Elle se retourne dans ses draps, rêvant d’une vie qu’elle hait de toutes ses forces, une vie de souffrance, de chemin perdu, avec l’espérance qu’elle cesse. Elle avait prié de toutes ses forces, supplier le dieu de ses parents pour qu’il lui accord la tranquillité qu’elle avait tant chercher depuis l’âge de ses 16 ans. Elle avait échappé à cette petite agonie, pendant un temps, trouvé cette paix qu’elle avait souhaitée dans les bras d’une personne. Cela n’avait été que fugace, car il était revenu la hanté, petit à petit. Il l’avait nargué, lui faisant croire qu’il était un don du ciel, ressurgissant quand elle était en compagnie de cette femme qui partageait désormais sa vie. La jeune Ren n’avait nullement eu besoin de dire à la jeune Wheeler qu’elle l’aimait, Lexia l’avait sentie comme si c’étaient ses propres sentiments, elle s’était laissé envahir par les sentiments retenus de l’ingénieur, vivant ces ressentis avec tant d’intensité. Oui, cela avait été un don, quelque temps.

Mais maintenant…il y a avait ces moments où elle n’avait plus l’impression d’être elle même, ou la tornade Lexia ( comme ses proches aimait l’appeler) s’éteignait pour laisser place à ces étrange sentiment. Ressentant ce sentiment de confusion de Lucy, quand elle n’était pas avec April, la jeune Wheeler venait chercher la sérénité de sa soeur, se glissant dans ses draps demander d’un faible voix à sa soeur pour rester cette nuit auprès d’elle. Pourtant, elle se souvenait qu’elle l’avait laissé dans cette autre vie, en proie à ses démons sans aucune défense, ronger par les noirceurs humaines, subissant leurs plus abjects sentiments. Alors quand elle ressentait la colère de sa sœur, elle se laissait envahir laissant cette rage sortir d’elle-même l’accusant de tout ces maux dont l’aîné ne pouvait pas encore comprendre. Ce jours là ce fut encore le car, un reportage sur la garde, le sentiment de colère de Taïs l’envahissant et soudain l’explosion d’Alexia.

Alors dans ces moments, elle aimait se perdre dans les bras d’April, sentir ce bien-être qui émanait d’elle, ce sentiment de protection. Elle se retourne dans le lit, se réveille en sursaut, cherchant le réconfort d’April, mais sans la trouver. Sa main caressait l’endroit ou d’habitude se trouvait April, elle reste là quelques seconde à observer cette place en manque de sa propriétaire. Elle se leva, en roulant la couverture au tour d’elle tout en appelant sa belle “April?” Pourtant, elle sait très bien où elle est. Cela avait toujours été un trait de chez l’Asiatique que Lexia avait toujours apprécier. Elle se pris donc la direction de ce lieu, ou la Ren se cachait pour voir pourquoi elle n’était pas auprès d’elle. Elle serre un peu plus la couverture autour d’elle avançant vers l’atelier de l’ingénieur. Et elle ne fut nullement pas surprise quand elle la vit travaillant sur un projet. Elle tente un trait d’humour qui depuis quelque temps est peu présent. “Je ne t'ennuis avec moi  que tu termines ta nuit ici?” Un sourire sur les lèvres. Elle s’approche d’elle, attend qu’elle ait retiré son de masque de soudure avant de l’embrasse, glissant une main le long de sa joue. Se laissant s’imprégner de ce se qu’elle ressentait. Ce n’étaient pas les sentiments d’April, juste les siens, ce qu’elle éprouvait pour cette magnifique femme, dont elle était tombé amoureuse.Elle passait ses bras derrière son cou, voulant rester encore contre elle quelques instants. “Je préfère me réveilles quand tu es près de moi.” Elle l’embrasse à nouveau tout en lui disait “Alors, sur quoi tu travailles?” Elle l’incites à parler de son projet cherchant à savoir ce qui occupe l’esprit de son ingénieur.

Elle reste accrocher au cou de son amant, ressent cette peur qui sommeille en elle. L’angoisse qui pénètre dans chaque pore de sa peau, son cœur qui se ressert en même temps que son étreinte. Elle ne quitte pas les bras de sa dulcinée, affrontée ses sentiments qui la prennent toute entière l’ensevelie sous eux. Elle pose sa tête au creux de son cou, fermant les yeux tout en prenant une grande inspiration. Elle tente de se calmer, en même temps que l’ingénieur. Elle s’écarte de son amant, prenant un peu de distance avec l’espoir que cette peur s’évanouisse. Mais elle la ressent toujours, aussi force que quand elle est dans ses bras. Le visage de la blonde, se fait moins souriant, même si elle invite sa belle à se confier à elle. “ Raconte-moi.”

La blonde connaît ses souvenirs, sait que ce n’est nullement un peut-être, mais une certitude. Elle connaît ce passé dont elle n’aurait jamais voulut se souvenir, sait ce qui l’attends. Elle n’existerait plus, vivrait dans les sensations des autres, sa vie ne lui appartiendrait plus. Lexia est désemparée, fasse cette vie qui lui échapper, la replongeant dans ce monde qui l’étouffe. Alors tant qu’elle peut encore être elle-même, elle veut pouvoir profiter de ses moments, pouvoir encore parler de ce qui de cette peur qui ronge sa belle, s’accrocher à elle comme si elle était son souffle de vie cette bouffée d’air qui lui reste avant de couleur dans les abysses. Ses mains se ressert sur son cou, elle écoute les paroles de l’Asiatique, faisant l’effort de rester contre elle. Son cœur bat de plus d'en plus, ses mains commençaient à trembler. Le monde est cruel, elle a cette sensation qu’il a jouée avec elle, prenant un malin plaisir de la torturer. Sa respiration se fait de plus en plus fort, l’émotion de sa belle l’assaillit de toute part. Elle ne veut pas s’écarter d’elle, veut ressentir encore ce contact avec elle. Douce torture qu’elle ressent à déchirer par les émotions de son amour, et les siennes qui leur laissent place. Pourtant, elle était heureuse de ressentir tout l’amour qu’elle éprouvait pour elle sans qu’elle n’ait à dire un mot, mais là Lexia n’en pouvait plus de l'angoisse qu'April avait au fond elle.

Alors elle s’éloigne doucement de son être aimée, continuant à l’écouter, à aval sa salive, récitant dans sa tête le mantra que jadis, on lui avait enseigné, essayant de se concentrer sur elle-même. Elle ferme les yeux, ressert le drap autour d’elle. Elle est sur le point de craquer, revient soudain vers l’ingénieur, prenant le visage de son aimée entre ses mains.”April” Presse, ses lèvres sur les siennes avec force, comme si elle s’accrochait à quelques choses, prenant ses lèvres comme si elle demandait que tout cela cesse. Elle pose son front contre celui d’April, tremble encore de tous ses membres contre la peau d'April. Cela semble être une supplique de la blonde, demandant à sa belle de cesser la torturer sans le vouloir. Elle lui demandant de se calmer, lui dit qu’elle n’a aucune raison d’avoir peur “Tout vas bien.” Elle le dit pour l’asiatique, comme pour elle répète encore une fois ces mots. “Je t’en prie, cesse d’avoir peur. Calme-toi. Tout vas bien.”

Lexia, glisse sa tête au creux du cou d’April, lui répétant encore ses mots. Elle se détache légèrement plongeant le bleu de ses yeux dans le noir de jais de l’être aimée, laissant une birde de réponse à celle-ci “ Ils sont réel. Ce sont bien de souvenir d’une vie passer.” Soudain, elle sent ses propres émotions refaire surfasse, ressent sa propre angoisse, cette détresse refaisant surface “Je me souviens aussi.” D’une vie qu’elle déteste, d’une vie qu’elle voudrait oublier encore une fois. Elle se souvient de tout.

Elle se souvenait de cette première fois, ces émotions qui l’avaient soudainement envahie. Ce sentiment de se faire ensevelir sous les corps d’autres personnes sans pouvoir respirer. L’agonie qu’était cette vie passée qu’elle aurait souhaité ne jamais retrouver. Elle aurait aimé ne pas être ce qu’elle était, ne pas savoir qu’elle puisse sentir cette peur dans sa compagnie, sentir se stresse qui montait en elle à chaque parole. Elle aurait voulu, comprendre d’elle-même, garder la surprise des sentiments de ceux qui l’entourait. Elle aurait voulu savoir contrôler cette part d’elle qui pouvait être une formidable sensation, comme la pire torture qu’il puisse exister. Elle n’avait aucune envie de raconter, se replonger dans ces moments, où un jour, elle avait demandant que son supplice se terminer.  Reste auprès de l’ingénieur, dans ses bras, ne ressentir que les émotions qu’elles avaient l’un pour l’autre. 

Le regard apeuré, elle regardait sa belle, s’écartait d’elle d’un pas hésitant, laissant ses mains tremblante glisser. Ses lèvres guidées par cette angoisse, elle ne prononçait qu’un simple “Je…” Hésitante. Attitude inhabituelle qu’affichait la jeune femme, elle toujours si sur d’elle, toujours remplie d’une gaieté débordante. Elle fuyait le regard d’ April, ne savait par où commencer, ne savait si elle était prête à raconter cette histoire, lui raconter celle qu’elle ne voulait plus être. Elle cherchait dans les yeux de sa compagne cette force qui lui manquait, cette sensation qui pouvait calmer cette crainte qui se mélangeait à celle de l’ingénieur, pendant de longues secondes. “Je…” Encore hésitant, n’arrivant pas à trouver les mots pour lui raconter ce qui lui était arriver, sentant son cœur s’accélérer, voulant que tout cela cesse. Alors elle, essaye de garder cette attention sûr April, lui disant que son passée n’avait pas d’importance, lui demandant de décrire son don elle se souvenait, elle. “Ce n’est pas important. Ce n’est pas de moi qu’on parlait.” 

Un sourire forcé sur le visage, un regarde mélanger la tristesse et sa douceur habituelle, comme une supplique envers sa compagne pour ne pas la forcer à aller plus loin dans ses propres souvenirs. Si, elle avait surmonté cette vie avec ses parents, leurs passées, lui, la rattrapait petit à petit l’entraînant dans à nouveau dans ses noirceurs. Elle aurait voulu que la belle qui était en face d’elle puisse se souvenir de ce qu’elle avait été pendant un temps, cette femme ambitieuse, aux mille idées, curieuse de son monde, remplie de vie, spontanée. Elle se rapproche lentement d’elle, prenant un de ses mains dans la sienne,cherchant ce côté rassurant, lui demandant “Tu peux te souvenir de tous? Dans les moindre détail?” Une question qui n’en n’était pas vraiment une. Mais une lueur d’espoir pour la jeune femme que celle qu’ April avait rencontrée, grâce à une personne commune, demeure dans son souvenir. Elle inspirait doucement, essuyant de reprendre ses esprit, voulant revenir sur cette femme qui partageait sont lit. “Raconte moi, ce dont tu te souviens. Et pourquoi tu fabriques ses ailes ?”

Elle regarde l’œuvre d’April, la touchait de ses doigts alors qu’elle tendait l’oreille, tout en examinant l’orfèvrerie de l’asiatique. “Tu sais. Je suis sûr que les gens achèteraient tes ailes.” Un trait d’humour, une tentative d’éloigner le sujet d’elle pour juste se concentre sur l’ingénieur. Un sourire qui se voulait un peu plus confiant, alors qu’elle resserrait encore une fois ce drap autour de son corps. Un des chats venant sur la table de travail, venant chercher une caresse de la part de la blonde. “Je suis sûr qu’Elon est d’accord avec moi.” Un nouveau sourire, alors qu’un miaulement se fait entendre un peut plus loin “Ainsi que Musk.” Elle ne sait si, cette diversions allait réussir. Peut-être le temps que l’ingénieur raconte cette vie qui avait été la sienne, lui posant des questions sur celle qu’elle était avant. Même si elle ressentait toujours cette angoisse la ronger “Alors, dis moi. Tu passais aussi ton temps dans un atelier à fabriquer un tas d’objets et tu venais réparer les borne arcade de jeune femme en détresse ?"

Ses yeux se fermaient, prenant une grande inspiration, alors qu’elle fit un mouvement tête. Elle ressentait la colère d’April, savait qu’elle n’était pas dirigée contre, mais contre sa sœur. Mais était la première fois que sa compagne laissait entre voir ce sentiment. Où du moins de cette manière-là. Elle écoutait les paroles d’April, sentait l’appréhension. Lexia aurait voulu la rassurer, lui dire qu’importe ce qui s’était passé, elle saurait toujours ses vrais sentiments. Cela avait à bien des égards quelques chose de rassurer, une sûreté quoi qu’il arrive la jeune femme connaîtrait toujours celle qu’elle aimait, du moins pour l’instant. Car la jeune femme savait son pouvoir encore bridé, savait qu’à son apogée le sentiment de l’ingénieur se noierais dans ceux des autres et qu’elle ne pourrait plus les distinguer. Elle comprenait, qu’elle n’ait pas envie de parler de tous ses souvenirs, comme l’Asiatique prenait le soin de ne pas la forcer à parler elle-même de cette vie qu’elle aurait aimé ne pas se souvenir.

Elle eu un sourire l’entendant parler de ses ailes, de ce désir de voler avec sa sœur. Elle comprenait ce désir de vouloir la suivre, elle aurait aimé suivre Taïs dans sa vie précédente. Peut-être qu’alors les choses, ce serait passé différemment, peut être qu’elle n’aurait pas souhaite que la mort vienne la prendre pour en finir avec les souffrances des autres.

Elle regardait April dans les yeux, alors que celle-ci lui demandait de manière sous-entendue dans un premier temps de lui raconter cette vie où enfin de compte elle n’avait jamais vraiment existé. Un soupir survient, suite, aux paroles de sa compagne, détournant les yeux alors qu’elle lui demande si elle lui raconterait ce passé inexistant, venant s’appuyer sur une table de l’atelier. Elle prenait son temps, comme pour repousser un peu plus ce moment qu’elle savait inévitable. Pourtant, April avait raison, Lexia ne lui avait jamais rien caché, elle ne pouvait le faire maintenant. Elle aurait juste voulu que cela ne soit pas maintenant. Elle se mordait les lèvres, tournait son regard vers April, un regard bien triste en quête de parole rassurant de la part de l’ingénieur. « Promets-moi de te souvenir de moi, tel que je suis maintenant. Cette femme, aux idées folle, impulsive, qui t’aime… » Préambule donnant le ton à ce qui allait suivre « Celle qui a toujours cette joie de vivre et cette envie de partir à l’aventure. Avant de te parler de mes souvenirs, je dois te parler d’autre chose, pour que tu comprennes. »
Une pause dans ses paroles, réfléchissant à la manière dont elle allait pouvoir lui expliquer, Le regard perdu dans l’atelier « Je ressens cette colère au fond de toi » Elle se venait caresser Elon qui s’était doucement approcher, expliquait cette vie en commençant par ce pouvoir qu’elle ne pouvait contrôler. « Ce n’est pas une de ses colères quand un programme ne veut pas faire ce que tu veux exactement. Elle est plus profonde, plus intense. Et je sais que c’est part rapport à ta sœur. Comme je n’ai pas besoin de t’entendre me dire que tu m’aimes, car je le sens au fond de toi. » Le regard se posant sur April, avec l’espoir qu’elle ne prenne fuite pas devant ce qu’elle était. Sa langue ce délit doucement, elle lui racontait son passé « En , soit, ma vie n’as pas vraiment changer, mes parents sont toujours, égale à eux même. Taïs est partie, me laissant seule avec eux. Mais la différence, c’est qu’à partir de mes 16 ans celle que tu connais, celle que je suis maintenant, n’existe pas. » Parole bien triste, regard qui l’accompagne. Lexia baissait le regard, fermait encore une fois les yeux. Elle marquait une pause, rouvrant les yeux, elle contourne la table continuant sur sa lancée. Son âme et son esprit se replongeaient dans cet asile, dans les sentiments tourmenter de ces pensionnaires, dans cette sensation de ce noyer. Elle laissait glisser ses doigts sur les instruments de l’ingénieur. Un rire désabusé venant rompre le silence que Lexia avait imposé, alors qu’elle se disait que la notion d’un passé qui les rattrape était étrange. Car dans un sens un passé n’était pas censé rattraper le présent.
« Cela à commencé un jour quand je passais à côté d’une fille de mon lycée. J’ai senti toute cette rage en elle et sans que je comprenne, je me suis rué sur son petit ami. Depuis ce jour, je pouvais ressentir tout ce que les autres cachait au fond d’eux… Mes parents…. » Elle relevait la tête, prenant une grande inspiration, regardant April. «…En tant que bon chrétien on crut à un blasphème » une autre rire. « Et donc ils ont fait ce qu’il pensait devoir faire face au problème que je présentais. Ils m’ont mis dans le pire endroit pour des personnes comme moi. Un endroit où je pouvais sentir le vice, le mal-être, la détresse, la colère, l’envie de mourir de centaines de personnes, me rendant insignifiante, une fourmi qu’on écrase sans aucune hésitation. » Elle continuait à regarder April, ressentait cette peur face à la réaction de celle qui partageait. Elle se souvenait de cette ultime demande qu’elle avait formulé à sa sœur dans un moment de lucidité « Taïs est revenue, bien trop tard. Si au début, j’avais lutté, quand elle est revenue me chercher, celle que j’étais ne faisais que de courte apparition, à ce moment-là. Et après, même avec ses mantras, je ne savais plus qui j’étais. Voilà ce dont je me souviens de ma vie passée.» Elle s’approchait d’April, venant prendre délicatement ses mains dans les siennes les regardant. Lexia parlait d’une voix douce, mais emprunt à un tristesse inhabituelle. « J’ai pu vivre une vie ici, j’ai pu te rencontre, faire des choses que je n’aurais pas faire. En soit, je devrai être heureuse d’avoir eu cette chance, mais bientôt ça se terminera. Je me perdrai à nouveau dans les sentiments des autres… » Elle ne dit pas cette fin qui lui fait peur, cette conclusion qui fatidique. « … voilà ce qu’était mon passé. »

Un sourire sur le visage sentant cette colère naissant chez April, sentant qu’elle essayait de la réprimer, sûrement pour l’épargner elle. Une main glissant dans la sienne, Lexia regardait l’ingénieur qui la rassurait, essayait de voir cette chance qu’on lui offrait pour vivre. La blonde posait sa main libre sur la joue de sa compagne, le regard remplis de tendresse envers celle qui partageait sa vie. Lui disant d’une voix douce « D’accord. » Venant sceller cette réponse par ses lèvres venant se poser délicatement sur celle d’April.

Mais au fond elle, l’espoir n’était nullement présent. Elle savait comment cela allait finir, savait que tout ce qu’il resterait d’elle serait les souvenirs de celle qu’elle avait été dans cette vie, et ce qu’elle avait bâtis. Souvent en rendant folle Lucy, mais au moins d’une certaine manière Alexia avait pris cette revanche sur le monde qui l’avait tant fait souffrir. Resserrant ses doigts autour de celle de l’Asiatique, posant son front contre le sien « Juste une chose. Ne réprime pas ce que tu ressens, April. Que ça soit ta colère où ta frustration.» Elle ne voulait pas que son entourage réprimé ce qu’ils étaient justes parce qu’elle pouvait les comprendre, ressentir ce qui était au fond eux. Une malédiction qui parfois, pouvait être des plus agréable comme lorsqu’elle sentait le regard de l’ingénieur sur elle, et ses sentiments se concentre sur la blonde. Ils faisaient partie d’elle, et de tout être vivant. « Et tu sais que maintenant, tu ne pourras plus me mentir. » Sourire malicieux, pour détendre un peu l’atmosphère, replonger dans une ambiance un peu plus légère, même si avouer tout ceci pesait encore sur le cœur de la femme d’affaire. Elle éloignait tous ceci, d’elle pour ne plus penser à se passée qui la rattrapait petit à petit, voulant se concentrer sur cette femme qu’elle aimait tant.

Et même si elle savait que cette légèreté, n’était que pour quelques instants, elle continuait, lui disant avec humour qu’elle saurait quand elle cesserait de l’aimer et qu’elle n’avait nullement intérêt à ce que cela arriver. Elle n’en pensait pas un mot, jouait juste pour voir une légère grimace gêner sur le visage de l’asiatique.

Puis, le regard ancré dans le sien, revenant dans cette conversation sérieuse. Lexia reprenait le sujet principal. Car elle n’avait pas voulu être le centre de la conversation. La blonde avait juste répondu à sa compagne, car elle savait qu’elle avait raison, qu’elle ne pouvait pas laisser des zone d’ombre dans leur couple. « April ? Qu’est-ce qui s’est passé ? » Elle espérait que l’ingénieur lui réponde aussi franchement qu’elle l’avait fait, la mettant en confiance pour qu’elle n’ai pas peur de sa réaction. Car, elle n’était pas amoureuse de celle qu’elle avait été, elle aimait cette femme qui avait su charmer son cœur en réparant ces bornes arcades dans son magasin, cet esprit brillant qu’elle était ici sur cette îles. Les femmes qu’elles étaient avant était bien éloignées de celle qu’elles étaient dans ce monde, alors « Quoi qu’il t’es arrivé, ça ne changera rien à ce que je ressens pour toi April. » Elle avait gardé la main de scientifique dans la sienne, avait encore resserrer son étreinte un peu plus, lui demandant du regard d’avoir confiance en elle, pour la rassurer encore une fois.

Sourire sur le visage, elle posait ses lèvres sur l’une des joues de sa compagne. « Je sais, babe. » April, ne pouvait rien y faire. Alors que Lexia se savait condamnée aux sentiments des autres. Voulant profiter, pendant ce temps qu’il lui restait d’être elle-même, de ressentir ceux qu’elle aimait. Elle savait que l’ingénieur ne voulait que l’aider, savait qu’elle essayerait de trouver une solution à ce pouvoir qui ronge son âme petit à petit, l’entrainant dans les abîmes des tourments humains. Mais, pour l’heure elle était toujours là, bien présente, voulant simplement profiter encore de ces moments.

Elle l’invitait à se confier comme elle venait de le faire, promettant que cela ne changerait rien à ce qu’elle ressentait pour elle. Malgré les doutes de l’ingénieur et avec un peu d’humour, elle venait lui répondre avec douceur « Tu veux dire, la belle ingénieur, intelligente, soucieuse des autres… ?» Elle sentait le contact se brise, ressentait toute cette peur ancrée dans celle qu’elle aimait. Un pas vers, elle que Lexia réprimait, laissant sa belle dire ce qui pesait sur son cœur. Elle aurait voulu, la prendre dans ses bras, essayer de calmer ses doutes, cette crainte, et cette culpabilité qu’elle commençait à sentir naître en elle. Elle voyait le regard d’April la fuir, commençant à parler de cette vie qu’elle aussi aurait sans doute jamais voulu retrouver.

Lexia, l’écoutait, sans dire un mot, sans aucun geste vers sa compagne. Elle entendait la deuxième phrase, puis la seconde avançait vers elle tout en prononçant son nom « April… » Voulant venir la prendre dans ses bras, lui apporter se soutient dont elle avait besoin. Elle voyait son aimée en proie avec le souvenir de ce passée, annonçant cette fin cousu de fil blanc. Un regard attristé de voir celle qu’elle aimait en proie avec toutes ces sensations qui s’entrechoquait entre elles. Un pas précipité vers elle, alors qu’elle se traitait de monstre. « Non… non » Prenant entre ses mains le visage de sa belle ingénieur « Tu ne l’es pas. Tu n’as fait que te défendre.» Elle essayait d’apporter ce réconfort dont elle avait besoin. Ce petit quelques choses à laquelle April pouvait se raccrocher en toute sécurité. Lexia continuait à lui parler avec douceur, essayant d’apporter les mots qui pourrait réconforter l’ingénieur « Écoute, je sais ce que sont les monstres. Et toi, tu ne l’es pas. » Elle posait une main sur son cœur « Ce que tu ressens, cette culpabilité… Ces monstres ne le ressentent pas. » Elle cherchait le regard de sa bien-aimée, essayait de lui faire comprendre que ce qu’elle avait fait n’avait rien d’un monstre « Regarde, moi. Tu n’es pas un monstre, compris. »

Lexia aurait voulu la convaincre de ses mots, mais savait que seule April pouvait faire en sorte d’y croire. Tout ce qu’elle pouvait faire était d’être présente pour cet être qui lui était chère, la soutenir dans cette traversée du désert que toutes les deux désormais avait entrepris par la force des choses. « April, tu n’as fait que te défendre. » Cela ne changerait rien à ce que la femme d’affaire ressentait pour elle. Tout ce qu’elle connaissait était celle qui était devant elle, celle qui culpabilisait face à cet acte, qui ressentait cette peur de ne plus être un être humain, mais désormais un monstre qui malgré tout il y a encore quelques secondes voulait l’aider.