RSS
RSS
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  MembresMembres  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-28%
Le deal à ne pas rater :
-28% Machine à café avec broyeur à grain MELITTA Purista
229.99 € 318.99 €
Voir le deal

Smoke will turn your soul to black
✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
Morgan Reed

Morgan Reed
Dieu
More about you : Smoke will turn your soul to black Giphy
Ceos, Eosphoros, Hesperos

Smoke will turn your soul to black Bzpe
Codename : Tenebris
Pouvoirs : Changement de forme et de plan. Télépathie et emprise. Hallucinations et cauchemars. Création de matière spectrale et contrôle des ténèbres.

Smoke will turn your soul to black 7ixw
Smoke will turn your soul to black 3rua
Emergence :
Smoke will turn your soul to black Fonddr115 / 55 / 5Smoke will turn your soul to black Fonddr11
Maitrise :
Smoke will turn your soul to black Fonddr115 / 55 / 5Smoke will turn your soul to black Fonddr11
Messages : 567
DCs : Amaury, Ryan, Hailey, Moran, Eames, Nathan, Terrence, Lena, Eden, Karsten & Adrian
Pseudo : Holmesienne

https://houseofm.forumactif.org/t1374-tell-me-would-you-kill-to-prove-you-re-right-o-morgan https://houseofm.forumactif.org/t1361-i-lie-to-myself-all-the-ti

Lun 26 Mar - 1:12
Smoke will turn your soul to black

♠️


I'm drowning all these voices in the sea and meeting all my vices in the ring. I ain't afraid to bleed 'cause I fight for everything I die for. Everything I bled onto the ground sacrificed for. When the reaper comes knocking at my door, tell the Devil I'll be coming back for more. We'll be going 12 rounds.








La fumée s'élevait alentour en des arabesques stylisées. Voletant dans les airs, dansant au même rythme que les cendres qui s'épanchaient. La flamme étincelait dans l'obscurité, un halo rouge qui tranchait dans la pénombre. Le brasier ardent brûlait ma gorge tandis que j'inspirais le poison salvateur qui glissait sur ma langue. Fermant les paupières un court instant, je savourais les fragrances qui s'imprégnaient en mes entrailles, enfumant mes poumons. Rouvrant les yeux, je tournais mon regard vers le firmament. Iris scrutant avec attention les diamants parsemant la toile de jais. L'astre laiteux décorait le paysage, son halo luminescent caressant l'horizon. Absorbé par le décor clair-obscur, j'entrouvris les lèvres, sentant le poids de la fumée glisser sur ma langue. Et s'échapper de ma gorge, en embaumant contre mon palais. Franchissant les barrières de cette prison de chair. A peine libérée, déjà étouffée par l'atmosphère. Un soupir s'échappa de ma gorge, tandis que je sentis le feu engourdir la pulpe de mes doigts. Le poison devenant amer, je tapotais d'un geste habile le mégot de cigarette, laissant les cendres s'envoler au loin. Jetant les résidus à terre, je m'adossais contre le mur, l'arrière de mon crâne rencontrant la texture abrupte. Mon regard accrocha les astres qui pétillaient dans l'empyrée et je restais ainsi, profitant du silence et du réconfort de la pénombre. Je me perdais sur la beauté du paysage recouvert par l'obscurité, voilé par les ombres de la nuit. Le temps semblait se figer, alors que mes pensées vrillaient mon âme, s'écrasant sur les parois de mon crâne. Je me laissais m'épancher, sombrer dans les recoins obscurs de mon esprit. Des images s'ancraient à l'arrière de mes paupières alors que je fermais les yeux. Soupirant doucement, tandis mes muscles se crispaient et que mon corps se tendait. Je ne pouvais m'arracher de ma torpeur. Sensation qui m'empoignait à la gorge et enserrait mon être. Mon souffle devenait fébrile, ma respiration hachurée, erratique, à mesure que l'instant fatidique approchait. Et que la fatalité se présentait à moi. Que la réalité précaire de l'instant en devienne tangible, sous mes paumes. Épiderme à présent rouge, alors que mes ongles s'enfonçaient dans la peau. Phalanges blanchies par tant de pression. Inspirant un bon coup, je retenais ma respiration. Sentant mon corps trembler subrepticement, je me mis à faire le vide dans mon esprit échauffé, calmant mes pensées tumultueuses. Le néant s'invita, et je l'accueillis, en expirant le poids qui pesait lourdement sur mes épaules. Je retrouvais enfin contenance. Et un semblant de stabilité.


Me détachant du mur, j'attrapais le sac et la malle que j'avais déposés à terre quelque minutes plus tôt. Remplis de breloques en tous genres. Anciens bibelots récoltés par-ci par-là, parchemins roulés, livres poussiéreux, bocaux d'ingrédients récupérés dans les planques de mes ancêtres. Balançant le sac sur mes épaules, j'agrippais l'une des lanières de ma main gauche, avant de récupérer la poignée de la malle. Tirant dessus, je fis demi-tour, m'élançant vers le bâtiment qui me faisait face. Un bunker, datant de la guerre, sûrement. Si pas plus vieux. J'avançais alors, mes pas claquant contre le sol bétonné et fissuré. L'écho se répercutant contre les murs, caressant mes oreilles bourdonnantes. J'allumais la lampe torche de mon téléphone pour éclairer les lieux, n'osant pas toucher le réseau électrique poussiéreux. De toute façon, je n'avais pas besoin de lumière pour ce que je m'apprêtais à faire. Soufflant doucement, je me laissais porter par mes talons claquant contre la texture abrupte. Déambulant entre les couloirs, les halls, trouvant enfin la pièce qui m'intéressait. Une petite salle, au cœur même du bâtiment. Plongée dans le noir, aucune source de lumière filtrant au travers. Passant l'ouverture, je déposais la malle et le sac à dos par terre, avant de me tourner pour fermer la porte. Je n'avais pas de quoi la verrouiller, mais de toute façon, personne n'allait foutre les pieds ici. Je serai tranquille. Humant doucement, j'entrepris d'ouvrir la malle et de fouiller dans le sac à la recherche d'une vraie lampe de poche. Appuyant sur le bouton, une deuxième source de lumière éclaira les lieux. Une douce lueur qui repoussait la pénombre alentour. J'allais déposer mon portable au milieu de la pièce, et gardais sur moi la lampe, bien plus maniable et pratique que l'appareil électronique. Retournant vers la malle, je plongeais mes mains à l'intérieur pour récupérer divers bocaux et pots, que j'allais disposer près du téléphone. J'attrapais également plusieurs bougies, ainsi que mon briquet, et déposais le tout au centre de la pièce.


Posant mes poings sur mes hanches, j'inspirais longuement, fermant les paupières. La réalité de la situation m'entourait, m'étouffait. Combien même j'y avais émis des résistances, cela restait la meilleure chose à faire. Il était trop tard pour reculer. C'était le moment où jamais. Un soupir glissa sur mes lèvres, alors que je rouvrais les yeux. Les traits durcis et le regard plus déterminé qu'auparavant, j'allais récupérer un livre dans la malle, et commençais à le feuilleter. Le bruissement des pages perturbait le silence oppressant. Un écho imperturbable, qui résonnait dans le vide, s'écrasant contre les murs. Au bout de plusieurs minutes de recherches, à relire les pages cornées, je trouvais enfin ce qui m'intéressait. Posant alors le livre au sol, j'allais récupérer dans le sac à dos, un pinceau. J'ouvrais le pot de peinture que j'avais ramené auparavant, et commençais à tracer au sol les arabesques esquissées dans l'ouvrage. Étendant mon bras, je le faisais aussi grand que possible, portant tout le poids de mon corps sur mes genoux et chevilles. Une aura mystérieuse semblait imprégner les lieux, alors que l'atmosphère devenait plus épaisse. Picotant contre ma peau, tandis que je terminais de tracer les cercles, les traits et les points. Je me relevais, scrutant avec attention le tableau dépeint à même le sol. Passant la lueur de la lampe de poche sur l'esquisse, je notais les détails en pinçant les lèvres. Une image s'inscrivit à mon esprit embrumé, similaire à celle qui s'imprégnait dans la réalité. Des fragments de souvenirs d'une époque oubliée. Ou des lambeaux oniriques. Plusieurs pentagrammes et cercles qui se ressemblaient, et parfois, s'opposaient. Je secouais la tête, tentant de me concentrer. Ces effluves de pensées n'arrêtaient pas d'assaillir mon esprit, de s'écraser contre les parois de mon crâne. Des sensations contradictoires qui s'éveillaient en mon être et qui livraient la plus épique des batailles, dans le silence étouffant de mon corps. Barrière entre ce qui s’épanchait à l'intérieur, et ce qui était immuable à l'extérieur. J'avais besoin de réponse. J'avais besoin de comprendre. Pourquoi tout s'écroulait autour de moi, pourquoi la réalité se déformait, vibrait contre ma peau. Pourquoi le monde sombrait, m'attirant dans le gouffre de l'abîme avec lui. Je soupirais en fermant les yeux, baissant la main qui tenait la lampe de poche. Le clair-obscur dévorait alors les recoins de la pièce, la lumière s'efforçant de ne pas succomber aux ténèbres. Tandis que j'avais déjà plié un genou à terre, m'offrant à la noirceur qui me transcendait. A l'obscurité qui habitait mon âme, et à la pénombre qui hantait mon esprit. Il était bien trop tard pour sauver quoique ce soit.


Smoke will turn your soul to black Tumblr_oxng1t69cQ1rjf2k3o1_500


Disposant les bougies sur les contours du cercle, je finis par les allumer une à une, avec mon briquet. Contemplant les flammes s'élever, trancher les ombres de la nuit. Un éclat doré jaillissant au creux de mes iris. Je pouvais sentir la chaleur du feu caresser mes paumes, tandis que je laissais mes doigts effleurer la source de lumière supplémentaire. Je finis par me redresser, en soupirant, scrutant une ultime fois la lueur fébrile qui se mouvait dans l'atmosphère. Décrochant mon regard de ce spectacle coloré, j'agrippais un bocal et le coinça entre mes côtes et mon coude. Je dispersais le contenu dans une sorte de coupelle en bois et la déposais ensuite entre deux bougies. Répétant l'opération en alternant les ingrédients à chaque points reliant les cylindres de cire. Reposant le dernier bocal, je retournais à la malle pour récupérer d'autres livres et un sachet contenant des herbes séchées. Brûlant les feuilles et les racines quelque secondes, je les secouais vivement pour éteindre le brasier qui les consumait. Ne laissant plus qu'une sorte de fumée, d'encens s'échapper, je disposais le mélange sur le dernier point libre dans le cercle. Je profitais de la source de lumière émise par les bougies pour éteindre la lampe torche de mon portable et le fourrer dans le sac à dos. Revenant au centre de la pièce, j'ouvrais les livres qui jonchaient le sol et entrepris de retrouver les passages qui m'intéressaient. Les livres ouverts et disposés autour du cercle, les pages manuscrites offertes à ma vue, tandis que je récupérais en dernier un parchemin roulé. Franchissant la barrière invisible qui reliait les bougies, je m'installais enfin. Prenant place à l'intérieur de l'esquisse, je m'asseyais en croisant les jambes, déposant le parchemin devant moi, retirant la corde et le déroulant doucement. Je sentais l'adrénaline pulser en mes veines, le sang cogner à mes tempes. La curiosité dévorant mes entrailles, alors que mon souffle fébrile glissait sur mes lèvres entrouvertes. Mon corps, tendu à vif, alors que des picotements tiraillaient ma peau. La précarité d'un instant tangible et figé dans le temps, me frappant de plein fouet. Juste avant le moment fatidique. Le point de non retour.


Mes doigts glissèrent dans mon dos, s'enroulant autour d'une lame alors que je la sortais de son fourreau. Un tintement caressa mes oreilles, tandis que j'apportais l'arme devant moi, la déposant sur mes genoux. La pointe reposant sur la pulpe de mon index. La faisant rouler entre mes doigts, je contemplais les flammes qui se reflétaient sur le métal. Mon regard accrocha un détail un court instant, ce qui me stoppa dans mon élan. Je restais ainsi, figé, à contempler le creux dans la lame. Un petit trou, d'où une fine ligne s'échappait. Et remontait jusqu'à la pointe. Comme une petite cavité, pour du poison, ou autre chose. Pour du sang. Alcôve creusée pour ce liquide épais et vermeil, qui allait embellir la lame de sa couleur si caractéristique. J'esquissais un sourire, une fine ligne étirée peignant mon visage. Enserrant le manche plus fermement, je tapotais le plat de l'arme sur ma paume gauche avant de considérer la suite. La tache qui allait suivre. L'enchaînement du rituel. Ce n'était pas la première fois que je me retrouvais confronté à ce genre d'activité mystique. Après tout, j'avais souvent entendu des récits de mes ancêtres à ce sujet. Et à ce qui paraît, j'aurai baigné dedans à ma naissance. Bien que cela remontait à très longtemps et que je n'en avais plus aucun souvenirs. Mais là, c'était plus poignant que n'importe quelle autre volonté. Plus pertinent, plus logique et plus authentique. Comprendre ce qui dépassait ma condition. Entendre raison sur ces manifestations magiques. Savoir pourquoi. Pourquoi moi. Pourquoi maintenant. Soufflant un bon coup, je fis tourner la lame sur ma paume, d'un fluide mouvement du poignet. Apposant la texture plus fermement contre la peau, je fis glisser la pointe en une ligne droite et fine. Déchirant le derme, tailladant les muscles. Je grimaçais, sentant ma douleur me lancer. Le liquide carmin s'écoula doucement, glissant sur mon poignet, dessinant une rivière pourpre sur mes doigts. Je contemplais l'épanchement de sang, sans pouvoir me tirer de cette torpeur doucereuse. Magnétisé, je scrutais ma peau marquée, tandis que j'élevais la main au dessus du parchemin, serrant le poing. La douleur se fit plus intense, tandis que je retenais un grognement en sentant mes ongles toucher la plaie. Le sang s'échappa encore, plus abondamment cette fois. Se déversant sur la page craquelée, parsemée d'encre noire, et à présent, décorée par des taches vermeilles. En éclaboussant le sol bétonné autour du point d'impact. Fermant les paupières et faisant le vide dans mon esprit, je murmurais dans une langue oubliée. Une phrase retenue depuis plusieurs nuits. Telle une litanie.


Le silence assourdissant me vrillait les tympans, alors que ma voix s'élevait dans les airs. L'atmosphère semblait plus lourde, plus tangible contre ma peau, alors que je baissais ma main, posant mon poignet sur mon genou. L'autre, tenant toujours la lame fermement. J'enserrais mes doigts autour du manche, ma prise plus solide. Sourcils légèrement froncés, lèvres pincées, tandis que je sentais un courant glacial parcourir mon échine. Me redressant le plus droit possible, je me maintenais alors dans cette position, tout en étendant mon attention alentour. J'écoutais les échos fins et quasiment inaudibles parvenir à mes oreilles, à caresser mes tympans. Je ressentais la texture du sol contre mon corps, solide et assez lourde pour m'ancrer à la réalité. M'y raccrocher en cas d'épanchement. Le poids de mes vêtements contre ma peau, la texture des tissus frottant l'épiderme à chaque respiration. Le temps s'étendait, l'attente se languissait. Et pourtant, je restais ainsi, figé dans le tableau qui m'entourait. Un souffle glissa sur les contours de ma silhouette, et je frissonnais légèrement, réprimant une exclamation étouffée. J'inspirais, longuement, ressentant quelque chose comprimer mes poumons à chaque goulée d'air que je prenais. Les échos au creux de ma cage thoracique se faisaient plus espacés, les répercussions plus longues, plus poignantes. La pulpe de mes doigts picotait alors que je bougeais mes phalanges pour frôler la sensation, l'attraper de mes paumes. Un tiraillement enserra ma plaie ouverte, vive douleur qui m'arracha presque une grimace. Mon corps se tendit, à l'instant même où je ressentis quelque chose toucher ma peau. Courir sur mon derme en s'engouffrant sous les vêtements. Des lianes, des serpents, des bras, qui entouraient mes épaules, glissaient sur ma clavicule, s'enroulant autour de mon cou. Je ne bougeais plus, laissant ces volutes abstraites me couvrir, parcourir l'épiderme à disposition. Les frissons s'intensifiaient à mesure que le voile s'étendait. Sensation fébrile, d'un contact fantomatique et glacial, qui picotait ma peau. Retenant ma respiration le temps que tout mon corps soit recouvert, je finis par expirer longuement. Soufflant tout l'air hors de mes poumons, qui glissait sur ma langue et s'échappait de la barrière de mes lèvres. Sentant même un fragment être arraché et se détacher de mon centre de gravité.


Un court instant, tout s'ébranla alentour. La réalité crépitant dangereusement dans l'espace confiné de la pièce. Je sentais mon esprit s'éveiller, et avais l'impression de tourbillonner. Tournoyer comme les volutes de fumée qui s'élevaient dans les airs. Une sensation étrange de flottement me transcendant, tandis que tout tremblait autour de moi. Et que je me laissais entraîner par cette force invisible, la suivant sans la moindre résistance. Brusquement, la tempête cessa. Le calme reprenant ses droits sur le silence de la pièce. Presque comme si rien ne s'était passé, et que la réalité n'avait pas été déchirée de l'intérieur. L'absence du chaos attira mon attention tandis que je la portais alentour. L'anarchie avait cédé la place à une sorte d'accalmie, une aura paisible s'épanchant dans les lieux. C'était presque agréable. Le manque de sensations n'était pas dérangeant et plutôt réconfortant. Salvateur en un sens. Jusqu'à ce que je comprenne pourquoi. Là, au centre de la pièce, je voyais mon corps, assis en tailleur, immobile. Figé au centre du cercle, la moitié des bougies à présent éteintes. Forme immuable qui se complaisait dans le tableau. Ne tranchant aucunement avec la pénombre. Des pigments noirs parcouraient ma peau, semblable au voile que j'avais vu se dresser devant moi plus d'une fois. Aussi fluide qu'une vague, que de l'eau d'une cascade qui s'écoulait. La texture qui m'enserrait se déversant tout autour, à la manière d'une aura, d'un halo obscur. L'esquisse me fit reculer, sous l'assaut de la surprise et de l'étonnement. Élevant le bras devant moi, en la direction de mon corps, mon regard accrocha ce squelette fantomatique qui laissait transparaître les flammes des bougies et les contours de ma silhouette. Des lambeaux de matière noire s'épanchant alentour de mon être, s'arrachant de l'aspect brumeux. Je scrutais la texture éthérée avec attention, contemplant les arabesques dessinées par les crépitements. Des souvenirs assaillirent mon esprit, d'une époque oubliée. D'un rêve éveillé. Perdu dans ma léthargie, en pleine torpeur, je ne pouvais plus réagir. Désinhibées, les sensations qui m'empoignaient. Paralysé par l'absolu même. Je restais ainsi, à attendre et à tenter de comprendre. Un mouvement attira mon attention au loin, me tirant de ma contemplation. Les ombres se comprimaient, une partie se délaissant de mon corps pour s'approcher de mon esprit. Des fragments étincelants pétillaient à même la texture de l'obscurité, alors que l'épaisseur d'un voile se dressait devant moi. Il s'épancha, tremblant contre la toile de la réalité. Avant de se figer, prenant une forme abstraite et opaque.


Penchant la tête sur le côté, j'observais avec attention la silhouette imiter le mouvement en effet miroir. Les arabesques sombres des lambeaux crépitant entre nous. Me reculant quelque peu, je vis la forme faire de même. Copiant le moindre tressautement de mes épaules, de mes phalanges transparentes. Magnétisé par l'échange, j'en oubliais presque mon pragmatisme et ma raison, délaissant mes barrières pour me concentrer sur le mystère qui se jouait devant moi. Il me semblait avoir déjà perçu cette forme en rêve, en plein épanchement onirique. Morgan... Cette silhouette aux contours familiers m'appelait, murmurait un nom qui ne m'était pas inconnu. Tenebris... Une mélodie caressant mon être, me faisant frissonner, trembler doucement. Instinctivement, alors que d'autres souvenirs m'assaillaient à l'entente de ce nom, s'écrasant contre mes contours, hantant mon esprit, j'élevais à nouveau la main. Paume tendue vers la silhouette, qui me renvoyait mon image, miroitant mes gestes, empruntant mes mouvements. Un tourbillon de matière noire glissa sur mon bras, emportant quelques lambeaux dans son sillage, avant de s'étendre au bout de mes doigts. Se dispersant dans l'atmosphère, voletant en des arabesques stylisées, pour frôler la forme qui me faisait face. Les ombres dansaient, se cherchaient, me laissant émerveillé par le spectacle. Bien qu'une sensation de vertige me pris par la suite, je ne pouvais détacher mon regard de cette texture qui ondulait. Qui tendait vers mon être sans le toucher. Un murmure s'échappa, tel un ordre adressé à la matière. Et l'instant d'après, il y eut la collision. La matière qui émanait autour de moi et celle de la silhouette se rencontrant dans un assaut percutant. Les répercussions, me faisant reculer, trébucher en arrière. Aussi puissantes qu'une déflagration, je sentais l'énergie me transcender. Soufflé, il m'était impossible d'émettre le moindre son, alors que je me laissais tomber. Je ressentis pourtant la matière se glisser derrière moi et me maintenir, me repousser en avant. Alors que la silhouette se désagrégeait, les lambeaux se déchirant dans l'atmosphère. Les fragments destitués s'entremêlant à l'obscurité, s'insufflant dans la matière, me transperçant l'esprit. Je ressentais chaque parcelle de mon être se faire tirailler par l'énergie, par la texture qui s'engouffrait aux creux des lambeaux. Beaucoup trop de sensations d'un coup,  puissantes, pulsantes, vrillant mon essence même. Le passé, le présent et le futur semblant s'écraser autour de moi, s'épanchant à mon esprit. Des images fugaces s'inscrivant à même mon âme. Tout, en même temps. Qui prenait vie alors que je ne pouvais que sombrer. Me laisser tomber à genoux en manquant d'étouffer sous la compression. Sous l'oppression et la pression de ce poids insidieux qui venait remplir ce creux en mon être. Qui comblait la cavité, l'inanité. Le néant en mon esprit, ce vide laissé béant depuis tant de temps. Et me laisser emporter dans ce tourbillon mystique qui comblait la brèche, l'apaisait, tel un baume à l'effet salvateur. Tandis qu'il apportait des réponses muettes à mes questions silencieuses.


Smoke will turn your soul to black Tumblr_oxng1t69cQ1rjf2k3o2_1280


Comme transporté en dehors du temps, à l'écart de cet espace restreint et étouffant, je me laissais bercer par les images qui défilaient devant moi. Le voile opaque, épais et noir s'étendant alentour, quelques fragments scintillant parsemant la toile obscure. Les paysages se déformaient, quelques structures grésillaient dans ces décors sans couleurs, ternis. Des sensations parcourant mon être, alors que je ne pouvais m'exprimer. Muet face à l'immensité de ce qui se jouait. Les bras écartés, je laissais cette réalité s'imprégner en mon esprit, empoigner mon âme. Vriller mes doutes, piquer ma curiosité. C'était beaucoup trop de choses à assimiler d'un coup, à comprendre et à saisir. Des fragments glissaient encore entre mes paumes tandis que j'essayais d'attraper la fumée noire entre mes doigts. Beaucoup trop pour un seul homme. Mais encore, en étais-je seulement un ? Avec tout ce que j'avais vu, tout ce que j'avais vécu, et tout ce que je ressentais en cet instant. Comment pouvais-je encore croire que j'en étais un. Que je n'étais pas un émergé. Voire autre chose, coincé ici. Sans pouvoir me défaire de la prise de la réalité. Tout cela me dépassait, me rendait dingue. Toutes mes croyances s'ébranlaient, tout mon monde s'écroulait, ne laissant que des ruines et des cendres en s'effondrant. Et j'en étais certainement la cause. Une ombre néfaste, qui ne laissait que la mort sur son passage, détruisant tout sur son sillage. Un fantôme nuisible qui propageait la désolation sur son chemin. J'avais toujours été ainsi, froid, calculateur, déterminé. Prêt à appuyer sur la gâchette pour descendre l'ennemi. Et rien ne pouvait se mettre en travers de mon chemin. Depuis le temps que j'avais plongé dans le crime, dans l'horreur, il était impossible d'imaginer autre chose. D'envisager un avenir plus calme, et reposant. Même, cela ne m'aurait pas été favorable, ni ne m'aurait convenu. Je ne pouvais me dépêtrer de ce monde de ténèbres, pas quand elles empoignaient mon âme même, l'enserrant en mon être. Et pas lorsque l'envie même de rester dans l'obscurité et la pénombre représentait mon seul désir. Le véritable monstre, enchaîné à l'intérieur, retournait toujours à sa tanière. Malgré l'horreur et le cauchemar qu'il avait lui-même créé au dehors. Même après le carnage et le bain de sang.


Un crépitement vrillait les contours de ma silhouette, tandis que l'énergie cessait enfin de me transcender. Les pics de matière noire arrêtant enfin de transpercer mon esprit. Abaissant les bras, lentement, ils s'échouèrent contre moi, pendant mollement. Un vertige plus virulent me pris et je sentais comme une nausée m'étreindre. Remonter en mon être, étouffant mon âme. La texture sombre vrombissait alentour, tremblante, alors qu'elle se désagrégeait. Des lambeaux se dispersant dans les airs, dévoilant la toile de la réalité entre les interstices. Mon attention chercha instinctivement mon corps au centre de la pièce, tandis que l'oppression devenait plus tenace, insoutenable. J'eus à peine le temps de voir les contours flous de ma silhouette, que le vertige m'emporta pour de bon. Dévastant mon esprit à l'agonie, tandis que je me laissais magnétiser. Happé à nouveau dans ce tourbillon de sensations qui tiraillaient mon être. Tombant au ralenti, alors que le sol s'ouvrait sous mes pas. Faille brisée, qui m'aspirait, sans que je ne puisse me défendre ou bouger. Frôlant l'inconscience tant le vertige était soutenu, saignant mes repères à vif. Transporté par le courant, je percevais la chute devenir plus lente, plus longue, alors qu'une bulle de chaleur m'entourait. Je me sentais glisser à l'intérieur d'un genre de cocon, un voile agréable frôlant mon esprit. Des picotements crépitaient tout autour alors que je me sentais m'étendre. M'épancher au creux d'une forme aux contours abrupts. Regagnant peu à peu mon corps, mon être reprenant ses droits, tandis que mon essence même retournait au point de son centre de gravité. Sentant mon âme s'ancrer dans mon crâne, s'attacher à ces muscles et s'accrocher aux veines, je me sentais à nouveau moi-même. L'impact de mon esprit qui regagnait mon corps, me fit sortir de cette torpeur, de l'immuabilité. Partant en arrière, j'ouvris les paupières brusquement. Un voile noir obstruant mon champ de vision, recouvrant entièrement mes iris. La texture de la matière noire à même ma rétine. Je décroisais les jambes en un réflexe, desserrant les poings et écartant les doigts en élevant les mains devant moi. Faisant valdinguer les coupelles, le parchemin et la lame au loin avec mes pieds. Reprenant un semblant d'équilibre, j'inspirais enfin. Ouvrant en grand les lèvres, avalant goulées d'air sur goulées d'air. Brûlant mes poumons au passage de l'oxygène salvateur. Cherchant l'air qui me manquait, je m'étouffais presque avec ma propre salive.


Un liquide chaud s'écoula de mes narines tandis que des exclamations étouffées s'échappaient de ma gorge. Le sang s'épanchait, recouvrant la peau et mes lèvres, tandis que la saveur du fer glissait sur ma langue en masse. Je crachais l'amas vermeil et épais à terre, me redressant, penchant un peu en avant. Le visage tourné vers le sol, alors que le sang décorait toujours ma peau, ornant mes lèvres d'un halo rouge. La salive rougie embaumant contre mon palais. Je clignais plusieurs fois des paupières, cherchant toujours à retrouver mon souffle. Ma respiration devenue erratique, tranchait le silence, perturbant l'atmosphère. Expiration fébrile et sifflante, qui enserrait mes poumons, tiraillait ma gorge. Fermant les yeux quelques instants, je sentis ma tête tourner. Mon esprit en vrac, à la dérive, vrillé à jamais. Cherchant la stabilité, je fus cependant incapable de raffermir ma prise sur la réalité. Alternant entre le chaos et le néant. Rouvrant les paupières, le voile obscur décorant toujours mes iris, je relevais le visage. Regardant droit devant moi, mon attention s'accrochant à la texture noire qui s'épanchait alentour, tandis que le sang s'écoulait toujours. Un vertige emportait mon esprit un court instant. Grimaçant, je sentais mes muscles me tirailler et mon corps trembler subrepticement. Une vague de nausée s'écrasant en mes entrailles, empoignant ce creux sous mes côtes. Vide percuté par l'écho de battements fébriles sous ma cage thoracique. Des sensations s'insinuant sous ma peau, crépitant contre l'épiderme. Une exclamation s'échappa de ma gorge, brûlant mes poumons compressés. Tandis que mon souffle hachuré s'élevait dans les airs, résonnant faiblement à mes tympans. Le silence, seulement entrecoupé par une respiration brisée. Répercussion qui s'élevait, cognant contre les murs. Dévastant mon esprit. Enserrant mon crâne. Emportant mon âme. Le temps continuait de filer, alors que je me perdais, peinant à m'accrocher. Au bout d'interminables secondes, je finis enfin par trouver une prise précaire. Un semblant de stabilité. Et alors que mon souffle abrupt glissait sur mes lèvres carmines et craquelées, ultime soupir erratique qui s'épanchait, les dernières flammes encore allumées, qui brillaient dans l'obscurité d'une lueur blafarde, s'éteignirent. S'abandonnèrent à la pénombre, se laissant étouffer par les ombres. La lumière, source précaire d'une lueur abstraite, se donnant finalement la mort, en un sacrifice ultime et désintéressé pour ne plus jamais voir le jour. Tandis que les ténèbres de la nuit reprenaient vie, s'épanchant au cœur de l'obscurité tangible. Flirtant avec le danger et l'inconnu mystique. Relâchant ainsi le monstre qui grognait depuis sa cage, libérant le démon qui hurlait entouré de ses chaînes. Les limbes, l'horreur et les cauchemars, s'exprimant alors dans le silence alentour. Au même titre que cette noirceur salvatrice qui pulsait en mon âme esseulée, caressait mon esprit meurtri et transcendait chaque parcelle de mon être fébrile. M'emportant dans l'abysse spectrale du néant, l'abîme ancestrale du chaos. À la suite de ces ténèbres qui ne cessaient de murmurer mon nom. Morgan. Mon autre nom. Tenebris. Mon vrai nom.











♠️


Codage par Libella sur Graphiorum
Revenir en haut Aller en bas
Smoke will turn your soul to black
✦ There's no crying wolves now 'Cause the truth has settled in ✦
Page 1 sur 1
✦ ✦
 Sujets similaires
-
» Lucy ♠ No colors anymore I want them to turn black
» Feli - Coffee as black as my soul please.
» Behind the smoke and mirrors | Alexia
» [FLOOD] Smoke and Mirrors
» Burning like smoke and fire | ft. Terrence

House of M :: VOL. N°I :: RPs terminés-
Sauter vers: