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[NSFW] Now I'm teaching the game | Simon
✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
Morgan Reed

Morgan Reed
Dieu
More about you : [NSFW] Now I'm teaching the game | Simon Giphy
Ceos, Eosphoros, Hesperos

[NSFW] Now I'm teaching the game | Simon Bzpe
Codename : Tenebris
Pouvoirs : Changement de forme et de plan. Télépathie et emprise. Hallucinations et cauchemars. Création de matière spectrale et contrôle des ténèbres.

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Emergence :
[NSFW] Now I'm teaching the game | Simon Fonddr115 / 55 / 5[NSFW] Now I'm teaching the game | Simon Fonddr11
Maitrise :
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Messages : 567
DCs : Amaury, Ryan, Hailey, Moran, Eames, Nathan, Terrence, Lena, Eden, Karsten & Adrian
Pseudo : Holmesienne

https://houseofm.forumactif.org/t1374-tell-me-would-you-kill-to-prove-you-re-right-o-morgan https://houseofm.forumactif.org/t1361-i-lie-to-myself-all-the-ti

Jeu 22 Fév - 18:40

Now I'm teaching the game
Simon & Morgan
♠ ♣ If you wanted a war I guess you got what you came for. I'm betting your next decision could be your biggest mistake. I guess you get what you pay for, I bet it's not what you think. So here we go, another perfect disaster. ♥ ♦

Le vent soufflait fortement ce soir, claquant contre mes joues et faisant voler mon manteau derrière ma silhouette. L'atmosphère était lourde, l'obscurité régnant en maître sur les lieux. Une douce lueur éclata en plein milieu de la nuit. La pierre de mon briquet roula sous mes doigts tandis que j'allumais ma cigarette, brasier ardent consumant la longueur empoisonnée. La flamme s'éteignit d'un coup, en un cliquetis sec. Inspirant longuement, j'inhalais cette fumée salvatrice qui caressait ma gorge et mes poumons. Adossé contre un mur en béton, je laissais ma tête rouler en arrière, jusqu'à ce qu'elle rencontre la surface rugueuse. Ma main retomba contre mes flancs, lentement. Cigarette coincée entre deux doigts, la chaleur titillait ma paume, la fumée s'élevant dans les airs. Je fermais les yeux laissant la fumée glisser sur ma langue avant de s'échapper d'entre mes lèvres, tournoyant en des arabesques stylisées vers le firmament. Le silence m'entourait tandis que s'inscrivaient à l'arrière de mes paupières, les souvenirs des derniers jours. La dernière mission avec lui. Son pétage de câble. Quand tout avait dérapé. Quand on s'était engueulés. Les jours d'après, où on s'évitait. Où on se crachait à la gueule. Les missions assignées auxquelles il ne venait même plus. Un grognement m'échappa en ressentant ce vide se compresser au creux de ma cage thoracique. Apportant la cigarette à mes lèvres, j'inspirais à nouveau, savourant le poison se déverser dans tout mon être. Lorsque je rouvris les paupières, le regard perdu vers les cieux, un autre souvenir s'épancha dans mon esprit.

La lettre manuscrite, les signatures authentiques, le tampon de l'organisation, la cire cachetée. Une opportunité. Soufflant la fumée en l'air, je repensais à tout cela, à ce que ça pouvait représenter pour mon avenir. Quelque chose de plus important, une mission qui dépassait l'entendement. Un nouveau départ, une approche plus pertinente sur les idéaux du QG. Une augmentation. Clignant des paupières, j'entrouvris les lèvres, mon souffle se perdant alentours, étouffé par l'atmosphère pesante et obscure. C'était totalement inattendu. Inespéré, quasiment. J'avais beau prendre à cœur ce que je faisais pour Hydra, ça ne me serait jamais venu à l'esprit qu'on me propose un poste plus élevé. Plus proche du sommet. J'étais bien dans mes affaires, à mon poste actuel. Tataner quelques péglands et en tuer d'autres. La base. C'était ça mon quotidien. Pas lécher les bottes du Baron, ou encore faire partie de l'élite au sein de l'organisation. Je soupirais en reprenant une autre taffe de la cigarette. Mais d'un autre côté, ça pourrait me permettre de m'éloigner de toute cette agitation. De tous les problèmes qui surviennent sur l'Île, de tous ces contrats qui s'enchaînent à n'en plus finir. Non pas que ça me dérangeait, au contraire. Mais être assigné à des missions en duo avec l'autre connard qui daignait même pas bouger son cul, ça c'était autre chose. J'en pouvais plus de ses gamineries, de son comportement à la limite du suicidaire. Le pire, c'était que même après lui avoir balancé ses quatre vérités dans la gueule, il se voilait encore et toujours la face. Et ça m'énervait.

Alors cette opportunité de viser plus haut, de partir plus loin et de m'éloigner de lui, principalement, m'avait semblé être plutôt une bonne chose. Une bonne idée même. Je devais encore revoir certains détails, mais je pensais sincèrement accepter l'offre, à la prochaine réunion avec les supérieurs. J'avais encore le temps, même si ma décision était quasiment prise. Et ça m'attristait dans un sens, malgré tout. C'était l'une de mes dernières missions avant que je ne parte, et l'autre n'était toujours pas revenu. J'aurais peut-être pu lui dire autre chose, pour ne pas qu'on reste en froid, mais à vrai dire, ça m'importait peu. J'allais m'en aller de toute façon, alors à quoi bon réparer les pots cassés, quand il n'y avait plus rien à récupérer. Avec un soupir, j'attrapais mon téléphone dans la poche de mon manteau, vérifiant les derniers messages. Toujours rien de sa part. Mais un message d'un autre collègue. Je pinçais les lèvres en voyant ce qu'il m'avait envoyé et rangea aussitôt l'appareil. Le gars que j'attendais n'allait pas tarder. C'était une mission simple, basique. Récupérer une liste de trafiquants sans laisser de traces. Et le messager passait justement dans le coin. Il me suffisait juste d'attendre qu'il pointe le bout de son nez pour l'entraîner et récupérer la lettre. Puis partir en ne laissant derrière moi qu'un cadavre ou un prisonnier qui finirait aux geôles. Le temps passa lentement, et je continuais de tirer sur la cigarette, tapi dans l'ombre. Mais au bout de plusieurs minutes, le mec se pointa enfin. J'entendis ses pas avant de voir sa silhouette. Me détachant du mur, je me tenais bien droit lorsqu'il tourna à l'angle et me percuta presque. Il avait à peine le temps de laisser une exclamation s'échapper d'entre ses lèvres que je l'attrapais par la manche de sa veste pour lui faire une clé de bras. Apportant ma paume à sa bouche, j'étouffais ses cris en resserrant ma prise sur lui. La fumée de la cigarette devait lui brûler les yeux mais je m'en fichais, et l'emportait plutôt dans le fond de la ruelle.

Après quelques coups dans le ventre, un croche pied, et la tête dans le mur, il se laissa choir contre les pavés en un bruit mat. Il parla, avoua, confessa. Un rictus étira mes lèvres alors que je lui balançais un coup de poing sur la tempe, le faisant sombrer dans l'inconscience. A présent, je pouvais fouiller ses poches à la recherche de la liste, sans trop me fouler. La pulpe de mes doigts trouva aisément la rugosité du papier, et je l'attrapais rapidement. La scrutant un instant, j'haussais finalement les épaules et rangea la lettre dans la poche intérieur de mon manteau. Tirant une dernière taffe sur la cigarette, que j'avais miraculeusement sauvée malgré l'altercation, je l'éteignis en écrasant les cendres sur le mur. Lançant un regard sur le messager, je soupirais en me baissant à sa hauteur. J'agrippais ses bras et le soulevais pour le placer sur mes épaules, le temps d'arriver à ma voiture. C'est qu'il faisait son poids lui. Le déposant dans le coffre, je claquais la porte sèchement, m'accolant contre la carrosserie. Il sera bien plus utile si l'orga pouvait le manipuler afin qu'il distribue certains messages. Et si jamais cela ne fonctionnait pas sur lui, une balle entre les deux yeux et le tour était joué. Avec un soupir, je constatais que la mission était alors terminée, et que c'était sûrement la dernière fois que j'aurai pu voir Marc, sans que cela ne relève du hasard. Quelque part, ça me mit en colère. Qu'il ne s'était pas bougé pour faire ce pour quoi il était payé. La même colère que cette nuit là, et ça me rendait encore plus dingue. Une pulsation cognait à mes tempes, et quelque chose de sourd bourdonnait en mes entrailles, enserrant mes muscles et gonflant mes veines. Serrant le poing, je sortis avec hargne mon téléphone et composa son numéro sans réfléchir. Si c'était la dernière fois que j'allais lui parler, autant lui laisser un petit souvenir salé.

Il y eut quelques sonneries, peut-être même trop. Au point où je me mis à penser qu'il n'allait pas décrocher. Je grognais. Tant pis, je finirais sur la messagerie et ça n'allait pas m'empêcher de déverser ma colère. Mais finalement, il décrocha, et avant même qu'il ne puisse parler, j'explosais. Bah alors, Bowman ? T'es payé à rien foutre ou comment que ça s'passe ? Je soufflais bruyamment. Tu viens même plus faire ton taf, tellement t'es une épave ? C'est ça ton problème ? J'allais en rajouter une couche, mais ce n'était pas la voix de Marc que j'entendis à l'autre bout du téléphone. Fronçant les sourcils, je reconnus la voix de la stratège d'Hydra. … Romy ? Qu'est-ce qu... Elle parla avant même que je ne puisse terminer, m'expliquant que Marc s'était pris une vilaine dérouillée dans la gueule. Qu'il était inconscient et qu'il perdait beaucoup de sang. Je reçus un coup en plein dans la tronche en entendant ça. Le temps se figeait autour de moi alors que l'image s'imprégnait dans mon esprit. Je visualisais Marc blessé comme jamais, en train de se vider de son sang. Ce tableau crispa mes entrailles à la simple pensée de la scène, une vague glaciale déferlant en moi, détruisant tout sur son passage. Je déglutissais, avais du mal à respirer, à trouver mes repères. Je me laissais choir contre la carrosserie de ma voiture, perdu, désemparé. Peut-être que c'était une mise en scène, une blague, mais je connaissais Romy. Outre ses piques et ce jeu de sarcasme entre nous, je savais qu'elle ne plaisantait pas là-dessus. Et ça me perturbait encore plus que de raison. Tous les scénarios fusaient à mon esprit, tandis que je restais silencieux, assimilant l'information, une main agrippant mes cheveux. Marc s'était fait prendre par surprise et gisait à présent quelque part. Putain. La voix de Romy résonna à nouveau, et je la coupais sans ménagement, un air dur inscrit sur mes traits, mon visage étiré par la haine. C'est qui le connard qui lui a fait ça ? Elle me répondit du tac au tac. J'en sais rien pégland je serais pas là à te parler au téléphone si je le savais. Je grognais. Tu sers à rien Romy, là. Elle semblait tout aussi énervée que moi. Retrouve le et bute le.

D'un geste rageur, je coupais l'appel et me retins de cogner dans le coffre de ma bagnole. A la place, je rangeais l'appareil dans ma poche avant de serrer les poings et de grogner. Bordel de merde Marc ! Me redressant subitement, je filais au volant de ma voiture, claquant la porte bien trop brutalement. Je démarrais en trombe, ne prenant même pas la peine de m'attacher. Filant tout droit vers le QG, j'y arrivais au bout d'une dizaine de minutes. La colère n'avait cessée de pulser en mes veines, si bien que je trimbalais le prisonnier avec force et brutalité, le balançant aux geôles avec haine et rage. Le mélange explosif continuait de se répandre en mes entrailles, cognant à mes tempes, même lorsque je me mis à chercher ce fils de pute qui avait osé toucher à Bowman. Je retrouvais sa trace deux jours plus tard. C'était l'un des membres du gang qu'on avait éliminé il y avait de cela quelques semaines. Un gamin aux cheveux colorés, blond peroxydé, et certainement à la face botoxée. Il était là, seul, près d'un entrepôt, à zoner autour du bâtiment, clope au bec. Lèvres pincées, je le regardais de loin, dans l'ombre, bras croisés contre mon torse. Cigarette au bout des lèvres, lanières en main, poings américains dans les poches, flingue dans la ceinture. J'étais préparé. La colère grondait toujours en moi, picotant mes veines, tiraillant mes muscles tendus. Le brasier qui pulsait en moi s'emportait, consumait la moindre de mes pensées, dès qu'il s'agissait de lui. J'avais terriblement envie de lui détruire la gueule. De le cogner jusqu'à ce que je sente ses os craquer sous mes poings. Je voulais l'écorcher, déchirer sa peau et l'entendre hurler à la mort. Il allait prendre cher. Très cher. Et souffrir comme jamais je n'avais fait souffert quiconque. Il allait devenir ma victime, et ne plus jamais s'en remettre. Tous les châtiments y passaient dans les scénarios les plus fous. Mais c'était la réalité maintenant, et ce petit con ne perdait rien pour attendre.

Peu avant qu'il ne s'introduise dans l'entrepôt, je laissais ma voix résonner, la haine teintant le moindre de mes mots. Simon Viales. Je susurrais presque rageusement, sortant de l'ombre à l'instant où il se tournait vers moi. J'avais décroisé mes bras, et enfoncé mes poings dans mes poches. Jouant avec les lanières et les poings américains, j'offris un sourire carnassier à l'autre tête de con. La clope toujours coincée entre mes lèvres. Sourcils froncés, je m'arrêtais à quelques pas, le sourire fanant brusquement. Le regardant de haut en reniflant dédaigneusement, je penchais la tête légèrement sur le côté. Alors comme ça, ton kiff c'est de fracasser les mecs plus vieux que toi, hein ? J'hochais la tête, faussement impressionné. Ouais, c'est pas vraiment le top, gamin, tu sais. J'exagérais, en prenant des airs déçus et emplis de reproches. Je fis claquer ma langue contre mon palais, jouant toujours avec mes outils dans mes poches. Et puis, t'as pas été assez rencardé. Je laissais traîner ma voix, lançant des regards derrière lui et sur ses côtés. Parce que tu vois, ce soir là... Je commençais en sortant une main de ma poche, attrapant la cigarette et la faisant tournoyer à hauteur de mon visage. L'entrepôt ? C'était pas Bowman qui l'a fait exploser. J'expliquais d'un air nonchalant, rabaissant ma main, avant de sourire en coin. Ils étaient deux, et c'est l'autre qui a tout fait péter. Précisais-je en fronçant les sourcils. Pinçant les lèvres, je faisais mine de réfléchir. J'humais l'air qui se faisait de plus en plus tendu entre nous, l'atmosphère devenant oppressante. C'était parfait. La mise en scène suprême avant le coup de théâtre, l'acte final. J'ai un petit quelque chose pour toi. J'inspirais un bon coup, tirant une ultime taffe sur la cigarette. L'autre type. Relevant le visage vers lui, j'ancrais mes iris aux siens, soufflant la fumée qui glissait sur ma langue. Celui qui a décimé ton gang ? Plissant les paupières, serrant la mâchoire, mon ton devenant plus froid, mes traits étirés plus fermement. Une aura glaciale qui m'entourait, alors que le feu brûlait mes entrailles et dévorait mes veines pour n'en laisser plus que des cendres. D'un geste fluide et rapide avec mes doigts, je balançais le mégot à même le sol, lançant les hostilités. Tu l'as juste en face de toi.



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Ven 23 Fév - 16:09

 
Simon

 
ft. Morgan

Now I'm teaching the game
La nuit tombe. La lune se lève. Elle est moins ronde que deux jours auparavant mais elle est toujours aussi belle. Aussi scintillante. Aussi fascinante. Tournant sa cigarette entre ses doigts, Simon lève la tête et l'observe, un fin rictus au coin des lèvres.

Il apprécie le silence. Ce silence limpide et mystique après s'être baigné dans un concert de hurlement. Il apprécie ce mutisme, ce calme après la tempête. Il se mord les lèvres, sourit et porte enfin sa cigarette à sa bouche tandis qu'il se relève. Doucement, lentement, tel un serpent dans la pénombre.

"Tu n'es certes pas, ma très-chère, ce que Veuillot nomme un tendron. Le jeu, l'amour, la bonne chère, bouillonnent en toi, vieux chaudron ! Tu n'es plus fraîche, ma très-chère."

Tout en tournant son briquet entre ses mains agiles, il prend une bouffée. Il inhale la fumée. Il se délecte de son goût délicieux, brut, piquant et laisse un soupir lui échapper lorsqu'il la rejette finalement vers le ciel étoilé.

"Ma vieille infante ! Et cependant tes caravanes insensées t'ont donné ce lustre abondant des choses qui sont très-usées, mais qui séduisent cependant."

Dans sa tête dérangée, il récite Baudelaire. Encore. Toujours. Il choisit cette fois "Le monstre ou Le paranymphe d'une nymphe macabre". Il la chantonne dans sa tête. Il prend une autre bouffée de son poison fétiche et son regard bleuté se tourne cette fois sur le côté où, adossé contre un mur, le corps nu et les jambes écartées, une jeune femme dort. Ou meurt. Terme beaucoup plus proche de la réalité.
- C'est ça, sombre ma colombe. Sombre et rejoint les ténèbres.

Simon prend une autre inspiration et ferme les yeux, humant avec délice l'air qui vient chatouiller ses narines. Oui, il a toujours apprécié ce moment de béatitude après s'être adonné à sa noirceur. A ce mal qui chaque fois plus encore, l'englobe, le transporte, l'excite et l’enivre jusqu'à l'épuisement.

Cette proie n'était pas trop difficile à amadouer cela dit. Il est un peu déçu. Il a suffit d'un sourire, de quelques échanges sympathique autour d'un café pour qu'elle tombe dans son piège. Pour qu'elle décide de le suivre dans cette ruelle avec la perspective surement de passer une bonne soirée. Ses cheveux blonds ondulent et tombent sur ses yeux tel un rideau de perle. Elle était très belle. Avant.

"Ta carcasse a des agréments et des grâces particulières ; Je trouve d'étranges piments dans le creux de tes deux salières ; Ta carcasse a des agréments."

Un rictus déforme ses traits et clope aux lèvres, il s'approche de la malheureuse. Oui. Elle était d'une grande beauté. Avant qu'il ne déverse sur elle, sa colère, son envie de plus en plus forte de possession. De nouveau, sa bouche vient happer le filtre et il s'agenouille auprès d'elle, écartant ces mèches dorées qui cache son visage. Un visage fin, onduleux, parsemé de quelques tâches brunes sous les paupières. Elle vit encore mais respire à peine. Sa poitrine se soulève difficilement entre deux respirations saccadées, presque sommaires.
- Chut. Tout est bientôt fini douce colombe.

Il susurre, prend une voix douce, mélodieuse, presque protectrice. Il se prend même à se rapprocher d'elle pour déposer sur son front dégagé, un baiser. La jeune femme bouge, très légèrement. Elle gémit mais elle n'a plus assez de force pour se défaire, pour se débattre. Un filet de sang coule d'entre ses lèvres pulpeuses. Des marques de coups, de brûlures et d'entailles parcourent son corps tout entier. Souillée, torturée, mis à nu par l’appétit insatiable et brutal de son bourreau.
- J'aurai pu te laisser la vie sauve mais tu n'es pas elle... Oh. Non. Tu n'es pas elle.

Poppy. Peut-être a-t-il choisi cette proie pour sa ressemblance en fin de compte. Pour sa douceur et son innocence, quoi que brisé dès l'instant où cette dernière avait accepté de le suivre. Peut-être n'étais-ce pas un hasard qu'il avait choisi elle plutôt qu'une autre. Parce qu'elle ressemblait en tout point, ou presque,  à Poppy, à cette amie pour qui Simon éprouve depuis toujours une fascination malsaine. Morbide. Possessive et dangereuse.

Mais comme il vient de le souligner. Ce n'est pas elle. Ce n'est pas Poppy. Et c'est pourquoi, tout en murmurant ces derniers mots, ce dernier souffle, susurré à son oreille, il abrège enfin ses souffrances, entourant ses doigts sur son petit cou.

"Sotte, tu t'en vas droit au diable ! Volontiers j'irai avec toi, si cette vitesse effroyable ne me causait pas quelques émoi. Vas-t'en donc, toute seule, au Diable !"

Des heures passes. Deux. Trois. Peut-être plus. Peut-être moins. Qu'importe. Le jeu est fini. La malheureuse est brûlée. Passant une main dans ses cheveux pour les repousser en arrière, le psychopathe rentre enfin chez lui. Il se sent bien. Effroyablement apaisé. Il fume une cigarette et regarde par moment le ciel étoilé, observant cette même lune qui éclaire son chemin.

Ce fut seulement quand il entend son nom qu'il se retourne, fronce les sourcils. Un homme d'une quarantaine d'année sort de l'ombre pour se poster devant lui et il se demande bien vite ce qu'il fiche ici. Et à qui, il a à faire.
- On se connait? Qui es-tu exactement pour te permettre de venir ici?

Son apaisement s'effondre. Inexplicablement. Son front se plisse et il se redresse, faisant face à l'inconnu qui, dans sa voix, le prend de haut et le menace. L’atmosphère n'est plus aussi calme qu'auparavant. Oh, non. Elle est tendue désormais. Quelque chose ne lui dit rien qu'y vaille et le comportement de l'inconnu ne fait que l'interroger. Il écoute cet homme parlé mais il comprend bien vite à quoi il fait allusion et il se redresse de plus belle, sur la défensive. Un rictus étire néanmoins ses lèvres et il murmure, d'une voix on ne peut plus sarcastique quand ce dernier fait mention d'un mec plus âgé que lui, ce qui pour le coup l'amuse et le rappel à de bons souvenirs :
- Bowman hein? Alors, est-il toujours en vie? Ou as-t-il fini pas croupir dans cette ruelle? Je me pose la question depuis deux jours.

Après tout, en y réfléchissant, il n'a fait que lui rendre service. Dans un sens. Cet alcoolique n'a même pas cherché à se défendre plus. A croire qu'il attendait vraiment la mort. Finalement, son dernier coup de poignard n'avait été qu'une libération, un coup fatal dans un esprit déjà torturé, embrumé par de sombre pensée.

Simon pourrait aisément continuer sur sa lancée, défier toujours plus l'étrange individu qui lui fait face désormais mais celui-ci poursuit, le titille, joue avec lui en amenant habilement, dangereusement, la présentation à une conclusion déplaisante. Celui qui a décimé ton gang ? Tu l'as juste en face de toi.

Les deux silhouettes lui revinrent en mémoire. Les flammes dansent de plus belle sous ses yeux plissés. Il fronce les sourcils et serre la mâchoire, ancrant ses iris dans ceux de l'étranger qui ne tarde pas à se retrouver à quelques pas seulement de lui.
- Je vois...

Il recule, tremble légèrement. D'excitation, de colère ou d'appréhension. Il ne saurait le dire avec exactitude. Autant avec Bowman, il connaissait ses faiblesses. Autant lui... Un mauvais pressentiment le tiraille. Un sifflement sort d'entre ses lèvres pincées et sa main vient à chercher son couteau aiguisée, enfoui dans la poche de sa veste depuis la dernière fois qu'il l'avait utilisé sur Marc.
- Et je suppose bien évidemment que tu compte venger ton pote? N'es-ce pas? Allons. Jouons puisque tu es venu pour ça. Ça serait dommage de ne pas mettre un terme tout de suite à ce "malentendu". Si?    

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Sam 24 Fév - 8:37


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La tension était palpable, au fur et à mesure que la confrontation s'étendait. Elle prenait place avec une intensité jamais inégalée, m'empoignant avec fermeté. La réalité tangible faisait picoter le bout de mes doigts, et emportait mon souffle abrupt. Ma respiration était contrôlée, et pourtant, je pouvais l'entendre résonner dans ce silence qui nous entourait. L'écho des pulsations qui gonflaient mes veines, l'adrénaline cognant à mes tempes. Mes muscles se crispaient par l'anticipation, et ne demandaient plus qu'à se relâcher, et à se libérer de cette pression insidieuse. Mes poings me tiraillaient, l'envie d'écraser sa gueule s'inscrivant à même ma peau. C'était comme si son visage appelait à l'agression, à le fracasser jusqu'à ce qu'il ne ressemble plus à rien. Et c'était bien ce que je comptais faire. Il avait touché le feu de l'enfer, et à présent, il allait finir consumé par les flammes ardentes. Elles allaient le brûler tandis que je laisserai sur lui une marque indélébile. Des plaies rougies, carmines, tranchante avec sa peau pâle. Des cicatrices, rugueuses contre son derme bien trop immaculé. Son corps sera mon tableau, que j'allais peindre avec son propre sang. Creusant à même sa peau pour y trouver cette ancre carmine. Elle allait se déverser sur la toile de sa vie, marquant à jamais son enveloppe charnelle, ainsi que son esprit. Une partie de lui glisserait au travers de ses plaies, et entre ses lèvres en un souffle, pour rendre le tableau encore plus authentique. J'allais le briser de la plus belle des façons. Retraçant son existence au travers de lui-même, par l'art ultime. L'immuabilité.

Les arabesques se dessinaient déjà à l'arrière de mes paupières tandis que je les visualisais sur sa peau laiteuse. Elles s'inscrivaient habilement, en des formes stylisées et complexes. Transposées sur ce corps, elles prendraient sens. Elles prendraient vie, alors que lui, il s'éteindrait. L'étincelle vitale lui échapperait, à chaque souffle, et son regard deviendrait plus terne. Cette image étira mes lèvres en un sourire carnassier. J'avais hâte de pouvoir commencer. De lui régler son compte une bonne fois pour toute. Lui lançant un regard noir, et en serrant les dents, je le laissais s'extasier sur ses souvenirs de cette soirée-là. Il pouvait bien se vanter autant qu'il voulait, il ne valait rien à mes yeux. Un pauvre connard qui se prenait pour le roi du monde, à cause d'un passé bancal, d'un manque d'attention et d'une vie de merde, voilà ce qu'il était. Un moins que rien. Rigole, profite. Parce que ça sera la dernière fois. Cet enfoiré allait vite déchanter, et il n'allait pas le voir venir. Les chaînes qui enserraient le monstre se desserraient de plus en plus à chaque seconde, sa soif de sang l'empoignant comme un battement impulsif. Le temps s'étirait, l'avenir menaçant de projeter son ombre au dessus de lui. Mais il se pensait si puissant, si intouchable, qu'il n'y prêtait pas attention. Et ça, c'était sûrement le coup de grâce qui allait l'achever. Ce gamin allait trébucher méchamment, et je me ferais un plaisir de le faire descendre de son piédestal. J'esquissais à nouveau un sourire narquois, ricanement légèrement. Il allait tomber de haut, et la chute n'en sera que plus dure, plus brutale. En contrebas, il sera échoué à même le sol, réduit à néant en une myriade de tessons et de débris, fissurés, brisés. Son corps désarticulé. Son esprit déstructuré. Son âme défragmentée.

Le sang pulsait dans mes veines, cognant contre mes tempes. L'adrénaline gonflait et contractait mes muscles tendus au possible. Poings serrés, je renfonçais ma main à l'intérieur de ma poche. Retrouvant le confort des lanières et des poings américains, je soupirais doucement, silencieusement. Mon regard d'obsidienne scrutant les expressions peintes sur le visage du plus jeune. Sourcils froncés et paupières plissées, cela rajoutait à mon air austère. L'atmosphère devenait plus étouffante à mesure qu'il comprenait, l'air se compressant tout autour de mon corps. Le point de non retour s'approchait et je sentais que le moment tant attendu n'allait pas tarder à arriver. Une vague d'électricité picora le bout de mes doigts, remontant jusqu'à mes épaules, et je me redressais, me tenant bien droit, attendant sagement. Mes paumes agrippaient fermement les lanières, tandis que je les entourais autour de mes phalanges, les passant entre mes doigts. La texture était râpeuse, mais le contact un ancrage rassurant et salvateur. Prudemment, je clignais des paupières, ancrant mes iris pétillants dans les siens. La tension se décupla, devenant un cran plus poignante, alors que la vérité éclatait dans l'obscurité. Plus percutante que jamais. Je sentis un frisson me glisser sur l'échine, alors que je faisais claquer ma langue contre mon palais. L'écho résonna alentours dans ce silence pesant, avant d'être étouffé par la pénombre. Le gamin comprenait enfin ce que tout cela impliquait. Ce qui allait se passer. Ce qui allait lui arriver. Le coin de mes lèvres s'étira de plus belle, en le voyant reculer, trembler. Il siffla et sa main passa sous sa veste pour en sortir un couteau. Mon regard accrocha la lame, et je cessais de bouger mes poings dans mes poches. Enserrant plus fermement les lanières, je relevais mon attention vers lui. Le coin de mes lèvres s'abaissa, mais le sourire narquois ne quitta jamais mon visage. Que le jeu commence.

Le gamin se mouvait, arqué, en position défensive. Je le regardais toujours au travers de mes paupières plissées, suivant le moindre de ses mouvements. Sa voix résonna à mes oreilles, et je penchais légèrement la tête sur le côté, donnant de l'appui à l'impression que j'allais lui laisser. Oh, c'est que t'es pas totalement un abruti, dis donc. Pinçant les lèvres, je m'approchais de quelques pas, prudemment. Ma voix devenant plus grave, alors que je baissais enfin la tête, le regardant bien en face. Le seul malentendu ici, c'est toi, gamin. Je ricanais narquoisement. Tu ne devrais même pas être là. Je lui lançais avec dédain. Surtout après ce qu'on a fait à la bande de cassos que tu appelles ton gang. Je soufflais doucement, mon regard se baissant sur le sol tandis que je haussais les épaules. Ils causaient trop d'agitation. Un silence. Et maintenant, c'est toi qui pose problème. Relevant mon visage vers lui, j'ancrais mon regard déterminé au sien. Alors je vais m'occuper de terminer ce qu'on avait commencé. Une bonne fois pour toute. L'impact de mes paroles semblait l'avoir percuté, étant donné que je vis son visage se tordre en une grimace. J'eus à peine le temps de me reculer qu'il se jeta sur moi. Sa lame frôlant mon torse alors que je m'écartais, sortant enfin mes poings de mes poches. Les lanières suivirent rapidement, comme au ralenti. La longueur se retrouva libérée, au gré du vent, et elle claqua dans les airs. Tandis que Simon se redressait, je me reculais juste assez pour balancer l'extrémité des lanières en un mouvement fluide du poignet vers mon autre main. Capturant la texture râpeuse en un geste rapide et maîtrisé, je l'enroulais autour de mon poignet, écartant les paumes en enserrant les longueurs tendues. Les vibrations se répercutèrent jusque dans mes coudes alors que je lançais un regard noir au plus jeune, par dessus les lanières.

Les muscles tendus, j'attendis le moment propice pour me jeter sur lui, au même instant où il s'élança. Baissant la tête, je me penchais vers la gauche, étendant ma main droite le plus loin possible vers le gamin. Les lanières passèrent sous son bras tendu, et je ramenais alors mes paumes en ma direction, rapprochant mes poignets le plus possible. Simon suivit, tandis que j'enroulais les lanières autour de son bras d'un geste rapide et fluide. Dans une impulsion, je levais les mains, entraînant le poignet enserré du blond peroxydé au passage. Tournant sur moi-même, pour être de dos à Simon, je pris mon élan en tirant de toutes mes forces sur les lanières. Penché en avant, je l'entraînais avec brutalité vers sa chute, tandis qu'il passait par dessus mon dos et mes épaules. Il avait perdu pied, et à présent, il s'écrasait sur le dos. L'impact lui coupant le souffle. Son bras se tenait dans un drôle d'angle et je le maintenais en place, tenant toujours de manière ferme les lanières qui devaient lui brûler la peau. Mon pied s'abaissa sur son épaule, appuyant brusquement contre l'os qui ressortait. La partie est bientôt terminée. Un ricanement s'échappa d'entre mes lèvres, tandis que je sentais l'adrénaline pulser en mes veines. Ma respiration était quelque peu chaotique, hachurée, mais ça faisait tellement de bien. De se défouler, et de le voir déjà à terre. Tout ça n'avait fait que commencer, et je comptais bien continuer encore un bon moment. Jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus et qu'il quémande la grâce. Jusqu'à ce qu'il me supplie et implore l'honneur de mourir pour ne plus souffrir. Il allait en baver, comme jamais auparavant. Et j'étais le bourreau tout désigné pour l'occasion.



Ayaraven

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Dim 25 Fév - 10:50


Simon


ft. Morgan

Now I'm teaching the game
L'atmosphère devient de plus en plus étouffante, suffocante, oppressante. Simon le sent dans l'air, il voit dans les prunelles de cet homme qu'il est bien ici pour une seule et unique raison : celle de venger Marc.

L'excitation l'englobe. Mais pas seulement. Un mélange d'appréhension, d'inquiétude et de peur le transpercent également. Il sait que que cette fois, il n'aura pas cette chance, ce plaisir immense et infinie d'être maître de la situation. Il est vile, sadique, perfide, dangereux, psychotique et malsain mais il n'est pas stupide. Loin de là. Il sait que son adversaire est plus fort que lui. Car contrairement à Bowman, il n'a pas eu le loisir, la chance, de l'avoir observé avant. Il n'a pas appris, noté ses faiblesses pour les tourner à son avantage. Oui. Il s'attaque par deux fois à plus résistant, plus âgé, plus entrainé que lui et là, là, peut-être, surement, il va en payer les conséquences. C'est une certitude, un fait qu'il ne peut négligé.

"Les rires enivrants dont s'emplit la prison vers l'étrange et l'absurde invitent sa raison ; Le doute l'environne, et la peur ridicule, hideuse et multiforme, autour de lui circule."

Ce sonnet lui revient, l'interpelle. Ses doigts cherchent dans sa veste son couteau aiguisé. Ils le trouvent enfin et s'agrippent à son manche réconfortant avant de le retirer promptement. Il recule encore une fois, analyse la situation. Son cœur se met à battre plus vite contre sa poitrine. Divers sentiments le tiraillent. De la douce et belle euphorie avant un combat à venir à celui plus hésitant, plus désagréable et un peu inhabituel venant de sa part.

Il n'est pas confiant. Oui. Il tâte le terrain sans trop savoir où sont posé les bombes. Il ne compte pas se soumettre cependant. Hors de question. Il ne compte pas fuir ou appeler cette bande de dégénéré et d'incapable qui est la sienne désormais car il n'est pas comme ça. Il ne s'incline pas aussi facilement devant le danger et quand même bien, il sait, il se doute que cela ne servirait à rien. Un rire fin, délicat, sarcastique sort enfin d'entre ses lèvres et il réplique, sentant une vive colère monter en lui lorsque ce dernier titille toujours plus sa fierté. Son égo. Son orgueil démesuré.
- Alors viens. Je t'attends.

Tout en disant ça, une grimace déforme ses traits. Ses muscles se tendent. Sa respiration se hachure et devient bien moins régulière. C'est le moment. Un cri sort de sa gorge et Simon lance la première attaque. Il y va de front, cherche à blesser au premier abord son adversaire au thorax mais ce dernier feinte, facilement. Il esquive, s'écarte et sort de ses poches ses propres armes.

Le combat commence. La lutte contre sa propre survie devient une priorité. Dans un hurlement rageur, le psychopathe perd l'équilibre mais se rattrape. Ses poings serrent plus fermement le contour de son arme. Il cherche sa douceur, son contact chaud et rassurant. Ses sourcils se froncent et une rage nouvelle s'installe dans ses iris. Pourtant, une part de lui profite de ce combat, de cette lutte sans merci contre la vie. Pour la première fois, ce n'est pas lui le chasseur mais bien la proie. Il se met délicieusement dans la peau de ses victimes. De ses nombreuses victimes qui sont passé sous ses mains abruptes et violentes. Il ressent leur peur, leur dernière lueur de survie primaire. Il ressent cette force. Cette envie soudaine d'aller jusqu'au bout pour vaincre la mort. Un rictus s'installe sur sa bouche tordue par l'effort et il retente sa chance, une nouvelle fois.

"Ce génie enfermé dans un taudis malsain, ces grimaces, ces cris, ces spectres dont l'essaim tourbillonne, ameuté derrière son oreille, ce rêveur que l'horreur de son logis réveille, voilà bien ton emblème, âme aux songes obscurs, que le réel étouffe entre ses quatre murs."

L'homme se baisse et il sent soudain les lanières entourer son bras. Surpris, il pousse un grognement. Il cherche à s'en défaire sans résultat. Le temps qu'il comprenne, il est déjà trop tard. Trop tard pour se dégager de son étreinte. En un geste, il est propulsé en avant. Une douleur fulgurante, vive, tenace lui parcoure soudain le bras et il hurle. Oui, il hurle au son sinistre de ce craquement qui claque à son oreille. L'impact du sol dans son dos lui coupe la respiration. Il suffoque, ouvre la bouche et cherche l'air par tout les moyens.

La douleur reste, persiste, le poignarde. Simon ne peut plus bouger désormais. Ou presque. Son corps est tendu et la souffrance crispe tellement ses traits qu'il peut sentir des décharges électriques le parcourir de part et d'autre. Il n'implore pas pitié. Non. Il se mord les lèvres jusqu'au sang et trouve en sa saveur, un réconfort immédiat.

Il entend son adversaire au dessus de lui. Il entend son ricanement lui glacer les entrailles mais il n'implore toujours pas sa pitié. Il n'en veut pas. Ses mains entourent la manche de son couteau et ils la serrent, plus fermement, au point presque d'en avoir des crampes aux doigts. Il hurle, gigote, se tortille à terre. Surtout quand son bourreau appuie sur son bras cassé, brisé par l'impact. Aussi, sa peau le brûle, l'irrite, le transperce, le foudroie.

Oh oui. Jamais il n'a ressenti une souffrance pareille. Sa poitrine se soulève et s'abaisse au rythme de sa respiration saccadée. Mais alors qu'il ouvre les yeux, l'instinct de survie se réveille. Le serpent veux sortir du panier. L'adrénaline et la douleur se mêlent si parfaitement entre elles qu'il tend subitement son bras valide pour toucher son ennemi. Arme en main, il frôle Morgan et son couteau vient érafler sa joue, dessinant un trait irrégulier sur sa peau offerte et pâle. C'est une bien maigre consolation mais cela suffit à le faire ricaner, à étirer ce rictus vile et sournois sur ses lèvres pincées.
- En es-tu bien sûr?

Il essaye de se relever, de profiter de ce battement de seconde pour s'échapper aux griffes lacérées et tenaces de son bourreau mais sa tête lui tourne, son corps vacille. Ses jambes n'arrivent plus à le porter et il pousse un nouveau cri étouffé, en tenant ce bras déformé par le sadisme de son ainé.

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Morgan Reed

Morgan Reed
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Lun 26 Fév - 23:07

Now I'm teaching the game
Simon & Morgan
♠ ♣ If you wanted a war I guess you got what you came for. I'm betting your next decision could be your biggest mistake. I guess you get what you pay for, I bet it's not what you think. So here we go, another perfect disaster. ♥ ♦


Les lanières fermement enserrées autour de son bras, je tirais légèrement dessus afin d'augmenter la pression sur son épaule brisée. Le gamin se tordait de douleur, tandis que sa souffrance transcendait mon être, m'hypnotisant sur place. Un sourire carnassier étirait mes lèvres à chacun de ses hurlements, et je ricanais en le voyant se tortiller par terre comme un moins que rien. Il était à ma merci, et je pouvais en faire ce que je voulais ainsi. La scène était presque trop belle pour durer, et la réalité me frappa bien trop rapidement à mon goût. Cette petite enflure venait de puiser au fond de lui pour trouver l'énergie du désespoir, cette force du survivant pour tendre son bras valide vers mon visage. Le couteau qu'il tenait, bien empoigné dans sa main qui filait en ma direction. La lame brilla sous le clair de lune, l'astre laiteux et quasiment rond déversant une lueur douce et blafarde sur les lieux. Un clair-obscur transcendant, presque autant que la pointe aiguisée qui perçait ma peau. En un réflexe, je me reculais, mais il était déjà trop tard. La lame tiraillait déjà ma joue, traçant un contour incertain sur le derme à vif. Un pic de douleur picorait ma peau, et je retins un sifflement en me redressant. Relâchant par la même occasion ma prise sur les lanières, qui glissaient du bras de Simon. J'apportais une main vers ma joue, la pulpe de mes doigts caressant la plaie ouverte, et fine, fraîchement tailladée. Fronçant les sourcils et plissant les paupières, je regardais avec nonchalance le liquide carmin qui perlait sur mon pouce et mon index. Il m'avait eu cet enfoiré.

Je serrais les dents, la mâchoire crispée alors qu'une colère sourde grondait en mes entrailles. Relevant mon regard noir sur lui, je sifflais au travers de mes lèvres entrouvertes, tandis qu'il ricanait en répondant à ma remarque précédente. Un grognement glissa sur ma langue, faisant vibrer ma gorge à l'instant où le gamin se mit à crier. Il n'arrivait plus à se relever, ni même se redresser, et cela ralluma le feu dévorant de la vengeance en mes entrailles. Les flammes consumaient la moindre parcelle de mon être et m'emportaient dans la folie rancunière, alors que je lâchais un nouveau ricanement sinistre, euphorique. Oh oui j'en suis sûr. Je soufflais en me redressant pour de bon, récupérant les lanières en le contournant sur la gauche. Le contact chaud sur ma paume, un réconfort presque salvateur dans la fraîcheur de la nuit. Le vent souffla et fit voleter les pans de mon manteau à mes côtés, tandis que je tournais lentement autour de Simon, le scrutant attentivement. Je jouais une fois de plus avec ces lanières, en des mouvements fluides, presque chronométrés. Avec dextérité, j'enroulais ces fils autour de mon poignet, attrapant l'extrémité de mon autre main. Une longueur précise qui promettait mille tourments entre chaque paumes. Mon rire mourut dans le silence étouffant, tandis que je me tenais bien droit derrière lui. Il était toujours à terre, et la colère remontait, par vagues. Déchaînées, tant elles s'écrasaient avec hargne en mon âme. La haine allait se déverser avec fougue contre lui, et allait le faire flancher, détruire ses remparts précaires. Simon allait sombrer, et ne plus se relever.

Fini de jouer, Viales. Ma voix était dure, froide, et ne laissait place à aucune hésitation. Elle claquait en plein cœur de la nuit, précise et tranchante. Mon souffle se répandait en un écho, alentours, et finit étouffé par l'atmosphère pesante. Tendu comme jamais, je pouvais sentir mes muscles picoter sous ma peau, par anticipation. J'allais frapper, vite et fort. Maintenant, tu vas payer. En un clignement d’œil, en un battement de cil, je m'élançais. Le temps se figeait alentours tandis que je j'étendais les mains en avant, guidant les lanières vers le visage de Simon. Mes iris brillants ne quittant pas les fils des yeux, je scrutais leurs mouvements avec attention. Lorsqu'ils passèrent la tête à Simon, je glissais mon regard vers sa nuque, et enserrais plus fermement les lanières. En quelques secondes, elles étaient à bonne distance, et surtout, à la hauteur parfaite. Le coin de mes lèvres s'étira doucement, de manière narquoise, alors que l'adrénaline faisait pulser mon sang et gonfler mes veines. Mes poings se serraient, paumes comprimées par mes phalanges, alors que je tirais à nouveau sur les lanières. Les fils enserraient son cou, pressant contre sa peau tendre et fragile. Il étouffa instantanément, alors que je le rapprochais de plus belle, empoignant fermement la texture contre mes paumes. Il se cambrait, tel un pantin désarticulé et le tableau qu'il m'offrait m'extasiait. Dans une impulsion, je relevais mon pied et abaissais ma chaussure brutalement sur son dos, à la limite de sa nuque, juste entre ses omoplates. Son cri étouffé et les craquements sinistres de ses os me transcendaient. Transporté par la mélodie de sa souffrance, par la musique de sa douleur, je ne pouvais plus répondre de rien. Muscles crispés, mâchoires serrées, je ne pouvais que contempler le spectacle macabre dont j'étais l'instigateur. Ce poison diffusé en mes entrailles se répandait jusqu'au creux de ma cage thoracique, perçant l'organe capturé sous les côtes.

Le démon qui se terrait en moi sortait de sa tanière, prêt à en découdre avec ce bel enfoiré. Mais il semblait avoir une bien meilleure idée. Le maintenant à une certaine distance, enchaîné à mon esprit, je reprenais un certain contrôle sur la situation, penchant les lanières d'un côté. J'apportais l'extrémité à mon poignet enserré, maintenant le tout d'une main ferme et experte. Passant mon autre paume à l'arrière de mon manteau, je la glissais vers ma ceinture, récupérant le flingue que j'y avais placé un peu plus tôt dans la soirée. Le contact brut et froid électrisa ma peau, alors que mes doigts se resserraient sur l'arme à feu. Poids glacial en ma main brûlante, je le soupesais un instant, avant de l'apporter devant moi. Couvrant le flingue d'un regard éperdu, je desserrais légèrement ma poigne, en profitant pour donner une impulsion sur l'arme. Elle tourna juste au dessus de ma main, à peine de quoi faire un tour complet, avant que je ne la rattrape. Agrippant ainsi le canon, je reportais mon attention sur Simon. Iris figés sur l'arrière de son crâne, je levais lentement ma main au dessus de mon visage. Ma voix glissa sur mes lèvres, en un murmure rauque et condescendant. Étouffe en silence, tu m'exaspères. J'appuyais sur son dos avec mon pied avant de le laisser retomber au sol, l'écho claquant en un bruit mat à mes tympans. Tirant une dernière fois sur les lanières, j'abaissais en même temps mon bras vers lui. La crosse percuta l'arrière de son crâne en un craquement désagréable, alors que son corps se faisait plus lourd. Relâchant la pression sur les lanières, je le laissais s'écraser au sol, face contre terre.

Reniflant dédaigneusement, je soupirais devant sa silhouette inerte, dont les contours tranchaient avec l'obscurité ambiante. Un halo de lumière passa près de lui, éclairant ses cheveux presque blancs. Il avait l'air inoffensif de la sorte, mais je savais me méfier des pécores comme lui. Ne perdant pas de temps, je rangeais les lanières dans la poche de mon manteau, et le flingue à ma ceinture. Mon regard accrocha la lame qu'il tenait précédemment, et je penchais la tête en la contemplant. Un sourire étira mes lèvres, et je fis claquer ma langue contre mon palais en m'abaissant pour la récupérer. L'éclat de la lune brilla faiblement sur le couteau, que j'examinais sous tous les angles. Un ricanement amusé s'échappa de ma gorge, tandis que je passais ma langue sur mes lèvres, rangeant l'arme dans une autre poche. Je jetais un regard à Simon, étalé au sol, avant de soupirer. Attrapant sa forme immuable, je le relevais sans ménagement, sans aucun scrupules pour son état actuel. S'il pouvait crever en chemin ça m'arrangerait. Mais ça ne me satisferait pas. Il devait encore subir bien des tourments avant que ses actes ne soient payés pour de bon. Il devait souffrir pour ce qu'il lui avait fait. La colère remonta en moi à la seule pensée de Marc, et ma gorge se serra, ma respiration soudainement plus extatique. Quelque chose m'empoigna entre les côtes, alors qu'un écho étouffé pulsait sous ma cage thoracique. Je grognais en plaçant le gamin sur mes épaules, l'entraînant dans la pénombre d'une ruelle inanimée et silencieuse. Avec un cruel manque de douceur, je le balançais à terre, alors qu'il glissait sans aucune grâce contre un mur en brique.

L'image me tira un sourire tandis que je me reculais, à pas lents. Mon dos rencontra le mur opposé, et je me calais, épaules et omoplates contre la brique délabré, mes hanches légèrement avancées. Une jambe repliée, et le pied qui se plaquait contre le bas du mur, bras croisés sur mon torse, regard déterminé, fixé sur la silhouette amorphe. Le silence m'entourait, et je soupirais doucement, penchant la tête en arrière tout en fermant les yeux. Restant ainsi positionné un instant, je respirais enfin, savourant les goulées d'air salvatrices qui n'étaient pas chargées par la tension qui animait ma haine. L'adrénaline pulsait toujours dans mes veines, mais mes muscles se décrispaient lentement. Trop lentement. Et le combat n'était toujours pas terminé. Restant en alerte, je rouvris les paupières, baissant à nouveau le visage vers Simon. Je profitais de son inconscience pour récupérer son couteau, jouant avec la lame sous l'éclat iridescent de la lune. Les éclats de lumière pétillaient doucement dans l'obscurité, transcendant la pénombre qui s'insinuait dans la ruelle. La scène était magnifique, poignante, et je me perdais dans la contemplation malsaine de cet objet tranchant. Paume sous la lame, je la fis glisser avec une douce pression sur ma chair, grimaçant sous la sensation désagréable. Levant ma main à hauteur de mon visage, je contemplais la fine ligne carmine qui se déversait au creux de ma paume, glissant sur mon poignet. L'éclat cramoisi attisa les flammes de la décadence, attira mon âme à se perdre dans l'abîme de la destruction. Mon esprit, percé par la beauté de l'instant, se trouvait en suspend entre rêve et substance. Entre onirisme et réalisme.

Un grognement me tira de ma transe, et je relevais mon regard vers Simon. Il se réveillait doucement. Scrutant le gamin quelques secondes, sans bouger, je finis par continuer à jouer avec le couteau, déposant à nouveau mes iris pétillants sur la lame. J'attendis qu'il soit suffisamment éveillé pour le regarder à nouveau, au travers de mes cils sombres. Un fin rictus étira mes lèvres, mais fana bien vite, alors que je retrouvais cette colère froide et sourde. Sensation poignante qui pulsait en mes veines, mêlée à l'adrénaline salvatrice. J'espère que t'as assez récupéré, Viales. Je stoppais tout mouvement, cessant de jouer avec son couteau. Relevant le visage, je pouvais à présent le voir de haut. Profiter d'être debout pour le narguer de ma hauteur, de ma position. Son regard glissa sur sa lame, et je pouvais lire en ses iris qu'il était sensiblement effrayé. Le coin de mes lèvres se releva, étirant ma bouche en un sourire narquois. Parce que c'est pas encore fini. Je me décalais du mur en une impulsion, mon pied retrouvant ancrage sur les pavés. Abaissant ma main colorée de ce rouge carmin, je gardais l'autre relevée, voyant bien qu'il oscillait son regard entre le couteau et mon visage. Un fort sentiment pulsa en moi, vrillant mes entrailles, douce chaleur qui se déversait avec force et hargne. De la fierté. Lentement, je tournais le poignet pour manier la lame entre mes doigts pâles, sans lancer un seul regard attentionné vers le gamin en panique. Et la suite va faire mal. Je me figeais un court instant, fixant le couteau d'un œil expert. Puis, tout mon corps se mouva d'un seul coup, mon bras s'élançant en avant, mes jambes se tendant, mon épaule me tiraillant. Ma main qui enserrait à présent du vide, de la fumée, du néant, et la lame qui se figea dans la cuisse de Simon. Perforant sa peau, creusant son derme et piquant les nerfs. Son hurlement résonna en un écho imperturbable à mes tympans, encensant ma haine viscérale envers lui. Essaye de répliquer maintenant, pour voir.

Un rictus mauvais étira mes lèvres, alors que je me redressais, m'approchant de lui. M'arrêtant à une distance respectable, le surplombant de toute ma hauteur. Enfonçant mes mains dans mes poches, je reniflais légèrement, agrippant les poings américains. Poids lourd contre mes paumes tremblantes d'anticipation. M'accroupissant devant lui, je cherchais son regard fuyant, ricanant doucement face à sa réaction. Il était pas au meilleur de sa forme, et ce petit jeu commençait vraiment à réveiller ses instincts les plus sombres. Enfin te voilà. Le meilleur restait encore à venir. Entrouvrant les lèvres, je laissais ma langue s'échapper, joueuse, alors qu'elle glissait entre mes dents. T'as déjà perdu. Je riais en me relevant, savourant ma pseudo victoire avant de donner un léger coup de pied dans la lame toujours enfoncée dans la cuisse de Simon. Il siffla une fois de plus et je me reculais enfin, le regardant comme si tout était déjà couru d'avance. Mes doigts jouèrent avec les poings américains, et je les fis claquer l'un contre l'autre, l'écho résonnant de manière brusque et ostentatoire. Annonciateurs de la continuité de cet instant tangible qui allait imploser, de ce moment précaire qui allait exploser. La réalité se jouait sous mes yeux, se déformait. Un voile obscur passa devant mes iris pétillants, sombre et picoré par des fragments blancs, aussi brillants que des diamants. Il s'en alla rapidement, tandis que je sortais enfin les poings américains, les enfilant cérémonieusement. J'apportais l'une de mes mains à hauteur de mon visage, déposant mes lèvres sur le métal froid et lourd qui entourait mes phalanges. Clignant des yeux lentement, savourant le contact contre ma paume. Puis, j'abaissais mes mains, faisant claquer les deux objets métalliques entre eux en m'approchant de lui. Menaçant, terrifiant. L'écho tinta avec force, se mêlant à ma voix qui se laissait à présent emporter au loin. Maintenant c'est la fin.



Ayaraven

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Mer 28 Fév - 17:34


Simon


ft. Morgan

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La souffrance est là. Elle le tiraille, l'empêche de se relever. Elle le prend aux tripes et lui donne même la nausée. Son ventre se noue, se broie, se tord. Cette fois, il n'est plus le bourreau mais la victime, la proie qui normalement, plie et se noie sous son sadisme.

Simon sait que la mort approche. Elle est là. Elle l'observe, le nargue et se joue de lui. Es-ce qu'il regrette? Es-ce qu'il veux se repentir avant de sombrer littéralement sous la noirceur absolu de son adversaire? Non. Jamais. Il ne croit pas en dieu. Il ne croit pas à l'enfer ni au paradis. La religion est un tissu de mensonge pour les hommes faibles d'esprits. Et il ne tient pas de toute façon à se faire pardonner pour ses crimes. Il sait ce qu'il fait. Il est parfaitement conscient de ses actes. Il vit avec son mal et son mal est son repère, son amant, sa raison d'exister, de vivre. Il l'aime, le chouchoute, le travaille. Alors oui. Il mourra sans chercher une seule fois à pleurer sur son sort.

Es-ce qu'il a peur? Oui. Quel être humain n'aurait pas peur face à la mort. Surtout quand la faucheuse prend les airs d'un démon à l'allure supérieure. Es-ce qu'il regrette par contre de s'en être pris à ce Bowman? Disons que s'il avait su que l'un de ses amis viendrait le torturer sans vergogne, peut-être aurait-il pris le problème sous un autre angle. Mais il est maintenant trop tard pour reculer. Pour revenir en arrière. Pour changer le destin qui, quoi qu'il fasse, n'est plus de son ressorts désormais.

"Fini de jouer, Viales" La voix de son tortionnaire claque dans le silence et le psychopathe frissonne. C'est le signal. Le début d'une longue et lente agonie. Le serpent cherche une dernière fois à se relever, à lutter pour sa propre vie quand soudain les lanières l'enserrent, entourent son cou, sa gorge, sa nuque pour le plier à leurs volontés.

"Pascal avait son gouffre, avec lui se mouvant. Hélas ! Tout est abime, action, désir, rêve, parole ! Et sur mon poil qui tout droit se relève. Mainte fois de la peur je sens passer le vent..."

Simon étouffe, suffoque. Ses yeux s'écarquillent, s'agrandissent tandis que l'air lui manque. Son visage devient livide, aussi blanc que la lune qui scintille et regarde tout en haut. Son corps se cambre, se mouve, se raidit, se convulse tant il cherche à se défendre. La terreur le prend au tripe et sa main se crispe, se pose sur les lanières pour essayer de s'en dégager. Un gargouillement étouffé sort de sa bouche entrouverte. Un pied se pose sur son dos et il sent soudain ses os craquer, rajoutant de la douleur à son supplice.

"En haut, en bas, partout, la profondeur, la grêve, le silence, l'espace affreux et captivant... Sur le fond de mes nuits Dieu de son doigt savant dessine un cauchemar multiforme et sans trêve."

Puis vient le néant, l'obscurité quasi absolu. Un coup derrière la tête le percute, l’assomme, lui offre une trêve dans son châtiment. Son martyre n'est pas fini. Oh non. La mort le nargue, toujours, elle attend que le démon lui donne son feu vert. Il se réveille seulement quelques minutes plus tard, le corps pendant, la bouche sèche et l’œil embué.

Son corps lui fait mal. Atrocement mal. Son bras, son dos, tout se casse pour faire de lui une marionnette. Un jouet laissé à son bourreau. Voilà ce qu'il est devenu. Quelle ironie quand on y pense. Quelle foutu ironie de se voir dans la peau de toutes ces jeunes femmes, dans celle de Bowman avec qui, il s'est profondément amusé. Quelle ironie de ressentir cette peur, cette douleur, cette souffrance qu'il inflige si perfidement aux autres. Quelle ironie d'être là. Lui. Lui qui viole, tue, torture et joue comme son bourreau prend un malin plaisir à le faire de son côté.

Un grognement s'échappe d'entre ses lèvres. Une quinte de toux le prend. Usant de ses dernières forces, Simon cherche à se redresser, à utiliser le mur pour s'appuyer mais la douleur est trop présente. Oui, il est cassé, brisé et il marmonne sans pouvoir sortir le moindre mot lorsque son adversaire s'adresse à lui.

Sa gorge est beaucoup trop sèche, sa respiration trop saccadée. Il respire encore mais pour combien de temps. Ses sourcils se froncent, ses mains tremblent et il crache par terre avant de tousser de plus belle, laissant un filet de sang glisser sur son menton.
- Connard....

Sa voix n'est plus aussi mélodieuse, mielleuse qu'elle ne l'était auparavant. Une grimace déforme ses traits et il inspire, cherche l'air qui essaye toujours plus de le narguer.

"J'ai peur du sommeil comme on a peur d'un grand trou, tout plein de vague horreur, menant on ne sait où ; je ne vois qu'infini par toutes les fenêtres."

Soudain, une lame le transperce. Elle entre dans sa cuisse, lui fait pousser un unième hurlement strident. Sa tête se rejette en arrière, ses yeux se ferment, son corps se tend. Au dessus de lui, la lune semble l'observer. Elle regarde la scène, calme et lumineuse dans le ciel étoilé. Elle ne prend aucun partie. Elle observe, juste. Simon déglutit et gigote mais ses forces s'amenuisent. Le serpent abandonne.

Tandis que son bourreau s'approche de lui, s'agenouille à ses cotés, il ne cherche plus à lutter. Il ne cherche plus à répliquer. Son regard devient fuyant et il sait définitivement qu'il a perdu. Des frissons lui parcourent alors les membres. Il est résigné. Il a la tête rabaissée. Hurlements, cris étouffés, grognements sont les seules mélodies qui arrivent encore à franchir ses lèvres et quand le démon murmure, lance enfin que c'est fini, il susurre :
- Ouai... qu'on en finisse...

Comme une résiliation à sa propre destinée. " Et mon esprit, toujours du vertige hanté, jalouse du néant l'insensibilité. Ah! Ne jamais sortir des nombres et des Etres."

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Morgan Reed

Morgan Reed
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Mer 28 Fév - 22:14

Now I'm teaching the game
Simon & Morgan
♠ ♣ If you wanted a war I guess you got what you came for. I'm betting your next decision could be your biggest mistake. I guess you get what you pay for, I bet it's not what you think. So here we go, another perfect disaster. ♥ ♦

Ces insultes à peine voilées s'envolaient dans les airs, m'arrachant un ricanement amusé. Sa posture ne le mettait aucunement en valeur, là, ainsi avachi à même le sol, croupissant tel un déchet sous le joug du temps. Il finirait complètement anéanti, vidé de ses couleurs à mesure que le sang s'écoulerait de ses plaies. Liquide carmin traçant déjà sur sa peau des arabesques stylisées, attirant mon attention. Perdu en pleine contemplation de cet anarchie sanguine, je sentais pourtant, cet écho me transcender. La pulsation de mon sang qui gonflait mes veines, cognant à mes tempes en un rythme archaïque. J'avais presque la sensation du goût de ce liquide vital sur la langue. Lourd muscle qui passa ensuite sur mes lèvres, alors que je fus tiré de ma transe. Le regard accrochant son visage maculé, je souriais pour moi-même, avant de jouer avec sa lame. Texture abrupte sous ma paume, avant que je ne l'élance en sa direction. Son cri résonnait délicieusement à mes oreilles, mélodie insidieuse caressant mes tympans. Un ricanement s'échappa d'entre mes lèvres, étouffé par ses hurlements perçants. Le regard tourné vers le firmament, je fermais mes paupières un court instant, avant de le reporter sur sa silhouette désarticulée, marquée par la violence qui m'animait. Langue claquant contre le palais, je me mis enfin à avancer vers lui, comblant cette distance salvatrice, la fatalité menaçant de s'abattre à chaque pas en sa direction.

Il était en position de faiblesse, prenant certainement pour la première fois la place de la victime. Une vraie première fois. Pas juste un moment où il se prenait une tarte en plein la tronche, non. Là, c'était à un tout autre niveau. Bien plus brutal, plus tangible, plus réel. Plus authentique. Le feu de la bataille n'en étant que plus extrême, faisant battre les instincts primaires en un rythme endiablé. En cherchant dans son regard, je ne voyais plus la flamme qui l'avait animé. Comme si le brasier ardent avait été étouffé dans la tempête de sensations hargneuses. La fumée et les cendres s'élevant dans les airs, voilant son regard, ses iris ayant perdu de leur éclat, à présent fades. Pinçant les lèvres, je me reculais, non sans le blesser une fois de plus. Il était résigné. Tout cela, toute cette colère, cette haine déchaînée, pour en arriver là ? Pour le voir au plus bas, apeuré, et incapable de se relever ? La déception s'engouffra en mes entrailles, laissant un goût amer sur ma langue. Lui qui montait sur ses grands chevaux, voilà à quoi il en était réduit à la moindre confrontation ? Viales encaissait, sans tenter de se défaire, de s'en sortir. Il n'allait jamais répliquer, trop blessé dans sa fierté pour oser se rebeller. Serrant les dents, fermant les paupières, je tentais de calmer la vague de déception qui enserrait mes côtes. Détournant le visage, je lâchais un soupir exaspéré, ma langue claquant contre mon palais. Enfonçant les mains dans mes poches, je jouais avec le métal glacial de mes armes, lèvres pincées. Même ainsi prostré, il pouvait encore penser à perpétuer ses tourments, à imaginer une vengeance digne des plus grands. Et ça ne me plaisait pas. Pas plus que son silence et son air résigné. Je comptais l'achever, pour ce qu'il avait fait. Mais maintenant, je voulais juste le réveiller à coups de poings dans la tronche. Tu parles d'un adversaire.

Avec lenteur, j'enfilais les poings américains, avant de me mettre en position, prenant place en face de sa carcasse désarticulée. M'accroupissant, j'agrippais son col en une poigne ferme, brute, et le relevait pour le maintenir contre le mur. A présent à ma hauteur, je pouvais mieux percevoir son visage échauffé, rougi, et ses iris glacés bien plus pâles qu'auparavant. Sourcils froncés, mâchoire crispée, une grimace dégoûtée peignit mes traits étirés. Tout ça, pour rien... Je grognais, enserrant ma poigne sur lui, le rapprochant par son col. Scrutant la moindre parcelle de son âme qui transparaissait au travers de ses pupilles dilatées. Une exclamation vrilla ma gorge, glissant sur mes lèvres. Tu vaux même pas la peine que je te termine. Je le relâchais en desserrant ma prise, l'envoyant valdinguer contre le mur. Il le percuta en un craquement désagréable, tandis que je faisais demi-tour partant vers la droite. A peine quelques pas, juste de quoi lui laisser un semblant d'espace. Même si je n'avais pas envie de gâcher une balle pour lui, ni même de gaspiller mon temps et mon énergie pour le renvoyer d'où il venait, il me restait tout de même une chose à faire. Serrant le poing, l'arme glaciale caressant ma peau de son contact tangible, je tournais sur moi-même dans un mouvement fluide. Rapide, brusque, maîtrisé. J'élançais mon poing en sa direction, le sentant percuter sa joue. Le métal qui rentrait en collision avec le derme faisait résonner un craquement sinistre alentours. Mélodie dramatique et barbare à mes oreilles, tintant de manière délictueuse à mes tympans. Une décharge s'épancha le long de mon bras, jusqu'à mon épaule, tiraillant mes muscles. Ma voix, rauque et grave claqua dans l'air, tel un rappel à l'ordre. L'épée de Damoclès tranchante, s'abattant sur lui. Ça, c'est pour ce que t'as fait à Bowman.

Glissant ma main vers sa cuisse, je récupérais la lame qui l'avait percé. Tranchant la chair, je tirais le couteau vers moi, avant de le balancer un peu plus loin dans la ruelle. Le tintement métallique résonnait encore, signal salvateur. Témoin des armes déposées, du combat terminé, de l'acharnement absous. Il allait encore pouvoir vivre, un sursis précaire sur son avenir incertain. Qui sera-t-il demain ? Je m'en fichais bien. Je l'avais brisé. Éclatée, sa coquille protectrice. Éraflée, son estime narcissique. Esseulée, son âme absolue. Il était fissuré, dans tout son être, à la dérive. A moitié en train de comater, de se laisser aller là, à même le sol. Pourtant il tenait encore debout, presque par miracle. Relevant les yeux vers lui, j'envoyais cette fois-ci, mon autre poing à son visage. Un nouveau craquement retentit, alors qu'il se laissait s'échouer sur les pavés, saignant à n'en plus finir. Et ça, c'est parce que j'aime pas ta sale gueule de p'tit con prétentieux. Un grognement glissa sur mes lèvres tandis que je me reculais, retirant précautionneusement les poings américains. Une fois libérés, j'étirais mes phalanges blanchies, et rougies par la marque du métal. Mes doigts tentant d'attraper l'air, la fumée du carnage que j'avais créé. Je reniflais, dédaigneusement en baissant les armes, rangeant les formes métalliques dans mes poches avec lenteur, précision. Mes iris scrutaient une dernière fois sa silhouette imprégnée par l'art du désastre, de la rancœur et de la fougue haineuse. Il avait payé, et maintenant, il en assumait les conséquences. Recommences, et t'es mort. Pinçant les lèvres, fronçant les sourcils, j'examinais son enveloppe charnelle s'immobiliser. Devenir immuable dans cette ruelle obscure, seul le carmin de son sang encore chaud tranchant dans la pénombre. Mes iris pétillants se détournaient enfin de sa silhouette, de ses contours abrupts qui tranchaient avec la ruelle délabrée. Tournant les talons, l'écho de mes pas claquant contre les pavés s'élevait dans les airs, étouffé par l'atmosphère épaisse et poignante. Ma voix claquait une ultime fois alentours, perçante, sifflante, vibrante. Bien plus grave, teintée de haine, de colère froide et sourde. Presque comme un grognement. T'approche plus de lui. Un poison sur la langue, promesse de tourments encore plus sanglants. Paupières plissées, sourcils froncés, j'expirais bruyamment mon agacement. Ma langue était lourde, tout autant que cet écho qui crépitait au creux de ma cage thoracique. Pulsations erratiques contre les côtes. Mes veines gonflaient, l'adrénaline percutante à mes tempes. Craquant ma nuque et roulant des épaules, je m'éloignais dans la nuit, sans plus aucun regard en arrière. Retrouvant les ténèbres salvatrices. La pénombre accueillante. L'obscurité poignante. Et le silence, doux réconfort suite à l'horreur commise. Contre-coup de ce carnage, où le sang ne m'avait jamais paru aussi sombre qu'en cet instant, et où les ombres de ces démons hantés, me condamnaient, me damnant à jamais.



Ayaraven

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