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Call Me {Albera}
✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
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Dim 28 Jan - 19:34


Call Me

But when the lights go out and the city wakes
And you're left with only your mistakes
When all hope is lost, i can take the heat
I'm your vigilante on the streets

Et dire que quelques mois en arrière, je venais ici en plein jour. Je rentrais sans frapper, en faisant un jeu de mot pour annoncer ma présence et me posais sur le canapé des filles comme si j’étais chez moi. A présent, je suis en train d’attendre qu’il n’y ait personne pour me faufiler dans la résidence. Quelques mois en arrière, j’étais un simple étudiant en littérature dont la seule préoccupation était de se concentrer assez pour rendre ses devoirs à temps. Et de trouver un petit job pour le chien. Tous les souvenirs lié à cette époque où tout semblait plus facile me remontent en tête mais je les chasse parce que je dois rester concentré. Il n’est pas question de se faire prendre. J’ai pris un énorme risque en venant ici mais je ne tenais plus. J’ai besoin de la voir. Même si je laisse quelques signes de mon passage quand je suis dans le coin pour que Laura soit la seule à les voir, ce n’est pas assez. Elle me manque tellement que je ne tiens plus. Je ne pensais pas qu’il était possible de ressentir le manque d’une personne au point que ce soit si douloureux. Maintenant, je sais que si.

Le couloir est à peine éclairé et je garde ma capuche bien sur ma tête pour éviter qu’un clampin me reconnaisse. Non seulement toute l’île connait ma tronche mais en plus les habitants de l’immeuble me connaisse pour m’avoir vu trainer ici bien trop de fois. A l’époque où j’étais un étudiant normal et non un quelconque résistant. Mon coeur tambourine dans ma poitrine quand j’entends des pas et je me tapis contre un mur en retenant mon souffle. C’est pas une bonne idée. C’est ce que je me répète depuis que je suis parti. « C’est pas une bonne idée» je me disais en arrivant vers Prenova et en baissant un peu plus la tête au point de ne pas voir où j'allais. «C’est pas une bonne idée» je me disais en dépassant l’université dont la façade me manque pas du tout. «C’est pas une bonne idée» je me répétais en passant devant un dessin signé X-23 que je connais par coeur pour l'avoir regardé. C’est pas une bonne idée, mais je continue. J’ai pas fait tout ça pour faire machine arrière. Je baisse la tête et m’élance dans le couloir quand les pas s’éloignent. J’ai trop besoin d’être près d’elle. Je vais me faire engueuler mais tant pis. Je ne serais d’aucune utilité tant que je ne me serais pas assuré qu’elle va bien et tant que je ne l’aurais pas vue. J’arrive enfin devant la porte et je me retrouve figé, à moitié essoufflé. Je pose ma main sur l’encadrement, hésitant à frapper. Je ne peux pas rester là trop longtemps, il va bien falloir que je me lance. Un type habillé en noir devant la porte d’un appart d’étudiante, c’est forcément suspect. Je prends mon courage à deux mains et je frappe. Je me mords la lèvre. Si Kitty est là et me voit, elle va me tuer. Si c’est Jess, elle va me tuer aussi. Et Laura… Bien, Laura va me massacrer pour avoir pris tant de risques. Les trois vont me passer un savon de tous les diables. Mais ça vaut le coup.

Je sens l’angoisse me tordre le ventre mais aussi l’impatience de la voir en chair et en os devant moi. J’aurais jamais cru qu’elle me manquerait autant et que je serais capable de traverser toute l’île rien que pour cinq minutes avec elle. Me tenir à distance de sa fenêtre le soir me suffit plus. Je veux être dans la même pièce qu’elle et pouvoir lui parler. Au départ, je me contentais de laisser des petits dessins en dessous des siens pour qu’elle sache que je pensais à elle. Rien de bien conséquent, juste un truc qu’on avait fait ensemble quand on partait tagguer les murs de la ville à deux. Je suis pas doué en dessin, mais elle peut savoir que c’est moi, comme ça. Que je suis toujours en vie et que je vais plutôt bien. Je pète pas non plus la forme mais je vais bien. Je suis vivant, je suis plus ou moins en sécurité. J’ai peut-être pris un peu de muscle aussi, merci Jake pour ça. Bon, je suis toujours en manque de pizza et d’internet mais c’est rien comparé à son absence. Tout le monde me manque mais Laura, c’est pire. Pire que tout. Et je suis en train de me griller juste pour être avec elle. J’ai l’impression d’être l’un de ces personnages de film stupides qui prend trop de risque pour voir l’être aimé. A l’époque, je les trouvais stupide et je me disais que si jamais ça devait m’arriver, je ne le ferais pas. Mais ça, c’était avant que je sois amoureux. J’aime Laura et elle vaut bien tous les risques que je suis en train de prendre. Je suis ce gars que je trouvais stupide. Et ça me va. Ce n’est pas le premier principe dont je me débarrasse depuis que je suis dans cette foutue jungle, de toute façon. Je ne suis plus à ça près.

Je compte les secondes avant d’entendre des pas. Je me redresse et je baisse ma capuche pour qu’elle me reconnaisse. Si un voisin décide de sortir, je suis fichu. Je sais même pas ce que je vais lui dire. Je ne peux pas me contenter d’un salut. Ni d’un roulage de pelle dans les formes. Je ne sais pas du tout comment elle va réagir et je commence déjà à regretter d’être venu. Je suis ce mec stupide du film et je commence à penser que j’avais raison de me dire que ce n’est pas une bonne idée. Si elle me claque la porte au nez ? Si elle est passé à autre chose ? Si elle ne veut plus de cette relation qui est tout sauf stable ? Je ne sais pas. Je ne sais pas ce qui va se passer et je décide de mettre mon cerveau sur pause. Ça suffit. C’est mon plus grand problème, ça. Je vais simplement voir comment ça va se passer. C’est le bon plan, ça. Et quand elle ouvre enfin la porte et que je vois son visage devant moi pour la première fois depuis bien trop longtemps, je me dis que oui, ça valait le coup.
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Laura Kinney

Laura Kinney
Mutant
More about you : Call Me {Albera} Giphy
Call Me {Albera} Giphy


Codename : X-23
Pouvoirs : Armes naturelles: Deux griffes tranchantes en adamentium à chaque main ainsi que une à chaque pied.
Auto-génération: Son rythme de guérison et de cicatrisation est très rapide.
Immunisée contre les maladies, les drogues et autres toxines.
Vieillissement ralenti
Sens développés

Call Me {Albera} Tumblr_opjzgkXOxW1t4rhclo5_250

Emergence :
Call Me {Albera} Fonddr115 / 55 / 5Call Me {Albera} Fonddr11
Maitrise :
Call Me {Albera} Fonddr115 / 55 / 5Call Me {Albera} Fonddr11
Messages : 1196
DCs : Maria, Casey, Paige, Grace, Laserian, Harper et Cindy
Pseudo : Fidji

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Lun 5 Fév - 21:26
Call me

Albert
&
Laura


Laura appuya sur « envoyer » et son imprimante se mit en fonction. Au bout de quelques secondes, l’image d’une photo en couleurs apparue sur une feuille de papier. Elle attrapa la feuille qui venait de sortir de l’équipement et découpa les bordures blanches futiles. Elle fixa pendant une bonne minute la photo, le cœur gros. Promenant ses doigts aux jointures en sang sur le petit tag sous l’un de ses dessins à elle. Pour n’importe qui qui passait devant, ce n’était rien d’autre qu’un petit gribouillis. Certains qui appréciaient les fresques de X-23 disaient qu’il s’agissait de l’acte d’un saboteur. Alors que d’autres soupiraient que d’autres grapheurs aient décidé de détruire les biens publics. Mais pour elle, ça avait une valeur immense. C’était la preuve qu’il pensait à elle et le signe qu’il allait bien. Elle l’avait immédiatement compris la première fois qu’elle avait vu l’une de ses petites figures sous l’une ses œuvres. Elle avait reconnu le style d’Albert et elle avait compris que ce serait de cette façon qu’ils communiqueraient. La brune en avait parlé en personne, elle voulait garder cela pour elle seule. Être la seule qui savait exactement ce qu’ils signifiaient. Chaque semaine, elle en découvrait un nouveau et toutes les fois, ça lui mettait un petit baume au cœur. Elle les prenait en photo avec son portable, les imprimait, puis les affichait sur son mur qu’elle cachait derrière un poster pour ne pas se faire poser de questions. Elle coupa un scotch et colla la dernière photo avec les autres, un sourire triste au visage.

Elle s’empara ensuite de la bouteille de peroxyde et imbiba un linge du liquide désinfectant qu’elle appliqua sur ses jointures. Elle retint une grimace, laissant le produit faire son travail. Laura commençait peu à peu à maîtriser ses griffes. À les apprécier même. Elle savait les sortir et les rentrer à volonté, chaque fois sous une terrible douleur et qui laissaient les mains en sang, mais curieusement, les plaies se guérissaient d’elles-mêmes assez rapidement. Probablement en lien avec ces lames tranchantes qui sortaient de sa peau. Elle alla faire la deuxième main, lorsqu’on toqua à la porte. Elle soupira. Les filles étaient sorties et Laura était seule cette soirée-là. Elle passa une veste des Ramones sur ses épaules et se dirigea vers la porte d’entrée.

Elle ouvrit la porte et le temps s’arrêta. La main toujours sur la poignée, elle resta stoïque pendant plusieurs secondes pour laisser le temps à cette image d’Albert de se rendre jusqu’à son cerveau. Elle n’arrivait pas à croire ce qu’elle voyait. C’était impossible. Ça ne pouvait pas être lui, ses yeux devaient lui jouer des tours. C’était sûrement une hallucination. Il lui manquait tellement et elle avait tellement envie de le revoir qu’en entendant les coups à la porte, Laura avait espéré très fort que ce soit lui qui lui faisait la plus belle des surprises, alors sa tête avait décidé de le matérialiser devant elle. Peut-être même que personne n’avait toqué à la porte et qu’elle avait tout imaginé. Il ne pouvait pas être là. Il ne pouvait pas être aussi stupide et avoir pris autant de risque pour elle. De un, parce que Albert n’était du genre à mettre sa vie en danger pour rien et de deux, parce que c’était stupide! Pourtant, elle avait tellement envie de croire qu’il avait fait tout ce chemin pour elle. La brunette serra les lèvres avant de demander dans un soupir las : "Al?" Ses sourcils étaient froncés et son regard piteux. Elle voulait tellement que ce soit lui et pas elle qui était en train de devenir folle. Elle voulait tellement le prendre dans ses bras, le toucher, l’embrasser. Juste être avec lui. Elle quitta l’embrasure de la porte et s’avança doucement vers lui. Elle devait en avoir le cœur net. Elle savait qu’elle devait avoir l’air bizarre, mais après six mois à avoir peu de nouvelles de lui, à se faire constamment du sang d’encre pour lui et à espérer le revoir chaque jour, elle avait cessé d’y croire. Elle étira les mains vers son capuchon après s’être assurée qu’il n’y avait personne dans le couloir. Les lèvres bien crispées et le souffle prisonnier de sa poitrine, elle retira la capuche de la tête du garçon. Et là, elle sourit. C’était lui. Il était là. Ses yeux se remplirent d’eau pour exprimer sa joie. Il était encore plus beau que dans son souvenir. Son regard sombre lui donnait un air adorablement sexy. "Al. Tu es venu. " Dit-elle d’une voix douce, une main glissant sur la joue du garçon, tandis que l'autre replaçait une mèche de cheveux derrière son oreille. Elle avait besoin de se remémorer chaque trait, même si au fond, elle n’avait jamais rien oublié de son visage qu’elle connaissait par cœur. Puis, se rappelant la situation précaire dans laquelle il se trouvait, elle empoigna sa veste et le tira vers l’intérieur avec force. Elle verrouilla la porte et tira la chaîne.

Elle se tourna vers lui et ne pouvant plus attendre, elle l’attrapa par le cou, l’attira vers elle et l’embrassa avec fougue. Et là, elle put recommencer à respirer. Elle venait de retrouver une petite partie d’elle. Elle se sentait complète pour la première fois depuis l’été. Depuis que tout avait basculé. Albert était avec elle. Il était venu la voir malgré la garde qui rôdait partout, malgré les gens qui pouvaient le reconnaître et le dénoncer, malgré les multiples conséquences, ils étaient ensemble. Elle pouvait à nouveau sentir son odeur qui avait un peu changé depuis le temps. Il sentait l’humidité avec un soupçon d’écorce d’arbre et de feuille, mais le côté fruité et doux était toujours là. Elle pouvait à nouveau passer ses mains dans sa tignasse brune qui avait beaucoup poussée depuis le temps, mais qui lui donnait un charme fou. Et que dire de cette barbe rugueuse qui le vieillissait de plus années et qui lui donnait un air sauvage et irrésistible. Ses lèvres étaient ce qui lui avait manqué le plus. Elle s’y accrochait le plus qu’elle pouvait. Mais le pauvre avait à peine ouvert la bouche depuis qu’il était arrivé. Elle se détacha de lui. Un sourire fendu jusqu’aux oreilles et les joues rouges. Ce n’était pas du tout le genre de Laura d’être aussi émotive, mais cette surprise, elle ne l’espérait plus. Elle l’attrapa par le bras et le traina jusqu’à sa chambre qu’elle verrouilla à son tour. Elle ne savait pas quand les filles allaient rentrer et franchement, elle n’avait pas envie qu’on les dérange. Jess et Kitty auraient un tas de questions et Albert n’avait sûrement pas beaucoup de temps. Laura voulait le garder pour elle toute seule.

Elle soupira perdant son sourire. Après l’euphorie des retrouvailles et de la surprise, la raison avait repris sa place. Sans raison, elle le poussa avec ses deux mains. "Mais! Qu’est-ce que tu fiches là, bordel! T’aurais pu te faire prendre! T’as pas vu la garde qui se promène partout? Et les gens du building! Ils savent qui tu es! Fallait pas que tu viennes, c’est trop risqué. " Elle adorait qu’il soit là. Elle était tellement heureuse, mais penser à toutes les conséquences que sa venue pouvaient engendrer, elle ne savait pas si ça en valait la peine.



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Mer 7 Fév - 19:51


Call Me

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Elle est là, devant moi et je sais pas si c’est le manque qui parle mais elle est encore plus belle que dans mes souvenirs. Ses yeux, ses cheveux, son visage. C’est une vision parfaite que je veux conserver à tout jamais dans mon esprit. Elle vaut tous les sacrifices que je fais, toutes les galères dans lesquelles je m’embarque. Elle est tout pour moi. C’est bête, l’amour. Vraiment. Je garde le silence en voyant qu’elle me reconnait. Je reste immobile quand elle s’approche et qu’elle baisse ma capuche. Je ne dis rien quand elle me regarde comme si j’étais une apparition. Et je souris quand elle pose sa main sur ma joue. J’ai l’impression de manquer d’air, parce que je suis en train de retenir ma respiration à son contact. Mes doutes sont balayés en une fraction de secondes, parce que je la vois enfin devant moi. Oui, ça valait le coup. Ça valait le coup et je suis en train de sourire comme le dernier des demeurés. Je repense à la dernière fois que je l’ai vu. Le baiser que j’ai échangé avec elle avant de m’enfuir comme un voleur. La peur au ventre après cet échange musclé avec la garde et la voix qui me poussait à aller dans cette église en ruine. Je me suis refait le film pendant six mois. Qu’est-ce que ça aurait changé si j’étais resté ? Tellement de chose.

Je sens sa main attraper ma veste et me tirer à l’intérieur. Je n’ai pas le temps de m’attarder sur combien la chaleur et la familiarité de l’appartement m’a manqué. Parce que je me retrouve avec Laura Kinney en train de m’embrasser comme jamais on m’a embrassé. Et autant dire que ce n’est pas pour me déplaire. Elle m’a manqué, bordel. Comme jamais. Ce baiser, c’est une explosion qui retentit dans ma caboche et me donne enfin l’impression de vivre pour la première depuis six mois. J’oublie un instant que je suis traqué, en cavale et que j’ai vécu mon lot de merde depuis un an. J’oublie tous les risques parce qu’elle, elle les vaut tous. Je glisse une main dans sa chevelure de jais en la tenant contre moi. Et quand elle se détache, j’en veux encore. Je veux que ce moment ne s’arrête jamais. Avec un sourire euphorique, je me laisse traîner dans le couloir. Où elle ira, j’irais. On se retrouve dans sa chambre et je m’approche à nouveau d’elle, prenant son visage entre mes mains pour l’embrasser à nouveau. Et là, elle me repousse. J’écarquille des yeux en sentant l’impulsion. Et puis, Laura étant Laura, on en revient à la raison. Laura qui me passe un savon, comme avant. Je glisse mes mains dans mes poches en haussant les épaules. Ce que je fous là ? Elle sait très bien. Ce qui s’est passé devant la porte d’entrée illustre bien la raison de ma venue.

Je roule des yeux en l’entendant s’inquiéter. Oui, bon. Je sais que c’est pas très malin mais je devais faire quoi d’autre ? Crever à petit feu ? Oublier la raison pour laquelle je suis maintenant dans cette jungle de merde ? Je me mords la lèvre en la regardant, parce que j’ai encore envie de l’embrasser. Elle me parle de la garde qui rôde. « Je sais.» Des gens qui savent qui je suis. « Je sais.» Il ne fallait pas que je vienne. C’est trop risqué. « Je sais.» Mais c’est plus fort que moi. « Je tenais plus. T’as pas idée de combien tu me manques, Laura.» Se réveiller chaque jour avec l’impression de ne pas être entier. La douleur de son absence. Les souvenirs flous que je conserve d’elle. C’est intenable. Je me rapproche à nouveau, avec un petit sourire sur les lèvres. Comme elle me l’a fait tout à l’air, je glisse une de ses mèches derrière son oreille pour voir son visage. Il est parfait. « Et tu vaux tous les risques du monde.» Parce que je l’aime et que je vais mourir si je passe une journée de plus sans la voir. L’ancien Al, celui qui est mort au Pegasus, n’aurait jamais pris tous ces risques. Il aurait trouvé ça stupide et il m’aurait jugé d’un oeil sévère. Mais l’ancien Al était casse-burnes. La voix de la raison qui vient te gâcher le plaisir. La voix de la raison, je l’ai trop entendue. Et je l’emmerde, maintenant. Ils peuvent tous aller se faire foutre. J’emmerde l’ancien Al, j’emmerde cette île, j’emmerde ce gouvernement. J'emmerde le monde entier.  Puisqu’on m’a catalogué d’ennemi public, j’ai presque envie de leur donner ce qu’ils veulent, juste pour leur montrer que je ne suis pas un putain de pion dans leur jeu. Ils m’ont tout pris. Mais ils n’auront pas Laura. Il faudra passer sur mon cadavre pour l’avoir. Mon visage est prêt du sien. En posant une main contre la porte contre laquelle elle se tient, je me penche à nouveau vers elle pour déposer un nouveau baiser. Plus doux, moins fougueux. « Je t’aime.»
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Jeu 15 Fév - 22:30
Call me

Albert
&
Laura


Laura n’arrivait pas à mettre des mots sur ce qu’elle ressentait. Elle n’arrivait toujours pas à croire que son Albert était avec elle dans sa chambre, alors que ce genre de scène était tout à fait habituelle six mois plus tôt. Combien d’heures avaient-ils passé ici à glander, à regarder des séries, à discuter, à se chamailler, à dormir, à rigoler, à manger et à se câliner? C’était leur repère. C’était l’endroit où ils se réfugiaient pour être seuls et tranquilles. Les premières semaines après le départ du garçon, Laura avait eu du mal à y dormir et y trouver la paix. Il y avait trop de souvenir de lui entre ces murs. Non seulement, les photos qui ornaient les cloisons lui rappelaient sans cesse qu’elle ne pouvait plus être avec lui et qu’il faudrait un temps indéfini avant qu’elle ne puisse revoir son visage rassurant et son sourire qui la rendait heureuse. Elle avait passé des nuits blanches à fixer le plafond dans le noir attendant son retour, souhaitant de toutes ses forces que tout ceci ne soit qu’un sombre cauchemar et qu’il viendrait la rejoindre dans son lit pour lui faire la surprise. Elle avait été en colère contre la terre entière pour cette injustice, mais aussi contre elle-même d’avoir été aveugle aussi longtemps. Toutes ses amies l’avaient remarqué avant elle. La brune avait toujours rejeté leurs commentaires d’un revers de la main, mais le fait était qu’elles avaient eu raison. Albert avait toujours été là, sous ses yeux. Il avait toujours été présent pour elle, même quand elle lui mentait, il avait toujours été à ses côtés. Il la connaissait par cœur, l’avait toujours défendue, soutenue et réconfortée. Elle s’était toujours sentie bien avec lui et avait toujours pris ses sentiments pour de l’amitié, alors que c’était tout autre. Elle avait vu un changement s’opérer en elle lors de la fiesta d’halloween de l’année dernière lorsque la bouteille les avait pris pour victime et qu’ils avaient dû s’embrasser et elle n’avait rien fait. Par orgueil? Par peur? Elle ne savait pas. Elle savait juste qu’elle avait perdu un temps précieux et que les choses auraient sans doute été complètement différentes entre eux après le Pégasus. Elle regrettait de n’avoir pas eu plus de temps avec lui en tant que couple. Il lui semblait qu’elle n’en avait pas profité assez, même s’ils avaient été collés l’un sur l’autre pratiquement H24 dès le moment où ils avaient officialisé leur amour sous cette averse de pluie. Ironiquement, c’était dans la chambre d’Albert dans l’appartement qu’il partageait avec sa sœur qu’elle avait réussi à se sentir mieux. Être dans les affaires du garçon, sentir son odeur, mettre ses t-shirts fétiches l’avait aidé à aller mieux, même si son absence était toujours aussi difficile à accepter.

Laura regardait Albert furieusement. Elle le trouvait idiot de s’être présenté à sa porte comme si de rien était, alors que toute l’île était à ses trousses. C’était complètement irresponsable de prendre autant de risques juste pour quelques minutes passées en sa compagnie. Elle était aussi tellement heureuse qu’il aille bien et qu’elle puisse s’en assurer elle-même en chair et en os. Ces deux émotions s’entrechoquaient en elle à forces égales. Et comme Laura avait du mal à bien s’exprimer, tout sortait en désordre. Si la joie avait pris le dessus au départ, c’était à présent la colère qui avait repris ses droits. Après l’avoir embrassé fougueusement, elle l’avait poussé sauvagement. Elle était sérieuse dans ses accusations et lui il roulait des yeux. Autant elle avait envie de le frapper de prendre tout cela à la légère, autant elle voulait le prendre dans ses bras et ne plus le lâcher. Elle savait que le temps filait et qu’il ne pourrait pas rester là indéfiniment et qu’elle perdait du temps précieux en sa compagnie en lui faisant la gueule, mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. Elle devait lui faire comprendre que c’était de la folie qu’il s’aventure jusqu’ici, même s’il le savait. Al restait calme et il l’a fixait de façon intense qu’elle sentait ses genoux fléchir. Elle se mordit les lèvres lorsqu’il lui affirma s’ennuyer d’elle. Ça la soulageait tellement d’entendre ça. Elle avait tellement besoin de ça. Ses traits se radoucirent. "Tu me manques tellement toi aussi." Répondit-elle d’une voix cassée par l’émotion. Elle ne recula pas lorsqu’il s’avança vers elle. Elle le voulait près d’elle. Sentir son souffle sur elle. Elle ferma les yeux lorsqu’il replaça une mèche de cheveux derrière son oreille. "Ça, j’en suis pas certaine. " Dit-elle dans un rire en essuyant une petite larme de joie qui était tombé de son œil. "Je veux tellement pas qu’il t’arrive quelque chose Al. J’ai tellement peur d’apprendre que tu as été attrapé. Et si c’est en sachant que c’était pour venir me voir, je ne me le pardonnerai jamais." Elle releva timidement le visage vers lui, mais c’était une peur qui était constamment présente en elle. "Promet-moi que tu fais attention." Elle se doutait que c’était le cas, mais elle voulait l’entendre de vive voix. Pour toutes réponses, Albert s’avança encore plus, allant chercher sa main sur la poignée de porte et se pencha pour l’embrasser. Elle répondit à son baiser sans broncher et sans le repousser cette fois.

Puis, il les prononça. Les trois petits mots que toutes les filles rêvaient d’entendre, même les plus bornées, même Laura qui ne pensait jamais qu’on les lui dirait un jour. Sa bouche s’ouvrit de surprise. Elle ne savait pas quoi dire. « Je t’aime aussi » aurait été le bon choix, mais elle n’arrivait pas à dire quoi que ce soit. Une boule d’émotion s’était formée dans sa gorge. Sa première réaction fût d’embrasser à nouveau avec fougue le résistant en entourant sa tête avec ses deux mains. Le dirigeant, sans quitter ses lèvres, vers son lit. Puis, elle le poussa sur le matelas et dans un mouvement vif, ôta sa veste et son débardeur qu’elle envoya valser un peu plus loin dans la pièce. Elle le fixa, sourire coquin aux lèvres et s’assit sur lui. Elle entreprit d’enlever son t-shirt. Elle en avait assez de bavarder, elle avait juste envie le sentir en elle.



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Jeu 22 Fév - 23:30


Call Me

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J’ai été stupide. Stupide d’avoir été aussi aveugle durant tout ce temps. La personne qu’il me fallait était juste à côté de moi depuis tout ce temps et il a fallu que je manque de la perdre pour m’en rendre compte. Et maintenant, je dois prendre des risques inconsidérés pour quelques instants volés avec elle, dans la pénombre d’une chambre, dans le silence d’un appartement désert. Je dois affronter son regard inquisiteur quand elle me reproche d’avoir risqué ma vie pour aller la voir alors que j’ai juste envie de la prendre dans mes bras pour ne plus jamais la lâcher. Je le dis, maintenant. Tout ce que je retiens en moi depuis si longtemps. Qu’elle me manque, qu’une journée de plus sans elle, c’est comme sentir mille éclats de verre me transpercer de part en part. Son absence est tellement douloureuse. J’aimerais revenir en arrière, qu’on ne vive jamais ces évènements qui nous ont séparés l’un de l’autre. Elle m’avoue sa peur de me voir attrapé. Et par excès de confiance, je manque de répondre que je peux me faire attraper à n’importe quel moment. J’ai cette maudite cible sur le dos. Ma tronche sur tous les avis de recherches à côté de celles des autres résistants. Ces Onze, qui ne sont plus qu’un nombre ridicule quand quelques uns des nôtres se sont fait attraper. Chaque instant où je respire est un instant de trop pour ceux qui nous en veulent mais je peux m’en accommoder. Tant pis pour eux. Tant mieux pour moi.  Ils peuvent bien crever la bouche ouverte, je m’en fiche d’eux. Il n’y a que ma soeur, Laura, Jessica et Kitty qui comptent. Et je sais au plus profond de moi qu’elles sont de mon côté. Peu importe le reste de l’île. Je vois ces yeux verts braqués vers moi et j’ai envie de me perdre dedans pour le reste de ma vie. Elle vaut tous les risques, même si elle semble ne pas le croire. Je prononce enfin ces trois mots que je garde depuis si longtemps. Je les prononce avec une facilité dont je ne me serais cru capable. Et pourtant, ça a l’air tellement simple, une fois que ces trois mots sont dehors. Pourquoi on perd autant de temps à retenir nos sentiments quand on en est certain ? Je sais que je l’aime. Je sais qu’elle ne me dira peut-être jamais ces trois mots en retour mais je n’ai pas besoin de les entendre de sa bouche pour le savoir.

Elle répond à mon baiser et à ma déclaration. Je sens ses lèvres sur les miennes, ses mains sur mon visage, son corps contre le mien. Je ferme les yeux en me laissant aller. Laura me fait reculer et je ne résiste pas. Je finis par sentir les bords du lit derrière mes jambes et elle me pousse, me faisait atterrir sur le matelas. Je me redresse sur mes coudes, laisse échapper un rire et murmure « Wow. »  Sa veste et son débardeur vont s’échouer quelque part dans un coin de la pièce. Je ne sais pas où et je m’en fiche. J’ai quelque chose de plus important à penser. Mon coeur se met à battre plus fort quand elle finit assise sur moi en souriant, ses mains saisissant mes vêtements pour les retirer aussi. On passe à l’étape supérieure et ça me va. Je l’aide à me débarrasser de mon tee-shirt en me mordant la lèvre. J’espère qu’elle ne verra pas les hématomes et les différentes marques qui ponctuent mon torse. Mes entrainements sont plutôt musclés, en plus des missions où je ne dois pas hésiter à me battre ou me jeter à corps perdu quelque part pour éviter d’être pris. Je pose mes mains autour de sa taille et me redresse pour avoir mon visage à hauteur du sien. Je sens son souffle contre moi, les battements de son cœur mêlés aux miens. C’est un tel bordel dans ma tête que je n’arrive pas à penser clairement. Tout s’emballe dans ma tête et mon expérience limitée en la matière me donne l’impression d’être un bébé qui apprend à marcher. Personne ne m’a touché comme le fait depuis six mois. Et je n’ai touché personne comme je la touche. J’appose mon front contre le sien en fermant les yeux. « Je… Putain…» Je déglutis en rouvrant les yeux. « Tu me rends dingue... » C’est un souffle qui s’échappe de ma gorge et qui n’est pas assez fort pour exprimer ce que je ressens. Un nouveau baiser fougueux, mon rythme cardiaque qui s’emballe. Sa peau contre la mienne et ce désir qui nous embrase et nous lie l’un à l’autre. Mes émotions sont telles que je me sens ballotté dans un océan agité. Sa peau contre ma paume semble crépiter.

Et ce n’est rien comparé à la douleur qui suit, l’instant d’après. J’ai les jointures en feu. Je m’écarte de Laura, mettant fin au baiser et grimace quand j’ai l’impression de sentir quelque chose me transpercer la peau, comme si quelque chose essayait de sortir en forçant le passage. Je lâche un hoquet de douleur quand la peau cède d’un coup et que j’entends un bruit bien distinct, métallique. SNIKT.  Je baisse les yeux en respirant difficilement pour découvrir ce qui se passe. J’ai deux lames, tranchantes qui viennent de sortir de mes jointures. Mais le pire ? Ce n’est pas ça. Le pire, c’est que lorsque je regarde l’autre main, j’ai bien ces deux griffes, oui. Sauf qu’elles transpercent le flanc de Laura. Les yeux agrandis par l’horreur, je n’arrive pas à me détacher de ce que je vois. « Lau..Laura ? » Ma voix tremble. Je nage en plein cauchemar. Je veux retirer ces lames du corps de Laura, de tout mon être. Je ne sais pas comment m’y prendre. Ma respiration s’accélère. Bordel, comment je retire ces merdes ? Comme par magie, elles retournent se loger dans ma main, m’arrachant des gémissements et grognement de douleur au passage. Je sens le sang qui s'échappe de la plaie béante se déverser sur ma jambe. « Putain ! Laura, j… Ne bouge pas ! » Je l’attrape par les épaules pour la poser doucement sur le lit. Je dois arrêter le saignement. Maintenant. Raven m’a montré comment faire. Mon tee-shirt fera l’affaire. Je le saisis et me redresse pour me tourner vers Laura. Ce n’est pas possible. Je n’ai pas fait ça. Je n’ai pas… J’ai blessé Laura. Je finis à genoux sur le lit, à moitié en larmes et en train de me pencher sur la blessure que je lui ai infligé. Je me sers du tissu que je pose sur la plaie et fais pression avec mes deux mains. « Je suis désolé ! Je suis désolé, c’est pas ce que je voulais ! » Je me déteste tellement. Je ne pourrais jamais me pardonner ça. Ces maudits pouvoirs ! C’est à cause d’eux ! Je ne savais pas que j’avais ces putains de griffes, c’est la première fois que je les vois. Comment elles sont apparues ? Je dois m’éloigner d’elle. Si ces trucs sortent une seconde fois, je risque de la blesser encore plus.
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Laura Kinney

Laura Kinney
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Pouvoirs : Armes naturelles: Deux griffes tranchantes en adamentium à chaque main ainsi que une à chaque pied.
Auto-génération: Son rythme de guérison et de cicatrisation est très rapide.
Immunisée contre les maladies, les drogues et autres toxines.
Vieillissement ralenti
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Emergence :
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Lun 12 Mar - 13:48
Call me

Albert
&
Laura


Laura ne savait pas d’où lui venait toute cette confiance, elle qui n’avait jamais été très à l’aise avec son corps. Elle ne l’avait jamais trouvé particulièrement attirant. Il était frêle et pâle. Elle n’avait pas de seins et ses fesses étaient aussi plates qu’une planche à repasser. Sans être complexée, elle n’avait jamais réellement su quoi faire avec lui. Les garçons qu’elle avait fréquenté avaient toujours réussi à la mettre à l’aise, mais elle était rarement celle qui prenait les devants, du moins, pas avec une telle intensité. Là, c’était différent. Il s’agissait d’Albert, la personne qu’elle aimait le plus au monde, son meilleur ami, son confident, son rocher. Celui qui la mettait en confiance. Celui qui venait de lui déclarer son amour de la façon la plus naturelle et sincère qui soit. Celui qui était en train de la dévorer des yeux. Elle se sentait tellement belle sous ce regard brillant, malgré les cicatrices sur ses bras et un peu partout sur son corps qui la gênaient, Albert l’aimait et la trouvait séduisante. Il voulait encore d’elle après tout ce temps. Il ne l’avait pas oublié. Plus rien ne comptait désormais. Juste eux et leurs retrouvailles. Elle pourrait continuer de lui en vouloir de prendre autant de risques plus tard. Pour le moment, elle ne voulait plus perdre de temps. Elle voulait Albert. Elle voulait sentir sa peau contre la sienne. Elle voulait qu’il la touche, la caresse, la câline. Qu’il réveille chaque petite parcelle de son corps depuis trop longtemps endormie. Elle voulait qu’il sache que tout son être brûlait d’envie de lui et qu’elle attendait ce moment depuis six mois.  

Après avoir enlevé sa veste et son haut, la jolie brune s’était assise sur son petit-ami et dans des gestes maladroits avait tenté de lui enlever son t-shirt. Son regard malicieux et affamé ne l’avait toujours pas quitté. Son souffle s’arrêta en apercevant le torse nu d’Albert. Elle déglutit légèrement en apercevant les bleus et les marques qui couvraient sa peau. Elle passa doucement ses doigts fins sur les plaies puis se pencha pour embrasser tendrement chaque blessure. Elle pouvait entendre le cœur du brun battre, la faisant sourire. Elle sentit un frisson lui parcourir l’échine lorsqu’il posa ses deux mains sur sa taille et qu’il se redressa pour que leurs visages soient à la même hauteur. Ses mains à elle glissèrent vers le cou du garçon. Elle ne pouvait s’empêcher de sourire, n’en revenant toujours pas qu’il soit là. C’était la plus magnifique et inattendue des surprises. Elle le fixait, l’air béat. Savourant ce moment, l’imprégnant dans sa tête pour s’en rappeler lorsqu’elle filerait un mauvais coton et jusqu’à l’attente du prochain. Elle était tout simplement heureuse. Le vide qu’elle ressentait depuis un moment était comblé. Il posa ensuite son front contre le sien, les enfermant dans un cocon. Elle ferma les yeux à son tour et ne put empêcher ses joues de prendre une couleur rosée. Elle se mordit la lèvre de satisfaction. Elle le rendait dingue, c’était tout ce qu’elle souhaitait. Elle rouvrit les yeux et planta ses iris bleus clairs dans ceux du brun. "Je t’aime." Voilà, elle les avait dits à son tour et c’était beaucoup moins difficile qu’elle ne l’aurait cru. Elle était soulagée de lui avoir dit à voix haute. Ils scellaient leur amour trop longtemps refoulé. À bien y pensé, c’était ironique leur situation. Ils avaient eu six ans pour se déclarer leur amour et pour le vivre complètement et ils l’avaient toujours ignoré pour de multiples raisons. À présent qu’ils étaient fous l’un de l’autre et qu’ils s’étaient déclarés, ils devaient se contenter des visites rapides et secrètes une fois tous les six mois. Ça la rendait triste, mais elle ne laissait rien paraître. Laura ne voulait rien gâcher de ce moment plus que parfait. Elle voulait profiter de chaque seconde passée aux côtés d’Albert. Ce dernier l’embrassa avec fougue et elle répondit avec la même intensité. C’était le moment de se redécouvrir et de consumer à nouveau leur désir. De faire en sorte que cette soirée soit inoubliable et que les risques qu’Albert avait pris en avaient valu la peine.

Il la caressa avec fougue et tout se réveillait en elle. C’était à la fois sensuel et vigoureux. Tous les deux avaient faim. Chacun savait exactement ce que l’autre voulait. Ils se répondaient naturellement. Tout était si simple quand votre partenaire vous connaissait par cœur. Laura se laissa enivrer et envelopper par le désir. Elle se laissait embrasser et caresser partout, les yeux fermés en voulant encore plus. Jusqu’à ce qu’Albert mette fin à leurs embrassades d’un seul coup. Elle n’eut pas le temps de lui demander ce qui se passait qu’elle sentit quelque chose de froid s’enfoncer profondément dans son flanc. Elle lâcha un hoquet de surprise. Ses yeux étaient grands ouverts et ses iris dilatées fixaient Albert. Elle se sentit devenir blême, alors qu’elle avait cessé de respirer. Le son qui avait précédé le coup, elle le connaissait que trop bien. C’était celui de ses lames qui sortaient de ses jointures. Elle pencha péniblement la tête vers ses côtes empalées et la stupeur pu se lire son visage. Il y avait des lames aux mains d’Albert. Des lames identiques aux siennes. Il était donc comme elle? "Al…" Le prénom du garçon avait difficilement réussi à passer ses lèvres. Elle ne comprenait pas ce qui venait de se passer. Elle ne savait même pas si elle avait mal, tellement elle ne ressentait rien. Elle était juste sous le choc et tout son corps s’était raidi. Il enleva alors ses griffes de son ventre en les rétractant et là, elle se sentie vaciller. Elle porta sa main à son flanc et ses doigts se tâchèrent immédiatement de sang. Sa vue commençait à se brouiller et elle se sentit perdre l’équilibre. Le garçon l’attrapa juste à temps par les épaules pour l’étendre sur le lit. Elle se laissa faire, mollement. Il attrapa son tee-shirt qu’il posa sur sa plaie et appuya dessus pour faire une pression. Elle grimaça sous la douleur tandis que ses yeux étaient imbibés de larmes qui ne voulaient pas tomber. Déjà, elle pouvait sentir les tissus de sa peau se refermer, même si ça restait extrêmement douloureux. Au moins, la blessure cesserait de saigner rapidement. Elle tourna la tête vers son amoureux et leva le bras pour poser sa paume sur sa joue. Elle détestait le voir ainsi, paniqué et si désolé. "Al. " Répéter son nom lui faisait du bien. "C’est pas grave. Ça va guérir." Elle esquissa un faible sourire. S’il était comme elle, il devait bien savoir que sa peau allait se régénérer.


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Ven 6 Avr - 22:49


Call Me

But when the lights go out and the city wakes
And you're left with only your mistakes
When all hope is lost, i can take the heat
I'm your vigilante on the streets

Le sang qui s’échappe de sa blessure, ce sang, j’en suis responsable. Je ne sais pas comment j’ai réussi mon coup, mais tout ce que je sais, c’est que je suis en train de paniquer en essayant de poser mon tee-shirt sur les deux entailles écarlates. En proie à la panique. Les émotions qui me traversent sont si violentes. La culpabilité, l’horreur devant ce que j’ai fait. La peur. Enormément de peur. L’espace d’un instant, je suis redevenu le Al d’avant. Celui qui a peur de son ombre. Mon souffle erratique et mes mains tremblantes en sont la preuve. J’entends sa voix m’appeler mais mon attention reste focalisée sur les plaies sanguinolentes. Je dois devenir dingue parce que j’ai même un peu l’impression qu’elles ont commencées à se refermer. J’ai envie de me mettre à pleurer parce que je n’arrive pas à croire que c’est moi qui lui ai fait ça. Mais je ne peux pas chialer et l’empêcher de se vider de son sang. Je dois faire un choix. Mes mains me brûlent, à cause de la douleur que les lames ont causé en transperçant ma peau. Elles tremblent quand je tente de contenir le saignement. Laura m’appelle encore une fois et je secoue la tête en refusant de la regarder dans les yeux. Je suis un putain de monstre. Ce mot tourne en boucle dans ma tête et m’emporte dans une tempête. Je ne sais pas ce que je suis. Je ne sais pas ce qui m’arrive, ni même l’étendue de ces pouvoirs. Tout ce que je sais, c’est que j’ai blessé la fille que j’aime à cause d’eux. Et que rien que pour ça, je les déteste de toute mon âme.  

La main que Laura pose sur ma joue me rappelle à la réalité. Je lève enfin les yeux vers elle, osant affronter son regard. Elle me sourit. Comme si ce n’était rien. Comme si deux lames ne lui avaient pas transpercée la peau. Ça va guérir ? Hein ? Qu’est-ce qu’elle veut dire par là ? Mon cœur tambourine contre ma cage thoracique et ça n’a rien à voir avec ce que je ressentais plus tôt. Mon regard perdu passe des yeux verts de Laura à la blessure, de la blessure à l’émeraude qui habille ses iris. Ça va guérir, oui. Si elle va à l’hôpital. Mais je ne peux pas l’y emmener. Ou alors si je l’emmène, je dois m’arranger pour qu’on ne me reconnaisse pas. Je ne sais pas comment soigner ça, moi. Je ne suis pas…Je me fiche une balle mentale. Je sais faire. Je sais faire parce que Raven m’a montré. Putain. La panique m’empêche de réfléchir convenablement. La seule chose qui m’empêche de soigner Laura, c’est ma propre stupidité. Ma respiration retrouve un rythme normal alors que je me force à me calmer, tout en croisant le regard de Laura. Alors que mes mains maintiennent le tissu contre ses blessures, je me retrouve sans voix, incapable de m’exprimer autrement qu’avec mes yeux. Il n’y aucun doute qu’elle peut lire ma détresse. « Il faut qu’on referme ça. » Je me force à parler calmement. Pour elle. Pour moi. Pour calmer mes nerfs en pelote. Pour que ma panique ne la gagne pas. Elle n’a pas l’air de paniquer, elle. Elle a l’air d’être plutôt sereine comparée à moi. Enfin… Sereine est un bien grand mot dans ce cas précis. « Ça va guérir quand je l’aurais refermé, oui.  »Je tremble encore quand une de mes mains attrape la sienne pour qu’elle tienne le tissu. J’ai peur de lui faire mal. Ces choses bizarres arrivent toujours quand je touche les gens. J’aimerais tellement comprendre d’où ça vient et quand ça se déclenche. Mais je n’en sais rien. Et c’est ça le pire. Je brise le contact avec Laura pour éviter que ça se reproduise. « Je reviens. » Heureusement que je connais cet appartement comme ma poche. Toutes ces heures à squatter ici. Je file dans la salle de bains, les jambes tremblantes. Je fouille les étagères une à une, dans l’espoir de trouver ce que je cherche. Au final, je finis par ramener l’intégralité de la trousse de premier secours dans la chambre de Laura et vider son contenu sur le lit d’un geste fébrile. Je devais me calmer, soi-disant. Tu parles.  

Je devrais vraiment me mettre à la méditation pour les moments comme ça. Parce que je ne fais que des conneries quand je suis en train de paniquer. Je fouille dans le tas d’objet pour mettre la main sur du fil et une aiguille. Je devrais désinfecter la plaie, non ? Je devrais, oui. Ça impliquerait un nouvel aller-retour vers la salle de bain parce que dans mon infinie bêtise, je n’y ai pas pensé. Et des gants aussi, pour éviter qu’un nouveau contact avec Laura ne provoque dieu sait quoi. J’inspire doucement avant de me pencher à nouveau vers elle. « Je vais regarder ça. » J’ai une voix rauque, sans doute parce que je suis au bord de la crise de nerf avec mes bêtises. Je soulève doucement le tissu. Si cette hémorragie est trop forte, je ne sais pas comment je vais faire. Sauf que l’afflux de sang s’est calmé. Je ne sais pas comment, mais les plaies sont plus petites qu’avant. Je cligne des yeux, fronçant les sourcils. Est-ce que j’ai dramatisé en les imaginant plus grandes ? Ce serait bien mon genre, ça. Ça saigne moins, aussi. Ça par contre, je n’ai pas d’explication. Pas la moindre. Enfin… J’ai une idée un peu folle qui me traverse l’esprit, là. C’est juste impensable. Mais je dois lui demander. Parce que je ne vois pas comment le saignement aurait pu se calmer. Ni comment les blessures auraient pu commencer à se refermer. Je n’ai pas rêvé, pourtant. Je l’ai transpercée. J’ai senti ces espèces de lames s’enfoncer dans sa peau. J’ai senti son sang me couler dessus, en masse. Sans quitter les blessures des yeux, je finis par demander. « Laura… ? Est-ce que… » Merde. J’aimerais tellement me tromper. Je n’ai pas envie qu’elle traverse ce que je suis actuellement en train de traverser. « Est-ce que tu es… une émergée ? » Voilà, c’est dit. Ma gorge est nouée. Je lève les yeux vers elle, dans l’attente de sa réponse. J’espère tellement me tromper.
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Ven 18 Mai - 19:41
Call me

Albert
&
Laura


Laura avait été blessée à de maintes reprises au cours de sa jeune vie. Elle s’était cassée les deux bras, une jambe, une clavicule et des côtes. Sans parler qu’elle avait été victime d’une attaque sauvage qui l’avait laissé dans un sale état, des coups violents qu’elle avait pris lors de l’Ultimate festival, des multiples coupures et griffures qu’elle s’était donnée alors qu’elle s’entrainait à maîtriser son pouvoir ou des mutilations qu’elle s’était infligée pendant de nombreux mois. Elle aurait pensé que son corps se serait habitué à toute cette douleur et qu’il aurait développé une sorte de mécanisme de protection, mais ce n’était pas du tout le cas. C’était toujours aussi douloureux. Elle était seulement devenue plus tolérante au fil du temps, surtout en sachant que son corps se régénérait et se guérissait de lui-même. Elle aurait dû avoir peur et être paniquée, après tout, des lames à la dureté incroyable venaient tout juste de lui transpercer le flan. Ses draps et son matelas étaient imbibés de sang rouge foncé et elle en avait le souffle coupé. Heureusement, rien de vital ne semblait avoir été touché. Au final, ça semblait plus grave que ce ne l’était réellement. Elle savait qu’elle allait guérir et pour cela, elle devait rester calme et se reposer. Seul le temps allait la réparer et la remettre sur pieds. Elle doutait que cela prendrait quelques jours pour refermer la plaie béante, ce n’était pas une petite blessure, mais elle ne s’inquiétait pas.

Étendue sur le lit, la jeune fille avait fermé les yeux et prenait des grandes respirations pour mieux faire passer la douleur. Albert était dans tous ses états. Elle le sentait agité et énervé à ses côtés.  Il n’avait pas osé la regarder au début, s’en voulant probablement pour ce qu’il avait fait. Elle aurait voulu le réconforter, mais la douleur était si intense et elle avait bien du mal à parler ou même à garder les yeux ouverts. Elle avait tout de même réussi à lever la main et à la poser sur la joue de son petit-ami qui avait enfin consenti à tourner son regard vers elle. Elle avait ressenti une drôle de sensation à son contact comme si son énergie était absorbé par la peau du garçon. Ce n’était pas la première fois qu’elle sentait un tel phénomène se produire, elle n’en avait jamais fait un cas ou ne s’était jamais posé de question, mais maintenant qu’elle était plus faible, la sensation avait été plus frappante. Elle avait retiré sa main en lui souriant doucement et en lui faisant comprendre de ne pas s’en faire. Elle ne comprenait pas pourquoi il paniquait ainsi et qu’il s’obstinait à la soigner. Elle trouvait cela charmant qu’il veuille prendre soin d’elle et qu’il s’inquiète pour elle, mais ce n’était pas nécessaire. Il devait bien le savoir! "Al, je t’assure que…" Mais il était ailleurs. Ses pensées étaient à des années-lumières de là. Il n’avait qu’une chose en tête et c’était de la soigner. Il n’écoutait pas ses protestations. Elle soupira. Il avait quitté la pièce en trombe pour se rendre à la salle de bains. Elle pouvait l’entendre ouvrir et fermé les armoires à la hâte. Il revint quelques minutes plus tard avec la trousse de premiers soins dont il étala tout le contenu sur le lit. " Il faut que tu te cal…" Elle souhaitait juste qu’il se calme et qu’il laisse les choses aller. La vue de cette aiguille et de ce fil la fit reculer légèrement. Elle lui faisait confiance, mais elle doutait de ses capacités de chirurgien des bois. " Al, je n’ai pas bes…" Mais, il avait déjà enfilé le fil dans le chas de l’aiguille puis enlever le t-shirt qui recouvrait les plaies. Il s’était arrêté net dans son mouvement en apercevant les blessures qui avaient déjà commencé à se refermer. Enfin, il allait comprendre. Laura pouvait pratiquement voir les méninges du garçon se mettre en marche et faire les liens nécessaires. Elle ne put s’empêcher de sourire en le voyant réfléchir de la sorte, comme s’il ne pouvait pas y croire, comme s’il n’osait pas lui demander. Il lui posa finalement la question fatidique, pas très sûr de lui. Le cœur de la belle battait à présent la chamade. Elle était sur le point de révéler son secret à la personne qu’elle aimait le plus. Elle hocha simplement la tête de haut en bas pour affirmer sa question. Elle leva péniblement le bras et dans un Snikt à peine audible, elle fit sortir ses griffes de ses mains en avalant une grimace de douleur comme chaque fois qu’elle les faisait sortir. Elle voulait lui montrer, lui prouver qu’il ne s’était pas trompé. Un sourire était affiché sur ses lèvres. Un sourire de soulagement. Enfin, elle n’avait plus à se cacher devant lui. Un poids s’était délesté de ses épaules. Cela faisait tellement longtemps qu’elle voulait lui dire qu’il n’était pas l’un des seuls à être spécial. Elle-même ne s’était jamais douté de la nature d’Albert avant d’apprendre que s’il était recherché c’était parce qu’il était un émergé. Elle était heureuse de partager cela avec lui, un autre point qui les reliait. Elle rétracta ses griffes et se cala un peu plus dans ses coussins sans détourner le regard de son petit-ami. "Toi…toi aussi ce sont des griffes que tu as?" La question était un peu idiote puisqu’elle venait d’en avoir la preuve. Seulement, elle trouvait cela très surprenant qu’ils possèdent exactement le même don.



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