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This is the point of no return | Malik
✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
Morgan Reed

Morgan Reed
Dieu
More about you : This is the point of no return | Malik Giphy
Ceos, Eosphoros, Hesperos

This is the point of no return | Malik Bzpe
Codename : Tenebris
Pouvoirs : Changement de forme et de plan. Télépathie et emprise. Hallucinations et cauchemars. Création de matière spectrale et contrôle des ténèbres.

This is the point of no return | Malik 7ixw
This is the point of no return | Malik 3rua
Emergence :
This is the point of no return | Malik Fonddr115 / 55 / 5This is the point of no return | Malik Fonddr11
Maitrise :
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DCs : Amaury, Ryan, Hailey, Moran, Eames, Nathan, Terrence, Lena, Eden, Karsten & Adrian
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https://houseofm.forumactif.org/t1374-tell-me-would-you-kill-to-prove-you-re-right-o-morgan https://houseofm.forumactif.org/t1361-i-lie-to-myself-all-the-ti

Sam 10 Mar - 0:04

This is the point of no return
Malik & Morgan
♠ ♣ Open your eyes to the world unknown. Fighting the lies of the dark alone. But you're still bleeding and it's still feeding. Don't fight the dark alone. ♥ ♦

Le silence régnait en maître dans l'habitacle, seulement perturbé par le vrombissement du moteur. Ma paume glissa sur le volant, le faisant tourner légèrement vers la droite, tandis que je jetais un regard dans le rétroviseur intérieur. Un sourcil légèrement relevé alors que je scrutais la pénombre qui s'étendait derrière moi. Les bribes du crépuscule s'effaçaient à présent, laissant place à la noirceur et à l'obscurité de la nuit. Maîtresse des ténèbres et de beaucoup de décadence se jouant dans l'ombre. Un soupir glissa sur mes lèvres entrouvertes, alors que je reportais mon attention sur la route au devant. Les pneus filant sur le bitume à mesure que j'approchais de ma destination. Arrivant à un feu rouge, je m'arrêtais tranquillement, laissant mes doigts pianoter sur le volant. Mon regard accrocha le dossier qui traînait sur le siège passager, et alors que je clignais des paupières, les notes s'inscrivait sur ma rétine, comme des réminiscences du passé. Un simple contrat, pour envoyer un P.-D.G. gênant à l'autre bout du monde. Il m'avait été désigné pour ma dernière mission avant de monter en grade au sein de l'organisation. Les supérieurs m'avaient assuré que j'avais l'embarras du choix pour un ou une partenaire afin de m'accompagner, vu la sécurité du bâtiment en question. Autant dire que j'aurais largement préféré m'y rendre seul, mais je m'étais résigné. Hors de question que je demande à Bowman, vu notre dernière altercation. Je soufflais doucement, étirant ma nuque en arrière jusqu'à ce qu'elle rencontre l'appuie-tête. Je passais rapidement une main sur mon visage, la faisant remontrer jusque dans mes cheveux, avant de la reposer sur le boîtier de vitesse. Remettant la première, j'attendis que le feu passe au vert pour relancer le moteur et continuer sur ma lancée.

Vu que je ne pouvais pas compter sur l'autre enflure, mon choix s'était arrêté sur quelqu'un d'autre. Quelqu'un en qui j'avais assez confiance pour lui laisser la place dans ma dernière mission, vu son état dernièrement, ça lui ferait pas de mal. Lui donnant une dernière occasion pour que l'on puisse se voir. Et aussi, qui pourrait potentiellement laisser un vide lorsque je partirais. Mon apprenti, Malik. Malgré son caractère de merde et ses réflexions à deux balles, sans compter son langage aussi fleuri qu'une tombe abandonnée, il avait quand même une personnalité qui m'avait marqué. C'était un bon gros connard, et ses jurons en feraient pâlir le pas très saint patron des enfers, mais putain, c'était pas mon apprenti pour rien. J'avais longtemps pu compter sur lui pour certaines missions et je devais avouer qu'au moins, lui, il faisait ce qu'on lui disait sans chercher la merde, et son boulot sans péter un câble. Enfin, pas au point de foutre à mal tout le plan de base et les défenses du QG. Je grognais en passant la vitesse supérieure, fonçant sur la portion de route à soixante dix. Ça tapait plutôt dans la centaine passée, mais j'en avais strictement rien à foutre. C'était désert à cette heure-ci, et j'avais un contrat à remplir. Les informations de la cible toujours en tête, je n'arrêtais pas de repenser à ce soir-là, où tout était parti en vrille. Bowman avait réussi à m'embrouiller le crâne avec ses conneries, avec ses démons qui hantaient son esprit et cette réalisation me fit enserrer le volant plus fermement, mes phalanges en devenant blanches. Serrant les dents, mâchoire crispée je lâchais une exclamation rageuse en fonçant de plus belle sur la route, l'esprit en vrac.

Je freinais brusquement en arrivant à l'intersection, les pneus crissant contre le bitume, tandis que je braquais le volant pour emprunter le chemin vers la baraque à Caglar. Il ne m'avait pas fallu plus que trois minutes pour arriver devant chez lui après ça. Enclenchant le frein à main, je coupais le contact, retirant les clefs. Serrant le poing, je l'apposais brusquement contre le klaxon, l'écho strident résonnant encore à mes oreilles lorsque j'abaissais ma paume quelques secondes plus tard. Sortant finalement de la voiture, je claquais la portière en m'adossant à celle-ci juste après. Enfonçant une main dans ma poche, je glissais mes clefs à l'intérieur avant d'en sortir mon paquet de cigarettes. J'attrapais également mon briquet et en glissa une lentement entre mes lèvres, avant de faire rouler la pierre. La flamme éclaira faiblement mon visage et lécha les herbes du tube empoisonné. Le charbon rougissait sous l'assaut du feu dévorant, tandis que les cendres voletaient déjà alentours. J'inspirais un bon coup, tirant une longue taffe de cette drogue à laquelle j'étais déjà bien trop attaché. La fumée glissait lourdement sur ma langue, caressant mon palais et titillant ma gorge, brûlant mes poumons de son toucher salvateur. Fermant les yeux pour en savourer le goût et l'arôme, je penchais la tête en arrière, pliant un genou pour que la pointe de mon pied repose au sol, le talon contre le bas de la voiture. Je restais ainsi quelques secondes, le temps de laisser la fumée s'échapper de sa prison, de mes lèvres entrouvertes. Puis, j'apportais une nouvelle fois la cigarette à ma bouche, le charbon ardent dansant dans la pénombre, tandis que mes iris voilés contemplaient le firmament, les éclats laiteux qui brillaient sur la toile sombre de la nuit. La lune éclairait de son halo faiblard l'espace autour de moi, et même si mon regard se perdait sur ce magnifique spectacle, je ne pouvais plus penser à rien.

Seul le bruit d'une porte qui s'ouvrait en grand me tira de ma contemplation, sans pour autant me faire tourner la tête vers la personne dans l'encadrement. Je pouvais déjà l'entendre jurer, de l'avoir réveillé ou une connerie du genre. Et ça me faisait presque ricaner, même si je n'en montrais rien. Caglar. Je le saluais rapidement, terminant ma cigarette avant de la jeter au sol, écrasant le mégot encore chaud, soufflant le reste de fumée devant moi. Je passe à l'improviste. J'enfonçais mes mains dans les poches de mon manteau, penchant légèrement la tête sur le côté pour désigner ma voiture, tout en laissant mes iris glisser sur un point derrière lui. J'ai un contrat qui m'attend. Je remontais mon regard sur sa silhouette, ancrant mes yeux à son visage. Un mec à coffrer pour le bazarder en dehors de l'Île. Je laissais ma voix traîner un peu, pour qu'il assimile ce que j'essayais de dire. C'était déjà bien assez compliqué pour moi de demander à quelqu'un de me rejoindre, alors s'il refusait, ça m'arrangerait bien. Son entreprise est bourrée de gardes du corps et sa sécurité est implacable. Mais j'espérais juste qu'il comprendrait l'implication, parce que je pensais vraiment que ça aurait pu le faire décompresser de revenir sur le terrain pour autre chose que des tâches en solo. Lui, faut le garder en vie, mais le reste... Surtout vu ce qu'il lui était arrivé dernièrement, avec Aquilae, et les autres emmerdes du même genre. Autant dire que ça va être musclé. D'autant plus qu'il s'agissait sûrement là de l'ultime fois où on aurait pu collaborer lui et moi. Avec empressement, mais teintée de détachement, ma voix résonna une fois de plus entre nous, perturbant le silence que je trouvais d'habitude réconfortant. Tu veux venir ou tu comptes rester planté là ?



Ayaraven

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Malik Caglar

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Pouvoirs : * Contrôle de la folie. Il éveille des pensées meurtrière ou des envie de suicide chez les plus faibles d'esprit.



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Lun 12 Mar - 13:50

This is the point of no return

FT. Morgan

Cela faisait déjà plusieurs semaines que Malik avait perdu ses putains de doigts. Son moral était au plus bas de l'échelle. Non seulement, il ne faisait que picoler, entre deux somnifères avalés mais en plus, il se repliait sur lui-même. A sa manière. Alors certes, il avait trouvé enfin la force d'aller bosser. Romy lui avait poussé au cul la dernière fois qu'ils étaient allé ensemble en mission. Il continuait de jurer à tout va et n'avait en rien perdu son caractère de merde mais bordel de tête à cul, oui, Altaïr l'avait tellement traumatisé qu'il en faisait des cauchemars.

Pas des cauchemars du style se retrouver à poil sur son lieu de travail. Non. Ça, limite, il serait capable de le faire sans aucune gène. Mais plutôt des cauchemars bien glauque. Du style à se voir étendu par terre, dans une marre de sang avec ce putain de trou du cul penché au dessus de lui. Il entendait son rire bordel. Il revoyait les traits de son visage, tiré par un mélange de colère et de sadisme. Il ressentait encore la douleur, quand la lame du couteau avait coupé, un à un, les doigts de sa main. Il sentait ses os craquer à chaque mouvement. Et...
- Vas-y, nique ta mère là ! Enculé de ta race, fils de bâtard, tu peux pas sortir de ma putain de tête deux secondes?

En sueur, vêtu d'un simple caleçon de couleur bleu marine, le jeune assassin gigota sur son lit et rabattit avec force son oreiller sur sa tête. Il venait encore de se réveiller en sursaut, après un unième rêve sur la perte tragique de ses doigts. Sérieusement? Ce con de la lune, cet empafé pouvait pas lui foutre la paix? Il pouvait pas virer de sa tête, une bonne fois pour toute? Histoire qu'il puisse au moins pioncer tranquille.

La mâchoire crispée, les muscles tendus, Malik hurla dans son oreiller avant de le balancer à perpette dans sa grande chambre vide. Puis, les bras en croix, il se laissa tomber comme une merde sur le dos, à regarder le plafond de ses yeux embués de fatigue. Altaïr... Marc avait raison. Ce putain de connard avait raison quoi. Il avait tellement merdé ce jour-là. Pourquoi n'avait-il pas fait fonctionné sa cervelle pour une fois? Pourquoi il avait cherché à le buter sans faire de recherche avant? Parce qu'il était con. Voilà. Il était con comme une baleine et clairement, il suffisait qu'on lui agite de la thune sous le pif pour qu'il en est rien à branler du reste.
- Chien de chrétien. Nique ta mère, je vais m'en mettre une bonne tient.

Jurant à tout va, l'assassin fit valdinguer les draps avant de descendre dans la cuisine. D'une humeur de merde, il s'attela ensuite à prendre une bouteille de whisky dans le bar quand soudain, des klaxons entêtants lui fit redresser la tête.
- C'est quoi c'te merde encore?

Qui était le fils de pute qui était en train de klaxonner dehors comme un teubé à cette heure tardive? Peu réputé pour sa patience ni sa courtoisie, un nouveau juron lui échappa et il quitta la cuisine pour prendre ce fusil de chasse, suspendu au dessus de la cheminée du salon. Non sans l'avoir chargé avant, Malik pesta, laissant un grognement rageur sortir d'entre ses lèvres pincées.
- Je vais lui faire passer l'envie de klaxonner moi à ce face de pet.

Ni une, ni deux, en calebut et les cheveux ébouriffés, le brun ouvrit la porte à la volée et s'écria, tirant un grand coup en l'air avant de le braquer sur l'inconnu.
- Vas-y qu'es-ce t'as espèce d'encu.... Morgan? Mais qu'es-ce que tu fous là?

Surpris, Malik resta immobile comme un con sur le palier avant de baisser presque immédiatement son arme. Et merde... il allait surement se faire engueuler maintenant. Baissant d'un ton mais sans s'excuser pour autant, le jeune assassin passa une main brève dans ses cheveux, un sourire étirant peu à peu ses lèvres.

Car. Wahou. Il avait bien entendu là? Son mentor était vraiment en train de lui proposer une virée? Non parce qu'il aurait pu tout aussi bien demander à Bowman. Sauf que.. A oui, il avait oublié. Ces trou du cul s'étaient crêpé le chignon et se faisaient la gueule. Comme un bon couple marié. Toujours planté comme un piquet, le jeune assassin l'écouta avec attention, s'exclamant aussitôt lorsque ce dernier lui proposa enfin, dans sa joie de vivre habituel, s'il voulait venir ou non.
- Bien sur que je veux venir ! Laisse-moi juste le temps de me saper et je te suis. J'ai bien envie de me défouler là.

Et même si, l'avouer était juste impossible pour lui. De savoir que Marc, Romy et maintenant Morgan qui venait lui tirer le cul pour le sortir un peu de sa léthargie. Bah. Ça lui faisait plaisir. Il avait l'impression d'avoir une bande de bon poto, toujours présent même dans les moments difficiles. D'une meilleure humeur. Du moins, un peu. Le brun posa son fusil sur l'épaule avant de se retourner, direction sa chambre pour ne pas se retrouver en calebut toute la nuit. D'ailleurs, son mentor lui fit la putain de remarque. Grognant dans sa barbe, se mordant les lèvres pour ne pas répliquer et lui balancer une pique au risque d'amèrement le regretter, le jeune assassin se contenta de grommeler, la queue basse, se préparant puis prenant son sac d'arme planqué cette fois en bas de l'escalier avant de sortir et de rejoindre Morgan, prêt de sa caisse.
- Allons niquer du garde alors. Je te suis. Comment ça se fais que tu as pensé à moi? Tu fais toujours la gueule à Bowman?
(c) ANAPHORE
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Morgan Reed

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Mar 13 Mar - 17:08

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Le coup de feu partit tout seul, sans grande surprise. L'écho résonnant encore à mes tympans. Le tempérament de Caglar ne m'étonnait guère, et à vrai dire, peu de choses pouvaient réellement me surprendre. En l'occurrence, lui, quasiment dénudé, avec un fusil de chasse en main ? Tirant sans même réfléchir ? Typique. Son caractère fort et sa personnalité intempestive lui collaient à la peau, si bien qu'il était difficile de l'imaginer autrement. L'idée même de Caglar, réagissant d'une quelconque manière, totalement différente de celle-ci était plutôt étrange, et même perturbant en un sens. Tournant enfin la tête vers lui, je pus voir la surprise se dessiner sur son visage. Il ne s'attendait clairement pas à me voir débarquer chez lui en plein milieu de la nuit. Alors même que les machineries se jouaient dans la pénombre. Me décollant de la voiture, je me mis à lui expliquer la raison de ma venue, sans passer par quatre chemins. Autant y aller franco avec lui, étant donné qu'il risquait de ne pas comprendre certaines subtilités. Les échos de ses dernières missions me revenaient à l'esprit, rappel incessant de ces conneries monumentales. Une fraction de seconde, je me mis à penser que ce n'était peut-être pas une bonne idée au final. Mais la perspective de me lancer seul dans cette affaire, sans avoir pu lui changer les idées avant de partir, avait eu raison de moi. Enfin, changer les idées, plutôt lui botter le train pour qu'il file droit de nouveau. J'avais foiré mon coup avec l'autre connard, et même si ce n'était qu'un collègue, ça m'avait tout de même foutu un coup. Alors que là, il s'agissait de mon apprenti. Et je n'allais certainement pas laisser Malik derrière moi sans au moins essayer. Quitte à délaisser mes collègues, et à m'éloigner définitivement d'eux, autant tenter le tout pour le tout avec lui. Qu'il ne fasse pas les mêmes conneries.

Malik baissa finalement son fusil, avant de rester bloquer comme une statue dans l'entrée. Immuable comme une nature morte. Je n'avais pas eu l'envie de lui passer un savon sur sa réaction. Pour le coup, j'aurais été dans la même situation, je ne serai pas sorti sans mon flingue également. Instinct de survie, ou connerie monumentale, peu importaient les raisons. Dans tous les cas, on serait fichus un jour ou l'autre. Alors un de plus, ou un de moins, quelle importance. Lâchant un soupir discret, je regardais Caglar sourire dans le clair-obscur. La lumière de l'entrée glissant sur son visage, creusant les ombres marquées par la fatigue et sans doute autre chose. Le contre-coup de son incident, sûrement. Enfin bon, tant qu'il pouvait souffler un peu ce soir, c'était le plus important. Au moins, j'aurais fait ce que je pouvais et je pourrai partir sans me retourner. Sans avoir à repenser à toutes ces occasions ratées. Sa voix résonna dans les airs, me tirant de ma transe. J'hochais la tête lorsqu'il mentionna qu'il voulait bien venir. Bien. Il m'intima d'attendre pendant qu'il irait s'habiller, ce à quoi je levais les yeux au ciel. J'me doute bien que t'iras pas marave des gueules en calebut. Je grognais doucement. Va t'changer, bordel. Il continua en confessant qu'il aurait bien envie de se défouler en cet instant. Tant mieux. Maintenant dépêche-toi. Il retourna à l'intérieur, et j'en profitais pour soupirer une fois de plus. Glissant ma main dans ma poche, j'en tirais une fois de plus mon paquet de cigarettes et mon briquet. En apportant une à mes lèvres, je l'enserrais délicatement, la maintenant le temps que je fasse rouler la pierre. La flamme revint dévorer le poison, la fumée brûlant ma gorge, les cendres s'envolant alentours. Savourant le goût salvateur qui glissait sur ma langue, j'inspirais longuement, profitant de cette accalmie avant la tempête.

Malik revint quelques minutes plus tard, habillé de manière bien plus décente. Lui lançant un regard au travers de la fumée de ma cigarette, je scrutais sa posture, et son visage. Il avait l'air déjà bien plus réveillé. Plus vivifié qu'auparavant. J'esquissais un fin sourire narquois, avant de tirer sur la clope, clignant des paupières. Sa voix perturba le silence réconfortant qui m'avait entouré jusqu'à présent. Il était prêt à casser de la tronche, et ça, c'était le Caglar que je connaissais. J'allais lui répondre qu'il pouvait déjà grimper dans la caisse et jeter un œil au dossier, mais il me devança. Posant une question qui me fit me figer sur place. Une question bien trop personnelle, trop impliquante. Le vide se creusa en mes entrailles à l'entente de sa voix, et je restais bloqué un court instant, lèvres entrouvertes, la fumée glissant sur ma langue devenue lourde. Pourquoi je l'avais choisi lui et pas un autre ? Pourquoi j'étais là et pas ailleurs ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi. Parce que... Je ne pouvais rien lui dire. Rien lui avouer. Parce qu'il n'y avait rien à confier. Rien à confesser. La brise caressa mon visage au moment où je repris quelque peu mes esprits, ainsi que mon air renfrogné. Tournant la tête vers sa silhouette, le regard durci, noir et les lèvres pincées, je plongeais mon attention sur lui. J'te demande à qui tu penses quand tu t'touches p't'être ? Je grognais, les muscles tiraillés, le corps tendu, la peau à vif. Putain. Je soupirais bruyamment, sentant l'adrénaline pulser en mes veines, cognant à mes tempes. Serrant les dents, la mâchoire crispée, ma cicatrice au ventre me picotant désagréablement, tandis qu'il me parlait de l'autre connard. Ferme-là, c'est pas ta guerre. Apportant la cigarette à mes lèvres, j'en inspirais les dernières fragrances, tentant de reprendre un certain contrôle. Garder contenance, devant la mission à venir. Peine perdue d'avance.

Jetant la cigarette à terre, j'en soufflais les restes de fumée, avant de lui indiquer la bagnole d'un geste de la main. Grimpe. J'ouvris la portière pour me glisser à l'intérieur, derrière le volant, récupérant le dossier. Claquant la porte avec force, j'attendis que mon apprenti s'installe lui aussi, avant de lui tendre la pochette contenant les informations. Instruis-toi un peu avant de foncer dans le tas. Je grommelais toujours, enfonçant ma main dans ma poche pour en récupérer mes clefs. Allumant le contact, je lâchais un soupir, et ne perdis pas de temps pour faire demi-tour, le bras sur l'appui-tête, le temps que je manœuvrais. Une fois dans le bon sens, je posais ma paume sur le boîtier de vitesse, et passais la première, avant d'accélérer. Démarrant en trombe, les pneus grinçants à cause du chemin terreux. J'allais vite, beaucoup trop vite, mais je m'en fichais. Ses questions m'avaient foutu en rogne, et en plus de ça, je voulais vraiment finir cette mission au plus vite. Être débarrassé de ce passé une bonne fois pour toute, prendre un nouveau départ, loin de tout ça. Les traits tirés, la respiration erratique, je me laissais sombrer dans la rancœur, tout en filant sur la route. L'adrénaline pulsait toujours en mes veines, mes entrailles enserrées par une force invisible qui me tiraillait. Étrangement, replonger dans l'abysse encensait ces sensations qui me transcendaient. Mais laisser mon regard se perdre sur la route au devant m'apaisait, d'une étrange manière, me faisant garder la tête hors de l'eau. Tout ça, c'était à la fois tout nouveau mais aussi du déjà-vu pour moi. Cette ambiguïté, cette ambivalence m'embrouillait l'esprit, tiraillait mon être tout entier. Je n'arrivais plus à trouver cette place que je m'étais construite, dans ce monde qui partait à l'agonie. Rester debout, parmi les cendres, entre les ruines, ce n'était pas ce que j'avais voulu. Ces piliers, qui m'avaient un jour entouré, tombaient tous, les uns après les autres. Ces ombres, que je côtoyais, s'estompaient, avant d'être étouffées par les ténèbres qui s'insinuaient au plus profond de moi. De mon être noirci jusqu'à l'âme, rongé jusqu'à l'os.

Alors je filais à toute allure sur cette route, comme si elle était ma seule échappatoire, mon unique fenêtre de sortie. Ma seule chance, de quitter mon passé, et d'enfin avancer. De confronter cet avenir qui se jouait devant moi et de le prendre en main. Ne plus rester stoïque, et pouvoir enfin changer les choses. J'avais maintenant la possibilité de modeler la réalité, rien qu'avec un souffle, qu'avec ces paroles que je ne gardais jamais pour moi. La cinquième tête d'Hydra. Hm. Je ricanais doucement, tournant à une intersection en faisant glisser ma paume sur le volant. Ouais, c'était maintenant que tout se jouait. Que le vrai danger s'imposait à moi. Et mes veines n'en pulsaient que de plus belle, l'adrénaline se déversant telle une vague puissante, renversant tout sur son passage. Un mince sourire étira mes lèvres, tandis que je jetais un regard en coin à Malik. Il avait l'air d'en avoir eu marre de lire le dossier, et regardais à présent la route. Je pouvais le sentir tout aussi transcendé par la situation, que je ne l'étais. Il était fébrile, son esprit à vif. On y est presque. J'osais espérer que tout se passerait pour le mieux pour cette mission. Qu'il se défoulerait tout autant qu'il en avait besoin, et qu'on arriverait à chopper cette enflure pour la dégager d'ici. D'une pierre, deux coups. Mais je ne me faisais pas vraiment de soucis. Après tout, j'allais également en profiter pour me défouler. Pour laisser pleuvoir les coups, et cribler les gardes du corps de balles. Déverser cette haine sourde, cette colère froide qui grondait au plus profond de mon être. Me libérer de mes sombres démons, de cette noirceur qui obscurcissait mon âme. Et me laisser aller, une dernière fois. Une ultime fois, avant de tout quitter. De tout abandonner. Sans pouvoir glisser un regard en arrière. Sans jamais me retourner.



Ayaraven

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Mar 3 Avr - 11:43

This is the point of no return

FT. Morgan

Comment fermer sa gueule et s'occuper de son cul? Leçon numéro 1. A peine avait-il ouvert sa tronche que Morgan le foudroya de son regard noir, l'envoyant chier au passage. Se renfrognant, Malik lança un :
- Ok, c'est bon, je ferme ma gueule. Whaou. Putain, paye l'ambiance de merde quoi.

Avant de monter dans la caisse et de se caler confortablement sur le siège passager. En règle générale, le jeune assassin aurait fait exprès de continuer. Il aurait fait exprès de remuer le couteau dans la merde tout ça parce qu'il aimait trop faire chier mais là. Là, il s'agissait de Morgan quoi. Son mentor qui, d'un seul coup d'oeil, pouvait te buter dans la seconde. Alors oui, il se contenta juste de râler, de bougonner. Plusieurs jurons lui échappa même et il posa un pied sur le tableau de bord, tournant cette fois la tête en direction de la fenêtre en grommelant de plus belle.

Mais quand même. Putain. C'était de sa faute si ces deux trous du cul se faisaient la gueule? Hein? Non. C'était de sa faute s'ils se pouillaient comme un couple marié et qu'ils ne se parlaient plus juste parce que fierté de mes couilles? Non plus. En vérité, cette situation entre ses deux amis le faisait profondément chier. Mais visiblement, il ne pouvait rien dire au risque de s'en prendre une alors il se contenta de lâcher un :
- Bordel.

Avant de définitivement tenir sa langue. Puis voilà que Morgan lui refilais la pochette qui comportait toutes les informations nécessaires à la mission. Pestant à nouveau, Malik le prit et commença à contre cœur sa lecture. Parce qu'il avait beau aimé son métier. Bon, un peu moins depuis la perte tragique de ses doigts. Il avait beau aimé être un assassin, tuer des gens pour du fric et faire ce qu'il faisait de mieux : foutre le bordel en se carrant profondément de la vie d'autrui. Il haïssait perdre son temps dans la paperasse. Il détestait lire, tout simplement et putain, s'il pourrait s'en passer, il jetterait ce dossier par la fenêtre en lâchant un bon gros "rien à foutre !" avant d'y aller yolo, les mains dans le slibard.

Mais bon... Il n'avait pas le choix. Il lâcha donc un ultime juron et le voilà, plongé dans ce foutu dossier de merde à assimiler le but premier de la mission. A savoir : alpaguer en vie le type en question et le jeter à perpète avant de buter le reste. Ok. Ça, il avait capté. C'était assez simple en soi. Pas la peine de connaitre certains détails comme : d'où il venait, s'il avait des marmots, une gonzesse, une chienne. S'il chiait bien dans la journée ou s'il avait un problème de prostate. Il s'en foutait comme de la dernière de ses chemises et très clairement, il préférait aller droit à l'essentiel.

A ses côtés, le brun sentait que son mentor s'acharnait sur la pédale d’accélérateur. Il fonçait droit sur la route, faisant grincer les pneus au passage. A un moment, Malik manqua même de se prendre la vitre dans la gueule et il ne put s'empêcher de répliquer:
- Vas-y ! je viens de perdre mes doigts, va pas me défigurer non plus.

En essayant du mieux possible de se redresser, laissant de côté la pochette qu'il balança vivement à l'arrière. Parce qu'il en avait grave marre de mettre son nez dedans de toute façon. Il avait hâte d'arriver. Il avait hâte de foncer dans le tas et d'en ressortir les mains couvertes de sang. Il avait hâte de se laisser envahir à nouveau par ce sentiment meurtrier. Il avait hâte d'oublier, ne serais-ce que quelques instants, ses putains de doigts couper et bordel, il avait hâte de ne plus penser à Altaïr. A son regard rivé sur lui, à sa putain d'expression sur le visage et à ses mots tranchants, comme la lame aiguisée de son couteau qui a prit ses membres pour des saucisses.

Là, tout de suite, dans l'immédiat, il avait grave besoin de se défouler. C'est pourquoi, quand Morgan lui informa qu'ils y étaient presque, un rictus déforma ses traits. Se redressant à nouveau sur son siège, il vira son pied du tableau de bord et susurra :
- Yeah. J'en pouvais plus de rester le cul dans ce putain de fauteuil. Je commençais grave à avoir mal aux boules.

Avant de marquer une pause, tournant la tête en direction de son mentor qui avait toujours le regard obstinément rivé sur la route.
- Bon, si j'ai bien capté. On se pointe là-bas, on nique les gardes et on alpague le trou du cul vivant pour le dégager de l'île. D'ailleurs. Question. Vivant, ok mais es-ce que c'est précisé en un seul morceau? Parce que j'imagine qu'il ne va pas gentiment se rendre sans rien dire, si? C'est quoi le plan exactement ? Parce que j'ai pas envie de recevoir ton poings dans la tronche si je fais une connerie tu vois. Vu ton humeur de merde, je tiens à la vie moi. Enfin... le prend pas mal surtout. Simple constatation et ouai. D'accord. Je ferme ma gueule. Compris.
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Morgan Reed

Morgan Reed
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Mer 4 Avr - 14:04



This is the point of no return

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La nuit régnait en maîtresse sur la route désolée. Les ombres décorant les bas-côtés, plongeant le paysage dans la pénombre. L'absence de couleur donnant un rendu nostalgique au lieu. Comme entouré d'une bulle salvatrice protégeant l'endroit des regards indiscrets. L'authenticité de l'instant qui perdurait, qui se plongeait dans le silence complaisant, m'apaisait. Je lâchais un léger soupir en entendant Malik grogner à mes côtés, et continuais de me concentrer sur la route. Mes iris scrutant avec attention le bitume, l'asphalte contre lequel les pneus crissaient. Une main sur le volant, je vis du coin de l’œil un mouvement sur ma droite. Mon apprenti venait de balancer le dossier à l'arrière de la bagnole. Bon, au moins ce con avait jeté un coup d’œil aux fiches, et savait donc le nécessaire. C'était déjà mieux que rien venant de la part de Caglar. Levant les yeux au ciel, je finis par les reporter sur la route. Mon coude gauche appuyant contre la jonction entre la vitre et le rebord de la portière, je levais la paume vers le dessus de la fenêtre. Laissant alors mes doigts tapoter la texture abrupte. La pulpe raclant contre le décor sombre qui faisait office d'imprimé à l'intérieur de l'habitacle. Pinçant les lèvres en me mordillant l'intérieur des joues, j'inspirais longuement une fois arrivé à une intersection. Je décélérais, jouant de mes poignets pour prendre le tournant sans trop d'accroc. Mon souffle glissant sur mes lèvres, alors que je redressais les roues, appuyant à nouveau sur l'accélérateur. Le moteur vrombissait, rugissait, tel un animal sauvage, alors que je m'élançais sur la route. Encore quelques minutes et nous y seront. Je me laissais guider par mes souvenirs, mon esprit bouillonnant s'épanchait le temps que j'emprunte le chemin adéquat. Presque instinctivement, je tournais où il fallait, filant à toute allure sur les routes rectilignes, ralentissant à peine aux intersections. La respiration quelque peu erratique, les traits tirés, je sentais au fond de moi, quelque chose me tirailler. Empoigner le creux de ma cage thoracique, compresser mes poumons, d'une main de fer Enserrer mes entrailles de sa prise glaciale, alors que tout autour, un brasier ardent dévorait mon être. Consumait mon âme, brûlant mon épiderme à vif. Je ne tenais plus en place, tout ça, tout ce qui était arrivé et qui risquait encore de survenir, devait sortir. S'échapper, s'écouler, tel du sang qui s'épanche d'une plaie. Et me laisser enfin tranquille. Enfin respirer.

Clignant des paupières, je repris brusquement contact avec la réalité. Mes pupilles se dilatant d'un coup, mon souffle glissant sur mes lèvres, s'étouffant dans les airs. Je fis claquer ma langue contre mon palais, alors que je fis part à Malik que nous étions bientôt arrivés. Penchant légèrement la tête sur le côté, je continuais de tenir le volant d'une main, tandis que mon apprenti s'installait un peu plus confortablement. Cet enfoiré avait foutu ses pieds sur le tableau de bord, et j'avais réussi à me contenir pour ne pas lui briser les deux jambes. Jusqu'ici, du moins. Maintenant qu'il les avait retiré, on allait pouvoir se concentrer sur la mission. La dernière, l'ultime, avant mon départ. Et il n'en saura rien. Je ne devais rien laisser au hasard. De toute manière, je ne comptais pas retenir mes coups, et encore moins me contenir devant lui. Il savait comment j'étais, et c'était bien pour cela que mes pensées s'étaient tournées vers lui pour ce coup là. Depuis l'altercation avec Bowman, il avait bien fallu que je change d'air. Ainsi que de partenaire. Le choix avait été vite fait, tout trouvé même. Et voilà qu'à présent, ce couillon s'était incrusté avec joie dans l'affaire. Bien, au moins, je savais que le boulot serait fait avec lui. Et je pourrai profiter de ses répliques cinglantes une dernière fois avant de me tirer. C'était la seule chose qui risquait de me manquer chez lui. Son imagination débordante en terme d'insultes, et ses remarques piquantes taillées sur mesure. Malik s'empressa d'ailleurs de s'exprimer sur l'état de ses gonades, et je levais les yeux au ciel en soupirant. Vraiment. Un homme charmant. Malik parla à nouveau, alors que mon regard se portait au devant, scrutant l'horizon et les bâtiments qui s'inscrivaient à mon champ de vision. Il commença à me faire le topo de base, pour vérifier que tout était en règle, et je n'hochais même pas la tête pour confirmer ses dires. De toute façon, il avait compris, pas la peine de lui faire plaisir en plus de ça. Mais l'enfoiré continua, enchaînant presque les questions. D'habitude, il n'était pas aussi bavard, enfin, pas en ma présence. Il pouvait bien saouler quelqu'un jusqu'à la mort à force de lui parler, et ça, je n'en doutais pas une seconde. Et l'entendre ainsi, c'était quelque peu étrange, d'une certaine manière. Alors lorsqu'il emprunta une route plutôt sinueuse, un enchaînement de pensées précaires et teintées de reproches, je tournais la tête vers lui. Penchée sur le côté, tandis que je haussais les sourcils, les traits tirés, les lèvres pincées. Il comprit bien vite et ferma sa grande gueule avant de s'en prendre une pour de vrai. Bien.

Je ricanais, toutefois, lorsqu'il bougonna et se recala dans le siège. Secouant la tête en laissant un léger sourire étirer mes traits, je reportais mon attention sur la route, les iris brillants. L'amusement fana cependant rapidement, et je me raclais la gorge, reprenant un air plus neutre, et sérieux. Il faut le foutre K.O., c'est tout ce qui est précisé. Des images me venaient à l'esprit, alors que je voyais déjà sa carcasse empêtrée dans une énorme caisse en partance pour le bout du monde. En soi, il suffisait juste de le neutraliser, rien de bien méchant. Mais le démembrer ? C'était pas vraiment recommandé, surtout que les effusions de sang risquaient d'alerter les autorités lorsqu'il passera la frontière. Mais, il vaudrait mieux qu'il soit complet. Faisant claquer ma langue contre mon palais, je laissais un soupir glisser sur mes lèvres, avant de lancer un regard à mon apprenti. Le plan, c'est de le neutraliser. Un silence, alors que j'inspirais longuement. Si tu peux l'immobiliser, ou lui envoyer une décharge avec un taser. Reniflant dédaigneusement, j'enserrais le volant plus fermement. Dans le pire des cas, une balle dans une articulation et son compte est bon. Mon souffle glissa sur mes lèvres, tandis que je pesais le poids de mes propos. Il peut être abîmé, mais tu me le laisses en un seul morceau. Je soupirais doucement, clignant des paupières, alors que nous approchions. Tant qu'il est en vie, je me fiche bien de savoir qu'il soit inconscient ou non. Le silence s'ensuivit, alors que la réalité s'imprégnait à nous. Les risques, les dégâts collatéraux, les morts, les cadavres qui resteraient sur notre sillage. Tout pouvait partir en vrille à chaque instant, et pourtant, j'étais toujours là. J'avançais encore, et ne me retournais plus. Soufflant doucement, je posais mon crâne sur ma paume gauche. Mes doigts venant gratter le haut de ma tête, alors que les décors devenaient plus perceptible. Mes iris accrochaient les contours des bâtiments, à mesure qu'on approchait. Un rictus étira mes lèvres, alors que je décélérais, prenant un dernier tournant pour arriver dans un coin plus tranquille. Plus calme et surtout, caché des caméras et du parking. Quelques voitures se trouvaient sur le bitume, derrière le grillage, garées un peu à la nawak, et je pinçais les lèvres en le constatant. Même pas un peu de précision et de suffisance. Ce mec était vraiment pas crédible comme chef, vu comment ses employés se garaient. Décidément, je commençais à comprendre pourquoi ce type devait filer tout droit à l'autre bout du monde. Il apprendra sûrement à bien se tenir comme ça. Et l'île se portera mieux sans lui.

J'arrêtais la voiture, me garant dans ce coin à l'écart, et retirais les clefs du contact. Dans une impulsion, j'ouvris la portière et sortis de l'habitacle, claquant la porte derrière moi. L'air frais caressa mon visage et je fermais les yeux en savourant la douce caresse. L'accalmie avant la tempête était l'un de mes instants préférés, figés dans le temps où rien ne pouvait arriver. Rien ne pouvait perturber ce silence, cette ataraxie, et j'en savourais chaque seconde. Enfonçant les mains dans mes poches, mon regard accrochait les bâtiments, contemplant les installations. Je cherchais ça et là les différents points d'entrées et de sorties. Il y avait une porte de secours à l'étage, et un escalier. Peut-être que ça pourrait nous aider pour passer en douce et les prendre par surprise. Être discret, c'était mon MO, mais Malik... Autant dire qu'une bombe nucléaire venant percuter un volcan en pleine éruption, et en effusion faisait encore moins de bruit et de dégâts que lui. Je l'entendis d'ailleurs sortir de la voiture et m'empressa alors d'aller ouvrir le coffre. Mon attirail était fourgué à l'intérieur, en passant des armes blanches à des armes plus difficiles à cacher. Contemplant les divers outils, les lames et les flingues, je me mis à penser. Pinçant les lèvres, tout en réfléchissant, je continuais de scruter mon bordel. Malik arriva derrière mois, alors qu'un plan commençait à se former dans mon esprit. Je fonctionnais mieux tout seul, et Malik avait l'habitude des missions solos. Alors autant profiter de notre avance pour créer un effet spectaculaire. J'te propose un truc. Me penchant en avant, je récupérais une petite lame, que je glissais dans ma chaussure. On va se séparer. J'entrepris de cacher d'autres armes un peu partout, dans mes poches, à ma ceinture. L'un d'entre nous va rentrer par la porte principale. Je soufflais avant de récupérer mon flingue. Pour attirer l'attention. Son poids contre ma paume, contact réconfortant et salvateur, alors qu'une esquisse de sourire se formait sur mes lèvres. L'autre ? Je ricanais doucement, avant de vérifier les munitions de mon arme. Disons qu'il va devoir se faire discret et prendre les gardes par surprise. Retirant mon manteau, je récupérais le holster que j'entrepris d'enfiler. Y fourrant même le flingue une fois que j'avais tout installé. Agrippant les pans de mon manteau, je le remis sur mes épaules, passant mes bras dans les manches. Réajustant le col, je jetais un regard à Malik, avant de prendre quelques munitions en plus, au cas-où. Je te laisse faire l'appât. Élançant la main, je tapotais l'épaule de mon apprenti en pinçant les lèvres de manière condescendante. Avant de fermer le coffre avec brutalité, le faisant claquer avec force. L'écho résonnait toujours à mes tympans, tandis que je me fondais dans les ombres, rejoignant la pénombre, embrassant les ténèbres de la nuit.


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Mar 10 Juil - 15:10
 

 This is the point of no return

FT. Morgan

"Bien". Ouai, il avait vraiment intérêt à fermer son grand clapet s'il ne voulait pas s'en prendre une de la part de Morgan. Déjà qu'il avait perdu ses doigts hein, pas la peine de perdre son pif en plus. Puis Monsieur grand sourire avait l'air franchement de mauvais poil ce soir. Non pas qu'il respirait la joie de vivre au naturel mais il avait l'air plus grognon, grincheux et Malik n'avait clairement pas envie de tâter son humeur au risque de finir éjecté de la voiture.

C'est pourquoi, tout en levant les mains, il se cala plus profondément contre son siège, pestant maintenant contre son cul qui commençait légèrement à le latter. L'envie de fumer une clope le tiraillait or, peu désireux de se taper encore une remarque, il se contenta de caler son coude contre le rebord de la fenêtre, soupirant aux dires de son mentor quant au fait de laisser leur proie au complet.
- Fais chier. Ça aurait été fun.

Pour une fois que ça n'aurait pas été lui qui aurait morflé. De nouveau, le visage de l'autre mafieux s'inscrivit dans sa mémoire et il serra des dents, pesta de plus belle avant de se frotter nerveusement le front pour ne plus avoir à penser à cet enculé de première. Il l'avait quand même bien marqué ce bâtard. Alors qu'il était de nature à ce foutre de tout, à se moquer royalement de la vie d'autrui, voilà qu'il se mettait à faire des cauchemars de plus en plus récurent. Voilà qu'il pensait sans cesse à ce fumier en frissonnant comme un débile. Voilà que... Ouai, merde. Voilà qu'il pissait dans son froc comme un moucheron à flipper sa mère à chaque fois qu'il repensait à ce connard.

Bref. Ce n'était pas le moment de ressasser. Morgan lui avait fait l'immense honneur de lui demander de l'accompagner à cette mission et il était hors de question pour lui de flancher. Il était hors de question de chialer comme un putain de gosse qui chiait dans son benne à chaque nuit tombée. Tout en poussant un unième juron, il écouta alors les directives de son mentor, jouant avec son briquet avant de ricaner, quand ce dernier l'autorisa quand même à lui balancer un coup de taser ou éventuellement, une balle dans une de ses articulations ce qui le fit jubiler.
- Je vais lui trouer le fion moi, tu vas voir ça va être fandard. Oh t'inquiète, humour. Il pourra toujours marcher cette face de pet. Promis, je jouerai pas au con. Croix de bois, croix de fer, si je crève, tu pourras me balancer avec ma femme dans la fosse commune.

Pour une fois qu'il promettait quelque chose. Cela valait le coup de l'épingler sur un mur. Fermant définitivement sa gueule pendant tout le reste du trajet, Malik porta de plus belle ses iris sur le paysage. Ses doigts restants continuaient de jouer avec le briquet, distraitement. Le visage quelque peu crispé, il se laissa de nouveau envahir par ses flots de pensées, s'écriant dès lors que son jouet s'échappa soudain de ses mains bandées:
- Merde ! Fais chier, putain les putes !

Avant de ronchonner, encore, le ramassant maladroitement. Heureusement, ils arrivèrent bientôt à destination. Non sans jurer une dernière fois, râlant cette fois sur ses membres endoloris, le jeune assassin sortit du véhicule et jeta un œil aux alentours. Des bâtiments, aussi hauts les uns que les autres. La lune se reflétait sur leurs carcasses bétonnées. Un vaste silence emplissait les lieux, si bien que l'homme se sentait étrangement oppressé.

Marmonnant quelques insultes habituelles, Malik se tourna alors vers Morgan qui, de son allure naturelle, ouvrait le coffre pour se préparer à leur mission. Se grattant le boule pour vaincre cette putain de douleur perçante et persistante, le jeune assassin avança donc vers son mentor, se penchant par dessus son épaule. Un plan. Une proposition aussi foireuse que le fond de ses slibards dans le bac à linge sale.
- T'es sérieux là? s'écria-t-il, sourcils froncés après avoir écouté du début jusqu'à la fin son idée de merde. Putain... non mais. Bordel à chiotte, tu veux ma mort c'est ça? Tu m'as pris pour un verre de terre? Pu...

L'appât. Il allait devoir faire le putain d'appât. Conscient que sa bouche avait une fois de plus débité tout une flopée d'insulte en tout genre devant Morgan, le jeune assassin se mordit les lèvres.
- Vas-y quoi... L'appât. Comme si j'avais pas eu assez avec mes doigts tient.

Bien obligé de suivre les directives de son cher mentor, l'homme ronchonna au contact glacé de ses mains posées sur son épaule avant de prendre quant à lui la direction de l'entrée.
- Discret qu'il m'a dit. Tâchons d'être discret alors.

Sauf qu'il n'avait pas franchement envie de se la jouer discret. Non pas que son but était d'aller à l'encontre de Morgan. Loin de là. Mais il avait grand besoin, là tout de suite, de se défouler, de ne penser à rien à part cette putain de mission et surtout de s'éclater, de retrouver cette énergie primaire, fondamentale qu'il avait toujours eu lorsqu'il s'adonnait au plaisir du meurtre et du bordel en tout genre.
- Ouai mais avant. J'ai bien envie de leur chanter une petite comptine histoire qu'ils s'en souviennent.

Tandis qu'il s'approchait, ses yeux accrochèrent la silhouette de deux gardes flanqués sur chaque côté de la porte. Lentement, un rictus étira ses lèvres et il se redressa, serrant les poings, écartant les bras, gueulant haut et fort en direction des deux mecs qui se crispaient, déjà sur le qui-vive.
- Hey les gars ! J'kiffe l'anal. Quand j'ai pas ton trou, j'deviens fou, j'fais un scandale. Pourtant ça m'obsède! Dans mes rêves, j'vois ton anus qui cède et là...

Poussé dans sa lancée, le regard ancré sur les péquenauds aux allures impeccables, serrés, moulés dans leurs costumes bien repassées, le jeune assassin marqua une pause avant de reprendre de plus belle, avançant d'un pas puis deux, un sourire toujours aussi carnassier, moqueur au coin de la bouche.
- J'te bourre le fion façon hardcore. J'touche le fond, j'creuse encore! La vaseline c'est pour les pédés. Moi j'y vais à sec avec du gravier. Dans ton anus ca va faire mal! On va frôler la fissure anale!

Amusé, propulsé par cette chanson de génie qui le prenait au tripe, Malik chantonna de plus en plus fort, de plus en plus haut, se tripant de voir la gueule des deux branlus devant lui qui arquaient les sourcils, cherchant vraisemblablement leurs armes de service.
- J'te parle pas d'plaisir. J'suis pas là pour. J'vais tellement t'enculer quand tu bailleras, on verra l'jour! Pas d'pitié, pas d'tendresse. C'soir c'est Bagdad dans tes fesses. Et boum Baby, it's me.
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Lun 29 Oct - 21:38



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Le vent sifflait à mes oreilles alors que j'approchais de l'escalier de secours. Lorgnant la porte au premier étage, qui tranchait avec la texture sombre du mur écaillé. Un contraste qui attrapait facilement le regard, et je pinçais les lèvres en le constatant. Ces incompétents ne savaient vraiment pas choisir les meilleures planques du coin, et encore moins les bâtiments au sein desquels passer inaperçus. Sérieusement. Pas étonnant qu'on les repérait à la ronde, ces gaillards là. Je soupirais doucement et lentement avant de m'élancer vers le mur. Prenant une impulsion pour me rattraper au bord des escaliers, qui traînait en hauteur. Me hissant en quelques secondes pour grimper sur les marches en fer. J'arpentais les hauteurs qui s'annonçaient avant de m'arrêter juste devant la porte. La détaillant d'un rapide coup d’œil perçant, vérifiant la poignée. Verrouillée. J'attrapais alors dans ma poche une petite épingle. La glissant dans la fente afin de déverrouiller silencieusement la porte, sans alerter personne. Une fois la brèche formée, j'empruntais l'ouverture et m'engouffrais à l'intérieur, sans un bruit. Refermant même derrière moi, pour brouiller les pistes. Des échos étouffés me parvenaient d'un endroit plus profondément ancré dans le bâtiment, et je devinais qu'il ne devait pas y avoir énormément de gardes à l'entrée. Du moins, pas dans ce coin-là. Les plus gros rassemblements devaient certainement se trouver plus loin, mais j'imaginais qu'il serait logique tout de même, de croiser certaines patrouilles au cours de l'avancement. J'inspirais un bon coup, avant d'attraper la crosse de mon flingue, et de le tirer de ses liens. L'agrippant dans une poigne ferme, les doigts repliés, les phalanges blanchissant soudainement. J'arpentais les couloirs, telle une ombre silencieuse qui s'insinue entre les fissures des murs. Les effleurant en avançant, frôlant la texture brute et rugueuse. L'écho de ma respiration, le seul bruit que je percevais tandis que je m'élançais dans l'opacité obscure qui m'entourait.

Je finis par tomber sur trois gardes au détour d'un couloir, et m'accolais directement au mur en repérant les contours de leurs silhouettes. Ils étaient de dos, et parlaient d'une voix basse et rauque. Je ne comprenais qu'à moitié ce qu'ils disaient, mais y prêtais une oreille attentive, tout de même. Rien de bien intéressant, du peu que je pouvais percevoir. Je clignais des paupières, et comptais jusqu'à dix, en fomentant un plan d'action en mon esprit. Le silence se faisant dans ma tête, alors que les idées se bousculaient contre les parois de mon crâne. Parmi l'opaque fumée qui embrouillait mes pensées, je parvenais à discerner les pas de l'un d'eux s'approcher de ma position. Il avançait en ma direction, et le plan changea complètement lorsque je le vis dépasser l'intersection. Sans plus attendre, alors qu'il se tournait vers moi en percevant un mouvement, je l'interceptais d'une poigne ferme. Passant mon bras libre autour de sa gorge, en l'attirant contre moi, j'abattis la crosse du flingue sur son crâne. Étouffant ses plaintes, ses cris et ses appels à l'aide d'un coup sec. Il s'effondra dans mes bras et je le laissais sombrer à même le sol tandis que ses genoux claquaient contre la texture bétonnée et froide. Le lâchant brusquement, je m'éloignais alors du mur et du recoin derrière lequel j'avais été accolé. Me montrant à la vue des deux autres, alors qu'ils imprégnaient seulement en leur esprit, la venue d'un étranger. J'élevais la main, à hauteur du visage de l'un d'eux et tirais sans plus réfléchir. La balle siffla alors qu'une odeur de poudre envahissait l'espace alentour. L'impact du métal dans la chair, faisant s'effondrer le garde sans plus de cérémonie. Pouvant enfin me concentrer sur le dernier, je vis à la dernière seconde l'ultime opposant foncer en ma direction. Je n'eus pas le temps d'éviter son coup, alors que l'impact de son poids sur le miens me fit reculer et trébucher en arrière. Me coupant le souffle par la même occasion et lâcher mon arme également. Une plainte s'échappa de ma gorge et glissa d'entre mes lèvres alors que je me rattrapais au mur. Retrouvant un semblant de contenance, suffisamment pour que je puisse me décaler au dernier instant, alors qu'il chargeait à nouveau. Il se prit le mur à son tour, mais un éclat argenté brilla soudainement, et attira mon regard. Mes iris se posant sur le couteau qu'il maintenait fermement dans sa main. Je rageais sous-bas, élevant mes yeux pour rencontrer les siens.

Il se jeta à nouveau sur moi et je l'évitais à la dernière seconde en roulant au sol. En direction du mur opposé, afin de rattraper mon flingue en un mouvement fluide et précis. Une fois le poids solide et tangible en main, contact précaire contre ma paume, je me tournais précipitamment et visais en direction de sa jambe. Tirant sans plus attendre, et me redressant alors qu'il tombait lui aussi par terre. Il jurait et hurlait mais je plongeais sur lui pour étouffer ses cris. Ma main libre percutant son visage alors que mes doigts se repliaient en un poing, avant de se plaquer contre sa bouche pour le faire taire. Phalanges détendues contre ses lèvres craquelées et humides. Il en profita pour élever sa main et planter la lame de son couteau dans ma clavicule gauche. Je grognais en sa direction, et ne perdis pas de temps en tirant cette fois-ci au niveau de son thorax. Entre ses côtes, un peu plus à sa gauche. La balle perfora le cœur et l'horreur imprégna ses iris un court instant. Me délectant du spectacle morbide, j'ancrais cette vision à mon esprit en retirant la lame de ma peau. Grognant et serrant les dents en se faisant. Ce connard m'avait pas raté. Enfoiré. Je ne lui jetais même pas un dernier regard en me redressant. Préférant m'éloigner de ce couloir lugubre, et arpentant les autres à la recherche de mon apprenti. Une main sur mon épaule, pour arrêter le saignement, ou du moins le ralentir, le temps de m'en occuper plus tranquillement. La douleur me lançait et me tiraillait, alors que la plaie piquait dangereusement. Crépitait contre mon épiderme et me faisant grincer des dents. J'expirais brusquement, inspirais brutalement, tentant de trouver un rythme plus stable et adapté après cette altercation. Il fallait que je retrouve Malik pour que l'on puisse avancer ensemble et éliminer le plus de gardes possibles avant de récupérer la cible. Il était temps qu'on s'y mette et qu'on termine cette putain de mission.

Au bout de quelques secondes, je trouvais Malik, en contrebas, alors que je le scrutais depuis un genre de balconnet. C'était plus sa voix qui m'avait interpellé plus que le reste. Et lorsque j'étais suffisamment près, je discernais ce qu'il était en train de dire. Ou plutôt, de faire. Il chantait sur un air totalement absurde et les paroles n'en menaient pas large. Une chanson paillarde, en bonne et due forme, en pleine mission. Putain de merde. J'étais pas sorti de l'auberge avec lui, et je regrettais déjà mon choix de l'avoir emmené avec moi pour le coup. Bordel. Je restai figé, à observer la scène, subjugué par ce qu'il se passait. Je buguais encore devant son immaturité lors de la situation. Il était sérieux à chanter là ? Mais genre. Putain. Ce mec était pas possible. Je me claquais mentalement devant la scène, et levais les yeux au ciel en soupirant lourdement, avant de lancer un regard en direction des gardes. Ils cherchaient leurs armes de service et ce fût à ce moment que je réalisais qu'on allait prendre cher. Du moins, que Malik allait grave morfler, si je ne réagissais pas rapidement. Du haut du balconnet, je pris une longue inspiration tout en m'abaissant pour récupérer la lame cachée dans ma chaussure. Élevant ma paume qui enserrait la lame. Ajustant l'angle afin de viser le crâne du plus proche, j'élançais mon bras en avant, relâchant l'arme du bout des doigts.  L'impact fit sombrer le garde et il percuta le sol en un bruit mat qui signala alors ma présence. Cela eût tout juste le temps de faire sursauter le second, qui se tourna en ma direction. Laissant un peu de liberté à Malik pour qu'il s'occupe de lui. Je le laissais gérer la situation et me reculais légèrement afin de prendre mon élan. En une impulsion, je couru vers le rebord du balcon, l'agrippant fermement entre mes paumes. Et m'élançais avec mes jambes pour passer par dessus, relâchant la rambarde à la dernière seconde, lorsque la plaie à ma clavicule m'arracha une grognement. Me laissant descendre d'un étage en flottant sensiblement dans les airs un court instant. J'effleurais l'atmosphère alourdie et me préparais pour l'impact. Finissant par tomber sur mes pieds, à même le béton, en pliant les genoux pour une meilleure réception. Accroupis au sol, je relevais le visage vers Malik qui venait de terminer avec l'autre garde. Me redressant silencieusement, je me dirigeais vers le premier corps et y récupérais ma lame. Un bruit caractéristique s'ensuivit et je pris le temps d'essuyer l'arme contre un pan de ma chemise. La lustrant à nouveau. Élevant l'arme à hauteur de visage, je vérifiais qu'elle était aussi propre qu'au premier jour et la rangeais dans sa cachette avant de me tourner vers mon apprenti. Un air sombre sur le visage, une expression figée sur mes traits. Lèvres pincées, sourcils froncés, paupières plissées. Je le scrutais, le jugement transparaissant du moindre de mes pores. T'es pas bien, ou quoi ? Je m'approchais de lui, en levant les mains au niveau de mes épaules, les écartant pour donner de l’emphase à mes propos. Retenant de justesse le sifflement qui allait m'échapper suite à la douleur qui me lançait l'épaule. Chanter un truc pareil, en pleine mission d'infiltration ? Alors que tu devais être discret comme appât ? Qu'est-ce qui va pas chez toi ? Trop de choses pour les compter. Je grognais en lui jetant un ultime regard noir, et commençais à avancer en une autre direction. Vers les voix étouffées dans le fond du bâtiment qui tombait en ruines. Tiens-toi pour les prochains. Putain.


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Mer 7 Nov - 13:55


This is the point of no return

FT. Morgan

Au diable la discrétion, place à l'action désormais. Il avait envie de s'éclater. Il avait envie de se défouler. La perte de ses doigts s'effaça doucement de son esprit dérangé et il se focalisa sur l'instant présent, en se contrefoutant royalement des conséquences que cela pourrait engendrer. Ouai. Au diable la délicatesse même si le but n'était pas d'aller à l'encontre des ordres de Morgan. Bien au contraire. Il ne le permettrait pas. A vrai dire, il n'avait pas envie de crever de sa main mais bordel. Bordel. Qu'es-ce que c'était tentant en voyant l'air ahuri de ces deux glands, qui plissaient les yeux à son arrivée spectaculaire.

"Et ouai. Spécimen du string. Vous ne vous attendez pas à ça hein?"

Tandis qu'il continuait de chanter, en faisant claquer sa langue contre son palais, Malik laissa un putain de rictus étirer ses lèvres. Qu'ils viennent ces flans avec leurs airs beaucoup trop coincé du cul à son goût. Sa main vint à se porter à sa ceinture, où il caressa du bout des doigts la manche de son couteau. Ses pieds frôlèrent le sol dans des mouvements bien distincts, précis et alors que ses iris s'ancraient dans les leurs, en continuant de beugler comme un veau, il pencha la tête sur le côté, achevant sa chanson de merde mais qui relevait du génie, dans une révérence complètement absurde et décalée.
- Tada ! Ca vous en bouche l'anus bande de con. J'étais juste venu dans le coin pour vous dire bonsoir.

Bon. Ok. Dans le genre discret, il fallait repasser mais le jeune Hydra n'était pas vraiment de ceux, qui culpabilisait comme un blaireau, en se flagellant le cul par la même occasion. Aussi bizarre que cela puisse paraître, il savait ce qu'il faisait. Il faisait également confiance en son mentor et c'est pour cette raison qu'il se permit ce "petit" écart, laissant libre cours à l'assassin de l'enivrer. Plus de douleur. Plus de peur. Seulement le désir de tuer, de faire couler le sang à défaut de ne pas avoir pu empêcher de faire couler le sien. Manque de bol, c'était sur ces deux pecnauds que ça tombait même si bon. Il s'en foutait en fait. Leurs sorts étaient déjà sceller de toute façon et ce n'était pas lui qui allait chialer sur leurs tombes.
- Vous pourrez au moins applaudir brosse à chiotte. Putain, le balai doit être sacrément bien enfoncer. Vous arrivez encore à chier? Non parce qu'il y a de quoi se poser la question.

Provocation. Toujours. Tandis que les deux gardes approchaient, se préparaient clairement à attaquer, en attrapant leurs armes de service, Malik se courba légèrement. Il était peut-être allait trop loin. Sûrement. Il s'apprêta donc à répliquer, à se préparer lui aussi à l'offensive toutefois, Morgan arriva à temps. Une lame fusa dans l'air, percutant le crane d'un des gardes dans un bruit sec, lourd. Le sang se répandit sur le sol humide. Son corps tomba, sombra dans les ténèbres en basculant en arrière. La mort le frappa de plein fouet et le jeune hydra ricana, laissant échapper un :
- Et de un.

Avant d'attraper son propre couteau et de bloquer le bras de l'autre en un craquement sinistre. Une seconde. Un instant. A peine son bras libre empoigna sa gorge pour le bloquer de tout mouvement, l'autre se leva pour la parcourir avec sa lame. Un éclair. Le temps juste de s'ajuster et sa gorge s'ouvrit comme du papier. Il pouvait sentir sa victime trembler dans ses bras contractés, gigoter, convulser en faisant des gargouillis désagréables. Une satisfaction énorme l'envahit, si bien qu'on pouvait entrapercevoir dans ses iris, une légère étincelle. Sa main se porta sur sa bouche et il lui donna un violent coup de pied, à la hauteur du coccyx pour le faire flancher puis tomber, lourdement sur le sol, telle une marionnette désarticulée.
- Yeah ! s'exclama-t-il en regardant brièvement sa lame couverte de sang. Putain, qu'es-ce que ça fais du bien. J'ai l'impression de revivre. J'en jouirai presque tellement c'est bandant.

Tellement son cœur battait rapidement contre sa poitrine. Tellement l'adrénaline le tiraillait, l'enivrait comme à ses tout débuts aux côtés de son mentor. Par ailleurs, ce dernier ne tarda pas à le rejoindre, dans un élan fluide, parfaitement calculé du haut de son balcon.
- Classe la descente. Tu nous la joue à la assassin creed? se permit-il de plaisanter en portant son regard amusé sur Morgan avant de se recontacter aussi vite sous son air de marbre. Non. Rien laisse tomber.

Ouai. Son mentor était clairement pas content là. Ce n'était pas le bon moment pour lui balancer une référence à la con. Il le fixait de ses iris froids comme de la glace. Malik se raidit et baissa alors le menton, marmonnant comme un gosse à qui on faisait la leçon, après avoir été prit sur le fait à faire une énorme connerie.
- Ro, ça va. Si n a plus le droit de se marrer maint....

Mauvaise idée. Conscient qu'il avait tout intérêt à fermer sa grande gueule enfarinée, le jeune assassin se rétracta et ferma la bouche, se contentant de baragouiner dans sa barbe :
- Ok. Je me tiendrai tranquille à l'avenir, ça te va? Désolé...

Putain. Sérieux. Il respectait son mentor. Il kiffait Morgan pour différentes raisons mais parfois. Il se disait qu'il devait se décoincer un peu la chatte. Pour son propre bien quoi. Bien évidement, il se garda bien de le dire à voix haute et poussa simplement un long et profond soupir, rangeant son arme à sa ceinture avant de poursuivre aussitôt, le suivant sur ses pas :
- Avoue quand même que c'était fandard. Tu aurais vu leur tronche, c'était épique. Oui bon ok. Je me la ferme. Et la prochaine fois on fais quoi? on se présente avant d'entrer?
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Dim 3 Fév - 20:53



This is the point of no return

Open your eyes to the world unknown.
Fighting the lies of the dark alone.
You're still bleeding and it's still
feeding. Don't fight the dark alone.


Levant les yeux au ciel devant les excuses à moitié arrachées à mon apprenti, je finissais par soupirer longuement. Bruyamment, tandis qu'un grognement imprégnait mon expiration contrôlée. Un grondement sourd, empoignant ma gorge, poids comprimant mes poumons au point de m'en étouffer. La colère me submergeait un court instant, vague moment pourtant perdu dans le temps, qui m'éloignait de la réalité, tandis qu'à mes tympans, ne résonnait qu'un écho irrégulier. La voix de Malik s'élevait encore, m'extirpant de ma torpeur intérieure. Je tournais la tête, plissant les paupières et fronçant les sourcils, assez subtilement, pour qu'il comprenne tout de même. Le regard noir, empli de fureur, alors que mes lèvres s'étiraient sous l'assaut de cette sensation de rage qui me parcourait. Malik ferma enfin sa grande gueule de connard emplâtré. Mais la bénédiction ne fut que de courte durée, alors qu'il recommença à brailler. Employant un ton sarcastique qui lui collait au cul comme un chewing-gum dans les cheveux. J'expirais à nouveau cette frustration, non sans faire claquer ma langue contre mon palais pour lui témoigner de mon agacement. Le jour où il va vraiment se la fermer celui-là, je finirais par croire qu'un prétendu bon dieu existe quelque part. Même si ça pouvait très bien arriver avec un poing dans sa tronche, il y aurait encore des risques qu'il en fasse tout un plat. Et il manquerait plus que ça.

La prochaine fois tu fermes ta putain de grande gueule, et tu te tiens à carreaux, enfoiré. Je grognais en sa direction, sans pour autant lui lancer un quelconque regard. Si t'es même pas fichu d'écouter ce que je te dis, tu peux faire demi-tour et te démerder pour rentrer. Connard. Les échos de nos pas s'élevaient dans le hall tandis que j'avançais entre les méandres de ces couloirs. Déambulant en suivant les voix qui résonnaient au loin, dans la pièce la plus éloignée. Endroit où ce connard devait se trouver et se terrer, en continuant son business qui nous menaçait. L'ombre de son ego et de ses manigances rôdant autour de l'organisation, tel un prédateur chassant sa proie. Malheureusement pour lui, les rôles s'étaient inversés. Il était désormais la cible, et Hydra la balle qui allait le percuter. Dans l'obscurité ou sous les projecteurs, peu importait. Tant qu'il était encore en vie, cette raclure allait pourrir dans la caisse de transport qui l'enverrait au bout du monde. Vers une destination peu connue par la plèbe, un endroit d'où il ne sortira plus jamais. Et ainsi, ses chantages et ses actions ne pourront plus nous ruiner ou nous exposer. Il était terminé. J'esquissais un fin sourire, le coin de mes lèvres s'élevant lentement à cette pensée. Bien vite remplacé par la réalité de la situation, qui me fit me concentrer sur les murs bétonnés. Sourire fané, disparu à tout jamais, j'accélérais le pas jusqu'à me retrouver devant la porte menant à la pièce convoitée. Malik sur les talons, je lui lançais un dernier regard avant d'élever la main contre la texture métallique. Ma voix s'éleva doucement, alors que je m'assurais que je pouvais compter sur lui. Tu vas pas me refaire une connerie du même genre cette fois ? J'peux te faire confiance sur ce coup-là ? Parce que j'veux pas avoir à gérer ton pauvre séant de baltringue en plus de m'occuper du cas de ces branques, tu piges ? Ce n'était pas tant pour le menacer, mais il fallait que je sois sûr qu'il n'allait pas encore nous faire repérer. Sa réaction ne m'étonna guère et je levais les yeux au ciel avant de soupirer de dépit. Il finit par se concentrer et enfin m'apporter la réponse que j'espérais. Hochant ainsi la tête d'un air satisfait, je pus enfin m’octroyer le loisir de me reconcentrer. La détermination imprégnant mes traits, une lueur de ténacité au creux des pupilles dilatées, voilant mes iris perçants. Un dernier regard à Malik, ma main attrapant mon arme de service. La paume enserrant la crosse d'une poigne ferme et assurée. Et enfin, on allait pouvoir passer à l'action et en terminer.

On va prendre ces emmerdeurs des deux côtés. Tu contournes à droite, je passe à gauche. Le premier qui te croise, tu le butes. J'expirais lentement, d'un soupir mesuré, avant de faire claquer ma langue contre mon palais. En silence, de préférence. J'entrouvrais doucement la porte pour regarder au travers, prenant déjà mes marques dans cette gigantesque salle. Elle ressemblait à un hangar, ou du moins une sorte de quai pour les cargaisons. Il y avait des caisses partout, et des agents qui patrouillaient plus loin. Et pas encore de signe de ce crevard qu'on devait bazarder à trouze mille kilomètres. Je jurais à demi-mot, me reculant alors en regardant Malik. Le type est pas là, putain. Soupirant bruyamment, je me mordais l'intérieur des joues en laissant quelques grognements glisser du bout de mes lèvres. Mes iris se voilant, alors que je me perdais dans la contemplation d'une estimation. Immuable, dans la réalité, tandis que mon esprit s'embrumait, d'images et d'idées, sur la position la plus évidente concernant cet enfoiré. Si jamais tu le vois avant moi, tu sais ce qu'il te reste à faire. Revenant à la réalité, je passais rapidement ma langue sur mes lèvres, avant de m'engouffrer à l'intérieur de l'autre pièce. Sans plus aucun intérêt pour Malik, je m'aventurais derrière ces caisses, accroupi, agenouillé, sans m'arrêter. Me collant parfois à certaines, juste pour éviter d'être repéré par un patrouilleur. L'un dépassa d'ailleurs ma planque, et je profitais de la surprise pour l'attaquer à revers. Plantant une lame dans sa nuque, en apposant ma paume libre sur ses lèvres. Étouffant son dernier soupir glissant sur sa langue engourdie par le sang.  Liquide carmin qui s'épancha sur ma main, dévalant en cascade mes phalanges, jusqu'à mon poignet qu'il maintenait. Sa prise se fit plus molle, plus malléable, moins vive. Et il sombra dans le néant, tandis que je l'accompagnais dans sa chute pour ne pas laisser le bruit caractéristique d'un corps qui tombait, me faire repérer.

Parmi le silence ambiant, je discernais pourtant l'espace d'un instant, le chaos se répercuter. Quelque part, au fond de moi, grondait une énergie sombre et paralysée. Elle cognait contre les contours de mon corps, vrillait juste sous l'épiderme échauffé. Gonflant mes veines, faisant pulser le sang plus abondamment. Plus ardemment, tandis qu'un brasier me consumait à mesure que j'avançais, et m'occupais des gardes qui patrouillaient. Plus je me rapprochais, plus je la sentais vibrer en mon être, s'épancher en mon esprit, comme si elle m'appelait. Comme si elle me transcendait. Une énergie que j'avais déjà vu à l'oeuvre, mais qui me semblait pourtant toujours aussi inédite. Et bien qu'elle m'ait servie par le passé, je ne saurais apprécier sa manifestation en ces lieux, en cet instant. En l'état actuel des choses, je ne pouvais me permettre de me laisser aller, et encore moins de déraper, en libérant cette représentation infernale, d'un démon internalisé, qui rongeait mon âme. Reprenant contact avec la réalité, je secouais la tête, chassant ces pensées qui ne m'étaient d'aucune utilité. Raffermissant ma prise sur la toile substantielle, je passais à une autre caisse, avant de finalement m'arrêter. Deux gardes campaient devant un escalier qui semblait monter jusqu'à l'étage supérieur, où devaient certainement se trouver le bureau du type recherché. Je grommelais doucement, soufflant mon exaspération. Ma main libre allant déjà chercher la lame que je cachais au niveau de ma chaussure, avant que je n'entende la voix si caractéristique et particulière, de Malik, résonner. Je me tournais alors en sa direction et le vis aux prises avec un gars plus baraqué que lui. Putain de merde ! Les deux gaillards qui gardaient l'escalier l'avaient entendu eux aussi, et commençaient déjà à courir en sa direction. Bordel... En rageant, je m'élevais enfin, m'exposant en sortant de derrière la caisse. Fuyant la planque, en agrippant fermement la lame récupérée auparavant. M'élançant vers les deux gardes qui accouraient vers Malik. Un grognement empoignant ma gorge alors que je courrais plus rapidement, rattrapant l'un des deux assaillant. Une impulsion, et voilà que déjà je me mis à sauter sur celui qui traînait le plus en arrière. Bondissant sur lui, en élevant la main qui tenait la lame. Ma paume chaude, enserrant toujours l'arme, que je plantais dans la gorge de l'ennemi. L'impact faisant trembler jusqu'à mon épaule, tandis que mon poids l'écrasant dans la foulée, nous fit tomber.

Roulant alors au sol, en compagnie de cette carcasse infortunée, je laissais échapper des grognements suite à la douleur combinée. Me redressant à peine, tout en relâchant ma prise sur la lame encore plantée dans la chair du macchabée, j'apportais ma main à présent libre, sur la crosse de mon flingue afin de le prendre en coupe. Agenouillé, j'alignais la tête d'un des enfoirés avec la mire et appuyais brusquement sur la queue de détente. Le coup parti et la balle se logea dans le crâne d'un défunt ennemi. Il tomba au sol alors que je me redressais, et j'entendis un craquement sinistre en me relevant. Un bruit sourd, un corps qui s'écroulait à la suite du premier. Et lorsque mes iris se posèrent sur le visage de Malik, je le vis grimacer. Il avait vaincu, mais de justesse. Et les profusions d'insultes ne manquaient pas de s'échapper de ses lèvres loin d'être chastes. Je fermais les yeux un court instant, de quoi reprendre mon souffle. Calmant les battements frénétique du palpitant, tentant d'apaiser l'organe qui battait trop rapidement. Erratiquement même. L'adrénaline pulsait pourtant encore en mes veines lorsque je repris enfin une respiration plus contrôlée. Une fois complètement remis, je ne perdis pas de temps et intima Malik de me suivre, d'un geste prononcé de la tête. Ralentissant, juste de quoi attraper la lame qui trônait encore dans ce cadavre gisant contre le sol bétonné, dans un mouvement fluide du poignet. Avant de reprendre un rythme plus accentué, en grimpant les escaliers, mon arme élevée devant moi, prêt à tirer sur le premier qui croiserait notre route. Et alors qu'on parvenait enfin à l'étage, les contours familier de notre cible s'imprimèrent à l'arrière de mes paupières. S'inscrivant contre ma rétine, alors que je le scrutais. Ce connard maintenait contre une lui, une mallette hermétiquement fermée. Et en prime, il commençait à courir en la direction opposée cet enfoiré. Un crépitement assourdissant résonna subitement à mes tympans alors que je le visais de mon flingue. Un écho lointain, une vague précaire qui s'étendait, me faisant sensiblement tanguer. Alors que je sentais du bout des membres, comme une présence inhabituelle. Un contact étranger. STOP ! L'éclat de voix résonnait en mon esprit, m'arrachant une grimace alors que du coin de l'oeil, je vis Malik s'élancer vers notre cible. Cible qui, étrangement, avait cessé tout mouvement, et se tenait immobile, en plein dans le couloir. Stoppé dans son élan, tombant au ralenti au sol, comme dans une comédie. J'aurais pu en ricaner, mais le vertige qui m'étreignit m'empêchait de réagir. Je fermais les yeux en baissant mon flingue en entendant Malik s'insurger contre lui. Pas la peine de le poursuivre, si mon apprenti était déjà en train de s'occuper de son cas perdu d'avance. Et cet écho statique qui ne voulait pas disparaître, entraînant un mal de crâne carabiné sur son sillage. La douleur s'intensifiant, s'épanchant bien trop rapidement. Avant qu'un éclat ne perturbe ce silence quelque peu inexistant. Et que, subitement, la douleur ne disparaisse pour de bon. Ne laissant derrière elle, que l'absence d'une quelconque sensation.


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Sam 16 Mar - 15:20

This is the point of no return

FT. Morgan

Fermer sa putain de gueule. Un concept que le jeune assassin ne connaissait pas ou peu. Car non vraiment, Malik n’arrivait pas à le faire. C’était limite difficile pour lui. Lui, qui avait toujours eu une langue bien pendue dans tous les sens du terme. C’est vrai, en y pensant. Avait-il réussi à fermer son clapet une seule fois dans sa vie? Pas sûr. Quoi que. Au tout début peut-être. Quand il glandait encore dans le ventre de sa mère. Mais très vite, l’habitude d’insulter, de jurer à tout va et de faire chier son monde lui était parvenu à la vitesse d’un suppositoire rentrant frénétiquement dans un anus. Il était fait pour être un chieur. Un casse couille de première. C’était un fait, une vérité et il ne tenait pas à changer. A le cacher. Loin de là. La preuve aujourd’hui alors que la perte de ses doigts, n’avait pas réussi à calmer ses ardeurs. Bien au contraire, le rendant même limite plus relou qu’il ne l’était déjà.
- Ok, Ok. J’ai pigé. Regarde.

Un mouvement vif. Une image très grossière d’une bouche fermée par une fermeture éclair à la con, invisible à l’oeil nu.
- Je ferme ma gueule.

Oui. La seule personne capable de le maîtriser, de lui clouer son grand bec lacéré était juste à ses côtés. Il respectait Morgan, plus que n’importe qui. Il en avait peur aussi, parfois, quand il prenait une chancla bien mérité. C’était son mentor, son “ami”. En quelque sorte. Et bien que la perspective de le voir moins coincé du cul, du slip, lui parvenait à l’esprit, il savait que si un jour, il voyait ce dernier sourire, il en chierait un seau entier tellement cela voudra dire que la fin du monde était à leur portée. Et ouai. Morgan joyeux équivalait à lui silencieux. Impossible. Image irréalisable et si peu courant que ça en deviendrait suspect.
- Putain…

Un juron s’échappant pour la unième fois le travers de ses lèvres. Un grognement rageur parce que bordel de merde, se la fermer était particulièrement difficile. Aux dires de son mentor, concernant la connerie de toute à l’heure, le jeune assassin poussa un soupir et passa ses doigts déchirés dans sa chevelure dépareillée, les repoussant légèrement en arrière.
- Ouai, ouai c’est bon. Tu peux compter sur moi. Je pensais aussi leur chanter “la bite à dudule” ou “La digue du cul” mais c’est toi le chef. Je tiendrais ma grosse carcasse tranquille t’inquiète. Et ok ! Je me la boucle.

Pour de bon cette fois. Parce que mourir n’était pas son trip et franchement, vu le regard à côté, il préférait encore milles fois se prendre la tige d’un cheval que de succomber à ses éclairs. De toute façon, la mission était loin d’être finie et tout était encore à planifier. A faire. A tenter et réussir. Laissant un fin rictus le traverser, Malik écouta. Sagement ou pas. Les ordres de son interlocuteur, se délectant déjà du plan à suivre. Au bout d’un moment, il acquiesça d’un hochement de tête et laissa échapper un :
- C’est partit mon kiki. L’autre peau de bite n’aura qu’à bien se tenir.

Avant de s’élancer, tel le plus con des béliers au devant du danger. Contournant à droite. Se planquant par moment où il le pouvait, son arme bien en main,quoique légèrement déséquilibrée par l’écart entre ses quelques doigts restants. L’adrénaline coulait dans ses veines, lui donnait la libération espéré. La perte de ses putains de doigts était bien loin à présent et il se focalisait uniquement sur l’action. Sur cette mission kiffante à souhait qui pourrait presque le faire bander tant elle lui prenait aux tripes. Sauf que. Attendre, observer, analyser avant d’agir ne faisait pas partie de ses plus grandes capacités. Foncer dans le tas était bien trop tentant. Faire chier les gardes, encore plus. Gueuler comme un péquenaud avait de quoi pallier l’ennui et ce n’était donc pas surprenant qu’il finisse à un moment donné par se faire prendre à son propre jeu, se retrouvant prisonnier dans une mauvaise position. Silence brisé par sa voix cassante, sifflante, moqueuse et vile. Tranquillité brouillée par un trou du cul sortit tout droit de sa cachette pour affronter l’autre, bien plus baraqué que lui.
- Bah alors mon gars? Ça se touche? Allez queutard. Viens voir papa qu’on s’amuse un peu. Ouhhh j’ai peur. T’as appris où à te battre? Dans le cul de la fermière?

Jouer au plus malin et pourtant, s’en prendre littéralement plein la gueule. Le garde accourait, se dépêchait à le maîtriser. A canaliser l’intrus qui vociférait à tout va, passant de l’amusement à une colère noire, sombre, dévastatrice.
- MALABARS. MONSIEUR PROPRE. TRONCHE DE CAKE. GUEULE DE RAIE. TU VAS CREVER OUI?!

La difficulté à se dépêtrer de son emprise, de lui faire exploser sa grande gueule de monsieur propre qui le dépassait de plusieurs têtes. Le coeur qui bat à cent à l’heure. De la sueur qui suintait dans chacun de ses pores. Oui. Tranquillité brisée. Silence envahit par sa grande gueule enfarinée. Heureusement, Morgan ne tarda pas à lui prêter main forte. Sang. Bruit de coups. Violences et meurtres mélangé dans son plus beau feu d’artifice. Tandis que son mentor s’occupait des autres gardes, Malik quant à lui tenta de foutre à terre ce grand chauve aux allures d’un balai de chiotte qui manqua à plusieurs reprises de l’étouffer. Au bout d’une lutte interminable, son couteau vint à se planter dans sa cuisse et il se délecta de son cri, l’agrippant ensuite par les cheveux pour tirer brutalement sa tête en arrière en un geste brutal et fébrile.
- Peine à jouir. Crève et va nettoyer ta merde ailleurs.

Un crachat dans sa tronche bien polie. Un doigt d’honneur juste devant son pif et sa lame, perçant le travers de sa gorge, le faisant flancher. Tomber. Sombrer. La bataille était terminée. La mission presque achevée. Un dernier coup de pied à ce tas fumant histoire de passer ses nerfs à vif et son regard accrochant celui de Morgan qui lui intimait de le suivre.

Oui. Mission presque terminée. Leurs pas se fondant dans la bâtisse pour parvenir cette fois à l’étage. La silhouette de l’homme à capturer. Une insulte lancée à la volée par le jeune assassin qui se lança presque instantanément à sa poursuite,sans remarquer l’état fébrile de son mentor juste à ses côtés.
- Les oreilles c’est comme le cul, ça se lave. On t’a dit de t’arrêter espèce de connard alors tu écoute sagement le maître et tu lâches tes couilles sinon je te les arrache moi-même. T’as pigé?

Lui foncer dessus en le plaquant à terre telle une grosse brute sur un terrain de rugby. Une fois certain que ce trou de balle soit bien maîtrisé, Malik se pencha légèrement à sa hauteur, susurrant à son oreille :
- Brave bête. Une chose est sûr mon gars, tu t’es bien fait niquer. Maintenant, bouge tes grosses miches toutes flasques là et ferme ta putain de grande gueule. Un long voyage t’attends il paraît. Même si je m’en branle comme la couleur de ton calbut en fait.

Mouvement vif pour le redresser. Regard victorieux vers son mentor en levant son pouce en l’air comme un connard. Ou le plus beau des beaufs après la victoire d’un match particulièrement débile. Quelques minutes dans le sens inverse et voilà la proie attachée, ligotée, cadenassé dans le coffre de la voiture sans possibilité de fuir désormais.
- Putain. Je me sens aussi requinqué qu’un vieux après avoir foutu son viagra pour culbuter mamie. On remet ça quand tu veux. Et oh Morgan? Merci.

Ouai. Merci de l’avoir amené sur le terrain. Merci à lui de l’avoir tiré de sa putain de baraque, à se lamenter pour un con de mafieux qui lui avait volé ses doigts. Non désireux cependant de s’épancher sur une scène bien niaise digne des feux de l’amour ou de gloire et beauté, le jeune assassin sortit de la poche de sa veste, une clope bien méritée, la callant entre ses lèvres étirées.
(c) ANAPHORE
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This is the point of no return | Malik
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