✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
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Mar 24 Avr - 19:45
Wasted love
“Laserian et Erin”
L
aserian était tranquillement assis au bar avec son troisième verre de Whisky lorsque trois gros colosses l’entourèrent. Il soupira. "Hé. Gronkowski. Ça fait un moment, non? Ça va?" Un sourire en coin, il ne s’était même pas retourné vers le dénommé Gronkowski et ses gorilles. Il avait pris une gorgée de sa boisson sans quitter les yeux de la partie de football qui se déroulait sur la télévision au-dessus de lui. Lase savait très bien ce qu’il voulait et malheureusement, il ne pouvait pas lui donner. "Je t’ai donné trois avertissements déjà, Sutherland. J’ai été très patient. Alors? T’as mon pognon ou non?" Lase sentit l’étau humain se refermer sur lui et six paires de yeux qui le fixaient avec violence. Le jeune médecin savait qu’il était dans la merde et qu’il allait s’en prendre toute une, mais il ne voulait s’écraser devant un idiot comme Gronk. Il haussa simplement les épaules et ignora les trois hommes. Devant son silence et son manque de coopération, l’un des hommes le poussa violemment pour l’obliger à répondre. Déjà un peu réchauffé, Laserian tomba mollement de son tabouret, renversant et cassant son verre au passage. Il prit une grande respiration avant de se relever et de fixer les colosses, le cœur battant. Il sentait tous les poils de son corps s’hérisser et sans s’en rendre compte, il s’était mis en position d’attaque comme s’il était un animal féroce. Le son d’une arme qu’on chargeait dévia son attention. "Vous trois dehors! Je veux pas de casse dans mon bar." Un sourire pédant étira les lèvres du jeune homme. Ce n’était pas pour rien qu’il était venu dans ce bar miteux de Fenyick. Le barman était un bon ami de son père et il savait qu’il serait protégé. Il vit la colère monter sur le visage rouge de Gronk qui avait serré les poings. Ce dernier pointa Lase. "On a pas fini. " Il fit signe à ses sbires de partir et tous les trois quittèrent l’endroit. Laserian n’avait pas bougé et il souffla dès qu’ils disparurent de son champ de vision. Il avisa le barman pour le remercier de s’être interposé. Le jeune homme savait qu’il avait seulement repoussé l’affrontement, mais peut-être qu’une idée de génie allait survenir dans les prochaines heures et qu’il pourrait s’en sortir. Trois bières, deux autres whisky et plusieurs heures plus tard, il était toujours au même point quoi qu’un peu plus dans les vapes. Il regarda l’heure, laissa les billets et un peu plus sur le bar et quitta l’endroit d’un pas nonchalant.
"Fallait bien que tu sortes un jour. " Lase ferma les yeux et se retourna vers Gronk avec un sourire arrogant. "Je pensais pas que tu serais aussi patient. " Il aurait vraiment pensé que las d’attendre, les trois hommes seraient partis. Il s’était trompé et il allait payer. Les coups arrivèrent aussitôt et il ne tenta pas de se défendre. Vu son état, il en aurait été incapable. Il plaça ses bras devant lui pour se protéger du mieux qu’il pouvait lorsque les attaques cessèrent. Il souffla. C’était tout? C’était pas si mal. Vu la somme qu’il devait à Gronk après avoir perdu un pari, ces frappes étaient minimes. Avoir su, il aurait encaissé bien avant. "C’est cette main qui est blessée?" Gronk avait empoigné et serré fermement sa main gauche encore fragile. Lase avait serré les dents pour ne rien laissé paraître de la douleur, mais l’autre n’était pas dupe et il avait bien vu que le bouclé souffrait. "Ça serait vraiment dommage de l’endommager encore plus non?" Il serra encore plus fort jusqu’à entendre un petit craquement sonore. Lase hurla, tandis que les autres ricanaient autour de lui. D’autres coups suivirent avant qu’on lui crache dessus. "C’est pas réglé. Je veux encore mon fric. Tu as deux semaines. Venez." Ils le laissèrent seul au milieu de la ruelle en sang, en sanglots et sa main encore plus bousillée. "Fuck. " Il cracha, puis essuya sa bouche laissant une trainée rougeâtre sur sa manche. Dans quoi s’était-il embarqué encore? Il n’avait pas déjà assez d’ennuis? Il fallait qu’il doive un tas de pognon à un con à cause d’un pari stupide lancé alors qu’il était complètement pété. Il se rappelait à peine de cette soirée. Il avait dû lancer ce pari idiot en l’air et cet attardé de Gronk l’avait pris au mot. Bordel. Il resta assis au sol de longues minutes, le temps de se calmer, mais il avait envie de tout balancer. Il avait la gueule enflée et en sang, le nez cassé, des douleurs aux côtes et une coupure profonde à l’arcade sourcilière. Sans parler de sa main qui prendrait encore plus de temps à guérir. Il allait devoir retourner en chirurgie et passer encore plus de temps en réhabilitation. Connard de Gronkowski. Il avait misé juste. Il n’aurait pas pu lui faire plus mal. Lase se sentait tellement bas en ce moment. Il n’avait pas envie de rentrer chez lui, mais il n’avait pas envie de voir qui que ce soit. Il voulait juste s’endormir ici, sur la pierre froide. Il se résolu toutefois à se relever au bout d’un certain temps. À cette heure, Erin allait dormir et il n’aurait pas à lui faire face. Il mit son capuchon sur sa tête pour cacher ses ecchymoses et boita jusqu’à la rue principale où il héla un taxi.
Il entra dans leur petite maison et se dirigea aussitôt vers la salle de bains. Il dévalisa la pharmacie à la recherche de désinfectant, pansements et autres nécessités pour soigner ses blessures. Ce qui était plutôt difficile avec une main hors d’usage et il perdit rapidement patience. Il balança la bouteille ouverte sur le mur sans se soucier du bruit ou le dégât que ça causait. Il se laissa choir sur le carrelage immaculé, le dos accoté sur le grand bain, abattu et fatigué.
(c) nightgaunt
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Mer 16 Mai - 14:57
Wasted Love
Laserian & Erin
Elle bouge, encore et encore. Gesticule dans ce lit cent fois trop grand pour elle. Le sommeil, voilà des mois qu’elle ne le trouve pas et lors qu’enfin elle parvient à se laisser porter par celui-ci, c’est des cauchemars qui lui saute à la gorge. Sans lui, sans Lase à quoi ressemble sa vie ? Sans lui elle est complètement perdue. La sueur perle sur son front alors qu’elle se débat entre ces draps qui dans son imagination sont des monstres qui tentent de l’étouffer, de l’étreindre entre leurs crocs acérés. Elle se bat, lutte, en vain. Les nuits deviennent de véritables épreuves pour la jeune femme qui ne cesse de se défendre. Pourquoi ? Comment ? Quand tout ça a commencé ? Elle ne sait pas, ne sait plus ou ne veut tout simplement pas s’en rappeler. Elle qui, autrefois rayonnait de sa joie et de sa gentillesse n’est aujourd’hui plus qu’une façade au regard qui se meurt à chaque minute qui s’écoule. Elle geint, se tourne et ouvre les yeux en suffocant. Quelle heure est-il ? La première question qui lui traverse l’esprit. Ses yeux dévient vers le radio réveil qui est posé sur sa table de nuit. Le rétro éclairage de couleur rouge attire toute son attention alors qu’elle tente de retrouver une respiration des plus normale. Inspire. Expire. Inspire. Expire. Inspire… 03h30. Elle se calme et pourtant lorsque sa main glisse sur la place où Laserian est censé se trouver, rien. Il n’y a que du vide. Ses lèvres se pincent alors qu’une boule anormalement douloureuse prend place dans sa gorge. Sa cage thoracique se compresse sous l’angoisse et la jeune femme aux cheveux bruns secoue la tête. Elle ne doit pas lui en vouloir. Il a vécu des moments difficiles et depuis l’accident il est un tout autre homme. Ce garçon avec qui elle vit n’est pas son mari, mais il reviendra tôt ou tard elle en est persuadée. L’amour n’est pas une chose aisée, elle en est consciente. Elle a accepté de l’accompagner dans le meilleur comme dans le pire n’est-ce pas ? Alors c’est ce qu’elle fait. Comme la gentille petite femme qu’elle est. N’osant ouvrir la bouche de peur que lui, l’être dont elle est amoureuse prenne ses jambes à son cou pour la laisser seule. Sa main ébouriffe la cascade brune de son épaisse chevelure. Dans un sursaut elle se redresse. Le souffle court comme si elle avait couru durant plusieurs minutes. Ses prunelles s’accommodent à l’obscurité mais son myocarde semble avoir perdu tout contrôle tant c’est douloureux. Elle passe une main sur son visage encore endormi alors qu’une douleur se fait sentir au niveau de son poignet. Malgré la pénombre, ses yeux se posent sur son bras tandis que de son autre main elle étouffe un cri qui voudrait brutaliser ses lippes. Une trace bleuté marque sa peau. Comme si quelqu’un avait serré trop fort son poignet au point d’en laisser une marque. D’un bon elle se lève et se retrouve debout comme une idiote au milieu de la chambre. Les nuits sont un véritable calvaire pour Erin, au point où elle en vient à se blesser seule. Les somnifères ne lui suffisent plus et elle trouve le calme que lorsque son mari daigne lui faire honneur de sa présence.
Retrouvant le bord de son lit, la jeune femme aux yeux perçants se massa le poignet, fermant les yeux sous la douleur que celui-ci lui provoque. Elle aurait voulu en parler avec quelqu’un , fuir loin de ces visions cauchemardesques. De ces terreurs nocturne qui la fatigue de plus en plus. Elle aurait voulu pouvoir se blottir entre des bras protecteurs, se laisser aller à la chaleur d’un corps l’enserrant tendrement mais rien de tout ça n’est à présent possible. Alors que de minuscules larmes roulent sur ses joues, son regard se pose sur la lune pleine qui éclaire la chambre d’une aura quasi mystique. Sa langue passe sur ses lèvres, les humectent lentement. Son esprit brumeux s’éclaircit, la belle s’avance vers la fenêtre, plaquant ses mains glacées sur le rebord de celle-ci et y plaque son front. La fraîcheur apaise doucement ses mœurs, alors que le temps s’écoule au ralentit dans la pièce. Jusqu’à ce qu’un bruit sourd la face sursauter. Son cœur reprenant un rythme cadencé, la jeune danseuse se dirige d’un pas incertain vers la porte de sa chambre. Passant la tête par la porte entrouverte elle sonde prudemment le couloir et est attirée par la lumière se dégageant de la salle de bain. Légèrement tremblante elle se dirige vers celle-ci sur la pointe des pieds s’attendant à toute les éventualités sauf à celle qui lui saute à la gorge. Là, à même le sol se trouve au milieu du carrelage ensanglanté et du verre brisé, son mari. Du moins, c’est ce qu’elle en déduisit après plusieurs minutes à tenter de déchiffrer ce visage enquilosé. Baissant la tête la danseuse fit ce qu’elle avait toujours fait de mieux, là où les autres femmes auraient tapés un scandale, Erin, elle, garda un calme olympiens. Peut-être était-ce ça qu’il avait fini par lui reprocher. Cette capacité à ne montrer que sa douceur et rien d’autre. Tirant nerveusement sur sa manche elle cacha du mieux qu’elle put son bleu et se dirigea vers l’armoire à pharmacie pour en extirper le nécessaire. Une fois cela fait la femme s’agenouilla à ses côtés retirant la capuche de son mari et humidifia un coton avec du désinfectant. Ça risque de faire mal… dit-elle d’une voix douce. Elle désinfecta les blessures avec précaution et minutie. Ravalant ses questions la belle prit à nouveau sur elle. Tu aurais du venir me chercher… Je ne dormais pas… fini-t-elle par dire alors que son regard croisa le siens.
a vie était un véritable foutoir. Depuis l’accident, tout s’était mis à s’écrouler comme un château de cartes. Tout lui souriait. Il était un mari aimant qui se plaisait dans sa petite routine maritale. Il avait un boulot qui lui permettait de briller et d’être reconnu. Son père était fier de lui. Il était apprécié et admiré. Il se retrouvait dans une position confortable et enviable. Il était heureux. Mais voilà que tout avait changé. Une mauvaise décision qui avait tout bousillé. C’était comme si cet accident avait ouvert une brèche sur un autre lui. Un lui plus sombre qui ratait tout ce qu’il entreprenait. Un petit con qui s’attirait les ennuis comme des mouches. Il ne savait même pas comment il avait pu s’embarquer dans toute cette histoire avec Gronk. Le plus simple aurait été d’aller voir son père et lui demander de lui avancer l’argent. Ce n’était pas un problème pour les Sutherland qui croulait sous les billets. Seulement, Lucius n’avait plus la même fierté quand ça concernait son plus vieux. Il n’avait plus cette étincelle de bonheur quand il était question de Laserian. Et puis, il n’était pas encore tombé aussi bas. Il allait régler ses problèmes. Même s’il devait être défiguré et perdre sa main pour ça. Il n’allait pas ramper chez papa pour qu’il l’aide, alors qu’il avait toujours été indépendant. Il ne voulait pas que son paternel le voit dans une situation de faiblesse, pas une autre. Il ne voulait pas encore plus le décevoir et perdre le respect qui restait. Il ne savait pas comment il allait s’en sortir, mais il allait trouver une solution. Il devait.
Mais pour le moment, Lase se retrouvait complètement désemparé sur les carreaux de la salle de bain de la maison qu’il partageait avec sa femme. Il avait dû réveiller Erin avec tout le boucan qu’il venait de faire, alors qu’il n’avait vraiment pas envie qu’elle le voit dans cet état. Il ne voulait pas qu’elle s’inquiète pour lui comme elle le faisait toujours dernièrement. Elle posait toujours un tas de questions qui avaient le don de l’énerver et là, il l’était déjà amplement, il n’avait pas envie de l’être encore plus et poser un geste qu’il allait regretter. Il voulait seulement être seul. Mais, c’était inévitable. Il pensa à s’enfuir par la fenêtre lorsqu’il entendit la porte de la chambre s’ouvrir et les pas doux de la brune se diriger vers lui. Seulement, il n’en avait pas la force. Il était complètement lessivé et son corps lui faisait un mal de chien. Lorsqu’elle franchit la porte, il la regarda à peine. Trop honteux pour affronter ses yeux doux et compatissants. Il remerciait le ciel qu’Erin n’était pas l’une de ces femmes complètement hystériques qui criaient dès qu’elles étaient inquiètes, surtout qu’il venait de ruiner le tapis et qu’il avait taché le plancher de bois. La jeune femme avait toujours été très calme peu importe la situation. Elle ne montrait jamais ses émotions. Lase lui reprochait souvent d’ailleurs de ne jamais exprimer ce qu’elle ressentait réellement. Comme si elle n’avait aucune émotion ou même personnalité, mais présentement, il appréciait qu’elle garde ce qu’elle pensait pour elle. Il n’avait pas besoin de ses reproches. Il pouvait lire de l’incompréhension dans son regard bleuté et elle devait se poser un tas de questions sur ce qui était arrivé à son mari, mais elle s’abstenait de lui demander. Du moins pour le moment. Silencieuse, Erin s’était dirigée vers la pharmacie pour s’emparer du désinfectant et de quelques coton-tige. Elle s’agenouilla auprès de lui et porta le coton à son visage. Lase tourna farouchement la tête pour esquiver le contact, mais ça n’arrêta pas la belle qui appliqua tout de même le liquide froid sur ses plaies. Il ne grimaça pas, même si ça chauffait. "Je suis médecin, je te signale. Je sais ce que ça fait. " Son ton était sec et dépourvu de chaleur. Tout comme leur relation des derniers mois. "T’aurais dû rester au lit. J’aurais pu me débrouiller seul." Il pinça les lèvres et ferma les poings lorsqu’elle toucha une partie plus sensible de ses blessures. Il n’aimait pas se faire soigner. C’était lui habituellement qui prodiguait les soins aux blessés. Il était tendu, mais il se laissait faire. Il n’avait pas le choix de toute façon, Erin n’allait pas le lâcher. "Pourquoi tu dormais pas?" Il ne l’avait toujours pas regardé, préférant fixer le mur devant lui.
(c) nightgaunt
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Jeu 7 Juin - 20:32
Wasted Love
Laserian & Erin
La demoiselle aux cheveux ébènes s’était doucement nichée au creux des draps, profitant de leur fraicheur réconfortante. L’odeur de celui qu'elle s'essayait à encore appeler mari, y était mêlée avec légèreté. Ses effluves avaient toujours ce même effet sur la danseuse. Apaisant, relaxant. Son palpitant semblait toujours retrouver un rythme tranquille lorsqu’il était en sa compagnie.Si depuis maintenant, bien longtemps ils n’échangeaient que des piques, elle se sentait bien en sa présence. Comme si elle devenait soudainement intouchable ; protégée du reste de cet univers de fous. Sentiment étrange qu’elle n’avait jamais cherché à expliquer. Mais pourquoi vouloir trouver une raison à tout ? Laserian avait longtemps était un rempart pour la demoiselle et bien que ce ne fut plus le cas aujourd'hui, elle continuait à espérer retrouver son mari un jour. Pas le Laserian aigri et en colère après le monde entier mais celui qu'elle avait tant chéri autrefois. Tout n’était qu'amour et gestes tendres entre vous. C'est ce qui t’avais toujours plu dans le fond. Dès les premières minutes. Même lorsque vous vous étiez pris la tête au bout de quelques mots échangés. Une façon de communiquer. Intense, qui ne faisait qu’agrémenter agréablement votre quotidien. Puis il avait pris cette place bien plus importante dans sa vie. A mesure du temps. Et des nuits. Les joutes s’estompaient durant ces moments là. Bref instant d’accalmie entre eux. Et encore aujourd'hui, alors que tout semblait perdu pour eux, elle ne comprenait toujours pas ce qui faisait qu’aux creux de ses bras, ses cauchemars s’apaisaient. S’estompaient. S’effaçaient. Un sentiment de sécurité. Car il avait beau être ce connard qui déambulait à travers la maison avec arrogance ; cet idiot qui n’avait plus de cesses que de traiter avec dégout; elle savait qu'elle ne craignait rien de lui. Malgré leurs non-dits, leurs échanges si futiles, entre eux le respect avait fait sa place. Du moins c'est ce que la jeune femme avait toujours pensé. La réalité en était tout autre. Alors qu'elle tentait tant bien que mal de calmer son palpitant la jeune femme ne put s'empêcher de se poser ces questions qui lui faisait si mal. Pourquoi ? Pourquoi s'était-il éloigné d'elle ainsi ? Quand ? Quand est-ce que leur couple avait commencé sa défaillance ? Comment ? Comment avait-ils put se laisser aller ainsi tous les deux ? Où ? Où est-ce que leur négligence allait-elle les mener ? Elle savait. Elle savait que depuis bien des mois elle n'était plus cette jeune femme pleine de vie. Graham le lui avait reproché, menaçant d'aller s'occuper lui même de l'homme qui détruisait sa précieuse petite sœur à petit feu. La belle l'avait supplié de ne rien faire. Laserian avait besoin de temps, voilà tout. Pourtant l'absence de son mari ce soir lui prouvait une fois de plus que le temps n'était pas ce qui leur fallait. Alors qu'elle s'évertuait à occuper ses pensées en se promenant dans la chambre conjugale, la jeune femme fut attirée par un bruit provenant de la salle de bain. A pas de loup elle s'était dirigée vers celle-ci, le cœur battant. Toutefois elle ne s'était pas attendue à la scène qui se déroulait dans celle-ci.
Son mari avachis au milieu d'une multitude de verre brisé lui faisait de la peine mais elle n'en montra rien. Trop souvent Laserian lui avait reproché de n'être qu'une feuille vierge et sans émotions. Depuis quelques temps déjà il ne se gênait pas pour lui faire part de son manque de personnalité, mais jamais au grand jamais la belle ne lui avait répondu. Fragile petite Erin. Elle n'ose tout simplement pas se dresser face à lui. La jeune femme se mord la lèvre d'impuissance, pourtant elle reste d'un calme olympiens tandis qu'elle saisit des cotons tiges et du désinfectant. Parole anodine qu'elle laisse s'envoler dans les airs histoire de nouer un contact avec le brun qui la fuit du regard. "Je suis médecin, je te signale. Je sais ce que ça fait. " le ton avec lequel il prononce cette phrase est sec. Claque comme un fouet aux tympans de la danseuse. Pourtant elle ne bronche pas, se concentre sur sa tâche avec une minutie dont seule elle a le secret. "T’aurais dû rester au lit. J’aurais pu me débrouiller seul." Ce genre de paroles est son quotidien. Elle ne relève pas, tandis qu'il serre les poings quand le désinfectant rencontre une partie sensible de sa blessure. Ses yeux céruléens passe sur son visage. Un soupire passe la barrière de ses lèvres. Tout est si compliqué. Beaucoup trop compliqué entre eux et pourtant elle l'aime à en crever. Mais lui. Lui, l'aime-t-il encore ? Elle en doute fortement. "Pourquoi tu dormais pas?" ses doigts se crispent sur le coton imbibé de sang. Elle relève la tête. Parce que tu me manques Lase. C'est ce qu'elle meurt d'envie de lui dire. "J'ai fait un cauchemar... Ce n'est rien." dit-elle d'une voix lisse. Elle n'a pas envie d'en dire plus. Il est au courant de ses terreurs nocturnes. Récit d'une autre vie. Sa langue passe délicatement sur ses lèvres, les humectent alors qu'elle passe doucement la main sous le menton de son mari, le forçant à relever la tête vers elle pour prodiguer ses soins sur l'autre joue. "Ne bouge pas Laserian... Ensuite on s'occupera de ta main..." avec une douceur maternelle la jeune femme s'évertue à la tâche et bien vite elle dépose des pansements sur sa peau d'un geste expert. Elle a l'habitude. Ce n'est pas la première fois qu'il s’arrange ainsi. Pourtant cette fois elle sait que c'est différent. Alors qu'elle se penchait vers la trousse de secours la belle pinça les lèvres. "Nous ne sommes pas obligés d'en parler si tu n'en a pas envie... Mais si tu as besoin d'aide... Pour le meilleur comme pour le pire..." elle s'attend au pire. L'alcool n'aidera surement pas mais elle prononce ces mots avec sincérité, Laserian le sait.