✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
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Ven 22 Mar - 17:16
Rompre le contrat Pour la millième fois de la journée je vérifiais mon dossier papier. Ma mère s’occupait des enfants dans le salon. J’avais l’impression de courir dans tous les sens. Ce n’était pas qu’une impression je le savais. Au moins, chez leur mamie les enfants étaient bien, ils avaient leur habitude et moi j’avais une chambre. L’avantage d’avoir une fratrie de treize, il y avait souvent des chambres libres, mais bon… Pas tant que ça non plus. De plus mes parents travaillaient toujours : Il en restait deux trois aux études… puis c’était impossible pour eux de s’arrêter. Mais aujourd’hui, j’avais vraiment besoin que les enfants soient dans un environnement familier avec leur mamie. Au moins… Je serais tranquille. Mais bon, avec de la chance et Kara, j’allais finir par la surnommer Chance, j’allais bientôt avoir une maison pour nous quatre… Faudrait juste que je m’organise.
« Enora ? Ça va être l’heure. »
Je rassemblais mes papiers avant de les fourrer dans mon sac et d’attraper mes chaussures pour les mettre. Mes filles me regardèrent et je les embrassais avec amour. Faolan faisait la sieste. Je finis de mettre mon manteau avant de filer. Ce n’était pas une procédure pour un divorce, nous étions pacsés c’était largement assez, mais je ne voulais plus qu’il approche mes enfants ou quelque chose dans ce goût-là. Il pouvait même garder la maison ! Tous mes papiers et mes affaires et les affaires des petits étaient à l’abri. Il pouvait garder tout le reste, je ne voulais pas de pension alimentaire ou quoi. Je voulais seulement couper le lien avec cet homme et protéger mes petits. Une vraie mère louve.
Enfin, j’avais trouvé un avocat et j’avais mon premier rendez-vous avec lui aujourd’hui. Je montais dans la voiture et me jetais un œil dans le rétroviseur intérieur. Ça allait. Parfait. C’était parti. Je conduisis avec prudence jusqu’à son cabinet et me garais devant. Je repris une profonde inspiration avant d’aller me présenter à la secrétaire qui m’indiqua une salle d’attente. Super… Je me postais à la fenêtre incapable de rester tranquille. Je n’étais pas venue en uniforme… Mais ce n’était guère mieux…Je portais le costume avec chemise blanche et veste… Je n’avais jamais vraiment été coquette, mais aujourd’hui plus que d’habitude je voulais l’aspect d’une femme forte. Quitte à ce que dans mon décolleté on puisse distinguer certaines de mes cicatrices. J’avais besoin de garder cette image de femme forte et de refuser de pleurer. Ce n’était pas en pleurant que j’aiderais mes enfants. Je m’avançais vers l’avocat en tendant la main.
« Enora Derry. Enchantée de vous rencontrer maître. »
Derrière son bureau, Matt se passa une main sur son visage déjà fatigué par tout ça. Il n’avait pas souvenir que le temps passé au cabinet était si éreintant, et pourtant, son rythme de vie était le même qu’avant son départ pour le continent. Gabriel, Keith et Foggy étaient sortis pour prendre une pause, et lui avait décidé de rester pour avancer sur autre chose. Ses yeux parcourant des lignes qu’il avait l’impression de lire depuis des heures sans avancer pour autant. Il n’y eut bien que Karen pour parvenir à le sortir de sa torpeur en cognant à sa porte.
Qu’est-ce que tu fais ? Tu as un rendez-vous dans dix minutes, Matt ! Fit la blonde en le dévisageant franchement, l’air de saisir qu’il avait oublié.
Matt n’avait pas oublié. Il n’avait juste pas vu le temps passer.
Bordel, oui… Désolé, je… Je me prepare, souffla-t-il à son amie, qui leva les yeux au ciel. Va te passer de l’eau sur le visage, conseilla-t-elle en le laissant là.
Il s’exécuta dans la minute, quittant son bureau, fermant ses dossiers, les posant sur la commode derrière lui pour prendre le pas vers les toilettes où il fit un rapide constat de son état. Cheveux hirsutes, barbe naissante mais qui donnait encore l’illusion qu’il l’entretenait, cernes marqués, chemise froissée. Bon, il ne pourrait pas tout arranger en cinq minutes, mais il se hâta pour retrousser ses manches, se donnait un genre plus décontracter, se rafraichir au passage. En un rien de temps, Matt eut l’impression d’une bonne nuit de sommeil – même si ça fut qu’une impression.
Ça ferait illusion le temps de l’entretien. Il avait passé des nuits bien plus courtes sur des dossiers bien plus difficiles, tout en assurant son travail. Il n’y avait donc pas de raisons que ça change pour cette fois.
Ainsi, il retrouva ses affaires, et Karen vint l’avertir que la personne qu’il allait voir était arrivé entre temps. Matt la remercia, et il se rendit jusqu’à elle pour l’accueillir. Un jolie brin de femme, constata-t-il sans l’afficher. De longs cheveux d’un roux saisissant – sans savoir pourquoi, il songea à son amie Nat – des yeux glaçants, une silhouette froide et la tête haute. Une personne ferme à n’en pas douter.
Madame Derry, fit-il en saisissant sa main, pour la serrer aussi avec confiance : Maitre Murdock, se présenta-t-il.
Il lui fit signe pour l’amener jusqu’à son bureau et referma la porte derrière lui :
Venez, installez-vous. Fit-il en désignant les chaises devant sa place, là où il se posa à son tour : Désolé pour le désordre, souffla-t-il en constatant que s’il avait pu faire quelque chose pour son allure – quoi qu’encore un brin discutable – son bureau n’avait pas eu cette chance : Voulez-vous un café, ou un verre d’eau ? Demanda-t-il poliment. Et m’expliquer ce qui vous amène ?
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Ven 22 Mar - 20:14
Rompre le contrat Je notais l’air bien réveillé de l’avocat malgré son allure quelque peu… débraillé. Bon… J’ignorais si c’était parce qu’il travaillait beaucoup ou si c’était parce que c’était son style. Je n’en avais entendu que du bien, surtout par Kara. Et si Kara me l’avait recommandé c’était qu’il y avait une excellente raison ! C’était bien le maître Murdock, je lui souris. Sa poigne de main était ferme et franche. J’aimais bien cet homme, il me faisait une bonne impression, une première bonne impression. Et quelque part c’était essentiel pour lui faire confiance. J’avais épluché tout ce que j’avais pu trouver sur lui et j’avais écouté les avis. Il n’y avait rien à redire, c’était parfait. Je crois que je n’aurais pas pu rêver meilleur avocat. Je le suivis sans attendre dans son bureau et m’assis quand il me le proposa, je posais mon dossier sur la table bien encombrée. Eh bien ! Il avait du boulot. Je réfléchis.
« Va pour le café. Il n’y a pas de mal, je vous en pris. »
Un café. Je n’avais pas spécialement besoin de caféine, je n’aimais pas spécialement ça d’ailleurs. Mais dans le même temps, j’avais besoin d’énergie. Je posais soigneusement le dossier sur une petite place de ce bureau. Je réfléchis quelques secondes pour me remettre les idées en place. Autant me présenter pour un peu planter le décor.
« Je me présente, pour vous expliquer un peu la situation. Je m’appelle donc, Enora Derry, je travaille au SHIELD et je suis une ancienne militaire. Je suis pacsée actuellement avec un médecin, Faolan, depuis cinq ans. Et depuis quelque temps ce n’est plus du tout possible. Il tient des propos particulièrement violents à l’encontre des Émergés, mais pas seulement. Puisque je ne suis pas contre les Émergés, pour moi ils sont l’équivalent de soldats traumatisés de guerre et qu’on veut oublier. Et, il profite donc pour aussi me faire toute une liste de reproches longues comme le bras sur notre vie conjugale. Il ne tente pas de lever la main sur moi ou nos trois enfants. Ce n’est plus possible à la maison, et je préfère… Mettre à l’abri mes enfants… Et j’aimerais rompre le pacse avec Faolan. J’aimerais protéger mes enfants. »
Il fit un bref signe à Enora pour lui signifier qu’il revenait rapidement. Lorsqu’il passa à nouveau la porte du bureau, ce fut avec un mug de café à l’effigie d’un pokémon connu. Il ne s’excusa pas de ça, l’ambiance au bureau était suffisamment bon enfant pour se permettre ce genre d’excentricité. Et puis, il leurs arrivait parfois d’avoir des enfants qui s’en amusaient, c’était toujours de bon ton de ce fait.
Ecoutant avec patience les mots de la femme en face de lui, il esquissa un sourire pour l’encourager à poursuivre. Elle était directe, faisant le tri entre ses informations pour aller au plus vite au fond du sujet. Et pour autant, il eut l’impression qu’elle se retenait d’être plus brutale encore que ce qu’elle pensait. Comme si dire les choses clairement lui était douloureux, la peinait vraiment. La séparation était récente, et voir disparaitre l’homme qu’elle aimait lui en coûtait. Mais mettre à l’abri ses enfants lui était davantage précieux qu’un amour visiblement trop compliqué.
Depuis combien de temps êtes-vous pacsés ? Demanda-t-il alors à la fin de son explication.
Il comprenait les enjeux – du moins en eut-il l’impression. Mais Matt avait également l’impression que la demande d’Elora était plus forte encore que ce qu’elle le laissait entendre. Comme si elle désirait quelque chose ardemment, en sentant que l’articuler reviendrait à le rendre encore plus concret. Et lui, serait-il prêt à lui obtenir ? A quel point ce père était nocif pour sa famille, pour ses enfants ?
Vous savez que la rupture d’un pacs ne nécessite pas forcément l’engagement d’un avocat, à part si vous avez des réclamations particulières à ce sujet. souffla-t-il doucement, en tendant une boite qui contenait du sucre à l’intérieur. Savait-on jamais, si elle prenait une douceur avec son café. Qu’entendez-vous par le fait de protéger vos enfants ? Demanda-t-il plus explicitement cette fois.
Matt avait besoin pour faire que les choses soient terriblement claires, voire cruelles. Tout en prenant des notes sur un calepin déjà bien rempli, il fit en sorte de ne pas paraitre trop intrusif :
Avez-vous pu voir et parler à votre ex-compagnon pour la gestion de vos biens, l’éducation de vos enfants, la garde et tout ça ou pas du tout ? S’enquit-il. Comment vit-il la séparation ? A-t-il l’intention de la compliquer ? Pour les enfants ? Est-ce entendu entre vous, ou… Est-ce que lui n’est pas satisfait de cette décision ?
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Ven 22 Mar - 21:43
Rompre le contrat« Cinq ans… Ça aurait fait notre sixième année. »
Je n’eus aucune hésitation dans ce que je disais. Je savais très bien où remontait notre rencontre… Entre nous cela avait été très rapide… Peut-être trop ? Je n’en savais plus rien maintenant. Qu’était devenu l’homme que j’avais aimé comme une folle, où était le père de mes enfants ? Disparu sous cette haine et cette colère… Je ne savais plus quoi faire. Je ne voulais pas que mes parents nous entendent nous disputer, puis il aurait été hors de question que ses idées puantes le nazisme ne touchent mes enfants. J’étais une ancienne soldate ! J’avais eu assez de remarques sur toute ma vie ou mon sexe pour ne pas accepter autre chose. Je souris en regardant la tasse et en bu une gorgée. Agréable. Je refusais le sucre d’une main. Je soupirais un peu en glissant une mèche derrière mon oreille.
« Je suis militaire au plus profond de moi. J’ai été commandante d’unité sur des zones risquées. Avant d’arriver à ce stade, j’ai subi beaucoup de remarques sur moi, sur mon sexe, sur la place d’une femme à l’armée, des remarques sexistes en tout genre… Et Faolan me les renvoie en pleine figure. Il critique mon état physique de mes années de services. Je ne veux pas que mes enfants grandissent en entendant ce genre de remarques. Puis… si moi je suis capable de me défendre, mes enfants me ressemblent beaucoup, est-ce qu’il ne lèverait pas la main sur eux ? Je ne peux pas toujours être présente à cause de mon travail. »
J’eus une grimace quand il me parla des points. Disons… que nos conversations tournaient très courts en ce moment. Beaucoup, trop courts. Je le fuyais… Je secouais la tête.
« Nos discussions tournent… vite dans une avalanche de critiques sur le moindre de mes gestes. Concernant les biens, je peux lui laisser la maison et tout le reste, j’ai déjà pris mes affaires et celle des enfants. Il la vit… étrangement, je suis sûre qu’il a l’intention de la compliquer. Il souhaite garder les petits, parce que selon lui je ne suis pas capable de m’en occuper. Il n’est pas… d’accord pour que je les garde. C’est… plus ou moins la guerre ouverte entre nous. Je ne veux pas que mes enfants assistent à ça. C’est pour ça qu’ils sont… plus ou moins chez ma mère ou chez mes frères et sœurs. Faolan n’osera pas venir voir ma famille. »
Vous en avez l’allure, oui, remarqua Matthew en la scrutant une dernière fois.
Il aurait pu le parier, se dit-il sobrement en prenant toujours des notes. Enora était une femme droite, à la poigne ferme. Dans sa manière de se déplacer, d’accepter ce qu’il lui tendait, de s’asseoir même, on pouvait sentir des années sous le drapeau, à défendre des valeurs qui lui étaient probablement essentielles. Matthew n’avait jamais été un soldat, mais il pouvait comprendre cet engagement. S’il était avocat, c’était parce que lui-même croyait en la nécessité de la justice, en l’importance de ses lois. Sa volonté avait toujours été de protéger avec ses propres moyens.
Et que voulez-vous du coup ? Des visites contrôlées ? Une garde alternée ? Une garde exclusive de vos enfants ? Demanda-t-il à la fin de ses explications.
Il entrevoyait déjà la situation difficile pour cette femme. Comme il arrivait trop souvent aux mères de se retrouver à la charge des enfants, et de ne pas pouvoir se définir autrement qu’ainsi. De se retrouver aussi dans des galères financières folles à cause de ça, ou alors de se mettre clairement en danger physiquement à cause d’un ex violent, qui ne manquait pas de franchir le pas en tuant au passage. Combien d’affaire de ce genre avait-il été obligé de traiter avant de construire son cabinet et de prendre du galon ? Foggy et lui ne les comptaient plus depuis longtemps.
Elles étaient toutes dures, cruelles, longues. Eprouvantes pour tout le monde. Les séparations, les disputes, les divorces, la colère, la rancœur… Tout ça détruisait tellement plus que le couple seulement.
Estimez-vous que votre ex-compagnon est un danger pour vos enfants ? Et par danger, j’entends physique. Peut-il vraiment être violent ? L’a-t-il été avec vous, pas seulement verbalement ? S’enquit-il alors en fixant Enora avec un sérieux implacable qui contrastait clairement avec son look décontracté jusque-là. Matthew était accoudé à son bureau, les sourcils froncés, ne cachant plus sa concentration : Je sais que ça peut ressembler à des questions intrusives, intimes, mais selon ce que je vais plaider, tout ce que vous pourrez me confier pourra peser dans la balance.
Et ils auraient besoin de tout ça pour être sûrs qu’Enora obtiendrait ce qu’elle voulait.
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Ven 22 Mar - 22:43
Rompre le contrat Je haussais les épaules. J’étais une soldate, oui, et j’en étais fière. J’avais tué c’était vrai, mais j’avais défendu, j’avais aidé des gens, mais tué également. Il ne fallait pas se voiler la face. C’était ça. Je restais immobile une minute sans rien dire à réfléchir. Rien que de penser à laisser seul mes enfants avec Faolan, un frisson de colère me parcourut et je serrais le point. Cependant, il était aussi leur père. Mais une garde alternée ? Hors de question. Je fronçais les sourcils avant de hausser à nouveau les épaules dans un roulement mécanique.
« Je voudrais une garde exclusive. Et s’il y a des visites, parce qu’il est quand même leur père, je veux des visites contrôlées. Qu’il ne soit pas seul avec eux. »
J’avais la chance d’être totalement indépendante financièrement parlant. J’étais tranquille de ce côté-là, j’avais de l’argent de côté, je gagnais bien ma vie. J’étais très satisfaite de ça. Je n’avais pas besoin de lui pour vivre. Mon salaire suffirait pour nous quatre. Connaissant Faolan… Je m’adossais à ma chaise en réfléchissant. Il avait des gestes brusques, mais est-ce qu’il pourrait s’en prendre à ses enfants ? Je n’en avais pas la moindre idée. Je soutiens son regard sans ciller. Je finis par secouer la tête.
« Il sait qu’il n’a aucun intérêt à tenter de lever la main sur moi. Je suis rompue à beaucoup de sport de combat, rapproché ou non. Je ne l’ai jamais vu méchant avec les enfants, mais… il peut être particulièrement brusque… Je ne sais pas s’il aura la même patience avec ses enfants qu’avec ses patients… S’il m’arrive parfois de crier sur mes enfants je ne suis pas brusque. Je dirais… qu’il est impulsif. À la guerre, être impulsif signifie souvent finir avec une balle dans la tête. Mais oui, il est très brusque avec eux, et je pèse dans la balance pour le calmer et m’occuper des enfants. »
Je soutiens son regard sans aucun soucis. Fouineur ? Pas de soucis. Ce n’était pas important.
« Il n’y a pas de mal. Je ne souhaite pas de pension alimentaire, ni aucune compensation financière. Je veux seulement mes enfants, et qu’ils portent le nom de Derry. Rien d’autres. »
Demander une garde exclusive sans preuve que la présence du père est nocive pour les enfants sera difficile à obtenir, je préfère être franc avec vous. Indiqua-t-il en toute transparence. Je vais néanmoins déposer cette requête auprès d’un juge et monter un dossier pour appuyer votre demande.
Parce que difficile ne voulait pas dire impossible, et que Matt avait souvent plaidé plus extrême pour des clientes en moins grand danger. A force, il avait appris à rôder son discours. Tout dépendait désormais de comment l’ex-compagnon déciderait de s’armer pour sa part, et dès lors, il devrait adapter sa défense en fonction de qui il aurait en face. Tout ça était, sans cesse, un énorme jeu d’échec avec la vie d’une famille entière. Le but étant d’en sacrifier le moins possible, en remportant le maximum.
Vous serez rappelé ultérieurement pour voir avec le juge ce qu’il est possible de faire, et je serais évidemment là pour vous seconder, expliqua-t-il alors, en terminant de prendre ses notes. Ce qu’il avait pour l’instant n’était pas pour le mieux, mais Matt était sûr de pouvoir en tirer néanmoins quelque chose. Votre ex-compagnon devra y assister logiquement, il arrive souvent que les pères ne prennent pas la peine de se déplacer pour ça, s’il ne vient pas, ça sera à notre avantage.
Compte tenu du sexisme souvent délétère dans chaque tribunal, du manque d’éducation de la part de la majorité des juges des familles, Matt ne pouvait pas pour autant vendre la peau de l’ours, il allait devoir se montrer convainquant.
Pour ce qui est de votre séparation, je vous ferais parvenir au plus vite des papiers pour officialiser la rupture, vous devrez signer, votre ex également, et ça sera bon. Assura-t-il. C’était sans doute là le point le plus facile à obtenir en vitesse, il était déjà sûr de pouvoir engager la procédure dès le lendemain pour la faire parvenir à Enora : S’il compte se munir d’un avocat, ou faire traîner, nous serons prêts à faire front.
Mais d’ici là, Enora devrait se montrer patiente :
Sachez néanmoins que ça risque d’être long. Idéalement, nous pourrions obtenir tout ce que nous voulons pour vous, mais j’ai vu davantage d’affaires qui traînent en longueur, avec des allés et retours au tribunal, le déplacement d’assistantes sociales, que de voyage tranquille avec nos clients. Mieux valait prévenir que guérir, comme on disait souvent. Nous allons être amenés à beaucoup nous voir, nous appeler, et nous fréquenter dans la prochaine année qui vient. Plaisanta-t-il.
N’était-ce pas un moindre mal, dans son cas ?
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Ven 22 Mar - 23:31
Rompre le contrat« Je comprends. »
Je ne pouvais pas non plus l’empêcher de voir ses enfants si la loi tranchait dans ce sens. Mais le moindre bleu, la moindre phrase que diraient mes enfants qui pourraient me laisser penser quelque chose d’anormal… Et il allait pouvoir s’asseoir sur son droit de visites ou je ne sais quoi. Je refusais qu’on fasse du mal à ma famille, quoi qu’il se passe. J’étais bien la seule à m’octroyer le droit de frapper mes frères et sœurs, et uniquement dans un cadre d’entraînement ou quad je contrôlais la situation. Je fronçais les sourcils venant d’avoir une pensée horrible.
« Lui. Il peut aussi demander à avoir la garde exclusive, à cause de mon passé de soldat et de mon poste au SHIELD. Il peut faire valoir que je suis violente de cette manière. »
Au moins j’avais un avocat solide à mes côtés c’était pas mal. Mon ex se déplacer… J’avais comme un doute, mais je pourrais être surprise. Je me notais une séance intensive de sport avant… ET après pour me déchaîner et rester calme. Mais s’il ne venait pas…
« Si Faolan mémorise ses rendez-vous avec ses patients, les rendez-vous de la vie quotidienne c’était mon domaine… Avec de la chance il oubliera. »
Ouais, je gérais des compagnies un peu partout. Maison et au travail. Mais je tenais le coup. Mais comme on disait, dans chaque combat il y a une part d’inconnu qu’il ne faut jamais sous-estimer. Sous estimer l’adversaire… c’est plus ou moins littéralement : la mort. Et curieusement : c’était hors de question que je perde ce procès. Je hochais la tête.
« Je ferais parvenir les papiers. Quitte à une énième confrontation, Je n’en suis plus à une près. »
Il pourrait me les jeter à la figure : le résultat serait le même : je partirais. J’eus un sourire en hochant la tête quand il évoqua le fait qu’on allait beaucoup se revoir.
« Et bien, je préfère vous recroisez vous et vous entendre au téléphone que lui. Je suis joignable généralement à toute heure de la journée et de la nuit. Je devrais bientôt trouver une nouvelle petite maison pour mes enfants et moi. Et ça… j’avais amené mes dernières fiches de paye… tout ça… je ne sais pas si ça peut vous être utile… »
Il peut faire valoir beaucoup de choses, l’essentiel pour vous est d’être factuelle et de ne pas vous laisser emporter par vos émotions. Trancha Matthew avec fermeté à la remarque de sa cliente.
Parce qu’elle était sa cliente – il prenait l’affaire sans même sourciller. Accepter le rendez-vous impliquait déjà une prise en charge d’une certaine manière, même si on laissait toujours une marge de manœuvre pour décliner si les faits l’y poussaient. Là, l’avocat ne voyait pas de raison de s’en faire : ça n’était pas totalement dans la poche, mais c’était en bonne voie, à priori. Il ne voyait pas de raisons de se faire trop malmener par la partie adversaire, à partir du moment où il gardait son calme et son esprit de calcul qui le rendait si redoutable.
Vous avez été militaire, ça fait de vous une personne organisée, droite et avec des valeurs. Tout est une question de point de vue. Et l’important est de montrer que notre point est plus pertinent que le sien, la rassura-t-il avec presque de la douceur.
C’était juste un fait, qui résidait dans le Droit et au Tribunal. Avec les preuves, on racontait une histoire, une version. Comme les deux faces d’une même pièce.
Dans tous les cas, nous n’y sommes pas encore. Rien ne sert de se projeter sur ce que dira votre ex-compagnon le jour J. Tout ce que je peux vous affirmer, c’est : qu’importe sa ligne de défense et ses arguments, nous y serons préparés et nous serons meilleurs, promit-il en se levant.
L’entretien était proche d’être fini. Il récupéra les pièces que lui tendit Enora. C’était en supplément, mais ça ne pourrait pas être « de trop » dans la balance. Matthew la remercia pour ça, et la salua d’une poigne aussi ferme qu’à son entrée. Certes, l’entrevue avait été rapide, mais elle n’était que la première d’une longue liste.
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Ils ne s’étaient pas revus depuis cette première fois au cabinet, ça remontait déjà à quelques semaines, et pour l’occasion, Matthew avait fait le déplacement. Enveloppe en main contenant nombre de documents, il se rendait d’une démarche presque assurée jusqu’aux locaux du SHIELD, où parvenu à l’accueil, il demandait à ce qu’on appelle la Lieutenante Derry. Il n’attendit pas très longtemps en bas quand l’irlandaise se présenta à lui :
Je ne vous dérange pas ? S’inquiéta-t-il avec un sourire bienveillant.
Bien plus fringuant que la fois d’avant, Matthew portait un costard complet, ainsi que des lunettes de soleil qu’il plaça dans la poche de sa veste. Sa chemise était repassée, son complet lui tombait comme il fallait, et sa barbe rasée de prêt.
Votre ex a signé la rupture sans trop broncher, expliqua-t-il à la mère de famille avec une certaine satisfaction. C’est une victoire prévisible, mais une victoire quand même. Je tenais à vous remettre les papiers en main propre vous assurant que d’ici quelques semaines, vous serez officiellement célibataire aux yeux de l’administration. c’était un brin ironique, n’est-ce pas ? De s’en enthousiasmer. Ça lui faisait toujours étrange. Et le rendez-vous avec le juge est pris, assura-t-il à sa cliente avec satisfaction.
HRP : je me suis permise d'ellipser, tu me diras si ça te convient hein :D
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Sam 23 Mar - 10:27
Rompre le contratCanaliser mes émotions ? Aucun problème, je ne laisserais passer aucun de mes sentiments en face de lui. Rien du tout. Pas le moindre froncement de sourcil. Je savais gérer mes émotions au moment du combat. Je me relâchais uniquement à la fin de la mission. Et encore… pas tout le temps. Je n’aimais pas montrer mes émotions, je me déchaînais dans les sacs de frappe et des entraînements épuisants pour me faire du bien. Si bien que l’un des premiers achats dans mes appartements avait été un beau sac de frappe, mes frères s’étaient moqué de moi, mais il fallait avouer que cela faisait du bien. Je souris à sa remarque.
« Et au besoin j’ai gardé d’excellents contacts avec mes anciens coéquipiers. Au besoin : ils peuvent venir témoigner. »
On ne savait jamais, je préférais avoir aussi cet atout en manche. Je pensais à Scott, Oliver, Daphnée, Yasmine… Tous ceux-là. Il aurait pu en avoir d’autres, mais il ne fallait pas rêver : la guerre ça fait des victimes. Je souris à sa remarque et me levais à mon tour. Je lui serrais la main.
« Très bien. Je vous remercie Maître. »
Je lui avais rendu une poignée de main ferme. Je récupérais mes affaires avant de quitter le cabinet pour retourner chez mes parents. J’avais des recherches de logements à continuer.
***
J’étais en train d’examiner des rapports d’intervention et de mission tout en comparant des données sur mes gars. De l’autre mains je regardais la liste de notre matériel pour les futurs missions. J’allais devoir demander un plus grand bureau pour étaler tous les dossiers. Je sursautais quand le téléphone sonna. Je tendis la main pour le prendre. Ah ! L’avocat était là ! Quelques semaines s’étaient écoulées depuis notre dernière rencontre, et j’avais continué à jongler avec mes enfants… Si bien que ma mère nous avait aménagé deux petits coins rien que pour nous : mes filles avaient leur chambre et moi je dormais dans le salon avec Lonàn. C’était plus simple pour moi d’avoir un point de chute régulier et pour les filles aussi c’était plus simple. J’avais évité de retourner chez moi et je travaillais comme une dingue. Laissant les dossiers en plan je descendis rapidement.
Il était là, un peu mieux habillé. Je lui tendis la main pour lui serrer tranquillement, là je portais mon uniforme du SHIELD. Je hochais la tête.
« Nullement, je vous écoute. »
Je hochais la tête et poussais un soupir de soulagement en l’entendant m’affirmer tout ça. Je jetais un regard à l’horloge. Je n’avais même pas pris ma pause à midi : autant en profiter pour une pause et discuter avec mon avocat.
« Parfait. Si vous avez quelques minutes on peut monter dans mon bureau pour discuter plus au calme dans le hall. »
Puis si je pouvais éviter qu’une secrétaire aux oreilles trop longues ne nous écoute ça serait tout bénéfique. Puis je pouvais bien me mettre en pause vingt minutes. Je fis un fin sourire.
Si ça m’effrayait, je serais dans de beaux draps, blagua l’homme sans cacher le sourire qui pointa sur ses lèvres.
Ça avait le mérite de l’amuser. Sincèrement. Elle avait pu voir par elle-même que Matt n’était pas tout à fait un exemple en matière de rangement, surtout pas quand ses étagères débordaient de feuilles, de dossiers et de notes prises à la va-vite. Il arrivait quelquefois où il retrouvait des post-its, et ou le but était de dénicher l’affaire qui allait avec. Autant dire que ça n’était pas souvent une partie de plaisir :
Je vous suis. Fit-il, l’invitant d’un geste de la main à prendre les devants.
Matt la suivit donc jusqu’à son bureau, sans manquer de jeter des coups d’œil discrets sur le chemin. Même du temps où Maria travaillait pour le SHIELD, il n’y avait pas tant mis les pieds que ça. Et la raison principale était sa vendetta évidente contre la Garde Rouge, une dépendance du SHIELD. Mieux valait qu’il évite l’endroit. Le fait qu’Enora en soi membre ne changeait cependant rien à son engagement auprès de sa cliente pour plaider son dossier : une seule personne ne pouvait pas être responsable des dérives d’une organisation complète. Et elle était effroyablement humaine, pour sa part.
Lorsqu’il put rentrer à l’abri de ce bureau, l’homme se tourna vers Enora. Plus sérieux et concentré qu’avant, loin de son bagou habituel qui le forçait à se montrer aimable. Il y avait souvent plusieurs Matt en lui, terriblement différent. Et pour l'occasion, l’avocat redoutable n’était jamais loin pour faire affaire :
Je tenais aussi à vous informer que votre ex a pris un avocat. Comme nous le suspections, il n’entend pas vous faciliter la tâche au sujet des enfants et de la garde exclusive, expliqua-t-il à la rouquine.
Bien conscient que cette invective risquait de la déstabiliser, même brièvement, il se reprit rapidement :
Nous le savions, ce n’est pas une découverte. Est-ce qu’il a essayé de vous joindre à ce sujet ? S’inquiéta-t-il ensuite, en portant sur elle un regard curieux : Je ne pourrais que vous conseiller dès lors d’enregistrer vos conversations téléphoniques avec lui. Nous pourrons nous en servir.
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Dim 24 Mar - 17:49
Rompre le contratJe souris à sa remarque. Oui effectivement nous pouvions concourir dans la catégorie bureau en bordel. Je me déplaçais fluidement dans les couloirs sans la moindre trace d’hésitation. Je n’étais pas dans une section sur le feu, il pouvait observer il n’y avait rien. Je l’invitais à s’asseoir en rangeant les dossiers qui traînaient sur mon bureau. Il faudrait un jour que je prenne le temps de tout ranger, j’ignorais quand, mais je le prendrais un jour ou l’autre. Pour l’instant, nous avions à causer affaires, le reste passerait après. Je n’avais pas de quoi me faire un café ici, je préférais boire de l’eau au bureau. Je lui fis signe que je l’écoutais.
« Bien, je m’y attendais. »
Il allait voir ce que c’était une Derry en colère. Je ne lâcherais rien pour mes enfants. J’étais une louve, et ça il l’avait oublié. Je protégerais mes enfants contre un dieu lui-même. Je m’étais préparée et j’avais continué avec Kara mes recherches de logements, si bien que j’allais pouvoir m’installer le mois prochain dans une nouvelle maison. Je louais je n’avais pas acheté, mais il ne pourrait pas dire que j’étais sans logement. Je n’avais rien changé aux habitudes des enfants, toujours la même nounou et la même école. Leur vie était assez perturbée en ce moment. Pas la peine d’en rajouter. Me contacter ? Je réfléchis un instant avant de hocher la tête.
« Oui, il me demandait, pardon, m’ordonnait de me dire où étaient mes enfants. »
Il faut dire que c’était toujours à la nounou de récupérer les filles, et comme je n’étais pas toujours en mission je finissais plus tôt que lui et c’était moi qui les récupérais avant lui. Même si parfois c’était ma mère ou l’un de mes frères et sœur. Je hochais la tête.
« Il me laisse surtout des messages ou il m’envoie des SMS. Est-ce que vous voulez que je vous les fasse passer ? Il n’est pas insultant… Ou alors en irlandais, mais… très… virulent. On va dire. »
J’attrapais mon téléphone et m’aperçus que j’avais un nouveau sms de lui… C’était bien pour ça que je lui avais coupé les notifications. Je soupirais et lui montrais, avant de me rendre compte que c’était en irlandais. Je lui repris le téléphone pour lire.
« Il dit, en irlandais, « Je veux mes gosses ce soir ! Tu les as laché où encore ? » je vous passe l’insulte, c’est une référence à la mythologie de chez moi. »
Matt pouvait comprendre beaucoup d’attitudes en general. Le droit ne l’avait pas rendu plus humain, mais il avait toujours eu cette fibre au fond de lui qui l’obligeait à se montrer sensible à toutes les causes. Sûrement grâce à sa mère et à sa confession religieuse, aux enseignements qu’elle lui avait donné sur la générosité, la bienveillance, et cette idée prégnante que l’Homme ne pouvait Juger. Au grand désaroi de sa mère, il était devenu avocat, et d’une certaine manière, même s’il ne connaissait pas l’histoire des deux parties, même si sa sensibilité était mise à rude épreuve, il jugeait.
Et l’ex compagnon d’Enora avait, d’une certaine manière, une capacité évidente pour lui taper sur le système. Un flash en lui, lui donna l’impression que ça n’était pas la première fois ; que devant la violence de ses propos, l’agressivité dans ses mots, le fait qu’il craignait pour la vie de sa cliente et parce qu’il sentait que son cas pouvait s’enfoncer dans une misère affective, sociale, familiale évidente, lui donnait mal au ventre. Il était là pour l’en empêcher, mais… Et si ça foirait ? S’il n’était pas assez bon, et mettait en danger la vie de ses enfants ?
Oui, je les rajouterais au dossier. Fit-il, ferme, alors qu’elle lui confiait son téléphone.
Ses yeux purent lire l’écran sans rien y comprendre, avant qu’Enora ne lui fasse gentiment la traduction de tout ça. Il fronça les sourcils, étonné qu’une personne soit capable de se saboter comme ça.
Je vois… Soupira-t-elle : Il va falloir que je me mette à l’Irlandais je crois, tenta-t-il pour faire de l’humour.
Ça n’était pas fameux, mais il avait aussi besoin pour lui de détendre l’atmosphère, peut-être de ne pas rendre ça trop sérieux. Pour autant, Matt prenait la situation comme elle l’était : importante, possiblement dangereuse. Malgré cette légère boutade, Enora pouvait être sûre qu’il était concentré sur son cas, et décidé à réussir :
Gardez-les, ne les effacez pas. Son agressivité jouera contre lui, plus il se montrera vindicatif et menaçant, plus ça sera à notre avantage lors du rendez-vous avec le juge. Ce qu’il pouvait se montrer manipulateur parfois. Mais on lui avait appris à l’être, pour l’avantage de sa clientèle : Vous ne l’avez pas croisé ces derniers jours, n’est-ce pas ? A-t-il eu des contacts avec vos enfants ?
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Dim 24 Mar - 20:03
Rompre le contrat Bien, que Faolan continue de m’envoyer des sms du genre et des appels, cela se retournerait contre lui, c’était parfait. Je hochais la tête et me notais d’y penser. Il faudrait juste aussi penser que je lui traduise… Parce que sinon il n’allait rien pouvoir comprendre. Ce n’était pas… forcément très pratique pour lui sinon. On pourrait m’accuser de mentir, ce que je ne ferais pas, cela me desservirait. Il pouvait contester, je laisserais d’autres irlandais traduire. Je n’avais rien à cacher, lui oui. Surtout vu les insultes qui me balançait. Enfin, ça je retenais. Je souris.
« J’ai quelques frères et sœurs si vous voulez apprendre. »
Je hochais la tête, bien, je garderais tout ça précieusement ! J’étais sûre que cela très amusant. Je fronçais les sourcils en réfléchissant. Le matin c’était sûr que non, c’était moi qui les déposais à la nounou ou à l’école et le soir… En ce moment c’était ma mère ou ma sœur aînée qui les ramenait à la maison, de leurs grands-parents. Je secouais la tête.
« Techniquement non. C’est moi qui les dépose à l’école ou à nounou le matin. Et en ce moment c’est ma mère ou l’une de mes sœurs qui les récupèrent pour les ramener chez ma mère où je loge. J’ai bientôt une nouvelle maison pour nous quatre je devrais déménager d’ici deux ou trois semaines. Donc… j’ai du mal à savoir quand il aurait put les voir, il est médecin donc… Il peut pas s’amuser à partir en plantant ses patients. »
Expliquais-je en réfléchissant. Je ne voyais vraiment pas quand il aurait pu aller les voir, et s’il avait pu aller les voir. Ça malheureusement… Je ne pouvais pas en être sûre. J’aurais pu demander qu’on me pirate son agenda, mais je n’étais pas comme ça. Les filles avaient arrêté de poser des questions sur « Où est papa ? » et Lonàn était trop petit pour ça. Et puis il y avait les grands-parents, ça aidait bien ! Je me rappelais d'un truc
Quelques ? Reprit-il avec un rire qu’il ne put contrôler. C’était idiot, et sans doute un peu intrusif, mais Matt n’avait pu s’en empêcher : J’ai pourtant eu l’impression que la liste était interminable quand j’ai vu la partie sur votre famille, s’expliqua-t-il.
Lui-même n’était que fils unique. Son frère, il l’avait choisi. Foggy faisait parti de sa famille, il était même un pilier essentiel de son existence désormais. Loyal, fidèle, présent. Il ne lui passait pas toutes ses erreurs, mais faisait en sorte d’être toujours là, pour lui. Et l’inverse était vrai aussi : Matt ne pouvait rien faire sans l’amitié du blond, et il lui rendait chaque jour un peu plus cet amour qu’il lui portait. Ce frère qu’il n’avait jamais eu existait quand même, et c’était tant mieux.
Oui, je veux bien, merci, fit-il en acceptant donc le café.
Il scruta la rousse quand celle-ci se déplaça habilement dans son bureau. Ça n’était pas immense, mais ça convenait bien pour une personne ; Un thermos – qui lui arracha un sourire amusé – deux tasses dépareillées, tout ça lui indiqua qu’elle n’avait pas pour habitude de recevoir pour des raisons personnelles ici. Sa présence aurait pu la gêner, aussi se jura-t-il de ne pas prendre davantage de son temps pour tout ça.
Du coup, j’imagine que vous réapprenez à vivre seule avec vos enfants, souffla-t-il en la remerciant pour la tasse qu’elle lui tendit.
Le liquide était encore chaud, le café sentait bon. Sans doute préparait le matin même, là pour lui tenir la journée et la motiver à travailler. Ses employés a lui avaient tout fait pour obtenir une machine à café qui marchait, ça changeait du vieux machin qui faisait du jus de chaussettes avant son départ pour New York. Ce genre d’initiative était plaisante, parce que ça donnait l’illusion que ses employés se plaisaient dans l’entreprise, et qu’ils se vouaient à rester d’une certaine manière.
L’organisation est différente, mais c’est bien que votre famille soit avec vous là-dessus. Confia-t-il. Il voulait l’encourager. Il voulait même lui dire qu’il était prêt à lui rendre service. Le cas d’Enora le touchait, parce qu’il avait l’impression d’avoir déjà traversé une galère comme celle-ci. Ça n’était pas vrai : son enfance à Genosha avait été heureuse, parfaite. Et il voyait, dans ses souvenirs, tout ce bonheur. Alors pourquoi ? Eux aussi se montrent mesurés envers les émergés, alors ? Demanda-t-il.
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Jeu 28 Mar - 15:37
Rompre le contrat« Roh mais non voyons ! Nous sommes treize enfants plus les deux parents ! Et quelques petits enfants pour les vieux dans mon genre. »
J’avais mon plus petit frère avec qui j’avais un peu moins dix-sept ans d’écart, lui c’était vraiment un accident, qui entamait tout juste ses études ou à peu de chose près. Mais je pouvais comprendre que la liste était impressionnante quand on avait par l’habitude. Après, on avait pas tous des enfants, mais je crois que déjà… il y avait une petite dizaine de petits enfants : les trois miens, un de mes frères en avait deux, ma sœur trois, et après c’était la pagaille. J’avais arrêté de compter depuis bien longtemps les enfants. On se réunissait tous une trois fois par an, c’était assez : pour Noël et pour les anniversaires de mes parents. Le reste du temps… on se côtoyait et on se voyait sans problème, c’était bien pour ça que je pouvais plus ou moins faire garder mes filles, mais bon… certains c’était pas possible. Enfin, en attendant je lui servis une tasse de café. Il fallait de l’énergie quand on travaillait ici. Je hochais la tête.
« Oui, c’est une organisation différente, mais je m’en sors plutôt bien. Puis mon frère jumeau Aindreas passe régulièrement pour m’aider. »
Faut dire que j’avais empêché Aindreas d’ailler casser la gueule à Faolan. L’argument « Ça va me retomber dessus » l’avait calmé. Mais du coup il travaillait et venait m’aider sans hésiter pour s’assurer qu’il ne s’approchait plus des enfants. Je hochais la tête avec un sourire.
« L’avantage d’avoir une famille nombreuse : il y en a souvent un près à me donner un coup de main ou me dépanner. Même s’ils n’ont pas tous des enfants. »
Curieusement, très peu de mes sœurs avaient des enfants. Deux d’entre elles avaient fait congeler leurs ovocytes puis s’était fait ligaturé les trompes. Pas de jument : elles faisaient ce qu’elles voulaient. Moi j’avais mes trois enfants et c’était assez. Peut-être qu’il y en aura un quatrième mais encore là… j’avais le temps. Je réfléchis à as question sur les émergé et haussais les épaules.
« Mon jumeau a la même position que moi de ce côté-là. En fait, je pense que comme nous en avons beaucoup parlé entre nous… Et que nous avons mit ça en parallèle avec nos expériences de soldats… Je ne sais pas si vous avez des connaissances dans le milieu militaire… Ça fait cinq ans que j’ai quitté le terrain, je sais que j’ai encore des réflexes, des traumatismes je pense, des cauchemars de cette période-là. C’est pas quelque chose de facile à vivre après. C’est vrai aussi que j’ai pas vraiment quitté le milieu. Quand vous mettez votre vie en danger, que vous faites des choses comme tuer un homme, que vous voyez des horreurs… Ça vous marque d’une façon particulière. Pour ma part, j’ai relativement bien retrouvé des habitudes de civiles, je me suis réinsérée sans soucis, mon frère aussi. Beaucoup de gars et de femmes de mon unité aussi, certains sont encore sur le terrain. Et y en a quelques-uns… qui supportent pas. Qui deviennent fou et… j’ai assisté à quelques suicides dans ces cas-là. On peut rien faire, on peut devenir fou malgré tout les soins qu’on peut avoir. C’est la vision que j’ai des émergés. Et je pense que c’est aussi la vision qu’ont les gens de ma famille. Avant que je quitte le service, quand j’avais mes permissions… c’était pas facile… De revenir et de repartir. J’imagine que je peux un peu comprendre. »
Les familles nombreuses, c’est vraiment pas mon truc, fit-il en haussant les épaules. Je suis fils unique, ça donne un autre relief à tout ça.
Il prit une gorgée du café, pensif sur l’instant. Le liquide avait tiédi, mais il ne s’en plaint pas. Mieux valait ça que s’ébouillanter ; Ce qui lui était arrivé tellement de fois au boulot, que ça soit la langue ou les doigts à cause d’une maladresse. Un soupir lui échappa, et alors qu’Enora se confiait, il l’écouta avec patience. Elle en avait des choses à dire, pour lui faire comprendre sa position, sa vision des choses. C’était un autre monde qu’il ne pouvait pas vraiment saisir de sa position, mais il se pressa pour essayer :
Je n’ai pas fait l’armée, mon père si, répondit-il à Enora. J’y connais que ce qui y est accessible, le reste m’est mystérieux.
Autant dire, pas grand-chose. C’était très loin de ce qu’il y avait à savoir. Sur les traumatismes, la violence, les marques que ça laissait. La vérité était qu’il était très loin de se douter de tout ce que ça impliquait. Dans son autre vie, sans doute aurait-il pu en saisir tous les aspects, il aurait même pu aller plus loin en comparant cette vie de violence du soldat, et celle de vengeance et de justice qu’il menait dans l’ombre. Mais il n’en fit rien, parce que ces souvenirs là ne lui étaient pas accessibles, et qu’à coup sûr, il deviendrait fou s’il s’en rappelait.
Et vous, comment vous le vivez ? Vous n’avez pas de cauchemar, de sursaut de cette expérience ? S’inquiéta-t-il, aussi avec une pointe de curiosité mal placée : Vous n’avez pas été épargné par la guerre, c’est une évidence.
Il avait pu deviner ses cicatrices. La première fois, sa chemise n’était pas totalement opaque, et certaines se voyaient à travers son vêtement. Sans qu’il n’ait eu besoin de la reluquer honteusement pour ça, la naissance de certaines se trouvait comme accessible à l’œil, pour peu qu’elle porte un col normal, ou en V. Il eut un sourire amusé à son explication, à la fin. Pas qu’il se moquait, juste, il appréciait la comparaison à sa juste valeur :
Je n’ai pas la même vision des choses de mon côté, mais je vous rejoins sur ce point : ils ne sont pas responsables de ce qu’ils sont. Je vois ça comme… Les enfants, vous voyez ? Ils ne demandent pas à naître, mais beaucoup leur confient des responsabilités, ou des torts auxquels ils ne peuvent rien. Expliqua-t-il.
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Jeu 28 Mar - 19:27
Rompre le contrat« Ah vous le connaissez pas le plaisir de poursuivre ses frères parce qu’ils vous piquent vos affaires ! »
Ni la joie d’être à trois filles dans la même chambre. Oui, treize enfants, mais pas forcément treize chambres. Au moins ça m’avait donné les bases pour m’habituer aux dortoirs de l’armée. Ce n’était pas toujours simple à la maison, mais je ne me souvenais pas d’y avoir été malheureuse. Loin de là même. C’était quand j’étais partie à l’armée, à dix-sept ans avec mon jumeau, que lorsque je revenais j’avais une chambre pour moi toute seule. Il fallait dire que je maintenais le rythme de la caserne. C’était pas facile, mais nécessaire. Heureusement qu’aujourd’hui… J’étais presque plus cool. Il connaît par son père… C’est un début, mais j’imagine que tant qu’on a pas eu le poids d’un fusil d’assaut entre les mains… C’est différent de l’entendre raconter et de pouvoir se l’imaginer. Je l’observais quand il me parla de ma propre expérience. Je soupirais un peu. Les questions ne me dérangeaient plus depuis longtemps.
« Ça serait mentir de dire que je n’ai pas des séquelles. J’ai plus de tissu cicatriciel que de peau intact, ou peu de chose s’en faut et j’ai des acouphènes à cause des bruits d’armes, c’est pas comme dans les films, c’est très bruyant, donc ça laisse des séquelles. Puis, y a les cauchemars. Mais on s’y fait. »
Je haussais les épaules. J’avais pris l’habitude de ces cauchemars, des acouphènes et des regards sur les cicatrices. C’était devenu habituel, et je m’en fichais un peu. J’avalais mon café. Je l’écoutais parler des émergés et je hochais la tête d’accord avec lui. Ouais… enfin… Un enfant avec plus ou moins un bazooka entre les mains. Dans un geste habituel je touchais la cicatrice de mon dos en fronçant les sourcils.
« Vous pensez que les… Mmmh… Traumatismes du soldat peuvent me porter préjudices ? Ou mes crises d’acouphènes ? Après tout… Faolan le sait. »
Non, je n’ai pas eu ce plaisir-là. Mais j’ai beaucoup d’amis, pour compenser, plaisanta-t-il.
Ce qui n’était pas particulièrement vrai. Il avait par contre de très belles relations durables, des amitiés qui avaient énormément de valeurs à ses yeux. De même, son travail prenait une part très importante dans sa vie, et sa famille était un pilier central à son bon développement. Ses parents l’avaient aimé comme on aime un premier fils, surtout unique. Difficile de savoir, par contre, pourquoi sa mère et son père n’avaient pas décidé d’en faire un deuxième.
La discussion prit cependant un tour plus intime et sérieux, et Matthew se pencha vers Enora pour l’écouter avec attention. Tout son corps était attentif à ce qu’elle lui confessait, à ses craintes, à ses doutes. La vie l’avait marqué profondément, ce qu’elle avait vu également. Ça n’était pas quelque chose auquel Matt était particulièrement familier. Il n’était pas psy, pas compétent, mais au moins un humaniste émérite.
Est-ce que vous pensez, que, parfois, ces séquelles vous… Changent dans votre rôle de mère, auprès de vos enfants ? Demanda-t-il en douceur.
Ça suivait la question de la rouquine, celle qui lui demandait si ça pouvait lui porter préjudice. Et Matthew ne tenait pas à lui mentir :
Vous l’avez dit vous-même, c’est un point sur lequel votre ex pourrait jouer lors de l’entretien pour faire valoir son droit, l’homme la scruta droit dans les yeux. Mais pour être en service au SHIELD, il faut sans doute passer des évaluations psychologiques. Si vous n’en étiez pas capable, vous ne seriez pas à votre poste aujourd’hui. Malgré votre CV pour le moins impressionnant, ça ne fait pas tout. Nombre de soldats ne sont pas aptes à retrouver une position professionnelle comme la votre au retour du front.
Beaucoup se laissaient dépérir dans la dépression, d’autres se laissaient ronger par la violence. D’autres se suicidaient encore. Matthew n’avait pas besoin de faire l’explication à Enora, elle devait le savoir mieux que lui, dans son cas. Désormais, la rouquine était rentrée du front, elle vivait une vie quasiment stable avec ses enfants, et semblait vraiment calme, presque sereine en dépit de cette séparation et du harcèlement qu’elle subissait.
Vous semblez quelqu’un de censé, droite dans vos bottes, je ne crois pas que ça soit un angle pertinent à attaquer si on veut vous défaire de vos enfants. Poursuivit-il avec confiance.
En tout cas, ça serait une agression clairement malhabile, qu’il se ferait un plaisir de démonter si le sujet tombait sur la table.
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Sam 30 Mar - 19:04
Rompre le contrat Je réfléchis un instant à sa question. Est-ce que cela changeait quelque chose ? Je me remémorais avec attention pendant une longue minute toute ma vie avec mes enfants. C’était… étrange… Mais je finis par secouer la tête avec douceur.
« Non. Clairement non. J’en suis sûre. »
Tout cela m’avait marqué bien sûr. Je serais une menteuse de dire « Non », et je serais inquiète si mes enfants voulaient devenir militaire. Combien de fois mes parents avaient dû mourir de peur pour nous en écoutant la radio et tout ce qu’il se passait partout dans le monde. Après, dans ma vie de tout les jours, avec mes enfants, je faisais attention, je me contrôlais, je n’étais pas la même avec mes enfants qu’au boulot. Même si j’avais tendance à surprotéger mes employés, mais c’était une autre histoire. Je hochais la tête. C’était vrai que j’avais un bon poste, j’étais stable dans ma vie… Enfin… plus ou moins ! Mais ce n’était pas la question. Je haussais les épaules.
« Je me méfie de tout ce qu’il pourrait dire. Je sais juste qu’il ne peut pas mentir sur ma santé. Cela lui ferait une trop mauvaise publicité pour son cabinet. De toute manière je ne prends aucun médicament. »
Autant être directe. Je tournais la tête vers mon écran quand une notification m’apparut. Je fronçais légèrement les sourcils avant de la parcourir rapidement. Une équipe était rentrée de mission. Je hochai la tête pour moi-même. Je tapais rapidement une consigne : un peu de repos et qu’ils viennent me faire le rapport dans une heure. Histoire qu’ils se posent un instant. Je me frottais vaguement les yeux avant de sourire.
« Est-ce que c’est tout pour aujourd’hui ? Ou vous avez d’autres questions et demandent ? Ou on prend rapidement un nouveau rendez-vous ? »
La notification que reçut Enora coupa court à l'entretien qu'ils avaient tous deux. La discussion se voulait agréable, mais toutes les bonnes choses avaient de toute façon une fin à un moment donné. Pinçant les lèvres, l'avocat se releva en déposant la tasse sur le bureau de la rouquine. Avaient-ils besoin de se revoir d'ici le rendez-vous avec le juge ? Non. Ca aurait probablement été avec plaisir puisque la compagnie de cette femme était plaisante, mais comme tous les plaisirs, mieux valait être raisonnable avec.
Nous nous verrons devant le juge, pas besoin d'en faire trop, expliqua-t-il. D'ici là, faites comme vous faites déjà : au mieux pour votre famille.
Pouvait-il lui en demander davantage de toute façon ? Non. Il esquissa un sourire, et lui serra la main une dernière fois avant de quitter son bureau. D'un geste, il lui signifia qu'il n'avait pas besoin d'être raccompagné, il connaissait le chemin. Les bureaux du SHIELD étaient peut-être grands, il y avait d'ailleurs beaucoup d'endroits qu'il n'avait pas exploré, mais retourner à l'accueil ne devrait pas être difficile. De surcroit, Matt avait une bonne mémoire visuelle, de quoi lui permettre de retrouver sa route sans problème majeur.
Dans sa voiture, il claqua la portière et déposa ses affaires sur le siège passager. Il avait encore pas mal de boulot à son bureau, pour permettre à Enora d'être vraiment tranquille. C'était son travail de faire au mieux, il aimait l'idée que ça soit cette fois pour une mère de famille sympathique plutôt que pour un petit criminel sans envergure. Des affaires qu'il avait traités dans sa jeunesse, il y en avait tellement. Sur le coup, et sans savoir que Maria avait quitté ses fonctions, l'avocat était prêt à demander à son amie un certificat pour assurer qu'Enora était le meilleur parti concerné pour la garde des enfants.
Car malgré tout, malgré la sympathie qu'il portait à l'égard de la rouquine, seule la sécurité de ses enfants importait vraiment à Matthew. Mais aurait-il été un bon avocat s'il n'avait pas été profondément humaniste ? Enora, puisqu'elle était une bonne mère, devait s'attendre à ce qu'on fasse au mieux selon ses enfants. En l'occurrence, la situation là lui semblait idéale : la meilleure chose pour eux était leur mère.
FIN
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