✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
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Mar 19 Juil - 21:46
I stand here right beside you
Scott & Jean
L’été était vraiment là. La chaleur aussi et elle devenait étouffante. Tu aurais donné n’importe quoi pour pouvoir te rafraîchir et sortir de cet uniforme bien trop collant. Certes la journée touchait à sa fin, mais tu n’en pouvais plus. De plus ta cicatrice à la hanche te grattait vraiment trop. Tu te forçais pour ne pas la toucher sachant très bien que ça ferait une marque encore pire que maintenant et surtout tu risquais d’aggraver les choses. Le choc de l’accident, enfin l’attentat du centre commercial était à peu près passer. Maintenant tout s’axait autour de ça : comment c’était arrivé, qu’est-ce qui allait se passer, quels en étaient les auteurs et surtout l’hommage fait à toutes les victimes, blessées ou disparues. Tu te posais toi même beaucoup de questions mais là tu n’en pouvais plus. Tu avais besoin d’air, de respirer, de profiter de ta vie tant que tu l’avais en main. Une sorte de mélancolie t’enveloppait depuis la mission mais tu n’arrivais pas à t’en défaire. Tu voulais profiter de chaque instant ayant compris à quel point tout ne tenait qu’à un fil.
Tu grimpas dans la jeep qui allait vous ramener vers le centre d’Hammer Bay, tu avais terminé ta journée. Tu profitas du trajet pour écrire ton rapport, cherchant à gagner le plus de temps possible. Tu écoutais d’une oreille les bavardages de tes collègues : chacun voulait profiter du beau temps en sortant manger en terrasse ou allé à la plage dès que possible. La plage. Tu te serais bien jetée à l’eau toi aussi… Tu avais d’ailleurs promis à Alex que tu irais avec lui dès que vous auriez un moment de libre. Arrivé au QG, tu passas rapidement par les douches, dégoulinante de sueur. Te passer sous l’eau froide te ferait du bien surtout après avoir quitté ta tenue. Les cheveux encore humides, tu repéras une vieille robe qui traînait au fond de ton casier. Tu n’en portais presque jamais par faute de temps mais aujourd’hui tu te dis que c’était le moment de le faire. Tu marchas rapidement jusqu’à chez toi. Tu n’étais pas très loin et par un temps pareil tu préférais toujours la marche. Les gens dans les rues étaient nombreux mais tu arrivas assez vite chez toi. Tu passas la porte d’entrée et t’élanças rapidement dans l’escalier. Tu n’avais plus mal à ta hanche mais tes sauts sur les marches t’avaient légèrement tirés la peau.
Tu continuas à monter plus calmement le dernier escalier qui te séparait de chez toi quand d’en bas tu distinguas une silhouette devant la porte de chez Remy. Une silhouette très familière et reconnaissable. « Scott ! » Tu l’appelas. Tu franchis rapidement les marches qui vous séparaient et arriva enfin à sa hauteur. « Qu’est-ce que tu fais là ? ». Ton regard glissa vers la porte de ton voisin. Il n’était pas encore rentré de l’hôpital mais peut-être qu’il l’ignorait. Tu ne savais pas du tout ce qu’il en était entre les deux jeunes hommes et tu n’avais pas vraiment envie de t’en mêler… Mais Scott semblait vraiment confus. « Il n’est pas encore rentré. Toujours à l’hôpital. Sa jambe s’est… » Tu grimaças. Tu ne terminas pas ta phrase. Qu’est-ce que tu aurais pu dire ? De la bouillie ? En mile morceau. Valait mieux ne pas préciser. « On s’est pas beaucoup vus ses derniers temps... » Après être revenue de ton arrêt tu n’avais pas eu la chance de la voir beaucoup et tu étais contente de le voir devant chez toi même si ce n’était pas toi qu’il était venu saluer.
“ There were times I was lost, and you found me. There were days which were heavy, and you lightened my heart.. „
Cela faisait quarante minutes que tu étais assis sur le muret en face de l’immeuble de Remy dans l’espoir de l’apercevoir et d’avoir la force d’aller lui parler. Cette situation de silence absolu te peser. Remy n’était pas n’importe qui pour toi, tu le connaissais depuis … tu ne savais même plus. Tu l’avais sûrement rencontré pour la première fois quand tu étais à peine haut comme trois pommes et que tes parents avaient quitté Anchorage, Alaska pour Genosha. Déjà assez indépendant comme gamin, tu ne te rappelais pas d’avoir connu quiconque d’autre avant Remy. Vous aviez l’habitude de vous poser là, sur ce muret de pierre pour pouvoir parler, partager vos goûters, vous raconter vos journées. Tu avais rencontré sa famille, il avait rencontré la tienne... En grandissant, le lieu n’avait pas changé, vous seuls avaient évolués. Vous faisiez les mêmes choses, juste… plus adapté à vos âges : les sujets de conversation avaient changé, les bouteilles avaient remplacé les biscuits mais la compagnie était toujours aussi bonne. Soupirant, tu savais que ce lieu avait été l’endroit de nombreux souvenirs et maintenant, il ne restait que ça. Que toi et ta pauvre hésitation à aller toquer à cette putain de porte blanche qui te narguait depuis tout à l’heure. Mais tu voulais toujours attendre un peu plus, essayant de te persuader que peut-être ton pote ─ enfin, ancien pote ─ allait passer en béquille ou en fauteuil roulant d’ici peu. Tu étais même sûr que s’il le voulait il aurait pu demander à deux infirmières de le ramener chez lui, de le porter ou d’utiliser la civière. Ça aurait été cool, il aurait pensé. Mais non, rien ne s’était passé mis à part le passage d’un chat noir que tu avais vu plusieurs fois dans le quartier.
Tu te levais enfin, d’un bond avant de filer en face pour pousser la porte de l’immeuble. Prenant les escaliers, tu manquais de rater des marches à deux reprises, jouant dangereusement sur ton équilibre. Une fois au bon étage, tu sortis de la cage d’escaliers approchant la porte. Tu te disais que tu avais une chance : peut-être qu’il serait rentré. Tu ne l’avais pas revu depuis l’épisode de l’hôpital et bien que tu y étais retourné pour en apprendre plus sur son état, tu n’avais pas pu te résoudre à passer la porte de sa chambre et d’affronter ses foudres… ou son silence d’ailleurs. Tu te disais que dans un univers plus familier comme chez lui, il serait plus facile de t’expliquer. Nez à nez avec la porte, tu hésitais. Et si en faisant ça tu faisais empirer les choses ? Et si il était avec quelqu’un ? Et si il était avec Jean ? Tu jetais un coup d’œil aux portes alentours, ne sachant laquelle était celle de son appartement. Non, tu étais venu pour Remy.
Levant ton poing, tu le fis résonner contre le bois, ignorant sur ta droite le bouton pour la sonnerie électrique. Derrière la porte, il n’y eut aucun bruit, aucun son. Tu recommençais une seconde fois, déterminé. Puis finalement au bout de la troisième tentative, tu laissais tomber. Et si il dormait ? Tu pouvais attendre encore quelques minutes… Faisant les cents pas, tu essayais de trouver les mots corrects si il t’ouvrait. Cette montagne de ‘et si’ commençait à s’amonceler quand soudain, une voix douce et familière résonna. « Scott ! » Tu tournais la tête pour essayer de reconnaître la provenance de l’appel. Finalement, tu vis Jean apparaître après quelques marches. « Hey Jean! » « Qu’est-ce que tu fais là ? » Tu ignorais pourquoi tu agissais de la sorte mais tu perdis le sens de tes mots et ton sens de l’explication pendant un court instant. « Euh Je… Je voulais juste… C’est Rémy… Je pensais que… Peut-être qu’il… » était sain et sauf chez lui. Bon sang, qu’est-ce que tu pouvais être pathétique... pourquoi continuais-tu de t’agiter ? Ce n’était pas comme si tu n’avais pas le droit d’être ici… « Il n’est pas encore rentré. Toujours à l’hôpital. Sa jambe s’est… » Tu hochais la tête, signe que tu avais compris ce qu’elle voulait dire. Tu t’appuyais à la rambarde derrière toi, un peu pensant, les yeux perdus dans la contemplation du sol. Dans ta tête, tu t’inquiétais du fait que Remy ne soit toujours pas rentré… Tu la relevais à l’interpellation que prononça Jean : « On s’est pas beaucoup vus ses derniers temps... » Tu souris en coin, un peu attristé par cette vérité. « C’est vrai ... », tu dis simplement baissant le ton de la voix comme on a l’habitude quand on finit une phrase. Puis fronçant les sourcils, tu te rendis compte que par sa phrase, elle te tendait sûrement la perche. Il était hors de question que tu laisses tomber Une occasion pour passer du temps avec elle. « Ça te dit si on va se balader, manger une glace ? On devrait tenter de rattraper le temps perdu… On a pas mal de choses à se dire, il me semble... ». Puis, comme une révélation, tu vis que Jean portait une robe, un accoutrement qu’il était rare de voir porter chez les soldats féminins de la Garde. Peut-être qu’elle avait déjà prévu quelque chose avec quelqu’un d’autre ? Elle était si jolie… Faisant un rapide geste vers sa tenue très en beauté, tu demandais tout de même, de peur de ruiner ses plans… « A moins que tu allais déjà quelque part… »
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Mer 20 Juil - 15:17
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Scott & Jean
Il te parut agité, perplexe et certainement pas dans son assiette. Sa présence ici en disait long sur ses intentions. Il était là pour voir Remy, seulement pas de chance celui-ci n’était pas encore de retour. C’était compréhensible en sachant que sa jambe n’était plus en un seul morceau. Cependant comment l’aurait-il su ? Il ne devait plus avoir de contact avec lui depuis la dernière fois et ça te peinait. Quand tu l’informas de l’absence de ton voisin il s'appuya sur la rambarde de l’escalier dépité, l’air pensif et plutôt.. triste. Tu avais envie de le réconforter mais tu ne savais pas trop comment agir et encore moins s’il avait envie que cela vienne de toi. Tu tentas une petite approche, n’osas tout simplement pas formuler la vraie question que tu avais en tête. Il confirma tes propos sans rien ajouter. Cela t’informa qu’il n’était pas d’humeur à passer du temps avec toi. Tu baissas aussi la tête tripotant tes ongles nerveusement. Tu allais rentrer chez toi mais tu ne savais pas si tu pouvais le laisser seul sur le palier quand il interrompit tes pensées : « Ça te dit si on va se balader, manger une glace ? On devrait tenter de rattraper le temps perdu… On a pas mal de choses à se dire, il me semble... » Des choses à se dire ? Tu relevas la tête pour l’observer. De quoi parlait-il ? De Remy, de l’actualité, du boulot ? Tu n’en étais pas très certaine.
Malgré tout ton ventre était désespérément aux abois et tu serais volontiers parti te chercher un truc à te mettre sous la dent. Tu te sentis observé ce qui te coupait dans tes pensées. Pourquoi te regardait-il comme ça ? Tu te sentis légèrement rougir quand il désigna ta tenue. « A moins que tu allais déjà quelque part… » Tu suivis son regard jusqu’à ce que tu portais. Ta robe d’été. Ce n’était qu’une robe légère que tu avais mise à cause des chaleurs. Était-ce si bizarre pour lui de la voir en robe ? Tu reportas ton attention sur ton collègue avant d’ajouter : « Oui ! Avec toi apparemment » Tu lui adressas un faible sourire, cherchant à lui en provoquer un aussi. Tu préférais mile fois voir ses lèvres s’étirer que de le voir accablé par la peine. Tu te réjouis de la soirée qui t’attendait, sachant très bien qu’elle ne serait que bonne avec pareille compagnie. « Si ça te dérange pas, je dépose juste mes affaires chez moi. » Tu rigolas toute seule réalisant ce que tu venais de dire. « C’est tellement loin, tu sais… » Tu t’avanças sur le palier et passas juste à côté de lui, le frôlant involontairement. Tu te retrouvas rapidement devant la porte pile en face de celle de Remy et déverrouillas la porte après avoir attrapé tes clés dans la poche de ton sac. Moins de deux minutes plus tard tu étais en possession d’un sac à main bien plus adapté à votre sortie. Tu claquas la porte derrière toi avant d’ajouter à l’attention de ton collègue : « Je suis prête. » Tu te remercias intérieurement d’avoir pris une douche directement au QG.
Tu fis signe à Scott de passer le premier et il descendit les escaliers le premier, toi sur ses talons. Arrivée dans la rue la chaleur était étourdissante. L’intérieur du bâtiment était clairement plus frais et agréable. « Tu avais une idée particulière ? Personnellement j’ai rien mangé, je sais pas si tu avais des plans de prévus… » Tu pensas immédiatement à la blonde qui devait l’attendre chez eux. L’attendait-elle en ce moment précis ? « Si tu ne peux m’accorder que le temps d’une glace ça me va aussi. » Tes mots sonnèrent faux à tes oreilles ainsi que ton sourire mais bon, tu n’étais pas la priorité après tout. Alors pourquoi ça t’agaçait comme ça? Prenant vers la gauche vous vous dirigiez vers une petite rue adjacente à ton immeuble dans laquelle se trouvaient quelques magasins, restaurants et même des coins d’ombres grâce aux arbres. D’habitude déserte, la petite ruelle était aujourd’hui bien fréquentée. Les glaciers étaient facilement repérables par les queues qui semblaient interminables. Tu haussas les sourcils surpris du monde dans la rue. « Waou. D’habitude y’a personne ici… »
“ There were times I was lost, and you found me. There were days which were heavy, and you lightened my heart.. „
Tu ne savais pas trop quoi dire, tu te sentais très maladroit, un peu désorienté par les événements, ignorant ton prochain mouvement comme si il s’agissait d’un plan de bataille que tu n’avais pas conçu. Tu ignorais comment prendre toute la situation, tu te disais que Remy avait juste besoin de temps. Mais cela manquait de précisions : combien de temps ? Combien de temps avant que vous puissiez parler ? Combien de temps avant qu’il rentre chez lui ? Combien de temps avant qu’il accepte l’idée ? Tu ne pouvais pas regretter le fait d’avoir arrêté le mensonge mais tu regrettais le fait que les choses ne seraient sans doute plus jamais comme avant. Mais pour l’instant, tu avais besoin de mettre un peu toutes ces pensées sur pause, t’occuper d’autres choses, passer du temps avec quelqu’un d’autre. Et par ce quelqu’un d’autre, Jean était la personne idéale. Idéale parce qu’elle te connaissait, parce que vous saviez tous les deux à peu près où vous en étiez ─ où en étiez-vous, vraiment ? ─ et parce que tu avais l’impression qu’un lien spécial vous liait.
Tu avais contemplé avec intensité sa tenue, plus légère que celles qu’elle portait d’habitude, cherchant à lui faire un compliment. Maladroitement, celui-ci resta coincé derrière tes lèvres. Aurait-il été déplacé ? Voyant que ton regard sur elle semblait la gêner, tu finis par juste la regarder dans les yeux, essayant de garder tes pensées platoniques. Ne sachant pas si ta demande de sortir ce soir interférait avec quelque chose qu’elle avait déjà prévu, elle te fit comprendre que non. Evidemment, elle avait sa manière à elle de donner une réponse à ta question. « Oui ! Avec toi apparemment ». Cette simple réplique, cette assurance que vous alliez pouvoir passer un peu de temps tous les deux, eut pour effet d’illuminer ta journée et ton visage. Relevant la tête un peu plus haute, tu répondais à son sourire par un sourire. « Bonne chose alors que je sois passé. » tu lui dis avec un petit sourire. « Si ça te dérange pas, je dépose juste mes affaires chez moi. » Tu savourais le rire qui échappa ses lèvres, réalisant à quel point il t’avait manqué. « C’est tellement loin, tu sais… » Ce fut à ton tour de lâcher un petit pouf de rire à sa réplique pleine d’ironie. Tu ne bougeais pas, la laissant passer devant toi. Tes pensées s’agitèrent quand elle t’effleura par mégarde alors qu’elle te dépassait. Un nouveau sourire se dessina sur le coin de tes lèvres inconsciemment. Elle disparut pendant un bref instant dans l’appartement en face de celui de chez Remy. L’attendant sagement dans le couloir, tu avais peur qu’elle trouve ça impoli si tu entrais sans avoir y été invité. Elle ressortit rapidement et refermas la porte derrière elle, t’indiquant qu’elle était prête. Elle te fit signe de prendre la tête et tu t’exécutais, descendant les escaliers avec attention et sans précipitation.
Tu sentis immédiatement que l’immeuble dans lequel vous étiez utilisait la clim au max puisque la différence entre l’intérieur et l’extérieur était accablante. Prenant la direction du centre-ville et des petits commerces, Jean s’occupa de s’assurer que le chemin avait bien un but. « Tu avais une idée particulière ? Personnellement j’ai rien mangé, je sais pas si tu avais des plans de prévus… » Tu tournais la tête vers elle, te demandant si elle insinuait ce que tu pensais qu’elle insinuait ; la vérité étant que tu avais besoin d’être avec une amie à ce moment précis. Peut-être que si tu arrêtais de te mentir à toi-même et que tu n’étais pas aussi aveugle, tu aurais pu avouer que tu avais surtout besoin d’être avec Jean en particulier mais cette pensée en impliquaient d’autres et tu n’avais pas le courage de les affronter tout de suite. Tu savourais le moment présent et si celui-ci t'offrait la compagnie de Jean alors tu ferais tout pour ne pas le laisser filer trop vite. « Si tu ne peux m’accorder que le temps d’une glace ça me va aussi. » « Tu mérites bien plus que le temps d’une glace. » Ta phrase était sortie sans hésitation, sans que tu ais eu le temps d'y penser à deux fois. Appuyée par un regard profond et intensif, elle semblait prendre une dimension bien plus importante que celle que tu avais eu l’intention de lui donner. Tu préférais ajouter un petit « J’ai tout mon temps » qui n’arrangea pas forcément les choses.
Le chemin que vous aviez pris déboucha sur une petite rue remplie de magasins et de petits coins sympas pour se poser. Etant partiellement à l’ombre grâce à la verdure autour, tu te rendis compte que la chaleur y était moins étouffante. Apparemment vous n’étiez pas les seuls à avoir pensé à cet emplacement pour vous retrouver. De là où vous vous teniez, vous pouviez voir la foule de gens qui faisaient la queue pour la même chose. « Waou. D’habitude y’a personne ici… » « Apparemment, on a tous eu la même idée… » Puis d’un haussement d’épaule, tu préférais avouer qu’attendre un quart d’heure pour deux boules de glaces te semblait un peu exagéré. Te vint alors une idée… « Si tu n’as pas peur de marcher un peu, on peut essayer de rejoindre la Baie du Croissant. On pourra longer la plage, trouver un coin sympa pour se poser et manger quelque chose… » Le monde serait peut-être toujours présent mais l'endroit était nettement plus grand que la petite rue. Le trajet à pied devait faire tout au plus un quart d’heure – vingt minutes. Vous pouviez toujours prendre le bus pour le retour si vous le souhaitiez mais pour l’heure, tu espérais bien que le temps de marche allait vous permettre de parler un peu et d’apprécier la compagnie de l’autre plus grandement encore qu’elle ne l’était déjà.
Une chose te revint alors, une chose que tu avais voulu faire, que tu avais voulu dire mais dont tu n’avais jamais trouvé le temps de faire. « Je suis désolé pour mon comportement à l’hôpital. » Tu avais été choqué par la révélation qu’elle avait faite à propos de la mission et de son déroulement mais dans le feu de l’action et avec les ordres secs de Remy, tu n’avais pas eu le temps de lui proposer ton aide. Si sa hanche avait été touchée et qu’elle en avait souffert, tu ne pouvais imaginer ce qu’elle avait ressenti quand une arme avait été braquée contre elle. A l’hôpital, tu aurais voulu essuyer ses larmes, lui dire des mots de réconfort, la protéger si elle le voulait... Tu aurais voulu faire beaucoup de choses pour elle mais le temps n’avait pas été le bon. Tu avais été tellement obnubilé par tes problèmes que tu t’en voulais à présent de ne pas avoir été là pour elle comme elle était à présent là pour toi. « Tu sais… ce qui s’est passé lors de la mission… ce que tu nous as dit à l’hôpital… Tu peux m’en parler si tu veux. » Les blessures physiques étaient certes douloureuses mais les images choquantes des choses qui aurait pu arriver et qu’on gardait en tête l’étaient tout autant. Et si elle avait besoin d’une épaule, d’une oreille attentive ou de soutien, tu espérais pouvoir être assez pour remplir ce rôle. « Je suis désolé que ce soit arrivé. Et je sais que tu en as peut-être assez qu’on te pose cette question mais… comment ça va ? »
By Phantasmagoria Couleur de Scott : #006666
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Sam 23 Juil - 20:54
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Scott & Jean
Tu voyais bien qu’il n’allait pas bien. Il avait dû camper devant l’immeuble, cherchant en vain à revoir son ami, son meilleur ami. Tu ne pouvais rien faire pour régler leur histoire, tu ne voulais pas t’en mêler. Les choses semblaient déjà tellement compliquées alors rajouter ton grain de sel ne serait certainement pas une bonne idée. Puis tu avais trop peur que tout se retourne contre toi. Donc tu gardas tes distances avec ses problèmes avec Remy. La seule chose que tu pouvais faire c’était passé du temps avec lui et lui occuper l’esprit. Une ballade en plein air vous ferait le plus grand bien. Tu ne fus pas longue, juste le temps de te débarrasser de tes affaires de la journée et d’après de quoi survivre à la soirée. Tu ne savais pas exactement combien de temps tu serais en promenade mais tu espérais bien prolonger au maximum ce moment passé avec lui. Vous étiez à présent dans la chaleur de fin d’après-midi et tu préférais savoir tout de suite ce qu’il en était et si l’heure était déjà comptée pour lui. De peur une nouvelle fois de formuler ce qui te trottait en tête tu te servis de sous entendus. Peut-être pas assez claire car il ne répondit pas la première fois. Tant pis, peut être n’avait-il qu’une dizaine de minutes devant lui et ne voulait pas te vexer. « Tu mérites bien plus que le temps d’une glace. » Tu tournas la tête vers lui, plongeant ton regard dans le sien. Les mots semblaient s’être échappés de ses lèvres avant qu’il ne puisse y réfléchir. Ton coeur bondit dans ta poitrine tandis que tu continuas de le fixer. Il te rendit le même regard puissant qui tu bloquas sur place. Tout sembla s’arrêter autour de vous et tu n’osais pas vraiment croire ce qu’il venait de dire. L’avait-il vraiment dit ? Était-ce ce que tu pensais ou… ? « J’ai tout mon temps ». Reprenant la route, tu te forças à croire que ce n’était que ton imagination qui te jouait des tours quant aux sens de ses phrases. Il était tout de même fiancé.
Tu continuas de le guider jusqu’à la ruelle qui s’avéra bondée de monde. Même par des grosses chaleurs tu n’avais jamais vu autant de monde se promener ici. Le centre de Hammer Bay et les plages y étaient généralement préférés disposant de plus de magasins et surtout de plus d’espace. Ici, dans cette petite rue tu ne voyais qu’une foule de monde. L’ombre des arbres était certainement la raison qui avait attiré les gens, l’air était bien plus agréable ici. « On pourra longer la plage, trouver un coin sympa pour se poser et manger quelque chose… » Tu souris à cette perspective. C’était une bien meilleure idée que de s’engouffrer parmi cet amas de personnes. Les espaces de la baie étaient bien plus spacieux et vous n’auriez pas à piétiner au moindre pas. « Ça me semble une très bonne idée. Puis tu sais bien que la marche ne me fait pas peur. » Tu repensas à votre dîner et sa proposition de rentrer à pied. Un autre sourire en coin se colla sur ton visage. C’était un bon souvenir. Enfin d’accord, vous partez dans la direction de la baie en longeant les rues de la ville. Celles-ci semblent anormalement fréquentées. Vous croisez toutes sortes de personnes, seules ou accompagnées, jeunes ou plus âgées. Tout ce qui démontre la vie de la ville. Tu n’as pas vraiment le temps de traîner dehors et de contempler l’activité qu’Hammer Bay offre. Cela t’intrigue et tu ne peux t’empêcher de tourner la tête dès qu’un éclat de voix se fait entendre, fixant le sourire sur les lèvres des inconnues et les rires naître au creux de leurs gorges.
Votre marche était calme mais votre rythme restait bien plus rapide comparé à ceux qui vous entouraient. Certainement une conséquence de la garde. « Je suis désolé pour mon comportement à l’hôpital. » Tu restas muette quelques secondes. De quel comportement parlait-il ? Du fait qu’il est balancé à Remy qu’il bossait avec toi, provoquant le courroux de ce dernier. Ou bien, parlait-il dû fait qu’il s’était sauvé comme un voleur, te laissant seule dans la chambre ? Sur le moment tu lui en avais voulu. Pas d’être parti si vite. Tu arrivais très bien à comprendre aujourd’hui qu’il devait être bouleversé et cela expliquait sa fuite. Ce que tu avais eu du mal à digérer c’était son envie de se confier si vite, toi présente en prime. Tu aurais bien voulu éviter la scène qui s’était déroulée quelques jours auparavant. « Je pense que tout le monde était à cran… Après j’dis pas, j’aurais préférée que tu gardes cet aveu pour une autre fois. Une fois où je n’aurais pas été là, par exemple. » Tu avais volontairement accentué la fin de ta phrase pour lui faire comprendre que ce n’était pas grand chose et que tu t’en moquais bien maintenant. C’était fait, point. « Tu sais… ce qui s’est passé lors de la mission… ce que tu nous as dit à l’hôpital… ». Ton humeur changea instantanément. Tu ne voulais pas te replonger dans tes souvenirs. Surtout tu ne voulais pas perdre l’atmosphère joviale qui s’était installée. « J’ai dit quoi déjà ? » Bien sûre c’était une blague qu’il avait certainement dû cerner. Tu espérais un peu que cela suffirait à le ferais changer de sujet.
Cependant, il s'agissait de Scott et tant qu’il avait une idée en tête il n’en démordrait pas. « Tu peux m’en parler si tu veux. » Un sourire sincère, plein de gratitude étira tes lèvres. Il était là, encore une fois, décidé à t’épauler. Tu ne savais pas comment tu avais pu survivre 3 ans à la garde sans lui. Il semblait toujours prêt à t’aider, te rassurer et t’écouter parler de tes problèmes. Tu savais aussi qu’il serait enclin à écouter tes craintes et tes doutes. D’un geste hésitant, tu lui attrapas le bras, vous obligeant à ralentir votre allure. Tu le lui serras doucement avant de lui souffler : « Merci. Vraiment, merci. » Décidé à reprendre votre route, tu lâches son bras, sans pour autant rompre votre contact. Tes doigts glissent lentement le long de son avant bras, se faufilant le long de sa main et de sa paume avant de finalement se perdre dans le vide entre vous deux. Tu lui jettes un rapide coup d’oeil, jugeant sa réaction. Tu avais besoin de savoir ce qui était en train de grandir au fond de toi. Un jeu, une passade ou alors bien pire ? Repensant à la mission et ce qui s’y est produit un frisson se déclenche dans ta nuque et celui-ci redescend le long de ta colonne. Tu aimerais bien te confier, mais ton regard se pose immédiatement sur les gens que vous croisez dans sur votre route. Et s’ils entendaient des brides de conversations ? « Je suis désolé que ce soit arrivé. » Tu secouas la tête : « C’est pas ta faute. » C’est la faute de personne, sauf peut être la tienne. Vous avez mal géré. Tu avais sous-estimé la gamine et tu en as payé le prix. Tu aurais dû laisser Jackson lui coller une balle, sans état d’âme. « Et je sais que tu en as peut-être assez qu’on te pose cette question mais… comment ça va ? » Un faible sourire s'approprie tes lèvres cette fois. Oui, ça allait, mais à chaque fois qu’on te le demandait les images de cette journée venaient te hanter. Tu t’attrapes la tête et fermes les yeux le temps de quelques secondes.
Au bout de la rue se dressait la mer et avec elle la baie. Votre trajet prenait bientôt fin, ce qui vous laisserait le loisir de pouvoir discuter à l'abri des oreilles indiscrètes « Ça te dit qu’on aille sur le côté gauche de la baie ? On y sera dans moins de 5 minutes je pense. Là on sera tranquille pour parler. » Tu accélères le pas, cherchant à vite arriver à destination. Le mieux serait carrément de couper la route. Tu trottines sur la route, te hâtant de traversée avant qu’une voiture ne vous klaxonne : « Dépêches ! » Tu cries à Scott derrière toi. Tu arrives sur le trottoir d’en face en riant. Il fallait être rapide pour traverser les rues à la sauvage comme vous veniez de le faire. « On y est, c’est juste là. » La rue mène sur une impasse qui offre à son terminus l’accès aux dunes de sable. Celles-ci débouchent à leur tour sur la mer. Elles n’étaient pas très hautes, mais elles recouvraient une bonne partie de la baie, et les touristes ne s’y aventuraient presque jamais. Seuls les adolescents du coin où les couple en recherche d’un endroit à l’abri des regards venaient par ici. De la végétation, balayé doucement par une brise marine, est parsemé tout le long et dans les tas de sable. Celle-ci permet de trouver des coins à l’écart tout en offrant une vue sur l’océan. Après une courte marche laborieuse tu t’arrêtes, les chaussures déjà pleines de sable. « On peut rester là si ça te va ». Il n’y avait personne aux alentours, vous seriez libre de vous exprimer sur les secrets de la garde rouge. Tu profites du fait qu’il s’assoit dans le sable certainement chaud pour retirer tes chaussures. Tes pieds rentrent à leur tour en contact avec la dune. Le sable est tiède et la sensation très agréable. Ça faisait longtemps que tu n’étais pas venu à la plage. Le vent léger qui souffle vous rafraîchit tout autant que l’ombre d’un arbre.
Tu joues avec tes orteils dans le sable. Tu gagnes du temps. C’est toujours compliquer d’ouvrir son coeur, de parler de ses peurs et de ses craintes. Une boule s’est déjà formée dans ta gorge mais tu te forces, tu sais qu’il ne te jugera pas. « Je fais des cauchemars. Enfin, ça m’arrive souvent, surtout après les missions. » Tu l’observes. T’essaye de voir sa réaction, de juger si tu peux continuer. « Ça passe rapidement d’habitude. Même si ça revient... plus tard. » Tu secoue ta main dans l’air « Hum, je revois cette fillette.. cette enfant. J'ai son visage gravé dans mon esprit » Tu fronces les sourcils « Elle meurt. Encore. Je vois son frère et je vois Gamora. » Cette fois tu baisses la tête, rattrapée par ta peur. Ton coeur se serre. Tu tripotes tes ongles en silence, cherchant à ravaler la boule qui ne fait que grandir dans ta gorge. Tu t’agites. Tu n’arrives pas à tenir en place. Tu n’as parler à personne de cette partie là. « J’ose même plus l’approcher. Je… Je lui ai à peine parler depuis la mission. » D’un coup tu te demandes s’il est au courant de ce qui s’est exactement passé là-bas. Tu sais que son groupe a eu des problèmes avec les civils, que ça s’est retourné contre eux et qu’ils ont fini dans une boutique. Tu sais aussi pour le départ de feu et tout le reste… Mais eux, ont-ils tous su qui t’avait tiré dessus ? Ce qui s’était passé avant ? Tu n’étais pas sûre que Logan voulait ébruiter ça. « On vous à informer de ce qui s’est passé de notre côté ? Ou juste que je me suis pris une balle “perdue”. » C’était souvent les termes qu’on utilisait quand on ne savait pas comment justifier un accident du travail. Ce n’était rien, sauf que cet accident aurait pu te trouer le crâne.
Tu détournes le regard, observant au loin les vagues qui s’écrasent sur le bord de mer. « J'étais bloquée. Contrôlée par le pouvoir de cette enfant... mais j'étais pas la seule.» Tu fronces les sourcils encore plus avant de répondre. Tu ne souhaites montrer personne du doigt mais tu sais qu’il n’en fera pas un esclandre auprès de la principale intéressée. Après tout, elle ne se contrôlait même pas... Ça ne sert à rien de la blâmer. « Comme je t’ai dit à l’hôpital.. j’ai eu de la chance que la balle touche ma hanche. C’était ma tête qu’était visée. On devrait être habitué à ça, non ? » Un rire amer sortit de tes lèvres. Le danger n’était pas le problème. Ce qui t’avait marqué c’était qu’il vienne de l’arme de ton amie la plus proche. « Sauf quand c’est votre alliée qui vous tient en joue… » Tu songeas à la fois où tu avais pointé ton arme sur lui. Ça t’avait glacé le sang dans les veines. La situation vue de l'autre côté te semblait bien plus horrible. Un battement de paupières et tu distinguas clairement la brunette à quelques mètres à peine, les mains repliées sur son arme, te soufflant ses mots d’excuse. Tu fermes d'instinct les yeux et t’attrapes la tête. « J’aimerais que ces images sortent de ma tête. »
“ There were times I was lost, and you found me. There were days which were heavy, and you lightened my heart.. „
Vos pas sont à l’unisson, foulant le bitume en même temps, rythmant votre cadence décontractée. Symétriques, coordonnés, le tableau est presque trop parfait. Tu jettes un coup d’œil à son visage : il est concentré droit devant elle malgré ses petits coups d’œil ici et là aux passants. Suivant son regard, tu vois ce qu’elle voit, regarde ce qu’elle regarde, essaye de comprendre ce qu’elle comprend. Ce côté du trottoir ensoleillé est pratiquement désert, les passants préférant l’ombre. Toi, tu observes la couleur flamboyante de ses cheveux avec une envie curieuse de passer tes doigts à travers. Il y a d’ailleurs juste cette petite mèche qui dépasse, qui vient, d’un mouvement régulier, à chaque pas, encadrer son visage… Si seulement tu osais… Sagement, tu contrôles tes pensées, les remplace par d’autres, moins audacieuses. Tu t’excuses. Tu as vraiment été un idiot ce jour-là. « Je pense que tout le monde était à cran… Après j’dis pas, j’aurais préféré que tu gardes cet aveu pour une autre fois. Une fois où je n’aurais pas été là, par exemple. » La perspective qu’elle te présente, tu y avais à peine pensé. C’est pourtant vrai : tu l’avais mise dans l’œil de la tornade, à l’épicentre du séisme… Elle aurait pu ne pas y être. Tu avais été la gâchette, Remy avait été la bombe, elle avait été le dommage collatéral. Une autre responsabilité manquée, une nouvelle raison de t’en vouloir. Tu n’as pas d’excuses à lui proposer, pas de raisons valables pour justifier ton acte. Tu en as peut-être une mais tu doutes qu’elle pèse son pesant d’or. Plutôt légère comme la plume d’une aile de moineau : tu te disais que si la conversation avait continué, Jean aurait laissé échapper quelques mensonges pour ne pas griller ta couverture et tu ne pouvais pas faire d’elle ce qu’elle n’était pas. Elle n’était pas une menteuse, elle aurait simplement fait au mieux pour ne pas générer de conflits entre Remy et toi. Mais l’acte aurait été là : tu pouvais te couvrir, raconter ce que tu voulais, tu en endosserais les conséquences, tu ne pouvais pas laisser Jean les endosser à ta place. Avec cette confession, peut-être qu’inconsciemment tu avais épargné une partie de la furie de Remy à ton amie. « Il est certain que si je pouvais retourner dans le temps, je ferais les choses différemment… Désolé de t’avoir mise au milieu de tout ça. »
Votre chemin continue, toujours se dessinant droit devant vous. Vous suivez un itinéraire tout tracé, sans besoin d’indication. Tu te demandes si tu ne devrais pas ralentir le rythme pour gagner un peu plus de temps mais tu ne voudrais pas briser la régularité de vos pas. Tu essais de deviner à quoi elle pense, tu aimerais te risquer à lui demander mais ce serait peut-être un peu déplacé. Cette frustration de ne pas savoir, de t’autocensurer et de ne pas avoir le droit… Elle te fait hésiter encore et encore, elle te fait perdre des occasions, des moments précieux que tu regretteras sans doute plus tard. Toutes ces chances que tu aurais pu saisir mais, comme à ton habitude, tu ne fais pas grand-chose. A chaque balancement de bras, tu sens le souffle frais du mouvement qui caresse ta peau et tu aimerais oser toucher la sienne. Tu n’as pas peur de son contact, tu redoutes surtout la réaction. Amis… amis… C’était ce que vous disiez aux gens que vous croisiez. C’était ce que vous étiez, tu ne voulais pas condamner ça. Les attentes étaient trop hautes, vos vies trop dangereuses : qu’adviendrait-il si… Tu n’oses y penser. Un flash de la bague autour de l’annuaire d’Emma te rappelle à ton devoir. Il y a une promesse en jeu. Ton esprit se risque à penser aux fameux « et si… » mais tu ne veux pas continuer vers celle limite, craignant de la dépasser trop facilement. Tu as des valeurs et un sens moral mais contre elle, tu as l’impression d’être si faible. Ses regards te désarçonnent, son contact t’électrise… Il y a quelque chose.
La conversation continue et Jean s’amuse à faire la sourde oreille. Au regard qu’elle te lance, tu sais très bien que ça l’amuse et même si l’envie de garder ton sérieux est grande, tu ne peux t’empêcher d’imiter son petit sourire entendu. Finalement, tu proposes ton aide, ton soutien, pesant chacun de tes mots. Ils sont pourtant légers, sincères mais ils semblent signifier tellement. Ton offre semble lui faire plaisir. Ses bras gagnent de la hauteur et se posent délicatement sur le tien, rompant votre allure. Arrêté dans ton geste, tu fais marche arrière, tu te retournes et lui fait face. Le contact de ses doigts contre ta peau te donne envie de sourire. « Merci. Vraiment, merci. » Tu sens l’importance de ses mots, tu les fais vibrer dans ta tête. Ta main se pose sur la sienne comme pour t’assurer que le contact ne se rompra pas tout de suite. « Quand tu veux, n’oublie pas. » Ses yeux fixant les tiens, tu tressaillis lorsque ses doigts effleurent ton avant-bras, étonné d'abord, puis ravi de son audace. Abaissant ton regard, tu contemples son trajet qui continue doucement le long de ton poignet. Ta main se referme lorsque ses doigts se lient aux tiens, soucieux que sa descente le long de ton bras ne se termine dans le vide. Tu lui donnes ton regard, sentant qu’elle le cherche. Il est doux, réconfortant. Tu te sens bien. Un sourire s’étire sur tes lèvres. Quelques regards embarrassés vous dévisagent et tu fais un pas en arrière, soudainement conscient du peu d’espace qui vous sépare. Les marques d’affection en public ont toujours cet effet-là : ils font prendre conscience qu’à deux, on crée sa propre réalité, son propre temps mais que l’illusion du monde Ailleurs ne tient pas si l’on n’est pas à l’abri des regards.
Tu sens le contact avec la main de Jean qui se resserre. Elle veut te dire quelque chose mais les inconnus qui vous fixe et s’écartent en accélérant un peu le pas la met mal à l’aise. Ca peut se comprendre. Vous reprenez la marche et tu t’ébahis devant la mer et la plage qui s’étend devant vous. La lumière de fin de journée ne va pas tarder à lécher l’horizon et les couleurs promettent un spectacle sans nom. Déjà les rayons faiblissant du soleil cristallise la surface de l’eau, lui donnant l’apparence d’une mer de joyaux. « Ça te dit qu’on aille sur le côté gauche de la baie ? On y sera dans moins de 5 minutes je pense. Là on sera tranquille pour parler. » « Je te suis. », tu lui confis immédiatement, persuadé que peu importait l’endroit où elle t’emmènerait, vous y seriez bien. Jean a un pas d’avance sur chacun de ceux que tu fais, elle te devance, te tire presque. Au bord du trottoir, elle ne s’arrête pas. « Jean, on devrait… », tu commences ta phrase, cherchant à désigner le passage piéton à quelques mètres de là mais elle te tire de plus belle, t’entraînant dans sa folie douce et son trépignement. « Dépêche ! » Ayant à peine une seconde pour regarder l’état du trafic, tu t’élances à sa poursuite. Un concert de klaxons furibonds vous reproche ce trop-plein d’aplomb mais il est trop tard : tes pieds effleurent la zone piétonne en face. « On y est, c’est juste là. » L’allée qu’elle désigne est petite, cachée entre quelques maisons de la ville. Tu te demandes où Jean, métamorphosée en une Alice pressée de rejoindre son pays des Merveilles, peut bien te mener. Continuant de la suivre, tu vois les premiers grains de sable apparaître et grincer sous tes pieds et puis levant les yeux, tu te fascines pour les dunes qui se dessinent et semble vous ouvrir les bras. Entamant l’ascendance, tu laisses échapper un petit rire quand un vent salé vient secouer ton tee-shirt blanc. « C’est magnifique comme endroit ! » Une fois au point culminant de la petite dune rasée par le vent et les chaussures remplies de sable, tu laisses échapper un sifflement en observant la vue et l’accès à l’océan que vous aviez. « On peut rester là si ça te va ». En admiration devant le calme et la beauté de l’endroit, tu t’assois dans le sable. « C’est parfait ». Tu la laisses se déchausser tandis que tes doigts jouent avec le sable fin qui vous entoure.
Le silence qui s’établit entre vous est loin d’être encombrant. Tu le trouves normal, apaisant. Tu ne sais pas trop ce que tu attends. Est-ce qu’il faut que tu poses une question, est-ce qu’il faut que tu la laisses parler. Ne cherchant pas à la brusquer, tu décides d’attendre encore un petit peu, lui jetant par moment des petits coups d’œil pour juger les émotions sur son visage. Le souffle léger du vent écarte ses mèches rebelles de sa figure. Tu n’es pas inconscient du regard ─ ou de l’absence de regard ─ qu’elle t’a donné quand tu lui a demandé de ses nouvelles. C’est le genre de réaction qu’on a quand l’image qu’on a devant les yeux est trop pénible pour qu’on puisse la supporter. En fermant les yeux, on l’interdit de sortir, de peur qu’elle se matérialise devant nous en pleine lumière du jour. Mais après un temps de silence suffisant, elle commence sa confession : « Je fais des cauchemars. Enfin, ça m’arrive souvent, surtout après les missions. » Tu l’écoutes sans rien dire, continuant à la regarder. Du regard, tu mémorises le mouvement de ses yeux, les battements de ses paupières, tu observes les tressaillements près de sa gorge qui libèrent des trémolos quand elle prononce quelques voyelles. Mais plus que tout, tes yeux se concentrent sur ses lèvres et sur les paroles qu’elle te confie. « Ça passe rapidement d’habitude. Même si ça revient... plus tard. ». Penchant ta tête sur le côté comme pour l’observer sous un nouvel angle, tu lui demandes sur un ton doux et encourageant : « Mais pas cette fois, c’est ça ? Ça ne passe pas… » Tu fais une petite pause. Cette question a plus des airs d’affirmations qu’autre chose mais tu continues : « Et qu’est-ce que tu vois ? ». Comme si elle essaye de se débarrasser d’une mouche, elle secoue sa main. Tu sais que le harcèlement d’un insecte n’est rien comparé à celui de l’imagination. « Hum, je revois cette fillette… cette enfant. J'ai son visage gravé dans mon esprit… Elle meurt. Encore. Je vois son frère et je vois Gamora. » Ses énonciations de personnage te fait reprendre conscience de la scène sur laquelle tu es arrivé à la fin de votre mission. Tu ne sais combien de temps s’était écoulé avant que vous arriviez, combien de temps elle avait passé à dévisager chacune des personnes qui se trouvaient dans le parc. Combien de temps il avait pris pour que la petite perde de ses couleurs...
Jean à tes côtés ne parvient plus à retenir son calme. Ses mouvements sont moins réfléchis, plus erratiques. Ses regards hésitent à croiser les tiens, mais tu la cherches, tu les cherches. Si elle se concentrait sur autre chose peut-être qu’elle pourrait donner de l’ordre dans ses pensées. Mais pour l’instant, il est nécessaire qu’elle dise ce qu’elle a sur le cœur et que tu sois là à ses côtés pour l’écouter, pour comprendre, pour la soutenir, pour ne jamais douter d’elle et de qui elle était. « J’ose même plus l’approcher. Je… Je lui ai à peine parlé depuis la mission. » Elle parle de Gamora. Cette idée te parait assez incroyable, presque absurde. Il est inimaginable que Jean ait passé près d'une semaine sans parler à celle qui connaissait son cœur et chacun de ses secrets. Sur le coup tu ne comprends pas trop sa réaction mais tu sais qu’un tel aveu cachait sans doute une raison. « On vous à informer de ce qui s’est passé de notre côté ? Ou juste que je me suis pris une balle “perdue”. » Tu grimaçes, te sentant coupable pour ne pas avoir entendu plus tôt la version officielle des faits. « Deuxième option. ‟Dans la panique, l’agent Jean Grey a été touchée par balle à la hanche. Ses jours ne sont pas en danger.” » tu récitais, la phrase venant tout droit du rapport que Logan vous avez fourni. Rien sur la provenance, la raison ou une source plus précise que la panique. « C’est tout ce qu’on a nous a transmis et c’est plus que ce que Logan a sorti à la presse. » Il y eut un petit silence ponctué par le bruit des vagues et le cri des mouettes au-dessus de vous. Puis Jean continua : « J'étais bloquée. Contrôlée par le pouvoir de cette enfant... mais j'étais pas la seule.» A nouveau, tu vois que ses lèvres se pincent et qu’elle fronce les sourcils. Ces aveux lui coûte, elle n’a pas envie de faire de bêtises, de dire des choses qu’elle regretterait. Elle veut juste t’exposer les faits afin que tu puisses l’aider à les surmonter. « C’était une enfant… elle n’avait aucun contrôle, tu n’y es pour rien… » « Comme je t’ai dit à l’hôpital... j’ai eu de la chance que la balle touche ma hanche. C’était ma tête qu’était visée. » Tu sens que tes mains commençent à trembler à ce dernier aveu. Ne sachant comment les arrêter, tu enfonçes tes doigts dans le sable à tes côtés. « On devrait être habitué à ça, non ? » Elle rit jaune. L’écoutant, tu souris tristement, te demandant si elle se sentirait mieux après. Tu finis par secouer la tête négativement, plissant les yeux au soudain ensoleillement. Ton regard jonglait entre la vue sur l’océan et celle dont tu profitais en ayant Jean à tes côtés. « Non. On ne devrait pas être capable de s’y habituer. » Il y eut une petite pause. Tu avais besoin d’expliquer quelque chose qui semblait prendre ton son sens dans ta tête, tu espérais seulement qu’une fois dite à haute voix, la réflexion garderait de son importance. Tu avais une facilité à penser les choses, moins à les exprimer. « Ce que l’on fait n’est pas normal. C’est peut-être notre quotidien mais ça n’excuse rien. Tenir en joue quelqu’un ou être tenu en joue n’est pas quelque chose de normal, personne ne devrait s’y habituer… ─ Après, le danger, l’adrénaline… C’est autre chose. On ne s’y habitue pas vraiment non plus, on apprend juste à les gérer et à s’en servir... »
Jean coupa court à ton explication, continuant la sienne. « Sauf quand c’est votre alliée qui vous tient en joue… » Ce fut à ton tour de froncer les sourcils. Prenant le temps de réfléchir à ce qu’elle venait de te dire, tu examinais les indices qu’elle t’avait inconsciemment (ou consciemment) donnés. Un revolver allié pointé à sa tête… Retraçant et reconstruisant virtuellement la mission dans ta tête, tu détaillais les événements. Jackson avait été avec vous et ne t’avait pas évoqué de coup de feu. Jean avait été la victime dans l’affaire, Ororo n’avait rien dit lorsqu’elle avait pansé Jean… Cette dernière avait évoqué… « C’est Gamora qui… » Les mots restèrent coincés ; tu n’osais finir ta phrase comme si en les prononçant, l’action allait se trouver achevée et la plaie serait ré-ouverte. « Elle… » Même paralysie verbale. Tu as l’impression de recevoir une douche froide, de te prendre un saut d’eau glacé sur la tête tandis que tes mains dans le sable se resserrent en poings. Pas étonnant que Jean réagissait comme ça en se remémorant la mission : elle avait vu sa meilleure amie la prendre pour cible. Et même si le geste était loin d’être intentionnel, il n’était pas étonnant que la douleur et le traumatisme remontait plus loin que la simple douleur de la balle. Les yeux de Jean se ferment alors et elle rapproche ses mains pour y cacher son visage. « J’aimerais que ces images sortent de ma tête. »
Tu comptes jusqu’à dix, lui laissant juste ce temps là pour tenter de chasser ces démons qui semblent l’assaillir. Te faisant glisser sur le sable, tu te rapproches d’elle, enlevant les grains de sable sur tes mains d’un mouvement contre ton pantalon. Tes genoux effleurent ses pieds nus dans le sable. Tout comme elle l’a fait il y a quelques minutes, tu laisses glisser ta main le long de son bras, remontant lentement jusqu’à ce que ta main se pose sur sa joue, l’encadrant délicatement. Vos visages sont proches, vos front se touchent presque. « J’aimerais t’aider à t’en débarrasser. », tu lui souffles doucement. Tu plonges ton regard dans le sien, une voix dans ta tête souhaitant tout bas que le temps ne se poursuive jamais. « Tout va bien, tout va bien » Les secondes passent… Tu ne les comptes plus, perdu dans l’instant présent. Tu ne sais pas si le peu d’espace qu’il y a entre vous deux permet vraiment à Jean de se calmer et de retrouver son souffle mais tu finis par reculer, ton épaule gauche toujours collée contre la sienne. Tu l’enveloppes d’un bras, l'invitant à poser sa tête contre toi. « Les images s’estomperont avec le temps, ne t’en fais pas », tu commençais d’une voix calme et apaisante. « Le fait d’en avoir parlé aidera sûrement plus vite que si tu n’avais rien dit. Tu es quelqu’un de fort, Jean. Tu te relèveras plus vite que tu ne le penses. ── Mais prends ton temps, rien ne presse. » Il y eut une petite pause de ta part avant que tu t’attaques à un autre point important qui aiderait sûrement Jean : « En ce qui concerne Gamora, je pense que… ─ tu inspirais ─… je pense que c’est normal que tu veuilles garder tes distances pour l’instant. Ce qui s’est passé… c’est traumatisant, appelons un chat un chat. Mais n’attend pas trop pour retourner la voir : je suis sûr que tu lui manques et que tu as également besoin d'elle. »
Ce que Jean venait de faire, tu lui en étais reconnaissante. Elle comptait beaucoup pour toi et en tant qu’ami, et tout ce que tu voulais, c’était savoir qu’elle allait bien, qu’elle irait mieux, qu’elle s’en remettrait. Il y avait plus profond que les blessures physiques… La pression en tant que soldat était haute. Vous deviez paraître débrouillards et indépendants, déterminés et forts… Parler de vos faiblesses abaissait ce voile que vous aviez pour devoir de porter. Mais ce que tu avais appris au cours de ces années au sein de la Garde était que si vous fonctionniez à plusieurs, ce n’était pas pour rien. Demander de l’aide n’était pas un signe de faiblesse. Effleurant la peau de son bras, tu lui demandais doucement : « Tu te sens mieux ? » Rompant le contact que vous aviez à contrecœur, tu te mis à genou avant de finalement te redresser, lui tendant tes mains. « Viens avec moi ». Puis avançant, vers le bas de la dune, vers l’étendu d’eau devant vous, te vint une idée. « On devrait aller à la plage un de ces jours… »
By Phantasmagoria Couleur de Scott : #006666
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Dim 24 Juil - 22:46
I stand here right beside you
Scott & Jean
Ravie de pouvoir te perde sur le sable tu t’avances avec lui jusqu’à une hauteur plutôt appréciable. La vue qui vous est offerte est à couper le souffle et tu imprimes cette image dans ton esprit. Tu redoutes un peu l’intimité que cet endroit vous procure, ces derniers temps tes pensées sont agitées par une envie bien étrange à l’égard de ton collègue. Tu te forces, tu prends sur toi pour repousser tout ça dans un coin de ta tête, tu n’es pas là pour ça. Il t’observe. Tu sens son regard se poser sur toi. Tu sens ses yeux qui te scrutent, qui recherche la moindre réaction de ta part. Tu en aurais rougi si tu n’étais pas tant préoccupée par ce que tu t’apprêtais à lui confier. Tu te laisses aller, sans trop savoir si c’est sa présence qui t’apaise où le paysage d’une beauté rare qui s’étale devant vous. Tu confirmes d’un signe de tête quand il comprend, que les cauchemars ne passent pas. Ils sont toujours là. Chaque fois que tu fermes les yeux cette enfant, cette fillette… Son visage, tu le vois et le revois en boucle. Tu n’arrives pas à t’en débarrasser. Tu ne comprends comment cela a pu arriver. Elle est morte dans un tel éclat de colère. Tu restes encore dans une bulle d’incompréhension. Comme groggy par ce que s’est passé ce jour-là.
Ayant toujours du mal à faire sortir les mots qui flottent dans ton esprit et à les mettre en paroles tu t’agites un peu plus, laissant le silence et l’écart entre tes paroles s’agrandit. Tu ricanes quand il te récite de mémoire le rapport qu’a fait Logan. Cela t’amuse de constater que même au sein de la garde rouge le mensonge est de mise. Que pouvait-il arriver si vos collègues apprenaient la vérité ? Gamora était clairement assez solide pour subir et calmer les accusations des autres. Elle les auraient démoli pour le moindre mot de travers. Tout compte fait c’était sûrement cela qu’il avait cherché à éviter. Ne souhaitant pas perdre ton élan, tu continus voulant à tout prix arriver à la fin de ta tirade. Un frisson te parcourt quand tu repenses à la sensation que tu avais quand la gamine à prit le contrôle de ton corps. Tout ce qui te fait le plus peur dans ce bat monde : perdre le contrôle. Et c’était elle qui l’avait sur toi. « Non. On ne devrait pas être capable de s’y habituer. » Tu t’arrêtes, lui permettant de pouvoir continuer. Tu vois à son visage que des mots étaient en train de se former dans ses pensées et tu lui laisses le temps de les formuler. Tu t’octroies ce répit pour déglutir et tenter de faire partir la boule dans ta gorge qui ne fait que se serrer davantage. « Ce que l’on fait n’est pas normal. C’est peut-être notre quotidien mais ça n’excuse rien. Tenir en joue quelqu’un ou être tenu en joue n’est pas quelque chose de normal, personne ne devrait s’y habituer…» Tu glisses ton regard vers tes pieds, incapable de le regarder plus longtemps. Tu le coupes sans ménagement, espérant lui faire comprendre ce que tes mots impliquent.
Apparemment tu n’es pas très douée pour t’exprimer. Depuis le début de votre sortie tu n’arrêtes pas de lui faire des sous-entendus comptant sur lui pour rassembler les pièces du puzzle et arriver à la conclusion. Tu lui laisses quelques secondes avant de te demander s’il ne vaut mieux pas formuler à voix haute ce que te dérange tant. Ça t’effraye, tu ne veux pas le dire, tu ne veux pas rendre la chose bien plus réelle. « C’est Gamora qui…» Tu éloignes ton regard de lui, le faisant disparaître de ton champ de vision. Tu te focalises sur l’écume qui se forme au sommet des vagues. Tu la regardes se former et disparaître à l’infini dans la houle qui remue l’océan. Tu ne veux pas y repenser mais c’est trop tard. Comme un flash puissant, tu te retrouves à nouveau dans ce parc, entouré de tes collègues et de cette fillette. « LAISSEZ-NOUS TRANQUILLE ! » Le crie de l’enfant résonne en boucle dans ta tête te faisait frissonner. Tu revois l’arme se braquer sur toi. Tu ressens la même peur qui parcourait tes veines ce jour-là. Tu revois ton amie, tremblante, aussi paniquée et impuissante que toi « J'suis désolé Jean...». Tu ne veux plus revoir ça. Tu ne veux plus entendre leurs voix dans ta tête. Tu n’as plus la force de revivre sans cesse ce moment. Tes yeux se ferment, tu supplies ton esprit de laisser s’échapper ce souvenir loin.
Le temps s’écoule mais tu ignores à quelle vitesse. Combien de secondes, minutes, se sont écoulées depuis ton dernier aveu? Tes yeux sont toujours clos, dissimulés sous tes mains. Ta tête se met à tourner comme si le sol sous toi s’était effondré et que tu tombais en chute libre. Rien ne te relie à la réalité à ce moment. Rien, sauf peut être une personne. Scott. Tu sens sa main glisser le long de ta peau, le long de tes bras et ce contact te réveille, t’électrise. Sa main vient se placer sur ta joue et tu laisses ta tête s’y appuyer légèrement. Tes yeux sont toujours clos mais tu sens sa proximité. Il est tout près de toi. Trop près. Son souffle te caresse le visage et tu n’as qu’une envie, lever la tête. Toucher sa peau, son visage, ses lèvres. « J’aimerais t’aider à t’en débarrasser. » Tu ouvres les yeux et scrutes ses yeux bleus qui te regardent. Ton souffle se fait saccadé, irrégulier, tout comme l’est les battements de ton coeur. Ta propre main se place sur sa nuque, jouant du bout des doigts avec ses cheveux. Tu ne vois plus rien sauf lui. Tu te concentres sur les lignes de son visage. Ses yeux, la courbe de ses sourcils, la régularité de son nez et ses lèvres. Ses lèvres. Elles sont si proches de toi qu’un simple petit mouvement te permettrait de t’y abandonner. « Tout va bien, tout va bien ». Tu replonges tes yeux dans le sien. « Scott… » Ta voix n’est qu’un murmure, une supplication. Tes yeux papillonnent entre ses yeux et sa bouche. La brise secoue légèrement tes cheveux, qui s’agitent dans tous les sens. Tu souhaites que ce moment ne s’arrête pas, que vous restiez figé l’un vers l’autre éternellement. Tout semble si facile et si naturel avec lui.
Tes angoisses semblent s’être envolées, remplacé par une toute autre préoccupation. Tu n’avais qu’une seule envie mais tu n’osais pas la formuler dans ton esprit. Tu avais peur que celle-ci ne soit trop forte et que tu te laisses emporter, impuissante. Il finit finalement par se reculer ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose. Même si tout ton être te hurle de le retenir, tu le laisses faire. Tu ne voulais pas faire quelque chose qui vous blesserait par la suite. Le contact entre vous ne s’arrête pas pour autant, comme collé l’un à l’autre il vient t’envelopper d’un bras et s’est sans hésitation que tu te blottis contre son corps tiède, attrapant son T-shirt dans ta main. Calée contre lui, tu lâches un soupir. Ton coeur semble plus léger bien qu'habiter par une tout autre personne à présent. « Les images s’estomperont avec le temps, ne t’en fais pas » Tu fermes les yeux. Oui, ça passait toujours. « Je sais. C’était juste… c’était différent cette fois-là. » Sa voix était douce et tu pourrais l’écouter parler pendant des heures. C’est ce que tu fais. Tu l’écoutes te rassurer, écoutant chaque parole, chaque mot prononcer. Tu sais qu’il a raison. « Tu es quelqu’un de fort, Jean. Tu te relèveras plus vite que tu ne le penses. » Un rire gêné franchit tes lèvres et tu te sens rougir. Tu n’es pas habitué à ce genre de compliment mais cela te fait du bien qu’il te le dise, alors tu le laisses faire. Quand il mentionne Gamora tu sursautes et resserres ta prise autour de son vêtement, ramener au pied de ton problème. Tes yeux s’ouvrent à nouveau, fixant le sable à vos pieds. « Mais n’attend pas trop pour retourner la voir : je suis sûr que tu lui manques et que tu as également besoin d'elle. » Un autre soupir franchit tes lèvres. « Je cherche pas à l’éviter. On s’est parlé. Mais les images sont bloquées dans ma tête. » Tu ne précise pas qu’il s’agissait de quelques échanges que tu avais écourtée mal à l’aise à ses côtés.
Tu te sentais bien mieux. Tu ne prenais jamais le temps de te confier sur les missions ou sur les lourdes interventions que vous subissiez des fois au quotidien. Seule Gamora avait été ta confidente sur ce genre de chose et généralement ça finissait sur un verre d’alcool pour faire passer tout le stresse et les mauvais souvenirs. Là, il n’était pas question de ça. Tu t’étais confiée à lui de façon très sérieuse et il t’avait écouté parler, ne cherchant pas à te rabaisser ou à te remettre les pendules à l’heure. Soldat. Vous étiez des soldats mais parfois, un peu d’éloignement avec cette vie était une bouffée d’air frais. Voilà, c’est ce qu’il était. Une bouffée d’air frais. « Tu te sens mieux ? » Tu te redresses en même temps que lui, le libérant de ta présence dans ses bras. Tu te sentais soulagée d’un poids. « Ouais. Merci. J’ai pas l‘habitude de me confier comme ça. » Il se met debout et te tend les mains. Tu les attrapes et te redresses à ton tour, te plaçant à ses côtés, ta main toujours dans la sienne. « Viens avec moi » D’une démarche mal assurée à cause du sable et de l’inclinaison de la dune, vous descendez l’amas de sable ensemble jusqu’à atterrir sur la place. Une fois arrivée sur une surface plus plane, tu lâches au ralentit sa main, visualisant le moment où vos doigts se séparent. L’eau salée se dessinait à plus d’une vingtaine de mètres de vous. Son regard se perdit à l’horizon et tu suivis la même direction que lui. Le soleil avait bien entamé sa descente et inondait la baie du Croissant d’une lumière orange éblouissante. « On devrait aller à la plage un de ces jours… » Tes pieds toujours en contact avec le sable tu rigoles. « Quel faute d’observation ! Nous y sommes ! » Tu le taquines, t’amusant de voir la tête qu’il tire juste après ta réplique. Cependant tu as bien compris quelle demande se cache sous ses mots. Serait-ce à son tour de te faire des sous-entendus ? « Tu n’es pas le premier Summers à qui je dis ça mais je te promets qu’on ira un jour à la plage. Après tout l’été ne fait que commencer ».
Tu lui jettes un petit regard en biais. Un sourire vient de naître sur tes lèvres en même temps qu’une idée vient de germer dans ta tête. Tu ne sais pas trop comment t’y prendre, mais tu commences à t’avancer sur le sable plus rigide de la plage. Celle-ci est presque déserte. Quelques personnes se baladent le long de la mer, d’autres se prélassent encore sur leur serviette autour d’un pique nique organisé. Tu te retournes pour t’assurer qu’il est bien sur tes traces. « Alors, on est à la traîne ?» Tu souris, bien plus joyeuse qu’avant. Un rire vient même remplir l’espace entre vous. Puis d’un coup tu t’élances. Tu cours en direction de la plage, y mettant tout ton coeur, savourant le vent sur ton visage. Ta hanche te pique mais tu l’ignores : ce n’est que superficielle après tout ! L’odeur du sel s’empare de tes narines et tu n’as qu’un envie, te jeter à l’eau. Arrivée à moins de trois mètres du bord de l’eau tu lâches tes chaussures sur le sol. Tu envoies en même temps balader ton sac après avoir passé la lanière au-dessus de ta tête et tu franchis les derniers mètres entre l’eau et tes orteils. L’eau est délicieuse et les vagues viennent fouetter tes chevilles. Tu frisonnes mais tu t’en moques. Tu n’as pas de maillot sur toi, et tu es presque certaine que c’est aussi son cas mais tu ne pouvais pas résister à l’envie d’y tremper les pieds. Tu te retournes juste à temps pour le voir débouler à côté de toi. Tu t’écartes en éclatant de rire avant qu’il ne te bouscule. Tu tapes volontairement tes pieds sur les vagues qui s'écrasent sur la sable pour l'éclabousser. Tu lui jettes même des gerbes d’eau avec tes mains en te baissant. Tu rigoles à en perdre haleine. Cela te fait du bien. Tu te sens heureuse et tu te délectes du sourire qui s'étire sur ses lèvres.
“ There were times I was lost, and you found me. There were days which were heavy, and you lightened my heart.. „
En haut de cette dune, avec ce paysage digne des plus beaux déserts d’Afrique, tu as l’impression que le temps s’est arrêté. Tu ne savais pas où se cachait cet endroit après tout ce temps passé sur Genosha mais il était clair que si tu savais qu’il existait, tu l’aurais cherché comme un pirate cherche un trésor. Parce que quel joyaux ! Tu imagines le lieu évoluer selon les saisons, abritant des romances et des disputes, des moments de silence et des moments de tension mais toujours protégeant ce paysage sidérant qui te coupait le souffle et les personnes qui venait s’y recueillir. Assis là, dans le sable, entourant Jean de tes bras pour la protéger de ses propres peurs, tu avais l’impression d’avoir trouvé ta place. Tu souhaitais ne plus jamais la quitter. Tu avais l’impression que la plupart des moments de ta vie, tu avais cherché cet instant, tu avais cherché cette personne. Tu n’as besoin de rien d’autre, de personne d’autre. Relâcher votre étreinte te fais mal au cœur même si tu es celui qui initie le mouvement. Tu t’assures que ce petit moment de ressourçage, de cœur ouvert l’a aidé à mettre de l’ordre dans ses pensées, dans les doutes et les peurs qu’elle pouvait avoir. « Ouais. Merci. J’ai pas l’habitude de me confier comme ça. » Un sourire en coin, tu ne penses pas avoir imaginé autrement. Toi-même, tu as du mal à faire ce qu’elle a fait parce que remettre ses pensées et ses craintes dans les mains d’une personne peut être terrifiant. Le fait de se sentir vulnérable, de devoir s’en remettre à quelqu’un… Quand on se perd dans cet acte, on a l’impression qu’il s’agit d’une défaite. On avoue ce qui fait de nous un être humain et non un soldat. On est pourtant soldats. Mais avouer ce que l’on craint, pour vous, pour toi, fearless leader, c’est comme déclarer forfait. Mais c’est l’ironie de la chose : on en ressort plus fort. On avoue les leçons qu’on a apprise, on entrouve de nouvelles perspectives, on a les épaules plus légères, on est prêt à continuer. Et c’est ce que tu voyais en regardant Jean à cet instant. Elle avait repris des couleurs, ses yeux précédemment agars et constamment en alerte sont plus détendus. Tu apprécies ce que tu vois, la vie qui te surprend en eux.
Elle attrape tes mains, se mets debout avec ton aide quand tu la tire doucement. Vos doigts toujours entrelacés, vous entamez votre descente. Le sable glisse sous vos poids, rendant la marche instable et délicate. Vous prenez votre temps, vous rééquilibrant grâce à ce lien physique qui vous lie. Sous vos pieds, le sable arrête de dégringoler et vous retrouvez une surface aplanie. Vos doigts se lâchent, le contact doux de sa main quitte la tienne à regret de ne pas pouvoir le garder plus longtemps. Il y a encore de la distance qui vous sépare de l’eau salée mais déjà tu goûtes à ses embruns. L’air se remplit de rouille et de sel mais tes yeux s’illuminent, émerveillés par la beauté devant vous. Tu doutes qu’il existe une plus belle vue. Tu partages ton idée avec Jean et immédiatement elle a les mots qui te prennent au dépourvu et qui ne te donne pas le temps de refréner un sourire. « Quel faute d’observation ! Nous y sommes ! » Ton sourire s’élargit et tes yeux pétillent de la voir tourner en dérision ta phrase. Smart mouth*, tu penses en rigolant. « Tu es drôle, tiens… » Puis faisant trainer un regard éloquent et amusé, tu lui dis : « Je parle d’une vraie sortie avec… je sais pas moi, un pique-nique... » Tu te rendis compte que ce que tu disais prenait des allures de rendez-vous. Faisant attention aux limites à ne pas franchir, tu t’empresser de rajouter : « On pourrait inviter les autres. Ca nous changerait des réunions et des entraînements. » Tu hausses les épaules, laissant la proposition en suspens. « Tu n’es pas le premier Summers à qui je dis ça mais je te promets qu’on ira un jour à la plage. » Tu souris davantage à la coïncidence après avoir rapidement compris la connexion entre les deux propositions. Alex et toi n’étiez pas frères pour rien. « Après tout l’été ne fait que commencer ». Le mois était déjà bien entamé et tu soupirais intérieurement, pensant que la perspective d’une saison te paraissait bien courte. « Je prends note et ne manquerais pas de te rappeler cette promesse... et ce petit gage que tu me dois toujours... Je trouverais quelque chose un jour. », tu lui dis d’un petit air espiègle.
Elle te lance alors un regard. Il y a des étincelles dans ses yeux, un secret sur ses lèvres : tu sais, tu reconnais cet air qu’elle a quand elle a une idée derrière la tête. Tes yeux rencontrent les siens, s’y accroche un bref instant mais déjà ton cœur fait un petit bond dans ta poitrine. Quand cesseras-tu de t’émerveiller ? Elle reprend sa marche te passant devant. Tu la regardes prendre un peu d’avance, incapable de bouger, trop faible à sa vue pour faire un pas. Elle t’a tourné le dos mais tu gardes les yeux rivés sur elle. Ne rompant jamais le contact, tu l’observes, tu la détailles à la lumière de cette fin de journée. Capturant chaque détail de sa silhouette comme si il s’agissait d’un trésor, tu ne veux jamais oublier. Tu apprécies le jeu du vent dans le drapé de sa robe, dans ses mèches rebelles ; tu souris au rythme diligent qu’elle a comme on peut essayer de canaliser un cheval sauvage qui ne cherche qu’à galoper ; tu te fascines de la façon dont elle se meut… Dans ta tête, tu reprends la pensée que tu avais eue quelques minutes plus tôt, te sentant obligé de te corriger : tu as trouvé plus belle vue que celle qui vous étiez donnée. « Alors, on est à la traîne ? » Tu remercies le fait qu’elle s’est éloignée un petit peu, elle ne verra peut-être pas le regard embarrassé qui te force à baisser légèrement les yeux. Tu affiches tout de même un sourire satisfait et une expression songeuse. Son rire résonne dans l’immensité de l’endroit, un rire qui te donne envie de rire à ton tour. Heureux de la voir dans cet état d’exaltation, tu ne t’attends pas à sa course improvisée.
N’y tenant plus, tu te lances à sa poursuite, essayant de rattraper le retard que tu as sur elle. Dans ta course, tu sens tes jambes qui forcent pour tenter de gagner de la vitesse malgré le fait que tu sois ralenti par le sable qui t’enfonce. Tu souris, tu rigoles, gardant pour point fixe devant toi, Jean qui continue son élancée. Tu gagnes un peu de terrain, mais tu te vois forcé de t’arrêter pour te débarrasser de tes chaussures si tu veux continuer ton chemin dans l’eau. Elles rejoignent les affaires que Jean a lâché en chemin et tu t’élances de nouveau. Elle a déjà les pieds dans l’eau quand tu la rejoins. Elle s’écarte de ton passage bien que celui-ci provoque de grandes gerbes d’eau qui viennent vous éclabousser tous les deux. Le bermuda beige que tu portes commence à foncer avec le contact de l’eau salé. Tu as à peine le temps de te retourner vers Jean que déjà elle lance de l’eau dans ta direction. Elle éclate de rire et tu te demandes si elle se délecte du moment ou de l’expression surprise et choquée que tu arbores. Tu laisses échapper un petit gloussement à ton tour avant de t’avancer vers elle d’un air faussement menaçant. La nouvelle éclaboussure t’arrive au visage et tu ris aux éclats. Poursuivant à ton tour Jean avec des grands gestes d’eau salée, tu finis par ralentir ta course. Tu marches dans l’eau pour la suivre, ravi de sentir l’eau salée contre tes pieds et tes mollets. Tu te fais surprendre à plusieurs reprises par les petites vagues. Jetant un coup d’œil dans l’eau limpide, tu fais un geste à Jean pour qu’elle approche. « L’eau est si claire, on peut voir des poissons… » Tu en observes un de taille moyenne dont la couleur jaune resplendit. Quelques écailles bleues sont parsemées ici et là. Il finit par s’éloigner de vous et tu en profites pour prendre ta revanche, le creux de ta main lançant de l’eau sur ton amie. Continuant de t’esclaffer, tu finis par rejoindre le sable. Jetant un coup d’œil à ta tenue, tu prends un air affligé : par endroit ton tee-shirt blanc te colle à la peau tandis que ton bermuda beige est presque devenu marron. Tu ne peux pas voir l’état de ta tenue de dos mais tu imagines qu’il n’y a pas grand-chose à rajouter. La robe de Jean n’est pas forcément dans un état plus glorieux. « Ah bah c’est malin… On a l'air malin» Amusé par la situation, tu ris de nouveau. « Ce qui est sûr, c’est que ça rafraichit ! »
Tous vos problèmes oubliés, tu noues tes doigts à ceux de Jean une nouvelle fois pour prendre le chemin inverse. Le haut de la dune te paraît si loin tandis que ton souffle est encore saccadé, partagé entre le rire et la recherche d’oxygène. Tu te baisses pour attraper vos affaires, tendant les siennes à Jean. « Je suis curieux, comment t’as trouvé cet endroit ? » Il était si désert, si peu fréquenté que tu doutais que beaucoup de gens connaissent son existence. « Tu ne cesses jamais de me surprendre. » Pendant votre ascendance, tu t’arrêtais pour te retourner, observant le soleil qui commençait à embraser les flots. Les secondes passèrent et puis ton estomac fit un petit bruit, venant briser l’instant. « Désolé… », tu fis rapidement, à moitié embarrassé, à moitié agacé. Tu attendis quelque secondes encore, avant qu’un second bruit te fasse lever les yeux au ciel. « On devrait aller observer le paysage de l’allée qui longe les plages communes… On trouverait quelque chose à manger en même temps. Une envie particulière ou toujours partante pour cette glace ? »
*désolé il y a pas de traduction décentes en français
By Phantasmagoria Couleur de Scott : #006666
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Sam 30 Juil - 11:27
I stand here right beside you
Scott & Jean
Tu souris à ses paroles. Son frère t’avait proposé exactement la même chose. Même si leur personnalité différait, il était clair qu’ils n’étaient pas de la même famille pour rien. Que ce soit avec l’un ou l’autre, tu appréciais le temps que tu passais avec chacun d’eux. Ils étaient bons et généreux. C’était des exemples et des appuie important pour la garde. Tu en étais persuadée. Tu rapportes brièvement ton attention sur l’aîné à côté de toi, écoutant les mots qui sortent de sa bouche. « Je prends note et ne manquerais pas de te rappeler cette promesse… » Un sourire en coin étire tes lèvres. Tu comptes sur lui pour qu’il n’oublie pas cette promesse. Ça faisait bien trop longtemps que vous n’aviez pas fait une sortie entre collègues et compte tenu des évènements récents vous en aviez tous besoin. « et ce petit gage que tu me dois toujours... Je trouverais quelque chose un jour. » Tu te tournes vers lui l’air, faussement outrée. « C’est un coup bas ça ! » Bien sur tu n’attendais qu’une chose. Qu’il vienne te réclamer ce fameux gage que tu lui devais depuis pratiquement un siècle à tes yeux. Tu étais curieuse de voir quelle chose il pourrait te demander, invoquant cette vieille récompense. Doucement, tu t’éloignes, ta petite idée derrière la tête, subissant la brise de front de mer qui balaye ta robe et tes cheveux. Pas assez à ton goût. Ta foulée se fait plus rapide et tu te laisses emporter par ton excitation. Cela fait tellement longtemps que tu n’as pas profité ainsi de la plage. Tu laisses tes pieds lutter avec le sable qui s’enfonce à chacun de tes pas. Tu forces sur tes jambes pour ne pas perdre de vitesse. À mesure que le bord de l’eau s’approche, la surface du sable se fait plus plane et plus dure. Tes affaires valsent juste avant que tu puisses profiter de l’eau salée sur ta peau.
Tu n’as qu’une envie : plonger dans l’eau. Seulement le problème c’est que tu n’as pas de maillot. Cela ne t’a jamais empêché de te baigner, de nombreuses fois tu avais sauté à l’eau avec ta meilleure amie, ne te souciant guère de l’allure de vos tenues ou de vos sous-vêtements. Vous vouliez juste savourer ces moments. Puis Gamora avait le don de faire taire n’importe qui d’un simple regarde, ce n’était donc pas le problème puisque personne n’osait vous approcher. La personne en ta compagnie actuellement t’empêchait de te lâcher complètement, conservant un minimum de décence en sa présence. Même si cela ne le dérangeait pas tu préférais garder un peu de retenue avec lui. Tu te contentes de laisser tes jambes en contact avec l’eau, non sans envoyer des éclaboussures sur Scott. Tu rigoles et profites de l’instant prenant soin de le marquer dans ton esprit. Tu voulais t’en souvenir, tu voulais encore entendre vos rires résonner dans ta tête. Après toute la tension que tu avais évacuée tu te sentais bien plus légère et tu voulais juste t’amuser. Tu enfonces tes pieds dans le sable humide et sautes à chaque fois qu’une vague t’arrive dessus. D’autres rires t’échappent, incontrôlables. Il te fait signe alors tu t’approches, posant ton regard dans la même direction que lui. Tu t’émerveilles de voir un poisson aux écailles jaunes tacheté de bleu nagé à quelques pas de vous seulement. Tu l’observes en silence de peur que le moindre son ne l’effraie. Il décrit un cercle avant de s’évanouir dans la vague suivante.
Tu te doutais bien qu’il se vengerait de toi, mais tu étais tellement concentrée sur ce qu’il venait de te montrer que tu ne bouges pas assez vite. Du creux de sa main il t’envoie de l’eau salée, mouillant davantage ta robe. « Ah ! Non, Arrête ! J’me rends ! », tu t’esclaffes. Tu le vois rejoindre la plage, au sec et tu finis par le suivre un peu à regret. Tes pieds mouillés sont recouverts de sable et tu les regardes un instant. Tu relèves la tête au son de la voix de ton ami. « Ah bah c’est malin…On a l'air malin » Tu rigoles avec lui. Vous avez l’air un peu débraillé. Tes cheveux s’étaient emmêlés avec l’eau que tu avait reçue. Ta robe te collait à la peau à certains endroits, rien de bien grave : ça séchera rapidement. Tu jettes un coup d’oeil sur ce que porte ton collègue. Son allure ressemble un peu à la tienne. Ses vêtements se sont foncé par endroits et son T-shirt blanc lui colle à présent à la peau tout comme ta robe. Tu ne peux t’empêcher de réprimer un sourire en voyant la courbe de ses muscles apparaître à travers le tissu. Tu te rapproches de lui toujours en rigolant. « À quoi ça servirait si c’était pas à se rafraîchir ? J’aurais bien fait un petit plongeon tout de même. » Tes yeux se portent sur les vagues avec regret. Tu te sens plus légère, soulagée d’un poids qui t’oppressait depuis plusieurs jours maintenant. Certes le problème n’est pas encore réglé, mais d’en parler, de te libérer, ça t’avais vraiment soulagé. C’est en toute simplicité que tu laisses tes doigts s’entremêler encore une fois avec ceux de Scott. C’est naturel et rassurant.
Après quelques pas il te lâche pour récupérer vos affaires et tu attrapes tes chaussures d’une main et ton sac de l’autre. Tu replaces ce dernier autour de tes épaules mais tu ne remets pas tout de suite tes chaussures, préférant profiter du contact du sable chaud sous tes pieds. « Je pensais que tous les habitants d’Hammer Bay connaissaient cet endroit. J’y venais beaucoup avant d’intégrer la garde. En fait, quand je vais à la plage c’est presque toujours ici que je viens. » Tu te replonges dans tes propres souvenirs, te voyant venir ici te réfugier et te ressourcer. Tu adores observer l’océan, quelle que soit la météo et cet endroit était le meilleur poste pour pouvoir le faire. « C’est l’un de mes spots secrets » Tu rigoles toute seule à ta petite blague sachant bien que cet endroit n’est pas si secret que ça. « Tu ne cesses jamais de me surprendre. » Tu plonges ton regard dans le sien et souris sincèrement touchée par sa remarque. « Tu dis toujours ça ! », tu protestes. « Ça n’a rien d’exceptionnel tu sais…C’est juste un coin plus sauvage de la Baie du Croissant. ». Tu pouffes de rire quand son ventre vient objecter son mécontentement. Ses excuses rendent la situation encore plus hilarante et tu te mords la lèvre pour ne pas laisser échapper un autre rire. Tu sens l’agacement de ton compère quand son ventre se manifesta une seconde fois. « Une envie particulière ou toujours partante pour cette glace ? » Tu hausses nonchalamment les épaules. Tu avais aussi une petite faim, il y aurait bien de quoi vous satisfaire le long de la promenade touristique. « Ouais, en dessert, ça serait pas mal. » Tu lui tires la langue, le taquinant. « J’te suis, on rejoint la promenade. Enfin, tu sais par où aller ? » Tu rigoles avant de lui indiquer la petite rue que vous aviez empruntée pour venir ici. « Après faut rejoindre la rue principale et allé vers la gauche. Y’a un peu de marche mais pas longtemps, 5/10 minutes maximum. Rien de bien méchant pour nous quoi. »
Vous vous engagiez tous les deux dans la direction que tu avais indiqué juste avant, prenant, l’équilibre encore aléatoire à cause du sable sous vos pieds. Moins de deux minutes plus tard vous retrouviez le sol rigide du macadam et tu remis à contre coeur tes chaussures. Tu aurais bien voulu longer la plage jusqu’aux plages communes mais il était un peu tard pour exprimer ton idée. Une fois de nouveau en marche dans la ville, tu observes discrètement ton ami, du moins tu essayes. Même si tu en as l’habitude, il a reçu le même entraînement que toi et de ce fait, il peut certainement se rendre compte quand on est en train de le scruter comme tu le fais. Son humeur à lui semblait bien meilleure aussi, même si c’était toi qui t’étais confié. Tu ne voulais pas aborder les sujets qui fâchent, mais peut être avait-il à son tour besoin de parler un peu ? De n’importe quoi… La chaleur trop étouffante, le boulot trop intensif ses derniers temps… Qui savait réellement ce qui le tracassait vraiment ? Bien sûre, tu ne te fais aucune illusion. Il y a bien un point qui le chagrine et que tu connais : Remy. Son meilleur ami. Tu ne veux pas lancer le sujet, mais après ce qu’il a fait pour toi, tu étais dans l’obligation de lui rendre la pareille. « Et sinon toi, ça va ? » Tu regardes tes pieds quand ces mots sortent de ta bouche. Tu ne veux pas spécialement lui en parler alors tu lui laisses la liberté de te parler de ce qu’il à envie. « Le boulot et tout ? » Tu ne l’avais pas beaucoup croisé depuis un bon moment. Enfin, si croisé était le mot juste. Vous vous étiez vus plein de fois en courant d’air, c’est à dire pas assez pour avoir une vraie conversation et pour réellement prendre des nouvelles. Tu avais rencontré sa fiancée, et tu ne te voyais pas parler boulot avec elle dans les parages : vos paroles devaient être surveillées en présence de civils. « Tu sais, tu m’as écouté et réconforté. Donc je suis aussi là pour toi si tu as besoin de me confier quelques trucs. Tu sais que tu peux te fier à moi. »
“ There were times I was lost, and you found me. There were days which were heavy, and you lightened my heart.. „
Dans l’immensité de l’endroit, seuls vos éclats de rires perturbaient le silence dévorant des hectares vides. Vos regards continuaient de se croiser, évaluant les dégâts de votre escapade sauvage dans l’eau de mer. Il faisait loin de faire froid et même si la brise continuait de caresser la surface des vagues, elles n’en étaient que peu perturbées. Tu émis un petit son de satisfaction quand tu sentis le soleil sur tes épaules qui séchant le tissu humide de ton tee-shirt touché par les embruns. Regardant Jean à tes côtés tu pris en compte les endroits éparses de sa robe qui étaient trempés et ses quelques mèches de cheveux déplacés. Ses joues étaient rosées par l’effort et les rires, ses yeux brillaient d’une lueur de bonheur et de décontraction. Tu te sentais heureux de la voir comme ça, le visage rayonnant. Le contraste avec les émotions qu’elle affichait quelques minutes auparavant était flagrant et te rassurais. « À quoi ça servirait si c’était pas à se rafraîchir ? » « Oh ! Faire les gamins est une excuse suffisante à mes yeux » tu répliques avec une sourire. « J’aurais bien fait un petit plongeon tout de même. » Tu acquiesçais, jetant un regard à l’océan qui s’étale devant vous. « On reviendra, tu lui réponds, d’une promesse sous-entendue. Après tout, l’été ne fait que commencer, hein ? » Tu ajoutais un clin d’œil, reprenant la phrase qu’elle avait prononcé plus tôt. Tes doigts, reprenant leur place naturelle autour des siens, se refermaient délicatement contre sa peau.
Vous rebroussiez doucement chemin, vos pas bien moins pressés qu’à l’arrivée. Vous regrettiez de devoir partir mais sans tenue appropriée, la mer était bien loin de votre portée. Jean repris ses affaires, glissant son sac autour d’elle tandis que tu récupèrais tes chaussures non loin des siennes. Tu les retrounais pour les vider du sable qui s’y était logé mais ne t’empressait pas de les remettre pour l’instant. « Je pensais que tous les habitants d’Hammer Bay connaissaient cet endroit. J’y venais beaucoup avant d’intégrer la garde. En fait, quand je vais à la plage c’est presque toujours ici que je viens. » C’était un bon refuge quand on voulait profiter de la beauté sauvage de la plage sans être embêté par les bruits parasites de la ville. L’endroit idéal, tout simplement. Mais inconsciemment, ton regard ne s'était pas posé sur le paysage mais sur la vue que t’offrait Jean. Les couleurs du coucher de soleil changeaient petit à petit et à chaque minute tu découvrais des émotions nouvelles sur le visage de Jean. Ces moments étaient des trésors que tu ne souhaitais pas oublier. Son regard était fixé sur le bruissement des vagues tandis que les tiens se fascinaient de la façon dont elle les regardait. Il y avait de l’émerveillement, de la beauté et un peu de mélancolie qui donnait le ton à cette symphonie qu’elle exprimait d’un seul coup d’œil. « C’est l’un de mes spots secrets », elle dit, concluant cet échange silencieux qu’elle semble avoir eu avec elle-même. « Je ne dirais rien à personne. » Tu ne peux t’empêcher de sourire au petit rire qui s'échappa de ses lèvres. Le son remplit ton cœur de joie et tu laissais échapper la vérité de tes pensées. « Tu dis toujours ça ! » C’était à ton tour de rigoler. « Mais c’est parce que je le pense ; mais très bien, la prochaine fois, je garderais ça pour moi », tu plaisantes, désignant ta tête avec l’un de tes doigts. « Ça n’a rien d’exceptionnel tu sais…C’est juste un coin plus sauvage de la Baie du Croissant. » Une brise salée secoua tes cheveux une fois de plus, tandis que tes pieds poussaient dans le sable pour te hisser en haut de la dune. Tes vêtements te collaient à la peau et un mélange de sable mouillé et sec s’était emparé de tes jambes mais l’envie de voir le paysage de plus haut rendait l’ascension plus agréable. Soudain ton estomac protesta. Tu ne dis rien d’abord, n’osant bouger. Au regard que te lançais Jean, tu compris qu’elle avait aussi bien entendu que toi et tu t’excusais. Tu la vis qui se retenait de rire. Ton ventre vide remit ça une seconde fois et tu capitulais, incapable de garder une expression sérieuse. A ta proposition, elle haussa les épaules comme déçue. « Ouais, en dessert, ça serait pas mal. » Elle te tira la langue et tu pris ça pour un défi à relever. Très bien, un repas de princesse, ça sera, tu pensais, ravi de pouvoir à ton tour la surprendre. Tu n’avais pas d’idées actuellement mais c’était dans tes veines de planifier tout ce que tu faisais. Si elle te laissait quelques instants, tu dégotterais une idée.
« J’te suis, on rejoint la promenade. Enfin, tu sais par où aller ? » Tu lui pointais une direction un peu au hasard et un peu approximative en espérant que c’était la bonne. A la place, elle t’indiquait la direction opposée en rigolant. Passant une main dans tes cheveux, tu t’esclaffais à la suite avant d’écouter attentivement la route qu’elle vous conseillait de suivre. Même si tu te perdais, elle était avec toi alors tout ne pouvait qu’aller pour le mieux. « Y’a un peu de marche mais pas longtemps, 5/10 minutes maximum. Rien de bien méchant pour nous quoi. » D’un pas guilleret, votre démarche se synchronisa rapidement et naturellement sur les pas de l’autre et très vite vous atteigniez l’autre côté de la dune et les premiers mètres de macadam. Enlevant les grains de sable qui s'étaient logés sur tes pieds, tu remis rapidement tes chaussures, le cœur un peu lourd de quitter ce petit coin de paradis caché le long de la côte. Votre allure repris, souple et décontractée. Vos doigts se frôlaient à chaque mouvement de balancier et à chaque fois, c'était le même petit contact électrique qui te traversait. De ta hauteur, tu lui jettais des petits coups d’œil ici et là. Parfois, son regard croisait le tien ; parfois tu l’évitais, regardant plus loin comme si tu observais la devanture de magasin de l’autre côté de la rue. Le petit jeu s’étala sur la durée de votre marche et puis soudain, tu ne voulus plus jouer et tu laissais ton regard se perdre dans le sien. L’expression qui le traversait te supris. Etait-elle gênée ? Hésitante ? Pourquoi tout à coup ? Elle regardait devant elle, parfois à ses pieds et elle te dit d’une voix pas tout à fait naturelle. « Et sinon toi, ça va ? » Tu ne souris pas cherchant une manière de lui répondre qui conviendrait. Il s’agissait pourtant d’une simple question, la plus simple qui existait. Cependant tu étais certain de ne jamais faire vraiment confiance aux réponses que tu obtenais. Mais la façon dont elle l’avait dit, elle sous entendait quelque chose, quelque chose de plus grand qu’un juste ‘ça va ?’. Tu ne pouvais pas lui répondre « Ca va » comme tous les autres, parce que tu ne pouvais te résigner à lui mentir. Tu allais mieux, c’était certain parce que sa présence avec quelque chose proche de la rédemption et de la guérison en ce qui te concernait, mais il y avait d’autres choses malheureusement qui ne méritait pas une réponse à la positive. Tu ne répondis rien et te contentais de hocher vaguement la tête gardant une expression neutre. « Le boulot et tout ? »
Elle insistais et tu compris que si elle agissait comme ça, c’est que c'était important pour elle. C'était important pour elle que tu sois honnête, aussi honnête avec elle, qu’elle l’avait été pour toi. « Le boulot c’est… ─ tu fais un petit d’épaules, mais ne trouvant pas les mots et la force pour dire le fond de ta pensée, tu laisses retomber le ton ─ … c’est le boulot. » Tu avais déjà tenté de commencer une conversation similaire avec elle mais il s’agissait toujours d’une conversation difficile. Ce que vous faisiez, tu avais de plus en plus de mal à voir ce que le bien avait à voir dans tout ça. Tu empêchais des civils de mourir mais à quel prix : tu foutais des gens aux habilités étranges, des émergents, comme vous les appeliez, dans des cages alors que vous en ignoriez les raisons. Tu n’avais tué personne mais tu avais l’impression que tes se couvraient de sang un peu plus à chaque capture. Certains appréciaient ça mais tu n’étais pas de ceux-là. Tu n’étais pas sûr que Jean était vraiment prête à entendre cette partie de tes pensées alors tu préférais l’attirer dans une autre direction. « Ce n’est pas vraiment de boulot que tu voulais parler, n’est-ce pas ? » Tu savais sur quel sujet elle essayait de t’emmener : le même que celui qui vous avait rapproché en cette fin d’après-midi. « Tu sais, tu m’as écouté et réconforté. Donc je suis aussi là pour toi si tu as besoin de me confier quelques trucs. Tu sais que tu peux te fier à moi. » Même si tu savais que Jean était présente pour toi et qu’elle n’avait pas de problèmes pour écouter ce que tu avais à lui dire, l’entendre dire ces mots te réchauffait le cœur. Relâchant un peu la tension que tu retenais dans ta nuque, tu soupirais doucement. Tu n’étais pas non plus du type à te confier très souvent, que ce soit pour une question d’orgueil ou d’intimité. Tu ne savais pas trop par où commencer, tu te sentais très maladroit alors tu posais des questions pour essayer d’attirer l’attention ailleurs que sur ce que tu ressentais : « Tu es retournée à l’hôpital depuis… ‘fin depuis, tu sais, le jour où… », tu inspires, tu expires. Elle ne va pas répondre à ta place, elle veut te l’entendre dire. Ça fait partie du processus : « …depuis le jour où je lui ai tout dit ? », tu termines. Tu te sens stupide de ne pas être capable d’aligner ces phrases. Sans peur et sans reproches, hein ? Tu parles ! « J’ai eu Henri au téléphone, ils étaient censés passer le voir rapidement. Sa famille est assez incroyable, tu dis en souriant tristement, te rappelant des fois où tu avais été invité chez eux étant plus enfantin. » Tu n’as pas recroisé le regard de Jean depuis quelques minutes et celui-ci te manque.
Tu te demandes ce que tu pourrais lui raconter, ce que tu pourrais lui confier. Serrant et desserrant le poing d’un geste mécanique, ton esprit tournait en rond avant que tu ne commences par les plus évident : « Je ne peux pas lui en vouloir d’être en colère : ça faisait des années que je traînais ce mensonge. C’était assez pathétique : je lui avais dit que je travaillais à la sécurité pour le SHIELD. » Tu souris tristement en pensant à cette pauvre couverture qui t’avait aidé à garder le secret. « Il est clair qu’ils ont bien meilleur réputation que la Garde Rouge alors j’imagine qu’il s’était fait à l’idée. Remy a toujours eu ce côté raisonné et lucide de ce qui était bien et ce qui était mal ; et malheureusement ce qu’on raconte de la Garde fait rarement pencher la balance vers le bon côté. » Tu haussais les épaules plus pour Jean que pour toi. Tu fis une petite pause, ayant besoin d’un peu plus de temps avant d’avouer ce qui venait : « J’avais toujours peur qu’il le découvre à cause de quelqu’un d’autre. Je savais que ça allait le blesser et peut-être que, simplement pour lui épargner ça, j’aurais dû… je sais pas, continuer de lui mentir ? » Secouant la tête tu te rendis compte de l’absurdité de ce que tu disais et tu te rattrapais : « Notre amitié est probablement foutue en l’air pour de bon, il me déteste sans doute mais au moins il sait la vérité… » Et toi, Scott Summers, tu étais un véritable égoïste. En avouant la vérité à Remy, tu t’étais surtout déchargé d’un fardeau qui te pesait sur les épaules depuis 10 ans. Si ton amitié pour Remy comptait vraiment, tu aurais dû être capable de tenir au moins 10 années supplémentaires. Continuant votre route le long des plages, quittant un peu la ville pour arriver vers l’endroit plus populaire de la Baie, tu souris faussement avant d’ajouter : « Les instincts de détectives de Remy sont assez impressionnants : je l'ai vu à l'oeuvre et aidé à plusieurs reprises pour des enquêtes et je dois avouer qu'il est redoutable. Je suis assez étonné qu’il n’ait pas tout découvert plus tôt. » La réponse à cette surprise était simple : il te faisait confiance. Poussant un soupir assez conséquent, tu regardais autour de toi : il y avait là plusieurs restaurants de plages mais la plupart étaient bondés. Un petit camion décoré de lanternes attira ton attention. « On devrait aller voir là-bas si on peut pas prendre quelque chose à emporter et s’installer face à la mer. » Liant tes doigts aux siens, tu l’entraînais dans la direction du camion.
By Phantasmagoria Couleur de Scott : #006666
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Ven 5 Aoû - 10:38
I stand here right beside you
Scott & Jean
Vos pas étaient le seul bruit qui résonnait sur le trottoir. Enfin, le seul bruit entre vous. Autour de vous les voitures circulaient, les gens parlaient, riaient. La vie continuait son court. Tout comme vous. Tu ne voyais pas ce que tu devais ajouter. Le silence était agréable et de mise. Tu voyais bien que ses regards se portaient discrètement sur toi, tout comme les tiens. Tu tournes la tête pour qu’il ne remarque pas le petit sourire qui s’est figé sur tes lèvres. Tu le frôles à chaque mouvement de tes bras et cela t’enivre. Tu vois bien que son humeur est bonne. Est-il vraiment plus serein où juste c’est juste une passade car il passe un bon moment ? Après ce qu’il a fait pour toi tu ne peux pas te cacher derrière des excuses comme s’il en a envie, il te parlera. Après tout, c’était lui qui t’avait demandé comment tu allais, qui t’avais poussé à te confier et à sortir ce qui pesait sur ton coeur. La moindre des choses étaient d’en faire autant pour lui. Son silence en dit long. Tu compris immédiatement que ça bonne humeur n’était que passagère. Il avait vraiment un problème et tu soupçonnais Remy d’en être la cause. Ce n’était pas dans tes habitudes d’insister comme ça, mais tu retentes le coup, attendant une vraie réponse cette fois. Tu lui avais fait confiance et tu espérais que la réciproque se valait. Tu attendis encore quelques secondes avant qu’il ne tente une réponse… bien trop vague. Le boulot n’était pas ce qui tournait le mieux dans ta vie en ce moment et sa réponse laissant entre qu’il avait le même ressentit. Cependant, tu ne savais pas s’il était prêt à se lancer dans un discours sur la garde rouge et ses actions plutôt controverses.
Remy. Voilà, le sujet allait tomber. Tu te sentis soudainement agitée. Ce qui se passait avec lui te mettait mal à l’aise quand Scott était à côté de toi. Tu n’avais pas de noms à mettre sur la relation étrange que vous entreteniez. Il commence une phrase, hésite. Tu te rends seulement compte à quel point il est déboussolé par ce qui s’est passé. Tu n’avais alors pas réalisé qu’ils étaient si proches. « …depuis le jour où je lui ai tout dit ? » Tu hoches silencieusement la tête. Tu avais bien compris sa question, mais le ton et l’hésitation dans sa voix sont une surprise pour toi. « Oui, j’y suis retourné tous les jours pendant mon arrêt. » Tu ne savais pas ce qu’il voulait savoir et si tu devais ajouté qu’il allait bien. Car c’était le cas, enfin pour quelqu’un qui avait la jambe dans le plâtre du moins. Tu souris quand il mentionne sa famille. « Henri, c’est son frère c’est ça ? Ouais, il m’a dit que sa famille était un sacré phénomène. » Tu repenses au jour où tu as appris qu’il avait un frère et ce qu’il t’avait dit à propos de sa famille. Un petit sourire s’affiche sur tes lèvres mais tu continues de regarder là où tu poses les pieds. Tu attends la suite. Le silence est encore de mise entre vous et tu ne veux pas être celle qui le brisera. Tu sens qu’il a encore des choses à dire ou à demander et tu le laisses faire. « C’était assez pathétique : je lui avais dit que je travaillais à la sécurité pour le SHIELD. » Un petit rire t’échappe. C’était la bonne excuse et tu t’en étais déjà servi toi même. « T’inquiète, c’est la bonne couverture. Je suis pas non plus spécialement à l’aise avec l’idée de dire aux gens où je bosse. Connaissant la réputation qu’on a, ça passe pas toujours très bien. » Tu l’écoutes te confier ce qu’il a sur le coeur. Tu ne le connaissais pas depuis longtemps mais tu avais toi même compris comment fonctionnait l’esprit de ton voisin quand il s'agissait du bien et du mal. Tu en avais assez fait les frais.
Tu ne sais pas quoi dire de plus. Tu pensais être capable de trouver les mots justes, les mots qui le soulageraient de la culpabilité qu’il semblait traîner jusque-là. Tu continuais ta marche silencieuse, lui jetant de temps à autre des coups d’oeil sans forcément croisé son regard. Il fallait qu’il vide son sac, qu’il parle à une oreille attentive et c’est ce que tu faisais. Tu encaisses le flot de ses mots, attendant qu’il se sente assez soulagé pour que son tourment se dissipe. « Notre amitié est probablement foutue en l’air pour de bon, il me déteste sans doute mais au moins il sait la vérité…» Tu fronces immédiatement les sourcils. Tu étais persuadé que leur amitié n’était pas fini. Même si Remy avait la tête dur quand il s’agissait de la Garde Rouge et malgré le gros mensonge que lui avait servis son pote, tu avais l’impression que ces deux la finiraient par se retrouver. « Je pense pas qu’il te déteste. Tout comme je ne pense pas que votre amitié soit foutue. J’en suis pas sûre.. mais je pense que tu entendras encore parler de lui. » Tu ne disais pas tes mots pour lui donner un faux espoir. Tu savais au fond de toi que le détective finirait par s’adresser à nouveau à ton collègue un jour ou l’autre… La seule question était de savoir quand. « Tu vas devoir prendre ton mal en patience, voilà tout… Sinon j’irais lui remonter les bretelles. » Tu avais du mal à saisir pourquoi toi, tu pouvais approcher Remy alors que Scott, qui le connaissait depuis des années ne pourrait plus le faire.
Vous étiez enfin arrivé aux abords de la promenade de la Baie du Croissant. Le monde y était plus présent et une odeur de sucré volait dans l’air. L’endroit était aussi beaucoup plus bruyant que la plage. « Je confirme que l’instinct détective est assez développé chez lui… » Tu te replonges dans le souvenir de votre conversation de l’autre jour, quand il avait encore voulu en savoir plus sur la garde. Tu faisais attention à ce que tu disais mais ce jour là, les mots étaient sorti tout seul. « Il pose beaucoup de questions sur la Garde. Et il est têtu. ». Ton collègue soupira à côté de toi. Tu en aurais bien fait autant. Tu ne savais pas s’il se sentait un peu mieux ou pas. Tu n’avais pas été d’une grande aide. « On devrait aller voir là-bas si on peut pas prendre quelque chose à emporter et s’installer face à la mer. » Tu acquiesces d’une petit geste de tête. « Ça me vas. ». Ses doigts se nouent aux tiens tendis qu’il t’entraîne en direction du food truck. Même si son contact te plaît, tu ne peux t’empêcher de penser à Remy. Qu’est-ce que tu fabriquais ? Pourquoi est-ce que tu lui prenais la main ? Il était fiancé et tu avais embrassé son meilleur ami y’à même pas 48h. Ta tête était embrouillée et tu ne savais pas comment régler ce problème. Là seule chose qui te paraissait logique était que Scott n’était pas un homme pour toi, quelque soit ce que tu ressentais et ce que tu espérais. Arrivée devant le petit camion, bordé de guirlande et de luminaire tu lâches la main de ton ami avant de croiser les bras sur ton torse. Tu fixes volontairement le menu pour échappé à ses yeux bleus inquisiteurs. Ton coeur s’affole légèrement et tu te sens immédiatement moins bien.
Tu arrêtes ton choix sur un simple hot-dog et des frites. Pas très diététique comme repas mais rien d’autre te fait envie. De plus ton ventre s’est tordus et ton appétit à diminué. Tu te sens mal à l’aise maintenant et tu ne sais pas comment arranger la situation. Tu ne veux pas le regarder de peur d’y lire des interrogations dans son regard. Tu sais pourtant que tu n’as pas d’autre choix. Tu te tournes vers lui, lui adressant un bref coup d’oeil pour t’assurer qu’il à lui aussi fait son choix. « Tu as trouvé ce qui te faisait envie ? ». Tu esquisses un sourire avant de reporter ton attention sur le vendeur et de lui passer ta commande. Quelques minutes plus tard, vous repartez en direction de la promenade cherchant un endroit où la vue de la plage serait dégagée. Vous aviez chacun votre petit sac en papier marron qui contenait votre repas dont mes effluves flottaient dans l’air. Ton appétit remonte un peu et tu commences à grignoter tes frites une par une. « Je pense que tous les bancs sont prit d’assaut. » Tu observes les gens. Certains sont assis sur les banc, profitant de la vue. D’autres marche une glace à la main. Tu en repère qui se sont posé à même le sol et laisse leurs pieds pendre en direction de la plage.
La promenade sur laquelle vous étiez était à peine plus au que la plage, 1m à tout casser. Il suffisait juste d'emprunter un escalier pour pouvoir à nouveau mettre les pieds dans le sable. « On peut s'asseoir directement là si ça te va ? » Tu poses tes fesses sur le sol rigide de la promenade, observant la plage et l’océan qui s’étale en face de toi. « La vue est parfaite. ». Tu n’as pas encore osé le regarder depuis que tu lui avais lâcher la main. Finalement, tu commences à parler sans pour autant le regarder. « J’suis pas une aussi bonne confidente que toi. J’ai dû mal à trouver les mots pour te réconforter. C’est pas mon truc d’habitude de parler… Généralement je me défoule pour évacuer mes émotions. Seulement là, ça a été un peu plus compliqué avec ma hanche. ». Tu t’égarais. Tu ne voulais pas encore parler de toi. Tu avais déjà eu ton tour, c'était à celui de ton collègue maintenant. « Enfin tout ça pour dire que, même si Remy t’a fait une crise, je pense vraiment que ça peut s’arranger. Tu as choisi le mauvais moment pour lui dire, mais maintenant c’est fait. » Tu ne savais pas vraiment si ton voisin était rancunier ou si c’était simplement le choc de la révélation qui l’avait fait péter un câble, mais une chose était sur : il ne pourrait pas rayer son meilleur ami de sa vie. Pas sans une explication ou une chance pour qu'il puisse s'expliquer. Tu commençais à comprendre le fonctionnement du détective. Il lui faudrait toutes les pièces du puzzle avant de prendre une décision. « Il reviendra à la raison. Il sait quel genre de personne tu es Scott. Et tu es quelqu’un de bien. Il le sait. » Forcément qu’il le savait. Si tu t’en étais aperçu, Remy le savait aussi.
“ There were times I was lost, and you found me. There were days which were heavy, and you lightened my heart.. „
L’invitation de Jean à lui raconter ce qui t’empêchait de dormir sereinement ces dernières nuits t’avait paru des plus habituelles. Il était normal après qu’elle se soit confiée que tu fasses de même. Tu avais eu peur de ruiner un peu l’ambiance avec tes dires mais aucune tension ne semblait s’être levée. En revanche, ce qui était venu totalement naturellement avait été la façon et la facilité avec laquelle tu avais fini par te livrer. Tu avais hésité au début, ne sachant par où commencer, ce qui l’intéresserait d’entendre. Pas particulièrement admirateur de l’attitude avec laquelle tu gérais la situation, tu avais peur de l’ennuyer, peur d’éteindre cette bonne humeur et cette aisance avec laquelle vous aviez continué votre sortie. Puis finalement les premiers mots étaient sortis, hésitants puis plus confiants. Tu ne pouvais t’empêcher de ressentir, cependant, cette aura de tristesse et de perte qui entouré chacune des syllabes qui passaient des lèvres. Par ton attitude tu avais perdu un ami… et ça, tu avais du mal à vivre avec.
Lui jetant un regard, tu savais qu’elle écoutait. Lorsqu’elle intervenait, tu acquiesçais poliment rajoutant un petit sourire en coin et parfois un haussement d’épaules. Enveloppé de la confiance que Jean dégageait, tu parvenais à la triste conclusion que votre amitié avec Remy avait pris un sacré coup et qu’elle ne se relèverait pas tout de suite, pas toute seule. « Je pense pas qu’il te déteste. Tout comme je ne pense pas que votre amitié soit foutue. J’en suis pas sûre… mais je pense que tu entendras encore parler de lui. » Ses mots eurent pour effet de te rassurer un petit peu, de te faire relever un peu la tête face à toute cette histoire. Tu souriais presque, amusé par la remarque de Jean. En effet, il en fallait plus à Remy pour disparaître. Apprendre que son meilleur ami était à la Garde n’était véritablement que le début. Il allait vouloir tirer tout cela au clair, obtenir des informations. Ce serait certes le moment de lui montrer que la Garde n’était pas à 100% à envoyer brûler en enfer. Tout comme son métier finissait par séparer les victimes des agresseurs, le tien restait dans la même perspective. Vous aviez des missions, des gens à arrêter… d’autres à protéger, à sauver, à qui venir en aide. Si Remy croyait que tu prenais plaisir à faire les deux, alors le fait de vous connaître depuis tant d’années était à remettre en question. « Ce qui est certain, c’est que aucun de nous deux n’a dit son dernier mot… » « Tu vas devoir prendre ton mal en patience, voilà tout… » « On sait tous les deux que ça peut être difficile parfois... mais je promets de faire de mon mieux. » Et justement, si il existait des situations dans lesquelles la patience te permettait de mener à bien ton affaire, pour d’autres… ton tempérament pouvait rapidement te monter à la tête et te rendre insupportable. Vu dans ce que tu t’étais embarqué, il était normal que la première option s’offre plus naturellement à toi : tu avais eu le temps d’un penser, de laisser mijoter, de te calmer, de prendre du recul, de comprendre d’où émaner la colère de Remy… A toi de supporter le silence et les futures conséquences. « … Sinon j’irais lui remonter les bretelles. » Tu souris à cette pensée, persuadé que Jean parviendrait à ses fins si jamais il ne lui laissait pas le choix. « Merci de ton soutien, Jean. Vraiment ! »
Tu continuais ton récit alors que vos pas foulaient la zone piétonne. Vous arriviez le long des plages et plus loin dans le paysage, vous pouviez observer les falaises qui se dressaient abruptement devant une mer plus agitée et plus sauvage. Pour l’instant, l’air été occupé d’odeur sucrées, salées, de grillades et d’embruns. L’air était plus frais et le soleil avait presque fini sa descente sur la mer, la colorant d’un mauve délicat. Les conversations et les cris d’enfant te firent tourner la tête vers la zone des restaurants. « Je confirme que l’instinct détective est assez développé chez lui… » « Pas étonnant qu’il en ait fait son métier. » « Il pose beaucoup de questions sur la Garde. » Tu jetais un coup d’œil à Jean, ne sachant pas trop comment interpréter l’expression qu’elle avait sur le visage. Elle semblait préoccupée et pensive. « Et il est têtu. » Son petit ajout eu pour effet de te faire sourire. Ah ça, tu en savais quelque chose là-dessus. Te remémorant quelques souvenirs, tu finis par pousser un soupir, comme pour laisser échapper un temps révolu. Un temps que tu ne retrouverais pas d’ici là malgré le soutien de Jean.
Le food truck que vous aviez repéré est loin d’être assailli par les clients. Il y avait quelques personnes devant vous mais le service semblait rapide. Tu observes les étendues de sable et d’eau sur le côté. Des enfants s’amusent sur la plage tandis qu’un groupe d’ami a entamé un match de beach volley. Vous les entendiez de là où vous vous teniez et tu tentais d’évaluer si les deux équipes étaient assez égalitaires. La réalité te rattrapa quand en chemin, les doigts de Jean quittèrent le contact des tiens. Inquisiteur, tu lui jetais un coup d’œil, te demandant si tu avais fait quelque chose pour la troubler. « Désolé… Je ne voulais pas… » tu ne finis pas ta phrase, te demandant si elle a seulement entendu tes mots tellement ils étaient bas. Gêné, tu te contentais d’imiter son attitude et de te plonger dans la lecture de la carte. Elle n’était pas très grande, pas très exotique, vite parcourue. « Tu as trouvé ce qui te faisait envie ? » Tu hésitais entre un taco et un hot dog et penchais plutôt pour ce dernier. A ta grande surprise, Jean avait opté pour la même option. Filant un billet au vendeur, tu lui dis de garder la monnaie et très vite, vous vous écartiez avec vos commandes en main. Patiemment bien que motivés par les odeurs de nourriture, vous jetiez un regard aux alentours. « Je pense que tous les bancs sont prit d’assaut. » « Pareil pour les tables de pique-nique ». Vous continuiez donc votre marche silencieuse, aucun de vous deux n’osant jeter un coup d’œil à l’autre. Tu avais horreur de cette situation, pourquoi fallait-il qu’il y ait cette tension ridicule alors que vous saviez tous les deux que vous pouviez être parfaitement à l’aise en présence de l’autre.
Vous arrêtant le long de la plage, tu t’assis à côté de Jean à l’endroit qu’elle a désigné. Tu observes le champ de vision spectaculaire qui s’offre à vous, émerveillé par cette fin de journée. Posant le sac brun que tu transportais à côté de toi, tu attrapes une frite du sachet. Cette gaucherie qu’il y a entre vous deux t’as un peu coupé l’appétit. « J’suis pas une aussi bonne confidente que toi. J’ai dû mal à trouver les mots pour te réconforter. C’est pas mon truc d’habitude de parler… » Tu fronces les sourcils et ton regard ose finalement franchir cette barrière invisible qui se tient entre vous depuis quelques minutes. « Crois-moi, tu t’en sors très bien ! » « Généralement je me défoule pour évacuer mes émotions. Seulement là, ça a été un peu plus compliqué avec ma hanche. » Tu l’écoutes, hoches la tête, comprenant très bien ce qu’elle veut dire. Il s’agissait d’un bon moyen de les évacuer surtout quand il s’agissait de colère ou de peur… Mais des émotions comme le doute ou la frustration avaient besoin d’être discutées. L’honnêteté marchait souvent mieux dans ces cas-là et la leçon qu’il vous restait à apprendre, à vous, soldats, était qu’en parler ne voulait pas dire faiblesse. « D’ici quelques jours tu pourras de nouveau évacuer toutes tes émotions dans un punching ball sans te soucier de ta hanche, j’en suis sûr. Mais tu pourras aussi juste venir me voir pour qu’on en parle, si tu veux. Tu sais où me trouver... » Tu avais envie de faire ça pour elle, de lui montrer qu’en ta présence, elle n’avait pas à se soucier des apparences. Tu la savais forte et déterminée comme personne mais si elle avait juste besoin d’être Jean et de se débarrasser de ce rôle de soldat pour quelques minutes, elle pouvait venir à toi sans se soucier de quoi de ce soit. « Enfin tout ça pour dire que, même si Remy t’a fait une crise, je pense vraiment que ça peut s’arranger. Tu as choisi le mauvais moment pour lui dire, mais maintenant c’est fait. » Tu hochais la tête. « Il a juste besoin de voir la Garde comme toi et moi on la voit… On ne prend pas plaisir à faire tout ce que l’on fait mais quand on a l’occasion de sauver des vies, on ne la laisse pas s’échapper. » « Il reviendra à la raison. Il sait quel genre de personne tu es Scott. Et tu es quelqu’un de bien. Il le sait. » Tu restais pensif sur ces paroles. Quelqu’un de bien ? Tu faisais de ton mieux pour l’être mais tu n’étais pas totalement sûr que tu remplissais tous les critères. Au fond de toi, tu avais peur de ce que tu étais capable de faire, des décisions que tu étais capable de prendre. Un mauvais pressentiment te saisit mais un regard à Jean te suffit pour dissiper cet oiseau de mauvais augure.
Prenant une gorgée du soda qui accompagnait ta commande, tu repensais à ce que Jean t’avait dit sur ses visites à Remy. « Il va se remettre, n’est-ce pas ? » Tu n’avais pas nécessairement envie de parler de détails médicaux en mangeant ton repas mais juste le fait de savoir s’il allait pouvoir marcher ou pas à nouveau, t’aurait rassuré. Tu savais pertinemment que Remy risquait d’exploser s’il ne retrouvait pas l’usage de ses jambes à la fin de son rétablissement. « J’ai du mal à l’imaginer enfermé et immobile comme ça aussi longtemps… » tu te dis, imaginant Remy toujours à l’hôpital après quoi… presque une semaine. Il ne devait pas avoir beaucoup de sorties, pas beaucoup d’activités… Il avait de la chance d’avoir Jean qui venait régulièrement. A cette pensée, tu ne pus t’empêcher de ressentir un peu de jalousie envers le Cajun. Tu connaissais l’attitude de Remy et les femmes, il ne lui fallait que quelques minutes pour les embobiner, pour obtenir d’elle ce qu’il voulait. Jetant un regard à Jean, tu ne pus que te questionner sur les intentions de Remy envers ton amie. Tu pensais fortement à dire à Jean d’être prudente mais une parole pouvait en entraîner une autre et, ignorant la sincérité et l’étendue de leur lien, tu ne voulais pas t’en mêler. Ce n’était pas tes affaires même si le dilemme entre protéger Jean et vendre la réputation de ton ami continuait de te tirailler.
Te penchant légèrement en arrière, ton doigt effleura la main de Jean et presque immédiatement, tu l’écartais. « Désolé. » Plaçant ta main à une distance raisonnable, tu osais à peine un petit regard vers Jean, ne voulant pas la mettre mal à l’aise. Tu préférais enchainer : « Il y a d’autres personnes que tu connais parmi les victimes de l’attentat ? » Tu pensais à Crystalia qui devait sans doute être, elle aussi, à l’hôpital, toujours dans un état critique. Une nouvelle gorgée de soda fit descendre une nouvelle bouchée de hot dog. « D’ailleurs, tous les médias parlent d’un attentat mais les raisons de l’attaque sont encore inconnues… La fouille des décombre n’a pas donné grand-chose malheureusement. Tu as eus des informations de ton côté ? » De son côté, côté étant Remy… Tu n’avais pas eu l’occasion de l’interroger mise à part le fait que le Prince de Genosha lui avait sauvé la vie. Peut-être que lors de ses visites Jean avait pu en apprendre davantage.
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Mer 10 Aoû - 0:01
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Scott & Jean
Tu ne voulais pas jeter un froid. Tu voulais simplement remettre les choses à la normal. Tu semblais jouer avec le feu et tu ne voulais pas franchir la limite. Tu ne voulais pas briser l'amitié qui vous liait et encore moins devoir y renoncer. C’est ce qu’il te faudrait faire si tu n'arrives pas à te maîtriser. Si tu n'arrives pas à calmer les battements de ton coeur qui s'accélèrent à chaque fois qu’il te touchait. Lui lâcher la main était la chose à faire. Mais alors, pourquoi te sentais-tu si triste de cette distance ? Une boule se forma dans ton ventre quand tu sens son regard se poser sur toi. Tu essayes de paraître le plus normal possible, mais tu as du mal. Tu pinces les lèvres et relis trois fois la même ligne. Quand finalement il reporte à son tour son regard sur ce que la carte vous offre tu pousses un soupir silencieux. Délestée de quelques billets, ton sachet à la main, c’est en silence que vous partez à la recherche du lieu parfait pour pouvoir grignoter le contenu des sacs. Tu ne le regardes pas, tu ne veux toujours pas croiser ses yeux bleus. Tu continues à piocher tes frites unes par unes tout en lui parlant. Ta hanche cicatrisait bien, il avait raison, dans quelques jours tu pourrais à nouveau faire les entraînements comme tu en avais l’habitude. « Mais tu pourras aussi juste venir me voir pour qu’on en parle, si tu veux. Tu sais où me trouver... » Un sourire étire tes lèvres. Toujours le même discours. Scott est toujours prêt à te soutenir. Ton coeur s’accélère une fois de plus. Tu détournes les yeux. Tu as besoin de te calmer, il faut que tout ce cinéma cesse. Tu prends tout de même la peine de lui répondre un timide « Merci, je m’en souviendrais. »
Tu attrapes ton hot-dog, toujours un peu amusé qu’il est choisi la même chose, et croque une bouchée. Ton estomac semble à nouveau réclamer de la nourriture et celle-ci semble plutôt bonne malgré l’allure pittoresque du food truck. Les petits boui-boui sont toujours les meilleurs. « Il va se remettre, n’est-ce pas ? » Tu te retournes vers lui, toujours en train de mastiquer ta bouchée. Tu comprends alors qu’il parle de ton voisin. Tu commences par acquiescer de la tête avant de pouvoir enfin ajouter : « Oui. Je pense qu’il n’ose pas me dire exactement tout ce que les médecins lui ont révélé... mais il va pouvoir remarcher. Après, je pense que ça va dépendre de la guérison et de la rééducation pour se rendre compte s’il aura des séquelles sur le long terme. » Tu t’abaisses légèrement. Tout ça n’était vraiment pas joyeux. Tu avais vite compris que Remy ne t’avait pas tout dit et tu espérais tout de même qu’il ne garderait pas de séquelles physiques de cette explosion. Tu laisses échapper un rire, un peu nerveux et surtout très malvenu à la suite des propos de Scott. Tu lui adresses un regard d’excuse et de gêne avant de t’expliquer : « Enfermé et immobile… pas vraiment. », tu rigoles à nouveau, « On a forcé les infirmières à lui filer un fauteuil roulant. Du coup je le trimbale là où je peux. L’autre jour on est allé au parc de l’hôpital. Il n’est pas très grand mais ça lui a fait du bien. » Tu souris, repensant à Remy et ce fameux jour. Ça lui avait fait beaucoup de bien.
Ton sourire retombe et tu fronces les sourcils. Repenser à ce moment te rappelle la sensation qui t’avait envahi. Tu avais eu l’impression de revivre la mission et tu avais paniqué sur l’instant. Cette partie là était moins fun. Tu balayes tes pensées : c’était du passé, tu devais aller de l’avant. « Enfin, il devrait bientôt sortir de toute manière. Si tu veux je te préviendrais. ». Après tout, tu pouvais au moins lui rendre ce service. Sa main effleure la tienne et un coup de jus te parcourt la peau. Comment est-ce possible qu’il te fasse autant d’effets ? Pourquoi ? Il l’enlève d’un coup et s’excuse. Tu ne peux que te sentir gêné par la suite. Tu sens tes joues s'enflammer. Tu ne devrais pas réagir comme ça. Fort heureusement, le malaise n’a pas le temps de s’installer car il change rapidement de sujet. « Non. J’ai de la chance, Remy est la seule personne de mon entourage touché. Et toi ? » Tu glisses ton regard vers lui, et son expression te laisses penser qu’au contraire de toi, lui en connaît d’autres. Tu espères que ce n’est pas grave et que ces personnes s’en remettront rapidement. « Bah tu sais, avec mes trois jours d’arrêt… j’ai raté un peu tous les évènements liés à ça. » Tu avais appris que la garde rouge avait envoyé des agents sur le terrain faire du repérage. Ils avaient dû inspecter les dégâts, fouiller les décombres cherchant de potentiels pistes à suivre pour expliquer cette catastrophe. « La garde a envoyé des agents je crois. T’as su ce qu’il en était ? T’en faisais partie ? ». Les seules informations que tu aurais pu récupérer et qui différeraient de celles des médias ou des rapports du QG étaient le témoignage de Remy. Tu n’avais plus osé lui poser de questions de peur de lui rappeler de mauvais souvenir. « Je t’avoue que j’ai pas osé questionner Remy. J’ai eu peur de… je sais pas.. de lui faire revivre des moments d’horreur. Je sais pas trop ce qu’il a vu, mais je m’imagine le pire… »
Tu continues de croquer des morceaux de ton repas en silence. Tu songes à ton voisin et à ce qui a bien pu se passer dans ce centre commercial. « Je sais même pas comment il s’est cassé la jambe. Comment il est sorti de cet enfer. En faite j’essaye de ne pas parler de ça quand je vais le voir. » Tu lui adresses un sourire d’excuse. « Désolé. » Tu vois bien qu’il aurait voulu avoir plus d‘informations concernant ce que son meilleur ami avait vécu et qu’il était coincé à une distance bien trop grande de lui. Tu croques le dernier morceau de ton hot-dog, enfin rassasié. Le soleil a continué sa lente descente et berce toujours la baie d’une lumière orangée, laissant le ciel se couvrir d’une teinte bleu foncé. La nuit ne va pas tarder à tomber et s’installera rapidement après que le soleil vous aura tiré sa révérence. La brise continue de souffler, caressant ton visage et balayant tes cheveux. Tu fermes les yeux, appréciant les derniers rayons du soleil réchauffer ton visage. Tu les ouvres doucement et croises le regard de Scott. Tu lui souris. « Je suis contente d’être là avec toi. » Tes paroles t’ont échappées mais elles sont vraies. Tu le fixes quelques secondes mais sentant ton coeur s’affoler tu détournes le regard. Tu attrapes ta canette et bois une gorgée sans pouvoir t’empêcher de lui adressant un regarde en biais.
“ There were times I was lost, and you found me. There were days which were heavy, and you lightened my heart.. „
L’audacieux paysage qui s’étale devant vous ne manque pas de te couper le souffle. L’instant est suspendu, timide… Vos voix sont régulières, amenant, acceptant puis meublant le fil de la conversation. Tu te sens à l’aise avec Jean quand il s’agissait de parler de ce qui te manquait. Tu t’en voulais forcément un peu de monopoliser ce temps passé à deux avec des conversations autour de Remy mais le sujet était important pour toi. D’ordinaire, tu aurais laissé de côté ces questions ; tu aurais attrapé ton téléphone dès que tu aurais eu cinq minutes pour avoir ses réponses de vives-voix. Vous auriez plaisanté, les cinq minutes seraient auraient tournés en demi-heure avant que l’un de vous deux accepte de faire le trajet jusque chez l’autre. La conversation aurait continué, aurait changé. Vous auriez fait tinter vos verres une fois de trop dans la soirée… Le reste aurait fini improvisé. Cependant les circonstances étaient différentes, tout avait changé. Tu savais que tes efforts pour le contacter ne seraient pas particulièrement triomphants. Tu ignorais même la manière avec laquelle il accueillerait le geste…
A ta question, Jean hoche la tête ce qui ne tarde pas à te rassurer. Tu comprends que le temps sera long avant que tout soit exactement comme avant. La question reste : se peut-il ? Les choses pouvaient-elles seulement retrouver leur cours, celui qu’elles avaient toujours eu ? Le traumatisme après les événements dont il avait été témoin, allait être gros et même si tu ne doutais pas de l’état mental et de la force de ton ami, tu n’étais pas certain que l’équation soit à 100% en sa faveur. Jean avait bien réalisé cela également et ne manquait pas de te dire qu’il ne fallait pas crier victoire tout de suite. Suite à tes pensées et à ta réflexion sur l’enfermement de Remy, Jean à côté de toi laisse entendre un petit rire. Intrigué, tu lui lançais un regard l’incitant à t’expliquer l’ironie de la situation. « On a forcé les infirmières à lui filer un fauteuil roulant. Du coup je le trimbale là où je peux... » A la suite de ces explications, tu ne peux t’empêcher de sourire, imaginant le scénario dans ta tête. Elle te parle du parc de l’hôpital, de la joie et du soulagement qui a dû rester sur le visage de Remy grâce à cette sortie improvisée. « Il doit vraiment apprécier d’avoir de la visite aussi régulièrement, ça doit lui changer les idées. Merci! »
Tu lui jettes un regard pour lui, voulant lui assurer ta sincérité mais son expression a changé. Son visage s’est légèrement assombri, ses sourcils sont froncés, son sourire est retombé. L’ombre passe à peine quelques secondes avant d’être remplacée et mise de côté pour l’instant. Tu te demandes si tu as réellement vu ce que tu as vu. Peut-être était-ce juste une interprétation de trop, la fatigue qui te jouait des tours. Toujours perturbé parce que tu crois avoir vu, tu mets quelques secondes de trop avant de te rendre compte que ce que Jean vient de dire nécessite une réponse. « Euh oui, oui… Ouais, je veux bien, merci. » Ton repas à moitié avalé, tu te penches en arrière, t’appuyant sur tes mains qui effleurent accidentellement celle de Jean. Présentant de rapides excuses, tu décides d’éviter le froid en changeant rapidement de sujet. « Une amie. Elle est toujours à l’hôpital mais elle devrait s’en remettre sans trop de complications. ». Tu penses à Crystalia qui est toujours allongé sur un lit d’hôpital, non loin de la chambre de Remy. Les victimes de cet attentat sont nombreuses : on parle de beaucoup de blessés, de quelques morts. Les médias s’empressent de crier des chiffres, de montrer des images grotesques. On a pas de réponses sur l’impensable, sur ce qui s’est déroulé entre la première explosion et la sortie dangereuse des civils sur les civières. On tend des bouteilles d’eau et des couvertures aux plus rescapés, on les tire sur les corps déjà froids, sur ceux qui ne se relèveront pas. Tu frissonnes en repensant au diagnostic établie pour ta jeune amie. Cage thoracique enfoncée, côtes cassées… Vous aviez quelques années de différences mais tu la vois encore enfant, surtout quand tu repenses à sa silhouette frêle au milieu des draps blancs et du bruit des machines incessantes.
Abandonnant tes pensées sur ton amie, tu t’attaques au sujet général. Jean te rappelle ses jours d’arrêts qui l’ont dispensé d’assister aux premières fouilles. « La garde a envoyé des agents je crois. T’as su ce qu’il en était ? T’en faisais partie ? » Tu hoches la tête. « Oui mais ces opérations n’ont pas été très efficace. Personne n’a toujours aucune précision sur l’auteur de l’attentat et sur ce qui a été utilisé pour déclencher la première explosion. J’aurais espéré que notre ami de l’intérieur ait des informations à faire partager… » « Je t’avoue que j’ai pas osé questionner Remy. J’ai eu peur de… je sais pas.. de lui faire revivre des moments d’horreur. Je sais pas trop ce qu’il a vu, mais je m’imagine le pire… » Tu hoches la tête doucement, comprenant très bien l’intention de Jean. Le traumatisme devait être lourd et trop récent. « Je sais même pas comment il s’est cassé la jambe. Comment il est sorti de cet enfer. En faite j’essaye de ne pas parler de ça quand je vais le voir. » Jean finit par un mot d’excuse et tu secoues la tête. « Je suis au courant, il m'a raconté… et tu ne devineras jamais qui l’a aidé… » Tu lui jetais un regard, marquant une pause pour rallonger le suspens. « Pietro Lehnsherr. Le Prince de Genosha… Mais apparemment c’est un gros titre que Magnus ne tient pas à voir publier : personne n’est au courant qu’il était au centre commercial. » Tu laisses échapper un petit rire ironique avant de le laisser tranquillement s’essouffler dans un silence.
Tu te perds dans la contemplation de la plage, du ciel, des nuages, des passants autour de vous. Bien que la scénographie reste magnifique, ton regard cherche autre chose. Il se tourne naturellement vers ta voisine : elle a les yeux fermés, le visage tourné vers le soleil qui finit sa course à la surface de l’océan. Bientôt il laissera place à la lune, plongeant la Terre dans une obscurité plus mystique pour quelques heures. Sagement et discrètement, tu admires la chevelure de Jean qui flamboie avec la palette de couleurs offerte par cette fin de journée. Chaque rayon de lumière s’attarde sur ses traits, sur son nez tandis que tes yeux s’aventurent sur ses pommettes rosées et le long de la courbe de ses lèvres. Tu t’y attardes pendant de longues secondes, te demandant, te questionnant sur cette envie soudaine que tu as de te pencher vers elle pour l’embrasser. Tu voudrais franchir les quelques centimètres qui vous sépare et te perdre sur ses lèvres, t’enivrer de la savoir contre toi. Ton observation est interrompue quand Jean ré-ouvre les yeux et les dirige vers toi. Comme pris la main dans le sac, faisant quelque chose que tu ne devrais même pas être en train d’imaginer, ton regard hésite entre ce qu’il y a devant toi et ses yeux verts perçants. Malgré la confusion présente dans ton esprit, tu lui retournes son sourire. « Je suis contente d’être là avec toi. » A ces mots, tu sens les battements de ton cœur qui accélèrent, ravi de l’entendre prononcer de telles paroles. Vos regards se fuient alors mutuellement, confus de ce qui était en train de se passer entre vous, ne sachant comment le définir, craignant de dépasser les limites. Ce petit jeu était devenu dangereux. Aussi dangereux que dans cette histoire d’Icare et de son soleil, tu prenais un malin plaisir à tenter de l’approcher de trop près, sachant pertinemment qu’il y avait un interdit à ne pas franchir. Ces regards, ces sorties à deux… Tu te rendais compte que tu pouvais très vite en devenir dépendant, tu commençais déjà à les chercher d’une manière plus régulière. Te penchant en avant, tes coudes posés sur tes genoux, tu tournes la tête avec un sourire similaire au sien « Sentiment partagé. », tu lui dis doucement te retenant pour ne pas couvrir ses doigts des tiens.
Vous observez en silence le soleil qui se couche sur la mer. Appréciant simplement la compagnie de l’autre, profitant de ce silence, de ces nouveaux jeux de regard. Le soleil disparait finalement de l’horizon, engloutit par la surface calme de la mer. Tu penses à la Lune qui prendra bientôt sa place et un sentiment de tristesse t’envahi. La Lune… Des flashs et des images brèves. Vis, Scott. Tes poings se serrent inconsciemment et ta gorge se noue. Puis plus rien. Les éclairs blancs disparaissent et tu te retrouves assis en face de l’océan, la tête entre tes mains. Bizarre… Soudain ta sonnerie de téléphone retentit. Sortant de ta torpeur, tu fouilles dans les poches de ton pantalon jusqu’à en sortir ton portable. « C’est Alex », tu informes Jean avant de porter l’appareil jusqu’à ton oreille. « Hey ! Ca va ? Non je ne suis pas chez moi pourquoi ? Attends, t’es sûr que c’était aujourd’hui je pensais que … Zut ! Ecoute, voilà ce qu’on va faire, passe me chercher au carrefour entre la Quatrième avenue et la Sixième, j’y serais dans… » tu regardes brièvement l’heure affiché sur ton écran avant de continuer « … 7 minutes. On sera pile à l’heure. » Tu échanges encore quelques brefs mots avec ton frère avant de raccrocher. « On ne parviendra jamais à terminer correctement nos sorties sans être interrompus, hein ? Désolé Jean, cette fois-ci c’est moi qui dois filer. » Tu te lèves, attrapant ton sac brun vide. « Le bon côté de la chose, c’est qu’on est obligé de se revoir rapidement pour cette glace dont on a parlé », tu ajoutes un clin d’œil pour ponctuer ta phrase. Tu devrais déjà être parti en direction du point de rendez-vous donné à ton frère mais tu ne bouges pas, hésitant quand même à annuler ce que tu avais à faire pour prolonger un peu ton temps aux côtés de Jean. Un nouveau sms d’Alex te fait comprendre que si vous avez le malheur d’arriver en retard, il dirait que c’était de ta faute. Soupirant, tu te résignes. « On se voit plus tard, Jean… Vraiment désolé… » Tu hésites une dernière fois avant de partir en trottinant dans une rue adjacente, un peu alourdi par un sentiment de culpabilité et de frustration de ne pas avoir pu rester aux côtés de Jean.
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Mar 16 Aoû - 23:02
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Scott & Jean
Tu sens bien qu’il a besoin de te poser des questions sur son ami. Il a besoin d’avoir des nouvelles et d’être rassuré. Tu comprends à présent ce que Gamora pouvait vivre étant donné que tu l’as tenais à l’écart de toi. Ce n’était pourtant pas volontaire mais tu n’arrivais vraiment pas à aller au-dessus de cette maudite vision qui apparaissait à chaque fois que tu croisais la brunette. Tu te promis intérieurement de faire un effort et de faire un pas vers elle dès que possible. En tout cas, tu te contentais de répondre à ses questions et de lui affirmer qu’il allait bien. Il était encore en colère mais il s’interrogeait beaucoup. Il devait certainement tourner la situation dans tous les sens. Cela te laissait croire qu’il finirait par revenir vers ton collègue très prochainement. Quand tu parles de vos sorties en fauteuil il sourit. Tu es contente de voir son visage s’illuminer de la sorte. Il tient vraiment beaucoup au cajun et il s’en préoccupe énormément. « Ouais. Ça lui fait du bien. Je crois qu’il est comme moi. Il ne supporte pas être enfermé. Et puis tu sais, ça me fait plaisir de le faire. » Il fallait être aveugle pour ne pas remarquer qu’il allait devenir fou s’il restait enfermé dans sa chambre. Et même si ton bougre de voisin ne voulait pas donner de nouvelles à Scott, toi tu t’en chargerais.
Il te confit avoir également l’une de ses amies à l’hôpital. Tu grimaces légèrement, compatissante de ce qu’il doit vivre. Déjà Remy ça doit être dur, mais encore une connaissance ça doit faire beaucoup. Il ajoute qu’elle devrait bientôt sortir de l’hôpital. Tu imagines rapidement que les blessures de la jeune femme doivent être assez sévères sinon elle serait sortie plus tôt. Tu ne la connais pas, ni même le diagnostic alors tu te contentes de lui adresser une moue compatissante : « J’espère qu’elle s’en remettra vite. » Tu le vois plongé dans ses pensées et tu l’observes en silence ne sachant pas quoi ajouter. Le sujet de conversation change encore ce qui n’est pas une mauvaise chose : tu ne tenais pas trop à parler des victimes et surtout des pauvres gens qui y avaient laissé la vie ce jour-là. Savoir Remy alité te suffisait largement pour imaginer l’horreur de l’instant. Il t’apprend que les investigations de la garde rouge n’ont rien donné. Tu restes perplexe. Qu’est-ce qui a bien pu se produire ? Si c’était un attentat, n’aurait-il pas dû être revendiqué ? Pourquoi personne ne s’était-il manifesté, se félicitant du nombre de victimes ? Ce n’était pas logique. Il y avait eu deux explosions, ça ne pouvait pas être dû à une fuite de gaz. Ce n’était pas logique du tout.
Étrangement Scott semblait être au courant d’un peu plus de chose que toi quant à la mésaventure de Remy. Tu l’écoutes attentivement, cherchant à comprendre un peu la situation qu’a vécue ton voisin. Il te laisse un petit suspens avant de te lâcher un nom qui sonne comme une bombe à tes oreilles. « Lehnsherr ? Sérieusement ? » Tu en restes abasourdie. Tu n’y crois tout simplement pas. Enfin si ton collègue te le dit c’est que ça doit être vrai. Il ne te mentirait pas, mais tu as du mal à t’imaginer Remy avec l’héritier. Ça entre dans le domaine de la fiction pour toi. Ces gens-là te semblent à part. Ils ont une vie bien différente de la vôtre et tu n’aurais jamais pensé qu’il puisse se rendre lui-même dans un centre commercial. « Charmant les présentations dis donc. En tout, si cas c’est grâce à lui que Remy s’en est sorti, il a toute ma gratitude. Et à vie ! » Il rigole et tu en fais autant, même si c’est un petit rire.
Tu fermes les yeux et te laisses transporter par les sensations qui t’entourent. De la brise marine à l’odeur salé. La chaleur des derniers rayons qui se posent sur ta peau. Le bruit des gens toujours présent autour de vous. Tu es bien là, tu apprécies le calme mais aussi l’agitation que t’offre cet endroit. Tu pourrais rester ici des heures. Tu as envie de t'enivrer un peu plus de ce mélange estival. La mer, le vent, le soleil et Scott. Comme si tu l’avais senti sur toi, tu ouvres les yeux pour croiser le regard de ton collègue. Il t’observe et ce n’est pas la première fois. Tu ne peux t’empêcher de lui sourire. Sourire qu’il te rend et les mots sortent de ta bouche, incontrôlable. Tu détournes la tête, faisant mine de chercher ta boisson. Tu ne devrais pas dire de telles choses même si tu les penses. La situation entre vous commence à devenir trop confuse à tes yeux et tu sais bien que tu seras perdante au final. Tes yeux ne le quittent pas bien longtemps et tu constates qu’il s’est penché en avant tout en ajoutant : « Sentiment partagé. ». Ces paroles font bondir ton coeur et tu te sermonnes de réagir de la sorte. Tu n’es qu’une idiote, tu vas te brûler les ailes avec ces conneries.
Tu te focalises à nouveau sur le soleil qui commence à disparaître à l’horizon, du moins tu essayes. Tu ne peux t’empêcher de revenir à lui, cherchant ses réactions, observant son visage, ne sachant pas trop si tu aurais dû te taire plus tôt. D’un coup, ses poings se serrent et son expression change. Tes sourcils se froncent et ton regard se fait plus intense. Que fait-il, que lui arrive-t-il ? Ses mains viennent encadrer son visage. De plus en plus inquiète, son nom s’échappe de tes lèvres : « Scott ..? » Ses yeux, précédemment perdus semblent revenir au moment présent. Tu t’apprêtais à ajouter quelque chose mais une sonnerie se met à retentir. Tu observes à droite et à gauche avant de comprendre que c’est celle de son téléphone. Ton humeur change immédiatement t’imaginant l’identité de la personne à l’autre bout du fil. « C’est Alex » Pourquoi te sens-tu soulager quand il te dit ces mots ? Tu acquiesces en silence, le laissant prendre son appel.
Tu t’affaisses sur place. Tu comprends vite qu’il va devoir s'éclipser. Même si tu es déçue de le voir s’en aller, tu restes assez rassurée que ce soit pour retrouver son frère. Tu restes silencieuse tout le long de sa conversation ne sachant pas trop si tu allais t’en aller en même temps que lui. Pour une fois ce n’était pas toi qui mettais court à votre sortie, vous étiez coupable tous les deux à présent. Il finit par raccrocher. Tu souris légèrement. Non, il semblerait bien que l’univers soit totalement contre vous. Encore une raison qui te poussait à prendre des précautions avec lui. Il se lève mais tu restes assise. Tu n’as pas vraiment envie de partir tout de suite. « Pas de soucis. Va rejoindre ton frère. » En plaisantant il te sort l’excuse de la glace pour vous revoir. Tu souris et ajoutes : « Sans faute alors ! » C’était tellement facile de trouver une excuse bidon pour pouvoir passer du temps ensemble. Est-ce que c’était vraiment bien de le faire cependant ? Tu avais envie de passer plus de temps avec lui mais tu savais que si ça continuait comme ça tu risquais de souffrir. Tu commençais déjà à être déboussolée par des émotions que tu ne devrais pas ressentir.
Tu t’attends à ce qu’il parte mais il ne fait rien. Vous restez là à vous regarder et ni l’un, ni l’autre n’ose faire le moindre geste. Tu ne sais pas ce qui le retient sur place mais tu ne veux plus faire comme si ça t’étais égal. Tu es déçue qu’il te laisse et tu ne veux pas qu’il l’apprenne. Son portable vibre et il le regarde le temps de quelques secondes avant de te fixer à nouveau. Tu sais qu’il va être en retard s’il ne se décide pas à s’en aller tout de suite. « On se voit plus tard, Jean… Vraiment désolé… ». Tu lui fais signe de partir. « T’inquiète pas. On se voit au boulot. » Tu lui adresses un dernier sourire avant de reporter tes yeux sur la nuit qui commence à s’installer. Tu ne veux pas te retourner de peur de le voir en faire de même, mais c’est plus fort que toi. Tu te tournes pour le voir disparaître au loin. Tu soupires, te sentant bien seule d’un coup.
Jean : #F19E34
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