OPEN MY HEART TO YOU

Ce matin-là, Clary s’était levée aux petites heures pour aller profiter des premières vagues que lui offrait l’océan. Elle avait toujours préféré surfer en début de journée. Non seulement les vagues étaient plus belles, mais l’eau n’était pas encombrée et elle avait de la place pour s’adonner à son sport favori. Depuis qu’elle était entrée au Shield, elle avait très peu de temps pour elle. La jeune fille consacrait tout son temps libre à l’entrainement et à l’apprentissage, même lors de ses journées de congé. Comme elle n’avait pas fait l’armée ou une autre carrière similaire, elle devait faire ses preuves et démontrer qu’elle avait sa place parmi l’élite. Elle travaillait très dur pour réussir et on commençait tranquillement à la prendre au sérieux. Clary ne se doutait pas qu’elle apprécierait autant ses nouvelles fonctions. C’était tout ce qu’elle avait souhaité comme travail. Elle avait mis le temps, mais elle avait enfin trouvé sa voie. Elle faisait partie d’une équipe, c’était physique, il y avait un mélange d’action, de stratégie et de danger. Chaque mission était différente, tout comme les enjeux. Elle ne s’ennuyait pas une seule seconde, même si sa vie sociale en avait pris un coup.

Tout s’était enchainé rapidement ces six derniers mois. Elle avait agi sur le coup de l’impulsivité pour sauver un enfant et un commis d’épicerie lors d’un braquage. Un agent du Shield l’avait repéré et lui avait proposé de tenter les concours et comme elle n’avait rien à perdre, elle s’était lancée sans trop savoir à quoi s’attendre. Contre toutes attentes, elle les avait réussis et elle avait rejoint la section des missions délicates avec sa bonne amie Talia. Tout juste avant cela, elle avait fait la rencontre du garçon avec le sourire le plus craquant du monde. En fait, il n’y avait pas que son sourire qui l’a faisait craquer. Bien que réservé, Connor était vraiment un type bien. Il était posé, charmant, intéressant, poli et gentlemen. Il était bien loin des fêtards et des machos que la belle brune avait l’habitude de fréquenter. Le blond était mystérieux et pas très émotif, tout le contraire d’elle. Mais, elle l’appréciait beaucoup. Surtout, il était patient et compréhensif. Les deux se fréquentaient sporadiquement depuis leur rencontre à cause du nouveau travail de Clary. Elle avait l’impression de jouer avec lui. Elle ne pouvait pas le voir autant qu’elle le souhaitait et elle avait peur qu’il se détache et s’impatiente. Pourtant, elle n’avait jamais senti de pression de sa part. Le trentenaire comprenait par quoi elle passait et il était d’un grand soutien. Quand elle ne se sentait pas à la hauteur, il suffisait d’un coup de fil à Connor pour la remettre de bonne humeur. Il avait toujours les mots exacts pour la faire sentir mieux. Elle ne savait pas ce que tout cela signifiait, elle n’avait pas eu de relation sérieuse depuis Riley qui lui avait donné un goût très amer de l’amour. Depuis son histoire avec le riche héritier new-yorkais, elle avait de la difficulté à faire confiance. Si ce n’était pas un mec violent, c’était un drogué, un menteur ou un tricheur. Clary n’avait pas vraiment eu de chance. Connor lui semblait différent, mais elle voulait prendre son temps et il semblait respecter cela. Il n’y avait encore eu aucun rapprochement entre eux et ça lui allait très bien. Elle apprenait encore à le connaître, il n’y avait pas de pression et elle passait toujours un bon moment avec lui.

En revenant à son mobil-home, elle vérifia son portable et un sourire franc se dessina sur ses lèvres. Dès qu’elle avait vu le nom de l’auteur, son cœur s’était mis à battre rapidement. Elle accepta son invitation et regarda l’heure. Elle devait faire vite! Elle alla prendre sa douche, sécha rapidement sa crinière brune, enfila une robe d’été légère et vaporeuse de couleur jaune, des sandales noires et se maquilla légèrement. Il restait un bon vingt minutes avant le rendez-vous, mais Clary s’y dirigea tout de même. Elle préférait largement attendre sur les quais à l’extérieur que de poiroter à l’intérieur. Et puis, elle détestait être en retard.

Connor arriva quelques minutes après elle et elle lui envoya la main lorsqu’elle l’aperçu sortir de sa voiture et se diriger vers elle. "Salut!" Elle lui donna la bise à son tour. Tandis qu'il se passait la main dans ses cheveux blonds, les décoiffant au passage. Elle s’approcha de lui pour lui enlever une mèche qui tombait dans ses yeux. "Oh, tu sais, j’ai dû annuler un tas de rendez-vous et en repousser d’autres pour te voir!" Elle lui sourit malicieusement avant de pouffer de rire. "Naaan, en vrai je n’avais rien de prévu. J’étais très heureuse de voir ton message. " Elle lui sourit sincèrement. "On marche?" Elle enleva ses escarpins et les tint dans sa main puis elle posa ses pieds sur le sable fin de la plage. Elle adorait marcher pieds nus près de l’eau. "Tu vas bien? Tu as l’air tendu!" Connor avait toujours ce petit air renfrogné qui amusait beaucoup la belle, mais là, c’était pire que d’habitude.

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Cela faisait plusieurs mois que Clary fréquentait Connor et cela faisait longtemps qu’elle ne s’était pas sentie aussi bien avec un homme. Avec lui, elle se sentait la femme la plus importante au monde. C’était un sentiment qu’elle avait rarement vécu et c’était loin d’être déplaisant . Il faisait toujours en sorte qu’elle passe en premier, peu importe la situation. Il l’écoutait lorsqu’elle parlait et il était attentif à ses états d’âmes. Il la traitait comme une vraie princesse et c’était totalement inconnu pour elle qui avait toujours été avec des hommes égoïstes et trop fiers. Connor était tout le contraire. Il était humble et n’aimait pas être aux devants. Il était posé et sérieux, parfois trop. Cela ne la dérangeait pas, mais elle aimerait bien qu’il se détende un peu. Elle arrivait rarement à lui enlever son petit air renfrogné et quand c’était le cas, c’était toujours une petite victoire qui ne durait jamais bien longtemps. Elle avait réussi à lui soutirer un sourire alors qu’elle lui avait dit que ça avait été toute une histoire de lui faire une place dans son horaire trop chargé. C’était bien sûr pour rigoler et mettre le beau blond à l’aise. Il s’était même permis d’entrer dans la plaisanterie avant de retourner aussitôt dans son mutisme. Comme s’il se refusait à sourire, comme s’il n’avait pas le droit d’être heureux. Elle savait qu’il avait été à la guerre, mais sans plus. Elle savait que c’était douloureux pour lui, mais autant elle était curieuse de tout savoir sur son histoire, autant elle respectait qu’il ne veuille pas en parler. Elle espérait tout de même qu’il sache qu’elle était là au besoin.

Mais aujourd’hui, la nervosité du garde-rouge était encore plus palpable et elle devait avouer que ça l’inquiétait. Elle espérait que ce n’était rien de trop grave. Il semblait soucieux et anxieux. Pour le calmer un peu, elle l’invita à aller marcher sur le bord de l’océan. Quand elle avait besoin de réfléchir, c’était toujours ce qu’elle faisait. La plage avait un effet calmant sur elle. Le mélange du son des vagues, du vent et du cri des goélands au loin était très paisible. Sans parler de la douceur et de la chaleur du sable sur les pieds qui faisait du bien. C’était un excellent moyen silence voulant le laisser de libérer son esprit et d’avoir les idées claires. Elle espérait que cela ait le même effet sur lui. Elle garda le silence, attendant qu’il prenne la parole en premier. Habituellement, Clary monopolisait la conversation et Connor faisait quelques interventions, mais quelque chose le chicotait, c’était très visible. Son visage était encore plus crispé et fermé que d’habitude. Comme il ne disait rien, elle prit les devants et lui demanda ce qui se passait. Elle vit le visage du blond se crisper légèrement. Il avait arrêté de marcher et s’était passé une main dans les cheveux, geste qu’il faisait lorsqu’il se sentait mal à l’aise et qui arrivait relativement souvent. Elle avait penché la tête sur le côté quand il s’était décidé à parler. Elle n’avait aucune idée de ce dont il voulait discuter et ça l’intriguait, mais elle ne voulait pas le brusquer. "Hé. Tu sais que tu peux tout me dire. " Elle posa une main douce sur le bras musclé de Connor en lui souriant tendrement. Elle n’insista pas de peur qu’il fasse marche arrière et qu’il décide de rester muet. Elle ne l’avait jamais vu dans cet état. Il était à la fois encore plus crispé, mais aussi, il avait envie de parler, de se dévoiler et c’était rarement arrivé. Depuis qu’ils s’étaient rencontrés, Clary lui avait parlé de l’accident de ses parents et son frère, de sa famille adoptive, ses voyages, ses aventures et ses rencontres. Bref toute sa vie, mais elle savait très peu de choses sur lui. Il n’était pas celui qui parlait le plus de lui. Elle connaissait plusieurs choses sur lui soutirées ici et là au fil des conversations, mais juste des bribes d’histoires. Il n’était pas du genre à aller en profondeur dans ses récits. Il gardait toujours une part de mystère. Pourtant, elle savait qu’il avait eu une vie des plus intéressantes, même si difficile. Elle respectait son choix. Ce n’était pas tout le monde qui avait de la facilité à parler de sa vie comme elle le faisait. Ce n’était pas tout le monde qui aimait parler comme elle, point. "Allez, dis-moi ce qui te tracasse! Je te promets de ne pas te couper. " Elle fit mine de fermer sa bouche avec une fermeture Éclaire invisible. Puis, elle lui sourit, la main toujours posée sur son bras et ses yeux bleus dans les siens.

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Elle était vraiment inquiète. Connor était plus renfrogné que jamais. Il souriait à peine et il faisait de nombreux gestes qui trahissaient sa nervosité. Clary n’osait plus dire quoi que ce soit, de peur de l’embêter. Il ne semblait pas dans son assiette et la brune se sentait impuissante. Elle se contentait donc d’être là s’il voulait se confier. Après tout, c’était lui qui lui avait donné rendez-vous sur la plage. C’était bien parce qu’il y avait un truc, non? Pendant quelques secondes, elle s’imagina le pire. Elle crut qu’il voulait lui dire que leurs fréquentations ne mèneraient à rien, qu’il était fatigué de l’attendre et qu’il valait mieux qu’ils cessent de se voir. Après tout, elle était loin d’être de bonne compagnie ces derniers temps. Elle travaillait et s’entrainait beaucoup. Son lieutenant l’envoyait à un tas de formations intéressantes, mais éreintantes afin qu’elle s’améliore dans son métier et qu’elle en comprenne mieux les subtilités. Elle ne voulait pas tout gâcher sa carrière au Shield, alors elle s’y donnait à fond au profit de ses amis ou d’un homme parfait. Elle aurait été déçue que Connor mette un terme à leurs fréquentations, mais elle aurait compris. Pourtant, une part d’elle savait que le beau blond l’appréciait. Il lui envoyait des textos tous les jours et l’invitait à faire un truc dès qu’il savait qu’elle était libre. Il lui disait souvent qu’il était bien avec elle et il avait souvent des petites intentions pour elle qui la touchaient. Non, ça ne pouvait pas être cela. Un type qui avait l’intention de rompre ne faisait pas cela. C’était autre chose. Cette pensée l’a soulagea. Heureusement, Connor semblait perdu dans les siennes et il observait l’océan. Il n’avait pas pu apercevoir le visage de la brune se changer alors qu’elle déblatérait seule dans sa tête. Elle tourna son visage vers le sien, attendant un signe de sa part. Il avait peut-être juste envie d’être avec quelqu’un et cela faisait plaisir à la jeune femme d’être cette personne. Elle respectait donc son silence, même s’il lui faisait imaginer des trucs pas très plaisants. Elle lui avait tout de même signifié qu’elle était là pour lui et qu’il pouvait tout lui dire. Elle avait posé une main douce sur son bras et il avait posé sa main sur la sienne. Aussitôt, elle avait senti sa chaleur l’envelopper et un frisson avait parcouru tout son corps. Elle lui avait souri. Elle sentait qu’il voulait parler, mais qu’il bloquait. Il l’observait sans rien dire, parfois, il ouvrait la bouche dans qu’aucun mot ne sorte. Il se rétractait. Alors, elle insista un peu. Sans le brusquer, elle lui promit de ne pas l’interrompre.

Cela sembla avoir mis le blond en confiance puisqu’il se lança finalement et Clary en eut le souffle coupé. Même si elle avait voulu le couper dans son discours, elle en aurait été incapable. Elle avait légèrement ouvert la bouche de surprise et elle avait cligné ses grands yeux bleus à plusieurs reprises. Elle ne savait pas quoi dire. On ne lui avait jamais dit toutes ces belles choses. On ne lui avait jamais fait de déclaration en bonne et due forme, mais c’était très touchant. Elle ne s’attendait pas à moins d’un homme tel que Connor qui était très respectueux et traditionnel. Son cœur battait rapidement et ses joues étaient devenues roses à mesure qu’il lui disait qu’elle lui plaisait et qu’il voulait être plus qu’un ami pour elle. Clary était tout à fait d’accord. Six mois, c’était amplement suffisant pour savoir qu’elle était bien avec lui. Les circonstances n’avaient pas joué en leur faveur, mais son cœur savait depuis longtemps qu’il voulait Connor Coleman. "On en aura mis du temps. " Elle lui sourit timidement ne sachant pas comment réagir. Elle savait que ça avait été difficile pour lui de lui révéler ses sentiments, lui qui n’était pas très émotif et ça représentait beaucoup pour elle. Elle aurait pu prendre les devants et lui dire aussi ce qu’elle ressentait, mais en amour, la belle manquait cruellement de confiance. Elle était toujours hantée par ses anciennes histoires. Elle était donc doublement heureuse que Connor ait fait les premiers pas. Elle s’empara de ses grandes mains et y lia ses doigts, puis elle leva son visage souriant vers le sien. "Je suis bien avec toi, moi aussi. Tu me fais sentir comme une princesse et ça ne m’est jamais arrivé. On se connait à peine et pourtant, je me sens en confiance et en sécurité. Et ce n’était pas arrivé depuis plusieurs années." Elle avait l’impression de dire ses vœux de mariage et ça la faisait bien rigoler, mais elle se sentait un peu stupide pour le coup. "Je t’aime aussi. " Ces mots, elle ne les avait jamais prononcés à voix haute et ça lui faisait bizarre. Surtout qu’elle les disait à un homme avec qui elle n’avait jamais rien officialisé. Riley était sa dernière relation sérieuse et elle n’avait jamais eu l’intention de lui dire ces mots significatifs, même si elle l’avait aimé très fort. Mais avec le blond, c’était différent. Elle se sentait différente. Connor ayant pris son courage à deux mains pour lui avouer ses sentiments, elle avait envie de faire sa part. Elle attira le visage de l’homme vers le sien et déposa ses lèvres sur sa bouche pour officialiser leur union.

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Dès que ses lèvres avaient trouvé celles du grand blond, des millions de petits papillons avaient explosé dans son ventre et Clary s’était sentie flotter dans les airs. C’était tellement doux et savoureux. Elle n’était pas du genre à se faire des scénarios, ni des histoires ou se prendre la tête en tentant de décortiquer les signes, les paroles, les phrases dans les textos ou même les émoticons des hommes qu’elle fréquentait. Elle ne cherchait jamais l’amour, étant solitaire de nature. Elle était heureuse quand il se présentait par hasard à elle, mais elle ne forçait pas les choses. Parfois parce qu’elle n’avait pas confiance en elle, souvent parce qu’elle était mieux célibataire et seule. Mais ça avait été différent avec Connor.  Il lui avait immédiatement plu. Dès qu’elle l’avait renversé sur la plage en voulant attraper un frisbee, elle savait que ce sourire radieux allait lui appartenir un jour. Elle avait fait comme à l’habitude. Elle était restée elle-même profitant de ces beaux moments passés avec lui. Au contraire des autres fois, elle avait espéré qu’il soit plus un ami. Elle avait été immédiatement attirée non seulement par son physique, mais aussi par sa personnalité douce et respectueuse. Il n’avait fait aucun commentaire macho parce qu’elle avait manqué l’objet volant, il n’avait sorti aucune phrase clichée pour la charmer et il avait laissé ses yeux à la hauteur du visage et non à la hauteur de la poitrine. Ça avait juste cliqué tout de suite entre eux, même s’ils avaient un caractère différent. Ils avaient discuté de tout et de rien comme s’ils se connaissaient depuis des années. La conversation avait coulé facilement et s’échanger leurs numéros de téléphone avait été évidente. La suite, elle s’était fait doucement et normalement. Ils avaient été longs à s’avouer leurs sentiments, mais au moins, ils étaient certains de ce qu’ils ressentaient pour l’autre. Ils savaient qu’ils étaient bien ensembles et ils n’allaient pas avoir de surprise concernant son partenaire. Même si dès le départ, elle s’était sentie appréciée et en sécurité avec le garde, elle avait mis un certain temps à avoir confiance. En lui, mais aussi en elle.

Elle profita pleinement du moment. La plage, l’eau, les vagues, le vent marin. Elle était en plein dans son élément et ils échangeaient leur premier baiser à l’endroit où ils s’étaient rencontrés. C’était parfait. Une vague de joie avait envahi la jeune femme. Elle ne se mettait jamais de pression avec un homme, mais c’était toujours un petit soulagement quand on savait que l’autre ressentait la même chose. Ça enlevait un poids, surtout qu’ils officialisaient leur relation alors que c’était loin de s’être calmé pour elle niveau boulot et occupation. Elle ne pouvait toujours rien lui promettre sur sa disponibilité. Connor savait qu’elle voulait mettre toutes ses énergies dans son entrainement et sa formation et malgré tout, Il voulait tout de même faire un pas en avant avec elle. Cela signifiait beaucoup pour elle. Un sourire béat ornait ses lèvres lorsque le blond se détacha d’elle et la serra fort contre lui. Clary enroula ses bras autour de lui et posa sa tête sur son torse. Elle ferma les yeux et écouta le cœur de Connor qui battait rapidement. Il reprit ensuite la parole dans un murmure qui se mélangeait parfaitement au son des vagues frappant les rochers près d’eux. "Arrête de dire des bêtises. Tu es idéal pour moi." Elle avait relevé la tête vers lui et lui avait donné un bisou sur le nez pour le taquiner, les joues rouges. Il la rendait comme une midinette et ça lui faisait tout drôle. Pour toute autre réponse, elle se contenta de lui envoyer un sourire sincère. Elle ne savait pas du tout quoi répondre à toutes ses belles paroles. "Tu me rends heureuse aussi. " répondit-elle finalement. C’était vrai que depuis qu’elle le fréquentait, elle se sentait mieux. Comme si sa rencontre avec lui avait été l’élément déclencheur pour qu’elle trouve enfin une voie à sa vie. Depuis six mois, tout avait été chamboulé pour le mieux. Elle se sentait à sa place. Elle adorait son poste au sein du Shield et savait que c’était là qu’elle devait être. "Mais arrête de te dénigrer, gros beta!" Elle éclata de rire en le poussant légèrement. "Je suis heureuse que tu l’aies fait. Je n’avais pas le courage moi-même. " Elle baissa les yeux et fixa leurs mains liées. "Une lettre aurait été romantique, je dois avouer. Ça n’aurait pas été idiot." Elle n’aurait pas vu cela comme un manque de courage. C’était difficile de dire ce qu’on ressentait et parfois par écrit, ça pouvait aider. Elle préférait tout de même de vive voix. ""Mais, c’était parfait comme tu l’as fait. C’était plus spontané. Un nouveau frisson la parcouru lorsqu’il posa une main sur sa joue. Elle se sentait littéralement fondre. Elle aimait ressentir les premiers balbutiements des débuts d’une relation. C’était un sentiment tellement puissant. "Promets-moi que tu n’auras plus peur de me dire quand ça ne va pas. Je suis là pour toi." Elle y tenait. Elle voulait qu’il soit franc avec elle. Qu’il lui raconte son histoire. Pas obligé d’être là et de tout déballer d’un coup. Seulement, maintenant qu’ils étaient un couple, elle voulait encore plus tout connaitre de lui. Il voulait qu’il s’ouvre à elle, comme elle le faisait déjà depuis plusieurs mois.

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Il était amusant de voir les expressions de Connor qui changeaient en quelques secondes. Juste avant de faire sa déclaration, son visage était fermé et crispé, son regard était terne et n’osait pas la regarder. Voilà, à présent qu’il lui avait avoué sa flamme, il souriait et ses traits étaient détendus. Ses yeux brillaient d’un bleu étincelant et la fixaient avec intensité. Clary adorait lorsque le blond la regardait ainsi. Elle se sentait importante et désirée. Encore plus maintenant qu’elle savait que c’était vraiment le cas. Un énorme poids semblait avoir quitté les épaules du garde et il semblait beaucoup mieux dans sa peau. Elle préférait nettement le voir comme ça que dans son mutisme continuel. Il y avait toujours quelque chose qui lui taraudait l’esprit, toujours un truc qui l’empêchait de se laisser aller complètement. Mais là, il semblait avoir tout enlevé de sa tête, le temps de profiter pleinement du moment. Elle le trouvait tellement beau ainsi, elle ne pouvait s’empêcher de sourire comme une demeurée. Elle était heureuse et elle n’aurait pas pu demander meilleur prince charmant pour elle. Clary savait qu’avec lui à ses côtés, elle n’avait plus à s’inquiéter de rien. Elle savait qu’ils allaient se rendre heureux mutuellement.

Clary se laissa attirer vers lui, tandis qu’il la prenait par la taille avec ses bras et qu’elle éclatait de rire, sans gêne. "Vrai, vrai!" Elle entoura sa taille à son tour et se colla à lui à nouveau. Elle ne voulait plus s’enlever de ses bras. Elle voulait y rester toute la vie tellement elle se sentait bien. Il n’y avait rien de mieux que les bras musclés et protecteurs d’un homme. Ses lèvres s’étirent silencieusement lorsqu’il lui promit de plus s’ouvrir à elle et qu’il se confierait plus sur ce qui le tracassait. C’était important pour elle qu’il lui fasse confiance. Elle voulait tout connaitre de lui. Elle voulait savoir les raisons qui le forçaient à se renfrogner en toutes circonstances ou qui pouvaient l’empêcher d’avancer. Elle voulait l’aider et le sortir de la partie grise qui semblait prendre une place importante dans sa tête. Elle voulait lui montrer qu’il avait le droit d’être heureux, de décrocher et de penser à lui. Elle savait qu’il s’en mettait beaucoup sur les épaules et les voulait le soulager un peu de ces tracas. Elle chuchota un "Merci." Alors qu’elle relevait le visage vers le sien. Elle ne fatiguerait jamais qu’il lui caresse la joue ainsi. C’était un geste doux qui lui donnait des papillons dans l’estomac. Dès que Connor lui en avait fait la promesse, elle avait aperçu à nouveau un changement d’humeur sur le visage du blond et elle avait froncé les sourcils. De son regard bleu perçant, elle insista pour savoir ce qui se passait. Encore ce renfermement qui le monopolisait. "Connor?" Elle ne souhaitait pas que ce moment soit gâché par les incertitudes du garçon. Elle ne comprenait pas comment il avait pu changer aussi drastiquement. Enfin, elle était habituée désormais, mais elle aurait voulu que l’instant paisible dure plus longtemps. Elle avait peur qu’il garde à nouveau tout pour lui et qu’il ne tienne pas sa promesse. Mais il avait décidé de s’ouvrir un peu à elle et de lui faire de ses tourments. Elle resta silencieuse pour lui permettre de mettre ses idées en place. Il ne semblait pas à l’aise et Clary n’avait vraiment pas envie qu’il se sente obligé ou forcé de parler à cause de sa requête. Elle pouvait lui donner encore du temps, mais il continua et elle lui en était reconnaissante.

Par contre, cela n’annonçait rien de bon. Il ne voulait pas l’inquiéter et il était dans une mauvaise passe. Elle contenant sa respiration doutant de ce qu’il allait lui révéler. Elle pensa aussitôt à une maladie grave, mais il mentionna Poppy. Elle pinça les lèvres. Elle savait que sa sœur était tout pour lui et elle espérait que rien ne lui soit arrivé pour le mettre dans cet état. Mais Poppy n’était pas en cause, heureusement. Connor aurait été beaucoup plus misérable que cela, à bien y penser. Ça devait le concerner et là, l’inquiétude doubla. Ses grands yeux fixaient le visage fermé de son nouveau petit-ami et ce qu’il lui révéla lui fit manquer un battement de cœur. Son front se plissa de pitié et elle attrapa la main du blond qu’elle sera très fort. Elle avait du mal à imaginer Connor perdre les pédales. Au contraire, il lui avait toujours paru d’un calme olympien malgré toutes les pensées difficiles qu’il emmagasinait en lui. "Qu’est-ce qui t’as mis dans cet état?" Elle l’invita à aller s’asseoir sur un petit banc en bois. Elle n’aimait pas du tout ce qu’elle entendait, mais c’était bien ce qu’elle avait demandé, non? "Et là, tu vas bien? Et Poppy?" Elle était réellement curieuse de savoir ce qui le tourmentait au poing de se saouler seul et de presque blesser sa sœur.

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Elle détestait le voir dans cet état. Lui qui semblait toujours avoir la pleine maitrise de ses émotions. Depuis qu’elle le connaissait, Connor réussissait toujours à garder un visage impassible malgré tout ce qui se passait dans sa tête. Il réussissait toujours à bien fonctionner et ne laissait pas ses démons prendre le dessus. Clary se doutait qu’il avait quelques soucis et un passé difficile à oublier, mais elle ne pensait pas que c’était si important. Elle ne s’en était jamais réellement inquiétée jusque-là. Elle se demandait depuis combien de temps il emmagasinait tout cela pour avoir explosé ainsi alors que sa sœur chérie était présente. Ça lui fendait le cœur de le voir aussi vulnérable, surtout qu’elle ne pouvait absolument rien faire. Elle avait pris sa main dans la sienne et elle fixait son visage triste, alors qu’elle cachait bien mal le sien qui était inquiet. Elle sentait que c’était difficile pour lui d’en parler, mais elle pensait vraiment que ça pouvait lui faire du bien de se confier. Ce n’était pas normal qu’il ait perdu les pédales et qu’il se soit saoulé seul pour oublier. Ce n’était pas juste un petit truc qui l’avait rendu aussi bas. Ce n’était pas le Connor qu’elle connaissait de se rendre aussi misérable. Le blond était fort mentalement et il ne laissait pas ses émotions prendre le dessus. Elle ne l’avait jamais vu se mettre en colère ou avoir un excès de joie. Bien sûr, il riait ou s’énervait, mais c’était toujours bien contrôlé et rien d’excessif, surtout en comparaison avec ses réactions à elle.

Clary lui envoya un sourire compréhensif lorsqu’il murmura que c’était difficile à expliquer. Elle s’en doutait bien. Avouer ses faiblesses et ses peurs n’était pas évident. Pour personne. Elle serra sa main pour lui donner du courage à continuer pour toute réponse. Elle ne voulait pas le pousser et préférait qu’il prenne son temps. Elle voulait que cela vienne de lui et elle ne lui en voudrait pas s’il décidait de se rétracter. Elle allait être là demain, le lendemain, la semaine prochaine et encore là dans trois mois. Elle n’avait pas l’intention de partir. Elle serait là quand il serait prêt. Mais, il se lança et la brune l’écouta non sans cacher ses mimiques à la fois surprises et dévastées à mesure qu’il racontait ce qui s’était passé. Elle avait toujours eu du mal à contenir ses réactions. Elle était comme un grand livre ouvert. Elle avait soupiré de soulagement à la confirmation que Poppy n’avait rien et ses lèvres s’étaient légèrement étirées lorsque le blond mentionna qu’elle était aussi protectrice envers lui qu’il l’était envers elle. C’était vrai que les deux avaient une relation remarquable et Clary les enviait beaucoup. Elle aurait tant voulu avoir un frère et une sœur avec qui partager une aussi belle complicité. Elle était heureuse que sa sœur ait été là dans ce moment grave. Au moins, il n’avait pas été complètement seul et elle était persuadée que Poppy avait réussi à le calmer et lui faire retrouver la raison. Son visage pris alors des traits inquiets et désolés, mais au moins, elle appréciait son honnêteté. Elle avait hoché doucement la tête, assimilant ses révélations. Elle n’avait toujours pas lâché sa main qu’elle avait refermée dans la sienne. Elle ne le coupa pas ou ne lui posa pas de question. Elle voulait juste qu’il se défasse du poids qui pesait lourd sur ses larges épaules. Elle n’émit aucun signe d’impatience alors qu’un silence s’installait. Elle restait à l’écoute. La guerre. Voilà, la raison de tous ses maux. Elle aurait dû s’en douter. Il lui avait caché cette partie de lui. Il y avait déjà fait des allusions, mais il ne lui avait jamais parlé de ce qu’il avait vu et vécu dans l’armée. Elle se sentie aussitôt mal pour lui de ne pas y avoir fait plus attention. Cela commençait bien mal son rôle de petite-amie. Elle n’imaginait même pas toutes les atrocités qu’il avait pu voir ou même faire. C’était un secret de polichinelle que les militaires revenaient changés après avoir participé à guerre. Aucun ne s’en remettait complètement. Clary se demanda alors s’il avait toujours été comme ça ou si ce perpétuel air sérieux et renfermé était un vestige de son retour de ses années à la guerre. "Je suis désolée. " Dit-elle d’une voix cassante. "Désolée de ce que tu as vu et vécu. Ça doit tellement être dur … "Clary ne savait pas quoi dire. Elle avait le cœur gros. Elle ne voulait plus le voir comme ça, mais elle se doutait que des crises du genre pouvaient encore se produire. Elle n’osait pas lui suggérer de consulter, pas tout de suite, même si elle croyait que ce n’était pas une mauvaise idée. Seulement, elle ne se sentait pas encore en position de lui dire d’aller voir un professionnel. Elle sentait que c’était un sujet tabou. Personne n’aimait se faire dire qu’il avait un problème. Ils venaient tout juste de se mettre en couple, c’était un peu malvenu de lui imposer cela. "Si tu penses que je ne vais pas m’inquiéter, tu te mets un doigt dans l’œil Connor Coleman. " Elle le regarda sérieusement dans les yeux. "Merci." Elle enleva une mèche brune qui virevoltait dans son visage. "Je sais que ce n’était pas facile, mais je suis heureuse que tu l’aies fait. Sache que je suis là désormais et tu as tout mon soutien. Je ne connais rien de tout cela, la guerre, les morts sanglantes, les bombes alors je ne peux pas trop t’aider, mais je suis là pour t’écouter au besoin. " Elle lui sourit. C’était important qu’il sache qu’elle était là pour lui et qu’elle prenait son rôle de petite-amie très au sérieux. Elle prit une grande respiration pour se défaire de ce trop-plein d’émotions qui lui nouait le ventre. "Bon…Tu as faim? Il me semble que je mangerais un gros steak!" Elle se leva du banc et remis ses chaussures à ses pieds, puis elle lui tendit la main pour qu’il se lève à son tour.

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