❝Fuzzy head, messy hearts❞ • starring Scott Summers & Jean Grey
✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
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Dim 10 Juil - 14:45
❝Fuzzy head, messy hearts❞ Scott Summers, Jean Grey & Remy LeBeau
Alors c’était donc ça, se faire renverser par un autobus. Du bruit, de la lumière, des cris – le sien ? –, et cette douleur fulgurante qui occultait tout le reste. Un autobus ou un rhinocéros ? Il faisait noir depuis longtemps, maintenant. La nuit ne s’étalait pourtant pas sur autant d’heures. Un rhinocéros à Genosha ? En comptant sur ses doigts – et ceux-ci remuèrent faiblement –, il arrivait à, quoi, six heures ? Sept ? Pas plus que ça. Il avait vaguement le souvenir d’avoir ouvert les yeux et d’avoir vu quelque chose de blanc. Henry lui avait toujours dit que, dans un cas comme ça, il fallait faire faire demi-tour tout de suite ; pour une fois, Remy avait écouté les sages paroles de son frère. Ça devait être un autobus, alors. Bon, donc, sept heures. Une nuit de sommeil, parfait : il était fin prêt pour une nouvelle journée. Il n’y a pas d’autobus au centre commercial. Pas d’autobus au centre commercial, c’est vrai. Ça ne devait donc pas être ça. Sept heures, tout de même... Mais pourquoi dormait-il au centre commercial, d’ailleurs ? Et depuis sept heures ! Quelqu’un va finir par remarquer que tu dors debout, LeBeau. Réveille-toi! Ses paupières devaient avoir été lestées de plomb, car elles lui parurent drôlement lourdes lorsqu’il les ouvrit enfin. Il vit du blanc, pour commencer, et songea une fois de plus à faire demi-tour au cas où la lumière tenterait de l’appeler, mais sa vision se focalisa sur les dalles du plafond. Remy cligna lentement des yeux. Il avait l’étrange impression de flotter. T’es sur un nuage. Henry t’avait dit de te tirer, pourtant ! Avec un long soupir, il détacha son regard du plafond pour le porter sur sa droite. Une fenêtre, avec des stores vénitiens. Il était allongé dans un lit au matelas dur, sous un simple drap blanc. Maintenant qu’il y prêtait un peu attention, Remy constata que sa jambe avait été surélevée. Un épais plâtre blanc la couvrait jusqu’à mi-cuisse.
« Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? »
Il avait voulu prononcer ces mots, mais ça ressemblait plutôt à « est-ce-c’est-e-o-el », façon fuite de consonnes. Sa langue lui paraissait trois fois plus grosse qu’à l’ordinaire, et il avait une soif de Tantale. Au ralenti, comme dans un film de John Woo, il tourna la tête vers sa gauche, et aperçut un broc d’eau posé sur une table de chevet. Remy tenta de lever le bras pour l’attraper ; non seulement sa main refusa d’aller plus loin que le vide à côté de son lit, mais il tira en même temps sur la perfusion qui y était accrochée. D’accord. L’hôpital. Encore groggy, Remy ferma les yeux pour essayer de rassembler ses souvenirs. De quoi se rappelait-il en dernier ? Le centre commercial, oui. Il voulait acheter une micro-caméra cachée dans un stylo – le genre de gadgets parfaitement inutile, mais que tout bon détective se devait de posséder. Après... il y avait eu l’explosion, oui. Il s’était blessé à ce moment-là, mais pas au point de finir K.O. dans une chambre d’hôpital. Il avait perdu du temps en voulant comprendre ce qui s’était passé, plutôt que de s’enfuir. Un homme et une jeune fille étaient venus le rejoindre. Remy ouvrit brusquement les paupières.
« Espèce d’idiot... »
Curieusement, les consonnes étaient revenues, cette fois. À croire que s’insulter soi-même était un bon moyen de recouvrer la parole. Mais quel idiot il avait fait ! Il n’avait même pas reconnu Pietro Lehnsherr, le prince de Genosha en personne ! Bon, d’accord, pour sa décharge, le moment n’était guère propices aux mondanités, mais tout de même ! Cette soudaine révélation ramena avec elle tous les souvenirs éparpillés dans les méandres de son cerveau : l’attentat, certes, cette femme bardée d’explosifs, certes, le prince de Genosha et... qui ? peu importe. Surtout la suite : la fuite pour espérer se cacher, la détonation suivante, la jambe broyée sous les gravats, les secours, l’effondrement d’une partie du bâtiment... Le détective sentit son cœur se serrer. Qu’étaient devenus ses compagnons d’infortune ? Avaient-ils pu s’en sortir eux aussi ? Et lui, qu’est-ce qu’il avait exactement ? Se redressant péniblement sur les coudes, Remy observa sa jambe. À en juger par la façon dont il flottait dans sa propre tête, on devait le bourrer d’anti-douleurs, ce qui n’était pas particulièrement bon signe. On l’avait plâtré haut – pas bon non plus – et on avait immobilisé sa jambe dans une espèce de hamac suspendu au-dessus de son lit. Vraiment pas bon signe. De sa main libre, il chercha le bouton d’appel de l’infirmière, espérant furtivement qu’il aurait l’occasion de parler avec Sigyn plutôt qu’avec une inconnue, mais la porte s’ouvrit à cet instant. Ce n’était pas la ravissante jeune femme, mais un visage tout aussi connu, et tout aussi apprécié. Remy sentit qu’il affichait un sourire un peu vaseux et se laissa retomber sur le matelas.
« Scott... »
Il planait à dix milles, et le pire, c’est qu’il en avait parfaitement conscience. Sa jambe ne devait vraiment pas être en bon état. Tout au fond de son esprit embrumé, une vague inquiétude le saisissait, mais la masse cotonneuse du bien-être diffusé par les médicaments l’empêchait de remonter jusqu’à la surface.
« C’est gentil d’me rendre visite. Comment t’as su que j’étais là ? Même moi j’le savais pas... »
Il fixa un instant le néon au-dessus de sa tête, avant de reporter son attention sur son ami. Mince, Scott avait presque l’air inquiet.
« J’vais bien, sourit-il, amusé à cette idée. Il en faut plus que ça pour tuer Remy LeBeau. »
“ Been losing grip, On sinking ships You showed up just in time „
La nouvelle était tombée rapidement : l’explosion au centre commercial. Comme certains évènements marquants dans ta vie ou dans l’histoire du monde, tu te doutais que tu te souviendrais longtemps de l’endroit et de ton occupation au moment où tu appris la nouvelle. Déambulant à la recherche d’un endroit pour déjeuner, c’est une notification sur ton portable qui te mit la puce à l’oreille. Quelque chose se passait en centre-ville. Quelque chose de grave, quelque chose de puissant, quelque chose qui marquerait sans doute les esprits. T’approchant du premier bar que tu trouvais, la trajectoire de ton visage suivit la même que tous les autres. Les écrans de télévision n’étaient pas occupés par le dernier score de telle ou telle équipe de foot mais par les premières images et les premiers reportages que voulait bien diffuser les chaînes d’informations. Tu restais planté là pendant une bonne quinzaine de minutes, te demandant si des gens que tu connaissais étaient parmi les victimes. Tu envoyais un message à Emma qui te répondit aussitôt. Tout allait bien de son côté. A la télévision, ils ne parlaient pas de listes de noms, pas du nombre de victimes, il était encore trop tôt. Les reporters évoquaient simplement la possibilité d’un attentat. C’était là le seul mot qu’ils avaient à la bouche. Ayant retrouvé tes esprits et ton sens des priorités, tu finis par sortir du petit endroit clos.
Te dépêchant pour rejoindre le QG, tu te demandais si Logan allait préparer une équipe pour aller aider les secours déjà sur place. Ce n’était pas le protocole habituel mais en ton fort intérieur, tu savais que ça serait la meilleure chose à faire pour soulager ta conscience. Entrainés comme vous étiez, vous aviez le savoir et le savoir-faire de n’importe quelle équipe de déminage, de secours ou de pompiers. Vous n’étiez pas de simples poupées porteuses d’armes, vous pourriez réellement prêter main forte aux blessés. Les mots que tu en touchais à Logan ne changèrent pas son avis sur la question. Le centre commercial et les décombres n’étaient pas votre place : vous aviez d’autres chats à fouetter. Tels étaient les ordres et en tant que soldat il était de ton devoir d’écouter ton supérieur. Tournant les talons, tu n’avais pas pu attendre de te trouver dans la salle d’entrainement pour laisser aller ton élan de frustration et de colère. Ton poing rencontra le métal froid de ton casier et tu grinçais des dents lorsque quelques secondes plus tard la douleur se fit plus vive. Tu avais horreur de te sentir si incapable. Tu voulais aider, tu voulais faire le maximum, tu voulais t’assurer que toutes ces personne sous les décombres n’allaient pas attendre davantage de temps pour des secours. Il fallait que tu te sentes utile, sinon à quoi servaient ces heures d’entraînements et ce serment que tu avais fait en rentrant à la garde de protéger la population. Parfois tu détestais cette institution : toujours obéir aux ordres, parfois sous la contrainte, bloqué par ton propre jugement moral. Le reste de la journée n’adoucit pas tes nerfs. Tu ne pensais qu’aux victimes potentielles, qu’aux gens que tu connaissais qui pouvaient s’y trouver… Même si la plupart des gens à qui tu tenais étaient dans les locaux de la Garde, tu ne pouvais qu’imaginer les pires scénarios pour les autres. Autour de toi, c’était partout le même refrain. Chaque personne avait son mot à dire sur la situation mais personne ne semblait se bouger pour tenter d’aider. Ça avait le don de t’agacer. Quels hypocrites vous étiez. Vous étiez tous fiers de partir en mission pour neutraliser des émergents ─ ou autres incidents s’y rapprochant ─ mais prêter main forte aux gens normaux… où étiez-vous ? planqués dans votre QG à décortiquer des cartes et à classer des dossiers.
Quand finalement, l’heure fut venue, tu quittais l’établissement d’une humeur toujours irascible. Tu avais sans doute envoyé paître une ou deux personnes dans l’après-midi mais tu t’en moquais bien. Jetant ton sac sur le siège passager de ta voiture, tu démarrais le véhicule prenant la route pour rentrer chez toi. Tu roulais lentement contrairement à tes habitudes comme si tes pieds sur les pédales t’indiquaient que ce chemin n’était pas le bon. Ta place n’était pas dans ton canapé à regarder la télé, tu devais y être. La voix à la radio continuait de rapporter des informations d’une voix claire mais peu rythmée. Tu t’apprêtais à baisser le volume quand une première liste des personnes évacuées résonna dans l’habitacle. Pour beaucoup, leurs identités étaient inconnues mais ton sang se glaça quand le nom et la description de Remy fut donnée. James n’avait peut-être envoyé aucune équipe et avait interdit la Garde Rouge de se mêler à l’enquête mais en bon civil concerné, rien ne t’empêchait de te rendre à l’hôpital pour aller visiter un ami blessé. Là tu étais impliqué et cette fois-ci, c’était personnel. Prenant rapidement à droite, tu te dirigeais en vitesse vers l’hôpital indiqué.
A l’intérieur, la folie régnait. Des infirmières en blouses blanches allaient et venaient, des docteurs accompagnaient des brancards sur lesquels gisaient des corps d’enfants et d’adolescents aux couleurs absentes. Toutes ces vies qui étaient désormais aux mains de la science et de la médecine : combien en réchapperaient ? Te présentant à l’accueil, on t’indiqua sans trop de problème le numéro de la chambre de ton ami. Montant un étage, deux étages, tu te dirigeais vers les panneaux aux numéros plus gros. 251, 252, 253… 254. Tu t’arrêtais un instant devant la porte, un peu inquiet de l’état dans lequel tu allais retrouver Remy. Ouvrant la porte sans prendre la peine de toquer, tu découvris ton ami dans un lit aux draps blanc. Toute la pièce sentait le désinfectant et les médicaments mais ce qui attira immédiatement ta vue fut que l’une des jambes de ton ami était complètement plâtré et maintenue en l’air. Le fait que Remy se souvienne de son nom et soit en état de le prononcer suffit à te laissait échapper un soupir de soulagement. Il était conscient ! ❛ Hey Remy. ❜ Tu n’avais jamais vu le sourire qu’il t’adressait et tu compris bien vite en voyant sa perfusion qu’il n’était sans doute dans son état le plus clair. ❛ C’est gentil d’me rendre visite. Comment t’as su que j’étais là ? Même moi j’le savais pas... ❜ Tu souris en laissant échapper un pouffement, amusé par sa réflexion mais surtout soulagé de la situation. Tu ne savais pas trop quoi dire, tu essayais surtout de te remettre de l’état de choc qui t’avait saisi depuis que tu avais compris qu’il se trouvait là et qui commençait enfin à quitter ton système. ❛ Bon sang, tu m’as foutu une de ces trouilles ! ❜ Te rappelant qu’il t’avait posé une question, tu tâchais d’y répondre rapidement. ❛ Ils ont fait une brève description de toi à la radio. Non désolé, rien de très flatteur, juste le truc habituel, tu sais… Remy Lebeau, 1,85m, cheveux brun, 30 ans. Une chance que t’avais ta carte d’identité sur toi : il y a encore une trentaine de victimes non identifiées. ❜ Il détourna la tête un court instant mais tu n’osais pas trop bouger. Tes lèvres étaient pincées, tes yeux sûrement fatigués mais il était clair que tu avais sans doute plus fier allure que ton pote allongé. ❛ Comment tu vas ? T’as besoin de quelque chose ? ❜, tu demandais simplement, te sentant hautement inutile planté comme cela prêt de son lit. ❛ J’vais bien. Il en faut plus que ça pour tuer Remy LeBeau. ❜ Tu souris mais plus pour le rassurer lui que te rassurer toi. ❛ Ouais ben Remy LeBeau, je tiens à te dire qu’aujourd’hui, t’as quand même eu de la chance ! Le bilan est assez critique. C’est Armageddon en bas dans le hall, le personnel est dépassé. ❜ Parvenant finalement à bouger, tu attrapais une chaise dans un coin de la pièce avant de la rapprocher du grand blessé. ❛ Alors ? Tu as réussi à faire craquer combien d’infirmières avec ton côté vulnérable ? ❜ Il y eut un bruit sec contre le bois de la porte et tu te levais. ❛ On va voir si ça marche sur celle-ci… ❜ Ouvrant la porte, tu te figeais tandis que ton cœur fit un bond dans ta poitrine. ❛ Jean ! ❜
By Phantasmagoria Couleur de Scott : #006666
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Mer 13 Juil - 10:24
Fuzzy head, messy hearts
Remy & Scott & Jean
Quelle poisse. Te voilà coincés à l’hôpital. Tu n’as rien de grave, heureusement, juste une énorme plaie qui t’élance sur le côté droit de tes hanches… mais voilà, avec ce qui s’est passé au centre commercial il y a un monde fou ici. Tu essayes d’offrir ton aide mais à chaque fois les infirmières ou les médecins s’en prennent à toi. Ok ok, tu n’es pas docteur, tu le sais mais bon tu peux bien aider ce type qui n’arrive pas à bien marcher à se lever, non ? Bah non. Puis les quelques documents que tu dois remplir pour sortir sont dans ta main depuis des heures, mais comme tous le personnel semble submergés tu n’es pas prête de rentrée chez toi pour dormir. Alors tu marches. D’un pas lent car ta blessure - même superficielle - tu picotes quand même et le bandage qu’ils t’ont mis est d’une épaisseur inattendue. Logan à carrément décidé de t’arrêter trois jours. TROIS JOURS ! Pour un peu de chair en moins. N’importe quoi… enfin bon, la douleur va finir par se réveiller quand les médicaments ne feront plus effet… Tu verras bien. Tu passes pour la vingtième fois dans ce couloir qui débouche sur le hall d’entrée. Une folle de civil semble s’être agglutiné devant un panneau accroché au mur depuis ta dernière apparition. Tu ne sais pas trop ce qui se passe et tu observes les gens. Certains soupirs de soulagement et d’autres commencent à pleurer. Tu t’es distraitement accoudés au comptoir en regardant cette nouvelle distraction quand une infirmière te héla. “He ! vous avez vos papiers ? J’ai 5 minutes devant moi si vous voulez sortir..” tu acquiesças ravie de pouvoir enfin pouvoir partir d’ici. La journée entière s’était écoulée et tu n’en pouvais plus. “Excusez-moi, mais ce panneau c’est quoi ?” Elle leva rapidement les yeux, découvrant de quoi tu parlais. “C’est les noms des victimes de l’attentat du centre commercial”. Tu avais tout en main pour pouvoir t'éclipser mais bizarrement, tu avais envie de savoir si cette liste comportait des noms familiers. Au moins, tu serais fixé et ne te ferais pas de soucis inutilement pour des amis qui ne répondraient pas à tes messages. Puis, il n’y aurait certainement personne… Tes doigts étaient sur le papier blanc noirci d’une interminable liste de noms. Pour la plupart ce n’était que des blessures plus ou moins grave : le nombre de victimes ne serait pas élevé et ça te rassurait; Il y avait beaucoup de blessé par contre. Ton cœur s’arrêta de battre une seconde. Non. Attends, t’as mal lu…. Tu relis la ligne. Non. Il est bien là. LeBeau… ton voisin Remy.
En face de la porte de sa chambre tu hésites. Fallait-il que tu entres ? Après tout tu ne l’avais pas revu depuis l’épisode de la rafle.. et s’il t’en voulait encore ? Avait-il seulement envie de te voir ? Toi tu en avais envie mais tu ignorais totalement ce qu’il en était de son côté. Tu n’étais vraiment pas bien, ton ventre se tortillait dans tous les sens et ton cœur battait de façon irrégulière. Tu espérais vraiment qu’il allait bien… Tu ne voulais vraiment pas qu’il lui arrive quelque chose. Tu ne serais pas rassurée tant que tu n’entrerais pas... Tu n’avais pas vraiment le choix. Tu posas doucement tes doigts sur la porte, effleurant à peine le bois de celle-ci. Finalement tu toquas d’un geste sec et tu tournas la poignée. La porte s’ouvrit doucement et tu aperçus rapidement le lit d’hôpital sur lequel ton voisin se trouvait. Ton cœur se serra dans ta poitrine quand tu remarques l’état dans lequel il est. Il est bien plus pâle qu’a son habitude et semble vraiment… dans les vapes. Il affiche un petit sourire un peu bête quand il se tourne vers toi. Tu as le temps de remarquer sa jambe suspendue : certainement cassée. Une petite grimace t’échappe. Ton observation n’avait duré qu’une seconde à peine et tu t’apprêtais à continuer quand la silhouette d’une autre personne dans la pièce attirera ton attention. Quand tu yeux croisèrent ceux de l’inconnu tu eus un mouvement de recul. “Scott ?” Qu’est-ce qu’il foutait là ?! Tu clignas des paupières plusieurs fois pour être sûre de ne pas avoir halluciné - peut-être les médocs qu’on t’avait donnés étaient plus fort que prévus ? Non. Il semblait vraiment là et aussi surprit que toi.
Tu comptais t’adresser à lui une nouvelle fois quand Remy te bafouilla quelque chose que tu ne compris pas. Tu étais venue pour lui, tu aurais bien assez le temps de voir Scott plus tard. Cela n’empêchait pas sa présence de te perturber. Il connaissait Remy ? Plus tard... plus tard. Tu t’avanças doucement vers le lit, te forçant à arborer un sourire sur tes lèvres. “Hey.” Tu soufflas doucement comme si toutes paroles trop brusque le ferait souffrir. En t’avançant tu te rendis compte que le court examen que tu avais fait n’était qu’un pâle reflet de la réalité. Il avait le teint blême et arborait quelques hématomes par-ci, par-là… “Tu fais peur à voir..” Super soutient Jean ! A présent tu étais juste à côté de lui. Tu levas la main, mais hésitant, la reposas docilement, ne sachant pas si tu pouvais le toucher. Tu vis du coin de l’oeil Scott tirer la chaise aux pieds du lit et s’y installer. Regardant derrière toi tu constatas la chaise vide. Tu la tiras délicatement en grimaçant : ta blessure contestait ce mouvement. Tu t’installas légèrement crispé sur la chaise, posant tes fesses tout au bord pour être le plus près du lit possible. Tu jetas un bref regard inquiet à ton collègue avant de te retourner vers Remy. Tu étais assez choquée de le voir comme ça et une boule se forma dans ta gorge. Comment.. pourquoi ?! Sans t’en rendre compte ta main s’était placé devant ta bouche, continuant d’observer l’état de ton voisin. “Tu vas bien ?” ta voix semblait trembler et tu compris que des larmes menaçaient de s’emparer de tes yeux. C’était vraiment une dure journée, remplit d’émotions… et le voir comme ça n’arrangeait rien. Tu étais encore sous le choc de ce qui t’était arrivé et voilà que tu voyais Remy bien plus mal en point que toi. Tu te raclas la gorge cherchant à chasser toute trace de pleure. Peu importe ce que vous étiez l’un pour l’autre, tu ne supportais pas la souffrance de l’homme allongé en face de toi. Tu tendis la main pour la poser sur le lit, touchant à peine la main de Remy. “Tu.. J’me suis inquiétée pour toi”.
Jean : #F19E34
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Mer 13 Juil - 14:45
❝Fuzzy head, messy hearts❞ Scott Summers, Jean Grey & Remy LeBeau
Il avait beau flotter sur un nuage cotonneux et doux, Remy n’en gardait pas moins une petite connexion à la réalité. Voir le visage de Scott lui faisait véritablement plaisir. La remarque de son ami sur sa description lui tira un sourire amusé.
« Une chance que t’avais ta carte d’identité sur toi : il y a encore une trentaine de victimes non identifiées, conclut Scott. – Ouais, c’était le chaos, là-bas. »
Les pièces du puzzle commençaient à se remettre en place dans son cerveau. L’explosion, la puissance de la déflagration, cette femme prise sous les décombres... Remy frissonna malgré la température plutôt agréable de la chambre. Même les médicaments ne parvenaient pas à occulter le malaise qu’il éprouvait en se remémorant tout cela.
« Y’avait une fille avec moi... et... Pietro Lehnsherr. » Mince, ça faisait bizarre, dit comme ça. À croire qu’il allait boire un verre avec le prince de Genosha tous les jours. « J’espère qu’ils vont bien. Sans eux, j’crois que... »
Il n’acheva pas sa phrase. Prononcer les mots suivants alors qu’il venait tout juste d’en réchapper était au-dessus de ses forces. La Faucheuse avait manqué son coup cette fois-ci, mais ce n’était quand même pas passé loin du tout. Quand Scott lui demanda s’il avait besoin de quelque chose, Remy tourna d’instinct le regard vers le pichet d’eau posé sur la table de chevet. Sa main remua mollement dans cette direction. Il mourait de soif, et il avait un goût bizarre dans la bouche, comme s’il avait avalé de la cendre. À bien y réfléchir, c’était peut-être le cas. Avec toutes les poussières qui avaient dû voler partout pendant l’explosion puis l’effondrement du bâtiment, il avait dû en respirer beaucoup.
« S’il te plaît, tu peux m’aider à boire ? »
Scott lui ferait sûrement payer ça très cher, plus tard, quand il serait sorti de l’hôpital. Le grand Remy LeBeau incapable de tenir un verre tout seul et devant être nourri à la becquée, comme un gosse ! Cela dit, si ça faisait craquer les infirmières, comme son ami le lui suggérait, il abuserait sans doute un peu de sa position de faiblesse. Juste histoire d’en profiter un peu. Pour le moment, il se sentait plutôt rassuré que ce fût Scott qui le vît dans cet état, et non n’importe qui d’autre. Il songea tout à coup à son frère et à ses parents. Il fallait leur apprendre ce qui s’était passé avant que la télévision ne s’en charge, ou toute la famille LeBeau risquait de débarquer en trombe en hurlant dans le hall. C’était peut-être Armageddon en bas, mais face à une famille cajun, une petite explosion de rien du tout ressemblait à un pétard mouillé le jour du 4 juillet.
« Tu pourras appeler Henri ? S’il apprend ce qui s’est passé par la radio, il va faire une attaque. Dis-lui que j’vais bien, faut pas qu’il s’inquiète. »
Quelqu’un frappa à la porte. Sûrement une infirmière, comme le fit remarquer Scott. Remy tenta d’afficher son sourire le plus charmeur – à cet instant, il avait plutôt l’air d’un pigeon sous ecstasy –, mais la personne qui entra ne venait pas pour le soigner. Surpris, Remy essaya de se redresser sur les coudes. L’angle improbable formé par sa jambe surélevée l’empêcha de garder cette position bien longtemps, mais il avait au moins pu voir le visage de la jeune femme avant de devoir s’allonger à nouveau, et ce n’était pas une hallucination provoquée par les médicaments. Le nuage moelleux parut s’envoler haut, très haut. Remy sourit, béat, alors que son ami prononçait le prénom de sa ravissante voisine. Sur le moment, le fait que Scott sût comment elle s’appelait ne le surprit pas plus que ça. Jean s’approcha du lit ; avait-elle elle aussi écouté la radio pour savoir où il se trouvait ? Pourquoi avait-elle fait le déplacement jusqu’ici ? Quelque part dans l’esprit embrumé de Remy, les mots « Garde Rouge » se mirent à clignoter ; ils furent presque aussitôt aspirés dans le noir et remplacés par « Jean est venue ».
« Salut, lança-t-il. – Tu fais peur à voir, fit-elle remarquer. – Il paraît, oui. Une petite explosion de rien du tout. La routine. »
Il fut presque tenté d’ajouter « Tu connais ça », mais il réussit à se rappeler la présence de Scott dans la pièce. Son ami ignorait que Jean travaillait pour la Garde Rouge. Mieux valait taire ce menu détail. Même si le jeune homme travaillait au S.H.I.E.L.D., Jean préférait peut-être taire son appartenance à la soi-disant élite de Genosha. Mais elle avait les yeux embués, et le léger trémolo dans sa voix modifia un peu le sourire de Remy. Elle s’était vraiment inquiétée pour lui, alors ? Bizarre, après l’esclandre qu’il avait provoqué la dernière fois. Bizarre... mais pas forcément désagréable.
« J’vais bien, assura-t-il. J’serai sur pieds en moins de deux. »
Personne ne croirait en sa fanfaronnade, mais on pouvait difficilement se refaire. S’il n’y avait eu Scott – et la perfusion, et l’impression d’avoir de la guimauve à la place des bras, et ce goût de cendres abominable dans la bouche – il aurait sans doute attiré Jean vers lui pour l’embrasser. Au lieu de ça, il bougea sa main perfusée pour lui attraper les doigts.
« Ça me fait plaisir de te voir. »
Il était sincère. Cela signifiait-il qu’il était prêt à passer outre son appartenance à la Garde Rouge ? Pas encore, non. Mais pour le moment, il ne se sentait pas en état de s’en inquiéter.
« Ah, au fait, j’te présente mon meilleur ami, Scott Summers, annonça-t-il en désignant le jeune homme de sa main libre. Scott, voici Jean Grey, ma… voisine. »
Faute de mieux, il pouvait continuer à l’appeler comme ça encore un peu. Il faudrait sûrement une bonne conversation avant de savoir où ils en étaient, et Remy avait le crâne en marshmallow, pour l’instant. Autant se contenter de l’agréable. Les sujets qui fâchent pouvaient attendre. À cet instant, une petite ampoule s’illumina tout à coup dans son esprit. Il fronça à demi les sourcils, interloqué, considérant ses deux visiteurs tour à tour. Scott avait dit « Jean ». Jean avait dit « Scott ». Avait-il pris des précautions pour rien ? S’étaient-ils déjà croisés au quartier général du S.H.I.E.L.D. ?
“ Been losing grip, On sinking ships You showed up just in time „
Au fur et à mesure que les secondes passaient et que tu voyais les yeux de ton meilleur ami aller de droite à gauche pour prendre connaissance de la situation, tu sentais ton rythme cardiaque se stabiliser. Remy devait sûrement être encore sonné de l’expérience traumatisante qu’il venait de vivre et même si l’envie de lui poser des questions sur les quoi et les comment de l’évènement surgissaient dans ta tête, tu te restreins, préférant qu’il amène le sujet de lui-même. Tu étais content de le voir si vif d’esprit ─ malgré les antidouleurs. Il évoqua brièvement la situation générale avant de renchérir. « Y’avait une fille avec moi... et... Pietro Lehnsherr. » Tu plissais les sourcils, étonné par sa fin de phrase. Le prince de Genosha ? « Arrête tes bêtises, ce sont les antidouleurs qui t’embrouillent le cerveau, c’est pas poss… » Mais au regard qu’il te lança, tu t’arrêtais, laissant s’écouler quelques secondes afin de pouvoir assimiler la nouvelle. Eh ben dis donc… Il était pas censé être protégé partout où il allait, lui ? « J’espère qu’ils vont bien. Sans eux, j’crois que... » Il ne termina pas sa phrase et tu pensais comprendre pourquoi. La phrase précédente résonnait dans ta tête et tu nepeux que rebondir avec un nouveau sourire et un regard ébahi de ta part. « Tu t’es fait sauver par une fille et par le Prince de Genosha…Sacré scoop ! ». Tu n’avais rien entendu du Prince de Genosha aux nouvelles et tu te demandais si il avait eu la chance d’en réchapper. Magnus avait sans doute fait pression pour que tout cela reste secret. Dans tous les cas, tu te fichais bien de leur sort, du moment que les gens que tu aimais et qui t’étaient chers te revenait saufs. Tu ne pouvais être que reconnaissante que ton meilleur ami soit affiché parmi les survivants.
Te calant dans ta chaise, tu te relevais quand Remy te demanda de l’aider à attraper le pichet d’eau qu’il y avait un peu plus loin. Tu l’aidais pour ce qui fut de rapprocher le gobelet près de sa bouche. Tu faisais attention à tes gestes, courbant légèrement ce que tu tenais dans la main afin que l’eau ne goutte pas sur lui. Le reposant, tu souris, te jurant que cette histoire allait sans aucun doute ressortir et sans doute plus vite que prévu. Tu t’apprêtais à faire un commentaire sur sa situation de grand blessé mais Remy semblait avoir quelque chose à ajouter. « Tu pourras appeler Henri ? S’il apprend ce qui s’est passé par la radio, il va faire une attaque. Dis-lui que j’vais bien, faut pas qu’il s’inquiète. » Tu souris, connaissant le personnage. La santé de l’un était l’inquiétude de l’autre. Si son frère n’apprenait pas de vive voix que Remy avait été blessé, il allait devenir insupportable. Les médias avaient tendance à toujours en faire trop, à grossir les traits de tout ce qu’ils racontaient et cet évènement ne serait pas une exception. Tous les projecteurs seraient tournés sur le nombre de victimes et sur les vies achevées. Or, celle de Remy était loin d’être en danger. Tu posais ta main sur l’épaule du blessé, espérant que sous son habit d’hôpital tu n’avais pas touché une blessure en train de cicatriser. « Pas de soucis. Je ferais ça. » Puis, continuant sur le sujet un peu plus sérieux, tu lui demandais « Les médecins t’ont dit ce que tu avais précisément et pour combien de temps tu vas en avoir avant d’être de nouveau sur pieds ? ». Il n’eut pas le temps de répondre parce qu’un bruit sec contre la porte attira vos attentions. Ta remarque sur les infirmières eut l’effet de tirer à Remy un sourire. Guère convaincant comme sourire mais le geste était là.
Tu te levais, t’approchant de la porte afin d’ouvrir mais celle-ci s’anima d’elle-même. Croisant le regard familier de Jean, tu t’immobilisais. Elle eut un premier regard vers le lit et vers Remy avant que ses yeux couleur jade se posent sur les tiens. « Scott ? ». Tout aussi désarçonné par la situation que toi, elle te fixa un court instant tandis que ton cerveau essayait de trouver une suite logique à ce qui venait de se passer. Jean avait débarqué dans la chambre de Remy. Pourquoi ? Tu commençais par te dire que c’était juste une erreur, une simple coïncidence. Après tout, elle avait été évacuée à l’hôpital suite à la mission de ce matin ─ à cette pensée, ton angoisse se manifesta de nouveau. Tu la savais donc dans l’établissement. Tu refusais d’écouter ta seconde pensée : ces deux-là ne pouvait pas se connaître, quelles en étaient les probabilités ? Tu restais planté là encore quelques secondes essayant de réaliser et de comprendre. Puis, d’un mouvement lent, tu la suivis des yeux tandis qu’elle s’approchait du lit. Tu avais envie de lui poser de nombreuses questions, que ce soit sur sa venue ici ou sa propre santé, mais toutes tes interrogations restèrent coincées dans ta gorge, lui laissant le temps d’aller saluer Remy. « Hey » « Salut » « Tu fais peur à voir. » « Il paraît, oui. Une petite explosion de rien du tout. La routine. ». Tu souris, te rappelant de la nuit où tout s’était effondré et où vous aviez réussi à passer entre les briques de terre avant de prendre un tunnel souterrain pour remonter. « Tu commences à être habitué à ça, n’est-ce pas ? » Puis, posant ton regard sur Jean, tu t’apprêtais à lui proposer ta chaise avant de voir qu’elle s’était débrouillée pour en trouver une. T’asseyant donc sur la tienne, tu te hasardais à repérer des indices dans leurs réactions à chacun.
Tu remarquais immédiatement le ton inquiet dans la voix de Jean. Ses yeux brillaient dans la lumière délicate et tamisée de ma chambre mais tu te doutais que ce n’était pas de joie. Tu attendais de voir quelques larmes couler d’ici peu mais peut-être que ta présence ici compromettait cela. Remy tenta de rassurer ses craintes qui se lisaient clairement sur son visage. « J’vais bien. J’serai sur pieds en moins de deux. » Tu souris légèrement en coin, ne pouvant t’empêcher de rajouter un petit commentaire : « Quand tu sauras tenir son verre d’eau tout seul comme un grand, on en rediscutera. » Sur ces mots, tu te reculais dans ton siège, préférant regarder la scène avec attention plutôt que d’y participer. Il était clair que ces deux-là avaient un lien. Ils se connaissaient, te semblaient assez proche. Tu ignorais leurs limites. Tu connaissais Remy et ses habitudes quand il s’agissait des femmes parce que tu l’avais vu à l’œuvre plusieurs fois. Il avait ce don pour les obnubiler, pour leur faire sentir qu’il n’y avait pas plus important qu’elles au monde. Le problème était que ça finissait pratiquement toujours de la même manière. Ton cœur se serra brutalement quand tu vis les doigts de Remy autour de la main de Jean. Tu cherchais des excuses pour expliquer son geste, quitte à tenter de te duper comme un imbécile plutôt que de croire ce que tu avais sous les yeux. N’ayant jamais été un amateur des conclusions hâtives, tu te demandais si l’un des deux aurait la bonne idée de te mettre au courant.
C’est justement Remy qui brisa le silence. « Ah, au fait, j’te présente mon meilleur ami, Scott Summers. » Il se tourna ensuite ver toi. « Scott, voici Jean Grey, ma… voisine. » Une ombre passa sur ton visage tandis que paradoxalement, tout devenait plus clair dans ton esprit. Tu ne pus que noter l’hésitation qu’il y avait eu dans sa voix. Tournant tes yeux vers ceux de Jean avec un air interrogateur, tu les promenais ensuite vers Remy avec un regard plus dubitatif. « Voisine ? » En même temps, il était normal que vous l’ignoriez, ce n’était pas comme si le sujet était déjà venu s’immiscer dans la conversation. Ni avec Jean, ni avec Remy. Le plus étonnant était avec ce dernier. « Mais… au fait… vous vous connaissez déjà ? » Ce fut la question qui te fit prendre conscience de toute la situation et de tout ce que les prochains mots allaient impliquer. Remy était ton meilleur ami et tu ne lui avais jamais rien caché sauf… le seule point qui te liait à Jean : la Garde Rouge. Tu ignorais ce qu’elle avait pu lui dire, ou pas lui dire. Tu avais toujours essayé de te tenir éloigné du sujet épineux. Même la fois où Remy avait débarqué dans les prisons de la Garde et que Ororo t’avait averti, tu avais fait tout ton possible pour éviter de passer le voir. Tu n’avais aucun doute de ton amitié avec Remy, elle t’était très précieuse et tu avais eu envie de lui dire pour ton véritable travail à de multiples occasions mais toujours, tu avais préféré te mordre la langue plutôt que de livrer cette information qui risquait de tout foutre en l’air. Remy n’était pas quelqu’un d’intolérant mais la Garde était loin d’être portée dans les cœurs.
Ton regard se posa sur Jean pendant un moment assez long. Tu ne savais pas trop ce que tu attendais de sa part, si c’était une réponse, une précision. Tu avais peur de tout compromettre. Restant assis dans ton siège, tu te contentais de hocher la tête d’une voix normale. « En effet ! On s’est rencontré à plusieurs reprises. » Tu souris à la rouquine, espérant de tout ton cœur qu’elle n’allait pas foutre en l’air ta couverture. Tu avais besoin de lui parler, de lui parler seul à seul mais tu te voyais mal laisser Remy tout seul. Des informations… Tu avais besoin d’en obtenir ou… Une idée te vint. Peut-être que subtilement, elle comprendrait le message. « Le SHIELD est une vaste organisation et on s’est croisé là-bas à plusieurs reprises. » Ce n’était pas un mensonge. Le SHIELD était une grande organisation dont la Garde Rouge faisait partie. Vous étiez juste au top de la classe, un petit groupe d’élite… Tu espérais que ton meilleur ami ne cherchait pas plus loin que ce qu’il y avait devant lui mais tu t’attendais au pire. Il n’était pas détective privé pour rien. Il savait voir les situations globales et étudier tous les angles possibles. « Et toi Remy, tu avais complètement omis de me dire que tu avais rencontré ta voisine…» Reportant ton regard sur ta collègue, tu lui demandais. « Qu’est-ce qu’il t’a sorti comme excuse ? Manque de lait ? Musique trop forte ? » Souriant, tu gardais quand même dans ta tête le fait que ton meilleur ami avait la patte dans la plâtre et un visage livide. Tu avais besoin de savoir le diagnostic. « Jean, par hasard, tu n’aurais pas croisé un docteur en montant ? Je voudrais savoir précisément ce qu’il a, puis te tournant vers le malade en question, tu ajoutais avec un sourire, et combien de temps il va falloir avant qu'on lui enlève cet énorme plâtre. »
By Phantasmagoria Couleur de Scott : #006666
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Jeu 14 Juil - 20:44
Fuzzy head, messy hearts
Remy & Scott & Jean
Assis près de lui, tu pouvais mieux te rendre compte de son état. Même si l’inquiétude te tiraillait toujours les entrailles, tu ne pu retenir un rire – enfin un bruit étouffé plus qu’un rire -tu étais trop tendue- quand il parla d’une routine. L’envie de rebondir sur ses propos était tentante mais la présence de Scott t’arrêta dans ton élan. Par contre, ce ne fut pas le cas de ce dernier qui ne s’en priva pas. « Tu commence à être habitué à ça, n’est-ce pas ? » Tu le contempla une seconde, le temps de sa tirade avant que ton voisin de récupère rapidement ton attention. Tu étais là pour lui après tout. « Je vais bien, je serais sur pied en moins de deux ». Tu penchas la tête en continuant à l’observer. Tu n’étais pas franchement convaincue. C’est ton collègue qui rebondit une nouvelle fois sur ces paroles : « Quand tu sauras tenir ton verre d’eau tout seul comme un grand, on en rediscutera. » Pas la peine de plus d’informations pour comprendre qu’apparemment ce n’était pas le cas. « Tu as tout le temps pour t’en remettre. Tant que ça va mieux après… » Tu compris l’étroitesse de leurs liens : ils devaient vraiment être de bons amis. Sinon il ne le taquinerait pas de la sorte dans un moment pareil. Tu te demandas aussitôt d’où ils pouvaient bien se connaître. Lycée ? Études ? Ca devait forcément être l’un des deux sachant leurs carrières assez différentes… Un rire aurait pu s’échapper de tes lèvres – car les remarques de ton équipier était assez marrantes – mais c’était une autre forme d’émotion qui te possédait. Tu clignas des yeux quelques fois pour faire disparaître les larmes qui menaçaient de s’écouler. Tu ne savais pas si les deux compères s’en étaient rendus compte. Tu espérais que ce ne soit pas le cas de Scott en tout cas… La main de Remy s’enroula autour des doigts que tu avais posés sur son matelas. Son toucher t’électrisa et le contact chaud de sa peau te rassura, calmant ta respiration qui se fit plus légère et moins oppressée. Tu compris que toi aussi tu avais besoin d’un peu de réconfort. Tu étais directement partie à l’hôpital ce matin et n’avait eu que peu de nouvelles de tes collègues et de ce qui s’était passé par la suite. Tu étais restée seule toute la journée et l’adrénaline avait fait place à la réalité des choses : on t’avais tiré dessus et l’issus aurait pu être bien plus fatal. Si personne – surtout pas Scott – n’avait été là, tu te serais certainement blottie contre ton voisin, à la recherche d’un contact apaisant. Du moins, si une telle chose pouvait être possible sachant sa jambe dans le plâtre. « Ça me fait plaisir de te voir » Un faible sourire de dessina sur tes lèvres. Pour simple réponse tu soufflas un timide : « Moi aussi. Même si c'est dans de telles circonstances... »
Au bout d’un court moment il se tourna vers Scott, rester assit sur sa chaise et le désigna comme son meilleur ami. Son meilleur ami !! Tu regardas immédiatement collègue et ami, assez surprise de cette révélation. Tu avais bien compris qu’ils étaient proches mais tu ne t'étais pas attendu à ça. Ce fut ton tour, il te présenta, ignorant toujours que tu connaissais Scott et réciproquement. « Scott, voici Jean, ma… voisine » . Sa qualification de qui tu étais avait parut hésitante et tu étais certaine que Scott se doutait que quelques se cachait derrière tout ça. Voisine. C’était la vérité non ? Même si tout n’était pas clair et restait compliqué, cela ne se réglerait qu’en privé. Après tout tu restais la traîtresse qui travaillait à la garde rouge à ses yeux. il ne pouvait pas avoir changer d'avis, certainement pas après son séjour dans la prison du QG. Tu te rappelas rapidement ta garde de nuit avec Summers, quand tu avais fouillé dans les dossiers pour connaître le sort de Rémy. Heureusement pour toi Scott n'avait rien surprit ce jour là. Le silence c’était à peine installa et tu te tournas vers Scott. Il te regarda tout d’abord puis son meilleur ami, en pleine réflexion mentale. À quoi pensait-il? C’est la voix de Remy qui brisa le silence de la pièce : « Mais… au fait… vous vous connaissez déjà ? » La question te sembla beaucoup trop importante pour que tu y répondes la première. Si Remy était le meilleur ami de Scott, savait-il qu’une grande partie de sa vie était occupée par son métier : la garde rouge. De ce que tu avais pu comprendre ton voisin avait une opinion plutôt négative de celle-ci et sa réaction envers toi quand il avait apprit que tu en faisait parti te donna des frissons. Etait-il passé outre sachant qu’il s’agissait de son ami ? Avait-elle alors une chance qu’il en face de même et qu’il oublie ce détail de sa vie ?
Tu sentit le regarde de Scott se porter sur toi et tu en fit autant. Tu le fixas en silence et il semblait chercher en toi des réponses à des questions silencieuses. Qu’attendait-il de toi ? Que tu parles ouvertement ou tout le contraire. Son attitude semblait plutôt présager le contraire. Tu ferais mieux de ne rien ajouter. Tu fronças rapidement les sourcils lui indiquant qu’il ferait mieux de répondre à ta place s’il ne voulais pas que tu face de gaffe. « Le SHIELD est une grande organisation et on s’est croisé là-bas à plusieurs reprises ». Tu rigolas intérieurement. Il venait de confirmer ce que tu avait plus ou moins deviné : Remy ne savais pas le lien étroit entre la garde rouge et son meilleur ami. Quelle ironie ! Tu ne voudrais certainement pas être là quand il le découvrirait. Il t’avait fait bien assez de reproche. Après, il serait peut être plus indulgent envers ses amis… Cette idée te chiffonna. Tu n’apprécias pas d’avoir été prise à parti pour le métier que tu avais choisi. « Oui c’est vrai, j’ai l’impression de le croiser trop souvent d’ailleurs » Tu jubilais intérieurement de cette situation. Comme pour passer à autre chose et éviter d’autres questions de son ami ton collègue choisit l’option changer de sujet et de le reporter sur toi et Remy. Pas forcément quelque chose de plus agréable pour toi mais bon. Il se tourna directement vers toi et te demanda : « Qu’est-ce qu’il t’as sorti comme excuse ? Manque de lait ? Musique trop forte ? » Comme incontrôlable, tes mots t’échappèrent en un murmure : « Cocard au visage, sac de course à monter… » Tu fis une petite moue mesquine en reportant ton regard vers Remy, un sourire aux lèvres. Tu ne voulais pas voir la réaction de Scott et préférait donc porter ton attention à l’homme allongé en face de toi. Evidemment, Remy ne pouvait pas se douter que l’homme qui t’avait fait une telle marque était juste en face de lui actuellement… Tout comme Scott n’imaginait pas à quel point ton voisin l’avait maudit pour ça…
« Jean, par hasard, tu n’aurais pas croisé un docteur en montant ? » Tu penchas la tête en l’observant de nouveau. « J’en ai croisé pas mal » . Les médecins n’étaient pas ce qui manquait actuellement. Ils courraient de chambre en chambre s’assurant du bien être de leurs patients. Ils étaient débordés et la nuit serait certainement longue pour eux. Ce genre d’évènements causait toujours de nombreuses victimes qui nécessitaient d’avoir des soins. Les prochains jours seraient bien chargés à l’hôpital… « Je voudrais savoir précisément ce qu’il a … et pendant combien de temps il va falloir avant qu’on ne lui enlève cette énorme plâtre » . Tu posas tes yeux sur la jambe surélevée dans le lit. C’est vrai que cette information te permettrait de savoir s’il était vraiment bien amoché ou pas. « C’est pas marqué dans son dossier ? Au pied du lit. » Tu indiquas vaguement le bloc qui était accroché au pied de son lit. « Puis, pour les médecins… ils sont en plein rush. Je pense ça sera difficile d’obtenir une information aujourd’hui… J’ai attendue des heures pour qu’ils signent mes papiers. » Tu avais passé la journée à attendre, marchant comme un zombie dans les couloirs et découvrant les horreurs de cet attentat. « Je reviendrais demain, je me renseignerais si tu veux. » Tu te tournas vers Remy avant d’ajouter « Enfin, si tu veux bien me revoir et si ça ne te déranges pas que j’obtienne des informations sur toi ». Tu lui fis un clin d’œil et tu serras un peu plus tes doigts contre les siens. Tu avait vraiment envie de revenir plus tard pour t’assurer qu’il irait de mieux en mieux. Puis ce serait une bonne chose de le voir en tête à tête aussi. « Et donc, t’as voulu sauver qui pour atterrir dans cet état ? Si tu veux en parler bien sûr. » Il n’était pas du genre à fuir comme un lâche. Tu poussas un soupir autant de soulagement – voyant qu’il n’était pas à l’article de la mort – mais aussi d’exaspération pour avoir finit si mal. « Vous vivez de façon bien trop dangereuse monsieur LeBeau».
Jean : #F19E34
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Ven 15 Juil - 17:05
❝Fuzzy head, messy hearts❞ Scott Summers, Jean Grey & Remy LeBeau
Ainsi, Scott et Jean se connaissaient… Si Remy avait eu l’esprit un peu plus vif et non annihilé par les médicaments, peut-être aurait-il commencé à tisser des liens entre les informations qu’il découvrait tout à coup. Pour le moment, il se contenta de hocher la tête, l’air vague. C’était logique, oui. La Garde Rouge appartenait au S.H.I.E.L.D. S’il s’agissait bien de deux unités différentes, elles faisaient toutes deux parties de l’organisation, et les membres de la Garde Rouge provenaient sûrement des rangs du S.H.I.E.L.D. Bizarre, d’ailleurs, de penser qu’une jeune femme aussi séduisante que Jean avait intégré les rudes rangs des rafleurs, quand un homme aussi solide que Scott avait préféré rester à la sécurité. Mais Remy reconnaissait bien là les valeurs de son meilleur ami. Il n’aurait pas pu participer à toutes ces manœuvres expéditives.
« Et toi, Remy, tu avais complètement omis de me dire que tu avais rencontré ta voisine… poursuivit Scott. Qu’est-ce qu’il t’a sorti comme excuse ?[/color] demanda-t-il en se tournant vers Jean. Manque de lait ? Musique trop forte ? – Coquard au visage, sac de courses à monter… » répondit vaguement la jeune femme.
Remy, lui, garda le silence. Il se souvenait certes de la façon dont Jean et lui s’étaient retrouvés dans son appartement, et des liens qu’ils avaient commencé à nouer, mais il se souvenait surtout de l’irruption de la Garde Rouge chez lui. Depuis sa sortie des geôles de Hammer Bay, il avait pris grand soin d’éviter Jean. La jeune femme n’avait pas non plus osé venir le voir – ce qu’il pouvait comprendre, cela dit. Comment réagir après tout ce qui s’était passé ? Fervent adepte de la liberté, Remy ne cautionnait pas les agissements de la Garde. Pour autant, Jean lui semblait être une jeune femme raisonnable et juste, pas comme les brutes qui l’avaient enfermé pour avoir simplement défendu son voisin. Le tiraillement entre ses convictions profondes et l’envie de la revoir l’avait contraint à se tenir éloigné durant quelques jours… et finalement, c’était elle qui faisait le premier pas. Les paroles de Scott le ramenèrent cependant à une réalité bien plus prosaïque : sa jambe dans le plâtre. Il ignorait dans quel état il se trouvait réellement. Tâtonnant sous les draps, Remy s’assura que tous ses membres étaient bien là ; il avait bien quelques pansements par-ci par-là, mais rien de comparable à celui qui lui enveloppait la jambe jusqu’à la cuisse. Une moue agacée se peignit sur son visage. Une jambe dans le plâtre, ça signifiait de longues semaines d’immobilité. Pour lui, cela représentait un sérieux coup dur pour son activité de détective : pas d’enquête sur le terrain, pas de filature, pas d’infiltration. Il ne pourrait pas remonter sur sa moto avant longtemps. Adieu plage et jolies filles cet été. Adieu cours de self-défense avec Anna. Il passa une main sur son visage, essayant de réfléchir. Durant deux, trois mois, il serait privé de rentrées d’argent. Il avait bien mis quelques sous de côté pour les périodes de disette, mais payer ses loyers et sa nourriture jusqu’à pouvoir à nouveau reprendre du service s’avérerait compliqué. Encore plus si c’était aussi grave que la dose d’anti-douleurs le laissait supposer.
« Si vous pouviez vous renseigner, ouais, ce serait sympa, dit-il d’une voix lasse. Si les médecins veulent rien vous dire, demande à Sigyn, ajouta-t-il à l’adresse de Scott. C’est une amie, elle est infirmière ici.[/color] »
Il lui en avait peut-être déjà parlé. Impossible de se rappeler. Tout à coup, le monde ne lui paraissait plus aussi cotonneux et doux qu’il le pensait un instant plus tôt. Le retour à la vraie vie était brutal. Il adressa un pâle sourire à Jean, cependant, tentant de cacher son amertume.
« Tu peux revenir autant que tu veux, à condition de me ramener des caramels. – Et donc, t’as voulu sauver qui pour atterrir dans cet état ? lui demanda Jean, ses doigts serrant les siens. Si tu veux en parler bien sûr. Vous vivez de façon bien trop dangereuse, monsieur LeBeau. »
Il acquiesça. Il avait choisi la vie de détective justement pour ne pas courir les mêmes risques qu’un policier ou un agent du S.H.I.E.L.D., et pourtant, voilà qu’il se retrouvait une nouvelle fois dans une aventure pour le moins explosive. Pour une fois, ce n’était pas de son fait. La bombe n’avait rien à voir avec tout ça. Le temps d’un battement de paupières, le bruit de l’explosion lui revint. Le souffle l’avait projeté contre le comptoir de la boutique dans laquelle il se trouvait. Il lui semblait encore entendre l’appel à l’aide de cette femme, piégée sous les décombres, les jambes broyées par les gravats, le sang coulant sur son menton. Remy détourna le regard de Jean et Scott, la main posée sur sa bouche. Deux minutes, affichait le compteur. Deux minutes. À trente secondes, il aurait été pulvérisé par la déflagration. Deux minutes, et il s’en sortait seulement avec une jambe en miettes. Et Pietro Lehnsherr ? Et la jeune fille ? Il finit par se rendre compte que son silence durait depuis trop longtemps, et tourna à nouveau les yeux vers Jean, puis vers Scott. Il espérait ne pas afficher l’expression d’hébétude et de détresse qu’il sentait sur son visage.
« J’peux pas résister : si on m’appelle à l’aide, j’me précipite, lança-t-il, piètre tentative de plaisanterie. Il y avait une femme… »
Il s’interrompit. Mieux valait changer de sujet.
« Finalement, j’ai sauvé personne. On m’a sauvé. Je m’en tire bien, ça aurait pu être pire. »
Il les regarda tour à tour. Si la présence de Scott l’avait surprise au début, parce qu’il s’était demandé comment son ami avait su, celle de Jean était plus inattendue. Tout à coup, il prenait conscience de la chance qu’il avait eue, et dont d’autres avaient manqué… Puis, sans trop savoir pourquoi, un détail lui revint en mémoire et il fronça les sourcils, levant le regard vers Jean. Était-ce de l’inquiétude, qu’il ressentait tout à coup ?
« Comment ça, tes papiers ? T’es venue à l’hôpital ? Pourquoi ? T’étais au centre commercial, toi aussi ? »
“ It starts with pain Followed by hate Fueled by the endless questions No one can answer A stain Covers your heart Tears you apart just like a sleeping cancer „
Les images, les scénarios, le vrai, le faux, les hypothèses et les idées. Tout s’emballait dans ta tête et tu avais du mal à déceler une sortie de secours à la situation dans laquelle tu te trouvais. Ta collègue, ton amie dans les bras de celui que tu considérais comme un frère… Tes yeux exagéraient un peu la scène mais sentait bien que la proximité des deux individus n’était certainement pas un fruit du hasard. La question était : pourquoi est-ce que cela te dérangeait autant ? Remy avait été avec beaucoup d’autres filles, tu n’en avais jamais vraiment tenu compte, tu t’en fichais bien, tu t’y étais même habitué. Mais cette fois-ci, c’était différent. Tu ne voulais pas lui en vouloir et tu savais que tu n’en avais pas le droit. Tous les deux étaient maîtres de leurs décisions, conscients de leurs choix quand ils les prenaient. Mais tu aurais quand voulu le leur dire. Tu aurais voulu dire à Jean de faire attention ; de ne pas s’accrocher trop à Remy, qu’elle pourrait être blessée. Tu voulais dire à Remy de faire attention à Jean, qu’il n’avait pas le droit de la traiter comme les autres, de l’oublier pour la prochaine qu’il rencontrerait. Mais tout cela, tu le gardais cloturé en toi comme on cache une honte, un secret, un péché.
Mais pour l’instant le seul pécheur dans cette salle, tu le sentais, c’était toi. Tu avais toujours prêché l’honnêteté, la transparence. Tu voulais dire la vérité, toujours. Parce qu’elle était le rempart entre les gens biens et les voleurs. Et la vérité, c’était que tu n’avais pas été un honnête ami. Depuis plusieurs années maintenant, 7 ans, plus précisément, tu avais réussi à éviter le sujet, à te dire que ce n’était pas le bon moment, jamais le bon moment. Parce que ça ne le serait jamais. Il n’y avait pas de bon moment pour dire à son pote, à son frère d’aventures que ton cœur était noir et que tes mains étaient rouges, souillées par le sang des gens que tu avais enfermé. Que tu passais ta journée à frapper des mannequins, à porter ton arme à la ceinture, à protéger un code qui te paraissait de plus en plus stupide au fur et à mesure des années, que tu répondais aux ordres alors que tu avais toujours préféré les donner... Que la seule sécurité que tu côtoyais, c’était la tienne : tu enfermais des hommes pour en protéger d’autres et ça ne prouvait qu’une chose : que tu étais le plus dangereux des deux.
Tu savais que Jean avait compris ta façade à son regard, mais tu ignorais si tu voulais vraiment la remercier ou l’encourager à te pointer du doigt. Il n’y avait pas plus lâche que l’homme incapable de parler pour lui-même, fuyant le regard trahi et apeuré face aux conséquences. La remarque de Jean te tira de ta léthargie, tu souris légèrement tandis que tes yeux restaient sombres. « Oui c’est vrai, j’ai l’impression de le croiser trop souvent d’ailleurs ». Tu savais pertinemment qu’il s’agissait d’un pic balancé pour te faire sourire mais tu hésitais quand même à l’interpréter comme de l’humour ou comme du mépris. Tu n’avais jamais l’impression de trop la croiser. Plutôt quelque chose comme jamais assez. Préférant passer au travers de la remarque, tu essayais de lancer le sujet de leur rencontre, espérant que la poussée que tu donnais suffirait à animer le rester de conversation. Mais le relais ne fit que te revenir en pleine tête. « Cocard au visage, sac de course à monter… » Ton cœur continuait de plonger, ne te laissant la force que d’un petit hochement de tête avec un sourire entendu. Tu saisissais la référence. Inquiet, tu jetais un coup d’œil à son visage comme pour t’assurer que la trace avait belle et bien disparue. Jean te montrait déjà son profil. Puis tes yeux glissèrent vers sa hanche droite. Tu savais qu’elle était quelqu’un de fière et de méritante. Personne et surtout pas toi n’oserai jamais la penser faible, fragile ou ne comptant qu’à moitié, mais il n’empêchait que tu ne pouvais rien faire pour taire cette inquiétude qui grandissait. Elle semblait être la cible de tous les feux alors qu’elle ne les méritait pas. La balle aurait pu atteindre n’importe qu’elles de tes coéquipiers. Tu te serais inquiété pour chacun d’eux. Ororo, Jackson… même Gamora. Mais tu n’arrivais pas à définir le fait, que la voir blessée elle, t’affectait particulièrement. « … suspendue trois jours. Ouais j’ai entendu parler de cette histoire. », tu ajoutais pour compléter sa phrase. Trois jours… Tant de temps pour faire connaissance. Tu souris en coin d’un air amusé même si l’ironie de la situation ne semblait prendre véritable sens que dans tes pensées.
Te levant au conseil de Jean, tu cherchais la fine pochette au pied du lit de Remy, comme elle l’avait indiqué. Il y avait là quelques papiers : copie du papier d’admission, copie de la carte d’identité, une publicité pour un suivi psychologique… Trouvant finalement quelque chose qui ressemblait à une fiche de suivi, tu fus déçu de la voir incomplète. L’état de Remy LeBeau n’était connu que d’un certain Docteur Sleeman qu’il te fallait maintenant retrouver dans le labyrinthe du bâtiment. « Il n’y a que le nom, prénom, d’autres informations personnelles, l’heure et la date d’admission. On pourra peut-être demander à quelqu’un… » « Si vous pouviez vous renseigner, ouais, ce serait sympa. Si les médecins veulent rien vous dire, demande à Sigyn. C’est une amie, elle est infirmière ici. » Tu hochais la tête, prêt à faire le nécessaire pour rassurer tes nerfs et ceux de ton ami. « Je pense ça sera difficile d’obtenir une information aujourd’hui… J’ai attendue des heures pour qu’ils signent mes papiers. » Reposant ce que tu avais dans les mains à l’endroit où tu l’avais trouvé, tu levais la tête pour rencontrer les yeux de Jean. Elle s’était déjà tournée vers Remy. Baissant la tête, tu te perdis dans tes pensées, laissant tes deux amis discuter.
Tu repensais à la confession que tu lui devais. Un jour, bien lointain aujourd’hui, tu avais tenté d’amener le sujet. Tu te disais que Remy allait se poser des questions si tout à coup, tu commençais un entraînement intensif en plus du sport que tu faisais déjà régulièrement. La première fois que tu l’avais emmené à une shooting range, tu avais bafouillé comme un gamin face à ses questions. Le pourquoi du comment… Les raisons et la suite dans tout cela… A quoi ça allait te servir de savoir tirer avec telle ou telle arme si ton parcours était essentiellement tourné vers l’apprentissage de décrets et d’articles… Tu lui avais finalement révélé que tu voulais tenter ta chance à un projet dont tu avais entendu parler. Tu lui avais sorti les arguments bateaux qu’on sort quand on a 21 ans et qu’on cherche à donner un sens à sa vie : un défi avec soi-même, une chance de devenir quelqu’un, un sens du devoir, une institution cadrée et aux débouchés non fermés… Bref, les pipeaux sacrés des grands discours…
Ta tête tilta et reprit connaissance avec la situation quand Remy brisa le silence qui semblait s’être établit. Il continuait son récit. « J’peux pas résister : si on m’appelle à l’aide, j’me précipite. Il y avait une femme… » Bon, il y avait aussi le Prince de Genosha mais c’est vrai que la femme était plus intéressante dans l’histoire. Avec Remy, il y avait toujours un personnage principal à ses contes ─ et souvent des femmes. Si il les racontait, c’est qu’il les avait vécu ; mais au lieu de se nommer sujet principal de l’histoire, il tournait les choses de telle manière qu’il ne devenait que secondaire qu’observateur. Cette maîtrise qu’il avait d’hypnotiser les gens et les foules, c’en était presque flippant. Tu ne voulais pas intervenir, tu ne voulais pas gâcher à Remy son histoire. L’entendre parler sous l’effet des antidouleurs était assez comique et hilarant. « Finalement, j’ai sauvé personne. On m’a sauvé. Je m’en tire bien, ça aurait pu être pire. » Vous vous trouviez juste dans un hôpital rempli de victimes, de blessés, de morts : ton ami était étendu dans un lit, sans doute pas tout à fait remis de ses émotions, de ses peurs. Immobilisé par un plâtre gigantesque, le visage livide, peut-être parsemé de bleus ici ou là, il respirait. Du moment que cette condition était remplie et qu’il donnait un sens à ses paroles et ses pensées, toi, ça t’allait. D’autres en bas, espérait encore avoir le dixième des bonnes nouvelles dont tu étais témoin en ce moment même. Finalement le visage de Remy se tourna vers Jean. Il y eut un court silence. « Comment ça, tes papiers ? T’es venue à l’hôpital ? Pourquoi ? T’étais au centre commercial, toi aussi ? »
Oh ce n’était certainement pas le bon moment. Ça ne le serait jamais et tu en avais plus que finis d’attendre l’impossible. Voilà plusieurs minutes que tu patientais pour avoir la chance de demander à Jean comment elle allait depuis ce matin et voilà que ton ami te tendait la perche. Une double perche. « Non, elle était en mission pour la Garde, tu commençais presque aussitôt, une mission qui ne s’est pas finie sans victimes. Jean a été blessée et envoyée à l’hôpital ce matin… » Levant ta tête que tu avais posé sur tes poings entrelacés, tu lui demandais gravement, attendant une réponse sincère et sérieuse : « Comment ça va ? » Tu aurais aimé une réponse claire et précise, quelque chose qui te rassurerait. Tes yeux papillonnaient entre le bandage que tu devinais sous ses vêtements et ses yeux que tu cherchais à décrypter. Finalement tu continuais, prenant un air plus ironique, moins grandiose : « Tu sais, ce genre de missions top secrètes qui ont pour habitude de passer sous le nez des médias… Mise à part les rafles qui font les gros titres… Comme celle qui t’as emmené il y a quelques semaines de cela. Tu t’en souviens de ça ? » Il y eut une pause dans ton discours et peut-être que si elle avait duré plus longtemps, tu aurais réfléchi aux conséquences que tu amenais sur toi une fois de plus. « Ororo m’a prévenu à la seconde où tu as passé les barreaux de la prison. » Il devait avoir commencé à faire le lien entre toi et ce que tu voulais lui dire. Tu continuais tout de même, commençant par nier les bêtises que tu lui avais raconté. « Et Jean et moi, on ne s’est pas croisé nulle part, on travaille ensemble. Ce coquard c’était ma faute. Quant au SHIELD, je n’ai travaillé pour eux que deux semaines, le temps qu’ils se mettent d’accord pour mon admission ou non à la Garde ». Tu avais une dernière phrase que tu aurais aimé dire clairement mais tu t’imaginais qu’il n’était pas la peine de prononcer les mots évidents. Tu savais très bien que Remy avait compris. Et si ce n’était pas encore le cas ─ il avait l’excuse des médocs ─ et bien, il serait le premier à te forcer à la prononcer.
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Sam 16 Juil - 10:56
Fuzzy head, messy hearts
Remy & Scott & Jean
Tandis que tu échangeais ton avis avec Scott, Remy se décomposait sur son lit. Tu ne savais pas quels étaient réellement ce qui le préoccupait mais à sa tête tu compris que c’était plutôt sérieux. Tu ne savais pas trop quoi faire pour l’aider et le réconforter, encore moins avec la présence de ton collègue. Ton voisin confirma le fait que tu ailles chercher des infos, même s’il s’adressa à Scott lui demandant d’interroger une certaine Sigyn. Bizarrement, la jalousie s’empara de toi. Tu connaissais pourtant le personnage : tu avais bien compris que c’était un homme à femmes. Sa technique de drague était bien rodée, et tu y avais toi même succombé. Après tout, c’était un bel homme. Sympathique avec ça, alors pourquoi s’en priver ? Tu scrutas rapidement Scott à ce moment, comme par crainte qu’il entende tes pensées. Malgré tout, ton voisin t’adressa un faible sourire que tu compris qu’il se forçait. Pourtant il n’avait pas à cacher ce qu’il pensait devant toi. Tu étais plutôt bien placée, surtout ce jour là pour comprendre que ce genre de chose pouvait être traumatisante... Il serait certainement coincé pendant plusieurs semaines, il n’était donc pas obligé de sauter de joie à cette nouvelle. « Promis, je reviendrais avec des caramels » .
Au lieu de détendre l’atmosphère ta petite réplique sembla provoquée tout le contraire. Il sembla se perdre dans ses pensées ou plutôt dans ses souvenirs. Certainement des flashs qui lui sautaient aux yeux des moments vécus dans cet enfer. Toi même tu avais sursauté une bonne dizaine de fois aujourd’hui en entendant des portes claquées, bruit qui ressemblait à un coup de feu à tes oreilles. Seulement, ces visions à lui semblaient être plus violentes. Il détourna le regard, la main devant la bouche. Bravo. Tu pouvais être fière de toi. Tu n’avais pas du tout voulu provoquer ça chez lui… Tu posas tes yeux dans le bleu de ceux de Scott. Tu étais perdue et ne savais pas comment arranger la situation. Tes sourcils étaient arqués par l’inquiétude. Tu te contentas de serrer un peu plus fort la main de Remy, cherchant à lui donner un peu de soutien. Tu ne voyais pas quels mots pourraient arranger ça alors tu gardas le silence. Quand il se retourna vers vous, son visage semblait crispé par la peur. Il tenta de s’expliquer mais finit par s’arrêter dans sa phrase. Tu ne voulais pas le forcer et encore moins à le faire revivre les moments qu’il avait dû affronter. Etait-il seul à l’intérieur quand ça avait explosé ? Tu espérais que non. Qu’il ait pu au moins se tourner vers quelqu’un d’autre que lui même. « Finalement, j’ai sauvé personne. On m’a sauvé. Je m’en tire bien, ça aurait pu être pire. »
Il n’en dirait pas plus et tu n’allais vraiment pas insister. Il jongla entre toi et Scott, portant à chaque fois ses yeux sur vous. Tu lui adressas un faible sourire, cherchant à lui apporter un peu de compassion. Puis, d’un coup il fronça les sourcils et te fixa droit dans les yeux. Ton cœur s’emballa légèrement quand tu constatas de l’inquiétude dans ses yeux. « Comment ça, tes papiers ? T’es venue à l’hôpital ? »« Oui oui » tu balbutias mal à l’aise. « Pourquoi ? » L’embarras s’empara de toi. Tu ne voulais certainement pas l’inquiéter davantage et tu hésitais à lui dire la vérité. « Euh… » « T’étais au centre commercial, toi aussi ? » Tu hochas négativement de la tête. « Non » Hors de question qu’il pense ça. Après une brève hésitation, tu décidas de lui raconter ce qui c’était passé pour toi ce matin même. Peut être ça lui offrirait une distraction suffisante pour qu’il arrête de se torturer l’esprit avec ses propres souvenirs. Cependant tu avais mis trop de temps à te décider et c’est une voix familière qui enchaîna : « Non, elle était en mission pour la Garde, une mission qui s’est pas finie sans victimes. » Tu le dévisageas médusé par ses propos. Pourquoi était-il en train de lui raconter ça ? Tu savais que même avec les médocs le détective ne tarderait pas à comprendre le véritable métier de Scott. « Jean a été blessée et envoyée à l’hôpital ce matin… » Il se redressa et te jeta un regard intense et sérieux. Tu restas muette sachant très bien qu’il allait poursuivre. Mais ton regard se perdit à ton tour dans le vide quand tu repensas à ce moment où tu avais senti ta propre mort approcher. Tu repensas au canon de l’arme de Gamora fixé sur ta tête. Un frisson te parcourut et tu te concentras sur ses prochains mots : « Comment ça va ? » Les larmes te montèrent à nouveau aux yeux. Ca ne va pas. Non. Ca n’allait pas. Tu baissas la tête, évitant leurs deux regards. Une main se plaqua sur ta bouche, incontrôlable, arrêtant les quelques larmes qui s’étaient échappées par mégarde. « Je… » Tu déglutis. Plaçant ton bras contre tes bandages, comme pour te protéger. Même Scott ne connaissait pas toute l’histoire. Tu relevas la tête, le visage froid : « J’aurais dû me prendre une balle dans le crâne, alors non, ça va pas. »
Certainement pour un besoin de se confesser, comprenant que son ami aurait ou trépasser et donc qu’il n’aurait jamais connu la vérité il poursuivit : « Tu sais, ce genre de missions top secrètes qui ont pour habitude de passer sous le nez des médias… Mise à part les rafles qui font les gros titres… Comme celle qui t’as emmené il y a quelques semaines de cela. Tu t’en souviens de ça ? » Tu restas figé, comme paralysée. Il allait lui déballer tout, ici, en ta présence. Chose que tu ne comprenais pas. Pourquoi n’attendait-il pas que tu partes ? Tu jetas des regards nerveux à Remy, guettant sa réaction, principalement le moment où il réaliserait ce que les mots de Scott impliquaient. Un seul détail t’arracha à ton observation. Ororo. Connaissait-elle Remy elle aussi ? Apparemment en tout cas étant donné les propos de Scott. Entendant de nouveau ton nom tu te tournas vers Scott. « Et Jean et moi, on ne s’est pas croisé nulle part, on travaille ensemble. Ce coquard c’était ma faute. Quant au SHIELD, je n’ai travaillé pour eux que deux semaines, le temps qu’ils se mettent d’accord pour mon admission ou non à la Garde » Tu étais aussi immobile que la chaise sur laquelle tu te tenais. Il vidait son sac, tu pouvais le comprendre. Mais pour avoir subits une fois les foudres de Remy à cause de la garde, tu n’étais pas prête à le subir une deuxième fois. Tu n’avais pas envie d’entendre des reproches sachant la tournure des évènements du matin. « J’vais peut être vous laisser ». Tu retiras ta main de celle de Remy et te levas précipitamment, trop précipitamment. Ton flan te tira si fort que tu te plias vers la droite, plaquant tes mains sur ta blessure « Aie ». La douleur se réveilla immédiatement et tu compris que les médicaments ne serviraient à rien pour le moment. Ton geste avait réveillé ta chair meurtrie et tu devrais attendre que cela se calme. La tête te tourna et tu t’appuyas sur le lit de ton voisin. « Finalement je vais peut être m’asseoir… » Tu t’installas à nouveau délicatement dans ton fauteuil de peur d’amplifier la douleur. Tu avais une étrange sensation mais tes mains tremblaient trop pour que tu n’oses t’approcher de ton flanc. Tu allais juste attendre que l’orage passe, que ce soit Remy ou ta douleur.
Jean : #F19E34
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Dim 17 Juil - 0:16
❝Fuzzy head, messy hearts❞ Scott Summers, Jean Grey & Remy LeBeau
Il y avait un gouffre, juste là, devant lui. Remy ne le réalisa pas tout d’abord. Obnubilé par les réminiscences de l’explosion, il restait pétrifié avec ses propres pensées, jusqu’à ce que les mots de Scott ne le ramènent dans la chambre d’hôpital. Il fixa son ami sans le comprendre.
« Non, elle était en mission pour la Garde, expliquait son ami d’un air grave, une mission qui ne s’est pas finie sans victimes. Jean a été blessée et envoyée à l’hôpital ce matin… »
Comment peut-il le savoir ? Scott travaillait au S.H.I.E.L.D. Rien d’étonnant à ce qu’il fût au courant de ce genre d’interventions. La bienséance commandait de demander si Jean allait bien, mais… La Garde Rouge est un corps d’élite ; ses missions sont sûrement secrètes. Comment peut-il savoir tout ça ? Un vertige le saisit. Remy mit cela sur le compte des médicaments. Il ressentait un drôle de picotement dans la jambe. Ils se connaissent.
« Une balle dans la tête ? » répéta-t-il.
Il ne voulait pas écouter Scott. Il n’en avait aucune envie. Jean laissa échapper quelques larmes, et Remy raffermit sa prise sur sa main. Il avait déjà eu un revolver braqué sur lui ; la peur que cela provoquait, il la connaissait bien. Si Scott n’avait pas été là, s’il avait pu bouger, sans doute lui aurait-il offert le réconfort de ses bras. Ou pas. Elle était de la Garde Rouge après tout. Elle connaissait ce danger, elle l’avait accepté. Pour n’importe quel autre garde, Remy n’aurait ressenti aucune compassion. Alors pourquoi pour elle ? Et puis, peut-être que Scott… Il y a Emma.
« Tu sais, ce genre de missions top secrètes qui ont pour habitude de passer sous le nez des médias… poursuivait cependant son ami. Mise à part les rafles qui font les gros titres… Comme celle qui t’a emmené il y a quelques semaines de cela. Tu t’en souviens de ça ? Ororo m’a prévenu à la seconde où tu as passé les barreaux de la prison. »
Ororo ? Qu’est-ce qu’Ororo venait faire là-dedans ? Remy pressa ses doigts contre ses paupières closes. Scott et elle avaient toujours été proches, bien sûr qu’elle l’avait prévenu. Elle avait pris un malin plaisir à le voir dans sa cage de verre, comme un rat de laboratoire. Bien sûr qu’elle l’a prévenu. Elle avait dû s’amuser à lui raconter ça au téléphone. Scott n’a jamais été choqué qu’elle suive cette voie. Il s’inquiète pour Jean. Non, non, non, non. Ce ne pouvait pas… ce n’était pas… Parce qu’elle le connaît bien. Remy le regarda droit dans les yeux. Soudain, les nuées qui embrumaient son esprit se dissipèrent. Il avait mal à la jambe. Jean n’osait tout à coup plus regarder personne, sauf lorsque Scott prononça son prénom. Ce fut peut-être le déclic. Son estomac plongea au fond de son ventre, lui laissant une nausée qu’il tenta d’ignorer. Il semblait que tout vacillait autour de lui, et pourtant son esprit était parfaitement clair. Ça faisait vraiment un mal de chien. Remy lâcha la main de Jean pour lever la sienne. Son geste fut moins précis qu’il ne l’escomptait ; le sparadrap sur sa main tira sa peau. Un filet de sang s’écoula dans le mince cathéter qui le reliait à la perfusion.
« Arrête… »
Il avait voulu crier. Sa gorge encore sèche ne laissa passer qu’une vague plainte un peu rauque. Il ne voulait pas entendre la suite. Sa respiration était soudain difficile et il sentait la tête lui tourner. Et Jean qui regardait Scott d’un air effaré, comme pour lui enjoindre de se taire plutôt que de poursuivre. La main libre de Remy se crispa sur sa cuisse. Il avait tellement mal !
«Et Jean et moi, on ne s’est pas croisé nulle part, on travaille ensemble. Ce coquard, c’était ma faute. Quant au SHIELD, je n’ai travaillé pour eux que deux semaines, le temps qu’ils se mettent d’accord pour mon admission ou non à la Garde. »
Et ils s’étaient mis d’accord, bien sûr. Comment laisser passer un si bon élément ? Remy pressa ses doigts sur ses yeux. Ils brûlaient. Comment laisser passer un si bon élément ? Bien sûr que le coquard était sa faute. Jean l’avait dit, sans même le prononcer clairement. Mon admission à la Garde. La jeune femme dit quelque chose ; il ne l’entendit pas.
« Arrête ! »
Cette fois, ça avait été le cri qu’il voulait pousser. Jean s’était levé et rassise presque aussitôt ; elle grimaçait, la main posée sur sa hanche. Remy serra les poings. Il fixait Scott, son ami de toujours, celui avec lequel il avait tout partagé depuis l’adolescence. Scott connaissait tout de lui, jusqu’à ses secrets les plus personnels. Remy ne lui avait jamais rien caché, parce qu’il était son meilleur ami. Parce qu’il avait toujours cru qu’il était son meilleur ami. Mais c’était un mensonge. Des années de mensonge, de tromperie. Des années à lui faire croire qu’il agissait pour le bien, alors qu’il enfermait des gens, qu’il les frappait, comme toutes ces brutes de la Garde Rouge. Les lèvres serrées, Remy détourna le regard et enfonça sa tête dans l’oreiller. Sa jambe le lançait. L’effet des antidouleurs s’était dissipé. Mais ce n’était rien, absolument rien, comparé à la douleur qui lui broyait le cœur.
« Comment tu as… tu… depuis le début ! »
Il n’arrivait même pas à trouver ses mots. Comment exprimer sa déception, sa fureur ? Face à Jean, il avait pu, parce qu’il ne la connaissait pas encore, parce que le mensonge n’avait duré que quelques minutes. Mais avec Scott, on parlait en mois, en années. On parlait de soirées à rire, à boire, de délires partagés, de confidences, d’aventures, aussi ; et tout ça, ce n’était que du vent. Des mensonges.
« Allez-vous-en, gronda-t-il, les yeux brûlants de larmes, la jambe en feu. Allez-vous-en tous les deux ! Sortez d’ici tout de suite ! »
“ It starts with pain Followed by hate Fueled by the endless questions No one can answer A stain Covers your heart Tears you apart just like a sleeping cancer „
Tu étais à moitié conscient du fait que tu venais de larguer une véritable bombe dans la petite chambre de l’hôpital d’Hammer Bay. Autour de toi, le moment semblait s’être figé, encore confus entre les temps de silence et de paroles réconfortantes mais désordonnées. Vous étiez encore tous les trois trop étrangers à être dans la même pièce et la raison de ce malaise t’état toujours inconnu. Face à face, seuls à seuls, l’angoisse n’était pas. Pas de blancs, pas d’autocensure, pas de regards inquiets, pas de "dire quelque chose qui pourrait bien déborder". Il s’agissait de deux personnes avec qui il n’y avait jamais d’hésitation dans les mots prononcés. Deux personnes en qui tu avais confiance et à qui tu n’hésiterais pas une seconde à confier ta vie. Ils savaient qui tu étais, ce que tu avais l’habitude de faire… Mais ces derniers temps, tu n’étais plus trop sûr de qui tu étais toi-même. Et tu avais des doutes sur ce qu’il adviendrait à l’avenir.
Tu avais l’impression de changer mais tu ignorais en qui. Tu étais en conflit dans ta tête avec les valeurs que tu avais et celles que tu montrais ; tu étais en conflit avec tes actes entre agir comme on te le disait ou faire ce que tu voulais ; tu étais en conflit avec ton cœur, ignorant, perdu, de où tu en étais… Même ces migraines commençaient à attaquer tes nerfs et à te rendre moins patient. Toute cette histoire de Garde rouge te posait des problèmes de conscience et pourtant, tu ne te voyais pas y renoncer… Mais à ce moment, la question que tu avais pour toi-même n’avait rien à voir avec tout cela. Tu pouvais attendre, vivre un peu plus de temps avec tout ce qui était mentionné plus haut, tu comprendrais plus tard. Non. Ce que tu voulais indubitablement savoir c’était quand tu étais devenu si impulsif? Tu ne te retenais plus, tu brisais tout. Toi qui avait l’habitude de tout planifier à l’avance, de savoir les mouvements et les zones de faiblesse de tes propres plans, cette fois-ci tu avais laissé ta folie parler...
Le fait de croiser le regard de Jean avec tant d’intensité et de sincérité semblait la troubler. Tu aurais bien rajouté un mot d’encouragement mais la peur de la couper dans ses paroles t’en empêchait. De là où tu te tenais, tu voyais ses yeux devenir plus brillant à mesure que sa poitrine se soulevait, rythmée par ses inspirations. Elle évita vos regards, baissant le sien. Tu aurais aimé te lever et essuyer ses larmes, la réconforter, lui dire que quoi qu’elle avait à dire, tu pourrais l’aider. A la vue de la main de Remy dans la sienne, tu te ravisais. Jean commença une phrase mais n’alla pas plus loin qu’un son. Elle la continua très vite, relevant la tête comme quand on se décide de rester dans le jeu, de faire face sans flancher. « J’aurais dû me prendre une balle dans le crâne, alors non, ça va pas. » La scène te revient en flashs. Le corps blanc de la petite fille, les larmes du frère, le sang de Jean sur tes mains, l’horreur sur tous les visages, les crispations de douleur à chaque pas… Tu te demandais comment tout cela s’était passé, comment tout avait pu empirer aussi vite. Il y avait tellement de choses que tu ne comprenais pas, qui échappait à ton contrôle habituel. Réprimant un sursaut de surprise, tu te dis que tu aurais besoin de parler de tout cela avec Jean très vite. Qu’elle allait avoir besoin de soutien parce que la douleur mentale disparaîtrait sans doute moins vite que la douleur physique.
Te souvenant que tu étais sur le point de révéler quelque chose d’essentiel à ton ami, tu achevais ton discours. Le choc de la découverte de l’étendu des blessures de Remy et son voyage frôlant les bras de la mort t’avait fait te rendre compte de la vérité que tu lui devais. Tu avais l’habitude de te croire la raison de tous les maux du monde et si Remy… si Remy ne s’était pas trouvé dans ce lit avec une chance d’en réchapper, tu te serais une fois de plus blâmer. L’accusation que tu aurais portée contre ta propre conscience aurait impliqué un mensonge, un secret que tu aurais depuis longtemps dû confesser. Les deux personnes en face de toi avaient déjoué leur glas final. Dieu seul savait ce que vous réserverez le lendemain. Mais tu refusais de passer une minute de plus dans la peau d’un lâche.
Tu entendis à peine la demande de ton ami, continuant jusqu’au bout, lancé à tout allure, comme un animal apeuré qui ne finira sa course que dans le précipice. Tu remarquais du coin de l’œil le mouvement de balancier qu’avait effectué Jean de sa chaise à sa chaise, une expression tordue sur le visage. Mais tu ne la regardais pas assez longuement pour lui demander ce qui se passait. Les mots sortaient de ta bouche sans que tu ne puisses les empêcher jusqu’au violent « Arrête ! » qui parvient à te livrer au silence. Tu croisais le regard de Remy, le regardant avec une intensité, soutenant avec force chacun des mots que tu avais articulé. Tu te rendis compte soudainement que tu n’étais plus assis à ses côtés mais que tu t’étais levé, le fixant du bout de son lit. Tes yeux analysaient chacune de ses réactions. Tu savais que s’il avait été en mesure de se lever, tu serais sûrement déjà cloué à terre. Il n’était pas de nature violente mais un aveu comme ça méritait un châtiment. « Comment tu as… tu… depuis le début ! » Tu serrais les dents, essayant de faire en sorte que le ton qu’il employait ne t’affecte pas trop, en vain. Chaque mot qu’il prononçait était une dague pointue qui venait accompagner la douleur que tu ressentais déjà. Le pire était tout de même les expressions sur le visage de ton ami. De ce qu’il restait de cette amitié qui venait d’imploser, suivant tes mots, le tout en quelques secondes. Tu venais de ruiner 20 ans d’amitié. Pas d’explications, qu’y avait-il à expliquer ? « Allez-vous-en » Sa voix claqua. « Allez-vous-en tous les deux ! Sortez d’ici tout de suite ! » Les poings serrés, le visage dur et fermé, tu ne demandas pas ton reste. Tournant les talons, sans regarder en arrière, tu te dirigeas d’un pas rapide vers la porte. Juste avant de la tirer pour disparaître, tu te sentis obliger de sortir un sincère « Je suis désolé ». Mais à quoi allait-il bien servir, là était l’énigme. Puis dans un vent de mouvements clairs et définis, tu te retrouvais dans le couloir. Sourd et aveugle aux vas et viens rapides des gens de médecine, tu allais trouver une chaise vide dans le couloir. Tu avais besoin d’un instant parce que tout tournait à une vitesse éprouvante autour de toi et tu avais encore du mal à réaliser que tu avais signé la fin de votre amitié, d’une amitié qui avait toujours compté, qui t’avais toujours sauvé. Cette journée n’avait été qu’une descente en enfer… et tu te demandais si la chute n’allait pas bientôt trouver un fond parce que tu savais que plus la chute était longue, plus l’atterrissage allait être douloureux.
By Phantasmagoria Couleur de Scott : #006666
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Lun 18 Juil - 13:47
Fuzzy head, messy hearts
Remy & Scott & Jean
Tu t’étais recroquevillée sur ta chaise, cherchant à faire partir la douleur qui te lacérait la hanche. Tu voulais te boucher les oreilles. Tu ne voulais pas entendre les mots qui allaient suivre. Tu savais que Remy bouillonnait de colère… et Scott en paierait le prix. Si tu aurais pu tu serais partie en courant avant qu’il ne puisse enchaîner, mais tu étais coincé là, sur ta chaise. « Allez-vous-en » La voix de ton voisin résonna violemment. Tu sursautas légèrement à ses paroles. « Allez-vous-en tous les deux ! Sortez d’ici tout de suite ! » Tu redressas la tête, surprise de la requête de Remy. Alors il n’y aurait pas de questions, pas d’insultes, pas de regards qui disent “tu me dégoûtes” ? Tu le fixas et constatas le feu qui brûlait en lui. Du sang remontait le long de sa perche et il était crispé. La douleur de sa jambe s’était probablement réveillé mais s’en était une autre qui le dominait. Scott appartient à la Garde Rouge. Ton coeur fit un bond dans ta poitrine. C’était la voix de Remy, oui c’était bien la sienne. Seulement, il ne venait pas de prononcer le moindre mot… Avais-tu halluciné ? Est-ce que toute cette histoire te faisait perdre la tête ? Tu entendis brièvement les excuses de Scott et il sortit de la chambre sans demander son reste. Aie. Tu aurais bien voulu de son aide pour te relever… Tu distinguas les larmes dans les yeux de ton voisin et cela te brisa le coeur. Tu te redressas difficilement « Hey, doucement » Tu chuchotas espérant le calmer. « Reste calme ou tu vas te faire encore plus mal ».
Tu t’étais approchée et avait attrapé son bras pour qu’il reste tranquille. Plus par besoin que par envie de t’approcher de lui tu t’étais appuyé sur son lit prenant soin de ne pas lui toucher la jambe, au risque de lui faire mal involontairement. «J’vais m’en aller… Je veux juste m’assurer que ça va aller » Après tout, une telle révélation laissait des dégâts. Il était déjà en mile morceau physiquement et tu espérais que ça ne serait pas le cas moralement. Mais quelle idée ! Quelle idée de lui balancer ça maintenant ! « Remy, respire. Calme toi. Ça va aller… » Ou pas. Même s’il ne voulait pas te voir, tu étais la seule présente pour pouvoir lui apporter un peu de réconfort et tu comptais bien le faire. Tu reconnaissais bien là celui qui t’avait prise à partit en découvrant que toi aussi tu étais dans la garde… Seulement il t’avais laissé le bénéfice du doute. Du moins, jusque-là. Peut-être voulait-il simplement que tu sortes de sa vie à présent. Ton coeur se serra. Tu ne voulais pas. Tu ne voulais même pas l’envisager. Tu baissas les yeux, toujours à moitié assise sur son lit d’hôpital. Une chose te traversa l’esprit et tu gardas le silence quelques instants, te demandant si oui ou non tu pouvais te permettre de lui en parler.
Finalement, n’y tenant plus tu ajoutas : « Dis-moi si je me trompe.. mais tu m’as bien dit que quand je serais avec toi, je serais juste Jean. Pas la garde, même si je suis les deux. Tu m’as donné le bénéfice du doute, peut-être que maintenant ce n’est plus le cas. » Tu relevas les yeux vers lui. « Tu peux me détester, je t’en veux pas. Tu peux me haïr pour le boulot que je fais et que je défends… J’encaisse. Ça me va. Après tout c’était mon choix, non ? Si les gens me jugent pour ça, qu’est-ce que j’y peux ? » Ton coeur battait un peu plus vite qu’a la normal. Que ce soit à cause de la douleur qui continuait d’irradier ton flan ou l’adrénaline que tes mots provoquaient sur toi même. En tout cas, tu te redressas légèrement, ne souhaitant plus te cacher, te diminuer car tu étais agent de la garde rouge. « Je ne vais pas te supplier. Si tu penses que c’est un obstacle trop grand entre nous… Après tout, tu ne me connais pas. Tu ne sais pas quelles principes je prêche. Alors tant pis pour toi. » Ta voix était calme et douce. Tu n’avais aucune colère en toi. Tu continuas : « Scott Summers est la personne la plus droite que je connaisse. Alors, il se peut qu’il y ait Scott, ton meilleur ami et l’agent Summers qui travaille avec moi. Cependant, dans quelles mesures seraient-ils différent l’un de l’autre ? Tu le connais mieux que moi, tu sais pour quoi il se bat. Tu connais ses valeurs… ».
Tu t'interrompis de peur de faire plus de mal à Remy que de bien. Une bombe avait sauté dans un centre commercial et maintenant Scott en avait lâcher une autre. Il devait être complètement déboussolé et tes mots ne changeraient certainement rien. Il avait besoin d’encaisser et il voulait être seul. C’était difficile pour toi de le voir comme ça, tu t’étais attachée à lui et ne voulais pas qu’il souffre. « Je repasserais demain… » Et s’il ne voulait pas ? Tu baissas les yeux vers sa jambe. De toute façon il ne bougerait pas… même s’il ne voulait pas te voir. « Je tiens beaucoup à toi… Ne me déteste pas s’il te plaît. » Tes derniers mots étaient plus une plainte qu’autre chose mais tu t’en moquais. Tu t’approchas de lui et déposas un rapide baiser sur sa joue. « Faites attention à vous Monsieur LeBeau ». Tu te remis sur tes deux pieds péniblement, prête à t’en aller de cette chambre où tu n’étais apparemment plus désirée.
Jean : #F19E34
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Lun 18 Juil - 22:51
❝Fuzzy head, messy hearts❞ Scott Summers, Jean Grey & Remy LeBeau
Et il sortit. Un bref mot d’excuse, marmonné la main sur la porte. Pas un regard. Et la porte qui claqua. Voilà. C’en était terminé. Quinze années d’amitié sans réserve, quinze années à lui porter une confiance aveugle, quinze années à le considérer comme un frère, et tout venait de s’achever là. La porte qui les séparait maintenant symbolisait à merveille le gouffre que Scott avait creusé entre eux en seulement quelques mots. Remy gardait la main crispée sur sa cuisse. La douleur était presque insupportable, mais elle n’était rien. Il préférait sentir la souffrance de sa jambe réduite en miettes plutôt que de s’attarder sur ce trou béant qui lui déchirait les entrailles. Scott appartient à la Garde Rouge. Il avait presque oublié la présence de Jean. Durant un instant, il avait cru qu’elle était partie avec lui ; mais non : elle était toujours là, assise sur sa chaise, la main posée sur sa hanche douloureuse. Sa voix ne lui parvint pas tout de suite. Il leur avait demandé de partir, à tous les deux. Il ne voulait plus rien avoir à faire avec la Garde Rouge. Pourquoi diable son monde tournait-il autour de la Garde Rouge ? Pourquoi tout le ramenait-il toujours à cette organisation qu’il exécrait ? Cela avait commencé avec Ororo, puis Jean, et maintenant... Remy serra les poings. C’était un cauchemar. Un cauchemar. Pas Scott ! C’était impossible ! La main de Jean sur son bras le ramena au présent. Il la considéra un instant, surpris. Que faisait-elle encore là ? Pourquoi n’avait-elle pas suivi Scott ?
« J’vais m’en aller… Je veux juste m’assurer que ça va aller, dit-elle doucement. Remy, respire. Calme toi. Ça va aller… »
Il émit un drôle de bruit, quelque part entre le reniflement dédaigneux et le rire. Il ne parvenait pas à mettre des mots sur ce qu’il ressentait. La trahison lui broyait le cœur. Quinze ans, et sept années de mensonge. Sept années à jouer sur les mots et à tricher. Comment avait-il pu ? Comment Remy, à présent, pouvait-il songer que ça allait s’arranger ? Mais à présent... voilà qu’elle s’inquiétait de ce qu’il pensait d’elle. Était-ce pour ça qu’elle était restée ? Pour s’assurer qu’il ne la haïssait pas ? Durant un instant, son attention fut détournée des élancements dans sa jambe. Pourquoi tout arrivait-il en même temps ? Il venait à peine d’échapper à la mort, et voilà que Scott lui annonçait qu’il lui mentait depuis des années. Et maintenant, Jean demandait une réponse quant à ce qu’il éprouvait pour elle... Les lèvres closes, Remy la regarda un moment, tandis qu’elle parlait. Il ignorait ce qu’il ressentait. Tout arrivait beaucoup trop vite, et son esprit était encore empêtré dans ce qui venait de se passer au centre commercial. Comment aurait-il pu y réfléchir ? Il y avait pensé, avant ça, c’était vrai : il s’était même dit que ce serait bien d’inviter Jean à dîner, histoire de voir s’il pouvait réellement passer outre son appartenance à la Garde Rouge. Il avait trouvé le restaurant idéal, à deux pas de chez eux, et pourtant au standing parfait, et il avait mis quelques bouteilles au frais. Mais à présent... Scott venait de lâcher une bombe, qui faisait déjà plus de mal que celle qui avait explosé au centre commercial. Remy n’était plus sûr de rien. Surtout pas de ce qu’il éprouvait.
« Scott Summers est la personne la plus droite que je connaisse, poursuivit-elle, de la même voix que l’on emploie pour les gens sur le point de mourir. Alors, il se peut qu’il y ait Scott, ton meilleur ami, et l’agent Summers qui travaille avec moi. Cependant, dans quelles mesures seraient-ils différents l’un de l’autre ? Tu le connais mieux que moi, tu sais pour quoi il se bat. Tu connais ses valeurs… – J’croyais les connaître, rétorqua-t-il. – Je repasserai demain… Je tiens beaucoup à toi… Ne me déteste pas s’il te plaît. »
Et elle se pencha vers lui, déposant un rapide baiser sur sa joue. Remy sentit son cœur se serrer. La détestait-il ? Détestait-il Scott ? Il haïssait ce que représentait la Garde Rouge. De cela, il était certain. Il haïssait leurs actions et leurs excuses pour se comporter comme des brutes. Jean, pourtant, semblait être quelqu’un de bien. Scott... Scott a menti. Il ment depuis toujours. Remy ferma les yeux tandis que Jean se levait. Attendait-elle qu’il l’arrête, qu’il lui demande de rester ? Le voulait-il, lui ? Dans d’autres circonstances, oui, assurément. Il aurait attrapé sa main, l’aurait serrée dans la sienne, l’aurait ramenée vers le lit. Peut-être aurait-il même tendu le bras pour la saisir à la nuque, l’attirer vers lui et l’embrasser, pour goûter à nouveau à ses lèvres après le trop court baiser qu’ils avaient échangé dans son appartement. Mais les circonstances, hélas, n’étaient pas celles qu’il espérait. Cloué dans son lit d’hôpital, la jambe en feu, trahi par son meilleur ami, Remy ne songeait pas une seule seconde à user de ses charmes sur elle. Il leur avait demandé de partir tous les deux, et à présent, sa présence dans la chambre le contrariait, tout comme ses mots le touchaient. Elle avait fait ce qu’il fallait en demeurant près de lui malgré tout. Pourtant, il était incapable de faire un pas vers elle. Pas maintenant.
« Faites attention à vous, Monsieur LeBeau. »
Elle se leva avec raideur, gênée par sa blessure encore douloureuse. Remy détourna le regard d’elle. Il devait répondre quelque chose. C’était le moment où jamais, celui où Remy LeBeau faisait montre de ses talents de séduction : il devait saisir sa main et la retenir. Il ne le fit pas. La douleur, physique et mentale, submergeait tout le reste. Il aurait dû lui dire de ne pas venir le lendemain, mais de cela non plus, il ne s’en sentait pas la force. Il voulait la revoir. Il voulait revoir Scott. Mais les imaginer tous deux dans cet uniforme qu’il haïssait... Un nouvel élancement le saisit, remontant de sa jambe jusque dans ses reins. Remy mordit son poing.