Aujourd'hui il fait chaud. Trop chaud pour le pauvre Kwan qui, épuisé, se retrouve avec un rhume carabiné. Son nez est bouché. Il a de la fièvre et il tousse, renifle, se sent à plat. Si bien qu'il est obligé d'appeler Aelys et Anna pour les informer qu'il ne pourrait pas venir travailler. Ni au cabinet, ni au garage.

Pourtant, il n'aime pas ça. Il n'aime pas devoir prendre un jour de congé pour la simple et bonne raison qu'il se sent coupable. Coupable de ne pas pouvoir gérer ses obligations même si ses patronnes, l'une comme l'autre, sont plutôt cool à ce sujet et comprennent parfaitement la situation sans le juger.
- Encore désolé, vraiment.

Il n'a pas arrêté de s'excuser, au téléphone. Tellement de fois qu'il a fini par se faire gronder gentiment. Il a alors fini par marmonner une unième excuse par réflexe puis il a finit par raccrocher avant de s'affaler comme un déchet sur le canapé. Car oui. Il n'est vraiment pas bien. Il frissonne. Ses dents claquent les unes contre les autres et il tremble, même si sans s'en rendre compte, son tee-shirt trône déjà par terre plutôt que sur lui. Par habitude, sûrement. Il ne sait pas. Il ne comprend toujours pas pourquoi il fait ça et ça lui passe un peu au dessus. Il n'y fait pas attention. Pas cette fois. Pour la simple et bonne raison qu'il n'a même plus la force de réfléchir.
- Meh, murmure-t-il en enfouissant sa tête dans le coussin. Pourquoi il fait si chaud bordel?

Lui. Lui, il aime le froid. Un comble quand on est dans les périodes chaudes comme celle-ci. Les étés ou toutes autres saisons où il fait encore clément, c'est toujours la même chose et il gémit, peste, soupir, renifle de plus belle en maudissant un peu la terre entière.

Au bout d'un moment, Kwan se lève. Ou plutôt, rampe jusqu'à la télé. Il l'allume pour avoir une présence. Pas forcément pour la regarder car il a encore un peu de mal avec la langue et il ne comprend pas tout. Damian, son meilleur ami, tient toujours à l'aider et il peut désormais tenir une conversation sans buter sur les mots mais oui. Certaines expressions lui échappent encore et de toute façon, à y regarder, il n'y a rien de bien intéressant à l'écran. Il opte finalement pour des dessins animés avant de traîner ses pieds tel le plus beau des mollusque jusqu'au frigo, où il met carrément sa tête dedans pour baisser la fièvre.
- Ça fais du bien punaise.

Oui, ça fait du bien. Il apprécie la froideur qui s'en dégage. Il pourrait rester ici pendant des heures, quitte à prendre son oreiller et le caler à l'intérieur pour qu'il soit plus confortable. Mais ça ne serait pas tellement judicieux alors il reste juste là, torse nu, le bras posé sur le battant, le buste penché, à humer l'air glacial qui se dégage délicieusement de ce frigo.

Il n'entends pas Xander arriver. Ce fut seulement quand il entend sa voix grave qu'il sursaute, se prend le haut du frigo et pousse un cri aiguë avant de se recroqueviller sur le sol parce que oui. Ça fais mal bordel. Accroupi, le voilà à nouveau en train de gémir et il se frotte la tête, grimace avant de lever le menton vers son tuteur qui le surplombe maintenant de toute sa hauteur.
- Euh.... je...bafouille-t-il finalement en se mordant les lèvres. Bonjour? T'es arrivé plus tôt que prévu. Je ne t'attendais pas avant de ce soir.

Il marque un silence. Sa main vient frotter son nez qui coule de plus belle et il se relève, difficilement avant de baisser la tête d'un air honteux. Parce que lui non plus ne devrait pas être ici à cette heure-ci. Il devrait être au cabinet. La culpabilité, à nouveau, l’enivre et il pousse un soupir, gémissant d'un air penaud :
- Je... Je crois que je suis encore malade. Bruh. Tu n'aurais pas un aspirine par hasard?

Ⓒayaraven

Il a chaud. Pourquoi il a si chaud tout à coup? Là, tout de suite, il a l’impression d’avoir les joues en feu. Il a mal partout. A son nez qui coule, à son dos qui le crispe, à sa peau qui s’effrite en dessous de ses narines. Partout. La fièvre monte, si bien qu’il n’arrive plus à suivre la télé. Il ne la regarde pas de toute façon. Il est bien trop vaseux, fatigué pour cela et il préfère rejoindre le frigo pour mettre sa tête dedans, car c’est la seule chose qui semble pouvoir l’apaiser. C’est frais, glacé et ça fait tellement du bien qu’il rêve de pouvoir y mettre son oreiller pour se reposer à l’intérieur. Quand soudain, il entend un bruit qui le fait immédiatement sursauter. Il se cogne le crâne contre le haut du frigo et il se recroqueville, en gémissant pendant que Xander, son papa de coeur rentre et semble surpris lui aussi de le retrouver là, par terre, les deux mains posés sur chaque côté de sa petite tête endolorie.
- Meuh.

Ca fais mal quand même. Son crâne pulse et accentue presque instantanément son malaise. Tout honteux, le coréen gémit avant de porter son regard fiévreux sur le grand homme en face de lui. Il semble amusé. Ses joues rougissent de plus belle et il baisse le menton, pose ses iris sur ses pieds tandis qu’il marmonne, bafouille lorsque ce dernier lui demande s’il compte emménager dans le frigo.
- C’est que… Oui. Oui, je serai pas contre cette idée. Il fait tellement chaud. Je ne peux pas dormir ici plutôt que dans ma chambre?

Un léger rire s’échappe de ses lèvres. Il plaisante mais à moitié. En vérité, il était vraiment bien dans ce frigo. La fraîcheur lui remontait le moral en plus d’apaiser sa température. Mais il est vrai que cela pouvait paraître bizarre au fond. Déjà qu’on le voit parfois comme un petit extraterrestre parce qu’il passe son temps à se débarrasser de son haut. De nouveau, ses joues deviennent rouge écrevisse et il se masse la nuque en gardant les yeux rivés sur ses pieds. C’est seulement quand Xander lui ordonne d’aller se mettre au lit qu’il les redresse, tout penaud, la bouche légèrement entrouverte comme pour protester :
- Mais.

Il n’y a pas de mais qui tienne. Son papa de coeur est formel et il hoche la tête, ronchonne un peu avant de capituler. De toute façon, son état ne l’invite pas à se rebeller. D’ailleurs, il n’est pas vraiment du genre à se rebeller et il soupire. Il se mordille les lèvres avant de traîner des pattes pour rejoindre sa chambre.

Que c’est dur. De marcher alors que tout semble tourner autour de lui. Tandis qu’il se glisse dans son lit, un frisson le parcourt. Il prend dans ses bras cette vieille peluche que ses parents lui ont envoyé de Corée et il la sert tout contre lui pendant que Xander appelle le médecin pour venir l'ausculter. Durant ce laps de temps, il reste là, allongé, le regard rivé cette fois sur le plafond en se maudissant d’être souvent malade. En se maudissant tout court de rater sa journée de travail alors qu’il aime tellement travailler. Au cabinet, avec Aelys. Comme au garage avec Anna même si ses patronnes n’ont pas tout à fait le même caractère. Mais il les aime bien. Chacune à leur manière. Aelys est comme sa deuxième maman et Anna, comme sa grande soeur qui lui donne parfois des coups de pieds au fesses lorsque cela est nécessaire. Oui. Il est content d’être là. A Genosha. Sur cette île, même si c’est loin de chez lui et que ça lui arrive parfois d’avoir le mal du pays. Toutefois, il a fait de belle rencontre ici. Son papa de coeur par exemple. Il a eu de la chance que ce dernier accepte de le prendre sous son aile. Il en ai heureux même, même s’il aimerait plus le ressembler des fois. Car contrairement à lui, il n’est pas très courageux. Il est maladroit aussi et il n’a tellement pas confiance en lui qu’il passe son temps à s’excuser. Ce qui peut en énerver plus d’un au final malgré qu’il ne le fait pas exprès.
- Bruh.

Voilà que ses pensées s’entremêlent. La fièvre surement. Quand Heather arrive enfin pour l'ausculter, il se laisse faire et la remercie à plusieurs reprises entre trois “désolé” de l’avoir dérangé. Il fait tout ce qu’elle lui demande. Comme par exemple, respirer fort pour qu’elle vérifie son souffle. Tendre son bras pour qu’elle puisse prendre sa tension. Et lorsque enfin, elle se retire, il marmonne un léger :
- Merci beaucoup Madame.

Avant de se rouler en boule dans ses draps, fermant à demi les yeux pour soulager son mal de tête. Oui. Oui que c’est nul d’être malade. Voilà que son papa de coeur monte le voir et lui indique qu’il doit s’absenter pour aller chercher ses médicaments. Kwan n’a tellement pas la force de protester qu’il se contente de hocher faiblement la tête. Il dort un peu. A nouveau, ses bras vinrent enrouler le doudou qu’il a entre ses doigts et il se repose, essaye de dormir malgré les frissons qui parcourent son corps tout entier. Lorsque Xander revient, il gémit, grimace, tire légèrement la langue quand il lui indique de prendre son sirop mais il se redresse néanmoins, tout penaud et fatigué, à la limite d’être un zombie.
- Je suis vraiment obligé?

Une plainte sort d’entre ses lèvres. Les paupières à demi closes, il gonfle légèrement ses joues. Il boude une millième de seconde mais il se laisse faire, tel un gros nounours bordé par son propre père. En vérité, il ne s’en plaint pas. C’est qu’il peut-être un enfant parfois. Une fois son médicament pris, il repose sa tête sur l’oreiller et marmonne, les yeux baissés tant il a honte d’être comme ça.
- Je suis désolé Xander…. Tu avais sûrement autre chose à faire que de devoir t’occuper de moi. Bruh. Tu n’as pas une potion magique pour que je ne sois plus malade? J ‘ai l’impression qu’il fait toujours aussi chaud ici. Il faisait bien meilleur dans le frigo.

Ⓒayaraven

La culpabilité. L’impression d’être faible. Physiquement et mentalement. L’impression amère de se sentir tout petit dans ce monde impitoyable. La fièvre n’arrange rien et Kwan gémit. Il rapproche toujours plus sa couverture pour s’y blottir. Il soupire et se dit que son papa de coeur avait surement mieux à faire que de s’occuper de lui. C’est vrai. Il n’est pas un homme. Dès que de forte chaleur survient, il tombe malade. Dès qu’il est stressé, nerveux, il passe son temps à bafouiller, à rougir, à s’excuser pour un rien. Sans parler du nombre de fois où il est tombé parce qu’il est un grand maladroit par dessus le marché et qu’il a deux pieds gauches. Anna et Aelys peuvent en témoigner. Samira et Amadeus aussi. Soit il perd quelque chose et passe une bonne partie de son temps à chercher ce qu’il a perdu. Soit il se cogne à tout va, dans un meuble ou même dans une personne quand il ne regarde pas devant lui. C’est embêtant. Si embêtant qu’il n’ose pas parler aux gens. Il se renferme et dès que quelqu’un vient lui parler. Il devient rouge pivoine, accentuant sa maladresse au centuple.
- Meuh.

Que c’est dur. Que c’est dur de changer. Le jeune Swan renifle et frissonne de plus belle. Ses petits yeux brillent mais le sirop à de quoi calmer sa toux. Au moins, pour quelques minutes. Il baisse le regard lorsque Xander lui murmure que ça arrive et il marmonne, collant sa couverture devant sa bouche même si l’idée de la rejeter et de retourner se planquer dans le frigo le titille.
- Ouai bah ça m’arrive tout le temps à moi.

Il gonfle ses joues. L’idée de faire du sport le fait grimacer et il secoue la tête. Il finit néanmoins par acquiescer quand son papa de coeur soumet l’idée de demander au médecin de booster son système immunitaire. Ca ne sera pas plus mal. A moins de vivre au fin fond du monde, dans le froid et avec les
ours polaires, il ne peut décidément tomber malade à chaque coup de chaleur imposée. Il veut travailler lui. Il veut faire comme tout homme de son âge et cette faiblesse à de quoi le faire culpabiliser de plus belle.
- Bruh, fut d’ailleurs le seul mot qui traverse ses lèvres. Par manque de force. Pas manque de volonté accrue et par manque d’énergie, sentant ses paupières s’alourdir à mesure des secondes passées.

Xander finit par sortir de la chambre, le laissant seul quelques instants. Non. La fièvre n’arrange rien. Il se sent si faible. Il n’aime pas cette impression de chaleur et il gigote à plusieurs reprises dans ses draps, repoussant finalement la couverture pour sortir ses pieds à l’air. Cela lui fait du bien. Un peu. Un tout petit peu. Trouver une position confortable devient un défi à réaliser. Il bouge d’un côté. Puis de l’autre. Il soupire. Gémit. Enlève de nouveau ce tee-shirt qui lui colle à la peau. Il sent la transpiration dans chacun de ses pores dilatés et cela lui donne la sensation de planer. C’est désagréable. En vérité, il ne sait même pas s’il a réussi à dormir. Il se réveille à plusieurs reprises et il sent sa bouche pâteuse, lui donnant un effet de soif qui le fait grimacer.

Fort heureusement, son tuteur le sauve en lui parlant de pizza. Un sourire étire ses lèvres et tout comateux, il se redresse de son lit en marmonnant un :
- Oh oui.

Pas très frais mais moins grincheux pour le coup. Cela le requinque un peu même si manger n’est peut-être pas une très bonne idée. En vu de son état. Tant pis. Il aura tout le temps de le regretter plus tard. Au pire, ce n’est pas pour tout de suite et il s’allonge à nouveau. Il se recroqueville en plaquant presque ses jambes contre sa poitrine. Il finit par s’endormir cette fois pour de bon et quand il se réveille quelques heures plus tard, l’heure est déjà bien avancé. Il tourne la tête sur le côté. Il papillonne plusieurs fois des paupières pour les décoller. Il se sent toujours aussi vaseux au final mais au moins, il tousse beaucoup moins, lui donnant une trêve espérée. Il va pouvoir bouger. Ses jambes flageolent mais il arrive néanmoins à se traîner hors de la chambre. Au passage, il embarque sa couverture et s’emmitoufle dedans, repoussant l’idée de sortir torse nu non pas par peur d’avoir froid mais de devoir y retourner sous les conseils avisés de Xander.
- Je suis là. Les pizza sont arrivé?

Voix toute faible. Kwan renifle et cherche du regard son tuteur. Il éternue une première fois. Sa tête lui lance et il marmonne un unième “Meuh” avant de se traîner vers le salon pour s’avachir sur le divan.
- Dit. L’idée de m’emmener au sport tient toujours? Je crois que je suis prêt à tout pour guérir plus rapidement...

Ⓒayaraven

C'est nul d'être malade. Kwan soupire et grelotte sur le divan. Il a encore chaud. Sa sieste l'a un peu requinqué mais il se sent faible. Si faible qu'il s'emmitoufle plus encore sous la couette, ne laissant que son visage apparaître. Ses muscles tendent à trembler et ses cheveux collent à même la peau, lui donnant cette sensation très désagréable d'être rôti en plein soleil. Il en a marre d'être malade. Il se demande même comment il fait et l'idée de rejoindre le frigo le titille à nouveau pour faire baisser cette fichu fièvre. Il était si bien dedans. Si confinée. En vérité, il aime bien le froid et ce dernier a de quoi l'apaiser. Mais comme il doit se reposer. Comme il doit se réchauffer plutôt que l'inverse, il se contente d'acquiescer aux dires de son papa de coeur qui lui demande de s'installer.
- D'accord. Je ne bouge pas.

Encore faut-il qu'il peut bouger. Ses jambes le portent à peine et il s'affale plus encore sur le divan, à demi-réveillé. Ses paupières papillonnent et il se cale contre un coussin. Il se redresse uniquement quand Xander revient, une fois pour poser la pizza sur la table, l’autre fois lorsqu’il lui tend un verre d’eau. Ce qu’il accepte avec grand plaisir. Sa gorge l’irrite. Sa gorge est sèche et il grimace sous la sensation du liquide dans son gosier. Le film se lance et Kwan regarde les images par curiosité. Sa tête cogne et il ne suit pas grand chose mais il met un peu son cerveau sur pause. Il profite de cet instant pour se reposer. Pour profiter de son papa de coeur qui s’occupe bien de lui, ce qui a de quoi le rassurer. Sa voix glisse alors dans le silence et il lui demande s’il est toujours partant pour le sport. Car Kwan, oui, est un peu désespéré et il aimerait guérir plus rapidement même s’il est bien loin d’être un sportif inné. Même s’il est bien loin d’être comme Xander ou comme Kaine. Soupir. Petite grimace déformant ses traits à cette pensée. Non. Il n’est pas un sportif. Il n’a pas la carrure pour et il est bien trop maladroit pour se montrer agile. Pour ne pas tomber à chaque pas qu’il fait. C’est vrai. Il n’aime pas le sport en vérité. Il a bien tenté de s’initier un jour à la course à pied mais comme il arrive difficilement à mettre un pied devant l’autre, il ne compte même plus le nombre de fois où il était tombé, revenant à la maison couvert de bleu et plus fatigué que jamais. Ses sourcils s’abaissent et il se recroqueville rien que d’y penser. Il ramène ses genoux contre sa poitrine. A nouveau, il renifle et pose son menton sur ses jambes pliées, levant légèrement les yeux à la réponse de Xander qui tente quand même de le sécuriser.
- Oh oui, la natation, bonne idée.

La boxe par contre. Kwan frémit rien que de s’imaginer sur un ring. Les battements de son coeur s’accélèrent un peu et il déglutit devant l’image de lui devant son papa de coeur qui est quand même bien plus grand et bien plus fort qu’il ne l’est. Il sent sa si faible confiance s’évanouir. Ce n’est pas le moment de fléchir et il se penche légèrement en avant pour attraper cette part de pizza fumante pour le porter à ses lèvres gercées. L’odeur lui chatouille agréablement les narines. Son ventre gargouille et il fait l’impasse de cette fichu fièvre pour apprécier son goût, quoique légèrement masqué par son rhume carabiné.
- Meuh.

Oui. C’est nul d’être malade. Le goût n’est pas le même. Il mâchouille sa part sans grande conviction et lâche un gémissement plaintif aux tambours incessants qui vrillent dans sa tête. Il grimace et sort sa langue à la mention fort peu appétissante d’une cure à base de céleri et de lait de coco. Cela lui donne presque la nausée. Un nouveau frisson, de dégoût cette fois, le parcours et il secoue la tête en murmurant :
- Hurk. Non merci. Je préfère encore rester malade et mourir sur le canapé.

C’est une vérité. Kwan n’est pas le genre à faire son difficile mais là, autant dire que ce n’est pas vraiment sa tasse de thé. De plus belle, son ventre gargouille et il repose sa part, s’emmitouflant toujours plus dans sa couette. Il n’a pas très faim finalement. Il gémit à cette pensée. Les dires de Xander font écho dans son crâne douloureux à souhait et il soupir. Il sait qu’il ne sera jamais forcé à faire du sport. Il a envie cependant d’être plus fort. D’être plus costaud pour ne plus se sentir aussi faible, aussi lâche et peureux qu’il ne l’est en vérité. Lentement, Kwan vient à se mordiller la lèvre et il s’allonge à nouveau sur le canapé, pose sa petite tête contre un coussin posé.
- Pour le sport, je sais mais…

Oui. Il a envie d’être plus confiant, plus costaud et moins dégonflé, angoissé. Ce n’est pas pour rien qu’il a Kaine en modèle et qu’il le suit souvent aveuglément, dans l’espoir de lui ressembler.
- J’en ai marre aussi d’être faible. Xander? Tu crois qu’un jour je serai comme toi? Tu crois qu’un jour j’arriverai à être plus fort, à être un homme, un vrai? Parce que moi j’ai l’impression que j’y arriverai jamais.

Ⓒayaraven