✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
Invité
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Jeu 2 Mai - 8:58
Dans la vie il y a toujours des choses que l'on préfère et d'autres que l'on aime beaucoup moins. C'est quelque chose de tout à fait normal. Et là où certains détestent une certaine activité, d'autres peuvent l'adorer. C'est tout ce qui fait la singularité de l'être humain. Sa capacité à se différencier de ses semblables par des petits choix et des préférences particulières. Mais même si l'on n'aime pas certaines choses, il est normal de devoir prendre sur soi et de les accomplir quand même. Parfois il peut s'agir du ménage à faire chez soi, que l'on aimerait bien ne jamais avoir à faire mais qu'il faut tout de même effectuer sans quoi on se retrouve bien vite à vivre dans un taudis. Parfois c'est le fait de devoir s'occuper des démarches administratives, remplir des papiers obligatoirement, mais si cela n'est pas fait cela peut poser d'énormes soucis par la suite. Les exemples sont nombreux et il faudrait certainement des heures et des heures pour lister tout ce que les gens peuvent détester faire mais n'avoir d'autre choix que de faire un effort. Ainsi va la vie, comme on dit. Elle ne peut pas être faite que de plaisir constant, car sinon comment ferions-nous pour encore apprécier les choses à leur juste valeur?
Quoi qu'il en soit, en ce qui me concerne, ce que je déteste par dessus tout c'est me rendre à la banque. Sincèrement, je n'aime pas ça. Peut-être que c'est tout simplement parce que c'est une habitude que j'ai dû prendre et surtout apprendre sur le tard. En général, j'essaie toujours de retarder le plus possible le moment où je vais devoir me rendre dans cet endroit. Mais là, ça fait des jours que je ne cesse de me prendre la tête et de m'arracher les cheveux avec un problème relatif à ma carte bancaire. Impossible de faire quoi que ce soit avec, et comment dire..? C'est tout simplement énervant. Car là où avant je n'avais qu'à sortir du village pour trouver de quoi vivre, me servant de ce que l'on m'avait appris pour obtenir de quoi me nourrir, à présent je suis obligée de compter sur le pouvoir de l'argent pour avoir de quoi me mettre sous la dent. Et sans moyen de paiement ni possibilité de retirer du liquide, je me demande bien comment je vais pouvoir faire pour payer les factures. Malgré tout, ce n'est que parce que ma meilleure amie et colocataire me força que j'avais fini par accepter de me rendre dans cet endroit infâme.
Des gens qui font la tronche, une file d'attente digne d'une attraction à sensations fortes prisée de tous, et une ambiance pesante qui donne sincèrement envie de se tirer une balle. Oui, c'est certain, je suis bien au bon endroit. Soupirant tout en sortant mon téléphone de ma poche, je décide de jouer un peu à un jeu bidon où il faut aligner des formes pour les faire disparaître et gagner des points. Rien de bien extraordinaire, mais au moins ça a le mérite d'occuper et de faire passer le temps. Enfin, tant que l'on a encore assez de batterie pour jouer. Après avoir fait quelques niveaux, je me retrouve à ne plus en avoir assez et à voir l'icône de pile vide et rouge apparaître sur mon écran avant qu'il ne s'éteigne pour de bon. Je lâche quelques jurons à voix basse avant de ranger mon téléphone dans ma poche avec un mouvement exprimant bien ma frustration. Me voilà partie pour attendre des heures sans rien avoir à faire pour m'occuper. Un long soupir s'échappe d'entre mes lèvres et je glisse mes mains dans mes poches tout en regardant autour de moi. Il ne me reste plus que ça pour m'occuper. Regarder les visages de ceux qui m'entourent, essayer de chercher des détails sur eux, imaginer quelle vie ils pourraient avoir.
J'imagine un coup une histoire banale, un coup une histoire des plus sordides, et je dois dire que ce petit jeu m'amuse finalement. Alors je suis là, toute seule au milieu de cette file, avec un petit sourire amusé qui étire mes lèvres. Je dois avoir l'air fine comme ça... Mais dans le fond, je m'en fiche pas mal. Ce n'est que lorsque je vois une dizaine d'individus auparavant au visage recouvert par l'obscurité procurée par leur capuche la retirer lentement que je ne perds mon sourire. Car sous cette dernière, une cagoule. Cela ne peut rien annoncer de bon. Et puis, sans crier gare, plusieurs coups de feu résonnent dans le bâtiment. Les clients sortent de leur torpeur, se mettent à crier et à paniquer, mais bien vite ils se retrouvent rappelés à l'ordre. « Tout le monde s'assoit et le premier qui essaie d'appeler les secours ou qui tente quelque chose d'héroïque se fera descendre c'est compris? » cracha l'un des hommes d'une voix puissante et menaçante. Immédiatement, tout le monde s'exécute. Certainement par peur des représailles. Et même si je n'en ai pas envie, je m'assois au sol également.
Les sourcils froncés, je regarde où se trouvent chacun des hommes qui réalisaient ce casse ainsi que cette joyeuse prise d'otages. Nous étions tout bonnement encerclés et leurs armes à feu étaient pointées sur nous. Inspirant longuement, je fais tout pour me calmer. Il est clair que je ne peux rien faire là tout de suite. Alors je me contente, en voyant une jeune femme pas loin de moi fondre en larmes, de me rapprocher d'elle légèrement pour essayer de la rassurer. « Doucement, calmez vous. Tout ira bien, on va réussir à sortir de là... » dis-je à voix basse tout en posant ma main sur son avant-bras. Essayer de convaincre quelqu'un quand on n'est soi-même pas convaincu n'est pas vraiment simple. Mais je n'ai pas le choix. S'il y a un mouvement de panique soudain, je ne donne pas cher de notre peau à tous...
♠ ♣ Excuse me I'm walkin 'like zombie ; Half dead and running, jumpin ' ; Remember the length of the hand shape ; I have become a stumbling block in front of you ; The feeling that I left ; It does not hesitate to burst♥ ♦
Peu importait son statut dans la société. Tout comme tout le monde se fouttait de savoir quels étaient ses idéaux, ses rêves et ses angoisses. Qui qu’il puisse être sur cet île, Sven n’échappait pas au passage obligatoire par les files d’attente interminables et les démarches administratives lui faisant perdre un temps précieux. Peu patient de manière générale, le garde prenait cependant son mal en patience, bien obligé de se plier à ce genre de pratiques. Sacrifier des minutes voire des heures pour gagner du temps par la suite, telle était cette désagréable logique qu’il ne pouvait modifier même avec tous les efforts du monde. Dans un monde dominé par l’argent et la vanité, son statut d’élite ne lui servait finalement à rien.
Sans ses armes, ses protections pare-balle et son équipe qu’il considérait comme sa famille, l’homme n’était finalement qu’un citoyen parmi tant d’autres. Seule sa carrure musclée, taillée par les entraînements, le démarquait quelque peu de ceux qu’il tentait chaque jour de protéger. A ses yeux, tous n’étaient que des moutons d’un troupeau dont il était le chien de berger prêt à donner sa vie même face aux meutes de loups. Et, ainsi caché au milieu des brebis, le garde observait, patientant comme il le pouvait et attendant que son tour arrive pour accéder à ce satané comptoir de banque qui lui semblait si loin.
Tapotant l’écran de son portable à l’aide son pouce tandis que son autre main trônait dans la poche de sa veste, Sven levait de temps à autre la tête pour observer ce qu’il se passait autour de lui. Tel un ancien de l’armée incapable de revenir à la vie civile, le garde conservait ses réflexes en scannant chaque personne et vérifiant les issues possibles en cas d’incident. Certains disaient qu’un agent du SHIELD n’était jamais de repos tant qu’il était éveillé. Alors que dire de ces agents surentraînés capables d’effectuer des raids éclairs pour désamorcer les situations les plus délicates ?
Ce fut ainsi dans cette optique qu’un individu attira son attention, le forçant à replonger son portable dans la poche de sa veste tandis qu’il détaillait l’inconnu de la tête aux pieds sans parvenir à voir son visage, dissimulé sous une capuche. Il est chelou un peu lui, s’était-il dit, non sans oublier d’avancer dans la file d’attente de façon purement automatique comme un robot sur une chaine d’assemblage. Trop occupé à observer les faits et gestes de sa cible, Sven n’eut pas le temps de réaliser que la situation lui échappait. Rapidement, et dans un vacarme assourdissant, un groupe d’individus avait fait son entrée dans le large hall de cette banque semblable à un labyrinthe avec tous ces bureaux qui la constituaient.
« Oh c’est la merde. » marmonna le garde, bien obligé d’obéir aux ordres criés par ces hommes armés et visiblement prêts à tirer dans le tas à la moindre tentative. Mettant genoux à terre non sans fixer les inconnus cagoulés, Sven tentait de calculer toutes les possibilités créées par une telle situation. Il fallait sauver les civils – ou du moins, il fallait éviter les pertes civiles au maximum. Mais comment faire lorsqu’un lieu comme celui-ci étaient sous le joug d’un groupe agressif et léthal ?
Autour de lui, des gens commençaient à pleurer, lui rappelant l’urgence de la situation alors qu’il tentait de créer un profil de ses ennemis. Des carrures variées, des armes allant de la mitraillette au fusil à pompe, des comportements stressés, d’autres plus à l’aise avec la situation. Un groupe bien hétérogène en soi, s’assurant ainsi un maximum de possibilités mais qui augmentait également ces points faibles par une telle composition. Bien conscient qu’il n’était rien face à des hommes armés et l’ayant bien en vue, Sven savait qu’il ne pourrait régler le souci que par peu de moyens. Les avoir un par un ou les avoir par le dialogue et –
Un coup venait de retentir. Déjà un homme gisait sur le sol, son sang se répandant sur le sol carrelé tandis que le leader de ce groupe reprenait sur ce ton agressif : « Le prochain qui l’ouvre, j’le fume. »
Okay, donc on oublie le dialogue.
Occultant les pleurs d’une femme proche de lui, réconfortée par une autre qui lui promettait que tout irait bien, Sven profita d’un instant d’inattention de leurs géôliers pour se dissimuler derrière un bureau. Croisant le regard de celle qui promettait leur survie mais dont les yeux semblaient appeler à l’aide, le garde écoutait avec patience les hommes qui discutaient entre eux tandis que leur leader énonçait les règles à suivre pour ne pas finir transformés en passoire. Toujours le même discours avec ces abrutis. avait-il songé, non sans manquer de rouler des yeux en entendant ce monologue désagréable et inutile.
Il leur fallait une diversion pour espérer s’en sortir. Mais que faire de plus à part attendre que le destin s’en mêle ? Agacé par leurs propos, Sven ne pouvait s’empêcher de comparer ces hommes à ceux qu’il avait pu affronter durant ses missions au sein de la Garde Rouge. Tout commençait toujours par une mauvaise décision. Ces hommes cherchaient la facilité pour régler un problème que beaucoup d’autres citoyens avaient eux aussi. Au lieu de se plaindre en silence, ceux-ci avaient préféré prendre les armes et s’en prendre à ceux qui ne pouvaient pas leur faire face. Armés de leurs machines de guerre, mais surtout armés de lâcheté, les agresseurs n’étaient finalement que des clones insipides de tous ces criminels qui hantaient les rues de Genosha. A trop vouloir exister dans une société les rendant invisibles, ces individus en oubliaient presque que les responsables de cette situation instable… c’était finalement bien eux. Usant du désespoir des autres pour nourrir leur propre égo et leurs portefeuilles, les hommes masqués semblaient oublier que la justice était peut-être aveugle mais ne manquait jamais de frapper sous quelque forme qu’elle fut.
Et s’il devait y laisser sa vie pour occire ce groupe léthal, il sauterait lui-même vers le danger plutôt que de laisser les choses se dérouler devant ses yeux fatigués et blasés. Tout n’était désormais qu’une question de timing.
Ayaraven
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Mar 21 Mai - 15:17
C'est presque amusant, à quel point je me rends compte un peu plus chaque jour du fait que je fais partie des gens qui n'ont pas vraiment de chance. J'en viens presque à me demander parfois si je n'attire pas tout simplement la poisse. En fait, il suffit de regarder quelques événements de ma vie sans pour autant les étudier à la loupe pour se rendre compte que j'ai raison lorsque je dis cela. Il y a eu cette fois où je me promenais simplement dans la forêt et que je suis tombée sur Spencer, une jeune émergée qui est rapidement devenue mon amie, alors qu'elle se faisait agresser par deux hommes pour la simple et bonne raison qu'elle n'est pas comme eux. En la défendant j'en suis venue à tuer deux personnes et à me faire tire dans l'épaule. D'ailleurs quand j'y pense, ça me fait un peu bizarre de me dire que je suis une meurtrière. Après ça, il y a eu quelques temps plus tard ces trois hommes qui m'ont abordée sur la plage sans se cacher un seul instant des idées malsaines et perverses qu'ils avaient en tête me concernant. J'en avais fait déguerpir deux assez rapidement mais le troisième avait décidé de se battre. Et évidemment, j'en ai encore pris pour mon grade cette fois ci même si c'était toutefois moins grave que la précédente. Il y avait eu cette fois aussi quand j'étais gamine et que je me suis retrouvée poursuivie par un essaim d'abeilles parce que j'avais fait tomber leur ruche de l'arbre auquel j'avais grimpé. Tout ça pour aller récupérer le jouet de l'une de mes sœurs... Par chance, cela s'est toujours terminé de la bonne façon pourtant. Je veux dire, je suis toujours vivante et en bonne santé. Cela aurait pu être bien pire, quand on y pense.
Et bien évidemment, il y a aujourd'hui qui va de toute évidence rejoindre le classement de mes moments les plus poissards. Sérieusement quand je disais que je ne voulais pas aller à la banque, c'était par simple flemme. Pas parce que je redoutais un quelconque vol à main armée! En fait, ma flemme aurait pu m'empêcher de me retrouver dans cette situation... J'y repenserai la prochaine fois, tiens. Et je retiens ma chère Artémia d'avoir eu l'idée fantastique de me pousser à y aller maintenant. C'est vrai quoi, quand je sortirai d'ici -si je sors bien évidemment- je me ferai un malin plaisir à lui dire que la prochaine fois j'écouterai ma flemme plutôt que ses conseils en matière de gestion du quotidien! J'aurais peut-être dû me douter que quelque chose allait mal se passer. Après tout, c'est souvent le cas quand je suis dans les parages. Comme quand ce tigre s'est échappé chez le vétérinaire... Je l'avais presque oubliée celle-là! Je me demande bien comment... Après tout ce n'est vraiment pas tous les jours que l'on se retrouve nez à nez avec une bête sauvage comme celle-ci, à devoir trouver une manière de s'échapper discrètement d'une salle d'attente sans réelle issue pour ne pas finir en casse-croûte.
Là, je dois dire que lorsque je vois ces mecs cagoulés commencer non seulement leur braquage mais en prime une prise d'otages, je maudis le karma. Je me demande si c'est la manière qu'a trouvé Artémis de me punir pour avoir décidé d'abandonner la vie que je menais auprès de la tribu comme n'importe quelle autre personne. Quoi qu'il en soit, je n'ai aucune idée de ce que je vais bien pouvoir faire. En voyant une jeune femme paniquer et pleurer face à la situation et aux armes braquées sur nous, je fais de mon mieux pour la rassurer et la faire se calmer. Je sens qu'énerver ces hommes n'est pas la meilleure idée que l'on pourrait avoir. Et d'ailleurs, comme pour confirmer mes pensées, un coup de feu résonne et fait sursauter toute l'assemblée. Un homme s'effondre sur le coup alors que nous sommes une nouvelle fois prévenus de ne pas essayer de jouer au héros. Le message est clair et bien reçu. J'abandonne immédiatement l'idée que j'avais eu de sortir mon portable pour prévenir les secours. Cela ne risquerait que d'attirer l'attention sur moi et de me faire risquer ma vie pour rien. Gardant la jeune femme dans mes bras quelques instants, jusqu'à ce qu'elle parvienne à essuyer ses larmes, je regarde autour de moi. Un silence pesant s'est installé dans la banque, les voix des braqueurs ordonnant aux employés de remplir d'argent les sacs qu'ils tendaient sont les seuls bruits qui viennent briser ce silence par moment.
De longues minutes passent sans que rien ne vienne perturber le déroulement des événements. Avec un peu de chance, ils partiront et nous laisseront retourner à nos occupations sans demander leur reste. Mais j'y crois peu. Une nouvelle fois, quelque chose vint confirmer ce que je pensais. Un adolescent, semblant avoir dans les seize ou dix-sept ans, se met à hurler. Il se lève, tenant sa tête entre ses mains ce qui fait reculer tous ceux qui l'entourent. Moi y compris. Il est à une quinzaine de mètres mais pourtant je ne le sens absolument pas. « Retourne t'asseoir tout de suite ou tu finis comme l'autre là-bas! » hurla une voix féminine même si elle était légèrement étouffée par le port de sa cagoule. Elle pointait son arme sur l'adolescent qui ne semblait absolument pas sensible à ses ordres. Méfiante, j'ai lentement été me cacher derrière un pilier qui se trouvait un peu plus loin. Je n'ai pas spécialement envie de me retrouver mêlée à une fusillade intempestive. Et j'ai bien fait. Car à peine arrivée à ma cachette, une forte chaleur se déploya dans le bâtiment avant que des flammes ne jaillissent du corps du jeune homme. Rapidement, le bâtiment prit feu. Une balle vint se loger dans la tête du garçon, mais c'était trop tard. Et la panique s'était installée.
Les gens couraient dans tous les sens à présent, les cambrioleurs également. Quatre d'entre eux parvinrent à prendre la fuite avant qu'un morceau du plafond ne s'effondre et ne vienne condamner la sortie tout en écrasant sans pitié les deux autres voleurs qui tentaient de partir. Je n'ai pas la moindre idée de comment je vais réussir à me sortir de là. En tournant la tête pour essayer de trouver une issue, je vois cette femme prostrée dans un coin avec son bébé dans les bras. Ne réfléchissant pas plus longtemps, je me précipite vers elle et la force à me suivre. Il ne faut pas rester là. Il faut trouver un moyen de sortir. Et vite. Avant que le bâtiment ne s'effondre. L'entraînant avec moi, je me retrouve à rejoindre un homme qui se trouvait un peu plus loin mais surtout un peu plus à l'abri des flammes que nous ne l'étions toutes deux. « Dites moi que vous avez une idée de comment sortir d'ici! » dis-je à cet inconnu, le regardant droit dans les yeux. Contrairement à la plupart des gens ici, ce n'est pas de la panique qui m'anime. Un simple instinct de survie. Je compte bien sortir de cet endroit en vie. Et j'espère ne pas être la seule à le vouloir. A en juger par le regard de celui qui me fait à présent face, je ne le suis pas. Espérons que l'on trouve une solution dans ce cas.
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Le coup résonnant dans ses oreilles, à l’instar du sang pulsant à ses tympans, Sven demeurait concentré et attentif. Habitué aux bruits des coups de feu de part son métier, l’homme n’ignorait cependant pas le danger qui planait au-dessus de leur tête. Si les cambrioleurs étaient prêts à tuer aussitôt arrivés, il ne faisait aucun doute qu’ils retenteraient la chose si le besoin s’en faisait ressentir. Bien souvent, comme le garde avait pu le remarquer au fil de ses missions, les paroles dépassaient les mots. Les ravisseurs échangeaient des propos agressifs doublés de menaces sanglantes mais ne pressaient que très rarement le doigt sur la détente, lui préférant les coups de poing dans le visage ou le ventre. Cependant, ce groupe d’individus semblait bien différent et habitué à ce type de violence. Peut-être avaient-ils déjà commis quelque larcin par le passé, ou bien étaient-ils parfaitement entraînés et conditionnés. Rien n’était moins sûr. A dire vrai, Sven se fouttait de leur histoire et de la raison qui les poussait à agresser ainsi les clients d’une banque avec des armes dignes d’un assaut militaire. Ces abrutis auraient très bien pu avoir besoin d’argent pour aider un gosse combattant une maladie orpheline mais cela ne faisait ni chaud ni froid à ce soldat qui ne jurait que par la loi et à son application.
Menace de civils sur un lieu public. Attaque d’établissement bancaire. Possession illégale d’armes. Meurtre de civils non armé. La liste commençait déjà à se faire longue alors que le cambriolage ne faisait que commencer. Ces gars-là ne faisaient clairement pas dans la dentelle. On ne pouvait pas nier une confiance en soi indéniable des hommes menant ce groupe déterminé à vider les caisses. Et puis, une fois le silence obtenu, que pouvait-il bien arriver de pire de toute façon ? Personne n’allait être assez stupide pour jouer les grandes gueules désormais que le ton avait été donné avec ce meurtre de sang-froid. Rien ne pouvait arriver de plus… à part ces enfoirés d’émergés pas capables de garder leur saleté pour eux, toujours obligés de faire tourner les problèmes autour d’eux histoire de devenir le centre de l’attention.
Manquant d’arracher un grognement au garde rouge qui observait la scène, toujours à l’affut derrière ce bureau, un adolescent avait commencé à brailler et à marcher dans le hall sous le regard surpris de l’assemblée. Pas besoin d’être un génie pour comprendre ce qu’il se déroulait – le garde avait vu ce comportement bien trop souvent ces derniers temps et cela ne présageait rien de bon. Marmonnant un « Enfoiré d’émergé. » entre ses dents serrés, le garde s’était mis à couvert derrière le bureau, non sans forcer deux personnes à faire deux mêmes en les plaquant autoritairement au sol pour les sommer de se mettre à l’abri avec lui. Il était loin le moment de prendre des pincettes, tous ne le savaient que trop bien. Tandis que d’autres civils faisaient de même en se cachant derrière la paroi ou l’objet le plus proche, le groupe de criminels s’agitait, sommant le jeune homme de se rasseoir. Roulant des yeux en voyant que les agresseurs ne saisissaient pas la gravité des faits à venir, le garde rouge se contenta d’attendre l’inévitable.
Quelques secondes à peine plus tard, le lieu se transformait en étuve, rendant l’air étouffant presque irrespirable. L’odeur typique des matériaux brûlants ne tardèrent pas à arriver à ses narines froncées de dégoût tandis qu’un deuxième coup de feu se faisait entendre. ‘Super, un émergé de moins… mais un bâtiment qui crame. Journée de merde.’ songea Sven tandis que des hurlements s’élevaient, presque synchronisés avec les flammes qui léchaient peu à peu les murs de ce hall se transformant rapidement en prison de feu, la sortie disparaissant alors que le plafond s’effondrait sur leurs bourreaux. « Je déteste les pyros bordel. » enragea le garde non sans oublier d’attraper les deux civils à ses cotés par le col et les forcer à se diriger vers les escaliers pour gagner les étages avant que le feu ne les piège définitivement à ce niveau.
L’instinct faisant son œuvre, Sven n’eut même pas à parler pour que chacun suive le moment et gagne les étages afin d’échapper aux flammes. Ils étaient peut-être des moutons, mais au moins ils n’étaient pas encore prêts à devenir un joli méchoui… mais ça n’allait pas tarder si ces derniers continuaient à courir aussi vite que des asthmatiques sous tranquillisant. ‘Qu’est-ce que j’ai fait pour être entourés d’abrutis pareils, c’est pas possible d’être aussi lents. T’as jamais monté des escaliers ou quoi bordel ?’ pensait le garde qui n’hésitait pas désormais à hurler sur les traînards qui peinaient à monter ses marches alors que l’incendie prenait de l’ampleur. ‘Bouge tes fesses mamie allez. T’as probablement un plat de lasagnes qui t’attend à l’étage.’ continuait-il de rager intérieurement en fermant la marche pour s’assurer de ne laisser personne derrière eux.
Rejoint par une des civils, soutenant une femme et son bébé, Sven répondit à celle qui le fixait de son regard intense. Cette belle brune ne semblait pas là pour se laisser cramer vivante, elle. Enfin quelqu’un qui se posait des questions au lieu de tourner en rond autour d’un poteau en appelant à l’aide. Ça lui changeait. « On va commencer par éloigner nos miches du feu et après on avisera une fois qu’on aura gagné les étages. » commença le garde, peu enclin à discuter avec une inconnue alors qu’il montait les marches en réfléchissant à ses prochaines actions. Réfléchissant cependant à haute voix – après tout, l’inconnue semblait prête à aider plutôt que de demeurer passive alors autant en profiter – il continua, « Le bâtiment est aux normes donc y’a forcément des issues de secours à l’étage. Y’a plus qu’à espérer qu’on les atteigne avant que la fumée ne nous rattrape. Mais avec les sprinters du Dimanche qu’on se tape, c’est pas gagné. »
Dans la vie, il y avait ceux qui mettaient les formes pour ne pas blesser autrui. Et puis il y avait ceux qui, comme Sven, se contentaient d’aller à l’essentiel pour faire passer leur message de la façon la plus directe possible. Le danger que représentait cet incendie surnaturel demeurait une priorité… alors à quoi bon être patient et courtois avec des abrutis qui ne comprenaient pas que l’urgence était réelle.
Trois étages plus haut, la tour que représentait ce bâtiment se transforma rapidement en labyrinthe à cause de la fumée qui commençait peu à peu à s’emparer des lieux. Il fallait trouver une sortie rapidement, même si cela nécessitait de briser des vitres… bien évidemment faites pour résister à ce genre de coups. Il ne manquait plus qu’à espérer que la puissance des flammes fasse exploser le verre avant de brûler tout ceux étant encore piégés en son cœur. En retrait comparé au reste du groupe qui fuyait et disparaissait derrière cet écran de fumée, le groupe – formé du garde rouge, ses deux civils empotés ainsi que de la jeune femme, la mère et son enfant – vit un nouveau morceau du plafond s’effondrer, les forçant à chercher un nouveau chemin alors que la sortie de secours semblait si proche.
Journée de merde.
Ayaraven
Invité
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Lun 27 Mai - 14:36
Que l'on se le tienne pour dit: c'est la dernière fois que je fous les pieds dans une banque! Sincèrement, j'aimais déjà pas y aller en temps normal mais alors là... Disons que c'est en quelque sorte la goutte d'eau qui fait déborder le vase. "La coupe est pleine!" comme on dit. Sérieusement, comme si une prise d'otages et un braquage n'étaient pas suffisants. Cela en aurait déjà traumatisé plus d'un, mais il aurait suffit que les voleurs se tirent de là pour que l'on puisse tous retourner à nos occupations et surtout rentrer chez nous en ayant des histoires inédites à raconter aux autres. Mais bien évidemment, cela aurait été beaucoup trop simple! Et franchement, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué hm? On se le demande tiens... Il aurait suffit que tout le monde reste simplement à sa place. Sans faire de bruit. Sans vouloir jouer les héros. Avoir des armes pointées sur nous aurait du faire comprendre ça à tout le monde aussi vite que moi j'ai pu le comprendre. Et il faut être honnête, je suis dans la norme niveau intelligence, je suis loin d'être un génie. Alors si j'ai pu faire les liens dans mon petit crâne, tout le monde aurait pu le faire. Aurait dû le faire.
D'abord cet homme qui se fait tirer une balle entre les deux yeux alors qu'il essaie de faire quelque chose de stupide. Et ensuite cet ado qui panique. Bien évidemment cela aurait pu être n'importe qui. Mais il avait fallu que cela soit un émergé. Qui en plus soit pyromane! On a vraiment tiré le gros lot sur ce coup là... Quoi qu'il en soit, je remercie mes réflexes qui m'ont permis de ne pas finir comme quelques uns -dont nos chers cambrioleurs- à rôtir comme des poulets laissés trop longtemps au four. Fort heureusement pour moi, j'ai réussi à me mettre à l'abri à temps et j'ai même réussi à venir en aide à une femme serrant son bébé contre elle pour le protéger du mieux qu'elle peut. Relevant la tête, j'ai rapidement décidé de suivre ceux qui se dirigeaient vers les escaliers pour essayer de trouver une sortie de secours dans les étages. En soit, l'idée de monter alors que les fondations sont fragilisées par les flammes ne me semble pas forcément la meilleure des idées mais il suffit de regarder autour de nous pour savoir qu'en restant ici la seule issue sera la mort.
Grimpant les marches presque quatre par quatre, je traine derrière moi la femme que j'ai aidé avant et prend son bébé dans mes bras sans vraiment lui laisser le choix pour qu'elle puisse un peu accélérer la cadence. Ce n'est pas comme si je n'avais jamais été en contact avec des enfants en bas-âge, je sais comment m'y prendre. Et de toute façon, vu la situation, on ne parle pas de baby-sitting ou quoi que ce soit. Juste de se bouger les fesses pour ne pas se les faire cramer. C'est aussi simple que ça. Une fois à proximité du brun, je l'interpelle en espérant qu'il me donne une réponse satisfaisante. S'éloigner du feu... Merci beaucoup pour cette réponse pleine de surprise! Je me retiens de soupirer, mais je dois dire que je n'en ai presque pas le temps avant qu'il ne reprenne finalement la parole pour me dire ce à quoi il pense. Il est vrai que ce bâtiment a l'air assez neuf alors on devrait pouvoir trouver un moyen de sortir si l'on atteint les étages. Mais d'un autre côté, il n'a pas tort. Beaucoup de ceux qui sont dans cet escalier avec nous ne sont pas en grande forme et ont du mal à avancer. Sans demander l'avis de qui que ce soit, je rends son bébé à la femme qui m'accompagne. « Suivez cet homme et sortez d'ici en vie. » dis-je d'un ton ferme à cette dernière sans même me demander si cela dérangera le brun ou non. Ce n'est pas vraiment une option. Les laissant donc continuer leur ascension, je redescends un peu pour aider ceux que je peux à accélérer le rythme en essayant de ne pas les faire paniquer plus qu'ils ne le sont déjà.
Bien vite, je parviens à rattraper ceux avec qui j'avais commencé ma fuite en quête de liberté. La fumée qui envahit les couloirs et les pièces me force à me cacher le nez comme je peux dans ma veste et me fait tousser. On doit vraiment trouver un moyen de nous sortir de là. Je regarde autour de nous et capte dans quelle direction se posent les yeux du brun. Les fenêtres. Bonne idée et très mauvaise idée en même temps. L'attrapant par le bras avant qu'il ne s'avance, je le regarde avec sérieux. « Si on brise ces vitres, l'oxygène qui va entrer dans le bâtiment va encore davantage attiser les flammes! Et si on essaie de sauter de cette hauteur, on a de la chance si on se brise que quelques os et pas la nuque! » criais-je presque pour couvrir le bruit des flammes dévorant les fondations du bâtiment quelques étages en dessous de nos pieds. Et d'ailleurs, je crois que cet homme est le seul à ne pas avoir lâché un cri de surprise lorsqu'un morceau de plafond s'écroule juste devant nous et nous sépare du groupe que l'on avait aidé à gravir les marches. Du groupe, et de l'issue de secours qui ne se trouvait pas très loin. Un juron s'échappe d'entre mes lèvres alors que je recule, vérifiant rapidement si tout le monde va bien. Quelques brûlures superficielles pour certains, par chance de mon côté ce ne sont que mes habits qui ont pris pour l'instant. C'est déjà ça. Et puis ça me change d'ailleurs de ne pas faire partie des blessés pour le moment.
Une nouvelle quinte de toux me fait grimacer et j'ordonne aux autres personnes qui nous accompagnent de se mettre à proximité du sol pour éviter un maximum les fumées et trouver un peu d'air frais à respirer. Gardant les voies respiratoires couvertes avec le tissu de ma veste, je regarde le brun avec un air toujours aussi déterminé mais légèrement plus inquiet qu'auparavant. « Il faut qu'on essaie de redescendre au deuxième étage! Le sol du quatrième vient de s'effondrer devant nous et à moins que vous puissiez nous faire voler on arrivera pas à sauter au dessus du trou béant qu'il y a entre les escaliers et la sortie de secours! Parce que si on reste là on va bientôt plus avoir assez d'oxygène pour respirer ou simplement se retrouver intoxiqués par la fumée et là on va cramer comme des saucisses sur un barbecue trop chaud! » dis-je du mieux que je peux, ma voix étant entrecoupée par ma toux. L'air se réchauffe de plus en plus et me brûle lorsque je respire. Il faut qu'on trouve une solution et vite. Car celle que j'ai proposée risque de ne bientôt plus être une option si les flammes consument le deuxième étage aussi vite que le rez-de-chaussée.
♠ ♣ Excuse me I'm walkin 'like zombie ; Half dead and running, jumpin ' ; Remember the length of the hand shape ; I have become a stumbling block in front of you ; The feeling that I left ; It does not hesitate to burst♥ ♦
C’était la même chose pour tous. Adolescents ou adultes, enfants ou grands sages, tous devenaient faibles et inutiles face à la puissance d’un élément agressif capable de ronger le bois et le métal, à l’instar de l’acide sur une peau douce. Un feu effrayant qui était pourtant également capable de réchauffer pendant les grands soirs d’hiver aux méridiens les plus excentrés. Une douce lumière irradiant en haut d’un phare, une torche dans un tunnel mystérieux, une flamme dans le cœur capable de porter la vie comme de porter une âme. Chacun avait en effet un rapport différent au feu mais, en ce jour tragique, tous ne pouvaient qu’être apeurés à l’idée de finir carbonisés par un élément qui ne songeait qu’à s’étendre et dévorer. Riches ou endettés. Le feu ne faisait pas de distinction. Avançant accompagné de cette fumée étouffante et des cris qui semblaient scander son nom, il remontait à son tour par les escaliers, imitant le chemin des gens qui tentaient de lui échapper en gagnant les étages.
Mourir était facile. C’était la vie qui demeurait compliquée et douloureuse. Ces derniers instants où l’on sentait son esprit s’ancrer alors que le corps cherchait à s’évader. Un paradoxe presque poétique qui rendait la chose douloureuse à la manière d’un homme se noyant, se préparant à accepter la fin sans que ses poumons n’acceptent de se remplir d’eau – lui préférant une suffocation lente et saumâtre.
Lui aussi perdu dans ce phénomène de foule effrayée, Sven ne pouvait échapper à la pensée que la faucheuse tentait de les rattraper et que le temps leur était compté. La brune aux yeux pleins de vivacité et de rage de vivre semblait elle aussi prête à sauver tous ces civils avant que le pire n’arrive… une nouvelle fois. La laissant faire ses propres choix, le garde l’observa alors qu’elle restait en retrait pour, visiblement, s’occuper de ceux qui étaient à la traîne. Cela faisait déjà moins de personnes à gérer ; une chose non négligeable. Clairement plus patiente et douce que lui, l’inconnue semblait capable de canaliser la peur des gens pour les motiver durant cette ascension troublante avec la chaleur des flammes qui menaçaient de s’accrocher à leurs chevilles.
Pas le temps de détailler la demoiselle, Sven se contentait de mener sa mission à bien sans se préoccuper de qui l’accompagnait et de leur allure… tant qu’ils ne traînaient pas derrière. Gêné par la fumée dont la densité augmentait doucement mais sûrement, le soldat d’élite couvrait au mieux son visage dans le creux de son coude, se baissant peu à peu pour s’éloigner au mieux de la fumée ayant tendance à demeurer en hauteur. Désormais rejoint par son alliée du jour visiblement elle aussi gênée par les émanations, il sentit le bras de la jeune femme le stopper dans son avancée alors qu’il observait les fenêtres d’un air absent. Ecoutant sa remarque, il hocha fermement la tête pour montrer son approbation, non sans oublier d’ajouter un simple « Correct ! » quelque peu couvert par les bruits ambiants devenant rapidement assourdissants. En plus de ne pas paniquer comme tous les autres, elle en avait dans la caboche la petite !
Le plafond qui s’effondra devant eux manqua bien de les écraser mais se contenta de couper la foule en deux groupes distincts : les sauvés et les autres. Et forcément, il fallait qu’il se retrouve dans ce groupe encore piégé. Barres de métal, gerbes de flammes semblaient les narguer, eux qui étaient pourtant si proches de la sortie. Changement de plan. Époussetant la poussière de ses cheveux et la flammèche naissant sur son genou caché par un jean désormais brûlé, le garde ne se retint pas alors que les insultes fusaient entre ses dents, « Si je le choppe ce pyro, je le fume. » Douce ironie. « Pas question qu’on crève ici sans tout tenter pour sauver nos miches. » Laissant la belle brune gérer le groupe – puisque cela l’empêchait de leur hurler dessus et, clairement, cela devait arranger les deux côtés – Sven continuait d’observer les alentours malgré la faible visibilité due à la fumée toxique qui les faisait tousser de plus en plus, signe d’une intoxication grandissante. Appréciant la manière dont elle calmait les civils et les motivait, il ne put cependant retenir un regard dédaigneux alors qu’elle commençait à annoncer son plan, pourtant parfaitement logique. La toisant de ses yeux sombres, ignorant presque le poison sombre qui compressait ses poumons, il se mit lui aussi près du sol non sans en profiter pour lui glisser alors qu’il portait sa bouche à l’oreille de celle qui commençait doucement à l’agacer par son autorité naturelle, « Arrête de parler, tu vas finir par t’étouffer ma grande. Sois belle et tais-toi. » Tout en subtilité et respect, toujours.
Sur ce ton toujours aussi méprisant, il dit plus haut à l’attention du reste du petit groupe – autant que la fumée ne le lui permette, « Vous avez entendu notre Altesse. On peut pas rester là et il faut vite se barrer d’ici. On a pas accès à cette sortie mais on peut très probablement chopper celle du deuxième étage. Alors on garde la tête la plus basse possible et on suit gentiment. » Fixant le bébé bien calme dans les bras de cette pauvre femme, il ne prit pas la peine de rajouter ce qu’il pensait de la survie de ce petit dont les poumons survivraient difficilement à un tel évènement. Encore un qui ne vivrait pas pour voir un autre lever de soleil.
Tel un troupeau avançant en suivant aveuglément des leaders qui leur étaient pourtant inconnus, le groupe revint sur ses pas et descendit ses escaliers encore préservés de l’incendie – mais pour encore combien de temps. Inutile de vérifier les diverses poignées de porte puisque la chaleur ambiante avait dû les transformer en véritable fer blanc capable de marquer une paume à vie. Inutile également d’espérer sortir de là sans inhaler un maximum de cendres… super journée. Contrebalançant ce karma des plus terribles, la sortie de secours finit pourtant par se dessiner devant eux. Se précipitant pur l’ouvrir avant qu’un autre étage ne leur tombe dessus, Sven ne put retenir les insultes qui fusèrent de sa bouche alors qu’il inspirait profondément une fois à l’extérieur. Menant directement en haut d’une rue qui redescendait pour rejoindre le niveau inférieur, le groupe n’eut ainsi aucun problème à s’extirper du bâtiment et à s’en éloigner, lui préférant le bâtiment opposé où commençaient à s’installer les secours.
Incapable de rester silencieux bien que la situation l’aurait bien mérité, Sven se rapprocha de l’inconnue alors qu’elle profitait elle aussi de cet air sain tant désiré. Toussant légèrement en avançant, il plaça les mains dans les poches de sa veste couverte de cendres et de fumée et lui lança sur un air arrogant, « Alors, on a pas cramé ma belle, t’vois bien. Pas besoin de paniquer comme ça. » Pas besoin non plus de lui parler comme si elle était une imbécile, mais c’était une autre histoire…
Ayaraven
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Mer 29 Mai - 14:28
Sincèrement, qui aurait cru qu'un jour les enseignements que j'ai pu avoir pendant ma jeunesse me serviraient autant maintenant que je vis dans un environnement totalement différent? Pas moi en tout cas. L'une des premières choses qu'on m'a appris c'est que la panique est notre pire ennemi en situation de crise. On perd nos moyens, on n'arrive plus à réfléchir correctement et c'est bien souvent à ce moment là que l'on commet des erreurs. Des erreurs parfois même impardonnables voire même fatales. Alors même lorsque l'obstacle qui se dresse devant nous semble insurmontable et que l'on n'a aucune idée de comment se sortir de ce pétrin, il faut savoir rester maître de ses émotions. Prendre sur soi et contrôler le flot d'émotions qui tente de nous submerger. Garder la tête hors de l'eau tout simplement. On ne peut pas toujours compter sur la capacité des autres à parvenir à avoir la tête froide en toute situation même de crise. Alors pour ne pas se retrouver pris au piège il faut savoir prendre des décisions et se mettre même un coup de pied aux fesses s'il le faut pour réussir à y parvenir. Par chance, à force d'entraînement on parvient à faire preuve d'un grand self-control et à ne pas céder à la panique même lorsque tout semble vouloir nous y pousser.
Autre chose qu'on m'avait appris à l'époque c'est comment réagir en cas d'incendie. On ne sait jamais ce qui peut arriver et lorsque l'on vit dans une forêt parfois les conséquences d'un tel incident peuvent être très graves. Fatales même. Alors pour éviter le pire il faut connaître quelques astuces. Ce qui est fascinant avec les flammes, et à la fois extrêmement effrayant d'ailleurs, c'est leur capacité à dévorer tout ce qui se trouve sur leur passage. Elles consument l'oxygène qui se trouve dans l'air, grossissant à mesure qu'elles s'en nourrissent et privant ainsi les êtres vivants de cet élément dont ils dépendant tant. Pour réussir à contenir un incendie, il faut l'étouffer. Car dans un environnement hermétiquement clos, les flammes dévorent tout ce qu'elles peuvent et finissent par s'éteindre une fois à cours d'oxygène. En soit, c'est bien beau, mais là tout de suite cela ne me sert à rien. Enfin, si. Même si je ne risque pas de pouvoir endiguer ce feu, je peux au moins avoir le bon réflexe et éviter à cet homme de tous nous tuer en essayant pourtant de nous sauver. Briser une vitre ne ferait qu'attiser les flammes et nous condamner encore plus vite. Même si je dois avouer que, tout comme les autres je pense, je rêve d'une bonne bouffée d'air frais et pur.
La fumée rentre dans mes poumons et me brûle alors que je ne peux m'empêcher de tousser. Il faut que l'on parvienne à sortir d'ici, et vite. Plus que concentrée sur cet objectif, je n'accorde sur l'instant que peu d'importance aux mots prononcés par le brun à mon égard alors que nous tentons du mieux que nous pouvons de nous baisser pour atteindre le peu d'air frais encore disponible dans cet endroit. Sois belle et tais toi, non mais pour qui il se prend lui? Si je n'étais pas si occupée à trouver un moyen efficace de survivre, je lui aurais certainement dit ma façon de penser à lui. Mais j'ai des choses bien plus importantes auxquelles penser là tout de suite. Suite à son pseudo discours de motivation des troupes, je presse les autres rescapés qui sont encore avec nous pour qu'ils se mettent en route. Je crains fortement pour la vie de ce bébé qui est toujours pris au piège du bâtiment avec nous. Fermant la marche pour être certaine que personne n'est oublié à l'intérieur, je dévale les escaliers à la suite du groupe sans perdre une seconde.
Artémis soit louée. La sortie de secours se dessine devant nous et cette fois ci, pas de plafond qui s'effondre et nous empêche de l'atteindre. L'air frais me met une claque lorsque je sors en dernière de cette fichue banque et je ne peux m'empêcher de tousser. Pourtant, toujours dans la même dynamique, je continue de courir avec les autres pour fuir au maximum le bâtiment qui continue de s'embraser. Par chance, ce n'est qu'au bout de quelques enjambées que nous atteignons les secours qui nous prennent immédiatement en charge. Me laissant glisser au sol en m'appuyant contre une ambulance, j'essaie de reprendre mon souffle. L'air frais me fait un bien fou mais je sens également que je n'arrive pas à respirer correctement. Peut-être que c'est pour cette raison que le pompier qui m'approche me met un masque à oxygène sur le visage sans me demander mon avis. C'est un peu dérangeant, mais ça fait du bien. J'inspire longuement, de longues bouffées de cet air expulsé contre mon visage à forte dose, et je ferme les yeux. On est en vie. C'est tout ce qui compte.
Instinctivement, je jette un regard inquiet en direction de cette femme accompagné de son bébé que j'ai aidé à s'en sortir. Un soupir de soulagement s'échappe d'entre mes lèvres alors qu'elle saute au cou d'un secouriste, les joues couvertes de larmes, avant de monter dans l'ambulance pour y rejoindre son bébé. Il est en vie. Dans un état critique, mais le pronostic vital n'est pas engagé. Bonne nouvelle. Je me passe une main dans les cheveux avant de retirer quelques instants le masque de devant mon visage pour regarder de quoi j'ai l'air. Je suis pleine de poussière, mes habits sont troués par endroit et quelques petites brûlures bénignes trônent sur ma peau par endroit. Rien de bien grave. J'ai vraiment eu de la chance sur ce coup là. Me remettant enfin debout, je vais rendre son accessoire au pompier qui était venu me le donner avant de me retrouver nez à nez avec le brun qui avait guidé ce groupe avec moi. Qu'est-ce qu'il veut encore? Une autre remarque bien sympathique? Un simple "merci de m'avoir empêché de nous faire tous mourir calcinés en pétant une fenêtre" m'étonnerait beaucoup. Et bien évidemment, je ne suis pas surprise d'avoir eu raison. Je soupire et croise les bras en le regardant se tenir devant moi. « Je ne sais pas ce que vous vous êtes imaginé, mais en tout cas je ne me souviens pas avoir paniqué. Sinon je pense que je serais encore dans cet endroit. Et surtout y'a pas de quoi, vous savez. C'était un plaisir de vous empêcher de donner plus d'oxygène aux flammes en explosant une fenêtre. Pas besoin de me remercier pour ça! » dis-je en totale ironie. Je n'ai pas oublié sa remarque de tout à l'heure. Bon, certes, je dois dire que le fait qu'il me dise à deux reprises que je suis belle alors que je ne ressemble à rien me fait plaisir. Mais ce n'est pas pour autant que je vais me taire comme il le souhaitait tout à l'heure. Je suis autant responsable que lui de la survie de notre petit groupe dans ce bâtiment. Et j'aimerais bien que cela ne soit pas négligé.
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Tandis que le feu s’élevait, ravageant le bâtiment et dévorant étage après étage alors que ses flammes ne demandaient qu’à grandir, les derniers civils rejoignaient le poste de secours établi par les pompiers dans la structure opposée. Déployés avec rapidité – puisque ce n’était malheureusement pas le premier incident de ce type, surtout ces derniers temps – les sapeurs commençaient déjà à attaquer le feu de leurs lances en visant des lieux stratégiques. La banque ne pouvant pas être sauvée, il fallait cependant tout mettre en œuvre pour éteindre ces flammes qui menaçaient de se propager vers d’autres bâtiments. Une réaction en chaîne était donc à éviter forçant chacun à travailler de concert pour agir vite et avec précision.
Pris en charge rapidement, les blessés se faisaient désormais ausculter et administrer des premiers soins. Echapper au feu n’étant pas chose aisée, certains d’entre souffraient de blessures légères à modérées alors que tous souffraient sans surprise d’intoxication due à l’inhalation de fumée. Malgré ses réticences dues à un tempérament trop têtu, Sven avait lui aussi eu droit à un rapide check-up et d’un passage par le masque à oxygène. Profitant du premier signe d’inattention de son soigneur, le garde avait rapidement ôté l’objet qui le gênait plus qu’autre chose – du moins c’était ainsi qu’il considérait la chose, bien que sa gorge continue de le piquer légèrement et qu’une toux continue de se faire sentir. Habitué à avoir mal à cause de ses missions mais aussi de son entraînement extrême, l’homme avait fini par oublier que souffrir n’était pas une nécessité. Tout finissait par cicatriser, par passer. Les minutes, en revanche, ne pouvaient que s’écouler et disparaître. Alors à quoi bon perdre son temps avec des petits soins dignes d’un passage au spa ? ’Au pire, j’irai au bar à oxygène du coin hein’, avait-il bêtement songé avant de continuer dans sa réflexion, ’Et de toute façon je vois le docteur Sanders pour le checkup et le résultat de ses analyses.’.
Trop focalisé sur le fait de marquer son territoire face à une civile qui n’avait finalement rien demandé et l’avait même aidé, Sven avait donc préféré discuter avec la jeune femme aux cheveux bruns dont les vêtements semblaient en piteuse état. Remarquant la poussière la recouvrant, le garde ne put retenir le réflexe de s’épousseter lui aussi. Secouant ses cheveux courts qui retrouvaient ainsi leur teinte sombre, il lui répondit : « Ah oui, j’avais oublié que regarder des fenêtres les faisaient exploser. Heu-reusement que t’étais là. » Loin d'être bête, Sven comprenait néanmoins la réaction que l'inconnue avait eu à l'intérieur du bâtiment. Dans une telle situation, mieux valait anticiper les bêtises des autres plutôt que de laisser bêtement faire. C'était un simple principe de survie après tout. Ignorant volontairement le vouvoiement qu’elle utilisait en lui parlant, il continua en échappant un rire cette fois plus taquin que désagréable, « Faut pas s’vexer eh. On est tous dehors et c’est tout ce qui compte non ? » Marquant une légère pause, il ajouta cependant, « Enfin, presque tous quoi… ».
Son regard se porta alors sur cette porte d’entrée bloquée par les gravas de l’étage ayant écrasé les cambrioleurs quelques minutes plus tôt. ’Bon bah ça fera des types en moins à placer en cellule. Du taff en moins.’ songea-t-il, le regard quelque peu blasé alors que la scène autour d’eux semblait plutôt appeler à la panique. S’appuyant contre une murette, il jeta un nouveau regard à son acolyte du jour avant de finalement prendre le portable qui sonnait dans la poche intérieure de sa veste. L’observant rapidement pour vérifier qu’il n’avait pas été abîmé durant leurs péripéties enflammés, il fit signe à la jeune femme de se taire un instant comme un père à ses enfants trop bruyants et décrocha, reconnaissant le numéro qu’il connaissait par cœur à force de le composer. La personne à l’autre bout du fil allant à l’essentiel, il se contenta d’énoncer sur un ton professionnel, « Agent Whitman. Oui, la banque. Encore un émergé chef. » Se retenant de caser quelques insultes concernant le jeune homme qui avait causé cet incendie, il ajouta, « La cible a été neutralisée par les cambrioleurs. Oui, c’est déjà ça. Entendu chef. »
Raccrochant rapidement, il rangea nonchalamment son téléphone et sourit à la jeune femme qui méritait visiblement une petite pause bien méritée avant de vaquer à ses occupations. Reprenant lui aussi doucement ses repères et son souffle, Sven n’en demeurait pas moins bavard pour autant, « Tu devais faire quoi à la base dans cette banque ? Un truc important ou t’as risqué des brûlures pour un truc à la con ? » Au moins, on ne pouvait pas lui reprocher d’aller à l’essentiel avec ses questions. A prendre ou à laisser.
Ayaraven
Invité
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Mer 5 Juin - 10:08
On est sain et sauf. C'est quelque chose que je n'aurais pas forcément imaginé quelques minutes plus tôt. Bien au contraire. Autant dire que les choses avaient l'air d'être bien mal parties pour nous tous qui nous trouvions encore dans ce bâtiment qui à présent était totalement dévoré par les flammes. En cet instant, oui, je me sens chanceuse. Car je suis en vie. Et il n'y a pas que moi. La femme et son bébé sur qui j'ai veillé tout au long de notre fuite au travers des étages en feu sont également en vie. Lorsque j'ai appris ça, je n'ai pas pu retenir un soupir de soulagement. Et puis il n'y a pas que nous. Il y a aussi ceux qui suivaient à la base l'homme qui s'est retrouvé à guider ce groupe avec moi. Bon d'accord. Je suis aussi soulagée que lui aussi soit en vie. Il a l'air relativement insupportable, c'est vrai. Mais au fond, je n'arrive pas à complètement le détester. J'avais d'abord pensé que c'était simplement la situation qui le rendait un peu con sur les bords, mais lorsqu'il est venu m'aborder dehors j'ai compris que c'était simplement sa façon d'être. Pourtant, même s'il me donne envie de devenir violente - et pas que verbalement - je n'arrive pas à l'envoyer sur les roses.
En temps normal, je n'aurais certainement même pas pris le temps de lui répondre ou de passer du temps avec un type comme lui. J'aurais tourné les talons et tracé ma route. Alors pourquoi est-ce que là je reste face à lui et je prends la peine de lui répondre? Allez savoir! Peut-être l'intoxication au monoxyde de carbone. Si ça se trouve, ça a endommagé mes neurones au point de ne plus être capable de m'enfuir dignement face à un mec lourd? Oh pitié Artémis faites que cela ne soit pas ça... Ou au moins que cela ne soit que temporaire! Pourtant je suis toujours là, croisant les bras en l'entendant me répondre avec une pointe de cynisme non négligeable. Je lève les yeux au ciel lorsqu'au lieu de me dire merci il se contente de dire qu'il n'avait pas l'intention de casser l'une de ces fenêtres pour essayer de nous donner un peu d'air. Mais bien sûr, prends-moi pour un lapin de trois semaines aussi... D'ailleurs, je ne peux m'empêcher de faire une légère grimace pour montrer mon agacement et à peine je l'ai faite je le regrette. Non mais sérieusement, on dirait une enfant de quatre ans... Je me gifle mentalement avant de revenir à moi en entendant le rire de l'homme qui me fait face. Cette fois, il semble plus amusé que moqueur et c'est certainement pour ça que je suis relativement surprise.
« Mais je suis pas vexée! C'est n'importe quoi! » dis-je presque avec une moue boudeuse contredisant totalement mes mots. Je soupire un peu et suis son regard par la suite lorsqu'il évoque tacitement les cambrioleurs qui ont perdu la vie dans l'incendie. En un sens, c'est bien fait pour eux. Même si je ne peux m'empêcher de penser que cela n'était pas forcément une raison pour finir de la sorte. Écrasés par un éboulement du plafond... Rien que d'imaginer cette façon de mourir cela me donne des frissons d'horreur. J'allais faire un commentaire sur ça d'ailleurs lorsque je vois le brun me faire signe de me taire comme on le ferait à un enfant qui fait trop de bruit. Non mais il se prend pour qui? Cette fois totalement vexée, je lui tourne le dos et le laisse téléphoner tranquillement tout en retournant vers l'ambulance contre laquelle j'étais installée précédemment. Pourtant, je ne peux m'empêcher de tendre l'oreille en l'entendant parler. Agent? Je comprends un peu mieux son côté directif. Même si cela n'excuse pas tout, je mets un peu d'eau dans mon vin et tente de me radoucir un peu. Pourtant je ne peux m'empêcher de froncer un peu les sourcils en l'entendant parler de l'émergé. Ferait-il partie de ceux qui les traquent afin de les neutraliser? Si c'est ça, je comprends pourquoi j'ai du mal à m'entendre avec cet homme.
L'entendant terminer son appel, je ne peux m'empêcher de tourner la tête vers lui. Et lorsqu'il sourit, cela me fait vraiment bizarre. Je me fige un peu, affichant un air assez surpris alors que je sens mes joues légèrement s'empourprer. Non mais qu'est-ce qu'il me prend? Me raclant la gorge, je parviens à me ressaisir et je me tourne complètement vers lui lorsqu'il reprend la parole avec un air plus avenant cette fois ci. Comme s'il voulait vraiment engager une conversation normale. Une petite moue accompagne le soupir qui franchit la barrière de mes lèvres avant que je ne me passe une main dans les cheveux. « J'avais pas arrêté de repousser, j'ai horreur de tout ce qui est administratif... Mais j'ai ma carte bancaire qui ne fonctionne plus, j'arrive plus à retirer de l'argent ou à payer avec alors que je suis loin d'être à la cave! Du coup fallait que je vienne voir ce qui clochait... Et toi? C'est pour un truc important que t'as risqué ta peau? » dis-je à mon tour en accompagnant ma phrase d'un petit sourire. Il a fait l'effort de se montrer sympathique alors autant faire de même. Pour l'instant il ne m'a pas encore donné une nouvelle fois envie de le frapper alors autant se montrer agréable.
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La jeune femme aurait presque pu être adorable aux yeux du garde si la décision avait toute autre. En effet, il n’était pas forcément évident de penser à la beauté d’une personne et à ses douces manies lorsque l’on se trouvait tout près d’un bâtiment en flammes ayant menacé de vous dévorer vivant. Le cerveau avait ses priorités mais la moue boudeuse de la belle brune ne manquerait probablement pas de faire son œuvre si la discussion perdurait. Un piège dans lequel Sven serait très probablement près à plonger la tête la première sans même réaliser ce qu’il faisait, tel un marin charmé par le chant dangereux des sirènes.
Une fois le coup de fil passé et les informations échangées avec son supérieur, l’agent Whitman s’était adouci, allant même jusqu’à sourire à cette inconnue avec qui il avait pourtant manqué de régler quelques comptes. Peut-être était-ce l’adrénaline, l’appel du danger lié à l’incendie qui les avaient tous deux poussés à bout, les mettant à cran au point de ne pas pouvoir se montrer raisonnables. Ou peut-être était-ce simplement lié au fait que Sven était un homme arrogant et misogyne… plus probable, effectivement.
Connu pour être un homme au tempérament sanguin, le garde rouge savait mettre à l’aise par de simples mots ou regards pleins de sous-entendus. Son apathie générale pour la société faisait peut-être de lui un citoyen détestable mais, de l’autre côté, le rendait extrêmement efficace sur le plan professionnel. Le brun n’avait pas d’attache, pas de retenue ou de doute quelques qui furent. Il suffisait de lui donner une mission, et le soldat s’exécutait sans demander plus d’information. Un étrange personnage lorsqu’on le comparait à la guerrière face à lui qui n’avait pas hésité à s’occuper des plus lents durant leur fuite face aux flammes. Deux tempéraments explosifs mais pourtant si différents.
Visiblement surprise par le changement de comportement de l’agent Whitman, l’étrangère avait soupiré avant d’expliquer la raison de sa présence dans cette banque désormais partie en fumée. Comme beaucoup d’autres avant elle, l’administratif était apparemment une corvée dont elle ne pouvait cependant pas se débarrasser. Des papiers, toujours des papiers et des horaires qui permettaient peu de liberté quant au règlement de ces soucis divers et variés. Et, ironiquement, malgré le sujet épineux que demeurait l’argent – et surtout l’inaccessibilité à celui-ci –, la voilà qui souriait enfin. Légèrement mais tout juste pour laisser à Sven le temps de s’engouffrer dans la brèche.
« Ah ça pour te harceler quand tu leurs dois du fric ou quoi, y’a du monde. Mais pour t’aider, y’a plus personne. » répondit le garde avant de lâcher un rire honnête, « J’ai un peu le même problème mais avec les transferts en ligne. Ça bloque et je sais pas pourquoi. » Pris d’un léger frisson probablement lié à la baisse de son taux d’adrénaline, l’homme s’étira, s’excusant un instant avant de rapidement reprendre, « Pardon. Oui je disais donc – je pense que c’est un souci interne parce que j’ai des potes qui ont le même souci. Mais ça serait bien qu’on nous propose des alternatives pour pas finir avec des problèmes inutiles alors qu’on a l’argent à la base quoi. »
Un soupir lui échappa, sans qu’il ne lâche ce sourire désormais bien en place sur son visage arrogant. Observant la jeune femme un peu plus attentivement, il proposa : « On devrait pas rester trop près du bâtiment. Il a été fragilisé et y’a des risques que d’autres problèmes surviennent. On a fait ce qu’on a pu. Il faut qu’on quitte les lieux désormais… un café ça te dit ? »
Laissant à peine à la jeune femme le temps de répondre, il lui tendit la même, accompagné d'un petit rire, et ajouta en la toisant d'un air charmeur, « Au fait, moi c'est Sven. » Et mad'moiselle, t'es bien charmante... manqua-t-il d'ajouter mais garda-t-il pour lui-même.
Ayaraven
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