Je finis de remplir le sac des habits de mes filles et de mon fils avant de le jeter dans le coffre de la voiture, il y avait un autre sac avec leurs jouets. Qu’est-ce que je pouvais faire d’autres. Je préférais qu’ils en soient pas là ce week-end. Je ne voulais pas qu’Abbie, Mona ou Lonàn nous voient nous disputer comme deux chiffonniers. Je préférais surtout éviter qu’il leur mette des idées nauséabondes dans le crâne. J’étais pour les émergés, et lui contre et il avait des propos qui me rendaient dingue. Et à partir de là… La situation avait empiré. Et à partir de maintenant on se disputait pour tout et rien à la maison. Si bien que… mes enfants… je les amenais partout dans toute la famille et parfois chez des amis… Je savais que ce n’était pas bien pour eux… Mais dans le même temps, est-ce que c’était bien aussi qu’ils entendent papa et maman se hurler dessus… Entre ça et le stress du boulot, j’étais quelque part au bout de mes nerfs. Je passais d’abord à la maternelle prendre mes deux filles de trois ans avant de passer prendre mon petit chez la nounou.
Je voyais dans le rétroviseur que mes filles étaient tristes, qu’elles ne comprenaient pas pourquoi maman n’était pas comme d’habitude, pourquoi tous ces bouleversements, pourquoi maman avait les yeux rouges parfois… Pourquoi leur vie changeait en fait… Je pouvais les comprendre ce n’était jamais facile. Je garais ma voiture devant chez Kara, c’était elle qui les gardait ce week-end. Une nouvelle sœur en quelque sorte, je savais bien qu’on était treize dans ma famille, mais tous mes frères et sœurs n’avaient pas d’assez grand appartements pour trois gamins… Encore une après-midi c’était possible, mais pas une nuit. Et mes parents… ne pouvaient pas toujours. J’ouvris la portière et attrapais les sacs avant de détacher les filles et de soulever mon fils dans mes bras. Je lui embrassais tendrement le front avant de refermer la voiture et, escorté, de mes filles je me rendis à la porte. Je laissais ma jumelle numéro un, Abbie, frapper à la porte. Je leur avais demandé de faire des efforts et de ne pas parler en irlandais, mais de là à être sûre qu’elles m’écoutaient… Je sonnais, pour m’assurer que Kara ait entendu et attendis.
« Salut Kara, ça va ? »
Je lui fis la bise et mes filles m’imitèrent plus poliment Lonan resta nichée contre moi e baissais les yeux sur mes jumelles.
« Ça c’est Abbie et Mona. Et le chaton que j’ai dans les bras c’est Lonan. »
Je ne savais pas trop si elle voulait que je rentre ou non… Je sentais mes filles accrocher à mon pantalon et que Lonan n’allait pas vouloir me lâcher. Je fis un petit sourire encourageant à Kara sans savoir quoi dire d’autre. J’avais surtout envie d’un thé brûlant… Je n’avais pas envie de rentrer pour encore m’engueuler avec Faolan.
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Ven 22 Fév - 23:46
Elle n’avait pourtant jamais fait de baby-sitting étant plus jeune. Pas parce qu’elle n’en était pas capable, simplement parce que l’opportunité ne s’était jamais présentée. Jusqu’ici, elle avait passé de longues années loin des enfants des autres, sans vraiment cultiver un intérêt pour les bambins. Sa carrière passait avant tout, et le temps de trouver la bonne personne avec qui les faire, ça pouvait bien attendre encore un peu. De surcroit, Kara se sentait jeune, elle avait encore tellement de choses à vivre avant d’essayer de s’engager, que c’était une drôle d’impression de se remettre en question…
Et pourtant, quand Enora lui demanda son aide, en parlant de ses trois enfants, elle n’eut même pas le cœur à hésiter sur la question. Il ne s’agissait que d’un weekend, chez elle, pour lui permettre de se changer les idées. Sans doute parce que la situation d’Enora lui semblait difficile, sans doute parce que lorsqu’une amie avait besoin d’aide, il était hors de question de lui claquer la porte au nez. Et de surcroit, même si elle avait du travail par-dessus la tête.
Certes, sa maison n’était pas immense, mais elle ferait bien l’affaire pour deux petits jours. Kara avait même mis de côté sa besogne habituelle – ce qui ne manquerait pas de la mettre en retard durant la semaine à venir – juste pour être sûre d’accueillir Enora et sa famille dans de bonnes conditions. N’ayant pas de colocataire – si on omettait son chien, Flea – elle avait deux chambres de disponible, et un canapé convertible. Largement de quoi coucher tout le monde. Et elle avait fait un effort surhumain en dénichant ses vieux jouets d’enfants chez ses parents. La requête les avait étonné, mais avait-elle encore besoin de se justifier à plus de vingt-six ans ?
J’arriiiiive ! Fit-elle au premier coup contre la porte. Son chien bondit de sur le canapé, se mettant à aboyer avant de venir se planquer entre ses jambes quand elle ouvrit. Un grand sourire sur les lèvres, presque communicatif, comme à son habitude. Aidan Bowman et son travail pouvaient bien aller se faire voir pour deux jours ! Oui, ça va, et toi ? Pas eu de problème sur la route ? S’enquit-elle.
Son sourire s’étendit en voyant les jumelles, son regard eut tôt fait de remarquer d’ailleurs le petit Lonan, sans doute plus intimidé que ses sœurs. Elle leur fit place pour leur permettre de rentrer et de s’installer. Le temps que les enfants prennent leur marque ici. De toute façon, Kara était à 99% sûre d’avoir planqué tout ce qui pourrait être dangereux voir mortel dans son appartement…
Faites comme chez vous, et… N’ayez pas peur du chien, il est dressé et adore se faire des amis, fit-elle aux jumelles alors que Flea remuait gaiment la queue devant ses convives, la langue pendante et les yeux brillants déjà.
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Sam 23 Fév - 11:03
Les petites regardèrent avec fascination le chien et même Lonàn observait l’animal en restant contre moi. Je souris à Kara, fatiguée de ce que j’avais oublié de prendre à la maison. Et que je devais retourner chercher rapidement, sinon j’allais tomber sur Faolan et une énième dispute allait encore éclater. Je souriais quand même, en gardant mon fils contre moi.
« Ça va, les enfants vont bien alors, ça va. Non, aucun t’inquiète pas. »
J’entrais dans la maison en rajustant d’un geste les sacs. J’entrais à pas lents dans la maison et les petites observèrent le chien, puis Kara, puis le chien… Puis moi avant de me demander en anglais, déjà avec l’accent irlandais à leur âge, si elles pouvaient jouer avec. Je souris et hochais la tête. Lonàn se décrocha un peu de moi pour regarder le chien, mais resta fermement agrippé à moi. J’observai un peu les filles tourner autour du chien avec attention avant de se mettre gentiment à jouer avec je souris, rassurée. Même si mes petites tornades me manquaient… J’étais heureuse de voir qu’elles étaient calmes… J’aurais aimé que cela soit pour une autre raison que celle-ci. Je souris à Kara.
« Désolé pour tout ça… Je ne savais pas trop vers qui me tourner, aucun de mes frères ou de mes sœurs pouvaient les garder… Et je préfère éviter qu’ils ne nous entendent pas nous hurler dessus… Je ne le pensais vraiment pas comme ça… »
Je poussai un long soupire pour éviter de me remettre à pleurer et secouais la tête avec force pour chasser cette envie. C’était hors de question que je craque maintenant. Non ! Non ! Je n’avais pas craqué avec mes frères et sœurs je ne craquerais pas. Avec personne. Il fallait juste que je prenne sur moi, que je me jette dans mon travail et pour m’occuper de mes filles et que je trouve vite une nouvelle situation… Je trouverais bien. Quitte à vivre chez mes parents quelque temps, déjà qu’ils avaient tous mes papiers les trucs importants. Je montrais les sacs.
« Tu as leur affaires et leurs jouets. Lonàn ne mange pas encore tout en morceaux, mais il aime bien le pain dur. Les filles mangent de tout. Est-ce que ça te dérange si je prends un café ou un truc chaud ? Ça te dérange pas ? T’es sûre ? »
Je trouverais sinon une solution en urgence. Il y avait toujours un moyen… Je trouverais bien. Je ne savais pas comment, mais je trouverais bien.
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Sam 23 Fév - 13:47
Enora semblait vraiment affectée par tout ça, et c’était une chose que Kara n’avait jamais vu de sa vie. La rousse semblait si forte, si dure parfois, qu’elle n’imaginait pas tout ça possible. Sans doute envisageait-elle les gens qu’elle estimait comme intouchables, indestructibles, à tort. Elle esquissa un sourire qui se voulait rassurant, pour éviter à la rouquine de s’en faire davantage pour rien :
T’en fais pas Enora, y’a pas de mal du tout… Si elle avait accepté, c’était qu’elle pouvait le faire. Certes, ça contrariait absolument tout son emploi du temps, mais pour son amie, elle était prête à affronter Aidan Bowman entre quatre yeux et à lui dire d’aller se faire voir. Quitte à finir au chômage dans la foulée. Et puis, j’adore les enfants ! Fit-elle.
Ce qui n’était pas exactement la vérité : elle n’était pas sûre de les aimer, parce qu’elle n’en fréquentait pas beaucoup. Mais ceux d’Enora avait l’air plutôt sages, et elle n’avait pas de raison de s’en faire, pas vrai ? Gardant son sourire, elle fit place à la rouquine pour l’inviter à se mettre à l’aise, et à se détendre :
Un café ou un thé ? Même un chocolat ! J’ai prévu tout ce qu’il faut pour qu’ils aient au moins un truc qu’ils aiment. Annonça-t-elle fièrement à sa collègue, se tournant vers sa cuisine – plutôt bien équipée – pour en sortir une tasse et laisser le choix à son amie : Viens, débarrasse toi un peu, t’as bien dix minutes pour boire un truc avant de repartir.
Elle comprenait son impératif : mettre à l’abri ses enfants pour leur éviter d’être contaminé par un discours de haine. Leur permettre d’échapper aux disputes qui pourraient perturber leur vie. Peut-être s’imagineraient-ils le pire entre temps, mais Kara entendait leur changer les idées durant ces deux jours.
Il rentre vers quelle heure ? Que tu puisses t’éviter ça ce soir… Demanda-t-elle à l’irlandaise : Tu… Tu veux que je fasse jouer mes relations, pour te trouver un appartement ou une maison durable ?
Ça serait sans doute plus agréable pour elle que d’aller d’un point à un autre sans trop savoir où passer la nuit. Ça serait l’histoire de quelques semaines supplémentaires, le temps de trouver, et de s’installer. Mais ses parents avaient des contacts, et peut-être qu’en faisant les beaux yeux à son père, elle parviendrait à obtenir à la jeune femme ce qu’il fallait pour se remettre d’aplomb.
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Sam 23 Fév - 20:02
Je souris un peu rassurée par la jeune femme. Lonàn s’agita un peu et couina. Enfin, chantonna en réalité. Par un geste d’habitude je regardai autour de moi pour m’assurer qu’il n’y avait aucun dangers. Je déposais mon fils près de ses sœurs qui jouaient calmement avec le chien. C’était tant mieux. En un mot d’irlandais je leur indiquais le sac avec leurs jouets, mais le chien avait toute leur affection. Je suivis Kara et m’assis en ouvrant mon manteau. Je souris un peu plus largement en entendant son choix, les enfants seront contents j’imagine. Je réfléchis une seconde avant de répondre :
« Un thé ça sera parfait merci ! »
Dix minutes… Ouais je supposais… Je n’avais tellement pas envie de repartir… Mais j’obéis sagement en finissant d’ôter mon manteau. Je pliais ceux des enfants et Abbie quitta le chien pour réclamer un câlin. Je la soulevais pour l’installer sur mes genoux. Elle soupira longuement et s’agita un peu. Je caressais ses beaux cheveux roux en silence. Je réfléchis en berçant doucement ma fille qui s’était mise à sucer son pouce. Je la laissais faire. Lonàn faisait copain-copain avec le chien tout comme sa sœur. Je finis par répondre à Kara.
« Il finit à… dix-neuf heures. Ouais, j’aimerais éviter je t’avoue, la journée a été longue. »
J’écarquillais les yeux, surprise de sa proposition… C’était peut-être trop, mais en même temps… Je ne pouvais pas rêver mieux ! Je n’avais pas toujours le temps de faire mes recherches de logement. Alors que ça devenait urgent pour mes princesses et mon petit prince. Rien que pour qu’ils arrêtent de voyager tous les jours… Je fis un grand sourire.
« Oh ! Si tu pouvais faire ça tu seras un ange ! Je t’avoue que je ne serais pas contre ça. Je n’ai pas toujours le temps de chercher… Et comme il me faut au moins deux chambres pour les enfants. »
Moi, je pouvais dormir sur le canapé aussi longtemps que possible ! Mais pas mes enfants. Je lâchais ma fille qui retourna jouer avec le chien. Avec un sourire je les entendis enfin se remettre à rire aux éclats. Je les observais avec un sourire.
« Si tu savais comme ça me fait du bien de les entendre rire… Rien qu’un peu. Je sais que les trimballer de gauche à droite c’est moyen… mais je peux pas les larguer trois mois chez mes parents ils ont pas la place. »
Mes parents n’avaient jamais eu une grande grande maison, je dormais bien avec mes deux grandes sœurs et je n’avais jamais eu une chambre à moi. J’aimerais que mes enfants en aient une… mais déjà avoir une chambre pour Lonàn et une pour les jumelles… Ça serait bien.
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Sam 23 Fév - 22:29
Kara se mit à faire le thé qu’Enora lui demanda poliment. Sourire aux lèvres, elle fit en sorte de soulager au mieux qu’elle le put par sa présence les épaules de la rouquine face à elle. Cette dernière pouvait bien avoir quasiment dix ans de plus qu’elle, ça ne l’empêchait pas d’avoir envie de la protéger aussi de ce qu’il se passait. Et une séparation, pour des différends comme ceux-ci, ça avait de quoi perturber n’importe qui. L’opinion de Kara n’était pas aussi tranchée sur le sujet – que cela s’entende : elle n’avait rien contre les émergés. Mais de fait, elle n’avait jamais été confronté à l’un d’entre eux, et par la même, n’avait jamais non plus eu à faire à un réfractaire aussi appuyé que l’époux d’Enora, visiblement.
T’en fais pas, t’es forte, t’arriveras soit à l’éviter, soit à t’en aller si tu le croises. Encouragea-t-elle du mieux qu’elle le put. Pour l’instant, la conversation est rompue entre vous, autant ne pas forcer les choses, au risque d’aggraver encore plus la situation.
C’était en tout cas ce qu’on lui avait appris lorsqu’elle avait pris des cours de diplomatie : insister ne ferait qu’aggraver les choses. Et quand ça n’était pas ce qui était souhaité, alors ça ne servait à rien. Il valait mieux, souvent, être ferme avec l’autre comme avec soi, et le raisonner sagement, sans s’emporter. La passion, les sentiments, toutes ces choses qui pouvaient faire vibrer une personne, était à mettre de côté. Le but étant de rester parfaitement maitrisé et objectif.
Chose que Kara n’était pas toujours capable de faire pour sa part, malheureusement. Mais ça, c’était une autre histoire.
Je vais me renseigner, promit-elle en servant l’eau chaude dans la tasse qu’elle tendit à Enora, avant d’y glisser son sachet de thé. Préparant du sucre de côté, ainsi qu’une petite brique de lait pour que la rousse compose son thé comme elle le désirait, elle rajouta : On arrivera bien à te trouver rapidement quelque chose, tu ne peux pas rester entre deux maisons tout le temps, surtout pas si ça s’éternise.
Ça n’était pas sain, ni pour elle, ni pour ses trois enfants. Même si ça mettait une distance supplémentaire entre son mari et elle, mais la sécurité et la santé de ses enfants passaient avant tout dans l’histoire. C’était un point que Kara comprenait parfaitement.
Ton mari, il… Elle sembla hésiter, sans savoir comment approcher ce qu’elle voulait vraiment lui dire : Il est vraiment si irrattrapable que ça ?
Pas qu’elle remettait en question les mots d’Enora. Mais Kara avait toujours cette naïveté, cet espoir, de se dire qu’il n’y avait aucune cause perdue.
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Dim 24 Fév - 11:30
Je hochais la tête. Kara avait raison. Au moins je savais que jamais Faolan ne tenterait de me frapper. Il me savait bien trop combattante et entraînée pour penser tenter d’essayer. Je pourrais lui retourner une droite ou l’envoyer au sol sans aucune hésitation. Ou lui briser les os. Quelque part, cette capacité à pouvoir faire mal aussi rapidement pouvait vraiment être effrayant… Mais aussi… foutrement utile. En tout cas… le dialogue rompu c’était peu de le dire. On ne se parlait que pour se reprocher des trucs ou se hurler dessus… Hyper bonne ambiance. J’eus un vague sourire en passant une main dans mes cheveux.
« Ouais, même s’il va encore me demander où sont les enfants etc. Mais je n’ai pas l’intention de lui parler. Je passe juste chercher quelques affaires… Les plus importantes sont chez mes parents. »
Il y avait des jours où je savais pourquoi les gens fumaient… Même si c’était mauvais, si ça détendait autant qu’on le disait… je m’en serais cramé une cartouche entière en un instant. Je remerciais Kara pour le thé sans pour autant rajouter quoi que ce soit dedans. Il faudrait vraiment que je pense à faire un peu plus attention à moi et ce que je mangeais. Je ne suivais pas un régime, mais je faisais très attention à ce que je mangeais ainsi que mes propres enfants. Je n’allais pas peser leur assiette ou eux… Mais j’évitais de trop leur donner du chocolat du sucre… Je préférais des fruits ce genre de choses. N’allez pas croire que tout cela était banni, loin de là, ils en avaient, mais rien qu’un peu. Je hochais la tête.
« Moi encore si j’avais été seule… Tu sais quand j’étais encore militaire, je pouvais dormir partout. Mais c’est pour mes enfants… Moi encore… Tu sais un paillasson ça me convient ! »
Je m’obligeais un peu à faire de l’humour… Tout en n’étant pas réellement de l’humour. Quand on connaissait un peu les endroits que j’avais fréquentés pendant mes années sur le terrain. Je soupirais et bus une gorgée de thé avant de baisser la voix pour qu’elle soit la seule à m’entendre. Même si c’était inutile : le chien attirait toute leur attention et roulait sur le sol les pattes en l’air ravie d’être papouillé dans tous les sens.
« Honnêtement ? Ouais… Il m’a sorti… Qu’on aurait besoin de camp d’extermination pour les Émergés, que si j’étais l’une d’entre eux il hésiterait pas à me dénoncer, que de toute façon c’était des monstres et qu’ils devraient pas exister, que la Garde rouge fait bien de les tuer… Puis il me balance tout ce qu’il pourrait me reprocher, mes années en tant que militaire, mes cicatrices, ma manière de faire avec les enfants… Tout y passe. Tu vois… tous ces trucs joyeux. »
Je secouais doucement la tête avant de prendre une nouvelle gorgée de thé en détournant un peu les yeux. Tout cela me blessait. Bien qu’il faudrait me torturer longtemps avant que je ne l’avoue. Mes cicatrices pour moi c’était des fiertés parce que ça marquait que j’avais combattu pour défendre les miens… Je m’affalais un peu dans le canapé.
« C’est peut-être la peur qui parle… je suis d’accord… Mais même. Il n’a rien à me dire sur moi, il n’a pas à se prendre pour le chef, il n’a pas à dire ça devant les enfants… Et tu vois, dans le même temps… j’ai l’impression qu’il le pense vraiment. C’est peut-être ça le plus affreux… Je le connais depuis des années, Tu fais pas trois gosses avec le premier venu, il m’a soigné sur le terrain… Et je connaissais pas cette partie de lui… »
C’était ça le plus effrayant, découvrir un autre Faolan.
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Mar 26 Fév - 22:21
Elle hocha la tête aux propos d’Enora, pour lui prouver qu’elle écoutait ce qu’elle lui disait, qu’elle entendait ses difficultés et tout ça. C’était la moindre des choses qu’une amie pouvait faire à l’égard d’une autre de ses amies. Et si Kara n’avait pas d’enfants et ne savait pas vraiment comment se comporter avec eux, elle avait déjà eu des proches. Le fait d’être une fille de diplomate, souvent en vadrouille, lui avait appris à chérir ses relations avec beaucoup de soin, de s’y investir avec intérêt. De s’emporter pour ce qui importait. Un sourire perça sur ses lèvres, et elle renchérit :
On te trouvera mieux qu’un paillasson quand même, par principe, blagua-t-elle.
Son regard se fit on ne peut plus sérieux cependant lorsqu’elle se confia sur les mots de son mari au sujet des émergés. Et on pouvait dire qu’il n’y allait pas de main morte. Kara eut du mal à cacher sa stupéfaction – c’était bien au-delà de l’étonnement à dire vrai. Il y avait une véritable haine des mutants en lui, quelque chose que la brune ne parvenait même pas à expliquer :
Sérieusement ? Demanda-t-elle, comme si elle avait du mal à croire qu’une personne puisse avoir autant de colère en elle contre des inconnus. Mais c’est venu soudainement ? Il… Il ne t’avait jamais parlé des reproches en rapport avec les enfants avant ? Ses yeux s’écarquillèrent : Pourquoi il hait autant les émergés ? S’enquit-elle.
Il y avait-il vraiment une raison à cette haine ? Sa main serra celle de la jeune femme, comme pour la soutenir. Elle n’imaginait pas ça envisageable. Et pour autant, c’était comme si elle comprenait parfaitement. Après tout : son père était ici un homme on ne peut plus respectable et respecté, droit dans ses bottes, si doué dans son domaine. Et au fond de lui ? Un monstre que certain craignait pour ses capacités. Capacités dont Kara avait hérité, bien malgré elle et sans le savoir.
C’est horrible, tu ne devrais pas subir ça… Ni toi, ni tes enfants… Souffla-t-elle. Je vais te munir d’une armée d’avocat, il a l’air tellement… En colère, presque dangereux, pour vous… Soupira-t-elle. C’était presque sans rire, Kara était prête à faire appel à tous ses contacts pour qu’Enora soit libérée de cette relation. On peut avoir peur des émergés, mais de là à tenir ce genre de propos. Et surtout d’être prêt à trahir sa famille pour ça… Non, elle n’était pas si prête de comprendre ce que ça signifiait.
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Mer 27 Fév - 10:28
La vie comme une longue route qui défileJe ris amusée par ce que disait Kara. Mieux qu’un paillasson. Quoi que pour dormir sur le seuil de la chambre de mes enfants le carrelage était parfait. Moi ? Même protectrice ? Pas du tout ! C’était faux ! D’accord, je protégeais, sans doute un peu trop, mes enfants. Mais je n’y pouvais rien ! Ils étaient une grosse partie de ma vie. Une énorme même… J’en avais eut trois, et je n’en voulais pas d’autres, de toute manière, avec qui je les ferais ? Certainement pas toute seule. Heureusement que ma mère avait accepté de m’aider quand je serais appelé en urgence au travail et pour les garder. Heureusement qu’elle pouvait m’aider pour les garder en urgence. En temps normal j’avais des horaires de bureaux, sauf quand j’étais sur le terrain, dans ce cas-là je prévenais ma mère pour qu’elle les garde. Enfin, ça ce côté-là était déjà réglé. Fallait maintenant trouver le toit, mais visiblement… Kara pourrait m’aider. Je dus ensuite parler de Faolan.
« Ouais, sérieusement. Je ne sais pas trop… Il a commencé un peu à changer, je ne sais pas trop comment expliquer. Non, rien et là tout est venu. Je donne le sein le matin et le soir à Lonàn, comme je le faisais à mes filles jusqu’à deux ans. Il me reproche comme quoi c’est pas bon pour eux, qu’il faut du lait en poudre tout ça… Il me reproche que mon travail me prend du temps, ça… OK je veux bien, mais quand je suis à la maison, je suis à la maison. Tout un tas de trucs… Puis… je pense que c’est ses fréquentations au travail, je ne les connais pas… Je pense que la peur n’aide pas à être moins… À cran. »
Je serrais doucement sa main en fixant mes enfants qui jouaient sagement. Les filles me ressemblaient autant physiquement que mentalement. Mais après ? À qui allaient-elles ressembler. J’eus un vague sourire quand elle parla d’une armée d’avocat.
« Ahaha… Il n’a pas intérêt à toucher à un seul cheveu de mes enfants. Il sait qu’il n’a nullement le dessus sur moi au niveau capacités physiques. Mais mes enfants… Le premier qui y touche va le payer très cher. Après, on est pas mariés, donc… ça aide, je ne veux pas de pension ou quoi, il peut même garder la maison. Mais je ne veux plus qu’il approche mes enfants… J’ai peur de ce qu’il peut leur mettre dans la tête ou s’il peut lever la main sur eux. »
Je regardais l’heure et soupirais.
« Bon, je vais vite aller chercher mes affaires, et je reviens. »
C’était dans des moments comme ça que Kara se disait qu’il valait mieux rester seule. Au grand désarroi de son père à l’évidence. Simplement, elle voyait à quel point tout ça était difficile pour Enora, et à quel point elle souffrait de cette séparation obligée. On ne pouvait pas prédire le changement, encore moins lorsqu’il s’agissait de ceux qu’on aimait. Ses yeux sombres s’ancrèrent dans le regard si clair d’Enora, avec l’espoir de pouvoir la soulager au moins un peu avec son amitié.
T’en fais pas, je garde un oeil sur eux ! Jura-t-elle à la rousse quand celle-ci annonça partir chercher les affaires.
Ça ne prendrait pas bien longtemps, elle le savait. Mais ça fit tout de même naître une pointe d’angoisse dans le cœur de la brunette, consciente qu’elle avait désormais une lourde responsabilité. Lorsque l’agent du SHIELD claqua la porte de sa voiture, Kara se retrouva avec les trois enfants sur les bras, et le plus jeune chercha dès lors où pouvait se trouver sa mère. La jeune femme dut lui expliquer et le prendre contre elle pour le rassurer, alors qu’elle se mit à terre pour jouer avec les filles et son chien.
Le temps passa sans doute plus vite qu’elle ne s’y attendait vraiment. La route avait dû être fluide, et son homme absent de la maison pour qu’elle fasse aussi rapidement. D’un côté : tant mieux ! Au moins, ses nerfs ne seraient pas éprouvés par tout ça, elle ne souffrirait pas d’une énième confrontation inutile pour briser sa volonté.
Kara n’entendit pas claquer la porte, ni Enora rentrer. Elle ne remarqua sa présence que lorsque les deux jumelles se ruèrent sur leur mère pour la prendre dans leur bras. Ça n’avait pas été long, mais le temps pour les enfants était une unité tout autre. A dire vrai, elle était même propre à chacun, si personnel et intime qu’on ne pouvait pas la juger. Kara se retourna pour voir, et se releva pour lui confier son dernier enfant dans les bras.
Ils ont été sage comme des images. Annonça-t-elle à l’irlandaise avec un grand sourire sur les lèvres. Tu as besoin d’aide pour les affaires ? On peut aller vous installer dans les chambres si vous voulez. Proposa-t-elle.
Elle n’avait pas un espace extensible, et elles ne pourraient pas pousser les murs, mais avec un peu d’organisation, ça serait rapide. Les filles prendraient la chambre d’amis, Lonan et Enora pour prendre sa chambre, et elle dormirait sur son canapé. Surtout que sa nuit risquait d’être courte si elle devait rattraper le travail qu’elle ne pouvait pas faire actuellement.
HRP : Désolée du retard, la grippe m'a mis en KO technique toute la semaine!
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Lun 4 Mar - 23:08
Parfois il faut savoir faire ses vailises et partir Je soulevais mes deux filles quand elles se précipitèrent vers moi et aussitôt elles s’accrochèrent comme de Koalas autour de moi. Vous parliez de sales gosses. Je les embrassais avec amour avant d’attraper Lonàn qui se cacha contre moi. Je souris et lui embrassais le crâne avec amusement. Un vrai petit singe lui aussi. Je souris à Kara avant de faire descendre mes filles d’un mot en irlandais de mon dos et je souris à Kara avant d’attraper l’autre sac.
« Ça va aller, c’est pas lourd. Je te suis ! Mona Abbie on suit tata Kara ! »
Les petites obéirent aussitôt et grimpèrent en riant. Je souris en les regardant. J’embrassais doucement le crâne de Lonàn avant… Et crotte. Il avait besoin qu’on change sa couche. Je le déposais par terre en remerciant Kara. Je déballais vite quelques affaires pour mes filles, c’était bientôt l’heure du bain. En fait c’était l’heure du bain tout court pour Lonàn. Je fis un peu les gros yeux aux filles qui éclatèrent de rire et je menais mon petit troupeau à la salle de bain après avoir demandé la permission de Kara. Les filles étaient assez grandes pour se déshabiller toutes seules, même si elles restaient près de moi. Lonàn se mit à crier de plaisir quand il vit le bain après que je lui ai ôté sa couche souillée. Je ris et lui fis des prouts sur le ventre et son rire clairs éclata à nouveau. Je me détendis un peu et avec mes filles qui jouaient autour de leur frère je lui donnais son bain avant de l’installer dans son pyjama d’ours polaire dans son transat pour qu’il joue tranquillement pendant que je lavais mes yeux. J’étais toute aussi trempée qu’elle, mais je réussis à les laver. Elles étaient propres comme des sous neufs. Je les chatouillais avant de finir de leur peigner les cheveux. Elles descendirent en riant et je portais mon fils dans mes bras qui avait décidé que mes cheveux étaient un très bon jouet. Je le déposais près de ses jeux.
On frappait et je fis signe aux petites de rester en arrière. Je regardais par la fenêtre… Putain. Faolan. Je me tournais vers Kara et lui montrais la porte d’un signe de tête.
« Il est là. Je vais m’en occuper… tu peux distraire les gosses s’il te plaît ? »
Les filles étaient joueuses toujours, entrainant avec elle Flea, jusqu’à la chambre qu’elle comptait leur préparer. L’animal bondit sur le matelas, accompagné des jumelles, sous le regard apparemment courroucé de la brune, qui n’eut aucun effet. Kara pouvait être une excellente négociatrice, mais lorsqu’il s’agissait de son compagnon à quatre pattes, mieux valait ne pas y compter. Lèvres pincées, elle se tourna vers Enora :
Je crois qu’il va pas les lâcher, souffla-t-elle à la rouquine. Sûrement ses nouvelles meilleures amies jusqu’à nouvel ordre.
Et ça n’était pas pour déplaire aux filles. Kara aida au mieux à organiser les affaires – ayant même dégagés un de ses tiroirs pour permettre de ranger. Puis, elle retourna dans le salon quand l’heure du bain sonna aux oreilles des enfants. L’agitation dans la petite salle de bain lui arracha un sourire, sa maison n’avait jamais eu autant d’animation depuis qu’elle y vivait. Flea s’assit même devant la porte en attendant patiemment ses nouveaux amis d’infortune, quand sa maitresse prit place rapidement devant son ordinateur pour vérifier ses mails et en envoyer un à son père.
La réponse fut presque immédiatement – un simple « je vais voir ce que je peux faire pour elle » à sa demande de trouver un endroit pour cette famille. Elle savait que ça prendrait un peu de temps, mais que ça serait fait. De même que pour lui dénicher un avocat si jamais, elle ne manquerait pas de lui glisser quelques noms à l’occasion, surtout si la séparation était clairement définitive.
Un dernier mail d’Aidan fut ouvert aussi, lui confiant un dossier qui nécessitait une traduction avant le lundi, en lui souhaitant un bon weekend à sa manière. Elle téléchargea les pièces jointes, se mit un rappel et un réveil sur son téléphone, jusqu’au moment où on frappa à la porte. Enora la sortit de ses pensées, Flea aboya une fois par principe, en agitant la queue. A croire qu’il pensait que la fête allait se poursuivre.
Il sait ou je vis ? S’enquit la brune. Tu veux que j’appelle la police ? Je suis sérieuse, je suis pas fan de l’idée d’avoir un stalker devant chez moi, ajouta-t-elle.
Elle avait son arme de service dans son sac, et n’aurait aucun scrupule à s’en servir pour lui éclater une rotule. Mais tout en sachant qu’Enora ne serait probablement pas enthousiaste à cette idée, elle pouvait se contenter de sa bombe au poivre ou de son taser.
Les filles, ça vous dit un cache-cache ? Fit-elle en se tournant vers les enfants. Je compte, et vous vous cachez !
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Sam 30 Mar - 18:37
La vie est comme une longue route qui défileJe fronçais les sourcils en regardant Faolan. Qu’est-ce qu’il foutait là ? Je secouais la tête.
« J’en sais rien. Il avait peut-être un patient dans le coin et il a reconnu la voiture. Je vais m’en charger. »
Je caressai la tête de mes filles en leur faisant signe d’aller jouer. J’attrapais mon portable pour le passer en enregistreur de voix. Bon, ça s’était OK. Je sortis faire face à mon ex-compagnon. Je fermais soigneusement la porte et me calais devant pour soutenir le regard de l’homme que j’avais pu aimer. S’il parlait en irlandais, je lui répondais clairement en anglais. Et même lorsqu’il frappa le mur juste à côté de mon oreille, je ne bougeais pas. Il avait oublié que je m’étais fait braquer quelques milliers de fois, ou peu s’en faut, si bien que ce n’était pas lui qui allait me faire peur. Je refusais de continuer cette conversation idiote et stérile. Je le menaçais d’appeler les policiers s’il ne partait pas et il me lâcha une insulte fleurie ainsi qu’une remarque bien dégueulasse. À nouveau je ne répondis pas, pivotais sur mes talons et lui fermais la porte au nez.
Je l’observais par la fenêtre repartir vivement. Je sentis la tension disparaître de mes épaules quand je le vis enfin partir. Je sentis Lonàn tirer sur mon pantalon. Je soupirais et le récupérais pour lui embrasser la joue. Il me regarda avec de grand yeux et toucha ma joue. Merde. Je pleurais. J’essuyais vite la larme pour qu’aucun de mes enfants ne la voit. J’entendais les rires des filles dans la maison. Allez… tout va bien… Je respirais à fond avant de poser mon fils avec ses jouets. Il gronda un peu mais je souris amusée.
« Tu peux râler, mais je ne vais pas te porter tout le temps ! Faut savoir se déplacer seul aussi. »
Je finis par retrouver Kara et Abi me sauta dans les bras en riant et en affirmant que Kara voyait à travers les murs parce qu’elle était super forte au cache-cache. Je jetais un œil au chien. Si lui n’avait pas aidé sa maîtresse… Je souris et déposais à nouveau ma fille au sol avant de regarder Kara
Elle n’aimait vraiment pas ça. Le fait de devoir laisser Enora seule avec son ex-compagnon dehors pour le faire partir. Mais avec les enfants à préserver, ça lui semblait compliqué de seulement s’en prendre à lui. Appeler la police créerait probablement encore plus de problème, et la petite brune ne voulait pas encombrer davantage son amie. Sa situation était difficile. Toutes séparations l’étaient à dire vrai, mais là, il y avait quelque chose en plus : trois gamins qui n’avaient rien demandés à personne, et qu’elles devaient épargnées.
Elle ne mit en fait pas très longtemps pour retrouver les deux jumelles, Flea les avait suivi jusqu’à leurs cachettes comme pour les surveiller encore. Mais Kara fit traîner la découverte histoire de grapiller un peu de temps à les occuper. Elles firent d’ailleurs une autre partie, où cette fois, la brune s’aida de Lonàn histoire de le distraire lui aussi. Au bout du compte, ça suffit largement à les occuper le temps qu’Enora revienne dans la maison, et que le moteur de la voiture de son ex se fasse entendre à travers le bois de la porte.
Il fallait avoir le cœur bien accroché dans ce genre de rupture, à n’en pas douter. Kara pinça les lèvres, désolée pour son amie qu’elle ait à vivre ça. Elle-même avait eu plusieurs compagnes et compagnons, mais jamais ça ne s’était aussi mal terminé. L’idée d’appeler Charlotte à la rescousse lui frôla l’esprit, mais son amie avait probablement mieux à faire que gérer des affaires de famille qui ne la concernait pas.
Non va y, ne te gène pas ! Fit-elle lorsqu’Enora lui demanda à faire le repas.
Kara eut l’air gêné brièvement, parce qu’elle n’utilisait quasiment jamais sa propre cuisine. Pas faute pourtant d’essayer, mais elle était une véritable catastrophe aux fourneaux. Pour ça, elle paliait au problème en mangeant beaucoup de plat à emporter, ou facile à réchauffer au micro-onde. Question de survie ! Et puis, finalement, elle avait que très peu le temps de s’occuper de cette charge-là. Si sa maison était exceptionnellement rangée aujourd’hui, c’était parce qu’Enora et sa famille étaient là. Sinon, nul doute que le désordre serait plus que chaotique.
Tes enfants sont vraiment des perles, tu le sais ça ? Glissa-t-elle.
Ça faisait bien une bonne demi-heure qu’elle jouait avec les filles, et Lonàn qu’elle motivait à gambader dans la maison du mieux qu’elle le pouvait. Elle était déjà épuisée, mais il en était quasiment de même pour les enfants qui se dépensaient suffisamment avant le repas et le coucher.
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Dim 31 Mar - 14:01
La vie est comme une longue route qui défile Je souris à mes filles et leur demandais gentiment en irlandais de décrocher. Ce qu’elles firent sagement. Je souris à Kara en hochant la tête.
« Merci. J’ai de la chance c’est vrai, elles sont un peu tornades mais obéissantes. »
Je descendis vers la cuisine et attrapai au vol Mona qui glissait sur l’un des jouets. Je l’attrapais au vol avec un rire et lui embrassais la joue avant de la pousser gentiment avec sa sœur pour jouer sagement avec les cubes et les puzzles et expliquer à leur frère. Au moins, je les savais calme pour un petit moment. Je récupérais mes affaires et observais le contenu des placards avant de sourire. C’était parti pour des Potatos Farl, des galettes de pommes de terre, et des cornish pasties, des chaussons à la viande et aux légumes. Je préparais aussi une petite bouillie de légumes pour mon fils. De temps en temps je passais la tête pour voir si mes filles et Lonàn ne faisaient pas de bêtises. Et au vu de leur rire tout allait bien. Je repris la cuisine sagement. Au moins, ça me détendait. Je passais la tête après un moment en cuisine.
« C’est presque près. »
J’avais même réussi à mettre la table. L’habitude de tut faire en même temps. Je récupérais Lonàn qui commençait à pleurer parce qu’il avait faim. P’tit loup ! Je lui embrassais la joue avant de regarder mes filles se tourner vers Kara pour demander la salle de bain. Histoire de se laver les mains. J’attrapais mon fils pour le débarbouiller et de lui nouer le bavoir. Abi arriva en galopant et me fit les yeux doux pour goûter en premier. Je l’aidais à s’installer, puis sa sœur. Je souris à Kara.
« J’espère que tu aimes les plats irlandais ! Ce soir c’est cornish pastie et potatos farl. Tu me tiens ce petit vers de terre une minute s’il te plaît ? »
Je lui tendis Lonàn pour faire le service avant de récupérer mon fils et de l’installer sur mes genoux pour lui donner à manger en surveillant mes filles qui dévoraient comme des chancres. À croire qu’elles n’avaient pas mangé depuis un mois. Mais au moins elles n’en mettaient pas partout. J’eus Lonàn qui tenta de me voler ma nourriture, mais je réussis à manger ma part en le tenant sur mes genoux. Je souris à Kara.
« Ça t’as plus ? Lonàn ! Pas les cheveux mon p’tit loup ! »
Kara eut enfin l’occasion de se poser, en observant Enora préparer la cuisine. Ça n’était peut-être pas grand-chose, mais ça n’était pas un fait qu’elle avait eu trop l’habitude de voir. Comme Dashel, elle venait d’une famille fortunée, qui si elle avait fait en sorte de l’entourée, n’avait jamais été vraiment normale. Voir des membres de la fratrie s’occuper des tâches ménagères, de la cuisine, ou plus simplement de lui préparer son goûter ou de vérifier ses devoirs, ça n’avait pas été pour elle. Ses parents s’étaient inquiétés de son bonheur et de sa scolarité, mais ils n’avaient pas concrètement fait son éducation. Elle devait ça à des « domestiques » qu’elle considérait comme bien plus que ça.
J’ai jamais mangé Irlandais je crois ! fit-elle avec enthousiasme.
Elle avait beau avoir beaucoup voyagé, Kara n’avait pas écumé tous les pays du monde. Elle avait mangé chinois, russe, japonais, américain évidemment, testé des spécialités qui n’en étaient pas vraiment. Elle adorait la nourriture française, cette manière de préparer. Celle de Londres par contre était complètement infecte. Donc l’Irlandais, d’un côté ça lui faisait peur, d’un autre ça la fascinait.
Le repas passa plus ou moins rapidement. L’animation était différente de celle de d’habitude. Là où elle avait pris le pli de se nourrir parfois d’un simple verre de vin le soir avec une amante de passage, ou un amant en vadrouille. Ici, il y avait de la vie, de l’animation, une conversation même. Les deux jumelles d’Enora avaient visiblement beaucoup de choses à dire sur le monde. Comme le fait qu’ils n’étaient pas cinq, mais dix milles, pour une raison pour échappait toujours à Kara sur le coup. Même le regard curieux qu’elle adressa à Enora ne répondit pas à sa question.
Occupe-toi d’eux, tu peux aller les coucher et même leur lire une histoire si tu le fais, je m’occupe de tout ranger. Annonça-t-elle à la rousse.
Ces moments en famille étaient à vivre pleinement, sans se soucier du reste. Alors quand la famille Derry s’esquiva progressivement, qu’elle put entendre de sa cuisine les éclats de rire et les conversations de tous, Kara en fut satisfaite. Peut-être n’était-elle pas maman effectivement. Peut-être qu’elle ne le serait jamais – il faudrait trouver quelqu’un avec qui faire des enfants pour ça. Mais elle aimait l’idée d’être capable de protéger une famille qui ne demandait rien d’autres qu’être normale.
Ils se sont endormis ? S’enquit-elle quand Enora revint dans le salon. La brune terminait sa vaisselle et son rangement rapidement, essuyant la table du revers d’une éponge.
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Dim 31 Mar - 19:24
La vie est comme une longue route qui défileLe repas se passa dans la bonne humeur, les filles avaient visiblement un millier de choses à raconter à Kara pendant que je m’occupais de leur frère. Sauf qu’il était l’heure pour tout le monde d’aller se coucher. Je remerciais Kara d’un sourire avant d’aller porter mes enfants à l’étage. Je souris avant de me mettre à parler tout doucement en irlandais aux filles et à mon fils pour les calmer. Les filles comprirent très vite et Lonàn se frottait les yeux en baillant tout ce qu’il savait. Je les préparais pour la nuit avant de prendre un petit moment avec Lonàn pour lui chanter en irlandais une berceuse pour achever de le calmer. Il saisit son pouce et sa vielle chouchouille avant de s’endormir sur le ventre. Quoi que je fasse : il dormait sur le ventre. J’attrapais ensuite le livre d’histoires des filles avant d’aller les voir. Elles m’attendaient dans le lit et me demandèrent si elles avaient été assez sages pour leur histoire du soir. Je souris et m’installai près d’elle pour la lecture de leur histoire du soir. Je le faisais depuis des années et j’étais heureuse de voir que ça leur plaisait de profiter d’un petit moment très calme. Elles attrapèrent elles aussi leur pouce et leur doudou, un lutin pour l’une et pour l’autre un lapin. Je les embrassais avant de sortir à pas de loup de la chambre en attrapant le babyphone.
Je descendis sur la pointe des pieds et souris à Kara en hochant la tête et en agitant le babyphone.
« Comme des marmottes. Une chanson pour le plus petit et une histoire pour les grandes. Encore heureux qu’ils soient calmes au moment du coucher. »
Je jetais un œil autour de moi, mais elle avait tout nettoyé. Je sentis le stress de la journée tomber de mes épaules et la fatigue le remplacer dans mon corps. La vache… Je m’assis lentement sur une chaise en me frottant le visage. Je ne devais pas pleurer, pleurer n’arrangerais en rien la situation. Et c’était même pas sûr que ça me ferait du bien. Je souris à Kara.
« Désolé de t’imposer ça. Mais je si ça peut te rassurer : les filles et Lonàn font leur nuit et dorment tard dans la matinée. Tu les auras pas à sept heures réveillés et à courir partout. »
De toute manière elles étaient et Lonàn aussi, beaucoup trop calme en ce moment. Puis je n’allais pas rester ici toute la journée, j’allais aller au parc avec elle. D’ailleurs.
« Demain après-midi je vais aller au parc avec les enfants, tu veux que je te prenne le chien ? »
Tu plaisantes ? Tu m’imposes rien du tout, si je te l’ai proposé c’est pas pour rien, défendit Kara avec un grand sourire.
Elle comprenait la position d’Enora. Ça ne devait pas être simple de s’imposer quelque part, ou d’en avoir l’impression. Ça n’était pas quelque chose qui la quitterait, pas tant qu’elle n’aurait pas sa propre maison en tout cas. Mais ces choses-là venaient en leur temps, et il fallait faire preuve d’un peu de patience en l’occurrence. Gardant son sourire, il se transforma en rire lorsqu’elle lui fit la remarque sur les grasses matinées de ses enfants :
Tu m’en vois rassuré, je vais sans doute bosser un peu avant d’aller me coucher de toute façon, expliqua-t-elle à la rousse, sous son regard étonné. Le temps de tirer une bouteille de vin blanc de ses placards, ainsi que deux verres pour un apéro mérité. Ou un dessert, en tout cas. Oui parce que mon chef a pas trop la notion des weekend de son côté, du coup je dois revoir ma définition aussi, ajouta-t-elle avec humour.
Aidan Bowman aurait sa peau à un moment donné, mieux valait tard, le plus tard possible. Ce qui était fou, c’était de voir à quel point il était dur malgré son visage si parfait. Pourquoi fallait-il que son supérieur soit aussi beau ? C’était la grande question qu’elle se posait, en essayant de ne pas fondre en larmes à chaque fois qu’il lui adressait une pique un brin plus méprisante que les autres. Elle avait comme devoir de se blinder à ses remarques, elle y parvenait à peu près quatre-vingt quinze pour cent du temps.
Carrément, tu pourras l’amener. Il a une laisse et un collier, des jouets, mais si tu vas sur un terrain de jeu, tu pourras le lâcher, il revient toujours. Tout en disant ça, elle sortit le tout et le posa sur l’une des petites tables près de l’entrée, mécaniquement. Flea, revenu des chambres, agita la queue avec enthousiasme en la voyant faire. Ça n’était pas pour tout de suite. Ca a été tout à l’heure, avec lui ? Demanda-t-elle en servant le vin.
Poussant le verre vers sa complice, elle reprit avec une pointe de gêne :
Je te jure que je n’ai pas écouté, mais ça avait l’air… Plutôt violent. Expliqua-t-elle. Je ne sais pas si les enfants t’ont entendu, murmura-t-elle au passage, un peu décontenancée.
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Ven 5 Avr - 19:10
La vie est comme une longue route qui défileJe souris distraitement à sa remarque. Sans doute, ais plus vite j’aurais mon chez moi, mieux cela vaudra, elle pouvait me croire. Rien que pour les enfants cela sera plus agréable. Je ris à mon tour quand elle me parla de son patron, je comprenais tout à fait ce qu’elle voulait dire. J’avais tendance à aussi oublier le mot weekend parfois avec le SHIELD. Alors je pouvais comprendre tout fait Aiden et Kara.
« Bah, tu vas t’y faire ne t’inquiètes pas. Puis le jour où tu seras tranquille, crois-moi tu vas le savourer. C’est un bon patron sinon ? »
Ou alors, comme moi elle allait tourner en rond incapable de savoir quoi faire. Je m’en souvenais de ces journées-là. Aindreas en avait marre de moi. J’eus un sourire… presque triste à repenser à ma vie à l’armée. Au moins… Quand j’étais dans mes bataillons… Je secouais la tête pour chasser ces pensées. Il ne fallait pas que je laisse à nouveaux ces sentiments du blues du soldat revenir. Je savais très bien ce que c’était tout ça. On l’avait tous et ça ne nous quittait jamais vraiment. Et moi, avec cette situation tout me revenait en tête. Et c’était… mauvais bien sûr. Je l’observais nous servir du vin. Je ne dis rien. Ça irait bien. Je grattais la tête du chien avec un sourire. Les enfants auraient de quoi s’amuser ! Je soupirais et passais une main dans mes cheveux. Je ne dis rien et pris le verre qu’elle poussait vers moi avant de le sentir. J’étais plus férue de Whisky que de vin, mais bon. Je plongeais la main dans ma poche pour en tirer mon portable.
« Disons que… Je l’ai connu beaucoup moins agressif et beaucoup plus aimable. Franchement… Je me serais bien passé de ça… J’ai déjà assez face à la cruauté des hommes. »
Sérieusement, c’est le meilleur. Souffla Kara, sans réfléchir plus longtemps.
Est-ce qu’il était pédagogue ? Sans doute, mais pas avec elle. Est-ce qu’il parvenait à l’accepter ? Pas vraiment, mais Kara avait bon espoir que ça change. Est-ce qu’il voyait ses efforts ? Non, pas le moins du monde, mais c’était sans doute une partie du test. La brune était sur la sellette actuellement, elle avait plus que conscience de ce que ça impliquait pour elle. Alors, elle rongeait son frein, elle s’en sortait déjà très bien avec tous les autres de ses collègues.
J’ai beaucoup à apprendre de lui, je sais que je suis extrêmement chanceuse, c’est juste qu’il faut que je me fasse vraiment à son rythme et sa manière de faire, et c’est pas facile. Je passe quand même d’une formation intensive avec Barton, pour passer aux affaires sensibles, pour ensuite finir dans son équipe, c’est beaucoup de changements en peu de temps. Fit-elle avec le sourire.
Tout était une question de patience et d’adaptation. Kara comptait de toute façon y rester, trop consciente de sa chance actuelle, pour avoir envie de s’y faire dégager par un patron mal luné. Alors, voilà. Elle savait que l’occasion de se distinguer viendrait, elle saurait le faire, elle prendrait sa revanche, et ça irait.
J’aurais bien aimé bosser sous tes ordres, admit-elle à sa voisine avec un sourire : Mais je suis pas forcément la plus avisée sur le terrain, j’veux dire… C’est moins mon truc que la négociation ou la stratégie, poursuivit-elle.
Mieux valait voir ses faiblesses, d’une certaine manière. C’était une question de sécurité, pour les autres, pour ceux qui vivaient avec elle, ou qui dépendaient d’elle. Bien sûr, elle savait se battre, se défendre, mais toujours moins bien que d’autres. Et ça, Kara en avait conscience. Du reste, elle avait aussi conscience qu’à la place d’Enora, elle serait très différente :
Ouais, tu y as été confronté, frontalement, ça devait pas être simple. Et subir ça de la part d’un homme qu’on pensait être notre allié, c’est encore plus dur je trouve. Souffla-t-elle comme une mise en bouche. Tu es vraiment une femme forte.
Une gorgée de vin, un regard en coin. Elle sentait que son amie se retenait de trop en dire, de trop en faire, au risque de s’effondrer au passage. Mais ici, elle le pouvait. Elle était en sécurité.
A ta place, je crois que je ne saurais plus quoi faire. Je serais en train de pleurer absolument tout le temps. Fit-elle avec un air amusé et sérieux à la fois.
A dire vrai, Kara serait sans doute une sacrée loque.
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Sam 6 Avr - 15:11
La vie est comme une longue route qui défileJe souris en écoutant Kara. Bon, si elle était heureuse, c’était tant mieux ! S’il lui donnait envie de se dépasser, de réussir… C’était un bon patron. Je souris un peu en l’entendant avouer qu’elle aurait aimé être sous mes ordres. Je glissais une mèche derrière mon oreille.
« Ah tu sais… pas tout le monde aime être sous mes ordres. Je suis exigeante, mais dans le même temps, j’ai du mal à laisser aller les autres sur le terrain. Même si je le dois. »
Une vraie maman poule qui surveillait ses poussins d’un peu trop près. Cela avait toujours été comme ça. Si je pouvais prendre un coup ou une blessure pour sauver un de mes gars, je le faisais sans aucune hésitation. Ce n’était que j’étais une héroïne. OH ! Très loin de ça. J’étais juste une femme comme les autres qui faisait son boulot. Je bus à nouveau une gorgée de vin blanc avant d’avoir un sourire triste. Forte… J’en savais rien. J’avais l’impression d’échouer tout le temps en ce moment. Je haussais les épaules avant d’aller toucher les plaques de soldats qui pendaient à mon cou. Je répondis d’une voix étranglée.
« C’est mes enfants qui m’aident à tenir aussi. Si je suis pas là, qui va s’en occuper ? »
Si j’avais été seule, ça aurait été encore différent. Mais dans ma vie, je n’avais jamais été vraiment seule. Jamais. J’avais partagé longtemps un appartement avec mon frère et j’avais passé ma vie entourée de personnes, de gens avec qui je me battais… Tout… Je me souvenais d’un épisode marquant, que je revivais parfois en rêve parce qu’il m‘avait marqué. C’était après un assaut particulièrement intense où on avait été pris avec mon équipe. Je me souvenais encore d’avoir ordonné de prendre les plaques des soldats tombés… Pas le choix, aucun moyen de rapatrier les corps, de les faire revenir au pays. Je n’aimais pas faire ça. Prendre la plaque d’un soldat c’était… un geste équivalent… à je ne savais pas. Je ne trouvais pas d’équivalent. C’était juste… signer la mort d’un soldat. Je crois que je m’en souviendrais toujours. Voir ma main s’approcher du coup du soldat mort, que je connaissais. Il lui manquait une partie du visage, mes doigts se refermer sur la petite plaque, tirer, et casser la petite chaîne pour ensuite glisser le petit morceau de métal dans une sacoche prévue pour.
Donc tu es la maman poule de toute ton équipe ? ça te fait une famille encore plus grande ! Plaisanta la petite brune avec un sourire.
Un brin taquin, oui. Mais pour détendre l’atmosphère, ne pas penser à toutes ces choses douloureuses qui faisaient désormais le quotidien d’Enora. Les lèvres dans son verre, Kara lâcha un soupir de satisfaction. La journée se terminait, la maison était silencieuse – même si très habitée. Posée sur le canapé, avec la tête de Flea sur sa jambe attendant un peu plus d’attention, ses yeux se posèrent finalement sur Enora à sa remarque. Ses enfants, c’était tout ce qu’elle avait.
Les pupilles de la rouquine se fixèrent alors dans le vide, sans qu’elle ne comprenne ce qu’elle était en train de penser. Enora avait une sacrée réputation au SHIELD, un peu comme Aidan, son parcours était limite exemplaire. Pour autant, elle ne se doutait pas de tout ce qu’elle avait pu traverser, de tout ce que ça impliquait pour elle. Les larmes coulèrent, et quand la rousse enfouit son visage dans ses mains, elle, elle ne sut quoi lui dire.
Timidement, presque avec pudeur, elle posa une main sur son épaule pour lui assurer sa présence. Et elle articula alors, d’une voix douce :
Je suis désolée pour tout ça, j’aimerais que tout ça soit plus simple, que tu ais pas à tout gérer, lui souffla-t-elle. Mais ça va aller ! Tout ça, c’est qu’un passage, ça s’arrêtera forcément à un moment. Là, tu dois juste prendre ça comme ça vient, un jour après l’autre, avec tes enfants, et tu tiendras le coup parce que tu as besoin d’eux et ils ont besoin de toi.
N’était-ce pas ce qu’elle lui disait, deux minutes en arrière ? Elle y croyait. Son moteur était le plus efficace, il était fait d’amour, et seulement de ça.
Après, tu te reconstruiras. Je te présenterais même des amis pour t’organiser des rendez-vous avec eux – mais quand tu seras prête hein ! Plaisanta-t-elle pour détendre l’atmosphère. Plus une boutade qu’autre chose, Enora n’était probablement pas encore prête pour ça, et le harcèlement de son ex risquait de lui donner des angoisses. Pour l’instant, on va te trouver une chouette maison, tu vas te séparer de lui, et il finira par se calmer, j’en suis certaine.
Il avait d’ailleurs plutôt intérêt. Kara était prête à retrousser ses manches et lui infliger un crochet du droit que Steve Rogers lui avait appris, juste pour le calmer :
Toi, en attendant, tu as le droit d’être triste ou fatiguée. C’est normal. Ça t’affecte. Murmura-t-elle à côté, en posant la tête sur l’épaule de la jeune femme, comme pour un calin intimiste.
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Sam 6 Avr - 17:49
La vie est comme une longue route qui défile« Pas que de mon équipe. J’ai une tendance Maman poule avec les gens que j’aime. »
Habitude certes agaçante dont je n’arrivais pas à me débarrasser malgré tous mes efforts pour arrêter de vouloir les surprotéger. Et comme je ne voulais pas que les autres s’inquiètent pour moi, à chaque fois je disais que tout allait bien pour moi. Que j’étais heureuse. Et parfois, les ombres de mon passé de militaire revenaient sans prévenir. Certains noyaient ça dans l’alcool, parfois j’en buvais un peu, mais je préférais me noyer dans le travail, l’éducation de mes enfants et le sport. Et parfois, malgré mes efforts, mes sentiments débordaient.
Je sentis la main de Kara sur mon épaule et je fermais étroitement les yeux. Je l’écoutais avec attention en essayant de calmer ma respiration. J’eus un éclat de rire quand elle parla d’un prochain homme. Si sûrement j’allais avoir des aventures, avant que je ne laisse rentrer un homme dans ma vie. Il allait devoir passer le test « Enfant » Si mes enfants ne se plaisaient pas avec lui, ou si lui ne les aimait pas, next. Je serrais doucement Kara contre moi, avant de me redresser avec une profonde inspiration.
« Merci Kara. Ça va aller. Merci. »
Je lui fis un petit baiser sur la joue avant… De soupirer en entendant Lonàn chouiner. Aie… Je lui fis un petit sourire contrit avant de monter à pas de loup vers la chambre pour écouter. Il avait mal. Je rentrais et attrapais doucement mon bébé en lui parlant tout doucement. Je le descendis avec moi au salon en touchant son front. Il n’était pas faux. Mais il touchait sa bouche. Les dents. Je lui embrassais doucement le front avant de l’installer sur mes genoux.
« Les dents. Ça l’a réveillé. »
Pas le choix, il fallait juste attendre que ça passe. Au moins les filles dormaient bien. Je l’installais contre moi et il se laissa aller contre ma poitrine et j’attrapais d’une main son doudou pour lui mettre dans les mains et je le berçais doucement. Je souris à Kara.
« Petit bonhomme… Avec les filles c’est allé, mais lui il a vraiment mal comme les dents percent la gencive… Mais ouais… Ça va aller, ça va passer… Puis une fois bien posées… On verra aussi pour un mec. Ça va me faire très bizarre de vivre seule sans un autre adulte. J’ai toujours partagé mes appartements et maisons avec d’autres adultes. Je te raconte pas l’odeur dans les dortoirs des mecs ou mêmes des filles. »
C’était dangereux de s’oublier au passage. De ne pas penser à soi, ou de croire qu’on valait moins sans les autres. Tout n’était pas si simple. Enora était une bonne personne, mais elle l’était davantage encore lorsqu’il s’agissait de ses enfants. Comme une louve incapable d’abandonner pour la survie de sa meute. En ça, Kara savait qu’elle était une cheffe d’équipe encore plus redoutable que les autres, qu’il valait mieux avoir avec soi que contre soi. Petit sourire compatissant, elle pressa la main de la jeune mère lorsqu’elle s’esquiva dans la chambre.
Revenant un peu après avec son petit dernier dans les bras, Kara eut un petit rire amusé. L’enfant semblait vraiment gêné par la pousse de ses dents de lait, et elle pouvait comprendre. Oh ! Bien sûr, elle n’avait plus aucun souvenir de tout ça pour sa part, mais elle avait eu le temps d’en entendre parler à droite à gauche.
Bah alors p’tite tête ? Tes dents te font des misères ? fit-elle en ébouriffant, en douceur, les cheveux du garçon. Je suis pas encore maman, mais quand ça m’arrivera, je crois que je t’appellerais tous les jours pour savoir comment faire.
Elle plaisantait, évidemment. Mais à moitié finalement. Elle savait que sa propre mère ne serait pas aussi enthousiaste à l’idée de la laisser éduquer un enfant toute seule, mais n’aurait pas non plus envie de trop s’en mêler. Elle était d’ailleurs trop occupée par la carrière de son mari, son père donc, pour vraiment accorder de l’importance à l’idée d’avoir un jour des petits enfants. Tout était… Si superficiel, par chez elle.
Ca a l’air vraiment naturel pour toi, c’est… Fascinant, ouais. Admit-elle.
Au bout du compte, les deux femmes discutèrent encore un moment, jusqu’à ce que Lonàn s’endorme dans les bras de sa mère. Elles veillèrent, puis Enora partit rejoindre la chambre, et Kara prépara son lit. Ça ne fut cependant que vers trois heures qu’elle s’endormit, jusque là trop occupée à travailler sur le mail que lui avait envoyé Aidan. Au petit matin, quand les premiers rayons du soleil passèrent à travers les rideaux, la brune fixa le plafond avec fatigue. Deux heures de sommeil grapillé, et des petits éclats de rire la sortirent de sa nuit.
Kara, on peut regarder des dessins animés ? Demanda gentiment l’une des jumelles – qu’elle confondait toujours, ça allait de soi – en lui attrapant doucement la main. L’autre avait grimpé sur son lit pour se mettre à côté d’elle et la fixer avec un grand sourire. J’adore tes cheveux ! Fit l’autre, alors qu’elle n’avait rien à lui envier avec sa longue chevelure rousse. Bien sûr, vous savez comment faire ? Répondit la brune avec une petite voix fatiguée.
Il ne manquait plus qu’Enora et son fils, et le tableau serait complet pour une matinée en fanfare, songea Kara.
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Sam 6 Avr - 19:08
La vie est comme une longue route qui défileJe souris en regardant Kara parler à mon fils. Et oui les dents… Le cauchemar des parents en plus du rhume ou de la gastro. Croyez-moi… C’était le pire. Je gardais mon fils contre moi en le berçant tout doucement pour lui permettre de se rendormir. Je souris à sa remarque et répondis.
« Bah écoute, tu peux, ça ne me dérange pas. J’ai eu de l’entraînement. J’ai eu mes petits frères et petites sœurs avant d’avoir les deux tornades qui dorment là-haut. Ça aide à se faire la main. »
Puis Lonàn était un garçon très doux et très calme. Presque tout le temps. On continua de discuter un peu jusqu’à ce que mon fils s’endorme et que je ne monte dormir un peu. Je gardais mon fils contre moi un long moment avant de l’installer dans son lit avec douceur et je me laissais glisser dans les bras de Morphées sans résistance aucune.
Je rouvris grand les yeux à huit heures trente du matin et attrapais doucement mon fils qui se réveillait aussi tout doucement. Je le laissais se réveiller doucement et je finis par lui donner doucement de sein avant de le préparer pour la journée et il bailla à nouveau. Je descendis sans bruit… Et je regardais Mona et Abi devant la télé. Qui me firent un petit sourire et je ne pus que soupirer avant de leur indiquer la cuisine en posant un doigt sur mes lèvres pour ne pas déranger Kara. Les filles sagement grimpèrent à leur place, et je fis le petit déjeuner pour tout le monde. Même pour Kara, avec même du jus d’orange frais.