. Ses yeux fatigués mais empreints de détermination. Ses lèvres tantôt pincées, tantôt entrouvertes. Ses sourcils froncés, sa mâchoire serrée. Perdu dans ses iris, je me faisais la remarque que les expressions humaines étaient fascinantes, parfois. Sauf que là, j'avais pas le temps de me perdre dans mes pensées, et cela avait trop duré. Sortant de ma contemplation, je secouais la tête et désignais la porte près de l'escalier d'un mouvement du menton. On devrait aller voir dans les pièces adjacentes. Un silence, mon souffle qui glissait sur mes lèvres. Fouiller un peu, avant d'aller en plein cœur de la tourmente. Ma voix résonnait en un écho faiblard, rapidement étouffée par l'atmosphère oppressante émanant des lieux. Hum. Oui, il y avait vraiment quelque chose de sombre qui rôdait, et qui nous attendait, tapi dans l'ombre.
Ayaraven
Marc Bowman
Sorcier
More about you :
Codename : Pride
Pouvoirs :
Manipulation des ténèbres ► Marc possède la capacité de manipuler à sa guise les ombres. Il faut cependant que ces dernières soient présentes. Dans une pièce intégralement noire, son pouvoir ne lui servira à rien.
En plus de les manipuler, il peut également s'en servir pour guérir certaines blessures et recharger son énergie. C'est une capacité passive et elle ne sera jamais aussi efficace qu'un vrai repos.
Magie ► Marc est un sorcier, ce qui le rend donc logiquement capable de maîtriser la magie. Il est capable de lancer certains sorts après les avoir appris - et non naturellement comme avec sa maîtrise des ombres. Il peut également détecter les autres sorciers et reconnaître une empreinte magique s'il y a déjà été confrontée.
Il observe, cherchant Tenebris des yeux. Il sait qu’il est là, il le sent d’ici. Il ne sait pas si c’est à cause du pacte ou s’il est juste doué pour le détecter. Il penche pour la première hypothèse. La main sur la poignée, Marc se demande à quoi l’autre joue avant de lâcher un cri surpris en le voyant réapparaitre, avec son sale sourire aux lèvres. Putain. Un beau jour, cet enfoiré va le tuer d’une crise cardiaque à force d’apparaître comme ça juste à côté de lui. Il serre les dents et manque de donner un coup dans la porte. « Putain de merde ! T’as fini, oui ?! » Il déteste vraiment quand il fait ça. Il marmonne dans sa barbe un nouveau juron en lui lançant un regard noir. Son coeur bat à mille à l’heure et il a besoin d’un instant pour se ressaisir. La réponse de Morgan lui arrache un rire mauvais, un sorte de «Ahah.» Grimaçant et reflétant exactement ce qu’il pense. C’est qu’il a de l’humour, le Tenebris, hein. Il lève les yeux au ciel en soupirant, se détournant de Monsieur Festival Juste Pour Rire Édition 2012. Il l’exaspère au plus haut point. Marc finit enfin par ouvrir cette maudite porte. Il sent l’atmosphère pesante des lieu comme s’il venait de prendre un bain dans quelque chose de gluant. Ça lui fait le même effet que de marcher en plein dans une toile d’araignée. Une fois de plus, il se dit qu’il n’aime pas ça. Il laisse Tenebris juger d’un oeil expert l’ouverture et passe en premier, avec la sérieuse impression de mettre un pied dans la gueule du loup. Ça sent les emmerdes à plein nez. Le point positif, c’est que les emmerdes, ça le connaît. Sa vie n’est qu’une suite d’emmerdes. Le point négatif, c’est que la première fois dans toute son existence de sorcier abonné au système D qu’il est confronté à ça. Il ne sait pas ce qu’Aidan a foutu pour en arriver là, mais il est vraiment inconcevable pour Marc qu’il soit mêlé à quoique ce soit ayant un lien avec ce qui se passe ici. C’est Aidan, merde. Il sent cette atmosphère pesante, oppressante et décèle qu’il y a quelque chose de mauvais en action. Ça pourrait presque le tétaniser sur place s’il n’était pas accompagné du Dieu des Ténèbres en personne.
En parlant de ténèbres, c’est peut-être son élément mais il n’est pas doué de vision nocturne. Et comme il ne sait pas s’il peut avoir besoin de sa magie plus tard, il préfère économiser et se servir de la bonne vieille méthode qui s’appelle lampe de poche. En deux secondes, il active celle de son téléphone portable. Braquant le faisceau de lumière devant lui, il observe. Erf. Ça a l’air sympa comme tout. Convivial. Le charme des vieilles bâtisses abandonnées qui en plus de vous faire la surprise du plancher qui cède sous votre poids, peut vous refiler le tétanos gratos parce que des abrutis laissent traîner des trucs rouillés dans le coin. « J’espère que t’es à jour dans tes vaccins.» lance Marc en arrêtant le regard sur une barre de métal rouillée visiblement brisée. Il ne sait pas si Tenebris a compris la blague et s’en fiche un peu. C’est le système défensif Bowman. Une petite plaisanterie pour détendre l’atmosphère, comme ça, c’est gratuit et ça fait plaisir. Il ne s’attarde pas et avance en direction de la porte qui se trouvent devant eux. « Pourquoi faut toujours qu’ils se planquent dans des endroits craignos, ce genre de cassos ? » marmonne-t-il dans sa barbe. Il se tourne vers Tenebris et s’aperçoit qu’il s’approche du mur. Il fronce les sourcils en le regarder poser sa paume sur la surface pour la retirer presque aussitôt. Apparemment, ça fait mal. Vu la grimace qui déforme ses traits et la façon dont il effleure la surface, ça doit être quelque chose d’assez corsé. Il se rapproche de lui et entend ce qu’il dit. « Mmh. C’est des pros. Va falloir qu’on fasse gaffe.» Marc fixe le mur un instant, se perdant dans ses pensées.
Tout ça ? Ça craint. Il ne pensait pas trouver des pièges à foison et des barrières aussi fortes. Ces gars-là, ils sont puissants. Peut-être même plus que lui. Il commence à regretter d’avoir mis les pieds ici mais il se raccroche aussitôt à la possibilité que ça lui donne une piste menant à Aidan. Malgré tout, il est nerveux et il sent son besoin de nicotine se manifester. Il voit Tenebris reculer dans sa direction et échange un regard avec lui. Il n’est pas rassuré en voyant son expression soucieuse. Mais durant l’ombre d’une seconde, il a l’impression que le dieu est en train de l’observer. Ça ne doit être qu’une impression mais ça le laisse perplexe tout de même. Il est sur le point de lui demander s’il a quelque chose sur le visage mais déjà, Tenebris tourne la tête et passe à autre chose. Désignant une porte que Marc éclaire de suite avec sa lampe. Il se contente d’opiner du chef en gardant les lèvres scellées. Il sent la nervosité gagner du terrain. Il a l’impression que plus ils s’enfoncent dans le bâtiment, plus l’atmosphère devient malsaine. Il l’a senti en arrivant mais il était à des lieux d’imaginer que c’était à ce point. Pourquoi ce besoin de barrière ? D’alarmes et de pièges ? C’est certainement pas pour la bar-mitzvah de Jacob ou la quinceanera de Paola. Ce serait une sacré fête dans ce cas. Il s’avance en direction de la porte, sentant ses entrailles se tordre à chaque pas. C’est mauvais. Il ne sait pas ce que c’est, mais c’est mauvais. Bien plus que tout ce à quoi Marc a été confronté jusque là. Il n’est rien, lui. Juste un sale type qui a passé plusieurs années de sa vie à étudier la magie en solitaire, la comprendre et tester ses limites. Il y a laissé quelques plumes au passage mais il s’en est sorti. Là, honnêtement, il n’est pas certain de l’issue de sa petite enquête. Plus il tâtonne et se raccroche au peu qu’il a sous la main, moins il y voit clair. Il se perd, il le sent. Il pousse la porte devant lui, elle émet un grincement sinistre qui résonne jusque dans ses os. Pas assez fort cependant pour révéler leur présence mais juste assez désagréable pour coller les jetons à n’importe qui. Marc s’arrête net et se tourne vers Tenebris avec un petit sourire aux lèvres. « Ils vont venir te chercher, Barbara.» Devant l’expression dubitative du dieu, Marc soupire et roule des yeux. Il aurait dû s'en douter. « C’est dans un film. Les trucs dans la boite carré qui fait des images. » Okay, il s’en branle, très bien.
Il s’engouffre dans la pièce, toujours avec cette désagréable impression de marcher dans des toiles d’araignée. Ça colle contre sa peau. Il balaye les lieux de son faisceau lumineux. Il n’y a rien d’autres que des dossiers éparpillés au sol. De la paperasse. Merveilleux. Cet endroit n’a pas échappé aux squatteurs de première zone et aux casseurs décérébrés qui ont laissé de magnifiques graffitis obscènes sur les murs. Juste en face, il peut lire quelque chose concernant quelqu’un qui les gobe par pack de douze. La poésie, de nos jours. Il lève les yeux au ciel et se penche devant un chemise en papier kraft qui se trouve posée sur une espèce de petite table. Rien de bien intéressant sur le coup. Une liste de nom et ce qui ressemble à une facture. Il ne sait pas à quoi servait ce bâtiment en premier lieu mais il est comme tous les autres. Il y en a des centaines comme ça. Des vieilles bâtisses laissées à l’abandon, idéale pour les junkies qui viennent s’injecter de la merde dans les veines et qui ne veulent pas être dérangés. Ou pour les serials killers. Bref, pour tous les marginaux de services. Il s’arrête dans sa lecture rapide et cherche Tenebris des yeux. « Tu trouves quelque chose ? » Il repousse le dossier pour en trouver un autre en dessous. Contenant la même chose que le précédent. Si l’atmosphère est pesante, il n’y a rien dans cette pièce qui puisse les aider à y voir plus clair, à priori. Il s’apprête à continuer à fouiller même si sa patience commence à être à bout quand il entend un bruit sourd. Une porte qui claque. Il redresse la tête et se fige en retenant son souffle. Un échange de regard avec Tenebris lui fait comprendre qu’il n’a pas halluciné. Des éclats de voix résonnent et semblent se rapprocher. Et merde. « Fais chier ! » crache Marc à voix basse. Ils ne peuvent pas vraiment se cacher car il n’y a rien dans la pièce leur permettant de le faire. Les voix et les pas se rapprochent et il n’y pas d’issue. Il se tourne vers Tenebris. « Deviens invisible ou... un truc du genre, je vais tenter de faire diversion. » Il n’aime pas ça, mais il n’a pas vraiment le choix. Seul l’un des deux peut devenir invisible sur commande. L’autre doit utiliser un sort et vu la vitesse à laquelle les autres péglands se rapprochent, il n’aura pas le temps de le commencer qu’il se fera déjà voir. Maintenant il peut le dire et le penser tout haut. Ça sent la merde, cette affaire.
AVENGEDINCHAINS
Morgan Reed
Dieu
More about you : Ceos, Eosphoros, Hesperos
Codename : Tenebris
Pouvoirs : Changement de forme et de plan. Télépathie et emprise. Hallucinations et cauchemars. Création de matière spectrale et contrôle des ténèbres.
♠ ♣ Six deep we creep and to the streets we go. Cadillacs and chops so we're ready to roll. Just a couple of gangstas coming straight for your throat. Get back, when we enter the room 'cause we digging your tomb. What the fuck you gonna do when we're coming for you? ♥ ♦
Marc dirigea son faisceau de lumière sur la porte, et je penchais la tête sur le côté, perplexe. Le regardant s'approcher de la pièce, je le suivis du regard, poings dans les poches du manteau qui me couvrait. Ses mains se posaient sur le métal et il poussait alors la porte, un grincement sinistre s'élevant dans les airs. Le son me fit grimacer malgré moi, et je jetais un dernier coup d’œil alentours, sourcils froncés et paupières plissées avant d'approcher le sorcier. A peine avais-je le temps d'avancer de quelques pas, que Marc s'était retourné, sourire aux lèvres. Je pensais qu'il allait sortir quelque chose d'utile, ou de censé, mais comme toujours, nada. Quelle ne fut donc pas ma surprise en constatant que ces paroles ne voulaient rien dire. Du moins, elles ne me parlaient pas. Pas comme d'autres pouvaient le faire. Haussant un sourcil, je lui lançais un regard quelque peu exaspéré, avant qu'il n'explique d'où provenait sa référence. Une boîte qui fait des images. Ouais, encore un truc d'humains qui ne m'intéressait pas. Levant les yeux au ciel, je soupirais doucement face à ses propos, lui faisant bien comprendre que j'en avais strictement rien à foutre. Et qu'en plus de cela, cette information ne servait en rien à notre quête. Enfin, 'notre'... Plutôt la sienne. A laquelle je me rattachais à cause de ce putain de pacte à la con.
Cela dit, je devais bien avouer que ces étranges murmures dans la pénombre et ces chuchotements au sein même des ténèbres ne me disaient rien de bon. Si ce que j'avais entendu quelques heures plus tôt s'avérait véridique, et que mes spéculations étaient fondées, alors cela relevait bien plus que d'une simple entraide avec le sorcier autodidacte. Rechercher son frangin perdu, déjà c'était pas ouf en soi, mais il avait eu l'air si désespéré que ça avait titillé mes plus sombres intérêts. Et là, ça risquait d'être bien plus imposant que de retrouver Aidan. D'autres divinités pouvaient être mêlées à cela, et vu les pièges que j'avais senti dans l'autre pièce, je n'osais pas imaginer quels genres de rituels pouvaient se prêter au sein même de ce bâtiment désaffecté. Sans compter cette aura sombre, pesant et oppressante qui faisait tressaillir ma forme originelle sous la peau fine de cette enveloppe corporelle. Décidément, plus on avançait, plus la pénombre se faisait ressentir, et plus les ténèbres grandissaient autour de l'affaire. Pinçant les lèvres, je suivis Marc à l'intérieur de la pièce en laissant mon regard se porter alentour. Décidant d'oublier un instant mes spéculations, je me mis plutôt à chercher des informations utiles et fondées sur ce qui pouvait bien se tramer ici. La lumière du sorcier ne pouvant éclairer plusieurs endroits en même temps, je devais faire preuve d'ingéniosité. M'approchant de l'armoire du fond, je me concentrais en tendant mes paumes à hauteur de mon visage. Fermant les yeux, je me concentrais sur les ténèbres alentours, les sentant crépiter tout au bout de mes doigts. J'écartais alors mes phalanges, visualisant les particules s'étirer, les ténèbres se déchirer, pour laisser filtrer une source de luminescence assez faible. A vrai dire elle n'était pas perceptible, mais lorsque les ténèbres étaient moins opaques, je pouvais mieux discerner les formes dans l'ombre. C'était comme percer une brèche du monde spectral sur la toile du monde physique. Rouvrant les yeux, mes orbes noires scrutèrent alors les affiches collées sur les murs.
Outre les graffitis dont la nature artistique laissait à désirer, je remarquais une sorte de carte entourée d'un halo grisâtre. Le halo crépitait, comme si le papier n'avait rien à faire là. Fronçant les sourcils, je scrutais les inscriptions étranges ornant la carte. Une langue morte, depuis des siècles, voire des millénaires. Et qui pourtant me semblait familière. Je ne l'avais plus entendu depuis un sacré bout de temps, et j'avais encore moins souvent croisé des traces écrites de son existence. Pourtant, elle était bien réelle, là, juste devant moi. Je n'osais prononcer les mots inscrits dans une encore rouge, et en plissant les paupières, je remarquais que la calligraphie semblait épaisse. Comme si cela avait été tracé avec du sang. Étrange, vu les quelques bribes que je pouvais cerner, il ne s'agissait pas vraiment d'un sortilège ou d'un rituel. Plutôt d'une liste de noms. Et certains résonnaient de manière familière dans mon esprit. Entrouvrant les lèvres, je sentis ma respiration se bloquer à même ma gorge, alors que l'image des déités correspondant aux noms s'inscrivaient à l'arrière de mes paupières. Cette liste confirmait mes craintes, et lorsque je réalisais cela, je sentis ma poitrine se compresser, quelque chose m'empoigner au creux de ma cage thoracique. Une vague glacée me parcouru l'échine, glissant en mes entrailles. Au même instant, la voix de Marc résonna et je tournais la tête en sa direction, regard hébété. Mes mains retombaient mollement à mes côtés, frôlant mes flancs, rompant la semi-pénombre. L'obscurité repris d'assaut l'espace devant moi, ainsi que ses droits. L'électricité transcenda ma forme originelle et j'inspirais, reprenant mon souffle. Reportant mon attention sur le mur où se trouvait la fiche, je ne pouvais plus la percevoir. Elle avait disparu, comme emportée ailleurs. Le halo crépitant n'était plus là non plus. Envolé, comme par magie.
Me raclant la gorge, je me mis à chercher d'autres indices, de manière tactile cette fois. Portant mes paumes sur les murs, je cherchais le moindre tremblement, la moindre faille, tout en répondant au sorcier. Je crois bien avoir trouvé quelque chose oui. Je soupirais en fermant les yeux, ressentant l'énergie d'un piège dans la pièce adjacente. Rabaissant mes mains, je les laissais retomber contre mes cuisses, l'écho résonnant faiblement. Mais ça n'a pas l'air de concerner ton frangin. Pas de mention d'un certain Aidan ni d'un pseudonyme relatif à la faune des limbes. Du coup je pouvais mettre de côté l'idée que le frère du sorcier soit impliqué dans toute cette histoire. Cependant, quelque part, ça m'embêtait d'imaginer que j'avais embarqué Marc là-dedans si jamais on ne trouvait rien sur son frangin. Mais j'avais un genre de pressentiment poignant qui me faisait penser qu'il y avait forcément un lien entre ce qu'on venait de découvrir et la disparition de Bowman numéro deux. Je me doutais qu'il fallait encore creuser et attendre avant d'avoir toutes les réponses et c'était sûrement là le problème. Marc n'avait pas tout le temps du monde devant lui, et même si le pacte nous liait au delà de certaines forces et puissances mystiques, il ne fallait quand même pas traîner pour résoudre cette enquête. Mâchouillant mes lèvres, je lançais un regard en la direction de Marc. Je le regardais un court instant, fouiller les dossiers, et m'apprêtais à lui demander s'il avait trouvé quelque chose, lorsqu'un bruit sourd retentissait au loin. Une porte claqua dans le fond du bâtiment, et je sentis l'atmosphère s'alourdir, la tension devenir plus palpable. Le sorcier retint son souffle, et moi, je me figeais presque sur place, attentif aux moindres bruits. Marc jura et se tourna vers moi, m'intimant de devenir invisible tandis qu'il souhaitait préparer une diversion.
Hochant la tête, je me transposais silencieusement dans le plan spectral, gardant forme humaine. Inutile de reprendre ma forme originelle lorsque les pièges se trouvaient tout près. Mieux valait rester sur mes gardes, et tenter de contourner quiconque arrivait dans notre direction pour les prendre à revers. Dans un mouvement fluide et rapide, j'esquivais Marc, plus par réflexe qu'autre chose, et me plaquais quasiment contre le mur où se trouvait la porte. Les pas se rapprochaient de plus en plus, et même si j'étais dans le plan spectral, je pliais les genoux, me préparant à toutes éventualités. S'ils n'étaient pas nombreux, je pouvais aisément réapparaître dans le plan physique et en assommer un ou deux, tandis que Marc s'occuperait de ceux restants. Ma forme originelle tressaillait sous ma peau, et je secouais la tête pour la calmer. L'anticipation devait la contrarier et elle me tiraillait en même temps, picorant sous le derme de ce corps de substitution. La porte grinça à nouveau, dévoilant plusieurs silhouettes. Je pouvais sentir de l'énergie pulser non loin, comme si un piège se mouvait de lui-même. Elles s'engouffraient dans la pièce, une à une. La pulsation ne cessait de battre, furieusement, empoignant mon être tout entier. Je grimaçais, mordant l'intérieur de mes joues en voyant trois individus s'arrêter devant le bureau où se trouvait Marc. Malgré la désagréable sensation, je m'éclipsais derrière eux, prêt à en découdre lorsque j'entendis un murmure résonner en moi. Fronçant les sourcils, je jetais un coup d’œil à Marc qui entamait sa diversion, et mordillais mes lèvres en me reculant, filant dans le couloir.
A l'instant même où je franchissais les portes, je sentis deux silhouettes me traverser, et mon regard accrocha cette forme, plus loin. Une silhouette à l'allure décharnée, en lambeaux, qui glissait dans l'air. Les murmures résonnaient de plus en plus fort, et ma forme originelle tremblait sous ma peau, comme si elle voulait s'échapper d'ici. Je ne compris que trop tard pourquoi. La silhouette pris une forme plus visible et s'arrêta devant moi, alors même que j'étais toujours dans le plan spectral. Elle ouvrit ses paupières, et son regard de sang perça l'obsidienne du mien. Écarquillant les yeux, je pouvais sentir mon corps se tendre en reconnaissant la déité qui me faisait face. Un démon. Le démon. Son sourire carnassier étirait ses lèvres craquelées, et il se mit à réciter une incantation avant même que je ne puisse réagir. Ma forme originelle grésillait en mes entrailles, et je fus forcé, par la puissance du sortilège, à retrouver le plan physique. Les deux gaillards qui m'avaient traversé quelques secondes plus tôt agrippaient fermement mes bras, se joignant au démon en récitant d'autres formules. Ces mots, comme des chaînes, enserraient mon corps tout entier, et mon esprit se retrouvait enfermé à l'intérieur de mon crâne. Je n'avais aucun moyen de m'échapper. Les fils barbelés verbaux saignaient mon être, enserrant de plus en plus ma forme humaine. J'étouffais un hurlement sous la douleur causée par l'écho des incantations, serrant les poings jusqu'à en faire blanchir mes phalanges. Mon corps se cambra, et mes genoux claquèrent au sol, tandis que je me débattais comme je le pouvais. Au travers de la douleur, j'entrouvris les lèvres, un grognement m'échappant alors que je tentais de prévenir le sorcier. MAAAAAAARC ! Le démon apposa sa paume contre ma bouche, étouffant ma plainte de sa peau brûlante. Sa silhouette prenait feu sous mon regard assombri par la colère, et ses longs doigts rougis aux ongles noirs raclaient contre mon visage, griffant la peau à vif. Ses iris incandescents plongèrent dans le vide de mes orbes, et captura mon âme. Il chuchota encore d'autres formules et sortilèges, me rendant groggy. Mes iris roulèrent à l'arrière de mon crâne, ne laissant plus que le blanc de mes yeux ressortir avant que mes paupières ne se ferment pour de bon. Les ténèbres m'entouraient, mais je ne ressentais plus leur présence rassurante. Elles étaient lointaines, comme de vieux souvenirs, alors que je sombrais dans l'inconscience, me laissant emporter par le néant.
Ayaraven
Marc Bowman
Sorcier
More about you :
Codename : Pride
Pouvoirs :
Manipulation des ténèbres ► Marc possède la capacité de manipuler à sa guise les ombres. Il faut cependant que ces dernières soient présentes. Dans une pièce intégralement noire, son pouvoir ne lui servira à rien.
En plus de les manipuler, il peut également s'en servir pour guérir certaines blessures et recharger son énergie. C'est une capacité passive et elle ne sera jamais aussi efficace qu'un vrai repos.
Magie ► Marc est un sorcier, ce qui le rend donc logiquement capable de maîtriser la magie. Il est capable de lancer certains sorts après les avoir appris - et non naturellement comme avec sa maîtrise des ombres. Il peut également détecter les autres sorciers et reconnaître une empreinte magique s'il y a déjà été confrontée.
Dès l’instant où il avait mis le pied dans ce batiment, Marc avait senti cette aura sombre et malfaisante. Il avait continué. C’est qu’il fait toujours. Continuer. Avec la sale impression de piquer une tête dans une marée noire. Fouiller dans un tas de paperasse qui n’a pas le moindre intérêt pour lui, dans une pièce à la décoration douteuse. Il ne trouve rien et ça l’enrage. Marc a l’impression de tourner en rond. A quoi ça rime ? A quoi ça sert, tout ça ? Pour la première fois, il se sent menacé par les ténèbres qui l’entourent alors qu’il s’agit pourtant de l’environnement avec lequel il est le plus familier. Ses nerfs sont à bout. Pour ne rien arranger, les voix se font entendre. Les trouble-fête viennent se joindre à la partie. Ils n’ont rien trouvé. Enfin, rien qui concerne Aidan, visiblement. Il ne se fait pas d’illusion sur la suite des évènements quand ces connards le verront ici. Il demande à Tenebris de disparaitre comme il le fait d’habitude. Même s’il ne le voit plus, il sent toujours sa présence. Il le sent passer près de lui, comme si une brise glaciale l’effleurait. Une certaine tension commence à l’habiter. Il ferme les yeux un instant, puisant au fond de son être pour faire ressurgir sa magie. Il va faire son maximum pour les retenir. S’il a bien un talent, c’est être une épine dans le pied, la putain de paire de couille dans le potage. Il a un don pour ça, à la hauteur de ces pouvoirs qu’il a depuis l’enfance. Un petit sourire se dessine sur son visage quand il sent sa propre magie l’envahir. Il est dans le noir. C’est parfait. Ces gogoles ne savent pas à qui ils ont affaire.
Ils déboulent. A trois. Il peut gérer ça. L’un d’eux braque une lampe dans la tronche de Marc qui cligne des yeux quelques secondes. Il se contente de lever la main à la hauteur de son torse pour les saluer. « Salut les gars ! C’est vachement chouette par ici. J’étais justement en train de me dire que c’était un parfait décor pour Harry Potter au Pays des Connards. Ah oui et pendant que j’y suis. Personne ne connaît un certain Aidan, des fois que ça me fasse gagner du temps ? » Pendant qu’il parle et qu’il capte leur attention, Marc tisse lentement un sort autour de lui, puisant dans les ténèbres qui l'entourent. C’est dingue comme il a tendance à travailler vachement mieux quand il est sous pression. « T’es qui, putain ? » « Moi ? » Ton pire cauchemar. « Personne, juste un glandu qui passait par là. J’allais justement repartir en fait. » Il n’y a aucune chance que ces trois-là se laissent avoir comme celui à l’entrée. La preuve. S’il ne voit pas leur visage, il devine qu’ils ne sont pas convaincus. Et s’ils sont pas débiles, ils ont flairé le sorcier. « Tu ne vas nulle part. » Une étincelle de défi s'allume dans le regard de Marc. « Ah oui ? » Il dresse sa main devant lui et tourne le poignet d’un mouvement rapide. La lumière qui s’échappe de la lampe est masquée par une sorte de matière noire et opaque. Il entend les exclamations surprises qui sortent de leur bouche et fond sur le côté. Le sort a duré environs un instant mais juste assez pour qu’il disparaisse de leur champ de vision. A la place de l’endroit où se trouvait Marc quelques instant auparavant, il ne reste plus que le bureau et l’ombre qu’elle projette sur le mur. Ombre qu’il manipule en un tour de main pour faire flotter la table devant eux et leur lancer à la tronche. Celui qui tient la lampe se reçoit l’objet de plein fouet, lâchant la lumière. Les deux autres n’ont eu qu’à faire un mouvement sur le côté pour éviter le meuble. Laissant ainsi le champ libre à Marc pour prendre la poudre d’escampette. C’est presque trop facile.
Puis un hurlement à lui glacer le sang s’élève dans l’air et se répercute dans tout le bâtiment alors qu’il a un pied hors de la pièce. Son prénom, hurlé par une voix qu’il connaît bien. Tenebris. Tenebris, criant de douleur. La surprise est telle que Marc reste figé un instant, les yeux écarquillés. La seconde d’après, une onde le projette contre l’escalier proche de la porte. Son épaule heurte les marches en béton et le choc lui coupe brièvement la respiration. Les deux gars qui restent dans la pièce se sont retournés à l’instant où Tenebris a hurlé, voyant Marc sur le seuil de la porte. Ce dernier peste dans sa barbe, rassemble ses esprits et leur fait face, le coeur battant. Ils ont eu Tenebris avec une facilité déconcertante. Il est seul, contre des adversaires bien plus puissant qu’il ne l’imaginait. Tant pis pour la magie, on va y utiliser la méthode à l’ancienne. Ils sont deux face à lui plus ceux qui ont eu son camarade et qu’il ne voit pas. Il prend une grande inspiration et s’apprête à charger le même sort qu’à l’entrée pour les faire vole. C’est à cet instant qu’une douleur comme jamais il n’en a ressenti se loge à l’intérieur de son crâne. Lui donnant l’impression que sa boite crânienne est sur le poids d’exploser. « Bande de… AAAAAH !» Il finit à genoux, les mains de chaque côté de sa tête à ressentir une souffrance insupportable. Ça brûle, ça le lance par vague. C’est intense. Il hurle à s’en briser la voix. Des mains invisibles lui enserrent le crâne et le comprime. Si ça continue, son cerveau va éclater comme une pastèque. Il ne prête même plus attention aux silhouettes qui l’entourent et encore moins à celle du type qui lui fait vivre ce calvaire et qui sourit en se rapprochant de lui. Il sent quelque chose de chaud couleur de son nez. Et c’est peut-être la dernière chose dont il a conscience quand il est à nouveau projeté contre l’escalier et que sa tête heurte violemment le béton.
Il rouvre les yeux avec l’impression d’avoir eu un tête à tête avec un camion. Comme la pire gueule de bois de sa vie. Une lumière l’aveugle et le fait ciller. Il grimace en tournant la tête et en voulant ramener sa main devant son visage pour s’en protéger. Quelque chose le gène. Il n’y arrive pas. Il cherche à rassembler ses idées mais il sent toujours l’atroce douleur qui lui a transpercé la tête de part en part. La pièce danse devant ses yeux, il a la nausée, sa gorge est sèche et son épaule le lance. La dernière chose dont il se souvienne, c’est de s’être retrouvé plié en deux, à hurler comme jamais alors qu’il sentait son cerveau sur le point d’exploser. Il referme les yeux, parce que ça lui fait trop mal pour qu’il les garde ouvert. Quand il les rouvre, il souffre beaucoup moins. C’est toujours désagréable mais bien moins qu’avant. Cette fois, il a un peu plus conscience de son environnement et des voix qu’il perçoit. Il redresse la tête et ce qu’il voit ne lui plait pas. Il est étendu sur ce qui ressemble à une table. Et ses poignets sont entravés. …Génial. Absolument GÉNIAL. Il laisse retomber sa tête sur la surface dure et soupire en fixant le plafond et cet espèce de néon dégueulasse qui a manqué de le rendre aveugle. Première question : où il est. Deuxième question : qu’est-ce qu’ils lui ont fait pour qu’il se sente aussi mal. Troisième question : combien de temps a-t-il passé à nager entre conscience et inconscience. Dernière question et pas des moindres : Où est Tenebris. La réponse, il l’obtient l’instant d’après, en entendant un grognement sur la gauche. Il cligne des yeux une fois, puis deux et tourne la tête avec toute la difficulté du monde. Tenebris a visiblement subi le même sort que lui. Il ouvre la bouche pour attirer son attention quand il sent à nouveau la nausée l’envahir. Marc se fait violence pour ne pas céder. Fermant les yeux, respirant calmement en attendant que ça passe. Il ne sait pas ce qu’ils lui ont fait mais ça n’a rien de plaisant. Il a l’impression d’être complètement défoncé. C’est le contrecoup du sort qu’il s’est mangé dans la gueule ? Du coup qu’il a reçu sur la tête ? D’une potentielle drogue qu’on lui aurait injecté pendant qu’il était dans les vapes ? Il l’ignore et ne pas avoir les réponses s’ajoute à la longue liste de chose qui l’agace depuis qu’il a repris connaissance. « Hey. » lance-t-il d’une voix rauque à l’intention de Tenebris. Il n’obtient pas de réponse et braque à nouveau la tête en direction de sa silhouette étendue, à quelques mètres de lui. « OH ! Réveille-toi, là ! » Plus fort, cette fois-ci. Il le voit bouger et l’entend grogner encore une fois. Putain. Il serre les mâchoires. « Hey, connard, j’espère que t’as une explication au fait que tu te sois fait choper comme le dernier des glands ! » Peut-être qu’en l’insultant, Marc va obtenir quelque chose de lui. Quand il est certain d'avoir en face de lui un Tenebris conscient, il enchaîne « Pourquoi t'es attaché, toi aussi, mec ? Tu fais dans le SM, maintenant ? » Il tente n'importe quoi pour le faire réagir. Il n'aime vraiment pas ce silence de la part du dieu des ténèbres en personne.
AVENGEDINCHAINS
Morgan Reed
Dieu
More about you : Ceos, Eosphoros, Hesperos
Codename : Tenebris
Pouvoirs : Changement de forme et de plan. Télépathie et emprise. Hallucinations et cauchemars. Création de matière spectrale et contrôle des ténèbres.
♠ ♣ Six deep we creep and to the streets we go. Cadillacs and chops so we're ready to roll. Just a couple of gangstas coming straight for your throat. Get back, when we enter the room 'cause we digging your tomb. What the fuck you gonna do when we're coming for you? ♥ ♦
La douleur qui enserrait mon esprit me réveilla brutalement. Je rouvris les paupières brusquement, la respiration saccadée et la poitrine comprimée. J'inspirais bruyamment, tiraillant ma gorge au passage, tout en essayant de me redresser. Réflexe de ma forme humaine qui se cambrait pour se sentir moins oppressée. Je sentis mes poignets et mes chevilles brûler sous le contact de liens bien trop resserrés. Et les chaînes qui opprimaient mes muscles me retenaient toujours, brûlantes en mes entrailles. Je grimaçais au travers de la douleur, ma forme spectrale crépitant sous la peau. Mon dos percuta la surface contre laquelle je me trouvais, et je tentais de reprendre une respiration plus contrôlée, plus calme et posée. Mes paupières papillonnaient, et je voyais flou, un voile opaque embrumant mon champ de vision. Je bougeais la tête d'un côté, en grommelant à cause du contre-coup. Ce démon m'avait bien amoché, et je le constatais de plus en plus en sentant mes muscles se crisper. Des pics de douleurs tiraillant ça et là, à quelques reprises. Fermant les yeux, je profitais du silence pour me concentrer sur ma respiration et diriger mon attention vers les ténèbres, pour les appeler. Capturant leurs intérêts, je les attirais vers moi pour y puiser de la force et de l'énergie. Je les sentais s'insinuer sous la peau, passant sur les muscles pour les couvrir, tel un baume. Récupérant quelque peu, je finissais par les relâcher lorsque je ne ressentis plus aucune douleur notable ou insupportable. Elles regagnèrent leur place, dans la pénombre et l'obscurité ambiante. Rouvrant les yeux, j'essayais de me dégager de ces liens qui m'entravaient, tirant dessus comme un dément, grognant par à-coups à cause de la sensation désagréable. Au bout d'un moment, je laissais retomber ma tête contre la surface dure sur laquelle je reposais. Ça devait être un genre de table ou un rebord en béton, fin un truc pas confortable quoi. Je constatais également, et avec stupeur, que je n'avais plus autant de force qu'auparavant. Je n'arrivais plus à retrouver ma forme originelle, celle-ci semblant prisonnière sous la peau du corps humain. Sans compter que je ne pouvais plus me transposer dans le plan spectral. À cause des sortilèges anciens que le démon avait prononcés, il avait scellé mon esprit dans mon crâne, et accroché mon corps dans le plan physique. Autant dire que c'était bien ma veine.
Un soupir s'échappa d'entre mes lèvres alors que je faisais claquer ma langue contre mon palais. Clignant des yeux, j'essayais toujours de regarder alentours si je ne pouvais pas trouver quelque chose ou quelqu'un. Marc était peut-être encore libre, ou s'il n'avait pas eu de chance, il aurait sans doute été emprisonné ailleurs. Passant ma langue sur mes lèvres pour les humidifier, je réfléchissais à comment me tirer de là sans pouvoir utiliser certaines de mes capacités. Je pouvais bien rappeler les ténèbres et leur ordonner de briser ces liens, mais, déjà, je n'avais quasiment plus assez d'énergie pour le faire, et en plus, j'avais le pressentiment désagréable que le démon avait également jeté un sort sur ceux-ci. Manquerait plus que ça. Enfin, si j'attendais un peu, je pouvais récupérer assez de forces pour essayer de commander les ombres à mon bon vouloir. Fallait juste un peu de patience. De toute façon je ne pouvais pas bien faire autre chose, alors j'inspirais un bon coup, et me cala le plus confortablement possible, m'évadant métaphoriquement dans l'obscurité. Perdu dans mes pensées, j'entendis une voix résonner dans mon crâne. N'y faisant pas réellement attention au début étant donné qu'il s'agissait de chuchotements, de murmures inaudibles. Mais les intonations se faisaient de plus en plus fortes et se rapprochaient. Fronçant les sourcils, j'accrochais mon attention à cette voix, tentant de l'identifier. Quelque chose titilla sous ma peau, comme une vague sensation de mal-être, de malaise. Ma forme originelle cogna sous le derme du corps humain, et je rouvris les paupières d'un coup sec. Une odeur de souffre agressa mes narines et je reconnaissais par la même occasion cette voix sinueuse et insidieuse. Le démon, c'était lui. Encore. Il avait réussi à passer la barrière dans mon esprit, et à me parler, et maintenant, il était là. Devant moi. Mon regard accrocha sa silhouette qui se détachait de l'ombre. Quelle bien mauvaise posture, Tenebris. Je serrais la mâchoire et les poings. Mes ongles raclant la chair de mes paumes. Je n'aurais jamais pensé te voir ainsi prostré. Il ricana comme un dément, et se décala quelque peu dans l'obscurité. Je le perdis du regard, mais cligna bien vite des yeux en comprenant qu'il était allé trouver l'interrupteur. La lumière inonda la pièce de son halo laiteux et blafard, me brûlant les yeux. Clignant des paupières, je retrouvais cependant rapidement contenance, ma vision plus précise qu'auparavant. Qu'est-ce que tu veux Aegnoriel ? Je sifflais entre mes dents à son encontre.
Le démon s'arrêta près de moi, ses griffes raclant le béton au sol en un son strident. Serrant les dents, je plissais les paupières, dardant mon regard noir sur les contours de sa silhouette. Aegnoriel marqua un temps d'arrêt, faisant mine de réfléchir. Sa voix, teintée de condescendance résonnait à la fois dans mon esprit et à mes oreilles. Oh, juste savoir pourquoi tu es là. Il haussa les épaules en ricanant. Après tout, tu n'as pas été invité, et encore moins invoqué. Je grognais en scrutant son visage déformé pendant des siècles à cause du feu des enfers. C'est pas tes affaires. Il ricana une fois de plus, se détournant de moi pour marcher un peu plus loin. Je l'entendis murmurer dans mon esprit. ''C'est fou comme il lui ressemble.'' Je ne voyais pas ce qu'il trafiquait de dos, mais en tout cas, ça ne sentait pas bon. Outre le souffre. J'imagine que tu es venu avec cet humain. Il se décala en me désignant une forme d'un geste dédaigneux de la main. Me redressant, je regardais plus attentivement la silhouette immobile.Marc. Le sorcier était aussi dans la pièce, complètement assommé. Ma respiration se bloqua à même ma gorge quand je posais mon regard sur lui. Il était bien là. Inconscient mais vivant. Et pas enfermé ailleurs ou libre comme je l'aurai imaginé. Je m'étais fait avoir, mais lui n'avait pas à subir cela. Même si dans le fond, c'était un peu prévisible. Des pièges à l'infini, des sortilèges à foison, une langue morte, la panoplie parfaite pour maîtriser les déités les plus récalcitrantes. Relevant le regard sur Aegnoriel, je le scrutais un instant, me demandant bien ce que lui foutait ici. Avec ce que j'avais compris, il aurait plus été en danger qu'en sécurité entre ces murs, et pourtant, il se pavanait comme s'il possédait le bâtiment entier. Prétentieux. Je grimaçais, rabaissant mes bras et recollant mes épaules sur la surface dure. Ma tête suivit bien vite, et je dardais mon attention en la direction opposée, ne voulant pas répondre à ses interrogations. T'es devenu muet ? Il ricana. Ton silence veut tout dire. Je fermais les yeux, serrant la mâchoire. Mes poings crispés me faisaient mal, et mes phalanges en étaient devenues blanches. Inspirant un bon coup, je soufflais bruyamment, ma voix résonnant dans le silence pesant alentours. Du trafic ? Je tournais la tête vers lui, rouvrant les paupières, dardant mes iris obsidiennes sur son visage. Il s'approcha à nouveau de moi, haussant les sourcils. C'est bien ce que tu fais ici, non ? Des sacrifices d'âmes ? Du trafic de déités ? Il haussa les épaules nonchalamment. C'est tout ce qu'ils méritent. Je lâchais une exclamation dédaigneuse, le dégoût transparaissant par tous les pores de ma peau. T'es vraiment ignoble, Aegnoriel. Ce sont tes semblables, bordel...
Le coin de ses lèvres tressauta, et son visage s'endurcit alors qu'il s'élança vers moi. La colère vrillait son visage et son regard empli de haine accrocha le mien. Il attrapa mes épaules et me secoua brusquement. Sa force étant plus brutale que dans mes souvenirs. Sa voix sifflant perça mes tympans. Ne. Dis. Plus. Jamais. Ça. Il attrapa mes cheveux en une poigne ferme, approchant mon visage du sien. Mon souffle hachuré s'écrasa sur sa peau, et la chaleur qu'il dégageait brûlait mon derme. Je grimaçais en essayant de me défaire de sa prise. Lâche-moi. Je grognais d'une voix grave et menaçante. Mais il ne se laissa pas impressionner, et au contraire, tira de plus belle. Sa poigne me maintenait en place et je n'aimais pas cela. Je détestais cela. Il n'avait aucun pouvoir sur moi, et pourtant, j'étais là, complètement à sa merci. Son souffle putride s'écrasa sur mon visage alors qu'il s'approchait encore, ses iris de sang accrochant le néant des miens. Le silence se faisait, et la tension était palpable, l'atmosphère tendue comme jamais. Cela ne dura qu'un instant, le temps qu'il cherche ce qu'il voulait dans mon âme, et le voilà déjà en train de se reculer, lentement. Je pensais te laisser partir. Merveilleuse nouvelle, vraiment. Mais s'il pouvait abréger, et se dégager, ça serait bien mieux. Mais finalement, tu vas servir de sacrifice. Je n'eus pas le temps d'assimiler plus d'informations, ni de me débattre, que déjà il abaissa ma tête avec force. Brutalement, et à une vitesse ahurissante contre la surface dure. Le choc m'emporta instantanément, mon crâne cognant la texture abrupte en un craquement sinistre. Les ténèbres m'entouraient à nouveau, et je fus bercé par l'inconscience salvatrice une fois de plus. Lorsque je repris connaissance, en pleine convalescence, je ressentis une douleur à l'arrière de mon crâne. Les souvenirs affluant à mon esprit, je lâchais un grognement, gardant les yeux fermés. Ma tête tournait et j'étais certain d'avoir perdu du sang à cause d'Aegnoriel. Putain de merde.
La voix de Marc résonna à mes oreilles, tintement grave et rauque à mes tympans. Il m'appelait, m'ordonnait de me réveiller. J'aimerai bien, connard. Je grognais pour la forme, tirant sur mes liens en un réflexe malhabile. Mes poignets me tiraillaient et je grimaçais en rouvrant les paupières. Clignant des yeux plusieurs fois pour m'adapter à cette lueur agressive pour la rétine. Le sorcier parla à nouveau, et je rageais intérieurement, le traitant de tous les noms. J'avais envie de lui répondre quelque chose de très bien placé, mais en décida autrement. Rien ne sortit de ma bouche pâteuse. Ma langue était lourde, et ma gorge sèche, sensation désagréable au possible. J'avalais ma salive avec difficulté et tournais la tête vers lui. Sa silhouette m'était encore floue, et la nausée s'empara de moi à cause de mes mouvements. Je fermais les yeux et pinçais les lèvres, tentant de reprendre contenance, avant de finalement abandonner et de reposer ma tête sur la surface brute. Je soufflais alors, mal en point et exaspéré par la situation. Mais surtout, j'étais déçu. D'Aegnoriel et de moi-même. Et ce n'était pas le pire. Non, ce qui me perturbait le plus, c'était cette histoire de sacrifice. Depuis quand il avait viré aussi taré lui ? Et pourquoi il trempait dans du trafic de déités ? Bordel, fallait vraiment que je me tire d'ici et que je prévienne les autres. Mais je ne pouvais rien faire dans cet état. J'étais toujours bloqué, mais au moins je ne ressentais plus les effets désagréables du sortilège. Marc m'interpella une fois de plus, me demandant pourquoi j'étais attaché et si je donnais dans un penchant charnel particulier. S'il savait. Je ricanais en tentant de rouvrir les yeux. Cette fois-ci mon regard accrocha le plafond éclairé par un néon crasseux, et la brume qui voilait mes iris s'en était allée. Étendu sur la surface dure, je laissais l'instant s'imprégner, le silence perdurer, et la réalité m'entourer. Ma voix résonna, quelque peu brisée, grave et rauque, avant d'être étouffée par l'atmosphère. Aegnoriel. Déglutissant avec difficulté, j'entrouvris mes lèvres, mon souffle glissant sur ma langue. C'est à cause de lui. Je reniflais en me tournant vers le sorcier. C'est un démon.
Reposant ma tête sur la surface rugueuse, je fermais les yeux et appelais à nouveau les ténèbres. Elles n'étaient pas nombreuses, mais elles crépitaient pourtant avec ardeur. Je leur intimais de venir ronger les liens, de les détruire, de m'en défaire. Elles se précipitaient alors sur eux, tandis que je tirais de mon côté pour me libérer au plus vite. Serrant les dents, je réussis à me défaire d'un lien, ma main droite à présent libre comme le vent. Dans un mouvement fluide et maîtrisé, je commandais aux ténèbres de se durcir, et de former une lame. L'attrapant entre mes doigts, je vins percer le deuxième lien qui entravait mon autre main. Le bruissement résonnait encore à mes oreilles, oppressant le silence pensant. Il était à la botte du seigneur de la torture. Je soufflais en attaquant les liens qui enserraient mes chevilles. Mais il a été radié pour une connerie et il a dû surveiller l'un des cercles des Enfers. Un grognement m'échappa lorsque je me libérais pour de bon de ces attaches oppressantes. Avec fluidité, je me relevais, l'écho de mes pas claquant contre le sol bétonné. Je grimaçais cependant, à cause du tournis qui me pris d'un coup, empoignant mon crâne avec force. Ma paume passa dans mes cheveux, tâtant la zone qui tiraillait depuis le coup d'Aegnoriel. Un liquide épais, et chaud imprégna mes doigts, et en apportant la texture carmine à hauteur de mon visage, je reconnus le sang. Eh merde. Je titubais et me rattrapais à la surface abrupte pour reprendre mon souffle, le temps de quelques secondes tout en fermant les yeux. Retrouvant un semblant de respiration, je rouvris les paupières et m'avançais vers Marc, évitant de trop forcer. Tenant toujours la lame de ténèbres dans la main, je commençais à défaire ses liens, évitant de toucher sa peau ou de l'entailler. Il fait dans le trafic de déités et participe à des sacrifices. J'expliquais d'une voix neutre, me concentrant pour ne pas chanceler. Et je pense qu'il a été embauché pour ça. Alors que j'allais terminer de détruire l'un de ses liens, je repensais à la phrase énoncée par Aegnoriel. ''C'est fou comme il lui ressemble.'' La réalisation me frappa de plein fouet. Aidan. Il était forcément lié à tout ça, contrairement à ce que j'avais pensé. C'était peut-être bien lui Hellhound au final. A moins qu'il ne jouait un rôle mineur dans toute cette histoire. Secouant la tête, je repris contact avec la réalité. D'un geste rageur, et en serrant les dents, je terminais de découper son entrave, puis le contourna pour attaquer rapidement le dernier lien. Au moment où je déchirais sa dernière entrave, je me reculais, ordonnant aux ténèbres de venir comprimer la plaie à l'arrière de ma tête. La lame explosa en une myriade de fragments pour s'étaler par la suite en un voile, filant derrière moi. Je sentis leur présence réconfortante, et soupirais doucement, avant de reporter mon attention vers Marc. Passant ma langue sur mes lèvres, je laissais ma voix reprendre d'assaut le silence qui nous entourait. Il est probable qu'Aidan y soit mêlé lui aussi.
Ayaraven
Marc Bowman
Sorcier
More about you :
Codename : Pride
Pouvoirs :
Manipulation des ténèbres ► Marc possède la capacité de manipuler à sa guise les ombres. Il faut cependant que ces dernières soient présentes. Dans une pièce intégralement noire, son pouvoir ne lui servira à rien.
En plus de les manipuler, il peut également s'en servir pour guérir certaines blessures et recharger son énergie. C'est une capacité passive et elle ne sera jamais aussi efficace qu'un vrai repos.
Magie ► Marc est un sorcier, ce qui le rend donc logiquement capable de maîtriser la magie. Il est capable de lancer certains sorts après les avoir appris - et non naturellement comme avec sa maîtrise des ombres. Il peut également détecter les autres sorciers et reconnaître une empreinte magique s'il y a déjà été confrontée.
C’est quoi le pire, entre la nausée qui l’empêche de se concentrer, sa tête qui lui fait un mal de chien et le fait de se retrouver entravé à cette table comme s’il s’était embarqué dans un trip bondage bizarroïde ? Le pire, c’est sa fierté blessée, parce qu’il s’est clairement fait latter la tronche en une fraction de seconde. Après, son excuse à lui, c’est qu’il n’est qu’un humain et qu’il a fait l’incroyable bêtise de sous-estimer l’adversaire. L’excuse de Tenebris, c’est quoi ? Comment il a réussi à se faire attraper, lui ? Aux dernières nouvelles, ce n’est pas un simple humain comme lui. Et pourtant, il était tombé le premier. Le hurlement qui était sorti de sa bouche restera gravé dans la mémoire de Marc. Le voir réagir alors qu’il est étendu sur la table plus loin le rassure. Il grogne, tente de se défaire de ses liens, ce qui veut dire qu’il est vivant et pas trop amoché. Peut-être que les provocations qui sortent de la bouche de Bowman aident, il n’en sait rien. C’est bien sûr à sa dernière phrase que Tenebris réagit le mieux car Marc perçoit un ricanement. Chouette. Ce connard se réveille. Il va peut-être pouvoir lui expliquer ce qui lui échappe depuis le début. Il aimerait bien se libérer de ces saloperies qui le gardent lié à cette table à la con mais il n’y arrive pas. Ces abrutis sont malins. Il peut sentir les sorts qui bloquent sa magie. Fort heureusement pour Marc, ce n’est pas la première fois qu’il se retrouve avec les mains liées. Il va procéder à l’ancienne. Sans magie. La voix de Tenebris monte à ses oreilles alors qu’il lutte contre la douleur qui lui ronge la tête et l’épaule en même temps qu’il joue avec ses liens pour le détendre le plus possible. Un nom sort de la bouche du dieu et il ne sait pas trop ce que ça veut dire. Sans regarder Tenebris, Marc commente : « Je suis censé le connaître ? » Il tire sans relâche, pestant entre ses dents. C’est à cause de lui ? Rien pour ça, Marc le déteste. Franchement, il a une tête à se retrouver attaché à une table comme une victime, là ? La suite, en revanche, le laisse pantois. Il s’arrête et lève les yeux vers Tenebris qui prononce le mot qui fâche. Un démon ? Un putain de démon ?
Il déglutit en sentant un frisson désagréable lui parcourir l’échine. Il se tient loin de ça, en règle général. Fricoter avec les démons, c’est le meilleur aller simple vers un cimetière. Et même lui qui a fait quelques expériences discutables avec la magie n’a jamais franchi cette limite. Pour une raison simple. Les démons ne sont pas dignes de confiance et tentent de vous la mettre à l’envers à la moindre occasion. Ceci dit, faire un pacte avec Tenebris n’est pas forcément mieux, mais au moins, Marc a l’assurance que le dieu des ténèbres honorera son contrat dans les termes. Ils se sont fait avoir, par un démon. Un putain de démon. Et ils ont survécu. C’est peut-être le jour idéal pour jouer au loto. Au ton que Tenebris emploie, pourtant, Marc comprend qu’il en sait plus qu’il ne le dit. N’a-t-il pas dit qu’il avait trouvé quelque chose avant que ça parte en vrille, là-bas ? Il garde le silence en serrant les mâchoires. Non, il ne va pas s’énerver trop vite. Ça ne sert à rien. Il observe les ténèbres se rassembler pour attaquer les liens qui retiennent Tenebris. Ah bah tiens. Et pourquoi il n’y arrive pas, lui ? Parce qu’il est juste humain, sans doute. Et que le sort n’est pas assez puissant pour retenir une déité. Une lame se forme à présent dans les mains de l’autre et Marc aurait pu être surpris s’il n’était pas en train de se retenir de l’engueuler. A la place, il se tait et serre les dents. Et il écoute, patiemment, pendant que Tenebris se libère en racontant toute l’histoire. Un démon à la botte du seigneur de la torture. Rien que ça. Tout à fait le genre de type qu’on invite à un brunch chez mamie le samedi. Il est déjà assez puissant pour mettre à terre le brun qui a du mal à garder son équilibre en se levant. A noter, donc, que Marc devra s’en tenir loin. Très loin s’il le peut. Il a pour principe de ne pas s’approcher trop près des démons. Les saloperies qu’ils laissent trainer peuvent corrompre n’importe qui. Et Marc n’étant pas un modèle de droiture, il serait le premier à se laisser avoir bêtement. Avoir conscience de ses faiblesses, ça maintient en vie, à ce qu’il parait.
Pendant que Tenebris tranche les liens qui le retiennent, Marc inspire longuement pour faire passer sa migraine d’enfer. S’il va se tenir loin d’Aegmachintruc, il va en revanche se faire un plaisir de dégommer le salopard qui a manqué de lui provoquer une mort cérébrale. Il déteste la torture, encore plus quand c’est lui qui est visé. Il ricane en écoutant Tenebris, avec une voix rauque. « Il m’a l’air super sympa, ton pote. Très fréquentable. » Il peut sentir le dieu bouillonner de l’intérieur, il n’y a qu’à voir l’agressivité avec laquelle il s’attaque aux liens qui retiennent Marc. Il garde une voix neutre mais Marc connait très bien ce sentiment. Il est très familier avec tout ce qui est garder son calme pour éviter de déclencher une tempête dévastatrice. « Le sacrifice ? Rien que ça… Charmant personnage. » Lorsque le dernier lien n’est plus qu’un lointain souvenir, Marc se redresse en se massant les poignets. Et en grimaçant à cause de la douleur que lui provoque le mouvement. Il s’est peut-être déplacé quelque chose quand il a heurté le béton. Sa soudaine libération fait affluer sa magie en lui. Il peut la sentir vibrer sous sa peau. Au moins un truc dont il n’a plus à se soucier. C’était juste ces saloperies qui l’empêchaient se servir de ses pouvoirs. Il ressent sa propre puissance comme si elle l’avait quitté un instant avant de revenir. Il agite ses doigts pour en être certain. Oui, tout à l’air de fonctionner normalement. Il la sent courir dans ses veines. Il lève les yeux vers Tenebris qui fait exploser sa lame. Ouvre la bouche pour dire quelque chose. Et s’arrête quand il le dévance en prononçant le nom d’Aidan.
C’est comme prendre une douche glaciale. Il reste immobile, le temps de digérer l’information. Aidan, son crétin de frère, fricote avec les démons. Non. Ce n’est pas possible. Marc le connait. Il ne ferait jamais rien d’aussi stupide sans une bonne raison. Il secoue la tête, refusant d’admettre la possibilité que son frère jumeau soit lié à ce Aegnoriel. Jamais de la vie. Il y a cependant quelque chose qui le fait bondir quand il se repasse toutes les explications de Tenebris dans sa tête ainsi que sa réaction dans l’espèce de local. Il savait. Tenebris savait qu’il y avait du démon là-dessous. Il avait dit quoi, déjà ? Je crois bien avoir trouvé quelque chose oui. Cet enfoiré l’avait compris. Avec un voix lente et grave, Marc tourna la tête vers lui. « Tu étais au courant, hein ? » Il lui jette un regard noir en se remettant debout. Il manque de chanceler mais le fait qu’il meurt d’envie de lui passer un savon monumental l’aide à tenir sur ses deux jambes. « Tu te fous de ma gueule, en fait. Ça t’es pas venu à l’idée une seule seconde de me prévenir QU’IL Y AVAIT UN PUTAIN DE DÉMON DANS LE COIN ?! » Marc explose enfin. « Je sais pas comment ça fonctionne dans ton cerveau de dieu, mais ça aurait été bien de me le dire AVANT que j’aille faire le guignol devant ces trous du cul, tu crois pas ?! » Tout en pestant contre Tenebris, il fouille ses poches. Il est tellement énervé qu’il a besoin d’une cigarette, là, maintenant. Il sort un tube de nicotine de son paquet et l’allumer sans cesse d’aboyer sur Tenebris. « C’est quoi votre putain de problème, à vous les déités, là ? Votre égo est tellement sur dimensionné que vous vous pensez tous plus malins que le reste de l’univers ? » Il inspire rageusement une taffe de sa cigarette et recrache la fumée en se détournant. Il y a du démon et ça change tout. Il doit trouver un sort pour se protéger. Il note la présence d’un vieux placard dans le coin de la pièce et s’y dirige sans plus tarder, ouvrant sèchement la porte. « Putain, ça me sidère, ça. Non seulement, on s’est fait choper comme des glands, mais en plus on s’est pris la dérouillée du siècle. Et tu m’annonces, au calme, que mon frère est peut-être lié à ça. » Il fouille le placard en faisant tomber tout ce qui est inutile. Des pots en verre vides, du tissu, des mouches mortes. Rien d’intéressant. A peine de quoi faire un tour de passe-passe. Comment il va se protéger, lui, hein ? Il va s’entourer de lumière divine et purificatrice ? Putain. Il ferme les yeux en soupirant, cherchant dans sa mémoire un sort quelconque qu’il pourrait tracer au sol. Mais le coup qu’il a reçu semble avoir affecté ses capacités cognitives parce qu’il n’arrive pas à se souvenir de ce dont il a besoin. Il revient sur Tenebris. « Bon, comment on leur latte la gueule, à ceux-là, là ? T’as une idée ou faut encore qu’on se retrouve attaché à une foutue table pour que tu m’en fasses part ? »
Il s’en fiche bien qu’on puisse l’entendre, de toute façon. Ils ne pourront pas se barrer d’ici sans devoir leur passer dessus. Et c’est limite si Marc n’espère que ça, avoir une occasion d’en découdre avec eux. En choper un et le forcer à parler. Surtout l’enfoiré qui l’a torturé mentalement, là. Il va lui rendre la monnaie de sa pièce sans la moindre hésitation. Comme il n’a pas été très discret, c’est presque comme si le ciel exauçait sa prière. Il entend des bruits de pas et se dirige vers la table sur laquelle il était étendu un peu plus tôt pour la faire basculer en direction de la porte. Ils vont se la manger sur le coin de la gueule, celle-là. Ça leur apprendra, à le torturer mentalement et l’attacher. Il est tellement furieux qu’il ne réfléchit plus correctement et que toute son énergie est mobilisée vers l’affrontement qui se profile. « Eux, ils vont s’en prendre une. » grogne-t-il pour lui-même en faisant craquer sa nuque. Il balance sa clope dans un coin de la pièce et se tient droit comme un I. Les pas se rapprochent et Marc puise à l’intérieur de sa magie. Il a fait la connerie de vouloir l’économiser plus tôt, maintenant, il s’en fout. Le plan prend forme dans sa tête. Il prononce quelque chose, dans une langue ancienne. Un voile couvre ses yeux quelques instants. La lumière de la pièce l’aveugle. Il dirige sa main vers ces saloperies de néon. Pas question de leur laisser l’avantage, cette fois-ci. Une matière noire entoure les ampoules et se ressert autour d’elles. La même matière noire qu’il a utilisé un peu plus de vingt ans en arrière pour faire s’écraser un lustre sur le coin de la gueule du taré qui lui tapait dessus et qui voulait sa peau. Elle vibre et absorbe la lumière. La luminosité de la pièce tressaute, offrant une variation digne d’une boite de nuit. Le visage fermé et les dents serrées, Marc regarde en direction de la porte qui donne sur la pièce. C’est la seule entrée possible. Dès que la première silhouette passe le seuil, Marc dirige son autre main vers la table. Il sent sa magie courir sous sa peau, vibrer en demandant la libération. Il ne leur laissera pas l’avantage. Pas une deuxième fois. Sans leur laisser la moindre chance, Marc abaisse le poing et les ampoules de la pièce explosent, accompagnées par un claquement sec, plongeant les lieux dans les ténèbres. Il ne perd pas de temps et libère sa magie de son autre main, poussant violemment la table grâce aux ténèbres, contre l’ouverture. Elle racle contre le sol dans un grincement sinistre. Le sort qu’il a prononcé un peu plus tôt lui a conféré la possibilité de voir dans l’obscurité avec une facilité déconcertante. Ainsi, Marc assiste à la rencontre forcée entre le meuble et un de ces crétins. Le cri de douleur qui résonne dans l’air n’appartient ni à Marc, ni à Tenebris. Et c’est juste une putain de satisfaction pour lui. Il ne sait pas ce que fait Tenebris parce qu’il est occupé, lui, à leur foutre la branlée du siècle. Ou du moins, essayer. Parce que l’un de ces abrutis à la brillante idée de matérialiser au niveau du plafond une boule lumineuse qui éclaire le reste de la pièce. Donnant encore une fois l’avantage à Marc quand il voit les ombres projetés contre les murs.
Il esquive de justesse la table qu’on lui renvoie dans la tronche. Elle s’écrase contre le mur avec un boucan d’enfer. « Raté. » souffle Marc. Il est en train de perdre les pédales. Aegnoriel, Aidan, tout ce qu’il a appris dans cet endroit sordide le rend tellement instable qu’il en devient dangereux. Ce n’est plus du défi qui brille au fond de ses yeux, mais bien de la folie. Il est furieux, contre la terre entière. Contre Tenebris qui lui a caché un détail important. Contre ces connards de sorciers qui pensent pouvoir sacrifier en paix des déités et l’attacher, lui, Marc, à une putain de table après lui avoir fait souffrir l’enfer. Contre cette vie de merde qu’il doit subir depuis sa naissance, contre Aidan qui le pousse à agir comme ça. Il est d’une fureur sans nom. Comme tout à l’heure, il leur fait face. Et comme tout à l’heure, il est d’une agitation telle qu’il ne sait plus ce qu’il fait. Mais ce n’est pas la peur qui le pousse à agir cette fois. C’est l’envie d’en découdre. Il dégomme un deuxième en le projetant à travers l’ouverture. Marc s’apprête à attaquer le plus proche de lui quand une sensation familière lui prend à nouveau la tête dans un étau. Cette douleur insupportable qui a manqué de le rendre fou. Il tombe à genou en gémissant, se retenant d’hurler. Encore une fois. Il ne sait pas si la rage qui l’habite ou bien le fait qu’il s’y attendait qui la rend plus supportable mais il arrive à lever un regard empli de haine et de souffrance en direction de celui qui lui inflige ça. Il grogne de plus belle quand il sent que le sorcier redouble de puissance pour son sort. Il finit par baisser les yeux sur le carrelage où il peut apercevoir l’ombre projeté de ce type. L’idée germe en un instant. Il lève avec difficulté une main devant lui en fixant l’ombre et tourne le poignet en serrant le poing. Une craquement sinistre plus tard, la torture prend fin. Il n’y a que le bruit mat du corps qui tombe devant Marc. La nuque brisée, la tête regarde dans une direction qu’elle n’est pas censé regarder. Il ressemble à un pantin désarticulé. « Bien fait… enfoiré. » Il halete doucement et se remet sur pied, chancelant à cause de la douleur. Il a le goût métallique du sang dans la bouche. Marc secoue la tête et regarde ceux qui restent en serrant les poings. Prêt à leur faire subir le même sort.
AVENGEDINCHAINS
Morgan Reed
Dieu
More about you : Ceos, Eosphoros, Hesperos
Codename : Tenebris
Pouvoirs : Changement de forme et de plan. Télépathie et emprise. Hallucinations et cauchemars. Création de matière spectrale et contrôle des ténèbres.
♠ ♣ Six deep we creep and to the streets we go. Cadillacs and chops so we're ready to roll. Just a couple of gangstas coming straight for your throat. Get back, when we enter the room 'cause we digging your tomb. What the fuck you gonna do when we're coming for you? ♥ ♦
L'air s'alourdissait subitement, l'atmosphère devenant plus pesante, oppressante. Les ténèbres, presque tangible contre ma peau. Crépitant doucement, mais avec fermeté. Le silence suivant mes paroles bien trop bruyant à mes tympans. L'aveu que je confessais semblait avoir plus d'impact que je ne l'avais pensé au premier abord. Tant d'hypothèses se formaient, tant de chemins s'ouvraient, se dévoilaient. Et pourtant, la vérité m'échappait encore, filant comme de la fumée entre les doigts. Opaque brume qui se dissipait à chaque secondes, de plus en plus étouffée par le néant. A peine les mots quittaient mes lèvres, que je les meurtrissais, capturant la chair pour la mâchouiller. J'essayais de réfléchir en même temps à ce que tout cela pouvait bien dire, aux conséquences des actions d'Aegnoriel, et surtout à ses paroles. Aux indices qu'il avait laissé derrière lui, au fait qu'Aidan n'était pas aussi innocent qu'il en avait l'air. C'était presque la seule explication logique, la seule qui tenait la route et qui pourrait convenir. Mais Marc secoua la tête, refusant d'y croire. Borné, encore empli d'espoir. Je retins ma respiration en le voyant se tourner vers moi, sa voix résonnant lentement alentours.
C'était brusque, sifflant, alors qu'il me rejetait quasiment la faute en pleine gueule. Je sentais mes muscles se tendre, mes sourcils se froncer, tandis que je soufflais entre mes lèvres pincées. Il hurlait, déversant sa colère sans plus de retenue, titillant la mienne par la même occasion. Mes poings se serraient brusquement, les ténèbres crépitant à l'arrière de mon crâne, ma forme originelle bouillonnante sous la peau. Mon regard se durcissait, fixé sur lui, figé en une expression bien plus qu'agacée. Il pensait quoi au juste, lui ? Que j'étais ravi de savoir qu'un démon se trouvait ici ? Que je m'étais éclaté à le voir me mettre à terre comme un moins que rien ? Putain. Ma voix résonna, cinglante, grave et percutante. Oh bah oui, bien sûr. Désolé d'avoir trouvé une liste de déités traquées par un renégat, et de pas avoir pensé A TOI AVANT EUX ! J'hurlais à son encontre, dépassé. Puis merde, j'aurai carrément dû te filer son numéro aussi. Et un moyen de le traquer en plus de ça. Je râlais contre lui, enfonçant une main dans ma poche. L'autre s'éleva, prenant de l'ampleur, s'étendant en avant, marquant bien mon agacement. Comment je pouvais savoir qu'il serait là, hm ? Je suis pas sa mère, putain de merde. Grommelant furieusement, j'abaissais ma main élevée, la glissant dans mon autre poche. Ça aurait très bien pu être un autre de ces enfoirés. Et tu sais quoi ? Je le regardais droit dans les yeux, sifflant entre mes dents, étirant mon manteau en écartant les mains de part et d'autres de mon corps. CA AURAIT ÉTÉ LA MÊME CHOSE ! Le sorcier fouillait dans ses poches alors que je grognais, serrant les dents. Mâchoire crispée, je pouvais sentir la tension s'insinuer jusque dans ma nuque. Me mordant la langue, je fermais les yeux, soufflant bruyamment tandis que Marc continuait sur sa lancée, m'énervant une fois de plus. Ma langue claqua contre mon palais alors que je tournais les talons en soupirant rageusement, pestant contre le sorcier et sa manie de tout rejeter sur les autres. Au moins on a rien à compenser, nous.
Rouvrant les paupières, je levais les yeux au ciel. Ma main enserrant fermement le sachet en papier que Marc m'avait ramené en début de soirée. Quand on sera sorti de cet endroit, j'allais m'enfiler plusieurs sucreries à la suite pour pallier au désastre de cette nuit. Et retrouver les déités en danger, parce que fallait pas déconner avec ma famille putain. Avec un peu de chance, certaines avaient pu s'échapper ou se défaire de l'emprise d'Aegnoriel. Ce connard allait regretter le jour de sa création. Le sang cognait à mes tempes, pulsant furieusement entre mes côtes. Les ténèbres crépitaient sous ma peau, tiraillant le moindre de mes muscles. Faisant craquer ma nuque, je les laissais ensuite m'entourer, alors que le sorcier râlait dans son coin. Au moins il avait arrêter de pester contre les déités, c'était déjà ça. Soupirant doucement, je grimaçais à la mention de notre défaite. Ouais, c'était pas glorieux. Je décidais cependant de garder le silence sur la condition d'Aidan. Après tout, ce n'étaient que des suppositions, rien de concret encore. Fermant les yeux, je soufflais silencieusement, espérant pouvoir trouver le fin mot de l'histoire. Lorsque je rouvris les paupières, j'entendis Marc bouger dans le fond. Jouant avec le papier dans ma main, je pinçais les lèvres, mon regard glissant sur tous les murs de la pièce avant d’atterrir sur les contours de sa silhouette. Il était de dos, en train de fouiller dans une armoire. Ses épaules se levant, s'affaissant, en un bruissement léger. Il avait l'air de se calmer, et cela me détendit quelque peu. Je retrouvais une expression plus neutre, un air plus calme imprégnant mon visage. Lèvres entrouvertes, mon souffle glissa sur ma langue, tandis que je le voyais se retourner, cherchant mon regard. Il me demanda comment on pouvait se débarrasser des autres sorciers dans le bâtiment, non sans balancer une pique teintée de reproches. Roulant des yeux, je soupirais en me détournant de lui, faisant quelques pas vers une lucarne. M'appuyant sur le mur, je laissais ma voix traîner, grave, comme d'habitude. Si t'as des sorts en stock, fais-toi plaisir. Je soufflais doucement, me calant un peu mieux. Utilise ta magie. Ou n'importe quoi d'autre qui pourrait les faire saigner.Ça sera bien suffisant.
Des bruits de pas se faisaient entendre depuis l'autre côté de la porte, attirant mon intérêt. Fronçant les sourcils et plissant les paupières, je sentais mon corps se tendre. Ils s'approchaient de plus en plus, une certaine dynamique guidant leur rythme. Ils venaient pour nous. Merde. Me redressant d'un bond, je prenais une position défensive, aux aguets. Je maintenais les ténèbres autour de moi, les ressentant crépiter par anticipation. Bougeant légèrement mes phalanges, je les sentais glisser entre mes doigts, contre mes paumes. Du coin de l’œil, je voyais le sorcier faire basculer la table sur laquelle il avait été attaché peu de temps auparavant. Lui aussi préparait ses défenses. Je lui lançais un dernier regard, avant de me concentrer sur la porte. Pupilles dilatées, l'obsidienne recouvrant totalement mes iris. Sa voix résonnait faiblement à mes tympans, alors que l'adrénaline pulsait à mes tempes, gonflant mes veines. Ma forme originelle brûlait en mes entrailles, quémandent la liberté salvatrice. Mais j'étais toujours prisonnier dans mon propre corps, même si le sortilège commençait à s'estomper. Avec un peu de chance, j'allais pouvoir m'en défaire avant de retomber sur Aegnoriel. Genoux légèrement repliés, je fermais les yeux, laissant les ténèbres m'englober, se déverser en moi, glisser sur ma peau, puisant l'énergie et la force brute. Les pas résonnaient à mes oreilles, de plus en plus perçants, et au moment où je rouvrais les yeux, la pénombre régnait dans la pièce. L'obscurité transcendait mon être, guidant la matière noire vers les ténèbres sous mon contrôle. Un sourire narquois étira mes lèvres, tandis que je récupérais cette énergie nouvelle, l'électricité pulsant sous ma peau, grésillante contre ma forme originelle. Les chaînes qui m'enserraient s'estompaient de plus belle, m'offrant une liberté de mouvement incomparable. Cessant de compresser ma poitrine, d'enchaîner mon être à cette enveloppe mortelle. De brûler ma peau, ma forme tangible et celle plus abstraite qui vrombissait sous le derme. Chaque parcelle de mon corps picotait, une vague d'adrénaline déferlant avec rage en mes entrailles. La douleur s'effaçant, à mesure que les liens se desserraient, et que l'air emplissait mes poumons. Je respirais. Enfin.
Quelque chose trembla devant moi, comme une fissure dans la réalité, alors qu'une main se posait à même mon âme, brûlant mon être tout entier. Je me figeais sous le coup de la douleur, de cette intrusion. Un cri étouffé s'échappa d'entre mes lèvres, tandis que j'écarquillais les yeux. La voix d'Aegnoriel grognant dans mon esprit, emplie de rage, de colère sourde. Viens par là, toi. Le décor s'ébranla tout autour de moi, vibrant, se déchirant en une myriade de fragments. Le voile noir des ténèbres m'entourant m'offrit un certain répit, claquant contre ma peau avant que la pièce ne se reconstruise sous mes yeux. La réalité se reformait, brusquement, trop rapidement. Ma tête tournait à cause de cette matérialisation improvisée. Avec brutalité, Aegnoriel me relâcha, la marque de sa main encore sensible sur mon esprit. Dans son élan, il m'avait balancé contre le mur de la pièce principale. Mon dos percuta le béton armé avec force, me coupant le souffle. Une exclamation glissa sur mes lèvres entrouvertes, tandis que j'essayais de récupérer, le regard fuyant. Ma respiration saccadée s'éleva dans les airs, alors que je prenais appui de mes paumes contre le sol. Le contact glacial électrisa mes nerfs, me raccrochant à la réalité. Ma forme grésilla sous ma peau, furieuse, prête à en découdre. Clignant brusquement des paupières, je me redressais, genoux ancré contre le béton, à terre. Mon regard chercha la forme floue du démon, qui s'avançait vers moi, menaçant. Serrant les dents, la mâchoire crispée, les muscles tendus, je lui jetais un regard noir, empli de haine et de rancœur. Un grognement vrillait ma gorge, lourd sur ma langue. T'approche pas. Ma voix s'écrasa avec brutalité sur sa forme abstraite, le ton dur et froid cinglant et tranchant l'atmosphère pesante.
Les pièges alentours faisaient crépiter les ténèbres autour de moi, mais je ne pouvais que me concentrer sur le démon, dont les intentions malsaines allaient finir par avoir ma peau. Il ricana d'ailleurs, son rire faisant glisser une vague de frissons glacés sur mon échine. Pas besoin, tu es déjà fini. Je me relevais complètement, lui faisant face, poings serrés, visage fermé. Aegnoriel se tenait là, sous sa forme originelle, le feu ardent des enfers l'entourant d'arabesques carmines brûlantes. Contraste avec la glaciale pénombre virevoltant autour de moi, ombre des ténèbres qui me transcendait. Ta fin est proche. La tension était palpable entre nous, des pics de haine, fugaces, tranchant l'atmosphère pesante. Le temps se figeait alors qu'on se défiait du regard, le sang contre le néant. Clignant des paupières, le blanc de mes yeux se recouvrait alors d'un voile noir épais. Un grognement m'échappa, tandis que ma voix se répercuta contre les murs, rauque. Ça c'est ce qu'on va voir. Un silence, et mon souffle glissa hors de ma gorge, tandis que les ténèbres s'écartaient, déchirant ma peau pour libérer ma forme originelle en une impulsion de matière noire et épaisse. Elle tremblait, grésillait, crépitait dans l'air. L'atmosphère devenant de plus en plus oppressante, tant la tension s'étendait. Tant elle s'insinuait en mon être damné alors qu'on s'élançait. Le choc des titans, l'impact de sa forme contre la mienne éclata en un bruissement bruyant. L'écho étouffé par nos cris de rage, nos hurlements de colère. Sourde, froide. La haine pulsait en nous, déchirant nos barrières, nos remparts, alors qu'on sombrait dans l'abysse de la guerre. Les flammes des Enfers brûlait mon être, et je hurlais de rage, entraîné par le combat. J'ordonnais aux ténèbres de durcir et de le transcender, de le traverser avec hargne. Elles se formaient à une vitesse ahurissante, perçant sa forme en une dizaine d'endroit. Il hurla en se reculant, relâchant mon être. Le fantôme de son toucher grésillait toujours contre ma forme. Un grognement s'éleva dans les airs, alors qu'il envoya en ma direction des boules d'énergie enflammées. J'étendais mon être, le voile noir s'amplifiant autour de moi. Il pulsait, battait furieusement dans l'atmosphère électrique, faisant rempart avec sa texture sombre contre le feu du démon. Abaissant ma forme, le voile se dissipa, mais les ténèbres rôdaient toujours alentours, dansant en un rythme endiablé sur la piste. Les arabesques et la fumée du feu d'Aegnoriel rentrant presque en transe dans les airs.
Abandonne ! Il m'intima, d'une voix grave, tendant un doigt menaçant vers moi. Je ricanais alors, levant les bras en l'air. Jamais. Il hurla et revint à la charge. Rabaissant mes mains fantomatiques, dénuées de chair, je commandais aux ténèbres de filer droit sur lui. Tout en bougeant vers la droite, je contrôlais la matière qui commençait à entourer le démon, entrelaçant les gerbes sombres avec les flammes crépitantes. Quelque chose s'enserra en mon être, empoignant mon âme tandis que j'ordonnais à la pénombre de l'enchaîner, de se durcir pour le stopper dans son élan. Il s'arrêta net, hurlant furieusement, tandis que mon esprit était tiraillé par cette chose perçante, percutante. En me retournant, je découvrir un piège non loin, bien trop proche à mon goût. Je grimaçais, m'en éloignant avec difficulté tant il m'appelait avec force. Ma poigne sur les ténèbres qui enserraient Aegnoriel se dissipa, et je le relâchais dans un grognement. Apportant mon attention sur le piège, je dirigeais la matière noire sur lui, me défaisant pour de bon de sa prise transcendante. Je passais en une fraction de seconde dans le plan spectral afin de me matérialiser au milieu de la pièce, en hauteur, flottant allègrement, avant de retrouver le plan physique. Ma forme originelle crépitait avec ardeur, furieuse, alors que la colère emportait mon être à cause d'Aegnoriel. Pourquoi tu fais ça, hein ? Je lui hurlais depuis ma position. Le démon se tourna vers moi, m'avant visiblement cherché depuis que je l'avais libéré. Pour la même raison que toi. Je me reculais, ne comprenant pas ce qu'il voulait dire. Mais la haine pulsait de plus en plus bruyamment, entraînante, euphorique. Elle absorbait ma raison, ne laissant plus que ce désir d'en finir avec lui, de lui faire payer pour son affront. Ils ne méritent pas de vivre. Je redescendais à sa hauteur, les contours de ma forme originelle frôlant le sol bétonné. Pour tout ce qu'ils m'ont fait, les sacrifier, c'est bien là leur seul intérêt. La réalisation me frappa de plein fouet, claquant dans les airs. Je comprenais enfin ce qu'il essayait de faire. Il voulait se venger du seigneur de la torture. Des conséquences de sa punition, et de ces âmes qui l'avaient tourmentées lorsqu'il gardait le cercle des enfers. Je rageais en le voyant si déterminé. A croire qu'il n'avait rien compris. Il me faisait pitié, à ainsi décider de l'avenir de nos frères et de nos sœurs. Ce connard ne voyait donc pas que sa vendetta envers ces déités ne servaient à rien ? Il allait finir par tous nous détruire et par se faire radier du plan de l'existence par la même occasion.
Arrête ça tout de suite, Agenoriel. Je lui ordonnais, les ténèbres crépitant autour de moi, se figeant en des arabesques pointues, dirigées vers lui. Il ne semblait pas convaincu, ni même seulement vaincu. Oh non, Tenebris. Tout ça, ça te dépasse complètement. Il ricana froidement. Et je vais pas te laisser t'en tirer comme ça. Il s'élança une fois de plus vers moi, et je me projetais en sa direction, prêt à en découdre. Les ténèbres le percèrent à nouveau tandis que les flammes rongeaient mon être en léchant la matière noire. Agenoriel hurlait, mêlant ses cris à mes grognements de rage. La colère éclatait abruptement entre nous, entraînant nos esprits dans ce combat endiablé, animé par la haine viscérale qui nous transcendais. Le carmin jaillissant contre l'obsidienne. Les flammes brûlantes contre les ténèbres glaciales. Je me laissais engloutir et aveugler par la rage, puisant dans mes forces pour y maîtriser l'énergie noire pulsant en moi et alentours. Les ténèbres vrillaient ma forme originelle, tournoyant autour de mon bras, s'intensifiant, prenant de l'ampleur. Je dirigeais le rayon de matière noire vers le démon, hurlant à en fissurer mon âme. Les ténèbres pulsant avec ardeur au creux de l'atmosphère. Crépitant dans les airs, électrifiant cet espace qui nous séparait. L'ultime coup qui percuta sa parade. Aegnoriel étendit ses mains devant lui, son énergie brute jaillissant de ses doigts décharnés. Il hurla en sentant ses forces rencontrer les miennes. Je lâchais un nouveau grognement, enserrant ma forme le plus possible pour concentrer les gerbes sombres vers ce contact tangible et poignant. Il reculait, et j'avançais, avec hargne. Le démon cogna contre le mur, à côté d'un piège, et s'échoua au sol, non sans couper l'énergie qui pulsait de ses paumes. Cesse cela. Maintenant ! Je renvoyais une vague d'énergie dans l'échange brutal, et il grimaça, rageant furieusement. Perdu dans ma rancœur, je ne pouvais plus me contrôler. La haine battant furieusement en mon âme, entraînant mon esprit, faisant trembler tout mon être. Son rire décalé, démesuré, dérangé, résonna en un écho transcendant. Pas avant que tu ne sombres. Son énergie s'amenuisait, réduisant le point d'impact entre nos deux forces brutes. Et puis, si je n'arrive pas à t'avoir, elle va se charger de toi. Son souffle ahuri et condescendant me percuta brusquement. La rage revenant prendre d'assaut les commandes de mon esprit, ma voix tranchait l'atmosphère. Elle ? Il ria de plus belle devant mon incompréhension, lançant toute son énergie restante dans notre échange abrupt. Tu es donc à ce point inconscient... Sa voix s'étouffa, avant de s'assombrir, et de revenir à la charge, claquante, percutante. Elle va te réduire à néant.
Enserrant ma prise sur lui, j'allais lui demander tout ce que cela signifiait, mais fus interrompu dans mon élan. Quelque chose empoigna Aegnoriel, qui se cambra, sa forme se déchaînant brutalement, brusquement. Son énergie disparu, permettant à la mienne de s'écraser sur lui. Le voile s'éloigna pourtant, glissant presque contre sa forme abstraite. Je me reculais, entraîné par les ténèbres qui m'empoignaient, me matérialisant dans le monde spectral regardant ce spectacle pour le moins étrange. Je ne pouvais plus détacher mon attention de lui, décrocher mon regard de sa forme qui se décomposait. Il éclata en morceaux, des lambeaux de sa forme et du feu s’épanchant dans l'atmosphère. Une myriade de fragments qui grésillaient pour la dernière fois, transperçant l'air, virevoltant sur les courants, flottant alentours. Je les contemplais, abasourdi, se transformer en cendres, se réduire à néant. Le temps se figeait autour de moi, alors que je sombrais, sentant le feu des enfers s'éteindre à tout jamais. Une voix attira mon attention, et je me tournais au ralenti en sa direction. La silhouette que j'y découvris me laissa pantois. Subjugué, je scrutais la femme qui se tenait là, paume levée vers le dernier emplacement d'Aegnoriel, lèvres entrouvertes. Son visage était caché par une capuche sombre, et je ne pouvais pas reconnaître son essence. Je la sentis, plus que je ne la vis, se tourner en ma direction, lèvres pincées. Comme si elle avait pu me trouver dans l'obscurité. Comme si elle avait pu me voir dans l'invisible. Me sentir dans l'intangible. Avec empressement, je me téléportais juste derrière la porte du hall, m'éloignant le plus possible de cette personne. Je ne savais pas qui elle était, mais bordel, ça devait être elle Hellhound. Ou alors la commanditaire d'Aegnoriel. Je rageais, pestant contre moi-même de n'avoir rien vu venir. Putain. Fallait que je retrouve Marc et qu'on se tire d'ici avant que ça n'empire. Grognant une fois de plus, je me téléportais vers sa position. Me matérialisant derrière la porte où nous étions prisonnier quelques minutes auparavant. Repassant dans le plan physique, je repris forme humaine, passant l'encadrement de la porte, la respiration hachurée. L'empressement visible sur mes traits, la panique tiraillant mon derme, les ténèbres grésillant autour de mon corps. Mon regard chercha sa silhouette et accrocha ses contours. Il était couvert de sang, la rage bouillonnant encore en ses entrailles, sa respiration extatique. Cette vision me coupa le souffle tandis que je le contemplais, ainsi décoré de ce liquide carmin. Mes yeux brillaient à la vue de ce sang tranchant sur sa peau pâle, un éclat particulier pétillant au creux de mes iris. Marc... Il releva le visage vers moi, lorsque je retrouvais un semblant de respiration stable et contrôlée. Plongeant mes iris dans les siens, je laissais le silence nous entourer un instant, le contact tangible et poignant contre ma peau tremblante, vibrante sous l'assaut de l'adrénaline qui pulsait en mes veines. Ma voix, rauque et grave, s'éleva dans l'atmosphère, alors que je m'approchais de quelques pas précaires, incertain. Faut qu'on se barre d'ici.
Ayaraven
Marc Bowman
Sorcier
More about you :
Codename : Pride
Pouvoirs :
Manipulation des ténèbres ► Marc possède la capacité de manipuler à sa guise les ombres. Il faut cependant que ces dernières soient présentes. Dans une pièce intégralement noire, son pouvoir ne lui servira à rien.
En plus de les manipuler, il peut également s'en servir pour guérir certaines blessures et recharger son énergie. C'est une capacité passive et elle ne sera jamais aussi efficace qu'un vrai repos.
Magie ► Marc est un sorcier, ce qui le rend donc logiquement capable de maîtriser la magie. Il est capable de lancer certains sorts après les avoir appris - et non naturellement comme avec sa maîtrise des ombres. Il peut également détecter les autres sorciers et reconnaître une empreinte magique s'il y a déjà été confrontée.
Un liquide chaud coule de son nez alors qu’il se redresse, haletant à cause de la douleur logée dans un coin de son crâne. Le cadavre devant lui regarde le mur alors que le corps est tourné en direction du centre de la pièce. Marc a presque un rire satisfait en le voyant réduit à ça, un pantin désarticulé avec les yeux grands ouverts. Pour ne jamais se fermer. Bon séjour en enfer. Il porte une main à son visage pour essuyer le sang qui coule lentement. Il le fixe un instant qui semble durer éternellement, sentant la colère qui l’anime redoubler d’intensité. C’est peut-être la goutte de trop. Celle qui fait déborder le vase. Il reste encore trois de ces types. Et Tenebris n’est plus là. Vu le boucan qu’il entend, il doit être en train de se charger de l’autre démon. Bien. Il se tiendra loin du combat quand il en aura terminé avec les humains. Il lève lentement les yeux vers eux. Ils le regardent avec appréhension, ayant assisté au sort de leur camarade. Marc sait d’expérience que son don de manipulation d’ombre n’est pas des plus répandus et que ça peut en surprendre plus d’un. Il passe sa langue sur ses lèvres, sentant le goût de son propre sang. Yep, ça l’énerve un peu plus. On est bon, là. On est très bon. Il joint ses mains en s’avançant, faisant craquer ses poings en ne les quittant pas des yeux. Seul contre trois. Il peut le faire. Il marche d’un pas vif, brisant la distance qui le sépare de ses cibles sans se soucier de combien il est exposé. Il a un mouvement sur le côté pour éviter un projectile dans sa direction. Il ne ralentit pas. Il ne s’arrêtera pas tant qu’il n’en aura pas fini avec eux. Et il a beaucoup à faire.
Un projectile le frôle, traçant un sillon sanglant sur sa joue. La douleur est vive mais ne l’arrête pas. Elle ne fait que redoubler sa fureur. Il localise l’ombre de celui qui s’amuse à lui lancer des objets tranchants et l’isole dans un coin de son esprit pour lever à nouveau une main devant lui et lancer son bras sur le côté. Le craquement qui provient du bras brisé résonne dans toute la pièce, ainsi que le hurlement qui sort de sa bouche. Un fin sourire s’étire sur les lèvres de Marc alors qu’il est presque arrivé sur eux. Il le voit en train de se préparer mentalement à l’accueillir avec leur magie. Si d’ordinaire, Marc utilise ses pouvoirs avec précautions pour éviter de tomber à court au moment venu, actuellement, il n’accorde plus la moindre importance à ses gestes. Il se contente de faire le plus de dégâts possibles avec une précision presque chirurgicale. Cassant un bras par ici. Une jambe par-là. Un autre s’effondre en même temps que son genou craque d’une façon tout aussi sinistre que l’os du bras du premier. Les cris qu’il entend alimentent sa fureur et sa folie. Il en reste un debout, tremblant. Le seul à lui faire face, encore. Hésitant. Calculant. Mais ce n’est pas lui qui l’intéresse. Lui, il s’en fiche.
Marc le dégage de son chemin en lui assénant une droite en plein visage. Il enjambe le corps inconscient du type, passant à proximité de celui à la jambe cassée qui hurle de toutes ses forces. Son membre a un angle qu’il n’est pas censé avoir. Marc s’arrête alors qu’il s’apprêtait à l’ignorer royalement. S’il ne s’en occupe pas, il risque de se manger le retour de bâton. Il regarde autour de lui dans la pièce et aperçoit la table en ferraille qui s’est brisée lors de son impact sur le mur. Un des pieds est au sol. Marc puise dans sa magie pour amener l’ombre de l’objet jusqu’à lui, dans un tintement désagréable. Le pied en métal termine dans sa main et il sourit à nouveau en regardant l’autre sorcier. Il hésite à balancer une réplique cinglante et se ravise pour lui planter l’extrémité coupante dans la gorge. L’empalant purement et simplement dessus. Le meilleur moyen d’empêcher un sorcier de se servir de sa magie, ça reste de le tuer et ça, il l’a appris il y a bien longtemps. Il aurait pu y aller directement sans se servir de ses pouvoirs mais il faut que l’autre sorcier, celui qui a le bras brisé le voit. Il faut qu’il assiste à ce que Marc est en train de faire à son pote. Ses mains maintiennent le pieu improvisé au sol, alors que sa victime a quelques derniers soubresauts d’agonies, un cri se rapprochant du gargouillis s’échappant de ses lèvres. Il projette du sang jusqu’au visage de Marc qui n’en a cure. Une flaque rouge s’étend autour du cadavre, lentement. La boule de lumière se reflète sur le liquide vermeil qui s’agite dans les derniers tremblements du corps. Quand il cesse enfin de gigoter, Marc pose son pied sur la silhouette sans vie et extirpe d’un coup sec le pieu, s’éclaboussant encore plus au passage. Ce meurtre de sang froid lui procure pendant une faible seconde un sentiment de puissance qui pourrait l’effrayer dans d’autres circonstances. La magie, liée au sang, ce cocktail détonnant et explosif.
Il sent cette puissance temporaire courir sur sa peau, crépiter contre lui. C’est électrifiant. Son arme dans les mains, il tourne lentement la tête vers celui qui reste, le seul à avoir encore les yeux ouverts. Il sent venir le truc avant même de voir le mouvement. Marc ne perd pas de temps. Il laisse tomber le pied dont le bruit de chute résonne dans la pièce dans un effroyable tintamarre. Il fond sur le type et frappe le bras brisé avec la pointe de sa ranger. Le cri rauque qui s’échappe de sa gorge semble être une mélodie plaisante à ses oreilles. Le sort n’a pas eu le temps de fuser, la douleur provoquée par le geste de Marc a stoppé sa victime dans son élan. Il garde son appui sur le membre blessé et commence lentement à basculer son poids dessus. « Ça fait mal ? Tu veux que je m’arrête, peut-être ? » Il sourit de plus belle, augmentant la pression. « J’ai pas bien entendu, je crois. » Vas-y, hurle tant que tu veux. Ça ne te sauvera pas. Surplombant le sorcier de toute sa hauteur, le visage en sang, Marc jubile. Il a le droit de vie et de mort sur ce type. « Aidan Bowman. Je veux savoir ce que tu sais sur lui. » « Va te faire foutre ! » « Ah ouais ? C'est tout ce que t'as à répondre ? » Marc appuie de nouveau. Un autre cri se succède à l’ancien. « On va recommencer alors. Faut que je répète ma question ou tu veux que j’appuie plus fort ? Je peux te briser l’autre bras aussi, si tu veux. » Joignant le geste à la parole, Marc tend la main en direction du bras intact et lui fait subir le même sort. « Je ne te le redemanderais pas une troisième fois. Où est Aidan Bowman ? » « J’en sais rien, putain ! Je sais pas de qui tu parles ! » Il sent cette nouvelle vague de rage le saisir quand il se baisse à la hauteur du visage du pauvre type qui hurle tellement qu’il va s’en casser les cordes vocales. Les mains de Marc se referment sur son col alors qu’il le redresse. Il sent au plus profond de son être que ce type ne ment pas. Il le regarde longuement avant de murmurer d’une voix lente et grave. « Dans ce cas, tu ne me sers plus à rien. » Son poing s’abat sur son visage. Une fois, deux fois. Marc ne le lâche pas et frappe.
L’autre est toujours en vie et les coups que Marc lui assène, loin de calmer sa colère, l’augmentent. Chaque rencontre entre ses phalanges et le nez de ce mec ne fait que redoubler sa rage. Il déteste ne pas savoir. Il déteste cette situation dans laquelle il se trouve. A chercher Aidan et ne pas le trouver. A échapper à des tarés qui sacrifient des déités. A torturer, tuer et frapper sans le moindre état d’âme à cause de la haine qui est en train de l’étouffer. Il sent quelque chose vriller dans sa caboche. Il se sent plus fort qu’il ne l’a jamais été. Il n’aurait qu’à tuer ces enfoirés un à un. Leur ôter la vie aussi facilement qu’on souffle sur une bougie. Entre ses mains, ce gars respire toujours. Il a juste tourné de l’oeil. Pourtant, Marc a envie de continuer. Il a envie de finir ce qu’il a commencé. Il lâche le corps inconscient du type et se redresse pour se diriger vers le pied de la table en fer. Ses phalanges le lancent quand il referme la main dessus. Visage fermé, il fait tournoyer l’arme improvisé, comme un vulgaire bâton en s’avançant vers le pauvre type qu’il a torturé. Referme une deuxième main sur le pal et s’apprête à le lever au-dessus de sa tête pour en finir une bonne fois pour toute. Mais un changement dans l’air arrête son geste. Il braque son regard sur Tenebris a l’instant où il entend son prénom, haletant et tremblant de rage. Tenebris a l’air d’avoir dégusté sévère. Mais s’il revient, c’est qu’il a gagné. Marc avait presque oublié qu’il était là tant son attention était tourné sur ces enfoirés. Il abaisse ses bras armés et le fixe quand il parle, plissant les yeux avec une certaine incompréhension. Se barrer ? Oh non, il n’a pas fini. Il secoue la tête avec un petit rire qui n’a rien de rassurant. « Partir ? Pourquoi ça ? » Il désigne les corps qui se trouvent à ses pieds. « J’ai pas terminé. » Et alors qu’il dresse à nouveau l’arme pour l’abattre sur le type évanoui qu’il surplombe, il sent la main de Tenebris se refermer sur son bras pour le tirer. Marc perd presque son équilibre et durant les quelques secondes où il essaye de comprendre ce qu’il se passe, ils se sont rapprochés de la sortie. « Lâche-moi, bordel ! J’ai pas fini ! » Il tente de se dégager, mais il doit se rendre à l’évidence. Tenebris est plus fort que lui. A contrecoeur, il lâche l’arme qui s’écrase au sol. Et alors qu’il s’éloigne, Marc sent sa rage s’estomper peu à peu. Un voile finit par recouvrir son champs de vision, lui cachant la vue du carnage qu’il a causé.
AVENGEDINCHAINS
Morgan Reed
Dieu
More about you : Ceos, Eosphoros, Hesperos
Codename : Tenebris
Pouvoirs : Changement de forme et de plan. Télépathie et emprise. Hallucinations et cauchemars. Création de matière spectrale et contrôle des ténèbres.
♠ ♣ Six deep we creep and to the streets we go. Cadillacs and chops so we're ready to roll. Just a couple of gangstas coming straight for your throat. Get back, when we enter the room 'cause we digging your tomb. What the fuck you gonna do when we're coming for you? ♥ ♦
Son rire résonnait dans le silence alentours, entrecoupé par cet écho qui venait de loin. Il secouait la tête, alors que je le regardais, fronçant les sourcils devant sa réaction. L'euphorie de son combat passé semblait lui être monté à la tête, et j'imaginais sans mal qu'il pouvait encore ressentir l'adrénaline pulser en ses veines. Lorsqu'il désigna les corps étendus à ses pieds, témoins de son massacre passé, je ne pus m'empêcher de scruter les pantins désarticulés. Leurs membres à moitié arrachés, le sang qui se répandait depuis les plaies béantes, le tableau de l'immuabilité tangible et précaire. Ma respiration devint plus extatique à mesure que je laissais mes iris glisser sur les formes à l'avenir incertain, leur état figé entre la vie et la mort. Ma nuque craqua lorsque je portais mon regard en arrière, remarquant une flaque de liquide carmin plus imposante que toutes les autres. Le creux dans la nuque, plaie béante qui attira mon attention. Haussant les sourcils avec stupeur, mes iris se portèrent en un battement de cil sur Marc, et ce qu'il tenait en mains. Ses mouvements avaient perturbé l'atmosphère, me tirant de la contemplation morbide. Les répercussions des frottements de l'air s'écrasant brusquement sur ma joue. Mes pupilles se dilataient, l'obsidienne de mes iris perdus sur le spectacle qui se jouait sous mes yeux. Là, dans sa paume, un genre de pic, à la pointe affinée, prête à se ficher dans la peau de sa victime. J'aurais pu le laisser s'épancher dans sa rage brûlante qui le consumait, j'aurais pu fuir et ne pas me retourner, oublier la calamité qui constituait toute cette mise en scène. Mais Agenoriel avait été détruit, anéanti à jamais. Et la pensée de cette femme à l'aura mystérieuse envoyait des frissons glacés parcourir mon échine. De plus, Marc n'avait toujours pas retrouvé son frère, et je n'avais pas d'informations supplémentaires concernant ce sacrifice de déités. Autrement dit, nous n'avions plus rien à faire ici. Et si on ne se barrait pas de là fissa, on allait y passer pour de bon.
Dans une impulsion, je m'élançais vers Marc, et d'un geste rapide, fluide, j'élevais ma main juste à temps pour bloquer son bras. Contrer son élan brusque, faire rempart à son comportement belliqueux. Mes phalanges entouraient sa peau, tandis que j'enserrais d'une poigne ferme, son derme. Ses veines pulsaient sous la pulpe de mes doigts, tandis que mon bras tremblait, à cause de sa colère contenue, prête à exploser. Tirant avec la force de mon épaule, j'approchais le sorcier brusquement, l'attrapant sans ménagement. Arrête. Tu te fais du mal. S'il voulait continuer à faire joujou et se manger la dérouillée du siècle juste après, c'était son problème. S'il était obstiné, c'était pas ma guerre. J'avais assez donné. Maintenant, c'était le moment de se casser, sans regarder en arrière. Partir loin. Vite, et bien. Dans un grognement, je me tournais brusquement, tirant sur son bras pour le faire avancer. La poigne, contact abrupt qui enserrait sa peau, afin qu'il me suive hors de cet enfer sur terre. J'avançais vers la sortie, sans me préoccuper de ses états-d'âmes ou de sa santé mentale. Il respirait encore, c'était tout ce qui importait. Marc se débattait alors qu'on approchait du hall, et ma prise s'intensifia sur lui. Mes phalanges devaient en être blanche, et la position tiraillait les nerfs et les muscles de mon bras, jusqu'à mon épaule. La ferme, Bowman. Serrant les dents, la mâchoire crispée, une grimace étira mes traits tandis que j'arrivais enfin dans le hall. Je jetais un regard sceptique vers la pièce centrale, avant d'entendre des pas derrière moi. Je sentis l'électricité parcourir les airs, transcender l'atmosphère, perturber cet écho fébrile. De la magie qui filait droit sur nous. Les ténèbres crépitaient autour de nous, impatientes. Pressant le pas, tout en entraînant Marc à ma suite, je levais la main à hauteur de mon visage, serrant le poing. Les ténèbres commençaient à se comprimer, se regrouper, formant une énergie de matière noire compacte. D'un mouvement fluide et précis du poignet, j'étendais mon bras libre sur la gauche, comme si je chassais un quelconque ennemi d'un revers de la main. Les arabesques sombres filaient derrière nous, un voile couvrant nos arrières tandis que je nous rapprochais de la sortie. Desserrant le poing, paumes libres et ouvertes, offertes, je laissais mon bras retomber contre mes flancs, franchissant enfin la porte du bâtiment, le sorcier sur les talons.
La liberté s'offrait à nous. Le vent claqua contre mon visage, éraflant mes joues de sa caresse abrupte. Un réconfort salvateur comparé à l'horreur vécue au sein du bâtiment. Je tremblais subrepticement, fermant les paupières en passant l'ancienne barrière magique qui gardait les lieux, auparavant. Un frisson glacial dévala en cascade le long de ma colonne vertébrale, alors que ma respiration devenait plus erratique, hachurée, à mesure que je pressais le pas. Je voulais m'éloigner le plus rapidement possible de cet endroit de malheur, suintant le souffre et la misère. Il fallait que je prévienne les autres, mais je devais aussi maintenir ce putain de pacte. Il avait son bail, j'avais le mien. Peut-être qu'on pouvait collaborer au delà des termes, avec le sorcier, s'il s'en pensait capable. Et si je l'en jugeais assez digne. Et s'il arrêtait aussi de faire n'importe quoi, accessoirement. Mais ça, c'était encore une autre histoire. Le silence régnant sur les lieux fut seulement entrecoupé par l'écho de nos pas pressés sur la terre. Le sang pulsant au creux de mes veines se répercutait encore à mes tempes, empoignant mon crâne. Mes oreilles bourdonnaient, m'empêchant d'entendre le moindre bruit tant la rancœur se déversait, s'épanchait en mon être. Un grondement vrilla ma gorge, tandis que j'emportais Marc avec moi dans la nuit, la pénombre nous couvrant d'un voile obscur réconfortant. Lançant un ultime regard en arrière, je pinçais les lèvres, ma langue reposant lourdement sous mon palais. Mes iris embrasaient les lieux, un regard teinté de regrets, avant de se reporter sur l'horizon qui s'étendait devant nous.
J'emportais le sorcier sur quelques mètres encore, avant de desserrer ma prise sur lui, mes doigts glissant contre sa peau avant de me tourner vers lui. Ses traits s'étiraient toujours en une mine colérique, ce qui fit remonter la haine en une vague vers ma gorge. Enserrant les muscles, empoignant cette texture sous la peau de mon cou. Il pesta, longuement, et je serrais les poings. Bien qu'il était sorti de sa genre de transe, il semblait encore soumis à certains résidus. Aegnoriel avait dû le contaminer avec son énergie démoniaque, ou alors il avait juste complètement pété les plombs. Dans le doute, j'écrasais mon poing sur sa tronche, l'impact se répercutant jusque dans mon épaule, vrillant mon coude au passage. Avec un peu de chance, ça allait lui remettre les idées en place et le cerveau en marche. Je me reculais en soufflant bruyamment, l'énergie brute se dissipant lentement de mes membres. Ma respiration hachurée étant le seul bruit que je pouvais percevoir à cette distance. T'as retrouvé tes esprits, c'est bon ? Je n'attendis même pas sa réponse pour le chopper par le col. Un voile noir obstruant mes iris, je capturais son regard, plongeant dans son esprit par la même occasion. Ses barrières avaient dû s'écrouler pendant la nuit, à cause des liens qui nous avaient enserrés, sans doutes. Et ce con avait oublié de les remettre en place. Mais ça allait me servir. Matérialise-toi dans le plan spectral. Je quittais son esprit, relâchant ma poigne sur son col, en me reculant. J'attendis quelques minutes, avant de me matérialiser moi-même dans le plan spectral, retrouvant ma forme originelle. Marc se trouvait là, dans une forme intangible, fébrile, substantielle. Je l'entourais de ténèbres, bougeant mes bras décharnés, pour guider la matière noire. Le voile obscur s'épanchait alentours, picoré de points blancs pétillants. J'intimais une destination à la matière, qui s'ébranla, nous happant dans son sillage. En un clignement de paupières, elles se calmèrent, se déchirant pour nous laisser le champ libre. Le décor avait changé, et nous nous trouvions à présent sur une sorte de rebord en pierre, surplombant un chemin en terre. Une forêt s'étendait à l'horizon, entourant la zone. La lune brillait dans le firmament, astre laiteux au halo blafard qui illuminait la scène. Jetant un coup d’œil au sorcier, je retournais dans son esprit. Retourne au plan physique.
Glissant hors des fragments de son âme, je me retournais, réapparaissant moi aussi. Matérialisé dans le plan des mortels, je faisais quelques pas dans la direction opposée à Marc. Enfonçant les mains dans les poches du manteau, je laissais mon regard scruter les bois qui encerclaient la zone. Ma langue claqua contre mon palais, alors que je ravalais ma salive, laissant ma voix résonner alentours avant qu'elle n'étouffe dans l'atmosphère. Aegnoriel est mort. Baissant la tête, je la penchais sur le côté, de manière à regarder par dessus mon épaule. Les contours de la silhouette de Marc, tranchant dans la semi-pénombre. Une femme est arrivée durant notre altercation, et l'a anéanti. Je soupirais. Il a cessé d'exister avant de pouvoir me dire quoique ce soit. Reportant mon attention sur l'horizon, j'enchaînais les explications, histoire qu'il ne me rejette plus la moindre faute en pleine gueule. Je sais pas comment elle a fait, mais elle m'a vu, alors que j'étais sous ma forme spectrale. Tournant les talons, je posais mon regard sur lui, dépassé. Elle doit être extrêmement puissante pour avoir réussi à maîtriser un démon de sa trempe, et pour l'avoir éradiqué du plan de l'existence en une fraction de secondes. Tapotant la pointe de mon pied sur la roche, je regardais avec amertume la pierre sombre. J'émis mes hypothèses au sorcier, le pacte nous liant toujours, afin qu'il ne soit pas laissé dans le flou ou dans le noir, sans lumière pour l'éclairer. J'ai rien appris sur Aidan. Par contre, je suis quasiment certain que cette femme doit savoir quelque chose sur lui. Je soupirais, relevant mon visage vers lui, mon regard glissant sur la forêt en arrière plan. On la choppe pour qu'elle crache le morceau. Tu retrouves ton frangin, et moi, je sauve les miens. La pensée de faire équipe avec lui ne m’enchantait guère, sans compter qu'on allait devoir revoir les termes du contrat s'il acceptait. Mais j'avais besoin de toute l'aide possible et surtout, disponible. Glissant mes iris sur sa silhouette, je scrutais son visage avec attention, mes traits se durcissant par la colère sourde qui vrombissait en mes entrailles. Alors ? Verdict ?
Ayaraven
Marc Bowman
Sorcier
More about you :
Codename : Pride
Pouvoirs :
Manipulation des ténèbres ► Marc possède la capacité de manipuler à sa guise les ombres. Il faut cependant que ces dernières soient présentes. Dans une pièce intégralement noire, son pouvoir ne lui servira à rien.
En plus de les manipuler, il peut également s'en servir pour guérir certaines blessures et recharger son énergie. C'est une capacité passive et elle ne sera jamais aussi efficace qu'un vrai repos.
Magie ► Marc est un sorcier, ce qui le rend donc logiquement capable de maîtriser la magie. Il est capable de lancer certains sorts après les avoir appris - et non naturellement comme avec sa maîtrise des ombres. Il peut également détecter les autres sorciers et reconnaître une empreinte magique s'il y a déjà été confrontée.
Dans un tout autre état mental que celui-ci, Marc aurait pu être impressionné par la manière dont Tenebris fait appel aux ténèbres autour d’eux. Puisant dans les ombres pour s’en servir comme protection contre celui qui a repris connaissance et qui compte les empêcher de fuir. Un mur sombre, contre lequel s’écrase le sort. Seulement, la rage de Marc l’empêche de voir ça autrement que comme un obstacle entre lui et les sorciers qu’il reste à dégommer. Un sacré obstacle. Pas des moindres. Il grogne de mécontentement, tente de se défaire de cette prise qui l’éloigne de ses victimes. Ce carnage qu’il n’a pas terminé. Son être est en train de brûler d’un désir meurtrier. Il veut causer plus de dégâts. Faire couler plus de sang. Éteindre l’étincelle de vie dans chacun d’eux. Mais Tenebris ne l’entend pas de cette oreille. Pour lui, il faut partir. Marc ignore où il veut s’en aller, mais ce qu’il sait, c’est que c’est loin d’ici. Alors qu’il reste encore quelque chose à achever. La teinte rouge de ce tableau morbide qu’il a commencé. Il y a un peu de l’influence nauséabonde du démon qui traîne dans le coin mais également beaucoup de haine. Cela donne cet espèce de cocktail molotov qui le rend instable et le transforme en une sorte de monstre sanguinaire qui réclame du sang, encore plus de sang. Tenebris refuse de le lâcher, sa main le tenant fermement. Même alors qu’ils s’éloignent. Il n’a donc pas d’autres choix que de lui emboîter le pas, les traits tirés par la rage et l’amertume qui l’habitent depuis approximativement cinq minutes. L’air frais contre son visage chasse un peu ces émotions négatives. Comme si le bâtiment les avait amplifiés. A présent qu’il s’est éloigné de son petit massacre, il arrive à penser avec un peu plus de clarté. Pas assez cependant, car son être brûle de retourner à l’intérieur.
Il a des sursauts de lucidité où il contemple l’étendue de l’horrible série de meurtre qu’il vient de commettre. Une lucidité qui est aussitôt étouffée par ces désirs de sang et de mort, par cette haine qui le consume de l’intérieur. Cette même lucidité qui comprend que quelque chose ne tourne pas rond dans sa tête à cet instant précis avant de se faire botter les fesses par des émotions négatives qui l’emportent et la laisse recroquevillée dans un coin de sa tête. Il suit Tenebris en serrant les dents, pestant contre son intervention. Il n’est pas de taille à lutter contre lui, c’est bien la seule raison pour laquelle il se laisse emmener loin de tout ça. Il alterne entre deux états pendant sa marche avec la déité. Le calme, la fureur. La clarté, les ténèbres. Ces deux opposés luttent dans son esprit, il peut le sentir. Même s’il s’éloigne de là, il a l’impression que ça le suit. Que ça s’accroche à lui. Des résidus qu’il a tour à tour envie de chasser et envie de conserver. Cette puissance qu’il a touché du doigt, cette sensation électrique qui courait dans ses veines, il veut la ressentir à nouveau. Mais il sait que ça a un prix. Tout à un prix. Rien n’est gratuit et encore moins la magie. Tenebris le lâche enfin et Marc grogne en s’écartant, peu ravi de s’être fait traîné hors de la zone de combat contre son gré. Peut-être qu’il peut y retourner, maintenant ? Peut-être que s’il s’esquive correctement, il pourrait retourner à cet endroit qui l’appelle de façon irrésistible.
Pas vraiment, car le poing de Tenebris s’abat contre sa face, lui arrachant une exclamation surprise. L’impact lui fait tourner la tête et manque de le faire chanceler. Il retrouve de justesse son équilibre, portant une main à son visage en foudroyant Tenebris du regard, pestant : « Mais putain ! T’es malade ! » Il laisse retomber sa main quand il prend conscience qu’il ne sent plus la présence négative tapie dans un coin de sa tête. Cette énergie sombre qui l’animait et lui dictait son petit massacre. Il a autre chose dans la tête maintenant. Une putain de migraine que le pain qu’il vient de se manger n’a pas arrangé du tout. Marc pourra rayer de sa liste de chose à faire avant de mourir qu’il a été sous l’influence négative d’un démon. Avec une facilité pitoyable. Il déteste ces connards, c’est sûr et certain, à présent. « Ouais, ouais, c’est bon, ça va. Je...» Il se fait attraper par le col par Tenebris. Ce geste le surprend tout autant que le coup de poing et il écarquille les yeux dans une grimace confuse. Oh non. Il est en train de faire son truc flippant de dieu des ténèbres, là. Marc pense très fort quelque chose comme merde en voyant Tenebris donner un sens à l’expression « regard noir ». « Oh, sa mèr...» commence Marc en sentant cette présence qu’il connaît dans sa tête. Il n’a plus à chercher comment il s’est fait bêtement avoir par l’énergie d’Aegnoriel. Il a tout simplement oublié de dresser ses défenses, comme le dernier des novices. Marc Bowman, sorcier débile, l’épitaphe parfaite pour sa tombe, si un jour il reste de lui suffisamment de quoi l’enterrer. Il n’a pas le temps de lui demander de dégager de sa caboche qu’il entend la voix de Tenebris. Un ordre auquel il ne peut même désobéir car à l’instant où il est formulé et où la forme physique du dieu le lâche, Marc s’exécute de façon presque mécanique. Bien qu’il ne l’ait jamais fait avant.
C’est déstabilisant. Marc a eu quelques expériences en basculant d’un plan à l’autre, mais c’est la première fois qu’il finit dans celui-ci. En passant le fait qu’il n’y a rien de plus bizarre que de ne pas sentir sa propre forme, c’est légèrement agaçant de devoir dépendre de la volonté du patron des ténèbres pour aller quelque part. Il n’a pas d’autre choix que de se laisser faire, se promettant au passage de l’insulter férocement s’il retrouve un jour la capacité de le faire. Il n’est pas préparé pour passer sur le plan spectral aussi facilement et encore moins pour le quitter quand Tenebris lui demande. Retourne au plan physique, t’es marrant, toi, j’fais comment ? Comme ça, visiblement. Le décor a changé et l’atmosphère n’est plus du tout la même. Il expire longuement en posant les deux mains sur ses genoux, les yeux clos. Bordel. Il le déteste. Il peut donc également rayer « basculer sur le plan spectral et revenir» de sa liste. Pendant que Tenebris fait quelques pas devant lui, Marc vérifie qu’il n’a pas laissé un bout de sa personne quelque part. On ne sait jamais. Il agite doucement les doigts pour également s’assurer que sa magie fonctionne correctement. Il la sent, palpable,crépitante et toujours présente. Tout à l’air d’être normal. Okay, c’est bon, maintenant, il peut l’engueuler, l’autre barjo. Il ouvre la bouche, prêt à balancer une salve de juron et d’insultes quand il est coupé par Tenebris qui lui annonce qu’Aegnoriel est mort. Marc hausse un sourcil. « Tu m’excuseras mais je vais pas verser une larme pour sa poire. » Il baisse les yeux vers ses vêtements couverts de sang. Le sien mais majoritairement celui des autres. La prochaine fois qu’il partira en excursion dans un bâtiment bizarre avec des types tordus et un démon à l’intérieur, il portera du rouge. C’est moins chiant pour enlever les traces de sang. Il grogne pour lui-même, redressant la tête quand Tenebris parle à nouveau. Lui apportant une détail inédit. Wow. Une nana. Rien que ça.
Il fixe Tenebris en essayant de comprendre comment ça peut être possible. La façon dont il en parle laisse penser à Marc qu’il est totalement dépassé par les événements. Et c’est la première fois que Bowman peut lire de telles expressions sur son visage. C’est peut-être ce qui le choque le plus. Ah, et ça, aussi. « Attends, quoi ? Elle a réussi à te voir ? » Oh. ça, ça ne sent pas bon du tout pour la suite. Quelqu’un capable d’atomiser un démon et de voir Tenebris quand il est invisible, c’est forcément quelqu’un de puissant. Finalement, le dieu n’est pas le seul à être dépassé. Parce que Marc l’est aussi. Plus il en apprend et plus il est perdu. Il soupire et glisse les mains dans les poches de sa veste en s’avançant. Il l’entend dire qu’il n’a rien appris sur Aidan mais qu’il est certain que l’invitée surprise à cette fête improvisée sait des choses sur lui. Marc hausse les épaules en regardant devant lui. « Le type que j’étais en train de tabasser avant que t’arrive n’a rien pu me dire. Si cette nana est liée à Aidan, elle le cache bien. » Vu la dérouillée qu’il a collé au sorcier en lui cassent les deux bras et en massacrant son pote devant lui, il n’y a que deux hypothèses. Soit il ne sait rien, soit il a très bien su garder le secret malgré tout ce que Marc lui a fait subir. Mais il ne veut plus y penser. Ce qu’il a fait risque de le hanter un petit moment. Il en veut à Aidan pour l’avoir mis dans cette situation. Il garde les lèvres scellées jusqu’à ce que Tenebris émette une idée qui le prend de court. Marc laisse un sourire se dessiner sur son visage et un petit rire s’échapper de sa gorge. « On ? » Il se tourne vers Tenebris. Leurs objectifs se rejoignent. Cette femme est la réponse à leurs questions. Mais Marc hésite. Déjà, pour une raison. S’il s’agit encore d’une fausse piste, il n’a pas spécialement envie d’être dans le collimateur d’une gonzesse qui est assez forte pour atomiser un démon. La deuxième raison, c’est qu’il va devoir faire équipe avec Tenebris, pas seulement pour Aidan, mais aussi pour l’aider à sauver un tas de déités qui ont l’air d’être toutes aussi chiantes que lui. Il dirige son regard sur le sol, l’agitation de Tenebris rendre l’air autour d’eux étouffant. Il sent ses yeux braqués sur lui et il redresse encore une fois la tête pour fixer les traits physiques de Tenebris. Il est furax. De nouveau, une expression humaine qui déstabilise Marc. Il laisse une seconde de silence flotter entre eux, une seconde durant lesquelles son regard se perd sur ce visage qui a l’air humain sans l’être. Ces yeux furieux, ces traits tirés. Il s’arrache de sa contemplation et secoue brièvement la tête, en soupirant. « Courir après une femme qui peut nous atomiser tous les deux en un claquement de doigt et sauver à la fois mon frangin ainsi qu’un paquet de déités ? » Il lève les yeux au ciel. La vérité, c’est qu’il a déjà accepté. Sans même réfléchir davantage. Comme à peu près quatre-vingt-quinze pour cent des décisions de sa vie. « La routine. » Il se détourne, cherchant dans la poche de sa veste son paquet de cigarette. « Est-ce qu’on pourrait juste rentrer avant ? J’vais avoir besoin d’un peu de repos avant de me lancer dans une chasse à... je ne sais pas quoi. » Il porte une cigarette à ses lèvres. Il ne sait pas dans quoi il vient de s’engager, mais il va avoir besoin de recharger sa magie en bloc et de soigner les blessures légères qu’il a reçu dans ce bâtiment de merde. « Et j’aimerais bien retirer tout ce sang, aussi.»
AVENGEDINCHAINS
Contenu sponsorisé
Oh, you’re gonna lose your soul out here {Morgan&Marc}
✦ There's no crying wolves now 'Cause the truth has settled in ✦