Like a wounded animal [ft Marc] [TW]

Like a Wounded Animal

♠ ♣Sometimes writing a quote is nice. But you know what is actually better ? Yeah you know it : not writing a quote and making it appear like one. Because no one is going to read this except for you. ▬ Einstein on his Instagram♥ ♦

« Just call me angel of the morning, an-geeeel! Just touch my cheek before you leave me, babyyyy! Just call me angel of the morning, an-geeel ! » chantonnait gaiment Wade, s’élançant d’un bout à l’autre de la pièce tout en effectuant de gracieuses glissades sur le sol carrelé malgré sa masse musculaire appelant plus au concours d’haltérophilie qu’à Holiday on Ice. Seul dans cette salle parfois occupée par des recrues exténuées cherchant un peu de calme, le tueur habillé en civil respirait la joie de vivre. Comme bien souvent, celui-ci n’était pas en manque d’énergie positive, bien capable de chantonner tout en vous arrachant des aveux… et quelques membres.

« Then slowly turn away from meeee !! » continuait-il, désormais sur ses genoux comme pour accompagner ce parfait solo d’air guitare. – Mais y’a pas de guitare électrique dans cette partie de la chanson, si ? – commenta l’une des voix, perplexe face à sa performance pourtant parfaitement effectuée si l’on oubliait les multiples fausses notes. – Moi je donne un 10/10 et je le prends dans mon équipe ! – répondit la seconde, bien plus enthousiaste face à cette représentation privée.

Continuant son envolée lyrique, la ballerine ôta sa chemise pour dévoiler un t-shirt noir à l’effigie de Cthulhu – choisi, bien évidemment, comme une référence stupide à l’organisme pour lequel il travaillait. On voyait rarement ce qui était juste sous son nez, d’après les psychologues, alors autant en profiter. Tout en continuant de chanter dans des aigus insoutenables, il remonta sa manche gauche et se mit à siffloter cet air sans se préoccuper de ce qui l’entourait. Chaque personne censée présente dans les parages semblait avoir eu la bonne idée de l’éviter, rendant ainsi les lieux complètement déserts. Une situation parfaite pour ce qu’il s’apprêtait à commettre. Une chose tellement étrange qu’elle en devenait finalement horrible. Non, il n’était pas sur le point de regarder High School Musical 3 ou de manger un burger vegan. Non, non, non.

Non, ce qui s’annonçait n’avait rien de bien vegan… puisque cela concernait un bon gros morceau de viande, à savoir : son bras gauche. Plaçant une cuillère en bois entre ses dents – madame Yvette de la cantine ne lui en voudra probablement pas. Quoi que… – il attrapa un large couteau de combat qui traînait à ses côtés et le leva doucement, inspirant longuement, sans jamais cesser de chanter cette étrange chanson devenue insupportable. « Just touch my cheek before you leave… me. » finit-il avant de taillader son propre bras avec lenteur, terminant cette chanson par un hurlement contenu entre ses dents serrées sur la cuillère en bois. Découpant avec une patience presque sadique, le soldat semblait cherché à prouver quelque chose et ne s’arrêtait donc pas. Tandis que le sang coulait abondamment de son membre gravement blessé mais pas encore tranché entièrement, des larmes de douleur mêlées à de la sueur naissaient sur son visage et commençaient à gagner son menton.

Un acte parfaitement suicidaire et qui ne semblait pas correspondre au Deadpool que tout le monde connaissait. Cet homme toujours si horriblement enjoué et attaché à la vie. Tellement attaché à la vie qu’il avait réussi à revenir d’entre les morts dans sa mission précédente. Fait étrange même lorsque l’on entendait des voix dans sa tête, oui. Aussi, plutôt que de passer par la case « médecin » et « batteries de tests longs et ennuyeux », Wade avait préféré le faire à sa manière.

Problématique : Puis-je me régénérer ou est-ce un simple délire de mon mental qui se dégrade de plus en plus ?
Si réussite : Je récupère mon bras, beau comme un sou-neuf.
Si échec : Bah je perds un bras et j’ai mal… très mal.
Chance de réussite : … on peut utiliser son Joker ?

Certes, toute logique semblait absente dans cet acte qui tenait plus de l’automutilation que de l’expérience scientifique mais l’homme n’était pas à ses premières blessures. De plus, un détail supplémentaire commençait à le déranger. Se faire poignarder était une chose qu’il connaissait très bien. Se faire brûler, ou blesser par le froid. Se faire droguer, check aussi. En revanche, rien ne semblait égaler la douleur interne et constante qui semblait avoir accompagné son retour chez les vivants cette fameuse nuit où il avait fait face au précieux Nathan Summers. Son corps tout entier semblait pourrir et revivre en permanence. Une sensation qui lui donnait l’impression de n’être qu’un sac rempli d’insectes à la manière d’Oogie Boogie. Et que dire des étranges marques qui commençaient à gagner son torse, le faisant peu à peu ressembler à un grand brûlé ?!

Just call me angel… parce que la fin semblait être proche.

Ayaraven

Like a wounded animal

Dead as dead can be, the doctor tells me but I just can't believe him. Ever the optimistic one. I'm sure of your ability to become my perfect enemy. Wake up and face me. Don't play dead 'cause maybe someday I'll walk away and say "You fucking disappoint me" maybe you're better off this way

C’est le seul coin qu’il a trouvé pour fumer tranquillement. A l’extérieur du tumulte et de l’agitation de ce nouveau quartier général, des voix qui se répercutent dans les couloirs et des engueulades entre collègues. L’Alpha House, rien que ça. Quelle ironie. Cet endroit de malheur, pensé pour la famille royale et qui ne sert absolument pas à la famille royale. Entre la quarantaine et l’Hydre qui étend ses tentacules sur les lieux, l’Alpha House n’a plus rien de ses fonctions initiales. Le genre de petite blague qu’apprécie Marc. On lui offre un moyen de chier à la gueule des grandes instances de l’île et ça le rend heureux. Typiquement lui. Mais malgré ça, c’est exténuant. C’est fatiguant de gérer tout le merdier causé par le SHIELD, de gérer des collègues à bout de nerf, surtout lorsqu’on a soi-même pas la moindre once de patience. Ou du moins, qu’on en a plus du tout. Il expire la fumée de sa cigarette, non sans une certaine amertume. Il y a encore une pile de travail qui l’attend à son bureau et même s’il s’éterniserait davantage dans les parages, il doit y retourner. Là encore, une douce ironie de la vie, lui qui ne se voyait absolument pas en train de travailler derrière un bureau. Genosha aime se payer sa tête. Il écrase son mégot d’un geste las avant de se redresser et de se préparer mentalement à affronter l’agitation des couloirs. Les questions, les plaintes, les conneries de Malik qui trouve le moyen de venir le déranger au moins dix fois par jour pour le simple plaisir de l’entendre gueuler.

Et ça ne loupe pas. A peine passe-t-il la porte qu’on vient l’assaillir. Un agent de l’Hydre le voit, se pointe devant lui à grand renfort de « Marc ! On a besoin de… » Bowman ne s’arrête pas, les mains dans les poches. Il se contente de le dépasser et de répondre le « Non, démerde-toi » habituel qu’il sort dans les jours où il n’a pas envie qu’on le dérange pour rien. Et parce qu’il n’est pas en charge des commandes de matériel. Les mains dans les poches de son jean, ses rangers résonnant sur le sol, il rentre les épaules et avance, espérant traverser le couloir le plus vite possible avant qu’on ne vienne encore lui demander quelque chose. C’est compliqué dans la tête de certain de comprendre que Marc n’est plus au même rang qu’auparavant. Et qu’il n’est par conséquent plus leur pote. C’est également compliqué pour lui d’instaurer cette distance. Parce qu’il a bien compris que c’était nécessaire pour arriver un minimum à être pris au sérieux, dans un lieu où les plus forts caractères et les plus têtes à claques se réunissent pour empêcher le monde de tourner en rond. Il baisse les yeux, se perdant dans ses pensées. A se demander à quel moment il s’est retrouvé aussi fortement lié à l’Hydre alors qu’il a toujours été du genre à bosser en solo et à ne se rallier à aucun groupe.

Il emprunte le premier couloir désert qui s’offre à lui, pour être certain de ne croiser personne. Cela l’oblige à lui faire un détour mais il faut ce qu’il faut pour retourner travailler en paix. Il n’y a personne, à part Wade dans la salle commune qui est train de se couper le bras au katana. Personne qui ne traîne ici, personne pour lui demander quelque chose ou pour venir lui casser les c…. Marc s’arrête en écarquillant les yeux. Est-ce que…. ? Il fait volte-face et retourne en arrière, devant la salle commune ouverte sur le couloir. Il n’a pas rêvé, Wade est bien en train de se trancher le bras, en chantant et hurlant à la fois. Marc s’élance dans sa direction, sans réfléchir. Et sans plan, non plus. Juste comme ça, en lui hurlant à moitié dessus :

- Mais bordel de merde, Wilson, qu’est-ce que tu branles ?!

Beaucoup trop de grossièretés dans cette phrase, mais ce n’est pas tous les jours qu’on aperçoit Wade en train de se couper le bras. Même si c’est loin d’être le truc le plus bizarre que celui-là ait bien pu faire à Hydra. Marc se matérialise à côté de lui et stoppe son geste en refermant sa main sur le bras qui anime le katana pour l’empêcher de continuer. La blessure saigne. Abondamment. Bien sûr. Cool. Cet idiot n’a rien trouvé de mieux à faire que de se taillader le bras au katana. Mais qu’est-ce qu’il leur prend à tous, là ?

- Mais qui m’a refilé des cons pareils, c’est pas possible ! grogne Marc en arrachant l’arme des mains de Wade pour observer sa blessure. T’as d’autres idées géniales comme ça ?!

Et voilà qu’il se met à l’engueuler, comme s’il était son putain de daron, tout en attrapant le premier truc en tissu à sa portée et l’apposer sur la blessure de Wade. Il y en a qui cherchent vraiment à le faire sortir de ses gonds. Il tourne la tête par-dessus son épaule, en espérant que personne ne les voit. Il peut s’occuper de ça sans témoin, même si ça implique d’obliger Wade à tenir sa langue car il n’a pas envie que tout le monde sache à Hydra qu’il est un émergé. Ou alors, il peut faire ça discrètement, sans que Wade ne s’en aperçoive.

- Okay. Cool. J’avais bien besoin de ça aujourd’hui marmonne-t-il à voix basse, tout en conservant le bandage de fortune sur la plaie de Wade.

Like a Wounded Animal

@Marc Bowman & @Wade Wilson

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Lointain comme un murmure – un murmure qui hurlerait des insultes – une voix s’immisça soudain parmi son chant dérangé. Bien loin de s’accorder aux rimes énergiques du mercenaire, la voix insinuée s’était rapidement rapprochée de ses oreilles pour brailler des termes fleuris ainsi que son nom de famille. « Oh M’sieur Bowman. » avait répondu Wade, parfaitement imperméable à la dureté de la situation, ainsi qu’à sa stupidité. Que faisait-il ? « Bah je me coupe le bras. » avait-il simplement rétorqué comme si cela coulait de source, râlant presque alors que son supérieur lui ôtait désormais son arme des mains. Eh mon katana, rends-le moi ! aurait voulu rétorquer Wade si la douleur dans son bras ne lui avait pas ordonné de serrer les dents. Ah ça fait un mal de chien en fait.

Le visage encore trempé de larmes et de sueurs, le mercenaire toussa un instant en regardant les gestes rapides de l’homme qui tentait de lui venir en aide. Mais pourquoi ? « Tout va bien, ça va hein. » assura-t-il d’un air confiant, tentant d’ôter le tissu que l’agent Bowman tentait de lui imposer. Peine perdue de toute façon. Wade savait pertinemment qu’aller à l’encontre de Marc était comme donner des coups d’épées dans l’eau : super pour oublier les soucis du quotidien mais pas très efficace sur le long terme. Si l’agent Wilson était considéré comme un être borné, alors que dire de celui qui tentait actuellement de lui éviter une sévère hémorragie ? Voyant bien que ces mots rassurants ne parvenaient pas à rassurer l’homme de fer et de rage face à lui, il fut cependant bien obligé de continuer à s’expliquer. Rien de bien gênant puisqu’il excellait en discussion sans fin et sans fond. « Vous en faites pas, ça va bien se passer. Là j’ai mal – mais c’est normal hein, pas de panique, je gère. » Je gère, je gère, mais ça piquait un peu plus que prévu en réalité. Peut-être que cela aurait été moins compliqué ou douloureux avec une hache, ou peut-être pas. Etrangement, la peine liée à son membre partiellement tranché n’était rien en comparaison à ce qu’il ressentait intérieurement depuis son retour d’entre les morts. Une coupure n’était pas grand-chose face à la mort et renaissance éternelle de son corps défectueux. Un organisme imparfait mais qui se révélait hors du commun et capable de déjouer les plans de dame Nature elle-même.

« Ça va, c’est pas la mort hein. » La Mort. Un mot qui lui évoquait un souvenir lointain, des papillons dans le ventre mais également une étrange frustration. Un mélange de sensations et de sentiments qu’il ne parvenait pas à comprendre, sachant pertinemment que la mort aurait du normalement lui évoquer douleur, renouveau ou encore le néant. Apposant sa propre main sur le tissu apporté par l’agent Bowman, Wade souriait malgré la douleur qui lui paraissait presque capable de se mouvoir sur son bras. Son corps avait-il réellement la capacité de guérir par lui-même ? Il le saurait bien vite de toute manière, et Marc aussi. « Vous allez voir, la suite va vous plaire. » Peut-être pas les meilleurs mots pour convaincre un homme qui vous prenait déjà pour un fou et un incompétent social. Pourtant Wade se contentait d’être honnête. Il n’y avait rien à craindre, il en était persuadé. Bientôt son bras retrouverait sa forme passée et il pourrait même défier son supérieur au bras de fer pour fêter ça.

Aveuglé par son enthousiasme, le mercenaire ne réalisait cependant pas que sa nouvelle capacité ainsi apparue faisait de lui un émergé. Le statut même qui créait la folie sur cette île et qui permettait à leur institution de se développer, d’accrocher ses bras tentaculaires dans les moindres recoins pour manipuler chaque groupe, chaque société, chaque décision essentielle. Un groupe lui-même infesté par l’éveil de certains, menant peut-être à un futur bien plus hostile et défragmenté que prévu par les visionnaires de cette ère.

« Normalement, ça a dû commencer. Voyons voir – » conclut-il soudain avant de jeter le tissu au sol et de dévoiler son bras déjà doucement gagné par la nécrose de son corps. La vie n’était qu’une étrange balance à respecter. Pour avoir accès à la vie éternelle, il fallait accepter d’être déjà mort… sans jamais avoir accès au repos éternel.

Ayaraven

Like a wounded animal

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C'est lors des jours comme ça que Marc songe plus que fortement à déposer une lettre de démission sur le bureau du Baron et de se barrer de ce trou à rat sans demander son reste. Surtout lors des moments où il obtient une réponse logique à sa question. « Bah je me coupe le bras. » qu'il lui répond. Bien entendu. Ça, il l'avait remarqué. S'il n'avait pas les mains occupées à tenter de contenir l'hémorragie, il lui aurait probablement mis une claque derrière la nuque sans dire un mot. Il déteste quand ces agents l'obligent à se comporter comme un daron, parce qu'ils trouvent toujours des idées merveilleuses. Comme se couper le bras, dans le plus grand des calmes. La douleur se lit sur les traits de Wade, ce qui est affreusement logique. Et le pire, c'est qu'il continue. Il ose lui rétorquer que ça va.

— Redis-moi ça sans chialer, pour voir ? grogne une nouvelle fois Bowman, qui a du mal à s'exprimer autrement en présence de la stupidité de Wade.

Marc a cette façon particulière d'exprimer son inquiétude. En grognant, en râlant et en insultant la cible de ces tourments. Oh, bien sûr, quand il était responsable des recrues, il était davantage conciliant. Parce que c'étaient des recrues. Pas des agents aguerris comme Wade, qui sont censés avoir fait leurs preuves et montrer un semblant de bon sens. Quelle mouche l'a encore piqué, celui-ci, Marc aimerait bien le savoir. La cinquième tête de l'Hydre soupire de plus belle en tentant de se calmer. Il sait très bien que s'énerver ne sert à rien sur Wade, parce qu'il est aussi imperméable aux remontrances que les plumes d'un canard avec de l'eau. Il lâche un sifflement et repousse Wade d'un léger coup d'épaule quand ce dernier tente de retirer le bandage.

— Tu veux garder ton bras ? Laisse-moi faire.

Que ce serait-il passé si Marc n'était pas intervenu ? Aurait-il continué à trancher jusqu'à l'os ? Aurait-il tourné de l'œil avant ? Bowman secoue la tête, au moment où Wade reprend calmement. Il braque un regard furieux dans sa direction. Il ne sait pas comment il doit réagir face à autant d'aplomb et autant de bêtise. Il gère, qu'il dit. Marc cligne des yeux alors que les mots de l'agent Wilson font leur chemin. Il reste abasourdi. C'est l'effet que Wade arrive à provoquer chez lui et il est l'un des rares à savoir s'y prendre pour le rendre incapable de répondre. Non, décidément, Marc ne sait pas quoi faire avec celui-là. Il s'écarte alors, une fois le bandage apposé et ses mains couvertes d'un sang qui ne lui appartient pas. Fixant toujours Wade d'un air perplexe, en essayant tant bien que mal de comprendre ce qu'il veut dire. Parce que ce n'est pas qu'il ne comprend pas, mais si. Il le fixe comme si Wade venait de lui donner la réponse au sens de la vie et de l'univers.

— Okay... lâche Marc en pointant un index ensanglanté en direction du féroce agent Wilson et son bras à moitié tranché. Je t'amène à l'infirmerie.

Il nage en plein délire. Les mots de Wade n'ont aucun sens. Il est en train de perdre la tête à cause du choc, Marc ne voit que ça. Comment ça pourrait lui plaire de voir un moignon ensanglanté ? Il se rapproche doucement, arquant un sourcil dubitatif :

— T'as pris de la drogue, Wade ?

Il prend conscience de ce qu'il vient de dire. Allez, c'est bon. Il est officiellement devenu un putain de daron. Merci, hein. Les réactions de Wade n'ont aucun putain de sens. Il sourit, alors qu'il est à deux doigts de perdre son bras. Bras qu'il a lui-même tranché pour une raison inconnue. L'émergé lui-même s'interroge sur la santé mentale de celui qui clame que cette blessure n'est pas grand-chose. Une belle ironie. Et il ne cache plus son inquiétude, cette fois. Passé la colère et la stupeur d'un tel acte, c'est à présent le tracas qui habille les traits de Marc. Même en connaissant Wade, un tel éclat de folie de sa part est surprenant et effrayant. Et c'est malgré lui qu'il lâche une exclamation presque horrifiée en le voyant arracher le bandage de fortune. Dévoilant ainsi un bras commençant à nécroser. Il écarquille les yeux de plus belle, ne pouvant s'arracher à cette vision peu ragoûtante.

— Bord...

Il s'avance doucement, une nouvelle fois. Préoccupé par l'état de Wade et de son bras. Se demandant bien ce qui se passe dans ce QG et pourquoi c'est sur lui que ça tombe.

— T'as vraiment intérêt à t'expliquer souffle Marc sans quitter le membre blessé des yeux.

Like a Wounded Animal

@Marc Bowman & @Wade Wilson

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Les mots énoncés par l’agent Bowman semblaient lui importer bien peu face à l’action qu’il désirait effectuer. Comme un appel venant du fond de sa mémoire – à moins que cela ne soit lié aux voix dans sa tête, mais cela impliquerait qu’il soit fou. Non, il n’était pas fou, voyons. Ou peut-être que si. Peut-être devait-il demander à voix numéro 1 et celle qui ressemblait à Morgan Freeman… ? Naaaan. Tout allait bien. Tout allait super bien. Il n’était qu’en train de se découper le bras comme un individu parfaitement équilibré. Il le faisait dans les locaux d’Hydra, plutôt que de le faire chez lui d’ailleurs. Preuve de son équilibre mental. Le rapport ? Et bien, mieux valait boire en groupe que seul non ? Alors cela devait forcément s’appliquer à l’auto-mutilation dans le but de prouver sa régénération.

Tout était sous contrôle.

Marc tentait d’empêcher le pire sans comprendre ce que tout ceci impliquait. Il ne devait probablement que voir un abruti pris d’une crise de démence, et à juste titre. N’importe qui de logique aurait cru que l’agent Wilson était devenu suicidaire. Aller à l’infirmerie n’aurait servi en rien dans cette situation de toute manère, aussi Wade demeura focalisé sur cet étrange instant et son bras près à être découpé une énième fois. « On ne nous croit jamais de toute façon. » avait commenté une voix dans sa tête, déçue et enfantine. « Après, c’est pas surprenant. » avait rétorqué la seconde, plus mature et posée. « Non mais je gère. » avait répété Wade, pour ses deux comparses vocaux mais aussi pour rassurer Marc qui ne semblait pas du tout convaincu par ses propos censés être rassurants.

De la drogue ? Oh quelle bonne idée ! Ah, non, c’était pas une proposition. « Je me disais aussi, Bowman est pas trop du genre à fumer de la weed en pyjama licorne assis sur son canapé. » Non, effectivement, mais une dose de morphine aurait cependant bien était la bienvenue là car ça piquait un peu. Concentré sur son but, têtu comme une bourrique attirée par un jardin entier rempli de carottes fraîches, Wade ne quittait pas de vue son idée de base : se prouver à lui-même qu’il était bel et bien revenu à la vie, sans séquelle majeure.

« C’est dégueulasse hein. » avait commenté Wade tout en souriant de manière enfantine, le regard doux bien que noyé de larmes de douleur. Son bras, précédemment bien attaqué par la lame aiguisée de son arme, avait effeectivement changé par bien des aspects. Un exemple parfait d’image de prévention à afficher sur des paquets de cigarettes. Le tabac c’est tabou on en viendra tous à bout. qu’ils disaient. N’empêche que la vue de cette immondice lui donnait une bonne grosse envie de s’en griller une… ou même un paquet entier.

Rien de tout ceci n’avait de sens. Au lieu de perdre des litres de sang, sa blessure semblait déjà porter les signes de coagulation ainsi que les étranges stigmates d’un corps se mourrant de l’intérieur. Aucune odeur de pourriture signe de gangrène cependant mais… bordel, que c’était moche. Peut-être était-il venu le temps des rires et des chants, de dire aux parents comment il était revenu chez les vivants. ♫ « Pour faire court— non si je fais court, je vais passer pour un cinglé. Enfin plus que d’habitude quoi. » avait-il commencé, replaçant le bout de tissu sur sa blessure peu ragoutante, « Hum, par où commencer ? Alors, euh, durant la dernière mission, ça s’est à la fois super mal passée et super bien passée… ? » Comme donner une explication vague en deux étapes. « Je… me suis fait tirer dessus. J’ai été touché… plusieurs fois. » L’homme laissa un ange passer, le temps que l’information fasse son petit bout de chemin avant de reprendre, « Et il se pourraiiiiit… que je me sois réveillée frais comme un gardon, et que je les ai tous tués. » conclut-il, un sourire fier sur le visage avant que son bras ne commence à le lancer de nouveau. Une douleur qui ne se contentait plus de stagner autour de sa blessure mais qui semblait bien prête à s’étendre dans l’ensemble de son bras, de ses doigts et de remonter jusqu’à son épaule.

Faites que je me retrouve pas avec la même chose sur mon visage magnifique. avait-il songé, incapable de partager ses craintes face à la situation qui le dépassait de trop loin. Il n’était qu’un tueur, pas un médecin. Même porter une blouse blanche avec rien en dessous ne pouvait l’aider (déjà testé, il en était donc certain) alors à quoi bon aller à l’infirmerie ? On allait le prendre pour un dingue, lui filer un pyjama avec des manches à nouer dans le dos façon paquet cadeau de Noël et on le droguerait jusqu’à ce que ces voix ne soient plus que des murmures. Un retour au silence qui le forcerait à ressentir l’étrange danse macabre s’effectuant sous sa peau et jusque dans ses entrailles qui se mourraient.

« Je crois que je suis en train de mourir, Bowman. »

Ayaraven

Like a wounded animal

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Wade a réussi un exploit incroyable. Un objectif que peu de personne ont réussi à atteindre au contact de Marc : le faire arrêter de grogner. C’est sûr que ça paraît facile quand on ne connait pas le personnage. Et pourtant. Fini de pester contre celui qui est en détresse. Il le regarde à présent sans dire un mot, intrigué et interloqué. Son regard passe de Wade qui le regarde avec cet air enfantin à cette blessure peu ragoûtante. Les yeux écarquillés, les mots qui restent bloqués dans sa gorge. Craignant presque de s’approcher, pas par peur d’être contaminé par ces nécroses mais par crainte d’aggraver la situation. Wade a toujours été un sacré numéro. Ça, n’importe qui peut le confirmer. Et depuis qu’il est monté en grade, Marc comprend pourquoi le nom de l’agent Wilson a cette fabuleuse tendance à faire grogner ses supérieurs. Mais alors qu’il le regarde, il peut lire sur son visage cette crainte d’être pris pour un fou, que personne ne le croit. Et autre chose. Des émotions qu’il n’a jamais vu chez Wilson. Et étrangement, des émotions qu’il reconnaît pour avoir eu les mêmes. Alors il arrête de grogner. Il arrête de jurer et écoute ce qu’il a à dire, sans ouvrir la bouche.

Le récit de Wade paraît dingue. Mais il dit la vérité. Il n’aurait aucun intérêt à mentir sur un truc pareil, Marc le sent. Et il n’y a qu’à voir la blessure. Elle ne saigne pas. Pourtant, ça devrait être une véritable boucherie, une hemorragie presque impossible à arrêter. Mais non. C’est dégueulasse, oui, mais ça ne saigne pas. Ça ne suinte pas non plus. Bowman n’est pas du genre facile à surprendre avec le vécu qu’il a et pourtant, il se retrouve sans voix. Sans réponse, même. Il croise les bras et fixe Wade. Il écoute jusqu’à la fin. Cette mission au cours de laquelle il a été… tué. Car c’est ce qu’il s’est passé. D’après son récit, Wade est mort et aussi fou que cela puisse paraître, Marc ne voit aucune raison de pas le croire. Il serait en effet très mal placé pour douter de la possibilité de revenir à la vie quand on sait qu’il est en face de Wade aujourd’hui grâce à l’aide d’une déité qui ne lâche rien. Un sourire fier de Wilson puis de nouveau un visage déformé par la douleur.

Marc ferme les yeux et se détourne. Il a une chose à faire, avant de s’occuper du cas de Wade. Il se dirige vers la porte, laissée ouverte, et la ferme doucement. Il la verrouille d’un geste sec, pour s’assurer que personne ne rentrera. Il doit être seul avec Wilson et personne ne doit interférer. Aux derniers mots que l’agent prononce, Marc manque de tiquer. La tête penchée sur le côté, visage fermé, ses pas le mènent une nouvelle fois devant l’assassin. L’emmener à l’infirmerie ne servira à rien. Et risque d’attirer les soupçons sur sa personne. Mais peut-être que lui, il pourra faire quelque chose. Sa main se referme sur le bras de Wade et avec toutes les précautions possibles, il l’inspecte.

- Je te crois. Et non, tu ne vas pas mourir. Mais tu n’iras pas à l’infirmerie, du coup. Ce qui va se passer ne doit pas sortir de cette pièce. Et je te préviens d’avance, ça risque de faire mal.

En effet, la dernière chose dont Marc a besoin, c’est que tout Hydra soit au courant. Il y a déjà trop de ses membres qui sont au courant pour lui. Ils sont au nombre de deux, certes. Mais c’est beaucoup trop. S’il sait très bien que Malik et Laura ne vendront jamais la mèche à son sujet, il ne peut pas être certain pour Wade. Il n’a cependant pas énormément d’options. Soit il décide de lui faire confiance, soit il le laisse dans cet état. Il inspire longuement et invoque une parcelle de sa magie. Le sort commence à se tisser dans sa tête quand ses yeux se ferment et que l’air autour de lui commence doucement à crépiter. Il sent le sort se charger doucement, comme une dynamo. Quand Bowman sent qu’il est prêt, il dirige sa deuxième main sur le bras de Wade. Le sort de guérison qu’il a tissé n’est pas des plus conventionnels, car au lieu d’agir comme un bandage magique, il a le même effet que des points de suture. Des fils noirs prennent d’assaut la partie tranchée du bras, cherchant à recoudre la peau. Marc maintient le sort jusqu’à ce que chaque part soit raccordée à l’autre, avant de tout relâcher. Les filaments magiques et sombres demeurent sur le bras blessé de Wade. Il s’écarte en baissant les yeux, pour reprendre son souffle.

- Touche à rien et ça sera réparé en quelques heures. Ça fera l’affaire pour l’instant.

Un soupir s’échappe de ses lèvres quand il relève la tête, ses mains sur ses hanches. Un petit sourire narquois se dessine alors qu'il lance :

- Tu vas résister à l’envie de te recouper le bras pendant quelques heures, tu penses ?