✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
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Mer 23 Jan - 16:16
Elle se mordillait la lèvre inférieure sans pouvoir cacher sa nervosité du moment, alors que son regard clair se relevait vers son vis-à-vis. Dans ce vieux garage fermé en plein centre de New York, il y avait cette drôle d’ambiance entre chacun, cette impression qu’ils étaient lancés ensemble dans une idée folle, et qu’ils ne se connaissaient pas assez pour se supporter. Avaient-ils le choix ? Pas vraiment, car désormais, plus personne ne pouvait quitter le navire. L’odeur de la bière éventée, celle de l’huile de moteur et du gazole, Neena n’avait aucun mal à se sentir le besoin d’une douche rien qu’en rentrant dans ce grand espace.
Au fait, on a un nouveau dans l’équipe. Annonça Belmont avec un grand sourire amusé, reposant son téléphone sur la table recouverte de plans, de notes, et de papier en tout genre. Les yeux verts de la seule femme du groupe suivirent la silhouette de l’homme jusqu’à la porte. Il donnait l’impression de s’en aller, mais c’était pire encore que ce qu’elle imaginait : Il arrive !
Gravesend poussa un long soupir agacé. Le brun à l’œil balafré, enfoncé dans un canapé usé jusqu'aux ressorts, avisa son collègue d’un regard assassin ; Neena était nouvelle dans ce groupe, mais elle commençait à en comprendre les rouages : Accepter de nouveaux membres, c'était mettre en danger un équilibre précaire, même si la situation l'impliquait. Gravesend garda cependant le silence, qu'importait si ça restait le genre de surprise dont il se passait.
Harlem, un grand afro-américain taillé par le sport qu’il pratiquait intensément, adressa à Neena une œillade qui en disait long :
Comme d’habitude avec Belmont, lui souffla-t-il avec un air presque amusé, sans rien afficher de sa contrariété.
Elle lui répondit par un sourire. Harlem était quasiment le seul à se montrer sympathique avec elle. Et si son nom était tiré d’une analogie assez évidente, lui en était content. Il se l’était même donné, il l’avait imposé. Sans dire pour autant d’où il venait, ni pourquoi ça lui tenait tant à cœur.
Soyez cool, c’est un vieux pote et j’lui fais confiance, annonça le blond avec entrain, arrivant jusqu’à la porte qu’il ouvrit à la volée avant de se planter contre. Il guetta l’extérieur quelques instants, tirant une cigarette de sa poche. Il connait Manhattan comme sa poche, alors on l’appelera comme ça ! Bonne idée hein ! De prendre un gamin du quartier ? Reprit-elle avec une pointe de cynisme, plantant un poing contre sa taille.
Elle avait beau être jeune, et avec une expérience assez minime dans le domaine de la criminalité, Neena était assez dubitative quant à tous ses coéquipiers. Néanmoins, elle savait que la cohabitation était nécessaire, surtout pour le plan qu’elle avait en tête. L’argent n’était pas son objectif, il faudrait néanmoins collaborer avec ces braqueurs pour obtenir ce qu’elle était venue chercher.
Exactement, newbie. J’sais que ça te pose question, mais s’il connait le coin comme sa poche, ça veut dire qu’il saura par où partir le jour J pour pas qu’on s’fasse emmerder. Vaut mieux l’avoir avec nous, son sourire se fit immense l’instant d’après, suffisamment pour comprendre ce qu’il se passait. L’voilà ! Manhattan ! J’te laisse te présenter mec, ça fait chaud au cœur d’te revoir, d’puis l’temps.
Belmont laissa la place à un grand blond de rentrer dans le garage, refermant derrière lui l’instant d’après. D’une main triomphante, il tapota le dos du nouvel arrivant. Et d’un regard profond et impénétrable, Neena le fixa sans le lâcher.
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Jeu 24 Jan - 2:21
Il avait fallut de nombreuses heures à Steve pour se préparer mentalement à sa mission. L'infiltration, il connaissait, les casses aussi, que ce soit bien organisé ou non. Pendant près d'un an, il s'était fait passer pour un gars qui coulait facilement dans les sales plans. Nathan Grant était un gamin des rues, il avait commencé pickpocket, avait traficoté avec quelques bandes et s'était même improvisé livreurs de matos illégal. C'était parce qu'on l'avait recommandé pour plusieurs missions du genre, qu'aujourd'hui, il pouvait se permettre de redevenir le malfrat qu'il prétendait être. Du moins, c'était l'argument qu'il avait donné à ses supérieurs quand ils avaient eu vent d'un potentiel braquage dans un lieu où reposait un trésor sur lequel le SHIELD avait des vues. S'il avait reçu l'accord des chefs, mentalement, c'était quelque chose qui l'inquiétait. Nathan Grant n'avait pas vu la lumière depuis un moment et il fallait expliquer le passage à vide dans sa vie. Pour ça, il avait pu compter sur l'aide de la section informatique du SHIELD. On lui avait attribué une longue peine de prison pour vol, possession d'armes à feu et violence en bande organisée. Un truc du genre, en tout cas.
Et quand Nathan Grant recouvra sa liberté, il lui fallait bien une activité. Quoi de mieux qu'un vieux copain pour lui filer un plan ? C'était comme ça qu'on lui avait proposé de rejoindre une bande, dans un garage miteux pour l'affaire du siècle. Alors oui, il avait insisté pour avoir la place mais il avait l'intime conviction que tout ne se passerait pas bien.
A l'heure H, il se décréta enfin prêt à partir avec pour seul équipement de surveillance, une montre équipée d'un micro. Ô douce technologie. Vêtue d'une veste délavée par dessus un t-shirt gris, d'un pantalon noir et de boots usés, il ne payait pas de mine. Plus encore parce qu'il portait la barbe et qu'il se ramenait avec nonchalance, clope au bec, jusqu'à la porte qu'on venait de lui ouvrir après un SMS. A l'entrée, il prit le temps de serrer la main à son pote qui se faisait appeler Belmont, le serrant ensuite contre sa poitrine, lui chuchotant un "Merci pour cette chance." ainsi que quelques encouragements. Quand il fallut se présenter, Steven haussa un sourcil. Ils n'étaient pas nombreux mais il fallait admettre que les regards suspicieux qu'on lui lançait réveillèrent en lui une envie de défi, pure et simple. Ils doutaient. Forcément qu'ils doutaient et le fait d'arriver au dernier moment, aussi décontracté, ça arrangeait pas les choses. Tranquillement, le blond laissa tomber la cendre de sa cigarette au sol et expira la fumée qui lui restait en bouche. "Alors... J'suis... Manhattan, j'ai vécu ici toute ma vie... Que dire de plus ? Groupe sanguin j'sais pas et j'm'en tape... Glandeur professionnel, habitué des plans pas légaux et voilà, démerdez vous avec." Simple, net, efficace. De toute façon, la troupe ne comptait pas faire un meeting pour savoir qui choisir d'intégrer ou non à la partie. Il était là, fallait faire avec.
Bien sûr, le personnage était grossier, simple, décontracte et aimait taper sur les nerfs de ceux qui ne l'appréciaient pas, Steve devait même avouer qu'il aimait grandement l'interpréter et pour le coup, les froncements de sourcils le satisfaisait largement. Toujours dans l'idée d'agacer plus qu'autre chose, l'homme se laissa tomber dans une chaise, posa les pieds à côté des plans étalés sur la table et ne se priva pas de s'allumer un nouveau bâton de tabac, ignorant totalement ses nouveaux collègues. "Alors Gertrude, c'est quoi la mission ?" fit-il simplement à Belmont tandis qu'il entreprit de se balancer singulièrement sur son siège. Première étape : Infiltration. Validée. Seconde étape, laisser les autres écouter toute la conversation et recueillir un maximum d'informations. Toujours avec sa nonchalance exemplaire, l'espion approcha sa main de sa montre et fit mine de se gratter le poignet tandis qu'il déclenchait le dispositif d'écoute. La vraie mission pouvait enfin commencer.
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Jeu 24 Jan - 8:02
Ses yeux suivirent sa démarche confiante et un brin nonchalante alors qu’il s’avançait avec assurance jusqu’à eux. Jusqu’au moment où elle entendit finalement sa voix, et sans le quitter du regard, qu’elle le fixa un long instant encore. Manhattan – elle n’avait pas son vrai nom, et elle ne l’aurait probablement jamais – était visiblement ce genre direct, à la personnalité correspondant au reste de la troupe. Il y eut un grand silence à la suite de ses propos, signe que chacun était encore en réflexion sur ce qu’il pensait de lui, et Harlem et Gravesend se contenteraient probablement de garder leurs distances pour bien le comprendre.
Pas elle.
Neena avait besoin de lui parler pour en apprendre davantage, sur lui, sur ses intentions. Elle n’était plus la petite dernière intégrant le groupe, de fait, elle avait désormais une assise différente d’avec les autres. Probablement le droit de se poser des questions, et de tenter son approche à sa manière. Alors, elle laissa libre court à la « réunion » de se faire, en suivant avec attention le récapitulatif du plan. L’objectif était simple : voler la banque sans violence. Pouvoir repartir en se faisant passer pour des civils. Planquer l’argent et retourner le prendre plus tard. Et Belmont avait pris beaucoup de précaution pour ça : s’assurer que personne ne connaisse le nom de personne. Un point qui l’avait travaillé au début, et qui finalement la satisfaisait aujourd’hui.
Manhattan était donc le seul à connaître l’un des noms, tout comme Belmont qui connaissait absolument tout le monde. Bien, sa carte mentale se créait au fur et à mesure des éléments se rajoutant. A la fin de la réunion, aux détails donnés à Manhattan, Belmont s’assura que tout le monde avait tout bien compris, et jura à son ami de longue date qu’ils auraient du temps ensemble pour en discuter davantage en tête à tête. Une mention qui ne plut visiblement pas à Gravesend, sans pour autant qu’il n’intervienne.
A l’extérieur du garage, Neena avisa sa moto avec un air perplexe. Préparant son équipement, elle enfila sa veste et ressortit les sangles de son casque pour pouvoir l’enfiler. Mais ses yeux suivirent la démarche du dernier arrivé, et alors que les trois autres filaient à bord de leur vanne miteux, il ne resta bientôt plus qu’eux.
Il parait que tu es du coin, souffla-t-elle à son égard, sur un ton courtois, loin d’être suspicieux. Tu as un endroit à me conseiller pour ce soir ? entama-t-elle sur le ton de la discussion.
Ses yeux verts se plantèrent sur lui, elle remonta la fermeture de sa veste avec habilité.
Ils m’appellent Brooklyn, by the way. L’avantage, c’est que j’ai le seul prénom qui existe vraiment dans le lot et qu’il est bien féminin. Plaisanta la brune avec légèreté.
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Dim 27 Jan - 1:30
Lorsque la réunion commença enfin, Steve se remit bien sur sa chaise et fixait les différents plans des lieux tout en écoutant attentivement les directives qu'on donnait à la troupe, se répétant même certaines parties de phrases pour les mémoriser au maximum. Belmont expliquait, précisait, récapitulait chaque étape pour que tout le monde sache quel serait son rôle et le blond se montrait sérieux, concentré. Tant et si bien qu'il ne remarqua pas immédiatement que sa cigarette s'était consumée d'elle-même, se réveillant que lorsque le mégot lui brûla les doigts, le forçant à lancer le déchet au sol dans un grognement de déplaisir. A la fin du speech, le leader sentit bien le millier de questions que désirait lui poser son ami et prit le soin de lui dire qu'ils en reparleraient plus tard. L'agent du SHIELD n'eut que pour seule réponse une grimace sincère. Il n'aimait pas ça, rester trop longtemps dans un brouillard qu'il ne pouvait pas totalement dissiper. Pour autant, ça n'avait pas empêché Steven d'approcher du capitaine de bateau pour lui demander à l'oreille s'ils pouvaient vraiment se fier aux collaborateurs. "Et O'Connor ? Ou Maxwell ? Eux je les connais pas ! J'pourrais pas couvrir tes arrières s'ils finissent pas nous trahir tous !" avait insisté Nathan Grant, dans un murmure, celui qui était celui qui prenait soin des siens. Malheureusement, Belmont jurait par les dieux que chaque personne présente était fiable à mille pourcent. Lorsque l'homme tapota l'épaule de l'espion, ce dernier comprit que c'était peine perdue. Il ne parviendrait pas à diviser le groupe pour mieux régner et mener les opérations à sa façon.
Les trois hommes s'en allèrent de leur côté, dans un véhicule dont la plaque d'immatriculation ne devait pas être l'originale même si Steve se fit un devoir de la mémoriser pour la faire vérifier, tandis que la femme était proche d'un deux roues. Lui, il repartirait à pieds, traînerait dans le quartier, dans un bar ou deux et trouverait un moyen de retourner au QG sans se faire prendre au bout de longues heures mais en attendant, il prit le temps de se rallumer une cigarette et de se la coincer entre les lèvres. Il en profita pour regarder l'heure sur sa montre tout en marchant, se disant qu'il pouvait même passer par le cinéma pour se perdre plus vite dans la foule et changer rapidement de peau. Pourtant, ses plans furent perturbés par une voix féminine, le faisant hausser un sourcil d'étonnement. Bah ça. Finalement, ils n'étaient pas tous muets dans l'équipe de cambrioleurs. "Là, comme ça, j't'aurais proposé un tour par mon lit." laissait-il entendre le plus simplement du monde, pas gêné pour deux sous. Grant le lourd, partie une. Lentement, il tira sur sa clope et expira à la même vitesse avant d'hausser les épaules. "Sinon, t'as le Hellcat qui est pas mal. Un bar dans Hell's Kitchen. Sinon, ça dépend de c'que tu cherches." qu'il reprend sur un ton qui faisait bien comprendre que le personnage se fichait pas mal de faire la conversation avec sa collègue. Pas méfiant mais pas décidé à être coopératif pour autant.
Et puis elle se présenta et encore une fois, cela fit hausser un sourcil interrogateur à Steve qui répondit encore en haussant les épaules. "Manquerait plus que ce soit ton vrai prénom. Même si en vrai, ça t'irait pas plus que ça, je pense." Quelque part, cette façon d'être donnait à l'agent envie de se frapper lui-même. Cette personnalité était à tellement d'années lumières de la sienne qu'il s'insupportait tout seul. Pire, il avait l'impression d'avoir une double personnalité et c'était même pas une personnalité cool. Juste un con de criminel à la drague lourde et aussi intéressant qu'une brosse à chiotte. Purée... C'était difficile d'accepter ça. Nouvelle inspiration de nicotine puis expiration avant de laisser son regard azuré glisser sur la femme. "Toi aussi, t'es tombée dans ses belles paroles ?" questionnait simplement Manhattan. C'était quelque chose qu'il ne pouvait pas nier. Son malfrat de camarade avait une personnalité qui donnait envie de le suivre et sans doute que si Steve Rogers devait cesser d'exister au profit de Nathan Grant, alors il se laisserait guider aveuglément par Belmont sans même essayer d'ouvrir un œil. Le charisme et la précision de cet homme forçait l'admiration et le respect.
Nouveau coup d’œil à sa montre et Steve balança son mégot au sol avant de glisser les mains dans ses poches tout en poursuivant son inspection de la femme. Sans doute qu'elle le trouverait grossier et qu'elle lui roulerait dessus avec sa moto et peut-être que comme ça, il pourrait persuadé son collègue que son équipe n'était pas si fiable et qu'il faudrait trouver autre chose. Enfin, ça c'était dans l'idéal mais il ne fallait pas se leurrer, ils étaient trop proche d'un butin conséquent pour pouvoir merder maintenant. Toutes les tensions éclateraient à la fin, comme avec Maxwell lors de leur dernière mission. Sacré souvenir quand on y pensait puisque l'espion s'était retrouvé avec une jolie fracture des côtes suite à un affrontement entre eux. Des histoires de parts dérobées alors que l'un ne savait juste pas compter et que l'autre avait tout fait pour déclencher l'affrontement. Enfin bon. Dans tous les cas, le blond fixa la brune d'une moue dubitative. "Bon, on reste ici à se les cailler ou tu veux boire un verre ?" qu'il fit sans plus de forme.
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Dim 27 Jan - 1:54
Neena se stoppa dans son mouvement à la réponse du blond, abaissant son casque pour tourner un regard surpris vers celui-ci. Ses sourcils froncés trahissaient à la fois l’agacement qu’elle ressentait, et l’étonnement que sa répartie insinuait chez elle. Elle s’était attendue à beaucoup de choses, mais pas à ce qu’il entre tout de suite dans le tas. Surtout quand le tas, c’était elle. Pinçant les lèvres, elle hocha la tête brièvement, comme pour noter ça pour elle-même : sans doute une corde à tirer. Elle avait toujours eu son petit succès auprès des hommes, même durant son mariage. Dire qu’elle était encore liée par ce contrat ! Plus pour longtemps, c’était en tout cas tout le but de cette association.
C’est toujours beau de tenter, tu manques pas de culot. Releva-t-elle en dégageant les sangles de son casque à nouveau, prête à partir cette fois. La clé dans la serrure, elle enfourcha son véhicule : Mais tes airs de boyscout me laissent froide, désolée pour ton lit. Quoi que Manhattan fît au moins l’effort de reprendre là où il avait laissé la situation, et elle haussa les épaules : Va pour le Hellcat.
Neena fut prête à y aller toute seule, sans attendre rien de plus de lui. Il avait montré un visage particulier, une approche à sa mesure, il y avait parfois des gâteaux qu’il fallait laisser retomber avant de les manger. Après cette discussion tellement sérieuse dans le garage, les nerfs de tous étaient très probablement à cran. Et Manhattan, plein d’interrogations et de doutes :
Tu es curieux. Constata-t-elle. Curieux dans ses questions, curieux dans sa manière d’agir. Neena ne parvenait pas à la cerner. Enchaînant le coup de chaud et de froid, sans doute pour déstabiliser. C’est juste une question d’opportunités.
Réponse simple, répartie quasiment froide. Elle fit gronder le moteur de sa moto avant de s’asseoir confortablement derrière le guidon. Elle leva les yeux au ciel avant de tapoter sur l’une des sacoches de son véhicule, signalant à l’homme qu’il pouvait se prendre un casque, tout en rajoutant :
Grimpe. Elle se tourna à peine vers lui, le défiant de prendre place derrière elle. Enfin, si tu n’as pas peur de défriser tes bouclettes. Provoqua-t-elle.
Il y eut comme un moment de flottement entre eux, avant que lui ne se décide enfin à faire le chemin jusqu’à elle. Lorsqu’il s’installa derrière, sa moto s’enfonça légèrement, et elle comprit qu’elle devait ajuster son poids pour que le véhicule reste maniable. Heureusement qu’elle la connaissait par cœur. Les vibrations du moteur remontèrent dans ses bras, et Neena n’attendit même pas que son passager soit bien prêt pour mettre les voiles. Si bien qu’il manqua de se vautrer, et se raccrocher à elle pour s’éviter de tomber. Elle en rigola – dans sa tête surtout. Et se laissa guider jusqu’au bar concerné.
Devant lui, elle contempla la devanture en pinçant les lèvres. Ses yeux sondèrent le lieu alors qu’elle se défaisait de son équipement. Casque sur le rétroviseur, sac sur le dos, elle avisa Manhattan d’une moue mitigée :
J’espère que l’intérieur paye plus de mine que l’extérieur. Ou elle ne cacherait pas sa déception, et se ferait un avis tranché sur lui : Ou qu’à défaut, ils ont de la bonne musique.
Elle ne l’attendit pas pour passer la porte et pénétrer dans le bar qu’il suggérait. Un endroit sombre, qui sentait la poussière, la cacahuète et la bière. Une décoration assez typique des bars américains, un vieux jukebox qui passait une de ses musiques préférées en fond sonore. Un rire passa ses lèvres, quand un sourire perça ensuite. Neena ne manqua pas de suivre le rythme de la tête, des épaules, des hanches :
Ok. La musique est bonne, bon point. Ajouta-t-elle en avançant d’un pas souple jusqu’au bar, où elle s’installa sur l’un des tabourets.
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Mar 29 Jan - 23:45
Cette femme était un mystère. Plus encore que les balourds qui devaient les accompagner quelques jours plus tard. Elle causait, répondait à la provocation et provoquait en retour. Cette attitude avait le don d'intriguer Steven plus qu'il ne pouvait l'avouer dans l'immédiat. Au défi qu'elle lançait, l'homme prit le temps de consommer au maximum sa clope avant de la balancer au sol sans prendre le temps de l'écraser. Sur le béton froid et humide, son mégot ne risquait de se transformer en brasier alors il pouvait bien s'en foutre. Alors bien sûr, monter derrière quelqu'un, en moto, c'est clairement pas ce qu'il préférait, à choisir, c'était certain qu'il préférait être à la place du pilote et Brooklyn ne faisait que confirmer ce fait quand elle décida de décoller brusquement, le forçant à se raccrocher à elle maladroitement. Elle devait se marrer tient. Il dû bien ravaler sa fierté et s'accrocher comme il pu afin de ne pas les déséquilibrer. Au moins avait-il la possibilité de posséder un semblant d'autorité puisqu'il devait la guider jusqu'au bar.
Devant l'établissement, le blond prit le temps de se recoiffer tandis que la brune osait une réflexion et pénétrait dans le local. Steve soupira profondément et marmonna quelques mots peu agréables pour signaler que son "invitée" l'épuisait déjà. La suivant, il se contenta de se poser au bar pour se commander une pinte, laissant son regard errer sur les quelques clients qu'il pouvait apercevoir pour enfin revenir à la brune qui semblait au moins apprécier l'ambiance. "Au moins t'es capable de sourire, c'est déjà pas mal." fit simplement l'agent avant de lever son verre à la demoiselle et d'avaler deux longues gorgées, grand sourire aux lèvres lorsqu'il reposa le petit récipient. "Putain qu'ça m'avait manqué d'être ici..." murmurait-il plus pour lui que pour les autres, recommandant tout de suite une nouvelle pinte alors qu'il entamait à peine la sienne. Nouveau coup d’œil à sa montre. Il lui restait au moins deux bonnes heures à tirer alors il en profitait tranquillement pour grignoter les cacahuètes qu'on venait de poser devant lui. "Après, faut venir pour les happy hours. L'alcool coule a flot, les gens sont tellement nombreux que t'arrives à peine à te déplacer, y a souvent la queue. Et puis c'est cool. Et le must du must, c'est clairement la bière qu'ils servent. " rajoutait Nathan qui se souvenait des mois passés en tant que barman dans le cadre d'une autre mission. Et c'était finalement la plus grosse erreur de la soirée.
Un homme bedonnant, barbe fournie, sourire jovial et des airs d'un papa motard un peu effrayant s'approcha de lui pour le saluer en l'enlaçant vigoureusement. "Eh bah te r'v'là le môme !" commençait l'inconnu. "Tu r'viens bosser ? Envoie une tournée, j'l'offre pour ton retour !" qu'il poursuivait avant d'hausser la voix pour prévenir d'autres gens installés plus loin. "Hey ! Les gars ! Nathan est revenu !"
Bizarrement, Steve n'était pas plus heureux que ça de retrouver ses pseudos amis. Les compagnons du nouveau venu s'approchèrent pour saluer le blond qui offrait des sourires et des serrages de mains à la pelle tout en restant très vagues dans les réponses qu'il donnait pour expliquer son départ. Ce fût l'une des seules femmes du groupe qui imposa l'éloignement, ayant parfaitement comprit qu'il n'était pas venu seul. Sans doute qu'elle pensait à un rendez-vous mais sur l'instant, l'infiltré serra les dents, sa couverture étant légèrement comprise. Manhattan devenait Nathan. Nathan le barman du Hellcat et si on fouillait un peu, ou même en étant malin, on pouvait avoir son identité d'emprunt facilement. Bordel, qu'il se sentait con. Il s'était piégé tout seul en débarquant dans un endroit qu'il avait déjà infiltré auparavant. De justesse il se retint de se frapper le front du plat de la main, se contentant simplement de vider ses bocks d'un trait et d'en recommander deux.
Ses yeux bleus revinrent vers Brooklyn et il eut un difficile sourire à lui offrir. Et maintenant ? Il devait sauver la face et les apparences. N'était-il pas un agent expérimenté ? L'anti-gang, le SHIELD, il avait toutes les cartes en main pour pouvoir empêcher le navire de couler. "Ouais, y a aussi des habitués qui finissent par vous connaître comme ils connaissent le menu." tenta-t-il pour plaisanter. Avisant ses nouvelles pintes, il soupira. "Enfin bon. Et donc, t'apprécie au moins la musique d'ici ? C'est quoi, du coup, tes endroits pour t'éclater ? Les bars modernes, pète-plus-au-que-son-cul ? Avec une scène d'un côté, un côté VIP et un coin billard ?" qu'il proposait sur un ton léger en l'imaginant bien en mante religieuse qui savait comment faire tourner les têtes. Ouais, ce rôle lui irait forcément bien. Et puis, il avala de travers, toussant légèrement pour dégager sa trachée. "Pardon, tu disais ?" dit-il en cherchant à reprendre son souffle et à se focaliser sur ses paroles. Plus un prétexte pour reprendre pied puisqu'il n'avait honnêtement rien écouté au début.
Malgré les apparences, l'homme retenait une rage folle. Son cœur battait à tout rompre, ses muscles étaient tendus. Peut-être que sur l'instant, il aurait sauté sur Bruce et lui aurait fait perdre connaissance en lui coupant la respiration. Bon sang. C'était une erreur de débutant qu'il avait commis et en plus, se laisser destabiliser comme ça avait été le cas... Impardonnable. Et pourquoi ça l'avait perturbé à ce point ? Ce n'était pas comme si l'espion se sentait particulièrement attaché à l'endroit bien qu'il l'appréciait un peu quand même. Stupide. C'était stupide et désormais il se sentait légèrement bloqué, cherchant un moyen de se soustraire à cette soirée sans paraître suspect. Peine perdue, rien ne lui venait. Il devait faire un point mais en même temps... Ce serait trop curieux qu'il s'excite d'un coup alors qu'il s'était montré nonchalant et même foutrement jemenfoutiste jusque là. Bordel !
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Mer 30 Jan - 0:20
Oh, monsieur est un habitué. La remarque était facile, surtout avec l’info qui lui tombait pile poil dans la bouche. L’endroit lui avait manqué, et d’avantage encore, l’homme semblait l’avoir particulièrement bien connu. Plus qu’un habitué à ce que je vois.
Un homme, à la barbe drue et à l’attitude bourrue, engagea directement le contact en le reconnaissant. Neena avait capté ses œillades suspicieuses à l’autre bout du bar, sans intervenir cependant. Elle espérait sans doute que ça lui offrirait quelques informations judicieuses, sans en attendre autant. La bière servit, et la foule dissipée, la brune eut un sourire amusé. Elle fixa le dénommé Nathan avec un air joueur, avant de plonger ses lèvres dans le liquide ambré :
Nathan de Manhattan. Répéta-t-elle en essayant de ne pas se marrer.
Et elle nota l’agacement de son voisin, sans chercher à le dissiper. Il s’était mis là-dedans tout seul comme un grand, pourquoi viendrait-elle à son secours ? Son inexpérience peut-être. Sur l’instant, elle se dit simplement qu’elle pourrait le rasséréner en lui donnant une information sans aucune importance. Mais son commentaire lui passa l’envie d’être sympa, puisqu’il la cataloguait si facilement :
La bière n’a pas le gout de pisse, et la musique est bonne. Qu’est-ce qu’on pourrait demander de plus ? Questionna-t-elle franchement. Il s’étouffa avec sa bière, et elle tapota dans son dos pour lui faire passer sa toux : A croire que tu me connais par cœur : c’est exactement mes endroits préférés sur terre. Je me promenais dans la foule avec une coupe de champagne avant de partir en backstage me taper un rail de cocaïne. Bref, le pied total.
Sérieusement ? Non.
Je viens de te décrire ma vision de l’enfer. Le bar que je préfère se trouve à Chicago. La bière y est plutôt dégueulasse, il y a en effet un billard, ainsi qu’une cible avec des fléchettes. Mais surtout, un vieux jukebox qui marche encore et des piliers de bar qui te descendent ce que tu bois de travers d’un claquement de doigts. Elle qui avait eu la gym et la danse classique pour lui donner une prestance s’était toujours retrouvé dans des endroits où elle se mêlait à la foule. Où elle pouvait être incroyablement ordinaire. Comme elle aurait dû l’être, encore aujourd’hui. J’viens de Floride. Mais pas Miami, avec les blondasses en plastique qui accaparent les vieux riches. Non, des coins reculés de la Floride, ceux où ton plus gros danger, c’est soit de finir dévorer par un alligator, soit de te faire flinguer par le voisin éméché avant de te faire dévorer par un alligator.
Ce qui faisait d’elle la Brooklyn de Floride. A la répartie acérée et l’humeur joueuse : Neena le fixa avant de rire, moqueuse.
Tu devrais apprendre à boire : non seulement s’étouffer avec ta bière à ton âge, c’est pas hyper engageant, mais en plus tu t’es fait une belle moustache de mousse. T’as l’air d’un idiot. Elle plissa le regard, tendant une serviette en papier à l’homme avant de lui piquer honteusement le bol de cacahuètes : C’est pas hyper rassurant pour le reste, on doit faire équipe. Si on rajoute à ça l’erreur stupide de m’amener dans un endroit où on te connait… Tu réfléchis un petit peu avant d’agir ou t’es juste nature peinture et tu vois après si ça a du sens ?
Cherchait-elle à avoir la réponse à cette question ? Pas vraiment. Elle n’avait aucun intérêt à le mettre en difficultés alors que la date butoir se rapprochait dangereusement. Un membre nerveux était un membre qui risquait de mettre en danger toute l’opération. Pour cette raison, lui parlait de son état d’origine lui semblait approprié, même s’il n’apprendrait pas grand-chose d’elle grâce à ça.
J’vais changer la musique, une préférence ? Fit-elle en bondissant de son siège, s’écartant d’un pas conquérant. Elle n’attendit pas la réponse de Nathan non plus d’ailleurs. La brune choisit assez rapidement sa nouvelle chanson en revenant. Le temps de terminer sa bière à son tour, et de rattraper l’autre qu’on lui avait déjà commandé : Donc comme ça, on a été barman ? Nathan de Manhattan aurait-il une expertise particulière pour les cocktails ?
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Mar 5 Fév - 6:41
"Si prendre un rail de coke ça fait parti de tes cauchemars, je suis certains de m'ennuyer dans tes rêves." répliqua simplement le blond entre deux raclements de gorge pour apaiser les méfaits de son alcool avalé de travers. Alors oui, puisqu'il etait lui, il fallait forcement qu'il ne prenne en compte que la partie se l'histoire qui lui convenait le plus, la partie qui permettait de repliquer. Puis il l'écoutait déblatérer sur l'endroit d'où elle venait et il se mettait a imaginer qu'elle vivait entre deux alligator pour qu'il y ait tant de chance - ou de malchance - de se faire choper par un sac a main vivant. Ou alors c'était Crocodile Dundee, au choix. Même si le coup d'habiter entre deux lézards c'était plus intéressant et presque plus sexy. Pas le genre de sexy qu'on aimerait expérimenter ceci dit mais ça donnait un côté sauvage a la brune et ça donnait une raison a Nathan de se faire un petit fantasme qu'il oublierait dans les prochaines heures.
Puis la femme n'hésita pas une seconde a se moquer et sans doute à le juger, lui demandant au passage s'il était pas débile de naissance. Bon d'accord, ce n'était pas la question mais il le prenait comme ça, puisque son égo avait prit un coup dans l'aile avec son erreur stratégique. Heureusement, elle venait de lui donner la bonne feinte pour essayer de limiter les dégâts et retomber sur ses pieds. Ou ses genoux, a défaut. Aussi, Steven haussa les épaules et récupéra ses cacahuètes en fronçant légèrement les sourcils comme s'il la défiait d'oser et de chiper encore ses précieuses denrées. "Quand il s'agit de bosser, je suis un gars solide. Sérieux, intègre et pas tant que ça égoïste. Par contre je deviens parano et je considère que chacun de vous est autant mon ennemi que mon allié. Mais je fais bien mon boulot. N'importe qui, pour qui j'ai bossé, te le dira. Il y a juste qu'en dehors du travail, je range mon attirail et je redeviens moi. Un type sympa, simple et qui adore la bière fraîche, le calme et les bars un peu miteux mais avec un certain charme. " expliquait l'homme entre deux poignées d'arachides qu'il prenait le temps de macher en fixant les murs comme s'il cherchait un quelconque changement depuis son dernier passage. "La réponse est sans doute que je suis plus du genre stupide et nature peinture quand je bosse pas." concluait-il simplement avant de reprendre tranquillement son verre et d'en vider le contenu, laissant échapper un large soupir de satisfaction.
Et puis, elle décida de bouger et de se diriger vers le jukebox pour choisir le nouveau morceau. Lorsqu'elle passa devant lui, l'infiltré ne résista pas à l'envie de détailler la silhouette féminine et osa même un sourire en coin lorsque le barman prit la peine de donner son avis, expliquant qu'il serait preneur si Nathan se faisait jeter, ce qui semblait bien parti. Le soldat se serait bien levé et aurait clairement dit le fond de sa pensée au débile qui essuyait pour la trentième fois le même verre mais Brooklyn revint vers lui, le forçant a tourner la tête vers elle. Elle semblait ne pas le croire sur son expérience de barman ou alors cherchait-elle a le défier dans ce domaine. Soit, il lui donnerait des preuves. "Attend moi deux petites minutes."qu'il lançait a sa complice avant de s'éclipser. Bien sûr, il était tout de même assez poli et s'était dirigé jusqu'au bureau du patron qui avait le nez dans la paperasse, sursautant lorsqu'il vit l'agent du SHIELD débarqué. Le propriétaire du bar se mit à paniquer, se demandant si l'organisation viendrait encore soliciter sa coopération sous peine de le mettre derrière les barreaux pour falsification et autres délits mais non. Steve était venu pour lui expliquer que Nathan était de retour quelques temps et qu'il passerait derrière le bar exceptionnellement.
En quittant le bureau, le gaillard eut un sourire en coin. Bah tiens, le barman avait profité de son absence pour tenté de se rapprocher de la brune, quelle surprise. Steve eut pour l'employé un sifflement suivit d'un coup de tête lui signifiant de dégager. "T'as droit à une pause Don Juan, j'te remplace. On s'revoit dans trente minutes." qu'il insistait en lui faisant un au revoir de la main. Et lorsque l'homme quitta la pièce et que Nathan pu se placer derrière le comptoir, c'est un soupir de plaisir qui quitta ses lèvres, un sourire trahissant sa joie. Il aimait bien être a cette place puisqu'il se sentait a peut près normal quand il pouvait faire des cocktails, quand il parlait aux gens, qu'il était un confident. Tellement de choses lui faisait aimer ce métier et parfois il s'imaginait bien que s'il devait arrêter de bosser dans la sécurité, il se reconvertirait et deviendrait mixologue.
Aussi, tranquillement, l'homme prit le temps de se laver correctement les mains, de se les essuyer avant de s'accouder au comptoir, sourire charmant aux lèvres et voix enjoleuse a l'appui : "Je vous écoute, madame. Que désirez-vous boire ? Ne vous en faites pas, c'est la maison qui offre. Si vous le désirez, je peux même vous donner une carte de nos boissons pour vous aider a faire un choix." Voilà. La machine Grant était lancée et il se ferait un réel plaisir d'offrir le spectacle en prime. Du moins, il espérait pouvoir se permettre les lancés de shaker, les arc en ciel d'alcool ou les déco impressionnants et agréables a l'œil. Enfin, le genre de trucs qu'on faisait pour épater la gallerie et obtenir un joli pourboire en générale. D'ailleurs, pendant que sa collègue choisissait sa boisson, lui s'exerçait en se préparant un petit mojito en prenant le temps de jouer avec les différentes bouteilles et faisant quelques tricks, finissant tout de même avec un cocktail intéressant pour une reprise. Il se mit mettre a chantonner les airs de musique, satisfait de son résultat après avoir goûté sa mixture qui ressemblait exactement a ce qu'il fallait que ça ressemble.
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Mar 5 Fév - 11:15
Alors comme ça, vous êtes la copine de Nathan ? Demanda le barman en se penchant par-dessus le comptoir. Torchon sur l'épaule, verre dans la main, il lui adressa un sourire en coin : Chic gars.
Elle avait à peine eu le temps de se retrouver toute seule et de terminer sa bière. Nathan n'était parti que depuis quelques secondes, c'était à croire qu'il attendait seulement l'occasion de lui adresser quelques mots. Neena fronça les sourcils, passant une longue mèche de ses cheveux sombres derrière son oreille pour dégager son visage :
Ouais. Répondit-elle, sans préciser à quoi elle répondait vraiment. L'homme haussa les épaules, reprenant sa besogne. Si... Si par hasard ça marcherait pas entre vous, je... Il fut interrompu. Nathan revint et le dégagea sans prendre de gants de son poste, sous le regard amusé de la jeune femme. Sans doute parce que son objectif était évident, presque trop grossier pour pouvoir marcher. Mais aussi parce que le retour de son acolyte laissait entendre qu'il se prêtait finalement au jeu, et c'était pas plus mal. Pourquoi pas un Molotov ? Demanda-t-elle.
Elle planta son regard vert dans celui de Nathan, le défiant d'essayer. Pour sa part, Neena n'avait aucune idée de ce que c'était, mais elle était amusée par le nom que ce cocktail avait. Surveillant les faits et gestes de l'homme, elle le vit mélanger vodka et bière, après avoir lié les deux par du sirop de grenadine. Devant son verre justement posé devant elle, la brune osa à peine tremper les lèvres. Et le goût, tantôt sucré, tantôt amer, mêlé à la force de l'alcool, lui déplut en bouche :
Putain... Fit-elle en avalant : Pour tout te dire, je savais pas vraiment ce que c'était, j'ai dit ça au hasard. Bah le mélange bière vodka, c'est pas une très bonne idée. Souffla-t-elle en repoussant le cocktail. Bien exécuté, ça allait sans le préciser, mais loin d'être aussi agréable qu'elle l'attendait. Nathan eut le temps de se moquer d'elle, avant qu'elle ne reprenne ses esprits : J'vais te prendre... Un Manhattan pour remplacer ce... Ce truc.
Etait-ce un clin d'oeil ? Peut-être. Elle ne le précisa pas, mais le Manhattan était son cocktail préféré, et c'était sans doute un hasard que Nathan en ait désormais le nom. Esquissant un sourire, elle attendit juste l'expertise de ce dernier, alors qu'un pilier de la boutique s'approchait, sourire gauguenard aux lèvres :
Déjà de retour derrière le bar ? Demanda-t-il à son vis-à-vis : J'paie ma tournée pour fêter ça ! Il y eut une acclamation de joie dans la pièce, encore maigre puisque pour l'heure, les réguliers n'étaient pas encore tous là. J'vois que tu es adoré dans le coin, ça a dû faire du mal à tout le monde quand tu es parti. Commenta Neena simplement. J'vous le fais pas dire, ça a fait un sacré vide ! Nathan était généreux sur la bière et les cacahuètes, il veillait toujours à c'qu'on rentre entier. J'compte plus les fois où j'ai fini mes nuits ici parce qu'il me gardait mes clés d'voiture. En parlant de ça, l'homme sortit son trousseau qu'il planta sur le comptoir : J'te les laisse d'ailleurs, en souvenir du bon vieux temps.
Nathan était désormais occupé par la longue liste de commande qui se pressait devant lui. Mais il prit cependant le temps de lui jeter un regard entendu, sans ajouter un mot. Neena se figea, fronçant d'abord les sourcils, mais comprit parfaitement où il voulait en venir :
Me regarde pas comme ça, il n'est pas question que tes sales pattes approchent les clés de ma chérie. Je tiens l'alcool, précisa-t-elle avec assurance, comme pour le défier d'affirmer le contraire. Et il pouvait charger ses boissons. Alors qu'il lui confia sa précédente commande, elle ajouta : Je finis celui-ci, et tu auras qu'à me faire ta spécialité.
Ca lui permettrait d'en apprendre plus sur le Nathan de Manhattan qui était tant apprécié ici. Juste le temps de goûter à sa première gorgée et d'apprécier l'arome presque doux de l'ambre qu'il lui avait servi. Neena était conquise, mais elle n'en dit rien.
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Mar 12 Fév - 21:26
"Un molotov, un !" fit l'agent en préparant le cocktail, amusé. Il ne s'attendait pas vraiment à ce que la demoiselle prenne ce genre de concoctions. Lui même n'aurait pas osé en sachant que ça arrachait fortement la gueule. D'ailleurs, le barman considérait que ceux qui buvaient ce truc possédaient des balls hors normes. La grimace féminine qui s'ensuivit fit clairement comprendre à Steven que ce n'était pas le cas de la demoiselle. Bon, pas qu'elle n'en avait pas une paire imposante mais qu'elle ne buvait clairement pas ce machin. Pour le prouver encore plus, elle demandait déjà de remplacer sa boisson par quelque chose de plus classique. Un Manhattan. Est-ce qu'elle se fichait de lui ? Il n'en savait rien mais clairement ce n'était pas pour le déranger. Tranquillement l'homme se mit à verser les différents éléments de la préparation, non sans s'amuser a faire quelques figures apprises en regardant des vidéos Youtube pendant des heures, longtemps auparavant. Sur l'instant, l'infiltré se mit à penser qu'il serait forcément barman si jamais il devait quitter le SHIELD, ça coulait de source. Et puis, vinrent les copains de levé-de-coude.
Tout compte fait, ce n'était pas vraiment amusant de redevenir barman quand tout le monde le connaissait, plus ou moins. Steve ne s'était pas attendu à la réponse immédiate des habitués et surtout aux révélations qu'ils pouvaient faire, offrant ainsi à Brooklyn des détails sur son personnage. Nathan n'était pas un mec bien mais il avait quand même quelques bons côtés. Même les connards avaient leur point faible. La vie humaine était la sienne. Bien sûr, l'homme avait retenu un profond soupir d'exaspération. Ce n'était pas du tout le plan prévu à l'origine mais il fallait faire avec et l'homme se contentait donc de sourire en coin et de calmer les ardeurs de ses anciens clients qui cherchaient à passer commande. Parfois il laissait échapper des "Hey ! On s'énerve pas !" tout en préparant les boissons d'autres, ayant été plus rapides que le reste. La population du bar s'amassait déjà devant le comptoir, s'accoudait et plaisantait de bon cœur avec chacun. Finalement, le soupir s'échappa d'entre les lèvres du blond qui venait de se demander dans quel misère il s'était fourré alors qu'il fixait la femme, suite à sa nouvelle commande. D'un geste tranquille, il vint récupérer le molotov et en avala une gorgée, secouant ensuite la tête pour ne pas laisser à la potion explosive le plaisir de lui retourner l'esprit, grimaçant tout de même.
Après s'être raclé la gorge, Steve essuya un verre et prit le torchon trônant sur son épaule pour venir l'essuyer et le remplir de bière ambrée pour ensuite la poser devant sa collègue avec un sourire satisfait et amusé en comprenant qu'il venait de surprendre la brune durant une poignée de secondes. "Je le répète, je suis le genre simple et t'as entendu le collègue, tout à l'heure ? Généreux sur la bière et les cacahuètes. Ma spécialité c'est la bière. Simple et efficace. Désolé de te décevoir." disait-il avant de taper le bois de son plan de travail des phalanges, signe qu'il s'en allait pour retourner auprès de ses camarades, levant les bras en encourageant un des clients à payer sa tournée en riant amicalement. En reprenant ses habitudes derrière le comptoir, le barman ne remarqua même pas que l'actuel employé venait de revenir de sa pause. Une trentaine de minutes ce n'était rien quand on aimait ce qu'on faisait et c'était totalement le cas. La moue agacé de l'homme ne dérangeait pas plus que ça le blond qui avait entamé une chanson paillarde faisant l'apologie de l'alcool tout en tendant un petit à pain marron où le mot "Clés" était collé, afin que chacun soit responsable. D'ailleurs, il se retourna vers la femme qu'il avait accompagné et lui tendit l'objet, lui offrant un regard entendu. "Je pourrai venir les chercher moi-même mais je préfère te laisser le choix, pour l'instant." fit-il sur un ton neutre même si son regard sérieux laissait entendre qu'il serait capable de mettre sa menace à exécution.
Néanmoins, la femme fut sauver d'une longue discussion moralisatrice lorsqu'une voix féminine réclama la présence du blond et qu'il parti à l'autre bout du comptoir avec le petit objet. Ça c'était quelque chose qui ne changeait pas, lorsqu'on venait lui prendre la main, qu'on lui faisait des propositions sympathiques. Souvent, il répondait avec un sourire charmeur, un sourire en coin dont il avait le secret et offrait un verre en prétendant qu'il était malheureusement prit. Cette fois pourtant, la femme qui lui faisait du charme ne le laissait pas indifférent et prit le temps de lui laisser son numéro, suivi d'un clin d’œil pour se remettre au travail le plus naturellement du monde avant de se redresser et de se rappeler qu'il n'était même pas payé pour ça. Finalement, il quitta les coulisses de mixologie et s'installa auprès de sa complice en fixant la femme à qui il avait donné son numéro. "Ce serait tellement une mauvaise idée de la mettre dans mon lit." laissait-il échapper plus pour lui que pour la motarde. Tranquillement, il vint récupérer le molotov pour le siroter aussi lentement que possible, tout en grimaçant toujours autant. "T'as pas donné tes clés au fait." qu'il balançait pour revenir à la charger et surtout pour l'emmerder plus qu'autre chose.
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Mar 12 Fév - 21:59
Essaie toujours pour voir. Provoqua-t-elle en se penchant à son tour vers l’avant, un coude sur le bar, une main tenant sa tête.
Elle le fixait droit dans les yeux, comme pour le défier de le faire. Neena n’était pas encore l’espionne redoutable et la mercenaire violente qu’elle deviendrait ensuite, mais elle avait déjà une certaine habilitée. Sa rencontre avec Remy Lebeau y était pour beaucoup, et le peu d’entrainement qu’il lui avait fourni suffisait à faire d’elle une combattante aguerrie. Elle en avait souffert. Certains bleus avaient marbré ses côtés, ses cuisses, ses bras. Les courbatures l’avaient empêché de se mouvoir, et certaines fractures n’avaient pas guéri comme il le fallait. Mais Remy avait fait d’elle une personne qu’il valait mieux éviter de contrarier, et c’était bien comme ça.
Ses yeux verts suivirent Nathan alors qu’il retournait à sa besogne. Suivant ses mouvements, ses gestes précis, réglés, elle analysa alors ce que ça voulait dire de lui. S’il était aussi doué pour respecter les plans que pour faire des cocktails et servir des bières, alors ils avaient une chance qu’il ne devienne pas un poids. Mais tout ça restait à prouver. Il s’éclipsa, revint quelques secondes après, en soufflant sans doute pour lui une phrase qui n’échappa pas à la brune :
Et pourtant, tu lui as laissé ton numéro. Rétorqua-t-elle avec un air moqueur. C’est du masochisme ?
Prenant bien soin d’ignorer totalement sa seconde remarque à propos de ses clés, elle lui offrit à la place un sourire énigmatique à se sujet. Ses lèvres trempèrent dans son cocktail, et une gorgée plus tard, elle planta son regard vert dans celui aussi clair de Nathan :
Donc ? S’enquit-elle : Comment il t’a convaincu de participer à notre entreprise ?
Je suis assez curieuse d’avoir tes raisons de te mêler à tout ça, simple curiosité.
Elle parlait bien évidemment de Belmont. Pour une question qu’il lui avait plus ou moins lui-même posé avant de partir du garage. Elle n’avait pas oublié. Et au fond, sa présence ici conditionnait ce qu’elle pourrait obtenir comme information de lui. Elle avait déjà été plus subtile pour ça, mais elle n’en voyait présentement pas l’intérêt du tout : ils étaient deux adultes presque responsables, à boire dans un bar ou personne ne les écoutait, à se regarder droit dans les yeux.
Vous vous connaissez depuis longtemps, qu’il nous a dit. C’est qui pour toi ? Un cousin, une vieille amitié ? Tu as une dette envers lui ? Poursuivit-elle en essayant de déduire la solution avec des probabilités.
Nathan pourrait bien lui dire tout ce qu’il voulait qu’elle ne pourrait pas le vérifier forcément. Ni même le croire à coup sûr. Mais sa version était à envisagée, car même dans tous les mensonges, il y avait une part de vraie.
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Mer 13 Fév - 3:31
Lentement, l'homme vint récupérer des cacahuètes pour les manger tranquillement tandis qu'il continuait de fixer son potentiel coup d'un soir alors que sa complice lui faisait une remarque légitime. "Elle me plaît bien quand même. Mais je répond jamais à mes textos ou les appels sur mon téléphone normal." répondit-il, laissant comprendre que de toute façon, l'histoire allait dans le mur. Simplement, le blond ouvrit la main pour compter les arachides qui lui restaient dans la paume avant de les gober, son regard traversant finalement la salle, veillant sur les consommateurs qui avaient donnés les clés des véhicules. Sortant son téléphone, il se mit à noter les pseudo des clients qu'il connaissait afin de ne pas oublier. Enfin, récupérant la fin du molotov, il avala les dernières gouttes d'une traite, grognant ensuite à cause de la brûlure de l'alcool dans son gosier. "Oh bordel ! Pourquoi t'as commandé cette merde !" qu'il offrait comme remarque en venant se masser les tempes comme si ça suffirait à effacer le goût désagréable du cocktail.
Au bout de quelques secondes, la femme revint à la charge et l'agent haussa un sourcil surpris, souriant ensuite en coin. "Je te trouve bien curieuse pour quelqu'un qui refuse de répondre aux mêmes questions." rendait Steven en repassant derrière le comptoir pour se servir une pression, offrant une nouvelle tournée à la jeune femme et reprenant le service auprès des autres clients qui venaient par moment lui passer commande. Ouais, elle était curieuse, trop sans doute. Probablement méfiante de base et sans doute dans l'idée de s'assurer que la mission ne risquait pas de foirer de par sa présence, elle cherchait à mener sa propre investigation. Logique. Enfin... Plutôt intéressant comme comportement quand les règles stipulaient de ne rien savoir sur les autres. Enfin, pour lui, ce n'était pas bien parti et il fallait qu'il puisse garder un semblant de mystère. Quoique... Possiblement que la cambrioleuse pourrait apporter des informations sur les autres membres de la compagnie de Belmont. N'était-ce pas stupide de vouloir creuser ? Si en vérité mais... Et si c'était la seule chance de Steve d'en savoir plus sur le trésor visé ?
Vidant sa pinte rapidement, l'homme quitta une fois de plus le comptoir et cette fois, il passa les doigts autour du poignet libre de la femme pour l'entraîner à sa suite, la guidant jusqu'à la porte de sortie des employés. Là, sous le faible éclairage voisin d'un lampadaire, accompagnée d'une légère lueur de lune, Nathan laissait à ses prunelles azures le soin de soutenir le regard émeraude de la femme. Son visage ne laissait plus paraître l'amitié, l'amusement ou la candeur qu'il avait dans le bar. Tout chez lui était devenu froid et distant, même sa voix trahissait son changement de comportement. "Belmont est ma famille. C'est un homme pour qui je donnerai ma vie. Je suis là parce qu'il a besoin de moi pour un travail que vous ne pourrez pas accomplir." Doucement il vint placer la main sur le menton de la brune, caressant sa mâchoire du pouce avant de la relâcher et de glisser les mains dans ses poches pour récupérer ses cigarettes et son briquet, s'en allumant une. "Je vous tuerai tous pour lui, s'il me le demandait ou si vous tentez de le trahir."
Approchant le batonnet de tabac de ses lèvres, Steven soupira et proposa son paquet à la jeune femme alors qu'il venait prendre appuie le plus simplement du monde contre le mur de la bâtisse, inspirant alors la nicotine qu'il revint expirer dans un souffle. "Il m'a sauvé. Je trempe facilement dans les coups fourrés mais lui, il m'a aidé à m'en sortir plus d'une fois. Je lui dois tout." poursuivait-il sur. "Et toi. Pourquoi t'es là ? T'as accepté d'être ici mais et si ça se passait mal ? Est-ce que tu serais capable de tuer l'un d'entre nous ? Est-ce que tu serais capable d'aller en prison pour nous ?" demandait Nathan en glissant une oeillade suspicieuse à la femme, comme s'il cherchait à lui faire comprendre qu'une réponse insatisfaisante ferait que tout pouvait échouer ici et maintenant. C'était d'ailleurs le cas puisqu'il n'hésiterait pas une seule seconde à prévenir le chef de bande qu'une inconnue du problème mathématique posait problème et qu'elle risquait de fausser le calcule. D'ailleurs, le responsable venait d'envoyer un sms à l'agent infiltré qui vint lire le message avec une adresse, une date, une heure. Sans doute pour faire le point et discuter de l'ensemble du plan et de ce qui se cachait dans les coffres mais aussi pourquoi les recrues inconnus plutôt que l'équipe habituelle.
Noté. J'ai hâte de t'offrir une bière.
Le sms de réponse n'avait pas tardé. Un simple smiley souriant. C'était étrange quand on savait que le type braquait des banques avec autant d'assurance qu'un mec allant banalement à l'épicerie pour acheter un coca. Étrange mais pas tant, quand on savait qu'après, la carte sim serait détruite et le téléphone refilé à un sdf, sans doute, pour cacher les preuves puisque ces gens avaient tendance à facilement faire du troc contre quelques denrées. A nouveau, le blond tira sur sa clope et laissa la cendre tomber, la fixant un instant. "Hey, Brooklyne. Ça te tente de te faire 1.500 ce soir ? J'ai un plan. Une livraison. Dans une heure. Rien de compliqué." proposait le mec, sans pression alors qu'il regardait son écran de téléphone pour assurer à son commanditaire que la tâche serait accomplie sans problème.
"On pourra se jauger comme ça." disait-il simplement alors qu'il venait ensuite son mégot pour ensuite prendre le chemin de sa mission.
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Mer 13 Fév - 12:13
Je t'ai répondu, je ne suis juste pas rentrée dans les détails. Rétorqua-t-elle un brin sèchement.
Si elle ne s'épanchait pas, ça ne voulait pas dire pour autant qu'elle n'avait pas dit la vérité. Sa présence ici était dû à une opportunité qui s'était présentée à elle. Celle de se faire des millions, ou de se faire oublier définitivement. Si Neena la saisissait, ça n'était pas pour rien, mais elle se garda encore une fois d'en transmettre d'avantage. La prise de Manhattan sur son bras l'obligea à lâcher son verre alors qu'elle allait prendre encore quelques gorgées. Ses yeux se firent ronds, elle n'eut pas le choix de ses gestes. Doublant tout le monde, plus ou moins traînée, la morsure du froid la dégrisa d'un seul coup. et le fait d'être isolée dehors avec lui d'autant plus. Elle se devait d'être vigilante désormais.
D'autant plus lorsqu'il se saisit de son menton pour accrocher son regard. La brune retint son souffle, s'imprégnant de sa présence, comme pour en capter les intentions. Elle pouvait être proie ou prédateur, passer d'un rôle à l'autre d'un claquement de doigts. C'était ce que sa féminité lui avait enseigné, ce que la vie lui avait appris - à la dure surtout. Nathan n'avait aucune idée de ce qu'il risquait par ce geste, de ce qu'il déclenchait chez elle surtout. Il s'éloigna, se redressa, et elle ne le quitta pas des yeux. Ses pupilles rétractées la transformaient en une panthère prête à bondir. Elle reprit son souffle cependant :
Gravesend est bien plus intimidant que toi, confia-t-elle. Et c'était d'ailleurs à lui de jouer ce rôle, dans l'équipe. Les choses roulaient parce qu'il faisait peur. De tous, il était le plus imprévisible, distant, agressif et violent. Il éclatait de colère comme une bombe. Elle l'avait déjà vu à l'oeuvre, et ils avaient dû s'y mettre à deux avec Harlem pour libérer Belmont de ses poings. Je suis là pour la même chose que tout le monde : j'ai à y gagner. Répondit-elle sobrement. Non. Je ne suis pas une tueuse, mais je sais me défendre. Direct, efficace. Et non, je n'irai pas en prison pour vous. Si les choses tournent courts, je prends mes affaires et je me casse.
Elle ne jouait en équipe que lorsqu'elle n'avait pas le choix. Ici, Neena avait clairement besoin des autres pour atteindre sa cible - et il ne s'agissait pas d'argents. Les millions qu'elle pouvait trouver ne rachèteraient jamais sa tranquillité. Elle voulait disparaître - définitivement. De tous les radars, de tous les écrans. Son nom ne serait sur plus aucun dossier en ligne, on l'oublierait.
L'équipe n'est pas une famille, et je n'ai aucune dette envers personne de mon côté. Ajouta-t-elle, purement objectivement : Nous collaborons ensemble, mais je ne prendrais aucune balle pour vous. Et je n'ai jamais eu le sens du sacrifice. Je n'ai que deux options : soit on réussit et tout se déroule comme prévu, soit je me casse et vous vous démerdez sans moi. Simple, n'est-ce pas ? Je suis là pour un travail qu'aucun de vous ne pourra accomplir. Vous avez besoin de moi, quoi que tu en dises.
S'il avait un peu suivi la réunion, il savait qu'il n’accéderait jamais aux coffres sans elle, surtout pas vu le système de sécurité qu'il y avait. Avec son gabarit et sa subtilité, il resterait planté comme un idiot devant le couloir, et il n'aurait plus qu'à appeler lui même la police pour obtenir un taxi direction la prison. Le téléphone de Manhattan vibra, elle leva le regard vers lui, acceptant finalement la cigarette. La coinçant entre ses lèvres, elle alluma la tige et releva le nez vers lui :
Tu vas bientôt trouver une mine d'or et tu veux te donner du mal pour de l'argent de poche ? Demanda-t-elle. Ça ne m'étonne pas que Belmont t'ait autant de fois sauvé la mise. Quel idiot : Je te suis seulement pour veiller à ce que tu ne fasses pas de conneries. Mais si ça ne tenait qu'à moi, je rentrerais à l'intérieur du bar pour oublier ta proposition stupide.
S'il s'était déjà engagé, ça causerait forcément du tort de décliner dans l'immédiat. Neena n'aimait pas ça. Nathan était visiblement une tête brûlée, qui ne réfléchissait pas plus loin que le bout de son nez. Plus opportuniste qu'elle, incapable de songer plus loin que l'instant présent. C'était une manière de vivre, mais qui pourrait lui porter préjudice.
Tu montes derrière, souffla-t-elle simplement.
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Mar 19 Fév - 16:01
Steven avait bien entendu les arguments de la brune et c'était les propos qu'elle tenait qui faisait que Nathan se devait de prévenir Belmont que ça pourrait mal tourner. Ça marchait comme ça dans le business et c'est comme ça qu'il préserverait sa couverture aux yeux du leader. Du moins, suffisamment longtemps avant de disparaître de nouveau et de mener de nouvelles quêtes dangereuses pour une nouvelle affaire. Ses yeux claires ne quittait pas le visage de Brooklyn et un tas de questions parcouraient son esprit. Celle qui revenait le plus : Comment avait-elle été recruté ? Cette réponse permettrait d'avoir un nom. Il faudrait un portrait robot, des recherches et sans doute que l'identité tomberait d'elle-même. Ça et un casier judiciaire aussi grand que le bar qu'ils venaient de quitter. Il n'y avait que les gens déjà trempés jusqu'aux os pour rejoindre une barque qui a déjà affrontée la tempête et dont l'équipage est également mouillée de la tête aux pieds. Cependant, son attitude fit sourire l'infiltré qui venait balancer son mégot au sol sans même prendre le temps de l'éteindre. Elle avait beau être mystérieuse et distante, elle laissait parfois entrevoir autre chose et il fallait pouvoir s'infiltrer. Il suffirait de creuser encore un peu, avant la mission.
"Mon plan, je conduis, princesse." répondit-il à sa réflexion. Il menait la danse puisqu'il était sur son terrain de jeu. Hors de question qu'une inconnue prenne les rennes de son amusement alors qu'il avait déjà tout prévu, de A à Z. Un sourire naquit sur les lèvres du blond tandis qu'il s'enfonçait dans différentes rues et ruelles, de la ville. Il aimait ça, ce jeu de piste, il aimait l'adrénaline qu'apportait ce genre de coup foireux. Il s'agissait de défis qu'il fallait absolument relevé et c'était tout à fait à son goût. A nouveau, l'homme prit son téléphone et y pianota quelques secondes avant de le ranger. "Tu sais en quoi je suis différent ?" commençait le blond en souriant en coin et mettant les mains dans les poches. "C'est que moi, je suis malin." finissait-il en prenant une nouvelle une nouvelle ruelle adjacente à la leur, menant vers une impasse. Un long sourire naquit sur ses lèvres lorsque quelques bruits de pas se firent entendre.
"Le voilà..." fit une voix féminine, précédée de quelques murmures. Un trio, deux garçons et une fille, tous trois âgés de moins de dix-huit ans, venait à leur rencontre. L'un des adolescents possédait une lame tirée au clair, l’œil mauvais, méfiant, l'air de pas être ravi d'être présent mais les deux autres étaient détendus, même amicaux. Steven ouvrit les bras et accueilli la jeune femme pour la serrer dans ses bras tandis qu'elle riait de cette étreinte, faisant sourire le dernier du groupe, rassuré par la tournure de la situation. "Ça fait plaisir de te revoir Nate." faisait l'un pendant que l'autre piquait déjà le paquet de clopes offert d'une main libre. L'infiltré reposa la demoiselle au sol et s'écarta pour présenter sa partenaire du soir. "Les gars, v'la Brooklyn, celle qui doute de nous. A nous de montrer comment on s'en sort à Manhattan." taquinait le gaillard en passant les bras autour des épaules masculines. "Prévenez le. On sera là dans environs deux heures. Inwood Hill Park. Taylor, tu seras mon informatrice." concluait l'homme avant d'attraper la main de sa partenaire de casse pour l'entraîner hors de du cul-de-sac.
Fier de lui et confiant, l'homme quitta le quartier pour simplement et libéra la brune sans même la fixer. Une demi heure plus tard, ils avaient parcouru les rues de la ville pour se retrouver à l'opposé du point de rendez-vous imposé juste avant au trio. Devant lui, des hommes louches, le genre appartenant des gangs et qui faisaient clairement dans le sale. Le blond jeta un regard entendu à la jeune femme, lui intimant silencieusement de pas bouger tandis qu'il rejoignit le type à la tête du groupe. Faux sourire, légère discussion à voix basse et une poignée de main avant une rapide séparation. Simple bonjour de façade qui se transformait en échange rapide. L'agent glissa les clés de voiture qu'on lui avait mit dans la main et passait le bras autour des épaules de la voleuse. "Tu vas vite comprendre en quoi mon argent de poche sera bénéfique, ce soir et les prochains soirs." murmura-t-il à la femme, approchant la bouche de son oreille pour leur donner des apparences d'un couple heureux et épanoui qui irait se promener un peu, en métro, bus et autre moyen de transport pour aller en périphérie de Manhattan.
Après des heures à tourner en rond, Nathan fit un dernier détour pour rejoindre un garage où attendait une voiture, le genre de citadine passe-partout que la majorité des gens possédaient. Noire, fenêtres teintées, poussiéreuses mais pas trop, juste ce qu'il fallait dans le quotidien de chacun. Si ce n'était que des produits illicites étaient cachés dans l'automobile. Où exactement ? Il ne le savait pas et s'il tentait de désosser le carrosse, les hommes chargés de récupérer la marchandise le sauraient et auraient tôt fait de lui arracher le cœur et franchement, Steve n'était vraiment pas chaud pour cette partie du plan. Aussi, l'homme se contenta d'attacher sa ceinture, de démarrer la voiture et de mettre la radio comme si tout était naturel. Enfin, pour son personnage, ça l'était, donc pas si surprenant que ça, qu'il prenne ses aises.
Ses yeux azures se posèrent enfin sur sa compagne et un sourire s'offrit à elle. "Vas y, fais pas la gueule. 1.500 dollars pour une promenade, ça va pas te tuer." fit-il remarquer alors qu'il quittait les lieux à bord de sa Dodge Chargeur. Un peu de bling-bling ne faisait pas de mal quand on se trouvait à New-York et pour le coup, lui, il adorait sa vie lorsque ses mains s'accrochèrent au volant, que ses doigts passaient les vitesses et que ses pieds jouaient sur les pédales. "Tu t'amuseras plus ici avec moi que dans un bar avec un barman à peine plus intelligent que les verres vides qu'il remplit." promit l'homme tandis qu'il s'engageait déjà sur les routes, à vitesse moyenne et cherchant à ne pas trop dépasser la limite autorisé, histoire de rester discret au possible.
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Mar 19 Fév - 17:41
Jamais tu toucheras à ma moto, tu piges ? Il serait plus probable que j'finisse dans ton lit plutôt qu'tu la conduises ! Rit-elle sans s'en cacher.
Et en se retrouvant un peu titubante et à l'arrière de sa monture, la brune pinça les lèvres. Ses yeux roulèrent dans ses orbites jusqu'à ce qu'un soupir ne lui échappe. Un simple regard de Nathan termina de lui donner envie de l'étrangler. Il aurait pu y aller de son petit commentaire si elle n'avait pas profité de l'occasion :
Shut up, grogna-t-elle sèchement.
Elle ne sut trop comprendre comment tout le reste se déroula. Entre les trois jeunes qu'elle regarda d'un air méfiant, sa moto qu'elle fut contrainte de laisser près d'un autre bar en suivant le grand blond, ou la promenade en voiture improvisée. Autant dire que sa soirée ne se passait pas exactement comme prévu. Même sa marche en compagnie de Nathan ne lui permit pas d'apprécier plus que ça. Bien sûr, ils en profitèrent pour discuter, mais Neena n'était pas à l'aise, et même si tout se déroulait comme il le prévoyait, elle avait l'impression que tout ça était désuet.
T'es juste un gars bizarre, articula-t-elle en posant la tête contre la vitre côté passager, terminant de soupirer.
Les vibrations du moteur remontèrent dans ses bras, et elle surveilla Nathan du coin de l'oeil avec un sourire. S'amuser ? Elle ne s'amusait pas. Elle ne s'ennuyait pas non plus ceci dit. Dans les faits, Neena avait désoûlé encore plus rapidement qu'espéré, et l'idée de retrouver sa moto l'obsédait un peu. Elle n'avait aucune foutue idée de comment les choses allaient se passer désormais.
Et on la laisse à qui, cette caisse ? On va jusqu'où comme ça ? S'enquit-elle vers l'homme, sans cacher son air dubitatif. Pile le temps de trifouiller les boutons de la radio, et tomber maladroitement sur une chaîne passant des musiques qu'elle n'aimait pas trop. Des "tubes" qu'on entendait en boite, autant dire que ni Nathan ni elle n'avaient l'air enthousiaste : Ils ont rien prévu pour la route ?
Le temps d'ouvrir la boite à gants et de trouver les papiers du véhicule, sans rien d'autres, la brune s'enfonça dans son siège. En désespoir de cause, elle pouvait toujours essayer de dénicher mieux comme musique. Entre les bruits blancs, les grésillements et les interview ridicules qui endormaient plus qu'autre chose, elle poussa un soupir. Mieux valait se contenter de Tears for Fears pour la route. Elle aimait bien. Marmonnant la chanson en battant la mesure de son index et son majeur sur la vitre, elle tourna ses yeux verts sur Nathan :
Comment tu peux autant ressembler à un boy scout et te retrouver dans d'aussi grosse connerie ? C'est quoi ton secret ? Souffla-t-elle avec un air moqueur.
Depuis qu'ils avaient quitté le hangar, l'ambiance n'était plus la même entre eux. Il y avait eu de longues discussions absurdes, de l'alcool, et beaucoup de musiques. Et ce fut à cet instant que quelque chose lui sauta aux yeux :
T'as bu autant que moi, voire plus. Et t'es en état de conduire ? Fit-elle en posant le coude contre la portière, après avoir baissé sa vitre. Tirant une cigarette de son paquet, elle en tendit une à son voisin, suivant son briquet ensuite pour qu'il allume sa tige. Choisis la musique si tu veux... Sinon tu vas faire un saut dans les années soixante dix, et c'était à priori pas ta génération. Fit-elle en estimant son âge à la trentaine, grand maximum. Manière d'approcher les choses avec légèreté.
Sourire en coin. Parce que ça n'était pas non plus la sienne, et pourtant, elle adorait. Son père lui avait donné toutes ces références, désireux de lui offrir cette part de son enfance et de son adolescence. C'était de longues ballades en voiture avec eux, à écouter en boucle le même album au point d'en ruiner la cassette. De longues journées installée dans son jardin à user son lecteur CD. Neena s'était cassée la voix des dizaines de fois sur ces musiques, dansant de concerts sur un rythme qu'elle connaissait par coeur.
Et tout ça, c'était incroyablement loin. D'elle, de sa vie normale, de cette maison familiale dans laquelle elle n'avait pas mis les pieds depuis des années. De cette vie, il ne lui restait que cette attache-là : ces musiques qui avaient enchanté son enfance, la faisant nager à contre-courant de tellement d'adolescents de son âge. Donnant l'impression qu'elle venait d'une autre planète même.
Cette nuit ne faisait presque pas exception. La voiture était différente et son voisin également, mais le son qui passait sur les enceintes grésillantes dans l'habitacle lui rappelait inévitablement toutes ces fois où elle était rentrée tard de ses entraînements, où son père avait fait l'effort de venir la chercher. Elle pinça les lèvres : ça lui manquait. Celle qu'elle était à ce moment-là lui manquait, affreusement. Sa naïveté, son innocence, sa douceur. Ça semblait si loin désormais.
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Sam 23 Mar - 1:26
Dans l'habitacle, l'ambiance était différente de l'amusement d'avant. Steve faisait preuve d'un sérieux sans nom, fixait la route et lançait parfois quelques regards à sa passagère pour s'assurer que tout allait bien de son côté, souriant à ses nombreuses questions. "On laisse la voiture à un mec. On va l'appeler Teddy. Et c'est tout ce que tu as besoin de savoir sur lui." fit-il simplement en haussant les épaules. De toute façon, ce Davy était voué à se faire arrêter dans les prochaines heures. Le trafic rapportait bien mais ce n'était clairement pas quelque chose que les autorités appréciaient. La taupe de la bande avait suffisamment renseigner les agents pour faire tomber le commerce illégal et la livraison était un motif pour rajouter des charges. Simple et efficace. Une main sur le volant, l'autre soutenant son visage alors qu'il mangeait les miles tranquillement, Steven écoutait sagement les changements de stations radios sans rien dire, levant les yeux au ciel quand les musiques de leur époque venaient vriller leurs tympans. Quand on pensait que les gens écoutaient ces merdes préfaites, clichés à souhait et dégradantes pour certaines communautés... Il fallait vraiment être débile pour apprécier ce contenu.
Puis une nouvelle question de la brune le fit rire. "L'habit ne fait pas le moine. Et puis, honnêtement, j'ai vécu dans ça toute ma vie, la connerie. Je suis propre sur moi, en apparence. Comme la majorité des gens. Tout comme toi, j'ai passé un cap que les autres refusent d'effleurer parce que ça fait mauvais genre." commençait l'ancien barman alors qu'il accélérait légèrement grâce au panneau de signalisation qui lui en donnait le droit. "Mon secret, c'est juste qu'on m'a laissé un seul choix, celui de m'en sortir comme je pouvais. Et j'ai choisi le milieu qui m'a accueillit à bras ouverts." concluait-il, lèvres pincées comme pour faire sentir que ce passage de sa vie ouvrait quelques vannes dans son âme. Peut-être bien du remord mélangé à de la réflexion et pas mal de "et si" pour saupoudrer le tout et refaire son monde entier. De toute façon, qu'importait maintenant d'y penser alors qu'il se plongeait dans la merde jusqu'aux oreilles ?
Nouvel instant de silence puis la prise de conscience de la femme qui revenait à l'assaut pour une nouvelle question. Le blond soupira et se gratta le menton un instant avant de lever les yeux au ciel une demi seconde. "Je sais pas. J'ai une meilleure constitution que toi ?" qu'il posait en retour. C'est vrai, il ne savait pas, il se sentait frais, maître de lui-même, comme s'il n'avait bu que de l'eau et il se doutait qu'un contrôle routier se passerait bien. C'était toujours le cas, depuis des années, malgré les nombreux verres et les produits illicites. Étrangement, il n'était jamais positif mais ça lui allait parfaitement, surtout en ce moment. Puis après un court temps, l'homme prit le plus simplement du monde la cigarette qu'on lui tendait, approchant le filtre de ses lèvres et attendit d'avoir le briquet pour allumer son bâtonnet de tabac, tant bien que mal, il fallait le dire. L'homme s'apprêtait à se concentrer totalement sur le chemin jusqu'à ce que Brooklyn décide de se manifester pour lui proposer de choisir la musique. Grant haussa les épaules, souriant en coin aux propos qu'il avait entendu. "Moi j'aime bien ces musiques. Elles ont un sens, elles ne sont pas écrire avec le cul et des grammes de trop. Et puis elles sont pas vulgaires comme les rap d'aujourd'hui. Et ça c'est de la merde. Je crois que je suis vieux dans l'âme." fit-il tout en balançant la cendre par la fenêtre, revenant ensuite embrumer ses poumons tout en s'imaginant plaide sur les genoux, livre en main et tasse de thé chaud attendant sur sa petite table. Cette image vint le faire pouffer de rire, manquant au passage de s'étouffer avec la fumée de sa clope.
Suite à de longues minutes de voyages, pour ne pas dire de longues dizaines de minutes, le blond vint se garer dans une des allées du Hoboken Cemetery, pas si loin de Manhattan mais pas si proche non plus. L'homme ouvrit sa portière et coupa ses phares, prenant ensuite son téléphone, ayant pour seul éclairage son écran. Ses doigts vinrent taper le verre de son mobile des pouces pour ensuite envoyer son message. "Ils arrivent dans quelques minutes maintenant qu'on est là." annonçait-il sans regarder la brune alors qu'il quittait l'habitacle, histoire de se dégourdir les jambes. L'envie d'aller ouvrir le coffre le séduisait, histoire de savoir ce qu'il transportait ce soir mais ne le fit pas. Ses clients étaient exigeants à ce niveau là. Ils devaient découvrir en même temps le péché pour lequel ils se salissaient. C'était con, parce que du coup, les fournisseurs pourraient se foutre du client et l'arnaquer mais en fait... En fait, il s'en foutait, Steve. Pour l'instant, ça marchait. Il livrait et on lui filait la thune qu'il rendait avant de toucher son pactole et se tirer. Simple comme bonjour.
Les receveurs se faisaient attendre et dehors, il commençait à faire froid, bien trop au gout de l'agent double. L'ancien flic vint alors récupérer sa veste et l'enfila, prenant soin d'avoir à disposition rapidement son arme si besoin était puis glissa un regard à sa montre. Le dispositif servirait si jamais il devait se passer un sale truc. Lentement, l'homme fit le tour de la voiture pour se planter devant la demoiselle et lui offrit un sourire amusé. "Ok, je conçois que c'est pas le meilleur endroit pour une virée romantique mais on peut pas dire que tu t'ennuies." que balançait le voyou, venant caresser rapidement la joue de la femme de l'index pour éviter de se faire éclater la main à cause de son culot. "On en a plus pour longtemps. Normalement." fit-il, sur un ton sérieux, conscient également que l'endroit n'était pas le plus couvert en cas d'attaque. D'ailleurs, ses iris se dirigèrent vers la route lorsque son ouïe capta les bruits de pneus sur le bitume, lui forçant à lâcher un soupir suivit d'un "Enfin, ils sont là, ces cons." galérant à cacher sa frustration.
Non, il n'aimait pas les retards, encore moins quand il était accompagné et qu'en plus il ne pouvait pas couvrir son périmètre comme il le souhaitait. Lèvres pincées, il chargea son arme et la glissa à sa ceinture pour ensuite se planter au milieu du chemin, attendant des se faire éclairer par des phares. Bientôt. C'était bientôt fini. Mains dans le dos, l'homme se tenait droit, menton levé, cachant sa frustration en laissant son pouce pianoter le bout de ses doigts. "Il était temps, Teddy." lançait le blond à son client, un solide gaillard aussi grand que lui, à la peau bronzée, yeux foncés et sourcils froncés. Sa mâchoire carrée trahissait son envie de fracasser le livreur. Au lieu de ça, il lissa sa veste grises, récupéra une valisette et se planta devant Steve qui soutint son regard sans crainte, toujours prêt à provoquer les autres.
"On a pas le temps de jouer, Grant." venait gronder une voix grave et impatiente. L'infiltré leva alors son bras pour inviter son vis-à-vis à prendre le chemin du bolide, jetant un regard à sa collègue pour qu'elle se fasse discrète au possible. Qui savait comment réagirait l'acheteur, il ne semblait pas du tout de bonne humeur. Enfin, moins que d'habitude.
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Sam 23 Mar - 10:01
Non, c’est clair mais ça fait des souvenirs. Quand nos enfants me demanderont comment tu m’as séduite, je dirais… elle prit une voix exagérément niaise et une expression trop lumineuse pour vraiment lui appartenir : Il m’a amené dans un coupe-gorge, et c’est là que j’ai su que c’était le bon ! ou un truc du genre, souffla-t-elle avec un air clairement moqueur.
Echange complice, un brin inédit. A croire qu’elle s’était partiellement détendue en fait, ou alors que l’imaginer en grand-père écoutant de la vieille musique pour le plaisir de le faire l’avait beaucoup fait rire. Il était vieux dans l’âme, oui. Plus vieux encore qu’elle ne l’imaginait en réalité. Mais là sur le chemin, encore coincée dans l’habitacle, elle s’était contentée de le regarder et d’en rire silencieusement. Parce que si lui était vieux, elle était née quelques années trop tard. Elle n’était peut-être pas faite pour ce monde-là, elle aurait pu être une autre personne avec quelques années de plus au compteur.
Elle se posa contre la taule du véhicule et leva le nez vers le ciel. Nathan attendait avec une certaine impatience les clients de sa livraison, et Neena tâcha de rester calme en patientant. Pour ça, la cigarette qu’elle coinça entre ses lèvres l’aida à compter sagement les minutes et à ne pas se formaliser du retard. Quand finalement, les phares d’une voiture pointèrent au bout de la route, elle se raidit et vint se placer à côté du blond en tâchant de rester ferme. Bras croisés contre sa poitrine, elle observa en silence comme lui demanda Nathan, alors qu’il invectivait son client.
Teddy donc. Neena l’observa de haut en bas, certaine qu’il devait au moins faire le double de son poids et une bonne tête de plus. Bien.
Pour autant, le comportement de l’individu la raidit davantage, sans doute parce qu’un doute s’insinuait en elle brutalement. La remarque semblait lui rester en travers, et davantage encore lorsqu’il regarda dans le coffre. Neena ne sut dire ce qui gêna tant que ça, elle n’eut même pas le temps de jeter un coup d’œil à l’intérieur que Teddy se tourna avec un air furieux vers le blond :
Tu te fous d’ma gueule ? Demanda-t-il, la voix vibrant d’une colère sourde. C’est pas c’qu’on avait convenu.
La main de l’homme se porta presque immédiatement sur le col de Nathan pour l’empoigner comme il le fallait. Son autre jusqu’à sa ceinture, où il tira un couteau d’une pochette que Neena vit en un rien de temps. D’un mouvement souple, elle s’approcha à la hauteur de Teddy, et se saisit de son pouce pour le retourner. La lame s’échappa, elle l’attrapa vivement et d’un geste rapide, entailla le bras de Teddy sans faire beaucoup de cas de son habit qui lui tombait si bien. Ça ne serait pas facile à repriser, et le sang tâcherait définitivement le tissu.
Mais au moins, il venait de lâcher Nathan, et un semblant de calme était revenu entre eux trois.
Allez, t’en fais pas, ça ne saigne pas beaucoup, fit-elle en scrutant la plaie à son bras imbibant sa manche. Fébrile, et sans doute sous le choc qu’un petit brin de femme comme elle soit capable de lui tenir tête, il y eut comme un moment figé entre tous. Elle aurait dû se faire discrète, mais elle n’aimait pas qu’on lui fasse perdre son temps. Prend juste la voiture, fit-elle d’un signe de la tête. Nous on prend ça, elle attrapa la mallette doucement mais fermement pour la ramener derrière elle. Et chacun rentre calmement chez soi, en sécurité. On est que les livreurs.
Le regard furieux de Teddy s’ancra sur elle. Si ses yeux avaient été des mitraillettes, elle serait morte sur place. En tout cas, Neena avait dégrisé très rapidement grâce à ça. Sauf que le client ne bougea pas d’un pouce, et un vague regard vers la voiture aux phares braqués sur eux, elle comprit :
Il y a quelqu’un dans ta voiture, c’est ça ? Demanda-t-elle à voix basse. Ils ne nous ont pas vu, mais si tu veux imposer ton autorité, met lui une claque, fit-elle en désignant Nathan de la tête.
De loin, ils donnaient l’impression de seulement discuter simplement. Teddy passa d’elle à lui, semblant presque se calmer. Mais son poing se ferma et s’écrasa sur la mâchoire de Nathan avec une force qu’elle ne vit pas venir. Neena sursauta, se raidit, serra sa poigne autour de son arme avant d’aviser son acolyte d’un regard inquiet. Lui venait de tituber de quelques pas, tandis que Teddy la brusqua d’un coup d’épaule en contournant la voiture.
La scène était parfaite, presque chorégraphier. Quand le molosse monta dans le véhicule pour démarrer en trombe, la seconde voiture suivit la première, et ils se retrouvèrent tous deux comme deux abrutis au milieu de nulle part, dans le froid mordant de New York.
Je te mets dans mon top un des pires rendez-vous que j’ai eu, plaisanta-t-elle.
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Tiens, prend ça. Fit-elle en glissant dans ses mains un sachet de légumes congelés.
Nathan eut l’air de lui demander ce qu’il devait en foutre, et sans même qu’il comprenne, elle le plaqua sur sa mâchoire rougie par le coup qu’il venait de prendre. Dans la superette dans laquelle il se trouvait, Neena attrapa d’autres trucs qu’elle fourra dans son panier. Chocolat, gourmandises, caramels, une bouteille de lait, et une de whisky de mauvaise facture qui lui donnerait une gueule de bois dantesque le lendemain.
T’as d’autres lieux romantiques de New York à me faire visiter, où on se sépare là ? Demanda-t-elle en se plantant devant lui avec un air moqueur. Oh bien sûr, tu pourrais me raccompagner chez moi, je ne te proposerais pas de prendre un dernier verre, t’auras l’air désespéré, j’aurais pitié et peut-être que je te laisserais dormir sur mon canapé, ce qui ferait vraiment de toi le Top Un du pire rendez-vous, indétrônable dans le livre des records, blagua la brune sans cacher son sourire malicieux.
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Mar 23 Avr - 5:35
Sourcils froncés, visage fermé, lèvres pincées, mâchoire serrée. Steve avait tout de l'attitude du mec en colère. En même temps, pourquoi ne l'aurait-il pas été ? Cette idée d'avoir Brooklyn à ses côtés... C'était bien de la merde. Certes, ça lui avait donné un infime avantage sur le terrain et la possibilité de la voir rapidement en action mais ça avait aussi mis en péril toute l'opération de filature du SHIELD pour faire tomber un groupe d'enculés. Tout ça parce qu'une seule personne dans le monde avait décidé de ne pas rester à sa place alors qu'on le lui avait demandé. Mais non. Noooon. La brune s'en battait totalement les reins, de se contenter d'observer. Trop bien pour ça, sans doute. Et en prime, elle s'était dit qu'elle pouvait offrir à Teddy le droit de le défigurer gratuitement. Forcément que le mec s'était fait plaisir. Trop de fois Steven lui avait fait comprendre qu'il était le plus compétent des deux en matière de combat, suffisait de se référer aux gardes du corps de Ted qui s'étaient retrouvés avec des poignets ou des genoux pétés après l'avoir menacé. "T'aurais pu nous faire tuer." fit-il en s'écartant de la femme qui venait de lui foutre un sac congelé sur la joue, préférant éviter tout contact avec elle.
Steven eut un regard mauvais pour sa partenaire en observant les courses qu'elle faisait et se détourna pour aller se chercher un pack de seize bières ainsi que des chips au piment. Au moins, ça pourrait atténuer la douleur de sa figure. Le con de Teddy ! Il lui avait pété une dent, à tous les coups ! Lorsqu'il revint vers la brune, Grant n'eut pas particulièrement envie de sourire aux plaisanteries qu'elle lançait. Ses piques faisaient qu'il la rêvait de meurtre en la fixant et fronçait plus encore les sourcils en estimant que passer à l'action maintenant serait clairement une mauvaise idée à cause des caméras et des témoins de la superette. Plus tard, peut-être. Le pire dans toute cette histoire, c'était qu'elle ne semblait pas comprendre qu'elle venait probablement de déclarer une guerre des gangs et que pour leur business, ce n'était vraiment la meilleure des stratégie. Mais ça, évidemment, elle s'en taperait le coquillard avec une babouche et ce serait à lui de réparer ses conneries. D'ailleurs, le blond posa ses articles avec ceux de la criminelle, lui jetant un regard, l'air de dire "t'as pas le choix" et quitta l'épicerie. Dehors, la caresse du vent frais le fit grimacer, lui donnant froid un instant à cause du sac de légumes qu'il avait longtemps eu contre la tronche. D'abord, il sortit son téléphone de sa poche et commença à taper un texto, se stoppant en court avant de soupirer et d'appeler finalement son commanditaire pour lui expliquer rapidement la situation. Si au début, l'autre lui fit plusieurs reproches, justifiés ou non, à la fin, il eut tout de même droit à des félicitations. Teddy se disait content de la livraison, surtout de la partie bonus, la partie où il cassait enfin la gueule d'un p'tit con et récupérait une voiture magnifique. Pour le coup, l'égo de l'agent se prit un coup tellement violent que les phalanges de l'infiltré serrèrent le téléphone, laissant entendre un léger craquement, signe qu'il appuyait probablement un peu trop fort l'appareil.
Après l'appel, l'homme se frotta les yeux, déjà épuisé de devoir supporter tout ce qu'il y aurait après. Belmont, les gamins à qui il filerait de la thunes pour lui rendre des services, le temps du casse et elle. Celle la même qui lui rendrait la tâche compliquée, celle la qui faisait qu'on lui mettait des patates pour le plaisir, celle la qui se moquait de lui alors qu'elle aurait pu déclencher une guerre civile en une seule égratignure. Elle a cause de qui, il faudrait rentrer à pieds avec une mallette pleine de fric. Marcher jusqu'à la civilisation ? Clairement pas. S'armant une nouvelle fois de son appareil de communication, l'homme prit le temps de taper un sms destiné la jeune qu'il avait présenté à sa partenaire de casse.
Mission effectuée. Plus de voiture. Besoin de nous récupérer.
Le tout suivi de l'adresse de leur épicerie de nuit d'où sortait enfin la brunette. L'homme l'observa un instant et se dirigea vers elle pour tout de même l'aider à porter les achats. Sans doute qu'il n'était plus suffisamment en colère contre elle. Sans doute que le fait qu'il n'y ait pas plus de conséquences que ça lui avait enlevé un poids des épaules. Tranquillement, l'homme posa son séant sur le béton froid du trottoir et fouilla pour récupérer une bière qu'il ouvrit à l'aide de son briquet. "On vient nous récupérer. Normalement." informait-il avant de prendre une longue gorgée de la boisson houblonnée. Pas la meilleure des boissons mais au moins, ça lui tiendrait jusqu'à ce qu'il rentre et ce n'était pas plus mal. Nouveau regard vers la femme et l'espace d'un instant, son regard croisa le sien. Les émeraudes piquèrent sa curiosité par l'intelligence, la malice et la force qu'elles dégageaient et comme par magie, l'ancien policier eut envie de connaître les secrets qu'on lui cachait. Un bruit au loin le fit sursauter, l'arrêtant dans ses réflexions, lui permettant de replonger ses iris dans les ténèbres de la nuit en attendant qu'on vienne à leur rencontre.
Au bout d'une dizaine de minutes, Steve décida de l'ouvrir et de laisser échapper un "Je pourrai te séduire tu sais. J'ai pas que des côtés d'abruti. Je pourrai te surprendre et ne pas dormir dans le canapé." sur un ton léger, presque timide. Ce n'était plus Grant qui parlait mais bien lui. Le type un peu timide et un peu réservé, qui ne pensait souvent qu'à son boulot et qui se lançait peu de défi dans la vie de tous les jours. Lentement, il fit tourner son alcool et en prit une nouvelle gorgée, fixant ensuite le ciel nuageux. "C'est dommage, on aurait pu voir quelques constellations." fit-il plus pour lui que pour discuter avec Brooklyn. Oui, c'était dommage.
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Lun 6 Mai - 12:44
Ses yeux verts fixèrent la pénombre ambiante, posée juste à côté de lui sur le trottoir au bord du bitume. Pas vraiment nerveuse, ni vraiment à l’aise, Neena évita juste soigneusement le regard de son voisin, ressentant cette pointe de colère qui couvait en lui depuis qu’ils avaient quitté le terrain vague. Elle aurait pu les faire tuer, mais il n’en était rien. Et la brune préférait se contenter de ça. Devait-elle s’excuser de l’avoir protégé ? Très honnêtement, elle n’en avait pas le cœur. Désormais, elle était fixée sans doute, bien plus qu’elle ne pouvait l’imaginer.
Et probablement aurait-elle eu à cœur de bouder dans son coin si son voisin n’avait pas daigné lui adresser la parole. Sa déclaration lui fit tourner vers lui un regard d’abord étonné, ensuite amusé. Parce que ces mots-là ne ressemblaient pas au portrait qu’il s’échinait à peindre depuis le début. Et que, d’une certaine manière, cette facette-là la touchait. Elle aurait pu parler de ce petit creux dans son ventre, ou du pincement dans son cœur, mais elle n’en fit rien. L’espace d’une seconde, Neena l’admira silencieusement. Cette timidité l’attendrissait.
Peut-être… Murmura-t-elle.
Ce fut comme un aveu qui n’y ressemblait pas. Elle ne pouvait pas dire que oui, car elle se refusait à fondre pour le mauvais garçon qu’il était. Elle ne pouvait pas dire que non, car après cette soirée, elle s’était finalement amusée et Grant ressemblait moins au crétin qu’elle s’imaginait. Alors, peut-être était la meilleure réponse qu’elle avait en stock.
Peut-être que tu n’es pas aussi idiot que tu en donnes l’impression. Reprit-elle avec un air joueur : C’est peut-être juste un rôle que tu te donnes, une carapace. Mais elle est là pour une raison, et je ne vais pas prétendre à pouvoir la briser si tu en as besoin.
Parce qu’ils n’étaient rien, l’un pour l’autre. Rien qui méritait d’être changé. Parce qu’ils ne pouvaient pas rendre ça personnel. Parce que s’enticher de son partenaire de crime, c’était incroyablement cliché, et qu’ils ne pouvaient pas donner dans le cliché. Parce que tout ça pourrait compromettre leurs vies, leurs sécurités. Que c’était un jeu.
Et si c’était un jeu, alors ça serait non.
Neena n’avait plus à cœur à jouer avec un homme, comme si l’envie de se retrancher dans sa solitude l’aidait à panser cette blessure en son sein. Elle quitta son regard incroyablement bleu, si doux, dans lequel elle ne vit pas la personnalité de ce Nathan qu’elle connaissait vaguement :
Je ne serais pas ton ennemie. Souflfa-t-elle. Et je ne te déteste pas.
Ou l’art et la manière d’assumer son aveu. Elle haussa les épaules, un peu gênée :
Je connais un endroit bien où on peut les voir. Suggéra-t-elle ensuite.
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Ok, c’est un peu étroit mais suis-moi. Elle avait retrouvé sa moto. Encore un peu embrumée par l’alcool, la brune avait conduit Nathan jusqu’à cet endroit dont elle lui parlait tantôt. La conversation n’avait pas surenchéri, parce qu’on était venu les chercher, pour les déposer là où elle avait laissé ses affaires. Puisqu’elle était saoule, ce fut lui qui eut l’honneur de conduire son deux roues, à son grand désarroi. Elle bouda certes, un peu, mais se contenta de le mener où elle lui disait. A quelques kilomètres de son pied à terre à New York, ils dépassèrent une grille où elle désigna une entrée.
Lui écarta l’ouverture pour elle, et elle s’y engouffra presque habilement. Elle la maintint pour lui, le temps qu’il s’y glisse. Devant le terrain laissé à l’abandon, tout comme l’immeuble d’une dizaine d’étage qu’elle visait, ils s’avancèrent un peu à l’aveugle dans le bâtiment déserté. Les tags recouvraient chaque murs, comme pour raconter une histoire. La majorité des vitres étaient éclatées, ou condamnées, l’endroit sentait l’humidité. Mais Neena s’avança avec assurance jusqu’au toit, ouvrant la porte.
Il n’y avait personne. Pas un chat, pas un bruit, si on omet celui de la nuit. Les lumières de la ville était à plusieurs rues d’eux, et certes, la vue n’était pas imprenable mais les étoiles se devinaient. Pour les plus vives en tout cas.
Devant eux, deux chaises pliantes, une roue de camion, une pseudo table de camping. Un baril pour un feu, éteint.
Je suis pas la seule à connaître ce spot visiblement. Annonça-t-elle à Steve. Les mains fourrées dans les poches de sa veste, elle s’avança jusqu’au premier siège pour se laisser tomber dedans. Un sourire de satisfaction perça ses lèvres : Interdiction de dire des choses idiotes ici, c’est un endroit sûr contre la bêtise, compris ?
Ses lèvres se pincèrent. Elle évita le regard de son voisin, ancrant ses pupilles vertes sur le ciel si sombre. Ils ne pouvaient pas vraiment deviner ce que pensait l’autre, ils ne se voyaient pas d’ailleurs. Mais Neena imaginait sans mal l’étonnement, peut-être même le maigre sourire, serein, qui pouvait percer sur les lèvres de l’homme à ses cotés. Etendant ses jambes, elle croisa les bras sur sa poitrine pour se réchauffer un peu :
Ca fait deux mois que je suis à New York, c’est… C’est un peu mon endroit préféré, tu vois ? Ou personne ne peut venir m’embêter. Expliqua-t-elle. Je veux bien le partager avec toi, mais seulement si tu te montres sympa.
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Mer 26 Juin - 19:50
De retour dans sa ville natale, Steve se laissait sagement guider par la femme, profitant au mieux de l'air sur sa peau qui le rendait plus vivant encore qu'avant. Bien sûr, il connaissait les rues, les quartiers et semblait reconnaître le chemin qu'on lui faisait prendre mais ne broncha pas, préférant jouer la surprise à la découverte de la retraite de la brune. Avec énormément de tranquillité, ses yeux visitèrent au mieux le bâtiment plongé dans la pénombre, ses jambes s'ancraient prudemment au sol afin de ne pas glisser sur les morceaux de verres éparpillés. L'immeuble qu'ils visitaient ne représentait rien de plus qu'un vieux truc abandonné mais son toit avait tout d'un repère d'ados ou de jeunes adultes qui cherchaient à échapper à la routine. Du bout des doigts, le blond effleura les différents et offrit un discret sourire à la demoiselle qui confiait ses impressions vis à vis du repaire. "Difficile de pas dire de bêtises, tu sais." fit-il en haussant les épaules, s'approchant ensuite du bord afin de voir à quel distant du sol ils étaient. Haut, très haut. Facile de se tuer en cas de mauvaise chute mais lui ne se sentait pas en danger. Avec elle, malgré les débuts étranges de leur partenariat, il ne se sentait pas en danger, pas comme avec les autres qui ne faisaient qu'épier les autres afin de saisir le moindre faux pas. Non, tout avec elle était différent maintenant qu'ils étaient seuls face à la beauté du ciel malgré la pollution humaine.
Lentement, l'homme posa son séant sur une des chaises et croisa les jambes devant lui, fixant le paysage puis se tourna vers sa complice en lui offrant un petit sourire moqueur. "C'est pas mal comme vu mais quand même, t'aurais pu trouver mieux." puis il se mit à rire lorsque la moue de Brooklyn change. "En vérité, pour quelqu'un qui n'est pas du coin, c'est sympa. Peut-être qu'un jour, je te montrerai les miens, de spots, tu pourras comparer." poursuivit-il tout en laissant tomber sa veste pour l'offrir à la frileuse, profitant même de ce moment pour enlever sa montre et la glisser dans sa poche. Cette partie, ce n'était plus du ressort de ses employeurs, le moment ne leur appartenait pas et il était hors de questions qu'ils en sachent plus que nécessaire. Durant de longues minutes, Steve ne prit pas la parole, appréciant l'air frais qui jouait dans ses cheveux, le calme de la place et parfois, en coin, il osait un regard vers la cambrioleuse. L'agent se rendait compte que d'une certaine façon, elle l'obnubilait. Son mystère l'intriguait mais sa face cachée aussi. Quelque part, l'envie de connaître celle qui se cachait sous Brooklyn lui donnait envie de relancer son interrogatoire pourtant il ne le fit pas, pas déterminé à briser l'espèce d'enchantement qui l'entourait. Et puis, n'était-ce pas mieux de ne pas savoir ? L'ignorance empêchait l'attachement et au moins, ça évitait qu'ils se retrouvent dans des situations improbables et gênants sur plusieurs points. Enfin, c'était ainsi qu'il le voyait. Malgré tout, il voulait discuter avec elle, comme on aimait échanger avec des amis. Sauf qu'elle n'était pas son amie, elle. Juste une criminelle qu'il devrait faire tomber d'ici quelques heures...
Prit dans ses réflexions, le corps de Steve réagit de lui-même pour le faire sortir de sa torpeur, sursautant bêtement, sans aucune raison. Le regard surpris de la jeune femme s'était posé sur lui, le forçant à se détourner pour ne pas avoir de contact avec ses pupilles émeraudes, faisant mine de chercher un insecte. "Je sais pas ce qui m'a touché..." baragouinait le boy scout en s’époussetant la chemise comme si cela parviendrait à convaincre la femme de tomber dans son bobard gros comme une maison. Se raclant la gorge, l'infiltré leva le menton au ciel, à la recherche de constellation, cherchant dans sa mémoire les dispositions de chaque étoile pour ne pas se tromper. Finalement, il soupira et passa les mains sur sa nuque en souriant bêtement en coin, laissant entendre un léger "J'ai perdu la main avec les étoiles, je ne sais même plus qui est quoi." estimant ensuite que ce n'était pas une perte en soi. Le calme était tout aussi bien, tout compte fait. Lentement, l'homme ferma les yeux, se contentant de prendre de bonnes bouffées d'air, obligeant son palpitant à se calmer.
"Peut-être que tu ne devrais pas faire ce casse et moi non plus. Ça va mal finir. Son équipe est pas suffisamment stable pour qu'on en sorte indemne." lâchait Steve, sur un ton plus qu’honnête, loin de celui de Grant. Pour le coup, il partageait son avis personnel, celui de l'espion qui savait ce que risquait les membres de la troupe. Et puis... Il le sentait que ça partirait en couilles. C'était quelque chose qui lui prenait aux tripes. Quelque chose clochait dans cette histoire et il n'aurait su dire de quel côté ça se passerait. Le Shield ou Belmont. Dans tous les cas, trop de parties sombres résidaient entre les grandes lignes du plan. Des plans. Le Shield aussi, ne lui disait pas tout, c'était certain. "Ce serait nul qu'il t'arrive un truc, parce que j'aurais plus personne à qui faire la gueule..." marmonnait-il pour ne pas avoir à partager ses inquiétudes. Ce serait nul qu'il arrive à Brooklyn des choses qu'elle aurait pu éviter. Qu'il aurait pu empêcher. Contrairement aux autres, elle semblait être la moins malhonnête du lot, la moins apte à faire du mal pour le plaisir de faire du mal. Du moins, c'était ainsi qu'il le ressentait. Probablement que Steven se faisait des films.
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Jeu 27 Juin - 13:04
Ses émeraudes se posèrent sur lui. Nathan avait les paupières closes, mais il parlait. D’une manière différente de ce rôle qu’il se donnait, avec plus de douceur peut-être, avec la crainte de ceux qui ne veulent pas perdre. Elle le scruta sans pouvoir le lâcher, parce que ses mots trouvèrent un écho en elle qu’elle n’expliquait pas. Elle prit une profonde inspiration, et un sourire perça sur ses lèvres. Un sourire tendre qu’elle n’accordait jamais, et qu’elle nierait avoir eu à son égard s’il la surprenait ainsi :
J’ai la même impression. Confia-t-elle à son voisin, un peu sur le pouce. Passé la confession qu’il ne voulait pas la perdre. Je ne saurais pas dire pourquoi. Depuis le début, je perfectionne, je couvre tous nos angles morts, j’essaie de palier à toutes les éventualités, mais c’est dans mes tripes : je sens que quelque chose va mal se passer.
Plus que ça, Neena le vivait. C’était une boule dans le creux de son ventre qui grossissait à mesure que la date fatidique se rapprochait. Et cette tumeur s’imposait à elle, presque douloureusement. Son attention n’était pas focalisée sur les bonnes personnes, mais elle avait plus que conscience qu’elle y allait, en définitive, quasiment à l’aveugle. Et qu’elle ne pourrait compter que sur sa chance.
Je crois que c’est quelque chose que je ne peux pas maitriser. Quelqu’un plutôt. Avoua-t-elle alors, en haussant les épaules de dépit. Parce que ça lui apparaissait maintenant comme une évidence : Je n’arrive pas à faire confiance en Gravesend. Je crois qu’il est là pour faire… Le sale boulot, tu vois ?
Lorsque tout serait fini, Harlem et elle n’auraient plus aucune utilité. Ils n’étaient pas liés aux autres. Belmont était la tête, Gravesend celui qui presserait la détente. Et Nathan, lui, avait pour lui l’amitié qui le liait à Belmont. Ça le protégeait – ou tout du moins, il fallait l’espérer. C’était sans doute pour ça qu’elle s’était si bien entendue avec Harlem, parce qu’avec lui, elle se voyait faire front commun. Et cette bulle, ce soir, avec Manhattan ? Elle ne parvenait pas à se l’expliquer. Sur le toit de cet immeuble abandonné, elle ne pouvait pas comprendre ce qui la faisait se sentir autant en sécurité. Au bon endroit, au bon moment, dans la bonne vie. Tout un paradoxe qui n’avait plus de sens à ses yeux, mais qui en prenait à cet instant précis où ses doigts effleurèrent ceux de Nathan.
En douceur, et sans que ni l’un ni l’autre ne s’en empêchent, comme si c’était le plus naturel du monde, ils se nouèrent et se refermèrent ensemble. Elle lui tenait la main, comme lui tenait la sienne. Et déjà enveloppé dans sa veste trop grande mais qui portait son odeur, Neena se sentait bien.
Je dois faire ce casse. C’est le dernier et le plus important. Je ne peux pas l’éviter. Murmura-t-elle. Après ça, je pourrais enfin retourner à la tranquillité, effacer… Effacer tout ce qu’il y a à effacer et recommencer ailleurs avec ce qui compte vraiment.
Sa famille, sa vraie famille. Ce qu’elle ne pouvait pas garder auprès d’elle malgré son envie hurlante de le faire. Quand ses émeraudes revinrent sur son voisin, elle se laissa aller :
J’achèterais une maison, au bord d’un lac, loin de tout, ou plus rien ne pourra me perturber. Je pourrais reprendre ce que j’aimais avant, je pourrais… Danser comme avant, ouais. Et tous les soirs, j’aurais la meilleure vue sur les étoiles du monde entier. Un sourire mutin prit place sur ses lèvres pâles : Je te donnerais mon spot, et tu pourras comparer. Tu ne voudras plus jamais en repartir.
Ça n’était pas une moquerie : c’était son rêve. Après avoir connu cette visibilité, Neena voulait se faire oublier de tout et de tout le monde. Elle voulait créer cet espace de sécurité, celui où rien ne pourrait la rendre malheureuse. Et là, devant cette confession, elle lui disait qu’elle lui créerait une porte, pour qu’il puisse aussi en profiter.
Je m’appelle Neena, au fait. Avoua-t-elle à mi-voix. Tu as raison : Brooklyn, ça ne me va pas.
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Sam 19 Oct - 20:36
Brooklyn, alias Neena, se confiait auprès de Steve. Elle se confiait sur tout, sur ses espoirs, ses attentes, ses rêves. Elle avouait qu'elle voulait retrouver les siens, qu'elle aimait la danse, qu'elle désirait une habitation où la vue serait tellement merveilleuse que même lui ne pourrait pas s'en remettre et cette simple idée le fit accentuer délicatement la prise qu'il avait sur la main de la brune. Le pouce de l'homme goûtait allègrement à la peau féminine tandis que sa conscience pesait de plus en plus lourde. Il lui mentait. Il lui mentait ne serait-ce que sur son identité, sur les raisons de sa présence et sur l'avenir qu'elle aurait. Il pourrait, là, maintenant, lui dire de s'en aller pour ne pas tomber dans le piège du SHIELD mais sa conscience professionnelle l'en empêchait. Ça et le fait de se griller, le fait d'avouer qu'il était faux alors qu'elle lui livrait son cœur. Ça et le fait qu'il ait l'impression de trahir la seule personne pour qui il pouvait avoir un semblant d'importance, dans l'immédiat du moins. Et pourtant, ils aspiraient à la même chose, être libre de pouvoir vivre comme bon leur semblait, sans être le pantin d'une entité supérieure. Le shield ou Belmont ou n'importe qui d'autre qui possédait plus de puissance qu'eux dans ce monde.
L'homme ouvrit les yeux et vint les poser sur celle qui partageait ses heures. Il ne pouvait réellement cacher son inquiétude. A son sens, elle ne méritait pas qu'on la prive d'une vie sans barreaux même si elle laissait entendre qu'elle en possédait déjà. "On devrait partir. Toi et moi. Loin. On les laisse se démerder et on trouve une façon de tout recommencer." laissait échapper l'homme qui ne demandait qu'à se défaire de toute l'inquiétude que lui offrait cette mission depuis qu'il avait décidé de s'attacher à la tête brûlée qui traînait avec lui depuis la fin de leur réunion secrète. Et pour lui, peut-être que ça signifiait aussi se défaire de ses obligations. Il n'était pourtant pas du genre à les fuir mais peut-être que sa rencontre avec la femme lui donnait envie de voir autre chose, quelque chose auquel il ne pensait plus depuis longtemps, soit avoir une vie normale, sans faux semblant, sans infiltration. Peut être juste vivre comme tous les autres. Perdu dans ses pensées, il ne fit surface que lorsque de légères vibrations contre sa cuisses se firent sentir. Tranquillement, il sortit son appareil et lu la notification. "Y a une promo sur des pizzas, ça te tente ?" fit-il le plus simplement du monde, souriant même en coin.
Lentement, l'homme rompit la proximité avec la demoiselle et quitta son siège pour se lever et s'étirer un maximum, faisant fit de l'engourdissement de ses membres ou même de son dos douloureux à cause de l'inconfort des lieux, baillant par la même occasion. Se retournant pour faire face à la cambrioleuse, l'homme vint s'accroupir devant elle, posant les mains sur ses genoux, plongeant le regard dans le sien. "Que dirais-tu de rentrer avec moi ? Je vais te montrer une de mes planques, là où tu pourras toujours avoir accès, quoi qu'il arrive." lançait-il avec énormément d'assurance. Il ne s'imaginait pas non plus pouvoir passer un temps de fou avec elle, s'imaginait pas non plus qu'ils pourraient se recroiser après ça, parce que de toute façon, il savait que sa loyauté allait vers son boulot, son sens de la justice partagé avec de nombreuses personnes de la boite qui l'embauchait. Même s'il avait rêvé de quitter tout ça, il n'aurait jamais pu tout quitter, trop faible d'esprit pour dire adieu à ce qui le faisait vibrer, malgré sa présence, à elle. Légèrement, il prit le temps de venir lui caresser la joue du pouce, détaillant ce visage qui savait lui changer l'humeur en une fraction de secondes. C'était dangereux de poursuivre sur cette pente, l'homme s'en doutait mais il ne résistait que difficilement à l'appel du péché depuis leur rencontre.
Un instant, Steve se perdit dans les perles émeraudes qui le fixaient et son corps se figea pour profiter du semblant de rapprochement. Il était si près de ses lèvres qu'il aurait voulu en capturer l'essence sauf qu'au lieu de ça, il se leva et vint s'allumer une cigarette. Oui, c'était dangereux. Partir dans ce genre d'idée, c'était toujours la meilleure façon d'avouer sa défaite et avec elle... Ce n'était que de l'impossibilité puisque les choix faits ne menaient qu'à une opposition, qu'à des problèmes qui cassent un cœur. D'un pas tranquille, le blond s'approcha du bord et fixa le paysage une bonne poignée de secondes puis il recula et mit une main dans la poche. "Bon, tu préfères crever de faim ou on y va ?" fit-il, long sourire au visage. Quitte à devenir ennemis prochainement, autant profiter du calme avant la tempête.
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Dim 20 Oct - 13:15
Elle considéra la proposition de Nathan. Là, l’espace d’une seconde, Neena sentit tout le sérieux de la situation, en avisant son voisin avec douceur. Partir, loin, se démerder pour trouver une façon de tout recommencer ? Elle était prête à ça. Elle le voulait. Mais ça serait pour repartir dans une vie improbable, faites de mensonge, sans pouvoir être eux véritablement. Neena avait envie d’endosser son nom sans qu’y figure ses crimes. Elle avait envie de regagner sa famille, de recommencer à zéro dans ses chaussures, dans l’espoir de ne pas refaire les mêmes erreurs. De ne pas salir son patronyme. Si l’idée de s’enfuir avec Nathan s’envisageait, elle rêvait de le faire en étant elle.
J’y réfléchirais… Souffla-t-elle avec un sourire sincère.
Ça ne lui laissait que quelques heures pour ça, à l’évidence, mais elle était capable de le suivre pour manger de la pizza et d’y songer sérieusement. Son sourire s’élargit lorsqu’elle plongea son regard sur lui, et qu’il lui parla de sa promo. Consciente qu’il essayait autant de rester à ses côtés que de la fuir. Dans sa posture, dans ses pas pour s’éloigner et lui revenir, il y avait l’hésitation de ceux qui savaient où ils se trouvaient : dans un entre deux troublant. Elle ne le releva pas. Même pas lorsqu’il revint et lui demanda, comme on demande à un enfant, de venir chez lui, dans sa cabane, d’y trouver un abri. Ses yeux brillèrent de douceur, sans qu’elle ne réponde. Elle aurait aimé l’embrasser là, pour lui dire oui mais s’abstint même en sentant son souffle contre ses lèvres.
Le voilà, cet entre-deux.
Elle se releva, et lui fit face.
Ok pour la pizza. Ok pour la planque. Simple et efficace.
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Ils n’attendirent pas si longtemps pour récupérer leur bouffe, encore moins de temps pour ouvrir le carton et commencer à manger sur la route. Neena suivit l’homme jusqu’à l’endroit qu’il disait. L’emballage de la pizza sur le bras, et une part dans la bouche qu’elle savourait avec le plaisir de ceux affamés.
C’est là ? Demanda-t-elle alors qu’ils parvenaient au palier d’un immeuble un peu miteux. La porte ne se fermait même plus, les gonds grincèrent lorsqu’il la repoussa. A l’intérieur, le crépit recouvrant les briques était chargé de tags en tout genre. Du bruit, de la musique. Deux hommes dans la cage d’escaliers qui les laissèrent passer quand Nathan s’engageant en les saluant vaguement.
Neena n’en fit pas cas. Elle talonna son partenaire, jusqu’à la porte en bois, rongée par le temps, qu’il ouvrit en dévoilant un petit appartement poussiéreux. Il n’y venait pas souvent. Lorsqu’il alluma la lampe de l’antichambre, celle-ci grésilla pour découvrir un endroit presque lugubre, qui ne l’arrêta cependant pas. Elle avait vu pire, comme mieux. Depuis le temps, elle ne se formalisait plus d’être bien ou pas. Elle n’eut besoin d’ailleurs que de deux pas à l’intérieur pour se retourner vivement. Carton toujours dans une main, l’autre libre après avoir dévoré sa part, elle la passa autour du cou de Nathan pour le tirer à elle et lui dérober un baiser. Son corps épousa le sien, dans l’instant où elle se trouva stupide certes, mais où elle en crevait aussi d’envie.
J’ai un moyen de tout recommencer. Murmura-t-elle contre ses lèvres. Si tu veux, on le fait, tous les deux.
Comme une promesse. Même s’ils ne se connaissaient pas, même si ça n’avait aucun sens de le proposer. Même s’ils se retrouveraient probablement comme deux idiots dans une chambre d’hotel, à ne pas se connaitre. Qu’importait. Neena se savait folle parfois, et c’était cette folie qui parlait pour elle.
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