Il en était à son énième café. Tant de café qu'à force, il n'y avait plus de quoi en faire. Obligé d'aller dans la salle de repos des employés, quelque étages sous le sien. Il aurait pu demander à quelqu'un de lui en racheter, comme il aurait pu passer une commande internet, ça lui aurait évité de voir de vraies personnes. Mais s'aérer l'esprit n'était finalement pas une si mauvaise chose, ça l'inspirerait peut-être.

Il se morfondait souvent dans son bureau, quand il prenait seulement la peine de se présenter. Être directeur d'une entreprise familiale lui permettait au moins ça, il n'y avait pas de feuille de présence pour lui, il venait quand il le souhaitait. Il aurait peut-être du rester chez lui ce jour là, il tenait à peine debout, surtout sans café c'était d'autant plus problématique. Il ne dormait plus beaucoup ces derniers temps, mais il espérait qu'en se traînant jusqu'ici, il aurait de quoi être fatigué à dormir comme une masse au soir. Ce qui... n'était jamais le cas. Et s'il arrêtait la caféine, il serait désagréable avec le peu de monde qui l'approchait encore et il aurait du mal à trouver comment s'excuser de son comportement. Il aimerait parfois que sa tante Peggy soit encore là pour pouvoir parler avec elle, elle aurait sûrement trouvé les bons mots pour lui remonter les bretelles.

En attendant, il était dans la salle de repos et visiblement, il devait empester puisque tout le monde partait en le voyant arriver. Il devait empester la rancoeur sans doute, la crainte aussi, à croire. On le saluait brièvement d'un "monsieur Stark" avant qu'ils ne sortent et qu'il ne soit coincé face à la machine. Il insérait son badge dans la machine, à défaut d'utiliser des pièces qu'il n'avait pas. Choisir son café était déjà une rude mission, pourquoi avaient-ils tant de choix ? Il soupirait en choisissant. Ils ne faisaient pas de café XXL, mais il prenait son portable pour noter dans le pense-bête d'arranger ça.

Ses lunettes colorées cachaient ses cernes. Malgré son âge, ses lunettes ne servaient pas à bien voir, mais à cacher ses yeux. Il travaillait d'ailleurs sur un système pour ses yeux et se dispenser d'une future chirurgie réparatrice. Entre autres choses. Il avait bien trop de projets en cours et c'était bien pour cela qu'il ne s'en sortait pas.

Même face à une simple machine à café, il ne s'en sortait pas. On était à la Stark Industries et pourtant, le café l'aspergeait puis le gobelet tombait à la fin. Il se demandait comment la journée pourrait être pire que ça et s'il devait aussi, visiblement, travailler sur les machines à café de son entreprise pour les optimiser, puisque visiblement même ça, les ingénieurs en question n'étaient pas aptes à le faire. Il soupirait sans retenue. C'était toujours petite pierre par petite pierre et il finissait par être agacé par les petites choses de la vie. Une chemise tâchée, un pantalon tâché et le pire : toujours pas de café pour lui.

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR WINNIE. & idk

Les doigts de l’ingénieure pianotent à une vitesse folle sur le clavier de l’ordinateur. Elle souffle sur une mèche de cheveux rebelle qui a glissé devant ses yeux. Ses yeux quittent l’écran seulement pour regarder rapidement ses feuilles de code éparpillées sur son bureau. C’est à peine si elle prend le temps de respirer tellement l’adrénaline lui dicte ses mouvements. L’atmosphère est lourde dans le petit local qu’elle partage avec sa collaboratrice, non pas parce qu’elles se font la tête, mais parce que la date de tombée de leur projet a été devancé et il reste un tas de choses à faire avant de le présenter. Le stress a pris possession des deux femmes qui discutent à peine tellement elles sont concentrées dans leurs tâches respectives. Voilà trois mois que Grace vient au quartier général de Stark Industries toutes les semaines pour un projet collaboratif entre les deux grosses compagnies technologiques du pays et elle est plutôt fière de ce qu’elles ont accomplie toutes les deux. Elle ne s’attendait pas à grand-chose, elle avait accepté seulement pour se changer les idées à la suite de l’échec de son prototype et au final, elle est très heureuse d’y avoir participé. April est une petite génie, pas très bavarde, mais aux idées innovatrices. Grace a beaucoup appris à son contact et elle sait que leur projet sera très bien accueilli. Seulement, le duo ne s’attendait pas à ce que la date butoir arrive aussi vite. Tout est loin d’être finalisé et les deux comparses veulent que tout soit parfait. Elles sont différentes sur bien des points, mais sur le succès de leur travail commun, elles sont sur la même longueur d’onde.

Grace vérifie une dernière fois que toutes les données ont été entré dans le programme avant d’appuyer sur le bouton qui lance la compilation. Elle lève les bras au ciel en signe de victoire et elle en profite pour s’étirer un peu. Elle regarde sa montre et ses yeux s’ouvrent grands de surprise en constatant que ça fait plus d’une heure que son regard n’a pas quitté les chiffres et les lettres de son écran. Elle en vient à se demander si elle a cligné des yeux pendant tout ce temps. Elle attrape ensuite sa tasse de café à moitié entamée et à présent froid. "Putain, j’ai besoin de café!" Lâche-t-elle en se levant de sa chaise. "T’en veut un?" L’asiatique, toujours concentrée sur son écran, prend son gobelet et la tend à la jeune femme sans même la regarder. Cette dernière sourit et prend la tasse. Elle lui dit qu’elle revient vite, mais elle n’est pas certaine qu’April la entendue.

Elle sort du local avec les deux mugs en main et salue certaines personnes qu’elle commence à connaître à force de marcher dans ce corridor. Elle tourne le coin et entre dans la salle de repos. Un sourire en coin retrousse ses lèvres en apercevant un pauvre homme qui regarde son pantalon qui semble avoir été aspergé de café. "Oh merde! Laissez-moi vous aidez!" Elle dépose les verres sur le comptoir et humidifie un linge en le passant sous l’eau. Sans réfléchir, elle se met à nettoyer le vêtement de l’homme. "Vous vous êtes pas manqué! Vous en avez partout!" le taquine-t-elle pour le calmer un peu sachant très bien qu’il n’y a rien de plus fâchant que de se faire éclabousser par une cafetière susceptible. Ç"a met arrivé la première fois que je l’ai utilisé, il faut être doux avec elle." Elle lève les yeux vers l’homme pour la première fois et en reconnaissant le PDG de la compagnie, elle recule en avalant un hoquet de surprise. "Monsieur Stark, je suis désolée. Je ne savais pas…" Elle regarde son chiffon et repense à l’endroit qu’elle était en train de nettoyer. "Oh mon dieu."

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