We found each other in the dark

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“ So bright, the flames burned in our hearts, That we found each other in the dark. Like beasts out in the wilderness. We are fighting to survive and convalesce”

T

out se passait rapidement. Malgré sa blessure grave, Rachel avait réussi à toucher un ennemi avec l’arme trouvée dans le blindé échoué. Laura n’en revenait toujours pas que ça soit son amie qui soit l’auteure de ses tirs destructeurs. Son amie si douce et bavarde qui était devenue une espèce de robot sans émotion et qui semblait obéir à une force supérieure. La blonde n’avait même pas réagit lorsque la brune avait énuméré les activités qu’elles avaient fait ou le prénom de leurs copains. Ça commençait à frustrer la mutante qui n’avait pas du tout l’habitude d’être aussi sensible. Mais après avoir vécu la misère et la terreur pendant plusieurs mois, elle avait été heureuse de retrouver une amie qu’elle avait cru perdue à jamais. Elle avait bien vite désenchantée en s’apercevant que cette dernière n’avait plus rien de la colocataire qu’elle avait connue et cotoyée. Laura refusait toutefois de l’abandonner. Rachel ne semblait pas s’en rendre compte, mais elle saignait abondamment et elle avait vite besoin de soins. Les pansements de fortune qu’elle lui avait fait rapidement n’allaient pas tenir encore bien longtemps. Laura lui avait pris la main pour qu’elle la suive et qu’elle ne suive pas leurs ennemis. Heureusement, les deux filles avaient réussi à rejoindre Wade et Neena non sans difficultés. Tous les quatre s’étaient ensuite dirigés vers la sortie avec l’aide de Malik qui leur signalait qu’un submersible les attendait tous dans la baie. Le combat avait été rude, mais tout était à présent terminé. Elle était en sécurité. Légèrement blessée, mais elle allait vite guérir. Hydra avait été découvert. L’organisation telle qu’elle l’avait toujours connu était du passé. Elle avait encore du mal à comprendre ce qui avait pu se passer et comment le Shield avait pu entrer aussi facilement dans leur quartier général. Quartier général qui serait bientôt qu’un souvenir.

Elle se maudissait d’avoir été aussi nulle malgré ses entrainements intensifs avec Marc et Kaine. Kaine…. Elle lâcha subitement la main de Rachel et arrêta de marcher pour regarder autour d’elle. En pensant à son ami, son cœur s’était mis à battre rapidement d’inquiétude. Avec tout ça, elle n’avait pas pensé à lui. Il n’était pas présent à la cafétéria, elle ne savait pas donc pas où il était allé lorsqu’il y avait eu la détonation. Une chose était sûr, il n’était pas au sous-sol. "Je reviens." Dit-elle à Rachel en sachant très bien que c’était bien inutile. Si ça se trouvait, la blonde serait soulagée de se débarrasser de cette brune sortie de nulle part qui se disait son amie. Laura se détacha aussitôt du groupe, ses yeux faisant le tour des agents d’Hydra qui sortaient en trombe de la caverne. Tous ses sens étaient en alerte et elle les utilisait à pleine capacité. Elle essayait de focaliser sur la longue tignasse et la stature imposante du garçon. Elle tendait l’oreille pour entendre sa voix parmi la cacophonie causée par l’évacuation d’urgence. Elle essayait de capter son odeur qu’elle connaissait parfaitement. Elle poussait même ses recherches vers son frère Benjamin. Ils n’étaient jamais bien loin l’un de l’autre. Mais aucune trace d’eux. Aucun son, aucune vision et aucune odeur ne lui parvenaient. Elle entendait les cris de Malik qui lui disait de ramener son petit cul, mais elle les ignorait. Elle se faisait bousculer, mais elle n’avait qu’une idée en tête : retourner à l’intérieur et trouver celui qui était devenu son confident. Il aurait dû être là. Il aurait dû être sorti. Ça faisait environ deux minutes que la sortie ne laissait pas passer un nouvel arrivant. Les combats aux étages supérieurs semblaient avoir été aussi féroces que dans le sous-sol à voir les agents blessés qui se dirigeaient vers la baie. Peut-être était-il enfermé quelque part. Peut-être était-il prisonnier d’un éboulement. Peut-être était-il blessé quelque part. Elle ne voulait pas penser au pire. Elle savait au fond d’elle que rien de grave ne lui était arrivé. Elle souhaitait seulement s’en assurer par elle-même.

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Laura Kinney ft. Kaine Reilly

Hydra est tombée. Et tout ça, à cause des Reilly. De Ben de prime abord, mais de moi aussi. Taupes à peine masquées que nous sommes, nous avons fait fuir les plus faibles et désireux de s’en sortir. Les nouvelles recrues, les plus jeunes comme les plus déboussolés par la tournure de l’organisation renommée ont fini par nous suivre, Ben et moi, alors que nous les guidions hors de ce qui allait devenir un champ de bataille. Ça nous a pris du temps, mais ces gens ont enfin fini par être à l’abri. Les agents du SHIELD à l’écart se chargeant de les emporter loin de cette guerre sans nom et sans fin réelle. J’aurais dû moi aussi grimper dans ce camion de transport et ne plus me retourner. Dire adieu à Hydra, à ces tarés qui en font partie, à ces meurtres réalisés pour un nom à peine adopté. Mais je n’y arrive pas. Parce qu’ils ne sont pas tous cinglés là-bas. Ou alors, je le suis autant qu’eux vu mon besoin de fracasser des gueules à tout va, pour lâcher tout ce qui respire en moi. Qu’importe. Alors que le camion démarre, alors qu’une dernière invitation est lancée, je secoue la tête. Je recule de quelques pas, donnant un léger coup à l’arrière du van. Leur faisant signe d’avancer, de continuer à protéger ces gens qui n’ont rien demandé. Je sais que je devrais me justifier, leur fournir une raison pour laquelle je ne les suis pas. Mais je ne fais rien de tout ça. Premièrement, parce que j’ai rempli ma part du contrat. J’ai évacué les agents qui avaient un ticket de sortie, et je les ai menés au SHIELD. Deuxièmement parce que je ne m’attarde tout simplement pas. Je me mets à courir, zigzaguant entre les agents dispatchés et les voitures bloquant les moindres issues alentours.

A mon tour de saisir une bagnole et de démarrer en trombe. Consciemment ou non, je sais que je ne peux pas me contenter de rester là. A l’abri de tout, faire comme si tout était déjà derrière moi. Parce que ce n’est pas le cas. Parce qu’une part de moi ne veut pas. Je serre des dents alors que je cherche à trouver un moyen de me rapprocher d’Hydra. Je suis malheureusement obligé d’entreprendre des dizaines de manœuvres et détours pour enfin parvenir à mes fins. Mais quand j’arrive enfin à éviter agents du SHIELD et fuyards d’Hydra, mes yeux se posent sur mon ancien QG, mon ancienne base aussi similaire que ma seconde maison, complètement détruite. Elle est fumante encore, des flammes caressent des pans de murs qui se détachent. Les agents des deux organisations opposées se retirent chacun leur tour, me faisant songer qu’il y a probablement eu des moyens de pressions utilisés. Des gens sont blessés de tous les côtés, du soutien est quémandé alors que certains s’effondrent, alors que du sang s’écoule encore. Quelque chose tire les traits de mon visage, pique mes yeux alors que j’essaie de tourner discrètement autour du refuge. Cherchant quelqu’un, une personne en particulier. Laura. Devant ce carnage, témoin d’un tel massacre, mes pensées finissent par dériver vers une seule et même personne. Laura. Celle-là même que j’ai entraînée, celle-là même pour qui je donnerai ma vie sans réfléchir. Je ne sais pas d’où sort une telle déclaration, mais je la ressens plus que jamais. Je me suis fais la promesse secrète de la protéger, quoi qu’il arrive, et quand je reviens sur les lieux de l’organisation abandonnée, je réalise qu’au final, j’ai représenté son plus grand danger. Une peur sourde me noue soudainement la gorge et déchire mes entrailles, pour autant, je ne m’arrête pas.

Je roule, en silence, le plus lentement possible, et je laisse mes yeux percer le paysage désolant devant moi. Reconnaissant certaines silhouettes, ignorant d’autres. Espérant jusqu’au bout. Jusqu’à ce que je l’aperçois, enfin. Sans réfléchir, j’appuie sur la pédale d’accélérateur et freine brusquement à ses côtés, manquant presque de la toquer dans ma précipitation. Je baisse la vitre passagère, et je me retiens de hurler, les mains violemment accrochées au volant : « Laura ! Grimpe ! » Pas de temps à perdre alors que je déverrouille la portière et la laisse s’embarquer dans la voiture. Pendant quelques secondes je l’observe, avant de redémarrer en trombe. Pour qu’on s’éloigne d’ici, de ces feux dirigés vers nous, de ces agents de tous côtés qui espèrent encore attaquer. On se casse, on va loin de ces cendres qui volettent autour de nous, de ce sang qui tâche le sol et les murs tout autour. Hydra n’est plus, du moins pour le moment, et il est temps de prendre soin de nous. Enfin de Laura. De la seule qui ne méritait rien de tout ça. La vitesse toujours enclenchée, je quitte un bref instant la route de vue pour me tourner vers la jeune femme et soupirer, soulagé par mon constat : « Dieu merci tu es vivante. Pendant un instant j’ai cru… » Qu’elle était morte. Je ne vais pas me mentir. Tourner pendant une dizaine de minutes sur les restes d’Hydra sans la trouver, ça a forcément déclenché mes pires pensées. Mais celles-ci sont désormais bien loin alors que je reprends la parole une dernière fois, étranglé par ma culpabilité : « Tu es blessée ? »

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V

oir le quartier général d’Hydra fumant et détruit, brisait le cœur de Laura. Ces cavernes l’avaient vu grandir. Dès son plus jeune âge, Sarah l’avait emmené avec elle dans les laboratoires. Rapidement, la petite fille s’était intéressée à la biologie et aux sciences, à l’évolution de l’espèce, à l’ADN et tout ce qui constituait les êtres vivants. Elle connaissait l’endroit par cœur, profitant de l’inattention de sa mère pour aller explorer l’endroit. La plupart des agents d’Hydra la connaissait et la saluait lorsqu’ils la croisaient. Ils l’avaient vu passer d’enfant, à adolescente et à adulte. Ils étaient fiers qu’elle décide de devenir une membre de l’organisation à part entière. D’abord en travaillant comme technicienne dans les labos, puis comme recrue. C’était sa deuxième maison qu’elle regardait en flammes. Des souvenirs de son enfance qui partaient en fumée. Une autre tuile qui lui tombait sur la tête et qui ajoutait à son malheur. Un point de repère de sa jeunesse qui disparaissait pour toujours. Elle n’avait plus rien pour se rattacher à des souvenirs heureux. Ce qu’elle aurait donné pour emporter le sarrau de Sarah que le nouveau chef des laboratoires avait laissé sur sa chaise à son poste de travail. Depuis qu’elle était morte, personne n’avait eu droit d’utiliser son ordinateur. Lorsqu’elle n’arrivait pas à dormir, il n’était pas rare pour Laura d’aller s’asseoir et de prendre le blouson entre ses doigts pour le sentir. Elle lui manquait. Elle aurait eu besoin d’elle en ce moment. Elle avait besoin de sa douceur et de ses caresses. Elle aurait eu besoin de son soutien devant ce carnage. Tout ce qu’elle connaissait tombait en morceaux ou la laissait tomber. Elle avait besoin de sentir qu’elle était importante pour quelqu’un.

Il s’agissait d’une autre raison pour en vouloir au Shield. La liste devenait de plus en plus longue. Sa tristesse se changea rapidement en haine. Son regard menaçant parcourait la foule à la recherche d’un ennemi à qui faire payer ce carnage. Elle sentait ses griffes vibrer en elle, prêtes à sortir et à faire mal. Mais elle avait promis à Marc de ne pas les utiliser en public, c’était trop dangereux. Et puis, ça n’allait la mener à rien pour le moment. Elle ne devait pas attirer les regards sur elle. La mutante était connue de la garde et il était hors de question qu’elle se fasse emprisonner à nouveau. Surtout, elle ne voulait pas décevoir celui qu’elle considérait comme mentor et qui l’avait pris sous son aile. Il était l’une des trois personne à qui elle pouvait faire confiance. La seconde, c’était celui qu’elle cherchait dans ce merdier. Il était beaucoup plus important que sa vengeance. Et il était introuvable. Elle commençait doucement à paniquer. Passant d’un visage à l’autre dans l’espoir de tomber sur celui tant espéré. Elle avait tenté de capter son odeur et d’entendre sa voix dans la cacophonie causée par l’état d’urgence. Sans succès. Elle devait retourner dans les ruines, vérifier les différents niveaux et partir à sa recherche. Tout le monde était occupé et préoccupé, personne ne la verrait retourner sur le champ de bataille. Sa décision prise, la brune se dirigea d’un pas assuré vers ce qui restait du quartier général, lorsque son oreille saisit le bruit d’un moteur qui se dirigeait à toute vitesse vers elle. Le véhicule se mobilisa d’un coup sec à quelques centimètres d’elle manquant la percuter de peu. Son cœur se mit à battre rapidement en apercevant le conducteur qui la pressa de monter à bord. Ce qu’elle fit sans poser de questions, même si elle trouvait ça bizarre.

Elle échangea un regard profond avec Kaine. Tous les deux soulagés d’être en présence de l’autre, puis il reparti aussitôt en trombe sans ajouter quoi que ce soit. La tête de Laura ne l’avait pas quitté et elle continuait de le fixer. Heureuse de voir qu’il allait bien, curieuse de voir qu’il n’avait aucune marque de combat. Il semblait perdu dans ses pensées. Son visage était tendu, ses mains crispées sur le volant et ses yeux ne quittaient pas la route. Elle n’avait aucune idée d’où il les emmenait. Elle tourna la tête derrière eux, la fumée des ruines s’élevant dans le ciel et qui s’éloignait peu à peu. Elle avait du mal à comprendre ce qu’il avait en tête. Il tourna alors le volant pour quitter la route et arrêta la voiture. Elle lui sauta aussitôt dans les bras. C’était un geste surprenant de sa part, ils n’avaient jamais eu de rapprochements même s’ils étaient très complices, mais elle avait tant besoin de le sentir près d’elle. Elle se calma aussitôt que sa peau toucha la sienne. Il était bien vivant. Elle pouvait se permettre de respirer à nouveau. "Je t’ai cherché partout!" Souffla-t-elle dans son cou avant de se remettre droite à ses côtés. "Hen quoi? Non, je…" Envahie par l’adrénaline, l’inquiétude, la rage et le soulagement, Laura n’avait pas remarqué qu’une tâche de sang d’un important diamètre avait coloré son gilet au niveau du flanc. Elle souleva le vêtement et fût surprise de voir qu’une balle avait pénétré. Tout d’un coup, elle ressentit la douleur brûlante qui s’étendait dans tout le bas de son corps et devint blême. Elle avait la capacité de se guérir rapidement, mais il fallait enlever la balle qui semblait plutôt profonde. "Je m’en étais même pas rendue compte…Aïe." Elle tenta un sourire qui se transforma rapidement en grimace alors qu’elle tentait de bouger.

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Laura Kinney ft. Kaine Reilly

Quelle connerie. Franchement, quel merdier. Et tout ça, c’est de notre faute. A Ben et moi. On a pactisé avec le diable, on a littéralement amené Satan devant ce qui fut notre maison, du moins durant un temps. Du moins pour moi aussi, car Ben n’a jamais vraiment apprécié Hydra. C’était peut-être le premier à y entrer, mais moi j’suis volontiers le dernier à en sortir. Parce que le sang colle à mes basques, parce que j’ai pris goût à ces crimes commis en toute impunité. C’est bien pour ça qu’il me fallait pourtant dégager de là. Tout ça allait trop loin. A force de bosser pour eux, je finissais plus par ressembler à un monstre qu’à un véritable être humain. Et que dire de mon frangin, pris pour cible par une tarée haut élevée. Fallait qu’on se casse alors… on l’a fait. Pour notre bien. Je pourrai dire que c’est pour notre bien à tous, mais je ne suis pas certain d’y croire. Pas alors que je rattrape Laura qui grimpe dans la voiture, du sang couvrant ses vêtements. En un sens, si, j’suis rassuré. Elle aura plus à taffer pour des terroristes de première, elle aura plus à se comporter en criminel de guerre. Moi non plus, je n’aurais plus à tuer des couards de tous les côtés en me cachant derrière des motifs de missions bien trop lugubres. C’est comme si une seconde chance s’annonce pour nous deux. Vivre une vie normale, cesser de haïr le monde et tout ce qui nous entoure… je glisse un regard discret envers ma partenaire et je soupire. Est-ce que c’est seulement envisageable ça ? Non, bien sûr que non. Mes doigts se serrent encore plus autour du volant que je me retiens de matraquer brutalement. Quand je vois les ruines fumantes de l’Hydre, quand j’observe Laura striée de contusions et de colère à peine refoulée, je me maudis. Hydra, comparée à la Garde Rouge, c’est pas franchement le pire mal qui existe. Ça me dégoûte de penser ça, mais c’est la vérité. C’est ce que je pense en l’instant présent, et ça me fait chier.

Je vire sur le côté, je relève le frein à main pour mieux observer ma compagne de l’instant. Ma protégée, ma… mon amie, chère à mon cœur. Bien plus que je n’aurais jamais pu l’imaginer. Les journées et nuitées partagées, à s’entraîner et se confier à coups de bras cassés et de râlements rageurs nous ont rapprochés. C’est ainsi que je le ressens. Merde. A quel point je me suis foutu dans la merde là, avec tout ça ? Je souffle, soudainement, comme rattrapé par mes péchés. Mais les inquiétudes énoncées, ce n’est pas le moment de revenir en arrière. Quand bien même je suis touché par l’exclamation de Laura, que je rassure directement en la prenant dans mes bras. L’étreinte est naturelle, véritable. Mais elle en rajoute plus encore sur le poids qui pèse sur mes épaules. Kaine, t’es vraiment dans la merde ne puis-je m’empêcher de penser une nouvelle fois tout en me retenant de rougir, aussi bien de soulagement que de malaise alors que nos corps collés l’un à l’autre perdurent dans cette position. Finalement, on se recule quelque peu, et je fronce les sourcils. Je me gratte l’arrière de la tête, regarde le paysage d’un air indécis. « Ouais, je suis désolé. J’aurais dû être à tes côtés. » Je le pense vraiment. J’aurais dû être dans le feu de l’action, maintenir cette couverture, que je ne me rendais pas compte avoir porté, jusqu’au bout. Fracasser du SHIELD, moi, ça me dérange pas plus que ça. Mais ce n’était pas le deal de Ben. Mes prunelles se posent alors sur la blessure de ma partenaire, et je peux sentir une vague de fureur me parcourir le corps. Je tape du poing sur le volant, activant sans le vouloir le klaxon, en poussant un cri amer et rageur. « Putain, c’est pas vrai ! Ils ont osé te blesser, ces fumiers ! » On aurait dû négocier pour elle. Mon frangin aurait dû garantir Laura, et pas ma petite gueule. Elle a plus de mérite que moi. Bien plus d’innocence. Kinney n’a jamais choisi de grandir dans ce milieu. Moi, c’est différent. J’ai pris la décision de m’y plonger. Et j’en suis sauvé ? C’est bien trop facile.

Allez, reprends-toi crétin. Kinney a pas besoin que tu pètes un câble après la guerre, ça ne sert plus à rien. Je soupire de plus belle, me rapproche de la belle. « C’est pas beau à voir… » que je lâche sans imager la chose. Je sais que Laura a des capacités de guérison accélérée. J’sais qu’elle peut s’en remettre, et ça me perturbe un peu de voir qu’elle s’est pas encore soignée. Je fronce les sourcils avant d’enfin comprendre le problème. « Faut te retirer ça fissa. » Ouais, une balle plantée, ça fait pas beau ménage. Pendant un bref instant, je me demande si c’est comme ça qu’ils l’ont chopé, la garde rouge. S’ils ont pu la garder et la maintenir blessée de cette manière. Mais je secoue la tête. Pas le moment de faire des amalgames parce que j’ai la haine contre toutes les organisations de cette île. « Okay, laisse-moi voir ce que j’ai… » J’ouvre la boîte à gants et ma mâchoire se décroche. Rien. A part le manuel de l’automobile, y a absolument rien. Putain, quel est le crétin qui ne pense même pas à se munir d’une trousse de secours ? Genre en cas d’accident de voiture, ça se passe comment ? Mes narines s’écartent dans un mouvement d’ébullition à peine retenue. La majorité de la population de la Terre entière ne pense pas à se munir du strict minimum. C’est normal, mais sur le coup, ça me dépasse. J’fais quoi avec Kinney moi ? Finalement je fouille mes poches, et j’en retire mes accès de maison avec le porte-clés qui y est accroché. Un couteau suisse. On va faire ça à l’ancienne. « Bon, désolé ma belle, mais j’ai pas d’alcool sous la main. Et le propriétaire de cette carcasse n’a rien non plus de bon à nous refourguer alors… » J’abaisse mes épaules, presque tenté de fuir le regard de Laura. Mais je n’esquive pas, parce que tout ça, c’est de mon fait. Je fais la moue alors que j’active la lame du porte-clés, frôlant son flanc du bout des doigts. « T’es prête ? Tu devrais pouvoir t’en remettre si je te retire ça hein ? Parce que sinon… » Parce que sinon je m’en voudrais à jamais. Je m’en veux déjà, mais encore plus si cette balle cause de sérieux dégâts. « J’te promets que c’était pas ce que je voulais, Kinney. Si j’avais su, j’aurais buté ces mecs bien avant qu’ils s’approchent de toi. » Allez, une bouée de lancée. Au moment où j’applique la lame sur la blessure de l’être à mes côtés, je lâche également une grenade dégoupillée. Parce qu’il faut bien l’admettre. L’arrivée du SHIELD, c’est les Reilly qui l’ont causé.

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M

aintenant qu’elle avait pris conscience de sa blessure, tout son corps la brûlait et elle se retenait pour ne pas crier sa douleur. Elle essayait de voir à quel moment elle avait été touchée, mais tout avait été si vite, les coups de feu avaient été tirés de partout, il y avait eu des explosions. C’était difficile de savoir le moment exact et ce n’était plus important au fond. Il fallait juste réagir rapidement. Enlever cette balle mal positionnée pour que sa mutation puisse faire son œuvre. Laura était surprise par la colère qui émanait de son ami, comme s’il avait quelque chose à se reprocher. Oui, c’était frustrant, mais pas de quoi crier, jurer et frapper tout ce qui se trouvait à portée de main. Elle posa une main sur son bras musclé. "Hé. Ça va aller. " Il savait très bien que son flanc allait se réparer de lui-même, que ça paraissait pire. Pourquoi s’énervait-il ainsi? Heureusement, le garçon repris vite son calme et dans un geste doux qui contrastait avec son humeur, il souleva le chandail de la brunette pour regarder la gravité de la blessure. Elle se concentra sur la chaleur de ses doigts qui frôla sa peau blessée et fragile. Elle se mordit la lèvre inférieure lorsqu’il lui confirma que ce n’était pas très joli. Elle aperçût tout de même l’inquiétude sur ses traits déjà furieux. Il fouilla la voiture à la recherche de quelque chose qui pourrait aider. Il s’impatienta rapidement de ne rien trouver. Elle n’aimait pas le voir comme ça. Elle comprenait que les événements de la journée pouvaient le mettre à cran, mais il n’arriverait à rien s’il était énervé comme ça. Finalement, il fouilla dans sa poche et sortie un petit couteau suisse. Elle soupira. C’était mieux que rien. "J’ai connu pire. " Elle aurait aimé sourire et blaguer à cette mention, mais elle était sérieuse. Elle n’avait pas besoin de mentionner à quoi elle faisait référence, Kaine était au courant. Il était le seul d’ailleurs. Il connaissait toutes les tortures, les coups et les expériences qu’elle avait subies. Dans cette vie et dans l’autre. Une petite coupure pour récupérer une balle profonde n’était rien à comparer ce qu’elle avait déjà vécu. "Arrête de parler et vas-y." Là, elle souriait. Son inquiétude lui faisait du bien, même si elle n’était pas nécessaire. Sauf, si la balle contenait du poison, elle allait guérir dès qu’il allait l’enlever.

Puis, il commença sa besogne. Son corps se contracta au contact de la lame froide, mais Laura se concentrait sur la voix du garçon. Elle était touchée par ses paroles. Elles confirmaient qu’elle comptait pour lui. Elle pouvait ressentir toute la colère dans sa voix. Il ne disait pas ça juste pour être gentil et lui faire plaisir, il le pensait réellement. Le coin de ses lèvres s’étira légèrement et elle se sentit rougir. Il y avait un moment qu’elle ne s’était pas sentie aussi importante pour quelqu’un et ça faisait du bien. De savoir qu’elle avait une personne derrière elle. Une personne qui serait prête à tout pour la protéger. Elle n’aurait pas pu demander meilleur gardien. Kaine était redoutable au combat. Rien ne lui faisait peur. Chaque fois, c’était comme s’il n’avait rien à perdre. Un coup porté contre lui ne l’arrêtait pas, même que ça le ravivait. Il était menaçant à chaque attaque. Il ne reculait jamais. Il fonçait. Laura était impressionnée toutes les fois. Il n’analysait pas les situations, il agissait et pensait après. Parfois pas du tout. La jeune fille l’avait souvent affronté dans des combats amicaux et il n’y allait pas de mains mortes. Il ne lui donnait aucune chance. Et c’était tant mieux. C’était comme ça qu’elle avait appris. Mais quelque chose tiquait dans son discours. Quelque chose qui restait accrochée à son oreille. "Si…si tu avais su? De quoi tu parles?" Demanda-t-elle d’une petite voix en relevant la tête. Elle avait mal entendu. Ce n’était pas possible. "Tu étais au courant? Tu savais? Tu…tu…" Et il n’avait rien fait pour les avertir? Il pouvait bien n’avoir aucune égratignure ou blessure. Il n’avait pas été sur le champ de bataille. Parce qu’il savait ce qui se tramait. Elle ôta sa main d’un coup sec. Elle ne voulait pas qu’il la touche. Sous le mouvement vif, le couteau aggrava sa plaie et elle grimaça à peine, trop préoccupée par ce qu’elle venait d’entendre. Les yeux écarquillés, elle fixait le garçon cherchant l’erreur dans ses pupilles. Si c’était une blague pour détendre l’atmosphère, elle ne la trouvait pas drôle du tout. Mais, il ne mentait pas. Elle le savait. Elle pouvait le ressentir. Le cœur de l’homme battait rapidement, mais pas à cause d’un mensonge. Parce qu’il appréhendait sa réaction après la vérité. "Et comment tu savais?" Elle essayait de garder son calme et ne voulait pas sauter aux conclusions trop rapidement. Après tout, il avait juste supposé qu’il savait ce qui s’en venait. Peut-être avait-il intercepté une communication et n’avait pas eu le temps d’avertir les autres. Peut-être qu’on l’avait gardé enfermé quelque part et qu’il avait réussi à se libérer qu’à la fin des affrontements. Pourtant, tout ça ne lui ressemblait pas. La mutante avait appris à le connaitre. Elle savait que jamais il ne serait resté à l’écart d’un combat.

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Laura Kinney ft. Kaine Reilly

C’est plus fort que moi. La colère déchire mes traits, naturelle, et je ne peux guère la faire disparaître en un battement de cœur. Parce qu’à chaque fois que je regarde Laura, je vois ses plaies, je sens sa souffrance et je m’en veux. J’ai été con, je le sais, et je me demande pourquoi je n’ai pas plus réfléchi que ça à la proposition de Ben. Je veux dire, bien sûr que j’ai pesé le pour et le contre, que j’ai gueulé après cette idée, que j’ai fulminé aussi bien après le SHIELD qu’après HYDRA pour nous foutre dans cette position. Mais je n’ai pas ajouté mon poids aux négociations. Et ça, c’est ma plus grande erreur. Parce que techniquement, le SHIELD avait plus à perdre en nous laissant aux bras de l’organisation criminelle sans répondre à nos demandes qu’à gagner en payant la rançon demandée. Alors pourquoi j’y ai pas pensé ? Peut-être bien que j’avais peur pour le frangin, pour les représailles que ça allait apporter. Mais quand même. J’aurais dû faire quelque chose pour Kinney. Au moins garantir sa sécurité, m’assurer qu’elle ne se prendrait pas une balle perdue ou un coup de matraque d’un connard d’agent de passage. Mais non, que dalle. J’sais bien dans le fond que la mutante n’aurait pas accepté de rester sur la touche. En ça, elle et moi, on est similaire, on s’entend que trop bien à ce sujet. Elle est impulsive, la jeune femme, elle veut en découdre. Ses griffes, elle les sortirait à tout instant si ça pouvait lui permettre de dégoupiller tous les ennemis dressés sur son chemin. Elle ne leur laisserait aucune chance, comme elle m’a de si nombreuses fois défoncé lors de nos sessions d’entrainements. Vive et agile, et son facteur guérisseur est clairement un plus qui la rend redoutable, si ce n’est invincible, au combat. Serait-ce donc pour ça que je n’ai pas tenté de la sauver de ce bordel ? Je n’y crois pas vraiment. La vérité, je la connais, mais je ne crois pas encore être prêt à l’avouer, ni à Laura, ni à moi-même. Je me contente donc de m’énerver après le SHIELD, après l’Hydre, après les Reilly, après tout le monde. Okay, Laura peut facilement se remettre de sa plaie mais… mais merde, tout ce mal, j’aurais pu lui épargner. Moi qui sais d’habitude faire preuve d’une intelligence relativement supérieure aux autres quand il le faut, sur le coup, je n’ai pas agi. Et ça a constitué ma plus grande erreur, à nouveau.

Je soupire, mais je me calme sitôt que la concernée pose sa main sur mon bras. Elle peut sentir mes tremblements et je me sens déjà plus conforté à l’idée de la savoir avec moi, saine et sauve, et surtout réchappée de tout ce foutoir. Mes prunelles se plantent dans les siennes tandis qu’elle rappelle d’une légère phrase les épreuves qu’elle a pu traverser, et j’aborde immédiatement un sourire plus doux, plus délicat vis-à-vis de la belle. « Je sais » fais-je en chuchotant. L’idée de la venger est tentante, mais je ne peux rien rattraper vis-à-vis de son passé. Alors, je me tranquillise et commence à appliquer la lame de mon petit couteau sur sa peau. Grimaçant avec elle tandis que je commence l’entaille pour parvenir à faire éjecter la balle, d’une manière ou d’une autre. Je ne suis pas spécialement un grand chirurgien, aussi l’opération est assez pointilleuse à réaliser. Je dois soigner mes mouvements, éviter de charcuter plus que nécessaire la jeune femme qui a déjà son lot de blessures de guerre. Sauf qu’au final, tout ne se passe pas comme prévu. Bien sûr. Moi et ma grande gueule de con, il a fallu que j’exprime à voix haute mes regrets. Les promesses faillies ont filtré au travers de mes lèvres, les supplications de mon esprit agacé se manifestant de manière un peu trop concrète. Aussitôt, la demoiselle s’écrie, et je lui demande rapidement de s’arrêter. « Attends Laura, laisse-moi termi… » trop tard. Elle a un mouvement de recul si brusque que je ne le vois pas venir, bien que je l’ai redouté dès l’instant où je l’ai récupéré. Je sens la lame érafler un peu plus sa peau, une giclée de sang venant teinter ma main comme sa cuisse. Je referme prestement le couteau suisse, comme par peur du danger qu’il peut représenter alors qu’en réalité, il n’en est rien. Si elle n’était déjà pas bien colorée de base, Kinney est de plus en plus pâle alors qu’elle prend conscience, autant que moi, de la véracité de mes propos. Merde. Oh merde. « Calme-toi, ce n’est pas ce que tu crois. » La bonne blague. C’est totalement ça oui, mais comment je suis censé mettre des mots sur cette histoire ? Mes yeux s’agrandissent autant que les siens, la peur de la perdre, d’une autre façon ceci dit, contractant pour de bon mon palpitant. Je le sens s’accélérer alors que je cherche à m’expliquer, sans grand succès. J’aurais voulu la soigner avant, avoir le temps de me préparer pour me justifier, avoir de quoi me faire pardonner. Mais la vérité ? J’ai rien de tout ça à lui donner.

Alors, comme un bon vieux crétin fini, je baisse la tête. J’attends que sa salve d’interrogations se tasse pour essayer de lui fournir un retour adapté. Qui ne le sera pas, bien entendu. Je prends une grande inspiration quand je sens qu’elle en a assez d’attendre après un silence éternisant, et je lève les mains en signe de paix. Du moins, c’est ce que j’aimerais. « Je… je savais oui. Mais ce n’est pas aussi simple que ça. Je… » Putain, j’dis quoi moi ? Bonjour, mon frère est allé toquer à la porte de nos ennemis et il nous a tirés de là ? Super manière de présenter les choses dis donc. « J’vais pas te mentir, c’était pas mon choix de base. Aussi bien de venir à Hydra comme à m’en tirer. Mais l’occasion s’est présentée. Le SHIELD et Ben ont réussi à passer un deal. Des intels contre notre ticket de sortie. Benjamin a négocié pour ma peau, on a pu épargner certains jeunots qui ne savaient pas dans quoi ils s’étaient embarqués avant que l’affrontement commence. Ce… » J’hésite. Parce que c’était là ma chance de dire à Kinney de partir avec moi. Mais j’ai rentré la queue entre mes jambes, craignant bien trop sa réaction. Sa décision surtout. Je n’aurais probablement pas supporté une négation. « C’est pour ça que j’y étais pas. Au combat. J’étais occupé à conduire les recrues vers une zone d’évacuation mise en place par le SHIELD, afin que ces gens là puissent s’en sortir avant que leurs vies partent en miettes. » Même si, en vérité, je n’sais même plus ce qu’il est advenu des concernés. Eux-aussi, ils ont pu s’en sortir comme ça ? Ou ils sont endettés envers le SHIELD ? Au moins, en bon vieux Reilly, nous on ne doit plus rien à personne. Ou presque. J’essaie de rapprocher ma main de celle de Laura, m’avançant pour tenter de lui montrer que je ne suis pas qu’un traître, même si je le ressens moi-même ainsi. « Laura… je suis désolé. J’aurais voulu être là, pour toi. Je suis revenu pour te retrouver, et si j’avais pu, je me serais battu à tes côtés. Contre les agents d’une ou l’autre organisation, qu’importe. J’aurais rendu les coups avec toi, tu dois me croire. » Mais qu’est-ce que ça change dans le fond ? Je l’ai trahie. Pas Hydra, pas les autres. Elle, Laura Kinney en personne, j’ai osé la trahir. Et je ne pourrais jamais rien faire pour ça.

©crack in time

We found eah other in the dark

“ So bright, the flames burned in our hearts, That we found each other in the dark. Like beasts out in the wilderness. We are fighting to survive and convalesce”

S

a blessure aggravée avait été reléguée au second plan. Elle ne la sentait même plus tellement la colère s’était emparée d’elle. Elle sentait son cœur battre dans ses tempes. Tout son corps était tendu prêt à réagir au pire. Kaine savait que Hydra allait être infiltrée. Il savait et il n’avait pas trouvé important de l’avertir ou de le signaler aux dirigeants. Ils auraient eu le temps de se préparer, d’élaborer une stratégie, de se protéger. Elle ne comprenait pas. Elle savait que le garçon était un bon agent et qu’il était dévoué à l’organisation. Pourquoi avait-il gardé le silence sur une information aussi importante? Peut-être n’avait-il pas eu le temps, mais ça ne lui ressemblait pas. Elle scrutait son visage commençant à s’impatienter. Elle le sentait réfléchir avant de lâcher la bombe. Elle le sentait chercher les bons mots à mesure qu’il lui expliquait la situation et qu’il confirmait ce dont elle se doutait, mais qu’elle avait tenté de chasser de ses idées. Elle, elle rageait de l’intérieur. Son visage devait être rouge tellement son sang bouillait. C’était lui qui avait emmenés leur ennemi à leur quartier général et qui leur avait ouvert grand leurs portes. C’était lui qui leur avait mentionné le moment idéal pour attaquer. C’était lui qui avait tout prévu. Tout ça, c’était de sa faute à lui! Elle se fichait bien qu’il n’était pas d’accord avec tout ça et que c’était son frère Ben qui avait tout manigancé dans le but de sauver sa peau. Kaine avait tout de même pris la décision de le suivre.

"Alors, c’est toi…"Murmura-t-elle entre ses dents. Elle n’arrivait pas à le croire. Il se moquait d’elle. C’était une blague. Où étaient les caméras cachées? Elle aurait tant voulu que la vérité soit toute autre. C’était pire que ce qu’elle imaginait. Tout ça, c’était de sa faute. Laura n’osait pas le regarder en face tellement elle se sentait trahie. Elle esquiva sa tentative de rapprochement. Valait mieux pour lui qu’il ne la touche pas. Elle croisa les bras pour le dissuader de tenter tout autre geste se voulant désolé. Pensait-il vraiment qu’elle accepterait sans broncher? Comment pouvait-elle le croire après tout ça? C’était facile à dire après coup qu’il était revenu pour la retrouver et qu’il aurait souhaité que les choses se passent autrement. Le fait était qu’il n’avait pensé à rien d’autre qu’à ses fesses et celles de son frère. Tant pis pour tous les entraînements ou toutes ces soirées à discuter, à s’ouvrir, se confier et même à rire. Tout ça n’avait pas d’importante pour lui. Laura s’en voulait de s’être montrée aussi à l’aise avec lui et de lui avoir laissé une petite place dans son cœur déjà piétiné par plus d’un garçon. Elle avait réellement pensé qu’avec lui ce serait différent. Elle s’était trompée.

Jusque-là, la brune avait gardé le silence. Sans doute pour prendre le temps de digérer toute l’information. Son regard bleu était perdu dans l’horizon. Elle pouvait encore sentir les balles siffler à quelques millimètres de ses oreilles. Elle pouvait encore sentir le feu chatouiller sa peau. Elle pouvait encore voir le visage dur de Rachel lourdement blessée et sentir la peur ressentie lorsqu’elle avait cru que Marc serait pris en otage. Elle-même avait été blessée et elle avait été relativement chanceuse, mais plusieurs de ses collègues, peut-être certains amis n’avaient pas eu cette chance.

"Pourquoi?" La question avait traversé ses lippes alors que ses yeux remontaient vers lui. Plutôt calme, ce n’était qu’un présage à la tempête qui allait suivre. "À quoi t’as pensé! À rien, il faut croire! À ce que je sache, tu ne t’es jamais plaint de ton boulot!" Avec force, elle le poussa à la poitrine se contrôlant pour ne pas délivrer ses griffes en adamentium. "Qui t’as permis de gâcher nos vies juste pour les beaux yeux de ton frère? Qu’est-ce qui te fait croire que les recrues ne savaient pas dans quoi ils s’embarquaient et qu’ils voulaient être sauvés? Depuis quand tu te prends pour le messie? Tu crois vraiment que ça va empêcher Hydra d’arrêter ses activités? " Elle criait. Des larmes de rage coulaient le long de ses joues. Elle lui en voulait tellement. Elle ne trouvait rien de logique à ce qu’il venait de faire. C’était complètement insensé. Il n’y avait pas que des mauvais traitements qui se passaient dans ses cavernes. Pensait-il vraiment que le Shield était les bons? Elle avait certes un avis biaisé pour n’avoir connu que la pieuvre, mais l’agence gouvernementale était loin d’être blanche comme neige. "T’as juste pensé à toi et à rien d’autre! Tu as détruit ce pourquoi on a travaillé fort, tu as détruit le refuge de centaine de personne, tu as détruit ma deuxième maison et mon enfance, tu as détruit ce qui me liait à ma mère. J’ai failli perdre Marc, celui qui m’a sorti de prison et qui prend soin de moi. Tu as blessé mon amie et des dizaines d’agents." Elle le frappa à nouveau pour lui faire comme il l’avait fait. Ça lui faisait du bien, mais ça n’allait rien arranger.

Elle le détestait. Elle étouffait. Elle ne pouvait plus restée avec lui. Elle se débattit avec la serrure avant de réussir à ouvrir la porte et d’enfin respirer. Avant de sortir de la voiture, elle se retourna à moitié sans le regarder. "Je….je croyais que….j’étais…imp…." Le mot resta coincé dans sa gorge alors qu’elle releva ses yeux tristes vers lui. Elle ne l’avait pas été. Elle s’était encore fait des histoires. "Va te faire foutre." Énonça-t-elle avec sa rage retrouvée. Elle ferma la portière avec force non sans grimacer alors que sa douleur venait de se réveiller. Elle ne laissa rien paraître. Dans un snikt retentissant elle sortit ses armes naturelles et d’un mouvement sec, mais précis, elle coupa le rétroviseur côté passager en deux.

(c) nightgaunt