The earth will shake + Juney

The earth will shake

Casey et Junno

Depuis quelques semaines, la résistance peut souffler un peu. Elle est devenue l’un des derniers soucis du pays. La chasse aux sorcières a pris une pause. Pour le moment. La disparition de la princesse Wanda est bien plus importante que des émergés qui restent cachés. Ça serait pourtant le moment de faire un coup d’éclat, alors que tout le monde se pose des questions sur l’héritière Lehnsherr. Mais l’idée n’est même pas considérée par les têtes pensantes du clan. Ça frustre un peu le jeune homme qui aimerait que ça bouge et que les rebels tentent quelque chose. Il en a marre de rester cloîtré dans les cavernes, leur nouvelle demeure depuis la tempête. Jamais, il ne va oser tenter quoi que ce soit dans le dos d’Ann et des autres, mais il est d’avis que ce n’est pas en restant cachés qu’ils arriveront à se faire attendre et à faire bouger les choses. Ça fait maintenant plus de deux ans qu’ils sont ensembles, qu’ils accueillent des nouveaux émergés, qu’ils se cachent, qu’ils apprennent à maitriser leurs pouvoirs, qu’ils s’infiltrent un peu partout pour se réapprovisionner, qu’ils espionnent et qu’ils se préparent en silence. Il faudrait bien qu’ils fassent quelque chose. Ils ne peuvent pas vivre ainsi pour le restant de leurs jours. Il garde néanmoins ses pensées pour lui, espérant que les choses changeront sous peu et qu’il verra un peu d’action.

Comme tous les jours, il sort patrouiller les alentours, à l’affût du moindre bruit suspect. Il reste sur ses gardes et prend tout de même sa tâche au sérieux, même s’il n’y a pas eu beaucoup de remous dernièrement. Il ne faudrait pas qu’ils soient pris au dépourvu ou par surprise parce qu’ils pensent que leur situation n’est plus d’actualité dans les nouvelles de l’île. Il est démotivé, mais il croit encore à leurs valeurs et en eux. Depuis, une heure, il marche autour de leur quartier général, s’assurant qu’il n’y a rien de louche ou de soupçonneux. Il vérifie à maintes reprises que l’entrée est bien cachée et invisible à ceux qui ne savent pas où regarder. Il préfère largement cette planque que l’ancienne dans la jungle qui était trop facilement voyante selon lui. Il se sent moins nerveux qu’on leur tombe dessus lorsqu’il ferme les yeux la nuit. Ils n’ont plus à faire attention au bruit qu’ils font, l’insonorisation est impec sous la terre. Il inspecte une petite faille dans la pierre, lorsque la terre se met à trembler. Il se rattrape juste à temps à un rocher alors que ses pieds glissent sur la surface lisse. Puis, tout s’arrête d’un coup. Il se redresse en se frottant les mains. Juste une petite secousse, ça peut arriver. Mais, ça repart de plus belle, avec un peu plus de force. Des branches tombent, la pierre craque et le sol vague. Juste où se trouve leur cachette et plus précisément, juste où se trouve Junno, l’ancien garde rouge qu’Ann a interdit de sortir après qu’il se soit fait poignardé. Casey soupire. De peine et de misère, il s’accroche à ce qu’il peut alors qu’il se dirige vers l’entrée de la grotte. Les secousses arrêtent et il en profite pour entrer et descendre jusque dans l’antre du mutant qui ne s’accepte pas. Et ça recommence. Les parois vibrent, il perd pieds et tombe dans les escaliers. Une large entaille barre sa jambe et il grogne entre ses dents. Il en a marre des petites crises d’enfant en colère de Junno. Il ouvre la porte et allume son briquet pour cueillir la flamme. Sans attendre, il envoie des flammes en direction de l’asiatique, pas directement sur lui, mais juste pour le frôler et lui cramer quelques cheveux au passage. "Tu vas te calmer oui bordel! Tu vas nous faire repérer! Merde!"

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♚ THE EARTH WILL SHAKE
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ft Casey

Des jours. De long jour à être enfermé ici, dans cet antre qui t'insupporte de plus en plus. Qui te rend exécrable à souhait, prêt à mordre plus que d'habitude. Tu es en colère. Oui, tu l'es même si c'est par ta faute - et ton unique faute - que tu te retrouves ici. Prisonnier de ces murs pour ne pas avoir écouté Ann et d'avoir agi à ta guise. Tu l'as fait en toute conscience. Soyons clair. Tu t'es baladé librement sans prendre la peine d'en avertir Ann ni un autre résistant. Tu t'es fait pincer - bêtement. Par ce trafiquant de drogue qui a fini par te retrouver et te blesser gravement. Par un poignard tranchant lancé à la volée par tes sarcasmes incessants, piquants. Oui. Tu ne l'as pas volé. Tu n'as pas volé ce qui t'as pendu au bout du nez mais tu trouves tout de même cette punition injuste. Un grognement traverse la barrière de tes chairs serrés et tu tapes sur ce mur. Une fois. Deux fois. Trois fois jusqu'à ce que tes phalanges saignent et que la douleur te transperce. Sournoisement.Tu en as l'habitude. Tu l'as longtemps cherché. Cette douleur. Tu l'as longtemps adulé, souhaité. Tu t'es beau calmé à ce sujet. Tu commences à retrouver une paix escomptée, une acceptation intimidée - oui - mais à cet instant tu es en colère et frapper devient alors ton unique option. Ta seule façon de t'exprimer.
- Je veux sortir bordel !

Ta langue claque sauvagement contre ton palais. Tes mèches de cheveux collent presque sur tes yeux plissés. Ton souffle est saccadé. Ta poitrine se bombe à chaque effort escompté et tes bras tremblent. Tes poings se serrent, s'animent. Oui. A défaut de t'en prendre allègrement à la première personne qui te tombe sous la main, tu uses de violence pour extérioriser. Tu piques une crise - tout simplement. Non. Tu n’es pas habitué à être puni, à ne pas réussir à faire ce que tu veux faire et te retrouver ici, coincé, avec interdiction formelle de sortir. Cela t’irrite, au point de titiller cette part en toi. Cette part que tu as mis du temps à accepter, à tolérer, à approuver. Cette part que tu as encore bien du mal à maîtriser. Ta colère gronde et avec elle - tes pouvoirs. Oui. Tes dons, celles que tu as longtemps renier. Celles qui a fait de toi un camé. Celle qui fait trembler ton corps tout entier, au même titre que ce sol, cette terre que tu ébranles sans même pouvoir la contrôler. Mais tu t’en fiches. A l’heure actuelle, tu t’en fiches bien de ce que tu es en train de créer. Ta mâchoire est crispée. Tes poings sont fermés. Un énième grognement traverse la barrière de tes chairs et tu manque de tomber toi-même par les secousses que toi ou ton agressivité - les deux probablement - sont en train de moduler.
- Vous n’avez pas le droit de me l’interdire. Dès que je peux, je sortirai.

Une part de toi sait que Ann à raison. Une part de toi sait que rien ne sera plus jamais comme avant désormais. Que tu as choisi cette voie, ce combat. Que tu ne pourras pas - du moins pour un temps escompté - goûter aux joies de la liberté. Mais comme tu es énervé, touché dans ta fierté, peu habitué à ce qu'on sert les vis avec toi, tu dépasses les lois de la raison et tu laisses uniquement la rage - ta rage - s’épancher. Tu la laisses te guider. Comme tu l’as toujours fait en fin de compte. Tes parents ont même fini par baisser les bras pour t’éduquer. Les secousses deviennent de plus en plus fortes au fil de tes grognements prononcés, au fil des minutes passées et tu ne remarques même pas l'arrivée impromptue de ce jeune Casey dans les escaliers. C’est seulement quand tu sens une chaleur sournoise te frôler que tu sursautes, te retourne, t’écries car tu as manqué tout de même de te faire cramer par ce crétin qui t’ordonne de t’apaiser au risque de vous faire repérer :
- Non mais t’es malade?! Va te faire soigner pauvre con. Viens à ma place et tu verras si tu gardes ton calme.

Tu pestes. Tu râles. Tu fusilles du regard ce jeune Casey en repoussant une mèche de cheveux sur ton front plissé. Quand bien même - si tu le voudrais - tu n’arriverais pas à te calmer. Tu n’arriverais pas à maîtriser les secousses car tes pouvoirs vont de pair avec tes émotions exacerbées. Tu n’es plus tétanisé à l’idée de les sentir mais c’est un fait. Quoi que tu fasses, tu n’arrives toujours pas à les contrôler. Tu ronchonne dans ta barbe en claquant ta langue contre ton palais :
- Maintenant que t’es là, t’as qu’à me faire sortir. Peut-être qu’à ce moment-là, je t’écouterai. Je dis bien peut-être.

Ⓒslytbitch.

The earth will shake

Casey et Junno

Casey a encore du mal à comprendre pourquoi Ann a accepté Junno dans leurs rangs. C’est un ancien garde-rouge après tout. L’ennemi. Ceux qui les traquent, qui les enferment et les torturent. C’est d’eux que les rebels se cachent depuis plus de deux ans. C’est par leur faute qu’ils sont des reclus, obligés de se battre pour survivre. C’est à cause d’eux qu’ils ont été obligés de fuir, de quitter leur famille, leur vie et leur sécurité. Et voilà que l’un d’eux se trouve parmi eux sous prétexte que c’est un émergé. Leur bourreau en plein cœur de leur refuge. Le pyrokinésiste ne lui a jamais fait confiance. Et s’il était un agent double? Un informateur et que son but est d’avertir les autres gardes de leur cachette? D’accord, ses capacités sont bien réelles, mais il a du mal à croire que c’est une bonne idée. Il trouve ça tout simplement insensé qu’on lui ait ouvert grande leur porte après tout ce qu’il a dû faire subir aux gens comme eux, à ceux qui présentent des pouvoirs et des capacités inédites. Après tous les efforts qu’ils ont faits pour tenir jusque-là, le jeune homme a vu cela comme une sorte de trahison. Sur le coup, il a démontré beaucoup de colère et d’incompréhension. Il s’est pris une multitude de remontrances dans la tronche, mais il s’en fiche. Il a tenu tête aux plus vieux. Ann est venue lui parler en privé pour lui expliquer ses choix, s’il s’est calmé, cela ne signifie pas qu’il respecte, qu’il comprend et qu’il se montre courtois. Il l’ignore. Il s’assure de ne jamais dire quoi que soit d’important en sa présence. Lorsqu’il a été poignardé, Casey a pensé méchamment que c’est le karma qui a joué son rôle. Il n’a aucune pitié pour lui. Il ne ressent aucune empathie. Moins il le voit, mieux il se porte. Il n’est qu’une épine dans leurs pieds, surtout quand il n’arrive pas à gérer ses émotions et qu’il libère ses pouvoirs sans les arriver à les retenir. Et ses pouvoirs sont assez puissants et sont loin de passer inaperçu. Chaque fois qu’il laisse échapper une secousse, c’est un risque de plus qu’on les repère. Et franchement, ils n’ont pas besoin de ça.

Casey ne se gêne pas pour lui dire sa façon de penser. Il en marre que cet idiot agisse comme un enfant à qui on a enlevé sa sucette. Il en a marre qu’il agisse comme un égoïste qui ne pense qu’à lui sans se soucier de ceux qui se mettent en danger pour le protéger. "Tu serais pas là si t’avais pas fait le con!" Ann lui a fait confiance en le laissant d’abord libre, malgré ses antécédents douteux. Et voilà comment il l’avait remercié, en allant dieu sait où, voir dieu sait qui pour se faire agresser. Il est très mal placé pour traiter Casey de con. Ce dernier reste à une bonne distance du prisonnier sans le lâcher du regard. Il sait qu’il l’a mis encore plus en colère en le visant volontairement avec son feu. Si ça amuse le brun, il s’attend tout de même à une riposte. Junno est tellement instable que ce ne serait pas surprenant. Au lieu de faire éclater son irritation en faisant trembler fortement la terre, il lui demande de le libérer. Les sourcils du mutant se lèvent et il se force à ne pas pouffer de rire devant sa demande. "Bien sûuuuur. Pour que tu puisses aller donner notre position à tes potes de la garde?" Il croise les bras. Il le prend vraiment pour un idiot. "Désolé. J’écoute les ordres de ma chef. Moi." Il appuie sur le dernier mot, faisant référence à la connerie de Junno qui l’a amené là.

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♚ THE EARTH WILL SHAKE
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ft Casey

Oui. Tu rales, tu pestes, tu foudroies le nouveau venu de ton regard glacé. En vérité - ce gars - tu ne l’as jamais apprécié. Tu ne l’as jamais aimé comme lui visiblement alors qu’il t’a toujours fait savoir que ta place n’était pas ici. Que tu n’avais rien à faire parmi eux. Tant pis. Tu t’en manque. Tu t’en fiches. Oh oui. Ses sentiments à ton égard te passent clairement au-dessus et tu t’amuses au contraire à en jouer. A le chercher, non à t’expliquer car tu estimes de toute façon ne pas avoir à le faire et tu ne le feras jamais. C’est un fait. Il ne te connaît pas. Il ne sait pas ce que tu as pu traverser. Et quand bien même - tu ne comptes pas te confesser. Tu ne comptes pas en parler. Lui parler. Tu n’es déjà pas genre à le faire de manière générale alors ce n'est pas avec lui que ça pourrait changer. Ta langue claque sournoisement contre ton palais. Ton regard se fait sournois, sarcastique. Une mèche rebelle glisse sur tes yeux plissés et tu la repousse d’un geste, d’un mouvement fluide et léger. Tu ricanes légèrement quand il rejette la faute sur toi pour être coincé ici. Car non, ce n’est pas à lui de te dire ce que toi-même tu sais. Ce n’est pas à lui de te faire la morale. Ann le fait déjà bien assez.
- Je ne crois pas t'avoir demandé ton avis à ce sujet. Rends toi utile et ferme là. Ok?

Oh oui. Il a tout intérêt à la fermer. Car cette colère, tu la ressens toujours - en toi. Tu la sens encore te tirailler. Elle te fait encore trembler. Alors oui, tu n’en es plus effrayé. Tu apprends - peu à peu - à l’accepter. Mais tu ne sais pas encore la maîtriser. A la contrôler. Tu es bien trop instable pour ça. Coincé encore dans tes déboires. Dans ta drogue - aujourd’hui délaissée. De plus, tu ne supportes pas rester ici et ce confinement tend à t'irriter. Pas que - cela dit - alors que ce con commence déjà à te chercher, à te faire savoir pour la énième fois que tu fais partie de l'ennemi. Du camp opposé. Camp que tu as pourtant décidé de quitter, de délaisser dès l'instant où tu as compris que tu étais un émergé. Car au fond tu savais, tu sentais que ta place n'était plus méritée.
- Si facile. T'aimerais hein? Pour prouver à Ann que tu avais raison. Bordel. Qu'est-ce que tu peux être pathétique mon pauvre, c'est à en pleurer. Va donc faire ton beau devant elle. Toi qui a l'air si "parfait". Qui sait, tu auras peut-être le droit à une friandise.

Oh oui, tu es énervé. Tu ne supporte déjà plus ce con qui croit pouvoir te prendre de haut comme il le fait. Tu ne comptes pas le laisser faire. Tes yeux se plissent plus encore et ta langue claque sournoisement contre ton palais. Il ne veut pas t'aider à sortir? Soit. Il peut donc se casser. L'envie de l'emmerder plus encore se fait sentir mais tu te retiens. Tu uses uniquement de ta langue acérée. Tu sais que tu es observé. Tu as fais déjà assez de conneries comme ça et la douleur à ton flanc ne fait que te le rappeler. Tu dois te contenir - autant que tu peux. C’est un fait, une vérité que tu as bien du mal à contrôler. A accepter. A nouveau, ta langue claque contre ton palais. A nouveau, tu rejette ta mèche rebelle sur le côté et tu siffle, peste, foudroie l’autre de ton regard acéré :
- Allez, barres-toi et fiche moi la paix. J’ai déjà assez vu ta tête de con comme ça.

Tu t’apprêtes à te retourner, à te délaisser de ce gars - oui - qui t’irrite comme te donne envie de frapper. Tu serres la mâchoire pour ne pas céder à tes pulsions vengeresse. De plus belle, ton poings frappe le mur or, ta colère - une fois de plus - fait trembler la terre au même titre que cette cloison rencontrée et tu chancelles. Tu grogne en manquant de tomber. Un juron s’échappe de la barrière de tes chairs et ta respiration se saccade, à force de faire ressurgir ce don sans le faire exprès. A force de t’agacer, t’échauffer à chaque coup perpétré. La meilleure solution serait encore de te calmer mais tu te sens bien incapable de le faire. Tu marmonne entre tes lèvres pincées :
- Putain. Et ce truc qui ne veut pas s’arrêter !

Ⓒslytbitch.

The earth will shake

Casey et Junno

Casey ne pouvait s’empêcher de rouler des yeux devant les remarques acerbes lancées par Junno à son endroit. Il s’en fichait complètement. Il était loin de se remettre en question parce que le dernier arrivant était un gros frustré de la vie qui n’écoutait pas et qui n’en faisait qu’à sa tête. Oui, le brun ne comprenait pas pourquoi Ann le protégeait. Il ne comprenait pas pourquoi elle l’avait invité dans leurs rangs et lui avait montré leur quartier général. Casey ne lui faisait tout simplement pas confiance, émergé ou pas. Ça faisait plus de deux ans qu’il se faisait pourchasser par la garde-rouge et qu’il avait dû abandonner sa famille et sa vie pour survivre. Et voilà qu’il devait tout bonnement accepter que l’un d’eux les rejoigne sans se montrer inquiet pour leur futur? Il en avait trop bavé pour ça. Surtout que Junno faisait tout pour qu’ils se fassent prendre. Il refusait leurs règles, il refusait de travailler en équipe, il refusait toute aide et il était en train de détruire tous leurs efforts, juste pour sa petite personne. C’était ce qui mettait le garçon en colère. Si à la place de faire son petit con têtu, il rentrerait dans les rangs et qu’il fermerait sa grande gueule de connard, tout irait beaucoup mieux. Pour tout le monde. Il agissait comme si tout lui était dû alors que ce n’était pas du tout le cas. Alors, non Casey ne l’appréciait pas et tant mieux si c’était réciproque. Il n’avait pas envie de lui faire de cadeau. Ses insultes lui passaient trois mètres au-dessus de la tête. Il en avait vu d’autre. Il n’avait pas l’intention de rentrer dans son jeu. "Du moment où tu nous mets en danger, oui tu me demandes mon avis." Lui répondit-il sans le quitter des yeux. Il avait parler d’un ton neutre pour ne pas l’énerver d’avantage et lui faire comprendre qu’il fallait penser en groupe désormais, qu’il n’était plus seul. Il voulait être accepté parmi eux? Il fallait qu’il se range. Pensait-il qu’il lui faisait peur? Pensait-il que ses remarques avaient un quelconque effet sur lui? Pensait-il que l’envoyer promener était une bonne idée dans les circonstances? Il pouvait penser ce qu’il voulait, Junno n’était pas celui qui avait le gros bout du bâton. Il était même en très mauvaise posture pour se penser au-dessus de tout. Ce dernier pouvait penser ce qu’il voulait de lui, le pyrokinésiste savait exactement ce qu’il ressentait. Sans doute à un différent degré, mais la colère d’être enfermé et de ne pas être en mesure de contrôler ses pouvoirs, Casey l’avait lui aussi vécu. Ça faisait plus de deux ans qu’il devait se cacher avec les autres. Ça faisait plus de deux ans qu’il devait obéir aux règlements et qu’il n’était pas pris au sérieux à cause de son jeune âge. Lui aussi avait de la colère en lui. Il voulait explorer, il voulait avancer et faire bouger les choses. Il en avait marre d’être cloitré. Il voulait faire un coup d’état. Il voulait se venger. Mais, il restait lié. Dès le début, on lui avait subtilement fait comprendre qu’on se fichait de son avis. Il avait fini par l’accepter et faire ce qu’on lui demandait. Il avait compris au bout d’un moment qu’il devait agir pour le groupe et non plus seulement pour lui et Spencer. Pour le bien de la résistance, il avait compris que ça ne servait à rien de causer des disputes et qu’il devait s’unir tous ensemble pour survivre. Il fallait que Junno le comprenne lui aussi, sinon, le danger serait toujours présent. Et ce n’était pas gagné. "Comme tu veux. Ciao." Il haussa les épaules et préféra ne pas continuer la petite joute verbale. Il avait plus important à faire que de s’obstiner avec une dramaqueen en puissance.

Il remonta les escaliers sans demander son reste, lorsqu’il perdit pieds alors qu’une nouvelle secousse causée par le prisonnier fit trembler la terre. Casey déboula les marches et se cogna durement la tête contre la pierre. Sa vision s’était flouée et tout tournait autour de lui. Il resta étendu au sol de longues secondes, le temps de retrouver ses repères. Il se releva péniblement et tourna la tête vers Junno. "Il….faut…vrai…vraiment que tu…apprennes à te…con..contrôler. " Il toussa. Ce n’était pas dit avec méchanceté ou avec colère. Ce n’était pas dit juste pour le confronter et l’énerver d’avantage. C’était juste un fait. Il était puissant et s’il n’arrivait pas à faire quelque chose, il pouvait non seulement faire du mal au groupe, mais aussi à lui-même.

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