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Step One : Part of me
✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
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Jeu 11 Mai - 10:39
Cela faisait quelques jours qu'Alkis avait quitté les rangs des chercheurs de l'Alpha House. Évidemment, pour lui comme pour Hydra, ce n'était pas vraiment une bonne nouvelle, que les scientifiques aient trouvés une solution au problème des Résidents. La trouvaille avait soulagé grand nombre de personnes. Comment ne pas les comprendre, après tout ? Pourtant, la fin de la quarantaine mettaient en difficulté les avancées du groupuscule. Le confinement et les mises à mal des bases de données avaient-ils durés suffisamment longtemps pour que les travailleurs de l'Hydre parviennent à trouver un sérum plus efficace que le précédent ?

Le grec l'espérait fortement même s'il fallait l'avouer, tout cela ne faisait pas parti de ses priorités. Tout du moins, plus maintenant depuis ce qu'il était arrivé au centre. Dans son bureau, le jeune patron avait différents dossiers, deux piles parfaitement alignées. L'une largement plus petite que l'autre. Alors qu'un de ses employés lui parlait, Alkis fixait, d'un regard vide, les différents dossiers. Dans les labos ennemis, il s'était passé quelque chose... Il ne pouvait l'expliquer et encore moins le comprendre mais il savait que cela ressemblait parfois à ses rêves, à des choses qu'il ne parvenait à capter que par coup, par chance, quand son cerveau avait envie de partir en freestyle.  Son cerveau... Le jeune homme laissa instinctivement ses doigts glisser dans ses cheveux, là où,  les jours précédents, il avait découvert une cicatrice, à l'endroit même où sa peau avait donné l'impression d'être arrachée dans sa vision d'horreur. Pourtant il connaissait son corps... Sa tête... Tous les jours il se coiffait et jamais ses peignes n'étaient allés se risquer à griffer la longue cicatrice sous la crinière brune, comme s'il s'agissait d'un mouvement​ naturel.

"Monsieur Mordoh ?"

Le PDG leva ses yeux clairs pour les poser sur la petite femme qui lui faisait face, mal à l'aise à l'idée d'être avec son employeur qui n'avait pas l'air de bonne humeur. Les rumeurs courraient dans son entreprise. On disait du jeune directeur qu'il était d'un naturel tolérant mais détestait qu'on perde du temps. Hors la pauvre femme, elle, craignait pour son poste car du temps, elle en avait largement perdu à tout et n'importe quoi et elle savait que son​ supérieur détesterait cela. Pourtant, ce fut un soupir qui quitta les lèvres d'Alkis alors qu'il se levait pour aller jusqu'à la porte de son bureau, l'ouvrant d'un geste las.

"Écoutez, Deliah... Je n'ai malheureusement pas la tête à écouter votre rapport. Retournez travailler, nous verrons cela, la prochaine fois. "

La femme se leva lentement et quitta l'office. L'homme ferma derrière elle et tranquillement, il revient à son siège, s'y installant en restant droit comme un piquet. Les dossiers lui faisaient de l'oeil et sans y résister, il s'empara de l'un,l'ouvrit et lu l'identité ainsi que l'adresse. Comme à chaque fois, il prit des clés de voiture, une poignée des différentes pochettes et quitta son lieu de travail, précisant qu'il ne prendrait aucune rendez-vous aujourd'hui, comme les autres jours.

Alkis se rendit compte qu'il en faisait une obsession mais comment ne pas s'arrêter là dessus ? À l'Alpha House... Ce qu'il s'était passé... Il avait ressentit la douleur de se cauchemar comme si elle était réelle. Et la cicatrice. Et puis cette autre cauchemar ? Qui était ce Steve dans sa drôle de tenue ? Il y avait beaucoup de questions sans réponses. Il voulait comprendre. C'est pourquoi il s'était lancé dans une quête et rendait visite aux infectés sous couvert de s'assurer que tout allait bien depuis leur sortie.

C'est ainsi qu'il arrivait devant un studio. Rien de bien fameux, voir même misérable pour le riche patron qui n'avait pas l'habitude de voir des choses si peu luxueuses..  enfin... Si, il l'avait mais généralement, il les évitait autant que la peste du coup... C'était comme passer d'un monde à l'autre. Inspirant un grand coup, le grec vint toquer à la porte du lieu de vie et attention qu'on daigne lui ouvrir, bizarrement anxieux de la suite des événements. Enfin, on lui offrit une réponse lorsque un cliquetis se fit entendre et qu'on entrouvrit l'unique barrière entre lui et sa réponse.

"Euh... Bonjour. Je suis Alkis Mordoh... Je suis euh... Enfin j'ai fais parti de l'équipe de chercheurs... Si vous le voulez bien, j'aurais quelques petites questions à vous poser.... Mademoiselle... Andrews. C'est ça ?

Étrangement, depuis qu'il avait prit la décision de recueillir les différents aveux des patients, le PDG de sentait mal à l'aise. Eux aussi avaient vécu des choses horribles, les hallucinations ayant été plus que traumatisante pour certains. Bon sang... Pourtant il avait participé à la recherche du sérum de manipulation en servant Hydra, son argent était passé dedans et là, en s'apprêtant à recueillir un nouveau témoignage, il en était malade. C'était dur à accepter mais il ne regrettait pas non plus un seul acte. Souriant, quand on lui offrit enfin l'accès à l'endroit, il y pénétra avec un petit sourire aux lèvres, qui se voulait rassurant. Il finirait bien par trouver quelque chose d'intéressant, il en était certain.
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Jeu 11 Mai - 20:48

Step one : part of me

Alkis & Maggie


Voilà quelques jours que la jeune femme avait pu sortir de la prison dans laquelle le Shield l’avait cloîtré. Elle venait de retrouver sa liberté et qu’en faisait-elle ? Elle s’enfermait chez elle. Les événements qui s’y étaient produit l’avaient énormément perturbée. Elle y avait vu le reflet de son enfance volé par un père violent. Ce n’était qu’un rêve, ou une hallucination mais celle-ci avait été beaucoup trop réelle - elle avait ressenti la douleur de cet homme comme si cela avait été la sienne. Elle n’arrivait pas à se débarrasser de cette horrible sensation, de la pression de la machine contre son crâne. Du bruit des os qui cèdent. Maggie s’était regardé dans un miroir sous tous les angles possibles et inimaginables. Elle avait cherché la preuve que tout cela était bien réel. Hélas, aucune marque n’était présente sur sa peau et elle voyait bien que son attitude inquiétait Ezra. Quand les chercheurs de Shield avaient finalement trouvé le sérum miracle pour permettre aux personnes infectées de pouvoir retourner à leur vie normale, celle d’avant. Avant le Pegasus, avant la fête foraine… Celle où l'innocence était certainement plus présente qu’à l’heure actuel. Maggie était partie à Prenova dans la demeure que son frère partageait avec sa fiancée Dylan. Malheureusement elle s’était rapidement rendu compte que l’ambiance là-bas n’était pas au beau fixe. Au vu des problèmes qu’ils avaient à régler et aux épreuves qu’ils essayaient toujours de surmonter, il valait mieux que la jeune Andrews les laisse seul. C’est ce qu’elle avait fait. Elle était parti chez la deuxième personne la plus importante de sa vie, celui qu’elle considérait comme un frère même si le sang qui coulait dans leur veine n’était pas le même. Hélas, elle constata rapidement que lui aussi avait ses problèmes à régler. Maggie ne supportait pas de devenir un poids, une inquiétude voir même un problème supplémentaire pour ses frères alors elle s’était retranché chez elle. Seule. Etrangement, les amis qu’elle s’était faits dans l’Alpha House commençaient à lui manquer et la proximité perdue de ces derniers rendait la brune nostalgique. Elle devait s’occuper l’esprit, se vider la tête et ne penser à rien d’autre. Maggie s’était plongé à coeur perdu dans le projet qu’elle avait commencé à l’Alpha House avec Albert. Elle ne comptait pas le temps qu’elle passait dessus et ne voyait même plus le soleil, ni les heures défilés. C’était le seul moyen pour elle d’oublier un peu tout ce qui s’était passé. La photographe avait retrouvé son studio d’étudiante, ainsi que les habitudes qu’elle avait eues à cette époque-là.

La jeune femme est assise au milieu de la pièce, entourée de dizaines de photographies, toutes différentes mais portant sur le même sujet : la convalescence qui a suivi la prise d’otages du Pegasus. Chaque personne présente ce soir-là avait dû faire face à un drame, un traumatisme et pour les moins chanceux de tous : une perte. Sans parler de ceux qui y avaient laissé la vie. Il était impératif pour la jeune femme de pouvoir faire son deuil de ce traumatisme et elle n’avait pas trouvé mieux qu’une exposition photo qu’elle dédira à toutes les victimes. Son ordinateur était posé sur son bureau dans un coin, diffusant en fond sonore une playlist Youtube. Maggie a besoin de musique pour travailler. Ca l’aide à se concentrer et à se focaliser. Cela lui permet de trouver la meilleure disposition pour déclencher la bonne émotion chez le spectateur. La brune observe attentivement les différents clichés qu’elle tient en main. Elle n’arrive pas à se décider sur celui qu’elle souhaite mettre en avant pour l’épilogue de son art. La cadette est en pleine réflexion quand une forme d’anxiété naît au fond d’elle. Elle s’arrête un instant, se demande bien ce qui lui arrive encore et décide finalement d’ignorer cela quand des coups sont tapés contre la porte du studio. Son coeur loupe un battement et ses yeux inquiets se portent sur le bois de la porte d’entrée. Elle ignore qui cela peut-être et se doute qu’il ne s’agit pas de son frère. Elle se relève doucement, faisant attention de ne pas mettre tout son poids sur sa jambe presque guérit. Elle vérifie rapidement l’écran de son portable pour s’assurer qu’elle n’a reçu aucun message d’Ezra la prévenant de son arrivée. Rien. Elle s’avance alors vers la porte, défait le verrou et l’entrouvre sur une dizaine de centimètres. Juste assez pour observer la personne qui se trouve sur le palier. C’est un jeune homme, brun et bien habillé qui se dresse devant elle. Immédiatement elle ressent envers lui une impression de déjà-vu. Comme s’ils s’étaient déjà croisés quelque part. Légèrement rassurée, elle ouvre en plus grand la porte.

- Oui, c’est pour quoi ? demande-t-elle méfiante.

L’inconnu en face d’elle semble hésiter sur ses mots mais finit par se présenter et lui offre un nom. Lorsque le mot chercheur se faufile entre ses lèvres, tous les souvenirs que Maggie cherchait à tout prix à effacer refont surface.  Des images fugaces traversent son esprit tandis que la brune se referme sur elle, affaissant légèrement ses épaules et baissant les yeux. Alors c’est ainsi ? Elle ne sera jamais tranquille  ? Ce genre de souvenirs reviendra toujours la hanter ? Maintenant que son nom est inscrit sur la liste des infectés dans les bureaux du Shield, ils l’auront toujours à l’oeil ? Seront toujours là pour la surveiller ? Elle garde le silence quelques secondes et ne sait pas si elle doit répondre par la positive à ce type. A-t-elle vraiment le choix ? S’il est ici sur ordre de personnes haut placés, peut-elle seulement répondre “non” ? Résignée, la jeune femme laisse échapper un petit soupir avant de hocher la tête et de relever les yeux vers la personne en face d’elle.

- C’est bien moi. J’vous en prie, entrez.

C’est à contre-coeur, évidemment. Lorsqu’il lui adresse un sourire - de politesse ? - Maggie tente elle aussi de sourire mais le résultat n’est pas vraiment au rendez-vous. Lorsqu’il la dépasse, elle se hâte de fermer la porte derrière elle et de dégager la multitude de photographies qui gisent sur le sol, les chaises et même le bureau. Tant pis pour son travail, elle entasse le tout et range les clichés dans l’une des boîtes qui se trouvent au pied de son lit. Heureusement, son studio est propre et plutôt bien rangé même - si l’on exclut son projet qui s’étalait sur toute la surface disponible de la pièce il y a une seconde à peine. D’un geste de la main elle l’invite à s'asseoir sur l’une des chaises qui entoure la seule petite table de son salon. Elle s’installe à son tour sur la deuxième et unique chaise libre. Même si elle n’a pas trop envie de répondre à toutes sortes de questions, elle préfère que ce moment se passe le plus vite possible. Plus vite ça sera commencer, plus vite elle en aura terminé avec ça.

- Alors, vous avez des questions à me poser ? Quels genres de questions ?





Maggie: #6D397A

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Jeu 11 Mai - 23:18
Se faire inviter à entrer aussi rapidement surpris un peu Alkis. Avec les autres, il avait été stoppé sur le palier , avait du faire un peu de charme pour pouvoir entrer dans la maison et parler de ce qu'il s'était passé à l'Alpha House. Pénétrant le studio, l'homme se planta au milieu de l'endroit, son regard venant glisser sur l'ensemble des papiers traînant ici et là. Il avait cru reconnaitre l'endroit, ses sourcils venant se froncer légèrement avant de se reprendre lorsque la jeune femme passe près de lui pour rassembler ses documents pour les ranger hors de sa vue. Le grec pinça les lèvres et se contenta d'hocher la tête lorsqu'elle l'invita à s'installer et à parler.

" Alors... "

Comment commencer ? Là c'était la partie immergée de l'iceberg qu'il fallait décrire et il ne savait jamais vraiment comment le faire. Posant son dossier devant lui, sur la petite table il le poussa lentement vers la jeune femme pour l'inciter à le regarder. Dedans, quelques papiers, l'un donnant des renseignements sur la personne tels l'identité, famille, age, situation, ainsi de suite et même le groupe sanguin. Sur le second, le parcours médical de la femme depuis son entrée à l'isolement et enfin, les dernières, blanches, comportaient pour seules inscriptions un "Rapport" et le numéro de page. Le temps que la demoiselle détaille l'ensemble des pages, Alkis se racla la gorge.

" Alors voilà. je suis patron d'une entreprise pharmaceutique et j'agis, aujourd'hui, de mon propre chef. Le Shield n'est même pas au courant de ce que j'entreprend... "

Hydra non plus, ne le savait pas et l'européen se garda bien d'en parler, préférant simplement se gratter un instant la tête, se crispant alors qu'il venait effleurer la cicatrice sous sa chevelure. Malgré ses efforts pour l'oublier, elle revenait sans cesse, souvenir de cette effroyable illusion. Est-ce que tout ça s'était passé ? Ce n'était pas possible. Il avait appelé son frère après cela, lui avait posé milles questions sur leur enfance. Il en était même venu à contacter son putain de géniteur pour lui demander de parler de son enfance et rien. Rien de semblable à ce que lui avait raconté les deux hommes ne ressemblait à cela. Fermant les yeux un instant pour se couper de sa mémoire, le patron revint rapidement à la femme, prenant une longue inspiration pour enfin s'expliquer.

" Dans les laboratoires, il y a eu un souci. Quelque chose a infiltré nos corps et... Un par un, nous nous sommes mis à tousser, à nous sentir mal, enfin... Rien n'allait. Aucun d'entre nous n'a échappé à... Je ne saurais pas dire ce que c'était, à vrai dire. Une hallucination ? Une vision ? Je l'ignore. "

Le cadet Mordoh se redressa sur sa chaise qui était loin d'être des plus agréable pour son séant princier mais il n'en fit pas un scandale, se fichant, finalement, d'être bien installé ou non. Son air sérieux, celui qu'il prenait avec ses collaborateurs, venait de reparaitre sur son visage, ses yeux trahissaient son désir de savoir et ses doigts se croisèrent lentement. Tout dans son attitude trahissait sa détermination.

" Dans tous les cas, j'ai parlé avec certains de mes collègues et ce qu'ils ont vu... Se trouvait être ahurissant. Il semblerait que ce soit fait en deux temps. D'abord quelque chose qui semblait nous concerner personnellement et ensuite... Quelqu'un d'autre même si on avait l'impression d'être dans sa peau... "

Le souvenir refit surface. Cet homme dans sa combinaison étrange, l'explosion et lui faisant le plus monstrueux plat de sa vie. Rien qu'en y repensant, il sentit son dos brûler, comme s'il s'agissait de la marque de l'écule sur sa peau à la suite de cette mauvaise expérience mentale. Alkis soupira, vint se réarranger ses cheveux pour venir, à la fin, lisser sa barbe de trois jours. Doucement, le jeune homme vint se masser les tempes, se forçant à quitter ce monde d'effroi. Ses yeux vinrent croiser ceux de Maggie, le coupant un instant de la réalité jusqu'à ce qu'un bruit le ramène.

" Pardon. Je... Et donc, les questions. D'abord... Est-ce que depuis que vous avez reçu le sérum, vous allez bien, niveau santé ? "

En demandant cela, le directeur pharmaceutique récupéra les pages vierges, prit son stylo et écrivit, d'une écriture fine et ronde, son interrogation puis la réponse qui allait avec, prenant le temps de former les mots.

" D'accord. Et est-ce que vous avez l'impression qu'il y a des effets secondaires ? "

A nouveau, il répéta le mode opératoire, hochant parfois la tête en écoutant la demoiselle lui répondre. Après s'être humecté les lèvres, il les pinça puis se gratta le bout du nez avant de fixer longuement l'interrogée.

" Bien, au moins je peux notifier que vous réagissez bien au traitement. Maintenant la raison principale de ma présence chez vous. Comme je vous l'ai dit, du côté des labos, nous avons été victimes d'hallucination et nous avons entendu dire que du côté des résidents aussi. "

Et évidemment, eux non plus n'avaient pas trouver la vie drôle s'ils avaient passé la même épreuve que les laborantins.

" Si ce n'est pas trop dur pour vous, je voudrai que vous me racontiez ce que vous avez vu. Si vous avez vu quelque chose. Évidemment, si cela est au-dessus de vos forces, je prendrai le temps d'y aller pas à pas. Cependant, autant vous prévenir maintenant, mademoiselle Andrews, je n'abandonnerai pas votre témoignage car... Je pense qu'Hydra est derrière tout ça et si nous parvenons à comprendre, à travers vos récits, un point commun... Peut-être bien qu'on parviendra à mettre fin à ce genre de calvaire. "

Bien sûr, sans s'en rendre compte, Alkis avait raison sur le fait qu'Hydra était responsable de ce foutoir, de par sa main qui avait mélangé des fioles afin de fausser, vainement, des résultats d'analyses. Son stylo en main, le grec attendit patiemment les premiers mots de l'interviewée, se mettant tranquillement à noter, allant à la même allure qu'elle pour s'assurer de ne rien rater à ses propos. Par moment son regard remontait vers l'interlocutrice alors qu'il retranscrivait ses explications. Elle n'était pas la première qu'il avait consulté pour l'exercice mais comme avec les autres, ce qu'elle lui énumérait n'avait rien de bien fameux. Bon sang, comment parvenait-on à implanter ce genre d'image dans l'esprit d'une personne ?
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Mar 16 Mai - 21:11

Step one : part of me

Alkis & Maggie


Maggie regretta immédiatement ses propos. Pourquoi avait-elle laissé ce type entrer chez elle ? Quelle folie l’avait poussé à céder face à sa requête. La jeune femme s’était sentie vulnérable lorsqu’il avait fait référence à l’équipe de l’Apha House, affirmant en faire partie. Qu’est-ce qui pouvait lui prouver qu’il était bien celui qu’il prétendait être ? Dire qu’il était un chercheur était trop vague, trop simple comme explication. Certes il lui avait balancé un nom dans la foulée, mais comment pouvait-elle s’assurer qu’il s'agissait bien là de son vrai nom ? Les yeux verts de la brune se posent subitement sur le dossier précédemment posé sur sa table. D’un geste lent, l’homme le pousse du bout des doigts le long de la surface en bois jusqu’à ce qu’il atteigne l’autre bord. Celui où la brune se trouve. Bien qu’elle soit assise sur la chaise en face, la jeune femme se trouve assez loin et s’avance lentement pour observer le document qu’elle a sous les yeux. D’abord hésitante, elle n’ose pas l’ouvrir mais finalement décide de le faire, sachant bien qu’il lui a fourni pour cette raison bien précise. Maggie attrape les premières feuilles et parcours les premières lignes écrites à l’encre noire. La jeune femme voulait une preuve concernant l’implication de ce type dans le projet qui l’avait enfermé 5 mois ? Il venait de la lui fournir : elle avait sous ses yeux toutes les information confidentielle la concernant, ainsi que les rapports de ces 5 derniers mois. Tout était proprement annotés et classé sur les feuilles qu’elle tenait en main : son nom, sa date de naissance, son adresse actuelle, … Il y avait même les noms de ses frères et leurs adresses respectives. Jusqu’à aujourd’hui, elle ignorait l’adresse à laquelle son frère Archer avait établi résidence. Ne voulant pas s’attarder, elle passe rapidement aux papiers suivants. Maggie fit de même avec la plupart des documents qui composent le dossier, du moins jusqu’à ce qu’elle tombe sur les rapports des médecins et autres chercheurs de l’Alpha House. La cadette se fige quelques secondes, fixant les mots inscrits. Du bout des doigts, elle vient effleurer la ligne concernant son état d’entrée. Elle avait passé les premiers jours dans le coma et ne se souvenait que très peu de ce qui s’était déroulé au Pegasus. Une chose était sûre, sa vie aurait pu s’arrêter ce soir là, la phrase qu’elle relisait en boucle - nombreuses contusions, fracture du fémur, perforation de l’abdomen, perte de sang importante : Pronostic vital engagé. - ne cessait de lui remémorer ce cauchemar dont elle ne pensait pas pouvoir en sortir. Son coeur se serre dans sa poitrine tandis qu’elle serre les dents. Ce souvenir faisait un mal de chien, pour elle, comme pour Ezra. Elle s’en veut de lui avoir causé du souci. Elle retrouve méticuleusement le papier blanc avant de poursuivre. Le reste des documents comptent l’intégralité des interventions, interactions et autres étapes de sa guérison effectuée avec l’ensemble des scientifiques que le Shield avait mis au pied d’oeuvre.  La jeune femme semble être arrivée au bout de son observation satisfaisant sa curiosité lorsque le prénommé Mordoh émet un raclement de gorge visant certainement à attirer son attention. Maggie relève les yeux vers lui, reposant soigneusement le dossier sur la table et se calant confortablement contre le dossier de son assise.

- C’est mon dossier médical, dit-elle simplement.

Bravo Maggie pour cette superbe remarque des plus pertinentes. Elle se mord la lèvre tandis que l’homme prit la parole. Elle détaille en silence ses traits, observant chaque mot se former sur ses lèvres avant de s’élever dans la pièce. Surprise, elle fronce légèrement les sourcils et sa bouche s’entrouvre. Quoi ?! Il n’est pas là sur ordre du Shield ? Que voulait-il dans ce cas ? Surtout, pourquoi, pourquoi l’avait-elle fait entrer aussi simplement ? La brune pesta contre elle même de ne pas s’être renseignée davantage avant d’inviter un parfait inconnu à pénétrer chez elle. Ses pensées sont rapidement coupées court par la suite de ses propos. La mine sérieuse, quelque peu déconcertée, elle le fixe sans pouvoir dire le moindre mot. Ses doigts effleurent machinalement ses narines tandis que l’odeur d’amande revient les chatouiller. Non… Rien n’allait. Elle ne veut même pas l’écouter en parler. Elle se replie sur elle même, détache son regard de lui mais c’est déjà trop tard. Maggie se retrouve une nouvelle fois prisonnière de ce cauchemar, de son père et de sa deuxième expérience hallucinatoire loin d’être meilleure. Lorsqu’il se redresse, les prunelles vertes de la cadette retrouvent son regard et sa détermination angoisse quelque peu la jeune photographe. Elle aimerait pouvoir l’arrêter, mais ne sait pas comment y parvenir. Peut-elle le mettre dehors, lui demander de se taire ? Même si ces options semblent réalisables, la brune reste immobile et muette sur sa chaise, incapable de faire le moindre geste. Maggie sait très bien où cette conversation va les mener, elle l'appréhende, elle ne veut pas. Elle ne demande qu'à oublier ce qu’elle a vécu quelques jours auparavant. Les yeux toujours dans le vide, elle essaye par tous les moyens de repousser les images qui l’assaillent. Une pause prolongée dans les paroles du PDG en face d’elle la ramène au moment présent. Cela reste bref et il se reprend très rapidement. Ah oui. Les questions. Maggie les avait oubliés celles-là. Le regard de nouveau perdu, la jeune femme répond de manière automatique. Les mots s’échappent de sa bouche comme si son corps c’était lui même mis en pilote automatique. Elle voulait fuir et ne surtout pas affronter cette situation. Ne pas y penser davantage, ne plus souffrir de ce qui la hantait pourtant depuis des jours.

- Oui. Rien à signaler d'anormal, dit-elle d’un ton neutre.

C’était le cas. Une fois le sérum injecté, elle n’avait rien remarqué de différent. Elle ne se sentait pas bizarre. Ni mieux, ni pire. La brune n’avait vu aucun changement, que ce soit au niveau de son corps, de sa tête ou de ses douleurs physiques. Elle se demandait même si elle avait bien reçu un antidote. Ce qu’elle espérait c’était simplement être libéré du joug d’Hydra. Que le groupe ne puisse plus la contrôler, de quelque façon que ce soit.

- Non, aucun.

Là non plus, elle n’avait rien à signaler. Maggie se redresse légèrement, sentant son regard sur elle, elle relève les yeux pour les planter dans les siens. Elle voit alors les mots tant redoutés se former sur les lèvres de la personne en face d’elle. Il attendait d’elle qu’elle se confesse sur ce qu’elle avait bien pu voir ce fameux jour. Et elle n’en avait aucune envie. Elle aurait préféré mille fois qu’on lui casse la jambe à nouveau que d’exprimer de vive voix ce qu’elle avait pu voir. Que cela soit un rêve ou une réalité, une illusion ou une vision passée… Pour se donner un peu de courage, Maggie ferme les yeux et passe ses mains sur son visage. Elle inspire, puis expire lentement. Doucement pour calmer les battements de son coeur qui se sont affolés. La cadette n’écoute qu’à moitié la suite des propos sauf qu’une phrase l'interpelle. Hydra…. La jeune femme pose sa main sur sa cuisse droite. Sa jambe meurtrie qui semble pourtant bien portante. Qui pourrait croire qu’en dessous de ce jean se cache une monstrueuse cicatrice que même le temps sera incapable d’effacer ? Si parler était la solution, si cela permettrait de pouvoir contrer les attaques de ce genre, il fallait le faire, non ? Soupirant, la jeune femme se lève et quitte son siège pour se diriger vers son bureau. Rapidement, elle saisit le paquet de clopes qui se trouve posé dessus, en extrait une et l’allume. Elle ferme les yeux une seconde, se remémorant son père. Elle resonge à la violence qu’il a eue à son égard et la jeune femme sursaute même quand elle croit percevoir le son de la ceinture en cuir contre son échine. Nerveuse, la brune reprend une bouffée de sa cigarette avant de retourner s’assoir sur la chaise qu’elle occupait précédemment. Les jambes agitées, les mains crispées, elle se décide finalement à se confier.

- Très bien. Alors…

La jeune femme s’arrête et hésite. Elle n’en avait jamais vraiment parlé, mais sa maltraitance ne devait pas être une surprise : peut-être l’une des feuilles survolées plus tôt l’expliquait de long en large.

- J’ai.. Je… C’était mon père. Elle approche la cigarette de ses lèvres. Il était entrain.. d’exprimer tout l’amour qu’il me portait à l’époque de mon enfance.

La jeune femme n’en revient pas d’employer un ton sarcastique pour raconter un tel évènement. Même si elle voulait se montrer détachée, une boule s’était déjà formée dans sa gorge la forçant à serrer les dents pour l'étouffer. Il n’y avait rien de compliqué. C’était juste des mots à mettre ensemble. Ce n’était pas un secret d’état : elle se faisait battre par son paternel. Ezra le savait, pour l’avoir vécu lui aussi, ainsi qu’Archer. L’orphelinat qui les avait recueilli aussi, ils avaient même mis en place des séances chez un psy qui n’avait pas servi à grand-chose : Maggie était une tombe sur le sujet. Gabriel était bien évidemment au courant. Sauf que là, tout de suite, elle n’arrivait pas à laisser les mots s’échapper.

- C’était à la cave. Enfin le sous-sol de notre maison d’enfance à moi et mes frères. J’ai pas vu grand chose, il faisait noir. C’était toujours le même schéma. J’entendais ses pas avant de le voir arriver, mais je savais toujours quand c’était pour moi. Comme les animaux quand ils sont en danger. Comme un sixième sens. Et… Mon père est apparu… et… Même si c’était une hallucination comme vous le dite, je peux vous affirmer que j’ai senti le cuir chauffer ma peau.

Elle l’avait fixé dans les yeux tout en prononçant ses derniers mots. Elle ne voulait pas remettre en cause ce qu’il disait. Ca avait été douloureux, trop pour que ce ne soit qu’un songe. Approchant à nouveau sa clope, elle tira dessus avant de recracher la fumée à travers ses lèvres. Elle l’observe toujours. Elle le regarde noter soigneusement tout ce qu’elle écrit et elle ne voit pas ce qu’il pourrait y avoir d'intéressant ou de commun avec les autres victimes de ce phénomène. A présent qu’elle s’était confié sur l’une des deux visions qu’elle avait, la jeune femme savait pertinemment qu’elle devrait très vite en venir à la seconde. Et celle-là, elle espérait de tout coeur que ce ne soit qu’un cauchemar imaginé de toutes pièces par des personnes de la pire espèce. Elle ne voulait pas s’imaginer qu’une personne avait vraiment vécu cela.Passant une main dans ses cheveux toujours décolorés, la cadette essaye de gagner du temps. Se relevant à nouveau de sa chaise, elle interroge l’homme :

- Vous avez soif ? Vous voulez quelque chose ? Un coca ?

Se dirigeant vers sa mini cuisine, elle sortit deux verres des placards, remplis le sien d’eau même si elle aurait bien voulu se servir quelque chose de plus fort. Elle attrape ensuite une canette de coca dans son frigo et dépose le tout sur la table. Elle boit quelques gorgées d’eau, cherchant à faire passer la nausée qui l’a prise.

- Donc, je suppose que vous voulez l’autre… la seconde.. le… enfin..

Elle déglutit légèrement quand il lui répond par l’affirmative. Comment va-t-elle réussir à lui expliquer ce qu’elle a vu, ressenti… Elle reprend une gorgée d’eau avant de laisser son esprit vagabonder vers cette illusion qu’elle voulait pourtant oublier. Machinalement ses doigts se posent sur son crâne. Là, où, théoriquement devrait se trouver un trou, une cicatrice, n’importe quoi à la place de sa peau parfaitement lisse, mais il n’y a rien. La jeune femme se croit presque folle. Puis, elle laisse les images revenir, elle s’y replonge et les laisse occuper ses pensées. Elle revoit cet homme, le père de l’homme dont elle semble avoir revit le souvenir si les faits s’annoncent réels. Le corps de Maggie se tend tandis qu’elle revoit l’homme inconnu à l’air fou s’avancer vers elle, lui… elle en lui. Il tient une perceuse à la main. Les siennes sont sanglées. Ses pieds aussi sont fermement attachés, elle ne peut pas bouger.

- J’ignore où c’était… C’était sombre, froid. J’étais, lui... moi... enfin les mains et les pieds attachés.

La jeune femme garde les yeux fermés mais ses sourcils se froncent. Elle arrive mieux à se concentrer quand elle ne voit pas le chercheur en face d’elle écrivant avec grand soin le moindre détail qui lui échappe. Puis, elle arrive mieux à contrôler l’angoisse qui grandit en elle en gardant les paupières closes.

- Il y a cet homme… Il se tient debout sans rien dire quand il fait un pas….

La cadette se fige soudainement, l’air subitement absent de ses poumons. Dans son souvenir elle se souvient d’un prénom. Un prénom hurlé ainsi que des supplications. Un frisson parcourt sa colonne avant qu’elle ne comprenne ce que cela voulait dire.
Les doigts de Maggie relâchent la pression sur le verre, l’obligeant à se fracasser sur le sol et renversant son contenu. Le coeur de la belle s’arrête le temps d’une fraction de seconde avant de s'emballer de plus belle. Son estomac se noue, sa gorge se serre et ses yeux la démangent. Sous le choc, non pas de l’eau renversée sur ses genoux, elle se relève plaquant ses mains devant sa bouche pour l’empêcher d'émettre des sons plus hystériques les uns que les autres. Ce n’était pas un rêve, ni une illusion d’Hydra. Ce qu’elle avait vu était bien le souvenir de quelqu’un. Le sien, à lui. Le regard remplit d’horreur, Maggie fixe le PDG en face d’elle. Elle revoit l’instant où il s’est présenté : “Bonjour. Je suis Alkis Mordoh…” Alkis… Sa respiration s'accélère légèrement et elle secoue la tête, cherchant à annihiler le son de la perceuse toujours présent dans sa tête. reposant ses yeux verts inquiets sur lui, elle parvient simplement à dire quelques mots.

- C’était vous. Alkis…. Hektor. C’était vous.

Maggie se met alors à trembler. C’était le souvenir de l’homme juste devant elle. Son cœur se serre quand elle réalise qu'il a certainement dû vivre ces événements pour de vrai…



Maggie: #6D397A

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Lun 12 Juin - 11:02
La main gauche d'Alkis traçait des lettres incurvées et fines alors que Maggie répondait à ses premières questions. Au delà de ça, l'homme constatait à quel point la jeune femme était mal à l'aise et même s'il l'avait prévenu, elle allait tout de même au front et tentait de raconter ce qu'elle avait vécu. Quelque part, le grec trouvait la demoiselle admirable dans son courage car d'autres avant elle avaient prit plusieurs pour pouvoir partager au mieux les visions qui s'étaient imposées à eux.

Les premiers mots firent tiquer le brun alors qu'il retint un sourire ironique. Il fallait forcément que ça commence avec un paternel. Les pires histoires commençaient toujours pas eux, étrangement. Alors qu'il notait les paroles de la jeune femme, se retenant au mieux de grimacer lors de la description de la scène, il ne put s'empêcher de penser à son propre père qui pourrissait en prison. Andreas Mordoh était loin d'être un homme bon et loyal. Il était même du genre à abuser de son pouvoir, son influence et de ses moyens pour parvenir à ses fins. Combien de fois le créateur d'Asclépios avait menacer de tuer Hektor si Alkis n'obéissait pas à ses ordres ? Des sales boulots, l'agent d'Hydra en avait fait. C'était d'ailleurs pour ça qu'il connaissait si bien l'organisme de l'Hydre, il en était membre depuis longtemps. Blanchiment, assassinats, kidnapping parfois... Tout avait été fait pour qu'il salisse son âme à jamais. Et quand un membre haut placé du groupuscule avait proposé d'évincer son père pour avoir la place qui lui  revenait... Le jeune homme n'avait pas attendu plus que cela. Faire emprisonner son vieux Par le biais de stratagèmes plus fourbes les uns que les autres avait été un jeu d'enfant pour le jeune homme. Ainsi il avait pu mettre la main sur les biens de la famille Mordoh qu'il partageait avec son aîné.

Perdu dans ses pensées, il ne revint à lui que lorsque la jeune femme mit devant lui un verre et un coca. Il avait longuement été stupéfait tant il s'était laissé aller à repenser à ce qu'il avait fait pour posséder le royaume paternel. Alkis relu un instant les dernières phrases qu'il avait marqué pour s'assurer que c'était cohérent puis se félicita d'avoir retranscrit correctement les paroles malgré son manque de concentration même s'il constatait qu'elle aussi avait le souvenir impérissable  d'une douleur plus réelle que fictive. Le patron posa ses doigts sur la canette et l'ouvrit, versant le liquide dans son contenant transparent.

" Merci pour la boisson et... Oui, j'aimerai que vous me parliez de la suite. "

Il prit une gorgée de coca avant de reprendre l'écriture alors que du coin de l'œil il observait parfois les mouvements de la demoiselle. Stressée, mal à l'aise, peut-être même souffrait-elle à nouveau de son hallucination. Les propos confus de la décolorée trouvèrent leur place sur la page anciennement vierge. Il ne cherchait même pas à donner un sens, se contentait de marquer ce qu'il entendait même s'il ne parvenait pas à traduire ce qu'elle tentait d'expliquer. Puis il sursauta lorsqu'il entendit le son du verre qui se brisait. Alkis releva le visage, retenant le mouvement d'inquiétude En se disant qu'il s'agissait probablement d'un accident. Pourtant la suite de la scène le fit se lever et tendre la main alors que la jeune femme se plaquait les mains sur la bouche, presque les larmes aux yeux.

" Maggie ? Maggie qu'avez-vous ? Est-ce que ça va ? "

Le grec avait quitté sa place pour se mettre au niveau de l'apeurée, tendant doucement la main et approchant lentement pour ne rien brusquer. Il haussa un sourcil au début de sa phrase. Oui, c'était lui Alkis, il s'était présenté comme tel au début de l'entrevue. Puis il stoppa son geste alors que sa main s'apprêtait à toucher l'épaule féminine. Hektor ? Comment connaissait-elle son frère ? Figé dans son mouvement, le jeune homme froncait les sourcils en réfléchissant longuement puis venant poser ses doigts sur la cicatrice à sa tête.

" Vous... Je... C'est impossible... "

Cette fois ce fut à son tour de reculer, bien trop surpris par ce que Maggie venait d'avouer à demi-mot. Non, c'était impossible ! Jamais, à ce jour, l'échange de souvenirs n'avait été possible, surtout des souvenirs qui n'existaient pas. Jamais dans sa vie il n'avait subit ce genre d'horreur. Et pourtant... Ses doigts croisèrent à nouveau le vestige d'un passé qu'il ne parvenait pas à se remémorer. Mais était-ce sincèrement important quand on savait que dans ce cas... Ils avaient vu la même scène...

" Non... "

La révélation de Maggie donnait un espace réel à ce cauchemar qu'il avait vécu. Est-ce que ça voulait dire que tous les témoignages qu'il possédait... Tout était vrai ? Le grec se recula jusqu'à ce que son dos heurte le mur et il se laissa glisser contre, une nouvelle fois il se sentait aussi mal que lorsqu'il s'était vu attaché et pret à se fait creuser le cerveau.

"Vous n'avez pas pu être dans ma tête..."
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Jeu 15 Juin - 22:17

Step one : part of me

Alkis & Maggie


La photographe à l’impression d’être prit dans les glaces. Figée sur place. Complément incapable de faire le moindre mouvement comme pris au piège dans l’un de ses fichus autoportraits. Ça ne peut pas être vrai. Ce… c’est impossible. Et pourtant.
Elle ne remarque pas tout de suite que l’homme d’affaires s’est redressé et s’est avancé. Sa voix ne lui parvint pas, elle reste prisonnière de cette vision. Du moins jusqu’à ce qu’elle ouvre la bouche. Ses yeux récupèrent leur vision et elle le distingue à quelques centimètres seulement d’elle, la main tendue, prête à se poser sur elle. Mais cette dernière n’arrive jamais jusqu’à la peau de la benjamine. Elle s’arrête dans le vide entre eux. Les yeux verts de la jeune femme se posent sur ceux de l’intéressé. Bien sûre que c’était lui. Comment n’avait-elle pas fait le lien plus tôt ? Lorsque le jeune homme dépose ses doigts vers l’arrière de sa tête Maggie a un sursaut. Il sait de quoi elle parlait. Il est au courant, il l’a vécu pour de vrai. C’était lui, sa vie et ses souvenirs qui avaient hanté la jeune femme ce jour-là. Comment ça pouvait être possible ? Comment était-ce arrivé ?
Sous le choc qu’elle venait de lui dévoiler, le jeune homme recule de quelques pas. La surprise se lie facilement sur ses traits tandis qu’il semble se perdre dans ses pensées. Maggie ne sait pas quoi faire. Comment était-elle censé agir ? Comment pouvait-elle soulager ce type alors qu’elle ne savait même pas comment apaiser les battements de son propre coeur. Une larme brûlante s’échappe le long de sa joue mais elle la laisse tomber sur le revers de sa main. Elle continue de fixer Alkis sans bouger contrairement à lui qui ne cesse de reculer. Il est autant sous le choc que la benjamine qui n’a pas bougé d’un pouce depuis qu’elle s’est levée. Ses mains sont toujours plaquées contre ses lèvres. Les mâchoires crispées, elle a peur de desserrer les dents et de laisser un hurlement lui échapper. Elle a besoin qu’il dise quelque chose, qu’il fasse quelque chose. Après tout, c’était lui qui était venu la trouver pour lui poser tout un tas de questions…. C’était à son tour d’avoir besoin de réponses. Sauf que l’homme en face d'elle ne semble pas du tout en état de faire quoi que ce soit lui. Il termine par percuter le mur au fond de son studio et se laisse glisser jusqu’au sol. La respiration de la brune s’arrête quelques secondes. Mais qu'est-ce qu’il fou bordel ? Son comportement était loin d’aider la jeune femme à se calmer. Tout ça est irréel et ça devait s’arrêter. Elle n’avait pas demandé que tout ça lui arrive. Elle n’avait rien demander de tout ce qui avait pu lui arriver depuis qu’elle était arrivée sur terre. La vie ne cessait de la tester, de la mettre à l’épreuve et elle était fatiguée de tout ça. Elle n’avait plus envie de se battre, ses dernières forces épuisées par cette hallucination cauchemardesque de la vie d’un autre. Les mots qu’il prononce l’interpellent. Dans sa tête ? Comment avait-elle pu y être. Les sourcils froncés, elle ne comprend pas ce qu’il veut dire. Bien sûr, ils avaient vu la même chose mais elle n’y était pour rien. Ce n’est pas quelque chose qu’elle avait voulu. C’était ses souvenirs qui s’étaient retrouvés dans sa tête. L’appartement reste plongé dans le silence quelques minutes de plus. Les prunelles de la jeune femme n’ayant pas quitter l’individu toujours au sol, à moitié recroquevillé. Il n’avait plus bougé. Elle se demandait même s’il allait reprendre vie ou s’il s’était définitivement changé en pierre sur le sol de son studio. Le tambourinement de son coeur dans sa poitrine est la seule chose qui la perturbe. Il cogne de plus en plus fort dans l’attente d’un mouvement de la part de cet étranger. Elle ne connaît rien de lui. A part ce qu’il a bien voulu en dire et ce qu’il lui était apparu quelques jours plus tôt.

- Merde.

Ce n’était pas possible. Le bruit de la perceuse résonne dans sa tête et elle ferme les yeux, plaquant ses mains sur ses oreilles pour chercher à le faire disparaître. Stop. Ça devait s’arrêter. Les hurlements d’Hektor - personne qu’elle ne connaît même pas - s’élèvent dans un coin de sa tête. C’était trop pour elle. Passant les mains dans ses cheveux, elle se détourne de lui et se courbe un peu en avant. Sa tête s’était mise à tourner et la nausée l’avait prise. Hors de question qu’elle soit malade. Qu’importe ce qu’elle avait vu et cru ressentir. La personne assise non loin l’avait vraiment vécu. Des flashs de sont passés profitent de sa faiblesse pour envahir ses pensées. Son père violent. L’orphelinat et la mort des parents adoptifs de la jeune femme vinrent la hanté. Elle songe à leurs enterrements et un sanglot la prend. Comme s’il n’y avait pas assez de démons pour venir se jouer d’elle, ce fut le tour d’Archer. Elle sent à nouveau ses mains autour de son cou, empêchant l’air d’atteindre ses poumons. Malgré tout ça, cet inconnu avait subi des choses tout aussi horribles si ce n’est bien pire qu’elle. Son propre père avait été bien plus loin que le géniteur de la photographe. Elle est compatissante de ce qu’il a pu vivre et ne sait pas comment s’y prendre avec lui. Que devait-elle faire bordel. Maggie, réfléchis… réfléchis. Que ferait Ezra ? Songé à son frère la calme immédiatement. Elle se redresse et prend plusieurs inspirations qui eurent le don d’apaiser la jeune femme.  Plus sereine, elle se retourne enfin et regarde de nouveau l’homme. Putain. Il n’a pas l’air bien du tout. Elle croit même ressentir sa peine et son désarroi rien qu’en le regardant. Son coeur se serre dans sa poitrine et les seuls mots qu’elle est capable de prononcer s’échappent doucement d’entre ses lèvres :

- Je… Je suis désolé.

Incapable de le regarder plus longtemps elle baisse les yeux. Le sol est trempé et des dizaines de morceaux de verre sont répandus sur celui-ci. Quand cela s’était-il produit ? Elle n’a pas le souvenir d’avoir lâché son verre et ne se rappelle pas avoir entendu le verre se briser sur son parquet. Elle soupire avant de se pencher pour ramasser les morceaux .Comment est-ce qu’elle en était arrivé là ? Elle a une loque dans son appartement, et des saloperies sur le sol... Heureusement que ce n’était pas du coca. Elle entasse tranquillement les différents morceaux, faisant bien attention de ne pas se blesser. Elle se concentre sur ça et essaye de ne pas se laisser à nouveau englober par la panique. Une fois sa tâche accomplie, elle se redresse et se dirige dans sa cuisine où elle balance les morceaux et se rince les mains. Elles piquent légèrement sous le jet d’eau même si aucune trace de sang n’est visible. Merde. S’appuyant sur les rebords de l’évier elle ferme les yeux. Maggie aimerait disparaître. A ce moment elle voudrait fondre et disparaître dans un trou noir. Que le fil de ses pensées s’arrête. Que toutes les étrangetés qui l’entoure cessent. Elle veut juste avoir une vie normale. Sauf que là, c’est impossible. Il est là, chez elle. Est-ce qu’elle doit appeler quelqu’un ? La police, Ezra ? Non, certainement pas son frère. Elle n’ose même pas imaginer la réaction qu’il aurait si elle lui raconte la situation. Bordel. Elle a un mec en pleine crise chez elle.


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Jeu 22 Juin - 13:46
Le palpitant sur le point d'exploser, l'impression que l'air ne parvenait plus à ses poumons, les tremblements de ses mains qui pourrait faire croire à une crise de Parkinson, les yeux qui piquaient à cause des larmes qui souhaitaient quitter les glandes lacrymales... Alkis sentait poindre une crise de panique, chose qu'il n'avait jusqu'à présent, jamais eu mais qu'il avait déjà du gérer, autrefois. Déboussolé par la révélation de la jeune femme, ses pupilles fixant le sol voyaient un monde inconnu de tous et même de lui. Il revoyait dans les moindres détails la scène qui avait explosé dans son esprit, à l'Alpha House. Il la revoyait si bien qu'il discernait parfaitement chaque détail de la pièce, chaque odeur ou bruit.

Une pièce aux murs jadis blancs désormais envahit par la crasse et moisissures, une paillasse au sol, destinée au repos et dont l'incommodité restait gravée dans le corps, un seau pour les besoins primaires, des bouteilles d'eau vides, éparpillées ici et là tout comme les emballages de bouffes. Au centre de cet Enfer, la trône du supplicié. Cette chaise qu'il semblait connaitre sous tous les anges tant il avait l'impression d'avoir vécu les mêmes scènes, jour après jour, sans répit. L'odeur dans cette pièce n'était pas sans rappeler la décomposition de quelqu'un ou quelque chose, le rance de la transpiration, l'humidité, le sang caillé et autres décoctions macérées dont il ne valait mieux pas parler... Alkis avait replongé son esprit dans cette scène et ce mélange d'informations lui vrillait l'esprit même s'il se sentait toujours mieux que lorsqu'il entendit l'appareil chirurgical se mettre en marche. Il n'avait suffit que du son de l'interrupteur relevé pour le tendre. Ses muscles se crispèrent alors qu'il se voyait à nouveau sanglés sur sa chaise de torture. D'un coup, il se sentit vider de son énergie, son coeur ralentissait ses battement et ses poumons abandonnèrent une fois de plus l'envie de fonctionner, se mettant en grève sur le moment. Ses cordes vocales auraient dû fonctionner, parler, hurler, supplier mais... Son cerveau était déjà éteint et refusait toute connexion à lui. Il ne voulait qu'une chose, à ce moment là : Que tout s'arrête. L'objet approchait un peu plus et il sentait déjà la brûlure contre sa peau et ses os. C'était presque une habitude de souffrir alors pourquoi aujourd'hui ce serait différent ? Les hommes de mains d'Andreas Mordoh n'était pas connu pour leur gentillesse et leur compassion. Hektor avait eu le malheur d'insulter la mère d'entre eux et trois secondes plus tard, sept gorilles lui était tombé dessus, l'avait battu jusqu'à lui casser quelques os et l'avait abandonné dans sa cellule, face à celle de son frère, quasi-mort. Comment pouvait-il savoir cela, d'ailleurs ? Pas la moindre idée, cela faisait parti de ce que la scène imposait à son esprit torturé. En plus, en parlant d'Hek, ce dernier ce manifesta. Sur sa chaise de supplicié, l'aîné pleurait à chaudes larmes et laissait échapper des "Papa ! S'il te plait ! Non ! Papa ! Prend moi ! Lui fais pas ça ! " qui confirmait les choses... Il aurait mal. Très mal et n'en survivrait pas. Le bâtard Mordoh eut la force de serrer les accoudoirs de son trône, malgré les attaches lui coupant la circulation des mains qui viraient déjà au bleu, releva au mieux la tête alors que son regard vitreux se posait sur ce seul membre de la famille qu'il aimait. Et puis Hektor se mit à crier, ordonnant le père d'arrêter ses conneries et de ne pas faire de mal à ce petit frère. Il hurlait à en perdre la voix, la raison et probablement toute notion de survie. A cette allure, il serait puni et devrait souffrir d'autres sévices, peut-être même plus douloureuse que celle qu'on s'apprêtait à faire subir à Alkis. Ce dernier s'éveilla cependant, dans un sursaut de conscience alors que le moteur de l'engin s'approchait de plus en plus de son oreille.

"NON ! PAPA ! PAS ÇA !"

C'était son cri, sa voix, sa supplique pour que l'objet ne s'approche pas plus de son crâne. Des trous, il en avait eu ailleurs. Jambes, bras et probablement à d'autres parties dont il peinait à se remémorer mais là, c'en était beaucoup trop pour sa réflexion déjà au bord du gouffre. Alors il se mit à pleurer, à débiter un tas de choses dont il ne comprenait même pas le sens, devenait un enfant qui promettait de ne plus jamais faire de bêtises. Malgré tout, malgré les promesses, les larmes, les cris... Malgré Hektor, ses demandes, ses jurons et ses promesses d'assassinat, Andreas ne détourna pas son arme et approcha le métallique objet du crâne de son cadet. Faisait-il ça pour découvrir quelque chose ou alors simplement pour s'amuser, le jeune homme ne le savait pas mais il le faisait et prenait un plaisir fou à exercer cette douleur. A mesure que l'objet s'enfonçait dans le crâne, le jeune pdg tournait de l'oeil, son sang chaud et poisseux dégoulinant le long de son visage pour se perdre en gouttelettes éparses, sur le sol tandis que sa dernière vision était son aîné qui devenait rouge de sentiments, ordonnant à son petit frère de se battre pour ne pas y rester.

Dans le monde normal, le patron d'Asclépios se sentait encore crispé, ses jambes se relevèrent difficilement pour se mettre en position semi-fœtale, ses bras encerclant ses genoux et son menton reposant dessus alors que les larmes venaient tremper son pantalon qui valait facilement une centaine de boules. Comment quelqu'un pouvait être dans sa tête ? Comment quelqu'un d'autre avait pu vivre ça ? Et pourquoi est-ce que truc s'était imposé à lui comme une évidence, comme quelque chose qu'il connaissait par coeur alors que jamais il n'avait été victime de ce genre de maltraitances de la part d'Andreas. Son père n'était pas un enfant de coeur, bien au contraire. C'était un putain de connard qui méritait de crever la gueule ouvert et qu'on pisse allègrement sur son cadavre mais jamais il n'avait torturé physiquement ses garçons. Le grand Patron chez Hydra avait souhaité que ses héritiers en fasse de même. Hektor avait d'abord refuser puis accepter quand la vie d'Alkis était en jeu mais il ne supportait pas cette condition, encore moins de la cacher à sa compagne pour éviter qu'elle ne soit une cible. En grandissant, le plus jeune des deux avaient négocier la liberté de son frère, acceptant d'être le plus mauvais, le plus dangereux, le portrait le plus fidèle à Andreas. Le daron jouait souvent de sa menace quand son jeune garçon faisait le rebelle mais il aimait bien trop son premier fils pour se permettre de lui faire vraiment du mal... Il se souvenait parfaitement de l'arrestation de son père, dans leur maison en Italie, là où il rencontrait souvent des responsables du groupuscule. Il se souvenait des plans sur lesquels il avait bossé des heures durant pour que cette prise se fasse sans qu'on le soupçonne, lui ou quiconque, se souvenait de cette "erreur" d'un des gros bras du chef Mordoh. Ce petit truc qui avait tout fait foirer. Et même si le vieux venait à se douter que son cadet était responsable de sa chute, il ne porterait jamais la main sur lui... Ses fils étaient son accomplissement, il l'avait toujours dit... Alors pourquoi ces images ?

Instinctivement, il porta sa main sur sa cicatrice, ses doigts effleurant lentement les bords de cette boursouflure qui prouvait pourtant que l'hallucination n'avait rien d'irréel. Et s'il devait croire Maggie, elle aussi avait ressenti la douleur des coups qu'on lui avait porté et pire encore, l'engin de torture contre son crâne. Maggie... Lentement l'homme releva les yeux pour fixer l'endroit où se trouvait auparavant la jeune femme et comprit après un temps de réflexion qu'elle s'était excusée. De quoi, d'ailleurs ? Le brun l'ignorait mais c'était le cadet de ses soucis. Il devait appeler son frère, en avoir le coeur net. Se souvenait-il de tout ça ? Tentant de se relever, tant bien que mal, Alkis rejoignit sa chaise et essayait difficilement de contrôler ses tremblements pour agripper son verre et le vider d'une traite. Ce n'était pas de l'alcool mais au moins ça le calmerait un temps. Se faisant un mémo, il s'imaginait déjà dans un bar vider les différentes bouteilles. Ça, ce serait meilleur. Enfin, après avoir contrôlé son souffler, il récupéra son téléphone dans sa poche et composa un numéro qu'il connaissait par cœur, celui de son frangin.

"Ouais, c'est moi... Je... Non, pas trop... Non, c'est la fatigue, t'en fais pas... Dis moi, j'ai besoin de toi. Deux questions à te poser. La moins chiante des deux... Hum.. Tu connais une certaine Maggie Andrews ? Non, photographe, je crois. Et Ally ? Non ? Bon, d'accord, merci. Ah oui, la seconde... Tu te souviens de mon appel, il y a un moment de ça ? Oui, sur papa, notre enfance, tout ça. Écoute, je sais que c'est difficile à croire mais... Non ! Je parle pas d'eux ! Oui, je bosse encore avec mais c'est pas là le sujet. Tu pense qu'il nous a fait subir ça ? Tu ne te souviens vraiment de rien à propos d'une salle de torture ou quoi ? Certain ? Non ! Je n'irai pas voir de psy ou quoi, pas la peine ! Merde, Hek, c'est tout ce que je te dirai. Je te rappelle plus tard, si j'y pense. Ouais, va t'faire, avec les compliments du chef. Salut frangin, j't'adore aussi."

Puis ce fut la tonalité de fin avant que l'appel se coupe. Un instant, le jeune grec observa son écran alors que le visage joyeux de son aîné restait affiché alors qu'un léger sourire et une envie de pleurer se firent voir. Bon sang... Pourquoi est-ce qu'il se mettait dans des états pareils ? C'était à n'y rien comprendre, vraiment ! Essuyant ses joues, cependant, Alkis prit un souffle et se redressa. Il fallait combattre ce moment de faiblesse, malgré l'intensité que laissait le souvenir à son âme. Il fallait se montrer fort, increvable, invaincu... Pourquoi devait-il toujours porter ces masques ? Quelle sale habitude... Néanmoins, il s'aventura d'un pas puis deux jusqu'à la cuisine pour y trouver celle qu'il cherchait. Légèrement il toqua contre le mur pour attirer son attention. S'humectant les lèvres, tout d'un coup gêné par la situation, il se racla légèrement la gorge pour tenter de retrouver sa contenance.

"Je... Euh... Suis désolé. Pour. La... Scène de tout à l'heure. Je ne sais pas ce qu'il m'a prit. C'est... Comment dire... Perturbant de me dire que vous avez été dans mon esprit ? Je ne sais pas comment décrire ça... Et je n'explique pas cette situation. Je veux dire... Mon frère et mon père ne savent rien de cette pièce lugubre. Je ne l'ai pas vécu alors je n'explique pas que nous ayons vécu ça... "

Délicatement, il vint tapoter le côté de son crâne, ce côté qu'elle connaissait aussi bien que lui, désormais avant de se passer la main sur le visage, comme pour se réveiller d'un mauvais rêve.

"Mademoiselle Andrews, aidez-moi à comprendre. Vous êtes la première qui me dit qu'elle a vu distinctement les souvenirs d'un autre, en plus c'est de moi qu'il s'agit alors... C'est d'autant plus déroutant. Jusqu'à présent, de tout ceux que j'ai interrogé, nous sommes les seuls à avoir eu une vision identique sur les deux. Vous comprenez que ça pourrait signifier qu'il se peut qu'on ait partagé un fragment de quelque chose avec les autres ? Il faudra que je questionne mes anciens collègues pour découvrir ce qu'il s'est passé, associé les gens, faire des recherches... Je..."

Un coup de chaleur fit tituber le jeune homme qui se retint de justesse au mur. Ou alors était-ce dû aux séquelles de l'hallucination. Alkis secoua la tête un instant et se redressa à nouveau.

"Nous avons peut-être un début de réponse..."

Peut-être était le mot. En tout cas, c'était un début de piste.
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Lun 26 Juin - 22:08

Step one : part of me

Alkis & Maggie


Dire que la jeune femme est sereine est loin d’être la vérité. Elle ne sait plus quoi penser et encore moins quoi faire. Maggie est complètement dépassée par la situation. Elle tente de se calmer mais dès que les battements de son coeur semblent avoir une accalmie une nouvelle pensée vient la déranger et l'affoler davantage. Comment tout ceci pourrait être réel ? Et comment, après tout ce qu’elle venait d’apprendre cela ne pouvait-il pas l’être ? La réaction qu’il a eu prouve bien une chose : ce n’est pas un cauchemar monté de toutes pièces par les agents d’Hydra. Cet homme a bien dû faire face aux images qui ne cessent de la hanter. Cette simple pensée fait frissonner la jeune photographe et son coeur se remplit de compassion envers lui. Les minutes semblent s’écouler à une vitesse folle. Le temps se joue d’elle. Maggie a du mal à comprendre la suite des évènements. Il s’éloigne, s’assoit contre le mur et elle reste figée sur place. Elle revient à peine à la réalité pour réaliser le verre brisé à ses pieds. Le nettoyer. C’est la seule chose qui lui semble simple et réalisable à ce moment. Et c’est ce qu’elle finit par faire; se dirigeant vers la cuisine pour jeter les morceaux qu’elle tient entre ses mains.
Cette fois debout au milieu de la cuisine à examiner la paume de ses mains, elle entend du mouvement dans la pièce d’à côté. Se pourrait-il qu’Alkis se soit relevé ? Il semblait pourtant tellement en état de choc, au point de ne même plus la calculer, ni ce qui les entouraient. Elle s’était retrouvé face à une coquille vide si vite qu’elle n’avait pas compris la situation. Elle a toujours des dizaines de questions qui lui trottent dans la tête et aucune réponse à l’horizon. Elle s’avance d’un pas lent vers la porte. Elle craint que le moindre bruit ne déclenche une nouvelle catastrophe. Elle sent son coeur qui cogne dans sa poitrine et sa respiration lourde qu’elle tente de masquer en vain. C’est alors qu’une voix s’élève. Sa voix. Le flot de ses paroles s’écoule si vite qu’elle comprend rapidement qu’il est au téléphone. Elle ignore la raison de cet appel et surtout pourquoi il n’a même pas pris la peine de s’en aller pour le passer. Est-ce qu’il compte rester ici encore longtemps ? Non qu’elle ne veuille le foutre à la porte après qu’il ait finit si… mal. Mais elle ignore tout de cet homme et la situation n’aidait pas vraiment à tranquilliser Maggie. Pour dire la vérité, la benjamine avait peur. Elle ne se sentait pas à l’aise du tout avec cet inconnu et encore moins sachant qu’elle avait apparemment eu la vision de l’un de ses pires souvenirs. Elle se sentait prise au piège. Coincée entre des murs invisibles qui se rapprochaient doucement et qui allaient finir par l'étouffer. Elle perçoit son nom dans la bouche du brun toujours de l’autre côté du mur. Son sang se fige dans ses veines et ses craintes ne font que grandir. A qui est-ce qu’il parle ? Pourquoi est-ce qu’il mentionne son nom et même sa profession ? Ce morceau de conversation est loin de la calmer. Elle reste immobile sur place, à tendre l’oreille pour écouter la suite de la conversation.
Comprenant que sa conversation téléphonique est sur le point de prendre fin, Maggie s’éloigne de quelques pas de la porte, s’aventurant le plus loin possible de l’ouverture de la pièce. Les yeux fixés vers le sol, elle attend. Elle patiente, cherchant à déceler le moindre son qui annoncerait l'avancée de l’homme par ici. C’est finalement un coup contre le mur qui la fait sursauter. Elle dépose rapidement ses prunelles sur lui. Il ne semble vraiment pas aller bien. Certainement autant qu’elle. En tout cas ses traits sont tirés et elle arrive à lire la douleur et l’incompréhension au fond de ses iris. Lorsque ses lèvres s’animent, elle pose rapidement les yeux dessus avant de détourner le regard vers le sol de sa cuisine. Non qu’il soit intéressant… mais elle n’arrive pas à le regarder. Pas après avoir compris que tout cela… que cette vision était en réalité la sienne.

- Ce n’est rien, elle répond sur un ton neutre. Je comprends

Sa voix est sans émotions. Elle ne ressent plus rien. Elle agit comme un robot parce que c’est plus simple de faire cela. La benjamine n’a pas la force de faire face à tout ce que cela veut dire. A toutes les conséquences de cette brève hallucination. Maggie aimerait pouvoir oublier, tout simplement. Elle a vécu bien trop de choses graves et horribles ces derniers mois qu’elle a l’impression de suffoquer. Elle a désespérément besoin d’air et pourtant elle se noie. Il reprend la parole et elle n’écoute qu’à moitié. Il parle du souvenir d’un autre, du sien. Oui, ça elle l’avait compris. Ses paroles continuent à combler le silence dans la pièce et les yeux de Maggie restent fixés sur le sol. Au fur et à mesure qu’il parle, la poitrine de la jeune femme se comprime. Non. Elle ne veut pas redevenir un rat de laboratoire. Elle est guérie. Tous les habitants de l’Alpha House le sont, non ? C’est pour cette raison qu’elle a pu rentrer chez elle. Pourquoi… Pourquoi alors est-ce qu’il parle de faire des recherches ? La photographe en a assez de tous ces examens, toutes ces questions… elle se sent prise au piège et les larmes menacent aux coins de ses yeux.

- Je ne veux pas de réponse, dit-elle en levant les yeux vers lui. Je veux simplement être libre. Finis les laboratoires et l’Alpha House. Vous étiez scientifique là-bas, vous n’avez fait qu’entre voir le calvaire que c’était que d’être traité comme un animal en cage.

Les larmes chaudes de la jeune femme roulent déjà le long de ses joues. Elle se maudit intérieurement de craquer de la sorte face à un inconnu, mais elle n’en pouvait plus. La jeune Andrews ne pouvait plus en supporter davantage.

- Je ne veux pas revivre ça. Je ne veux plus d’examens, ni quoi que ce soit qui y ressemble. Je suis désolé d’avoir… été dans votre tête mais je ne l’ai pas vraiment voulu. Je n’ai rien demandé. Je veux juste qu’on me laisse tranquille. On est guérie… Je suis guérie ! Sinon je ne serais pas ici en face de vous. Cette hallucination n’était rien…

Ne voyant presque plus rien, Maggie penche la tête en avant tout en se recroquevillant. Elle voit les larmes tomber et s’écraser sur le sol à côté de ses pieds. Sa respiration s’est emballée et elle doucement elle inspire et expire plusieurs fois. Elle veut oublier cette histoire.

- J’aimerais bien vous aider… mais je ne peux pas. J’en suis incapable. Je ne comprends rien… Ce n’était qu’un cauchemar… dit-elle en un murmure.

Elle voulait tellement que ça s’arrête sur ça. Sur la certitude que ce n’était rien du tout. Absolument rien mais elle savait au fond d’elle que ce n’était pas rien et que cette histoire ne s’arrêterait pas aussi facilement. Peut-être quelqu’un d’autre avait-il lui vécu son hallucination à elle ? Si c’était le cas, elle en était désolée pour cette personne qui qu’elle soit. Mais elle ne pouvait rien changer. Ni son passé, ni ce qui c’était passé entre les murs de l’Alpha House.



Maggie: #6D397A

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Mar 27 Juin - 0:16
Alkis continuait de débiter un nombre incalculables de mots, s'enfonçant de plus en plus dans une discussion qu'il était le seul à comprendre. Il en oubliait Maggie et commençait à se poser de multiples questions, voyait déjà les nombreuses recherches qu'il aurait pu faire dans ses labos ou même avec Hydra. Et si avec tout ça, il pouvait trouver de nouvelles réponses et de nouvelles solutions dans la manipulation des gens ? Le flot de paroles du jeune homme s'estompa peu à peu alors qu'il faisait les cent pas avant de prendre conscience que la jeune femme donnait aussi son avis sur la chose. Le regard glissant vers la photographe et l'oreille tendue pour comprendre ses propos, il se passa la main dans les cheveux, tout à coup honteux de ses mots. C'était la première fois que ça arrivait et il ne savait expliquer pourquoi il se sentait dans cet état, tout à coup. Les yeux clairs du grec fixèrent un long moment la jeune femme qui s'était à présent recroquevillée et pleurait. Forcément, lui, il n'avait pas penser à ses sentiments, ses tourments et sa crainte. Il ne connaissait pas ça, le tact ou même la compassion. On les lui avait interdit depuis bien longtemps déjà. Patron difficile, agent d'Hydra sans pitié et chercheur qui ne comptait plus ses heures, il n'était plus du genre à avoir besoin d'une pause après une blessure morale, endurci au point d'avoir la sensation d'être un cœur de pierre auprès de tous. Peut-être bien que ce n'était pas si faux que ça mais bon, ce n'était pas non plus toujours évident d'être inhumain.

"Je..."

Un soupir termina la phrase du PDG qui se grattait à présent la nuque. Il ne savait pas gérer ce genre de situation, préférant généralement achever les gens qui pleurnichaient et suppliaient de ne pas être victime de son arme. La Faucheuse passait et récupérait l'âme, sans un bruit, sans fausse note et sans parole. Pourtant... Là... Eh bien, ce n'était pas possible. Maggie était aussi mal que lui, elle énumérait ses différentes expériences et son ressenti. Elle avait raison, il n'avait pas vécu la moitié de ses épreuves, encore moins le confinement parce qu'il était de l'autre côté, à empêcher qu'elle soit soignée afin qu'elle reste un éternel cobaye. Une boule se fit dans la gorge d'Alkis alors que ses entrailles se resserraient violemment à ces faits. Est-ce cet état que l'on nommait culpabilité ? Si c'était le cas, le brun n'appréciait absolument pas ce sentiment. Même, il voulait le refouler à l'entrée de la boîte, comme on foutait à la porte un mal fringué même accompagné. Non, non, non ! Il ne voulait absolument pas accepter chez lui ce machin gênant qui lui donnait la nausée. Il refusait l'idée même d'éprouver du remord. Malgré tout, ça ne l'empêchait pas de s'approcher de la jeune femme pour venir se mettre à genoux devant elle, hésitant. Que faisait-il maintenant, au juste ? Comment on réconfortait quelqu'un ?

"Maggie..."

Il l'avait appelé timidement, allez savoir pourquoi. L'homme avala difficilement sa salive et s'approcha un peu plus pour faire ce que lui dictait son instinct. Pourquoi l'écouter, ce con, alors que généralement, il se déclenchait en cas de danger. C'est vrai quoi, là c'était une situation de crise qu'il fallait gérer ! Du moins... La chose ne mettait pas en péril sa vie alors... Pourquoi ? Tout en se posant des milliards de questions, le patron pharmaceutique passa doucement les bras autour de la demoiselle, venant doucement la caler contre son épaule alors qu'une main se plaçait au milieu de son dos tandis que l'autre se posait sur sa nuque. Le palpitant de l'agent se mit à battre à toute vitesse, sa respiration profonde et rapide trahissait son manque d'expérience dans ce traitement humain. Même son frère, il ne le câlinait pas, ni même sa belle-soeur... Personne, à vrai dire. Les calins, comme les mots tendres ou tout autre geste affectueux ne faisaient pas partis de son vocabulaire et là... C'était comme puiser dans ses faibles réserves de bonté....

"Maggie, ça va aller..."

Ça devait aller. Elle était au bord du précipice, il le sentait. Ses doigts vinrent doucement se glisser entre les mèches folles de la femme en détresse, cherchant à la rassurer du mieux qu'il pouvait alors que l'autre montait et descendait le long de sa colonne vertébrale. Bizarrement, son corps vibrait sous toute la tension qu'il ressentait. Ce n'était pas sexuelle, contrairement à l'accoutumé, ni de l'excitation d'avant une bagarre. Là encore, c'était différent. L'adrénaline qui lui parcourait les veines avait un autre gout, celui du stress, celui de l'inquiétude et même, peut-être, d'une envie de protéger. Pourquoi, alors qu'ils ne se connaissaient ni d'Adam, ni d'Eve ? Est-ce parce qu'ils étaient liés maintenant qu'ils connaissaient ce qu'il y avait dans l'esprit malmené de l'agent ? Tout ça prenait une tournure bien trop violente pour le brun qui perdait déjà pied alors qu'une part de lui voulait servir d'ancre à la pauvre en larmes.

"Maggie, s'il te plait... Ne pleure plus..."

Et voilà qu'il arrêtait de vouvoyer, chuchotait à l'oreille de la photographe pour tenter de la maintenir hors de l'eau alors qu'il se sentait lui aussi couler. Perdre son souffle serait une mauvaise idée mais il ne pouvait pas. Voulait-il l'aider ou se sauver pour ne pas affronter ses crimes, tout à coup réels. Il avait l'impression qu'en la personne de Maggie, sa conscience venait de se réveiller. Elle se manifestait en lui rappelant chaque mort, chaque blessure, tortures, menaces... Et si, finalement, c'était elle qui le sauvait sans s'en rendre compte ? Pourquoi penser à tout ça alors que ça n'avait aucun sens ? Les lèvres du grec caressaient presque la joue de la jeune femme alors qu'il cherchait encore et encore à calmer son flot de larmes, venant parfois la serrer fortement contre lui à chaque nouvelle vague. Au bout d'un instant, il l'éloigna légèrement pour lui faire face. Les yeux verts du brun vinrent trouvés les émeraudes de la belle, les pouces de l'homme se posèrent sur les joues humides et les essuyèrent avec une douceur dont il ne se savait même pas capable avant maintenant.

"Tu ne seras cobaye de rien, Maggie. Tu n'auras plus à affronter ça, crois moi. Je te promet qu'il ne t'arrivera rien et que je trouverai un moyen de te débarrasser de ça..."

La main gauche du patron vint effleurer la joue de soie du revers des doigts, comme si c'était naturel. Rien de tout ça l'était, à vrai dire. Il était gentil, attentionné, tendre et doux... Tout ce qu'il n'avait jamais su être avec d'autres femmes, d'autres gens, pas même avec son frère même si, en soi, la situation aurait été étrange. Fermant les yeux, inspirant un grand coup tout en tenant le visage féminin, il vint coller son front au sien, dans un geste lent qui se voulait rassurant. Il ne souhaitait pas croiser son regard à nouveau, ce regard qui lui rappelait qu'il était responsable de ses malheurs. A vrai dire, il savait qu'il se sentirait trembler s'il ne se contrôlait pas si bien et savait même qu'une fois rentré chez lui, il aurait envie de boire jusqu'à vider son mini bar si bien remplit. Sans doute qu'il éclaterait quelques verres et autres objets en verre pour passer ses nerfs. Elle était parvenue à toucher un point sensible, à trouver un coin sain de son âme qu'il croyait pourtant noircie depuis de nombreuses années. Délicatement, il s'éloigna de ce visage et laissa ses prunelles fixer chaque détail un instant avant de lui arranger une mèche derrière l'oreille. D'un mouvement léger il lui releva le menton et tenta un petit sourire rassurant.

"Je ferai tout pour que tout ça quitte ton esprit. Tu es guérie et je m'assurerai que personne n'en doute. Tu resteras libre et n'auras plus jamais à subir quoique ce soit..."

Ce n'était absolument pas une bonne idée de promettre cela mais son cerveau de malfaiteur et de stratège s'était éteint depuis un moment. C'était lui sans être lui qui déblatérait ces mots, il ne les contrôlait absolument pas et en son for intérieur, il hurlait à sa bouche de rester close, de ne pas donner sa parole alors qu'il n'était pas certain de la suite des évènements. Rien n'y faisait, il promettait, usait de caresses et de regards se voulant réconfortant pour aider la jeune femme à supporter ce calvaire passager. Stupide femme, stupides larmes, stupides sentiments et surtout Stupide Lui qui n'était pas foutu de la fermer tandis que sa voix cherchait à bercer la demoiselle toujours enfermée dans ses bras.
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Mer 28 Juin - 19:37

Step one : part of me

Alkis & Maggie


Le temps semblait filer à une vitesse folle. Tout autour de la jeune femme s’agite. Tout, sauf elle. Elle se sent bloquée sur place. Ancré dans le sol et totalement impuissante face à l’avenir qui se dresse devant elle. Maggie ne pourra jamais retrouver sa vie d’avant, ni même sa liberté. Elle allait continuellement rester à la merci du Shield et de leurs nombreuses expériences. Leur éternel questionnement. Ca n’allait jamais s’arrêter, ça n’allait jamais prendre fin. Tout gravite autour d’elle, du moins c’est l’impression qu’elle a. Tout va si vite que ça lui donne presque le vertige. Les larmes l’empêchent de voir correctement et elle n’est pas sûre que ses propos soient éligibles pour qui que ce soit. Cela ne l’empêche pas de parler, de déverser sa peur sur lui. Les phrases se forment et sont bien plus dures à prononcer qu’elle ne l’avait cru. A bout de souffle, elle referme la bouche, les yeux perdus dans le vide. Elle ne voit plus rien, ne sait pas où elle est ou ce qui se passe. Elle est perdue. La benjamine ne se sent plus capable de faire face à ce qui lui est arrivé. Elle n’a pas la force pour supporter tout ça, elle ne peut pas le faire. Tout est une souffrance. Ces derniers mois ont été un cauchemar. Sa convalescence a été trop longue et sa jambe continue de la blesser quand elle force dessus. Elle a toujours cherché à voir le positif, mais elle se trompait. Rien ne redeviendra comme avant. Elle ne sera plus jamais cette gamine qui espérait le mieux de la vie. Qui se battait pour ça et se moquait de tout. A présent elle sera continuellement hantée par des démons qu’elle à chercher à combattre depuis son réveil sur son lit d’hôpital. Maggie ne peut oublier la mort qui pèse sur sa conscience, ni la voix des preneurs d’otages qui s’en sont prit à elle. Elle ne peut pas oublier non plus l’enfer d’être cloué à son lit et les nombreuses larmes que cette peine lui a arrachées. Elle ne peut pas non plus nier les visions qu’elle a eues. Celle qui d’ailleurs semble tellement perturber l’homme dans la pièce. Depuis le début elle se battait contre un ennemi qu’elle ne vaincra jamais. Il était temps d’abandonner, de se laisser emporter dans les flots tumultueux et d’essayer simplement de survivre.
Une voix retentit non loin d’elle. Même si sa vision est toujours perdue, la jeune femme n’a pas besoin de le voir pour comprendre qu’il s’est rapproché. ‘Ca ne sert à rien, partez, laissez-moi seule’, voulait-elle lui dire mais les mots restent bloqués dans sa gorge. Aucun son n’est capable d’en sortir tandis que les sanglots sont toujours maîtres de son corps. Un simple effleurement suffit à la perturber. Sa respiration se saccade brutalement et les larmes redoublent. Son coeur s’emballe et sa gorge est en feu. Délicatement, il entoure de son bras la jeune femme, lui offrant un cocon pour laisser libre cours à sa peine. Incapable de réfléchir, Maggie se laisse doucement bercer par les mouvements lents dans son dos. La jeune femme cache son visage au creux de ses paumes, légèrement honteuse de l’état dans lequel elle se trouve. Caler contre lui, ressentant la chaleur bienvenue de son corps, la benjamine semble se sentir un peu mieux. La voix du scientifique s’élève doucement et elle se concentre sur celle-ci. Elle écoute les mots qu’il lui dit, cherche à y croire et à se calmer. Les caresses du jeune homme se poursuivent, mais cette fois c’est ses cheveux qu’il vient explorer. Il laisse ses doigts se faufiler dans sa chevelure désordonnée. C’est un geste rassurant qui la pousse à fermer les yeux et se laisser bercer plus encore. Maggie s’accroche doucement à lui, une main sur son épaule, l’autre sur son torse. Elle cherche à se caler sur un mouvement régulier : celui de sa respiration et des battements de son coeur. Juste là, elle perçoit le tambourinement contre sa poitrine. Le souffle chaud du jeune homme vient la chatouiller à intervalles constants. Un point d’accroche, c’est ce dont elle a désespérément besoin. Maggie doit se focaliser sur quelque chose de simple. Quelque chose qui va lui permettre de se ressaisir. Il est là. Il lui offre ce dont elle a besoin et même si un fossé semble les séparer, elle s’accroche fermement à lui, l’agrippant un peu plus fermement.
Elle ne connaît pas cet homme, elle ne connaît rien de lui et n’a aucune idée des motivations qui l’ont poussées à venir jusque chez elle. Elle ignore pourquoi même il se donne la peine de la consoler, elle qui se comporte comme une hystérique. La photographe à bien compris que le mystère qui plane sur cet incident est un casse-tête qu’il aimerait bien résoudre mais il est sincère. Sans pouvoir dire comment, elle le sait. Le ton de sa voix est calme et doux. Les mots se frayent un chemin jusqu’à son coeur et pansent le trou béant qui s’y trouve. Quand il la tutoie le palpitant de la jeune femme loupe un battement. Cette familiarité l’électrise et calme immédiatement les pleures qui la troublent. Une tension nouvelle s’empare de son corps, remplace le chagrin. Elle ne veut plus sombrer, elle n’en a plus l’envie. Elle se raccroche à lui, tient bon et remonte la tête hors de l’eau. La benjamine s’était presque perdue et même si quelques soubresauts perturbent encore sa respiration, elle se sent mieux. Un peu plus légère. Précieusement protégé et cajolé contre le corps du brun, son coeur s'adoucit, sa respiration ralentit et le feu dans ses poumons diminue. Lorsque ces prunelles croisent les siennes elle a l’impression de respirer à nouveau après de longues minutes sans oxygène. Ses yeux se perdent dans l’océan émeraude qui se dresse devant elle alors qu’il vient caresser ses joues rougies de son pouce. Ce simple geste la fait frissonner et l’émerveille à la fois. Il chasse les dernières larmes qui roulent encore sur les joues humides de la jeune femme. Elle est incapable de le lâcher du regard, comme si perdant cette accroche, elle allait se perdre à nouveau.

- Tu ne seras cobaye de rien, Maggie. Tu n'auras plus à affronter ça, crois moi. Je te promet qu'il ne t'arrivera rien et que je trouverai un moyen de te débarrasser de ça...

Une boule se forme à nouveau dans sa gorge. Cette fois incapable de le regarder plus longtemps, elle ferme les yeux, laissant perler de nouvelles larmes aux coins de ses yeux. Sa poigne se resserre à nouveau sur lui, elle a besoin d’être sûre qu’il est bien là. Elle a si peur et ne s’en était même pas rendu compte. Elle essaie de garder la tête haute, d’affronter les évènements qui se sont produit de façon positive. Sauf qu’en une seconde, elle se revoyait déjà la prisonnière du Shield. Au contact du revers de sa main contre sa joue, Maggie ouvre les yeux et fixe son regard. Sauf que cette fois c’est lui qui la fuit en fermant les yeux, la privant de la vision de ses iris verts. Le coeur battant elle ne le lâche pas des yeux, elle détails les traits de son visage, cherchant à déceler les émotions qui peuvent bien habiter le jeune homme à cet instant précis. Il s’avance un peu jusqu’à ce que leur front se touche. Cette proximité, bien que très intime, semble naturelle pour la photographe. Comme si c’était inévitable, légitime. Elle ressent sa compassion et son besoin de protection envers elle. Elle ignore comment elle peut le savoir mais c’est ce qu’elle discerne au fond d’elle, comme s’ils étaient liés. Son visage n’est qu’à quelques centimètres du sien. Elle recueille le souffle chaud du scientifique sur ses lèvres et sans se contrôler sa main se place derrière sa nuque pour l’empêcher de s’éloigner d’elle. Elle s’enivre de cette proximité même si elle ignore tout de lui. Une chose lui semble claire, elle va avoir besoin de lui. Alkis s’écarte légèrement mais elle ne le regarde pas. Ses yeux restent fixés sur la chemise qu’il porte. La tension grandit en elle, Maggie est gagnée par l’appréhension. Elle reste immobile, le coeur battant tandis qu’il remet en place une de ses mèches de cheveux. La photographe redoute ses prunelles, elle craint de ne plus pouvoirs quitter cet éclat émeraude. La benjamine y est tout de même confrontée lorsqu’il relève son menton pour lui offrir un léger sourire. Les yeux encore humides, elle cligne plusieurs fois des paupières, chassant les dernières traces de ses sanglots. Elle mémorise les mots qui se forment en promesse. Le souffle court, une part d’elle espère vraiment que ce n’est pas une illusion cette fois. Ses promesses, bien qu’apaisantes, ne peuvent pas être prononcées, encore moins si elles sont destinées à la tranquilliser. Pas quand il ignore tout d’elle et de l’avenir qui se joue d’eux. Désireuse d’arrêter le flot de mot qui franchit ses lèvres, les doigts de la jeune femme se posent tendrement sur ces dernières. Maggie sent sa peau s’embraser face à ce toucher et souhaiterait presque y déposer les siennes.

Longuement elle le fixe, silencieuse, immobile. Il n’y a que ses yeux qui vacillent entre les siens et ses lèvres. Les larmes ont disparu, même si son visage en détient toujours les dernières traces. Son chagrin non plus ne s’est pas envolé, il est juste enfui un peu plus bas. Caché derrière d’autres émotions plus fortes. Comment avait-il fait pour la calmer si rapidement ? Elle avait du mal à comprendre comment cet homme, cet inconnu, s’y était pris pour réussir à soulager sa peine. Libérant sa bouche, elle glisse ses doigts le long de son sa mâchoire puis le long de son cou pour retrouver ses épaules. Le regard toujours perdue dans le sien, elle n’a pas l’envie de s’éloigner de lui. Elle a encore besoin de sa proximité. Elle veut encore sentir ses bras autour d’elle, son corps contre le sien et l’agréable chaleur que celui-ci dégage.

- Pourquoi ferais-tu ça ?, articule-t-elle d’une voix rauque. Pourquoi voudrais-tu m’aider, moi ? Tu ne me connais même pas, tu ne sais pas qui je suis.

C’est bien là le mystère qui naît dans l’esprit de la jeune femme. Certes une alchimie forte semble les pousser l’un vers l’autre mais cela n’explique pas tout. Maggie ne comprend pas pourquoi il prendrait la peine de se soucier de ses états d'âme et de lui assurer qu’aucun autre mal ne lui sera fait. Personne ne l’avait fait avant lui. Le regardant fixement, elle entrouvre les lèvres :

- J’ai peur. Reste avec moi.

Ce n’était pas du tout cela qu’elle avait eu l’intention de dire. Jamais elle ne se serait confié de la sorte, jamais elle n’aurait cru pouvoir dire une telle chose à quelqu’un qu’elle voyait pour la première fois. Détournant les yeux, rougissant légèrement, elle ajoute rapidement :

- Je suis désolé. Je suis désolé pour ce qui s’est passé. Pour la façon dont j’ai… pété les plombs. Tu n’aurais jamais dû voir ça. Je n’aurais jamais dû t’imposer ça.

Confuse et un peu honteuse, elle se détache du brun et passe ses mains sur son visage/ Elle repousse les mèches rebelles de ses cheveux et se frotte doucement les yeux. Merde Maggie. Qu’est-ce qui t’arrive. Levant à nouveau les yeux, elle croise les prunelles d’Alkis fixé sur elle. Le souffle coupé, elle sent les battements de son coeur s’affoler. Puis, la seule chose qui lui semble le plus juste à dire s’échappe de ses lèvres.

- Merci.

Maggie: #6D397A



pouetsumeyy:
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Dim 14 Jan - 3:35
Maggie... Sa poigne, ses yeux, son souffle... Et sa voix... Tout faisait frissonner Alkis. Ses questions, il ne les comprit pas immédiatement, préférant laisser à son esprit la volonté de résister à une quelconque envie d'intimité soudaine avec la jeune femme. Et pourtant, les doigts de l'homme vinrent se perdre à nouveau contre la soyeuse joue féminine. Qu'est-ce qu'il faisait ? Pourquoi il le faisait ? Lui aussi se le demandait sans pour autant trouver une réponse qui valait le coup d'être énoncée. Néanmoins, l'homme s'installa auprès de la demoiselle et vint l'attirer contre lui avec énormément de tendresse. Tout ce qu'il pouvait faire en l'état actuel, c'était écouter... Juste écouter... Les mots ne lui parvenaient pas et qu'aurait-il pu dire, de toute façon ? Rien. Rien ne méritait d'être dis, pour pas briser la bulle dans laquelle ils se trouvaient à présent. C'était bien plus agréable. Goûter à ces nouvelles sensations... Il ne pouvait pas y résister et ne le voulait pas, de toute façon.

"Tu peux te lâcher avec moi, je veille sur toi. Même si... C'est étrange. N'aie pas peur."

Étrange, en effet, ça l'était. Bizarre, perturbant et tout ce qu'il voulait. Il n'empêchait que... Eh bien les faits étaient là. Alkis tenait Maggie contre sa poitrine, caressait ses cheveux, le visage proche du sien, leur souffle s'emmêlant et les lèvres s'effleuraient presque. Presque... L'envie de lui voler un baiser, de goûter à ses lippes et de les apprendre par cœur... C'était un rêve fou, il en avait conscience mais ce n'était pas correct. Et même s'il était connu pour être un tombeur... Ce n'était pas l'endroit, le lieu. Ce n'était pas ce qu'il voulait, abuser de la faiblesse de la jeune femme qui ne faisait que craindre la suite des événements malgré la promesse, il le sentait. Doucement, le grec posa le menton sur la frêle épaule de la photographe, la joue contre la sienne alors qu'il laissait un doux murmure.

"Je sais que nous sommes que des inconnus mais..."

Mais quoi justement ? Qu'est-ce qu'il voulait ? Un monde meilleur ? Ce serait un des plus gros mensonge de sa vie. Il n'avait été que destruction jusqu'à présent. N'était-ce pas pour cela qu'il avait rejoint Hydra, saboté les recherches, qu'il tuait ? Il avait eu besoin de ces sensations pour se sentir vivant, pour sentir qu'il valait quelque chose même si c'était la voie que leur avait choisi le père Mordoh. Hektor et Alkis Mordoh... Fils d'un criminel bossant pour Hydra... Et le plus jeune avait décidé de sacrifier son avenir, sa place au paradis pour que son aîné puisse préserver son ticket, lui qui était le plus méritant des deux... Lentement, le jeune homme se passa la main dans les cheveux puis revint serrer sa prise autour de la brune, la collant plus fermement contre son palpitant battant la chamade tandis que son visage venait se cacher dans le cou féminin.

"Je veux que tu sois heureuse... Que tu sois libre... Que tu ne manques de rien et que tu n'aies plus peur de rien. Je veux te protéger de tout ce qu'il y a de mauvais dans ce monde. Que tu puisses respirer sans te soucier du mal qui nous entoure."

Le jeune pdg humait le parfum de la jeune femme, imprégnant son esprit de ce souvenir. Ses lèvres effleuraient sa nuque en même temps que son souffle. Une de ses mains vint se glisser dans une des siennes, son pouce vint caresser ses doigts et le dos de sa main avec une lenteur et une douceur qu'il ne se connaissait pas. La chaleur de sa paume irradiait contre les phalanges de Maggie et la pression qu'il donnait trahissait son peu d'expérience à ce niveau d'affection. Mais il tentait, essayait du mieux qu'il pouvait. C'est tout ce qu'il pouvait... Même s'il n'y avait pas grand chose à dire, il la berçait avec tendresse, la soutenait avec douceur, ignorant le temps qui filait à toute allure. Au moment de la laisser, il comprit que l'épreuve s'avérait être difficile. Comment renoncer à un instant de normalité ? C'était presque l'impossible qu'on lui demandait. Il s'était désaltéré à une source, la seule qu'il ait vraiment trouvé dans le désert de sa vie alors... Trop difficile. Malgré tout, avec l'heure tardive, il prit sur lui et serra les dents pour retrouver son quotidien sans même se douter qu'il s'agissait de quelque chose d'encore plus grand que sa propre existence, cette dernière étant déjà monumentalement changée par l'arrivée d'une femme qu'il n'aurait sans doute pas fréquenté de lui-même. Elle venait, sans le savoir, de basculer l'avenir du grec et lui, n'irait pas à l'encontre de ces découvertes.
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Step One : Part of me
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