Bad Romance
Ft Laserian
Tout autour de vous, la luxure vous enivre. Elle vous transporte, vous enveloppe dans une boule de plaisir charnel intense et sauvage. Poussés par un même désir, une même envie, vos corps ondulent, se cherchent, se trouvent pour ne former plus qu'un. La sauvagerie de l'acte est telle que tes membres tremblent, frémis, savourent l'instant sans en ressentir aucun gène. Fidèle à ton amant, tu te fonds corps et âme à vos ébats. Tes soupirs se mêlent délicieusement au sien et tu te laisse entrainer, toujours plus, dans ce plaisir secret, intime, interdit qui titillent vos sens comme jamais.
Tu le sens nerveux, silencieux, étrange comparé à d'habitude mais tu ne t'en formalise pas. Pas tout de suite en tout cas. Tu goutes et apprécie simplement chaque seconde passé dans ses bras puissants. Tu profite de sa compagnie. Une compagnie que tu as appris à aimer, à chérir, à quémander dès l'instant où vos regards se sont croisé dans ce bar, t'invitant sans remord à te fondre dans une relation illégale, prohibé d'une maitresse à un homme marié. Déjà lié par des promesses conjugales.
Es-ce que tu regrette? Non. Es-ce que tu te sens coupable? Coupable de voler le corps d'un être destiné à une autre? Non plus. Tu es libre de tes choix, de tes désirs, de ton corps tout entier et de ton âme. Tu es libre de coucher avec qui tu veux. Quand tu veux. Marié ou pas. Tu n'es pas femme à t'imposer des barrières et oui, c'est en toute liberté, en toute conscience que tu t'abandonne à lui, encore et encore jusqu'à l'épuisement sans en ressentir une once de culpabilité.
Les secondes, les minutes, les heures défilent et te voilà, pantelante, les doigts agrippés au drap, à soupirer d'extase tandis que Laserian s'épanche sur toi, te laissant tremblante, souriante, frémissante sur ce grand lit, seul témoin de votre échange frénétique.
Tandis que le calme revient peu à peu dans la chambre, tu ferme les yeux, quelques instants. Doucement, lentement, tu reprends ta respiration, ton souffle saccadé et tu t'étire, tu te cambre tel un chat avec une souplesse et une élégance séductrice, presque naturelle. Tes cheveux rougeoyants glissent sur ton visage fin et tes yeux se posent enfin sur ton amant, un sourire éloquent au coin de tes lèvres. Tu le trouve toujours aussi beau, aussi séduisant avec son corps si bien sculpté, ses fesses si bien musclé. Tes sourcils se haussent cependant lorsque tu le vois se relever, se redresser sans poser aucun regard sur toi.
C'est étrange, inhabituel. Tu commence alors à te poser des questions mais tu reste silencieuse, attentive. Alors qu'il se détourne de toi, rejoignant la salle de bain, tu reste quant à toi allongée, nue sur ce grand lit. Tu t'étire encore une fois et un doux soupir s'échappe de ta bouche lorsque tu te redresse, légèrement, ancrant tes iris sauvages vers la porte qui demeure toujours autant fermée.
C'est certain désormais. Laserian ne tient pas à ce que tu le rejoigne cette fois. Pourquoi? Tu ne pourrais pas le dire, l'exprimer.Tu repense à son regard, ses gestes, ses baisers fougueux et bestiales et tes lèvres se pincent, ta langue claque contre ton palais tandis que tu réalise que quelque chose ne va pas. Qu'il est perdu dans ses pensées. Que tu n'as pas réussi cette fois à lui faire changer les idées et ton cœur se serre, doucement, légèrement, laissant un sifflement t'échapper. Car même si tu n'es que sa maitresse. Même si votre relation se base uniquement sur le sexe, sur le plaisir charnel et celui plus respectueux de deux êtres qui s'apprécient sans avoir à penser ni à l'avenir, ni à rien d'autre qu'à l'instant présent, tu ne peux t'empêcher de t'inquiéter. De jalouser même peut-être un peu sa femme. De craindre aussi qu'il ne finisse par se lasser de toi car oui. Oui, sans le dire, tu te sens attachée à lui. Tu veux continuer à lui plaire, à lui faire oublier ses promesses conjugales et là, tu sens comme le goût d'un premier échec pointer le bout de son nez.
Tu n'aimes pas ça. Tu n'aimes pas ça du tout même. Passant tes doigts dans ta longue chevelure, tu le vois revenir dans la pièce. Il ne t'accorde toujours aucun regard et tu te redresse, lentement, suavement tandis qu'il finit par s’asseoir dos à toi, un verre de whisky entre ses mains.
- Dis-moi beau brun, es-ce moi ou quelque chose te contrarie? Je te sens bien préoccupé tout à coup.
Gardant ton allure féline, sûr de toi, tu te rapproche de lui. Avec lenteur et sensualité, tu pose tes doigts sur ses larges épaules et tu commences à les masser, doucement, susurrant au creux de son oreille.
- Tu peux tout me dire tu sais. A moins que tu ne préfère que je te console autrement.
Joueuse, tu marque un léger silence. Un temps d'arrêt.Ta bouche vient lentement embrasser, mordiller le lobe de son oreille mais tu fini néanmoins par reculer, poursuivant de plus belle en collant délicatement ta poitrine contre son dos.
- Parle-moi. Dis-moi ce qui ne va pas.