Ses enfants. Ses pauvres enfants. Thomas et William. Disparus. Disparus à jamais. La douleur lui écrasait la poitrine, lacérant son coeur de toute part. Comment était-ce possible ? Pourquoi ? C’était leurs fautes. Les Avengers. Leurs fautes à eux. Tous ces malheurs, toute cette souffrance… Et la Vision. Perdu lui aussi. Leurs fautes à eux encore ! Mais ils allaient le payer. Oh oui, ils ne s’en sortiront pas comme ça. Ils ne pouvaient pas s’en sortir comme ça, laissant derrière eux le chaos et le malheur. Elle ne les laisserait pas tranquille, ou ça non. Du moins pas tant qu’ils ne l’aient pas payé de leur vie.


Dans un dernier effort, la jeune femme poussa un cri de douleur, puisant dans ses dernières forces. Allongé sur son lit, recouverte d’une fine pellicule de sueur, elle entendit les pleure d’un bambin. Son bébé. Ses bébés. Des jumeaux. La mine réjouit elle se tourna vers la Vision, juste à côté d’elle. “Regarde, des jumeaux. Ils sont magnifiques”. Il se pencha vers elle, le sourire aux lèvres. Elle se sentait comblée de bonheur à cet instant, mais cela ne dura pas. “Arrête ça” s’éleva une voix. Elle fixa l’homme chauve en fauteuil roulant qui se tenait au bout de la pièce. “Wanda, arrête de jouer avec la réalité”. Elle serra plus fort contre elle les chérubins dont les pleure redoublèrent, aussi apeurées que leur mère. “Non, mes enfants !” supplia-t-elle, les larmes commençant à couler sur ses joues. “ARRÊTE ÇA !” Avait cette fois hurlé l’homme au crâne poli. D’un mouvement vif, tout semblait s'envoler, se disperser dans l’air. Les enfants qu’elle tenait il y a encore quelques secondes dans ses mains : disparus en un éclair. Et son époux, auparavant à ses côtés se volatilisa en une multitude de petites particules.


Par terre, à genoux, la réalité la frappa de plein fouet lui coupant le souffle. La pression qui oppressait son coeur était trop forte. Trop douloureuse. Elle voulait que ça s’arrête. Sa main s'agrippa à son torse, à l’endroit où son coeur battait, cherchant à l’arracher de sa poitrine voulant stopper le mal qui la consumait. Un hurlement déchirant franchit ses lèvres et résonna dans la pièce. “OH MON DIEU” brailla-t-elle. Son souffle était saccadé, elle n’arrivait pas à respirer correctement. Le flot de larmes qui s’écoulait sur ses joues avait finit par faire une flaque sur le sol, entravant davantage sa respiration. “Je les ai tué”. Elle reprit une respiration entrecoupée de sanglots. Est-ce qu’elle arriverait un jour à faire taire la douleur ? “Je les ai tous tués. Les vengeurs… mon mari“ La douleur reprit, l'emprisonnant encore plus dans les visions d’horreurs qu’elle avait. Qu’avait-elle fait ? Elle cacha dans visage dans ses mains, secouer de nombreux sanglots.


Entre ces doigts filaient des voluptes de couleur pourpre. Ils tourbillonnaient jusqu’à prendre un aspect beaucoup trop familier et douloureux. Elle était perdue. Elle n’avait plus de contrôle sur son pouvoir. Comment arrêter tout ceci ? Des larmes coulaient encore sur ses joues, à peine séchés. “Wanda!” Surprise par la voix de son frère elle relâchât ses doigts, faisant disparaître les filaments rouges. Il semblait bouleversé, et ses yeux étaient rougis. Que lui arrivait-il ? “Wanda…Ils arrivent. Ils viennent pour toi.” Oh. Elle regarda rapidement son frère avant d’éviter son regard. “Je sais.” Il l’attrapa par les épaules et la secoua brutalement. La jeune femme se laissa faire, aussi peu réactive qu’une coquille vide. Elle ne voulait plus se battre. "Ils viennent pour te tuer! Tu dois faire quelque chose!" Un sourire sans vie étira ses lèvres. “Ne serait-ce pas mieux ainsi ?” "Tu n'as pas le droit de dire ça..." "Pourquoi pas ? Ne crois-tu pas que ma mort effacerait un grand nombre de peine ? Je ne peux pas me contrôler, Pietro," Il voulait répliquer mais elle l’en empêcha : “Je ne sais pas ce que je pourrais faire demain. Je ne sais pas de quoi je serais capable…” Et si elle le blessait ou pire ? Comment pourrait-elle vivre avec ça ? Le risque était trop grand. Ils devaient l’arrêter maintenant, tant qu’ils le pouvaient. Elle était prête à mourir. Son coeur n’arriverait plus à supporter la douleur qui la tiraillait chaque jour. C’était mieux ainsi. Elle avait hâte même. Serait-elle enfin en paix avec elle-même ? Bien évidemment, c’était Pietro et il ne comprenait pas. Il prit sa tête entre les mains, la secouant, paraissant presque fou à cet instant. D’un coup il se fixa et plongea son regard dans le sien. "Alors recommence. Réécris notre histoire. Sans pouvoirs, toutes ces guerres n'auront jamais existé." Il apposa sa main sur sa joue et elle se laissa aller contre. Ce geste leur venait de leur enfance et l’apaisa instantanément. Il avait toujours sur comment la calmer. Son frère, son jumeau, la moitié de son âme. “Remodèle le monde à ta façon. Tu peux le faire. Il te suffit de le vouloir…”. Et s’il avait raison ? “Plus de morts…” Elle n’en pouvait plus. “Plus de mutants. Plus de héros” souffla-t-elle doucement. Elle avait besoin de recommencer, d’effacer ses actes. "Plus de souvenirs."

Elle avait réussi. Elle avait finalement réussi. Elle avait remodelé le monde de Genosha ou maintenant régnait le calme et la sérénité. Son coeur était plus léger, apaiser, soulagé. Elle avait réparé ses erreurs et pouvait maintenant s'adonner à une vie plus paisible, tout comme son frère Pietro. Il serait tellement fier d’elle s’il savait... Elle l’avait fait. Elle avait tout recommencé pour lui, pour eux. Mais il ne le pouvait pas. C’était mieux comme ça. Il pouvait recommencer sa vie sans toutes les épreuves qu’ils avaient dû traverser durant leur jeunesse. Elle espérait que celle-ci serait bien meilleure…


Elle était sortie cherchant à profiter du temps dehors et surtout admirer la tranquillité qu’offrait Genosha. Elle tomba sur tout autre chose. Elle croisa des yeux bleus trop familier pour qu’elle les ignore. Son coeur s’était immédiatement emballé dans sa poitrine et ses mains s’étaient retrouvé moites en un instant. Il ne se tenait qu’a quelques mètres d’elle. Enfin lui. Ce n’était plus lui mais c’était tout comme à ses yeux. Elle savait qu’elle ne retrouverait rien de son ex-époux mais la curiosité était trop forte pour qu’elle se contente de continuer son chemin. Elle avait envie de lui parler, de le toucher et même de le serrer dans ses bras.


Elle s’était approchée du soleil et elle venait de se brûler une fois de plus. Elle s’était attendue à trouver un être complètement différent de celui dont elle était tombée amoureuse auparavant.. et pourtant ce ne fut pas le cas. Elle retrouva trait pour trait l’homme qu’elle avait aimé en l’image de Victor Shade. Et elle avait succombé et s’était abandonnée à ses bras de nombreuses fois. Elle s’était enivré de lui et savait cette relation dangereuse. Elle ne pouvait pas rester avec lui, pas après tout ce qui s’était passé. Il méritait une nouvelle vie, une vie meilleure lui aussi. Pourtant, l’idée de s’éloigner du jeune homme lui était insupportable. Elle se sentait heureuse de l’avoir retrouvé d’une certaine manière et son coeur se serrait à chaque fois qu’elle s’imaginait s’éloigner de lui à nouveau. Elle l’avait perdu une fois, elle ne souhaitait pas recommencer. C’était sans compter sur l’héritier de Genosha.


Pietro en était devenu fou. Une partie d’elle, n’arrêtait de songer aux similitudes avec leur ancienne vie. Là aussi son jumeau n’avait pas pu supporter la relation qu’elle entretenait avec le même homme. Peut-être, certaines choses se répétaient-elles à l’infini ? C’était le cas ici en tout cas. “Tu ne le reverras plus.” Il s’était exprimé d’un ton sec. Il s’était ensuite rapproché de la jeune femme et avait posé ses mains sur ses épaules, plongeant son regard dans le sien. “Wanda, tu ne peux pas fréquenter ce type, je suis désolé.” Même si elle avait envie de hurler et de s’en aller pour le retrouver, elle savait que son frère n’avait pas tort. Elle devait s’éloigner de lui, ça ne finirait pas bien et c’était mieux de tout arrêter maintenant. Pietro agissait toujours dans son intérêt, alors elle allait l’écouter docilement cette fois.


Elle passa en courant dans le couloir, une main posée sur son ventre, l’autre plaquée devant sa bouche. Elle tourna à gauche, croisant son frère au passage et entra dans la première pièce à gauche : la salle de bain. Elle fondit sur le WC et rendit le déjeuner qu’elle avait pris quelque temps auparavant. Voilà plusieurs jours qu’elle était barbouillée de la sorte. Elle s’assit sur le carrelage froid, la tête toujours au-dessus de la cuvette. Un coup léger à la porte en bois la fit sursauter. Ça ne pouvait être qu’une seule personne.. “Wanda, tout vas bien ?” Que pouvait-elle répondre ? Non. Non ça n’allait pas. Elle avait le coeur brisé -encore- et maintenant la voilà malade ? Elle eut le souffle coupé une seconde. Ça la frappa d’un coup. Elle n’était pas malade, c’était comme la dernière fois. Oh mon dieu.. Non elle n’était pas malade. Des larmes de joie avaient commencé à rouler sur ses joues et ses mains s’étaient posés sur son ventre. Elle n’était pas malade du tout.


Un rire enfantin s’éleva dans la maison Magnus en cette matinée ensoleillée. Thomas Maximoff Lehnsherr, fils de Wanda était un sacré farceur et courait dans la pièce avec le jouet volé à son frère William Maximoff Lehnsherr. Des éclats de lumière scintillaient dans ses yeux tandis que dans ceux de son frère des larmes commençaient à s’y accumuler. Les joues rougies de l’enfant annonçaient une crise que Wanda cherchait à éviter. “Thomas... Rend-lui son jouet. Tu fais de la peine à ton frère.” Le petit s’arrêta aussitôt sur les paroles de sa mère. Il s’approcha de son pas chancelant vers son jumeau, toujours assit sur la couverture qui recouvrait le sol. A présent arriver aux côtés de William, le jeune Lehnsherr hésita une seconde à céder finalement le jouet qui ne lui appartenait pas. Puis il tendit son petit bras en silence à son frère jusqu’à ce que celui-ci récupère l’objet, un sourire se dessinant sur ses petites lèvres.