✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
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Sam 26 Jan - 20:42
Neena contempla l’ambre de son verre avec une pointe amère dans la gorge. Comme si quelque chose la gênait profondément. Comme si ça n’était pas son jack bon marché qu’elle tentait d’avaler, mais un fait bien plus déroutant encore. L’appel désespéré de son père l’avait mis dans un drôle d’état. Sans doute car jamais de sa vie elle n’avait entendu la détresse dans la voix de son géniteur. Jamais celui-ci n’avait eu autant besoin de son aide qu’à cet instant. Et sans doute également parce que ça faisait bien des mois qu’elle n’avait pas entendu ne serait-ce que le ton de son ténor sombre. Et qu’y percevoir cette angoisse lui flanquait une sacrée boule au ventre.
Elle ne vit même pas le moment où elle termina son verre, ne remarquant que le fond de ce dernier sans y discerner cette couleur qui d’ordinaire le recouvrait. Un soupir lui échappa. Sa descente était loin d’être modeste, le genre qu’on préférait ne pas remonter à vélo. C’était sans doute une très mauvaise idée de se farcir une gueule de bois la veille d’un événement si important pour elle. Et pourtant, ça avait été son premier réflexe. L’espoir de trouver dans la bouteille la solution à tous ses problèmes. Comme si c’était si simple…
Poussant son verre du bout des doigts, la brune sortit finalement de sa torpeur pour relever le regard vers ce monde qui l’entourait : l’endroit était bien fréquenté, encore vivant pour l’heure. La musique créait une atmosphère particulière au lieu, presque trop classe pour la personne qu’elle était. Recouverte de ses différents tatouages, de son allure froide, de ses vêtements élimés par le temps et les situations compliquées qu’elle avait traversé avec, des bleus qui pouvaient apparaitre sur ses bras à cause des entraînements… Neena faisait tâche ici. Sauf qu’elle s’en moquait. Son regard clair s’arrêta juste sur sa voisine au bar, qu’elle n’avait pas remarqué jusqu’ici, alors qu’elle venait commander.
Ce fut sa voix d’abord qui l’interpela. Et finalement, la mercenaire saisit au vol l’opportunité :
Maggie ? Fit-elle en fronçant les sourcils, sans cacher sa surprise. En croisant le regard sombre de la jeune femme – qui fut un temps sa dealeuse et son indic sans forcément le savoir – Neena eut l’impression de remonter deux ans en arrière. A croire que c’était un signe, et que la bouteille ne suffisait plus. Maggie Andrews, pour une surprise. Ajouta-t-elle.
Ni mépris, ni joie. C’était factuel, évident. Maggie pourrait le prendre comme ça lui chantait, elles n’étaient pas vraiment amies – notamment parce que Neena n’avait pas vraiment d’amis.
Si je m’attendais à retomber sur toi un jour. A croire que l’île est minuscule. Ça fait une paie, souffla-t-elle finalement.
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Dim 3 Fév - 10:12
After you've gone...
Neena & Maggie
Cela faisait 1 an. Plus ou moins d’ailleurs. Elle ne se souvenait même plus exactement de la date. En tout cas c’était dans ces eaux-là. Elle ne l’avait pas revu depuis presque deux mois, mais au moins elle l’avait revu se disait-elle. Ezra et Dylan s’étaient retrouvés et pour former une famille loin de l’horreur de l’île -c’était les mots de son frère évidemment- ils avaient décidé de ne plus jamais remettre les pieds par ici. Même si au départ, il s’en était allé seul, certainement encore plus déprimé qu’il ne voulait l’avouer, Maggie était heureuse qu’à présent il se portait bien. Les yeux figés sur son portable elle observait mélancoliquement la dernière photo qu’il venait de lui envoyer. Les documents sur ses prochaines expositions dans les mains, les clés de sa galerie dans l’autre prête à fermer le lieu, elle reste figée. Elle n’a aucune envie de rentrer chez elle pour être seule. Pas maintenant. Kaine n’est pas chez lui, elle le sait déjà donc même pas la peine pour elle d’espérer débarquer à l’improviste. Décidée pour autre chose, c’est un autre de ses amis à qui elle envoie un sms.
Le temps d’arriver chez elle, Maggie a déjà reçu une réponse et en profite pour se changer avant de ressortir. Moins d’une demie-heure plus tard, elle rejoint son vieil ami dans l’un des bar qu’il aimait fréquenter. Il passe quelques minutes à lui raconter les derniers potins avant que d’autres personne ne se joignent à eux. Maggie les salue tous, laissant le peintre reprendre le cours de son récit. Son verre à elle est vide, alors la brune s'éclipse discrètement laissant son ami en plein milieu de son histoire. Elle n’était pas inquiète, ce dernier avait un public prêt à boire ses paroles. Le sourire aux lèvres elle arrivait jusqu’au comptoire. Elle s’appuya avec les coudes sur le bois du comptoir et interpella le serveur. Quand ce dernier la remarqua elle lui offrit un magnifique et grand sourire.
- Ce serait possible d’avoir la même chose ? demanda-t-elle avec une moue.
Aucune idée de pourquoi elle se permettait ce genre de comportement. Elle se sentait plus légère ce soir et comptait bien ne pas emprisonner cette petite part de bonne humeur qu’elle ressentait. Pas ce soir. Un mot. Une question plutôt, mais très courte. Son nom. Son nom prononcé dans la bouche d’une voisine de bar et sa petite bulle venait d’exploser en mille morceaux. La mâchoire presque décrochée par l’effet de surprise. En face d’elle se trouvait comme un fantôme de son passé. Elle n’était plus la femme d’affaires et artiste reconnue mais était redevenu la gamine qui dealait au coin d’une rue peu éclairée.
- Neena ? arrivait-elle à peine à articuler. Qu’est-ce que tu fais là ?
Question stupide. N’avait-elle pas le droit de prendre un verre ou deux dans un bar ? Bien sur que si. Et à la façon dont Maggie venait de répondre on aurait pu croire qu’elle n’était pas contente de la voir. Ce n’était pas vraiment le cas. La photographe ne savait pas vraiment quoi penser à la vue de cette ancienne cliente. Son passage dans l’Alpha House lui avait créé pas mal d'ennemies parmi ses anciens clients. Après tout, ne les fournissant plus, elle les avait mis dans une position… inconfortable. Même si les mois étaient passés, certains avaient la rancoeur dur.
- Excuse-moi, je suis un peu perdue. Tellement de choses se sont passés depuis… cette époque-là.
Le serveur réapparaît alors avec un verre plein qu’il tend à la jeune femme. Elle le prit entre ses doigts avant de le délester de deux grandes gorgées. L’alcool et le sucre coulent le long de sa gorge et la rassure immédiatement. Maggie fait un pas vers la femme de son passé et tente un timide :
- Comment vas-tu ?
Maggie: #6D397A
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Dim 3 Fév - 22:29
Je joue du piano, ça se voit pas ? Rétorqua-t-elle en fronçant les sourcils, sur le ton de l’humour visiblement.
Voilà ce qu’elle faisait là. Parce que le reste était relativement évident. Elle n’avait pas besoin d’agiter son verre, pour le montrer à Maggie et lui prouver son activité du soir. Sa mauvaise gueule de bois du lendemain ferait le reste, mais la brune ne serait pas là ni pour la voir, ni pour la subir. Elle devait donc s’estimer chanceuse, même si Neena n’envisageait pas sérieusement que la brune reste avec elle pour en faire les frais. Pinçant les lèvres, elle estima sa voisine de haut en bas, comme pour essayer de se mettre une nouvelle image d’elle en tête.
La Maggie qu’elle connaissait semblait si loin. Sans doute qu’un an avant, elle l’aurait surtout comparé à une gosse qui ne savait pas trop quoi faire de son argent, ni de la douleur qu’elle nourrissait à coup de petites pilules du bonheur. Soit la drogue vendait bien, soit l’art payait finalement. Mieux valait l’un que l’autre.
Je vois même que les choses se sont… Arrangées pour toi. C’est bien. Ajouta-t-elle, sans commenter davantage. Quant à elle, comment allait-elle ? Bien. Fit-elle, sobrement.
Maggie prit place à côté d’elle, comme prête à lui tenir finalement compagnie. Ça l’étonna un peu, sans chercher à la faire fuir cependant. Neena écarta tout simplement ses affaires pour lui laisser de la place, comme pour l’inviter à s’installer plus confortablement, et peut-être poursuivre la discussion si elle le désirait vraiment.
Et toi alors ? S’enquit-elle avec un sourire.
L’alcool ne lui montait pas vraiment à la tête – par chance ? – et Neena gardait son humour caustique en toutes circonstances. Humeur du même acabit, à l’évidence. Elle ferait cependant un effort, pour des retrouvailles inattendues avec son ancienne dealeuse, et pour toutes les nuits sans rêves qu’elle lui avait offert grâce à ses petites pilules.
Tu ne veux pas rejoindre… La personne avec qui tu es venue ? Demanda-t-elle à la brune, par soucis de ne pas l’accaparer pour rien. Aussi bien habillée – pas comme elle donc -, ça n’était sans doute pas dans l’espoir de revoir une ancienne cliente. Pas pour elle, donc. J’ai appris que tu étais exposée désormais, une sacrée photographe. C’est super.
Le succès l’effleurait enfin. Internet lui donnait un style, un œil particulier, une manière de voir le monde touchante. Dans le détail, un fait que ne pouvait plus comprendre Neena. Sa fibre artistique s’était faite la malle, étouffée sous ses regrets et sa colère. Elle ne parvenait plus à danser depuis des années.
J’ai pas eu l’occasion d’aller voir ça par moi-même je t’avoue, mais ça fait un moment que la culture n’est plus vraiment mon truc. Admit-elle avec un petit rire amusé. Avant de tremper ses lèvres dans son verre et d’en prendre deux gorgées d’ambre.
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Sam 2 Mar - 11:15
After you've gone...
Neena & Maggie
Elle n’avait pas manqué le coche pour répondre à sa stupide question. Neena lui balança une réponse improbable mais elle semblait utiliser le ton de l’humour. Du moins c’est ce que Maggie espérait. Sans vraiment porter d’attention à l’observation que la brune faisait, elle cherche à reprendre constance face à ce passé qui refaisait surface.
- De l’eau a coulé sous les ponts, murmura simplement la photographe.
Que s'était-il réellement passé depuis tout ce temps ? De la douleur, beaucoup de douleur. Les accidents, les embûches qui avaient semé son chemin l’avaient forgé et l’avaient fait grandir. La gamine irréfléchie et impulsive avait été remplacé à force de lutter pour sa vie. L’alpha house, le festival et encore cette autre chose dont elle se refusait de parler l’avait changé à jamais. Bien sûre, la benjamine s’était reconstruite et avait travaillé dure pour laisser ces démons derrière elle. Rome ne s’était pas construite en un jour, comme on disait. Elle voulait savoir comment Neena allait, depuis tout ce temps. Sa réponse simple et courte l’encouragea à s’approcher plus d’elle. Lorsqu’elle poussa ses affaires, Maggie fut rassurée et s’installa sur le tabouret juste à côté du sien. Mieux assise, la photographe fit tourner l’alcool dans son verre avant d’en prendre une nouvelle gorgée.
- Je vais bien. , dit-elle avec un petit sourire.
Que pouvait-elle répliquer d’autre après tout ? Les affaires marchent, la vie est belle et l’île est sur le point de s’embraser ? Neena connaissait tout aussi bien la situation qui se déroulait ici. Personne ne pouvait être certain que les choses pourraient enfin se calmer. De plus il y avait bien trop d’interrogations autour des phénomènes étranges. Maggie craignait beaucoup de choses. La vérité en était l’une d’elles. Mais tout ça elle ne voulait certainement pas en parler. Un rire franchit les lèvres de la photographe quand elle lui demanda si elle ne voulait pas rejoindre Jay. Elle tourna néanmoins la tête vers lui et le petit groupe avec qui elle était venue avant de répondre à la personne assise à ses côtés.
- Il est entre de bonnes mains, ne t’en fais pas. Sauf si tu préfères que je te laisse seule évidemment.
Elle ne lui avait pas vraiment demandé si elle pouvait lui tenir compagnie. Peut-être voulait-elle rester seule. Maggie venait peut-être de la déranger. Elle se dit que ça ne devait pas être le cas puisque c’était Neena qui l’avait interpellé la première. Et puis, si vraiment elle gênait la brune lui ferait comprendre d’une façon ou d’une autre.
- Oui. Je n’y croyais pas moi-même.
Certes, elle faisait des photos, décrochait des contrats. Mais c’était principalement pour des particuliers. Elle n’avait jamais songé à faire une exposition avant… Avant l’Alpha House. Avant qu’elle ne frôle la mort et qu’elle ne doive faire le deuil de son innocence et de sa vie passé. C’était uniquement ça qui lui avait donné l’envie de faire quelque chose de plus, quelque chose qui resterait lui aussi gravé dans les mémoires. Peut-être qu’elle avait été un peu folle et perdue. En tout cas, cela lui avait servi de thérapie et c’était la raison pour laquelle elle n’avait pas viré plus barjot encore.
- Ne t’en fais pas. Ce n’est pas grand-chose non plus. L’art est quelque chose de tellement subjectif et abstrait…
Chacun était libre de penser ce qu’il voulait de son art. Elle y voyait toujours un sens et c’était ce qui comptait réellement. Elle n’avait ni cherché le succès, ni l’argent et encore moins la reconnaissance. Elle voulait simplement se délivrer de ses cauchemars. Et cela avait fonctionné. Pour la plupart.
- C’était surtout une échappatoire. Mais on pourra toujours en redisctuer si cela t’intéresse vraiment. dit-elle avec un clin d’oeil. J’aimerais savoir ce que tu es devenue. Ce que tu as fais quand.. j’ai disparu de la circulation., demanda-t-elle frontalement.
Maggie: #6D397A
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Lun 4 Mar - 12:39
La compagnie n’a jamais fait de mal à personne. Je crois. Sauf celle de mon ex, blagua la brune avec un sourire en coin.
Invitant définitivement Maggie à prendre place avec elle, elle songea que sa remarque n’était peut-être pas autant une blague que ça. Son ex avait ruiné sa vie et l’équilibre qu’elle pensait avoir trouvé à ce moment précis de son existence. Et la bague, qu’elle avait mise à son cou, était l’emblème de ces années passées à ne plus pouvoir supporter l’homme qu’elle avait profondément aimé. La trahison avait été si violente, moins cependant que la réalité. Et depuis, que faisait-elle ? Elle papillonnait, sans refuge, sans abri, alors qu’elle devait en trouver un sûr pour son frère d’ici peu de temps.
Ouais, je connais un peu. C’est juste que quand tu te trouves une vie, une activité, toutes ces choses-là, c’est plus difficile d’entretenir tes passions. Toi t’en as fait ton métier, alors j’imagine que c’est pas la même chose, répondit-elle.
Ce qui était vrai pour elle aussi : la danse avait été sa passion, elle avait grandi en dansant, comme jamais. Et elle avait aimé ça. Ces mouvements millimétrés avaient été son art, sa manière de s’exprimer, et on avait transformé cette beauté inégalable en un cloaque dans lequel elle était contrainte d’évoluer. Neena détestait ça, mais comme on l’avait vendu sur un plateau d’argent, autant en faire son miel.
J’ai continué, comme avant. Répondit-elle à Maggie en lui lançant un regard. Tu ne devais pas savoir ce que je faisais comme métier. J’suis une genre de… Solutionneuse de conflit, si on veut. En gros.
Une façon bien romancée de voir la chose, n’est-ce pas ? Même elle avait du mal à y croire.
Et avec tous les événements du Genosha, autant dire que j’ai du travail par-dessus la tête. Elle eut un sourire amusé : Mon petit frère va venir vivre ici dans peu de temps, si tu veux tout savoir. Pour les cours, mentit-elle. Il y a de bonnes écoles, sauf que l’ambiance de guerre civile qui règne parfois sur l’île me rend pas vraiment jouasse à cette idée.
Plus le fait qu’elle n’avait aucune foutue idée de comment s’occuper d’un adolescent émergé dont elle ne connaissait même pas les dons. Ça allait être une partie de plaisir, surtout si elle devait le protéger de l’Hydre pour laquelle elle travaillait, et du SHIELD ou de la Garde Rouge qui étaient des némésis aussi collant qu’un pot de glu.
Et toi, qu’est-ce que tu as fait en disparaissant de la situation ? Ses yeux se tournèrent vers son groupe d’amis : L’un d’eux n’est pas ton compagnon ou ta compagne ? S’enquit-elle par surprise, avec une curiosité assez amusante lorsqu’on connaissait la relation qui unifiait les deux.
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Mar 26 Mar - 19:37
After you've gone...
Neena & Maggie
Un fin sourire déforme ses lèvres quand la brune blague sur la compagnie de son ex. Même avec toute la volonté du monde, la jeune femme n’aurait pas réussi à maîtriser ses pensées et c’est involontairement que ses songes s’orientent vers le sien. Daignerait-elle passer du temps avec lui ? Probablement. La photographe revient sur terre quand Neena s’exprime à nouveau. Est-ce que la photographie était sa passion ? Oui certainement, cependant son exposition n’était en rien ce qu’elle s’était imaginé les rares fois où elle avait songé à son avenir. La jeune femme ne pouvait cependant pas être ingrate. Elle avait réussi à percer dans le domaine qui l’intéressait et ce n’était pas chose aisée. Combien de personnes échouent ? Combien ne gagnez pas assez leur vie dans la voie qu’ils s'étaient choisi ? Malgré cela, ce que lui dit la femme à ses côtés la trouble un peu. Elle n’était pas partie de zéro, elle n’était pas tout à fait équitable ressentie le besoin de se justifier.
- Je ne suis pas partie de rien, j’avais un filet de sécurité. Je n’étais pas à la rue et certainement pas dans l’urgence de devoir gagner de l’argent pour réussir à vivre.
Tout d’abord il y avait l’héritage de son père. Celui-ci était conséquent même si elle avait toujours refusé d’y toucher. Après, il faut l’avouer elle gagnait pas mal d’argent avec peu d’efforts en dealant. C'était de l’argent facile qui lui laissait beaucoup de temps pour la photographie et cela n’était pas donné à tout le monde. Sans cela, elle avait toujours son frère, à l’époque, pour l’épauler et il y avait Gabriel. Sa vie était loin d’être rose mais elle n’avait jamais manqué de rien. C’était un poids sur les épaules qu’elle n’avait pas à supporter et ce n’était pas n’importe quel poids. L’esprit libre et serein, tout semblait plus aisé au quotidien.
- Comment avant ? demande-t-elle.
Que faisait-elle en faite ? Maggie ne le savait même pas. Ce n’était pas le genre de questions qu’on échangeait dans le coin d’une rue déserte et sombre. Il n’y avait pas beaucoup de place aux bavardages dans son ancienne pratique.
- Solutionneuse de conflit ? répéta-t-elle avec un rire léger.
Est-ce qu’elle était flic ? Maggie se sentit soudainement bien naïve. Du moins en songeant à l’époque où elles s’étaient connu. Ou peut-être bien qu’elle était du Shield ? Ou encore pire d’Hydra ? Bien qu’elle puisse être effrayante sous certains aspects, la benjamine ne la voyait pas du tout au sein du groupuscule. Encore moins lorsqu’elle se confie sur son petit frère.
- C’est marrant parce que moi c’est tout l’inverse. Mon grand frère a fui l’île à cause de cette ambiance guerre civile, comme tu dis. Maggie émit un léger rire ironique. Il est mort de trouille pour moi… Elle prit une gorgée de son verre. Tu n’as pas peur pour lui ? demanda-t-elle après quelques secondes de silence.
Elle se mordit la lèvre pour sa question. C’était peut-être trop direct mais les quelques verres qu’elle avait bus précédemment avaient fait sauter les filtres de la politesse. Sa demande était par simple curiosité et elle ne se vexerait pas si la brune décidait de l’ignorer.
- J’ai travaillé. Je me suis plongée corps et âme là-dedans pour éviter de penser au reste.
Elle suivit le regard de Neena jusqu’à Jay et les quelques personnes réunies autour de lui. Un sourire illumina son visage en le voyant faire son numéro autour des femmes qui l’entourait. Jay était un très vieil ami sur qui elle pouvait compter. Mais c’était aussi un incorrigible coureur de jupons. Même s’il c’était déjà passé des choses, elle ne voyait rien de plus qu’une amitié entre eux.
- Absolument pas, répondit-elle simplement. L’amour, c’est compliqué et je suis bien trop jeune pour me torturer de la sorte.
C’est du moins ce qu’elle se répétait depuis des mois. Elle avait fait les bons choix et ce qui était arrivé était finalement une bonne chose. Elle n’aurait pas pu élever un enfant. Maggie n’était pas prête pour ça. Encore moins dans ce monde-là. La jeune femme le savait quand elle l’avait appris et elle n’en démordait pas. C’était mieux ainsi.
Maggie: #6D397A
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Sam 30 Mar - 18:03
Arrangeuse de tracas professionnelle, ouais, reprit-elle.
Pourquoi ne parvenait-elle pas à être claire avec sa voisine ? Lui dire, franchement, ce qu’elle faisait pour travailler ? Parce qu’elle ne l’assumait pas totalement. Parce qu’elle n’aimait pas vraiment cette partie d’elle-même, qu’elle ne voulait pas que ça la définisse. Mais d’une certaine manière, elle n’avait plus ce choix depuis longtemps : elle était membre de l’hydre depuis des années désormais, et elle l’avait servi au début sans le savoir. L’espionnage avait été son crédo, avant que la violence ne prenne le pas sur cette écoute attentive qu’elle avait su avoir pour les autres.
Certains appellent ça « Mercenaire », je crois que ça résume bien l’idée, admit-elle finalement. C’est pas vraiment une fierté, ma malédiction, c’est d’être doué dans ce que je fais.
Elle ne pouvait pas s’en formaliser désormais. Mais oui, elle vivait ça comme un cauchemar, une malédiction. La certitude d’avoir été l’instrument d’un autre pour obtenir des informations, d’avoir perdu une partie de son libre arbitre à ce moment-là. Qui aurait vraiment pu la comprendre ? La brune eut un rire sans joie en y songeant, et plongeant son regard dans le fond de son verre. Remy aurait honte d’elle. Honte de voir que son élève n’était pas capable de ravaler son aigreur et ces sentiments qui la rongeaient. Pourquoi se laissait-elle dépasser ?
Parce que Lazarus arrivait. D’ici quelques temps, il serait dans son existence, durablement, et elle se devrait d’être un modèle pour lui. Et ça n’était pas l’héritage qu’elle voulait lui léguer. Le sang, les morts, la violence ; Tout ça ne pouvait pas la résumer. Pourtant en regardant en arrière, tous les instants de son existence étaient intrinsèquement liés à cette colère qu’elle fuyait. Tous, sauf une poignée de son enfance, et ces quelques heures qu’elle avait volé au côté d’un autre.
Non, parce que je suis prête à tout pour lui. Et si ça signifie pacifier l’île, ou tabasser des politiciens, ça ne me fait pas vraiment peur, souffla-t-elle. Je crois que beaucoup de choses dépendent de comment tu le vois en sécurité. Loin de toi, ou près de toi ? L’un dans l’autre, c’est toi qui choisis finalement ce que tu préfères. L’avoir à l’œil même si c’est au milieu du danger, ou dans un endroit où tu ne sais rien, mise à part que c’est sur un autre continent.
Pouvait-elle pour autant avoir la certitude que ça se passait bien en Europe ou en Amérique ? Pas vraiment.
Tu as raison. Et si tu veux le conseil de quelqu’un qui y est passé : ne te marie pas. Prend que ce qui est bien, que ce que tu veux. Tu as le droit de dire « non », et tu as le droit de ne pas penser comme ton ou ta partenaire. Et par-dessus tout, si on te demande de changer pour être avec quelqu’un, c’est que cette personne est plaie qui va pas tarder à s’infecter, souffla-t-elle.
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Mer 10 Avr - 21:49
After you've gone...
Neena & Maggie
- Mercenaire, ça sonne plutôt pas mal.
Tant que la jeune femme ne lui avouait pas faire un trafic d'organe cela ne lui pose aucun problème. Avec l’aveu qu'elle venait de lui faire Maggie pose un regard nouveau sur la personne qui était assise à côté d'elle. La benjamine n'avait pas peur d'elle, non, mais son esprit prit court à une imagination débordante. Elle songea à de vieux films de gangster où l'on voit les personnages principaux arborer de grands chapeaux blancs, cigare au bec et une multitude de flingues.
- Peut-être qu’il est encore temps de changer ? Si cela ne te rend pas heureuse, dit la brune en agitant son verre sans sa main.
Après tout qu'est-ce qu'il l’en empêchait ? Neena est une femme jeune, avec un fort caractère et l'ambition de réussir tout ce qu'elle entreprend. Ca se voyait dans son regard même si ce soir elle avait plutôt l’air de quelqu’un venu noyer son chagrin dans le premier bar venu. Qu'est-ce qui pourrait l'arrêter d’ici demain ? Lorsque la conversation dérive sur le frère de Neena, la photographe ne put s'empêcher de rire. S'il fallait cela pour que quelqu’un se décide à pacifier l'île, et bien soit !
- Il était temps que quelqu’un se propose, tu ne crois pas ?
Maggie ignorait tout du point de vue de la brune pourtant elle n'avait aucune gêne à exprimer le sien. Les émerger était blâmés depuis trop longtemps et elle ne consentirait plus à cela. Lorsque la femme poursuit son discours la photographe l'écoute attentivement. Sur ce point, elle ne pouvait pas avoir tort. Préférait-elle avoir ses proches près d'elle mais courant un potentiel danger, ou loin d'elle, là où elle ne savait pas ce qui pouvait se passer. A cet instant précis Maggie comprit la douleur d’Ezra. Il était parti loin pour protéger sa femme et sa future famille, si un jour il avait la chance d’en avoir une mais il avait aussi laissé derrière lui sa petite sœur. Son dernier lien du sang qui pouvait lui rester. La jeune femme comprit la peine qu’il avait dû endurer et l'insistance avec laquelle il lui avait demandée de l'accompagner. Mais quitter Genosha, elle ne pouvait pas s’y résoudre. Pour faire bonne figure, elle vida le contenu de son verre.
- Comment s’appelle-t-il ? demanda Maggie en posant son regard sur elle.
Parce que l'homme qu'elle venait de décrire avait forcément un nom. C'était une personne de son passé qui l’avait blessé et dont le souvenir devais encore la hanter. Prenant de cours la femme à ses côtés et l’éventuelle question qu’elle allait poser Maggie ajouta :
- Celui qui te fais dire tous ces mots ce soir, précisa-t-elle.
C'est inconsciemment que son regarde scruta sa réaction. Elle ne voulait surtout pas s'immiscer dans l'intimité de Neena mais la question lui avait brûlé les lèvres et les avait franchi bien avant qu'elle puisse y réfléchir. Maggie aussi avait souffert. Lourdement. Et pourtant une partie d'elle n'avait jamais cessé de croire en l'amour. Elle savait qu’elle serait heureuse un jour et qu'elle rencontrerait quelqu'un avec qui elle s'épanouira à nouveau. Mais cela ne voulait pas forcément dire qu'il faudra qu’elle se marie ou fonde une famille. Malgré toutes les choses qui la terrifiaient dans une relation sérieuse, il était hors de question pour elle de baisser les bras et de tourner le dos à ces choses-là. Après quelques secondes de silence, elle se rendit compte qu’elle avait peut-être dépassé les limites et était allé trop loin. Pour se reprendre et surtout ne pas mettre Neena mal à l'aise elle poursuivit :
- Enfin si je te semble impolie avec mes questions tu peux me le dire. C’était trop personnel, j’en ai conscience. Désolé.
Maggie: #6D397A
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Ven 12 Avr - 12:49
Deux choses que j’aime chez toi : Ta naïveté et ton courage, souffla Neena avec un sourire.
C’était sincère. Elle était admirative pour le coup. Notamment parce que la réplique de Maggie l’avait laissé silencieuse quelques secondes, comme si elle cherchait à bien tout comprendre. Elle s’était tue, certes, avant d’en saisir tout le fondement. Ce changement était inespéré, quasiment inaccessible. Pourtant, Neena était à l’aube de cette métamorphose, sans le savoir pour autant. Elle pinça les lèvres :
J’aimerais être plus comme toi, à vrai dire, admit-elle.
Avoir la force de ce changement. Ne pas se le laisser imposer, mais le choisir. Au fond, Neena s’était laissée attraper, porter, par faiblesse avant tout. Et l’admettre n’était pas encore à sa mesure. Elle craignait les conséquences, sans voir qu’aujourd’hui elle en subissait les retours de vague. Parfois, elle se noyait. Le plus souvent, elle luttait pour simplement reprendre son souffle. N’était-ce pas là le plus tragique ? Ce qui faisait le plus mal dans l’idée, et qui la faisait se sentir impuissante. Cette volonté, elle l’avait. Ses réussites comptaient. Mais réussir dans le crime, était-ce vraiment une victoire ?
La liberté n’était peut-être, en fait, qu’une illusion :
Oh, tu me fais confiance pour ça ? S’enquit-elle avec amusement, en la scrutant du coin de l’œil. Et qu’est-ce que tu changerais d’abord, toi ? Quelle sera ta priorité ?
Elle eut un rire amusé. C’était drôle, parce qu’elle ne s’imaginait pas menant une quelconque bataille pour la liberté. Cette même liberté qu’elle peinait à obtenir pour elle. Tout ça pour en faire quoi ? Et qu’est-ce que les autres auraient à gagner d’elle ?
J’en tiendrais compte lors de ma Révolution, c’est pour prendre la température, plaisanta-t-elle.
Elle haussa les épaules. Neena se figea à sa dernière question. Pour la première fois depuis longtemps, elle avait l’impression de pouvoir se confier, d’être elle-même. Qui pour obtenir vraiment ça, au fond ? Steve avait été l’un des seuls, avant qu’il l’abandonne à son tour, la vende au plus offrant. Lui en voulait-elle ? Si elle ne pouvait résister à l’idée de l’aimer, au fond, oui. Un peu. Elle lui en voulait de ne pas être capable de lui offrir plus, et mieux. De lui laisser y croire.
Ne t’en fais pas, souffla-t-elle. Je ne t’envisage pas comme une menace pour lui, admit-elle.
Loin de là. Maggie n’était pas de ces redoutables tueurs qu’elle connaissait que trop bien. Elle avait eu le temps de la fréquenter, de l’aider, et de lui parler. De la voir changer, même. Peut-être qu’au fond, elle ne la connaissait pas, mais la brune à ses côtes n’était pas une criminelle de sang froid :
Lazarus, confia-t-elle dans un murmure. C’était lui, son petit frère.
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Mar 23 Avr - 18:55
After you've gone...
Neena & Maggie
Sans pouvoir s'en empêcher le visage de Maggie se pare d’une grimace lorsque Neena lui dit clairement qu'elle aime sa naïveté. Même si cela n'est pas dit comme une insulte l'emploi de ce mot dérange la photographe. De sa vie elle avait toujours eu l'impression d'être la petite dernière bien trop naïve, bien trop perdue dans son monde pour réaliser toutes les horreurs de ce monde. Cela avait pourtant été vrai à une époque. Maggie avait flâné des années sans se soucier à demain, sans se soucier de ce que le monde serait et de ce qu'elle pourrait lui apporter. Mais le retour à la réalité avait été brutal avec Hydra. Elle avait fait face à la mort, à l'horreur et à la méchanceté. Depuis ce jour la brune ne supporte plus le terme de naïveté. Elle préférait se voir comme une idéaliste un peu trop enthousiaste. Bien sûr tout cela elle l'avait appris au fond d'un lit d'hôpital, elle avait été obligé de penser comme ça si elle voulait survivre sinon elle se serait déjà tiré une balle depuis longtemps.
Ce qu'elle changerait elle ? Maggie n’en avait aucune idée. Elle n'avait jamais fait de politique et n'avait jamais pensé plus loin que le bout de son nez ou celui de sa famille. Du moins jusqu'à il y a quelques mois. Depuis que cette chasse à l'homme ou plutôt cette chasse à l’émergé avait commencé. Elle trouvait cela complètement absurde et ne comprenait pas pourquoi l'État ne voulait pas les laisser vivre en paix. Certains étaient dangereux c'était un fait mais l'homme, l'homme simple, ne l’était-il pas tout autant ? N'était-il pas en mesure de faire autant de mal qu'une de ces personnes ? Les traquer et les enfermer n'était certainement pas la meilleure des solutions : c'était ça qu’elle changerait.
- J’arrêterais la propagande contre les émergés., dit-elle simplement en posant ses prunelles sur Neena.
C'était tout simple pour établir un semblant de vie normale. Cette atmosphère de guérilla lui était insupportable. Maggie n'en pouvait plus et elle était loin d'être la seule. Chaque personne vivant sur l’île se posaient toujours les mêmes questions : qu'est-ce qui se passera demain ?
- Je peux t’aider si tu veux, mais même moi je ne parierais pas sur moi.
Pour illustrer ses propos elle leva son bras pour exposer son biceps. Elle désigna rapidement la peau de ce dernier et le palpa légèrement avec son index pour prouver l'absence totale de muscle. Un rire franchit ses lèvres se mêlant à son geste. La pauvre ne faisait vraiment pas peur à voir. Pas sûr même qu’elle puisse faire un mal à quelqu’un. Il faudrait déjà qu’elle puisse atteindre sa cible si elle en avait une. Pour sûr qu’elle ne représentait pas une menace. Elle venait tout juste de le lui prouver. Lorsque la serveuse passa à sa portée elle lui commanda une bière tandis qu’elle attendait la suite.
- Et il arrive quand du coup ? elle demanda.
Elle ne voulait pas être trop intrusive et ne savait pas si Neena était prête à parler de son quotidien. Maintenant que le sujet était lancé elle voulait simplement s’intéresser à la brune. La photographe ignorait comment elle pouvait qualifier la femme à ses côtés. Elles se connaissaient bien plus que de simples inconnues et encore trop peu pour pouvoir dire qu’elles étaient amies. Pour contrebalancer ce trop-plein d’informations, Maggie décida qu’elle devait également faire part de quelque chose de privé.
- Tu as de la chance, profites-en. Mon frère me manque énormément, et encore, ces mots étaient bien trop faibles pour qualifier le trou béant dans sa poitrine lorsqu’elle songeait à lui.
Maggie: #6D397A
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Jeu 27 Juin - 13:34
Neena lui adressa un sourire. Elle avait de la chance oui, même si tout était relatif, même si Maggie n’avait pas toute l’histoire en tête. Elle ne pouvait pas lui reprocher de voir les choses ainsi, comme elle ne pouvait pas se peiner de ne pas pouvoir pour sa part. Elle eut tout juste ce sourire comme réponse, ne souhaitant pas en dire davantage sur sa famille la plus précieuse, comme l’avait si bien compris la jeune femme proche d’elle.
Un simple regard sur le côté lui permit de voir ce qu’il se tramait non loin. Elle termina son verre rapidement :
Tu devrais retourner avec tes amis, ils s’impatientent, confia-t-elle à la photographe, quand celle-ci vérifia ses dires. Elle ne lui mentait pas. Ne pas lui dire tout ne voulait pas dire, de toute façon, qu’elle mentait. Neena connaissait sa vérité, celle qui avait de l’importance pour elle, c’était sa version de l’histoire dans tous les cas. Je vais rentrer. Je m’interdis d’être comme n’importe quoi lorsqu’il est là. Alors… Cette bonne résolution commence dès maintenant.
Maggie n’aurait donc pas à s’inquiéter de la savoir seule, et de devoir lui tenir compagnie. Parce qu’à rester à ses côtés le temps de cette discussion, Neena avait l’impression de l’avoir voler à une soirée où elle devait être. Elle n’était cependant pas regardante, ni à lui faire des reproches sur tout ça. Sa main se posa même sur le bras de la jeune femme, à qui elle adressa un regard doux et sincère, rare venant d’elle :
J’ai été heureuse de te revoir, Maggie. Vraiment. Et elle pesait ses mots pour lui répondre, parce qu’elle ne pourrait pas lui mentir sur ce qu’elle pensait au fond d’elle. Si tu as le moindre problème avec quelqu’un, tu sais où me trouver. Je me ferais un plaisir de lui régler son compte.
Et, pourquoi pas, mener une révolution à ses côtés quand l’occasion se présenterait.
FIN
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