| Jeu 11 Avr - 10:30 | |
Tu soupirais en étirant ton cou, assise dans l’un des confortables fauteuils de la salle d’attente de Nelson & Murdock, célèbre cabinet d’avocats s’il en est. Les derniers jours avaient été… Chargés. Néanmoins, pour une fois ce n’était pas le cartel le problème mais le Sleipnir. Une boîte de nuit avec un procès au cul… Tu avais tout intérêt à ce que cette affaire ne se sache pas ou bien la réputation de ton établissement allait sérieusement en pâtir et ça c’était tout simplement hors de question. Tout ça était parti d’une rixe dans la boîte un soir où tu n’étais pas présente. Une rixe entre un client et un employé. L’homme avait mit la main aux fesses de l’une des serveuses après s’être montré très insistant, son petit-ami qui était le barman ce soir-là n’avait pas apprécié. La suite était prévisible. Une bagarre avait éclatée avant que les videurs ne maîtrisent les deux hommes pour jeter le trouble-fête dehors. Le problème était que le client, déjà bien saoul avait été franchement amoché et avait sans doute vu un bon moyen de se faire du fric en attaquant la boîte plutôt que le barman et les videurs. Et surtout le client en question était un riche héritier de l’île. En fait il avait sûrement bien plus vu un moyen de faire chier que d’accumuler une zone dont il n’avait sûrement pas besoin. Connard. Tu ne t’étais pas résolue à renvoyer ton barman ni ta serveuse car tu estimais que la seconde n’était pas responsable et que le premier avait bien fait de prendre la défense de la jeune fille qui avait déjà essayé de calmer les approches de l’homme que tu qualifiais sans peine de franchement vulgaires. Néanmoins chacun de tes employés était averti : un tel dérapage à nouveau et les responsables seraient renvoyés. Tu ne pouvais pas te permettre d’avoir des problèmes de ce genre, les clients venaient au Sleipnir pour se détendre, pas pour jouer des poings. Il allait falloir rester discrets sur cette affaire et pour cela, tu espérais vraiment que ton conseiller financier ne t’ai pas envoyé chez un amateur. En effet, c’était lui qui t’avait conseillé de recourir aux services de Keith Ferell qui t’était totalement inconnu jusque-là. Un petit tour sur internet plus tard et tu avais pris rendez-vous, Ferell semblait avoir la réputation d’être bon dans son domaine.
Malgré tout, tu restais stressée. C’était la première fois que tu te retrouvais appelée à un procès que ce soit dans le domaine personnel ou professionnel, néanmoins tu t’efforçais de dissimuler ton anxiété comme tu savais si bien le faire. Rester impassible quand c’était nécessaire… C’était bien ton domaine ça. Mais les faits étaient là : tu ne voulais pas perdre ta boîte ni verser une certaine somme à ce client qui ne le méritait absolument pas. Et même si la machine était bien huilée et tournait plutôt bien, tu n’avais pas moyens de payer des sommes exorbitantes en cas de perte. Déjà que les tarifs de Ferell n’étaient pas forcément des plus abordables… Néanmoins, si c’était ton conseiller financier qui te l’avait conseillé alors c’était bien que ses honoraires rentraient dans vos frais. Ca ne t’avait pas empêché de t’en assurer. Tu avais quelques difficultés à déléguer et à faire totalement confiance en particulier depuis que tu dirigeais le cartel. Cependant, tu ne voulais pas partir perdante : tu allais tout faire pour gagner et ça commençait par avoir ce rendez-vous avec Ferell. D’ailleurs tout dans ton apparence et ton comportement criait un comportement professionnel et une assurance plutôt bien feinte. Chemise noire, tailleur pantalon bordeaux, chaussures plates, menton relevé et queue de cheval. Fière mais alerte. En un mot comme en cent : professionnelle. En tant que dirigeante tu t’efforçais de maintenir une certaine image, ton image était souvent liée à celle de la boîte. D’ailleurs ce qui te connaissaient bien comme ton frère pouvaient le certifier : ton look et ton comportement en-dehors du boulot étaient très différents ! Quant au cartel… C’était encore une autre affaire qui n’était pas le sujet aujourd’hui. Finalement tu entendis une porte t’ouvrir et portais ton regard sur cette dernière.
Tu reconnus rapidement l’homme dont tu avais pu voir quelques photos lors de tes recherches. Tu te fichais de son apparence, tout ce qui comptait c’était ses compétences, néanmoins une photo de lui accompagnait l’article concernant une affaire qu’il aurait remporté il y a quelques mois. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’homme déjouait la plupart des clichés concernant les avocats. Cette image d’un homme ayant la cinquantaine, les cheveux gris et déjà quelque peu clairsemés par une vie trépidante de victoires et de défaites ne correspondait absolument pas au brun qui se trouvait face à toi. Bon sang, il avait même l’air plus jeune que toi ! Néanmoins, tu t’avançais d’un pas pour lui tendre la main « -Monsieur Ferell ? Je suis Riley Redfield c’est avec moi que vous avez rendez-vous. ». La partie contre ce connard d’héritier né avec une cuillère en argent enfoncée dans la glotte pouvait commencer.
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